LES GRAFFITIS,

ULTIMES TÉMOIGNAGES DES FUSILLÉS DU MONT-VALÉRIEN

Mont-Valérien, Haut lieu de la mémoire nationale Avenue du Professeur Léon Bernard, 92150 Suresnes 01 47 28 46 35 / www.mont-valerien.fr Avant-propos

Lieu de culte médiéval, puis forteresse À travers cette première exposition militaire dès le XIXe siècle, le Mont-Valérien temporaire c’est la diversité des parcours a été le principal lieu d’exécution en France que nous souhaitions rendre, la spécificité par l’armée allemande de résistants du Mont-Valérien que nous voulions condamnés à mort et d’otages pendant la décrire, et la dernière trace de vie des Seconde Guerre mondiale. Dès le 1er novembre victimes de ce lieu sans témoins que nous 1944 le général de Gaulle s’y rend et promet désirions mettre à l’honneur et sauvegarder. d’y établir un « Haut Lieu » rendant Commissariat conjoint avec le Musée de hommage à l’ensemble des Morts pour la la Résistance Nationale et en partenariat France. D’abord installé dans une casemate avec le Mémorial de la Shoah, cette exposition, de la forteresse, le Mémorial de la France présentée sur le site et disponible en combattante, tel que nous le connaissons version itinérante, devra permettre de montrer aujourd’hui, est inauguré le 18 juin 1960. ce que les traces ou leur absence nous Entre 1941 et 1944, le Mont-Valérien est un permettent de dire. élément essentiel dans le dispositif répressif allemand en France occupée. La multiplicité Antoine Grande des parcours des 1008 fusillés est aujourd’hui connue et nous permet d’en Directeur des Hauts Lieux de la mémoire nationale décrire la diversité. Ces hommes, assassinés du ministère des Armées en Île-de-France parce qu’ils étaient résistants, otages, Juifs Office National des Anciens Combattants ou communistes, sont autant de rappels à et Victimes de Guerre. notre histoire qui firent naturellement du Mont-Valérien un Haut lieu de la mémoire nationale. Le « Parcours du Souvenir » permet d’y suivre le chemin de ceux qui allaient être fusillés : de la chapelle, dont les murs gardent encore la trace des graffitis gravés par des condamnés, à la clairière des fusillés. Désormais, espace pédagogique et commémoratif, ce Haut lieu de la mémoire Direction scientifique nationale permet de mieux comprendre ce et commissariat de l’exposition : que furent la répression du régime d’occu- Antoine Grande et Thomas Fontaine pation, la collaboration française et le parcours de ceux « qui aimaient la vie à en Rédaction et recherches : mourir ». Hélène Chancerel

Suivi de projet : Alexandre Couturas et Olivier Lalieu

Conception et réalisation : www.feuilledangle.com

Exposition réalisée pour le compte du Ministère des Armées/DPMA, réalisée par l’Office National des Anciens Combattants et Victimes de Guerre (ONACVG), en partenariat avec le Musée de la Résistance Nationale (MRN), et avec le soutien du Mémorial de la Shoah. Le Mont-Valérien est un Haut Lieu de la mémoire nationale du ministère des Armées.

3 La CHAPELLE des FUSILLÉS

Un LIEU d’ATTENTE  Le MONT-VALÉRIEN, premier L’abbé FRANZ STOCK pour les condamnés lieu d’EXÉCUTION en FRANCE (1904 -1948) La DÉCOUVERTE Les GRAFFITIS Édifiée au début du XIXe siècle comme En mars 1941, pour la première fois, Aumonier des prisons parisiennes, de la CHAPELLE du MONT-VALÉRIEN chapelle privée, le lieu prend une autre le MBF (commandement militaire allemand Franz Stock soutenait les condamnés Le 26 août 1944, des résistants des Forces Comme dans d’autres lieux d’internement, dimension lorsque le Mont-Valérien est en France occupée) fait exécuter Gérardus dans leurs derniers instants, et transmettait Françaises de l’Intérieur (FFI) libèrent au camp de Drancy, à la prison de Fresnes occupé par l’armée allemande. La chapelle Beks au Mont-Valérien. L’ exécution des nouvelles et messages aux familles le Mont-Valérien. En pénétrant dans ou au fort de Romainville, des messages devient c elle des fusillés, un lieu d’interne- des ennemis du Reich est le premier mode de fusillés. Il est aujourd’hui l’une des figures la chapelle, ils découvrent des graffitis ont été écrits par des détenus sur les murs ment ponctuel juste a vant leur exécution.  de répression de l’occupant. Entre mars de la réconciliation franco-allemande. inscrits sur les murs. Comme ses camarades, de leurs cellules. Les 31 graffitis encore Le dépôt de munitions initialement prévu 1941 et août 1944, 1008 hommes, le chef d’escadron Dalsace est bouleversé : visibles aujourd’hui, dans la chapelle n’étant pas suffisammen t sécurisé, condamnés et otages, sont fusillés dans « Subitement, au bout d’un petit chemin, du Mont-Valérien sont ceux d’hommes c’est notamment là que les otages fusillés la clairière du Mont-Valérien.  nous tombons sur la petite chapelle. qui attendaient d’être exécutés. Ils portent les 11 août et 21 septembre 1942 et Pour l’occupant, ce site a l’avantage Nous y entrons et, dans la demi-obscurité, la trace de leurs noms, de leurs villes Des spectateurs devant l’entrée principale d’être situé aux portes de Paris, près de de la forteresse le 26 août 1944.  le 2 octobre 1943 sont placés lorsqu’ils nous pouvons lire sur les parois les inscriptions d’origine, de dates pour eux significatives, © Musée de la Résistance Nationale arrivent, principalement du fort ses administrations judiciaires et répressives. et les messages bouleversants que nos de messages patriotiques, et d’autres plus de Romainville, le matin même de leur Les détenus dont l’exécution a été camarades y ont tracés avant […] d’être énigmatiques. À la Libération, ces graffitis exécution. C ’est là que ceux qui vont être décidée sont ainsi facilement amenés amenés sur le lieu de supplice. Je ne puis deviennent rapidement une source exécutés peuvent se confesser auprès au Mont-Valérien, pour y être fusillés. empêcher mes larmes de couler en lisant d’informations historiques et des témoins de l’abbé Franz Stock. Dans l’espoir Parmi eux, des hommes âgés de 17 à 72 ans, ces textes admirables pleins de tristesse sensibles de ce qui s’est déroulé au de laisser un témoignage de vie pour des communistes et des Juifs à plus et de foi dans l’avenir de la France. » Mont-Valérien, principal lieu d’exécution leurs familles ou une trace pour l’avenir, de 85%, des résistants arrêtés en région Portrait de l’abbé Stock en France occupée. certains y ont gravé un dernier message. parisienne mais également dans toute  @ Association des amis la France occupée. Autant de vies et de Franz Stock de mémoires qui, aujourd’hui, incarnent ce Haut lieu de la mémoire nationale.

