SYNDICAT MIXTE DU PAYS DE GÂTINE

UN TOIT EN GÂTINE SOLEA

OPERATION EXPERIMENTALE

POUR LE LOGEMENT DES JEUNES

DOCUMENT DEFINITIF

Mai 2002

OPERATION EXPERIMENTALE

POUR LE LOGEMENT DES JEUNES

Approche thématique :

le logement des apprentis en Gâtine

Mai 2002

DIAGNOSTIC

I – L’apprentissage en Deux-Sèvres et en Gâtine : données générales.

11 - La formation par alternance, un modèle qui se renforce.

12 - Des données sociales : l’apprenti, un nouveau profil

13 - Des centres de formation qui se regroupent et se spécialisent

131 – Un état des lieux : une offre de formation multipolaires 132 – Le regroupement des centres de formation : un futur proche.

II – Se loger près du lieu de travail

21 – Le regard des acteurs

211 - Du point de vue des jeunes à la recherche d’un apprentissage. 212 - Du point de vue des maîtres d’apprentissage 213 - Du point de vue des élus.

22 – Etude des réponses mobilisées

221 – Le logement familial : une réponse majoritaire 222 - Le logement chez le maître d’apprentissage : une solution en régression 223 - Le logement personnel : la gestion d’une triple contrainte : quantitative, qualitative, économique. 2231 – Une offre locative « traditionnelle », privée ou publique : inexistante ou inaccessible ou inadaptée aux apprentis. 2232 – L’existence d’une offre parallèle dans le parc privé : une offre aux contours flous. 2233 - Une offre saisonnière, touristique : une réponse ponctuelle.

23 – Caractérisation de l’offre locative en direction des apprentis.

231 - Une offre de logements non centralisée

III – Se loger près des centres de formation, une demande croissante

31 – La demande, un état des lieux

32 – Le regroupement des centres de formation de la Chambre des Métiers, une modification quantitative et qualitative de la demande de logement

33 – Analyse de l’existant en terme d’hébergement et de logement sur pour les apprentis en formation

331 – L’hébergement collectif de courte durée 332 – L’hébergement en Foyer de Jeunes Travailleurs « Un Toit en Gâtine » 333 - L’offre de logements dans le parc privé sur Parthenay 334 - Les chambres chez l’habitant 335 Les solutions de solidarités familiales ou amicales

PRECONISATIONS :

I - La bourse de logements sur le territoire de Gâtine

II – La gestion d’appartements partagés : une expérience proposée par l’association Un Toit en Gâtine.

Une approche thématique : le logement des apprentis en Gâtine

Si la question du logement des apprentis est ancienne, elle présente aujourd’hui de nouveaux contours. En quoi est-elle une question spécifique qui ne peut-être englobée (en totalité) sous la seule dimension du logement des jeunes ? L’une des particularité des apprentis est d’avoir pendant cette durée d’apprentissage besoin de plusieurs logements et d’occuper ainsi ces logements de manière successive : logement chez les parents (un ou deux), logement à proximité du lieu de formation, de l’entreprise..

La dimension du logement des apprentis a été appréhendée dans cette étude en proposant un éclairage sur trois axes :

- L’identification des besoins - La qualification des besoins - Des propositions d’actions.

Méthodologie mise en œuvre :

Un travail d’investigation a été mené avec deux des chambres consulaires (la Chambre des Métiers et la Chambre de Commerce et d’Industrie), les élus des communes de Gâtine, les maîtres d’apprentissage et les apprentis eux-mêmes. Ces quatre regards croisés permettent d’apporter un éclairage sur cette question et d’identifier où se trouvent les nœuds.

Le recueil des données s’est organisé à partir de différentes méthodes :

- des questionnaires adressés à toutes les parties pour identifier le regard posé par chacune sur cette question, - la mise en place d’un groupe de parole regroupant des apprentis pour avoir une perception qualitative de la demande - l’étude de données statistiques - l’analyse de documents

Observations et analyses ont permis de poser la question du logement des apprentis et des personnes en alternance dans un double problématique, à partir desquelles doivent s’élaborer des stratégies différenciées : la logement pendant les périodes en entreprise, le logement pendant les périodes de formation. I – L’apprentissage en Deux-Sèvres et en Gâtine : données générales.

11 - La formation par alternance, un modèle qui se renforce.

L’apprentissage est un mode de formation en progression constante depuis 1993. Plus de 230 000 nouveaux contrats sont signés chaque année sur l’ensemble de la France.

Quelques chiffres en provenance de la Chambre des Métiers des Deux-Sèvres : 1267 contrats d’apprentissage ont été signés au cours de l’année 2000 sur les Deux-Sèvres dont 88% sur le troisième trimestre.

L’Agence Locale pour l’Emploi de Parthenay enregistre 103 offres, 123 demandes d’apprentissage. 168 contrats ont été signés en 2000 sur ce territoire.

La répartition par secteur d’activité se caractérise par trois grandes tendances sur l’ensemble du Département:

- Une baisse de motivation concernant les métiers de la bouche : 218 en 2000 contre 332 en 1999 - Une offre en constante augmentation dans le secteur du bâtiment : 262 en 2000 contre 240 en 1999 - Une offre en régression sur les secteurs : réparation, transport et services : 259 en 2000 contre 346 en 1999.

L’apprentissage est un mode de formation en progression constante.

La signature des contrats d’apprentissage s’échelonne principalement sur trois mois, juillet, août et septembre.

61,3% des contrats signés ont transité par l’ALE de Parthenay.

12 - Des données sociales : l’apprenti, un nouveau profil

Si la formation par alternance est un modèle qui se renforce, c’est également un modèle qui se transforme. L’accroissement quantitatif observé au niveau national s’effectue au bénéfice des qualifications de haut niveau, dans le même temps il est constaté une augmentation du niveau de formation à l’entrée dans la mesure d’apprentissage.

Principalement orientée vers les métiers de l’artisanat et du commerce, la formation par alternance se développe aujourd’hui dans tous les secteurs d’activité pour des formations de niveau 5 (CAP - BEP) mais aussi des formations supérieures de niveau 4 et plus (Bac, BTS…)

13 - Des centres de formation qui se regroupent et se spécialisent

131 – Un état des lieux : une offre de formation multipolaires

Il existe actuellement en Gâtine cinq sites de formation par alternance :

- Le CFA de Parthenay Il dépend de la Chambre des Métiers des Deux Sèvres, il accueille des apprentis en formation sur des semaines en alternance (une semaine toutes les trois semaines), Le CFA accueille 295 jeunes par an ce qui représente compte tenu de l’alternance environ 100 jeunes par semaine.

- Le centre de formation du Moulin des Iles Il dépend de la Chambre des Métiers des Deux Sèvres. Il est situé à saint Georges de Noisné ( 15 km au sud-est de Parthenay).

- Les maisons familiales rurales Les élèves inscrits sont généralement mineurs, le principe d’alternance fait qu’ils ne se retrouvent pas tous présents sur une même semaine :

- Secondigny 98 élèves inscrits. Le centre accueille de 30 à 50 jeunes selon les semaines.

- Saint Loup sur Thouet 83 élèves inscrits. Le centre accueille de 30 à 35 jeunes selon les semaines

- Moncoutant 63 élèves inscrits. Le centre accueille de 20 à 40 jeunes selon les semaines

132 – Le regroupement des centres de formation : un futur proche.

A échéance de la rentrée de septembre 2003, les deux sites de la Chambre des Métiers, seront regroupés sur un seul et même site : Parthenay sur la zone périphérique. Ce nouveau centre regroupera les fonctions de centre d’apprentissage et de centre de formation en alternance pour adultes et jeunes. La capacité prévue est de 400 personnes (hypothèse haute, 300 en hypothèse basse) en accueil simultané comprenant 350 personnes en apprentissage et 50 en formation professionnelle de perfectionnement.

Cette réorganisation de la formation des apprentis va générer une plus grande mobilité. Les lieux de travail et de formation pourront être plus éloignés qu’aujourd’hui.

Les mutations précédemment décrites ont amené les responsables polit iques ainsi que ceux des chambres consulaires à interroger leurs effets sur la question de l’accès au logement.

Davantage d’apprentis, des profils nouveaux, des entreprises plus grandes, le développement d’un grand pôle de formation, autant de facteurs qui caractérisent aujourd'hui l’apprentissage et plus généralement la formation par alternance.

Quelles sont les conséquences de ces nouvelles données en matière d’accès au logement ? - Les apprentis vivent - ils dans des conditions décentes ? - L’absence de logement sur certains territoires ruraux est-elle un facteur qui infléchit le choix professionnel ? - Comment l’apprenti gère t’il ses divers lieux d’hébergement en fonction de ses différents statuts :Jeune en formation jeune travailleur enfant et jeune adulte ?

II – Se loger près du lieu de travail

Il est important de rappeler que les différents acteurs, concernés par la question du logement des apprentis, ont été consultés. Un grand nombre de questionnaires a été envoyé, pour autant il y a eu un faible retour. Faut-il en déduire, a priori, que cette question est une « fausse » question et ne fait pas problème ? Le croisement de toutes les approches permet néanmoins de tracer les contours de la demande, les réponses existantes et définir des orientations.

21 – Le regard des acteurs

211 - Du point de vue des jeunes à la recherche d’un apprentissage.

Une enquête a été transmise aux 182 jeunes qui se sont présentés à la Chambre des Métiers pour une demande d’apprentissage sur la période allant de juin à septembre 2001. 168 jeunes étaient issus des Deux-Sèvres, 7 de la région Poitou-Charentes, et un de la région parisienne.

Le « profil type » du futur apprenti peut se définir, au regard des données majoritaires, de la manière suivante : - Un garçon (58%) - Agé de 16 ans (44%) - Intéressé par le métier choisi (97%) - Qui habitera chez ses parents pendant son apprentissage (88%) - Possédant comme moyen de locomotion une mobylette (64%)

Pour l’ensemble de ces jeunes : - 18 ont choisi leur apprentissage en fonction de la proximité géographique entre domicile parental et lieu de travail, - 23 ne savent pas où ils vont se loger.

Il semble que le facteur logement ne joue pas réellement sur le choix professionnel puisque moins de 10% (18 jeunes) semble avoir pris en compte la proximité entre logement familial et entreprise ce qui ne veut pas nécessairement dire en contrepartie que l’orientation professionnelle n’ait pas été respectée. Moins de 13% soit 23 jeunes ignoraient encore au moment de leur inscription où ils allaient loger, là encore, le problème semble résiduel.

Pour autant, le fait qu’ils ne soient pas nombreux à faire état d’une difficulté rencontrée ne justifie pas de se désintéresser de cette question, cette donnée sert d’indicateur pour orienter les réponses qui devront être proposées. Le fait que l’on ne soit pas confronté à un problème de masse, va conduire à travailler à la recherche de solutions qualitatives, individualisées.

212 - Du point de vue des maîtres d’apprentissage

Une enquête a été menée auprès des entreprises accueillant des apprentis sur l’ensemble du territoire de la Gâtine. Ce questionnaire a été adressé aux maîtres d’apprentissage par le relais de la Chambre des Métiers à l’occasion d’un envoi en direction de ces mêmes entreprises portant sur l’accueil des jeunes en apprentissage et leurs perspectives d’embauche.

Environ 250 questionnaires ont été envoyés, 46 ont été retournés.

Là encore, le faible taux de réponse indique t’il que cette question n’est pas une question centrale ?

Majoritairement, les employeurs énoncent que le choix de l’apprentissage est d’abord guidé par les qualités personnelles du jeune. Cependant la notion de « proximité » est importante puisque 19 d’entre eux disent que ce choix a été déterminé par le fait qu’ils connaissaient le jeune ou plus précisément sa famille et 9 précisent l’importance de la « proximité géographique de l’habitation du jeune".

Cette proximité se traduit dans les chiffres suivants : 36 jeunes ont moins de 20 km entre leur domicile (domicile parental) et leur lieu de travail, dont 25 sont à moins de 5 km. De ce fait, 25 jeunes sont originaires de la commune ou du canton. Cette proximité explique le fait que seuls 4 employeurs, précisent qu’il est arrivé que le contrat d’apprentissage ne se signe pas en raison de l’absence d’hébergement pour le jeune. Il est à regretter que ces 4 employeurs n’aient pas indiqué leurs coordonnées, du moins géographiques, pour pouvoir travailler sur ces micros territoires.

213 - Du point de vue des élus.

Une enquête a été adressée à toutes les communes de Gâtine soit 98 communes. 84 d’entre elles (soit 86%) ont répondu au questionnaire.

L’objectif était de repérer comment chaque commune percevait la question du logement des apprentis et l’avait ou non pris en compte.

Pour les élus, l’accès au logement pour les apprentis n’apparaît pas comme un problème majeur mais conjoncturel.

- 47 communes expriment qu’elles n’ont pas connaissance de l’existence de difficultés particulières rencontrées par les apprentis pour se loger et qu’elles n’ont jamais été saisies sur cette question ;

- Une trentaine de communes estime qu’il s’agit d’un véritable problème même s’il ne se pose pas directement sur leur commune.

- 7 communes identifient cette question comme un véritable problème qui se pose à elles : Verruyes, Vausseroux, Ménigoute, ST Germain de la chaume, L’Houmois, Champdeniers (ponctuel), Moncoutant.

- Environ 50% des communes disent être sollicitées lors de la recherche d’un logement pour un apprenti par les maîtres d’apprentissage, les apprentis et leur famille.

Se loger près du lieu de travail : une demande conjoncturelle qui n’est pas identifiée comme un problème majeur par l’ensemble des acteurs parce qu’elle reste toujours individuelle, ponctuelle et ne présente jamais un caractère de masse.

Pourtant, les quelques situations qui posent ou ont posé problème amènent les acteurs à se préoccuper de cette question. Si la demande reste isolée, elle n’en est pas moins cruciale au moment où elle se pose.

22 – Etude des réponses mobilisées

Actuellement, l’offre de logement en direction des apprentis n’est pas organisée. Inégalement répartie sur le territoire de Gâtine, l’offre est principalement implantée sur la ville et le couronne urbaine de Parthenay

Mais alors, où habitent les apprentis pendant les périodes en entreprise ?

A cette question, le croisement des différentes sources d’information permet d’identifier 3 grandes catégories : - Le logement familial - Le logement chez le maître d’apprentissage - Le logement personnel.

Chacune de ces catégories recouvre plusieurs sous catégories qui vont être développées.

221 – Le logement familial : une réponse majoritaire

Compte tenu du besoin spécifique des apprentis en matière de logement à savoir, se loger deux semaines sur trois pendant les périodes en entreprise, l’enquête réalisée auprès des maîtres d’apprentissage et des apprentis eux-mêmes ainsi que l’entretien collectif mené auprès du groupe de 10 apprentis, amènent à penser que la plupart des apprentis logent chez leurs parents, voire choisissent le lieu d’apprentissage en fonction de la proximité du domicile familial.

Cette solution, choisie de manière plus ou moins consciente, plus ou moins stratégique, par facilité- commodité et/ou par défaut, permet néanmoins aux jeunes de sauvegarder une sorte de marge de manœuvre entre autonomie et dépendance. Si les jeunes soulignent l’intérêt économique que présente pour eux cette solution: vivre chez « les parents » c’est ne pas dépenser trop d’argent (voire pas du tout) pour le logement et être pris en charge du point de vue de la vie quotidienne (entretien du linge, etc..), c’est aussi pour eux, rester confrontés à une liberté « surveillée », limitée, et au « respect obligé » des contraintes familiales. Le logement familial est assimilé à une « base de repli fonctionnelle et sécurisante ».

222 - Le logement chez le maître d’apprentissage : une solution en régression

Cette solution largement employée jadis ne se pratique plus, voire très exceptionnellement. Les employeurs ne sont plus les « parents de substitution » et chacun (tant le jeune apprenti que le patron) tend à sauvegarder l’intimité de sa vie familiale et privée. Quand elle est appliquée cette solution est très limitée dans le temps, elle est avant tout du dépannage en attendant une solution alternative.

223 - Le logement personnel : la gestion d’une triple contrainte : quantitative, qualitative, économique.

2231 – Une offre locative « traditionnelle », privée ou publique : inexistante ou inaccessible ou inadaptée aux apprentis.

Les jeunes apprentis ont très peu recours au parc traditionnel (privé ou social), ceci en raison de plusieurs facteurs : - Quantitatif : l’offre locative reste très faible en milieu rural voire totalement inexistante, - Qualitatif : l’offre, quand elle existe n’est pas adaptée. Il s’agit souvent de grands logements, - Economique : les coûts de loyer ne sont pas accessibles à un apprenti qui doit souvent faire face à plusieurs logements ou assumer les frais liés à une mobilité géographique.

- L’offre locative privée :

Plusieurs communes font référence à l’existence d’un parc de petits logements, ceux - ci sont néanmoins rares et présentent parfois un manque de confort : Secondigny, Chapelle St Laurent, St lin, St marc Lalande, Moncoutant, Châtillon sur Thouet, Menigoute.

- Le parc communal :

Plusieurs communes font référence à ce parc communal (liste non exhaustive) : Fenioux – chapelle St Laurent – Thénezay, Borc, Soulièvres (Airvault), 2 petits logements pour personnes seules. Mazières, St Lin, St Georges de Noisné, Vausseroux, l’Absie, St Généroux (5-6), St Loup Lamairé, St Paul en gâtine, La Chapelle Thireuil (2), Le Busseau (logements conventionnés), Verruyes. Mais, répond-il véritablement aux apprentis, ces logements sont - ils adaptés ? il s’agit principalement de grands logements réservés aux familles.

2232 – L’existence d’une offre « parallèle » dans le parc privé : une offre aux contours flous .

Un certain nombre de propriétaires privés ont aménagé des petits logements, attenant à leur propre domicile. Ces logements obéissent souvent à un fonctionnement « particulier » où chaque propriétaire pratique une réglementation et des tarifs spécifiques. On retrouve à titre d’exemple : - des chambres meublées partageant les sanitaires avec le propriétaire sans entrée indépendante - des chambres meublées aménagées spécialement pour la circonstance généralement équipées du minimum (coin toilette et plaques de cuisson) avec ou sans entrée indépendante - des studios en sous-sol aménagés pour être loués avec entrée indépendante - des ensembles de trois ou quatre studios dans un même immeuble…

Ces logements sont généralement connus des mairies et c’est par l’intermédiaire des secrétaires de mairies que les jeunes ou les familles sollicitent les propriétaires. Les prix dans les petites communes sont abordables, il n’est pas rare de trouver des petits studios aménagés en sous-sol pour un prix de 90 à 120 €.

Ces chambres chez l’habitant ont été repérées (liste non exhaustive) sur les communes de Champdeniers, St Lin, L’Absie, Menigoute, Secondigny, L’Absie, Chanteloup, St Germain de longue Chaume, Neuvy Bouin, Oroux, Coutières, Verruyes, St Loup Lamairé.

2233 - Une offre saisonnière, touristique : une réponse ponctuelle.

Plusieurs communes font référence à l’existence d’une offre locative saisonnière qui répond (ou pourrait répondre) à la demande de personnes en formation par alternance : o Gîte communal : St Généroux o Chambres d’Hôte : Chapelle St Laurent o Camping: St Généroux, St Pardoux, Beugnon, o Village vacances : St Georges de Noisné

23 – Caractérisation de l’offre locative en direction des apprentis.

231 - Une offre de logements non centralisée

Le principal lieu de recensement et d’information de ces logements est la mairie de chaque commune (ou plutôt les secrétaires de mairie qui ont une bonne connaissance des logements et des disponibilités). Quelques communautés de communes se sont organisées pour mettre en commun l’offre : St Paul en Gâtine, Verruyes, Les Forges.

D’autres lieux sont identifiés comme pouvant transmettre des adresses : l’office de tourisme de (champ d’influence sur La Chapelle St Laurent), les agences immobilières.

Les réponses apportées aux demandes de logement des apprentis se caractérisent sur le mode de la « diversité » et du « bricolage ».

La complexité du mode d’hébergement des apprentis réside dans le cumul des lieux d’habitation (deux voire trois lieux), cette donnée est essentielle, elle explique que le choix d’un logement pour un apprenti et sa famille n’est pas le choix d’un mode de vie mais la résultante de contraintes à la fois économiques et liées à l’existence ou non d’une offre de logements adaptés.

L’ apprentissage près du domicile familial semble être, en conséquence, prioritairement retenu sinon, la solution logement la moins chère sera privilégiée.

Dans cette hypothèse, le réseau de proximité est souvent sollicité, qu’il soit celui de la famille ou de l’employeur.

III – Se loger près des lieux de formation, une demande croissante.

La chambre des Métiers dans son rapport d’activité 2000 énonçait comme l’un de ses objectifs : « un travail sur le logement des apprentis avec les structures départementales». Si la question du logement des apprentis prise sous l’angle du logement lors des périodes en entreprise n’apparaît pas comme un problème important sur la Gâtine, il faut s’interroger sur ce logement pendant les périodes de formation.

31 – La demande : un état des lieux

Il existe actuellement, en gâtine, cinq sites de formation en alternance.

L’état des lieux présenté sous forme de tableau permet de visualiser les flux annuels et hebdomadaires des jeunes, en conséquence, l’impact sur les besoins en matière de logement (photographie partielle au 30 octobre 2001).

Nombre de Accueil jeunes formés Données Logement Organisme moyen par Internat Autre en alternance spécifiques familial semaine par an

CFA de Originaires de 295 100 25 260 10 Parthenay 1 la Gâtine

Contrat de 1 semaine 20 4 qualification / 3 Moulin des Formation 5 1 Isles 2 qualifiante

11 Non prévu oui FJT

1 Le CFA de Parthenay dépend de la Chambre des Métiers des Deux-Sèvres. 2 Le centre du Moulin des Iles est situé à Saint Georges de Noisné, à 15 KM au sud est de Parthenay, il dépend de la Chambre des métiers des Deux Sèvres. La Maison 98 30 à 50 Obligatoire Familiale Jeunes adultes Rurale de FJT : 10 (formation Non prévu 7 Secondigny 3 arboriculture) La M.F.R de St Loup sur 83 Jeunes mineurs 30 à 35 Obligatoire Thouet La M.F.R. de 63 Jeunes mineurs 20 à 40 Obligatoire Moncoutant

32 – Le regroupement des centres de formation de la Chambre des Métiers: une modification quantitative et qualitative de la demande de logement.

A échéance de la rentrée de septembre 2003, les deux sites de formation de la Chambre des Métiers, seront regroupés sur un seul et même site : Parthenay, sur la zone périphérique.

Ce nouveau centre regroupera les fonctions de centre d’apprentissage et de centre de formation en alternance pour adultes et jeunes.

La capacité prévue en accueil simultané est de 400 personnes (hypothèse haute, 300 en hypothèse basse) soit, 350 personnes en apprentissage et 50 personnes en formation professionnelle de perfectionnement.

