RADIOHEAD : INTERVIEW DU GROUPE DE L’ANNEE

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Fiance : 27 FF Canadai Concept sur un thème de Science-Fiction 4

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MUSEA C'est une adresse: 68 La Tinchotte, 57645 Retonfey, France internet : http://www.id-net.fr/musea fax: 03 87 36 64 73 minitel : 03 87 76 87 76

N'hesitez plus, demandez notre catalogue gratuit.... Rockstyle n°23

■ L’ AFF1CHE 10 • Dolly/Everon 10 • Plimsouls/Stereophonics 11 • Clawfinger 12 • Daran 14 •Pigalle15 «Gildas Arzel 16 • Little Bob 17 «Les Infidèles 32 • Midnight Oil 54 •Mike Tramp 58 "Savatage 60 aLeveliers 63 • Poppa Chubby 64

RUBRIQUES IB • News 5/6 • Référendum 8 • Abonnement 9/62 • Le Cahier CD 35 •Expresso43* Pages CD Métal 44 • Shopping 47 «Flashback 48 «Backstage 66 Mon grand con de fils sera une rock'n'roll star...

+ * çu'fsT-cf

f e " Q U £ C ' £ S Î t e s M o y e n s o £ M £ S a < ? < £ £ « ? ? A Y £ R T u : VELA Z . f u M ï S O 0 £ 5 ... L ’excellent “The God Thing” dernier album en date de Vanden Plas est disponible dans un £ ? È ~ somptueux coffret en édition limitée spéciale & fôfàs Fnac, avec en prime un CD trois titres où l ’on retrouve entre autres une version acoustique de “Day of Thunder” et une superbe reprise de “Spanish Rain” des Saigon Kick.

...Annoncé pour fin 97, la sortie du prochain Eric Clapton n ’est désormais pas prévue avant Rock engagé à Vitrolles... mars 9 8 . . .

...Autre retard annoncé, celui de l ’album post­ hume de Jeff Bucley, sa famille ayant jugé que le moment n ’était pas encore venu...

...C’est Police qui remporte cette année la médaille d ’or de la plus grosse rumeur avec le bruit persistant d ’une éventuelle reformation du groupe en 1998. Cela n ’aura apparemment pas lieu. Un album devrait pourtant bientôt sortir avec des titres du groupe composés avant que celui-ci ne s ’appelle Police. En souhaitant que ça, au moins, ce ne soit pas une rumeur...

... Suivant Police de très près, c ’est Van Halen qui gagne la médaille d ’ argent...On Rock critique annonçait la sortie de leur nouvel album avec (à la recherche du son de demain) leur troisième chanteur Gary Cherone (ex Extre- cm B-Tou'isr me) pour octobre, puis pour début 98. Aujour­ d ’hui on sort les pincettes pour annoncer que le groupe aurait splitté et que Eddie serait actuellement en train de bosser avec Billy Sheehan (ex Mr Big). Pendant ce temps, David Lee Roth sortait le 23 octobre aux Etats-Unis sa biographie, “Crazy from the heat” . Autant dire une mine pour tout ceux qui raffollent d ’anecdotes croustillantes sur Van Halen et ces (ex ? ) mefnbres . . .

...D’un tout autre genre, “Conte Cruel De la jeunesse” est un livre de Erwan Marcil consa­ cré aux Béruriers Noirs (Editions du Camion Blanc 105 francs)... Rêvons un peu...... Skid Row répète avec un nouveau chanteur, Sean. Quant à Sébastian Bach, il a décidé de se consacrer totalement à son nouveau groupe, The Last Hard Man, dont on retrouve un titre sur la B.O du petit chef d ’oeuvre du frisson et de l ’humour q u ’est le film “Scream” ...

... Black Sabbath devrait rentrer en studio l ’année prochaine pour l ’enregistrement de leur prochain album. Ozzy et Geezer Butler sont de la partie .. .

... David Bowie projette de monter l ’intégra­ lité de son album “Outside” en comédie musica-

Automne-Hiver 96 £ UN PIED DANS LA le, et ce pour seulement deux ou trois repré­ sentations au prochain festival de Salzbourg...

...Roger Taylor et Brian May devraient bientôt refaire parler d ’eux. Leurs pojets solos res­ pectifs doivent voir le jour courant 98...

...Le guitariste Pat Smear a quitté les Foo Fighters alors que ceux ci repartaient pour un complément de tournée américaine qui devait être suivi d ’une venue en Europe...

... Au mois d ’octobre avait lieu à Londres au Royal Albert Hall la première de “Standing Stone” , une longue oeuvre classique qui a comme particularité d ’être signée Paul Me Cartney...

...Triste nouvelle pour le Blues ; Luther Al 1 i - son, le plus français de bluesman américain est décédé le 11 août 97 à Madison dans le Wiscon- sin. Son dernier album “Reckless” , venait juste d ’atterrir dans les bacs...

... 10 ans après Judas Priest, c ’est aujour­ d ’hui au tour de Pearl Jam de se retrouver impliqué dans une sordide histoire autour d ’une de leurs chansons. En effet, la vidéo de leur titre “Jeremy” serait susceptible d ’avoir ... "Un Pied dans la Marge", c’est près d'un millier d’adhérents en influencé Barry Loukaitis, un adolescent de 97 qui ont su apprécier le CD collector “Les mots d'Emile" ainsi Seattle, accusé du meurtre de deux de ses cama­ que le bulletin trimestriel, lien indispensable pour une bonne rades et de son prof. On risque d ’en repar- information... 1er...... L’aventure continue en 98 et la fidélité reste la qualité pre­ mière qui nous lie a Ange et à Christian Dtcamps...... Jimmy Page et Robert Plant viennent de ter­ ... Fn renouvelant votre adhésion pour la saison 97/98 ou en miner l ’enregistrement de leur album qui ne adhérant dès maintenant (si vous n’êtes toujours pas un imbi sera cependant pas disponible avant début 98... bé !) et avant le 15 janvier 98 (et toujours pour 1 0 0 F F seule­ ment), vous aurez le privilège de recevoir, pour Noël, un nou­ ...Entre autres sorties annoncées pour l ’hiver veau CD collector intitulé “P lo u c” , galette bourrée d'inédits, 98, on compte, Pulp (titre annoncé Hard d’amour, d’humour, de nouveautés... où Christian Décamps raconte la naissance d'une chanson ("Harmonie") avec manuet- Cord),Symphony X, Calvin Russell (best te à l'appui... “Le marchand de planètes" live par D éca m p s & of),Johnny Winter (live) et au printemps Angra, F ils + plein de surprises dont une de taille !!! Un CD collector Biohazard, Laberinto, Neil Finn, Terrorvision, unique, hors commerce, reservé aux imbibés (fans) et bien évi­ Babylon Zoo... demment illustré par l'illustrissime Phil Umbdenstock. ...Krist Novoselic a annoncé q u ’un coffret d ’inédits et de raretés de Nirvana verrait le BULLETIN D'ADHESION jour autour de l ’an 2000...

... A sortir prochainement, un double album A découper, photocopier ou recopier et à envoyer (avant le 15 janvier 9 8 inclus pour recevoir le CD collector) live de Rush. Le premier CD sera consacré aux à l’adresse suivante, accompagné d'un chèque ou mandat-lettre tournées “Counterpart” et “Test for Echo” , le de 100 FF à l’ordre de : "Un Pied dans la Marge” second à un show radio de 1979... Maison des Associations 16, rue du 8 Mai 1945 - 59400 Cambrai - France ...La série noire comptinue pour les Red Hot Chili Peppers. En effet, après la fracture du poignet de leur chanteur Anthony Kiedis, c ’est IMPORTANT ! au tour de Chad Smith d ’être victime d ’un acci­ En répondant avant le 15/01/98, dent de moto et de se disloquer l ’épaule... je recevrai le second CD collector "P lo u c " pour Noël

...Pour les amateurs de Bonus Iracks, sachez Nom & Prénom : que vous trouverez sur les éditions nippones des derniers albums de Dream Theater et de The Adresse : Gathering, deux titres supplémentaires. Pour le combo américain, ce sont deux versions démo, Code Postal / Ville : Pays dont une d ’un morceau inédit. Quant à the Gathering, ce sont des versions live de “Leaves” et de “Eleanor” ... frj I------___

§ Rockstyle n° 23 C'EST MAINTENANT QUE NOUS ACHETONS LA NOURRITURE ...C'EST AUJOURD'HUI QUE NOUS AVONS BESOIN D'ARGENT !

Cet hiver, plus de 31 000 bénévoles vont encore se mobiliser pour assurer dans 1 700 villes de France, plus de 500 000 repas par jour à tous ceux qui, sans cela, ne mangeraient pas à leur faim.

Nous remercions vivement ROCKSTYLE de s'associer généreusement à notre action en nous offrant cet espace.

Que deviendra votre don ? Un repas quotidien pendant

- 15 jours (70 F) - un mois (140 F) - deux mois (280 F) - la campagne (450 F)

Tout chèque à l'ordre de : CE FILM - 44 COMPO 44 OFFERT GALLIENI PAR EST 40 CE 32 FILM 01 Les Restaurants du Cœur BP 104 - 75463 PARIS CEDEX 10, donnera lieu à un reçu fiscal vous permettant de bénéficier, jusqu'à un montant de 2 000 F, d'une réduction d'impôt égale à 60 % de celui-ci. les 10 meilleurs albums de 97 le meilleur groupe international

8e meilleur groupe français

le come-back de l'année

l'espoïr 0998

Do plus grosse bouse de 97

Nom...... Prénom...... A d resse...... Code Postal...... Ville...... Pays.. iMfUj Ï m SEE rarjé de préférence dan vÆ Jo\& s/cachet dq la poste faifaht foi]

THE VERY BEST OF ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA I ELECTRIC LIGHTORCHESTRA 1 “Sweet Heart of the Rodeo”

R o c k b u l l e t in d ’a b o n n e m e n t " THE BYRDS - ELO - JUDAS PRIEST BULLETIN D’ABONNEMENT, à découper, photocopier ou recopier et à envoyer à Rockstyle Abonnements - 4, chemin de Pnlente - 25000 Besançon NOTEZ VOTRE ORDRE PË PRÉFÉRENCE PANS LES CASES

□ un album de THE BYRDS □ Best of ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA Best of JUDAS PRIEST Pour la France : OUI, je m’abonne pour un an à Rockstyle (6 numéros) à partir du numéro...... contre la somme de 145 Frs (au lieu de 162 Frs) et je joins un chèque à l’ordre de «Eclipse Editions». (Important ! Je recevrai chaque numéro dans un délai de quelques jours après sa sortie en kiosques)

OUI, je m’abonne pour un an à Rockstyle (6 numéros) à partir du numéro...... contre la somme de 190 Frs et je joins un chèque international à l’ordre de «Eclipse Editions». (Important ! Je recevrai chaque numéro dans un délai de quelques jours après sa sortie en kiosques)

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par Xavier Fantoli /

notre intégrité, on aurait pu se vendre au plus de faire sonner des paroles en français sur du offrant, mais on a choisi la major qui nous rock, et pas seulement à cause de nos laissait la liberté de faire notre disque, et qui influences musicales anglo-saxonnes, mais Vous êtes surtout un groupe de scène, alors cet nous comprenait. Et les gens de la maison de c ’est vrai que quand depuis tout petit tu album, vous le ressentez plutôt comment, comme un disques sont venus le dernier jour en studio baignes dans de la musique anglaise, le méca­ exercice de style ? pour écouter les morceaux, ils ne sont jamais nisme de chanter dans ta propre langue n'est Et bien c’est un album qu'on attendait depuis venus avant. On était dans un clim at de pas automatique. En plus, une fois que tu te longtemps, avant on mettait sur disque, ou sur confiance totale, en plus on était en pleine fais comprendre dans ta langue, il faut faire bande ce qu’on faisait sur scène. Là, c ’est un période de transition, et ce clim at nous a bien attention aux textes, tu ne peux pas te per­ album qu'pn rêvait de faire, c'est-à-dire avoir motivé pour travailler rapidement. mettre de délivrer n’importe quel message. les moyens de le faire, avec un ingénieur du son, Clive Martin, un anglais, qui a tout pigé Quelle transition ? ce qu’on voulait faire, alors c’est impeccable. On essayait les textes en français, on avait Maintenant, avec une signature sur une major, avec Nous sommes allés jusqu’au bout de ce que envie de le faire. C’est pour ça, d'ailleurs, un album qui marche fort, des concerts sold-out, l'on voulait faire, c'est-à-dire un travail très qu’on a arrêté Dolly & Co, parce que la quelles sont vos ambitions ? complet. Mais cet album est avant tout un musique que l’on faisait à l'époque ne nous Pour le moment on voit déjà l’aspect de la album de chansons, avec en plus, c'est ce permettait pas de chanter nos textes en fran­ tournée, avec des instants qui sont terribles, qu’on voulait, que ça sonne comme du live, et çais. Pour faire ça, il faut vraiment que ce soit qu'on ne pourra jam ais nous enlever, alors pour ça les anglais sont hyper-forts ! En fait il efficace, et à cette époque, ça ne sonnait pas. après il nous arrivera ce qu'il nous arrivera, a travaillé un son brut, direct, immédiat, et il On nous disait souvent que si on ne chantait mais on A8 alors j'aim erais bien faire un n'y a pas eu besoin de milliards d’effets. pas en français on ne serait jam ais signé, mais deuxième album, et qu'il ait autant de succès pas chez East West. Il fallait de toute façon au que celui-là'1, mais on préfère se baser sur les Signer sur une majorn' est pas trop déstabilisant, moins un titre en français, et puis on a bossé concerts, parce qu'on sait que ça, au moins, comme attitude, tout d'un coup ? et on s’est pris au jeu. Mais il faut vraiment en ça marche. Peut-être qu’on se fera jeter pour Non, ça n’a rien changé à avoir envie pour le faire bien. Et puis c'est dur le deuxième album, on ne sait pas..

par Thierry Busson musique pour et de production sans pour autant avoir un comprendre la producteur renommé dans le studio. musique d’Everon. Je Est-ce qu'il est difficile pour un groupe allemand de crois qu’un jouer une musique dite « progressive» ? bon morceau à Je ne vois pas pourquoi il serait plus diffici­ la base restera le pour un groupe allem and qu'un autre. toujours un Nous avons eu de très bonnes réactions avec bon morceau nos deux premiers albums, les gens com­ quelque soit le mencent à nous connaître, tout va bien pour style dans nous. lequel il est écrit. Est-ce que l'on vous verra sur scène en France bien­ «Venus», votre nouvel album contient tôt? ' des morceaux très puissants, beaucoup Comment se fait-il que Oliver Philipps soit l ’unique Nous avons bien sûr besoin de jouer d'autant plus puissants que par le passé. Est-ce une nouvel­ compositeur du groupe ? plus que nous avons un nouveau guitariste le direction musicale ? Encore une fois, je crois que la seule chose parmi nous et qu'il lui faudra s'habituer à la Je ne pense pas que nous avons changé importante dans la musique, c’est le mor­ scène, en plus, nos deux premiers albums vont notre direction musicale, mais je crois que ceau et seulement le morceau. Ce n'est pas ressortir chez Mascot records, c’est vraiment cela vient directement du fait que l'on ai uti­ trop important de savoir qui écrit ou qui joue un nouveau départ pour nous. lisé beaucoup plus de guitares que sur les le morceau. albums précédents. C'était un choix de pla­ cer les guitares en avant dans le mixage et Pourquoi «Venus» n'a pas été les synthés plus en retrait. En ce qui concer­ produit par Eroc comme ne les morceaux proprement dit, c’est vrai sur les albums précédents que ces nouveaux morceaux sont les plus «Fiood» et «Paradoxes» ? puissants que nous ayons jamais composés. Cet album est en fait le Si tu joues «Missing the last train» d'une premier que l’on a pro­ manière très puissante, tu as l’impression duit nous même dans d'avoir un train qui te passe dessus. notre propre studio et non dans celui d'Eroc. Au Aujourd'hui, comment pourrais-tu définir la départ, nous voulions qu'il musique d'Everon ? vienne travailler avec Je crois que le fond du problème réside dans nous, m ais il n'a pas pu se le fait que nous ne cherchons à impression­ libérer. Après quelques ner personne en jouant des choses très com­ temps, je pense que c’était pliquées. Nous cherchons plus à apporter de vraiment une bonne chose l'émotion à travers nos mélodies, l’émotion que l’on fasse cet album de peut être transportée par la puissance égale­ A à Z. En plus, cet album est ment mais jamais par un morceau compli­ la première référnce pour qué et sans âme. Je crois que nous mettons notre studio, un genre de nos capacités techniques de côté pour nous carte de visite. C'était impor­ consacrer exclusivement au morceau. Pas tant de montrer que l’on peut besoin de posséder des diplômes de avoir une telle qualité de son

Rockstyle n° 23 INTERVIEW

t h e | ■ | p l i m s o u l par Xavier Fantoii

La carrière de Plimsouls est assez inhabituelle, non ? la Plimsouls, mais ça ne servait à rien, parce Oui, c'est vrai que l'on ne voit pas souvent un que seuls les Plimsouls ont cette fantastique break de 13 ans dans la carrière d’un groupe conviction en la puissance et l’énergie, alors ! Nous avons commencé en 1 9 7 9 , et puis le on s’est retrouvé pour continuer. Bon, ce groupe a splitté en 1984. Ensuite j'ai fait pas n’est pas une réunion à la Fleetwood Mac, mal d'albums solo, et je continue à en faire, ou Aerosmith, tous ces groupes qui se refor­ d'ailleurs, le prochain sortira en janvier. Il sera ment et qui en font tout un plat, non, comme réalisé par celui qui a produit tous les albums on a toujours été un groupe assez under­ des Plimsouls.. Pour en revenir au groupe, en ground, notre reformation fait plus pensé à 1993, j'ai recommencé à faire du rock'n'roll un jeune groupe qui débute, et pas comme avec Eddy, le guitariste des Plim souls, et je lui des vieux qui se reforment I Tous les titres ai dit à cette époque que ce serait sympa de sont nouveaux... reformer le groupe. J'ai toujours eu deux facettes à ma personnalité de musicien, un Vous vous êtes séparés en termes peu amicaux, côté rock'n'roll, et un autre plus acoustique. apparemment, en 1984, alors comment se sont pas­ Qu'est-ce que tu attends de cet album, ici et mainte­ Pour le côté rock’n’roll, je ne crois pas que le sées ces retrouvailles ? nant ? groupe ait vraiment tenu ses promesses, En fait on n'était quand même pas devenu A l’époque, avec les Plimsouls, on avait les même si nous étions reconnu comme un très des ennemis. Et avec Eddy, on a toujours mêmes ambitions que n'importe quel autre bon groupe de scene... Mais nous n'avons plus ou moins travaillé ensemble pendant groupe du même âge : gagner un million de jamais sorti que deux albums, alors c'est un tout ce temps, et en 1993 on a décidé de dollars et foutre le feu à la planète entière I peu pour tout ça que nous avons recom­ remettre ça. On a fait pas mal de choses Mais maintenant nous voulons simplement mencé, parce que nous pensons que nous ensemble, on a joué tous les deux sur cer­ faire des disques pour faire partager notre pas­ avons beaucoup plus à offrir. Je ne sais pas tains concerts. Nous sommes vraiment resté sion pour le rock'n'roll. Notre but n’est pas du tout ce qui se passera après, mais tu sais, en contact, pas trop avec le bassiste, mais d’être des icônes, mais de jouer et être acces­ je suis un compositeur, toute ma vie est avec Eddy oui. Et quand on est rentré en stu­ sibles pour nos fans. dédiée à la m usique, alo rs... Je suis un dio, j'ai eu l’impression que nous reprenions chanteur, et The Plimsouls est un grand les choses là où nous les avions laissées, Donc une grosse tournée va suivre ? groupe, dont jen'ai pas profité pendant c’est bizarre, parce qu'on n'avait pas l'im­ Oui, et c ’est inévitable après un album. toutes ces années, j'ai essayé de réunir pression que tout ce temps avait passé, le d'autres m usiciens pour faire du rock’n’roll à son, l’énergie étaient toujours là. Ï ï {

stereopfK ii/c

par Xavier Fantoii

Cette semaine de promo à Paris commence pas si c'est un peu comme ça que ça fonctionne, bien que ça, non ? alors qu'aux USA c'est le contraire, on sort Oui, ça fait deux jours qu'on a aucune nouvel­ déjà l'album, et ensuite il y a la promo, ici tout le de notre tech’ guitare. La dernière fois qu'on s’est passé ‘à l'anglaise', et pourtant tout l’a vu, il était déjà pas mal rond, et il a traver­ roule. sé l'autoroute pour aller jusqu'au bar en face de l'hotel... Ca s’est passé hier soir vers 22h, Ce groupe, avec le succès qu’il connait, c ’est un psu la police fait une enquête, mais pour l'instant un rêve de gosse, non ? personne, pas même sa famille n'a de nou­ Oui, mais j'ai commencé à jouer à l’age de 12 velles... (Depuis tout va bien, il a réapparu ans, évidemment à cet age-là c'était vraiment quelques jours plus tard, et apparem ent il s'est que pour le fun, ce n’est devenu sérieux bien amusé pendant toute la semaine pendant qu'ensuite. J ’ai quitté le lycée à 16 ans et j'ai que les autres étaient morts d'inquiétude, fait une école de graphisme pendant 3 ans, et N dR). ensuite j'ai eu une licence, ce qui m'a permis semaines au studio, puis 3 semaines sur les de faire des scripts pour le cinéma, mais pen­ routes, il fallait qu’on assure assez d’expérien­ Vous procédez de manière pas du tout classique, en dant tout ce temps je continuais à faire de la ce de scène au groupe en même temps que lait, il y a eu beaucoup de promo autour de vous, et musique. Et ces deux occupations ont com­ l’on enregistrait, pour qu'on sente que les pas mal de singles avant que vous ne sortiez votre mencé à vraiment marcher en même temps, chansons de l’album aient déjà vécues sur premier album, est-ce votre choix, celui de votre alors il a fallu faire un choix... Que je ne scène. Ensuite seulement, au fur et à mesure maison de disques ? regrette absolument pas ! Tout va pour le des sessions d’enregistrement on choisissait Nous avons ce plan promo déjà organisé mieux, nos chansons sony bien placées dans les titres les plus susceptibles de devenir des quand nous avons été signé, nous sommes la les charts, mais tout ceci n’est qu'une étape, hit-singles. Il se trouve que le premier choisi a première signature de V2, et la maison de ensuite tu as envie que les choses progres­ été “ Local boy in the photograph", qui donnait disques attendait, ou espérait beaucoup de sent, encore et encore... Et nous sommes nos la meilleure image du groupe, la bonne dose nous. Si nous avons sorti 3 singles, c’était pires critiques, nous savons tirer profit de ces d’énergie et de sérieux. aussi pour constituer une base, pour ensuite enseignements, pour qu'ensuite nous ne fas­ concentrer nos efforts sur l'album. En même sions pas les mêmes erreurs. Vous travaillez déjà sur votre deuxième album ? temps on continuait à tourner. Nous ne vou­ Oui, on doit enregistrer des nouvelles chan­ lions pas faire comme bon nombre de ces Vous avez déjà enregistré les singles, ou bien sons en novembre, à Liverpool, et le prochain groupes à la mode, et qu'au bout de 6 mois l’album ? album sortira en début d’année prochaine. On notre carrière soit déjà terminée, ciao tu m’as En fait ça ne s’est pas exactement passé ne veut pas perdre trop de temps, les choses vu... Nos espérances, ainsi que celles de la comme ça, on n'a pas pioché les singles sur changent tellement vite... Et même si notre maison de disques, étaient largement influen­ l’album, ce qui se passait, c'est que nous res­ contrat avec la maison de disques comprend 5 cées, tournées vers les charts, et les résultats tions 2 semaines en studio, puis 2 semaines à albums, on ne veut pas que le public nous se sont avérés très concluants. En Angleterre, faire des concerts, ensuite on revenait 2 oublie trop vite ! S j

Hiver 97 K D INTERVIEW

Qu’est-ce qui a changé dans l’approche de la Toujours en ce qui musique de Clawlinger ? concerne les paroles, Zak: Je crois que l’on s'est donné les quelle est la ligne moyens de se sentir plus libres dans notre directrice de « Head musique. Nous nous sommes autorisés à up » ? intégrer plus de choses dans notre musique, C'est en gros sur la beaucoup plus d’influences que pour les vie en générale, sur albums précédents. Notre dernière tournée le fait de faire des a duré près de 18 mois. Il nous fallait un ch oses bien ou peu de recul avant d’entamer ce nouvel m al, m ais le fil album. Il fallait que l’on essaie des choses conducteur de ces pour ne pas rester dans notre petite boîte textes, c’est de res­ restreinte. ter positif, et de garder le tête Je crois que ce qui a changé le plus dans votre haute, quoi que musique, c'est surtout le lait d’utiliser des refrains l'on fasse. Le Imparables qui se retiennent facilement... meilleur moyen Je suis content que ça te plaise. Nous avons d'apprendre, c'est beaucoup travaillé pour faire avancer notre de faire de erreurs. musique. En réécoutant les premiers albums, Trop de gens aban­ on s ’est rendu compte que ce que l’on faisait donnent devant était vraiment trop ennuyeux. Nous sommes l'échec, l'échec est revenus à jouer des parties sur des instru­ tellement forma­ ments plus acoustiques, pour garder l’essen­ teur. tiel de la musique. J ’ai essayé d’ouvrir un peu les sujets sur lesquels je chantais, nous «The biggest, the sommes très contents ae ne plus être enfer­ best•> sonne vraiment comme un single potentiel. morceau, c’est tout. Le seul lieu où la créa­ més dans un couloir avec une seule issue. Est-ce que tu as composé ce morceau dans l’op­ tion est inchangeable, c’est dans les textes. Nous n’avons jamais pris le temps de penser tique d’être un single? Un bon morceau est un bon m orceau, peu un morceau sur les albums précédents. Pour Non, je ne travaille jamais de cette façon. importe le style dans lequel il évolue. celui-ci, il nous a fallu plus de 10 mois pour On n’écrit jamais un morceau pour en faire la composition, on a vraim ent pris notre un single. Je crois que l'on a une philoso­ La vidéo de ce titre est sortie en France , peux-tu temps , c’était très important. phie dans le groupe qui est d’écrire un bon nous en dire deux mots ? Je crois que le but de cette vidéo est de montrer une forte image qui illustre exacte­ ment les paroles. C’est l’histoire de quel­ qu'un qui présume un peu de ses forces, en se prenant pour le plus fort du monde. Sur la vidéo, on me voit jouer au foot, au basket et boxer contre un gamin de 9 ans, de cette manière, le personnage est sûr de remporter la partie, sûr d'être le meilleur et le plus fort. Je crois que c’est surtout l'histoire de quelqu’un avec un esprit étroit et qui ne veut pas se confronter aux plus forts que lui, comme je le disais tout à l'heure, qui refuse l’échec. f fj

reecoutSfït les premiers aibir’ns. on s’est reMu compte que ce que ion faisait était vraiment trop ÆKbiyeux

^ Rockstyle n° 23 «****•'

BON DE COMMANDE Chèque à retourner à «Eclipse Edtions» - 4, chemin de Palente - 25000 Besançon - Tél : 03 81 53 84 51 ARTISTE /GROUPE TITRE QUANTITÉ PRIX

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près trois ans d’absence, Daran, jusque là confiné à A tort dans des rôles bluesy- folk-rock tendance milieu de la route, réapparait avec son troisième album, à juste titre intitulé “Démé­ nagé”. Textes poignants et torturés, efficacité du combo classique bass’- batt’-guitares associée à l’énergie effervescente de sonorités nouvelles, voici certainement l’album de la maturité que nous livre ici un homme à la sincérité incontestable...

par Xavier Fantoli

Ta carrière musicale commence quand ? J'ai commencé à jouer de la guitare à l’age de 7 ans, mais pas sous la torture, hein !... Pendant un an j'ai joue avec une guitare accordée n'importe comment, je savais c'est normal de rejouer correctement sur On peut même dire que dans ce nouvel album, non pas comment ça s'accordait, alors je l’ai scène ce que tu fais sur un alDum, et la seulement tu jettes les influences passées, mais accordée comme un accord majeur de musique deviens presque secondaire, c:est tu ne fais même pas seulement deux fois la même piano. Plus tard, la guitare a été un vec­ le vecteur, c'est la boule de cristal du chanson, je vaux dire par là qu'il n'y a pas de ligne teur extraordinaire ae communication, moi voyant, mais c’est pas l'important... Moi si musicale toute tracée... qui étais plutôt timide, introverti, misan­ je vais voir un concert et qu'on me ressert Là où je voulais arriver c’est exactement thrope, j'aimais pas la promiscuité... Ca le disque, je m'emmerde ! l’album que tu as dans les mains, c'est cet me gavait pas mal d'ètre interne d'ailleurs album-là. vraiment j'en avais une photo ! Peut-être que je fais ce métier parce que Et ta version live de tes disques, c'est quoi ? très orécise avant même de l'avoir com­ c'était le challenge le plus improbable de ...hmmm, je parle, je parle beaucoup. m encé. En d Iu s je me suis vraiment bien toute ma vie, honnêtement, tu m'aurais vu Enfin il y a plusieurs formes de communi­ amusé dessus ! Ce que j'ai essayé de il y 10, 15 ans, tu m'aurais dit "écoute, cation, d’échanges, en fait. Il faut que la prendre au succès du précédent, c'est de vieux, fais ce que tu veux, repare des mayonnaise prenne, il faut de la générosi­ faire un album où j'ai véritablement pu mobylettes, continue la peinture, mais té des deux cotés. C'est ce qui fait que la aller au bout de toutes mes idées, quana je vraiment, t’attaque pas à un truc comme scène est intéressante, il n'y en a pas une voulais qu'un truc soit rose clair, et bien il ça !” Je ne mp voyais pas haranguer qui qui ressemble à une autre, chaque soir tu a été rose clair a l'arrivée, et ça c'est un que ce soit sur une scène... Sur scène, je remets ton titre en jeu, il n'y a jamais d’ac grand bonheur. Je n'ai aucune consigne suis extrêmement communicatif, bizarre­ quis, c'est la vraie confrontation avec des artistique, de rien ni de personne, je n'ai m ent. gens vrais, il n'y a pas d’intermédiaire, tu pas de pression artistique, je travaille avec n'as même pas le disque comme écran... une liberté que beaucoup m'envient. J'ai Alors, le but de la scène, c'est quoi ? C'est conti­ mis du temps pour arriver à ça, mais au nuer cette thérapie, c ’es t... Ca devient presque du sport, là, on est loin du moins je rends mes bandes terminées, je Oui, tu as raison, c’est une thérapie. Pour concert comme performance artistique... n'ai personne en studio. Quand je démarré moi, mais aussi pour les gens qui viennent. ...Oh, la frontière est proche, je pense qu'il un album, je démarré feuille blanche, et je Un concert, ça se fait à deux, les gens se faut un mental de sportif de haut niveau. pourrais faire un album de jazz, si ça me soignent... Ceux qui pensent vampiriser Par exemple les gens de la formule 1 m’ap­ fait plaisir, je le fais Donc la seule ques­ celui qui est sur scène ne se rendent pas prennent énormément, leur force de carac­ tion que je me pose, c’est qu'est-ce que je compte à quel point je les vampirise, c’est tère me fascine. C'est à dire que tant qu'un vais faire pour être le plus près de moi, le pareil, ça se fait à deux toujours. Le propos Grand Prix n'est pas fini il n'est jamais plus transparent possible. î» de la scène... Je crois de toute façon que perdu. Les sensations sont comparables.

EE Rockstyle n° 23 RENCONTRE

seuls à le faire. Mais c'est vrai que durant la rendre compte comment sonne un instrument n croyait que période d'avant guerre et qui a duré un peu par rapport à des instruments synthétiques. «Regards affligés...» après guerre, la chanson réaliste, qui offrait On peut de plus en plus faire de vrais cocktails une vision au microscope de la vie quotidien­ de sons naturels et de sons trafiqués. Je trou­ était le chef d'œuvre ne, était souvent passionnante. Alors que les ve ça passionnant. Et moi j'ai un avantage : de Pigalle, (e disque paroles de des chansons depuis les années 70 j'ai commencé par le folk et comme tout de O sont plus que nulles. suite, dès d’arrivée de la technologie, ça m’a référence, (a pierre angu­ intéressé, je mélange les genres plutôt bien. Le Est-ce que Pigalle aurait pu marcher dans les années problème, c ’est par exemple le roi de la tech­ laire d’un rock particulier, 70 ou dans les années «fric» du début des années 80 ? nologie qui va vouloir faire de la mandoline, il nourri d’instruments tradi­ Je crois, parce que, qu’on le veuille ou non, va avoir du mal. Llinverse est valable aussi. Il dans les périodes dites de grand bien-être, il y faut avoir un certain nombre d’années de pra­ tionnels et de guitares avait quand même toute une partie de la tique. grasses, il n’en est rien : population qui ne vivait pas bien. Mais ça ne correspond pas aussi seulement à des aspects De combien d'instruments joues-tu ? Pigalle a placé la barre sociaux, il y a aussi des aspects psycholo­ Sur scène, j'en joue à peu près une dizaine, très haut et réussi un coup giques. sinon en tout, j’en joue à peu près vingt cinq. de maître avec le tout nou­ De qui te sens-tu proche actuellement, dans la chan­ Tu en apprends de nouveaux, tu en découvres son ou dans le rock ? d'autres ? veau «Alors...», un disque Pas grand monde ; que ce soit au niveau grou­ Ca commence à se tasser ; il n'y a qu'un ins­ pe ou au niveau maison de disques, on est trument que j'ai essayé mais que j’ai aban­ particulièrement sombre... marginalisé ; marginalisé dans le bon sens du donné, c’est le bandonéon, un instrument de p a r B erth terme, parce que Boucherie arrive à tenir le tango. Ca ressemble à l’accordéon mais c’est coup par rapport à tous les labels qui ont coulé pas du tout la même technique. J’en ai deux ou qui ont été rachetés ou qui se sont vendus. magnifiques que j’ai achetés aux Etats Unis, Quant aux Garçons Bouchers, Pigalle ou les mais je ne sais pas pourquoi, j’arrive pas à en Habituellement, dans chaque disque de Pigalle on autres groupes de Boucherie, ça marche plu­ jouer. _ retrouve des rendez-vous réguliers dans différents tôt moins pire que les autres. Il faut dire que le quartiers de Paris, là rien... marché du disque et le marché C’est vrai, mais que ce soit dans les disques des concerts se sont écroulés, des Garçons Bouchers ou de Pigalle, on a sou­ les gens n’ont plus d'argent, les vent aussi des allusions au vin, et là il n’y en a municipalités et les associa­ pas. C’est en fait l’envie de ne pas recommen­ tions non plus. Il y a bien sûr cer toujours la même chose. des cas particuliers. Par exemple, je suis assez admiratif On a l'impression, puisque les lieux ne sont plus du qu’un groupe comme Noir tout définis, que tu te préoccupes beaucoup plus des Désir, qui n'est pas un groupe personnages que des lieux. commercial, marche à ce point Quand j’ai écrit «Sophie de Nantes», c’était et vende autant de disques. forcément à Nantes. Là, les personnages res­ Malheureusement, c’est un cas tent proches de ce que je faisais avant, la per­ exceptionnel. Sinon, systémati­ ception des choses est la même. Je cherche à quement il y a une forme de la fois à garder un langage, et en même temps démagogie, de compromission. à ne pas utiliser toujours les mêmes termes et On assiste aussi souvent à la les mêmes phrases. copie conforme de tout ce qui est américain ; le mec quand il L'humanité est une grande victime, tes personnages chante en français, c'est avec ne se disent-ils pas finalement : «A quoi bon lutter, un mauvais accent américain, i p r puisqu'il n'y a pas d'espoir» ? et quand tu l’entends parler il a Oui mais en même temps, le premier titre, l’accent du Berry, c ’est grave. m «Geindre», dit que se plaindre ne sert à rien. j p Tout ça c ’est aussi une question d’âge, de recul Comment travailles-tu ? J'ai cru par rapport aux années qui passent. J’ai pas comprendre que tu composais avec envie de jouer les éternels adolescents, je suis des machines, à l'ordinateur. un adulte, j’ai des enfants et je m'inquiète. A l’époque des Garçons Bou­ L'album s'appelle «Alors...», et la question chers, on a été parmi les pre­ pourrait être : «Alors, que faire ?». miers avec les Béruriers Noirs à travailler avec des boîtes à Néanmoins, tu dénonces une certaine apathie des rythmes. Les premiers à tra­ gens vis à vis de tout ça, je pense à la chanson «Faut vailler en même temps avec pas s'inquiéter». des machines et avec de l'ac­ C'est vrai que moi j'ai toujours eu, que ce soit cordéon. Ce qui m’intéresse, à Boucherie ou en général, une démarche non c'est le mélange des sampling, pas militante, parce que le terme est un peu des sons saturés, ou des vieux trop précis, mais la volonté de dire : «Bougez- sons analogiques de synthés, vous». Je viens d’une famille très politisée, tous ces trucs un peu bizarres... mes grands-parents étaient des communistes de la première heure, je reste dans une vision ... Alors qu’on a de Pigalle l’image assez sociale des choses. d'un groupe essentiellement préoc­ cupé par l'apport d'instruments tra­ Musicalement, tu appartiens à une tradition post-réa- ditionnels... liste. Est-ce que la crise de la société a favorisé le La technologie va dans ce sens. retour de cette tendance qui a connu ses heures de On peut maintenant rentrer de gloire dans les années 30-50 ? façon acoustique les instru­ Je ne sais pas si ça a favorisé un retour à cette ments et la voix dans l’ordina­ Fr.ciin(Ç'0)ÎS’HI/\D)Ji(-!LÀ\ZAR(0) • photo .* Antoine Giacomoni tendance puisqu’on est, je crois, à peu près les teur. On peut alors mieux se