Photographie des prisonniers allemands sortant du fort en camion. © Musée de la Résistance Nationale

Extérieur de la chapelle © ONACVG

Rapport du Commandant Mignot du 3 septembre 1944 racontant la découverte de la chapelle. © Musée de la Résistance Nationale Lettre de la Croix Rouge à Mme Vermassen l’invitant à venir voir le graffiti de son fils. © Archives familiales

Intérieur de la chapelle © Robert, DPMA

4 PRÉSENTATION 5 Les GRAFFITIS du MONT-VALÉRIEN,  dernières traces de vie

Une simple inscription sur un mur Mentions individuelles Des DATES et des MENTIONS qui témoigne d’une volonté farouche et revendications GÉOGRAPHIQUES DIFFÉRENTES de laisser une mention de soi, une trace de son parcours individuel d’UN ENGAGEMENT Sur les 31 graffitis, au moins 20 ont été réalisés le 2 octobre 1943, lors et un dernier message. COLLECTIF de la dernière grande exécution d’otages, Les 31 graffitis de la chapelle encore Sur ces 31 messages, 23 indiquent durant laquelle 50 hommes sont visibles sont ainsi des témoignages des noms et des données civiles  abattus en représailles de l’attentat précieux pour dire la vie et (une date de naissance, une profession…). commis quelques jours plus tôt contre Le graffiti est d’abord un marqueur de soi, Julius Ritter. La date du 21 novembre 1942 les engagemen ts des fusillés pour des détenus dont la trace est perdue est présente une fois comme celle  du Mont-Valérien. Qu’ils soient à l’extérieur. Si certains demeurent du 6 octobre 1943, deux journées anonymes ou signés, ils reflètent mystérieux, ceux qui sont lisibles qui ont vu des condamnés à mort par  le combat de ceux qui ont aimé aujourd’hui se déchiffrent et éclairent des tribunaux militaires allemands être la vie à en mourir. des existences qui ne v oulaient pas être fusillés. Les villes mentionnées, de région oubliées. Presque tous sont également parisienne mais aussi du reste de la France, agrémentés d ’un message patriotique rappellent que le Mont-Valérien a été le lieu et politique tels que « Vive la France, d’exécution de résistants considérés comme Vive l’URSS ». Ces fusillés nous rappellent importants par les services policiers ainsi avec force, leur engagement allemands, transférés à Paris pour y et ce pour quoi ils se sont battus. être interrogés, jugés et fusillés.

Graffiti « Vive la France Jean Carasso » © Bourdon, ONACVG Graffiti de Paul Mazy (« 21/11/1942 ») © Bourdon, ONACVG

Graffiti d’Antoine Arbona (« 2 octobre 1943 ») © Bourdon, ONACVG

Graffiti anonyme Graffiti de Gabriel Vidal « archiviste de Perpignan » © Bourdon, ONACVG © Bourdon, ONACVG

Graffiti collectif de six otages : Magnat, Dutreix, Rimbert, Klein, Maudeux et Arbona. « mort ensemble pour la patrie le 2 octobre 43 tous les 6 » © Copin, ONACVG

6 PRÉSENTATION 7 Des CONDAMNÉS à MORT

Sur les 31 graffitis encore présents Parcours de PAUL MAZY EXTRAIT DE SA DERNIÈRE LETTRE ÉCRITE Parcours de CHUNA aujourd’hui, deux ont été réalisés par À FRESNES LE 21 NOVEMBRE 1942 Nom : Paul Mazy, né le 23 août 1909 (les fautes ont été laissées) : BAJTZSTOCK des « condamnés à mort », c’est-à-dire à Limoges  des hommes arrêtés, internés et jugés « Ma femme chérie, mon amour, Nom : Chuna Henri Bajtzstock, Domicile : Ivry-sur-Seine né le 22 octobre 1923 à Varsovie par un tribunal militaire allemand. Je n’ai plus que quelques heures à vivre. Ce mode de répression est utilisé Parcours : électricien à la SNCF, il réalise, A midi, je ne serai plus. On vient d’apprendre Domicile : Joinville-le-Pont (Val-de-Marne) sous le pseudonyme de « Cluny » par l’occupant, dès 1940, avant la terrible nouvelle. Mon amour plaint moi Parcours : réfugié en France avec sa famille des sabotages et distribue des tracts Lettre retranscrite de Chuna Bajtzstock  beaucoup. Je suis atrocement malheureux. à l’âge d’un an parce que Juifs, il rentre à ses parents datée du 6 octobre 1943 les déportations vers le système au sein des Francs-tireurs et partisans concentrationnaire. Des procès […] Hélas, tout est fini. à 18 ans au Front National pour l’indépendance © Musée de la Résistance Nationale français (FTPF). Arrêté à la suite d’une […] Je n’irai pas à la mort en chantant mais de la France pour y distribuer des tracts.  ont lieu jusqu’en 1944. dénonciation le 9 septembre 1942, il est Dernière lettre de Paul Mazy en pensant à toi, à vous tous, et cela explique © ANACR Dordogne En 1942, il rejoint les FTPF et réalise jugé le 11 novembre comme franc-tireur. Au total, environ 2500 hommes que n’aurai eu le courage de nuire à quiconque des actions militaires contre des Allemands Il est fusillé au Mont-Valérien dix jours ont été condamnés à mort et fusillés car pour moi mon seul idéal a été toi. et des collaborateurs. après et inhumé au cimetière d’Ivry- er en France occupée – et 375 autres Plus tard, ne me laisse pas seul dans Interpellé le 1 juin 1943 par la police sur-Seine. Dès la Libération, sa dépouille française au cours d’une mission à Paris,  dans le Nord-Pas-de-Calais. 60% est transférée vers sa région natale. le cimetière où je serai placé à la fin de ettec journée fatidique. Fais moi exhumer et conduire il est transféré à Fresnes, jugé quelques des fusillés du Mont-Valérien sont semaines plus tard pour « activité de des condamnés à mort, principalement à Périgueux près de toi, près de ma famille où vous viendrez me voir souvent pour pleurer franc-tireur » et fusillé le 6 octobre 1943. par le tribunal du Gross Paris. toi ma Raymonde chérie […] Mon dernier Son corps est incinéré au Père Lachaise souhait c’est que tu sois heureuse car tu puis inhumé à Ivry-sur-Seine où il repose le mérites et que tu trouves un jour un autre toujours. petit mari qui t’aimera comme je t’ai aimé.  Je repense à notre petit nid que j’aimais tant, Portrait de Chuna Bajtzstock aménager par notre travail et qui vit notre © Musée de la Résistance Nationale grand bonheur. […] Adieu, adieu amour, mon aimée, dans une heure tout est fini. […] Ton mari qui t’adore Paul »