Concernant les apprentis, l’évolution au niveau national de l’apprentissage, notée en première partie va se traduire localement puisque, sur les 350 apprentis, 250 auront moins de 26 ans et une centaine seront âgés de plus de 26 ans.

Quelles incidences sur la demande de logement pendant les formations à partir de cette réorganisation de l’apprentissage, associée à la réorganisation des centres de formation ?

Cette prospective s’établit à partir des données concernant les jeunes apprentis actuellement formés par la Chambre des Métiers sur le site de Niort. Cette approche quantitative reste imparfaite compte tenu du fait qu’il s’agit ni des mêmes territoires, ni des mêmes formations, ni des mêmes personnes, pour autant elle permet de proposer une hypothèse pour cerner les contours de cette demande (qu’aujourd’hui personne ne peut définir de manière précise), elle reste une hypothèse de travail à partir de laquelle des scénario peuvent s’élaborer.

1745 apprentis sont actuellement inscrits en formation sur le site de Niort. Un tableau permet de repérer leur répartition par statut :

Qualité Nombre Pourcentage

Internes 266 15,25%

Externes 947 54,25%

Demi - pensionnaires 532 30,50%

Ce ratio de 15% concernant les internes sur Niort peut être corrigé pour le site de Parthenay compte tenu des différences de territoire :

o Un réseau de transports collectifs moins dense, o Une offre de petits logements moins importante, o Une densité de population plus faible donc un recrutement géographique plus large.

Une partie des apprentis inscrits en demi-pensionnaires sur Niort serait très certainement obligée de trouver un hébergement sur place pour ce qui concerne Parthenay. Au vu de ces éléments, le ratio appliqué aux internes est relevé à 20% pour le site de Parthenay ce qui donne les hypothèses suivantes :

. A la recherche d’une Qualité Nombre total solution d’hébergement, en nombre

Apprentis < 26 ans 250 50

Apprentis > 26 ans 100 20

Jeunes et Adultes en formation professionnelle 50 10 de perfectionnement

33 – Analyse de l’existant en terme d’hébergement et de logement sur Parthenay pour les apprentis en formation.

331 - L’hébergement collectif de courte durée.

- L’auberge de jeunesse (fermeture en septembre 2001) Jusqu’au mois de septembre 2001, il existait à Parthenay une auberge de jeunesse d’une capacité de 100 lits gérée de manière associative. Cette auberge dont la vocation première était l’hébergement de groupes (classes de découverte, tourisme adapté, etc..) avait passé une convention avec la Chambre des Métiers pour l’hébergement des jeunes apprentis internes du CFA de Parthenay (dans la mesure ou le CFA ne propose pas d’internat proprement dit). De plus, cette auberge de jeunesse permettait l’hébergement d’autres catégories de personnes isolées pour des courtes périodes (une à deux semaines ), pour des questions de mise en conformité aux normes de sécurité elle a fermé ses portes le 01/09/2001.

- Les Maisons Familiales Rurales : une réponse occasionnelle à une demande de logement. Les Maisons familiales rurales ont à faire à une population de jeunes mineurs, elles ont inscrit le principe d’internat comme principe pédagogique. Ces jeunes ne sont en conséquence pas concernés par la recherche d’un mode d’hébergement pendant les périodes de formation.

- L’internat de Secondigny , d’une capacité de 58 places réparties en chambres à plusieurs lits. Il est agréé « Jeunesse et sport » pour l’accueil de groupes (stages BAFA, centres de loisirs etc..) En dehors de ces accueils, il n’est pas possible d’héberger des « individuels ».

- L’internat de Moncoutant , d’une capacité de 59 places réparties en chambres à plusieurs lits, il remplit les fonctions de gîte d’étape. Dans ce cadre il accueille des groupes ou des familles les WE ou les vacances scolaires. Cet internat (ou plutôt le gîte) est ouvert pour des courtes périodes (1 à 3 semaines) à des jeunes « individuels » de l’extérieur (stagiaires, etc..), le prix de la nuitée est de 42F. C’est une réponse possible à des demandes exceptionnelles de jeunes apprentis recherchant pour des durées courtes une solution d’hébergement temporaire ou pour une période d’essai avant emploi.

- L’internat de Saint Loup Lamairé L’internat d’une capacité de 62 lits en chambres à plusieurs lits, peut servir à l’accueil de groupes. Il est également ouvert à des individuels, ce qui offre une solution occasionnelle pour des jeunes en stage ou en période d’essai sur Saint Loup.

332 – L’hébergement en Foyer de Jeunes Travailleurs « Un toit en gâtine »

Le FJT géré par l ‘association « Un Toit en Gâtine » de type « structure éclatée » fonctionne sur plusieurs sites répartis sur le territoire du district de Parthenay.

D’une capacité d’accueil de 57 places, il présente une variété de logements meublés, conventionnés, ouvrant droit à l’APL, de types : chambres, studettes, T1bis, et T2.

Le FJT accueille déjà des apprentis, ils travaillent dans des entreprises implantées sur Parthenay, pour autant, ils peuvent être rattachés à un centre de formation situé sur Niort ou .

333 - L’offre de logements dans le parc privé sur Parthenay

La problématique spécifique du logement des apprentis fait que le recours à ce genre de solution n’est possible que si le lieu de formation est identique au lieu d’apprentissage à savoir essentiellement sur la ville de Parthenay.

Généralement il s’agit de jeunes dont les familles sont domiciliées sur la ville de Parthenay, le recours à un logement particulier pour le jeune ne se pose pas, sauf cas de force majeure (rupture avec les parents, c’est alors souvent la solution FJT qui est choisie par le jeune).

Il existe à Parthenay un parc de petits logements (T1bis ou T2), assez inégal en terme de confort, parfois vétuste. Ces logements, souvent assez chers (il faut compter 1500 à 1700 F pour un T1bis) sont alors inaccessibles aux apprentis.

334 - Les chambres chez l’habitant

Il existe sur l’ensemble du territoire un réseau plus ou moins formel, plus ou moins « outillé et repéré » de chambres chez l’habitant.

Sur Parthenay, ces logements sont organisés sur le plan de l’offre et de la demande auprès de l’office de tourisme (qui affiche les coordonnées de certains propriétaires), auprès de l’association « Un Toit en Gâtine » qui anime une bourse au logement, à noter également que les deux lycées de Parthenay possèdent également des « carnets d’adresses » de propriétaires avec lesquels ils travaillent.

Le plus souvent, ces logements sont meublés, de petite taille, et situés dans l’habitation principale des propriétaires (ancienne chambre des enfants par exemple). Généralement, les propriétaires préfèrent louer pour une période assez longue et de préférence à des scolaires, ou étudiants, voire à des apprentis ou intérimaires. Ce type de solution n’est que très peu utilisé pour des apprentis en formation (l’alternance ne permettant d’habiter le logement qu’une semaine sur trois).

A remarquer une difficulté pour appréhender l’ampleur du parc disponible du fait de la frilosité de certains propriétaires à faire état de ce type de proposition (peur du fisc, etc.…)

335 - Les solutions de solidarités familiales ou amicales

A la marge, cette solution est choisie par certaines familles qui voient là une possibilité à moindre prix, d’héberger leur jeune sur une courte période (il faut rappeler qu’en plus d’être en formation une semaine sur trois, les apprentis ne sont hébergés que du lundi soir au jeudi soir).

Il s’agit le plus souvent d’accords tacites avec des personnes de connaissance le plus souvent de la famille ou des amis avec un système d’échange à la clef (troc ! !).

Le logement des apprentis : préconisations

Les propositions concernant le logement des apprentis et plus généralement le logement des personnes en formation en alternance doivent s’appréhender à partir des deux axes suivants :

- le logement pendant les périodes en entreprise - le logement pendant les périodes de formation.

Ces deux problématiques sont apparues très distinctement ce qui oblige à proposer des réponses diversifiées.

Deux logiques à traiter :

- Une dimension qualitative : la mise en œuvre de réponses adaptées, (cas par cas) sur des micros territoires, pour le logement lié aux périodes en entreprise

- Une dimension quantitative : la mise en œuvre de réponses plus globales, sur le territoire de Parthenay, pour le logement pendant les périodes de formation.

Le logement des apprentis à proximité des entreprises.

Cette question ne peut pas selon nous être traitée du seul point de vue des apprentis, elle se rattache d’une manière générale à la question du logement des jeunes sur le territoire du pays de Gâtine.

Pour répondre à cette demande nous proposons la création d’une bourse de logements sur le territoire de la Gâtine.

I - Proposition d’une interface entre demande de logement des jeunes et offre de logement sur le territoire de la Gâtine : la création d’une bourse de logements.

Plusieurs enjeux sont identifiés dans la création de cette bourse de logements :

- Le recensement de l’offre de petits logements pouvant répondre à la demande des jeunes, - La qualification de cette offre, - L’évaluation de la demande, - Le rapprochement entre l’offre et la demande

11 - Un travail en direction de l’offre de logements.

111. La connaissance de l’offre : l’enjeu d’un recensement systématique.

A ce jour, aucun recensement de l’offre de petits logements n’est réalisé. Plusieurs acteurs ont une connaissance partielle, conjoncturelle, de celle-ci (secrétaires de mairie, maires, organismes sociaux, professionnels de l’immobilier, entreprises…), cette connaissance est un préalable nécessaire.

Un fichier doit recueillir le plus grand nombre d’informations possibles sur tous les types de logements pouvant être mobilisés en faveur des jeunes de manière conjoncturelle ou durable : - la chambre chez l’habitant, - les logements de type 1 et 2 (parc privé, public, communal) - les chambres chez l’employeur - le logement touristique (gîte…)

112. La qualification de l’offre de logements : « un label qualité ».

Plusieurs acteurs ont rappelé que sur certains territoires une offre de petits logements existait mais pouvait être chère, et de mauvaise qualité . La pénurie de petits logements, l’absence de regard sur le parc et sur les pratiques locatives, sont autant d’éléments pouvant conduire à des dérives de la part de certains bailleurs c’est pourquoi, la qualification de cette offre présente de véritables enjeux.

La proposition de travail s’appuie sur le principe d’une visite de l’ensemble des petits logements, pouvant satisfaire une demande émanant de jeunes, pour établir un diagnostic sur plusieurs registres : o Technique o Habitabilité o Environnement o Social (occupation des immeubles) o Rapport qualité/prix o Attendus du bailleur

Ces visites doivent s’effectuer sur la base d’une grille favorisant le recueil d’un maximum de données. Des photos des logements pourront également être prises afin de constituer un fichier en images.

La personne chargée de cette mission sera tout particulièrement attentive au rapport qualité/prix et à l’état du logement afin d’engager les bailleurs à envisager des travaux de réhabilitation et/ou d’embellissement. Les bailleurs seront orientés vers les organismes compétents à cet effet : Le PACT (dans sa mission de conseil), l’ADIL…

Ce travail sur l’offre, doit également permettre la mise en place d’une relation privilégiée avec chaque bailleur qui pourrait se traduire par une contractualisation.

113. Un principe de contractualisation : la création d’une charte

La notion de qualité ne doit pas seulement s’appliquer au bâti, si celui-ci est essentiel, le bailleur joue également un rôle important. Une charte permet de définir des valeurs, sur lesquelles les parties s’engagent. Sur les territoires ruraux de la Gâtine, nous ne rencontrons pas de marchands de sommeil tels qu’ils peuvent exister dans des secteurs locatifs tendus, seules quelques pratiques (rares) pouvant être qualifiées d’abusives ont été observées, pour autant cette idée de charte est importante, elle est un support d’échanges avec les bailleurs, de sensibilisation, d’information, de conseil…

Les principes sur lesquels pourrait reposer cette charte peuvent se décliner en 5 axes : - l’engagement à n’exercer aucune discrimination, - le respect du locataire dans son mode d’habiter à partir du moment où ses obligations légales sont respectées - l’engagement à effectuer les travaux nécessaires, en conformité avec la notion de logement décent (Loi Solidarité et Renouvellement Urbain) dans les meilleurs délais, - l’engagement d’accepter le recours aux dispositifs de solvabilisation existants (FSL, Loca Pass…) - le principe d’une collaboration avec l’organisme gestionnaire de la bourse au logement. L’engagement des bailleurs doit trouver sa contrepartie dans l’engagement de la structure gestionnaire sur la qualité de sa prestation, celle-ci peut s’évaluer sur 3 axes :

- La capacité à mettre en adéquation offre et demande (pertinence dans l’orientation des demandeurs) - La capacité à communiquer sur les dispositifs de sécurisation du rapport locatif, - La capacité à assurer un suivi en cas de dysfonctionnement en cours de location.

12 – Un travail en direction de la demande de logement

121 - Le recueil et la centralisation de la demande

Les modalités de recueil de la demande de logement doivent être clairement identifiées et simples. Les mairies sont aujourd’hui déjà repérées comme espace d’information lors d’une recherche de logement, il semble important de consolider leur rôle. Pour ce faire, plusieurs actions peuvent être proposées :

1211 - La mise en place d’un document de recueil de la demande permettant l’identification des informations nécessaires à la validation d’une demande de logement.

1212 - La formation et l’accompagnement des personnes chargées de remplir les fiches de demande . Les secrétaires de mairie sont déjà les premiers interlocuteurs lors d’une recherche de logement, ce rôle va être renforcé, il semble en conséquence souhaitable qu’ils soient accompagnés. Le recueil des données doit être suffisamment précis pour que la demande puisse être traitée, ceci nécessite que les enjeux soient bien repérés. Deux rencontres annuelles peuvent être envisagées au niveau de la Gâtine avec ces personnels pour échanger de manière collective sur les difficultés rencontrées, modifier les documents si nécessaire, faire une analyse statistique (quantitative et qualitative) de ces demandes et des solutions apportées.

Il s’agit de créer un réseau et une dynamique impliquant les personnes sur la question du logement, en particulier celui des jeunes. Ainsi, ce qui pourrait apparaître dans un premier temps comme « du travail en plus » prendrait véritablement sens dans une perspective de service public, de service rendu au public.

1213 – La centralisation des demandes par intranet Les secrétaires de mairie seront chargés de l’envoi de toutes les demandes de logement à la structure gestionnaire afin qu’elles puissent être traitées. Le système intranet pourra être utilisé ou toute autre modalité garantissant un envoi sécurisé et rapide dans un souci d’efficacité.

13 - Le traitement des demandes de logement : des modalités diversifiées.

Le traitement des demandes sera réalisé au niveau de la structure gestionnaire de la bourse de logements qui aura comme souci, la recherche de la meilleure adéquation possible entre demande et offre.

Trois catégories de demandes seront à traiter :

- les demandes liées à une mobilité professionnelle - les demandes liées à une décohabitation - les demandes liées à une problématique d’insertion sociale.

Le traitement de ces demandes sera différencié en fonction de leur nature, c’est pourquoi, en référence au chapitre précédent, l’enregistrement de la demande présente un enjeu essentiel.

131 - Une demande de logement liée à une mobilité professionnelle .

La réponse apportée doit être rapide. Le logement vient soutenir l’accès à l’emploi, il doit le rendre possible, aussi toutes les hypothèses doivent être étudiées pour qu’une solution soit effectivement trouvée. La connaissance complète de l’offre prend ici tout son sens.

Le traitement de cette demande pourrait prendre le circuit suivant :

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de cette demande à la structure gestionnaire - Entretien téléphonique entre la personne et la structure pour valider la demande et faire des propositions de logement. - Mise en relation avec un bailleur.

132 - Une demande de logement liée à une décohabitation familiale ou à une situation de rupture.

Le traitement des demandes dans le cadre de ces deux catégories ne présente pas le même niveau d’urgence ni le même contour aussi, d’autres procédures doivent êtres mises en œuvre.

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de la demande à la structure gestionnaire - Rendez-vous fixé entre le demandeur et la structure pour étudier le projet logement qui s’inscrit cette fois-ci non plus dans une problématique professionnelle mais dans un projet de vie (choisi ou imposé (dans le cadre d’une rupture ). Il s’agit de préciser le logement recherché, la faisabilité économique du projet, l’ échéance fixée…

Un travail avec les référents sociaux des jeunes.

Dans ce contexte, la demande de logement peut être travaillée en même temps que d’autres problématiques : sociales, familiales, santé … Il est alors important de travailler avec les autres référents sociaux intervenant auprès des jeunes, pour exemple les PAIO, les centres socioculturels, les assistants sociaux, les éducateurs de l’Aide Sociale à L’Enfance ou Justice…

La mise en relation avec un bailleur après définition et validation du projet. C’est la démarche ultime qui s’organise après avoir défini et validé le projet logement.

Le traitement de ces types de demandes de logement montre bien que la question de l’accès au logement pour les jeunes présente des contours spécifiques et ne peut être traitée selon les modalités à l’œuvre pour les familles.

14 – Une démarche partenariale

141 - Réunir les services en direction des jeunes : l’amorce d’une politique jeunesse.

Des permanences seront assurées de manière régulière sur plusieurs communes. Nous proposons que celles- ci se déroulent sur le même lieu que les permanences de la PAIO et les mêmes plages horaires afin de pouvoir traiter globalement certaines situations (travail et logement étant liés dans une même problématique d’insertion).

Cette dynamique concourt à la mise en œuvre d’une politique jeunesse sur le territoire de Gâtine, en appui sur les dispositifs existants.

142 - La connaissance des besoins des jeunes en matière de logement: pour une définition d’objectifs.

La démarche partenariale engagée doit permettre d’avoir une vision plus complète des besoins des jeunes en matière de logement. Les demandes devront faire l’objet d’ un traitement statistique qui rendra compte, sur la durée, de la nature de la demande sur le territoire, de ses évolutions… afin de penser les actions d’accompagnement et les projets immobiliers à mettre en place en fonction de ces données, démarche qui est aujourd’hui totalement absente.

Il s’agit d’avoir une vision prospective de l’offre et de la demande conduisant à la mise en œuvre de programmes d’actions finalisés.

15 - Modalités de mise en oeuvre de la bourse de logements.

151 – Un appui sur une structure existante : L’association « Un toit en Gâtine »

L’association « Un toit en gâtine » a développé pendant plus de 10 ans des services, des actions, en direction des jeunes : logement, insertion sociale et culturelle… dans une dynamique partenariale. Elle est devenue un espace de référence sur le thème du logement des jeunes en Gâtine, à ce titre, elle peut être structure support de la bourse de logements sur les territoires ruraux.

152 – Proposition d’une expérimentation sur les territoires d’Airvault, de Thénezay et en direction des apprentis.

1521 - Le recrutement d’un animateur de la bourse de logements

Dans le cadre d’une expérimentation , un animateur stagiaire pourra être mis à disposition, pour une période d’un an, par l’association « Un Toit en Gâtine » afin d’engager le processus. L’association reçoit actuellement un stagiaire en formation d’animation (DEFA) qui assure un stage en entreprise sur une durée d’un an à l’issue duquel il doit produire un mémoire. Après avoir passé quelques mois au sein de la structure, la possibilité d’orienter sa recherche sur la mise en place d’une bourse au logement sur un territoire rural l’intéresse. Cette opportunité pourrait être saisie permettant ainsi l’expérimentation sans création d’emploi.

153 - La création d’un espace habitat : un projet de développement porté par l’association « Un toit en Gâtine ».

Dans un souci d’optimisation des actions menées, il est indispensable que cette bourse de logements sur le territoire rural soit rattachée à une action plus globale menée en direction du logement des jeunes.

Dans le cadre de la rénovation des bâtiments actuels de l’association « Un Toit en Gâtine », il est envisagé la création d’un espace de référence logements jeunes. Ce lieu facilement repérable et identifié devrait être accessible au public jeune et aux partenaires . Cet espace de référence organisé autour des fonctions de conseil, d’information et de documentation permettrait d’offrir aux jeunes et aux référents sociaux un palette de services autour de l’habitat. Il serait, en outre, le lieu de centralisation de l’offre et de la demande de logements jeunes à l’échelle du pays et le lieu physique de domiciliation de la bourse de logements.

1531 - Services développés

- Conseil, information et orientation des jeunes demandeurs de logement

- Prise en compte du projet logement des jeunes par du personnel qualifié

- Interface entre demande et offre locative et traitement centralisé des demandes adressées par les référents sur les différents cantons.

- Gestion d’un espace documentation et animation d’ateliers de recherche de logement .

- Développement d’aides techniques particulières (aide au déménagement, aide technique à l’emménagement )

- Conseils autour des différents dispositifs d’accès au logement.

- Information et montage des dossiers LOCA-PASS

- Connaissances des différents vecteurs d’information logement.

- Permanences des différents partenaires concernés par le logement des jeunes .

1532 - Conditions de faisabilité

Cet espace habitat prendra appui sur l’actuelle organisation de l’association « Un Toit en Gâtine », de ce fait il est nécessaire de repenser les espaces afin de permettre un accueil dissocié entre la fonction actuelle de Foyer de Jeune Travailleur et la fonction de service logement.

En effet il est indispensable que cet Espace Habitat soit ouvert à un public large et qu’en conséquence l’accès soit aisé et facilement repérable .

Il y a donc nécessité à réhabiliter les locaux actuels en privilégiant cette notion d’ouverture au public et en décentrant les locaux d’accueil pour qu’ils aient « pignon sur rue ».

1533 - Conditions de fonctionnement

Prenant appui sur l’actuelle structuration de l’association, cet Espace utiliserait pour partie les ressources internes de l’association. ainsi :

- Une animatrice conseillère logement, chargée de l’accueil, du conseil, et de l’animation de l’espace documentaire - Un secrétariat d’accueil. - Un atelier de recherche de logement collectif doté d’un accès à Internet et d’un espace documentaire.

Tableau N° 0

II. - Le logement des apprentis pendant les périodes de formation.

Nous l’avons observé cette demande est tout à fait spécifique et demande à être traitée de manière singulière.

Des expériences locales et nationales sont aujourd’hui en cours, elles reposent sur plusieurs principes :

- La mise en synergie de différents acteurs opérationnels - Des principes dérogatoires par rapport aux dispositifs existants - Une implication des politiques

21 - La prise en compte de l’hébergement par la Chambre des Métiers : un internat pour les mineurs.

La Chambre des métiers prévoit, dans sa nouvelle structuration, la création d’un internat en direction des apprentis mineurs.

Cet internat, d’une capacité de 48 lits, sera articulé autour de 16 logements de 3 lits avec partage d’un bloc sanitaire pour deux chambres.

La volonté affichée de la Chambre des Métiers est de n’accueillir dans cet internat que des apprentis mineurs, toutefois l’accueil de jeunes majeurs pourra être envisagé au cas par cas.

Avec cet internat, les besoins d’hébergement pour les mineurs semblent être couverts, ceux-ci représentent actuellement 60% de l’ensemble des apprentis en formation.

Une inconnue demeure en ce qui concerne l’hébergement des jeunes majeurs, et des jeunes en contrat de qualification.

