O Rchestre National Du C a Pito Le De to Ulouse

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O Rchestre National Du C a Pito Le De to Ulouse 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 1 SAMEDI 13 JANVIER - 20H Claude Debussy Prélude à l’après-midi d’un faune Ernest Chausson Poème Maurice Ravel Tzigane entracte | 13 janvier Samedi Antonín Dvorák Symphonie n° 9 « Nouveau monde » Orchestre National du Capitole de Toulouse Tugan Sokhiev, direction Laurent Korcia, violon Coproduction Orchestre National du Capitole de Toulouse, Salle Pleyel. Ce concert est enregistré par Radio Classique, partenaire de la Salle Pleyel. Fin du concert vers 22h. Orchestre National du Capitole de Toulouse de Toulouse National du Capitole Orchestre 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 2 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 3 SAMEDI 13 JANVIER Claude Debussy (1862-1918) Prélude à l’après-midi d’un faune Sandrine Tilly, flûte solo Composition : 1892-1894. Création : le 22 décembre 1894 à la Société Nationale de Musique (Paris) par l’Orchestre de la SNM sous la direction de Gustave Doret. Effectif : 3 flûtes, 3 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors – 2 harpes – crotales – cordes. Durée : environ 10 minutes. « Aimai-je un rêve ? » Plus que l’ensemble du poème de Mallarmé dont Debussy s’est inspiré, c’est sans doute ce fragment de vers qui se marie le mieux avec cette œuvre phare de la musique moderne. Le compositeur le reconnaît d’ailleurs lui-même : « La musique de ce Prélude est une illustration très libre du beau poème de Mallarmé ; elle ne prétend pas en être une synthèse. Il s’agit plutôt de fonds successifs sur lesquels se meuvent les désirs et les rêves du faune dans la chaleur de cet après-midi. » Ces désirs et ces rêves se traduisent ainsi à l’orchestre par une succession de sonorités engourdissantes qui laissent l’auditeur, le temps d’un prélude, dans un état de ravissement. Tout commence avec cette arabesque de la flûte, qui s’étire dans le temps comme le faune s’étire dans son sommeil bienheureux. Les trémolos des cordes en sourdine baignent alors la flûte dans une brume de chaleur. Mais survient, quelques mesures plus loin, un tournant dynamique : il semblerait que le faune soit éveillé et chasse la nymphe. Cet épisode ne tarde pas à se faire de plus en plus voluptueux jusqu’à ce qu’il aboutisse au passage central en ré bémol majeur, moment d’extase tant pour le faune que pour l’auditeur. Vient alors un nouveau jeu de chasse entre le faune et les naïades effarouchées, clairement représentés respectivement par le chromatisme du cor anglais et le motif descendant des flûtes. Puis la torpeur initiale reprend le dessus, le temps est suspendu à nouveau, et tandis que le faune alangui retourne dans les bras de Morphée, l’auditeur envoûté se demande s’il ne vient pas de faire un beau rêve. 3 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 4 Ernest Chausson (1855-1899) Poème pour violon et orchestre op. 25 Composition : 1892-1896. Dédicace : au violoniste Eugène Ysaÿe. Création : le 27 décembre 1896 à Nancy par le dédicataire puis le 4 avril 1897 à Paris aux Concerts Colonne. Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba – timbales – harpe – cordes. Durée : environ 16 minutes. Le titre générique que Chausson a choisi de donner à cette œuvre pour violon et orchestre efface la référence littéraire qui est à l’origine de sa composition, à savoir Le Chant de l’amour triomphant, nouvelle de Tourgueniev. On retrouve cependant dans les accents lyriques du violon et la volupté de l’accompagnement orchestral l’atmosphère envoûtante de ce récit fantastique. Le thème principal est présenté d’abord à nu par le violon : c’est une longue plainte solitaire en mi bémol mineur, harmonisée ensuite par les cordes en arrière-plan. Puis le violon s’anime peu à peu, prenant des accents de plus en plus pathétiques pour atteindre un sommet expressif en mi bémol majeur. Commence alors la deuxième partie, plus tendre mais aussi plus nerveuse car plus instable sur le plan harmonique. Après une série d’élans passionnés, une troisième partie fait entendre un long crescendo qui prend appui, d’une part, sur les courbes ascendantes de plus en plus virtuoses du violon, et d’autre part, sur une basse grimpant demi-ton par demi-ton jusqu’à ce qu’elle se résolve enfin sur un accord de do majeur. La phase de détente qui fait pendant à cette progression fiévreuse nous entraîne vers une atmosphère plus sombre et plus mystérieuse, marquée par les sonorités menaçantes du basson. Les éléments mélodiques de la première partie refont alors surface, mais une nouvelle orchestration leur donne un caractère plus résigné. Puis un nouveau mouvement ascendant, basé d’abord sur le second thème, ensuite sur le premier, redonne de l’énergie aux forces orchestrales et les conduit vers le point culminant de l’œuvre, sur un accord triomphant de sol bémol majeur. Après cette apothéose, le violon, reprenant la suite du premier thème, mène le Poème à son terme, dans un tableau final sobre et serein. 