Portrait de Paul Mazy © ANACR Dordogne

Graffiti de Chuna Bajtzstock © ONACVG Graffiti de Paul Mazy © ONACVG

8 PARCOURS 9 La POLITIQUE des OTAGES Le 2 OCTOBRE 1943

Aux condamnations à mort Le début de la POLITIQUE  Le PREMIER LIEU  L’ASSASSINAT de Julius Ritter Le CHOIX des OTAGES prononcées par les tribunaux des OTAGES d’exécution d’otages Le 28 septembre 1943, Celestino Alfonso La « politique des otages » n’ayant militaires, à l’été 1941, les Allemands et Marcel Rayman, résistants appartenant été que suspendue en octobre 1942, Le 22 juin 1941, l’Allemagne nazie attaque La police de sécurité et la SS, à qui est ajoutent l’exécution d’otages au groupe de sont des otages se trouvent encore au fort l’URSS : rien ne doit gêner ce combat décisif. confiée en juin 1942 la répression, choisit à leur arsenal répressif. Au total, rue Pétrarque à Paris. Ils attendent l’arrivée de Romainville, même si beaucoup avaient Dans les territoires déjà occupés,  de regrouper les exécutions d’otages, 735 otages sont fusillés entre de Julius Ritter, responsable allemand été déportés au printemps 1943. Ce sont le « maintien de l’ordre » est une priorité. qui ont désormais surtout lieu au septembre 1941 et octobre 1943 du service de la main-d’œuvre en France, ces Sühnepersonen («victimes expiatoires») Il faut éteindre les premières flammes Mont-Valérien. Les otages sont dorénavant représentant de Fritz Sauckel, celui que les Allemands choisissent en priorité. en zone occupée ; ainsi que 75 autres de la Résistance. Aux yeux de Berlin, préalablement tous enfermés au fort qu’Hitler a chargé de recruter des travailleurs Ils avaient été internés au fort comme dans le Nord-Pas-de-Calais. Près à l’Est comme à l’Ouest, la radicalisation de Romainville. Les « judéo-bolcheviks » forcés. Quand celui-ci sort du bâtiment, otages entre août et octobre 1942.  de 400 d’entre eux furent exécutés de la répression, d’abord préventive puis sont pr incipalement choisis lors des deux Alfonso tire à plusieurs reprises, blessant Les communistes prédominent parmi eux. au Mont-Valérien. confirmée et aggravée par les premiers grandes exécutions d’otages organisées grièvement l’officier allemand. Ce dernier Cependant, il manque des noms pour attentats communistes et le début de le 11 août 1942 (88 fusillés) et  décédera après un nouveau tir de Rayman. atteindre le chiffre de 50 otages à fusiller : la « lutte armée », devient une exigence. le 21 septembre 1942 (116 fusillés : Pour réprimer cet attentat, Berlin décide la liste est complétée avec des résistants En France, Hitler demande que l’on fusille 46 à Suresnes et, simultanément, 70 à d’une exécution exceptionnelle : 50 otages de mouvements et de réseaux arrivés Intérieur de cellules du camp de Romainville des otages pour chaque Allemand tué : Souges). Face à l’inefficacité dec  es mesures © Musée de la Résistance Nationale doivent être fusillés au Mont-Valérien. depuis quelques semaines ou quelques la « politique des otages » commence. répressives, sans doute aussi pour ne pas jours seulement au fort. Parmi eux, Un ensemble de textes – un « code des gêner le recrutement de la main-d’œuvre Martial Brigouleix, corrézien Compagnon otages » – définit les critères qui doivent forcée désor mais nécessaire au Reich, de la Libération. permettre de choisir ces otages : en priorité à la mi-octobre 1942 la politique des otages des communistes et des Juifs, c’est-à-dire est suspendue. Elle est réactivée les premiers ennemis du nazisme, qui le 2 octobre 1943, pour une exécution doivent « expier » les actions de la Résistance. exceptionnelle. Au total, plus de 400 otages Des exécutions ont lieu partout en zone ont été fusillés au Mont-Valérien. occupée, certaines massives comme celles de Châteaubriant et de Souges en octobre 1941, et celle du Mont-Valérien en décembre Graffiti écrit à Romainville de la même année. © Fonds Brassai Musée de la Résistance Nationale

Article paru dans « L’Avenir du Plateau Central » le 15 décembre 1941 © Bibliothèque du Patrimoine, Clermont Auvergne Métropole (MPA1)

Article paru dans « l’Écho de Nancy »  le 2 octobre 1943 Témoignage de Jules Léon,  © kiosque-lorrain.fr détenu de Romainville en octobre 1943 Article paru dans © Archives Départementales  « l’Ouest-Eclair Calvados » du Puy-de-Dôme le 4 octobre 1943 © Normannia – le patrimoine écrit de Normandie

Extrait de « France d’Abord », journal des FTP, du 20 octobre 1943 Liste des otages du 2 octobre 1943 © BNF © Archives de la Préfecture de Police

10 PARCOURS 1111 Le 2 OCTOBRE 1943

L’EXÉCUTION Zoom sur… Parcours de Parcours Arrivés en autocars au Mont-Valérien le GROUPE MANOUCHIAN MARTIAL BRIGOULEIX d’ANDRÉ BOISSIÈRE en fin de journée, certains des détenus Membre des FTP-MOI (Franc-tireurs Chef de l’Armée Secrète en Corrèze, Lettre officielle d’André Boissière sont enfermés dans la chapelle et gravent et Partisans de la Main-d’œuvre Immigrée), Martial Brigouleix, alors détenu, écrit écrite à Romainville. André Boissière, leurs dernières paroles sur les murs. les 23 membres du groupe Manouchian clandestinement à sa famille sur né le 4 janvier 1913 (Dordogne) Quelques instants plus tard, les soldats ont commis des dizaines d’actions un morceau de papier hygiénique appartenait à « Combat » et était allemands viennent les chercher et armées en région parisienne.  au début du mois de septembre 1943. chef de l’Armée Secrète en Dordogne. les conduisent à la clairière. L’exécution Missak Manouchian est arrêté La lettre est parvenue à la famille par Il a lui aussi été fusillé comme otage a lieu entre 19h et 20h. Les corps sont en novembre 1943 par les Brigades un employé de la blanchisserie (extérieure le 2 octobre 1943. incinérés au Père Lachaise et les urnes Spéciales. 23 membres du groupe au Fort de Romainville), qui l’a mise sous sont emmenées dans différents cimetières sont jugés par un tribunal militaire enveloppe et affranchie. 15 jours plus tard de la région parisienne (Pantin, Bagneux, allemand et exécutés au Mont-Valérien Martial Brigouleix écrira une dernière lettre Saint-Ouen). le 21 février 1944. Lors de leur procès, à sa famille, ignorant toujours qu’il sera une affiche, tirée à 15 000 exemplaires, exécuté au Mont-Valérien le 2 octobre 1943. est placardée dans les rues des villes françaises. C’est la célèbre « ». Le chef de MIssak Manouchian, Joseph Epstein, le responsable militaire des FTP de la région parisienne, également arrêté, est condamné à mort et exécuté quelques semaines plus tard. Portrait d’André Boissière © Archives Familiales

Affiche Rouge © Musée de la Résistance Nationale

La clairière du Mont-Valérien Lettre officielle d’André Boissière © Bourdon, ONACVG © Archives Familiales Lettre à sa famille de Martial Brigouleix © Musée de l’ordre de la Libération

Rapport de l’exécution  de Gabriel Vidal  au maire de Perpignan  Martial Brigouleix daté du 26 novembre 1943 à Marseille en mai 1942 © Archives municipales  © Musée de l’Ordre Camille Fourquet  de la Libération de Perpignan, 55W73

