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MANUEL MATAMOROS ITINERAIRE PHOTOGRAPHIQUE

Philippe CHAREYRE

A la fin de l’année 2012, le CEPB s’est tographe local qu’aux personnages repré- porté acquéreur auprès d’un vendeur spé- sentés, et comprenant notre démarche, a cialisé dans les photographies anciennes, courtoisement proposé de nous revendre à d’un lot de « photographies-cartes de vi- prix coûtant les cinq photographies qu’il site » en grande partie dédicacées ayant avait précédemment acquises. Le CEPB appartenu à l’évangéliste espagnol Manuel possède donc actuellement 169 photos sur Matamoros (1834-1866) qui, malgré une les 251 du fonds mis en vente. Fort heu- vie très courte, connut en son temps une reusement, en raison de la vente au détail très grande renommée dans le monde pro- sur internet, l’ensemble avait été reproduit testant. Ce lot à l’origine homogène était et était encore disponible en ligne. Nous en train d’être vendu au détail depuis le avons donc pu récupérer ces 82 reproduc- mois de janvier ; le CEPB a donc négocié tions qui, quoique d’une qualité médiocre, un prix global dont il n’a pu s’acquitter permettent d’avoir un aperçu général de que grâce à une souscription qui a permis l’ensemble. de couvrir la plus grande partie des frais d’acquisition. C’est donc grâce à ces géné- Ce lot ne constitue toutefois qu’une reux donateurs que ces photos sont dépo- partie de ce que fut la collection de Ma- sées aujourd’hui dans notre collection de nuel Matamoros. En effet, un document documents aux Archives départementales d’archive qui souligne l’attachement de des Pyrénées-Atlantiques sous la cote 60J l’évangéliste espagnol à ces photogra- 649, et que ce bulletin spécial a pu voir le phies, donne des indications chiffrées jour. beaucoup plus importantes. En 1863, trois ans avant sa mort, ce nombre s’élevait déjà à 300 ce qui permet d’estimer au plus bas HISTOIRE D ’UN FONDS la perte à 49. Parmi celles qui nous sont

parvenues, aucune de celles qui sont da- L’intégralité du fonds mis en vente tées n’est postérieure à juillet 1865, c’est-à- était de 251 photographies. Le CEPB a pu dire un an avant sa mort. Il convient donc en acquérir 164 car malheureusement une de rajouter aux 49 manquantes, non seu- partie non négligeable d’entre elles, soit lement toutes celles qui auraient pu être 87, avait déjà été vendue au détail sur un acquises avant l’échange de courrier avec site d’enchères sur internet à des Français, Casalis, mais aussi celles qui ont été per- mais aussi des Suisses et des Hollandais. A dues à partir de cette date et notamment l’occasion de l’achat, le vendeur a très ai- au cours de la dernière année de sa vie. mablement accepté de demander aux pré- Des personnages que Matamoros connais- cédents acquéreurs de nous contacter afin sait parfaitement bien ne figurent en effet que nous leur présentions une offre de ra- pas dans ce fonds, comme Joseph Nogaret, chat. Un seul a répondu, un collectionneur Jacques Reclus, Alphonse Cadier, Abra- bergeracois qui, s’intéressant plus au pho- ham Capadose, Louis Bridel ou bien 2 même sa propre mère. Il y en a donc sans doute encore bien d’autres, de person- nages moins connus.

Les photos-cartes ou portraits-cartes sont le fruit de deux inventions récentes. La première est celle en 1850 de l’impression à l’albumine qui permet de fixer les éléments photographiques chi- miques sur une feuille de papier. La se- conde est celle en 1854, par Eugéne Disdéri (1819-1883) ou selon certains par le mar- seillais Louis Dodéro 1 du procédé consis- tant à placer plusieurs objectifs sur un ap- pareil photo, permettant ainsi de repro- duire autant d’images sur la plaque néga- tive qu’il y a d’objectifs. Les photographies étaient ensuite découpées, puis collées sur une plaque de carton de 10,5x6,5 cm, d’où le nom de carte de visite. Abaissant consi- dérablement les coûts de fabrication ainsi que la taille des photographies, cette tech- nique permet une diffusion considérable des portraits portatifs qui rencontrent très rapidement un énorme succès jusqu’au début du XX e siècle. Ces cartes sont d’abord très prisées par les militaires et les ecclésiastiques, mais très rapidement, l’usage d’offrir un portrait à sa famille et à ses amis en généralise l’usage. Un réseau d’artistes peintres se convertissant à la CEPB, 60J 60/21 photographie, comme Subercaze à Pau, trouve un nouveau moyen d’expression Matamoros, contemporain de cette in- pour un public plus large et contribue à novation, lui a manifesté un vif intérêt, cette mode. non seulement car, incessant voyageur, Par les formes des représentations, vê- elle permet non seulement de conserver la tements, décors, pose, composition, et par mémoire de sa famille et de ses amis, mais les dédicaces qui les accompagnent par- aussi d’afficher les noms et les visages de fois, les « photographies-cartes de visite » ses hôtes, et de ceux qui le soutiennent sont donc aujourd’hui de véritables objets dans son combat pour la liberté de cons- d’histoire relevant de la documentation cience en Espagne. C’est sans doute pour privée au même titre que les correspon- cela qu’il demande à l’automne 1863 à Eu- dances, et le présent lot de par sa taille ap- gène Casalis de lui trouver des cadres porte un témoignage exceptionnel des pra- pour les afficher. Estimant qu’il en fau- tiques de ce temps. Ainsi la collection Ma- drait environ une dizaine pour tous les tamoros revêt une importance toute parti- présenter, celui-ci préfère, connaissant ses culière. difficultés financières, lui conseiller de les rassembler dans des albums présentant le