Hiver 97 [ Q INTERVIEW

par Daniel Reyes

Ton dernier album date de 93. Qu'a tu variété ? ça dépend des chansons alors... C'est suis pas certain que... J’ai fait Sabatier à fait durant ces 4 ans ? peut être aussi une question d'esprit, d’attitu­ l'époque, il n’y a eu que les techniciens qui Pendant ces 4 ans, j'ai pas mal de ? Pour ça on ne peut rien faire. Je ne suis n’ont pas zappé. bossé pour d'autres. Avec Erick pas dans sa tête. S ’il a envie de rouler en Lam- Benzi et Jean Jacques (Goldman borgini, c'est son problème. Maintenant si être Pour en revenir à ton album, c ’est le troisième en solo. ndr) j'ai fait l'album de Carol Fre- rock & roll, c’est rouler en solex et la bourgeoi­ Les deux premiers n’ont pas très bien marché. Alors dericks. Avec mes ex-compa- sie, c’est la Lamborgini, il est bourgeois. Sauf celui là, c ’est quoi, celui de la dernière chance, ou gnons de Canada, on a fait l'al­ que c'est un malentendu depuis le départ. juste un album de plus dans ta carrière ? bum de Nanette Workmann, des Elvis Presley roulait pas en solex. C’est ni un album de la dernière chance, ni un chansons pour Michael Jones et simple album de plus. Non, j’ai changé de pour Johnny Hallyday. Elvis c ’est peut-être aussi de la variété ? maison de disque et je pars pour de nouvelles Peut-être, mais là, je ne peux plus rien faire aventures. C'est un nouveau départ. C'est pour Cette collaboration que l’on retrouve avec pour toi. Alors là, je le revendique, je fait vrai­ ça qu'il n’a pas de titre. Parce que les gens ne Goldman, c ’est venu comment ? ment de la variété. me connaisse pas, et que mon nom n’est C'est venu très doucement. On s'est déjà pas évident à retenir. Je suis reparti à rencontré quand Canada marchait Attend, faire de la variété ce n ’est pas forcément zéro. J’ai dû manquer un peu d’humilité bien. Il nous a demandé de faire la péjoratif... après Canada en pensant que Gildas première partie. Puis quand j’ai Quand Hallyday chantait «Outsi pitsi petit biki­ Arzel, c’était acquis et qu'à partir de là je arrêté le groupe en 9 0 , j ai fait un ni» à l'époque c’était révolutionnaire, même si pouvais faire des titres. Mais pas du tout. premier album solo qui s’appelait « maintenant ça paraît désuet. A l'époque la Là, j’ai vraiment mis la barre assez haut Les gens du voyage ». Il m'a alors variété c'était Luis Mariano. Moi je connaîs au niveau de la compréhension. Donc un demandé de faire la tournée d'été Johnny Hallyday en personne. Je suis monté nouveau départ avec de nouvelles armes, avec lui, dans les arènes, c'était plusieurs fois sur scène avec lui, et si c’est un comme une nouvelle maison de disque super. On s ’est un petit peu appri­ artiste de variété, en tout cas il a l’air d'être motivée. Il y avait longtemps que j'étais voisé comme ça, doucement. On répertorié en tant que tel, il y au moins des chez EMT. Il y a l'usure du temps comme s’est vraiment rencontré humaine- moments ou il s’en écarte légèrement. En tout pour les vieux couples et on s'est séparé J r ment sur l’album d'Halliday, puis­ cas quand tu es entre ses deux retours, c'est très gentiment. qu'on y a bossé beaucoup pas l'impression que ça donne. ensem ble. Vu qu’on s'entendait Des armes aussi comme Jean Jacques Goldman. C’est bien, qu'on se marrait bien et que Retournons à ta musique. La musique celtique est simplement une bonne caution ou un copain qui vient ça ramait pour moi sur les deux pre­ très présente dans ton album et tu sembies être très jouer pour se faire plaisir ? mier album, il m'a dit que s'il pou­ influencé par des artistes comme Dan ar Braz ou C ’est les deux. C'est à la fois utile et à la fois vait faire quelque chose, il était là, Yacoub... vraiment agréable. Et puis ce n’est vraiment qu on pouvait essayer de faire Yacoub n’est pas celte. C’est avant tout un fol- pas quelqu'un à qui on peut imposer quelque mieux. En fait, il considère que je keux, dans le sens ou il aime bien les racines. chose. Il fait ce qu’il veut. fais de la musique vraiment pour Comme moi. Dan Ar Bras, lui, je suis tombé moi, que je m’occupe pas de grand dedans quand j'étais petit par Stivell interposé. Tu as fait beaucoup de premières parties... monde, et que lui a comme fonction J'avais écouté des albums solos dont un qui s Pas mal du tout... par rapport à moi de tenir compte 'appelait • More », que j ai depuis très très des gens, de leurs goûts, avec des longtemps et qu'il vient de me renvoyer en CD Et maintenant le public se déplace pour toi. Comment conseils du style: “17 fois la corne­ depuis la Suisse, il n'y a pas longtemps, ça fait c ’est passé le début de la tournée ? muse à cet endroit, c’est peut être plaisir. Et dessus, il y avait un morceau qui Depuis le début de cette tournée, il se passe beaucoup, et là tu mets pas assez s’appelait «Merci monsieur Stephen Stills», vraiment quelque chose, comme pour l’album. de guitare". joué en open tunning, qui est absolument sidé­ Il y a un accueil que je n'ai jam ais eu jusque rant et ça m'a vraiment donner l'envie de jouer là. Ce n’est pas déterminant pour moi dans la Justement, ne penses tu pas que de tra­ des trucs complètement à part, dans les open mesure ou je ne vais pas mourir si ça ne vailler avec Erick Benzi et Jean Jacques, tunning par exemple, puis de connaître Ste­ marche pas. Mais c’est plus agréable, et mon cela donne un son variété à la musique phen stills et des gens qui jouent un peu dans but c'est quand même de tourner . Plus ça qui aurait peut être mérité de sonner plus ce style là .J'ai donc développé un style acous­ marche .plus les gens viennent aux concerts, "rock" ? tique dans ce genre là, avec des accordages à plus je tourne. D'abord pour moi, la différenciation moi. entre la variété et le rock, elle est Tu préfères la scène au studio ? pas nette, tu vois ! C'est très flou. Je La musique celtique pour toi c ’est juste des arrange­ J’ai fait beaucoup de studio et ça ne m'inté­ ne sais pas moi, il y a des morceaux ments, une influence parmi d’autres, ou bien y-a-t’il resse que moyennement. D'autant plus que je de Peter Gabriel que je trouve varié­ une véritable revendication derrière ? travaille avec des mecs comme Erick. n est té et d’autre d e... Dorothée qui J'ai une revendication qui n’est pas politique démotivant. Il va beaucoup trop vite pour moi. pourraient sonner rock & roll, elle a mais qui est naturelle, qui est génétique, A la maison, j’ai juste le minimum. Ce sont les bien joué avec Chuck Berry ! On puisque je suis breton pur beurre. En plus, chansons qui m'intéressent, et puis après, les peut parler d’attitude à ce moment comme j'ai été trimballé à droite à gauche jus­ jouer en concert, avec le fait qu'elles changent là...et de son. Le deuxième album qu’à mes 16/17 ans, il y a forcément une tous les soirs.Tu prépares un truc dans ta avait un son assez brut. J ’ai essayé unité qui se nidifie. C'est quelque chose d’as­ chambre, puis les gens réagissent à un mot de le produire comme ça. Celui-ci a sez fort. Mais je ne suis pas non plus complè­ alors que tu ne l’avais pas prévu. Il y a tou­ un son un peu plus chaud mais ça tement fermé, je n’écoute pas que ça, mais jours des surprises. Surtout sous cette formu­ va plus chercher dans l’ambiance notamment des trucs avec lesquels j'ai grandi, le là, avec un système semi-acoustique. Pas folk que dans l’ambiance grande comme le rock et le blues évidemment, les unplugged ! Il y a une batterie, mais la batte­ variété avec des... des... je ne sais musiques ethniques des pays que j’ai habité. rie, c'est un set de congas avec une caisse pas d’ailleurs ! Maintenant la varié­ En fait, je faisais de la world musique sans le claire. Et puis il a des violons, des corne­ té, ça n'existe plus vraiment. Je savoir. Mais j'ai plutôt élagué sur le dernier muses. C'est la première fois que je peux faire voudrais que tu me cites un nom et album pour faire un truc cohérent qui soit peut ça. Parce que pour des premières parties je te dirais si c'est de la variété. être plus simple à comprendre, avec un peu comme ZZtop ou Hallyday, il faut quand plus d'humilité, parce que les deux premier même envoyer le boulet. Ceux qui viennent ne Johnny Hallyday ? albums, avec des cornemuses sur les tablas sont pas des méchants, mais il ne viennent Johnny Hallyday c’est de la pakistanais, sur fond de marshall saturé, je ne pas voir Rika Zaraï. jji INTERVIEW

par Nathalie Joly

1 a fait fait partie des pion­ pour mourir et que de toutes façons j’ai mon niers du versant français du paradis à moi. Je suis un inadapté dans le 1rock and roll avec Little Bob monde, je le reconnais, et je ne veux pas y Story au milieu des 70’s ; en perdre ma fierté alors je préfère m'éloigner du 1989, la Story s’est arrêtée mais show business qui, de toutes façons, s'éloigne Little Bob, enragé de musique, de moi aussi. est toujours là en 1997 avec un Pourquoi as-tu choisi l’anglais ? nouvel album “Blue Story” et Parce que je trouve que ça sonne mieux. Je une nouvelle tournée en ligne veux dire des choses dans mes chansons et, en même temps, je suis un puriste de la de mire. musique. J’aime quand ça swingue, quand ça glisse, je sais que la langue française est une Après "Losl Territories» sorti en 1993, tu sors aujour­ langue extraordinaire mais je ne fais pas de la d’hui «Blue Story», peux-tu nous en parler ? littérature, je fais des chansons. Mes textes Sur les deux albums il y a les mêmes musi­ sont simples, on peut toujours les traduire. ciens, j'ai mon équipe française et mes potes américains. Kenny Margolis, cette fois, me Ca lait 22 ans que tu tournes, quel est le secret qui te produit, il a dirigé les séances en studio et joué fait garder le cap ? J'imagine que beaucoup de gens des claviers et il y a JJ Holiday pour le côté t ’ont demandé de faire des concessions ? delta blues de chez moi, dobro, slide. Le blues Je suis un passionné, un amoureux de la est là, pas dans la forme mais dans le feeling. musique, c'est comme ça, j'aime cette Je pense que c’est une suite logique, «Lost musique là et j'ai envie de prendre du plaisir Territories» était basé davantage sur les grands avec et d’en donner. Si je ne prends pas de espaces, et celui-ci est plus urbain en même plaisir, je ne peux pas en donner, voilà pour­ temps que plus intime, au niveau de ce que je quoi je n’ai pas changé de cap. Faire quelque dis. Maintenant, on se connaît depuis 6 ans, chose simplement parce que c'est un métier je m'imprègne d'eux et ils s'imprégnent de ne me dit rien, je préférerais faire un autre moi. Le batteur et le contrebassiste viennent boulot et continuer la musique en tant du jazz, ils ne jouent pas jazz sur l'album mais qu’amateur. Il s'est trouvé que depuis 22 ans, il y a des trucs un peu ternaires, des trucs un dix albums studio, je tiens le cap, j’ai des fans, peu jungle. des amis, des potes qui achètent mon disque, pour me permettre de continuer, d'évoluer... De quoi parlent les titres ? des thèmes dominants ? Je parle de tout ce qui m'intéresse. Par Que penses-tu du rock français actuel, toi qui en a vu exemple, «Devil'n’me» parle de la tentation de plusieurs facettes ? faire des concessions, ce que je refuse. Après Je suis arrivé un an avant Téléphone avec Litt­ c'est un titre sur Madagascar, sur mon amour le Bob Story, notre premier album est sorti en étaient là, il y avait les Sex Pistols et on se pour ce pays, ce peuple qui mérite le respect mai 1976, c'était après la vague des Varia­ côtoyait. Après il y a eu des émissions comme et l'amour et qui se fait piller de plus en plus, tions, Triangle, Martin Circus et Ange. Le rock Les Enfants du Rock et Décibel qui ont démar­ ils ont des arbres exotiques que les japonais français d'aujourd'hui, je pense qu'il est en ré et d'un seul coup il y a eu le moyen de coupent pour faire des échafaudages et que les pleine forme. C'est pas forcément un rock que découvrir des choses. Aujourd'hui, les moyens allemands coupent pour faire du charbon de j'écoute chez moi, mais des mecs comme Noir de diffusion sont de plus en plus restreints. bois ; ils vendent sans penser que leur île va Désir, c ’est évident qu'ils ont cassé la baraque devenir une île pelée balayée par les tempêtes. et qu'ils ont des choses à dire, les No One Is Que répondrais-tu à des gens qui diraient que le rock Après, il y a “Dust Of The Street", une chan­ Innocent aussi, les Silmarils aussi et FFF ; ce est mort ? son d’amour triste qui vient du bouquin de sont des très bons groupes qui, en plus, sont Je les laisse causer, pour moi il n’est pas mort, John Fante "Ask The Dust" qui m'a bouleversé très scéniques. On dirait que tout ça est la il est dans mon coeur. Ce n'est pas forcément et que j'ai essayé de traduire dans une chan­ suite logique d'une Mano Negra, même si c'est le même qu’en 77. Sur scène, je vois des gens son. Dans “A Shadow Over”, je dis que dans un peu plus funk, un peu plus fusion, un peu qui sont comme des fous, je vois la lumière et ce monde, tout est régi par le big business, plus rap. Ce n'est pas ma musique, je suis plu­ l’amour dans leurs yeux et ça me plaît. Le rock l'homme est au service de l'argent au lieu du tôt proche de gens qui vont de Springsteen à est mort pour les gros médias en France, mis contraire, l'ombre qui s'approche, ça pourrait Southside Johnny en passant par Willy DeVil- à part quand il s'agit de superstars, mais l'es­ être des dangers comme le racisme de plus en le ou Elliott Murphy ou même Calvin Russell, prit rock, je l’ai toujours, tous les gens que j’ai plus grandissant. "We Ail Have A Dream" est dans un autre genre. En français, il y a Paul cité avant ont l'esprit rock, même si leur un peu inspire de "J’ai fait un rêve” de Martin Personne ou alors les bluesmen français, Ver- musique est un peu différente, l’esprit rébel­ Luther King, c'est mon côté utopique mais je beke, Benoit Blue Boy. Les groupes français lion, l’esprit de "je fais ce que je veux et j'en ai pense que c'est à nous aussi, les chanteurs, aujourd’hui sont peut-être un peu plus radi­ rien à battre” . Le rock n'est pas mort, on l’ap­ d’en parler un peu, j'y parle de liberté, de soli­ caux qu’ils ne l'ont été. pelle comme on veut, Hardcore, Fusion, Noisy darité, d’égalité ; ce titre va devenir un hymne Pop, je m'en fous. sur scène, je le sais, je l’ai déjà joué deux fois. D’après toi, c'était plus facile il y a 20 ans ou c ’est “Sometimes I Feel", j'y raconte ma vie, quand plus facile aujourd’hui de chanter du rock, ici ? As-tu déjà produit d'autres artistes ? je suis arrivé, môme, sur les pavés mouillés du Si c'est du rock comme le mien, bien qu'il ait J ’ai produit le premier Roadrunners qui étaient Havre dans le quartier des usines où mon père changé, c'était plus facile il y a 20 ans. Il y du Havre et un groupe qui s’appelait les Sen­ travaillait, j’arrivais du soleil d'Italie, c’était un avait tout à faire, mais c'était très excitant à tinelles mais en studio, quand tu produis, il peu triste ; si j'étais resté en Italie j’aurais peut- cette époque là. Je ne dis pas qu'il n'y a plus faut garder une attention incroyable pendant être pas eu le même cheminement, j'aurais rien à faire aujourd'hui car il y a toujours des 10-12 heures par jour et je ne peux pas, au peut-être joué au football comme profession­ villes où il n'y a pas de salles où jouer. Juste bout d'un moment j'ai besoin de sortir, d'aller nel bien que je sois un peu trop petit pour ça. après 76-77, l'explosion punk, j'étais en plein faire un flipper, boire un coup, discuter un peu. “If Heaven Is Full” dit que je veux rester libre, dedans, j’étais un rocker mais en même temps Après je reviens, j'ai la tête claire mais 12 que si le paradis est plein, je suis trop jeune on jouait à Londres et il y avait Clash qui heures comme ça, c'est un métier. Hiver 97 INTERVIEW

Peter, ce nouvel album est cimenté par un concept ment fascinés par votre aptitude à conjuguer les assez mystérieux. Peux-tu nous en dire plus ? longues envolées progressives avec des morceaux Oui, bien sûr. «SUBTERRANEA» aborde en plus ramassés, aux refrains souvent confondants filigrane le problème des laissés pour compte, d'efficacité... Comment décidez-vous de la longueur de tous ces gens qui se retrouvent, à un octroyée à vos différentes idées mélodiques ? moment ou un autre, exclus par la société. Le En fait, on ne décide pas. Ce sont les mor- personnage central de l’intrigue a été retenu ceaux qui décident tout seuls (rires). Tu sais, -prisonnier durant fort longtemps et a été victi- on n’est pas du tout des types calculateurs et me, à son corps défendant, de toutes sortes on ne rentre pas en studio en se disant: d^expériences. Le jour de sa libération surpri- «tiens, aujourd'hui, on va composer un titre se, il se retrouve plongé dans un environne- de 4 minutes. La semaine prochaine par ment urbain auquel il n'a jamais été confron- contre, on se fera une suite de 20 minutes» té par le passé. Il est submergé par des (rires). On écrit tout simplement comme on le vagues de sensations et d’événements quf, sent et. il s'avère à l’arrivée que certains aux yeux de n’importe quel autre individu thèmes de 3 minutes se suffisent largement à paraissent tout à fait banals mais qui, pour eux-mêœes alors que. d'autres séquences se lui, sont totalement inédits. Il découvre peu à prêtent à des épanchëments de plus d'un peu que d'autres personnes se trouvent dans quart d'heure. Tu vois, il y a dans «SUBTER- le même cas de figure que lui et, tous RANEA» quelques unes des plus courtes ensemble, ils se mettent en chasse du res- chansons que nous ayons jamais-écrites et ponsable des sévices qu'ils ont dû subir. L'ai- elles sonnent superbement bien. Je trouve bum narre cette traque qui s'achève dans une ainsi que «High waters» ou «Unsolid ground» confrontation dramatique. Les-lyrics s'atta- sont de véritables perles... chent à dépeindre l’état d'esprit de cet homme dans sa quête ultime de vérité. Il L'apport du sax donne une couleur particulièrement passe par toute une succession de senti- chaleureuse à l'album (je pense en particulier au ments, de la confusion et la peur jusqu'à la titre «Capricorn»), Comment l'idée d’utiliser cet ins- résignation désabusée, en passant par trument somme tout peu usité dans le monde pro- l'amour et la colère. Il y a beaucoup de colè- gressifvous est-elle venue ? •par Bertrand Pourcheron

I re tout au long du disque en fait et la musique Oh, là encore, il n’y a vraiment rien eu de cal- a donc, par voie de conséquence, un aspect culé. A chaque fois que l’on se retrouve beaucoup plus hard que par le passé. ensemble en studio, on prend notre pied à Tout ceci est décidément bien sombre... Est-ce que expérimenter de nouvelles choses. Et là, au fil cela reflète exactement ta conception du monde des jours, on s’est dit que le son du sax colle- actuel ou n'est-ce qu'une forme de psychanalyse rait bien à l'atmosphère de certains des mor- destinée à exorciser certaines angoisses ? ceaux qui étaient en chantier. Voilà, les En fait, je ne crois pas être si pessimiste que choses ne sont pas glus compliquées que çà çà (rires)... Tu sais, il est tout simplement et je suis hyper satisfait du.r§sultat final ! beaucoup plus intéressant d’écrire des choses sombres et de se pencher sur la face obscure Est-ce qu’il n ’est pas trop difficile de concilier m P des sentiments humains plutôt que de torcher différents projets parallèles (Martin Orford, votre cla- * des fadaises à l’eau de rose. Bon, il y a quand vier, tourne fréquemment avec et John même quelques moments d'optimisme de ci Jowitt, votre bassiste, joue dans Arena) avec les inté- de là, comme par exemple «Speak my name» rêts d'IO ? qui est une chanson d’amour toute simple Franchement non, pas du tout. IQ eSt-pour mais il est vrai que la tonalité d'ensemble de nous la.priorité des-priorités. Je sais que John l’album demeure assez triste. La société dans a tendance à’ s'investir davantage dans Arena — —laquelle nous vivons n’est pas faite pour l’in- que dans IQ mais ce n’est vraiment pas un dividu. Tout y est pensé en termes de problème dans la mesure où le noyau créateur consommation de masse et les plus faibles, du groupe se compose de Mike Holmes, Mar- de ce fait, s’en trouvent tôt ou tard irrémédia- tin Orford et moi-même. Puisque tu me par­ lement exclus. ' lais de Martin tout à l’heure, sache qu’il ne bosse pas avec le John Wetton Band en ce Beaucoup disent que vous venez, avec «SUBTERRA- moment et il est donc à 100 % dans IQ. NE A», de signer votre «Lamh lies down on Broadway». Prends-tu cela comme un compliment ? Quels souvenirs le groupe garde-t-il de sa collabora- Franchement, tu sais, on commence tous à en tion avec POLYGRAM qui lui a fait prendre un virage avoir un peu ras le cul des comparaisons plus commercial Svec les albums «Nomzamo» et incessantes avec Genesis. Je crois que dès 84 «Are you sitting confortably» avec notre premier album, «Taies from the Tu sais, je n’étais plus avec'eux depuis un bon lush attic», qui était pourtant, comme toute moment à cette période (il se marre...). Bon, oeuvre de jeunesse, largement sous influence, je vais quand-même essayer de te résumer on a prouvé qu’on possédait une personnalité mon analyse de la question. Il ne me semble propre qui n’a cessé d’évoluer et de s’affirmer pas que le virage auquel tu fais allusion soit au fil des ans et des disques. Alors, non, avec imputable stricto sensu à des pressions de «SUBTERRANEA», IQ n’a pas signé son POLYGRAM. Je crois juste que les gars «Lamb lies down on Broadway». On a juste avaient besoin de tenter d’autres expériences signé notre «SUBTERRANEA». musicales à l'époque,'Ue se lancer dans d’autres directions. Bon, ceci étant, le succès Je suppose que l'écriture d’un double concept-album commercial n’a pas vraiment été au rendez- aussi ambitieux a du constituer une entreprise de vous dans la mesure où les gens du marketing longue haleine... se sont avérés incapables d’assurer une pro- Et tu as bien raison (rires). Les premières motion efficace à ces deux disques. Ils ne idées de base nous sont venues dès la fin des savaient vraiment pas de quelle manière s’oc- sessions d’enregistrement de «Ever», courant cuper du groupe (il fait une moue désabusée). 1993. Une fois qu’on s’est sérieusement mis Je pense que c'est sans doute ce qui vous a conduit à atrboulot dessus, il nous a fallu plus d’un an monter avec GEP, votre propre écurie discogra- pour bâtir la charpente de l’album. Comme on phique... avait composé énormément de matériel et Oui, tout à fait et c’est vraiment le jour et la qu’on comptait développer un projet s'uffisam- nuit par rapport aux années POLYGRAM. On ment solide et étoffé pour élaborer un nou- a non seulement acquis les droits sur l’en- veau spectacle live ëtotal’, on s’est retrouvé à semble de notre back-catalogue mais on a l’arrivée avec un double-album sur les bras. désormais toute latitude pour publier les albums que l’on veut, quand on le souhaite et Lors des écoutes successives du CD, on est rapide- comme on le désire. Bref, le pied (rire s...). E» CONCERT A PI AU P/ULAIS DES CONGRES Ainsi, je ne c o is pas que l'on angulaires e c j! q u o r accorde une très ond;e jn a i'element pncjtograpnique. disque s ijuéVitairg tous ies 6 mois. Tu sais nous sommes extrê­ Ce qui explique sans doide la Disparition mement perfectionnâtes et on de tes illustrations fm ù ta /iter W ü t- pré'ère sort;r un snperbe album que,les le charme de »The Wake- ou de tous .es quatre ans plutôt qu'un ,- est un nouveau le suppose que n u s reservez a vos fans départ pour ie groupe. Nouvelle quelques surprises de ta'tte pour les alchimie musicale, nouveau shovi futurs gigs du CUBTEhRANEA Tojr... et donc nouveau oesigr visuei A Oui, je pense que les gens ne quoi jjga -se retourner « n s cesse seront pas déçus Or va fa>pe une sur son -passe ? £ vouloir trop se pogree de dates en Ho'iande et répéter ’CÇffams groupes e'i en Allemagne courant novembre. outuer-jetr prése"+ et déirl jt^nt On comptait s j s s i passer, chez léûr Tuf jr. Il faut savoi' e^oluer, vous, au Divan o - '.TSnrte-a paris, Boh Dieu Ævec ‘Q, nou^éssayons rhSis pas moyen de trouver un a cnaque fois de nous faer de nou- tour-operator æotivé. Putain, veaJr. challenges et oe redéfinir qu’est-ce qu'ils *ont:- ,ts dorment notre 'dentité musicale On a (Riresii S Bon, p'us sereusement. besoin de ces def:s pour progres­ on repassera à coup sûr -par ta, ser et continuer a aller de I avant. France en avr'l prochain avec, or I espère, la collaboration de De nombreuses jeunes fonnations pro­ ROCKSTYLE En ce qu concerne gressives revendique^ aujourd'hui rhe- i£ i concert^ « S liB T E R R A N E K a ntage c/m En es-tu fie r7 été pShsë des-^ départ comme Malheureusement je connais une entité a la 'ois musica'e e* asse? mal tous ces groupes car je 0 P E N Y Q U R E Y E S ■ visue'le. Alors ou:, on vous réserve n écouté pràtiaypiaem pas de na» des shows ci enfer, aver des light- progressif Ceci étant, bier sür que > NOUVEL ALBUM STUDIO effects des diapos, des projec­ je s^is heureux oe nous voir cités tions de fi'ms et tout un tas en re'erençç par ces musiciens d'autres choses. Llalbum sera On ie sera't a motns non 1 interprété dans sor Intégra'ité et sa continuité conceptuelles et les Peter, quels sort les principaux projets lumieres s'étendront s la ïîri du- studio d'iO pour le: rpois è venir ? YLS IS dernier morceau, comme elles Et oien, on vs tou1. dcfoorTpublier MH ANDERSQN / STEVE WT.YL sete.gnert au chema lorsqu'un au début de ..laorias. prochaine un BILLY SHERWCCG / CHRIS SQUIRE film vient de '■'achever. l e "ptos CD dïnêOitcrcoHpiiant du très gros gig boüKfc p o d r’ ^ristant a jra aaeiii j'TS'jene' O r y inclura peut- UATi WMTTE lieu ie 2 4 janvier proctiatf.iu.Sne- être un ou deux *itres de THE pherds Bush Empire de Londres êT ' LEN S qui a été la genits*j-û i&.— nous sommes oeja tous ‘ous d'im­ Quant au véntabie a bum studio, patience et d excitation à ce*te' est pianifiè-ijaur 1S39 eLyyî'Q.-ies perspective... bribes ont d'ores e* oeia ére com­ posées En,,r ce qi> nous tient le Plîerr: «t ^opamnce de plus a coeur en ce moment est la t aspect mue' fôm-ia-cwtmuite et ia scenç'raott'est sur les planches cohérence conctp'jelles de «CUBf€f*- public, que «SÜB- RANEA-. Peut-on considérer le superbe TEiîRANtAL ïb prendre toute sa booklet du CD corm e fane des pieres dimension. Sony Music edel DISTRIBUTION iXMwivi,, MlKM i i * . n u

Par Thierry Busson et Yves Balandret V Photos : A. Le Cloarec

Ils sont « Trais », ils viennent de sortir leur troisième album, il fallait donc les rencontrer afin qu'ils puissent clamer haut et fort leurs revendications en termes de musique bretonne. Riches d’une expérience en Slovaquie où ils ont enregistré leur dernier effort, Red Cardell est rentré au pays plein d’images dans la tête et plein d’histoires à nous conter. Messieurs, c’est à vous !

Pouvez-vous nous faire un petit historique de ce qu'est Red Cardell aujourd’hui ? ïann : Nous en sommes à notre troisième album. La formation du groupe remonte a juin 92, avec Jean- Pierre à la guitare et chant, Jean-Michel à l'accor­ déon et moi-même à la batterie, et nous avions un bassiste à l'epoque. Avec cette formation, nous avons enregistré un aibum intitulé «Rouge» en 93, puis on est parti sur la route pour faire tourner le set. Le second album «Douleur» est sorti en mai 96 et le troisième qui se nomme, logiquement, -Trois» vient de sortir. Ceia fait donc cinq ans ue carrière et trois albums. On a e^ectué environ 700 concerts depuis que le groupe existe...

Vous tous connaissiez tous avant que le groupe ne se forme ? Jean-Pierre : Jean M ichel et moi jouions uejà ensemble dans un autre groupe avant Red Carde!1, nous avons ensuite fait la connaissance de Yar:n par l'intermédiaire du manager du grcùpe. Nous avons ensuite cherche un Dassiste mais nous n'avons pas trouvé l'équilibre que nous souhaitions. Nous nous sommes séparés de :

Jean-Michel, travaille avec un accordéon « Midi», lui permet­ tant de piloter des sons de claviers. A-t-il toujours travaillé de cette manière, ou est-ce le départ du bassiste qui vous a conduit à cette démarche7 Jean-Pierre: Non, j’ai toujours vu Jean-Michel travailler dt cette fag c Vi/ec cette technologie, notre but n’est pas de remplacer la basse, c'est de trouver une for­ mule. ou la basse est rr.^ette où tu la suggères plus ql.6 tu ne la joues. Ce que l’on essaie de faire, c’est utiliser des sons qui possèdent des basses fréquences sans pour autant jouer des lignes de basse.

S Rc:kstyle f>° 23 C’est d ’ailleurs cette approche que l'on retrouve dans la par rapport à un temps plus court que dans un rapport avec le public que la veille ûu l'on avait gestion du son de la grosse caisse ? concert norrral. joué 2 h 3 0 . Exactement, on cherche à élargir le pied pour retrouver ces fréquences, tout comme à la guitare C'est vrai que les sensations sont fabuleuses surtout Justement, parlons un peu de cette attirance qu'a le en utilisant beaucoup d'« open-tuning ». Il nous envers le public qui semble beaucoup plus proche... groupe envers l'Europe. Vous chantez en anglais et arrive de tra\ ailler avec des sons ae basse mais En olus à Besançon, c'est facile, on a tellement français, vous avez enregistré votre album en Slovaquie... ces thèmes sont joues par des notes de claviers et joué ici, que le public nous connaît bien et vient Tu sais en étant Breton, il vaut mieux être ouvert non pas par une basse échantillonnée. Voilà un nous voir e r sachant ce qu'il va trouver. C ’est sur l’Europe, car quand tu fais de la musique peu ce qu’est le groupe aujourd'hui, et pour important pour nous car le public est le principal traditionnelle, pour sortir de ses traditions, de ses devenir ce que nous sommes aujourd'hui, il nous acteur d’un concert. racines, le meilleur moyen est de se tourner vers rnn s'est construit dans l'extérieur. C'est pour cela que l’on a beaucoup a fallu beaucoup jouer. Car plus tu joues plus tu te p our le public *ue I on . « ^ ^ n<>||S rends compte ou tu dois progresser. Et ça pour joué en France par exemple, et notre musique les petits ^ » faut Que l'on nous, c’est vraiment primoraïai et on tient à nous permet d'être invités sur des festivals dans avivent d » - t‘* °U* ro n a toujours l'Europe entière, et ça, ça nous branche a fond, on continuer dans ce sens là. continue i auum et cm * adore voyager. Le fait de parler anglais est très utile lustement. pour parler de la scène, vous arrive-t-il de fa n. car lorsque tu vas en Belgique par exemple et qu’il tester des morceau» avant de les poser sur album ? te faut communiquer avec des techniciens ou un Bien sûr, cela nous est arrivé pour le deuxieme public, tu as, grâce à la langue, un rapport tout a La musique de Red Cardell correspond plus a une fait sympa. On veut garder ces deux langues dans et même pour celui qui vient de sortir. Tu vois, ambiance de club qu'a un festival... nos textes, rnéme si le dernier album est plus nous sommes en ce moment en tournée et c'est Ouais..., mais on arrive a contredire ça français dans les textes, on continuera à chanter bien pour nous de pouvoir tester des morceaux maintenant, les paramétrés sont complètement en anglais. lorsque le matériel reste trois jours en place dans différents. Pour nous qui avons énormément joué un caf'conc. Mais, la plupart du temps, ce ne dans les bars et les clubs, on joue de plus en plus sont pas vraiment les morceaux qui posent sur des grosse scènes, depuis un an maintenant, problème mais plutôt une gestion de son set et on commence a maîtriser la technique qui nous pour eviter qu'il y ait des moments ou l'attention est proposée, ça ne se fait pas comme ça du jour retombe. Une bonne chanson peut être mal au lendemain. Il faut savoir s’entourer de placée dans le concert, et elle ne provoquera pas techniciens qui connaissent bien leur métier, c’est l'effet désiré. Souvent, un morceau est mal joue très long a démarrer, c'était tout nouveau pour parce qu'il est mal place on est donc en train de nous. En plus, on se retrouve de plus en plus sur travailler le set dans sa longueur de manière a ne des grosses scènes comme l'été dernier. Ça s’est pas faire retomber l’ensemble. Il nous arrive de très bien passé. Je crois que l'on a retrouvé sur les plus en plus souvent de jouer dans des lieux où grosses scenes, cette énergie que l'on a dans les il y a deux groupes, nous n’avons droit qu'à clubs. Même si ça reste un exercice difficile. environ 1 heure et demie et l'important est donc Par exemple, juste après l'enregistrement de pour nous d'utiliser ce laps de temps et de faire l’album, on est parti jouer en Finlande où l’on monter légèrement la pression et de finir fort. jouait dans deu» endroits différents dans un club Lors des festivals où l'on nous ne laisse que 40 de 400 places le mercredi et sur le festival le |eudi. minutes, il faut rentrer très fort très rapidement Il faut bien avouer que le concert que l’on a donné avec des morceaux très énergiques où il faut dans le club, c était une ambiance plutôt aller a , l'essentiel En plus, le public a la décontractée, on a fait un concert géant dans le potaitortrté de voir beaucoup de groupes, il faut pub. C'est vrai que l'on était un peu frustré par 40 donc donner une autre Image de notre musique minutes passées trop vite, ce n'était plus le même aussi une histoire de coût car nous, on pouvait jouer les uns à coté des nous produisons en autres, comme en répétition. On avait intégralité tous nos albums énormément de place pour jouer c'était et nous avons donc choisi vraiment très agréable. En plus, le de partir là-bas car pour le technicien sur place ne parlait pas un même coût, nous anglais très académique, et c’était souvent n'aurions pas eu autant très difficile de le comprendre, surtout dans de temps dans un studio une relation de travail. Par exemple, il était en France. Mais je crois difficile de lui demander de « rembobiner à qu'à la base, c’est 3'40 ", ça prenait 5 voire même 10 minutes surtout une volonté de parce que ni lui ni nous n'étions capables de changer qui nous attire plutôt qu'autre dire les mots que l'autre comprendrait. Ce chose. On était bien à Bratislava, on a qui fait que par moment, c'était le flou, travaillé dans une immense structure où on surtout à la fin des journées, avec la fatigue, a vraiment pu jouer live. c'était dur. Et heureusement que l'on avait Jean-Pierre : On a doublé quelques guitares, bien travaillé les morceaux ce qui fait que mais juste quelques bricoles... l'on a pu éviter toute tension. Mais à coté de ça, on ressentait une certaine chaleur avec Pour le public que l'on s'est construit dans .. j . ces gens, une sensation de chaud et froid, les petits endroits et pour ceux qui nous 'ta it naifO ÏS diftiC lte ** comme le pays d'ailleurs. Là-bas, on était suivent depuis toujours, il faut garder cette *• “ tttchniC Îen complètement dépaysés. Chaque chose est forme d’équilibre et de sincérité, il faut que gfgm ailtder SM à sa place et c'est dû au fait qu’ils ont encore l'on continue à assumer ce que l'on a H/ibïflOr À 3 r40 u t cette notion laissée par les générations toujours fait. Pour revenir à ta question, il est de « r e t n o o u - précédentes qui est de donner du travail à clair que c'est très important d'être ouvert nrenait S voire m e ™ » ® tout le monde. En arrivant au studio, on a vers l'Europe. ça pre»— - nf été pris en charge par cinq ou six types qui 10 minutes p » nous ont fait remplir des formulaires Parlons un peu de ce nouvel album, « Trois » . nous n'étions administratifs qui, à nos yeux, ne servent à enregistré en Slovaquie ; pourquoi ce choix ? lui ni nou* . n O t S r'en’ ma's ^u'' Pour eux' semblaient Jean-Michel (qui vient d’arriver) : A chaque fois nahleS de dire IB S •** indispensables. L'aspect froid réside surtout que l'on a fait un album, nous ne sommes CBpBO mnrondrait. dans le fait qu’ils ne parlent pas beaucoup, pas restés en Bretagne, de manière à ne pas a ue l’autre c o m p i » qu'ils sont très timides, peu à parler anglais, connaître les problèmes du quotidien. On n'a ^ la plupart parlent allemand. Ils restent très pas envie de gérer la facture EDF, l’huissier... Qu'est-ce qu'il vous a apporté chaleureux dans leur travail, leur Alors que là, tu pars quinze jours, t’as la de plus ce studio ? organisation et aussi le recul qu'ils ont sur le paix, tu ne penses qu'à ton album et rien On jouait comme sur scène. Les amplis travail des autres. C’était une très bonne d'autre. C'est un premier point, partir. C'est étaient tous isolés les uns des autres mais expérience. Est-ce que cette expérience va laisser des traces groupe de scène, il faut le dire. Les choses les harmonies pour arriver sur quelque chose dans la musique de Red Cardell ? sont toujours bien définies mais on laisse la de très organisé, beaucoup plus que la Dans les textes surtout. Le genre place à des impros éventuelles à tout mélodie bretonne de départ, mais c'est d’expérience qu’involontairement tu moment, c’est normal, c'est ça qui fait vivre toujours la même base. Je crois que l'on fait retranscriras dans un morceau car cette la musique. Il y a un peu de notre culture cela de mieux en mieux, c’est normal, et je expérience ne nous a pas laissé indifférents, individuelle dans tout ce que l'on fait. crois que la progression, elle est là. C’est loin de là. aussi la raison pour laquelle on joue toujours des morceaux du premier album que l'on a Du fait que Red Cardell corresponde à un groupe retravaillé avec nos idées d’aujourd’hui. On qui représente la fête, ne penses-tu pas que le n'a pas l’impression de rejouer les mêmes public puisse prêter plus attention à la morceaux alors qu’on les a faits au moins musique qu'aux textes ? j û t 6 0 0 fois ! Je crois que le texte est le reflet de l'énergie que tu envoies à travers En dehors de vos racines bretonnes, quelles sont la m usique. M aintenant, si le les autres influences que vous ressentez ? public est plus intéressé par le ÆÊ | On est complètement différents mais texte ou la musique, c'est bien, L complémentaires. On apprécie tous ce que peuvent écouter les autres. Pour ma On remarque une sorte de L part, je suis très influencé par le blues, paradoxe entre le coté joyeux de la I W W j'ai apDris à jouer de la guitare en musique et la noirceur des textes, L écoutant des disques de blues, dans le on est quand même loin de Soldat F rock, c’est surtout les Talking Heads. On | I ' aime aussi les nouveaux sons de la techno, Jean-Michel : Ca se veut loin de ’ et c’est vrai que ca nous ouvre énormément Soldat Louis !!! (Rires)...... Non, de portes pour faire évoluer notre musique, on n'a rien contre eux. Et c'est bien même si on ne sait pas trop ce que sera Red « Du rhum, des femmes et de la Cardell demain. bière...». Yann : Là, t'écoutes plus la musique que Tout à l ’heure, tu as dis .- « Nous n’avons pas les paroles ÜMJ (Rires). beaucoup joué en Bretagne, on a plus joué en Jean-Pierre : France ». Donc la question que Ton vous pose .- Pensez-vous que votre musique, après toutes ces Notre musique est >• Qu'est-ce que ça fait de jouer à l'étranger ? » expériences, a évolué ? toujours la même à la base. On part d’une (Rires Interminables) Jean-Michel : La musique est toujours en mélodie bretonne, que l’on transforme avec Red Cardell : La réponse est dans la constante évolution. D'ailleurs depuis que un groove, par une rythmique à la batterie question !!!! (Encore des rires). l'on arrivé est à Besançon™.ça a évolué !! pour ensuite aboutir à un travail de (Rires) Non, c'est vrai, Red Cardell est un recherche mélodique. Ensuite, on travaille