12 PARCOURS 13 Des OTAGES issus de réseaux et mouvements de résistance

Qu’est-ce qu’un RÉSEAU ? Le RÉSEAU ALLIANCE LIBÉRATION-SUD, Parcours de PIERRE MAGNAT Parcours de Les « réseaux » constituent l’une Plusieurs des auteurs de graffitis étaient un mouvement dominant Nom : Pierre Georges Gérard Magnat, ALFONSE RIGAUD des formes de la Résistance. Organisations ou ont été affiliés après la guerre au réseau en ZONE SUD né le 11 juin 1904 à Angoulême (Charente) Nom : Alfonse Rigaud, né le 25 août 1905 militaires, ils sont créés à l’initiative Alliance. Créé dès novembre 1940 et placé Domicile : Vichy (Allier) à Genève (Suisse)  des services secrets britanniques ou sous l’égide des services secrets britanniques, Plusieurs auteurs de graffitis étaient affiliés Parcours : chef de division dans un service de la France Libre pour des objectifs précis : Alliance est un réseau de renseignements au mouvement Libération-Sud. Celui-ci Domicile : Marseille (Bouches-du-Rhône) de la Marine marchande à Vichy, il rejoint du renseignement, du sabotage, l’évasion militaire et d’évasion. Il est d’abord connu est d’abord l’histoire du groupe « Dernière Parcours : naturalisé français, il travaille en 1942 le réseau Alliance pour lequel de prisonniers de guerre ou de soldats par les Allemands sous le nom de « l’arche Colonne », créé dès 1940 par Emmanuel comme mécanicien à bord du navire il collecte des renseignements grâce alliés. Le Bureau Central de Renseignement de Noé » parce que ses agents prenaient d’Astier de la Vigerie, Jean Cavaillès, « Le Lezardrieux » réquisitionné à son travail. Devenu chef de son groupe et d’Action (BCRA) du général de Gaulle pour pseudonyme le nom d’un animal. Lucie Aubrac et Georges Zérapha. par l’occupant. C’est peut-être parce sous le nom de « Pétoncle », il est arrêté envoie ainsi en France occupée des agents. La dirigeante du réseau de 1941 à 1944, Ils diffusent des tracts et collent qu’il fournissait des renseignements par la Gestapo en mai 1943. Classé Honoré d’Estienne d’Orves, fusillé Marie-Madeleine Fourcade, se prénommait des affiches dans les rues avant au réseau Alliance qu’il est interpellé en « détention de sécurité » et promis au Mont-Valérien le 29 août 1941, ainsi « Hérisson ». de confectionner en juillet 1941 le journal le 12 mars 1943 par la police allemande. à la déportation, il est emmené au fort avait pour mission de développer clandestin Libération. Le mouvement Incarcéré à Marseille puis au fort de Romainville. le réseau Nemrod. qui prend ce nom accroît alors de Romainville, il est choisi comme Qu’est-ce qu’un MOUVEMENT ? son audience et grossit, en diversifiant À la suite de l’attentat contre Julius Ritter, otage le 2 octobre 1943. Les mouvements sont des regroupements ses actions. En janvier 1943, du fait de il est finalement choisi comme otage. d’individus refusant la défaite et l’occupation l’action de Jean Moulin, Libération Il est fait chevalier de la Légion et décidant d’agir en essayant d’abord fusionne avec deux autres organisations d’Honneur à titre posthume en 1946. de toucher l’opinion grâce au Verbe et clandestines (Combat et Franc-Tireur) pour à la propagande. La plupart élaborent former les Mouvements unis de Résistance et diffusent rapidement des journaux (MUR). clandestins. Certains deviennent par la suite des organisations de masse, se dotant d’autres missions (filières d’évasion, confection de faux-papiers, actions militaires, etc).

Papillon « Résistez » © Musée de la Résistance Nationale

Graffiti d’Alfonse Rigaud © Bourdon, ONACVG

Graffiti de Pierre Magnat, fusillé le 2 octobre 1943 © ONACVG

Journal Libération de mai 1944 et tract de septembre 1942 © Musée de la Résistance Nationale

Photographie anthropométrique prise au fort de Romainville © Archives départementales  du Puy-de-Dôme, 1296W1502

14 PARCOURS 1515 Des OTAGES issus de réseaux et mouvements de résistance

Parcours de Parcours de Parcours de HIPPOLYTE BEAU Parcours d’ARMAND DUTREIX LOUIS MAUDEUX ANTOINE ARBONA Nom : Hippolyte Beau, né le 9 mai 1906 Nom : Armand Henri Dutreix, Nom : Louis Maudeux, né le 5 juin 1912  Nom : Antoine Daniel Arbona,  à Lavaudieu (Haute-Loire) né le 26 février1899 à Limoges à Ahun (Creuse) né le 17 décembre 1899  Domicile : Clermont-Ferrand (Haute-Vienne)  Domicile : Gannat (Allier) à Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme)  (Puy-de-Dôme) Domicile : Limoges (Haute-Vienne)  Parcours : coiffeur, il intègre le réseau Domicile : Coudes (Puy-de-Dôme) Parcours : au début de l’année 1943, Parcours : ancien combattant de Alliance. Il est chargé de collecter Parcours : cultivateur, il est arrêté alors qu’il est ouvrier-savonnier, Hippolyte 1914-1918, il entre dans la lutte clandestine des renseignements dans le secteur le 30 avril 1943 par la police allemande Beau entre dans le réseau « Marco Polo » en intégrant en 1941 le mouvement de Vichy. Appréhendé par la police pour avoir stocké des armes dans  et au sous-réseau de renseignement Libération-Sud sous le nom de « Verneuil ». française le 28 mai 1943, il est interné sa ferme, sans doute cachées pour  Marceau. Il s’occupe des parachutages Nommé responsable de la Haute-Vienne, dans la prison de Moulins avant d’être un groupe d’anciens militaires de l’armée d’armes qu’il entrepose à son domicile. il recrute des militants, coordonne transféré au fort de Romainville. française. Il est interné dans les prisons Dénoncé, il est arrêté par la Sipo-SD les activités de son groupe, et participe Ses actes de résistance lui valent de Vichy et de Moulins puis au fort le 4 mai 1943. Interné à Clermont-Ferrand à l’organisation de l’Armée Secrète. d’être retenu comme otage de Romainville. puis à Moulins, il est transféré Il agit sous couvert de sa profession Graffiti d’Antoine Arbona par les services policiers nazis. le 25 septembre 1943 au fort d’entrepreneur (électricien) pour © Bourdon, ONACVG de Romainville où, quelques jours  se déplacer. Arrêté le 26 avril 1943 plus tard, son nom est inscrit sur la liste par la Gestapo, il est interné à la caserne des otages à fusiller en représailles  Marceau de Limoges, puis au fort de l’attentat contre Julius Ritter. de Romainville où il arrive le 25 juin. Graffiti d’Armand Dutreix, Une date qu’il inscrit sur le mur de fusillé le 2 octobre 1943. la casemate 17, à un moment où il ne sait © Bourdon, ONACVG pas encore qu’il va être fusillé : « Armand Dutreix Limoges Ar 25 juin 1943 ».

Portrait d’Armand Dutreix © Archives départementales de Haute-Vienne, 88J32

Graffiti de Louis Maudeux, fusillé le 2 octobre 1943 © Bourdon, ONACVG Audition de l’épouse d’Antoine Arbona du 23 juillet 1946 © Archives Départementales du Puy-de-Dôme, 1296W1502 Graffiti d’Hippolyte Beau, fusillé le 2 octobre 1943 © ONACVG

Témoignage de M. Bussière, directeur du salon de coiffure où travaillait Louis Maudeux. © Archives départementales du Puy-de-Dôme, 1296W1502 Graffiti d’Armand Dutreix à Romainville © Emmanuelle Jacquot /Archives départementales Photographie d’un brassard FFC/Marco Polo de la Seine-Saint-Denis © museedelaresistanceen-ligne.org/coll. Gilles Chaplin, DR