1 François Boisjoly, La Photo-carte. Portrait de la double avantage d’être d’une plus grande du XIXe siècle , Lyon, éd. Lieux Dits, 2006, contenance et surtout moins chers : 160 p. 3

« Je désirais m’assurer de ce que coû- d’albums. On ne sait rien sur le nombre to- teraient les cadres que demande Matamo- tal d’albums qu’a pu posséder Matamoros, ros. Je n’ai pu sortir courir les boutiques en plus de ces trois initiaux. En effet, les que hier. Le pauvre homme risque de se photographies mises à la vente avaient été ruiner avec ces 300 cartes de visite. On initialement achetées en vrac dans une demande 30 F pour les cadres les plus brocante parisienne, peut-être parce que le simples offrant place pour 32 portraits & vendeur estimait faire davantage de profit 45 pour les cadres où se trouvent déjà pré- en proposant celles-ci séparément de leurs parées les cases destinées à chaque carte. contenants actuellement très recherchés. Je ferai l’achat, s’il le faut, mais je conseil- L’acquisition de ce fonds apparaît lerais plutôt l’acquisition de [sic] albums maintenant d’autant plus importante au portatifs. On en a à 10 F qui peuvent loger regard de l’attachement que son proprié- 100 portraits. »1 taire initial lui a porté. Ce corpus, bien qu’incomplet, est également suffisant pour être représentatif du parcours de Manuel Matamoros depuis ses années de prison à ses derniers jours à . Il livre une série d’informations sur ses voyages après son bannissement d’Espagne, sur les ré- seaux qui l’ont accueillis comme aussi tout particulièrement grâce aux dédicaces, sur la perception de son personnage par ses contemporains. Ces cartes sont autant de jalons de son histoire personnelle et consti- tuent une galerie de portraits de l’Europe protestante des années 1860.

LES PHOTOGRAPHIES TEMOINS DES PERSECUTIONS DE MATAMOROS

Les cartes ont donc été plus que les lettres destinées à un public bien ciblé, un instrument de publicité de l’expérience d’intolérance religieuse dont il avait été la victime. Ainsi, celles qu’avait conservées Eugène Casalis Joseph Nogaret, pasteur de Bayonne por- CEPB, 60J 649 tent la mention au dos : « Après 33 mois On ne connaîtra donc pas la disposi- de prison, condamné à 9 ans de galères tion et la répartition que Matamoros sou- pour le crime d’avoir répandu les Ecri- haitait donner aux différents portraits. Son tures, cette peine a été commuée en 9 ans 2 choix initial de rassembler ces tirages sur de bannissement » . Il ne s’agit pas ici de un cadre témoigne d’une conception an- reconstituer par le détail la biographie de cienne du portrait que l’on suspend au Matamoros qui ne pourrait tenir dans ce mur, mais Casalis lui conseillant une for- bulletin, mais de resituer ces photogra- mule plus économique, l’engage à la mo- phies comme témoins de son histoire et dernité qui se manifeste par la constitution révélateurs de son itinéraire et de ses ré- seaux amicaux.

1 Bibl. SHPF, Ms 1686-39. Lettre d’Eugène Casalis à Joseph Nogaret (n° 53), Paris, le 7 novembre 1863. Document aimablement communiqué par Hé- lène Lanusse-Cazalé. 2 ADPA/CEPB, 60J 64/21 4

dans la collection acquise par le CEPB, de même que le portrait de Rafael Blanco réa- lisé à Lausanne.

Matamoros découvre le protestan- tisme au cours d’un séjour de cinq mois à en 1858 où il écoute les sermons du barcelonais Francisco de Paula Ruet (1826-1878), formé au ministère chez les Vaudois, qui vient d’être condamné à l’exil perpétuel deux ans auparavant. Alors qu’il est affecté à Séville après une conscription par tirage au sort, Matamoros est introduit dans la communauté protestante locale par le coiffeur Fernando Bonhomme qui le recommandera pour être formé par le Comité de Paris. Son prosélytisme lui cause des ennuis de la part de sa hiérar- chie et le contraint à payer une exemption qui achève de ruiner sa famille. Il travaille « Doña Dolores García de Blanco » alors à l’évangélisation, diffusant des L. Bertrand, artiste-peintre, Bayonne bibles notamment à Grenade et Málaga où CEPB, 60J 60/21 des Eglises clandestines se structurent, en Manuel Matamoros est né le 8 avril lien avec Ruet et José Vasquez, agent de la 1834 à Lepe, dans la province de Huelva. société d’évangélisation écossaise,. C’est Les difficultés financières qui suivirent le alors qu’il accepte l’offre de Joseph Noga- décès du père, trois ans après sa naissance, ret et du Comité pour l’évangélisation de furent compensées par l’héritage opportun l’Espagne dit « Comité de Paris », de se provenant du parrain de sa mère qui mit rendre à Barcelone où il arrive à la fin de la famille à la tête d’une propriété de sept l’année 1859. Il y fait la connaissance du fermes dans les environs de Malaga où elle docteur Samuel Tregelles, évangéliste dar- s’installa. Mais cette aisance ne fut que byste 2. Le 9 octobre 1860, il arrêté après temporaire après le refus de Manuel Ma- avoir perdu une lettre de Ruet qui permet tamoros de s’engager comme son défunt à la police de procéder à une série père dans une carrière militaire et les effets d’arrestations dans les milieux évangé- de son choix religieux. La connaissance de liques de Grenade et de Malaga et no- ce parcours de jeunesse a particulièrement tamment chez le chapelier José Alhama, été renouvelée par les recherches récentes président du consistoire de Grenade dont de María José Vilar 1. Dolorès García se la photographie de la famille figure dans remaria avec un charpentier veuf, Rafael le fonds photographique, chez qui sont Blanco ; de cette nouvelle union naquit un trouvées des lettres qu’il lui avait en- autre Rafael. La mère et le demi-frère sui- voyées. La collection contient un portrait virent à la fois les pérégrinations et de Greene dédicacé à Antonio Marin, un l’itinéraire spirituel de l’évangéliste sculpteur de Malaga converti au protes- comme en témoignent les photographies tantisme dont la fille avait fait l’objet de dédicacées à Doña Dolorès qui figurent pourparlers de mariage au début de l’année avec Matamoros. Sans doute cette