22 - Appréhender le logement des apprentis pendant les périodes de formation : l’expérimentation de l’association un Toit en Gâtine.

221 – La mise en place d’appartements partagés

Depuis septembre 2001, à la suite de la fermeture de l’auberge de jeunesse, le FJT a proposé à la Chambre des Métiers un mode d’hébergement des apprentis en formation au CFA de Parthenay sous la forme d’appartements partagés.

2 appartements partagés sont réservés aux jeunes apprentis :

 Un T2 situé dans l’enceinte du FJT aménagé pour recevoir 4 jeunes  Un T5 situé à proximité du FJT aménagé pour recevoir 6 jeunes

L’hébergement des jeunes se fait sur 3 groupes de formation en alternance, du lundi au vendredi matin.

Ces deux logements sont conventionnés et agréés Foyer de Jeunes Travailleurs, ils sont meublés et aménagés en chambres doubles.

Les apprentis partagent une chambre à deux, utilisent les espaces collectifs des appartements : salle à manger, cuisine, salle de bains.

Cette solution a été envisagée sur un mode expérimental pour une durée d’un an.

Elément à remarquer , un logement très social du parc privé (le T5) réhabilité dans le cadre du Programme Social Thématique (PST) grâce à un financement de l’Agence Nationale pour l’Amélioration de l’Habitat (ANAH) a été mobilisé avec l’accord de l’ANAH sous forme dérogatoire, à titre exceptionnel.

Le statut des apprentis logés :

Les apprentis du C.F.A. logés dans ces appartements ont le statut de résident. Un contrat de résidence est signé individuellement avec chaque jeune (ou son représentant légal pour les mineurs). Un livret d’accueil est remis à chacun lors de la première entrée. Ce livret comporte : - Un règlement intérieur - Un document précisant les conditions d’hébergement

Le fait d’avoir le statut de résident leur permet notamment de pouvoir accéder à l’ensemble des services et installations prévus pour les jeunes du FJT (salle télé, espace informatique, soutien…).

Les services proposés : L’Association propose différents services :

- Un Service Restauration Les petits déjeuners et les repas du soir sont pris au F.J.T.

- Un Service Animation Les jeunes hébergés dans ces logements bénéficient des services proposés par le secteur animation du F.J.T. (rencontres sportives, soirées conviviales au F.J.T….)

- Une Sécurité Le veilleur de nuit effectue des « rondes » sur le bâtiment principal ainsi que sur le T5 situé rue des Bancs afin de vérifier la bonne utilisation du logement, particulièrement pour le bruit et le respect des autres locataires.

222 - Une première évaluation

De septembre à décembre 2001, 501 nuits ont été réalisées dans le cadre de la convention avec la chambre des métiers, cette première période permet plusieurs observations :

 Des variations sur le nombre d’apprentis à héberger selon les semaines :

Une des difficultés rencontrées se situe au niveau du nombre de places à réserver pour accueillir les jeunes. 3 groupes se succèdent dans les logements avec des semaines de « haute fréquentation », soit 10 jeunes et des semaines où seulement 4 jeunes sont présents.

Il est nécessaire d’être attentif pour garantir un taux d’occupation permettant un équilibre financier, en sachant que les forfaits d’hébergement doivent être compatibles avec les ressources des apprentis.

 Les apprentis apprécient la proximité entre les lieux de formation, d’hébergement, de restauration.

Le fait que ces trois services soient regroupés sur un même lieu ou en grande proximité est un élément apprécié par les jeunes. Pour ceux qui étaient déjà en formation l’année précédente, les repas se prenaient au F.J.T. à 19h15 et ensuite ils regagnaient l’auberge de jeunesse (souvent à pied) située à 2 km du F.J.T. Entre la fin des cours et le repas, ils ne se rendaient pas sur les lieux d’hébergement (trop loin du C.F.A.) et erraient en ville en attente de dîner.

 L’alternance ne permet pas d’avoir une aide au logement

La redevance, à la semaine, prévoit l’hébergement, le petit déjeuner et le repas du soir. La solvabilisation du séjour est assurée par le centre de formation des apprentis, lequel facture aux jeunes le coût de l’hébergement.

La brièveté des séjours (en moyenne une semaine par mois) ne permet pas l’ouverture d’un droit à l’aide au logement, d’autant plus que les familles bénéficient souvent des prestations familiales.

223 - Modéliser ce type d’hébergement : élargir le parc proposé.

L’expérience menée sur les appartements montre que des logements partagés, meublés, correspondent aux besoins des apprentis en formation.

L’objectif est de fournir un hébergement pendant les semaines de formation pour permettre à ces jeunes d’éviter de se déplacer de leur lieu de domicile au lieu de formation de manière à leur offrir les meilleures conditions de réussite (lieu pour travailler, se reposer et éventuellement se nourrir).

Des logements de type 3 ou 4 du parc social pourraient prolonger l’expérimentation en cours.

La gestion de ce parc peut être envisagée selon plusieurs modes :

* Une gestion par le CFA . Le CFA serait la structure locataire des logements extérieurs et prendrait en charge la gestion locative. Dans ce rôle de bailleur, le CFA paierait les loyers et charges et encaisserait les forfaits hébergement des apprentis.

* Une gestion confiée à un partenaire . A l’image de ce qui se pratique actuellement, un opérateur logement assurerait la mise à disposition de logements meublés et en effectuerait le suivi. Compte tenu de l’expérience menée, une réponse de type logement partagé avec accès aux différents services de l’association « Un Toit en Gâtine » pourrait être modélisée. Utiliser la formule Foyer de Jeunes Travailleurs permet aux jeunes d’avoir un statut de résident cependant, cette solution suppose que l’association « Un Toit en Gâtine » bénéficie d’une augmentation de sa capacité d’accueil sur le FJT (actuellement de 60 lits) pour passer à un agrément de 70 lits afin de répondre aux besoins d’hébergement des apprentis en formation.

La question du logement des apprentis et des personnes en formation par alternance ne pourra trouver une solution que dans le cadre d’une approche partenariale et innovante dans la mesure où cette demande sort des schémas traditionnels et qu’aucune formule de logement actuelle n’apporte de réponse adaptée.

Proposer une offre de logement adaptée pour ce public c’est : - prendre en compte les capacités financières des jeunes et de leur famille, - produire une offre spécifique - offrir un cadre sécurisant, socialisant pour garantir de bonnes conditions de travail et de détente dans une perspective de soutien éducatif si nécessaire.

OPERATION EXPERIMENTALE

POUR LE LOGEMENT DES JEUNES

Approche territoriale : la Communauté de Communes de l'Airvaudais

DIAGNOSTIC

I - le canton d’Airvault : une approche démographique, sociologique et économique.

11 - Une approche démographique

111 - Une baisse démographique sur le territoire du canton d’Airvault. 112 - Le vieillissement de la population 113 - Une baisse des 15-25 ans entre les deux derniers recensements

12 - Une identité de territoire difficile à trouver, un ancrage sur deux pays.

121 - Une « tension » renforcée par un découpage administratif et social à géométrie variable. 122 - Un territoire présentant une certaine richesse 123 - Deux axes de développement : 1231 - Un projet de développement communautaire : la création d’une zone d’activité 1232 – Le soutien au développement économique

13 - Un développement social inégal

131 - La politique en direction des personnes âgées : une offre de services diversifiée. 132 – Des actions en direction des familles : une dynamique partenariale 133 - Le secteur petite enfance et enfance : Des réponses pour chaque tranche d’âge : 134 – Des activités culturelles et sportives portées par les associations 1341 - Une programmation culturelle : la recherche de la diversité. 1342 - Un secteur sportif riche de nombreuses associations. 135 - Les jeunes de 18-25 ans : 2 acteurs principaux. 1351 – La PAIO de Thouars : une aide à l’insertion sociale et professionnelle. 1352 – Le centre socioculturel : des propositions d’animation 1353 – Les 18 – 25 ans : un sentiment d’insatisfaction.

14 - Un bassin économique fortement développé

141 - Une dynamique économique qui repose sur un réseau d’entreprises multiples 142 - Un secteur industriel en forte croissance. 143 - Une répartition des emplois inégale sur le territoire du canton. 144 - Le recours aux entreprises intérimaires 145 - Un secteur agricole en récession : des emplois saisonniers sur des communes limitrophes du canton.

15 - La place des jeunes dans l‘économie sur le territoire du canton d’Airvault.

151 - Une approche quantitative à partir des 7 entreprises rencontrées 152 - Regard porté par les chefs d’entreprise sur la jeunesse et le travail 1521 - Les difficultés de recrutement en référence à l’attractivité du territoire 1522 - Un déficit d’image au niveau du territoire d’Airvault qui n’est pas partagé.

16 - L’offre de logements sur le canton d’Airvault.

161 - Un problème quantitatif et qualitatif, 162 - Une demande locative forte. 163 – Le regard des employeurs sur le logement des jeunes. 1631 - Des implications inégales des employeurs sur la question du logement des jeunes. 1632 - La connaissance du parc locatif par les employeurs : un marché immobilier cher.

II – Regards et paroles de jeunes : leurs représentations en matière de travail, d’habitat, et d’espaces publics.

21 – Le rapport au travail.

211 - Le travail, un double enjeu : la réalisation de soi et la reconnaissance. 212 - L’activité précaire (saison, intérim), une activité « par défaut ». 213 - Des parcours chaotiques qui déstabilisent 214 - Le monde étudiant et le monde du travail : une transition difficile. 215 - La création de son propre emploi ? une hypothèse parfois évoquée. 216 - Le regard sur les dispositifs d’accès à l’emploi : la peur de l’échéance. 217 - La recherche d’un travail, deux enjeux majeurs : connaître les structures d’accueil et être écouté.

22 - Les jeunes et le rapport au logement

221 - Le logement familial : « un espace refuge » 222 - Le logement personnel : un enjeu d’autonomie, d’indépendance. 223 - Le FJT : Entre autonomie et sociabilité 224 - L’implantation du logement : un enjeu majeur 225 - Rechercher un logement sur Airvault : le « parcours du combattant ». 226 - Un « chez soi » à géométrie variable

23 - Le regard porté par les jeunes sur Airvault : un regard sévère.

24 - Le rapport à la mobilité

241 - Des données statistiques 242 - Ce que disent les entreprises de la mobilité des jeunes 243 - La mobilité : une donnée subjective du point de vue des jeunes.

Conclusion : Le canton d’Airvault : l’enjeu du développement social et culturel pour soutenir le développement économique. PRECONNISATIONS

Rappel des éléments du diagnostic

1 – La création d’une bourse de logements sur le territoire de la Gâtine

2 – La création d’une résidence sociale de 10 lits sur la commune d’Airvault

3 – Une réflexion à poursuivre sur la proposition d’un PST « jeunes – centres bourgs » sur la Communauté de Communes d’Airvault

Méthodologie

La démarche mise en œuvre a privilégié la rencontre avec les différents acteurs présents sur le territoire :

o Rencontres avec les acteurs politiques de la commune d’Airvault et de la communauté de communes. Plusieurs rencontres ont eu lieu tout au long de l’étude avec une restitution partielle des préconisations.

o Rencontre avec les acteurs sociaux , elle s’est tenue le 8 novembre 2001.

o Enquête auprès des acteurs économiques . L’étude a porté sur douze entreprises implantées sur la commune d’Airvault. Des entretiens approfondis ont été menés auprès de 7 d’entre elles : - Les surgelés Marie, - Intermarché, - Colas, - Artisan maçon, M. Niveleau - Maison de retraite - Ciments Calcia, - Avo Filec

Ce choix a été guidé par le fait que la commune d’Airvault est le principal centre économique, le lieu de convergence des mobilités professionnelles, à ce titre elle concentre un nombre d’emplois important.

Méthodologie d’entretien auprès des entreprises :

Les rencontres avec les entreprises ont eu lieu dans le cadre d’un entretien de ¾ d’heure, sur la base d’un questionnaire (questions ouvertes et fermées). Celui-ci visait à croiser : emploi, mobilité et logement, afin de comprendre la place des jeunes au sein des entreprises, le regard porté par les chefs d’entreprise sur les jeunes et l’enjeu du logement pour leur maintien dans l’emploi ou leur embauche.

Les entreprises rencontrées interviennent dans les différents secteurs de l’économie à savoir : l’industrie (agroalimentaire, BTP, transformation) l’artisanat, le commerce, le secteur sanitaire et social, elles regroupent 926 salariés. Des entreprises significatives en ce qui concerne l’activité agricole n’ont pu être interrogées.

Compte tenu de leur taille, plusieurs entretiens ont été menés auprès des responsables des ressources humaines .

o Rencontres avec les jeunes : une démarche collective et participative.

Afin d’appréhender les représentations des jeunes, un groupe, habitant sur le territoire de la communauté de communes, a été réuni, le 18 décembre 2001.

Ces jeunes ont répondu à l’invitation de personnes ressources locales. L’entretien s’est déroulé en soirée selon une méthode participative et collective. L’objectif était de recueillir leurs regards, leurs représentations, leurs attentes sur plusieurs registres : - habitat et modes d’habiter, - travail et place dans le tissu économique, - territoire et investissement de l’espace public.

Le groupe était composé de 8 jeunes : 6 filles et 2 garçons âgés de 18 à 29 ans.

Tous habitent sur la communauté de commune de l’Airvaudais exceptée une jeune fille qui travaille à Airvault et réside au F.J.T. de Parthenay.

Les situations professionnelles sont diverses : étudiant, salarié en CDI, intérimaire, salarié en contrat aidé (CES), demandeur d’emploi.

42% des jeunes sont locataires, 56% vivent au domicile familial, 2% sont hébergés.

o Sources statistiques et documentaires

Ce travail à partir de rencontres et d’entretiens a été complété par un travail de recherche documentaire et statistiques.

Différentes sources ont été utilisées : - Données INSEE, - Rapport d’OPAH, - Documents issus des mairies, - Documents de la Chambre de Commerce et d’industrie - Contacts auprès d’agents immobiliers…

Plusieurs rendus intermédiaires auprès du comité de pilotage, dans le cadre du Programme Local de l’Habitat (PLH) et de l’Opération Programmée d’Amélioration de l’Habitat (OPAH). I – le canton d’Airvault : une approche démographique, sociologique et économique.

11 - Le canton d’Airvault : Une approche démographique

Cette observation démographique s’appuie sur les données des trois derniers recensements de la population : 1982, 1990, 1999.

Population totale du Canton d'Airvault total 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-74 ans 75 ans 1982 5669 1610 1416 1280 856 507 1990 5417 1258 1413 1272 893 581 1999 5041 1028 1195 1274 940 604 Solde 82/99 628 582 221 6 -84 -97 % -11% -36% -16% 0% 10% 19%

Population totale de la Commune d'Airvault total 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-74 ans 75 ans 1982 3313 1002 890 726 409 286 1990 3238 806 882 763 470 290 1999 3097 669 774 785 505 364 Solde 82/99 216 333 116 -59 -96 -78 % -7% -33% -13% 8% 23% 27%

Population totale de l’Arrondissement de Parthenay total 0-19 ans 20-39 ans 40-59 ans 60-74 ans 75 ans 1982 66534 19178 17188 15385 9210 5573 1990 64212 16080 16754 14843 10192 6343 1999 62030 13483 14739 15727 11374 6707 Solde 82/99 4504 5695 2449 -342 -2164 -1134 % -7% -30% -14% 2% 23% 20%

Ces données font apparaître un certain nombre d’évolutions :

111 - Une baisse démographique sur le canton d’Airvault .

Cette baisse est inégale :

o La Commune d’Airvault a un poids démographique en hausse sur le canton. Elle regroupe en 1999 62% de la population du canton, pour 58 % en 1982. Parallèlement, la commune connaît une baisse de la population. Le processus amorcé entre 1982 et 1990 (-2,3%) s’est accéléré entre 1990 et 1999 (-4,5%)

o La ville d’Airvault connaît une baisse assez sensible de la population, -7%, cette baisse reste assez proche de celle enregistrée sur l’ensemble de l’arrondissement.

o La baisse est de 11% sur le territoire rural du canton. 112 - Le vieillissement de la population

On assiste à un vieillissement de la population plus rapide que sur l’ensemble du territoire du pays de Gâtine. Les + de 60 ans représentaient en 1982 24% de la population pour 31 % en 1999. Dans le même temps les + de 60 ans représentaient 23% de la population de Gâtine pour 28% en 1999.

L’augmentation de la tranche des + de 60 ans entre les trois derniers recensements est relativement importante sur la commune d’Airvault ( + 25% ). On assiste dans le même temps à une baisse des - de 20 ans ( -33%). Cette donnée reflète un mouvement plus général de rapprochement des personnes âgées des centres bourgs, associé à une baisse de la natalité.

113 - Une baisse des 15-25 ans entre les deux derniers recensements

Rappel de l’évolution de la population globale : Année Population 1990 3238 1999 3097 Soit, une diminution de 4,35% ou 141 personnes.

Répartition par âge 1990 1999 Evolution Age Nombre Age Nombre 15 52 15 42 - 10 16 54 16 29 - 25 17 55 17 46 - 9 18 54 18 40 - 14 19 39 19 40 + 1 20 49 20 27 - 22 21 39 21 18 - 21 22 38 22 25 - 13 23 37 23 31 - 6 24 47 24 41 - 6 TOTAL 464 ou 14,33% de la 339 ou 10,95% de - 125 ou 26.93 % population totale la population totale

o La baisse des 15 - 25 ans est de 27% entre les deux recensements. o La baisse démographique des moins de vingt ans s’enregistre surtout sur les communes rurales du canton ( -36%)

Une baisse importante de la population sur le territoire du canton.

Une population concentrée (62%) sur la seule commune d’Airvault.

Un vieillissement de la population plus marqué sur la commune centre.

Une forte baisse de la population jeune.

12 - Le canton d’Airvault : une identité de territoire difficile à trouver, un ancrage sur deux pays.

Le territoire du canton d’Airvault se situe aux marches de la Gâtine et du Pays Thouarsais. Géographiquement et géologiquement, le canton fait apparaître des paysages divers qui ont forgé les modes de vies des habitants. Au sud et à l’ouest du canton se trouve un paysage de bocage avec un sous- sol granitique, à l’est et au nord se trouve un paysage de plaine avec un sous-sol calcaire.

D’une manière générale, comme du point de vue culturel, le territoire subit une attraction paradoxale entre : - le pôle de Parthenay, pour le sud, en particulier la Commune d’Airvault, - le pôle de Thouars pour les communes situées au nord et à l’est. - le pôle de Bressuire, dans une moindre mesure pour l’ouest du canton, en particulier la commune de Boussais.

Les habitudes et les modes de vies des personnes suivent de fait cette dichotomie, les zones de chalandise et de loisirs du canton d’Airvault se partagent entre les villes de Parthenay et de Thouars.

121 - Une « tension » renforcée par un découpage administratif et social à géométrie variable.

Le territoire du canton d’Airvault est traversé par des découpages administratifs, politiques, socio- économiques, et sociaux qui se superposent sans épouser les mêmes contours. Ce découpage complexifie l’intervention dans la mesure où il suppose un partenariat large avec des acteurs à géométrie variable et la mise en œuvre de logiques croisées qui peuvent retarder l’action à défaut de l’enrichir.

Le canton d’Airvault a plusieurs appartenances : - l’Arrondissement de Parthenay - le Pays de gâtine ( syndicat mixte de gâtine) - le Bassin d’emploi de Thouars - la CLI (commission locale d’insertion) de Parthenay - l’ANPE de Thouars - la Circonscription d’action sociale de Thouars - la PAIO de Thouars - la Compagnie de gendarmerie de Parthenay - la subdivision (DDE) d’Airvault …

122 - Un territoire présentant une certaine richesse

Le dynamisme économique observé sur le territoire a produit de la richesse. La comparaison du potentiel fiscal des différentes collectivités en 2001 rend compte de fortes différences:

Potentiel fiscal En Francs /habitant Airvault 7525 Communes du Canton (Hors Airvault) 1292 Canton d'Airvault 5125 Thénezay 1943 Parthenay 2900 Moncoutant 2935 Secondigny 2427 Le potentiel fiscal d’Airvault représente plus de 2 fois et demi celui de Parthenay et près de trois fois ceux des autres chefs lieux de canton de l’arrondissement 98% de la Taxe Professionnelle de la Communauté de Commune d’Airvault provient de la commune d’Airvault.

123 - Deux axes de développement :

1231 - Un projet de développement communautaire : la création d’une zone d’activité

L’axe majeur du développement du canton s’appuie principalement sur la mise en place d’une zone d ‘activité. Celle-ci est sous maîtrise d’ouvrage des deux communautés de communes de Saint Loup sur Thouet et d’Airvault, le projet consiste en l’aménagement d’un espace de développement économique le long de la route départementale 743 « La Sévrienne ». Ce projet intitulé AURALIS doit à terme rééquilibrer le développement économique entre la commune d’Airvault et le reste du territoire afin de participer au désenclavement du canton.

1232 – Le soutien au développement économique

Celui-ci est visé par une aide en direction des entreprises existantes pour les accompagner dans leur développement ainsi que par l’implantation de nouvelles entreprises. Perspectives à court terme : création de 150 emplois dans les deux à trois ans à venir par une entreprise de câblage.

Un territoire rural à l’écart des grands axes de circulation.

Une attraction en tension entre : le pays de Gâtine, dont il fait partie et le Pays Thouarsais, dont il dépend pour une partie de ses services.

Un territoire qui jouit d’une dynamique économique forte, facteur de richesse.

Un territoire centré sur le renforcement de son développement économique.

13 - Un développement social inégal

131 - La politique en direction des personnes âgées : une offre de services diversifiée.

- Le développement du maintien à domicile 40 personnes travaillent au Service d’aides ménagères et interviennent auprès de 220 foyers Ce service est géré par le CCAS d’Airvault.

- Une offre d’hébergement institutionnel Il existe aujourd’hui une maison de retraite qui compte 134 lits dont 50 lits médicalisés. Le projet d’un Village Retraite ou d’un Foyer Logement sur Airvault est en cours d’étude. Pour couvrir globalement les besoins des personnes âgées, la Communauté de Communes de l’Airvaudais réfléchit sur la création de ce type de structure qui permettrait de rapprocher les personnes âgées des services proposés dans le centre bourg.

132 – Des actions en direction des familles : une dynamique partenariale .

Au-delà des actions traditionnelles (accueil et accompagnement individuel des ménages), assurées par se service social du Département, le Centre Socioculturel a développé des actions collectives en direction des mères de famille. Une conseillère en économie sociale et familiale est chargée de l’animation de ces groupes. Des rencontres sont organisées une fois par mois, sur différents thèmes, pour exemple : gestion du budget, l’euro...

Cette conseillère a un rôle d’écoute et d’orientation vers d’autres référents sociaux en fonction des problématiques repérées. Une bourse aux vêtements a été mise en place. D’autres projets sont en cours d’étude, pour exemple : la création d’un atelier illettrisme.