16 PARCOURS 17 Des OTAGES issus de réseaux Des OTAGES COMMUNISTES et mouvements de résistance (Branche politique)

Carte d’identité, 1943 © FNDIRP Puy-de-Dôme Parcours de Parcours de JEAN RIMBERT À la suite du pacte signé le 23 août Le parcours d’ÉMILE KLEIN 1939 entre l’URSS et l’Allemagne, GABRIEL VIDAL Nom : Jean Antoine Rimbert, Nom : Émile Klein, né le 30 juillet 1919 né le 27 janvier 1924 à Lezoux le Parti Communiste Français à Lisdorf (Allemagne)  Nom : Gabriel Vidal, né le 20 mars 1909 (Puy de Dôme) est interdit comme son journal à Perpignan (Pyrénées-Orientales) Domicile : Clermont-Ferrand Domicile : Lezoux « l’Humanité ». L’organisation (Puy-de-Dôme) Domicile : Perpignan dénonce le caractère impérialiste Parcours de résistant : il s’engage d’abord Parcours : après avoir fui le nazisme de la guerre. En mai 1941, le PCF Parcours de résistant : il rejoint les rangs en peignant des « Croix de Lorraine » et parce que Juif, il rejoint le Puy-de-Dôme de Libération-Sud en 1942 et utilise son des « V » sur les murs de sa ville en 1941. appelle à constituer un Front national où il travaille sous l’Occupation comme bureau d’archiviste municipal pour y tenir Arrêté une première fois, il est relâché pour l’indépendance de la France, interprète aux ateliers industriels de l’air des réunions clandestines. Il participe sans doute à cause de sa jeunesse. contre le régime de Vichy à Aulnat. Il y est arrêté le 30 juin 1943 également à des évasions vers l’Espagne, Il continue à résister en distribuant et l’occupant. L’invasion de l’URSS pour « activités communistes et c’est au cours d’une de ces missions des tracts et en transportant des armes. le 22 juin 1941 fait débuter clandestines ». Il est interné au fort qu’il est arrêté le 22 mai 1943 par Il intègre le 1er Corps Franc d’Auvergne, de Romainville. la Sipo-SD. Emprisonné à la citadelle de la « lutte armée ». mouvement réalisant des récupérations Le parti se structure en conséquence, Perpignan puis à Montpellier, il est ensuite d’armes, des actions de sabotage et formant des groupes armés Graffiti d’Émile Klein, transféré au fort de Romainville où, à peine qui organise des évasions de résistants. arrivé, il est choisi pour être exécuté en et intensifiant sa propagande. fusillé le 2 octobre 1943 Il est appréhendé par la Gestapo le 27 avril © Bourdon, ONACVG représailles de l’attentat contre Julius Ritter. 1943, interné à Clermont-Ferrand où il écrit De 65 à 70% des victimes fusillées à ses parents un message caché dans au Mont-Valérien sont communistes. Portrait de Gabriel Vidal du linge : « Chers parents, je meurs de faim, Les nazis choisissent majoritairement © Collection André Balent je viens de faire 2 mois et demi de cachot, comme otages des communistes, j’ai tout supporté mais je n’ai jamais rien de la branche politique du Parti dévoilé. A bientôt. Vive la France ». communiste clandestin. Ce sont les derniers mots que sa famille reçoit de lui. Transféré au fort de Romainville  Graffiti anonyme  le 25 septembre, il est fusillé au Mont- « Vive le PC Valérien comme otage le 2 octobre. Vive la France Vive l’URSS » © Indjeyan, ONACVG

Graffiti de Jean Rimbert © ONACVG

Diplôme d’enseignement supérieur Graffiti anonyme « Vive la France Vive l’URSS » © Archives municipales Camille Fourquet L’Université Libre, © Bourdon, ONACVG de Perpignan, 55W73 journal du FN de lutte pour l’indépendance, du 25 juillet 1941 Graffiti de Gabriel Vidal © Musée de la Résistance Nationale © Bourdon, ONACVG Témoignage de Benoît Rimbert  (père de Jean Rimbert) daté de 1946 © Archives Départementales du Puy-de-Dôme, 1296W1502

18 PARCOURS 19 Des OTAGES COMMUNISTES (Branche politique)

Parcours Parcours de ROGER JARRIGE Parcours d’ABEL VACHER Parcours de Parcours de LÉOPOLD MERLE d’EMMANUEL FAIRON Nom : Roger Claude Jarrige,  Nom : Abel Gabriel Vacher, ROLAND RICHON Nom : Léopold Henri Joseph Merle, né le 26 septembre 1908 à Paris né le 26 décembre 1904 Nom : Roland Richon, né le 15 août 1889 né le 17 décembre 1899 à Paris Nom : Emmanuel Jean Fairon, à Boutigny (Essonne) né le 23 juin 1901 à Paris Domicile : Levallois-Perret à Tonneins (Lot-et-Garonne) Domicile : Paris Domicile : Meudon Domicile : Paris Parcours de résistant : arrêté par Domicile : Bègles (Gironde) Parcours : contremaître, il adhère en 1941 les Brigades Spéciales le 16 mai 1942 Parcours de résistant : mécanicien, au Front National. Il distribue des tracts, Parcours de résistant : ouvrier métallurgiste, Parcours : d’après un rapport du préfet comme Léopold Merle, Emmanuel Fairon il entre dans la branche armée du parti de la Gironde en décembre 1942, des journaux clandestins et cherche conseiller municipal à Bondy et pr isonnier et Louis Melotte, il est interné à Romainville. communiste (FTPF). Il organise des produits chimiques pour fabriquer de guerre en 1940, il reprend une activité Roland Richon, forgeron à la SNCF, et des réunions sur son lieu de travail, sa femme ont été arrêtés le 29 août 1942 des explosifs. Arrêté par des policiers clandestine à l’été 1941 au sein du parti recrute des nouveaux militants, des Brigades spéciales le 16 mai 1942, communiste. Suspecté d’avoir hébergé Parcours de LOUIS MELOTTE pour avoir hébergé deux résistants dont recherche des armes et distribue des tracts. un responsable d’une organisation il est livré aux Allemands, interné son oncle résistant, il est arrêté le 16 mai Nom : Louis Jean Melotte, Arrêté le 16 mai 1942 par les Brigades à la prison du Cherche-Midi puis  1942 par des policiers des Brigades né le 3 mars 1910 à Asnières-sur-Seine communiste. Ils ont alors été transférés Spéciales, il est interné au Cherche-Midi au fort de Romainville dans l’attente au fort de Romainville. Spéciales de la Préfecture de Police. Domicile : Paris puis à Romainville. Remis aux Allemands fin septembre, d’être déportés en Allemagne. Mme Richon Parcours de résistant : ouvrier-tourneur, il est interné au fort de Romainville. est ensuite déportée à Auschwitz-Birkenau il entre dans un groupe communiste Message clandestin écrit sur du papier où elle meurt le 21 mars 1943. Son mari  clandestin pour y imprimer des tracts. de cigarette à Romainville par Abel Vacher est passé par les armes le 2 octobre 1943. Photographie © Archives familiales anthropométrique Lors d’un contrôle des Brigades Spéciales, de Léopold Merle un pochoir « Boches assassins » et une liste © Archives de de lieux de dépôts de tracts sont retrouvés la Préfecture de Police sur lui. Remis aux Allemands fin septembre 1942, il est transféré au fort de Romainville.