1 María José Vilar, "Militia and religion in the tran- sition to liberalism in : new data on youth 2 Juan Bautista Ramirez Vilar, Manuel Matamoros, Manuel Matamoros and Protestant dissent," Annals Comares (coll. Biografías Granadinas 22), Granada of Contemporary History, n° 17, 2001, p. 156-212. 2003, 173 p. Voir p. 36. 5 carte a-t-elle été donnée par le sculpteur à 35 2. » Cette citation biblique est l’une des l’évangéliste pendant le temps de leur dé- préférées du prisonnier qui la lit à son visi- tention. Il se peut également que Marin lui teur anglais en septembre 1862 : « Je ait cédé ses cartes puisque l’on en trouve n’oublierai jamais comment Matamoros deux autres dans la collection qui ont été lut le chapitre huit de l’épître aux Ro- dédicacées à Lola Marin. Matamoros doit mains, dans cette noble langue qui s’éleva être transporté à Malaga puis Grenade vibrante jusqu’à la question finale de pour être jugé. L’ingénieur William l’apôtre dite avec un accent de triomphe : Greene publie dans un journal de Londres Qui nous séparera de l’amour de le récit de son incarcération et paie son Christ ? »3 transfert à Malaga par bateau, lui évitant ainsi un épuisant trajet à pied de presque Parmi toutes les cartes reçues pendant mille kilomètres. Il embarque le 26 dé- sa captivité, on remarque celles de Euge- cembre et arrive à Malaga le 30 pour être nia M. Greene (11 septembre 1862), du incarcéré à Grenade deux jours plus tard. pasteur Reymond de Lausanne, de Joseph Condamné à dix-huit ans Ruys d’Alkmar du 2 février 1863 dédica- d’emprisonnement puis en seconde ins- cée en néerlandais 4, sans compter celle de tance à huit ans de travaux forcés, il reste- Tregelles à la mère de Matamoros qui est ra détenu jusqu’en mai 1863. au côté de son fils « priso por la fé del Durant ces deux années et demi, Ma- Evangilio » le 14 mai 1862. tamoros plus que tous ses autres compa- En mai 1863, il est condamné à neuf gnons d’infortune fait l’objet d’une très ans de prison, puis banni à la suite d’une forte campagne de soutien. Ceci peu délégation envoyée par l’alliance évangé- s’expliquer par le recours à la photogra- lique de Londres composée de vingt- phie comme instrument de propagande quatre personnalités, notamment le pas- par Tregelles et William Greene, auquel teur Guillaume Monod pour la France, Matamoros semble s’être prêté avec en- Adrien Naville pour la Suisse dont les thousiasme. Non seulement ses lettres photographies se trouvent dans le fonds, mais également ses photographies circu- et Abraham Capadose pour les Pays-Bas. lent. Un Anglais écrit dans le Christian Ob- Ce dernier avait rendu visite à Carrasco, server le compte rendu de sa visite au dé- Marin et Gonzalez dans la prison de Ma- sormais célèbre prisonnier, le 12 sep- laga et à Matamoros, Alhama et Trigo tembre 1862 : « comme j’avais vu en An- dans celle de Grenade en avril 1863. Les gleterre une de ses photographies, immé- photographies de ces personnages se diatement je reconnus Matamoros… »1. trouvent également dans le fonds, sans Celui-ci reçoit en effet, non seulement date ou dédicacées ultérieurement. les visites de ses plus fermes soutiens, mais également une importante corres- En mai 1863, les condamnés voient pondance contenant des messages donc leur peine commuée en bannisse- d’encouragement de toute l’Europe pro- ment et le 29 mai, Matamoros, Trigo et Al- testante. Ainsi la carte de Samuel Pridoux hama sortent de prison et sont à Gibraltar Tregelles, la plus ancienne du lot, dédica- deux jours plus tard ; Marin, Gonzalez et cée 17 décembre 1861 : « S. P. Tregelles a Flores partent pour la France. su querido hermano en Cristo Sñr Dn Ma- nuel Matamoros. Dic. 17. 1861. Rom. VIII. 2 « Qui nous séparera de l'amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l'angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l'épée ? » 3 Aimé Bonifas, op. cit. , p. 28. 4 1 Corinthiens 12 :26 « Et si un membre souffre, 1 Aimé Bonifas, Matamoros, l’aube de la seconde tous les membres souffrent avec lui; si un membre Réforme en Espagne , Marrimpouey Jeune, Pau, est honoré, tous les membres se réjouissent avec 1967, 51 p. Voir p. 28. lui. » 6

