Numéro spécial 4 Bis - Juillet 2017
Challenge AZ Juin 2017 - Amicale Genea24 . 26 personnages de Dordogne - Périgord. 02 ! n° 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. L’of ciel. Lou Péri Doc
Bulle n généalogie et histoire de Dordogne-Périgord, entraide et partage.
Associa on « Amicale Genea24 » fondée en 2014. Siège social : Bergerac 24100. Site Internet : www.genea24.fr Mail : [email protected] Téléphone / fax 02 47 37 64 94
Revue numérique, gratuite, semestrielle. Numéro spécial complèmentaire du numèro 4.
Directeur de la publica on : Lionel Filet. Rédacteur en chef : Jean-Louis Filet. Ont collaboré à ce numéro : Selma Cayol, Sébas en Chaminade, Geneviève Coulaud, Maryse Grenier, Jean-Pierre Meynard, Pierre Millet, Nicole Sarreau. Crédit photo : Site Bnf Gallica. Site Visites en Aquitaine. Sommaire :
04 Antoine de Tounens. 30 Nadal de Saintrac Jean. 06 Barret Jeanne. 32 Obroutcheff Nikolaï. 08 Crocé-Spinelli Joseph Eustache. 34 Pierre Puiff e. 10 Dufraisse Marc E enne. 36 Qui erie. 12 Eymery dite Rachile. 38 Ribaut de Laugardière. 14 Fourtou Oscar Bardi de. 40 Sem. Georges Goursat. 16 Galmot Jean-Antoine. 42 Tarde Jean Gabriel. 18 Hélène Duc. 44 Uze Jean dit Albéric. 20 Isabelle de Limeuil. 46 Verneilh (de) Félix. 22 Jurestal E enne. 48 Waïff re. 24 KamiskiJean-Jacques. 50 Xercès Marie. 26 Laure Gatet. 52 Yriex Pierre Daumesnil. 28 Maurice Maury. 54 Zacharie Pomarel.
Numéro ISSN : 2492-5284. Siret : 808 669 337 00012.
To us droits de reproduc on réservés. Les actes issus des Archives départementales de la Dordogne font l’objet d’une licence pour l’usage unique du bulle- n. Les men ons de l’Abbé Brugière sont rées des « Documents numérisés par Pierre Besse pour la SHAP (fonds Pommarède) » visible sur le site www.shap.fr . autres sources u lisées : Bibliothèque Na onal de France et site Gallica, Wikipédia. La reproduc on même par elle des ar cles et illustra ons publiés dans « Lou Péri Doc » est soumise à autorisa on suivant la loi du 11 mars 1957 interdit les copies ou reproduc ons intégrales ou par elles faites sans le consentement de l’auteur et de l’associa on. (ar cle L 122-4 du code de propriété intellectuelle). Editorial. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . n° 04B - ! 03
C haud mois de juin. Le pe t monde de la généalogie(1) a son challenge. L’objec f publier chaque jour un post sur son blog en suivant les le res de l’alpha- o bet et donc logiquement appelé :
t Challenge AZ
Un challenge c’est un objec f fi xé, la récompense fi nale : c’est de le réaliser. i Lancé en 2013 par Sophie Boudarel, 2017 sera donc la cinquième édi on. La pré- cédente avait vu la publica on de plus de 2000 billets.
d Ce e année l’amicale a décidé de franchir le pas et de s’y inscrire. Notre thème choisi dans la con nuité de notre bulle n, est de présenter 26 personnages de Dordogne ou très ac fs en Dordogne. Rejoignant ainsi les 85 inscrits au départ,
é si les passionnés de généalogie sont en nombre on y trouve aussi 3 services d’ar- chives, des pros aussi et deux de nos membres Fréderic et Selma. ’
Pour nous ce sera une oeuvre collec ve, la découverte de nouveaux
l personnages et au fi nal la joie et la sa sfac on d’avoir répondu à chacun des jours de A à Z.