Photographie anthropométrique  d’Emmanuel Fairon © Archives de la Préfecture de Police Affiche pour les obsèques  d’Abel Vacher en septembre 1944 © Archives municipales  de Meudon, 2Fi1384

Graffiti de Roland Richon © ONACVG

Photographie anthropométrique  de Roger Jarrige Graffiti de Léopold Merle, © Archives de la Préfecture de Police fusillé le 2 octobre 1943 © ONACVG

Graffiti de Roger Jarrige, Louis Melotte et Emmanuel Fairon, fusillés le 2 octobre 1943 © Bourdon, ONACVG

Graffiti d’Abel Vacher © Indjeyan, ONACVG

20 PARCOURS 21 Des OTAGES COMMUNISTES FTP, Résistance communiste armée (Branche politique)

Parcours de JEAN CARASSO Les étrangers Graffiti de Pedro Vallejo Dès l’été 1941 et l’invasion de l’URSS, Parcours de ROBERT Photographie © ONACVG la Résistance communiste engage anthropométrique de Nom : Jean Joseph Carasso, dans LA RÉSISTANCE, VERMASSEN et Robert Vermassen sur le territoire français la lutte © Archives de né le 23 septembre 1912 l’exemple des Espagnols armée, planifiée par «l’Organisation de ROBERT BELLEC la Préfecture de Police à Smyrne (Turquie) Nom : Pedro Haro-Mellado, Spéciale». Les Bataillons de Noms : Robert Jean Eugène Vermassen, Domicile : Saint-Mandé (Val-de-Marne) né le 17 septembre 1917, Léopold Huerta,  la Jeunesse sont les premiers à agir. né le 20 février 1923 à Sannois (Seine-et-Oise) Parcours de résistant : naturalisé en 1932, né le 6 mai 1918 et Pedro Vallejo, La Main-d’œuvre immigrée crée et Robert Bellec, né le 30 janvier 1901 à Paris né le 1er août 1909. Tous sont nés syndicaliste connu avant-guerre, également ses groupes. En avril 1942, Domicile : Sannois (Seine-et-Oise) il est arrêté en octobre 1940 pour en Espagne.  Parcours : tous deux entrent en mai 1942 son engagement communiste et interné ces trois branches se fondent dans Domicile : Bordeaux (Gironde) dans le groupe Ménard (FTP). Ensemble, au camp de Chibron. Il s’en évade en février les Francs-tireurs et partisans (FTP), Parcours de résistant : ils provoquent un incendie dans un local 1941 et devient clandestin. Il voyage qui combattent jusqu’à la libération du Rassemblement National Populaire entre Lyon et Paris, pour diffuser Pedro Haro-Mellado, fiché comme de la France. La majorité des FTP (parti collaborationniste), dans une usine de la propagande clandestine du PCF. communiste, est arrêté le 25 septembre arrêtés par les polices du gouvernement de pneus utilisée par les Allemands Il est arrêté le 21 mai 1942 à Paris par 1942 par la police française et livré de Vichy et allemandes ont été et réalisent un attentat contre un officier des policiers des Brigades spéciales, aux Allemands qui l’internent au fort condamnés à mort et fusillés allemand à Ermont. Ils sont arrêtés alors qu’il circule avec une fausse carte de Romainville. au Mont-Valérien. D’autres ont le 21 octobre 1942 par des policiers d’identité. Remis aux Allemands, il est Léopold Huerta, mécanicien, est chargé Portrait de Pedro Vallejo été déportés dans les camps français et rapidement livrés aux emprisonné à la prison du Cherche-Midi de la propagande dans une organisation © Archives familiales Allemands. Ils sont internés au fort  puis au fort de Romainville. communiste clandestine. Connu pour du Reich. Alors que l’instruction de Romainville le 12 novembre 1942. ses engagements, il est interpellé par  de leurs dossiers d’arrestation n’était pas terminée, certains ont été Fiche BS la police française le 8 août 1942, qui © Archives de le livre aux Allemands. Interné d’abord  placés sur la liste des otages à fusiller Graffiti de Robert Vermassen la Préfecture au camp de Compiègne-Royalieu, il est le 2 octobre 1943. Les graffitis © Bourdon, ONACVG de Police ensuite transféré au fort de Romainville. de la Chapelle en témoignent. Arrivé jeune en France avec sa famille, Pedro Vallejo devient mécanicien au Portrait de Robert Bellec chantier naval de Gironde. Fiché comme © Musée de la Résistance communiste, il est arrêté le 28 août 1942 Nationale à la suite d’une distribution de tracts. Interné au fort du Hâ puis au fort de Romainville, il y est choisi pour être Message clandestin fusillé comme otage le 2 octobre 1943. Graffiti de Pedro Haro-Mellado de Robert Vermassen © Bourdon, ONACVG écrit à Romainville pour ses parents  © Archives familiales

Graffiti de Robert Bellec Graffiti de Léopold Huerta © Bourdon, ONACVG © ONACVG

Extrait de son interrogatoire le 22 mai 1942 © Archives de la Préfecture de Police Graffiti de Jean Carasso, fusillé le 2 octobre 1943 © Bourdon, ONACVG 22 PARCOURS 23 FTP, Résistance communiste armée

« FTP France d’Abord » Parcours de LOUIS CALMEL « FTP France d’Abord » © Indjeyan, ONACVG Nom : Louis Joseph Calmel, Ce message évoque le bulletin de liaison né le 14 novembre 1907 à Saint-Ouen des FTP (Francs-tireurs et partisans). Créé en janvier 1942 pour faire connaître Domicile : Gennevilliers Portrait de Louis Calmel leurs actions, ce bimensuel prend le nom Parcours de résistant : peintre en bâtiment, © Archives municipales de « France d’Abord » et annonce de Gennevilliers cet ancien secrétaire de la section en manchette : « Notre but : chasser Compte-rendu d’activités des FTP des Grésillons de Gennevilliers l’envahisseur ! ». Destiné aux militants, © Archives de la Préfecture de Police est condamné une première fois il informe sur les objectifs à atteindre, en décembre 1940 pour propagande publie les communiqués et raconte communiste. À sa sortie de prison, les actions militaires passées. il entre dans la clandestinité, rejoint les FTP.  Il est parfois accompagné de brochures Il transporte du matériel et assure techniques. 62 numéros sont publiés la protection de militants.  en zone occupée jusqu’à la Libération. Il est interpellé porteur d’un revolver Interrogatoire de Louis Calmel le 14 décembre 1942 par les policiers © Archives de la Préfecture de Police des Brigades spéciales de la Préfecture de police de Paris. Livré aux Allemands, comme cela avait été prévu dans les accords de collaboration policière dits « Bousquet-Oberg », conclus entre les responsables français et allemands, il est interné à Fresnes puis au fort de Romainville.

Graffiti de Louis Calmel © Bourdon, ONACVG

Rapport de police sur des tracts et affiches placardés dans les rues Premier numéro de France d’Abord (janvier 1942) Rapport de police © Archives de la Préfecture © BNF sur son arrestation de Police © Archives de la Préfecture de Police de Paris