Rafael Blanco CEPB 60J 649

Samuel Tregelles « Al señor Don Manuel Matamoros su her- « Dr Tregelles a la Sñra Dña Garcia, madre de mano en Cristo, Jos. Webster, wesleyan mini- Manuel Matamoros, priso por la fé del Evange- ster. Gibraltar june 10. 1863 » lio. Mayo 14. 1863.” Smith, Plymouth. CEPB 60J 649 CEPB 60J 649 7

José Alhama et sa famille Flores et sa famille 60J 40/22 60J 40/22

William Greene W. Rule CEPB 60J 649 CEPB 60J 649 8

S.A. Tregelles CEPB 60J 649

Pasteur Léonce Larnac « J’ai combattu le bon combat. St Paul II Tim. IV, Le théologien Robert Govett 17. Bordeaux, temple des Chartrons, 17 janvier CEPB 60J 649 1864. Souvenir fraternel. Léonce Larnac, pasteur. CEPB 60J 649 9

L’ ITINERAIRE EUROPEEN DE MATAMOROS Le 22 août, il est à Nîmes où il ren- contre le pasteur Lucien Benoît, et reçoit la A Gibraltar, Matamoros reçoit les pho- photo de l’historien Jules Bonnet. Il arrive tos dédicacées du pasteur wesleyen Joseph cinq jours plus tard à Bordeaux où il ren- Webster, de John Cuette, de Marcos Es- contre le pasteur Douesnel et Adrien Sar- nats, de M. Turner, d’Alfred Giolina, du razin. Il se rend ensuite à Pau où il est ac- pasteur Eugène Le Savoureux et de la fa- cueilli le 30 août par le pasteur Jules Léo- mille Gilsner ( ?). nard Buscarlet. Le 23 septembre, il laisse Au bout de trois semaines, il une longue dédicace en espagnol dans s’embarque le 22 juin 1863 pour Londres. l’album de Eulalie Cambon à Orthez 1. Le séjour en Angleterre fut bref et déce- Nous le retrouvons en novembre à Bor- vant pour Matamoros qui ne reçut pas deaux. Le 2 octobre il reçoit à La Force une l’aide qu’il espérait pour l’évangélisation carte dédicacée par John et Eugénie Bost. de l’Espagne. De ce court séjour de deux Le 26 octobre, il dédicace une carte à Jo- semaines à Londres, ne sont conservées seph Nogaret à Bayonne. dans son album que les cartes du pasteur écossais John Cumming, du révérend Har- ris W. Rule missionnaire en Espagne, du pasteur wesleyen Charles Prest et de M et Mrs Stone en date du 7 juillet de l’école de Limes Barnet près de Londres destinée à former les jeunes protestants espagnols.

Jules Gaufrès CEPB 60J 649

Il repasse par Bordeaux où il rencontre le 16 novembre Jean-Baptiste Couve fils, membre du conseil presbytéral et Jean Gaudard le 21 décembre, pour se rendre ensuite à Paris. Il y arrive le 19 et Guil-

Charles Prest laume, Susan R. et Waldemar Monod lui CEPB 60J 649 dédicacent chacun une carte ainsi que le lendemain le pasteur Louis Vallette, sa Matamoros se rend alors en France, belle-mère M me Appia et ses filles Cécile, vraisemblablement en repassant par Gi- Charlotte et Mina, puis Jules Gaufrès, di- braltar car ses premiers contacts dans ce recteur de l’Institut Duplessis Mornay aux pays concernent la communauté protes- Batignolles le 28 décembre, et Mathilde tante de Marseille. M lle E. Weiss lui dédi- Stapfer le 5 janvier 1864. De retour à Bor- cace une carte 16 août et John Mayers le deaux, il rencontre Léonce Larnac le 17 18. Celles d’Emile Vernet et son épouse, de janvier au temple des Chartrons, puis Caroline Bouhla, de M lle Defague, de Ga- Emma Faure trois jours plus tard. briel Blanc et du dentiste V. Cauzet figu- rent également dans le fonds. 1 CEPB, 60J 385/2. 10

futurs évangélisateurs de l’Espagne et le comité espagnol de Lausanne.