Hiver 97 Les choses se passent plutôt bien pour maintenant on tourne en tête vous en ce moment ? d’affiche dans des salles plus Oui, en effet, on vient juste de grandes qu'à cette époque pour des commencer ia tournée, nous concerts sold-out, c’est vraiment n’avons fait que 3 dates pour bizarre, bon, on ne s'en plaint pas, l’instant, mais devant plus de mais c’est, comment dire... 20.000 personnes, ce qui fait confortable. Il faut juste qu'à quand même beaucoup ! On n'a pas chaque fois on ajuste nos mentalité l'habitude ! Mais on s’y fait très vite, à chaque endroit, mais il y a des et je crois qu’on ne se défend pas si choses qu’on ne veut pas faire. On mal que ça, ce sont vraiment de ne veut pas être dans la tête des grands moments. En plus c’est une gens, on ne se réclame pas être le tournée européenne, et ça nous fait meilleur groupe de rock au monde. • vraiment plaisir, parce que cela Nous pensons être un bon groupe, faisait longtemps que l’on n’avait mais nous ne voulons pas faire des ! pas joué en Europe, et aussi parce tas et des tas d'interviews. Le que c’est notre terrain préféré. problème, c’est une utilisation forcenée des médias. Il faut que Vous avez fait aussi de gros festivals cet l’on fasse des télés, des radios, des été, vous vous sentez à l ’aise sur ce articles dans la presse, mais il faut genre de scènes ? faire attention à ne pas en faire Pour faire une analogie, c'est un trop. Nous avons des vies privées, peu comme si Manchester United et nous voulons continuer à être allait jouer contre le G alatasaraï, ou des êtres humains normaux. Des comme si une équipe anglaise êtres humains normaux qui font ce allait jouer en Turquie, ou en Inde, métier-là. Notre ambition tient plus les préparations ne sont pas très dans la musique que nous faisons, bonnes. Un festival comme les que dans les ventes que nous Eurockéennes est très intéressant, pouvons faire. Nous avons toujours parce que tu n’as pas de privilégié notre musique, mais dans soundcheck, donc tu n'as pas ce les six derniers mois toutes ces sentiment de contrôle. J’ai choses à propos de notre carrière * vraiment aimé ce concert, mais ont largement dépassé la musique. dans ce genre d'endroit, ça peut Alors nous essayons de mettre un être ou très bon, ou très mauvais. frein à tout ça. Pour nous, les Et heureusement celui-ci s’est très choses les plus importantes sont bien passé pour nous. Le gros premièrement l’album, et ensuite risque reste toujours le son, et si le faire des concerts devant les fans son est bon, alors tout ce qui te de Radiohead. reste à faire, c’est te concentrer sur le public. Ce festival en particulier Est-ce que ces ventes énormes sont une est vraiment très bien, j'ai juste été surprise pour le groupe ? déçu par la prestation des Oh, complètement, et surtout avec Smashing Pumpkins, j’ai pas la sensation de ne pas avoir fait de trouvé qu'ils avaient un bon rapport pacte pour arriver à ce résultat, de avec le public. En règle générale ne pas avoir vendu son âme au nous aimons la communication Diable ! Pour nous la musique est avec le public. la chose la plus importante, ok, je ne dis pas que ce que nous faisons Pour cette tournée, quelques dates ont est pur, ou le plus intègre, mais si dues être déplacées vers des salles plus la publicité se servait de notre grandes, comment ce succès musique à des fins commerciales, grandissant vous fait réagir 1 pour qu’on se mette un maximum C’est bizarre, il y a 4 ans on faisait de fric dans les poches, alors on la première partie de James, et arrêterait immédiatement. m Rochstyle n° 23 Mais cet aspect commercial de votre musique, ce assez dur comme ça, mais c’est possible d'y que ce soit ton travail, tes amis ou tes n 'est pas aussi une partie du pacte que vous avez tait arriver. enfants. Dans notre vie en ce moment il exis­ avec votre public ? te un autre élément, et c'est le succès que Oui, c'est exact aussi, mais les fans de Radio- Avec un tel succès, c'est le regard des autres qui nous devons gérer en plus. L’important est head savent que nous ne sommes que cinq change, et qui peut te faire changer, non ? d'essayer de prendre assez de recul, et de ne mecs, cinq amis qui se connaissent depuis Oui, évidemment, il y a aussi beaucoup de pas trop se faire prendre au jeu. Enfin ce n’est l’école, et il se trouve que ces amis-là font de groupes qui refusent telles ou telles choses à pas un jeu, et c’est tout à fait normal d’être à la musique, et quand ils se réunissent sur leurs fans, et moi je crois qu’il faut respecter fond dans quelque chose qui te passionne. scène ou sur disque en tant que Radiohead là ses fans, parce qu’on leur doit beaucoup. Je Seulement il y a un moment ou tu dois dire il se passe quelque chose de spécial, mais crois aussi que nous avons de la chance de “Stop !”, et envisager les choses d'un point de que ces cinq mecs-là n’ont rien de particulier, faire ce style de musique qui émeut, qui vue extérieur. Dans notre cas, si, à un certain nous ne sommes pas des rock stars. Surtout donne de l'émotion aux gens. Mais le risque moment, nous nous rendons compte que pas ! Je crois qu'à ce jour il y a eu assez de est que puisqu’ils aiment ta musique, tu leur nous perdons de notre 'normalité, alors c'est tragédies au nom de cette attitude rock-star. appartiens forcément. Tu ne peux pas les le moment de prendre ce recul nécessaire, et Kurt Cobain ; Richie, des Manie Street Prea- empêcher de penser ça, et pourtant c'est la nous resterons calmes pendant une année. chers... C’est comme si c’était une double vie, ligne que tu aimerais bien que personne ne Mais si nous pouvons nous permettre de ne Dr Jekill & Mr Hyde, et que je ne sois pas la franchisse. Et à chaque instant il faut faire rien faire pendant toute une année, histoire même personne qui te parle en ce moment attention à ce que cet équilibre soit respecté. de mener une vie tranquille, c’est aussi parce que celle qui joue sur scène, ça ne m'intéres­ La vie n’est faite que de ça, que d'équilibre que nous vendons des disques ! Pour l’instant se pas. Je veux, et nous voulons tous avoir des priorités, c’est un équilibre instable, et il nous avons la chance de ne pas être obligés une vie relativement normale, car c’est déjà y a des choses qui doivent passer en premier, de sortir un disque pendant un an... * S i kftl ¥} fis

* 5 g j W*' ar

Peut-être que nous devrions faire comme REM, sortir un album, attendre qu’il soit au top, et puis ne pas faire de tournée, c’est assez dommage, mais des fois il faut casser par là. Sortir un album tous les 2 ou 3 ans, c'est un bon connaître des nauts parce que je sais trop que moyen d'échapper a toutes cette pression, pour se cela veut aire passer par des bas ressourcer ? Non, ce n'est pas un bon moven, mais nous en Est-ce que le groupe a atteint le point qu'il avait tou sommes pour le moment a sortir un album jours voulu atteindre, ou vous vous fixez à chaque fois tous les deux ans, et ça suffit, c'est un bon de nouveaux buts ? rythme. Peut-être que nous devrions laire Ah oui, notre ambition est qu a chaque fois on comme REM, sortir un album, attendre qu’il continue de produire d’aussi bons disques, et soit au top, et puis ne pas faire de tournée, que les concerts soient à chaque fois c'est assez dommage, mais des fois il faut meilleurs. Mes groupes préférés, les Smiths passer par là. Nous adorons partir en tournée, par exemple, ont toujours sorti jusqu’à leur mais c’est souvent une relation partagée entre séparation des disques toujours meilleurs, l'amour et la haine. Et tu sais j'aurai trente ans Pulp aussi, et pour Radiohead j'esoère que l'année prochaine, et peut-être que dans 5 ou nous continuerons à faire des albums qui son 6 ans je ne chercherai plus autant à vouloir neront toujours aussi bien dans quinze ans

Hiver 97 ^ u u i, m ais ii y a un d textes que tout le mi a: D'ailleurs c'est queli :rsnce G i toujours étonné et in es ce Pi souvent joué dans ait pu c1 phones, et les gens i naient le sens et paroles. En plus on prétations différentes soit un homme ou u sensibilités complète hommes voient dans re très sombre qui a lement libérateur, a trouvent l’album très c’est ce que nous en Pas uniquem ent ron m élo du term e, noi romantisme de l'âme lyrique. En Angletern parler de ce genre de passes tout de suite i qu'il y a de bien avei là, tu peux te péri choses, tu as la pos tu n’es pas seul à s ceci n’est pas dire dans notre musique, trait spécifique à Rac

Etes-vous fondamentalt oui, faut-il être pessimis aussi émouvant ? Je ne sais pas si il fa ce que je sais, c’est c un album, nous trave émotionnel. Nous pr« sible, parce que le connaissons depuis nous ayons du succèi M ais nous nous me pression incroyable p sans cesse à nous de faisons vaut la peint moments intenses, r sons constamment.

etres humains, parce qu savons que ce que nous nouon'avons pas une con nous. Je crois que notre une très bonne image de nous sommes. Et j’espère continuer à ressentir ce dt doute de soi-même est c très im portant, il permet i poser des questions, et il t former en maniaque egot des gens qui disent sans i part quand il s'agit d'Erii qu’il est vraim ent différen Désolé !... M ais c ’est vrai m ec, il a l’arrogance, il a rendre son personnage pai former son rôle en vraie jamais on pourrait être c qu'il nous manque cette cr lui, ou cette capacité à ... plement pas génial commi rock-star, et pas seulemen foot, mais dans tout ce c peu un philosophe des ter c’est con ou risqué ce que il est un peu com m e Vol rire, c’est un sénie. ce me w z j s n s n s M

On ne présente plus Genesis, En }o années de carrière, ce prestigieux groupe anglais a ivndu pas moins de 90 millions d ’albums, squattant

les charts du monde entier grâce à une vingtai­ ne d'opus dont certains figurent au Panthéon

de h musique rock.

M ec ce Ihre exceptionnel àrit par un des

grands spécialistes français de Genesis, wus vcyagrez à travers l'histoire du groupe, des débuts arec Peter Gabriel jusqua l’arrivée ràente de Roy Wüson en passant parla pério­ de où Phû Colltns a emmené Genesis vers les

sommas. Un ouvrage de référence\ bourréd in­ form ations e t d ’anecdotes rares., et agrém enté de

photos inédites.

119 France Formai 16x24 cm - 192 pages

t o i c o n u i e i n tm tr i : la BrScn Ci t e * C t a * b Mé ta l§uta, 2SZ2V CUIOEHf Je désre retevm etrmptme(s) de ‘GFttSIS, la hoftt à wmàq*“, ai prix 6e 119 F ïm ii tô t:______+ hàa ie port et &rti*ëngf :30 F (60 F potr l'étrtager),stH: ______TOTAl M tU COUUUHM: \ \ G-jemt met r è j o f t p a Aésfte i l'trée ie ‘les Bdtiets i» fteamâ" le livre ! nOU:______Prénom: ______Adresse: ______

CodePostd: ______V ïe : ______P o p : ______M i l * I — INTERVIEW

Le P*ie*t tft de fetouf, ça tout te Monde te SAit, Vous venez de sortir un nouvel album, quelles sont impressions à chaud ? KK Downing: Nous sommes très contents boité pA* t *i»«vce d'un petit nouveau, qui a su de cei album. Les premières reactions ont été formidables. Lp Japo" a vu l'album sor­ ïetnftAtey te vieuK ŒoC À ta ptAce de (y ont* ah, tir avant tout le monde, et eux aussi sem­ blent contents. L'album est entré directe­ ment à la neuvième place, pour l'instant tout maU Auni dAHf te toeur de* (ah*. Gtenh Tipton et va bien. Fn plus, je crois que c'est la pre­ mière fois que nous sommes si bien placés avec un album; je crois que la meilleure ^ l>OVhih$, (oht AlifOUfA'M, et ptu* <{ue fAfirAif place que l'on ait décrochée devait être n°10, rien dp mieux, il me semble, au (i$u>e dètendAid 4ah§ t* pAhde {mitte du Japon, bien sûr.

Poui ma part, je lui donné la note maximale de metat. Gt tneme i* te minot n'ett pAt encon au 5/5..... Ripper Owens: Ah bon, génial... KK Downing: C’est bien que tu l'aies déjà tofnmet de *oh A>t, te P rieft a de Uauk fouit reçu depuis un m uis, commp ça tu as pu te faire une idee, écouter l'album plusieurs fois deVAht lui. fhtyetieh fu> te tfo t de* %enéiAtionf pour vraiment le connaître. C’est super... Pour nous, tu vois, c'est encore trop tôt pour se prononcer. Les premières réactions vien­ Avec K k bwhiHt, et Œippe* On/em. Attention, te nent de la part de gens comme toi qui ont eu le temps d'écouter l'album. Et pour nous, c'est très 'mportant d'avoir ce premier feed­ P>ie*t ett de >etout ! back de la part de professionnels. La seule pa r Wes Balandret chose dont nous soyons sûrs, c'est ce que

Rockstyle n° 23 INTERVIEW

en parfaite santé et que nous serions bien­ tôt de retour et qu'il ne manquerait rien a raventure aue nous avons vécus tous ensembles, le public et le groupe. Avec l’ar­ rivée de Ripper, il était important que les fans comprennent que le groupe se devait nécessairement d’avancer, je crois qu’ils ne seront pas déçus. Nous avons toujours sur nos épaules cette lourde tâche qui consiste à représenter le métal et de le taire avancer jusqu’à la fin de ce millénaire Je crois que nous n'avons jamais été plus motivés qu’aujourd'hui et je pense que tout cela est dû au fait que n’avons précipité les choses et que tout c’est fait dans la contiance et la sérénité.

le suis persuadé que la musique du Priest a évo­ lué.’ Tu vois, le suis très content d'entendre ça. Lorsque notre chanteur précédent a quitté le groupe, il a ciamé sur tous les toits que le nous avons fait, c'est l'album que l’on a créé. groupe lui appartenait et que rien ne serait métal ne passera jamais sur MTV, c'est tout. Ce que l'on ne sait jamais d’avance, c'est la fait sans lui. Il pensait aue l'on allait se sépa­ Les gens ont toujours essaye de repousser réaction du public, c’pst impossible de savoir rer tout simplement. Il nous a fallu nous cette musique afin qu'elle ne devienne plus à l’avance. On croise ies doigts. On attend séparer de lui physiquement m ais aussi de qu’un style underground. C'est sans compter avec impatience de tourner tout au long de gommer l’image qu'il donnait au groupe, ce sur la foi des fans, ils ne se laisseront pas l'année prochaine, pour voir sur le terrain ce fut le plus difficile. Ce fut un peu comme une faire. Ils peuvent être tiers. Nous savons que le nouvel album a généré comme course poursuite, il a tout de suite reforme au'ils sont la, nous comptons sur eux. Qu'ils accueil.. Mais il y aussi bien longtemps que un groupe de métal classique de notre coté, viennent nous voir sur scène, ça sera gran­ nous n’avons oas joués les grands classiques diose, je pense. Nous sommes en train de du Priest, et ça nous tarde tous de remonter préparer cette tournée... Quand je pense que sur scene pour balancer les titres qui ont fait si cette chance de redevenir les ambassa­ l'histoire du groupe. Ca fait déjà 7 ans que deurs du métal, nous ne la manqueront pas. l'on n’est pas remonté sur scè n e .... J W f a * tsul9f4ts iuy h9t Mais vous aviez besoin de temps pour ne pas man­ quer ce retour... Ripper: Oui, c'est vrai, mais nous n’avons ipA ulu eefit ioutAt tÂefa qui rien précipité Le groupe n'a pas joue depuis 7 ans alors que d'autres groupes on sorti deux albums dans ce laps de temps. C’est À yifffiuHtey (e Met*( énorme. Je crois que rien n’a été perdu pen dant ces longues années. Pour ma part, j’ai rencontré des gens que i’admirais et qui sont et a U At/Ahte? f k i 'à fa devenus mes amis en un clin d'oeil. Mais je peux te dire une chose, c'est que le Priest n’a («h Àt tt mitUhAnz. rien perdu de sa superbe. Et aujourd'hui, plus que jamais, le Priest sort un album et personne ne sait ce que ça va être. Person Et pour toi K.K. en tant que musicien, qu’est-ce qui ne ne peut dire à quoi va ressembler le pro­ 3 changé dans le Priest depuis Piinkiller ? chain album, pas même nous. Tu vois, je Je crois que beaucoup de choses ont chan­ suis arrive dans le groupe alors que les mor­ nous voulions avancer, sans trop se presser, ge. Nous avons une nouvelle maison de ceaux étaient déjà écrits.... il ne fallait surtout pas entrer dans son jeu. disques, cela nous permet de rencontrer il faut dire que nous avons ete très déçus par d'autres personnes. (Rires) En fait, ça n était Il faut dire que le monde du métal attendait l'album son attitude, mais bon ,.n nous tallait recon­ plus possible de ne rien faire avec Columbia, mais aussi et surtout la nouvelle voix, avec impa­ quérir et montrer que la legende continue. Tu us nous ont exploite jusau a des compila­ tience.... ne peux pas t imaginer le nombre de pro tions sans notre autorisation, et nous ne vou KK Downing: Il nous a fallu beaucoup tra­ blêmes qu'il a pu nous causer. Enfin...Je lions plus que les fans soient cris en otage, vailler pour trouver «la parle rare» qui ferait crois que beaucoup dp gens méritaient ce comme ils l'ont si souvent été. Combien de que le Priest pourrait continuel à existé! coup de pied au cul !!! fois ont-ils reproposé des al,bums déjà exis­ nous étions impatients qu’il tasse part de ses tants avec une nouvelle couverture ou des capacités vocales, pour en quelque sorte Pensez-vous que vous êtes toujours les leaders du photos inedites. Ca suffit, ça en devenait rassure1- tout notre public que le Priest était heavy-metal ? ridicule et le pire dans ce genre de situation, Il nous faudra du temps pour regagner la confiance des fans, mais cela ne se fait pas en 6 mois. Tout le staff autour de nous est prêt a tout mettre en oeuvre pour redevenir le grand Priest. Pour nous, c'est l’un de nos plus grands souhaits, tu sais, le neavy-metal coule dans mes veines depuis de nombreuses années et je ciois qu'il est trop tard pour l’en empêcher. (Rires' Nous n'avons jamais bais­ ser notre bannière, nous n'avons jamais eu honte de la porter . Et ça sera toujours comme ça pour nous, nous la porteront enco­ re sur toute la tournée dans le monde entier. Nous retourneront en studio encore plus motivés que pour «Jugulator» et son succes­ seur sera encore meilleur. C'est vrai que le visage du métal a quelque peu évolué, mais le suis intimement persuadé qu'il reste tou­ jours dans ce public des gens qui attendent de revoir Priest sur scène et nous ne les déce­ vront pas Je crois que le métal est confronté aux mêmes problèmes qu'il y a dix ans. Le TER VI

c'est toujours le groupe qui est perdant car le fan s'adresse de toute façon au groupe et nun pas a la maison de disques. Aujour­ d'hui, nous avons protège tous nos mor­ ceaux et avons droit de regard sur l'exploita­ tion qui peut en être faite. Au m ens, aujour­ d'hui, nos noms sont écrits sans fautes d’or­ thographe sur le disque. (Rires) Sinon, pour ce qui est de mon point de vue personnel, je peux juste dire que je suis pleinement confiant quant â l'avenir. Je crois que l'on a trouvé avec Ripper un chanteur qui n'a pas encore fait le tour de sa voix, il est très jeune, il a juste 29 ans. C'est très motivant pour nous qui sommes dans ce groupe depuis 74 ! (Rires) Je crois que si les choses pour nous devaient enanger pour le mieux, elles ont changé pour le meilleur.

Et pour toi Ripper, quelle lut ta réaction quand K.K et Glenn t ’ont confié cette lourde tâche ? Ripper: Ma vie a complètement changée. Tu sais, je crois que n'importe quel chanteur de métal rêve de chanter dans Judas Priest. Et j'ai vraiment découvert ce qu’est l'amitié. Mais je crois que tout est question de but à atteindre. Comme tous les mecs qui chan­ tent, j ai rêver dans un groupe comme celui- ci, d’être le meilleur chanteur de métal, c’est normal, on est tous comme ça. J'ai eu 7 ans pour m'y préparé...(Rires). Mais ce qui a le plus changé pour moi, c'est le fait de me déplacer, un matin, je me réveille en Alle­ magne et le soir, je rentre chez moi, c'est fabuleux.

Et en tant que frontman, quelles sont tes attentes de ce nouvel album et de la tournee qui va suivre ? Je suis vraiment très content des morceaux, je crois que je pourrai faire mieux la pro­ chaine fois . J ’attends avec im patience la tournee pour monter sur scène avec les potes et faire voir au public de quoi je suis capable. Tu sais, aujourd'hui les fans sont en général contents du nouveau chanteur...(Rires),mais il est sûr que certain vont venir voir le Priest pour me voir me planter. C'est le jeu

Lorsque j'ai reçu le premier single «Bullf.t train», la seule chose que j ’attendais, c ’était la voix.... Et c'est bien que Glenn et K.K aient décidé de lancer ce titre la car sur l'intro, la voix part de très bas pour terminer très haut. Dans cette ntro, il y a tout ce que je sais faire...(R ires) Apres six ans d’absence, le Eapg culte de la scène A l'écoute de l ’album, il est clair que le Priest a évo­ luer dans sa musique et on lombe sur le dernier indépendante est morceau qui est celui-la typiquement le Priest des 80’s avec «Cathedral spires».... enfin de retnur ! KK: Je crois que c'est la raison pour laquel­ le nous avons placé ce morceau en fin d’al­ bum, car l'idée qui se cache derrière ce mor­ Un nouvel album ceau est de finalement de faire tomber l'au­ [incluant 4 nouveaux titresJ diteur sur «Cathedral spires», et de le faire réagir en lui rappelant que nous sommes enregistré devant Judas Priest. Et que ce dernier morceau est 7000 personnes en délire. peut-être le premier lien avec le prochain album, qui sait ? (Rires) 13 titres destroy, Ripper: Je pense que «Cathedral spires» est l’exemple typique du morceau qui mélangé le nouveau Priest avec l'ancien. Mais c'est moi qui chante. i s p o n i b l B KK: Je crois que ce sera un super morceau à E n jouer sur scène. Ca me tarde de le jouer ! Comme toutes les autres d’ailleurs, les anciens comme les nouveaux morceaux, m ais on jouera les plus anciens avec la même motivation que «Jugulator» ou «Dead meat», il n'y aura aucune différence. Ce sera juste Judas Priest sur scène à donner le meilleur de lui-même avec ce que le groupe En vente chez les meilleurs disquaires considère comme les meilleurs morceaux â ou par correspondance chez : jouer, c'est tout...... J'espère que l'on se verra FEL Productions, SS Bd Arago 75013 Paris sur la tournée II h t tp://www.pra tiq u e. fr/~ sam oro/ Confllct And Drevrif

ITiAGELLAn “TEST 0 F WILLS" SHADOWGALLERY"CARVED in STOnE"

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ET AUSSI : ARTEnSÎOn "inTO THE EYE OF THE STORETl - COLLAGE "mOOnSHiOE" - mAGELLAn "ilTlPEnDinG ASCEnSIOn' ITlAYADOmE "PARAnORITlAL ACTÎViTY - SHADOW GALLERY"SHADOW GALLERY’ ET LES TRIBUTES : "THE m o o n REViSITED" (l’in K FLOYD) - "SUPPER'S READY (GEnESÎS) - "TALES OF YESTERDAY" (YES) "TO CRY YOU A sonG1' (jETHRO TULL) - "WORKiflG mAn" (RUSH) DOADRUNNER RECORDS '■ V\N as esn ù osaostaalé vc un avec travaillé avons nous où sens le dans ? précédent du que celui-ci de plus attendiez vous que semblerait Il et on avait un peu tendance à se reposer sur reposer se les à réalisateur un tendance pour peu un avait que avait on on et alors précédents, artistique, oroduction, albums la réalisation la de de que niveau au plus soit beaucoup pour car sommes nous album, nous cet pour celui-là, passée s'est qui, Qu'est-ce que vous attendez de cet album ? album cet de vous attendez que Qu'est-ce sortir? de vient album nouvel ce que alors êtes-vous d'esprit état quel Dans ahr e yu ! n eve u ct album cet que envie a On ! yeux les cacher se pour part d'une c'est album, un Quand tra­ fais à tu musicale. enfin couleur nouvelle découvrent cette nous vers gens les Que du réaction la concernant inquiétude te puis­ qu'il et satisfac­ de album cet mélange terminé un d'avoir peu tion un ’est c Jano u; or e abm e u u pu différent peu un fut ce‘ album cet Pour lui; ce Que niveaux. les tous à cela, et investis, et or n ede i n fu ps se pas faut ne il égale­ vendre, c'est en mais pour ment artistiquement, réaliser ! fiers assez trois les tous sommes en peti­ une temps même en et jour, le voir se a: e 's ps riet a êe chose même la vraiment pas n'est Ce Fab: Tu les enfin», viens nous découvrent «que gens de dire de et France de Navarre. chaumières les dans rentre ulc cet oml Mi e ri qe nous que crois je Mais normal; c'est public,

or u pu et qi on ue no à union une donne qui celte peu un voire ? mûri plus beaucoup un album sûr,coup à C'est que alors lui, de trop attendait on teur, e album. cet mando­ la de bouzouki, couleur la du l'apport dans quelques avec et conceptuel posé arriver pas album vraiment s'est un voulait à l'on l'on que que questions, vrai C'est les pour pas déjà, lui-même. existent améliorer faire pour qui que choses là des juste n'est Lui veux je ? que ce dire vois tu producteur l'album, le faire peu allait un aui c'était aue travail. pensait du gros On plus le faire de nous on à c'était produc­ présent, du image jusqu'à mauvaise que une fait vrai s'était C'est Jano: sonnaient. nous pour qui grandes choses les dans pouvait, l’on que compte l'enregistre­ commencer de Avant Jean-Cy: Absolument... ? façon de cette detravailler un choix donc C'était choses. certaines sur guider ins pour nte lu, adr des garder album, notre produire lignes, iir rs o a rué e oé oriental coté de ce trouvé l'intermédiaire a par on Gris, violon Didier du et line rendu s'est on plat, à idées nous poser nous pour là plus était qui co-réalisateur ecr ergsrr o mqets pour maquettes, nos enregistrer com­ pouvoir à à pas manière mencer avec de équipé matériel de mal sommes nous nous ment, t commentet . nous racontent oùd’inspiration. Ils en remettre se de difficilesurtout usin I sn als chercher allés sont Il question. votre au vous ficile l ont ils 'sue ls ces 'n album d'un échecs les d'essuyer Aler» n nuel source nouvelle une «Ailleurs» leuràmusique. penser réappris Dif­ sienne, Loin (H.W.O.L. rvr à as d lxse de laxisme du cause à travers e cat e d l ve pari-^ vie la de et charts des rie n lie ae difficile pleine façe, en arrive

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's e Franche-Comté, en ouc'est 1W5) complètement passé pour Page & Plant, et on sent cette forte influence ? influence forte cette sent Pageon &et Plant,pour et li, n e ovi ps e a s'en pas ne pas pouvait ne on clair, ’est C Chacun vous sait que dates quelques ouvert avez pour Peut-être... Jano; ? albums les précédents que sur marquées plus beaucoup des influences Onressent y y nous «Ailleurs». que sur crois arrivés bien Je sommes musique. inté­ les ta forcément dans pas grer vas ne tu que savoir enC: n pi ue grosse peu un c'est une expliquer, à difficile très C'est pris la de as approche tu autre une a , scène, sur façons vois toutes les de tu On a calotte...Quand nous ça que tête. Jean-Cy: la crois révolutionné je que certainement scene de coté fin? la à début du identité une trouve on où album premier le ment es e arvr drgr e rc à d se de difficile, là, très ’est truc c ce là-dessus, diriger à concentrer arriver et sens, imbiber... com- de-là, des lors que de-ci, arrive Il identité. donner lui ne choses qu'une de et musical des projet un d'avoir d'écouter cile vrai­ c'est mais conceptuel, album un pas n'est Ce a: cue ds hss ls prce et apprécier les choses, des Écouter les Fab: tous dans partent morceaux les pos, uiu, 's Ds osbe urmn ! autrement possible Das c'est musique, le depuis pied notre pris tellement a On Fab: diffi­ extrêmement c'était que compte rendu xceet T si, os os sommes nous nous sais, Tu Exactement. a Ye Baa rt t her Busson B Thierry et dret alan B Yves par

V

RENCONTRE

comme Miles Davis, qui arrive a créer une quelque chose de plus noisy, de plus rock, pas trop calculé. La rencontre avec Mou- sorte d’environnement, il remplit un espace on avait un peu envie de remettre les pen­ men, de Djam and Fam, s'est faite au stu­ quand il joue. C'est fort à tous les niveaux, dules à l'heure.... dio, où eux-même avaient enregistré, ce fut si bien que tu ne regardes plus le musicien, Fab: On a aussi eu l’impression d’avoir été une très bonne expérience. Christine Lidon ou le chanteur, il se passe un truc qui flotte mal interprétés, car sur "Héritage", on son­ est une amie de nous tous depuis au moins en l'air, impalpable mais très fort, c'est un nait plus variété que rock, chose que l’on dix ans, la participation de Pascal Mathieu peu dur à expliquer, en tout cas, on s'est avait du mal à accepter à l’époque. qui est aussi un régional de l’étape.... pris une grosse claque. Fab: La couleur dont on parlait tout à l’heu­ Il faut quand même bien dire que vous continuez à re est apportée, il faut le dire, par Didier Toutes proportions gardées, on peut dire que vous surprendre votre public, on ne peut pas dire que vous Gris. Mais on ne s'est jam ais dit qu'il fallait avez fait la même démarché qu'eux en repensant ayez fait deux fois le même album ? absolument que l'on bosse avec telle ou votre musique ? Jano: C'est vrai. C’est un truc auquel je telle personne, les choses se sont faites Jano: Tu sais, je crois que l'on a une certai­ pense souvent et je ne sais pas si c’est une spontanément. ne manière de créer des morceaux qui est la prise de risque ou quoi. On travaille aussi Jean-Cy: Au départ, Didier est venu essayer notre. Ce que l’on a changé, c'est que l’on avec une maison de disques , ça parle de un ou deux titres au bouzouki. Et petit à est en 97 et qu’aujourd'hui nous sommes à marketing, de promotion, de ventes, c ’est petit, on s’est rendu compte que c'était un moment de notre vie où on laisse les très racile de devenir calculateur. génial et il a fait tous les titres. choses un peu moins au hasard. Mais notre musique reste toujours celle des Infidèles. Ca a dû vous agacer d'être étiqueté «variétés» alors Au départ, les morceaux ne devaient donc pas sonner Jean-Cy: De toutes manières, on a beau que dans votre tort intérieur, vous êtes plus pop- comme ils sonnent aujuourd'hui ? essayer de changer sa musique, au bout rock ? Fab: On savait que cela serait bien acous­ d'un certain temps, il y a touiours une Dart Fab: Avant, oui, ça nous agaçait. Mais tu tique.... de ce que tu as fait avant qui revient en toi, sais, en France, si tu passes en radio, tu as Jano: On peut dire qu’à ce moment là, où on c ’est obligé. vite fait d'être étiqueté «variétés». a demandé à Didier de jouer sur tous les morceaux, on s’est effectivement approché J ’ai eu l’impression, en écoutant l'album, que vous Oui, mais ça a dû également vous fermer des portes de la démarche de Page & Plant. êtes plus dans une optique dégroupé qu’auparavant ? alors que certaines auraient dû s ’ouvrir plus facile­ ment notamment la couverture médiatique ? Est-ce que vous allez renouveler l’expérience avec le Jano: C’est certainement dû à la manière de Jano: Je crois que ça peut venir de nos choix successeur de «Ailleurs» ou est-ce qu'une nouvelle travailler que l'on a depuis quelques mois. et donc de nos erreurs. Nous avons été trop fois, vous allez nous surprendre ? Auparavant, c’est vrai que j'apportais une naïfs sur certaines choses et c'était égale­ Justement, on en parlait ce matin. Je ne mélodie, un couplet, un refrain, et en ment très dur de gérer le succès quand il arri­ crois pas que I on va opérer des change­ avant ! Aujourd'hui, ce n'est plus le cas. ve très vite comme ce fut le cas pour nous. ments radicaux, car la base sera toujours la Jean-Cy: Auparavant, nous évoluions dans On arrivait de province, on n'avait pas telle­ même ; la mélodie. Je crois que l’on va pou­ un climat de «calme et de sérénité», où ment de références et personne pour nous voir evoluer à partir de bases solides grâce à nous ne pensions qu’à ressasser les anciens donner des conseils. On n’a pas toujours fait cet album. morceaux sans pour autant ouvrir les les bons choix, en plus en arrivant chez Fab: On va aussi utiliser toute la technologie yeux.... Tréma qui est une maison de disques au pro­ qui est à notre disposition et produire Fab: Et tu vois, c'est marrant ce que tu dis fil très variété; et qui n’avait certainement pas quelque chose de bien «roots» qui risque car avant, nous avions plus une démarche beaucoup de crédit auprès de la presse spé­ d'être intéressant. Ce qui est marrant,c'est de groupe qu'aujourd'hui. Paradoxalement. cialisée ! On nous a même dit que l'on son­ que sur cet album, on a réussi à faire Jean-Cy: C’est vrai que l’on maquettait les nait FM comme Toto alors que personne quelque chose d’organique et personne ne morceaux très vite et qu'ensuite seulement d'entre nous n’a jamais écouté ce groupe. nous parle des machines que l'on a utili­ on cherchait une direction ou des arrange­ sées., alors que c'est bourré de samples. ments. On a toujours dit que le maître mot chez les Infidèles c'est la mélodie quelque soit le traitement. C’est votre Pensez-vous que l'évolution de la musique doit passer Après quelques temps, quel regard portez vous sur cheval de bataille ? par les machines ? «Human Way 01 Life» votre album précédent ? Fab : Je crois que c ’est notre nature, on ne Jano: Je crois que les machines aujourd'hui Jano : Il y a quelques jours, nous étions sur peut pas aller contre, même si on reste très dictent la musique comme la guitare a dicté une émission de l’adio à France Inter où à l'écoute de beaucoup de choses car le rock quand il a fait son apparition. On en nous avons rencontré une personne qui aujourd'hui la musique est en pleine muta­ nous a déclare qu'elle écoutait régulière­ tion, il y a plein de choses intéressantes. On ment l'album et qu’elle aimait autant le son est en train de vivre une révolution dans le que les compos. On est très contents d'en­ domaine de la musique, il va falloir prendre Aujourd’hui nous sommes a tendre ce genre de remarque car c'était un le train en route. album difficile à faire, le groupe était en un moment de notre vie où pleine mutation avec l’arrivée de ce pro­ Pour en revenir à ce nouvel album «Ailleurs», Jano, tu ducteur Marc Opitz, qui était au-dessus de nous disais qu'il découlait, plus que les autres, de ren­ on laisse les choses un peu nous. On était très impressionné par le per­ contres ? sonnage, même s’il a tout fait pour nous Jano: Ces rencontres sont un peu le fruit de mettre à l'aise. Le style était lui aussi en nos expériences, le fruit du hasard aussi. moins au hasard. pleine mutation, on avait décide de faire C'est peut-être l'aspect des chose que l'on a