Un grand merci pour leur généreuse par cipa on à Geneviève, Jean-Pierre, Maryse, Nicole, Pierre, Sébas en, Selma.
Jean-Louis FILET 1 - Ceux qui sont ac f sur Internet pour l’entraide et le partage. 04 ! n° 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Antoine de TOUNENS. Par Nicole SARREAU
Antoine de TOUNENS Roi d’Auricanie
Antoine est né le 12 mai 1825 à La Chaise, commune de Chourgnac (Dordogne). Il meurt le 19 septembre 1878 à 53 ans à Tourtoirac, après de longues souff rances sans alliance ni descendance et est enterré dans le cimetière de Tourtoirac.
Il est issu d’une famille de 9 enfants (5 garçons et 4 fi lles) dernier fi ls et hui ème de la fratrie, de Jean Tounens (1781-1862) et de Catherine Jardon (+ 1873). L’aisance de ce e famille de paysans lui permet de faire des études, d’obtenir le baccalauréat et d’acheter une charge d’avoué à Périgueux. Son père ob ent d’un jugement de la cour impériale de Bordeaux en 1857 l’autorisa on de rec fi er son nom en « Tounens » et d’y ajouter une par cule pour être désormais « de Tounens ». Antoine vend sa charge d’avoué en 1857 et la famille contracte un emprunt de 25 000 francs au Crédit Fon- cier de France en vue d’une d’expédi on projetée par son fi ls. Il est aussi reçu dans la franc-maçonnerie à la loge de Périgueux « Les Amis Persévérants et l’Etoile de Vésone » qu’il qui e pourtant dès 1857, ce qui ne l’empêchera pas d’écrire des le res à ses frères maçons pour demander de l’aide dans ses expédi ons.
Il débarque à Coquimbo au chiliennes et condamné à l’interne- Chili, à 400 Km de San ago, le 28 août ment dans un asile de fous. 1858. Il rejoint la province d’Arauco en L’interven on du Consul Général de 1860 et le 17 novembre y promulgue France lui permet de retourner en une cons tu on. France et le 28 octobre il embarque Il prend alors le nom d’Orl- à Valparaiso sur le Duguay-Trouin. lie-Antoine 1er ou Orélie-Antoine Pendant la période 1860- 1er et est proclamé roi d’Araucanie 1862, le royaume d’Araucanie et de et de Patagonie le 20 novembre Patagonie a eu une existence eff ec- 1860 et revendique l’extension de ve, mais les ministres Lachaise et son royaume au-delà des Andes, de Desfontaines qui signent en bas des l’Atlan que au détroit de Magellan. actes royaux n’existent pas. Le nom Il s’appuie sur les tribus lo- du premier vient de La Chaise où cales, qui lui resteront fi dèles en- naquit Antoine et celui du second à suite, mais le 5 janvier 1862, il Les Fontaine, un hameau mitoyen. est fait prisonnier par les troupes Antoine de TOUNENS. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . n° 04B - ! 05
Le « Royaume d’Araucanie et de Patagonie » ne fut reconnu par aucun État, situé entre Chili et Argen ne jusqu’au détroit de Magellan.
Buste inauguré par le maire de Tourtoirac en 2016.
On trouve la trace d’une souscrip on or- après de longues souff rances sans alliance ni ganisée en sa faveur, notamment à Bordeaux, à descendance et est enterré dans le cime ère de par r de 1866 ; elle lui perme ra de monter une Tourtoirac. seconde expédi on en 1869. Il reste un doute pour dire si ses dernières Il reviendra en France et lancera une nouvelle ex- volontés ont été de désigner Achille Laviarde pédi on en 1874. pour lui succéder à la tête de son royaume. Sa Ce e fois, il est immédiatement arrê- famille préfère travailler au rétablissement d’une té, emprisonné puis libéré sur l’interven on de situa on fi nancière bien compromise. l’ambassade de France. Le neveu, Adrien Jean de Thounens, de- Sa dernière tenta ve échoue en 1876. venu l’héri er à la mort de son père Jean (1805- Revenu malade, il se re re chez son neveu 1881), frère d’Antoine, renonce en 1882 en fa- Jean dit Adrien (1844-1889), boucher à Tourtoi- veur de Laviarde, qui se fait appeler « Achille 1er rac. ». Mais les enfants d’Adrien Jean s’appelleront Il y meurt le 19 septembre 1878 à 53 ans simplement « Thounens ». 06 ! n° 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. Jeanne BARET. Par Nicole SARREAU
Jeanne BARET. 1re femme autour du monde.