D’octobre 1864 à juin 1865, il réside à Lausanne où il complète sa formation théologique. Il figure d’ailleurs au centre d’une photographie collective d’étudiants dédicace de Guillaume Monod en théologie espagnols. D’autres étudiants CEPB 60J 649 lui offrent leur carte comme Aquilas Bar- naud ou Charles Bauty. Parmi les Espa- Il est ensuite à nouveau à Bayonne gnols se trouvent Rafael Blanco et Antonio auprès de Nogaret qui a ouvert un pen- Carrasco, converti par Matamoros à Mala- sionnat pour jeunes espagnols. Des ten- ga, le plus jeune des condamnés. Ce der- sions qui se manifestent alors entre le pas- nier, après avoir été hébergé chez les Re- teur de Bayonne et son hôte espagnol à qui clus à Orthez où il a fait tirer son portrait, il est reproché de ne pas étudier assez le a rejoint Matamoros à Lausanne. De retour français et la Bible, conduisent à l’envoyer en Espagne en 1868, il organisera avec compléter sa formation à Lausanne. Ruet et Fliedner, la première Eglise protes- L’établissement bayonnais ferme à la fin tante de Madrid. Matamoros, pour soigner de l’année 1864 en raison de difficultés de sa maladie contractée en raison des mau- 1 financement et du départ de Matamoros . vaises conditions de détention à Grenade, En mai 1864, il est invité à Lausanne consulte le médecin Jules Cossy et le chi- par Louis Bridel, pasteur de l’Eglise libre rurgien Louis Appia à Genève qui lui de cette ville. Les 18 et 19 juin il rencontre donnent leur photographie. Il reçoit éga- à Yverdon le pasteur Monnerat, l’ancien lement une carte datée du 12 novembre Constançon Taylor et Favre Naef. Il profite d’Alexander Somerville, pasteur de de la belle saison pour répondre à l’appel l’Eglise libre d’Ecosse. d’Abraham Capadose qui était venu le vi- Le 13 juin 1865, Mathilde de Gaita lui siter dans sa prison à Grenade et sur le dédicace son portrait pris à Francfort. M. chemin de la Hollande, passe par Franc- Fargues lui donne également un portrait fort où Ernest Bonnet et la baronne de de Coblence daté du mois de juillet. Entre- Brakell Doorwerth lui dédicacent leurs temps, les deux portraits de Augusta et portraits entre le 10 et le 13 juillet. Il est Nathalie de Meijerhelm mentionnent leur aux Pays-Bas au mois d’août où il collecte rencontre à Lausanne le 20 juin. Pour soi- er plusieurs cartes. Trois sont signées le 1 gner sa maladie, il se rend le 1 er juillet à août à La Haye dont une par Rudolf Ko- Mänedorf auprès de Samuel Zeller, qui gel, pasteur de cette ville, d’autres le sont avait repris en 1862 le centre fondé en ce également à Utrecht et Rotterdam. Mal- lieu par sa mère adoptive Dorothea Erzin- heureusement l’ensemble des photogra- ger, pour traiter des ouvriers très malades, phies hollandaises avait été acheté avant qualifié de "clinique à prières". La photo- l’acquisition du fonds par le CEPB et n’est graphie dédicacée de cette rencontre est la disponible que par des reproductions. Ces dernière datée de ce fonds, bien que cer- tournées au cours desquelles il rencontre taines non renseignées puissent provenir un grand succès sont également destinées de la période suivante : « Samuel Zeller de à récolter des fonds pour la formation des Mänedorf [Canton de Zurich] da a Manuel Matamoros muchas gracias por sus caros renglones que han hecho gran placer. Es- 1 Hélène Lanusse-Cazalé, Protestants et protestan- perando que puedo verle, pido ese queri- tisme dans le sud aquitain (1802-1905). Espaces, do hermano tomar mi retrato y ruegole de Réseaux Pouvoirs , Thèse, Université de Pau et des pensar tambien a nosotros que seamos Pays de l’Adour, 23 novembre 2012, p. 593. Voir continuamente en el campo aunque esta- également l’article ci-après. 11 mos en diferentes regimientos y armadura L’ INFLUENCE DE MATAMOROS nos amaremos como combatidores del Se- ñor Jesu Cristo. 1 julio 1865. » Cette collection photographique ne comporte pas les portraits de l’ensemble Le 26 juillet, il se retrouve à nouveau des personnes que Matamoros a fréquen- en Béarn pour suivre une cure aux Eaux- tées ou rencontrées car comme on l’a vu, il Bonnes. Il passe l’automne et l’hiver à Or- en manque au moins une cinquantaine et thez et dans la cité climatique de Pau. En peut-être même plus du double. Bien septembre-octobre, probablement hébergé qu’incomplètes, les informations appor- chez les Reclus, il est soigné à Orthez par tées par les photographies-cartes permet- sa mère et Trigo. C’est probablement là tent de mieux cerner quels furent les ré- qu’il reçoit une photo de C. Falguière de seaux de Matamoros et dans certains cas, Bordeaux qui mentionne son adresse. De d’apporter des précisions sur son itinéraire nombreuses photos de Sainte-Foy prove- et également sur l’impact de cette person- nant des familles Reclus, Jay, de Broca et nalité hors du commun. de Jousse, le successeur de Casalis au Le- sotho et de son épouse, sont sans doute en Cette collection offre dans un premier lien avec cet hébergement chez les Reclus temps une vision du monde protestant, originaires du pays foyen. principalement francophone, dans En 1866, il est à Pau où avec l’aide du l’Europe de son temps comme le révèle la pasteur Curie, dont le portrait figure dans domiciliation des photographes : 104 pour l’album, il ouvre une nouvelle école. Elle la France (dont 39 Paris, 14 Pau, 13 Bor- est tenue par deux institutrices, une Suis- deaux, 9 Sainte-Foy), 58 pour la Suisse sesse M me Coles pour enseigner aux filles, (Lausanne 35, Genève 17), 21 pour et une américaine Rose Mc Ewen pour les l’Angleterre et l’Écosse (dont 4 Gibraltar), garçons avec l’appui de son demi-frère 17 pour la Hollande, 8 pour l’Allemagne, 2 Cristobal Blanco et de Alonzo, originaire pour l’Irlande, 1 pour l’Espagne et 2 pour de Grenade. Aucune photographie de ces l’Italie. Le réseau de Matamoros est essen- quatre personnes n’a été trouvée dans le tiellement masculin avec 166 hommes re- fonds. L’école des filles disparaîtra après le présentés pour 60 femmes et 13 couples. décès de Matamoros, puis l’école des gar- Les portraits masculins sont très caracté- çons sera transférée à Arudy où elle sera ristiques des personnes qui ont recours à dirigée par le pasteur Gaillard jusqu’en la photographie-carte de visite, essentiel- 1874 (voir article ci-après de Hélène La- lement en raison de leurs fonctions lors- nusse-Cazalé). On trouve également de qu’elles sont mentionnées : 60 pasteurs, 7 nombreuses photos de la société paloise enseignants, 4 étudiants en théologie, 7 relatives à cette époque comme celles de nobles et militaires, 3 juristes (juge, avocat, Mathilde Touzaa, Elisa Domercq, Anna et notaire). Les pasteurs dominent très lar- Emilie Cazaban, du pasteur Charles de gement, représentant presque les trois- Coutouly, Constance Barbey, Jeanne Berry, quarts de l’échantillon connu, ce qui n’est la famille du pasteur Alphonse Cadier, et guère une surprise et vient confirmer que de dames de la colonie anglo-américaine Matamoros a circulé en Europe durant son comme Juliana et Henrietta Yorke. En exil en utilisant les réseaux pastoraux. La 1866, Matamoros repart pour Lausanne place des enseignants est également liée à accompagné de Rose Mc Ewen, il meurt son souci de former les jeunes Espagnols chez les Bridel, entouré de Greene et Car- dans l’objectif de l’évangélisation de son rasco le 31 juillet. pays. 12