24 PARCOURS 25 D’AUTRES GRAFFITIS

GRAFFITI « enterré à Ivry, ZOOM SUR… Les cérémonies GRAFFITI « un nord-africain Photographies des obsèques division 40 ligne 46 tombe 7» de réinhumation des corps d’inhumation des corps en janvier 1945 indigène au Mont-Valérien Ce graffiti a été réalisé après la guerre, Grâce à l’abbé Franz Stock, certaines © Archives municipales de Gennevilliers (sans ironie). J’ai reconnu et informe sur la localisation des corps familles ont pu être informées du lieu en autrui une âme sœur… » des fusillés. Après les exécutions, les corps d’inhumation de leurs proches. Après étaient placés dans des coffres en bois et la guerre, les corps sont exhumés pour Ce message, très peu lisible, a pu être inhumés anonymement dans des fosses être identifiés. Certaines familles inscrit par un résistant ou un otage ou tombes individuelles, au cimetière demandent alors le transfert du corps maghrébin. Il évoque l’engagement  d’Ivry-sur-Seine. Cependant, craignant du fusillé, souvent dans le cimetière de des nord-africains, extra-métropolitains, que les sépultures soient l’objet de sa ville de naissance ou de son domicile. musulmans dans la Résistance. commémorations, les autorités allemandes Cette réinhumation fait l’objet de Au Mont-Valérien, dix d’entre eux ont et françaises décidèrent de disperser cérémonies importantes pendant été fusillés : Algériens, Marocain, Égyptien les corps dans l’anonymat en utilisant lesquelles les dernières lettres de fusillés (Joseph Axelroud). Parmi eux, 3 ont été différents cimetières : Suresnes, Puteaux, sont parfois lues. D’autres familles ont fait exécutés comme otages. Certains étaient Bois-Colombes, Thiais… À partir de juin le choix de laisser leurs proches reposer Juifs ou musulmans, beaucoup étaient 1942, ils incinèrent les corps au Père avec leurs compagnons de lutte. communistes. On dénombre 17 autres Lachaise et répartissent les urnes dans nationalités au Mont-Valérien, soit ces cimetières, sans prévenir les familles. 250 hommes sur les 1008 fusillés. Ce sera le cas pour les otages du 2 octobre Les Polonais, Italiens, Espagnols 1943. Affiche pour la cérémonie (9 décembre 1945) et Allemands sont les premiers pays en l’honneur des fusillés du Limousin représentés. Ces populations fuient © Archives départementales  les persécutions politiques ou religieuses de la Haute-Vienne, 88J32 Coffres de transport menées par Hitler, Mussolini ou Franco. des corps Tous, quel que soit leurs parcours, © Copin, ONACVG se sont engagés auprès des métropolitains pour défendre la démocratie et la liberté.

Graffiti « Un nord-africain indigène au Mont-Valérien (sans ironie). J’ai reconnu en autrui une âme sœur… » © Copin, ONACVG

Carton d’invitation à la cérémonie d’hommage à Robert Vermassen © Archives familiales

Cérémonie du souvenir, à la mémoire Photographie anthropométrique de Joseph Axelroud,  de Jean Rimbert, patriote fusillé (juillet 1944)  égyptien, 20 ans, fusillé le 6 octobre 1943  © FNDIRP du Puy-de-Dôme pour « activité de franc-tireur » Graffiti « Enterré à Ivry, © Archives de la Préfecture de Police division 40 ligne 46 tombe 7 » © Copin, ONACVG

26 PATRIMOINE ET MÉMOIRE 27 Des TÉMOIGNAGES à conserver

À la Libération, même si le site Des TRACES ESSENTIELLES Un OBJET PATRIMONIAL Une EXPOSITION redevient une enceinte de l’armée dès 1944 à CONSERVER pour les VALORISER française, la chapelle et la clairière sont pour les familles de victimes À la Libération, le ministère des Prisonniers, Avec l’ouverture aux familles de la chapelle Les promoteurs de cette exposition Déportés et Réfugiés dirigé par Henri dont les murs sont peints en bleu, protéger ont voulu étudier ces témoignages de vie, des lieux de pèlerinage essentiels. Frenay tente de rassembler toutes les graffitis devient essentiel. Une première en rappelant le contexte historique Pour le général de Gaulle, au delà les archives et toutes les traces concernant mesure de sauvegarde est réalisée à la fin et répressif dans lequel ils s’inscrivent. de la Résistance, le Mont-Valérien les victimes de la guerre afin de renseigner des années 40 : 3 panneaux de graffitis Ils ont voulu mieux connaître ceux qui incarne les mémoires d’une France les familles et rendre hommage à ceux sont encadrés et mis sous verre. les ont écrits. Véritables sources historiques, combattante. Rapidement, qui sont morts pour la France. Les graffitis 35 graffittis sont alors visibles. ces inscriptions mettent en lumière les graffitis apparaissent comme sont des éléments de cette vaste collecte. Une deuxième campagne de restauration une fresque de parcours individuels des traces patrimoniales, à protéger Dès l’automne 1944, le ministère réalise est lancée en 2004. Les murs de la chapelle et révèlent aussi le système répressif et à conserver. un relevé des inscriptions laissées sur sont assainis et un enduit blanc est posé. allemand pendant la guerre. les murs de la prison de Fresnes. Début En 2009, le Ministère de la Défense (DMPA) Cette exposition s’appuie sur des archives janvier 1945 commence une campagne et le Centre de Recherche et de Restauration familiales et institutionnelles, pour retracer systématique de relevés dans plusieurs des Musées de France engagent au mieux les engagements et les parcours prisons françaises, camps et lieux une nouvelle restauration. des fusillés. d’exécution. Malgré des résultats inégaux, l’État a pris conscience de la fragilité de ces mentions.

La chapelle aujourd’hui © Copin, ONACVG

Restauration des graffitis en 2009 © DPMA / C2RMH

Charles de Gaulle sortant de la chapelle  le 1er novembre 1944 © Musée de la Résistance Nationale,  Collection dite du journal «Le Matin»

La chapelle avant 2004 Charles de Gaulle, dans la clairière, rend © blogarchiphoto.com hommage aux fusillés le 1er novembre 1944 © Musée de la Résistance Nationale,  Collection dite du journal «Le Matin»

La chapelle en 1951 © Paris Match

28 PATRIMOINE ET MÉMOIRE 29 Des GRAFFITIS dans des LIEUX Autres lieux d’internement : d’INTERNEMENT d’Île-de-France DRANCY et FRESNE

Afin de servir leur politique antisémite Ainsi, les fusillés du Mont-Valérien sont Le camp de Drancy est d’août 1941 à 1944 Les détenus de la prison de Fresnes et de lutte contre la Résistance, les nazis le plus souvent extraits des prisons de le principal lieu d’internement et de sont surtout des résistants ou agents mettent en place un système répressif Fresnes, de la Santé et du Cherche-Midi, déportation des Juifs de France, dans le cadre britanniques. Berty Albrecht ou organisé sur le territoire occupé. ainsi que des camps de Romainville, de de la « Solution Finale ». Plus de 67 000 juifs les membres du Groupe Manouchian Ils utilisent des forts militaires et Drancy ou de Compiègne. Comme pour sont ainsi déportés vers les centres de mise à y ont été emprisonnés, ainsi que près des bâtiments publics pour leurs armées la chapelle du Mont-Valérien, ces lieux mort, essentiellement à Auschwitz-Birkenau. de 44% des fusillés du Mont-Valérien. ou comme lieux de détention pour renferment des témoignages rares inscrits 69 détenus à Drancy et choisis comme leurs prisonniers. sur les murs des cellules. otages, sont exécutés au Mont-Valérien. Vers Compiègne (env. 40 km) Graffiti du camp de Drancy « Départ Je m’en vais vers l’inconnu En suivant mon destin Et en laissant tristement ici Mon bonheur et mes chagrins La vie fut belle en ce pays Ou je n’ai plus le droit de rester Seine-et-Oise [...] chose trop jolie Doit une fois cesser Adieu, oh pays de ma jeunesse Non, laisse moi crier Au Revoir Seine-et-Marne [...] moi j’ai fait une promesse Je veux garder tout mon espoir Seine WS. / 1er sept. 1942 » © Région Île-de-France - Drancy Jean-Bernard VIALLES, ADAGP 2011

Graffiti à Fresnes Fort © Musée de la Résistance Nationale Paris de Romainville Mont-Valérien Les Tourelles Le Dépôt