Elle est née le 27 juillet 1740 à Comelle (71), en Bourgogne dans la ferme de son père. Jeanne meurt le 5 août 1807 aux « graves » et est inhumée dans le cimetière de Sainte-Aulaye, aujourd’hui commune rattachée à Saint-Antoine-du-Breuilh.
Lorsque son père décède en 1762, elle a 22 ans et devient gouvernante chez le Doc- teur Philibert Commerson , alors âgé de 35 ans. Il est séduit par son intelligence et sa vivacité et lui donne des cours de botanique. Deux ans plus tard, tout le monde démé- nage à Paris où Commerson vient d’être nommé botaniste de Louis XVI. Alors commence un voyage vers les terres australes pour accompagner Monsieur de Bou- gainville, en qualité de médecin botaniste. Jeanne ne peut par r. Une ordonnance du 15 avril 1689 interdit aux femmes d’embarquer sur les navires de la marine royale. Mais Commerson écrit : « on m’a passé un valet de chambre, gagé et nourri par le Roy ». Jeanne sera son valet. Il n’y a que deux bateaux pour l’expédi on : une frégate « la boudeuse » et le 6 février 1767 à Rochefort, Commerson et Jean Baret, son valet, montent sur une fl ûte « l’étoile ».
La vie à bord pour Jeanne n’est pas des plus simple. Il faut ruser pour garder le secret.
Mais Vivès, le chirurgien du bord et jaloux du statut de Commerson, commence à avoir des doutes et entre ent les rumeurs. Jeanne BARET. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . n° 04B - ! 07 Après Montévidéo et la Patagonie, voilà le détroit de Magellan le 26 janvier 1768 puis Tahi le 3 avril. Les Français ne connaissent que le mot « tayo », ami en tahi en. Mais les indigènes en voyant le valet crient aussitôt : « ayenne » ! Soit : femme ! Jeanne doit rester désormais à bord. Bougainville ne réagit pas, même s’il note tous les évènements sur le livre de bord ; mais tous savent désormais que Jean Baret est une femme. L’expédi on se poursuit vers l’océan in- dien. Tout le monde reprend ses occupa ons car le temps se fait mauvais et les rencontres hos les. Le couple débarque à Port Louis le 8 novembre 1768 mais les deux bateaux repartent de l’île les laissant là pour étudier l’histoire naturelle des lieux. La disgrâce durera trois ans dans une situa on fi nancière de plus en plus cri que. Commerson meurt à 46 ans le 13 mars 1773 soutenu jusqu’au bout par son fi dèle serviteur.
Jeanne a alors 32 ans et elle est seule sur 200 livres. ce e île. Pour survivre, elle ouvre un cabaret bil- A 45 ans, elle se partage entre sa Bour- lard à Port Louis. Elle rencontre alors Jean Duber- gogne natale et Saint-Aulaye en Dordogne au pe- nat, périgourdin né à Saint Aulaye le 23 octobre t port dynamique. Commune ra achée à Saint 1735 d’une famille de charpen ers de marine, Antoine du Breuilh en 1824. soldat du régiment d’infanterie royal comtois Jeanne meurt le 5 août 1807 aux « graves avec qui elle se marie le 17 mai 1774 à Port Louis » et est inhumée dans le cime ère de Sainte-Au- (Ile Maurice). Ce mariage lui perme ra de ren- laye. trer en France en 1776 avec 30 caisses d’espèces Elle fera d’Archambaud son héri er, le fi ls botaniques qui iront au Muséum d’Histoire Na- de Commerson. turelle. Elle reçoit sa part d’héritage laissé par Elle repose au cime ère de St Aulaye près Commerson et son travail est reconnu offi cielle- de l’église (il y a aujourd’hui quelques diffi cultés ment par le roi qui lui accorde une pension de à retrouver sa tombe) après un tour du monde et un exil de 9 ans. Elle est la pre- mière femme à avoir réalisé cet exploit. Jean Dubernard décédera le 18 décembre 1817 aussi à saint-Aulaye, son village natal.