Ces expérimentations et ces orientations rendent compte de l’intérêt porté à la construction d’une intervention sociale partenariale. Le Centre Socioculturel coordonne ces actions et initie de nouveaux projets avec les différents partenaires.

133 - Le secteur petite enfance et enfance : Des réponses pour chaque tranche d’âge :

- Un réseau d’assistantes maternelles.

Cette politique est mise en œuvre depuis plusieurs années, elle s’est imposée à la commune afin de répondre aux besoins des salariés des entreprises.

Sur le canton d’Airvault, 44 assistantes maternelles peuvent assurer la garde d’enfants. C’est un réseau important qui semble couvrir les besoins.

Une réflexion est en cours pour créer un lieu d’information en direction des parents et des assistantes maternelles. Une organisation pour des modes de garde atypiques (garde de week-end) ou une création d’une halte garderie pourrait venir en complément du travail effectué par les assistantes maternelles.

L’accueil des enfants accompagnés par un adulte (parent, assistante maternelle) est déjà mis en place une fois par semaine par le Centre Socioculturel, cette rencontre permet de favoriser les échanges et les informations sur les besoins liés à la petite enfance.

- Un centre de loisirs pour les 3 – 10 ans

Le centre de loisirs, géré également par le Centre Socioculturel propose un accueil post et péri scolaire pour les enfants de 3 à 10 ans. Il est ouvert le matin dès 6H45, le soir jusqu’à 20h, le mercredi et pendant les vacances scolaires. Pendant les vacances, un ramassage est organisé par bus pour les deux Communautés de Communes (Airvaudais et Val du Thouet). Environ 15 enfants sont accueillis le matin et le soir, 40 le mercredi, 90 pendant les vacances.

Un contrat petite enfance a été signé avec la Caisse d’Allocations Familiales.

134 – Des activités culturelles et sportives portées par les associations.

1341 - Une programmation culturelle : la recherche de la diversité .

Une convention est passée avec la DRAC (Direction Régionale des Affaires Culturelles) pour favoriser le développement culturel en milieu rural.

Elle a permis de développer, aux côtés d’activités plus traditionnelles (musique classique avec l’école de musique, spectacles vivants avec les écoles), des manifestations culturelles ayant vocation a toucher un public large dépassant les « frontières » du canton (festival de danses et musiques du monde, participation au Téléthon…) 1342 - Un secteur sportif riche de nombreuses associations.

Le canton dispose d’installations et de complexes sportifs permettant la pratique de nombreux sports (stade, salle omnisports, piscine municipale).

Ce secteur est fortement développé, les associations sont nombreuses, certaines importantes, notamment la F.A.T. qui gère différentes activités (athlétisme, basket-ball, hand-ball, judo, tennis).

135 - Les jeunes de 18-25 ans: 2 acteurs principaux.

1351 - La PAIO de Thouars : une aide à l’insertion sociale et professionnelle

La PAIO de Thouars assure une permanence deux fois par semaine sur le canton d’Airvault, les 2 ème et 4 ème vendredi du mois.

104 jeunes de ce canton ont été reçus au cours de l’année 2001 ce qui représente 10% du nombre de jeunes accueillis par la PAIO sur l’ensemble de son territoire. 4 jeunes habitant la commune d’Airvault ont été reçus par la PAIO de Parthenay. o La majorité du public (81%) rencontré se situe dans la tranche d’âge des 18 – 25 o 44% des jeunes ont le niveau V. o Les filles ont un niveau de formation plus élevé que les garçons puisque 42% d’entre elles ont un niveau IV et plus, contre 17 % pour les hommes. o 68% habitent Airvault, 32% habitent sur les autres communes de la Communauté de l’Airvaudais o 70% de ces jeunes sont célibataires o 24 % sont en vie maritale o 6% sont mariés

- Situation face à l’emploi

Environ 40% des jeunes accueillis par la PAIO travaillent ou ont travaillé dans le cadre d’un contrat à durée déterminée (CDD, CDD temps partiel, Intérim, saisonnier) et 35 % sont demandeurs d’emploi dont 21 % non indemnisés. Le contrat à durée indéterminée ne représente que 3% des contrats. Les autres jeunes sont en CES ou CEC (1.5%), en apprentissage (2.20%), en formation (8%).

L’alternance entre périodes d’activité et de non-emploi, la très faible proportion des contrats à durée indéterminée sont des données qui conduisent à caractériser l’inscription dans le travail sur le mode de la précarité.

1352 – Le centre socioculturel : des propositions d’animation.

La politique de la jeunesse, compétence de la Communauté de Communes, est principalement gérée par le centre socioculturel d’Airvault. Cette Association bénéficie du soutien de la CAF dans le cadre du contrat temps libre et d’appuis, notamment financiers, des Communautés de Communes de l’Airvaudais et du Val de Thouet.

Un salarié (statut emploi jeune), est particulièrement chargé de l’animation de cette politique. Le point animation jeunesse reçoit les jeunes de 12 à 18 ans.

Un local est mis à disposition par la commune d’Airvault, à proximité du centre de loisirs, mais l’implantation et les locaux ne semblent plus tout à fait adaptés aux besoins des jeunes. Diverses activités sont proposées. On y retrouve des activités dites de « consommation » (sortie cinéma 1 fois par mois, patinoire…), l’organisation de vacances par les jeunes (séjours-neige, voyages), la mise en place d’un journal, des concerts de musique actuelle…

70 à 80 jeunes différents peuvent être concernés par ces activités sur une année mais les moyens (humains et financiers) paraissent limités. Le public ciblé est composé de jeunes adolescents.

1353 - Les 18-25 ans : un sentiment d’insatisfaction

Hormis le sport et quelques activités culturelles, les jeunes adultes, inscrits dans la tranche d’âge 18 à 25 ans, souhaiteraient être davantage pris en considération, ils se perçoivent un peu comme les « oubliés » du développement. L’absence de projets spécifiques en leur direction semble davantage liée à la difficulté d’identifier les besoins (tranche d’âge en mouvance perpétuelle, demandes non stabilisées…), qu’à un désintérêt. Tous, élus, jeunes, responsables d’association, souhaitent qu’un véritable dialogue s’instaure pour que les besoins puissent s’exprimer et se traduire en projets.

Aujourd’hui, aucun espace favorisant l’expression des uns et des autres n’est organisé, il reste donc à trouver les modalités de ces rencontres pour entamer, d’une manière constructive, une réelle prise en compte de cette population qui puisse s’établir dans la durée (commission jeunesse, représentation de ce public dans les instances locales…)

- L’émergence de « nouveaux jeunes » sur les territoires ruraux. Des phénomènes nationaux auxquels, même les petites villes n’échappent pas : l’arrivée de jeunes en errance, sur le Thouarsais et aujourd’hui sur l’Airvaudais. Au cours de l’été 2001, un groupe de jeunes s’est installé sur une petite commune proche d’Airvault dans un camping, générant de nombreuses plaintes des voisins et la fermeture du camping par le Maire. A Thouars, l’agglomération a financé un poste d’éducateur de rue mais il ne peut intervenir en dehors de son secteur.

Une offre de service portée par quelques associations légitimées, reconnues, structurées.

Un acteur central à la croisée des politiques publiques et de la dynamique associative : le centre socioculturel.

Des services en direction des ménages « captifs » : familles, personnes âgées.

La difficulté à prendre en compte les jeunes 18-25 ans qui expriment un sentiment d’insatisfaction.

Un projet de territoire visant le développement économique « Auralis ».

La commune est riche, avec des ressources, des services, des projets en direction des salariés et des entreprises, mais aussi, une difficulté à penser un projet de territoire prenant en compte l’ensemble des groupes sociaux (dont les jeunes) et la pluralité des besoins.

14 - Le canton d’Airvault : un bassin économique fortement développé

141 - Une dynamique économique qui repose sur un réseau d’entreprises multiples

La Chambre de Commerce et d’Industrie des Deux Sèvres recense sur le canton d’Airvault, 131 sociétés répertoriées au registre du commerce et des métiers. Le canton est le troisième de Gâtine au niveau de l’effectif salarié : - 905 salariés dans le secteur de l’industrie, - 136 salariés dans le secteur du commerce, - 311 salariés dans le secteur des services.

Cette dynamique d’industrialisation dans ce milieu rural a trouvé son origine dans l’exploitation de longue date du sous-sol (activité de cimenterie) grâce au dynamisme de certains entrepreneurs locaux. Dans le secteur des services, c’est l’activité « transport » qui est la plus représentée, elle s’est développée à partir des besoins du tissu local, en particulier de la cimenterie CALCIA.

142 - Un secteur industriel en forte croissance.

La répartition des emplois par secteurs d’activité est la suivante : 1975 1982 1990 Emploi agricole 650 572 436 Emploi tertiaire 575 948 816 Emploi industriel 830 772 1 008 TOTAL des emplois 2 055 2 292 2 260

Le canton d’Airvault n’échappe pas à la tendance générale concernant l’emploi agricole, à savoir une baisse de l’activité, toutefois, ce canton se distingue dans la mesure où cette baisse a été contrebalancée, en particulier sur la période 1975-1982, par une hausse de l’emploi industriel et de services. Cette donnée est prépondérante dans l’analyse socio-économique du canton. On se retrouve face à un canton rural dont l’économie repose sur une dynamique industrielle entraînant de ce fait des emplois relativement importants en nombre.

143 - Une répartition des emplois inégale sur le territoire du canton.

Les emplois sont inégalement répartis sur le territoire de la communauté de communes. Les principaux employeurs sont situés sur la ville centre, Airvault : MARIE surgelés, les ciments CALCIA, les entreprises de transport, la société AVO/FILEC, l’entreprise de BTP COLAS.

144 - Le recours aux entreprises intérimaires

Les deux entreprises d’intérim qui interviennent principalement sur le territoire d’Airvault ont été rencontrées. - Les donneurs d’ordre sont principalement les grosses entreprises (AVO/FILEC, MARIE surgelés, CALCIA, COLAS, et les entreprises de transport ) - L’une d’entre elles emploie environ 50 personnes à l’année sur Airvault, l’autre environ 100 personnes, essentiellement sur des contrats d’une durée moyenne de 2 à 3 mois - Les jeunes sont originaires principalement du secteur géographique, toutefois près de 45% viennent d’un rayon supérieur à 20kms autour d’Airvault. - Le principal critère d’embauche reste la mobilité. - Le logement sur place apparaît comme un facteur de fidélisation des salariés et de réduction des risques liés aux trajets (notamment l’été avec les étudiants )

145 - Un secteur agricole en récession : des emplois saisonniers sur des communes limitrophes du canton.

Ce secteur présente sur le canton une évolution négative de l’ordre de -56% entre 1979 et 1999 (le nombre des exploitations agricoles est passé de 412 à 183 pendant cette période ). Si l’emploi agricole sur le canton est en baisse importante, les communes limitrophes connaissent une « explosion » du pôle agricole grâce à la culture du melon. Cette activité basée principalement sur Brie et Taizé, a considérablement modifié l’agriculture locale au cours de ces vingt dernières années et a des effets directs sur le canton d’Airvault. 2 grosses entreprises se partagent principalement cette production employant 5700 personnes au cours de la saison. (Rouge Gorge : 3200 – SOLDIVE : 2500) sur des contrats allant de quelques jours, à la durée de la cueillette soit 3 à 4 mois.

Cet emploi saisonnier pose un certain nombre de problèmes en raison de l’arrivée importante de personnes pendant la période de cueillette, de juin à septembre. L’ANPE de Thouars a enregistré 10700 candidats pour 5700 offres d’emploi sur cette période. La principale difficulté réside dans les conditions d’accueil et de logements de ces personnels. Depuis plusieurs années on assiste à un recrutement de plus en plus large ( les demandeurs d’emplois locaux ne répondent plus de manière aussi importante à ces offres). Les cueilleurs proviennent des centres urbains environnants (Poitiers, Tours, Nantes, banlieues des grandes villes) et souhaitent être hébergés sur place. Pour ce faire certaines entreprises ont mis en place des solutions de campings auprès des aires de production et de cueillette, toutefois ces solutions sont loin d’être idéales tant du point de vue du confort, que du point de vue social. La concentration et la mixité des populations sans mise en oeuvre d’accompagnement, de médiation, minimum, génèrent des comportements parfois difficiles à gérer (tapage, circulation de produits illicites, sentiments d’insécurité, violence verbale, sentiment d’exclusion…)

Les acteurs économiques et politiques se retrouvent face à une situation paradoxale nouvelle. Ils doivent faire face à la fois au développement de l’activité économique saisonnière et à la gestion des « désordres sociaux », ce à quoi ils ne sont pas du tout préparés.

15 - La place des jeunes dans l ‘économie sur le canton d’Airvault

151 - Une approche quantitative à partir des 7 entreprises rencontrées

Nombre total de salariés 926 Nombre de jeunes présents dans l'entreprise au 01/01/2001 171 dont CDI 73 dont CDD 19 dont Apprentis 11 Dont stagiaires reçus 21 Dont Intérim (en équivalent ETP ) 47

Origine géographique des jeunes présents dans les entreprises en % Sur 114 renseignés Commune 18% Canton 11% Arrondissement 11% Département 32% Autres 28%

Lieu d'habitation des jeunes en % Sur 159 renseignés Commune 20% Canton 15% Arrondissement 27%² Département 29% Autres 9%

Durée moyenne des jeunes dans l'entreprise Sur 72 renseignés moins d'un mois 7% de 1 à 3 mois 32% de 3 mois à 1 an 17% plus d'un an 44%

Les jeunes représentent 18% des salariés. 43% d’entre eux sont en CDI, 27% en intérim. La forte activité de travail saisonnier, de missions en intérim et la présence de grandes entreprises produit un double effet sur la durée de l’emploi : - une durée courte pour 40% des emplois (< à 3 mois) - une durée longue supérieure à un an pour 44%.

40% des jeunes en emploi sont originaires de l’arrondissement, 62 % habitent sur l’arrondissement.

Ce double phénomène : turn over (missions, saisons) et travail stable, va avoir des effets directs sur la nature des logements à proposer.

152 - Regard porté par les chefs d’entreprise sur la jeunesse et le travail

Quand on parle « des jeunes » les entreprises identifient plusieurs catégories :

- Les jeunes stagiaires ou intérimaires . Ils sont de passage dans l’entreprise pour une période relativement courte, ils ne sont pas nécessairement originaires du territoire, l’entreprise est alors confrontée à la question du logement.

- Les jeunes en mobilité professionnelle pour des durées plus ou moins courtes, en particulier les jeunes cadres.

- Les jeunes « installés » ou souhaitant s’installer, ceux-ci ne posent pas les mêmes difficultés quant à leur accueil. Ces jeunes sont souvent originaires de la communauté de communes d’Airvault ou des environs.

1521 - La commune d’Airvault vue par les employeurs : une attractivité controversée.

Ce regard sur l’attractivité d’Airvault n’est pas partagé par tous les employeurs, un double discours s’oppose, livré pèle- mêle : - Une commune d’une taille « critique ». Trop grande pour n’être qu’un simple bourg, et trop petite pour offrir les services d’une ville (cinéma, distractions, occasions de « sortie ». , cafés branchés.…) - Il y a l’essentiel (commerces, services…), il est possible de faire beaucoup d’activités organisées par les associations, ou des services municipaux - La pratique d’activités sportives variées est possible par la présence des associations, - L’attractivité d’Airvault est nulle, « pas moyen de sortir le soir, difficile de se restaurer à midi par exemple sauf dans l’unique restaurant où tout le monde se retrouve » - Beaucoup d’employeurs notent le caractère attractif du point de vue économique insistant sur la « richesse » de la ville compte tenu du nombre d’entreprises. - Certains modèrent leur propos et font une différence en fonction des groupes sociaux. Familles, personnes âgées, jeunes ménages, semblent pouvoir y trouver leur compte, tout comme les personnes nées sur le territoire. - Le niveau de vie important des ménages, en rapport avec le bassin d’emploi et le développement de l’emploi féminin est présenté comme un plus mais aussi comme une difficulté en particulier en ce qui concerne l’offre locative (rare et chère).

Le regard « négatif » est plus particulièrement porté par les jeunes et les chefs d’entreprises non issus du territoire, ils observent que nombre de jeunes de leurs entreprises ne s’investissent pas dans la vie locale et recherchent ailleurs, en ville, ( Parthenay, Thouars, voire Poitiers, Saumur ) leurs loisirs et leurs lieux d’activité culturelle (concerts, boîte de nuit, grande surface, commerces spécialisés )

1522 - Les difficultés de recrutement de jeunes en référence à l’attractivité du territoire

Les employeurs font pour la plupart d’entre eux le « pari » de la jeunesse, elle représente à leurs yeux un atout et une plus value pour l’entreprise. La faible attractivité du territoire, en particulier de la commune centre, est souvent présentée comme un manque voire un handicap. Certains employeurs ont confié leur souhait de recruter des jeunes et leur incapacité à les « séduire » à savoir, les attirer sur Airvault. Cette donnée semble être particulièrement vérifiée pour les jeunes les plus qualifiés qui, la plupart du temps, choisissent d’habiter « en ville »

Le lieu de vie pour les jeunes est important, certains choisissent de faire 70 km aller et retour par jour pour venir travailler afin de se trouver dans un environnement urbain.

Un développement poly-industriel, les entreprises implantées sur le canton d’Airvault recouvrent plusieurs champs d’activité : transformation, extraction, BTP, Agroalimentaire, commerces, transport… Cette donnée est importante dans la mesure où le développement de type mono-industrie sur des territoires ruraux présente toujours un risque de récession pouvant entraîner à sa pert e l’ensemble du territoire. Cette diversité dans la nature des entreprises est un gage de développement, dans la durée .

La diversité des familles professionnelles et des catégories socioprofessionnelles permet d’offrir du travail à la fois qualifié mais aussi non qualifié et donc d’avoir un champ de recrutement large.

L’emploi féminin important, permet souvent de faire bénéficier les ménages de deux revenus ayant de ce point de vue un effet sur les modes de vie, la consommation, les aspirations culturelles, les représentations sociales…

Les jeunes occupent une place relativement importante et stable dans les entreprises rencontrées.

Plusieurs problématiques :

o la gestion sociale des emplois saisonniers, o l’accès au logement pour les salariés en CDD (saison et intérim) o le territoire, identifié comme non attractif, posant des problèmes de recrutement de main d’œuvre en particulier pour les jeunes et les personnels qualifiés.

16 - L’offre de logements sur le canton d’Airvault.

161 - Un problème quantitatif et qualitatif,

Ce double problème quantitatif et qualitatif a été analysé dans le cadre de l’étude OPAH faite en 1998 – 1999, par le PACT des Deux-Sèvres, sur les cantons d’Airvault et de St Loup Lamairé, sont rapportées ici les principales tendances.

- Un marché locatif caractérisé de tendu et de cher . La très grande majorité de l’offre se situe à Airvault, centre bourg, avec 287 logements locatifs, elle se compose essentiellement de maisons, de types 3 et 4, il existe peu d’appartements.

- Une offre partiellement adaptée à la demande . Il semble très difficile de trouver des logements de type T4 ou T5 pour des familles, ou des petits logements pour des jeunes ménages. Selon les professionnels interrogés, l’offre de petits appartements : studios, T1, meublés ou vides n’est pas satisfaisante ni d’un point de vue quantitatif ni qualitatif. A la pénurie, à la cherté, s’ajoute la vétusté.

- Des logements communaux et sociaux inégalement répartis sur le territoire. Airvault et Boussais concentrent le plus de logements locatifs communaux (respectivement 11 et 7 sur 30 pour le canton). - Les logements de la SA HLM et de l’OPAC sont exclusivement implantés sur la commune d’Airvault : 105 logements dont 87 individuels et 18 collectifs. - Ces logements sont très majoritairement des T3 et des T4, individuels.

Loyers pratiqués : tendances transmises par l’agence immobilière influente sur le secteur.

Type de logement Loyers indiqués par Loyers logements Loyers logements les professionnels communaux OPAC et SA HLM T1 1500 F 604 F 1130 F T2 1800 F 1150 F 1337 F T3 2000 F 1555 F 1769 F T4 2800 F 2107 F 2091 F T5 3000 F 1748 F

Les loyers varient de manière importante en fonction du bailleur. Les écarts sont très forts, sur les T1 notamment.

162 - Une demande locative forte.

 Les communes d’Airvault et Boussais sont les plus sollicitées avec, en moyenne, plus de 10 demandes par mois. Elles proviennent essentiellement de jeunes couples.

 Les logements de type 3 ou 4 sont les plus demandés.

 Les logements sociaux de petite taille sont également recherchés. La demande émane alors de jeunes – moins de trente ans- travaillant depuis peu à proximité et pour une durée parfois assez limitée.

 La part de jeunes à la recherche d’un petit logement est évaluée à environ 30% par les professionnels interrogés ; de plus, elle semble en hausse.

163 – Le regard des employeurs sur le logement des jeunes.

1631 - Des implications inégales des employeurs sur la question du logement des jeunes.

La majorité des employeurs rencontrés disent ne pas connaître la manière dont sont logés leurs jeunes employés, tout en précisant immédiatement que cette non-connaissance laisse supposer qu’il n’y a pas de problème. Selon eux, il existe deux catégories : - les salariés : ils sont généralement « installés », sous entendu, vivent en couple dans leur logement personnel - les stagiaires ou les apprentis, généralement domiciliés chez leurs parents.

Un seul responsable d’entreprise intègre cette question du logement, certainement de par la nature de l’entreprise, appartenance aux champs de l’économique et du social puisqu’il s’agit d’un Atelier Protégé. Il indique qu’il se met en relation avec les travailleurs sociaux locaux afin d’aider les salariés handicapés à trouver une solution. Un autre précise que deux jeunes en emploi saisonnier qui avaient trouvé une solution de logement sur Airvault sont en cours de contrat partis habiter sur Parthenay compte tenu du manque d’attractivité en matière de loisirs.

Peu d’employeurs font appel à l’agence immobilière implantée sur le territoire, dans la mesure où, lorsqu’ils se trouvent confrontés à la recherche d’un logement pour un jeune, c’est en général un petit logement sur une courte durée. Le recours au « système D » est vécu comme largement insatisfaisant.

En règle générale, les entreprises se préoccupent de la recherche de logement essentiellement pour les stagiaires ou pour les personnels qui représentent un enjeu réel pour l’entreprise ( un jeune très qualifié, un apprenti, un jeune cadre, un stagiaire d’école ) à l’inverse, il semble que pour les jeunes salariés « ordinaires » l’entreprise n’intervient pas ou que très peu. Certains employeurs soulignent que lorsque des salariés s’adressent à l’entreprise pour rechercher un logement il y a généralement présence de difficultés sociales et donc suspicion.

1632 - La connaissance du parc locatif par les employeurs : un marché immobilier cher.