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est aujourd’hui au meme point qu il y a avait envie de faire de la pop pour ouvrir un gique avec beaucoup de boucles et de samples environ cent ans lorsque l’électricité a fait peu son jeu, tout comme Didier qui lui évo­ et nous avons décidé de prendre la voie oppo son apparition. Maintenant, on parle de lue dans trois ou quatre groupes. Je ne sée avec un album plutôt acoustique. numérique, de paraboles satellites, d’infor­ pense pas que ça l’intéresserait de ne jouer matique, et la musique n’est jam ais que le qu’avec un seul On va bientôt vous revoir sur scène, est-ce pour vous reflet de ce que l’on vit. C ’est normal que la un lieu de prédilection ? musique récupère tout ça. En plus, ça c’est Nirox et Didier ne seront donc pas les quatrième et On a fait des putains de shows, c ’est clair, tellement vivant que ça te permet d’être cinquième Infidèles. Ils ont ioué sur la totalité de l ’al­ mais aussi des concerts merdiques, mais créatif. bum, mais ce n est pas sûr qu'ils jouent sur le pro­ c'est vraiment là où le public peut voir notre chain ? vrai visage, pas celui de la télé ou de la radio Pour parier un peu de l'avenir, pensez-vous rester à A moins que l’on ait un problème humain où on passait un peu comme cucu. Sur trois personnes comme aujourd’hui et faire appel à avec eux, il n'y a pas de raison pour qu’ils scène, c’est là que l’on peut juger un groupe. des additonnels ou véritablement intégrer ces musi­ ne continuent pas l'aventure. De toute ciens dans le groupe ? façon, ils seront avec nous pour la tournée Au bout de quatre albums studio, il serait peut-être Fab: C ’est tout d’abord une cellule de trois et toutes les dates qui découlent de cet temps de penser à un live pour justement traduire personnes. album. Pour ce qui est de Didier, il a pris cette image sur un support commercial ? Jean-Cy: On a l’habitude de bosser à trois, beaucoup de place dans la couleur de notre Jano: C'est une excellente idée. On aimerait cela fait un an que I on fonctionne comme musique et il est énormément cité en ce beaucoup ce genre d'exercice car en plus les ça et ça nous convient. moment, c'est une très bonne chose pour lui _ anciens morceaux ont évolué Jano: D’un autre coté, c ’est délicat car il y a et pour nous aussi. p ' • , avec le groupe. Certains des liens qui se sont créées, avec Didier et * < ■ sonnent vraiment bien Nirox, d’autant plus que l’on va commencer Vous êtes restés pendant plusieurs mois sans mai­ C l \ *V .■ aujourd'hui. Je crois à se mettre en images et donc on se pose la sons de disques entre le départ de chez Tréma et I * ... . qu'on va essayer de question de savoir si on le fait à trois ou à l'arrivée chez CNR!Arcade, c’est dur pour un artiste F * leur donner la couleur cinq. d'être dans le flou ? \ . Y 'Jlj de notre musique On est resté pendant des semaines à se d'aujourd'hui d’autant poser des questions, à démarcher, c'était plus qu'avec la présen- très difficile. ce de Didier on ne peux On a même entendu dire que pas le faire interve- C'est tout de même étonnant qu'un groupe comme r sur deux l’on sonnait FM comme Toto les Infidèles ait du mal à retrouver un signature ? g norceaux, le Je crois que tout cela était essentielle- f l faire repar- alors que personne d’entre ment dû aux erreurs que l’on a pu faire I tir, ensuite par le passé, en terme d’image surtout, I l revenir, nous n’a jamais écouté ce car on a vendu des disques, on a eu un I a c’est pas tas de passages radio, les sondages | p o s - groupe. nous plaçaient dans les trois premiers \ sible. groupes français pour les 25/40 ans. Ë I Auprès des gens, ont possède un bon W capital sympathie, c'est clair. Mais je Même chose pour Nirox, il sortait de l'enregistrement crois surtout que c'est une question I avec Trust et il se retrouve avec vous, comment cela de prestige, tu vois, il n'y a rien de 1 s'est-il produit ? valorisant pour un directeur artis- En fait, on a essayé plusieurs batteurs, et on tique de signer les Infidèles. était parti sur la piste d’un gros requin de studio mais on est revenu sur notre position, Pensez-vous avoir pris un risque avec car ça aurait encore coûté beaucoup d’ar­ cet album ? .. j gent. On aurait peut-être pu travailler avec Jano: C'est clair, en posant JUF Manu Katché, mais on est vite revenu sur de nouveaux objectifs, tu f W f notre position car on {aurait, à mon avis fait peux rompre avec les gens I' ' une grosse bêtise. DcTcoup, on a essayé qui t'écoutaient avant. avec Nirox, avec qui ça a bien carburé. Il Jean-Cy: On évolue dans une ère technolo­

Rncksfyie n“ 23 A l'occasion de la sortie do “ÏMs Is My Life, premier best oî de la carrière de Calvin Russell et quelques mois avant une tournée hexagonale acoustique (cf date à la fin de cet article), il était judicieux de faire un retour en arrière sur le parcours du plus français des Texans. Car en 6 albums, ce vieux routard du blues rock américain a construit une oeuvre rigoureuse, originale, qui n’a d’égale que la sincérité du per­ sonnage. Voyage guidé au pays des cactus, des serpents à sonnettes, du whisky et des Stetson usés pa. Thierry ESusson

pour être libre, podr enlever toute cette Ses influences vont vers des gpns commp pression qu'“ils" font oeser sur' nos Jack Kerouac ou Dyian Thomas. Des épaules et notre tête. C’est la même idée poètes du bitume et du sable brûlant, qui revient dans “Crossroads" et "Soldier". commp fufi. Découvert par Patrick Mathé du (propos recueilli par Jean-Phihppp Ven- feu-label New Rose lors d’un voyage aux nin, Rockstyle n°l, octobre 93). States, Calvin Russell signe vite un contrat “Le fait d’être enferme t’aidi cependant à avec ce label français. En 1990 sort donc développer une réserve, une patience et son premier album, “A Crack In Time". une force dont tu as véritablement besoin Musicalement, c.’est un metissage de blues, pour t'en sortir à la libération. J'ai toujours de rock et de country. Des morceaux tels su Qu’au fond de moi-même j'allais être que “Living at the end of the gun” ou “One capable Je m'en sortir, de surmonter ces Step. Ahead” rappellent un peu ZZ Top, epreuves... La vache... J'ai eu beaucoup autre grand représentant du rock texan. de chance d'avoir la musique... Oui, beau­ "This is my iife" est un blues moite, parfait coup de chance...’’ (par Henry Dumatray, â écouter dans una arrière salle de troquet, Rockstylemai 95J. une bière à la m ain. Avec ce pr-erniei

“Je suis musicien depuis toujours mais je n'avais jamais réussi a en vivre. J'ai fait les metiers les plus divçrs, j'ai pris la route, i'ai voyagé à droite à gauche, j'ai aussi été en prison plusieurs fois... Mes références : le blues, le rock, les racines”. Voilà comment se présentait Calvin RusspII il y a quelques années Une sorte de rac­ courci de sa musique, de sa vie à Austin (Texas) et ailleurs, de ses rencontres dans les bouges perdus dans le désert. La musique de Calvin Russell est un bol d’air pur, ses textes lui donnent d’emblee une réputation de conteur dp grand talent. Une sorte de ooete réaliste Pourtant, il n’a pas lu énormément, mis à part pendant ses séjours en prison pour aes délits mineurs, rassurez-vous ! Lui même s’en-explique : “Quand j'etais en prison, j'ai beaucoup réfléchi. Et après, je suis parti dans le désert avec un type, un “blacK", ef on a beaucoup parlé. On a compris que la vie n'était pas une course mais une lutte des classes, encore. Et qu’il fallait se baHre

album, KEurope et plus particulièrement la électriques très efficaces (le final de “Sol- France - pour une fois - a découvert un rock dier" en est la parfaite illustration) et bien “J’ai toujours su qu’au authentique et ''e aussitôt adopté. évidemment la voix nasillarde, l’accent texan et le feeling du co-boy Russell. fond de moi-même j’ai- L’année suivante, Calvin Russell persiste et “Str^nger” (grand moment !), “Characters” \ signe—avec “Sounds From The Fourth “This is your world” Memphis mix) sont des W orld” Cet album sera aussi celui de la blues rock qui puisent leur force dans le lais être capable de consécration. Encensé par la critique, plé­ sable du désert. “Down in Texas” est déjà biscite par le public, Calvin commence à plus hargneux. Les autres perles de cet tourner sans répit, remplissant les clubs album sont nettement plus “roots”, plus m’en sortir, de surmon­ tandis que le single “Crossroads" fait le intimistes et réch&jffent le coeur et l’âme bonheur des 'radios. Il faut dire que ce aussi bien qu'une gorgée de whisky. Il est ter ces épreuves... La deuxième album du Texan buriné est nette­ cependant dommage que ce petit bijou ne ment plus, abouti que le précèdent et tout dure pas plus de 36 minutes... en reprenant les mêmes recettes, paraît ' vache... J’ai eu beau­ plüs mûr musicalement. Les balades coun- En septembre 1993, dans une interview accordee à Rorkstyle, Calvin Russell repond à Jean-Philippe Vennin qui lui coup de chance d’avoir demande s'il envisage de sortir un album live : “C'est une bonne question car je ne sais pas trop ce que je vain faire, en fait. la musique... Oui, Un album live, ça serait chouette car j'ai vraiment envie d’entendre ça I Et puis, la beaucoup de chance...” scène, c’est tellement différent de l'am­ biance du studio que ce serait bien d'es­ sayer de la rendre sur disque. Ce n’est pas ne pas en faire une chasse gardée (le titre au programme pour l’instant, mais c'est en français, le gars qui gueule “Calvin, une idée à creuser. " salut !" au début). Mais bon, même s’il ne Eh b'en, l’idée aura germé rapidement sera jamais au niveau de ses modèles (et puisque, seulement cinq mois après cet pour cause), Calvin Russell, c’est vache­ entretien, sort “Le Voyageur Live”, enregis, ment bien. On attend de le revoir, et pas tré à Paris et plusieurs villes françaises . au bout d’un flingue ! Maybe someday..." Jean-Philippe Vennin parle ainsi de cet album dans Rockstyle n^ (mars 94) : 1995, Calvin Russell, le retour. Cette fois- try-blues cotoient les morceaux plus rock, “L'étape obligée. Après les racines trans­ ci chez Sony Mbsic, le label New Rose plus electriques f'Rock’in the Republi- cendées de “A Crack In Time", les mélo­ connaissant à cette époque de gros pro­ cans”, “May be someday"). Cette rencontre dies de rêve de “Sounds From The Fourth blèmes financiers. Quant on lui demande entre les sons acoustiques et 'es riffs gras World" (avec l’incontournable “Cross­ ce que ça lui procure de se retrouver sur fait que “Sounds hrom The Fourth World" roads" qui l'initia au grand public ) et le une major, il répond : "D’abord, je dois pré­ est varié, riche en mélodies admirables. Et succès de "Soldier, on allait forcement en ciser que les gens de New Rose m’ont lais­ quand Calvin Russell hesite trop sur la cou­ passer par un live. Ca tait un moment sé partir car ils avaient des problèmes leur à donner à une chanson, il nous pro­ financiers et qu'ils pensaient.que ce serait pose tout simplement deux versions (“One préférable pour moi de trouver une nou­ meat bal1"). S’il faut aller chercher un mor­ veau deal. Sans cela, je serais vraisembla­ ceau ultime quelque part sur cet album blement reste chez eux. Mais finalement, majeur, on se tournera immédiatement vers je suis heureux chez Sony car ici en Fran le sublime “Crossroads” : mélodie ce, j ’ai trouvé une équipe qui fait attention dépouillée, guitare acoustique en duo avec à moi et ne me fraite pas comme un autre la voix rocailleuse du Texan, texte d'une produit sur lequel travailler. J ’ai vraiment rare intelligence. la sensation qu’ils font attention à la per­ Après la sortie quelques mois plus tôt d'un sonne que je suis et c'est deja un point CD single plus ou moins intéressant (“This très positif..." (propos recueillis par Henry ts-your^warld”), Calvin Russen revient sur le Dumatray - Rockstyle n°10, ma, 9 5 ) devant de la scene en 1992 avec “Sol- Fidèle à lui-même, Calvin revient aonc, so.n dier” , un nouvel album une fois de plus chapeau cradingLe sur le crâne. Pour magnifique. Le morceau-titre va même l'anecaote, en septembre 93 Jean-Philippe faire un carton dans les charts. Résultat Vennin demande à Calvin pourquoi il ne se justifié car cette chanson est une petite sépare jamais de ce fameux Stetson : merveille. Calvin Russell y déclame son “Il ne me quitte jamais. Tu peux le tou­ ■ universalité ("Je ne suis qu’une oersonne / cher, si tu veux, et même le sentir, ça vaut Je ne me revendique d'aucun pays ! Je n'ai qu'on l’attendait, et on n'est pas déçu du le détour ! (rires)" pas besoin d'un drapeau pour dire qui je voyage. Tous ceux qui l'ont vu sut scene s u is ..." ) . On retrouve sur ce troisième vous le diront, le rock bluesy hargneux Il nous balance avec "Dream Of The Dog” album les ingrédients et le§ recettes qui ont teinté de country du meilleur cru et la voix un .nouvel album dans la suite logique de fait le charm e de “A C rack In Tim e” et roc(k)ailleuse de Calvin Russell prennent ses prédécesseurs. Dès l’intro de “Don’t “Sounds From The Fourth World”, à savoir encore une autre dimension dans ce turn your head”, on sait de qui il s’agit : une guitare acoustique brillante, un son de contexte. Reprises et compos perco pas­ guitare acoustique, batterie sèche, gros riffs batterie sans artifice, des parties de grattes sent a l’aise, sans la moindre trace d'arti­ ae guitare par dessus et chant profond, fice quelconque, des titres les plus accro­ cheurs ("Living at the end of the gun", OAL-V-I-N R-l)-S-SE-L*L "Rockin’ the Republicans”, "Maybe some­ day’’ en final) aux passages acoustiques dominés par "Crossroads" et "Play Wiih fire", piquée aux Stones. Evidemment, manquent “Solaier", "One step ahead”, "Stranger”, "This is your world”, "8/g bro- ther"... C’est toujours le même problème.. D’autant que bon nombre figurent sur la set-list illustrant le /erso du boîtier [tortu­ re)... alors que le nom des musiciens n’ap­ paraît pas I Bref... un regret : bien sûr, c’est New Rose qui a signe Calvin Russell. Bien sûr, c ’est en France qu'il rencontre le plus gros succès : il l'a sillonnée dans tous les sens pendant des mois. Mais gaffe à bien gras. Pourtant, de petites nouveautés From The Fourth World”; “Soldier", “Rats & viennent agrémenter une recette qui a déjà roaches” et “This is your world” sont tirés fait ses preuves : une voix féminine à la fin du troisième album, “Don’t turn your de “Don't turn your head", des choeurs sur head”, “Trouble”, “Valley far below" sont le refrain de “Trouble” ou “So blue”, la enchaînes dans le même ordre que sur reprise de "Its my life” des Animais, le “Dream Of The Dog", “Let the music play” ftanger sur le très bluesy "Gave my soûl''... finalement est issu du dernier album en Onze titres durant, Calvin Russell raconte date. Cette compilation est en définitive toujours les mêmes histoires sur le destin, idéale pour ceux qui ne connaissent encore la vie, la mort, avec cette poésie réaiiste pas 'a musique de Caivir Russell et les trois qui le caractérise, cette âme de routard un inédits mettront l’eau à la bouche des peu fatigué. "Dream Of The Dog" ne sur­ admirateurs du Texan. prend pas vraiment mais ce n’est pas ce qu'on lu, demandait. Au contraire, en fai­ En attendant, on ne peut que se réjouir de sant une fois de plus un album confortable la tournee fiançaise à venir en ce début et irréprochable, Calvin Russell demeure d'année (voir dates ci-après), tournée une valeur sûre du biues-rock. acoustique que Calvin Russell doit attendre avec impatience tant ses rapports avec le 19^7. Les années passent et le père Calvin dont trois reprises, suintant le blues-rock le Russell réapparaît avec une cargaison de plus chaleureux, Calvin Russell se raconte nouvelles histoires â raconter. Deuxième une. fois de plus tel qu'il est, et devient le g a lP ttP chez Sony, sobrement intitulee “C al­ témoin de notre epoque. Et comme il Ip dit vin Russell”. Cet album eponyme nous lui même : “j'ai, encore beaucoup d'his­ replonge dans l'univers de cet embléma­ toires a raconter, il s p passe tellement de tique voyageur, proche dans l'âme de choses dans une journee...’"'’ Kerouac, infatigable et apparemment sans but précis si ce n'est de nous faire décou­ Mais avant que n’arrive certainement l’an- vrir de nouveaux paysages. Il semble nee prochaine un nouvel album studio, cependant que l'on ait atteint encore un Sony Music publie en janvier 1998 le pre autre univers, beaucoup plus chaud, beau­ mier best of de la carriere de Calvin Rus­ coup plus calme. Calvin observe, ressent sell. Intitulé “This Is My Life", il contient les choses comme chacun d’entre-nous lb titres dont trois inédits de très bonne mais lui réussit à les mettre en musique, à facture (“Forever young", “Texas song” et les narrer comme pouvaient le faire les “It’s ail over now”). Le track-listing est un anciens. Entouré de Chuck Prophet à la très réaliste résumé des cinq premiers guitare et de pointures telles que David albums studio : “This is my lifeV'Crack in Hood à la basse et Roger Hawkins à la bat­ time” et “Big brother” pour le premier terie, la musique de Calvin Russell a sensi­ album, “Crossroads", “One meat bail" et sa musique ayant toujours rencontré plus blement évolué sur cet album. En dix titres, “Baby I love you" représentent "Sounds de succès que dans son propre pays ! Lui- même s'en étonne d'ailleurs, comme il l'a confié à Henry Dumatray dans Rockstyle en mai 95 : "Constater que les Français qui ne pigent pas nécessairement /es p a ro les de m es morceaux comprennent mieux ma musique que mes voisins du Texas n'est pas le moindre des paradoxes. \ C’est oeut-être que l’histoire de ma vie leur parait intéressante et c'est elle qui se reflete dans ma m usique.'/' >

NB : Tous les albums de Calvin Russell ont été réédités par Columbia/Sony et agré­ mentés d’inédits. D'autre part, comme il le dit dans cet article, Calvin Russell est un artiste extrêmement soutenu par sa maison de disques. La preuve : une centaine de spots seront diffusés sur TF1 en janvier pour la promo de "This Is My Life", on vera le Texan sur le plateau de "Nulle Part Ailleurs" (Canal +), "Plus vite que la musique" (M6), "Le Mag" (MCM), du "JT" de France 2 et sur plusieurs radios, (sour­ ce : Music Info hebdo).

CALVIN RUSSELL en France Tournée acoustique

- LES DATES -

Mars 19 98

Le 5 - Lyon (B'52) Le 6 - Mâcon (Cave à musique) Le 7 - Cluses (Maison des Allobroges) Le 10 - Paris (L'européen) Le 11 - Amiens (Lune des pirates) Le 12 - Evreux (L'abordage) Le 13 - Alençon (La luciole) Le 14 - Bordeaux (Cricketers) présente le MARCHE INTERNATIONAL! BISQUES IC0LLECTI0N VINYLE - C NEUF-OCCASION CD REVIENS, EXPRESSO. FLASHBACK Le tour de l’actualité discographique des chroniques de disques IMAGES ET SHOPPING 2 pages nouveautés vidéos et bouquins

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A éviter Très moyen Intéressant Bon Très bon Indispensable De 5 à 10 000 F LE DISQUE DU MOIS P A R IS 1er-FORUM DES HALLES ■ 1 7 e t 1 8 J A N V I E R 9 8 première partie de la tournée de ces deux monstres sacrés après CHATELET/LES HALLES la sortie de “No Quarter”. Rien que ça ! Mais le fond de com­ [d UITARI5T merce musical d’infidèles est toujours présent, évidemment : Organisation et Renseignements mélodies imparables, refrains qui vous trottent dans la tête immédiatement et interprétation sans faille. La nouveauté se situe en revanche dans les arrange­ ments : ceux-ci donnent une JUKEBOXMN couleur acoustique inéluctable à cet album. Grâce entre autres à 32, boulevard de vaugirard, 75015 Paris Didier Gris, multi-instrumentiste T é l.: 01.43.35.52.52 - Fax: 01.43.21.97.00 INFIDELES de très grand talent. Ses parties de bouzouki, de mandoline et de «Ailleurs» violon colorent "Ailleurs" d’une touche exotique, voire celtique (CNR/Arcade) - 5/5 UNE NOUVELLE CONVENTION par moments. "Les sens inter­ dits" premier single élégant de Remettons une bonne fois pour l’album, synthétise parfaitement toutes les pendules à l’heure : l’âme de cet album organique, DE DISQUES A PARIS Infidèles est un groupe de pop. inspiré de A à Z. Et l’on sent les Un vrai groupe de rock, même... musiciens en état de grâce, libé­ Il suffit de jeter une oreille sur ré de toutes pressions commer­ leurs albums et surtout de les ciales. Jano (guitare/chant) nous COLLECTOR - NEUf - OCCASION voir sur scène pour se rendre balance ses petites histoires, compte que l’on est à des secondé par instants par Pascal ACHAT - ÉCHANGE - VENTE années-lumière des stéréotypes Mathieu sur quelques textes, de la variété. Le groupe a tou­ avec une sincérité sans faille. jours cité comme références les Les invités présents sur 33T - 45T - CD - CDV - VIDÉOS - REVUES - ETC. Beatles et la scène rock austra­ "Ailleurs" apportent eux aussi lienne (en particulier une ouverture musicale indé­ Noiseworks). Avec ce quatrième niable : Christine Lidon (choriste album, Infidèles (le "Les" fait sur "Les sens interdits") désormais partie du passé) va Moumen Kedhim (de l’excellent beaucoup plus loin et réussit un groupe de raï Djam & Fam) qui Variétés Françaises et Internationales disque étonnant, d’une fraîcheur vocalise sur le magnifique "Vivre et d'une intelligence mélodique pour toi" ou même un ensemble comme l'on en entend rarement de cordes sur deux titres. en France. Si l’on vous dit Au final, Infidèles signe l’une des qu’une des grosses influences plus belles réalisations de la qui habite “Ailleurs" de bout en scène française de cette année. Sur 1 5 0 0 m2 d'exposition au cœur de Paris, bout est Page & Plant, vous com­ Un album étincelant de mille prendrez que la musique couleurs, où chaque titre est un plus de 100 exposants français et étrangers vous attendent d’infidèles a nettement évolué. tube potentiel. Vivement la tour­ pour vous faire partager leurs raretés et leur passion. D'ailleurs, ce n’est pas le fruit du née ! hasard puisque le groupe a fait la Thierry Busson

^ Rockstyle n° 23 - le cahier CD r J E * * . J | LIÜ 2ÏPPIÜM mtTflLLICfi TRUST BBC Sessions» «Reload» «A Live» (Atlantic/East West) - 5/5 (Mercury/Polygram) 5/5- (WEA) - 4/5 Il ne manquait plus que ce disque pour “ Load” a certainement déçu plus d’un Et de trois I Après lé très bon "Paris By boucler la boucle. Alors que le seul et fan, le headbanger moyen qui vouait un Night” , enregistré à Bercy lors de la pre­ unique témoignage live officiel de Led culte quasi-obsessionnel à ce fer de mière reformation et surtout l’extraordi­ Zeppelin, “The Song Remains The lance d’une certaine frange métallique. naire “ Live” , témoignage apocalyptique Same” , n’était qu’un reflet mitigé de la Mais bon, Metallica n’est pas le genre de la tournée "Répression dans puissance du groupe sur scène, ce de groupe à se vautrer dans la facilité, à l’Hexagone” (1980), Trust nous refait le double live CD enregistré lors des ses­ assoir sa carrière sans prendre de coup de l’album enregistré devant son sions accordées à la BBC entre 69 et71 risques. Au risque de dérouter, forcé­ public. Et une fois de plus, on n’est pas remet les pendules à l'heure. Car Led ment. Personne ne contredira le fait déçu ! Car même si le dernier album Zeppelin était un phénoménal groupe de qu’il y avait une évolution évidente entre studio, "Europe & Haines” , n’a pas reçu scène, un impressionnant conglomérat “ Kill’Em Ail” et "Ride The Lightning” , un l’accueil qu’il mérite (le public en de talents. Entre les rythmiques halluci­ fossé entre ce dernier et "Master Of revanche, lui, ne s’est pas trompé... nantes de John Bonham, l’un des plus Puppets” et un gouffre immense quand disque d’or, c’est pas rien !), il faut bien grands batteurs de tous les temps - on est sorti “And Justice Fo AN...” . Le reste reconnaître que Trust a su évoluer sans ne le dira jamais assez, demandez à appartient à l'histoire : le “Black se mordre la queue, proposant un rock Phil Collins I -, la guitare virevoltante de Album", détonateur pour une toute nou­ puissant toujours aussi passionnant. Jimmy Page, le groove pachydermique velle génération qui découvrait enfin C’est le constat qu’il ressort de ce “A de John Paul Jones et la voix céleste de l’un des groupes les plus novateurs Live” bien couillu. Entre des versions Rooert Plant, Led Zeppelin avait su issus des années 80. Et puis il y a eu décapantes de “ Fais où on te dit de créer un style unique, mêlant comme “ Load” , album controversé, mais finale­ faire” , “Tout ce qui est bon est mal” ou jamais les structures bluesy aux lour­ ment respectant la même logique évolu­ "Préfabriqués” , la bande à Bernie nous deurs du hard rock naissant. En 24 tive que ses prédécesseurs. Alors, quid sert de splendides versions de “Tous ces titres, "BBC Sessions” propose la quin­ de "Reload” , présenté comme une visages” (qui a nettement gagné en viri­ tessence du hard rock, l’aboutissement séquelle du dernier effort des “four hor- lité, c’est le moins que l'on puisse dire ultime du blues, et l'ouverture - déjà I- semen” ? !), de "On lèche, on lâche, on lynche”” , vers des horizons lointains, qualifiés Autant le dire tout de suite, ce septième désormais un nouveau classique du aujourd'hui de "world music” . Le bras­ album studio des Américains est un groupe, ou de "L’Elite” , asséné avec une sage universel, le comospolitisme dans véritable régal. Metallica semble revenir foi inébranlable. Que du bon, on vous son sens le plus noble. à une approche mélodique et rythmique dit ! Enfin presque... Car même devant Il y a de tout dans ce double album : les proche du “ Black Album” . Car "Reload” cette débauche de décibels jubilatoires, riffs effrénés de "Communication break- - et c’est là la vraie surprise - parait être il y a quelques "hics” qui faussent un down” “Whole lotta love” , “ Immigrant la suite logique du fameux album noir. rien le jugement : d’abord, les deux song” , Heartbreaker” ou "Black dog” , Un peu comme si “ Load” n’avait pas reprises "rock'n’roll” inutiles (“Roll over mais aussi la délicatesse de "That’s the existé...Ou si peu. Etonnant et rassurant Beethoven" et “That's allright marna”), way” et la progression jouissive de pour la majeure partie des afficionados puis un certain vide rythmique quand "Stairway to heaven” , chef d’oeuvre du combo. En 13 titres, Metallica Nono s'embarque dans les soli (putain, indémodable interprété avec une maes­ retrouve une hargne peut-être délaissée pourquoi y’avait pas deux guitaristes ?), tria qui frôle la perfection. Comme l'in­ ces derniers temps (à cet égard "Fuel” et certains passages où Bernie assure le tégralité de ce témoignage live, fait déjà figure de nouveau classique). minimum syndical - du genre couplets d'ailleurs. Car, au contraire de “The Et s’il y a un “ Unforgiven II” , ce n’est incomplets et public étrangement Song Remains The Same” , on sent que pas un hasard : Metallica s’est penché absent sur ceux-ci (cf “ Le mitard"). Led Zeppelin ces soirs-là avait mis leurs sur son passé pour nous livrer un nou­ Bon, on ne va pas faire la fine gueule. couilles sur les planches. Ca respire le vel album flamboyant. Du grand art, Trust est et restera l’un des deux ou trois rock’n’roll, la sueur, ça voltige de tous une fois de plus I meilleurs groupes de rock français, les côtés, chaque instrumentiste rivali­ Yves B alandret Bernie un performer hallucinant, Nono sant de virtuosité. On ressort de cette un guitariste hors-pair, et la musique du overdose de décibels quelque peu aba­ groupe l’une des plus jouissives jamais sourdi, euphorique même... Ce "BBC entendues. Et quand on a des mecs Sessions” est l’une des plus belles sur­ comme Hervé Koster et David Jacob à prises de l’année. Et tous les amateurs la rythmique (quelle claque I), il n’y a de rock se doivent de la posséder I aucun souci à se faire pour l’avenir. Thierry Busson Mais cet avenir, il ne faut pas qu’il soit en forme d’impasse... Thierry Busson m Rockstyle n° 23 - le cahier CD DARAN PAUL SimON «Déménagé* «Songs Fïom The (East/West) - 4/5 Capcman Double CD live du Le Daran nouveau nous apparait, sans (WEA) - 3/5 ^4 concert (intégral) donné ses ‘Chaises’ pour 12 titres plus mûrs, Six ans après “The Rhythm Of The réfléchis, aux sonorités neuves et nou­ J T ■ ï Par ta formation Crimson Saints”, Paul Simon revient à nou­ velles. Douzp chansons qui font la part IJ m Ê 3ème époque la plus veau hanter nos platines avec un belle aux technologies modernes, aux nouvel album cette fois-ci influencé sur scène : Robert samples et aux programmations, admi­ par Porto-Rico. Après l'Afrique et le '1 1 Wetton - rablement organisées parYarol, celui de sublime “Graceland”, puis le Brésil, Bill Bruford - David FFF. La production gagne en qualité pour c'est un autre pays exotique qui ins­ un album qui s'aventure hors des sen­ pire le Paulo. A travers l’histoire véri­ Cross. Avec des extraits tiers arpentés sur les précédents dique et finalement tragique de HHfll M leugA uS "Hit" albums, puisque exif rock bluesifiant, Salvador Agron, Paul Simon a Larks Tongues in Aspic, et d l^ m ir "Stalless and. Bible Black". chansons folk, et recherche d'une identi­ construit un concept album intelli­ té, et place au sang (sens ?) neuf de gent, alternant rythmes lents et envo­ Des plages d'improvisation exc^m jnnelle\ compositions certes riches en réfé­ lées salsa, le tout avec un sens du rences, de Cure - "Publicité"-, à Jeff verbe rarement égalé, une force évo­ Buckley - "Léger"-, mais irrémédiable­ catrice comme lui seul sait faire ment tournées vers un style des plus naitre. Même si on est assez loin du sommet mélodique de "Graceland”, personnels. "Déménagé” est un album son chef d'oeuvre ultime, ce nouvel sérieux et terriblement abouti, prouvant album de cette légende vivante de la indiscutablement talent et maturité. Les pop m usic se déguste avec le même thèmes, abordés avec une intelligence intérêt que qui l’on se sentait happé sociale et une sensibilité légèrement par un livre qui vous prend aux teintée de cynisme, confèrent à cet tripes. Ce qui est rare dans le milieu Formation incongrue ! album l'étiquette “à écouter de toute m u sical... Un mem.b.rpair Crimson urgence"... Xavier Fantoli Thierry Busson à la batterie, un guita­ PIGHLLE riste d'ECK au doiq^.