4 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 5 SAMEDI 13 JANVIER Maurice Ravel (1875-1937) Tzigane, Rhapsodie de concert pour violon et orchestre Composition : avril 1924. Dédicace : à la violoniste hongroise Jelly d’Arányi. Création : le 26 avril 1924 à l’Aeolian Hall (Londres) par la dédicataire et le pianiste Henri Gil-Marcheix, puis le 30 novembre 1924 aux Concerts Colonne (Paris) par la dédicataire avec l’Orchestre Colonne sous la direction de Gabriel Pierné. Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons – 2 cors, 1 trompette – percussion – célesta – harpe – cordes. Durée : environ 15 minutes. « À l’intention de notre amie, qui joue si aisément, vous m’avez convaincu de composer un petit morceau dont la difficulté diabolique fera revivre la Hongrie de mes rêves et, puisque ce sera du violon, pourquoi n’appellerions-nous pas cela Tzigane ? » C’est en effet pour la violoniste Jelly d’Arányi que Ravel entreprit cette composition d’une virtuosité redoutable. Après avoir entendu son amie improviser dans le style tzigane, et surtout après avoir découvert les œuvres de Béla Bartók, l’auteur du Boléro fut décidé à composer une évocation musicale de la Hongrie. Au grand dam de Bartók, d’ailleurs, qui cherchait à éliminer de son propre matériau folklorique tout ce qui fleurait un peu trop facilement la couleur locale. En vérité, Ravel n’était aucunement préoccupé d’authenticité ethnique. Ses deux références, lors de l’élaboration de Tzigane, étaient les Caprices de Paganini, dont il chercha à synthétiser toutes les difficultés techniques (doubles-cordes, harmoniques, pizzicati, glissandi…) et, pour la forme, les Rhapsodies hongroises de Liszt, que Bartók avait justement en horreur. À l’instar de celles-ci, Tzigane comporte une introduction lente et solennelle et une péroraison rapide et mouvementée. La première partie est en effet une longue cadence du violon, jouée dans un tempo très libre. Le brouillard de sons orchestraux qui enveloppe le soliste quelques minutes plus tard signale le début d’une série d’épisodes enlevés et juxtaposés à la manière d’une rhapsodie. Si l’on a pu reprocher au compositeur de s’être laissé aller à une certaine facilité, reconnaissons toutefois que Ravel fait preuve d’une grande ingéniosité harmonique qui, à l’instar du Blues de la Sonate pour violon et piano n° 2, incite à parler de bitonalité. Et ce n’est pas l’inauthenticité d’un musicien féru d’exotisme qui nous rendra insensibles à une composition pleine de brio et d’humour. 5 13 janvier capitole:capitole 13 janvier 5/01/07 16:59 Page 6 Antonín Dvorák (1841-1904) Symphonie n° 9 « Nouveau Monde » en mi mineur, op. 95 I. Adagio. Allegro molto II. Largo III. Scherzo molto vivace IV. Allegro con fuoco Composition : janvier à mai 1893. Création : le 15 décembre 1893 au Carnegie Hall (New York) par l’Orchestre Philharmonique de New York sous la direction d’Anton Seidl. Effectif : 2 flûtes, 2 hautbois (dont cor anglais), 2 clarinettes, 2 bassons – 4 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba – timbales, batterie – cordes. Durée : environ 38 minutes. « Il me semble que vivant sur le sol américain, je dois me hâter de dire ce que j’entends. Je l’écris dans ma Neuvième Symphonie en mi mineur à laquelle je travaille actuellement », écrit le tout nouveau directeur du conservatoire de New York dans une lettre à Jindrich Geisler. En effet, une fois installé outre-Atlantique, Dvorák découvre un environnement sonore qui lui laisse une impression durable : la musique des Indiens et des Noirs d’Amérique, tout d’abord, mais aussi l’agitation de New York, ses locomotives et ses bateaux à vapeur… Cependant, le compositeur tchèque est souvent en proie au mal du pays ; toute la symphonie témoigne de cette ambivalence : exaltation d’un nouvel univers sonore d’un côté, nostalgie de la Bohême de l’autre. Ainsi, le premier mouvement oppose un premier thème héroïque et fier (le thème du Nouveau Monde), énoncé aux cors, à un deuxième thème plus intérieur, joué par la flûte et le hautbois et caractérisé par un rythme de polka. Survient alors à la flûte un troisième thème au rythme enjoué, qui rappelle, comme le précédent, le pays natal du compositeur. Même ambiguïté dans le deuxième mouvement, qui tire son caractère recueilli de la lecture d’un poème de Longfellow intitulé Song of Hiawatha, et plus particulièrement d’une scène d’enterrement. Si la mélodie plaintive du cor anglais est censée évoquer le deuil d’un rite funéraire indien, son harmonisation et son rythme ne sont pas sans affinités avec le negro spiritual.
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