En dépit d’une ville qu’ils qualifient comme « bien dotée », et « bien équipée ». certains employeurs soulignent qu’il n’est pas facile de trouver un logement dès lors que l’on a des faibles revenus (ce qui est le cas des jeunes en général ), soulignant à ce propos un parc relativement cher. Un employeur d’une entreprise du bâtiment signale que beaucoup de pavillons réalisés pour du locatif sont loués avant l’achèvement des travaux.

Si plusieurs employeurs disent qu’il est possible de trouver un logement sur Airvault, tous sont d’accord sur l’aspect vétuste de certaines locations et la nécessité d’assainir le marché par du neuf. Il faut cependant être prudent dans la prise en compte de cette affirmation, dans la mesure où cette entreprise emploie en règle générale des personnes qualifiées ayant une rémunération permettant de rechercher des logements dans le parc privé sur la base d’un loyer relativement élevé.

Un autre responsable fait une remarque similaire, conscient malgré tout que la « carte de visite » de l’entreprise est sans doute un bon « laissez-passer » dans l’attribution d’un logement.

Au cours des entretiens, les employeurs se sont impliqués dans la recherche de solutions sur le logement des jeunes, leurs remarques et propositions sont à la fois riches et variées : - La nécessité de trouver des solutions pour les jeunes accueillis sur des durées courtes - Une attention portée au confort : au prix, la barre des 228 euros (1500F/mois) semble être un seuil à ne pas franchir, aux conditions d’accès : rapidement mobilisables . - Le souci de l’architecture pour respecter l’environnement - Le souci de diversification des types de logement pour répondre aux différentes demandes (salariés, saisonniers, couples…) - La recherche de solutions nouvelles, de types 1 bis ou 2 en résidence partagée permettant le partage de certains services à condition que ces logements offrent les meilleures conditions de confort et de qualité du « bâti » .

La politique du logement a ciblé prioritairement le locatif en direction des familles pour favoriser l’enracinement de la main d’œuvre locale et attirer de nouveaux ménages.

L’OPAH a connu un succès important (propriétaires occupants et logements locatifs) mais n’a pas apporté de réponses à la question du logement des jeunes (petits logements, accessibles rapidement, meublés, pour une occupation de courte durée...)

Les employeurs, jusqu’alors peu impliqués sur cette question semblent pour certains intéressés comprenant que c’est l’un des enjeux au moment des recrutements.

La question du logement des jeunes doit nécessairement intégrer une réflexion sur les services (transports, loisirs, culture…), c’est toute une réflexion sur l’attractivité du territoire qu’il faut conduire.

II – Regards et paroles de jeunes : leurs représentations en matière de travail, d’habitat, et d’espaces publics.

L’écoute des jeunes sur leur histoire, leurs représentations, leurs attentes, leurs espoirs, sur la place qu’ils occupent et souhaitent prendre dans la société est un élément important de cette étude. Il ne s’agit en aucun cas d’ériger ces observations en « vérités », l’échantillon est trop faible pour en tirer des conclusions générales. Ces paroles doivent attirer notre attention sur des tendances à l’œuvre, elles peuvent nous servir d’indicateurs.

21 – Le rapport au travail.

211 - Le travail, un double enjeu : réalisation de soi et reconnaissance.

Les jeunes interviewés sont unanimes, la place du travail est essentielle dans leur vie sous réserve qu’il soit intéressant et corresponde à leur formation. Le travail permet d’être reconnu, d’avoir une bonne image de soi et « récompense » souvent l’investissement fait pendant les études.

Pour autant, le travail n’est pas identifié comme étant le seul moyen de se faire une place dans la société, l’engagement associatif est évoqué comme un autre levier, il permet une meilleure inscription (des jeunes) au sein de la vie locale et redonne une image positive de soi-même.

Le salaire n’apparaît pas comme un élément déterminant dans le choix même si certains métiers semblent sous payés par rapport aux tâches demandées. La maçonnerie est citée en exemple, « les gens touchent le SMIC même s’ils ont un CAP ».

212 - L’activité précaire (saison, intérim), une activité « par défaut ».

Dans le cadre d’un travail en intérim ou d’une saison, les jeunes ne parlent plus de « travail » mais de « boulots », ils sont souvent difficiles, contraignants, peu épanouissants, « Avant j’ai fait de l’intérim en usine, c’est contraignant », « les melons ou des missions intérimaires, des emplois certes, mais qui ne correspondent pas à nos attentes »

Ces « boulots » ou « petits boulots » sont acceptés par défaut : « on n’a pas le choix si l’on veut vivre ». Certains prennent le risque d’une période de chômage pour faire quelque chose qui les intéresse vraiment.,« Je suis prête à galérer quelque temps pour avoir quelque chose au bout ».

213 - Des parcours chaotiques qui déstabilisent

Lorsque, au cours de leur parcours professionnel, les jeunes ont déjà connu des périodes de chômage, ils se sont sentis « en vacances » dit une participante avec humour, mais dès que le groupe retrouve son sérieux, ils avouent être déprimés, ne pas se sentir libres. Un jeune actuellement sans emploi reconnaît ne plus avoir envie de se lever le matin « Je ne dors pas la nuit. Je suis un couche tard. Le fait de ne plus travailler a accentué cela. Le week-end ça va. Je sors ». Cette situation a entraîné de mauvaises relations avec son père. « Avec mon père, on n’arrive plus à s’entendre. Lui, dès qu’il a cherché du travail, il en a trouvé. De plus, il y a le regard jugeant des autres ».

Cette situation est d’autant plus difficile qu’il est obligé de vivre chez ses parents. « C’est galère, c’est mes parents qui payent tout. On se sent sous leur dépendance » d’autres diront « c’est aussi le rôle des parents de nous épauler » ou encore : « tout dépend des revenus des parents »

Même si le chômage « au départ c’est vachement bien » très vite ils se vivent comme inactifs, inutiles et se sentent décalés, rejetés.

214 - Le monde étudiant et le monde du travail : une transition difficile.

Les jeunes évoquent leurs difficultés pour obtenir des stages en entreprise, leurs difficultés pour accéder à un emploi à la sortie de l’école. « On nous demande de l’expérience mais on ne peut pas en avoir, les employeurs ne font pas le pari de la jeunesse, ils préfèrent la sécurité »

Ceux qui ont un diplôme de niveau III ou II (bac + 3 et plus), déplorent un fossé entre le discours de leurs professeurs et la réalité du terrain.

« On nous dit que l’on doit être payé minimum 8500 Frs par mois avec une formation Bac + 3, mais ce n’est pas ce que l’on trouve ».

215 - La création de son propre emploi ? une hypothèse parfois évoquée.

Créer son emploi ? pourquoi pas ? certains ont des projets (magasin informatique, ferme d’accueil pour enfants en difficulté).

Cependant les contraintes pour la mise en place de ces projets les freinent, « c’est difficile lorsqu’on est jeune sans beaucoup de moyens financiers ».

216 - Le regard sur les dispositifs d’accès à l’emploi : la peur de l’échéance.

Le débat s’engage immédiatement sur les emplois jeunes. Le dispositif est plutôt perçu comme facilitant l’accès à un premier emploi : « Ce dispositif permet d’avoir une première expérience et de se former »,

Pour autant la peur de l’après reste présente. L’aspiration à un contrat à durée indéterminée est toujours vivace alors que les jeunes savent que c’est une notion fortement remise en cause et que pour la plupart d’entre eux, ils connaîtront au cours de leur vie professionnelle, plusieurs changements d’emplois voire de métiers.

Certains contrats, notamment dans l’Education Nationale sont rejetés. « Emploi jeune à l’ Education Nationale, on ne se forme pas et les salaires n’évoluent pas ». « Accepter un emploi jeune à l’Education Nationale à 28 ans sans formation, le jeune va se retrouver à la fin du contrat dans une situation difficile », « c’est un peu….c’est un peu comme les CEC et CES, au bout, il n’y a souvent rien ».

217 - La recherche d’un travail, deux enjeux majeurs : connaître les structures d’accueil et être écouté.

Les jeunes connaissent les organismes susceptibles de les guider dans leur recherche d’un travail, ils citent la PAIO, l’ANPE, le Centre Régional d’Information Jeunesse, Internet, les centres de formation.

Toutefois, ils regrettent une certaine lourdeur dans les administrations, « Il faut pousser pour avoir de l’aide ».

Les personnes qui ont eu des contacts avec la PAIO de Thouars, se montrent très satisfaites de l’accueil qui leur a été réservé, contrairement à d’autres structures « qui essaient de placer les personnes sans tenir compte de leurs souhaits ».

« A Thouars, tout le personnel se décarcasse. On peut avoir des rendez-vous d’une heure voire plus. On se sent accompagné et on essaie de savoir ce que l’on a réellement envie de faire ». On ressent une véritable relation de confiance entre le jeune et le conseiller.

Réalisation de soi, expression, difficulté à s’impliquer dans un travail répétitif,

Envie de sécurité et peur de s’installer, de « s’enfermer »… tels sont les modes de relation des jeunes au travail.

Beaucoup d’attentes, beaucoup d’espoirs, beaucoup de regrets devant les difficultés à « faire sa place » dans l’entreprise.

L’impression d’être face à un paradoxe difficile à gérer : les employeurs demandent des personnes expérimentées, quant nous permettra t’on d’avoir cette expérience ?

22 - Les jeunes et le rapport au logement

221 - Le logement familial : « un espace refuge »

Certains jeunes vivent encore au domicile familial et ne souhaitent pas le quitter ou, « le plus tard possible ». L’une d’entre eux énonce : « Ils (les parents) m’ont fait une chambre à part. Je peux rentrer à l’heure que je veux ».

Vivre chez les parents n’est plus nécessairement synonyme de contraintes et d’interdits ce qui rend possible, avec certains aménagements, cette cohabitation parfois prolongée. 222 - Le logement personnel: un enjeu d’autonomie, d’indépendance.

Le logement personnel symbolise à la fois l’autonomie, l’indépendance, un sentiment de sécurité « être à l’abri, avoir un toit sur la tête », et une notion de « responsabilité ». Cette solution n’est pas toujours idéale, l’envers du décor est également évoqué, plusieurs risques sont apparus :

- Le risque de la solitude Les jeunes qui ont un logement personnel vivent souvent seuls et cette situation ne paraît pas toujours satisfaisante « Tout seul, ce n’est pas merveilleux, surtout lorsqu’on arrive dans un lieu qu’on ne connaît pas ».

- Le risque financier La précarité des emplois, l’alternance entre périodes de travail et de non-travail sont autant d’éléments qui ont des incidences sur les ressources des jeunes, certains peuvent connaître des périodes sans aucun revenu. Accéder à un logement c’est parfois prendre des risques financiers « C’est la crainte de ne plus pouvoir payer les factures" ». Les aides possibles pour faire face à ces aléas sont peu connues notamment le LOCAPASS, ce dispositif favorisant l’entrée et le maintien dans le logement des jeunes n’est jamais cité.

223 - Le FJT : Entre autonomie et sociabilité

La jeune fille qui réside au FJT de Parthenay se considère dans un logement autonome tout en bénéficiant d’un environnement partagé avec d’autres jeunes. « Moi au FJT, je suis libre et en même temps je peux rencontrer d’autres personnes. Avant j’habitais seule mais je m’ennuyais beaucoup ». La colocation ou les logements partagés permettent de réduire les charges liées au logement lorsque l’on n’a pas beaucoup de revenus, mais « ce n’est pas toujours évident » nous dira une jeune ayant déjà expérimenté ce type d’habitat. « J’ai eu 2 expériences : une bonne et une mauvaise ».

224 - L’implantation du logement : un enjeu majeur

Les lieux où les jeunes souhaitent habiter sont diversifiés. Au-delà la part de rêve (ou d’humour) « Au Canada, dans un chalet », plusieurs solutions sont évoquées. Dans un centre ville ou sur le secteur rural à proximité d’une grande ville pour la majorité. Ce qui sur détermine ces choix, c’est la proximité d’un centre urbain pour faciliter l’accès aux loisirs. « Il y a un accès à la culture à Poitiers qu’il n’y a pas ici. Si un soir, j’ai envie de bouger, je suis sûr qu’à Poitiers il y aura quelque chose ».

Le fonctionnement des jeunes, sur le principe du moment présent, fait que les sorties se décident au dernier moment, spontanément. « J’aime pas prévoir : la ville permet un choix immédiat, mais je ne pourrais pas habiter une ville pour autant ».

La campagne renvoie à une situation d’isolement et à un sentiment de solitude. « La difficulté c’est qu’à la campagne les gens se renferment chez eux ». « J’ai besoin de voir des personnes qui circulent. Je ne pourrais pas vivre à Airvault, je me sentirais seule ».

L’absence de lieux de rencontre sur Airvault est pointée par tous les participants. « A Airvault, il n’y a plus de cinéma. Il y a un café de jeunes à Airvault, mais le soir, il va fermer dès qu’il n’a plus de client : en soirée, on n’est jamais sûr de le trouver ouvert. » Parthenay est une ville identifiée comme offrant des activités (concerts, boîtes de nuit…), elle leur semble plus attractive que Bressuire ou Thouars.

225 - Rechercher un logement sur Airvault : le « parcours du combattant ».

Le type de logement idéal reste toujours la maison individuelle, avec terrain, relativement isolée « pas de voisin collé à la maison ». Chacun a conscience que ce type idéal n’est pas accessible pour le moment. En attendant, le petit appartement T1 bis ou T2 est plus adapté, il est recherché parfois avec beaucoup de difficultés.

La pénurie de logements : « J’ai visité plein d’appartements sur Airvault, mais ce n’est pas mirobolant. Je voulais un T1 bis propre et j’ai galéré. Je n’ai pas trouvé sur Airvault mais à proximité ».

Des loyers trop chers : Les logements sur la commune d’Airvault sont souvent trop « chers ». La moyenne c’est 2500 F pour un T2.

Un parc vétuste : Il existe une offre de petits logements mais elle ne présente pas les normes de décence requises. « Il n’y a pas beaucoup de choix. On trouve des logements à 1500 F, mais ils sont parfois vétustes et pas confortables ». « Si ce n’est pas cher, c’est vétuste. Si on veut un truc bien équipé, les loyers sont trop élevés » « J’ai une petite maison avec une cour pour 1000 Frs, mais ce n’est pas isolé et très humide ».

Une offre inadaptée à la demande actuelle : La chambre chez l’habitant ne les attire pas. Une jeune qui a déjà vécu cette expérience dit « moi j’ai fait chez l’habitant, je n’ai pas un bon souvenir, j’avais le sentiment d’être surveillée. Chez l’habitant, c’est être exposé au regard des autres ».

La recherche d’un logement : des démarches bien identifiées La mairie est souvent le premier lieu auquel on s’adresse lors de la recherche d’un logement. « Sur Airvault, la mairie fait remplir des documents. Sur Airvault, c’est le meilleur moyen ». Les agences et les notaires sont cités également mais il y a des frais. « J’ai pu négocier les frais avec l’agence » nous dira un jeune. « L’OPAC c’est long, ils ont des listes d’attente ». Journaux d’annonces et radio sont également cités.

226 - Un « chez soi » à géométrie variable

« Chez soi, c’est où ? » dira un jeune qui occupe 3 logements entre le logement familial, le logement avec son copain et un logement pour la semaine pour ses activités professionnelles. « J’habite nulle part ».

Le logement fait référence à l’autonomie, l’indépendance. Les jeunes le souhaitent près d’une ville pour pouvoir bénéficier des activités culturelles, tout en reconnaissant les avantages d’une vie en secteur rural. La difficulté réside dans le fait de trouver un logement accessible financièrement et en bon état. Les loyers sur le territoire d’Airvault semblent relativement élevés. La qualité du logement est aussi importante pour le jeune que son implantation et les services qu’il va trouver. Airvault à ce titre semble offrir peu d’intérêt, la ville n’est pas considérée par les jeunes comme attractive. La peur du lendemain mais aussi peur de l’isolement, de la solitude, le désir de partager des loisirs avec d’autres jeunes est présenté comme important tout en conservant son indépendance. Il s’agit de vivre avec les autres et non sous le regard des autres.

23 - Le regard porté par les jeunes sur la commune d’Airvault : un regard sévère.

Les jeunes aiment se retrouver entre amis autour d’un repas, « être chez soi, boire l’apéro, discuter, faire des jeux ». Ils disent apprécier les concerts, « A Parthenay, on va souvent aux concerts », les boîtes de nuit ne les attirent pas, ils préfèrent les bars qui ferment tard mais « il y a un problème d’autorisation pour la fermeture des bars, à une heure tout doit être fermé » ce qui leur apparaît trop tôt.

Le regard porté par les jeunes sur leur commune, les équipements, les activités est sévère. « Un jeune de 14 ans qui n’aime pas le sport, il a intérêt à avoir une télé et une playstation ». Les activités sportives sont les seules à être développées, elles deviennent en conséquence un passage obligé.

« La commune n’appuie pas assez les foyers de jeunes. Ils mettent un local à disposition éventuellement, mais ils ne les aident pas ».

Le centre socioculturel propose quelques activités mais il n’est pas assez soutenu. « Il n’est pas assez fréquenté par les jeunes adultes sauf pendant le festival de musique »

La prise en compte de la jeunesse leur semble trop axée sur le sport, ils n’ont pas le sentiment que la commune développe un projet en leur direction. « Il n’y a pas de commission jeunesse à la mairie qui pourrait développer des choses pour les jeunes », « Quand on monte des projets, on n’a pas de moyens ».

Ils ressentent le sentiment d’un vide, « développer des logements n’est pas suffisant. Il faut des occasions de rencontre ». « Si la commune veut garder des jeunes sur le territoire, il faut qu’ils fassent des choses pour nous »

Leur avenir :

« Réussir à faire ce que l’on a envie » « Un épanouissement personnel » « Avoir la satisfaction d’avoir un but » « Une vue positive dans un monde lamentable » « Pouvoir manger, un toit sur la tête, créer une famille »

Sur quel territoire ?

2 personnes pensent que ce sera sur le territoire d’Airvault, 3 souhaitent que ce soit ailleurs, 3 jeunes sont plus hésitants. « Ce sera en fonction des opportunités ».

Les jeunes du canton d’Airvault, comme la majorité de ceux rencontrés au cours de ces débats, apprécient que la parole leur ait été donnée.

Ils attendent d’être mieux pris en considération, mieux soutenus dans leurs projets. Pour cela, une commission jeunesse pourrait permettre à la commune de se doter d’un projet jeunesse sur le territoire.

La restitution de ces écrits peut également être envisagée avec les responsables politiques pour amorcer un premier échange et tracer des perspectives.

24 - Le rapport à la mobilité

241 - Des données statistiques

Ces éléments sont tirés du recensement INSEE de 1999, en croisant lieu de domiciliation et lieu de travail. Le parti pris était d’identifier les mobilités à l’œuvre chez les jeunes de 18 à 25 ans en ce qui concerne le trajet pour se rendre au travail. Un rayon de 10 km autour d’Airvault a semblé pertinent comme critère d’appréciation au-delà duquel il devient difficile pour un jeune de se déplacer tous les jours sur son lieu de travail, en l’absence de voiture.

12 communes s’inscrivent dans un rayon de 10 km autour d’Airvault

- Assais Les Jumeaux - Availles Thouarsais - Louin - St Loup lamairé - St Varent - La Tessonnière - St Jouin - St Generoux - Irais - Le Chillou - Marnes - Boussais - 2057 personnes travaillent à Airvault et résident à l’extérieur. - les jeunes de 15 à 24 ans représentent 8,51% d’entre elles soit 175. - 19 ont entre 15 et 19 ans soit 0,92% et 156 jeunes ont entre 20 et 24 ans soit 7,58%.

Les jeunes de 15 à 19 ans 19 jeunes de 15 à 19 ans travaillent à Airvault et sont domiciliés à l’extérieur. 12 jeunes habitent à moins de 10km de leur lieu de travail. Airvault 8 7 garçons, 1 fille Assais les Jumeaux 1 Garçon Louin 1 Garçon St Jouin de Marne 1 Garçon St Loup Lamairé 1 Fille 7 jeunes habitent à plus de 10 km de leur lieu de travail. Bressuire 1 Garçon Chiché 1 Garçon Geay 1 Garçon Gourgé 1 Garçon Niort 1 Garçon Loudin 1 Garçon Sanxay 1 Fille

Les jeunes de 20 à 24 ans 156 jeunes de 20 à 24 ans travaillent à Airvault. 70 jeunes habitent à moins de 10km de leur lieu de travail. Airvault 42 19 garçons, 23 filles Assais Les Jumeaux 1 Garçon Availles Thouarsais 1 Fille Boussais 1 Fille Irais 1 Fille Louin 5 3 garçons, 2 filles St Jouin de Marne 1 Fille St Loup Lamairé 8 3 garçons, 5 filles St Varent 4 2 garçons, 2 filles La Tessonnière 2 Filles 86 jeunes, soit 55,13%, travaillent à Airvault et résident dans un rayon de plus de 10 Km. Pour exemple : Bressuire, Parthenay, Thouars, Châtillon Sur Thouet, Vouillé…

Tableau de synthèse Rayon de moins de 10 Km Rayon de plus de 10 Km 15-19 ans 12 63,16% 7 36,84% 20-24 ans 70 44,87% 86 55,13% Total 82 93

242 - Ce que disent les entreprises de la mobilité des jeunes

La question de la mobilité est visitée de plusieurs façons, à savoir la mobilité professionnelle qui oblige (ou qui permet ) de venir sur Airvault, mais aussi la mobilité quotidienne qui oblige à des trajets quotidiens pour venir au travail.

En ce qui concerne la mobilité qualifiée de professionnelle , elle se joue essentiellement dans la venue sur le territoire de jeunes habitant à l’extérieur, tout particulièrement, les stagiaires et les jeunes les plus qualifiés. Les jeunes stagiaires souhaitent trouver un hébergement sur place, les jeunes recrutés sur un emploi qualifié hésitent à investir Airvault comme leur lieu d’habitation.

La mobilité quotidienne se joue à plusieurs niveaux . Il s’agit, soit d’une mobilité de proximité qui concerne les jeunes installés ou originaires du secteur géographique, soit d’une mobilité éloignée qui concerne essentiellement les jeunes en intérim qui font le trajet entre leur domicile et le lieu de travail, sans envisager de changer de domicile étant donné la précarité de l’emploi proposé.

La distance entre le lieu de travail et le domicile est souvent vécue comme une difficulté par les entreprises pour plusieurs raisons : - La nécessité d’une proximité entre lieu de travail et domicile compte tenu d’astreintes, d’horaires décalés, de 3 huit… - Le risque d’absentéisme, - Le risque de décourager les jeunes au vu des contraintes qu’elle suscite, en particulier les plus qualifiés, l’entreprise perdant alors les « bons » éléments.