■ Un équilibré parrat q u » A 4 réunibsous la barmière ■ Crimgpn des persoRnali- * A lo r s ... tés fàs si différents, qui ont trouvé unftmgage PIGALLE 0Z2V OSBOURNt «Alors* «The Ozzman Cometh» (Boucherie Productions) - 4/5 (Epie/Sony.) - 4/5

Dans les histoires de Pigalle, quand Résumer en quelques titres la carriè­ on m eurt, c'est pour, soulagé, lâcher re du "madman” tient quasiment de juste «pourvu que je revienne pas»... l'hérésie. Pourtant, ce "best of” Car les histoires de Pigalle portent d’Ozzy Osbourne permet de se faire chacune en elles toute la misère du une idée pour le moins juste de monde. Le décor : le fond d’une cale, l'oeuvre du bonhomme. Quelques d’un parking ou d’un café. Les per­ uns des meilleurs titres de Black Enregistré KdaSSWfa-n e sonnages : des êtres difformes ou Sabbath figurent évidemment en grotte, la tristement banals, des victimes. Et bonne place sur cette compil’, mais tout est gris, tâché de noir, même c'est surtout le travail en solitaire de MINE". Flûte îM M H I l’espoir est inexorablement vain. Les ce frontman déjanté qui occupe la basse, batterie, chansons finissent toutes -forcément- majeure partie de cette anthologie. et meublent l'espac^ffl mal, c'est pas de la faiblesse, mais il De "Bark at the moon" à “I just want n'y a aucune issue, alors à quoi bon you” en passant par l'inédit "Back on cette cave "utérine". * lutter. De plus, Pigalle ne cherchant earth”, l'un des pères du métal nous Les techniques d'enre­ pas à édulcorer le propos par la abreuve d'une quinzaine de titres qui gistrement permettent à m étaphore, la misère est m ise à nue, méritent de figurer au Panthéon du montrée dans sa plus brutale réalité. rock fort. Et même si Ozzy n'égorge l'auditeur de retrouy le son live. Le CD ROM Un disque dur, cru, soutenu par la plus de poulets sur scène avec ses relate toutes les étap recette m usicale que Pigalle a mis en dents (peut-être parce qu'il n'en a place au moment de «Regards affli­ plus !), on ne peut que respecter gés...» cette légende vivante du hard rock. LUSIVE Berth Une fois n’est pas coutume : "Ozzy we love you !" STEME NTERN/ W es B aiandret 29, rue Pierre Mérignon - 334 77 58 57 - Fax 05 56 Automne 97 EE — M

Qÿenle par Correspondance - Musiques Progressives -

17, Rvr le la Muta EU E R O N LITTLE BOB 38120 SAlHTFCRtVI • » U ? n u $ « «Bine Story» (Mascott/Concord) - 4/5 (Griffe/Sony) - 4/5

Ttljax : 04 76 58 02 00 Cela aura été difficile pour Everon de Parce que Little Bob est un amoureux sortir ce troisième album. En effet, fou de la musique et que cela fait ORGAS BANO suite à la banqueroute intégrale du maintenant 22 ans qu'il le prouve. feu-label hollandais SI Music, les Parce que ce routard du rock and roll PHENOMIENA Allemands d'Everon ont finalement est toujours bourré de fraîcheur. "R o u e LiÔRc" réussi à surmonter les obstacles pour Parce qu'il possède une voix comme nous délivrer un “Venus” de très il y en a peu en France pour chanter bonne facture. Le style est toujours le le rock, avec ou sans accent bluesy même : des riffs acérés lorgnant vers mais toujours avec feeling. Parce que le mariage réussi de l'école de Canterbury et du progrès le Rush de la meilleure époque, des son nouvel album «Blue Story»'sonne mélodies complexes qui naviguent diablement bien et qu’il donne un entre le Yes de " 9 0 1 2 5 " et le grand coup d’air frais dans la tête. Marillion de "Fugazi”, le tout servi Parce que les arrangements sont fins par une mise en place irréprochable. et originaux. Parce que les sons des Les morceaux s'enchaînent dans une guitares et de l’orgue Flammond drai­ approche linéaire, quasi-conceptuel- nent dedans nos petites oreilles des le, qui donne à ce troisième effort délices rares. Parce que cet album une homogénéité toute particulière. respire l'énergie et la sincérité. Parce Un bémol cependant : le chant que «Blue Story» fait tout simple­ d'Oliver Philipps souffre encore de ment partie des album s que l'on quelques carences. En soignant cet aimerait bien entendre plus sou­ aspect, Everon pourrait prétendre à ve n t... entrer dans la première division des Nathalie Joly groupes de néo-progressif. C'est tout le mal qu'on lui souhaite... Thierry Busson

Un troisième album studio qui permet a ce groupe m m n lu n is le de «ing Crimsun est eu e x ira to ie compa­ solsse de devenir l’un des maîtres du rock néo-pro­ gnie [R. Iripp, J . Weltoo, I! Hammlll !| pour on quatrième gressif symphonique, an même titre que Pendragnn nu album [mi-Ghanlê, mi-instrumental] plus crlmsooDleo que

One Store

K § j l Ë r TH11NDERBOLT DAVID LEE ROTH «A Tribute To AC/DC» «The Best» (MSI) - 3/5 (WEA) - 3/5

Les hommages à AC/DC sont légion Depuis son départ de Van Halen, David actuellement. Pourtant, ici, pas ques­ Lee Roth, le séducteur de basse-cour le rRUITCAXE Q15CIPLINE tion d’un quelconque groupe albanais plus excentrique de ce côté-ci du qui massacre un “Hells bells" en agi­ rock’n'roll, n’a guère sorti que cinq "One CDoRe Stice" "UnfoCded (ke scAiRCAse" tant les couilles d'un fox-terrier pour albums solo. Ce “Best of” nous rappel­ Celte formation norvégienne nous propose un album Deuxième album pour ce groupe américain qui délaisse imiter le son des cloches. Nenni, ma le cependant quel excellent chanteur le d'une rare efficacité : musique four a Inor dense el foi ! On a droit au gratin (américain) premier frontman de Van Halen est et pour cette lois toute tentation “ pop'' au profit d'uo pro­ restera. Une floppée de tubes, en pre­ sjmphDDiqne, mélodies soignées el ioslromeotisles pour célébrer le génie d’Angus Young gressif pnr e l dur. teodance années 7 0 14 morceaux de 14, et consorts. La période Bon Scott est mier lieu : “Yankee rose", “Just like hors-pair... Une superbe réussite. 1 3 ,2 2 et 16 minutes I] aux superbes mélodies e l au chant nettement privilégiée puisque seule­ paradise", “Goin’ crasy” ou "Yankee ment deux titres sur douze sont posté­ rose” . Et puis quelques reprises bien la sb Ié i i la m is in tim e el 11 miss M ê m e m se m u r e r tentes les tereières serties ta rieurs à “Highway To Hell” . Comme senties, limites macho, mais ça va avec sur tous les “tribute albums”, certains le personnage, non ? Le "California ■ PROMOTIONS NOMBREUSES ET RÉGULIÈRES - s'en tirent mieux que d'autres. On girls", où évidemment il n'est pas ques­ le s mineures nouveautés à partir ûe 100 f ! Venez vite les découvrir... retiendra en premier lieu la prestation tion d'un gramme de boudin, et l’éter­ d’Ugly Kid Joe, la version éraillée de nel "l’m just a gigolo" (en français : “je : lavait, Barden Wall, Visible Wind, tongstiat, Citizen Cain, "It’s a long way to the top” éructée par suis juste un gigot d'veau”). Lemmy ou la puissante interprétation Bref, c'est David Lee Roth dans toute sa Fanya, leger Oe Main, lanûs [ni, Batairiel, Progday‘95,0.fA, Teru’s Symptionia, Ojam de “Walk ail over you” par Anthrax, splendeur, une caricature “made in secondé au chant par Dee Snider, sorti Am erica” , le style “larger than life” , et aussi : de son placard le temps d'une session musicien inutile finalement, mais forcé­ PftR LINDH PROJECT studio. Rien de transcendant, si ce ment indispensable... n’est le plaisir de réécouter une pelle­ Thierry Busson "O )undus IncoinpeRtus" tée de classiques K/es Balandret

CATALOGUE 1997-98gratuit sur simple demande m Rockstyle n° 23 - le cahier CD ; ; PROGRESSIVE &MELODIC ROCK

Lucky Peterson FINAL CONFLÏCR Enfin un groupe qui ne ressemble , aucun autre 1 Résolument innovatem FINAL CONFLICT a concocté pour ci 3e album une musique audacieuse au antipodes des poncifs d u genre.

LUCKV PETERSON VENGEANCE «Move» «Back FYom Flight 19» (Gitanes Jazz) - 4/5 (Transmission) - 4/5

Amateurs de blues/rock/funky, prépa- Voilà exactement le genre de groupe rez-vous à affronter le retour du Kid qui passe habituellement inaperçu de New-York city, avec un album dans nos contrées. Pourtant les aussi bigaré et réussi que ses prédé­ Bataves de Vengeance n'en sont cesseurs. Entouré de musiciens de pas à leur coup d’essai. Ce “Back première pointure (dont l'excellent From Flight 1 9 ” doit être leur 6 ou batteur Denis Chambers), Lucky 7ème album. Et autant que celui-ci "Luke" Peterson démontre une fois de a une belle allure ! Dès le premier plus tous ses talents de multi-instru- titre, "Planet Zilch”, Vengeance mentaliste (guitare/Hammond/piano) place la barre très haut. Entre hard dans un album placé sous le signe du rock classique et touches progres­ mouvement. La simple écoute des sives, le combo hollandais entrainé /andm t nm w a q r ib u o cazhuvï remuants "You're the one for me", par Arjen Lucassen (le leader de 9ïl*a

'e in Krakow 1996

g in e :: lu répliqua pur- Ee :; seveiicie;. Leidi'j:- SQUEEGEE BOB BYLftN filLiriery Crime" e i de «Squeegee» «Time Ont Of Mind» Eüiiont de ce: lu iflu e ; (Mercury) - 4/5 (Columbia/Sony) - 5/5 rsiidii!|uubl-ffi lit Disons-le une bonne fois pour toute : que ceux qui pensent que Squeegee Tout d’abord, ne pas s'exciter ! est un boys band aillent faire un tour J’entends déjà les mauvaises du côté de la Motown. La vérité n’est langues s’agiter, encore un dinosau­ pas ailleurs ! Squeegee est un vrai re échappé d’un quelconque groupe, avec de vrais musiciens talen­ "Jurassik Crack". Stop ! Ce Dylan- tueux, des mecs qui ont un sens du ci, c’est du grand art. Art, artiste, vlick Pointer': groove qui n’est pas sans rappeler par artisan. L’artisanat, voilà bien le instant Bootsy Collins. On est loin de maître mot pour qualifier la carrière cène, le plu 2B3 et autres légumes markétisés à de Bob Dylan. "Tim e Out Of Mind” coups de clips racoleurs et de textes est un véritable retour aux sources, pré-pubères. Squeegee joue, vibre, ravivant les valeurs du passé avec transpire, balance une myriade de un son particulièrement neuf. La chansons imparables (les 4 premiers présence, à nouveau, de Daniel morceaux pourraient à eux seuls faire Lanois aux m anettes a libéré un W elcom e to the stage office de “ best of"), avec un sens du Dylan qui s’est servi de la technolo­ groove rarement égalé en France, une gie pour réhausser son sens de la alchimie parfaite entre le rap tradition­ composition. C’est la réhabilitation nel et la soul la plus débridée. totale de l’artiste, un disque qui Souligné par une production parfaite, risque de surprendre bon nombre une choriste à la voix angélique, ce de détracteurs. "Time Out Of Mind” premier essai mérite mieux que de se est une vraie et réjouissante retrouver quelques semaines dans les démonstration de longévité. Un charts. Il se doit de figurer dans une album déroutant certes, mais avant bonne discothèque, à côté d’un Was tout le fruit d’une belle remise en EDIA YSTEME Not W as par exem ple... T. Busson question. Merci Bob ! P. Vernier

Hiver 97 E S mure s c o t t HEADLINE e n “Stül Bnm inQ «Escape» furets] (Chrysalis/EMI) - 4/5 (Brennus/Musea) - 3/5

Deux ans après un premier effort solo Cette fois, la branche hard du label principalement acoustique (le splen­ lorrain a eu le nez creux en signant ce dide "Bring 'Em Ail In"), l'ex- groupe heavy aux ressources mélo­ Waterboys retrouve ici ses penchants diques certaines. Le son est mons­ électriques sans qu'il soit pour autant trueux grâce en parti à R. Kohlmeyer question de bouleversements: “Still derrière les manettes, déjà vu chez Burning" prolonge en fait la flamme Vanden Plas et Superior ! Les petits d'une écriture certes marquée par les Français se montrent à la hauteur de aînés (Neil Young ou Dylan, pour leurs aînés en maintes occasions. faire simple) mais suffisamment forte Seul petit truc agaçant, la voix de et originale pour imprimer sa marque Sylvie Grare, genre heavy 80’s lobo- toute personnelle. Co-produit par tomisé. Le petit côté Girlschool, c’est Scott en personne, ce disque laisse daté et ça craint un peu, de même d'abord éclater un son énorme venu à que certains riffs trop typés. Mais il point nourrir quelques pièces paraît que le heavy mélodique revient héroïques (les superbes "My dark en force, on veut bien le croire, car side", "Dark man of my dreams" et c’est la suite logique du prog’ métal, son final d'orgie électrique, la puis­ bien médiatisé malgré tout. Quoiqu’il sance de "Love anyway"), même si en soit, Headline est sacrement doué l'album est aussi traversé de mor­ et répand des nuées de guitares en ceaux plus calmes, glissant à mer­ fusion sur une rythmique en furie. De veille leur transparente intimité. Bref, quoi faire bien des heureux. Un 3 sur et ce n'est pas une surprise, avec ou 5 qui pourrait très bien devenir un 5 sans Waterboys, la musique de Mike sur 5 le prochain coup... Scott brûle encore... Bruno Versmisse Frédéric Delage

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’9‘x&p YES LOHGSHOT «Open Tonr Eyes» «The Cosmic Bacteria’s r 'j/ a d (Eagie/Edel) -1/5 Expérience» (M u sea ) - 3/5 7JJJ4JÛ =Î Il y a un an, Rockstyle faisait sa cou­ ÇDlu / ifiaals Jiiÿÿu sJij Sortie verture avec Yes à l’occasion de la Dédié à Peter Gabriel et Steve sortie de “Keys To Ascension”. Hackett, les “âmes pensantes du vrai le 15 Aujourd’hui, Jon Anderson et ses Genesis” (sic), ce premier essai signe janvier sbires (on ne sait plus vraiment les­ par les musiciens français de 1998 quels tellement les changements de Longshot perpétue la tradition des personnel sont fréquents...) revien­ concepts torturés à la “The Lamb../". ü ü Q/Tm »/ » I -t nent avec un nouvel album studio. Le Cet opus alambîqué propose des premier depuis l’excellent “Talk” en ambiances complexes et "habitées” 94. Qui, à l'écoute de ce “Open Your qui renvoient immairquatlement au Eyes”, aurait mieux fait d’être le der­ Genesis des mi-seventies. ü où les 'Jyjji Ü ujjiaj nier. Parce que, franchement, en arri­ envolées millimétrées de d a v ie r s ver à un tel stade de pauvreté musi­ évoluent le meilleur Tony Banks, Ile cale, c'est indigne d’un groupe qui a chant très théâtal et maniéré m im e, signé des “Close To The Edge”, avec une réussite pour tout dire par­ “Drama” ou “90125”. Et ce n’est pas fois inégale, celui de l’Arctoange en embauchant le quelconque Billy Gabriel. Soutenu par une rythme Sher.vood et quelques requins de sans faille, cette oeuvre ambitieuse studio en guise de claviers que l’on qui possède le charm e acidulé di'un peut sortir un bon disque. Pop FM à fruit encore veri sednra tous 'les nos­ ras les pâquerettes, c'est tout ce que talgiques de ce bon vieux Rael. A l'on peut dire de ce disque affligeant. découvrir... “Open Your eyes” est moins bon que Bertrand Pourcheron “Union", c'est tout dire ! Christian André

m Rockstyle n° 23 - le cahier CD CD .

PIXIES FORGflS BflMD PHENOfllENA «Death To The Pixies» «Roue Libre» (Labels/Virgin) - 5/5 (Cosmos Music) - 5/5

Ceux qui affirment que les Pixies est Patrick Forgas n'est pas spécialement le meilleur groupe de rock du monde un débutant. Son premier album, n'ont pas tout à fait tort ; en quatre "Cocktail”, date de 1977. Influencé ans (1987-1991), les Pixies ont su à par Soft Machine et l'école de la fois digérer deux décennies musi­ Canterbury, notre homme a suivi les cales et poser les bases de ce qu’al- aléas de ce style musical avec plus ou lait devenir le rock de cette fin de moins de bonheur. Grâce au jeune siècle. Double CD : compilatoir pour label Cosmos, ce bonheur rayonne de le novice et live pour l’érudit, chacun nouveau... Le temps de former un vrai son bonheur : passé l'heureuse groupe, le “Phenomena Band”. découverte, le premier sentira bientôt Forgas réalise un album exceptionnel, le besoin d'explorer de plus près la de loin son meilleur ! La chaleur courte, mais dense, discographie des vibrante du sax cajole un jazz pro­ Pixies (5 albums + une tripotée de gressif envoûtant et surtout accessible singles) ; le second, .qui essaie tant à tous. Quelques pointures ont rejoint bien que mal de se satisfaire de l’hé­ le maître, Mireille Bauer (Gong) et ritage Pixies (Breeders/Franck Stéphane Jaoui (Xaal) ensoleillent de Black/The Amps), accueillera avec leur talent et de leur expérience des fougue et émotion ce témoignage thèmes récurrents. Un plaisir sans enregistré en public en 1990. Tout temps mort, une réussite totale où la Pixies est dans ce live : le ludique, sophistication mélodique fusionne l'énergique, le physique, l'instinctif. avec l’énergie dans un seul but : le Double album doublement essentiel, plaisir des oreilles... doublement indispensable... Ce Forgas est vraiment phénoménal I B erth Bruno Versmisse

CLEPSVDRA RHflPSOÜY F e a r s » «Legendary ÏUes» (MSI) - 4/5 (CNR/Arcade) - 5/5

Troisième album pour ce groupe hel- Le label CN R a le flair I Après Angra, vète tombé dans le chaudron Vanden Plas, Superior, Eldritch et Pendragon lors de sa tendre enfan­ Symphony X, il nous prouve son SEIÏBE 5010 00 ce. Lâché par son guitariste originel talent de dénicheur de... talents I Le M A n n r en cours de route, le band de l'ex­ heavy symphonique que Rhapsody cellent chanteur Aluisio Maggini n'a déballe dès le premier album va en pas pour autant cédé au décourage­ laisser plus d’un pantois. Jamais l’al­ ment et s’en revient aujourd’hui liance d'inspiration médiévale et de avec ce nouvel opus d'excellente métal épique n’avait donné un album facture. Située au cour du mouve­ aussi flambeur. Les Italiens possè­ ment néo-progressif, la musique de dent le sens du grandiloquent et Clepsydra fait preuve de qualités savent foutre le feu aux poudres. mélodiques et émotionnelles tout Quand le métal chauffé à blanc frôle bonnement remarquables. Survolée les arabesques classiques, on s'at­ par de superbes envolées instru­ tend au pire. Rien à craindre avec mentales, au cours desquelles la Rhapsody, les Ritals vont plus loin six-cordes stratosphérique du nou- que les concurrents dans l’outrance veau-venu Marco Cerulli se taille la et les cavalcades épileptiques succè­ CONTIENT part du lion, cette oeuvre de la dent aux accents folk. Entre Bach, mâturité appelle des lendemains qui Branduardi, Angra et Vivaldi, S INÉDITS chantent. A suivre, donc et de très Rhapsody trace une voie dont on ne p rè s... soupçonnait même pas l'existence, le Bertrand Pourcheron metal-opera ! La grande Classe I Bruno Versmisse

Hiver 97 Q ] V ( j r ✓ *

Dm. Ai' B i* / r i T H é rita g e th,.K»--Ç1tTteK

> Q < g P V L 5 S [N DAH AR BRA2 & ANTHONY PHILLIPS L'HERITAGE DES CELTES “The Meadows Of Englewood” “Finisterrea” (MSI) - 3/5 (Columbia/Sony) - 4/5 j — Ça fait fichtrement plaisir d'avoir des Parfums doux d'Hydromel, effluves nouvelles fraiches de ce bon vieux troublantes de Whisky, senteurs Anthony Phillips (premier guitariste Ce nouvel opus de DISCIPLINE amères de Guinness viennent à nou­ de Genesis), d'autant que cet album, veau enchanter nos narines, les nou­ enregistré avec Guillermo Cazenave, se situe entre les fastes du veaux troubadours celtes (L’Heritage pionnier hispanique de la “new-age", progressif mystérieux Scandi­ des Celtes) sont de retour, rassemblés vaut vraiment le voyage. Les deux nave (Mellotron, influence une fois de plus derrière le guitariste compères se sont partagés équitable­ breton Dan Ar Braz. Et la magie ment le travail et c'est une longue crimsonnienne...) et üeux opère. Du somptueux et mélancolique suite de 36 minutes, douce et aérien­ d'un progressif pim amen “La broella” au très dansant "Evit Ar ne, qui donne son titre à un album Braz” où la guitare répond aux instru­ qui n'oublie pas de manier l'humour cain, rigoureux et mélo ments traditionnels, la musique de ce au détour. Ainsi, le modernisme des Superbe ouvrage “Finisterres” nous berce et nous claviers de Cazenave évoque un peu emporte au-delà de ces rivages de la musique d'X-Files: ça tombe bien, sable et de sel que le guitariste affec­ le morceau en question s'appelle jus­ DISCIPLINE "Unfolded like staircase" 125 F tionne tant. Sa guitare discrète vous tement "L'agent Mulder ne résout invite à entrer dans la danse, tout jamais aucun problème'! De son ET AUSSI simplement, humblement... Entre côté, Phillips retrouve enfin sa voix technologie et tradition, révolte et pour deux chansons évoquant les sagesse, tristesse et allégresse, la jolis souvenirs de The Geese And Celtie, riche de ses paradoxes, vient The Ghost". Et le meilleur est pour la de trouver dans ce Vieux Sage breton fin: ça s'appelle “Picaresca", 9 un porte-étendard de grande classe. minutes où l'ex-Genesis improvise sur Daniel Reyes une guitare acoustique. Frédéric Delage

CLEPSYDRA "Fears": 125 F YES "Yes to Ascension 2" : 175 F

APOCALYPSE PETER HAfllfAlLL PAYNE'S GRAY 'Kadath" : 130 F «Lendas Escantadas» «Everyone Ton Hold» FORGAS BfilD PHENC 'MENA (Musea) - 3/5 (Fie!) - 5/5 'Roue Libre" : 120 F Avec Musea, la recherche incessante Les pures merveilles se dissimulent Plus David CROSS des meilleurs combos progressifs n'a parfois sous une impressionnante, jamais cessé. C'est du côté du Brésil mais finalement fragile, couche FRUITCAKE, que se penche le label prospecteur d'austérité. Prenons le nouvel album LANVALL, avec cette réédition du premier album de Peter Hammill. Dépouillé, intimis­ d’Apocalypse. Un pincée de neo-prog te, noir, exacerbé. Calme mais jamais AFTER CRYING, saupoudre les joyeux effets harmo­ vraiment sereine, cette musique brise Par LINDH Project. niques et gâche un peu les festivités. une fois de plus les carcans, pulvéri­ Pas de quoi dramatiser mais ce se en pauvres miettes nos médiocres disque s’adresse, il faut bien le dire, balises tandis que cette voix aux habitués, aux spécialistes et aux incroyable, grave ou romantique, LES GRANDES SORTIES DE 1997 esthètes en chambre, le chant portu­ voluptueuse ou caverneuse, se fait gais pouvant rebuter le “grand l'écho salvateur, et de nos tourments, public”. Les claviers enrobent avec et de nos émerveillements. virtuosité des mélodies hésitant entre Evidemment, les charmes faciles et la beauté des 70’s et la modernité éphémères, les facultés de séduction envahissante des 90’s. Le cul entre immédiate n'appartiennent pas à 118 F deux strapontins, Apocalypse n’inter­ l'univers de celui qui est bien davan­ pellera hélas que les accros incu­ tage que simplement I' “ex-leader de c'est un catalogua et des sélections rables du progressif. A signaler une Van der Graaf Generator". Les chan­ superbe jaquette format B.D. et trois sons de Peter Hammill n'ont que leur régulières de nouveautés pour suivre l'actualité. morceaux de plus que l’édition origi­ clair-obscur à offrir. Hermétiques ou Demandez-les contre 3 timbres à 3FF à : nale. magnifiques. PROGPULSICH Bruno Versmisse Frédéric Delage BP 48 - 384?C E OMENE Tél & fax : 04 76 77 15 32 a Rockstyle n° 23 - le cahier CD EXPRESSO

Décembre, les fêtes de fin (et de Tarlton avec «Astral Years». Cet début) d'année, le froid, la neige, le Américain vivant à Berlin refroidit Père Noël, et avec tout ce beau l’ambiance, ou comment Nick monde, les incontournables compi­ Drake s'exile à la campagne en lations et autres best(s) of(s). Et pleurant sur sa solitude. Entre cette année, c’est tout un gratin de gothique hindou et Bob Dylan, stars, et pas des moindres, qui s’oc­ strange rondelle ! Pop acide et floy- troient ce passage obligé. Et pour deries lointaines pour Vex et son commencer un désormais habitué m ini-C D , «New Technology», du genre, David Bowie, qui passe agréable brouet d'électronique eigh- en revue la première partie de sa ties et de psyché surréaliste. carrière, de 1969 à 1974 le tout Esthétique jazzy mais raffinement sur 20 titres incontournables. Ca psyché pour Praise Space Electric et s’appelle tout sobrement “ The B e st «Mushroom Jazz » qui combine Of David Bowie 1969 / 19 7 4 " atmosphère groovy et funk planant. (Odeon/EMI), c’est con, mais fallait Et si Hawkwind était né black du y penser... La suite bientôt ? (XF) - côté de New Orléans ? Steve Hillage On attendait, et on attend toujours vient donner un coup de mediator la reformation de Police, mais avant chez Nukli sur «The Time Factory». d’être de retour, on a droit à tous les Cela situe sur quelle orbite tournoie tubes de Sting ET de Police sur le le space-rock de ces clones d’Ozric même album, 18 titres, dont 17 Tentacles. Moins speed et ethno indispensables, plus un “Roxanne que les célèbres travellers anglais, ■ !L,J sa ^ a s a '97 - Puff Daddy Remix” bonus Nukli louche sur Hawkwind mais track, inintéressant, inutile et mas- par intermittences. Tous ces turbatoire. Dernière chose, la galet­ disques sont édités par Delerium, le te s ’appelle, oh I, "The Very Best label le plus «psychédélique» du Of... Sting & The Police" (Polydor), monde et c’est un compliment... - c’est con, mais fallait y penser (XF). Souvenir ému puisque voici la réédi­ - Nouvelle compilation de l’oeuvre tion de l’introuvable premier album du plus célèbre juif canadien avec de Wapassou dû à Musea. la sortie chez Columbia du "M ore Dispensable mais pièce de collec­ Best Of Léonard Cohen”, réunis­ tion indubitable. Comme d’hab’, sant le meilleur de six albums deux bonus-tracks pour les indé­ essentiels du Maître, dont le “Cohen crottables. (BV). / Pêle-mêle, voici Live" (XF). - Suede, chez Small, quelques albums parus en cette fin offre à ses fans un double album d’année : le nouvel album de BB compilant 27 faces B d’une carrière King, “Deuces Wiid" (MCA) est une commencée en 1992. Belle pièce, succession de duos. Lui et Lucille qui s’appelle “Sci-Fi Lullabies" ont invité une ribambelle d’artistes (X F). - John et Helena Maj-sh, l’un prestigieux : Clapton, Gilmour, Van des duos mythiques de la pop syn­ Morrison, les Stones, Zucchero thétique et plus connu comme The comptent parmi les plus notoires. Beloved, sortent quant à eux Du beau boulot à l’arrivée. / Un "Single File" (East West), compila­ double CD hommage à Springsteen, tion de 12 titres indispensables, ne "One Step up" (Odeon/EMI), permet serait-ce que pour le tubesque à de nombreuses stars de se faire "Sweet harmony" (X F). - “B -S id e s plaisir en reprenant bon nombre de And Otherwise” (Ryko) est le titre classiques du Boss ainsi que d’in­ donné à la compilation de 13 mor­ terpréter une belle brochette d'in­ ceaux rares et live du génial trio édits. De Little Bob à Joe Cocker en Morphine, et un titre comme ça, ça passant par Elliott Murphy, 28 titres change... (XF) - Autre couple talen­ sont ainsi revisités avec talent. / Pat tueux, c’est au tour de Geoff Smith Travers, le bluesman qui fait saigner et Nicola Walker Smith, sous le sa guitare, revient avec un excellent nom cette fois de The Geoff Smith album live, "Whiskey Blues”, chez Band, qui nous inonde de leur jazz Tripsichord. 14 morceaux ébourif­ expérimental lyrique et romantique, fants dont les fantastiques sur un somptueux nouvel album, le “Drinkin' Cocaïne” et "S te v ie ". / classique et classieux "B la c k Shamballa est le projet de Pierre F lo w e rs ” (Sony). (XF) - Retour du Emberger. Il s’agit d’un concept pape de l’électro new wave, Gary opéra progressif qui a de l'allure, Numan, avec "Black Heart” (Eagle), proposant une musique fortement regroupant 12 titres dont 5 live émotionnelle. A découvrir. / Dans (XF). - Réédition également de l'al­ un registre différent, Jon - I love you m er 1 oct Caen L'Aborgeoire bum “In fe c te d " sorti en 1 9 8 6 du ail, you’re beautiful - Anderson nous jeu 2 oct Paris - La Cigale groupe The The, sur lequel figure le invite à explorer son "Earth Mofher titre "Heartiand", où apparaît au Earth” (Night&Day). Un album cool, ven 3 oct Lille - Le Splendid piano un certain... Steve Hogarth très cool, qui laisse un peu baba. sam 4 oct Nancy - Esp. Seichan (XF). - Les amateurs de blues clas­ Mais bon, c’est Jon Anderson... / sieux exécuté par des guitaristes Enfin, marketing oblige, Epie se m a r 11 nov Marseille - Le Moulin adeptes de la guitare slide seront fend d'une compilation instrumen­ séduits par l'album "Against The tale dédiée aux morceaux de Noël. mer 12 nov Toulouse - Bikini Wall" de John Mooney, évoluant Une somptueuse brochette de gui­ mer 19 nov Montpellier - Victorie dans un univers musical proche des taristes est venue ainsi interpréter à Clapton et Roy Rodgers des grands leur façon les hymnes jeu 20 nov Bordeaux • Barbey jours - STEVE Johnson "B lu e s ln traditionnels: entre'autres, Jeff ven 21 nov Dijon - Vapeur The Morning" (Virgin) constitue un Beck, Satriani, Steve Morse, Steve second opus très réussi pour Steve Vaï, Joe Perry, Alex Lifeson, Richie sam 22 nov Nantes - Olympic/Prateln Johnson, cet artiste découvert par Sambora,... Ca s'intitule "M erry lun 24 nov Lyon - Transbordeur Albert Collins et faisant office de A xem as" (notez le jeu de mot sub­ pierre angulaire du très dynamique til), c'est sym pa quand on décore le mar 25 nov Straatsburg - Laiterie blues New-Yorkais. (L.J.) - Un tour sapin, mais après ça ne sert à w ed 26 nov Luxemburg - Atelier d'horizon rapide pour une livraison rien...! (TB) psyché auto m nale. D’abord, le minimalisme très cold de Jeff

Hiver 97 E S distribution: Eiast West m s s Ï X C I T Ï R m . P H t R A l «Carnival Of Soul» «The Dark Command» «Soil» (Mercury/Polygram) ■ 3/5 (SPV/Osmbse) - 3/5 (Thunder Records) - 3 !5 Encore un ènième album de Kiss me Il existe encore des groupes qui n'ont Il faut saluer l'arrivée d'un nouveau direz-vous ? Et bien pas tout à fait. pas décollés de leurs origines. Exciter venu, Thunder Records, label fran­ «Carnival Of Soûls» est passé tout près fait bien partie de ces combos qui n’ar­ çais aux orientations plutôt métal­ du pirate, vue la reformation prématu­ rivent pas déscotcher de ce qu’ils fai­ liques, et c'est tant mieux. M. Pheral rée du line-up originel maquillé. Cet saient dans les années 80. jOn ne est l’une de ces récentes signatures. album n’aurait jam ais dû voir le jour parle pas ici des grosses machines à la M. Pheral est un groupe français aux tant sa sortie était plus que compromi­ AC/DC ou Maiden, non, il faut bien sonorités Nine Inch Nails, Fear se, et c'est le marché noir qui, pour avouer qu'Exciter appartient à la famil­ Factory en moins puissant mais plu­ une fois, a obligé la légendaire forma­ le des seconds couteaux du speed tôt proche de Prong. Grâce à des tion de Gene Simmons et Paul Stanley métal. Rien de péjoratif dans ces pro­ titres bien balancés, voire même dan­ à presser le-dit skeud. L'album se ven­ pos mais plutôt un moyen de resituer sants comme «Phase 8» voire même dait à des prix exhorbitants, il fallait le contexte musical de l’affaire. Les «Impure» ou la voix approche celle que la Kiss Artillerie, rattrape le coup. canadiens nous reviennent donc avec du légendaire David Bowie, sur les Pour parler des morceaux, il faut bien «The Dark Command» qui risque parties calmes. M. Pheral nous dire que ce ne sont pas les meilleurs d'éprouver un peu de mal à trouver sa balance un premier effort loin d’être que Kiss ait enregistrés mais plutôt un place dans la plus en plus grande ridicule dans la production mais où second couteau qui rappelle un «Lick famille du métal., et c’est tant mieux. les compos mériteraient un peu plus fllfiNOUJAR It Up» aux sonorités 9 0 's, dixit, intro L’album n’est qu'un condensé de ce d'originalité surtout sur les parties de «Rain». Cet album n’est pas sans que donnait le groupe dans le temps. lyriques qui tendraient à être plus «Live - Hell On rappeler que de très bons musiciens Les morceaux s’enchaînent sur un naturelles et surtout moins ont traversé l’ére kissienne sans pour tempo toujours aussi rapide, normal «machines». A part ça, rien ne pour­ Wheels» autant être récompensés au bout du pour du speed. «Agressor» et ra les empêcher de se frayer un che­ (CNR/Arcade) - 5/5 compte, mais comme ça doit le faire «Executioner», tirent tout de même min au milieu d'une scène métal Les Rois du métal sont de retour avec sur un C.V. Vivement le live maquillé, leur épingle du jeu. La note, c ’est pour française un peu embourbée. un album extraodinaire ! Nos frères lui aussi I les bons albums du passé. Yves Balandret du métal sont enfin en France, par Yves Balandret Yves Balandret l'intermédiaire de CNR/Arcade et c’est tant mieux. C’est début décembre que l’on a pu enfin voir le mythe sur la minuscule scène de l’Arapaho, qui dailleurs en tremble encore ! Quelle joie de les revoir enfin chez nous, les filles s'en souviennent (Other bands play, Manowar kiss), pour une soirée avec nos «Brothers of Métal». Comment rester indifférent à un tel live qui fait incontestablement figure de best of. «Hell On Wheels» est un Vrai live, avec ses imperfections, avec un son brut et sans façonnage inutile. Manowar n'a pas hésité à s’étendre \ sur toute sa carrière pour livrer un Dtfi'RLY BEH lfiU ED IH -R flfflES petit joyau de métal. Jugez plutôt: «Sin Secado» «Chamber Of One» «Whoracle» «Blood of my enemies», «Kill with (Century Media) - 4/5 (MusicForNations/Media 7) - 4/5 (Nuclear Blast) - 4/5 power», «Sign of the hammer» pour la première période, «The gods made Leur premier essai n'avait pas fran­ Ceux qui avaient dégusté le power On en parlait déjà dans le numéro 21 de heavy-metal» et «My spirit lives on» chement convaincu, il faut bien le métal du premier effort de DEARLY Rockstyle où l'on ventait les bonnes dis­ pour le dernier album. Entre les deux, dire, mais aujourd'hui, Moonspell dis­ BEHEADED, «Temptation», devront positions dans lesquelles se trouvait In- plus d’une heure et demie d’extase, tille un album plus pensé, plus tra­ réviser leur jugement avec ce second Flames grâce à la grande classe de «The de puissance, de sensibilité vaillé peut-être. La voix n’est plus du album. Alex Creamer a troqué ses Jester Race». Aujourd’hui ils reviennent «Courage», «Black arrows» pour une tout aussi bâclée qu’elle a pu l'être cordes vocales pour une paire d’élas­ avec un album encore plus puissant ou impressionante démonstration de auparavant. On a à aujourd'hui affai­ tiques usés et entraîne ses petits les mélodies de guitares côtoient avec Monseigneur Joey deMaio. La voix de re à un groupe de grande envergure camarades sur le versant caillouteux grande classe les rugissements vocaux Eric Adams reste, comme d’habitude, où se mêlent ampleur musicale et d'une violence ultra-rageuse. Au pla­ d'un front-man encore plus en verve que irréprochable, même en live -ça n'est puissance maîtrisée, «Abysmo» en est card, les mélodies et bienvenue en sur «The Jester Race». Les fans de puis­ pas le cas de tout le monde-, le retour la preuve cinglante. «Sin secado» enfer ! L'envie de cogner est là I D.B. sance mélodique ne peuvent que se de Scott Columbus derrière les fûts pourrait même par moment se frotter voit en noir et radicalise son métal au réjouir de pouvoir ce procurer ce que donne à tout les morceaux un puis­ à «One Second» de Paradise Lost, point de ressembler à un Clawfinger l'on fait de mieux dans un style assez sance impressionante et l'arrivée de mais il leur faudra encore travailler- qui jouerait avec la hargne de controversé vu la diversité des styles. Karl Logan est une bouffée d'air frais pour fournir un album d’exception. Sepultura. La production de Colin Les compos sont costauds et efficaces, pour ce groupe d’un autre temps. Nous n'en sommes encore pas là. Richardson est aux petits oignons et sans laisser un seul instant de répit à «Hell On Wheels» entre dans la cours Moonspell n'en est encore qu'à son file un coup de booster à une ryth­ l'auditeur, c’est bien cela qu’on leur des grands live aux cotés du «Live deuxième album, il n'y a pas de com­ mique agressive comme un gang de demande, ou je me trompe? «Food for After Death» de Maiden, de «If You paraison à soutenir, les portugais ont Brooklyn à 1 heure du mat. ! Un les­ the gods» ou l'excellent instrumental Want Blood» d'AC/DC ou encore de le vent en poupe, normal pour un sivage de tympans sans l’essorage et «Dialogue with the stars» font de «Live And Dangerous» de Thin Lizzy. peuple de marins. Dégustez «Sin c'est foutrement jouissif I «Whoracle», le digne successeur du Other bands play, Manowar kills. Secado» comme un bon Porto pen­ fabuleux «The Jester Race», avec une Manowar est grand ! dant les fêtes de fin d'année, c’est un Bruno Versmisse mention particulières pour les compos Yves Balandret bon cru. dont la qualité est tout de même un cran Yves Balandret au-dessus que les précédentes. Excellent ! Yves Balandret Rockstyle n° 23 - le cahier CD Ffiù TROfrt GRACE «Cast In Stone» «FaU from Grâce» (SPV/Media 7) - 4/5 (Music for Nations) - 4/5

