Mémoires Du Maréchal Joffre T1
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Joffre, Joseph (1852-1931). Mémoires du maréchal Joffre (1910-1917). 1932. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF.Leur réutilisation s'inscrit dans le cadre de la loi n°78- 753 du 17 juillet 1978 : *La réutilisation non commerciale de ces contenus est libre et gratuite dans le respect de la législation en vigueur et notamment du maintien de la mention de source. *La réutilisation commerciale de ces contenus est payante et fait l'objet d'une licence. Est entendue par réutilisation commerciale la revente de contenus sous forme de produits élaborés ou de fourniture de service. Cliquer ici pour accéder aux tarifs et à la licence 2/ Les contenus de Gallica sont la propriété de la BnF au sens de l'article L.2112-1 du code général de la propriété des personnes publiques. 3/ Quelques contenus sont soumis à un régime de réutilisation particulier. 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Il a été tiré de cet ouvrage : 40 exemplaires sur papier de Chine, numérotés de 1 à 40 ; 75 exemplaires sur papier des manufactures impériales du Japon, numérotés de 41 à 115 ; 250 exemplaires sur papier de Hollande Van Gelder, numérotés de 116 à 365; 800 exemplaires sur papier pur fil des papeteries Lafuma, à Voiron, numérotés de 366 à 1165 ; et des exemplaires sur papier vélin du Marais, constituant l'édition originale. Exemplaire de L'ÉDITION ORIGINALE MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE Ce volume a été déposé à la Bibliothèque Nationale en 1932. LE MARECHAL JOFFRE C'est en 1921, après son voyage officiel en Extrême-Orient, que le Maréchal fut sollicité par un de ses plus vieux et fidèles amis de rédiger ses Mémoires. Après avoir quelque temps hésité, il se décida à entreprendre cette tâche. La raison qui le détermina n'était, il l'a prouvé- suffisamment par son attitude jusqu'à sa mort, ni le désir d'attirer l'attention, ni la pensée de provoquer des polémiques ou de répondre à des critiques et à des attaques. Il admit que, dans les hautes fonctions qu'il avait remplies avant et pendant la guerre, il se devait à lui-même de laisser derrière lui le récit de ses actions et un témoignage de ses pensées, et qu'il devait au pays qu'il a passionnément servi pendant soixante ans de sa vie la vaste somme d'enseignements qu'on peut tirer des gigantesques événements auxquels il a pris une part si importante. Commencés en 1922, ces Mémoires ont été achevés en 1928. Ils forment un manuscrit dactylographié de 1218 pages dont chaque feuillet porte en haut et à droite la signature du maréchal : Ils comprennent quatre parties qui traitent : La première de l'avant guerre depuis le moment où le général Joffre fut appelé au Conseil supérieur de la guerre, jusqu'au 2 août 1914. Les trois autres de la guerre depuis le début des hostilités jusqu'au moment où, élevé à la dignité de maréchal de France (décembre 1916), il quitta le commandement des armées françaises. Ces Mémoires contiennent en outre, en un bref épilogue, le récit de son voyage en Amérique aux jours sombres du printemps 1917, N. D. E. MÉMOIRES DU MARÉCHAL JOFFRE PREMIÈRE PARTIE L'AVANT-GUERRE CHAPITRE PREMIER J'entre au Conseil supérieur de la guerre (février 1910). — Je suis nommé chef d'état- major général (juillet 1911). — Le plan XVI. — Le plan XVI bis. — M. Millerand et la réorganisation du haut commandement : décrets du 20 janvier 1912 et du 14 mai 1912. En septembre 1909, alors que je commandais depuis l'année précédente le 2e corps d'armée à Amiens, le général Trémeau m'annonça, au cours des manoeuvres de cavalerie qu'il dirigeait à Sissonne, son intention de me faire désigner comme directeur de l'arrière, en remplacement du général Lefort qui allait passer dans la section de réserve de l'état-major général. J'exprimai au général Trémeau mon désir