Estudiantes que en Suiza se preparan para la cariera del ministerio. A M. Le pasteur Noge- Antonio Carrasco ret en testimonio de amor y de gratos recuer- CEPB 60J 40/22 dos. Manuel Matamoros. Lausanne. CEPB 60J 64/21

Samuel Zeller CEPB 60J 649

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Pasteur Jules Léonard Buscarlet Jules. Martinelli, notable du Lot-et-Garonne CEPB 60J 649 CEPB 60J 649

Pasteur C. Falguière CEPB 60J 649 14

Pasteur Alexander Somerville

Al señor don Manuel Matamoros de parte de Pasteur Emilien Frossard ro su amigo sincero Alex Somerville CEPB 60J 649 CEPB 60J 649

Henrietta Yorke CEPB 60J 649 Pasteur G. Cambon CEPB 60J 649 15

Toutefois ces réseaux ne sont pas uni- milieux darbystes qu’il avait connus déjà formes. Matamoros a découvert et s’est en Espagne auprès de Samuel Tregelles, trouvé confronté sans toujours bien en qui sont présents dans l’album par les prendre conscience, et par conséquent non photographies de Clémence Barbey, fille sans maladresses, avec les différentes sen- du pasteur Louis Barbey rallié au dar- sibilités qui traversent le Réveil européen. bysme. Dans les correspondances entre Dans son désir de promouvoir une évan- Montauban et Orthez en mars-avril 1866, il gélisation de l’Espagne, il a recouru suc- est même fait allusion à un faux bruit con- cessivement voire simultanément aux dif- cernant le conversion de Matamoros à férents courants. Déçu par les Anglais, il cette dénomination 2. s’est d’abord appuyé sur Joseph Nogaret et l’Eglise réformée officielle française au Cette galerie de portraits est égale- travers de ses réseaux missionnaires et ment révélatrice de l’enthousiasme qu’a éducatifs comme en témoignent les photo- suscité Matamoros au cours de ses diffé- graphies d’Eugène Casalis, d’Eugène Ber- rentes rencontres et des réunions pu- sier, et d’A. Andrault ou du pasteur Ca- bliques dont il a été la vedette. Sa jeunesse, ron, co-directeur de l’orphelinat de Saver- sa maladie contractée à l’occasion de son dun. Son caractère, son approche person- long emprisonnement lui confèrent à la nelle de la foi ont conduit cependant à le fois la figure d’un héros et d’un martyr marginaliser, d’autant que la divergence qu’il s’est créée alors même qu’il était dé- sur la conception de l’œuvre espagnole tenu dans les prisons espagnoles, comme s’avère rapidement profonde comme l’a le montre la correspondance publiée ci- souligné la thèse d’Hélène Lanusse- après par Maria José Vilar, et qu’il sait en- Cazalé. Matamoros souhaite que tretenir par les références bibliques parti- l’évangélisation soit conduite par les Es- culières tirées du Nouveau Testament ali- pagnols eux-mêmes qui ne soient pas seu- mentant des prières démonstratives qui lement instrumentalisés par des sociétés marquent les esprits. Ainsi le pasteur Lu- missionnaires, et sans doute coordonnée cien Benoît inscrit sur sa carte à Nîmes le par lui-même. La dédicace de Stuart Co- 22 août 1863, « A mon ami et frère en hen à Utrecht vient le confirmer s’il en est Christ, Manuel Matamoros, en souvenir de besoin : « Après que vous aurez achevé ce la soirée du 22 août 1863. Son ami pour que le Seigneur vous désigne à présent, l'éternité Lucien Benoît, Pr », de même que vous irez en Espagne avec une abondance M. Gaussen en septembre 1864 à Genève de bénédiction de l'Evangile de Christ « Donné à M. Matamoros en souvenir de (Epit. A Rom XV, 3) Ce que Paul désirait, son affection et de ses prières pour les pri- le Seigneur l'accordera. » L’Eglise officielle sonniers d'Espagne. » pendant son séjour palois préférera con- C’est cette figure héroïque que re- centrer ses efforts sur le projet du pasteur connaît immédiatement Jules Martinelli, Curie, chapelain de l’ambassade de Prusse notable du Lot-et-Garonne qui formule à Madrid, dont la photographie figure ainsi la dédicace sur sa photographie « Un sans dédicace dans l’album, que sur les apôtre de la liberté politique à un martyr projets de Matamoros. de la liberté religieuse ». D’autres comme Matamoros s’est donc trouvé très ra- Louis de La Cressonnière expriment leur pidement plus proche des milieux évangé- « estime et admiration pour son carac- liques libres, de Léonard Buscarlet à Pau, tère ». de Jacques Reclus à Orthez 1, comme de Les dédicaces de nombreux pasteurs Louis Bridel à Lausanne ou des wesleyens citent leur affection chrétienne ou frater- britanniques. Il s’est même rapproché des nelle voire leur amitié comme celle du pas- teur Cambon en septembre 1864 « témoi-