Ca fait vraiment plaisir de recevoir son Dans le rôle du parfait inconnu au album de Venom. Ce groupe légendai­ bataillon, voici Fall From Grâce, tout re qui a su bousculer et se poser en droit catapulté en Europe, par Music précurseur du métal dans les années For Nations, depuis la Californie. Ca en 80 est aujourd’hui de retour avec de fait du chemin mais il est clair que ce nouveaux morceaux qui n’ont rien de groupe apporte une nouvelle pierre eu ridicule tant les compos sonnent vrai­ métal en général. Les morceaux sont ment actuelles. Son irréprochable et très bien construits, avec évidemment, cohésion sans pareil, on a l'impression une alchimie imparable entre des par­ de retourner au plein coeur des années ties plombées et des passages plus 80 où Venom était le maître des calmes, beaucoup plus forts en sensi­ ténèbres. Rassurant près leur soi- bilité. Et si les arrangements n'ont rien disant performance en Hollande, d’où à envier aux plus grands, c ’est tout de ils sortirent une vidéo catastrophique même la voix qui donne le La de ce pre­ accompagnée d'un live tout aussi mier album ô combien intéressant et dépourvu d'intérêt. Mais bon, on fait bien senti. C’est vrai que l’on devient de tous des erreurs, la preuve, ils nous plus en plus septique en matière de arrivent aujourd'hui avec un excellent métal américain, il y tellement à boire album studio : «The Evil One» sorte de et à manger que l'on ne sait plus à quel figure de proue de l'album rassure à saint se vouer. Il est tout de même cer­ ces premières notes. Mais il ne faut tain que la folle vie de L.A doit donner pas oublier que cet album est doublé matière à écrire des chansons, on ne les par une sorte de best of des bonnes plaindra pas, hein. Mention bien pour vieilles années, et ça tombe bien, car Fall From Grâce . je ne les ai qu’en vinyl. Venom ça W es Balan dret s'écoute en vinyl et Nulle Part Ailleurs ! Wes Balandret

«Room Seven» «Cage» (Holy Records) - 4/5 (Axe Killer/FGL) - 4/5

Cela faisait bien longtemps, depuis la for­ En voici à qui le changement ne fait mation de G3 que l’on n'avait pas assis­ pas peur. Changement ? De tout ! De té au travail commun de plusieurs nom, SUPURATION, trop death, de artistes de renom, sans bien sûr parler rock, trop extrémiste, de label, exit des albums hommage. Ici pas d'homma­ Pias, welcome Holy. Alors oui, les ge à personne sinon à eux-mêmes; Eux nordistes ont changÈ mais en bien. peuvent se le permettre. Impossible de Présenté comme le leader de la scène soutenir le contraire à la première vue des indus, SUP (faudra s’y faire) a mis de invités: L'immense Carminé Appice, que l’eau dans son vin et des harmonies l'on connaît pour ses nombreux albums et dans sa brutalité. On retrouve ces collaboration, Vinnie Appice, qui officia fantastiques superpositions vocales chez Dio et Black Sabbath, Pat Fontaine, qui donnent une tonalité originale et chez le regretté XVZ, James Kottak de de l'ampleur à des mélodies quasi- Kingdom Corne, Jeff Pilson de Dokken gothiques. SUP évolue dans un cube ainsi que le fameux Phil Soussan pour ces métallique où les fariboles futuristes breaks irréfutables posés chez les plus [fouvel album Disponible chezr^i et technologiques rebondissent sur grands de ce monde. Le résultat donne un les arêtes dark de vocaux ancestraux. très bon album de hard-rock à la Une union heureuse qui devrait don­ Kingdom Corne ou Cinderella. Vous voyez ner de beaux marmots. Les lillois ne un peu ce que ça donne ? Riffs de grattes suppurent plus, ils cautérisent au fer bien produits et balades de blondins per- rouge ! manentés pour nostalgiques des années 80, cherche à retrouver son public, pas Bruno Versmisse besoin de trop chercher, il est toujours là. W es B alan dret EN ECOUTE 01 4 0 5 0 6 0 7 0 « m m » » ri

J o Captive

tHOLL,Oltf ATTA StXDÏN OtromONGÏH5 Modem Cathédrale «Captive» «Tue N ew Prometheus» (Nuclear Blast) 3/5 «Strenght Through Unity» 4/5 (M edia 7) - 3/5 (Good Life Record sj 4/5

Des le premier morceau, le décor est Il faut le dire tout de suite, 25 Ta Life A Rockstyle, c’est bien connu, on écou­ Oddmongers est l’un de ces groupes qui planté au beau milieu de Paris, juste n'est pas là pour rigoler et on peut s'en te tout ce que l’on reçoit, c’est une règle ont galéré avant de voir le bout du tun­ devant Notre Dame . Alors que le rendre compte dès les premières notes d’or. C’est parfois un travail fastidieux, nel. Après un mini-album sans trop matériel est prêt pour diffuser les de «Strength through unity». mais, on découvre parfois des petits d’intérêt, les savoyards reviennent en décibels dp Hollow, comme par L'ensemble est parfaitement bien ficelé joyaux glissés entre deux magazines, et force avec «The New Prometheus». Il enchantement, on aperçoit les rythmiques servent à merveille le là c’est le top. C’est exactement ce aui faut bien avouer qu’il n’est jamais faci­ Quasimodo courir après son débit provocateur de la voix, soutenue est arrivé au co auto-produit d’Atta le de déverser le meilleur de soi-même Esmeralda toute ébouriffée par les par des guitares à l’esprit ravageur, ce Sexden. Quelle fut notre surprise d’écou- sur un album et réussir à faire passer étreinte^ amoureuses de son amant groupe semble avoir trouvé la parfaite ter un si bon album, parmi les grosses sur disque la puissance que l'on dégage qui la convoite depuis des siècles. alchimie entre la musique et le texte, machines a la production qui vaut des sur scène. Là est souvent le problème Soudain, les décibels rugissent les toujours dédaigneux et sans compro­ millions, et français qui plus est. Atta mais Oddmongers s'en sort honorable­ premières notes du groupe et place mis. La puissance est présente tout au Sexden n'a pas besoin d'une grosse pro­ ment avec des titres comme «Tabula des riffs plombés aux cotés de mélo­ long de ce rendez-vous violent mais duction pour nous délivrer un album Rasa», (ça doit vouloir dire table rase dies maidenienne, donc pittoresque. constamment maîtrisé. Pas de place splendide aux sonorités indus, mais en latin, mais je n'en suis pas sûr), un Quasimodo appréciant les rythmes pour les seconds, 25 Ta Life, sans beaucoup moins radical que l’indus. Cet morceau qui a la particularité d'être un plus brutaux de grind-core retourne la concession, est bien parti pour se hisser apport mélodique est donné par les voix bon ambassadeur de la musique de ce tête basse dans ses greniers alors que parmi les grands du métier comme sampiées souvent posées en rond alors groupe tant il réunit en quelque la belle Esméralda apprécie au pre­ Suicidai Tendencies ou encore les que la voix lead triturée par les filtres minutes toutes les facettes des mier rang la prestation. Elle s p met à débiles de Snot. Avec une oolitique de tout comme les grattes bombardent Oddmongers qui deviendront grands un rêver sur les premiers accoids de groupe comme celle-là, on retrouvera sans défaillance. «Devil destiny» rampe jour, c'est sûr. Leur musique va encore < Bagatelle» et sa chevelure commen­ 25 Ta Life très bientôt dans la cour des dans un décor morbide et glauaue alors évoluer et lorsque vous aurez «Clones» ce à s'agiter sur le très lent grands du hard-core, si ce n’est déjà que «Gulp» nous promène dans univers entre les oreilles, vous comprendrez ce «Crusaders». Contrairement à son fait. plus angélique où rigueur et force sont que l'on peut entendre par évolution. nom, Hollow ne sonne pas creux; W es B alan dret de mise. Une des très bonnes surprisp Bon vent, les gars I Quant à nos deux héros, ils conti­ française de l’année. Vite une maison de W es B alan dret nuent de se courir après. Y.BaUndret disques pour ce groupe talentueux ! Wes Balandret METAL EXPRESSO

Tout d abord chez Nucl^yi Blasi. notons la sortie dp Primai fear et son nouvel album du même nom. On nous renvoie aux belles annees où Helloween était le leader incontestable du speed-mélo- dique. Aujourd'hui, c’est passé de mode, toujours chez I r Blast, nous avons reçu un album dont ie nom de groupe est illisible, tout ce que l'on sait, c'est qu'il F U T U R A mOXN'.NG AGAIN m A i T H ü s se nomme «A/e/us Polaris» et que le «I Am Wanteü By A «Martyr» «Knowledge Of Your chanteur n'a pas l’air très content./ Dream» (Good Life Records) -/5 Encore un nouveau venu parmi les Own» labels. It’s time to .... est basé en Suisse (Thunder Records) - 3/5 (Thunder Records) - /5 et nous fait par de ses premières sorties. Toujours chez Thunder Records, Parlons un peu de la famille hard-core. Alternant le death-metal mélodique et Le leader semble être Difficult To Cure et encore un nouveau venu en la per­ Nous sommes fiers de présenter pour la les rythmes plus radicaux, la musique son hard-core bien ficelé. Egalement sonne de Futura. Rien de bien nou­ première et non pas en exclusivité, un de Malthüs reste en dehors des che­ intéressant Black Garden et un premier veau dans la musique de ce groupe, tout nouveau label, Good Life Records, mins tout tracés grâce à une album très funk-metal avec un chanteur mais peut-on encore inventer spécialisé dans le hard-core. Morning approche quelque peu nouvelle, on prometteur. A suivre. / Parlons un peu dp quelque chose de nouveau en métal Again, sorte de fer de lance de l’attaque pourrait aussi dire que Malthüs fait de ce qui se passe à Vitrolles. Pour nous, aujourd'hui, si oui, appelez- moi à la de sa maison de disques, ne fait pas les la fusion dans le sens propre du terme Vitrolles, c'est le Sous-Marin et le Sous- rédaction. Pour en revenir à Futura, choses à moitié et nous présente un alors que les guitares et la basse Marin vient de ^roauire l'album de on pourrait placer leur musique entre album / titres à la production ravageu­ oscillent dans de sphères totalement Biocide, nard-core ravageur, afin de per­ heavy et trash, c'est surtout une se comme savent si bien le faire les différentes et que la voix propose des mettre à la rois au groupe et à ce lieu question de voix et de rythmique, américains dans ce style. Comme d’ha­ lignes de chant toujours hors-norme. déjà mythique de se promouvoir. Bon n'est-ce pas ? Sinon, on peut dire bitude la voix flingue et lance des slo­ La basse a un peu trop souvent tan- courage les g a u on pense à vous./ que leurs influences est un mélange gans ravageurs aux couleurs politiques dence à sortir de la ligne mélodique Encore chez r, Ldgency évolué de Anthrax, surtout sur «About our contestataires. «Broken promises» en comme s’il était indispensable de dans un metai plus au'approximatif, trust» et «No place in my soul», la est le parfait exemple, revendiquant la l’entendre à tout prix.A part ça, rien cherchant à faire du Dream Theater, les voix jouant un rôle important. Il fau­ liberté physique et morale, là où appa­ ne semble tourner comme dans les pauvres se sont casse les dents. Aie / De dra attendre un peu que l’ensemble remment, la société est la plus aurej autres groupes chez Malthüs, chacun leur coté Bewitched (Osmose) et son devienne un peu plus cohérent pour Enfin, il faut bien trouver des choses à y allant de sa petite touche person­ «Pentagram Prayer» allume à fond la se prononcer. On sent incontestable­ decrire et Morning Again le fait bien. On nelle, sans pour autant perdre l’iden- caisse. La voix ressemble au sympa­ ment que Futura possède une marge tombe même dans le Henry Des-metal tite des morceaux. A l’écoute de « thique Dany de Cradle Of Hlth alors que de progression encore très importan­ ou le grindcore, et là, ça ne rigole plus. Leaving the body» ou du plus speed les guitares sonnent heavy-metal. te, il parait certain qu'ils sauront Ca tait presque peur tellement le front- «So many questions», on, comprend Bizarre amalgame./ Et nour finir chez avancer dans un style ou la musique man semble méchant, alors qu’il est que le groupe n’a pas balancé toutes < j'iilm v Media, Lacuna Coil évoluant est en constante évolution. certainement gentil comme un agneau. ses cartouches, il leur reste de la dans un rnetal presque gothic avec une Wes Balandret Yves Balandret puissance sous le pied pour un pro­ voix féminine superbe. Eh, t’as vu la chain effort. Keep out of «Oblivion» I meuf ??? m Rockstyle n° 23 - le cahier CD Wes Balandret Yves Balandret se prête parfaitement à ce genre de biographies, et deux, le prix est pour le moins attractif puisque chaque volume coûte seulement 20 francs ! Ainsi, pour le prix d’un paquet de cigarette, vous dévorerez la saga de Queen, de AC/DC ou de Bowie même dans le bus ! D’ailleurs, il semblerait que le succès est au rendez-vous puisque déjà 50.000 exemplaires sur l’ensemble des 16 titres actuelle­ ment proposés se sont déjà écoulés ! Les chroniques des albums sont en général assez justes et les différents auteurs qui planchent sur cette col­ lection manient la plume avec rigueur. Seul petit bémol à cette col­ lection pratique et agréable qui ne cesse de s’étoffer : les quelques pho­ tos sont tellement de mauvaise qua­ lité qu’il serait judicieux de s’en pas­ ser. A part ça, c’est du tout bon ! Thierry Busson

Guitft pratiqU* il conpltt «Dr la nUfiqiii 4»-.

L’EHCVCLOPEDIE DE LA CHANSON FRANÇAISE sons la direction de Gilles Verlant (Editions Hors Collection)

Pas moins de cinq auteurs (dont Gilles Verlant) se sont appliqués à retracer en plus de 250 pages l’his­ Egalement disponibles : toire de la Chanson française. Un très beau livre où personne - ou Les éditions du Camion Blanc vous presque- n’a été oublié. Il s’agit vrai­ propose actuellement une biographie ment d’une encyclopédie, regroupant sur AC/DC que nous vous conseillons par thèmes et sous forme de liste fortement. D’ailleurs, vous pouvez la alphabétique, les grandes tendances, commander ainsi que toutes les les monstres sacrés et les artistes autres parutions de cet excellent édi­ moins connus, des années à nos teur en vous reportant à la page 13 jours. Certains sont mieux lotis que de ce numéro. / Dans la même lignée d’autres (deux pages entières pour que pour les Beatles, les éditions les plus célèbres ou les plus mar­ Hors Collection vous invite à décou­ quants de cette histoire), mais en vrir tous les secrets des chansons de général, l’importance qualitative est U2 dans le remarquable "L’Intégrale respectée. De Trenet à Me Solaar en U2’’. / Les deux fanzines français lea­ passant D a r Teiephone et ders sur le marché du rock progressif Starshooter, ce livre imposant et proposent leur numéro de fin d'an­ détaillé vous assène également pas née. Dans le cas de "Harmonie” ROUE LIBRE loin de 1.000 photos couleurs ! Une nc32, vous pourrez lire des inter­ belle oeuvre, soigneusement agencée views de Solar Project, Chandelier, et forcément utile. Versus X, etc. Et comme toujours, Thierry Busson une pelletée de chroniques CD. Contact : "Harmonie”, 15 av. du COLLECTION fllUSlC BOOK Béarn, 33127 Martignas-sur-Jalle. “Le rock des années 70” / Big Bang nc23 quant à lui fait sa couverture avec Yes. Au sommaire “Depeche Mode” / également : Forgas, David Cross, “UOpéra” / “U2” / “Led Discipline et bon nombre de CD Zeppelin” / Bowie” / reviews. Adresse ; “Big Bang", 17 “M ichael Jackson” / avenue de la Monta, 38120 St- “Hendrix” / “AC/DC” / Egrève. “Queen” / “The Cure” (Editions Prélude et Fugue)

Voici une collection extrêmement KjfolREl IgljgfBM Rtri o ÈjeS intéressante et ceci pour plusieurs raison. En premier lieu, tous ces ouvrages sont plutôt bien faits : his­ torique des artistes, discographie commentée et anecdotes nom­ t 'C âncert à P a r i s le 3 jF n ë œ m breuses. Ensuite, deux raisons pra­ « L a Balle Au Bond» tiques : un, le format livre de poche face au 55, Quai de la Tournelle (5è)

Hiver 97 [ E M ° Maubert-MutîffÜltë, tel Ï01.40.51.87. EDITIONS JIGAL

'K o w * su noN flllKE 0LDFIELD THE STEPPES GGARFUNKEL “XXV” “Drop Of The (Reprise/WEA) - 4/5 Creatore” “OldR r i e n d B ” (Delirium/ MDI) - 4/5 Coffret 3 CD (Legacy/Sony) - 5/5 Enième compil’ concernant Mike Apparu au début des années 80, Oldfield ! Celle-ci - qui sort pour The Steppes ne ressemble en fêter ses 25 annees de carrière - rien à une horde hirsute et n’apporterait rien de plus (on lui braillarde mais plutôt à une préférera évidemment “The dande d'énervés influencée par la Com plété” ) s ’il n’y avait pas un combinaison de la pop-rock inédit. Un inédit de poids même, anglaise des années soixante et p u isqu ’il s'ag it en fait d’un du west coast américain. Une avant-goût de "Tubular Bells III" originalité à toute épreuve, c'est qui paraîtra en 1998. Une fois là le facteur déterminant du suc­ de plus, le génial anglais décline cès de ce trip acid / rock. Les avec de nouveaux arrangements frères Fallow, avaient entretenu, le thèm e de son album le plus bien avant la famille Gallagher, vendu à ce jour : "Tubular Bells” des rapports étroits avec la (16 millions d'exemplaires musique d’avant-garde, s’entend depuis 1973 !). On attend avec par là , les sons bien-entendu, impatience l’oeuvre intégrale... mais aussi la construction de Sinon, rien de bien neuf : morceaux tels que « A play on "Moonlight shadow” (seul titre Wordsworth» et sa longue impro chanté) et une poignée d'extraits ou solo de guitares.. Inutile de de ses classiques : "Hergest com parer ce groupe, il est le seul Ridge”, "Ommadawn” ou à délivrer de longues incantations “Incantations". A suivre, donc. musicales destinées à la délivran­ Thierry Busson ce de l’esprit. ÉDITION Pascal Vernier

Si vous n’avez pas encore dans CONTACTS 2 0 0 0 0 votre discothèque un best of de Simon & Garfunkel (ce qui est possible...), alors n’hésitez plus, SHOW-BIZ, ARTISTES, LABELS, jetez-vous sur ce magnifique cof­ fret édité par le label Legacy. SON-IMAGE, STUDIOS, SCENE, Car, en 3 CD somptueux, il y a SPECTACLE, PRODUCTEURS, SALLES, tout ! Les tubes sont évidem­ ment tous présents : “Mrs MÉDIA, RADIO, TV, PRESSE, MUSIQUE, Robinson", “The boxer” MATÉRIEL, FORMATION... “America”, “Sound of silence”, The 59th street bride song”, Cecilia”, "El condor pasa", Bidge over troubled water", P IN K FLO YD SORTILEGE www.jigal.com Homeward bound", pour n’en “The Piper At The “Métamorphose” citer que quelques uns. Entre 64 Gates Of Dawn” (Axe Killer Records) - 4/5 et le début des années 7 0 , le Mono édition petit génie (auteur/compositeur) Nous sommes en 1984. Alors L'espace musique sur Internet (EMI) - 5/5 au service des professionnels et la grande endive (voix céleste) qu'en Angleterre la N..O.B.H.M. ont squatté les charts de la pla­ ("New Wave Of British Heavy nète entière avec une désinvol­ Voici, présenté dans un magni­ Métal”) bat son plein - avec Iran 1” BASE DE DONNÉES ture qui frise l’insolence. Les fique petit coffret contenant plu­ Maiden, Def Leppard, Saxon, DES SITES MUSIQUE petites merveilles acidulées sieurs photos rares, la réédition Tygers Of Pan Tang...-, la France issues du cerveau brillant de en version mono du premier voit également apparaître une Paul Simon ont traversé les album de Pink Floyd (1967). En myriade de bons groupes qui Show Case Professionnel années sans prendre une ride, et quasi-totalité composé par syd s’engouffrent dans la vague. Création, hébergement, c’est aujourd'hui dans la mémoi­ Barrett, peu de temps avant qu’il Parmi eux, Sortilège, excellent promotion de sites re collective qu'elles tiennent ne se perde à jamais dans les quintet qui balance avec ce une place de choix. Ce coffret volutes hallucinatoires, "The "Métamorphose" un des clas­ définitif vous propose en plus Piper.." reste une des oeuvres siques de la scène hard rock fran­ INFOLINE : 01 40 47 05 65 pas moins de 15 morceaux majeures du Floyd et l’un des çaise. Les nostalgiques de cette inédits, versions alternatives ou disques essentiels issus des époque écraseront une larme en enregistrements live sur les 59 années 60. Cette pop psychédé­ ré-écoutant “Majesty”, ou présents. En outre, le livret inté­ lique déjantée, novatrice, ouvrira "Légende". Cette réédition, qui rieur est superbe. Photos rares, la porte à bon nombre d'autres s’inscrit dans la série proposée D E L A M U S I C et texte biographique enrichis­ formations dans les années qui par le label Axe Killer, trouvera CONCERTS, CD, T-SHIRTS, EMPLOIS, MATERIELS, CONTACTS PROFESSIONNELS sent un objet essentiel. Du tra­ suivront. En prime, EMI a égale­ certainement son public. Même vail d’orfèvre, une fois de plus. ment réédité les tous premiers si la musique paraît un peu datée EN VENTE DANS LES FNAC, VIRGIN MEGASTORE. Thierry Busson singles du Floyd sur un CD 6 aujourd'hui, elle est le reflet LIBRAIRIES MUSICALES ET PAR CORRESPONDANCE AUX titres vendu séparément. d’une époque où le hard français EDITIONS JIGAL -102 CHAMPS-ELYSEES - 75008 PARIS Indispensable également... était en pleine effervescence. JOINDRE UN CHEQUE DE 350 FRS PORT COMPRIS Thierry Busson Wes Balandret m Rockstyle n° 23 - le cahier CD FUS» •wS#

XYZ N .B O m B “Take What Ton C an. .Live” "Attaque” (Axe Killer Records) - 4/5 (Axe Killer REcords) - 4/5

L’histoire de XYZ est pour le moins Avec Sortilège, Warning, ADX, singulière, puisque ce groupe améri­ Vulcain et une poignée d'autres, cain de hard FM est à moitié compo­ H.Bomb fut l’un meilleurs représen­ sé de deux... Français originaires de tants de la fameuse scène métal fran­ la région lyonnaise ! Rem arqué par çaise des années 80. Inspirée direc­ Don Dokken à la fin des années 80, tement des groupes britanniques et XYZ sortira deux albums, dont un allemands de la même époque, la chez Capitol. Un album live enregis­ THE ESSENTIAL MHKE OLDFIELD musique de H.Bomb connut son tré au début des années 90 se voit heure de gloire. Emmené par Didier aujourd’hui réédité, agrémenté de 4 retrace les 25 ans de carrière de Mike Oldfield, Izard, les cinq musiciens délivrait en titres issus du premier EP du groupe. 84 avec ce "Attaque” l’une des Située entre Dokken et Tokyo Blade, regroupant ses 14 plus grands thèmes enregistrés meilleurs galettes de ce hard rock la musique d'XYZ avait bon nombre hexagonal alors en plein boom. d'atouts pour séduire les amateurs de pour Virgin et WEA, dont un titre médit "Dresser à tuer”, “La horde" ou hard FM : un guitariste précis, une "Substance mort” nous rappellent section rythmique carrée et efficace qu'il fut une époque où le métal fran­ extrait de son nouvel album "TUBULAR BELLS III" et un chanteur à la voix idéale pour ce çais se permettait même de se retrou­ style de métal. Les meilleures compo­ ver programmé dans des grands festi­ à paraître courant 1998. sitions du combo sont ici délivrées vals étrangers. Ainsi, H.Bomb a joué avec ferveur, soutenues par une pro­ à Poperinge (Belgique) en compagnie duction adéquate. Même si la courte de Metallica, Motorhead et Twisted carrière d’XYZ ne marquera pas l’his­ Sister ! Cette excellente réédition arri­ toire du rock, on passe cependant un ve à point nommé pour nous rappeler agréable moment à l’écoute de ce live ces hauts faits ! Métal rules !!! de belle facture. W es B alandret Yves Balandret

ELECTRIC LIGHT ORCHESTRA COLLECTION fllUSlC “Light Years-The Very Best ” fflEmORY SOHY (Music Memory/Sony) - 3/5

Cette double compilation d'Electric C’est devenu une habitude, dans Light Orchestra, le groupe emmené chaque numéro de Rockstyle on vous par Jeff Lynne, arrive à point nommé tient au courant des sorties sur le pour célébrer ses 25 ans d’existence. label Music Memory. Cette fois-ci On retrouve, c'est d'une logique encore, Sony remet en avant implacable, la totalité des tubes qui quelques perles de son back-cata- Tracklistfng ont jalonné l'histoire du groupe. On logue à un prix réduit. Parmi plu­ 1. Tubular Bells [extrait] B.O. du film 'L'Cxorciste' 11973) en citera quelques uns, pêle-mêle : sieurs dizaines de références, on s’at­ 2. Hergest Ridge [extrait] 0 9 74 ) "Xanadu”, chanté par Olivia Newton- tardera sur le "March Or Die” de 3. Ommadawn [extrait] 0 9 75 ) John, "Last train to London", "Turn to Motorhead" (1 9 9 2 ), un bon album 4. Incantation [exltaill 0 9 78 ) stone", "Nightrider" ou “Shine a little de la bande à Lemmy avec quelques 5. Moonlighl Shadow avecMoggie Reilly (1983) love". En tout 38 titres alliant pop- invités de premier plan comme Zakk 6. Portsmouth (1976) rock, instrumentation classique voire Wylde, Slash ou Ozzy en personne. A 7. Killing Fiels (Pan Pipe) B.O. du film "ta Oéihiwte' 0984) même quelques embardées funky- se procurer également : "The Art Of 8. Sentinel extrait de Tubalor Bells II" 0 992) santes, dont 29 furent tout de même Rebellion" de Suicidai Tendencies 9. The Bell (remix) extrait de ‘ üibiilar Bells I I' 0 992) classés dans les charts anglais ! C’est (peut-être le meilleur album du grou­ 10. Let There Be Light extrait de ’ lhe Songs 0 ! Distant latth" 0995) en 1986 que Jeff Lynne décide de pe), “The Future” de Léonard Cohen, 11. Only Time Will Tell extrait de "Ihe Sotigs 01 Distant latth" 0 995) séparer le groupe, juste après avoir "Vivid" de Living Colour, "Infected” de 12. The Voyager extrait de 'Voyager' 0996) sorti un dernier single, “Getting to the The The, le “Greatest Hits” de The 13. Wamen 01 Ireland extrait de 'Voyager" 0996) point". Depuis, l’ex guitariste-chan- Isley Brothers ou encore le "Very Best 14. Tubular Bells III extrait de 'U u la r Bells III' à pareille courant 11 teur-claviers s’est consacré à de mul­ Of" des Byrds. Sans oublier dans les tiples projets. Dernièrement, c’est nouveautés le coffret “Honorary même lui qui a produit les "nou­ Citizen” chez Legacy, superbe rétros­ veaux" singles des Beatles présents pective en 3 CD de la carrière de sur les récents "Anthology". Peter Tosh, l’une des grandes figures Christian André du reggae. w e a muslc Hiver 97 E S Après le succès de “L’héritage (fes Celtes” et de sa version live, Dan Ar Braz persiste et signe avec “FiniSïiPres’'’, la suite logique de son prédécesseur. ■y

Rencontre avec un troubadour des tempsi . modernes Par Daniel Reyes Photos Terrasson INTERVIEW

Dan Ar Braz, tu es avant tout un guitariste. Pourtant volets blancs». Comme je l'ai dit, il est déjà ils seront responsables et ils s'en foutent la guitare est très peu mise en avant sur les albums prêt. Ces trois disques là, ça aurait fait pour complètement. Et puis, il y a des gens qui avec THéritage des Celtes. Cela ne te fruste pas un moi comme un coffret, un hymne instru­ font ça en Bretagne aussi, c'est partout, il peu ? mental à l'adolescence, à l'enfance. Et puis n'y a pas qu'en France. M ais même si la Dans cet album, il était effectivement ques­ bon, entre temps, il y a eu L'Héritage qui, ce musique celtique est victime de son tion de mettre la guitare un peu plus en n'est pas un hasard, m'est tombé dessus, et succès, moi je continuerai de toute façon, avant, et après l'enregistrement de l'album, je suis parti dans cette aventure là, qui cor­ quoiqu'il arrive. Il n'y qu'a revoir mes inter­ on a considéré qu'elle l'était. Mais avec un respond à des choses auxquelles je crois, views des années 70 et celles des années peu de recul, je m'aperçois qu'au bout du mais qui dépasse bien souvent la musique. 90, il n’y a pas photo, j'ai exactement le compte, elle ne l’est pas. Ils y a trois instru­ Ce sont plus des idées, les idées d'une cer­ même discours, je n’ai pas arrêté de dire la mentaux qui n'ont pas été retenus parce qu’il taine Bretagne que j'idéalise un petit peu. Et même chose. Peut-être que maintenant je y en avait trop. Il a fallu faire un choix. Il fal­ quand tu as une occasion d’exprimer tes suis juste un peu plus réaliste. Enfin j'espè­ lait privilégier le collectif une fois de plus, idées, tu ne la laisses pas passer. Ce qui fait re. Mais effectivement, cette histoire de non pas aux dépends de la guitare, mais qu'effectivement, tout le reste pour le mode, ça devient n'importe quoi. J’ai refusé avec la guitare. Ce qui intéresse les gens moment reste dans l’expectative. a deux reprises des compilations de mes dans l'Héritage des Celtes, c'est l'ensemble. disques plus anciens. J ’aurais pu accepter et Je pense que la guitare intéresse moyenne­ j'aurais gagné encore plus d'argent, mais ment le grand public. IL y a des gens qui il y a des gens pour pour quoi faire ? Pour faire capoter l'hérita­ viennent me voir des fois et ils me disent: ge, certainement pas ! J'ai eu des demandes «Vous n'êtes pas le guitariste de Dan Ar parce que des gens se sont dit «tiens ! Il a Braz ? C'est très rigolo, il y a une assimila­ qui j’ai tellement un fond de catalogue !»...lls ont demandé à tion. Je suis sûr que si on faisait une enquê­ ma maison de disques si je voulais bien faire te auprès de ceux qui ont acheté mes des compil', et comme dieu merci je suis albums avec l’Héritage, on s'apercevrait que d’admiration que propriétaire des bandes, j’ai dit non. ce n'est pas la guitare qui prime forcément. Mais il y en a un petit peu quand même ! Tu as dû trouver un nouveau public en Bretagne, Moi, je dirais juste suffisamment . Disons j’ai l’impression de mais n ’as tu pas peur que les anciens fans de Dan qu'il y a la touche Dan ar Braz, et au-delà ar Braz, ceux de la période 70 soient un peu déçus, d'avoir beaucoup de guitare, il y a la couleur voir dérangés par un projet tel que l'Héritage des que j'ai l'intention d’utiliser dans les temps leur arriver au Celtes ? qui viennent. Donc maintenant je travaille - Je ne crois pas. Tu sais, mes disques en fait j'y travaille depuis déjà longtemps- d'avant, j’en ai vendu entre dix et vingt mille sur le projet qui suivra. Si c'est possible ! Car premier doigt de par album. C'est super de vendre ça dans ou cela va nous mener cette histoire, je n'en une petite maison de disque et il faut relati­ sais rien. Nous n'avons pas encore travaillé viser les choses. Depuis la sortie de l'hérita­ sur l’étranger, et si l'étranger s'enclenche, pied ge, mes ventes des anciens albums n’ont avec le premier, le live et celui-là, j’en ai au pas augmenté énormément. Les gens iraient moins pour 2 ou 3 ans. Donc la guitare va acheter plus facilement un disque du Bagad rester encore un peu en retrait durant tout ce Tu parles d’une certaine idée de la Bretagne. Ne Kemper ou de Karen Matheson. Ca, je l'ai temps et c'est un peu ... oui en fait c’est vrai penses-tu pas que les gens qui écoutent l ’Héritage compris après. Il y a un décalage et ça ne que c est un peu frustrant. La guitare ne me des Celtes aujourd’hui, n'y voient aucune idée poli­ me dérange pas du tout. Au début, ça m'a manque pas au sens technique du terme, tique, aucune revendication, contrairement au intrigué, mais je l’accepte. Effectivement, j’ai elle me manque comme moyen d'expres­ public dans les années 70, et sont en fait affirmés bien un noyau de fans. Je ne veux pas les sion. Tout ce qui m'est arrivé depuis par le phénomène de mode qu’est plus ou moins diminuer, et s'il ne sont pas très nombreux, quelques années, ça m'a bien travaillé. Je devenu la musique celtique ? ce sont eux qui m’ont permis d’exister pen­ n'ai plus été confronté aux tournées solos où Phénomène de mode, ça reste à définir, dant des années. Ceux qui s'intéressent vrai­ j'étais obligé de faire un répertoire très varié. parce que nous, dans les années 80, on n’a ment à la guitare de Dan, je dirais qu’ils sont Par ce fait, je suis revenu à l'essentiel de la pas arrêté de jouer de la musique celtique, 10 ou 15000 sur 350000, c’est pas énor­ guitare. J’ai envie de jouer des mélodies. La ou de la musique de Bretagne. Il n’y jamais me ! Mais je préférerais toujours 10000 per­ guitare gymnastique, ce n'est plus de mon eu autant de musiciens, de groupes que sonnes qui te suivent et te permettent de âge. Je laisse ça aux autres. Il y a par dans les années 80, alors que l’on n’en par­ faire la musique que tu aimes plutôt que exemple dans l'album des morceaux comme lait pas à Paris. d’avoir tout d’un coup un public vaste qui te «La Broella» ou «Finisterres» où la mélodie noie complètement et dont tu n’arrives pas à de la guitare prime sur le côté technique. Oui mais les dizaines de compilations qui sortent sortir. Et puis, il y en a quelques-uns qui C'est ce genre d’approche de la guitare que actuellement, elles entrent tout de même bien dans m’écrivent, ça me fait plaisir, ça me conforte je veux faire et c'est donc un peu frustrant le processus d'un phénomène de mode ? dans l’idée qu’il ne faut pas abandonner. De parce qu'il va falloir que j'attende. Je pour­ Ca se sont les marchands et je n'y peux rien toute façon je n’abandonnerais pas. Je disait rais résumer en disant que L’Héritage des malheureusement. Si tout ça tombe à l'eau, tout-à-l’heure que j’étais dans une prison Celtes, c'est pour moi une prison dorée.