de ne pas être cantonné dans ces fonctions assez spéciales, mais de pouvoir m'initier aussi aux questions d'opérations. Le général Trémeau me répondit que ces fonctions ne seraient que temporaires et qu'il comprenait si bien mon désir qu'il comptait en même temps me confier une inspection d'armée. Le 23 janvier 1910, le général Brun, ministre de la Guerre, me nommait membre du Conseil supérieur de la guerre et directeur de l'arrière. En même temps, j'étais nommé inspecteur des 7e, 13e et 14e corps d'armée. Le 2 mai suivant, je prenais part à la première séance du Conseil. M. Fallières présidait ; le général Trémeau était encore vice-président. Il s'agissait de l'organisation défensive des frontières du nord et de l'est. C'était une question qui m'était familière, ayant eu à m'en occuper déjà comme directeur du génie, et mon opinion était faite depuis longtemps. J'estimais qu'il n'y avait lieu de ne classer que les ouvrages en état de présenter une défense sérieuse. Or, sur notre frontière du nord-est, nous avions alors une série de bicoques, absolument hors d'état de résister aux engins modernes ; en persistant à les considérer comme des places, on mettait l'officier chargé de les défendre dans une situation inacceptable. Aussi lorsqu'on en vint à discuter les places de Montbard, Montmédy, Lomont, Longwy, j'exprimai l'avis qu'elles devraient, comme toutes celles de même nature, être mises, telles qu'elles étaient, à la disposition du général en chef qui les utiliserait le cas échéant comme points d'appui de campagne, s'il n'était pas possible d'en faire des fortifications modernes. Je ne fus pas suivi par les autres membres du Conseil, qui estimèrent que la capacité de résistance de ces places était seulement limitée par les approvisionnements de toute nature qui y seraient constitués. Toutefois je trouvais l'occasion d'exposer à ce sujet une autre idée qui depuis longtemps déjà me préoccupait; j'indiquai que pour renforcer ces places, il faudrait pouvoir disposer d'un matériel d'artillerie lourde très mobile. Or, sur ce point, nous étions nettement en retard sur les Allemands. Et dans mon esprit ce matériel que je demandais devait servir à deux fins : apte à renforcer la défense des places attaquées et susceptible, d'autre part, de coopérer aux opérations des parcs légers de siège. La question parut émouvoir le président : il se tourna vers le ministre et lui demanda son avis. Celui-ci reconnut que notre matériel de siège était le matériel de campagne et ajouta qu'on ne pouvait entretenir, faute de crédits, ces deux matériels sur le même pied. C'était là une réponse dilatoire qui reflétait la mentalité du général Brun ; elle ne satisfit pas M. Fallières qui demanda qu'on se préoccupât de cette infériorité pour y remédier. « Il faut, ajouta-t-il, une conclusion pratique à cette discussion; des études doivent être entreprises sans retard et poussées activement en vue de la constitution d'un matériel de place facilement transportable. » Le ministre me chargea donc d'une étude de base destinée à déterminer nos besoins en artillerie lourde dans la guerre de forteresse. Il me parut nécessaire pour faire œuvre utile de placer cette étude dans le cadre de l'hypothèse générale de guerre contre l'Allemagne, telle qu'on pouvait alors l'envisager ; il fallait, en particulier, tenir compte de l'avance que les Allemands avaient alors sur nous dans la concentration. Je basai l'idée générale de ma manœuvre sur une combinaison d'offensive et de défensive. Une zone défensive englobait une tête de pont créée à Nancy, Toul, les Hauts-de-Meuse jusqu'en amont de Verdun, et prolongée par la fortification passagère jusque vers Buzancy et Rethel. A droite de cette position économiquement tenue, une première masse contre-attaquait en direction de Sarrebourg-Sarreguemines, couverte face à Strasbourg par une attaque secondaire.