1 Robert Darrigrand, L’Eglise évangélique libre d’Orthez (1831-1935) , CEPB, 2004, 290 p. 2 CEPB, 60J 651/ 33. 16 gnage d’affection chrétienne de la part de ils chantent un nouveau cantique en di- son frère bien dévoué en JC… », ou sant : tu es digne de prendre le Livre et d’Emilien Frossard « A mon bien cher d'en ouvrir les sceaux, car tu as été mis à frère et ami. M. Matamoros. ». Certaines mort et tu nous as rachetés à Dieu par ton vont parfois plus loin comme celle de John sang, de toute tribu et langue et peuple et et Eugénie Bost à La Force en octobre nation, et tu nous as fait rois et sacrifica- 1863 : « …avec prière de se rappeler de- teurs à notre Dieu, et nous règnerons sur vant le Trône de la Grâce, ses amis John et la terre (Apocalypse V 9,10). Souvenir de Eugénie Bost… ». fraternelle affection en Celui qui nous aime. » Les cartes comportent de nom- On comprend donc mieux ainsi, breuses références bibliques, accompa- comme le révèle également la correspon- gnées du texte ou d’un résumé des versets dance de Matamoros, l’aura dont a bénéfi- cités qui font écho aux thèmes sur lesquels cié l’évangéliste espagnol. On comprend s’appuient les prières de Matamoros qui mieux également les réserves qui ont pu ont produit un très fort effet sur ceux qui être émises à son encontre pour les pas- les ont partagées. Ces références tirées des teurs qui ont œuvré avec lui et l’ont côtoyé Epîtres et de l’Apocalypse font toutes réfé- régulièrement, notamment ceux de l’Eglise rence à la mission providentielle de Ma- anglicane ou de l’Eglise réformée concor- tamoros mise en parallèle avec celle du dataire en France, regardant d’un mauvais Christ. Ainsi C Falguière écrit à Bordeaux : œil cette tendance mystique qui le rappro- « Selon ma vive attente et mon espérance chait des mouvements de réforme plus ra- que je ne serai confus en rien, mais qu'en dicale et notamment l’agacement d’un toutte assurance Christ sera toujours glori- Nogaret qui lui reprochait de ne pas assez fié en mon corps, soit par la vie, soit par la lire la Bible et l’envoya se former à la théo- mort, car pour moi, vivre c'est Christ. Phi- logie à Lausanne. lippiens I 20-21. P Falguière. Au cher frère Ce lot de photographies-cartes de vi- M Matamoros à Orthez, rue Craverie n°2, site, bien qu’incomplet vient donc appor- Basses-Pyrénées. ». Plus explicitement ter de nouvelles informations non négli- Douesnel écrit en août 1863 à Bordeaux : geables sur l’itinéraire de Manuel Mata- « Au bien aimé frère qui a pu dire, jusqu’à moros et sur ses relations. En tant que un certain point, comme Paul : Je puis tout source de première main, il s’inscrit en par Christ qui me fortifie, et qui, ainsi for- complémentarité de sa correspondance et tifié, a par l’exemple de sa foi, soutenu peut-être parfois davantage, lorsque l’on celle de ses frères, auprès et au loin. ». Le prend en compte le soin qu’il a mis à ras- pasteur Leonce Larnac inscrit également : sembler toutes ces cartes. Aide-mémoire, « J'ai combattu le bon combat St Paul II souvenirs, témoignages, telles ont été les Tim. IV,7. Bordeaux, temple des Chartrons différentes fonctions de ces vestiges. Mé- 17 janvier 1864, souvenir fraternel Léonce moire des instants de réconforts durant un Larnac, pasteur. » Les références à long et pénible emprisonnement, témoi- l’Apocalypse sont les plus nombreuses gnage de rencontres intenses, carnet comme celle de Gabriel Blanc, de Mar- d’adresses utile pour obtenir des supports, seille, lorsque Matamoros pose le pied cette collection a constitué un véritable pour la première fois sur le sol français : instrument, très moderne en son temps, au « Sois fidèle jusqu’à la mort et je te donne- service d’une cause. A ces différents titres, rai la couronne de vie. Apo 2.10. Souvenir ce lot méritait donc d’être acquis et d’amitié ». Adrien Sarrazin le 27 août 1863 d’échapper ainsi à la dispersion. à Bordeaux est encore plus explicite : « Et 17