D’une manière générale, la distance entre le lieu de travail et le domicile semble être un réel problème pour les employeurs. Certains ont opté pour la création de services afin de pallier les manques, pour exemple : le covoiturage, l’aménagement d’espaces de restauration le midi.

243 - La mobilité : une donnée subjective du point de vue des jeunes.

Ce n’est pas la nécessité d’avoir une activité professionnelle qui va rendre possible ou non la mobilité, sur le fond ces deux notions n’ont pas de réel lien. C’est la situation sociale, familiale et le rapport à l’environnement, au territoire qui sont en jeu. Les jeunes célibataires se disent mobiles, prêts à chercher partout en France, même à l’étranger. Le discours de ceux qui vivent en couple est différent, tout comme celui de ceux qui ont une forte attache au territoire. Dans ces cas, la mobilité se restreint à un rayon de 20km autour d’Airvault et au mieux, au département.

Cette mobilité reste souvent difficile à vivre. Une jeune originaire de la région Poitou-Charentes dit : « J’aurais bien trouvé près de chez moi, mais on n’a pas toujours le choix »

Les employeurs associent la notion de mobilité à : sécurité (transports), disponibilité (travail) et développement (embauche hors du territoire).

Les jeunes rattachent cette notion de mobilité à leur situation sociale, familiale, leur sentiment d’appartenance, plus ou moins fort au territoire, quelle que soit son attractivité.

Cette notion de mobilité valorisée à l’échelon national semble faiblement intégrée par les jeunes issus du milieu rural.

Plus les jeunes sont qualifiés, plus ils se pensent dans une mobilité.

Conclusion : Le canton d’Airvault: l’enjeu du développement social et culturel pour soutenir le développement économique .

Cette problématique se pose le plus souvent de manière inversée sur les territoires ruraux. Pourtant, l’enjeu du canton d’Airvault est bien celui-ci : Le renforcement de la dynamique sociale et culturelle pour permettre à la fois de soutenir le développement économique tout en conservant la qualité de vie que peut offrir ce territoire rural.

- Une baisse de la population entre les deux derniers recensements - Un relatif enclavement routier, à l’écart de la « sévrienne » ( route départementale à trois voies reliant Thouars à Niort ) - Une attractivité qui reste celle d’un gros bourg rural - Une zone de chalandise du canton partagée entre les villes de Thouars, Bressuire et Parthenay. - Un marché locatif encore tendu et cher malgré les effets de l’OPAH, rendant difficile l’accès au logement pour les jeunes.

Le territoire de la communauté de commune d’Airvault s’appuie sur un réel dynamisme économique compte tenu de l’implantation de nombreuses entreprises qui génèrent elles mêmes une sorte de pouvoir d’attraction pour d’autres entrepreneurs renforçant ainsi cette dynamique de croissance.

Il semble qu’aujourd’hui la priorité soit l’accompagnement de ce développement économique par le développement d’une offre de services adaptée aux besoins de la population pour que le territoire trouve une forte attractivité favorisant à la fois le maintien de la population et l’arrivée de nouveaux ménages. La baisse démographique entre les deux derniers recensements, malgré l’activité économique, est une donnée pouvant être de nature à inquiéter.

La communauté de communes d’Airvault, sensible à cette question a choisi de porter ses efforts sur la valorisation de son patrimoine et le développement du tourisme, en développant un projet qui intègre quatre dimensions : - le tourisme vert, - le patrimoine, - l’écologie, - les traditions.

Il s’agit du projet « PIERRE » qui fonde son concept sur les caractéristiques géologiques particulières du territoire ainsi que sur le passé industriel (les carrières, le ciment), La recherche du désenclavement est également amorcée, en lien avec la communauté de communes de saint Loup sur Thouet. Le projet de développement économique le long de la « Sèvriènne » doit générer à terme une zone d’activité le long de cet axe routier, projet AURALIS.

Malgré ces orientations, plusieurs secteurs semblent aujourd’hui encore déficitaires. Deux axes semblent à conforter pour renforcer l’attractivité de la communauté de communes d’Airvault et soutenir ce pôle industriel, essentiel au développement de la Gâtine dans son ensemble.

- La poursuite de l’action menée en direction de l’habitat dans le cadre de l’OPAH afin d’améliorer la qualité de l’offre locative, la quantité pour décrisper le marché.

- La mise en oeuvre d’une véritable politique en direction de la jeunesse, prenant en compte les besoins des jeunes de 18 à 25 ans sur les registres aujourd’hui non couverts par la PAIO : logement, culture, loisirs.

Préconisations

Rappel des éléments du diagnostic :

 Le canton d’Airvault représente un pôle économique important, qui a également recours au travail intérimaire, au contrat à durée déterminée, compte tenu de l’activité saisonnière. La demande de logement des jeunes se pose principalement au regard de cette activité économique.

 Des jeunes rencontrent des difficultés pour accéder à un logement autonome en raison de plusieurs facteurs : la précarité de leurs ressources, l’incertitude du lendemain (incertitudes liées à l’emploi), l’absence d’offre adaptée. La demande de logement liée à la mobilité professionnelle est souvent une demande de courte durée. Le marché locatif dans sa structure actuelle n’offre pas de réponse à cette demande qui suppose des conditions d’accès et de départ rapides, souples, un logement meublé...

 Une demande de logement liée au principe de la décohabitation familiale. Vivre dans un logement autonome, sur le canton d’Airvault, tout simplement pour prendre son indépendance, semble relativement difficile. Au-delà la question économique précédemment évoquée, c’est tout simplement la pénurie d’offre ou la mauvaise qualité de l’offre locative qui s’oppose à ce type de projet. Il existe sur Airvault des petits logements qui pourraient satisfaire des demandes de jeunes mais ceux-ci sont pour beaucoup, en mauvais état et chers.

 Devant cette absence d’offre, la demande ne s’exprime pas ce qui fait dire aux partenaires sociaux, réunis en novembre 2001 qu’elle n’existe pas ou de manière résiduelle.

 La question même de l’attractivité du territoire est pour les jeunes liée à l’existence d’une offre de logements accessibles mais aussi à la présence de services culturels, d’espaces de rencontres. A ce titre, la commune d’Airvault est vécue comme peu attractive par les jeunes, qui expriment leur peur de s’enfermer, de vivre seul. L’attractivité d’un territoire ne peut être pensé que du seul point de vue économique. Si l’offre d’emplois est un enjeu essentiel, elle ne peut se suffire à elle-même et tout particulièrement pour les jeunes.

Dans ce contexte socio-économique, nous proposons de développer trois projets :

- La création d’une bourse de logements, à l’échelle du territoire de la Gâtine, pour centraliser, qualifier l’offre de logements existante, évaluer la demande et rapprocher l’offre de la demande.

- La création d’une résidence sociale sur la commune d’Airvault, d’une dizaine de lits pour répondre aux demandes de logements de courte durée en particulier liées à la mobilité professionnelle

- La mise en œuvre d’un PST jeune afin de produire sur le canton une offre de petits logements, de qualité, à loyer modéré, pour répondre aux demandes de jeunes décohabitant et de jeunes souhaitant s’installer sur la commune.

Ces trois approches nous permettent d’intégrer plusieurs enjeux :

- Valoriser l’offre de logements existante,

- Répondre à une demande de logement liée à l’activité économique

- Favoriser le maintien de jeunes sur le territoire et attirer de nouveaux jeunes

- Produire du logement en intégrant les dimensions loisirs, culture, relations, rencontres pour éviter l’isolement des jeunes

- Mettre en synergie l’ensemble des acteurs intervenant en direction des jeunes pour préfigurer une nouvelle politique en direction de la jeunesse. I - Proposition d’une interface entre demande de logement des jeunes et offre de logement sur le territoire de la Gâtine : la création d’une bourse de logements.

Plusieurs enjeux sont identifiés dans la création de cette bourse de logements :

- Le recensement de l’offre de petits logements pouvant répondre à la demande des jeunes, - La qualification de cette offre, - L’évaluation de la demande, - Le rapprochement entre l’offre et la demande

11 - Un travail en direction de l’offre de logements.

111. La connaissance de l’offre : l’enjeu d’un recensement systématique.

A ce jour, aucun recensement de l’offre de petits logements n’est réalisé. Plusieurs acteurs ont une connaissance partielle, conjoncturelle, de celle-ci (secrétaires de mairie, maires, organismes sociaux, professionnels de l’immobilier, entreprises…), cette connaissance est un préalable nécessaire.

Un fichier doit recueillir le plus grand nombre d’informations possibles sur tous les types de logements pouvant être mobilisés en faveur des jeunes de manière conjoncturelle ou durable : - la chambre chez l’habitant, - les logements de type 1 et 2 (parc privé, public, communal) - les chambres chez l’employeur - le logement touristique (gîte…)

112. La qualification de l’offre de logements : « un label qualité ».

Plusieurs acteurs ont rappelé que sur certains territoires une offre de petits logements existait mais pouvait être chère, et de mauvaise qualité . La pénurie de petits logements, l’absence de regard sur le parc et sur les pratiques locatives, sont autant d’éléments pouvant conduire à des dérives de la part de certains bailleurs c’est pourquoi, la qualification de cette offre présente de véritables enjeux.

La proposition de travail s’appuie sur le principe d’une visite de l’ensemble des petits logements, pouvant satisfaire une demande émanant de jeunes, pour établir un diagnostic sur plusieurs registres : o Technique o Habitabilité o Environnement o Social (occupation des immeubles) o Rapport qualité/prix o Attendus du bailleur

Ces visites doivent s’effectuer sur la base d’une grille favorisant le recueil d’un maximum de données. Des photos des logements pourront également être prises afin de constituer un fichier en images.

La personne chargée de cette mission sera tout particulièrement attentive au rapport qualité/prix et à l’état du logement afin d’engager les bailleurs à envisager des travaux de réhabilitation et/ou d’embellissement. Les bailleurs seront orientés vers les organismes compétents à cet effet : Le PACT (dans sa mission de conseil), l’ADIL…

Ce travail sur l’offre, doit également permettre la mise en place d’une relation privilégiée avec chaque bailleur qui pourrait se traduire par une contractualisation.

113. Un principe de contractualisation : la création d’une charte

La notion de qualité ne doit pas seulement s’appliquer au bâti, si celui-ci est essentiel, le bailleur joue également un rôle important.

Une charte permet de définir des valeurs, sur lesquelles les parties s’engagent. Sur les territoires ruraux de la Gâtine, nous ne rencontrons pas de marchands de sommeil tels qu’ils peuvent exister dans des secteurs locatifs tendus, seules quelques pratiques (rares) pouvant être qualifiées d’abusives ont été observées, pour autant cette idée de charte est importante, elle est un support d’échanges avec les bailleurs, de sensibilisation, d’information, de conseil…

Les principes sur lesquels pourrait reposer cette charte peuvent se décliner en 5 axes : - l’engagement à n’exercer aucune discrimination, - le respect du locataire dans son mode d’habiter à partir du moment où ses obligations légales sont respectées - l’engagement à effectuer les travaux nécessaires, en conformité avec la notion de logement décent (Loi Solidarité et Renouvellement Urbain) dans les meilleurs délais, - l’engagement d’accepter le recours aux dispositifs de solvabilisation existants (FSL, Loca Pass…) - le principe d’une collaboration avec l’organisme gestionnaire de la bourse au logement.

L’engagement des bailleurs doit trouver sa contrepartie dans l’engagement de la structure gestionnaire sur la qualité de sa prestation, celle-ci peut s’évaluer sur 3 axes :

- La capacité à mettre en adéquation offre et demande (pertinence dans l’orientation des demandeurs) - La capacité à communiquer sur les dispositifs de sécurisation du rapport locatif, - La capacité à assurer un suivi en cas de dysfonctionnement en cours de location.

12 – Un travail en direction de la demande de logement

121 - Le recueil et la centralisation de la demande

Les modalités de recueil de la demande de logement doivent être clairement identifiées et simples. Les mairies sont aujourd’hui déjà repérées comme espace d’information lors d’une recherche de logement, il semble important de consolider leur rôle. Pour ce faire, plusieurs actions peuvent être proposées :

1211 - La mise en place d’un document de recueil de la demande permettant l’identification des informations nécessaires à la validation d’une demande de logement.

1212 - La formation et l’accompagnement des personnes chargées de remplir les fiches de demande .

Les secrétaires de mairie sont déjà les premiers interlocuteurs lors d’une recherche de logement, ce rôle va être renforcé, il semble en conséquence souhaitable qu’ils soient accompagnés. Le recueil des données doit être suffisamment précis pour que la demande puisse être traitée, ceci nécessite que les enjeux soient bien repérés. Deux rencontres annuelles peuvent être envisagées au niveau de la Gâtine avec ces personnels pour échanger de manière collective sur les difficultés rencontrées, modifier les documents si nécessaire, faire une analyse statistique (quantitative et qualitative) de ces demandes et des solutions apportées. Il s’agit de créer un réseau et une dynamique impliquant les personnes sur la question du logement, en particulier celui des jeunes. Ainsi, ce qui pourrait apparaître dans un premier temps comme « du travail en plus » prendrait véritablement sens dans une perspective de service public, de service rendu au public.

1213 – La centralisation des demandes par intranet Les secrétaires de mairie seront chargés de l’envoi de toutes les demandes de logement à la structure gestionnaire afin qu’elles puissent être traitées. Le système intranet pourra être utilisé ou toute autre modalité garantissant un envoi sécurisé et rapide dans un souci d’efficacité.

13 - Le traitement des demandes de logement : des modalités diversifiées.

Le traitement des demandes sera réalisé au niveau de la structure gestionnaire de la bourse de logements qui aura comme souci, la recherche de la meilleure adéquation possible entre demande et offre.

Trois catégories de demandes seront à traiter :

- les demandes liées à une mobilité professionnelle - les demandes liées à une décohabitation - les demandes liées à une problématique d’insertion sociale.

Le traitement de ces demandes sera différencié en fonction de leur nature, c’est pourquoi, en référence au chapitre précédent, l’enregistrement de la demande présente un enjeu essentiel.

131 - Une demande de logement liée à une mobilité professionnelle .

La réponse apportée doit être rapide. Le logement vient soutenir l’accès à l’emploi, il doit le rendre possible, aussi toutes les hypothèses doivent être étudiées pour qu’une solution soit effectivement trouvée. La connaissance complète de l’offre prend ici tout son sens.

Le traitement de cette demande pourrait prendre le circuit suivant :

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de cette demande à la structure gestionnaire - Entretien téléphonique entre la personne et la structure pour valider la demande et faire des propositions de logement. - Mise en relation avec un bailleur.

132 - Une demande de logement liée à une décohabitation familiale ou à une situation de rupture.

Le traitement des demandes dans le cadre de ces deux catégories ne présente pas le même niveau d’urgence ni le même contour aussi, d’autres procédures doivent êtres mises en œuvre.

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de la demande à la structure gestionnaire - Rendez-vous fixé entre le demandeur et la structure pour étudier le projet logement qui s’inscrit cette fois-ci non plus dans une problématique professionnelle mais dans un projet de vie (choisi ou imposé (dans le cadre d’une rupture ). Il s’agit de préciser le logement recherché, la faisabilité économique du projet, l’ échéance fixée…

Un travail avec les référents sociaux des jeunes. Dans ce contexte, la demande de logement peut être travaillée en même temps que d’autres problématiques : sociales, familiales, santé … Il est alors important de travailler avec les autres référents sociaux intervenant auprès des jeunes, pour exemple les PAIO, les centres socioculturels, les assistants sociaux, les éducateurs de l’Aide Sociale à L’Enfance ou Justice…

La mise en relation avec un bailleur après définition et validation du projet. C’est la démarche ultime qui s’organise après avoir défini et validé le projet logement. Le traitement de ces types de demandes de logement montre bien que la question de l’accès au logement pour les jeunes présente des contours spécifiques et ne peut être traitée selon les modalités à l’œuvre pour les familles.

14 – Une démarche partenariale

141 - Réunir les services en direction des jeunes : l’amorce d’une politique jeunesse.

Des permanences seront assurées de manière régulière sur plusieurs communes. Nous proposons que celles- ci se déroulent sur le même lieu que les permanences de la PAIO et les mêmes plages horaires afin de pouvoir traiter globalement certaines situations (travail et logement étant liés dans une même problématique d’insertion).

Cette dynamique concourt à la mise en œuvre d’une politique jeunesse sur le territoire de Gâtine, en appui sur les dispositifs existants.

142 - La connaissance des besoins des jeunes en matière de logement: pour une définition d’objectifs.

La démarche partenariale engagée doit permettre d’avoir une vision plus complète des besoins des jeunes en matière de logement. Les demandes devront faire l’objet d’ un traitement statistique qui rendra compte, sur la durée, de la nature de la demande sur le territoire, de ses évolutions… afin de penser les actions d’accompagnement et les projets immobiliers à mettre en place en fonction de ces données, démarche qui est aujourd’hui totalement absente. Il s’agit d’avoir une vision prospective de l’offre et de la demande conduisant à la mise en œuvre de programmes d’actions finalisés.

15 - Modalités de mise en oeuvre de la bourse de logements.

151 – Un appui sur une structure existante : L’association « Un toit en Gâtine »

L’association « Un toit en gâtine » a développé pendant plus de 10 ans des services, des actions, en direction des jeunes : logement, insertion sociale et culturelle… dans une dynamique partenariale. Elle est devenue un espace de référence sur le thème du logement des jeunes en Gâtine, à ce titre, elle peut être structure support de la bourse de logements sur les territoires ruraux.

152 – Proposition d’une expérimentation en direction des territoires d’Airvault, de Thénezay et en direction des apprentis.

1521 - Le recrutement d’un animateur de la bourse de logements Dans le cadre d’une expérimentation , un animateur stagiaire pourra être mis à disposition, pour une période d’un an, par l’association « Un Toit en Gâtine » afin d’engager le processus. L’association reçoit actuellement un stagiaire en formation d’animation (DEFA) qui assure un stage en entreprise sur une durée d’un an à l’issue duquel il doit produire un mémoire. Après avoir passé quelques mois au sein de la structure, la possibilité d’orienter sa recherche sur la mise en place d’une bourse au logement sur un territoire rural l’intéresse. Cette opportunité pourrait être saisie permettant ainsi l’expérimentation sans création d’emploi.

153 - La création d’un espace habitat : un projet de développement porté par l’association « Un toit en Gâtine ».

Dans un souci d’optimisation des actions menées, il est indispensable que cette bourse de logements sur le territoire rural soit rattachée à une action plus globale menée en direction du logement des jeunes.

Dans le cadre de la rénovation des bâtiments actuels de l’association « Un Toit en Gâtine », il est envisagé la création d’un espace de référence logements jeunes. Ce lieu facilement repérable et identifié devrait être accessible au public jeune et aux partenaires .

Cet espace de référence organisé autour des fonctions de conseil, d’information et de documentation permettrait d’offrir aux jeunes et aux référents sociaux un palette de services autour de l’habitat.

Il serait, en outre, le lieu de centralisation de l’offre et de la demande de logements jeunes à l’échelle du pays et le lieu physique de domiciliation de la bourse de logements.

1531 - Services développés

- Conseil, information et orientation des jeunes demandeurs de logement

- Prise en compte du projet logement des jeunes par du personnel qualifié

- Interface entre demande et offre locative et traitement centralisé des demandes adressées par les référents sur les différents cantons.

- Gestion d’un espace documentation et animation d’ateliers de recherche de logement .

- Développement d’aides techniques particulières (aide au déménagement, aide technique à l’emménagement )

- Conseils autour des différents dispositifs d’accès au logement. - Information et montage des dossiers LOCA-PASS - Connaissances des différents vecteurs d’information logement.

- Permanences des différents partenaires concernés par le logement des jeunes .

1532 - Conditions de faisabilité

Cet espace habitat prendra appui sur l’actuelle organisation de l’association « Un Toit en Gâtine », de ce fait il est nécessaire de repenser les espaces afin de permettre un accueil dissocié entre la fonction actuelle de Foyer de Jeune Travailleur et la fonction de service logement.

En effet il est indispensable que cet Espace Habitat soit ouvert à un public large et qu’en conséquence l’accès soit aisé et facilement repérable . Il y a donc nécessité à réhabiliter les locaux actuels en privilégiant cette notion d’ouverture au public et en décentrant les locaux d’accueil pour qu’ils aient « pignon sur rue ».

1533 - Conditions de fonctionnement

Prenant appui sur l’actuelle structuration de l’association, cet Espace utiliserait pour partie les ressources internes de l’association. ainsi : - Une animatrice conseillère logement, chargée de l’accueil, du conseil, et de l’animation de l’espace documentaire - Un secrétariat d’accueil. - Un atelier de recherche de logement collectif doté d’un accès à Internet et d’un espace documentaire.

Tableau N° 0 1534 - BP bourse de logement : première année expérimentale cf. page 23

II -Proposition de création de 10 logements gérés sous la forme d’un Foyer de Jeunes Travailleurs de type résidence sociale

Pour répondre à la demande des jeunes en matière de décohabitation et des entreprises en matière de mobilité professionnelle ( accueil de stagiaires, de jeunes en CDD etc.….), nous proposons la création de petits logements gérés sous la forme d’un Foyer de Jeunes Travailleurs, articulés autour d’espaces collectifs . Cette proposition s’appuie également sur des expériences menées sur des territoires démographiquement identiques ( L’Ile Jourdain dans la Vienne , Melle en Deux-Sèvres, Nozay en Loire Atlantique, Nyons dans la Drôme).

Objectif général : Répondre aux besoins d’hébergement de courtes durées des jeunes en mobilité professionnelle ou en décohabitation

Objectifs opérationnels :

o Mettre en œuvre une offre de petits logements de type T1bis à faible coût, conventionnés afin d’ouvrir droit à l’APL (Aide Personnalisée au Logement) articulés autour d’espaces partagés permettant aux jeunes d’avoir accès à des services collectifs o Permettre aux jeunes d’accéder à ces logements d’une manière rapide avec des formalités réduites o Permettre aux jeunes d’être accompagnés dans leur démarche d’expérimentation et d’apprentissage du statut de locataire, leur permettre « d’habiter » o Permettre aux jeunes grâce à l’accès au logement de participer à la vie locale et de s’intégrer sur le territoire.

21- Enoncé des principes généraux

211 - La réalisation d’une première tranche expérimentale

Réalisation d’une première tranche de 10 logements de 30 m2 de type T1 bis , voire T2 présentant tous les éléments de confort.

212-Des logements équipés, de qualité.

Les logements doivent comporter une pièce de vie, une cuisine équipée, une salle de bains WC, être agencés de manière à permettre à la fois de travailler, de se reposer, de recevoir, ils devront combiner, convivialité, fonctionnalité, intimité. Ils seront meublés , ils disposeront d’un type de chauffage le plus économe possible en terme de fonctionnement ( une chaufferie collective avec compteur de calories pourrait être envisagée ).