Le Cherche-Midi La Roquette

La Santé

Seine Graffiti du camp de Drancy « SZTAJMAN SURA / JUIVE / Fresnes EST ENTRÉE LE 6 JAN 1943 » © Région Île-de-France - Jean-Bernard Lieu de détention VIALLES, ADAGP 2011

Graffiti du camp de Drancy « Famille / ESKENAZI / Lieu de détention PARti le 30 MAI [19]44 / Pour DESTINATION INCONNUE / TRES BON MORAL / VIVE les juifs » et d’exécution © Région Île-de-France Jean-Bernard VIALLES, ADAGP 2011

30 PATRIMOINE ET MÉMOIRE 31 Autres lieux d’internement : Les GRAFFITIS ANONYMES du MONT-VALÉRIEN LE FORT DE ROMAINVILLE

Graffiti anonyme « Vive le PC Le Fort de Romainville, sous administration Vive la France Vive l’URSS » allemande, a été le lieu d’internement Graffiti « V 25, S 26, D 27, L 28, M 29, M 30, © Indjeyan, ONACVG - page 19 [« 6 jours » en accolade], 1er, 2 juillet », [1943], Graffiti « Friquet 4/9/44 » ultérieur à la Liberation, de 7000 opposants politiques, hommes crayon noir. vraisemblablement le nom d’un proche ou d’un visiteur ou femmes. Certains, considérés comme Calendrier correspondant à une arrivée © ONACVG otages, sont dans l’attente de leurs importante de détenus au fort (au moins 34) : exécutions au Mont-Valérien. parmi eux Dutreix, Le Blanc, Boissière dont les noms sont également inscrits sur les murs La majorité des autres sont déportés vers de la casemate. On compte dans cette arrivée le système concentrationnaire. beaucoup de résistants jugés dangereux, membres de l’AS , sans doute placés par la garnison du fort dans le régime des «isolés». Privés de contact avec les autres détenus, ils sont peut-être restés plusieurs jours enfermés dans la casemate avant de rejoindre le bâtiment central © Emmanuelle Jacquot /Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

Graffiti anonyme « Vive la France Vive l’URSS » © Bourdon, ONACVG - pages 6 et 19 Graffiti « Enterré à Ivry, division 40 ligne 46 tombe 7 » © Copin, ONACVG - page 26

Graffiti Dessin, s.d., encre noire. Avion bombardant un train. © Emmanuelle Jacquot /Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

Graffiti « [Abel Vacher ?][ill.][Meudon ?] ici le 29-[4 ou 9 ?]-42 », 1942, crayon noir © Emmanuelle Jacquot /Archives départementales de la Seine-Saint-Denis

« FTP France d’Abord » © Indjeyan, ONACVG - page 25

Graffiti « Un nord-africain indigène auM ont-Valérien (sans ironie). J’ai reconnu en autrui une âme sœur… » © Copin, ONACVG - page 27 Graffiti écrit sur une poutre à Romainville © Musée de la Résistance Nationale

32 PATRIMOINE ET MÉMOIRE FOCUS 33 Graffiti de Chuna Bajtzstock Les GRAFFITIS du MONT-VALÉRIEN © ONACVG - page 9

Graffiti de Roland Richon © ONACVG - page 21

Graffiti de Louis Maudeux Graffiti de Pedro Vallejo Graffiti collectif de six otages : Magnat, © Bourdon, ONACVG - page 16 © ONACVG - page 22 Dutreix, Rimbert, Klein, Maudeux et Arbona Graffiti d’Hippolyte Beau © Copin, ONACVG - pages 6 et 13 © ONACVG - page 17

Graffiti d’Abel Vacher © Indjeyan, ONACVG - page 20 Graffiti de Paul Mazy © Bourdon, ONACVG pages 7 et 8

Graffiti de Pierre Magnat © ONACVG - page 15

Graffiti de Robert Vermassen © Bourdon, ONACVG - page 23

Graffiti de Léopold Huerta © ONACVG - page 22 Graffiti d’Alfonse Rigaud © Bourdon, ONACVG - page 15

Graffiti d’Émile Klein © Bourdon, ONACVG - page 19

Graffiti de Léopold Merle © ONACVG - page 21

Graffiti de Louis Calmel © Bourdon, ONACVG - page 24

Graffiti de Robert Bellec © Bourdon, ONACVG page 23

Graffiti de Gabriel Vidal Graffiti d’Antoine Arbona © Bourdon, ONACVG © Bourdon, ONACVG - pages 7 et 16 pages 7 et 18

Graffiti d’Armand Dutreix Graffiti de Pedro Haro-Mellado Graffiti de Jean Carasso © Bourdon, ONACVG © Bourdon, ONACVG - page 23 © Bourdon, ONACVG - pages 6 et 22 page 17

Graffiti de Roger Jarrige, Louis Melotte et Emmanuel Fairon Graffiti de Jean Rimbert © Bourdon, ONACVG - page 20 © ONACVG - page 18

34 FOCUS 35 Les INFORMATIONS PRATIQUES

MONT-VALÉRIEN, Haut lieu ACCÈS de la mémoire nationale SNCF Avenue du Professeur Léon Bernard Ligne L Paris Saint Lazare -  92150 Suresnes Versailles Rive Droite Tél. : 01 47 28 46 35 Arrêt Gare de Suresnes Site web : www.mont-valerien.fr Ligne U La Défense - La Vérrière  Arrêt Gare de Suresnes-Mont-Valérien HORAIRES d’OUVERTURE, À la gare, prendre la sortie Hôpital Foch, du mardi au dimanche puis monter la rue du Calvaire jusqu’à Accès au centre d’information arriver sur l’esplanade du Mémorial. et de documentation : de 9h à 12h30 RATP et de 13h30 à 18h en haute saison*, RER A La Défense ou Metro n° 1 La Défense 17h en basse saison* puis bus n° 360 (arrêt Mont Valérien ou VISITES GUIDÉES, du mardi Hôpital Foch Cluseret) au dimanche, sur réservation TRAMWAY T2 La Défense Porte de Versailles Groupes scolaires ou adultes Arrêt Suresnes Longchamp (10 personnes minimum) : 9h, 10h, 11h, et 14h, VOITURE Porte Maillot - Pont de Suresnes Individuels (jusqu’à 9 personnes) en haute saison* : Du mardi au vendredi : 15h, 16h Le samedi et dimanche : 14h30, 16h Rue du Bel air Rue du Individuels (jusqu’à 9 personnes) Féche en basse saison* : 15h ray Terrasse Rue Leroy du Fécheray *Haute saison : Cimetière américain septembre, octobre, mars, avril, mai et juin Mont-Valérien, Gare de Suresnes de Suresnes Mont-Valérien Haut lieu n *Basse saison : de la mémoire to nationale Hôpital Foch juillet, août, novembre, décembre, janvier et février au Av. d B m el u Profe ques ss ac eur Bd Washing m. J Léon Bern Pro ard Calvaire Parking Abbé Rue du Frantz Stock TARIFS et ACCESSIBILITÉ Rue des Landes rs Centre de loisirs Tertre

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i n MUS sont gratuites. d e Av. des Landes ret Musée d’Histoire Rue de la Procession la Motte Urbaine Seul le centre d’information et INS HEA et Sociale s e de Suresnes de documentation et le Mémorial n d Rue des La de t Av. s u s V a de la France Combattante sont accessibles ig lle e n nt H e i id Rue s ons P-L Courier Po u er Suresnes aux personnes à mobilité réduite. g n u g d Ra Longchamp e u s R e d Chem. des Ho e u R cquet Imp. des Vi tes