LISTE CHRONOLOGIQUE DES PHOTOGRAPHIES -CARTES DE VISITE DATEES OU POUVANT ETRE DATEES

Nom Fonction lieu Date mentionnée Prideaux Tregelles Samuel 17 décembre 1861 Greene Eugenia M 4 septembre 1862 Reymond A. Pasteur Lausanne 1 février 1862 Prideaux Tregelles Samuel 14 mai 1862 Jay Clémence Sainte-Foy 1862 Prideaux Tregelles, Mme 1862 Prideaux Tregelles, Mme 1862 Ruys Jp Alkmaar 2 février 1863 Vallette Koechlin Mina Paris 4 mars 1863 Cuette John Gibraltar 5 juin 1863 Webster Joseph Pasteur wesleyen Gibraltar 10 juin 1863 Gilc… A (famille) Gibraltar Juin 1863 Giolina Alfred Gibraltar Juin 1863 Esnats Marcos Gibraltar Juin 1863 Savoureux Pasteur Gibraltar Juin 1863 Turner M Gibraltar Juin 1863 Cazalis Eugène Pasteur Juin 1863 Stone M et Mme Londres 7 juillet 1863 Rule W Harris Révérend Angleterre Juillet 1863 Cumming John Révérend Eg Ecossaise Juillet 1863 Julliot Juillet 1863 Wallace George Angleterre Juillet 1863 Mayers John Marseille 18 août 1863 Weiss Mlle E Marseille 16 août 1863 Vernet Emile Marseille Août 1863 Vernet M. Marseille Août 1863 Vernet Mme Marseille Août 1863 Blanc Gabriel Marseille Août 1863 Bouhla Caroline Marseille Août 1863 Defague Mlle Marseille Août 1863

Benoit Lucien Pasteur Nîmes 22 août 1863 Bonnet Jules Historien Nîmes Août 1863 Sarrazin Ad. Bordeaux 27 août 1863 Douesnel Pasteur Bordeaux Août 1863

Buscarlet Jules Léonard Pasteur Pau 30 août 1863

Bost John & Eugénie La Force 2 octobre 1863 Ceresole Auguste Pasteur Lausanne 27 octobre 1863 Couve, fils Jean Baptiste Bordeaux 16 novembre 1863 Appia Mme Paris 20 décembre 1863 Gaufres Jules Dir Instit Duplessis Mornay Paris 28 décembre 1863 Monod Guillaume Pasteur Paris 19 décembre 1863 Monod Valdemar Paris 19 décembre 1863 Vallette Cécile et Charlotte, sœurs Paris 20 décembre 1863 Gaudard Charles Paris 21 décembre 1863 Keller Eugénie Paris 1863 Keller Mrs J. J. Paris 1863 Monod A. (enfant) Paris 1863 Monod Alfred Avocat Sedan 1863 Monod ép. de Guillaume Paris 1863 Suzan R Paris 1863 Vallette L. Pasteur Paris 1863 18

Stapfer Mathilde Paris 5 janvier 1864 Larnac Léonce Pasteur Bordeaux 17 janvier 1864 Faure Emma Bordeaux 20 janvier 1864 Barker Edith Augusta 10 février 1864 Jameson M. Biarritz 11 mai 1864 Favre Naef Yverdon 18 juin 1864 Monnerat Pasteur Yverdon 18 juin 1864 Constançon Taylor Chs Ancien Yverdon 19 juin 1864 Bonnet Ernest Francfort 10 juillet 1864 Brakell Doorwerth, baronne de Noble 13 juillet 1864 Leyvraz Jean-Louis et Sophie Professeur Lausanne juillet? 1864 Metelskamp Voet Mme M P H La Haye 1 août 1864 Metelskamps M. RJC La Haye 1 août 1864 Cambon Georges Pasteur Nantes 17 septembre 1864 Gaussen Mr Genève septembre 1864 Walford H. E. Lausanne 14 octobre 1864 de Felice, soeurs Joséphine et So- Lausanne 8 octobre 1864 phie Bauty Adolphe Pasteur Lausanne 21 octobre 1864 Gindroz Pauline Genève 22 octobre 1864 Free church of Scotland, Somerville Alexander minister & evangelist. Glasgow 12 novembre 1864 Gindroz Caroline Genève 22 novembre 1864 Mandrot H. Lausanne 24 novembre 1864 Merralla B. Nîmes 1864 Van Oosteyee JJ Utrecht 1864 Wildt CJ de, née Sorbier Utrecht 1864 Fourtançon Marc Yverdon 1864 Berry MF Mme La Haye 1864 Bersier Eugène Pasteur Paris 1864 Brakell Doorwerth Maria, baronne de Noble 1864 Clamageran F Bordeaux 1864 Louis Appia Chirurgien Genève 1864 Gevers de Rethel La Haye 1864 Kogel Rudolf Pasteur La Haye 1864 Pallandt, baron de Noble La Haye 1864 Pallandt, baronne Noble La Haye 1864 Quertenmont C de La Haye 1864 Quertenmont de La Haye 1864 Stechilts M et son fils Rotterdam 1864 Stechilts Mme et son fils Rotterdam 1864 Stuart Cohen Utrecht 1864 Van Lynden SGW Arnhem 1864 Van Lynden, baron Baron Arnhem 1864 Chappuis Aline Lausanne 8 mai 1865 Chappuis Laurence Lausanne 8 mai 1865 Vulliemin Charles Pasteur Lausanne 2 juin 1865 Guaita Mathilde de Baronne Francfort 13 juin 1865 Meijerhelm Augusta de Lausanne 20 juin 1865 Meijerhelm Nathalie de Lausanne 20 juin 1865 Fargues M. Coblence juillet 1865 Zeller Samuel Pasteur Mänedorf 1er juillet 1865 Barnaud Aquilas Etudiant théologie Lausanne 1865 Bauty Charles Etudiant théologie Stuttgart 1865 Bauty E. Mme Lausanne 1865 Blanco Rafael Pasteur Lausanne 1865 Montaudon P Etudiant théologie Lausanne 1865