Tu veux revenir à quelque chose qui se situerait plus dans l’esprit des albums «Septembre Bleu» ou «Musique pour les silences à venir» ? Oui, c’est ça. En fait, il y a un troisième album qui est prêt, et qui doit former une tri­ logie avec les deux autres. Avant que l’Héri- tage des Celtes ne se réalise, j’étais parti sur un projet instrumental tout en me posant la question de savoir comment faire pour que ce disque se vende plus. Mon idéal, ce n’est pas de vendre dans l'absolu, c’est de vendre suffisamment pour pouvoir vivre de ma musique. J'ai trouvé un truc et je le garde dans mon tiroir. L'idée, en travaillant à partir de la musique instrumentale, c'était de faire une approche vers une grande maison de disque, trouver une accroche et dans un pre­ mier temps, de jouer des mélodies connues à la guitare, avec le risque que cela compor­ te de se voir accuser de jouer de la musique d'ascenseur -mais ça je m’en fous !- et puis après, une fois avoir acquis une certaine reconnaissance, revenir à ce qu' il y a eu avant, c'est-à-dire «Musique pour les silences à venir» et «Septembre Bleu» et au troisième qui s'appelle «A la mémoire des

Hiver 97 ^ INTERVIEW

Ou alors à ce moment là, choisir l'artiste qui Avec Stivell, il n’y me convient. Lorena McKennit, des gens comme Jam es Taylor. Je suis un peu préten­ tieux peut être, mais j'aimerais bien accom­ a pas de demi- pagner des gens que j'aime bien . Mais de là à jouer, jouer, jouer...non ! Je suis bien chez moi. Mon rêve le plus fort est de faire un mesure: ou tu es album tous les 2 ans, de faire la promotion parce que ça ne me déplaît pas, pendant un mois ou deux. Puis laisser le disque faire sa avec lui à 100%, vie. Les gens en font se qu'ils veulent. Ils le mettent dans la salle de bain, dans le couloir, ça m'est égal, ça ne me regarde plus. J ’aime­ ou tu n’es pas avec rais bien faire une musique qui soit un peu comme un tableau que la guitare soit juste le pinceau qui dessine le tableau, comme lui. Le problème d'autres le font avec le saxophone ou avec la voix. Après, j’organiserais tranquillement ma vie, avec peut-être une tournée de temps en d’AIan, j’en ai fait temps, jouer avec d’autres, mais que ce ne soit pas intensif. J'aime bien rejouer avec les autres d’antan, mais je n’aimerais pas le faire mon deuil. trop souvent, j'en aurai s vite marre. J'aurai envie de rentrer chez moi, il n'y a que là que je me sente vraiment bien. et la guitare est devenue un peu le porte dra­ peau de sa révolution musicale. Lorsqu'il fai­ Tu parlais de Gildas Arzel, il y a sur son album un sait des morceaux bretons, il y mettait de la morceau, «Brazebeck» qu'il a écrit en hommage à guitare électrique. C'était ça qui était nou­ toi et à Jeff Beck, ça te touche ? veau. Je me suis donc retrouvé au devant de Bien sûr que ça me touche, mais je relativi­ la scène à ce moment là. Pour moi, le plus se parce que je ne me prends pas la tête. Je important, c'est de faire ce que tu aimes plu­ suis ravi mais ça me fait drôle, parce qu’il y tôt que de savoir qui tu as influencé. J'ai a des gens pour qui j'ai tellement d’admira­ l'impression maintenant d’avoir trouvé mon tion que j’ai l'impression de leur arriver au langage musical. Je me suis éloigné de la premier doigt de pied et quand je sens que technique pure, même si je l'utilise éven­ j’ai pu les influencer d’une manière ou d’une tuellement dans certains contextes. Mais ce autre, ça me fait plaisir. qui prime avant tout, c'est le propos et le toucher. Un toucher, ça ne se travaille pas. Pour en revenir à l'héritage des Celtes, il y a dans On l’a un petit peu, on le développe, mais je «Finisterres» de la musique de Galice, contraire­ crois qu’on l'a en soi au départ. J'ai l'im­ ment aux deux premiers albums... pression que je n'ai pas changé beaucoup Il y a surtout Carlos pour la musique de mon jeu de guitare depuis 30 ans. Galice. C'est sa personnalité qui m’intéres­ se, parce que moi la Galice, d'une part je Peut être moins agressif ? n’y suis jamais allé et d'autre part je connais Peut être en effet. Encore qu’il y a des jours, très peu de musiciens galiciens. J’avais quand je m'énerve !... Mais ça m'arrive de donc l’honnêteté de ne pas en mettre. De moins en moins souvent ! (rires). C'est Mark toute façon, l'Héritage des Celtes ne prétend Knopfler qui disait: «Avant, je disais bonjour, pas être parfait, absolu. En musique, ça ne maintenant je sais dire bonjour, comment ça veut rien dire. Je crois que les choses se va ?» Tu apprends toujours un petit peu. Et font s'il y a une histoire, une rencontre. Et la puis je vieillis avec ma musique et j'ai le sen­ rencontre s’est faite avec Carlos, et à partir timent de bien vieillir avec elle. J’arrive à une de là, ça me faisait plaisir qu'il vienne jouer forme de guitare sereine. Je vais plus mainte­ sur l'album. Et il en avait vraiment envie. nant vers les sons clairs que vers les sons Alors voilà, ça s'est fait naturellement. Car­ saturés. Avant, je ne pouvais pas l'imaginer, je los est venu à Quimper pour faire la promo­ ne voulais pas que que les sons ne soient pas tion de son album. Je savais qu'il était là, saturés. Maintenant je veux quelque chose de mais je ne savais pas trop comment faire plus épuré. Je crois que ça correspond à l’âge. pour venir l'aborder. Il était à la radio avec un pote de Quimper et Carlos à un moment a dit dorée. Je suis prisonnier entre guillemets de Tu n’as pas envie de rejouer avec des gens comme : «Et Dan, il est peut-être en tournée ?». Il cette aventure et il faut aller jusqu'au bout, Stivell ou Yacoub ? m’a appelé, je suis venu, ravi, et la rencontre sinon, ce n'est pas la peine. Si on fait les Je n'ai plus tellement envie de faire des tour­ s'est faite comme ça, de façon totalement choses à moitié, il vaut mieux rester chez nées. Les concerts, j’aime bien, mais à peti­ informelle. Et puis il est vraiment adorable, et soi. J'irai jusqu'au bout de cette histoire, te dose. J’aimerais bien faire de temps en comme l’admiration est mutuelle, et bien la avec comme carburant au jour le jour, l’idée temps une tournée de pur guitariste, un peu Galice est là. Les bretons, les galiciens n’ont de repartir vers un album instrumental. De ce que fait Goldman avec Gildas Arzel. Ca pas de Diaspora, contrairement aux Irlandais toute façon, c'est ça que je veux faire, c est me plairait bien de le faire avec des gens et aux Ecossais. Nous, on est tout petit mais écrit partout sur tout les murs à la maison. comme Lorenna McKennit, de jouer juste de faut faire avec. Il faut se faire reconnaître. De la musique instrumentale I la guitare, en retrait, sans être au devant de C’est donc très bien que la Galice soit sur cet la scène. Quant à Stivell, j’aurais bien voulu album avec un morceau. En plus c’est un Donc, plus de Dan Ar Braz au chant ? rejouer avec lui, mais lui ne veut pas et ça morceau que j'aime beaucoup. La présence Non, je n’ai plus envie de chanter. fait longtemps de ça. Avec Stivell, il n’y a de Carlos infuse un petit peu du soleil du sud, pas de dem i-m esure: ou tu es avec lui à c'est bien... J'aime tellement parler de tout As-tu conscience d’avoir influencé toute une géné­ 100%, ou tu n'es pas avec lui. Le problème ça, autant quelque part, j'aimerais faire ce ration de guitaristes en Bretagne et d’avoir révolu­ d'Alan, j’en ai fait mon deuil. Moi je serais que je t'ai dit, des albums instrumentaux tionné le jeu de la guitare bretonne avec ton ton bien resté avec lui, j’aurais fait mes disques basés sur ma guitare, autant je me rends album «Douar Nevez», comme cela a été dit par­ à côté. Stivell assumait très bien à l’époque compte que l'Héritage est un truc qui me fois ? et pour moi, c'était une façon de me reposer passionne tellement, qui représente beau­ Influencé, je ne sais pas. Chez quelques gui­ sur un artiste. Gabriel, on a joué ensemble, coup pour moi et pour pas mal de gens. Et taristes, j'entends parfois des trucs et ça me on pourrait rejouer ensemble, bien que nos quand il y a un truc qui te botte, tu en parles, fait plaisir. Révolutionné, je ne pense pas. musiques soient peut-être un peu éloignées et il est difficile de tout dire en quelques .Simplement j'ai eu le chance de rencontrer maintenant. Je pourrais l'accompagner phrases. Souvent avec Sony, il y a des pro­ Stivell au début des années 70. Il m'a fait comme guitariste, être derrière iui, mais blèmes, parce qu'ils ne prévoient pas assez jouer dans un contexte qui était inhabituel, encore faudrait-il que j’ai envie de tourner. de temps pour les interviews.

E E Rockstyle n° 23 *XïLi\3\P i l tien reste fin s t>emcon% ! ! !

, veisrt\'sse "Voici un recueilpar- ChQ'o9nor* eusson fait, minutieux, mona­ cal, impeccablement J 2 .c ^ ) £ o \ îv s ç f 4 construit. ” Philippe M ANŒ UVRE R O C K & F O L K LÉGBWES

“Ce Hure est plus qu 'un livre sur Ange, et même lorsque Von n'est pas un admirateur inconditionnel, on l se prend à le \ dévorer. ” \ J a c q u e s \ L E B L A N C 1 JUKEBOX Magazine

Ce livre sur Michel Polnareff n'est pas une biographie comme les autres. En plus de 200 pages, l'auteur nous conte non seulement la vie de cet artiste hors du commun mais il nous dévoile également le secret de fabri­ cation de ses chansons, une multitude d'anecdotes sur les concerts, le tout LE DERNIER au travers de témoignages des gens qui côtoient Michel Polnareff depuis R O M A N D E ses débuts. C H R IS TIA N "Le Roi des Fourmis”, qui propose en outre la discographie française inté­ grale et de nombreuses photos rares ou totalement inédites, est appelé à DECAMPS devenir le livre de chevet de tous les fans de cet immense artiste qu'est Michel Polnareff. Incontournable ! BAba Recevez à domicile le nouveau livre sur Michel Polnareff sur les fesses écrit par Christian Eudeline (“Rocksound”, “Encore”, du Bon Dieu “Cosmopolitan”). - 9 9 F -

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LA SORTIE ÜE "20.000 WATTS R.S.L", LA PREMIÈRE COMPILATION ÜE MlÜN16HT 0IL ÉTAIT L'OCCASION RÊVÉE ÜE S'ENTRETENIR AVEC PETER 'LE GÉANT VERT' GARRETT, CHANTEUR ET LEADER ÜU GROUPE, ET BIEN SOR FAIRE LE POINT SUR UNE CARRIÈRE BIEN REMPLIE, MAIS AUSSI SUR UNE ACTUALITÉ RICHE. CAR LE ÜÉBUT DE L'ANNÉE 98 MARQUERA LA SORTIE D'UN NOUVEL ALBUM STUOIO, "REONECK WONOERLANÜ". RENCONTRE DONC AVEC UN PERSONNAGE PASSIONNÉ, ENGAGÉ, BREF UN ÊTRE HUMAIN POUR QUI LE MOT 'CHARISMATIQUE' PREND TOUTE SA VALEUR. par Xavier Fantoii

Parlons un peu de ce nouvel album, en fait, est-ce notre présent, et, presque par définition, s’applique pas à nous. Nous avons été vraiment un album à proprement parler ? notre avenir... banni de ce genre d’endroit, à cause de Non, pas vraiment, disons que c’est juste nos engagements politiques, mais inévita­ une collection... C'est pour ça qu'il y a deux chansons de l'album à blement nous avons dû aller y jouer. Le venir sur cette compilation ? titre de l’album est évidemment ironique Première chose, c ’est assez frustrant de n’avoir que Oui, oui. Nous avons imaginé qu’on nous pour nous, nous qui faisons beaucoup de 18 titres à se mettre sous la dent. Pourquoi vous demande de jouer chez quelqu'un cette bruit dans un endroit qui est à l'antipode n’avez pas fait plus long ? Un album pour résumer 20 année, juste une fois. Qu’est-ce qu'on va de nos convictions et des valeurs que nous ans de carrière, 10 albums studios, c'est un peu jouer ? Une ou deux nouvelles chansons ! défendons. Mais c’est un point assez flou, court, non ? Juste pour montrer nos nouvelles aspira­ et complètement galvaudé, parce que tu Oui, ça peut l’être... Ce que nous avons tions, où on compte aller. Et on les joue en finis dans cet endroit de toutes façons, essayé de faire, c’est imaginer ce que ça premier, pour la surprise. Ensuite on choisit alo rs... donnerait en prenant quelques chansons, les des chansons qui ont encore un impact, qui plus significatives, et qu’on les joue chez résonnent encore... Des chansons encore Quand un best of intervient dans la carrière d’un quelqu’un. Il faut alors que l’impact Mid- assez présentes dans les pensées, qui exis­ groupe, en plus d’être un artifice pour faire tenir les night Oil soit très fort. Pas l’histoire du grou­ tent toujours. Ensuite viennent des chansons fans jusqu’à l ’album suivant, ça peut trahir aussi une pe dans son intégralité, pas une anthologie, que l'on sait oue les gens veulent entendre, période de calme dans la créativité, non ? simplement montrer ce que l’on a fait, où parce qu’après tant d'années on commence Si c'est ce que pensent certains, je ne ferai l’on est pour l’instant, et où on va... Bang ! à savoir ces choses. Et enfin seulement nos rien pour les faire changer d'avis... Quand on a voulu étendre cette expérience chansons préférées. Au final ça donne sur un autre disque, on n’était pai, d’accord "20.000 Watts R.S.L” I Pour nous c’est une sur les chansons. Mais le choix a été vrai­ nouvelle borne dans le temps. Mais ce n'est Sérieusement ! Nous avons déjà fait le pro­ ment facile pour ces 18 titres-la. Et je pense pas un moment figé de notre histoire, c’est chain album, il est quasiment fini... C'est que le résultat est satisfaisant, à cause des vivan t... vrai que ce best of ne représente pas un ins­ chansons que nous avons choisies, à cajse tant de créativité, mais c'est une étape de l’ordre dans lequel elles apparaissent, Généralement, un best of n’a pas de titre, "20.000 importante. Et il faut faire face à ce genre de parce qu’elles ont été remasterisées, chose Watts R.S.L”, qu'est-ce que ça représente pour choses dans une carrière, on ne peut pas y importante pour les fans, surtout en ce qui vous ? échapper, ni les ignorer. Nous avons voulu concerne les titres les plus anciens. Enfin Un RSL, c’est un club fondé par des anciens affronter cet aspect de la façon la plus per­ parce qu’il y a aussi des chansons du nouvel soldats, qui autorisent les jeux d'argent, et sonnelle et significative qui soit. Nous album. Rien ne pourrait nous exciter plus qui récoltent assez de fonds pour construire sommes arrivés au point où, même si cer­ que tout ça. de grosses structures. R.S.L, ça veut dire tains fans n’aiment pas l'idée d’une compila­ Returned Services League, et je crois que tion, beaucoup d'autres la réclament. Tous, Est-ce que, i ce point-li de votre carrière, un best- c’est typiquement australien... C'est assez pas seulement les fans les plus récents... of n’est pas le moment pour rendre des comptes, bizarre, car d'un côté c'est un endroit où se Bref, supposons qu’il y ait de bonnes rai­ faire un peu le point sur 20 années ? réunissent les anciens combattants, et sons, et imaginons qu’il faille une raison Ce n’est pas à nous de faire ce travail, c’est d'autre part comme ils autorisent les jeux pour trouver de bonnes raisons, mais l'im­ à vous. Et on est vraiment très content de d'argent, ils amassent un paquet d'argent, et portant reste qu'il fallait que le résultat soit vous en laisser l’occasion, parce que nous, font construire des buildings assez grands aussi bon que possible. on ne peut pas faire ça... qu’ils exploitent I Les gens viennent pour jouer, pour faire du sport, viennent au res­ Pourquoi y a-t-il des albums, "Midnight Oil”, et "Bird Comment ça ?... taurant, c'est finalement une association très Noises’’ pour ne pas les citer, qui restent absents de On est trop investi dans ce processus, on n’a bizarre de neuf et d'ancien, de martial et de cette compilation ? pas assez de recul, et puis l’histoire ne nous plaisr... Disons que les chansons de ces deux albums passionne pas plus que ça. Le passé n’est n’avaient tout simplement pas la force pas un événement assez significatif pour Vous même, vous vous considérez comme étant des nécessaire pour figurer sur cet album. Deux nous, en terme de ce que nous avons et anciens combattants ? titres de "Bird Noises", revenaient de temps n’avons pas fait... Notre principal intérêt est (Rires) Non, absolument pas I R.S.L ça ne en temps, mais nous nous sommes aperçus m Rockstyle n° 23 INTERVIEW

Q I h

qu’ils ne collaient pas. Ca a quelque chose a Alors quel est le sens de tout ça quand Midnight Oil Tu penses vraiment que sans tous vos engagements voir avec cet ‘impact’. En proposant certains joue devant le bâtiment d’Exxon à Manhattan en et sans toutes les connotations politiques, sociales titres, les souvenirs que l’on en gardait 1990, par exemple ? ou écologiques, Midnight Oil n'aurait pas été ce qu'il étaient plus importants que la chanson elle- C'est une façon de dire que nous ne est aujourd’hui ? même, et d’une façon ou d'une autre, c'est sommes pas vides, mais que nous sommes Dans ce Monde, si on n’était pas sorti de com m e ça que l’on a reconnu cet im pact ou prêts, et que nous allons prendre des nos coquilles, si on n’avait pas mis occa­ pas. risques, que nous savons où nous voulons sionnellement le nez dehors sur ce Mur des aller. Et aussi que nous voulons donner un Lamentations, alors on ne serait rien Sur le livret de l'album, il y a cette phrase de Tim sens à nos chansons, que ce ne soit pas d'autre que de l'eau. Il faut faire ce pas en Winton, qui dit qu’après la passion vient la sagesse, seulement une réputation. Tu vois, si nous avant. On serait néanmoins plus malin, est-ce que ça résume assez bien ce qui se passe n’avions pas fait ces choses, alors jamais notre musique serait peut-être plus auda­ maintenant dans la carrière de Midnight Oil, surtout nous ne serions Midnight Oil, et le groupe cieuse, nos textes plus profonds, mais au avec l ’exemple de “Breathe" ? ne serait qu'un cliché avec de la musique bout au compte ça ne changerait pas grand Non, nous avons seulement traversé une autour. Il faut être autre chose qu'un cli­ chose. Il faut faire ce pas en avant, il faut période calme. "Breathe”, par exemple, est ché, il faut être actif. La plupart des se confronter à la réalité. un album que nous devions faire ainsi. Il fal­ groupes sont des clichés, et la plupart des lait que l’on trouve un endroit tranquille, et musiciens s’élaborent en clichés. Regarde, Cela n'explique pas pour autant votre succès com­ qu'on arrête de hurler ! Maintenant, si nous le heavy métal est le meilleur exemple que mercial ? avions suivi la même recette que pour les l’on puisse avoir : tout, de la tête aux Non, pas du tout. Le succès commercial est albums précédents, nous serions devenus pieds, dedans comme dehors est un cli­ une toute autre chose, il dépend seulement hautement prévisibles, et pales, sans ché. Il n'y a rien dans cette forme de d’un bon management des chansons en saveurs. Par exemple je me souviens très musique qui puisse me faire dire le radio. Il arrive simplement que nous avons bien de Lou Reed, à l'époque de "Métal contraire !... eu les bonnes chansons qui sont passées à Machine”, il ne voulait pas se répéter, alors il a fait “Noise”. Nous ne voulions pas faire un "N oise” , il fallait qu'on fasse autre chose. En tant que groupe, si tu veux garder toute ta puissance, toute ton efficacité, au lieu de tout le temps répéter la même recette qui a marché une fois, tu dois t'éloigner des sen­ tiers battus pour chercher de nouvelles façons de faire. Et surtout oublier le busi­ ness dans lequel tu évolues, pour qu'il n’existp plus...

Est-ce aussi un moyen de garder votre intégrité, ou votre sincérité ? Je ne sais pas si on peut parler de sincérité ou d'intégrité, ce sont quand même des grands mots. Mais on peut parler d’identité. Nous avons tous nos humeurs et nos contra­ dictions, comme n’importe quel autre grou­ pe, ou n’importe quel être humain. Nous avons toujours travaillé par intermittance, un jour tu nages et le jour d’après tu es sur la rive, mais tu fais quand même partie du même courant...

Comment arrives-tu à faire le lien entre tes engage­ ments politiques, et la créativité musicale ? Oh la politique, ce n'est pas aussi impor­ tant que ça, pour nous... il n'y a pas de répétitions pour nos convictions, ça fait simplement partie de notre nature qui est d’être plus qu’à moitié à l’écoute du monde. Et on n’essaie pas de convaincre qui que ce soit. On veut juste partager avec vous notre musique à nous, nos propres pensées, et ce par nos mots à nous. Et à chaque fois tout ceci est mal interprété, constamment... Comme si nos idées étaient créées, comme si on inventait des pamphlets musicaux qui seraient lus très sérieusement par des groupes impor­ tants, dans des universités, ou à des col­ loques de travailleurs... Mais ce n'est rien de tout ça I Nous sommes juste des trou­ badours, des troubadours électroniques qui récoltent ce qu’ils voient, et en font des ch anso ns.

Hiver 97 ^ INTERVIEW

ne voulait le faire. Nous avons joué. Nous fournissons des ressources, dans nos bureaux, aux activistes d’autres pays, comme pour le Brésil. Tout ce que je viens de tp citer, ce n'est pas du cinéma, c’est une activité à plein temps, ça prend du temps, des semaines, des mois pour organiser, aller, venir, mettre les choses en place... Cela fait partie du travail de Midnight Oil, m ais il faut vraim ent faire la part des choses, car tout ceci est complètement dif­ férent de notre fonction musicale. Si on considère que cela fait partie d’un grand Tout, alors on peut croire que la musique sert à provoquer ces choses, et que ces choses sont notre raison de faire la musique. Mais c'est faux ! Notre raison pour faire de la musique, c’est parce que nous voulons faire de la musique ! Et tout le reste existe, également, et presque indépendem- ment. Essayons, une fois pour toute, de prendre les choses dans l’ordre, et le bon : quand on rentre en studio pour répéter une chanson, on oeut parler d’autre chose : ‘bon, tu vas là-bas mercredi prochain, tu vas dormir dans le train, à quelle heure tu arrives, blablabla’, il nous arrive aussi de la radio à une certaine période de notre car­ chose de spécifique dans leur ville ou dans travailler sur une chanson, et là ça peut rière. Tu vois, par deux fois tous les labels leur pays, et ils nous invitent à partager devenir une ‘rave psychédélique', et nous ne australiens ont ignoré Midnight Oil, nous cette expérience avec eux. Et inévitable­ parlons pas de rain-forest du tout. Quand avons été sur notre propre label pendant un ment, celà signifiait moins de musique et nous travaillons sur une chanson, c’est sur bon bout de temps, avec notre propre ‘do it plus de politique pour nous, au moins pour une dimension musicale et émotionnelle. yourself réseau de distribution... Le mana­ un temps. Surtout pour moi, en fait. C'était OK, une autre de nos dimensions fait appel gement du groupe est dans le groupe, pas en souvent une épreuve difficile pour tout le à notre instinct social et politique. Et cet dehors, nous n’avons jamais changé les groupe, et nous avons traverse des instinct n’est cas seulement créatif, il est chansons pour suivre le courant ou être à la moments difficiles. Mais nous avons, et j ai aussi actif et activiste. S'il n’était pas acti­ mode. Pendant longtemps nous avons été un toujours pensé qu’il n’était pas possible de viste, alors ce ne serait qu’un cliché. groupe farouchement anti - mode, pendant laisser les choses à moitié faites. Cela ne longtemps... Si on avait eu du succès à cette nous a pas rapporté que des encourage­ ...Mais revenons un peu à la musique, en quoi va époque, c'est comme si on s’était réveillé un ments, et en Australie les critiques rock consister "Redneck Wonderland” ? Allez-vous conti­ matin avec un autre visage : une surprise nous demandaient ce que nous étions : un nuer dans le style électro-acoustico-intimiste à la totale ! parti politique, ou un groupe, qu’est-ce qui "Breathe", ou alors reprendre une direction plus ce passe ? Il fallait que l'on s’éloigne de tout ‘électrique’ ? K étiez-vous préparé ? ça, et qu’on le fasse le mieux possible pour Non, ce sera plus rock, plus puissant, avec Mentalement ? Oh oui... Enfin probable­ épargner les gens avec qui on travaillait, et plus de riffs et de sons digitaux, plus 'high- ment, nous n'avions pas 17 ans. A 17 ans ceux pour qui on se battait. Peut-être que drive', et plus d'ordinateur. C'est le mariage tu n’est pas prêt, mais à 27 ans tu dois dans' une dizaine d'année on dira que Mid­ de la performance sans la performance qui l'être... night Oil aurait dû faire ceci, faire cela, va scotcher l’auditeur par des grooves et des aurait dû tourner aux USA avec U2, blabla- riffs très, très puissants, qui trouvent une Pourquoi êtes-vous sur une major 1 bla... On dira ce qu'on veut, mais moi je réponse émotionnelle à travers les textes. Bonne question. Réponse : Pouvions nous crois que le meilleur impact pour que Mid­ Nous avons essayé de marier le son et les continuer à coller des enveloppes, cocher night Oil ait vraiment du sens, c’est qu'il se samples, au départ juste pour voir si ça allait des cases pour le restant de nos jours, ou fondp de façon la plus large qui soit. nous plaire, et en fait quand on réécoutes cet alors trouver un arrangement pour que quel­ album maintenant, on trouve que c’est vrai­ qu'un d’autre le fasse à notre place, et qu’on Est-ce que ces critiques ont lait plus de mal que de ment bien I On adore I touche ainsi encore plus de monde ? C'était bien, dans la carrière musicale du groupe ? alors un compromis, et je crois qu'à Non, je ne crois pas que l'influence de cette Je ne sais pas comment va être ce nouvel album, l'époque, c’était la meilleure décision. minorité de critiques ait été si importante, et mais avec "Breathe", j'avais l'impression que vous ne de toute façon nos fans n’y font pas vraiment vouliez plus retranscrire l ’énergie, le son live que C’est uniquement une réfûrence à vos implications attention. Maintenant, pour nous, ça ne fait vous avez sur scène, et que les chansons étaient politiques ? pas la différence. On fait un nouveau disque, simplement composées avec le chant et une guitare Pas uniquement, mais c'est vrai que ça .a le public suit ou ne suit pas. Nous avons la acoustique... pris énormément de temps et d’efforts, mais chance d’avoir un public fidèle qui suit la Hmmm, ... Je ne crois pas que c'était l'effet comment faire simple ? De nos jours, com­ carrière de Midnight Oil. recherché, c’est comme toujours quand on ment faire simple ? Avec tous les outils des trouve des chansons qui nous plaisent en temps modernes, avec fax, internet, tous ces C'est très bizarre de te découvrir ainsi, moi qui te premier. Les chansons sur "Breathe" sont fans qui peuvent à tous moments de croyais être un militant acharné, un activiste... telles qu’elles devaient être, en plus elles arri­ demander quoi que ce soit I Comment faire ? Oh, mais je le suis, dans le sens ou je vent directement des bandes, une chanson Créer une structure qui va dealer avec ce prends une part active à certaines choses, comme “Surf's up tonight", c'est du Midnight genre d’affaires courantes ? Ou alors juste beaucoup de choses, il y en a trop pour faire Oil qui répète littéralement, un champs d'ex­ fermer la porte et ne plus répondre ?, c’est une liste complète, ici et maintenant ! Mais périence et de sensations, sans effets, over- ce que nous avons fait... Nous l’avons fait prenons la forêt, par exemple, Midnight Oil dubs, sans la magie du studio. On s’est dit, plusieurs fois, deux, peut-être même trois a, à une certaine période, écrit des chan­ "faisons aussi simple que possible, aussi fois. Ca peut souvent être considéré comme sons sur ce problème particulier. Mais bien simple qu'une chanson peut être". Le fait est un suicide commercial pour un artiste, mais avant ça, nous nous sommes intéressés à qu'aucun groupe de nos jours ne fait d'al­ nous pensons que c’est la seule façon de ces activistes qui s'attachaient aux arbres bums comme celui-ci, à part des groupes de continuer à faire des disques, avec des pour empêcher les bulldozers d'avancer. A blues, ou des artistes solo, ou ceux qui n’ont vraies chansons... une autre époque, nous nous sommes enga­ pas beaucoup de moyens... Notre producteur gés pour une campagne massive pour la était d’accord avec nous, "oui, ok, ça va être Alors maintenant, pour citer encore Jim Winton, qui forêt du sud-est en Australie, en allant au incroyable, parce que c'est imprévisible”. reprend Franck Zappa, Midnight Oil, c ’est “shut up meetings, en organisant les gens. Ensuite Mais c’est vrai que ce n'est pas un album de and play yourguitar"? Greenpeace nous a demandé de jouer en rock puissant. Ce qu’il y a de plus important, ... Beaucoup de gens s’associaient à Mid­ plein milieu d'une exploitation forestière, c'est l'irrationalité, et si nous n'avions pas été night Oil pas seulement pour la musique, pour essayer de sauver une partie ae la capable à nouveau d’une certaine témérité, mais aussi parce qu’ils faisaient quelque forêt, en Colombie Britannique, et personne alors tout aurait été terminé... m Rockstyle n° 23 INTERVIEW DISCOGRAPHIE

période commencée six années plus tôt d’albums opérant un cheminement, quati-expérimental de HEADMIDNIGHT INJURIES . OIL , l’exploration musicale sur fond d’engagement poétique, à moins que ce ne soit l’inverse. Mid­ night Oil s’est finalement, imposé à un niveau mondial en tant que groupe au talent indiscutable et prêt à ouvrir une gueule comme ça quand il le faut, bien décide aussi à s’imposer comme porte- parole de toute une génération ‘verte’. 1987 marque un tournant décisif, et voit l’avènement de la période tubes interplanétaires grâce au dan­ tesque “D iesel & Dust”. “Beds are burning”, “Put down that weapon”, “Dead heart”, “Sometimes” sont les titres emblématiques d’un groupe fédéra­ teur aux engagements maintenant institution­ nalises. Les fans de plus"en plus nombreux, pas seulement les plus activistes, séduits par les talents de mélodiste d’un groupe qui enchaîne maintenant tube sur tube, devront attendre trois longues années pour écouter le successeur de cet album crucial, car c’est en 1990 qu’uft Midnight 011 ressourcé revient à l’attaque avec le sublime et sublimé "Blue Sky Mining ". Midnight Oil devient à ce moment précis plus qu’un simple groupe, “To burn the midnight oil", brûler la chandelle par mais une icône, et les chansons “Blue sky mine”, les deux bouts, ne donna que le nom d’un groupe “Forgotten years", “One country”, etc... de véri­ australien, car ] 'histoire montra depuis que ce tables Hymnes des causes nationales (les droits Midnight Oïl-là était bien destiné à durer dans le des aborigènes, ...) et internationales (la justice temps, et à ne pas gaspiller ses munitions trop sociale, le désarmement nucléaire, la protection vite. 1978 fut l’annee où tout commença, mais il des forêts...). Qui d’autre pouvait jouer devant l’im­ fallut attendre 1981 pour que les choses devien­ meuble d’Exxon à Manhattan en cette année nent vraiment sérieuses. Pourtant à cette époque, 1990 et sensibiliser les foules sur les responsabi­ marquée par l’album ‘'Place Without A Fostcard lités de chacun en terme de protection de l’envi- le groupe alignait déjà trois LP a son actif : l’épo- ronnement ? Nombreux sont les groupes qui se nyme premier disque en 1978 ; “Head Injuries’’, sont appropriés les memes thèmes d’injustice sorti en 1979 et “Bird Noises" en 1982. L’histoi­ pour l’inspiration de leurs chansons,, et fort heu- re ne retiendra deees trois albums, enregistrés reusempnt Midnight Oil ne s’est jamais laissé dans l’urgence, à la production plus qu’approxi­ transcender par son propre engagement au point mative, que des titres comme “Back on the bor- d’oublier la musique, et rejoindre le royaume du . derline” ou “Powderworks” pour ne citer que ces slogan. Entérinée par un album live en 199L„ le deux-ià, et qui, bien que très largement Influencés puissant "Scream In Blue", la carrière de Mid­ par une mouvance punk-rock en pleine explosion night Oil ne devait pas en rasfer là, car s’ensuivit à cette époque, dénotent d’’in très fort potientiel dès l’année suivante "Earth & Sun & Moon’ . et poj. -rc ;k. P r ortant, Ce groupe ne laisse pas indif­ trois , ans plus tard Breathe". en 1996. De la férent, car pour une fois un groupe de rock parle même manière que les premiers albums consti­ d’autres choses que du rock pour le rock, et la tuaient un désir plus qu’approximatif de vouloir musique de celui-ci soulève des points importants capturer en studio la puissance énervée des de Fhijtoire du pays, loin du simple ‘bÆx, drugs & meillem’s concerts du groupe, ces deux derniers rock’n ’roll’. Enfin un groupe avec une idée derriè­ albums semblent plutôt faire montre d’un confort re la tête, et pas seulement an groupe d’ados et d’une expérience lentement acquis au fil du rebelles et angoissés àla recherche d’une identi- temps. La sagesse après la passion, mais toujours té.Cependant cette gloire est uniquement locale, feintée du môme esprit, et du même optimisme car ce n’est que passé i981 et le sous-estimé entête. (“The land lives longer if we listen to the 'Place Without A Postcard , que le groupe volt la ■ 'artht -at, our lives go forxard if we^fcsten to oui’ reconnaissante mondiale de son taleni avec la heartsi 'ak, the seasons won’t falter, the stars sortie en 1982 de l’album “10, 9, 8, 7, 6, S, 4,3, 2, won’t fade away” “E. Beat”,1996). Après cette 1”, abrégé “10 To 1” par les intimes. Monde qui période acoustique et intimiste, le nouveau Mid­ découvrira en même temps les engagements poli­ night OU, prévu pour le début d’année 1998 et tiques (“The story of El Salvador, The silence of s’intitulant “Redneck Wonderland” devrait Klrorhima, Destruction of Cambodia, Short mémo reprendre un esprit plus rock, et largement utili­ ry, must have a short memory”, Short memo- ser les technologies modernes. Mais avant de lais­ ryl982) et écologiques (“Surely there’s sorne ser les fans savourer une nouvelle oeuvre, le grou­ relief from atomic art ... Don’t talk to me in this pe étoffe sa carrière d’un best of, “30.000 Watts backyard - it’s clandestine, it’s nuclear”, Lucky R.S.L ’. qui n’est qu’une excuse pour se replonger - country 1981) pourtant toujours revendiqués. avec bonheur dans une discographie riche et “Red Sails In The Sunset”, en 1984 achève cette depuis longtemps indispensable.

Hiver 97 Q E M l K E

T r a m p

Mike Tramp est de retour avec un album * I ■ v " superbe, aux sonorités ! j- '* authentiques et aux

\ i textes cinglants. L’ex- [V' leader de White Lion fait le point sur dix ans de carrière avec ses hauts et ses bas, mais il s'est surtout déplacé pour nous en dire plus sur «Capri- corn», son premier album solo. Morceaux

choisis. par Wes B alan dret ACTUALITE

Te voilà de retour en France, quel effet ça te fait de par Freddy Mercury, David lee Roth ou David te retrouver sur le «vieux continent» ? Bowie. Mais en ce qui concerne mes textes, Quels enseignements gardes-tu de l'expérience Tu sais en ce moment, je suis en promo pour j'étais plus attiré vers Bob Dylan ou Neil «White Lion» ? l'album et je n'ai guère le temps de flâner Young. J'ai toujours été plus inspiré par la White Lion était un peu comme une table dans les rues, j’aimerais tellement pourtant. douleur que par la joie. Aujourd'hui, il m'est avec plusieurs plats inconnus où l'on t'invite Je sais que Lyon est une très belle ville, parce possible d'écrire sur ce que je vis ou sur mon à déguster ces plats. Nous avons essayé que j'ai pu au cours de plusieurs tournées voir âme car même si j'ai toujours écrit les textes beaucoup de choses pour, la plupart du des choses par petits bouts. J'aime l'histoire des groupes, je ne voulais pas trop apporter temps, revenir à l'idée originale. Si White de l’Europe, ce sont mes racines, je suis ori­ d'effets personnels dans les différents Lion se reformait aujourd'hui, je suis à peu ginaire du Danemark. Tu sais, je me rends groupes. Ce que je fais aujourd'hui, c'est près certain que l'on ferait le même genre compte d'une chose depuis quelque temps exactement ce que je faisais avant White musique tout en essayant de ne pas perdre que je suis en Europe, c'est que la nouvelle Lion. C'est ce que j'ai apporté au groupe qui le contrôle du groupe. Tu ne peux pas tou­ génération est en train de prendre le pouvoir a ensuite été réarrangé par Vitto, pour ensui­ jours empêcher les influences d'entrer dans et de prendre des décisions importantes au te donner vie aux morceaux de White Lion. ta musique, et je crois que je serai plus vigi­ niveau culturel et c’est très bien ainsi. Je me J'ai toujours représenté la mélodie, même lant avec ma carrière solo, que je ne l'ai été rends compte que le monde entier est en plei­ dans les passages bastons de Freak Of Natu­ avec White Lion. Après l’album «Pride», ne évolution et ça part dans tous les sens. re, je posais quelque chose de mélodique. nous sommes partis 18 mois sur la route, nous avons joué dans des stades, on vendait Depuis ta dernière visite en France avec Freak of Nous avons gagné beaucoup J ’argent, des millions d'albums. Pour «Capricorn», j'ai Nature, quels sont les événements qui t ’on mar­ écrit environ une centaine de morceaux et qués ? et lui est resté habiter chez sa mère, les premiers sont très approximatifs car j'en Et bien tu vois, c’est la première fois que je il dort dans la même chambre que étais à chercher une direction. Et finalement, suis seul à faire de la musique, sans groupe les morceaux m'ont dicté la démarche à fixe, et ça, c'est très important pour moi, lorsqu’il était adolescent. suivre. En fait, il y a beaucoup de choses c'est surtout nouveau. Mais jusqu'à mainte­ avec lesquelles j'ai grandi au Danemark au (Vito Brata, guitariste de W hite Lion) nant, c’était une volonté de faire partie d'un début des années 70. groupe. Après la séparation de Freak Of Nature, je voulais revenir à quelque chose de Le choix du titre de l’album «Capricorn» est, encore As-tu gardé contact avec les membres de White basic, de rock n'roll. Tu sais, c'était vraiment une fois, dirigé vers toi.... Lion ? très dur à la fin de Freak Of Nature, car les Oui, c'est vrai, je suis "Capricorne" mais Oui, j’ai gardé contact avec tout le monde, mecs n'étaient plus motivés et ils se plai­ c’est aussi parce que je ne voulais pas don­ sauf avec le batteur. Les meilleurs relations gnaient souvent. J' en avais vraiment marre. ner un nom d'album, alors j'ai choisi mon que j’ai gardées sont celles avec Vito. Je ne signe astrologique. l’ai pas revu depuis le dernier concert de Ce nouvel album, tu l’as donc composé tout seul ? White Lion le 2 septembre 91 à Boston. A 100% . Je crois que j'ai mis mon âme dans Crois-tu en l'astrologie ? C'est vrai que je suis parti vers L.A et lui vers cet album . Je ne suis pas un passionné d'astrologie, New-York. J'ai l’impression que c’était hier la mais je crois plus en l’astrologie qu'en la dernière fois que nous avons joué ensemble. La première chose qui m’a frappée, c ’est l ’aspect Bible. Juste parce que la manière avec Je lui ai proposé de venir jouer sur l'album, pessimiste des textes.... laquelle les américains utilisent la Bible est de nous remettre à écrire quelques mor­ C'est vrai, je suis très pessimiste. Je crois que tellement contradictoire que ça n'a plus ceaux...... Il ne sort pas de chez lui. Il pos­ j'ai grandi dans la vie. Ca paraît un peu stu­ aucune signification pour moi. sède un talent énorme, mais je suis le pide de dire ça, mais c'est vrai. Quand je suis moteur de ses compositions, sans moi, il ne arrivé aux States, tout n’était que de la A ton arrivée aux Etats-Unis, tu étais gonflé de ce fera rien. Il n'a d'ailleurs rien fait depuis poudre aux yeux, tout se devait d'être spec­ que l’on appelle «Le rêve américain» ? White Lion. Tu sais, nous avons gagné beau­ tacle. Quand j’ai écrit des morceaux forts Bien sûr. Je suis né au Danemark, et la seule coup d'argent, et lui est resté habité chez sa avec White Lion ou Freak Of Nature, je crois chose qui m'intéressait, c'était d’avoir les che­ mère, il dort dans la même chambre que que j'étais quelque part à la recherche de veux longs et d'être une rock-star. C'est tout. lorsqu'il était adolescent. Ma porte lui reste­ moi-même. J’étais également en pleine Mais il m'a fallu très longtemps avant de ra toujours ouverte, il le sait. Je sais perti­ contradiction avec moi-même également et savoir exactement ce que je voulais. Je suis nemment que sans lui je n’en serais pas là ça juste parce que je voulais dire plus de resté dans la rue pendant plusieurs semaines aujourd'hui. choses dans mes chansons. J’étais imprégné mais je m'en foutais, j'étais heureux. Bi

Hiver 97 ^ VEFS DES R 1 V A G E S !P LUS PROGRESSIFS. . .