La salle des fêtes de Saint Antoine du Breuilh porte son nom. 08 ! n° 04B - LOU PÉRI DOC , numéro spécial az 2017. J. CROCE-SPINELLI. Par Nicole SARREAU
J. CROCÉ-SPINELLI . L’aéronaute.
Joseph Eustache Crocé-Spinelli né le 11 juillet 1843 à Monbazillac (Dordogne). Il est mort le 15 avril 1875 au cours d’une ascension, le ballon se posera à Ciron (Indre).
Fils d’Isidore Achile Spinelli, bijou er et Marie Louise Lacourt, il est un centralien et aéro- naute.
Le 22 mars 1874, il part avec Théodore Sivel (offi cier de naviga on, né à Sauve dans le Gard en 1834) à bord de l’Etoile polaire pour vérifi er les eff ets de la respira on de l’oxygène à haute al - tude. Le 23 mars 1875, ils eff ectuent un vol de 23 heures au-dessus de toute la France, ce e fois-ci à bord du Zénith qui leur permet de recueillir des informa ons météorologiques. Afi n de compléter ces données à plus haute al tude, la Société de naviga on aérienne et pour grande par e l’Académie des sciences supportent les frais d’une nouvelle expédi on qui per- me ra de savoir s’il existe de la vapeur d’eau à des hauteurs excessives et qu’elle est la propor on du gaz carbonique. Le 15 avril 1875, accompagnés de Gaston Tissandier (1842/1899), ils repartent, toujours avec le Zénith, chacun s’étant partagé les tâches (conduite du ballon, dosages et expériences à eff ectuer). A 3000 mètres, leur pouls est stable. A 4 602 mètres de même. Mais à 6 500 mètres, Tissandier écrit dans son carnet : « oppression, mains légèrement gelées, Crocé souffl e ». Ils respirent l’oxygène des ballonnets embarqués. A 7 000 mètres, Tissandier veut me re des gants de fourrure mais ne peut même pas les prendre dans sa poche. La température est de moins 10 degrés. A 7 400 mètres, sommeil. A 7 500 mètres, Sivel se réveille, coupe 3 lests et se rassied au fond de la nacelle comme Cro cé-Spinelli. Tissandier veut crier : « Nous sommes à 8 000 mètres » ! Mais il tombe inanimé. Ils sont par s depuis 1 heure et demie. 30 minutes plus tard, il se réveille, lâche un sac de lest. La descente se fait trop vite. Crocé vient de se réveiller à son tour et lance par-dessus bord tout ce qu’il peut trouver. Après 3 heures en al tude Tissandier rouvre les yeux, étourdi. Il veut réveiller Crocé et Sivel. J. CROCE-SPINELLI. numéro spécial az 2017, LOU PÉRI DOC . n° 04B - ! 09 Sivel coupe les cordele es les sacs de lest, Crocé-Spinelli , après avoir fait les obser- va ons spectroscopique va respirer l’oxygène. (ref L’aeronaute 1875/06 Gallica).
« Mes deux compagnons, écrit-il, étaient ac- croupis dans la nacelle, la tête cachée sous leur couverture de voyage. Je rassemble mes forces et j’essaie de les soulever. Sivel avait la fi gure noire, les yeux ternes, la bouche béante et remplie de sang. Crocé avait les yeux à demi fermés et la bouche ensanglantée ».