213-L’aménagement d’ espaces collectifs

Il est prévu plusieurs aménagements collectifs :

- Une salle « multi-activité » de 60 à 70 m2 permettant de se retrouver. Elle pourra être dotée selon les souhaits des jeunes d’un espace télévision, d’un lieu convivial (Bar, jeux ) et d’un équipement de cuisine permettant de préparer des repas en commun,

- Un local technique de 15 m2 équipé d’un lave linge, table à repasser etc.…

- Un bureau de 20 m2 servant de lieu d’accueil et de salle de réunion,

- Un garage ou un espace pour abriter des véhicules ( cyclomoteurs, motos etc.…)

- Des espaces extérieurs relativement clos servant de lieux de détente (installation d’équipements tels que table de ping-pong ou autres )

- D’autres équipements complémentaires pourront être envisagés tels qu’une salle équipée de liaisons multimédia, ou une salle de musculation ...

Ces équipements pourraient en outre être ouverts aux jeunes non résidents et placés sous la gestion d’acteurs locaux .

Le projet prévoit un ensemble construit de 400 à 450 m2

214-Le choix d’une maîtrise d’ouvrage

2141 - Une maîtrise d’ouvrage communale

Cette résidence sociale pourrait être réalisée sous maîtrise d’ouvrage de la collectivité que ce soit la communauté de communes ou la commune d’Airvault.

2142 - Une maîtrise d’ouvrage par un bailleur social

La maîtrise d’ouvrage peut également être réalisée par un bailleur social, ce dernier prenant naturellement en charge la maîtrise d’œuvre et réalisant l’ensemble de l’opération. Dans cette hypothèse, il est nécessaire d’envisager une cession de l’immeuble au bailleur social, soit sous la forme d’un don, soit sous la forme d’une vente pour l’Euro symbolique, soit par la vente au prix estimé ( cette dernière forme hypothéquant la faisabilité de la réalisation).

215 - Le principe du conventionnement des logements

Le principe du conventionnement doit être retenu (loyer modéré). Pour ce faire, des aides à l’investissement de la part de l‘Etat sous forme de Prêt locatif à l’intégration (PLAI) seront sollicitées, elles entraînent le conventionnement de la résidence et ainsi l’éligibilité des logements à l’APL.

22 – Etude de faisabilité : Enoncé des principes

221 – Réhabilitation ou construction ?

Deux hypothèses peuvent être envisagées : la construction neuve ou la réhabilitation d’un immeuble ancien. Chacune d’entre elles présente des intérêts et des inconvénients :

2211 - Une construction neuve

Cette hypothèse suppose une réserve foncière suffisante pour permettre la construction de cet ensemble dans le périmètre du centre ville d’Airvault, la résidence sociale devant être en centre ville au plus près des services et des lieux de rencontre (commerces , bars , mairie etc..), le logement des jeunes doit être pensé en tant que vecteur d’intégration. 2212 - Une réhabilitation de bâtiment ancien

L’opportunité d’un bâtiment ancien, bien situé, permettant d’implanter les espaces décrits précédemment peut s’envisager à condition de prendre en compte les contingences nécessaires à ce genre de rénovation : normes de sécurité, réglementation en vigueur, fonctionnalité, inscription dans le voisinage…

Que ce soit en bâtiment neuf ou en rénovation d’ancien, le coût estimé d’un tel investissement peut s’établir aux alentours de 850 euros / m2 Soit pour 450m2 un investissement de 382500 Euros ( 2 500 000 Fr) hors coût du foncier. Il est à noter qu’en rénovation , les coûts sont fonction de l’état du bâtiment d’origine, une modulation pourrait donc être envisagée dans ce cas.

222 - Le choix d’un label qualité

La réalisation éventuelle d'un FJT soleil pourrait faire appel à la démarche Haute Qualité Environnementale. Cette approche permet d'avoir des bâtiments exemplaires tant sur leur qualité extérieure qu'intérieure. En effet, il s'agit de concevoir et réaliser des bâtiments dont l'impact sur l'environnement et la santé préservent les générations actuelles et à venir de phénomènes présentant des risques ou des dégradations (effet de serre, pollutions, récupération des matériaux recyclables, énergies renouvelables, confort médical et psychologique…).

Ainsi, l'environnement et le paysage sont respectés par une bonne intégration et une optimisation de la localisation du bâtiment dans son espace. De plus, les matériaux utilisés sont choisis en fonction de performances environnementales et médicales. Les logements présentent des caractéristiques de confort exemplaires, ainsi que généralement un coût de fonctionnement global fortement atténué par rapport à une opération classique.

En contrepartie l'investissement présente un léger surcoût de l'ordre de 5 à 15%. Le Pays de Gâtine pourrait envisager de soutenir de telles opérations si cela devait rentrer dans une démarche globale réunissant un certain nombre de partenaires. C'est pourquoi, cette démarche dite de Haute Qualité Environnementale pourrait être mise en œuvre dans le cadre des projets publics liés à l'habitat dans le respect et la réalisation concrète du label de développement durable AGENDA 21.

223 – Un cadre juridique et réglementaire

2231 – Une résidence sociale

Cette réalisation s’inscrit dans le cadre d’une résidence sociale de type Foyer de Jeunes Travailleurs, en référence aux décrets N°941128 du 23/12/1994. Une autorisation doit être délivrée par arrêté préfectoral au gestionnaire. Les financements éligibles de la part de l’Etat à la création des résidences sociales sont des financements habitat de type PLUS ( prêt locatif à usage social) ou les PLAI (Prêt locatif à l’intégration) assortis de subvention d’investissement. Il conviendra toutefois qu’en cas de financement par un PLAI, de s’assurer que 75% des futurs occupants ne dépasse pas le plafond de ressources indiqué.

2232 – Un agrément CROSS

Il y a nécessité d’obtenir un agrément de la CRFJT (commission d’agrément des fJT) et un avis du CROSS ( comité régional des organisations sanitaires et sociales). A noter que l’association « un toit en gâtine » dispose déjà de ces agréments

23 – Montage financier : le plan d’investissement

231 - La recherche d’un pluri financement

- PLAI assorti de SLAI ( subvention locative d’aide à l’intégration),

- Un financement auprès du Conseil Général

- Les Caisses d’Allocations Familiales, elles octroient également selon certains critères des financements sous forme de subvention ou de prêt sans intérêt

- Des financements complémentaires peuvent être recherchés auprès des organismes collecteurs du 1% logement, une démarche auprès des entreprises locales pourra être engagée en ce sens

- Enfin les collectivités locales peuvent participer au montage financier soit sous forme de subvention, soit sous forme de participations diverses ( rétrocession du terrain, etc.…)

Investissement N° 1

Tableau N° 1 : Plan de financement (estimation)

Investissement Montant € Frcs Financement Montant € Frcs Frais de construction 58312 8890 Subvention SLAI 12196 80000 (Y compris frais afférents) Subvention Conseil Général 6098 40000 Subvention contrat de ruralité 6098 40000 Subvention CAF 3049 20000 Prêt PLAI 21724 142500 Prêt CAF 3049 20000 Prêt organisme collecteur 3049 20000 Fonds propres ou collectivités 3049 20000 Total 58312 382500 Total 58312 382500

24 – Le fonctionnement : Enoncé des principes

241 – Les engagements du gestionnaire

- La gestion de la résidence sociale ainsi créée est confiée à un gestionnaire, ce dernier doit être agréé par le Préfet (cf. § ci dessus)

- Le gestionnaire a en charge la gestion locative de la résidence ainsi que la gestion du projet social.

- Le gestionnaire est locataire en titre de l’ensemble de la résidence, il s’acquitte du loyer déterminé par le bailleur (maître d’ouvrage)

- Une convention tripartite (Etat, Bailleur, gestionnaire) est établie et régit les rapports locatifs et l’engagement de chaque partie

- Les logements sont meublés par le gestionnaire

- Le gestionnaire prend à sa charge l’ensemble des charges inhérentes au fonctionnement de l’activité Foyer de Jeunes Travailleurs . Les charges inhérentes au rapport locatif entre bailleur et gestionnaire seront précisées dans la convention de location. Il conviendra que cette convention prenne en compte la rétrocession des charges de gestion dans le cadre d’un loyer « supportable » par le gestionnaire

- Le gestionnaire répercute les coûts de gestion dans le montant de la redevance qu’il facture aux jeunes. Le montant de cette redevance est fixé dans la convention tripartite et ne doit pas dépasser un certain plafond :

- En zone 3 : - Pour un T1bis : 367.22 euros/ mois - Pour un T2 : 379.5 euros/mois

- Cette redevance pour un logement meublé inclut le loyer, les charges communes, les frais d’énergie et de chauffage, l’assurance . Les jeunes accueillis ont le statut de résident. En outre ils peuvent prétendre aux diverses prestations mises en place dans le cadre du projet éducatif, celles-ci sont financées dans le cadre de contrats de projet passés avec les partenaires ( CAF, Conseil Général, Collectivités Locales)

- 242 – L’intérêt d’un mode de conventionnement de type Foyer de Jeunes Travailleurs

La résidence sociale ainsi constituée peut être gérée dans le cadre d’un agrément Foyer de Jeunes Travailleurs

- L’agrément Foyer de Jeunes Travailleurs permet d’accueillir dans la résidence sociale des jeunes en situation de mobilité professionnelle ayant des revenus modestes pour des périodes courtes

- L’agrément Foyer de Jeunes Travailleurs est donné sur la finalité du projet qui doit comporter outre la fourniture d’un hébergement une action éducative, de prévention et d’accompagnement en direction des jeunes accueillis.

- Les logements sont meublés et équipés immédiatement utilisables par les jeunes locataires

- Le préavis est réduit à huit ou quinze jours ce qui favorise la mobilité et l’expérimentation des jeunes

- L’accompagnement des jeunes doit être mis en oeuvre

- L’ APL est perçue dès le premier mois d’entrée dans les lieux

- La rotation des jeunes, rapide compte tenu de la souplesse du mode de gestion, permet de répondre de manière quasi immédiate à la demande de logement

- La participation au collectif a des effets pédagogiques , de solidarité, de lien social , de lutte contre l’isolement et la solitude .

- Un conventionnement financier est possible avec le Conseil Général et la Caisse d’Allocations Familiales pour le financement de la prestation éducative

243 – Une gestion possible par l’association « Un toit en gâtine »

L’association « Un toit en gâtine » bénéficie de l’agrément résidence sociale, elle est par conséquent habilitée à gérer une résidence sociale.

La gestion locative et la gestion du projet d’ensemble peuvent être assurés par l’association « Un Toit en Gâtine », en ce sens l’association est garante du projet et coordonne l’action des différents intervenants locaux .

2431 - Le principe d’un mode de gestion partenarial

La gestion globale de la résidence peut être assurée par l’association, pour autant la gestion de proximité doit prendre appui sur un partenariat local. Celui-ci appelle la conjugaison de plusieurs facteurs :

- La mise en place de référents territoriaux qui auront en charge le suivi des jeunes en ce qui concerne l’accompagnement quotidien . Il incomberait également à cet acteur local de mettre en œuvre une proposition d’animation en direction des jeunes accueillis. Le Centre social et culturel d’Airvault pourrait être pressenti dans ce rôle.

- Un référent technique (à rechercher) pour le suivi et l’entretien du bâtiment (petites interventions etc.…)

- Les services d’entretien, de ménage peuvent être dévolus à des structures locales, à rechercher .

Tous ces partenariats feront l’objet de conventions (techniques et financières pour fixer les cadres et les modalités d’intervention.

2432 - Les aides au fonctionnement

Des aides au fonctionnement peuvent être octroyées dans le cadre de contrats de projet passés avec différents organismes. Ces aides viennent financer la fonction socio-éducative des Foyers de jeunes travailleurs . dans le département des Deux-Sèvres, le Conseil Général et la Caisse d’Allocations Familiales , versent sous réserve d’agrément du projet, des aides sous forme de « prestations socio-éducative ».

- Prestation CAF : 305 euros( 2000F) / lits par an - Prestation Conseil Général : 305 euros ( 2000F) / lits par an - Prestation Conseil Général : financement par poste éducatif créé (ou ratio de poste)

244 – Etude des coûts de fonctionnement

2441 – Budget prévisionnel pour une résidence de 10 logements en FJT à Airvault

La base d’un ratio de 10/57 ème est obtenu par comparaison aux coûts de gestion du FJT de Parthenay d’une capacité de 57 lits

Conditions nécessaires à l’équilibre du budget de fonctionnement : - Le loyer de base proposé par le bailleur au gestionnaire de la résidence sociale doit être inférieur ou égal à : 12100 euros / an ( pour la première année) - Obtenir des subventions de fonctionnement des collectivités locales ( Communauté de Communes , Pays de Gâtine , Conseil Général ) - Rechercher des financements complémentaires en investissement permettant de réduire le coût du loyer de base . - Amortissement de l’emprunt sur une durée supérieure , permettant de réduire également le coût du loyer de base Volontairement , le prix fixé pour la redevance est prévu inférieur au plafond applicable de manière à rester dans les coûts du marché local ( studio en ville aux alentours de 260 à 290 euros)

Tableau N° 3 : Budget prévisionnel. Résidence sociale Airvault

60 Eau 914,69 70 Redevance

EDF / GDF 4421,02 T1 bis - 282 € / mois 30459,3

Carburant 609,80 Taux d'occupation 90 %

Fournitures 152,45 T2 - 327,77 € / mois 0

Produits d'entretien 426,86 71 Prestations CAF 3048,98 61 Loyers 11982,49 Prestations ASE 3048,98 (base 99,85 € / mois / logt) Prestation ASE sur Charges Locatives 304,90 4192,35 temps éducatif (693 h) Entretien Locaux 457,35 74 Collectivités 4573,47

Assurances 457,35 Prorata FONJEP 914,694

Documents 76,22 Prorata AGLS 914,694

Maintenance 396,37 Autres apports 853,714

62 Honoraires 609,80

Convnention Ménage entretien 3064,23

Téléphone 304,90

Frais de déplacement 2579,44

Cotisation

Convention référent territorial 8244,44

63 Taxes 705,23

64 Educatif 9618,47

Administratif 2064,16

Gestion Locative 4 % du loyer 419,39

65 Divers 335,39

66 Dotations 1341,55

Total 49486,48Total 48006,2

Tableau N° 4 Coût des temps de travail (Airvault)

Etude des coûts et des temps de travail (10 logements)

Total Coût par Nombre Temps en euros en heures heure

Etats des lieux d'entrée 30 60 30 20 595 Trajet pour l'état 30 60 30 20 595 des lieux d'entrée Etat des lieux de sortie 30 60 30 20 595 Trajet pour l'état 30 60 30 20 595 des lieux de sortie Permanence éducative/hebdo 52 320 277 20 5490 Trajet permanence éducative 52 60 52 20 1031 Intervention d'urgence / Pbs 12 120 24 20 476 Trajet intervention 12 60 12 20 238 Sous total temps d'intervention 485 9612 Temps de coordination 9% 43,68 27 1199 Temps administratif 9% 43,68 20 866 Sous total administratif 87 2064 Total temps de travail 572 11676 gestionnaire Ménage entretien 30 120 60 11 686 changement logement Ménage hebdomadaire 52 240 208 11 2378

Temps travail accompagnement 208 120 416 20 8244 et animation (référent territorial)

Total temps de travail référents 684 11309 territoriaux Total du temps de travail 1256 22985

Coûts kilométriques Nombre Kms Total kms en euros Trajets 188 60 11280 2579

2443 – La recherche de l’équilibre de gestion

L’équilibre de gestion du fonctionnement de cette structure s’établit avec la prise en compte de plusieurs paramètres :

- Un soutien à l’investissement

Nécessité d’obtenir des financements de fonctionnement de la part des collectivités locales ou d’autres organismes

Un loyer facturé au gestionnaire de l’ordre de 100 Euros/mois/logement dans l’état actuel du plan de financement de la structure. Un Loyer facturé moins cher permettrait une marge de manœuvre dans le fonctionnement, ceci serait possible en recherchant :

- Des financements d’investissements réduisant l’emprunt à recourir - Un amortissement sur une durée plus longue que celle de l’emprunt

- La Solvabilisation des locataires

Un mode de calcul de l’APL dérogatoire à la réglementation (soumis à l’autorisation des organismes et autorités de tutelle) :

Dans le cadre du présent projet, la redevance facturée aux jeunes résidents de la structure est établie sur la base d’un montant compatible avec le marché, inférieur au plafond applicable . Plafond applicable : 367 € T1 Bis 379 € T2

Un principe d’équité : Mettre en place une redevance modulable

Une réflexion est à conduire pour savoir s’il est possible de facturer aux jeunes un loyer en fonction de leur aide au logement et de leurs ressources c’est à dire de réfléchir en tant que « reste à charge » et non plus en tant que loyer et APL. Cette procédure pourrait être codifiée ainsi qu’un tableau de référence pour définir le net à payer en fonction des ressources. La redevance ne pourrait en aucun cas dépasser le loyer plafond.

2433 - Les modalités d’accueil et de suivi des jeunes

- Les modalités d’accueil des jeunes

- Si l’on applique le taux de rotation moyen des jeunes en FJT à savoir une durée moyenne de séjour de 4 mois, la résidence, pour 10 logements gérés, pourra accueillir environ 30 jeunes par an.

- L’accueil des jeunes pourra se faire de plusieurs manières - 1er Accueil téléphonique auprès du gestionnaire ou auprès du service logement de l’association « un Toit en Gâtine », ou bien auprès du référent territorial. - Accueil sur site et visite des logements par le référent territorial, ou au cours de la permanence d’accueil tenue par le gestionnaire une fois par semaine - Entretien définitif d’accueil et état des lieux d’entrée se feront sur site en présence du jeune.

- Les modalités d’accompagnement des jeunes

- Un suivi individuel sera proposé aux jeunes hébergés, il sera réalisé en direction des jeunes les plus en difficulté

- Cet accompagnement pourra être réalisé par le référent territorial et traitera des problématiques professionnelles et quotidiennes du jeune.

- Une animation collective sera proposée aux jeunes ainsi qu’une présence 4 soirs par semaine afin de les aider à mettre en place les activités qu’ils souhaitent. Ce temps d’animation sera réalisé par la structure référente sur place

- L’entretien et les services généraux

- Le ménage, l’entretien du bâtiment et des espaces communs pourront être traités localement par du personnel mis à disposition dans le cadre d’une convention.

2434 - Les aides au logement

Les budgets de fonctionnement ci-dessus sont établis au regard d’une redevance appliquée de 282.03 € pour un studio T1 bis et de 328 € pour un T2.

Ces redevances sont en dessous des redevances plafonds de manière à être au plus près du marché. La redevance s’entend toutes charges comprises et tous services compris.

Les jeunes ayant le statut de résident peuvent prétendre à l’APL dès leur premier mois d’entrée dans les lieux.

III. - Développer une offre de petits logements sur la communauté de communes d’Airvault en direction des jeunes décohabitants.

31 – Un besoin de petits logements sur la Communauté de Communes d’Airvault

Si l’outil « Résidence Sociale » permet de répondre à une demande de logement liée à la mobilité professionnelle (logement sur une courte durée, accès et départ rapides, logement meublé…), il n’apparaît pas vraiment adapté aux demandes de jeunes souhaitant décohabiter (départ du logement familial) et /ou désirant s’installer de manière plus durable sur la commune, c’est à dire des demandes « d’installation » et non plus seulement de « passage » .

Quels types de logement pour ces jeunes ?

- Les logements recherchés sont des T2 voire de petits T3 afin d’être loués à une personne seule ou à un jeune couple.

- Les logements doivent se situer au centre des bourgs. Les jeunes recherchent les lieux d’activité, les lieux de vie, d’animation.

- Même si les jeunes se projettent dans un logement avec cour ou jardin, ils sont prêts à prendre un logement sans espace extérieur pour expérimenter la vie dans un logement autonome, la maison avec jardin interviendra plus tard pour eux lorsqu’ils seront dans une dynamique de constitution de couple et de famille.

- Les loyers doivent être peu élevés pour pouvoir répondre aux demandes provenant de jeunes en faibles ressources (pouvant également connaître des périodes de rupture totale dans les ressources). Le coût d’un loyer T2 doit se situer entre 228 et 260 euros pour pouvoir être assumé en fonction des variations de ressources.

- La gestion des logements doit s’adapter aux besoins spécifiques des jeunes. Une gestion locative de proximité est souhaitable pour travailler sur les apprentissages, les aider à faire face à leurs obligations en tant que locataire : paiement du loyer, bon usage du logement, respect du voisinage et de l’environnement. Le respect de ces obligations est parfois défaillant, non pas par refus, marginalité mais le plus souvent par ignorance, débordement, difficulté à assumer des démarches administratives. Cette gestion locative de proximité doit permettre d’éviter ces dysfonctionnements sans pour autant mettre en place un « suivi social » qui pourrait être perçu comme stigmatisant.

Les caractéristiques du logement en direction des jeunes

- Une implantation centre bourg - Des petits logements de Type 2, de qualité - Un coût de loyer maximum à 260 € - Une gestion locative de proximité pour travailler sur les apprentissages.

L’OPAH d’Airvault , Saint Loup Lamairé a permis la réhabilitation de 97 logements en locatifs.

Types de logement Nombre de logements Logements loyers libres Logements loyers conventionnés T1 1 1 0 T2 12 8 4 T3 31 16 15 T4 et plus 53 30 23

Les logements T2 produits sont déjà majoritairement des logements occupés ce qui ne met pas de nouveaux logements sur le marché pour répondre à la demande.

32. - Capter du logement pour les jeunes sur la communauté de commune d’Airvault, une proposition : la mise en place d’un PST jeune (Programme Social Thématique).

Cette proposition se construit à partir de l’analyse du bilan de l’OPAH d’Airvault, St Loup Lamairé.

Des logements dans le centre des bourgs ont été au moment de l’étude identifiés comme des logements non décents voire insalubres, ils sont vacants ou bien loués dans des conditions financières et d’hygiène « hors normes », l’OPAH n’a pas permis leur réhabilitation pour plusieurs raisons :

- coût d’investissement pour la restauration trop lourd, - immeubles trop enchevêtrés - absence d’espaces extérieurs - immeubles en étage, petite surface au sol

9 logements remplissant ces critères ont été recensés dans le centre bourg d’Airvault, 4 dans d’autres centres : Gourgé, Marnes, Le Chillou, Barroux.

Ces immeubles ne répondent pas aux demandes de logement des familles qui aspirent au pavillon ou à la maison individuelle avec cour et/ou jardin. De ce fait, ces logements sont délaissés, et créent au centre des bourgs des poches d’insalubrité, et donnent à voir ou renforcent pour partie une mauvaise image d’un certain nombre de bourgs . Penser la redynamisation des centre bourgs ruraux par la rénovation d’un certain nombre d’immeubles vieillissants pour y attirer ou y maintenir une population jeune pourrait répondre à plusieurs objectifs :

- redynamisation des centres bourgs par un afflux d’une nouvelle population, - redonner une bonne image des bourgs en poursuivant la démarche engagée dans l’OPAH par la réhabilitation des immeubles (y compris des façades) - proposer une offre de logements adaptés aux jeunes permettant de les stabiliser ou de favoriser leur installation.