Malgré son indéniable talent, il faut constater avec déception que Savatage n'a jamais été un gros vendeur d'albums. Moult raisons obscures existent certainement pour expliquer cette relative déveine : changement de line-up, changement de style, changement de modes... Quoi qu'il en soit, de fortes ventes n'ont jamais été représentatives d'un bon album, et l'on ne compte pas aujourd'hui le nombre d'idioties musicales qui se vendent comme des petits pains. Savatage continue donc sur sa lignée progressive, souple et changeante, en laissant définitivement de côté les traces de heavy pur et dur qui se cachaient encore dans son jeu il y a deux ou trois albums. Le résultat est aujo d'hui, après le controversé "Dead Winter Dead", 'The Wake Of Magellan", et Rockstyle a renc pour l'occasion le sympathique John Oliva qui s'est gentiment confié à lui... ParChariesLeg

II semblerait que le nom au groupe ne soit plus telle­ trop heavy aujourd'hui, je suis désolé, que ment en rapport avec la musique que vous jouez à veux-tu que je dise d'autre ? ! C’est un vieux présent... nom car nous avons commencé il y a long­ Oh, je crois qu’un nom est juste un nom., et temps et à l'époque, je crois que ce nom je crois que les gens interprètent mal le nom seyait à ce que nous faisions. Mais ce n'est de Savatage, qu’ils prennent pour sabotage, pas parce que nous avons changé de style sûrement, et qui sonne heavy métal... Mais que nous allons changer de nom... De toute en vérité cela ne veut rien dire et je crois que façon, j'aime justement ce nom parce qu'il ne c’est juste le son du nom qui pourrait nous veut rien dire ! donner une image que nous n’avons pas - ou plus. Pour dire vrai, je ne fais pas trop atten­ Peux-tu nous parler quelque peu de l'album ? tion à cela, car nous faisons juste ce que nous Oui, c'est une sortp de concept album. En fait, voulons faire et ce qui vient à nous en matiè­ si je voulais t’expliquer correctement l'histoire re de musique. Nous ne nous soucions pas j'en aurais pour des heures, mais disons que, trop du style et si certains trouvent notre nom en gros, c ’est à propos de la vie et d'un vieil homme qui marche sur la plage, en pensant a sa vie passée. Il entend des voix qui vien­ nent de l'océan alors qu'il marche et que la tempête fait rage. L’océan en fait lui raconte sa propre histoire, et chaque chanson est une histoire différente, qui lui fait se souvenir de sa vie sous un regard autre et plus optimiste que celui sous lequel il s ’en souvenait. Il y a un message très positif dans tout cela, décomposé en plusieurs passages particuliers fery, guitares) jouait également et chantait par qu'il me serait long de raconter en entier, mais dessus. Nous avons commencé à jammer et je t’ai exposé le concept d’une façon générale. la chanson est née comme cela. On peut donc Les paroles d'ailleurs sont très expressives et dire qu'il y a une certaine ambiance qui s'en très claires. A la fin de l’album, il se remet en ressent. "Turne To Me" a été écrite en studio cause, lui et ses souvenirs et décide finale­ avec Al et nous échangions chacun les parties ment que la vie vaut la peine d'être vécue. que nous avions en téte. Le résultat est plutôt Cela se termine donc tout à fait bien ! bon et je dois dire que ce morceau est une de mes préférés. Cet optimisme est-il un reftet de votre état d'esprit présent ? Quelle est la place de morceaux instrumentaux dans Oui, on pourrait dire ça. Par exemple, lorsque un tel album ? nous avons écrit "Morning Sun’’, nous étions Il me semble que les morceaux instrumentaux assis derrière ma maison a regarder mon de Savatage apportent un son et une atmo­ chien nager dans ma piscine. J’avais une gui­ sphère différente à l’album, en particulier sur tare acoustique entre les mains et Chris CCaf- celui-ci : nous avons utilisé des orgues pour

S X ] Rockstyle n° 23 RENCONTRE

Y a-t-il des chansons de Savatage que tu n'apprécies plus ? Oui, il y en a, dans les vieux trucs que nous avons fait au début. Je me demanderais ce que c'est si ie les réécoutais maintenant, je crois... Je me dirais "merde, qu'est-ce que c’est que ce truc ?" ! Surtout au niveau des paroles, je crois, ha, ha, certains titres sont vraiment très cons, je pense à "Skull Session”, par exemple, et rien que d’y penser, ça me fait tellement marrer, ha, ha, ha ! Mais j'ai pour ues chansons une certaine affection, car elles sont les miennes ou celles de Chris, mais je ne peux m'empêcher de croire que nous la première fois, car nous le les avions jam ais compose aujourd’hui montre que ] ai progres­ étions très mauvais ! vraiment utilisés avant ; nous avons utilisés sé depuis l'époque où j’étais chanteur dans le des sons, des accords ouverts et des tonalités groupe. A ce moment-là, le groupe était beau­ Dernière question : imagine que tu aies à écrire des plus hautes que d’habitude, et aussi certains coup plus heavy mefal que maintenant ; définitions pour un dictionnaire. Qu'écrirais-tu pour effets étranges pour la voix que nous n'avions mais quand tu perds quelqu'un comme Chris, musique ? pas encore expérimenté. Je crois qu’ils y a il est évident que le style du groupe s'en res­ Ouaoh ! Voilà une question pas facile qu'on plein de nouveaux sons sur ce nouvel album sent et je crois que finalement, nous nous en ne m’a jamais posée... Si j'avais à écrire une de Savatage que tu n'as pas encore eniendu. sommes très bien sortis, moi y compris : Zak définition pour le mot musique ? Pour un dic­ Cet ensemble de choses rend l'album plus est un excellent chanteur et comme je chante tionnaire ? Qu'est-ce que je marquerais... frais. également, c’est donc un groupe avec deux Laisse moi dix secondes... Probablement... excellents chanteurs ( !) pourvu de deux Euh... “Une forme d'art entièrement plaisante Il semblerait que vos morceaux sont également preu­ excellents guitaristes que sont Al et Chris sauf pour les oreilles", ha. ha, ha ! ve de simplicité, non ? (Caffery), et je crois que ce line-up va durer un Peut-être que c'est le cas pour certains... bon moment ! C’est très difficile pour moi d'analyser ma propre musique, parce que je suis mon pire Le refrain de "Paragons Of Innocence” rappelle critique : je déteste tout ce que je fais ! Cela étrangement celui de “Humpin ' Armmd” de MC Ham- dit, il me semble pouvoir dire que certains mer, est-ce que je me trompe ? titres comme “Turns To Me" ou "Paragons Of Quoi ? Ha, ha, ha ! Je n'ai jamais écouté MC Innocence" vont en effet plus droit au but que Ham m er - c'est du rap, n'est-ce pas ? - Il fau­ d'autres chansons plus longues aux mélodies dra que je vérifie ça ! On ne me l’a jamais plus complexes, comme “The Hourglass” ou dit ! Encore un qui me piaue une chanson ! “The Wake Of Magellan". Nous avons voulu Non, je ne sais pas, je n’ai jamais entendu ce faire par moment quelque chose de olus rock qu'il faisait. Peut-être à la radio, mais je n'ai et de plus direct pour varier les plaisirs ! pas tait gaffe. Ha, ha, na !

Comment l'album a-t-il été enregistré ? Qu'est-ce qui t'importe le plus en tant qu» musicien Cela a été incroyablement difficile à faire et : la scène ou l ’album ? ç'a pris une éternite ! Nous avons commence Oooh... C'est une question bien difficile... Je à écrire en octobre et nous avons enregistré crois que tout bien réfléchi c'est l’album, car en janvier. Nous avons terminé le dernier mix l'a iD u m dure pour toujours. Quand tu est mort fin juin, ce qui fait un sacré bout de temps. et enterré, les gens peuvent toujours écouter Donc oui, ç'a été difficile à réaliser correcte­ ton CD. Non que je n'apprécie pas les lives, ment, car le concept de base de l'album don bien au contraire, mais je crois que ce sont être resoecté et harmonieux : il faut que les deux types d’énergies différents... mais même lyrics collent entre eux les musiques égale­ s'il doit être super d'entendre la musiqué que ment, il faut savoir les mettre dans le bon jouent des mecs en face de toi, quand tu es ordre et glisser les morceaux instrumentaux à mort, c’est l’album qui reste et qui témoigne la bonne place. C ’est vraiment un boulot de toi. Avec le CD, tu files aux gens quelque Pour Rock'n'roll ? dément ! Demande aux mecs de chose qu'ils peuvent garder pour toujours. Pour rock’n’roll ? “ Energie m usicale” ... Queensrÿche : lorsque tu fais un concept C’est une question difficile car j’aime les deux, album, tu as deux fois plus de boulot que de et c’est d'ailleurs une des raisons qui ont fait Pour Music Business ? coutume ! Nous avons de plus enregistré que je suis revenu dans le groupe, car les "Saloperie totale”, ha, ha, ha ! ! J'y ai affai dans différents studios de New-York, trois shows me manquaient et je oouvais de moins re tous les jours, aussi tu peux valider ma pour être précis, l'un étant utilisé pour les en moins m'en passer... définition !, ha, ha, ha I orchestrations, l'autre pour Zak et ses parties vocales, et enfin le dernier pour Al et Chris Quel est le but musical de Savatage dans le futur ? Pour Savatage ? pour leurs parties guitares ! Ç’a été vraiment Nous voulons tous commuer à faire des trucs Pour Savatage ? "Frustration complète”, ha, compliqué ! nouveaux. Je crois que nous nous en sortons ha, ha ! Non, c’est une plaisanterie. Je dirais bien avec les concepts albums ; nous avons pour Savatage, "amour et respect”. Savatage a souvent changé de line-up. Ne crois-tu de superbes histoires à raconter et nous pas que ceci, ajouté au lait que tu aies arrêté de composons tous de bonnes mélodies. Je Pour Photo Sessions ? chanter, soit dangereux pour la personnalité du grou­ crois que Dead Winter Dead était un bon Eu h ... "Procédé ennuyeux, long, dont l'utilité pe ? album et que The Wake Of Magellan en est est impalpable" ! Non, je ne crois pas, car Savatage était un un également. Je crois que c’est notre point groupe différent à l'époque où Chris (Oliva, le fort et en toute logique, nous essaierons d'al Pour Concert ? défunt frère de John) était vivant et où je 1er aussi loin que nous le pouvons dans cette "Pur, plein d’adrénaline et de force" ! chantais à part entière. Aujourd'hui, c'est un direction. Je ne sais pas ce que sera le pro­ groupe nouveau avec un son nouveau et après chain Savatage, peut-être un concept album, Pour Sexe ? la mort de Chris, j’ai du prendre une décision c'est difficile à dire, mais Zak continuera de "Pur, plein d’adrénaline et de force” ! Ha, ha, sur mon activité au sein du groupe : cela n'au­ chanter et moi avec lui, ou plus séparément, ha ! Non, je dirais “intime et romantique” rait pas été pareil pour moi si j'avais continué et Chris Cafery et Al exploiterons leurs jeux (ndr : sans blagues ? !) de chanter sans Chris. J'avais besoin de respectifs ; Dead Wonter Dead était plus retourner dans le groupe avec un nouveau difficile pour eux deux, car c’était leur pre­ Et Pour fan ? rôle. A présent je rechante un peu plus ; sur mier album ensemble, et ils faisaient un peu Fan ? Oh. C'est un truc important. Comment le dernier album, j’ai chanté sur deux titres, et trop gaffe à ce qu'ils faisaient l'un et l'autre, je pourrais exprimer ça ? C'est une question sur trois pour celui-ci, en ayant fait également mais sur The Wake Of Magellan ils se sont vachement balèse qu'est-ce que je pourrais la majorité des backing vocals avec Zak. Je complètement lâchés et le résultat est un dire là-dessus ? Euh... Mince, c'est dur... Je suis satisfait de chanter un peu plus et je suis album aux guitares plus heavy que le prece- dirais "une opinion extérieure qu'on se doit de aussi satisfait de moi en tant que musicien, dent. Nous allons donc explorer ça sur la respecter”. car il me semble que musicalement, ce que je route et dans le futur... R o c k b u l l e t i n d ’a b o n n e m e n t ' ' 1 ' DAN AR BRAZ - MIDNIGHT OIL BULLETIN D’ABONNEMENT, à découper, photocopier ou recopier et à envoyer à Rockstyle Abonnements - 4, chemin de Palente ■ 25000 Besançon NOTEZ VOTRE ORDRE DE PRÉFÉRENCE DANS LES CASES

DAN AR BRAZ et l’Héritage des Celtes “Finisterres” + singles MIDNIGHT OIL Cadeau surprise Pour la France : OUI, je m’abonne pour un an à Rockstyle (6 numéros) à partir du numéro...... contre la somme de 145 Frs (au lieu de 162 Frs) et je joins un chèque à l’ordre do «liclinse Liditions» (Important ! Je recevrai chaque numéro dans un délai de quelques jours après sa sortie en kiosques)

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P a y s : _ INTERVIEW

LEVELLERS

Ils sont cinq aussi, britanniques aussi, mais n'ont rien d'autre en commun avec les Spice Girls. Non, décidément, The Levellers seraient plutôt d'une autre Angleterre que celle-là: une éton­ nante et fantasque Angleterre où Sid Vicious, violon au poing, se sifflerait une bière de plus avec le dernier marin triste qui passe. En tournée en France à 1' occasion de la sortie de leur nouvel album, «Mouth to Moutb» ils traînent derrière eux un vent de pure folie jubilatoire. Shocking !

Par Frédéric Aribit

Le nouvel album des Levellers est un drôle de nos textes peuvent parfois sembler un peu le vin, ça convient bien aussi pour une cer­ mélange entre musique punk, rock et folk. Comment nostalgiques. Nous aimons regarder devant taine image qu'on aime, une certaine image expliques-tu ce mélange original, sachant que vous nous, et garder nos distances par rapport de décadence... êtes un groupe anglais ? aux événements. C'est ce qui explique l‘ iro­ Nous sommes de Brighton, tu sais, et il exis­ nie de nos textes aussi, c'est comme ça que Pour parler un peu d'autre chose, qu'est-ce que tu te en Angleterre aussi, et surtout à Brighton, nous aimons vivre ! écoutes en ce moment ? une grande tradition folk, un peu comme en Le dernier disque que j'ai acheté, c'est celui Irlande ou en Ecosse. Mais pour être honnê­ Pourquoi avoir indu dans cet album une section de The Verve. Je trouve ça très bon. Sinon, te, ce nest pas exactement dans cette tradi- cuivre, et un ensemble de cordes ? C’est la premiè­ j'avoue que je n'écoute pas grand-chose de tion-là que nous puisons nos influences. En re fois, je crois... la musique récente, j'en suis encore avec les fait, nous sommes mordus de musique folk Oui, pratiquement, puisque nous avons déjà Clash ou Led Zep, je trouve qu'il y a tout, là- irlandaise, qui nous semble beaucoup plus enregistré une petite fois avec des cuivres. dedans, vraiment I Je pense que la musique excitante. A Brighton, il y a une grosse com­ Mais quand nous nous sommes réunis pour actuelle n'est pas à cette hauteur-là. C'est munauté irlandaise et en sortant pour aller travailler «Mouth to Mouth» , le nouvel vrai pourtant qu'en Angleterre, on a aujour­ boire un coup, nous avons constamment album, nous voulions vraiment qu'il sonne d'hui une meilleure musique qu'il y a baigné dans cette ambiance-là. Beaucoup différemment des autres. Jusqu'àprésent, quelques années à peine, où tout était «bien- d'autres pubs, d'ailleurs, n'aimaient pas trop nos dégaines alors, on traînait plutôt avec les irlandais. Et plus, on écoutait leur musique folk, plus on se rendait compte que les textes de leurs chansons étaient comme de vrais textes punk-rock, c’étaient d'in­ croyables chansons anticonformistes, sou­ vent politiques, avec juste une guitare acoustique, ça nous fascinait !

Quel est le point de départ de votre travail, la musique ou les textes ? Les deux, vraiment ! Parfois, j'écris des textes que je donne à Mark ou Simon, et ils mettent ça en musique. D'autres fois, ils ont des accords et on trouve ensuite des mots qui collent bien à r atmosphère. Et puis des fois, tout est là d'un seul coup, avec une gui­ tare acoustique et un texte déjà fait. C’est le groupe entier. On répète entre nous jusqu'à nous hésitions à jouer avec d'autres gens, pop-bien-propre» et que tous les groupes se ce que ça tourne bien. En fait, tu vois, c'est nous aimions bien nous retrouver tous les copiaient les uns les autres pour finalement plutôt Mark et Simon, les deux chanteurs, cinq, ça nous convenait. Cette fois, nous faire tous la même chose. qui composent les musiques mais le reste du n'avons pas procédé de la même manière. groupe travaille aux arrangements. Nous avons décidé de tout mettre en oeuvre The Levellers n'a pas encore vraiment trouvé son pour que les chansons soient bonnes, de public en France, alors que vous êtes très popu­ Vos disques semblent plutôt mettre en avant la tout mettre au service de la musique. Si on laires en Angleterre et ailleurs. Comment expliques- musique... pensait qu'une chanson avait besoin de tu cela ? Non, les textes aussi sont fondamentaux, quelque chose, on essayait. C'est comme ça En fait, dès le début, on a beaucoup pi us vraiment, et en fait, on ne peut pas les dis­ que nous avons mis du piano sur certaines, tourné en Allemagne, en Suède, des endroits socier de la musique. Tous deux se servent c'était la première fois, le piano, ou des ou on marche plutôt bien, maintenant. Et mutuellement. Ce que nous aimons par des­ cuivres ou des cordes... On voulait briser nos puis, on n'a pas eu de chance à cette sus tout, avec Levellers, c'est communiquer. schémas habituels et se donner plus de pos­ époque-là puisque pour la tournée prévue en Il est donc important pour nous que les gens sibilités musicales. France, je suis tombé très malade et on a dû écoutent ce que nous avons à dire, même tout annuler. Ce qui fait qu'il n'y a que deux s'ils ne comprennent pas toujours tout. Oui, J'ai un petit problème avec ce disque.- je trouve qu'il ou trois ans à peine que nous avons com­ c'est important qu'ils s'approprient nos mots, renifle la bière à plein nez, et vous n'arrêtez pas, mencé àjouer ici, nous avons donc des qu'ils en fassent ce qu'ils veulent dans leurs dans les paroles, de parler de vin. Qu'est-ce qui se choses à rattraper, des choses à prouver, imaginaires propres, même si ça devient dif­ passe, qu'est-ce qui vous arrive ?!... encore. Mais nous sentons, à chaque fois férent de ce que nous avons voulu dire au (Rires) Tu sais, nos chanteurs boivent beau­ que nous venons, que le courant passe de départ. Ce que nous cherchons avant tout, coup, ils écrivent toujours les chansons en mieux en mieux et nous aimons beaucoup c'est de rendre, grâce à la musique, les gens buvant, et c'est vrai qu'on appartient à une jouer en France. joyeux, nous voulons être positifs même si grande tradition de buveurs de bière... Mais

Hiver 97 E E INTERVIEW

POPA

CHUBBY

L'artillerie lourde du Blues Par Charles Legraverand

Popa Chubby pourrait donner à penser, au dans celui-là, j'y ai mis un petit peu plus encore et c’est premier abord, qu’il est un joueur de heavy ce qui fait la différence. Ceci est normal : comme le temps métal plombé et grailleux, avec sa bouille de passe, mon jeu progresse et gros balèse et ses tatouages rock’n’roll. Le se charge de nouvelles choses ou se solidifie que tu aies la tête remplie ou vide, tu te : j'ai donc l'occasion de mettre un peu plus poses les mêmes questions. Nous avons titre de son dernier album, "One Million Bro- de moi à chaque fois... Et des choses tous les mêmes. Tout le monde se dit ça : meilleures, je l’espère. Sur cet album-ci, il y “Ok. Je suis sur cette planète, en vie, et un ken Guitars”, vient lui aussi renforcer encore a certaines choses qui sont apparues et que jour je vais la quitter. Je ne sais pas ce qu’il je guettais depuis un bon bout de temps, cette apparence décidément trompeuse : y a après. Alors qu’est-ce que je fais ici et com m e... Tu vois, j'adore un bon riff. Je suis pourquoi ?". Ce sont les questions aux­ au contraire de tout ça, Popa Chubby est un à fond dans le riff. Il n'y a rien de tel qu'un quelles nous devons tous faire face à un grand riff de guitare. C'est ce avec quoi on moment ou à un autre. Et je pense que l’art mec tranquille, réfléchi, sympa et sincère fait une bonne chanson. Et je suis à fond est une expression de ceci. Qu'il esf une également dans le rythme, dans le groove, expression de la vie. Qu'est-ce que la philo­ avant tout, dont le seul mot d’ordre est dans l’harmonie, dans la melodie, et tous sophie ? C’est juste le fait d’intellectualiser “musique”. Démonstration par l’exemple. ces constituants annexe d'une bonne chan­ ces questions que nous avons tous en nous. son. Il me semble que toutes ces choses se sont données rendez-vous dans cet album. Es-tu croyant en quelque chose ? Pourquoi es-tu passé de Sony à Dixie Frog Records ? Tu parles parfois comme un joueur de heavy métal... Pas en Dieu, en tout cas. Pas en l'image d'un Eh bien.,. Disons que Sony et moi n'avions Et qu’est-ce que le heavy métal ? C'est du vieux bonhomme assis sur un nuage qui me plus rien à faire ensemble ! J'ai fait un rock, mec. Que ce soit AC/DC, Led Zeppelin dirait “sois un bon garçon et tu seras récom­ album pour eux, qui au début devait être pro­ ou Metallica, ce sont de gros riffs qui démé­ pensé". Je ne crois pas au chantage divin. Je duit par Torn Dawn, un producteur légendai­ nagent, c’est du rock'n'roll (il frappe sur la pense qu’il y a une force supérieure dans l’uni­ re qui a bossé avec Ray Charles, Aretha table un rythme). C'est le truc bête et effica­ vers et qu'elle est au-delà de ma compréhen­ Franklin, Cream et également avec d’autres ce, où tu dois headbanger et surtout pas trop sion d'être humain. Cela ne m’intéresse pas pointures ; et alors que j'enregistrais avec réfléchir ! J'aime le rock'n'roll, j’aime le d'essayer d’imaginer quelle apparence cela a. lui, les mecs de Sony n'ont plus voulu que heavy métal. Tu peux l'appeler Dieu, ou Force, ou tout ce nous travaillions ensemble et m'ont demandé que tu voudras, mais je crois que quelque de reproduire en entier l'album à ma façon. Le blues aussi est une musique facile... Une gamme chose existe et émet des lois positives. Si tu es Je leur ai répondu que moi j'étais guitariste et à cinq notes et des riffs standards... en communication avec cette force, tu es non pas producteur. J'ai laissé tomber ce deal Ouais, c’est sûr que c'est facile... Je ne dirais capable de créer tout ce que tu veux. qui ne me convenait pas et peu après, j'ai pas le contraire. Mais si c’est si facile, rencontré Philip dans un midem dans le sud prends une guitare et monte sur scène ! N'est-ce pas un peu naïf ? de la France. Il s’est trouvé que nous étions Montre-moi à quel point c'est facile ! Mais (Un moment) Oui, c’est naïf, absolument, sur la même longueur d’onde, musicalement, tu sais, je ne suis pas un joueur de blues tra­ m ais la naïveté n'est pas un défaut à mon ce qui pour moi est très important. Je n'ai ditionnel, loin de là. Je ne joue pas du pur sens. N'as-tu jamais fait quelque chose pour pas besoin que l'on me dise ce que j’ai à faire blues, je joue du blues basé rock'n'roll. Ou la première fois avec succès, sans réfléchir à et la seule réponse que j'ai à donner si l'on plutôt du blues basé rock. Rock comme ce que tu faisais, et lorsque tu recommences veut orienter ma musique contre mon gré musique populaire, avec du groove, du ryth­ en te posant des questions, tu échoues ? Je est : “allez vous faire foutre" ! me, de l'âme. crois qu'approcher les choses de façon naive n’est pas un mauvais procédé. Je crois sin­ Tu as écrit sur la jaquette de ton album que tu as Que t ’apportes ta musique en dehors de l ’argent, cèrement au pouvoir de l'esprit de l'être cassé une guitare en France et qu’on ne fait pas j ’espère ? humain. Je crois qu’on peut, avec la volon­ d’omelette sans casser d ’œufs... Si tu as cassé un Oh, oublie le fric, c ’est le truc le moins té, contrôler parfaitement sa propre réalité ; million de guitares sur cet album, serait-ce ta plus important pour moi. La musique est la pas­ pas les circonstances, bien sûr, mais son grosse omelette ? sion de ma vie ; elle est la raison pour être. Ses décisions. Je veux dire : qu'est-ce Je n'ai pas encore cassé autant de guitares, laquelle je me lève le matin : la raison pour qu'un disque ? Avant de faire un disque, il mais j'y travaille ! Non, en France, ce n'était laquelle je me couche aussi. Tout ce que je faut y penser. Et ensuite tes pensées devien­ pas intentionnel, la gratte est tombée. J’ai fait est dédié à la musique. Ce n'est pas une nent actions, et tes actions concrétisent ta dégommé une ou deux guitares en tout partie de ma vie, r'est ma vie tout entière. pensée, qui devient physique... Mais je ne depuis le début. Parfois on est frustré, si tu Pour beaucoup de musiciens, les choses suis qu’un joueur de guitare, pas un philo­ vois ce que je veux dire. Pour n'importe quel­ sont différentes. Ils se disent : “maintenant sophe ! le raison, parce que tu t'es engueulé avec ta je suis un musicien, à présent je ne le suis copine, parce que la maison de disque te les plus, je suis une rock star, un poseur” ! Je Quel est ton meilleur souvenir en tant que musicien ? casse ou fait un boulot de merde, parce que pense que tous ces poseurs de merde doi­ Un de mes meilleurs souvenirs est le dernier le son est mauvais, parce que le batteur vent être éliminés ! Aussi loin que je puisse concert que j'ai donné à Paris au Batacian. craint, parce que tu crains toi-même, parce m'en rappeler, j'ai toujours aimé et voulu Ce fut une de ces nuits où tout fonctionne à que ta guitare refuse de sonner comme tu le faire de la m usique. m erveille et ou les kids sont à fond dans la lui ordonnes... Et pourtant je ne suis pas le musique et répondent super bien à la genre nerveux ! Cela dit, pour répondre à ta Quel est ton sujet de discussion favori ? moindre note. D’une façon générale, chaque question, cet album est mon plus gros effort, La vie. Il faut être philosophe et y penser par moment où le public se soucie de ma et de loin. C’est le disque dans lequel j’ai mis soi-même, parce que personne ne détient musique autant que moi-même est à mettre le plus de moi-même. Le plus de travail, le aucune réponse. Mon sujet de discussion dans mes meilleurs souvenirs. Celui où il n'y plus de passion, le plus de tout ce que j’ai pu favori est le sens de la vie. Qu’est-ce que répond pas, ou il n'est pas touché par elle donner. J'ai mis du mien en quantité dans nous foutons ici et pourquoi nous y sommes. est à mettre dans les pires. mes albums précédents, mais je crois que Qui que tu sois, un clochard ou Madonna, 61 ^ Rockstyle n° 23 VOUS N'AVF7 PAS LES ANCIENS NUMEROS ? QUELLE WOBREUB !!!

N °15 : Couverture Sting+dos- N °16 : C o uverture B lu r / IQ / N °17 : Couverture Pink Floyd N °18 : Couverture Yes (Inter­ sier Beatles / Mark Knopfler / Stellla / Galaad / Peter Ham- (Interview Rick Wright) / Polna- view) / Ugly kid Joe / Wishing Tears for Fears / Bertignac / mill / Porcupine Tree / 1 reff / Beatles / Iron Maiden / Tree / Angra / Supérior / Vanden Angra / Marillion / Helloween Mother Earth / Soundgarden / Pendragon / Uriah Heep / King Plas / Grip Inc. / Anathema / Paradise Lost /' Dossier Métal Crlmson / Lemur Voice Magna Carta / Référendum 96

N °19 : Couverture Thiéfaine N °20 : Couverture Marillion H°21 : Couverture U2 Depeche N°22 : Couverture Genesis / (Interview) / Trust / Steve (Interview) / Angra / Mode / Fish / Me Cartney / Ritchie Faith No More Roachford Van- Hogarth / Calvin Russell / Ch. Décamps et Fils / Queens- Blackmoret / Bruce Dickinson / denPIas / Me Cartney / Paradise Stranglers / Sepultura / Blur / ryche / Paul Person ne / C h arlÉ- Steve Lukather / Roger Hodgson / Lost / Paul Weller / Kat Onoma Dream Theater / etc... lie / Roger Hodgson / Patrick Magellan Rondat / etc...

ET AUSSI... N °6 : Couverture Peter Gabriel -t-dossier/ Stevie Ray Vaughan/ Whitesnake / Fish/ Stephan Eicher/ Jimmy Barnes/ Ramones/ Les Infidèles - N °8 : Couverture Mike Oldfield Page & Plant/ Beatles/ Queensrÿche/ Nits/ Peter Hammill/Cramos/ Blur / IQ/ Black Crowes / Almighty/ Eric Serra -N °1 0 : Couverture Springsteen + dossier/ Ange/ Cabrel/ King Crim- son (part 2)/Calvin Russell/Queensrÿche/ Motorhead/ Infidèles/ Arena - N °13 : Couverture Ange et Thiefaine au Zénith / Ozzy Osbourne / Beatles / Queen / Nits+Ken* / John Wetton / Stran­ glers / Big Country / Supertramp

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Hiver 9 7 ^ de bravoure (du pêchu «Vitriol» au fabuleux sont là deux choses distinctes, deux perfor­ «Le Grand Passant», au final tout bonne­ mances musicales différentes, quoique ment inouï), la bande à Alain Chiarazzo et vaguement identifiables. Ultime démons­ Fabrice Di Mondo offrit un set de haut vol, tration au Bataclan, le dimanche 16 confirmant au passage son statut de novembre dernier, par les Levellers, qui meilleur combo progressif français du viennent de signer un album diablement m om ent. intéressant. Rien n’ était pourtant gagné d’ Après cette entrée en matière haute en avance, pour ce groupe très connu outre- couleurs, Fish investit à son tour les Manche mais qui peine à trouver ici son planches vermoulues de l'Espace Julien public frenchy (et reconnaissons qu' on aux alentours de 21h30. Démarrant sur les parlait beaucoup anglais, l’autre soir, dans chapeaux de roue avec le très couillu «The le public !). The Driven, en première partie, perception of Johnny Punter», l'homme au tentait désespérément de nous faire oublier coeur de Lothian enchaîna, durant plus de la médiocre qualité sonore (quelqu’ un a-t- deux heures, les meilleurs titres de son il entendu autre chose que le ch ant, la répertoire. La où les extraits de «Sunsets grosse caisse et la guitare hyper saturée On Empire» se taillèrent ma foi un joli suc­ ?...) par une présence scénique délurée. cès (le public petant littéralement les THE FLOUER K1HGS LlUE Mouais. Et puis, enfin, voilà les Levellers. plombs sur le refrain de «Brother 52»), les Et le ton m onte. Débordants d' énergie, THEATRE DUNOIS - PARIS nombreuses reprises de Marillion (au pre­ sympathiques comme une groupe de 18/10/1997 mier rang desquelles on saluera l'incontour­ grands frères, 'es Levellers vont, pendant nable enchaînement «Lavender/Blue prè de deux heures, alterner anciens tubes Les concerts progressifs de qualité ne sont Angel» et le superbe medley et nouveaux titres dans une ambiance qui, malheureusement guère légion dans l’hexa­ «Assassing/Credo/Tongues/White Feather») par moment, frôle I’ hystérie. Le Bataclan, gone. Raison de plus pour saluer comme il firent pour leur part résolument exploser véritable étuve bondée, va sans doute se doit la fabuleuse prestation parisienne l'applaudimètre. imploser. C’ est que le rock solide qu’ ils des FLOWER KINGS. Organisé par PROG' Epaulé par des musiciens excellents, avec balancent, mêlé de punK desuet et de folk LA VIE, association de passionnés qui se en particulier un Robin Boult rayonnant revigoran* sauce anglaise, passe, en live, lèvent un cul gros comme Çà pour faire (son solo sur le final de «Cliché» restera avec toute la fraVeecheur qu’ il m érite. On bouger les choses, le set francilien des rois longtemps gravé dans les mémoires), le pense bien sYfbr aux Pogues, à Celtas Cor- à la fleur fut, pour beaucoup de progsters, poisson fit littéralement péter la baraque tos. Et puis on les observe, sur scène, s’ l’occasion de recevoir une claque monu­ grâce à son charisme légendaire et à sa amuser comme des fous : un chanteur aux mentale dans la gueule. Au lendemain patate formidable... Sacré bonhomme, en appréciables qualités vocales, un guitariste dt'une succesful performance à Bordeaux, vérité !!! qui se retrousse aussi les manches sur son la bande de l’excellent gratteux ROINE Bertrand Pourcheron\ banjo ou son harmonica, un violoniste aux STOLT nous gratifia en effet de près de trois heures de pur bonheur. Fantastique melting-pot musical dont les influences parfaitement digérées (on est bien loin de pouvoir en dire autant de tous les groupes du genre) vont de à Zappa, en passant par Yes et Camel, les compos épiques dp la formation firent preu­ ve sur scène d’une puissance de feu tout bonnement phénoménale. A l’antithèse des poseurs-branleurs prise de tète, les membres du combo firent preuve en outre d’un sens ravageur de l’humour et de l’au- todérision, multipliant les plans délire en tout genre ( avec, en particulier, un clavier totalement déjanté dont les reprises de «Je t'aime, moi non plus» ou «La panthère rose» firent littéralement fureur ). Nom de Dieu, quel pied ! Bertrand Pourcheron

FISH ECLAT Marseille - 26/11/1997

Sacré mo,is de novembre pour les fans de rock marseillais ! Après Paradise Lost le 11 (une véritable tuerie, soit dit en passant), envolées mélodiques plutôt coton, un bas­ Vanden Plas le 20 et Machine Head le 21, siste déjanté et lunaire, digne fils d' une c'était au tour d'Eclat et Fish de venir LEISELLERS prochaine famille Addams... Et même si mettre le feu à la Canebière en ce pluvieux BATACLAN vers la fin du concert, le batteur donnait mercredi soir d'automne. Ouvrant les hosti­ 16/11/97 quelques signes de fatigue, semblait lités avec la pêche et le br;o qu'on leur comme s’ essouffler, ne pius tenir la distan­ connaît, les musiciens d'Eclat se fendirent Il faut n’avoir jamais assisté à un concert ce (avec un tempo parfois aléatoire et d'une première partie explosive. Enchaînant pour croire encore qu' un disque est ce qu’ instable), hé!, pas le moment quand même à la vitesse grand V leurs principales pièces un groupe puisse offrir de plus abouti. Ce de bouder son plaisir, non ?...

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Sortie le 13 janvier

Contient 3 inédits V. Calvin Russell pour la première fois en tournée acoustique

- 5 février VALENCIENMES - 7 mars CLUSES -12 mars EVREUX - 5 mars LYON - 9 mars PARIS/L'EUROPEEN -13 mars ALENCON - 6 mars MAÇON -11 mars AMIENS -14 mars BORDEAUX Avec des invites surprises

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