Un Programme Social Thématique (PST) est une convention que lie l’ANAH, l’Etat et une ou plusieurs collectivités locales. Il a pour objectif d’inciter les propriétaires bailleurs privés à réhabiliter leurs logements afin de louer à des « personnes défavorisées ». Cette notion de « personnes défavorisées » est à préciser : des plafonds de ressources sont imposés (60% du plafond HLM) mais parallèlement, des groupes sociaux peuvent être ciblés, dans le cadre de la communauté de Communes d’Airvault ce pourrait être les jeunes.

Les taux de subventions sont majorés et les loyers de sortie sont inférieur au conventionnement par rapport à un taux classique dans le cadre d’une OPAH.

Ce qu’un PST jeune suppose :

- Un portage politique par une ou plusieurs collectivité pour négocier une convention et des crédits auprès de l’ANAH - La mise en synergie de l’ensemble des acteurs sociaux et culturels oeuvrant en direction des jeunes pour participer à l’élaboration d’une politique en direction de la jeunesse intégrant la question du logement, - L’adossement à des structures « spécialisées » pour garantir la finalité sociale des attributions de logement en direction des publics ciblés ainsi que la gestion du dispositif.

Ces structures pourraient être :

« Un Toit en Gâtine » pour l’orientation des demandeurs de logements, dans le cadre de la bourse de logements, « Solea », Agence Immobilière à Vocation Sociale, pour la gestion des logements dans le cadre d’un mandat de gestion et donc du droit commun, Un partenariat local pour le suivi de proximité.

Cette piste d’un PST jeune nous semble intéressante à explorer, elle nécessiterait un complément d’étude spécifique, en particulier, un travail préalable avec les propriétaires des immeubles ciblés pour en vérifier la faisabilité. Nous n’avons pas fait d’investigations complémentaires ni aucune autre démarche n’ayant pas l’aval politique sur cette proposition. Une expérience similaire a été mise en œuvre sur le département de la Mayenne (cf. fiche projet en annexe).

OPERATION EXPERIMENTALE

POUR LE LOGEMENT DES JEUNES

Approche dite "d'opportunité immobilière" :

la Commune de Thénezay

DIAGNOSTIC

I – Le canton de Thénezay : une approche démographique, sociologique et économique.

11 - Le Canton de Thénezay : Une stabilisation de la population globale après une période de baisse.

12 - Le canton de Thénezay : un territoire non homogène. 3 pôles ruraux structurent le canton dans des attractions paradoxales

13 – Le canton de Thénezay : un développement social multipolaire

131 - La politique « petite enfance » : un enjeu de développement 1311 - La diversification des modes de prises en charge 1312 - Une action concertée

132 - La politique « vieillesse » : répondre à tous les besoins. 1321 - Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées par la diversification des services d’aide à domicile. 1322 - Développer un hébergement institutionnel

133 – La politique en direction des jeunes 18 – 25 ans : la permanence d’accueil, d’information et d’orientation, une structure bien repérée .

134 - Des actions en direction des personnes défavorisées : le souci de l’insertion.

135 - Les activités culturelles et sportives : l’initiative des associations

14 - La politique économique : un émiettement de petites entreprises inégalement réparties sur le territoire

141 - Les secteurs d’activité : un poids inégal

142 - La petite entreprise, un modèle dominant.

143 - Une activité agricole en récession

144 - L’emploi sur le canton : un emploi précaire, faiblement qualifié.

145 - La pénurie de main d’œuvre : un problème pour les employeurs

15 - La place des jeunes dans l’économie sur le canton de Thénezay.

151 - Une enquête quantitative auprès des entreprises rencontrées

152 - Regard porté par les chefs d’entreprise sur la jeunesse

16 - Le logement : une politique en construction

161 - L’offre de logements privés sur le canton de Thénezay : des données quantitatives.

162 - Caractéristiques des résidences principales pour les jeunes de 15-29 ans sur le canton de Thénezay.

163 - Une demande locative relativement faible.

164 - Le logement des jeunes identifié comme un enjeu pour les employeurs

II – Regards et Paroles de jeunes du canton de Thénezay

21 - Les jeunes , le rapport au travail : des enjeux multiples

211 - Le travail : la réalisation de soi

212 - Le travail : une nécessité économique

213 - Le travail : entre nécessité et contrainte

214 - Le travail : entre s’installer et changer

215 - Les emplois jeunes : entre « exploitation » et « opportunité »

216 - Le marché local du travail : une réalité méconnue.

22 - Habitat et habiter : manières de voir des jeunes

221 - Le logement, le « chez soi », des représentations différenciées

222 - La projection dans un parcours résidentiel lié à la constitution d’un couple

223 - La recherche d’un logement

224 - Créer des logements sur Thénezay : une relative incrédulité

23 - Regard sur le territoire de Thénezay : quelle attractivité pour les jeunes ?

231 – Une participation aux animations considérées comme trop rares

232 - Le rapport aux activités organisées sur la commune de Thénezay ?

233 - Le foyer de jeunes : un espace de socialisation

234 - Information et accès aux droits : une certaine méconnaissance

24 - Le rapport à la mobilité

241 - La mobilité : des données statistiques

242 - Ce que les entreprises disent de la mobilité et de l’attractivité de Thénezay

243 - Parole de jeunes : la notion de mobilité, une notion subjective.

Conclusion : Le canton de Thénezay : Un territoire face à un enjeu de construction stratégique.

Préconisations :

- La création d’une bourse de logements sur le territoire de la Gâtine

- La production de logements en direction des jeunes sur la commune de Thénezay : Un enjeu stratégique, un principe de prudence.

Méthodologie

La démarche mise en œuvre a privilégié la rencontre avec les différents acteurs présents sur le territoire :

o Rencontres avec les acteurs politiques de la commune de Thénezay et de la communauté de communes. Plusieurs ont eu lieu tout au long de l’étude avec restitution des préconisations.

o Rencontre avec les acteurs sociaux , elle s’est tenue le 09/05/2001 Etaient présents : - Gâtine Emploi (PAIO) - La CAF - Le Centre Médico Social de Parthenay - Des élus de Thénezay - SOLEA - Un Toit en Gâtine

o Enquête auprès des acteurs économiques . L’étude a porté sur quinze entreprises de Thénezay et de la Ferrière dont 11 avec lesquelles des entretiens approfondis ont été menés : La Ferrière : o Artisan mécanicien, M. Nunes o Le Buffle, o Bois du Poitou

Thénezay : o Maison de retraite o Socobois o SA TIB o Poitou Carton o Producteur de tabac, M. Doucet o Artisan traiteur, M. Cousin,

Il a semblé intéressant de raisonner en terme de territoire, et non pas seulement sur Thénezay compte tenu du fait que le canton est structuré autour de trois pôles attractifs : Thénezay, La Ferrière, La Peyratte.

Méthodologie d’entretien auprès des entreprises :

Les rencontres avec les entreprises ont eu lieu dans le cadre d’un entretien de ¾ d’heure, sur la base d’un questionnaire, (questions ouvertes et fermées). Celui-ci visait à croiser : emploi, mobilité et logement, afin de comprendre la place des jeunes au sein des entreprises, le regard des chefs d’entreprises porté sur les jeunes et l’enjeu du logement pour leur maintien dans l’emploi ou leur embauche.

o Rencontres avec les jeunes : une démarche collective et participative.

Afin d’appréhender les représentations des jeunes, un groupe habitant sur le territoire de la communauté de communes a été réuni. Ces jeunes ont répondu à l’invitation de personnes ressources locales. L’entretien s’est déroulé en soirée selon une méthode participative et collective.

L’objectif était de recueillir leurs regards, leurs représentations, leurs attentes sur plusieurs registres : - habitat, et modes d’habiter, - travail et place dans le tissu économique, - territoire et investissement de l’espace public.

Constitution de l’échantillon

Deux rendez-vous ont été organisés à Thénezay, le premier le 4 octobre 2001, le second le 15 novembre 2001, animés par J. Lebert, en présence de J.P. Coulais et D. Thibault (PAIO Parthenay).

Pour la première réunion, 34 invitations ont été adressées à un public jeune connu par la PAIO. 20 relances téléphoniques 2 jours avant la réunion ont été faites, seules 2 personnes étaient présentes. Devant cette faible participation une seconde rencontre a eu lieu.

Les invitations ont été faites par M. BENARD (Président de l’association FUN TEA) et Mme CORNUAULT Véronique (conseillère municipale et présidente de familles rurales), 6 personnes étaient présentes.

Composition de l’échantillon : 8 jeunes

Sexe Situation prof Logement

Garçons 4 Lycéenne : 1 Logement autonome : 2 Filles 4 Apprentis : 3 Logement parental : 4 Emploi jeune : 1 CDI : 1 Stage d’insertion : 1 Demandeur d’emploi :1

o Sources statistiques et documentaires

Ce travail à partir de rencontres et d’entretiens a été complété par un travail de recherche documentaire et statistiques. Différentes sources ont été utilisées :

- Données INSEE, - Rapport d’OPAH, - Documents issus des mairies, - Documents de la Chambre de Commerce et d’industrie - Contacts auprès d’agents immobiliers…

Plusieurs rendus intermédiaires auprès du comité de pilotage, dans le cadre du Programme Local de l’Habitat (PLH) et de l’Opération Programmée de l’Amélioration de l’Habitat (OPAH).

I – Le canton de Thénezay : une approche démographique, sociologique et économique.

11 - Une stabilisation de la population globale après une période de baisse.

Cette observation s’appuie sur les trois derniers recensements : 1982, 1990, 1999.

1982 1990 1999 0-19 ans 1230 (27,1 %) 1057 (24,8 %) 949 (22,1 %) 20-59 ans 2117 (46,7 %) 1993 (46,8 %) 2078 (48,4 %) 60 et plus 1190 (26,2 %) 1213 (28,5 %) 1267 (29,5 %) TOTAL 4537 4263 4295

Ces données font apparaître un certain nombre d’évolutions :

 Une stabilisation globale de la population après une perte de 6% entre les deux recensements précédents,

 Des évolutions différenciées selon les territoires. Le solde migratoire est positif dans 5 communes et négatif dans 4 communes. Les communes situées près de la RN 149, ont vu leur population augmenter (La Ferrière, La Peyratte).

Une baisse de la population sur la commune de Thénezay.

La commune de Thénezay est victime d’un phénomène de désertification rurale, elle connaît une baisse de 12% de sa population entre 1982 et 1999.

Une diminution de la population jeune sur Thénezay

1990 1999 EVOLUTION

Age Nombre Age Nombre

15 23 ou 1,52% 15 9 ou 1,05% - 14 16 24 ou 1,58% 16 16 ou 1,12% - 8 17 19 ou 1,26% 17 23 ou 1,61% + 4 18 22 ou 1,45% 18 19 ou 1,33% - 3 19 19 ou 1,26% 19 13 ou 0,91% - 6 20 20 1,32% 20 14 ou 0,98% - 6 21 19 ou 1,26% 21 10 ou 0,7% - 9 22 16 ou 1,05% 22 9 ou 1,05% - 7 23 23 ou 1,52% 23 13 ou 0,91% - 10 24 26 ou 1,72% 24 19 ou 1,33% - 7 TOTAL 211 ou 13,95% de la 145 ou 10,18% de - 66 ou – 31.27% population globale la population globale

La population jeune est en diminution d’un tiers entre 1990 et 1999.

Pour les 145 jeunes âgés de 15 à 24 ans, on peut noter une répartition parfaite entre les sexes : 72 hommes et 73 femmes. Type d’activité des jeunes habitant Thénezay : recensement 1999

Age Nombre Actifs ayant un Chômeurs Elèves ou Autres emploi étudiants inactifs

15-19 80 6 1 72 1 20-24 65 40 11 9 5 25-29 75 61 11 1 2

5% des jeunes de 15-24 ans poursuivent des études, ils sont 32% à occuper une activité professionnelle.

La stabilisation de la population globale sur le canton de Thénezay recouvre des réalités différentes selon les pôles.

La commune de Thénezay est marquée par une baisse de sa population.

Le canton connaît un vieillissement de sa population.

Le nombre de jeune baisse entre les deux derniers recensements.

12 - Un territoire non homogène. 3 pôles ruraux structurent le canton dans des attractions paradoxales

Le canton est articulé autour des 3 pôles que sont Thénezay, La Ferrière et la Peyratte. Ces 3 pôles sont les plus peuplés, ils regroupent à eux seuls 76% de la population, 87% des salariés du canton ainsi que 82% des entreprises. Ils jouent un rôle déterminant dans la structuration économique du canton.

Ils subissent une attraction centrifuge par rapport au canton au moins en ce qui concerne la Ferrière et la Peyratte, ces deux communes subissent en effet l’attraction de Parthenay et dans une moindre mesure celle de Poitiers (pour la Ferrière). Ce sont les seules communes du canton dotées de services : commerces, administrations, services de santé, bureau de poste…L’accueil scolaire, en dehors d’une classe pré-élémentaire à Pressigny, est également concentré sur ces 3 pôles.

Une ligne frontière : La RN 149

La RN 149 (8000 véhicules par jour), est devenue la véritable colonne vertébrale du canton. Elle est un axe majeur de développement économique, elle est identifiée en tant qu’atout par les acteurs économiques rencontrés, (entreprises de La Ferrière et de Thénezay). Les projets de développement économiques de la communauté de commune se trouvent de fait concentrés le long de cet axe tel que le projet de mise en place d’un pôle « multiservices », sorte de vitrine du Thénezéen à la Ferrière, à l’entrée de la deux fois deux voies et d’un autre pôle à vocation plus artisanale à la Peyratte à la sortie du tronçon de la deux fois deux voies.

Cet axe, décentré géographiquement par rapport au canton, situé essentiellement au sud, privilégie de fait le développement des communes situées en proximité. Sa transformation en deux fois deux voies risque de renforcer l’éloignement et l’isolement de la seule commune située au-delà (au nord), à savoir la commune de Thénezay. Si la RN 149 est un atout majeur du développement économique, elle intervient de manière prépondérante dans la structuration des comportements et des habitudes des habitants. Cet axe a déplacé les attractivités traditionnelles. Les habitants de la Ferrière, disent être plus attirés et se rendre plus facilement à Poitiers ou à Parthenay, plutôt qu’au chef lieu de canton. Ainsi il apparaît plus « naturel » à cette mère de famille par ailleurs chef d’entreprise d’aller à Parthenay deux voire trois fois par jour, que d’aller à Thénezay.

L’axe routier joue un rôle central pour le développement d’un territoire. La RN 149, si elle devient moteur de développement et de participation sociale pour une partie du canton, risque de renforcer l’enclavement du territoire de la commune de Thénezay.

13 – Un développement social multipolaire

Les entretiens réalisés auprès du maire de Thénezay, de l’adjointe, de la présidente de la communauté de communes et de l’élue chargée de l’habitat, font apparaître une réelle prise en compte des différentes composantes du social et la volonté de développer une offre de services sur l’ensemble de champs sociaux. L’analyse de ces entretiens permet de repérer les valeurs et/ou les principes, à partir desquels s’organisent ces politiques.

131 - La politique « petite enfance » : un enjeu de développement

Le départ de jeunes ménages, très peu de nouveaux résidents sur le canton, un territoire faiblement attractif, telles sont les caractéristiques aujourd’hui du territoire. Pour lutter contre ces phénomènes, les élus semblent miser sur le développement de services en direction des jeunes ménages. Comment rendre attractif un territoire qui se dépeuple, comment éviter l’hémorragie des populations ? Un effort en direction de la petite enfance semble être le parti pris, voire le pari de la collectivité pour stabiliser les jeunes ménages et en attirer de nouveaux.

1311 - La diversification des modes de prises en charge

Compte tenu de l’inadaptation des locaux pour l’accueil des enfants (maternelle, crèche parentale), la commune de Thénezay travaille sur un projet de création d’une structure intégrant, dans un même lieu, la crèche parentale d’environ 20 places, le centre de loisirs pour des activités périscolaires, la halte garderie, ainsi que l’école maternelle. La particularité de ce projet est de pouvoir permettre une utilisation optimale des locaux et de répondre aux préoccupations des familles en milieu rural concernant la garde des enfants avant l’entrée à la maternelle, pendant les vacances scolaires et sur des horaires périscolaires (avant 9 heures et après 16h30).

1312 - Une action concertée :

Ce travail a réuni les enseignants, l’association famille rurale, des parents, ainsi que des représentants de la municipalité. Il montre bien la volonté de rechercher des idées nouvelles, faire preuve d’initiatives originales, anticiper, pour mettre en adéquation besoins et offre de services.

132 - La politique « vieillesse » : répondre à tous les besoins.

Répondre à l’ensemble des besoins tel semble être l’enjeu principal de la commune de Thénezay, c’est pourquoi la politique « vieillesse » se développe sur deux axes : maintien à domicile et prise en charge institutionnelle.

Cette politique s’appuie sur un certain nombre de constats démographiques : le vieillissement de la population, une perte de population. Maintenir, dans de bonnes conditions les « aînés » sur le territoire est donc devenu l’un des axes de travail essentiel.

1321 - Favoriser le maintien à domicile des personnes âgées par la diversification des services d’aide à domicile.

Demeurer chez soi, dans son lieu investi affectivement, dans le temps, dans l’histoire, garder ses repères, tel est le souhait d’un grand nombre de personnes âgées.

Pour répondre à cette demande, la commune de Thénezay a développé plusieurs types de services : - Aide à domicile (auxiliaires de vie + aides ménagères) - Aides soignantes gérées par l’ADMR (Aide à Domicile en milieu rural), - Portage des repas à domicile, préparés par la maison de retraite de Thénezay.

1322 - Développer un hébergement institutionnel

Afin de n’oublier personne, 2 maisons de retraite ont été créées sur le canton, l’une à la Peyratte, l’autre à Thénezay.

Si l’espérance de vie en France ne cesse d’augmenter, l’entrée dans ces structures se fait de plus en plus tard, souvent lorsque le maintien à domicile ne devient plus possible, compte tenu du degré de dépendance de ces personnes.

La commune de Thénezay a anticipé sur ce phénomène en médicalisant plus de 20 lits sur les 58 places proposées.

Ces deux axes de développement en faveur des personnes âgées ont plusieurs impacts : - un impact démographique - un impact social - un impact économique.

Ce dernier registre n’est pas à ignorer puisque ces services en direction des personnes âgées emploient 79 salariés : - Maison de retraite Thénezay : 34 - Aides soignantes ADMR 9 - Aides à domicile 10 - Maison de retraite La Peyratte 26

133 – La politique en direction des jeunes 18 – 25 ans : la permanence d’accueil, d’information et d’orientation, une structure bien repérée.

Seule la PAIO a une intervention spécifique en direction de la tranche d’âge des 18-25. Les jeunes interviewés sur le canton de Thénezay ont précisé qu’ils organisaient leur recherche d’emploi avec la PAIO. L’un d’entre eux a déclaré : «je n’ai jamais été déçu par la PAIO, et dès que je me retrouve sans emploi, je me retourne toujours vers eux ». La PAIO a reçu 83 jeunes sur l’année 2000 dont 54 du canton de Thénezay. Ces jeunes sont reçus principalement pour des problèmes d’emploi. A noter que 58 personnes de 16-30 ans sont inscrites à l’ANPE dont 45 femmes et 13 hommes.

- Les demandes en terme d’emploi et de formation se situent dans des domaines où les offres d’emploi ne sont pas fréquentes et surtout pas sur le secteur de Thénezay.

- Plusieurs jeunes extérieurs au canton ont été accueillis en 2000 ; la raison principale est le recrutement effectué par l’entreprise T.I.B. pour des contrats de qualification.

- Les demandes concernant le logement sont rares ; quand il y a demande, c’est pour déménager sur Parthenay ou une ville plus importante afin de se rapprocher de l’emploi ou de la formation. Depuis le début de l’année, le Foyer des Jeunes Travailleurs a reçu 3 jeunes qui résident maintenant sur Parthenay pour cause de formation. La solution du déménagement apparaît plus simple que la solution de mobilité (passage du permis de conduire et achat d’un véhicule).

En ce qui concerne la P.A.I.O, un projet de logement en direction des jeunes peut présenter un intérêt, tout particulièrement pour les jeunes extérieurs afin de faciliter l’accès à l’emploi. En effet, deux entreprises importantes emploient régulièrement des intérimaires et il existe aussi un certain nombre d’emplois saisonniers agricoles. L’accès à ces emplois est freiné, soit par manque de logement sur place soit par manque de mobilité du jeune.

134 - Des actions en direction des personnes défavorisées : le souci de l’insertion

Au delà les dispositifs d’accompagnement individuel assurés par le Centre Médico Social, des actions collectives ont été initiées. Les entretiens, font apparaître de la part des élus, une attention portée aux phénomènes d’insertion, de lutte contre les exclusions. Cette attention face aux problématiques des publics en difficulté s’est traduite notamment par la mise en place d’un chantier d’insertion sur le canton qui a débuté en 1998 et vient de se terminer. L’objectif de ce chantier était de valoriser le patrimoine, mais surtout d’apporter des réponses en terme d’emploi auprès de personnes éloignées d’une insertion professionnelle. A l’issue de cette action, 29 personnes sur 47 recrutées ont obtenu un contrat de travail.

135 - Les activités culturelles et sportives : l’initiative des associations

La politique culturelle repose essentiellement sur l’initiative des associations locales, elles sont en nombre important, elles recouvrent un champ assez vaste d’activités sportives dont le club de foot Thénezay/La Ferrière qui compte plus de 200 licenciés, le tennis, les arts martiaux et des activités culturelles (théâtre, musique…).

Il est à noter la présence d’une association qui s’adresse plus particulièrement à un public jeune (FUN T). Le fonctionnement et l’intérêt de cette association seront repris dans le chapitre «Regards et Paroles de jeunes ».

Un développement social qui privilégie les ménages de type familles et personnes âgées pour stabiliser cette population et attirer de nouveaux résidents.

Des services développés en direction de ces ménages, laissant les jeunes, la catégorie des 18-25, sans projet ni perspective, tout en ayant conscience qu’il faut agir car elle est l’enjeu du développement de demain.

Le secteur culturel en direction des jeunes est « laissé » à l’initiative des associations qui arrive à impulser une certaine dynamique grâce à une très grande implication de quelques uns.

14 - La politique économique : un émiettement de petites entreprises inégalement réparties sur le territoire

Le canton de Thénezay compte 162 entreprises répertoriées (registre du commerce, des métiers, et des sociétés), elles emploient 655 salariés. Sur cet ensemble, on dénombre 101 entreprises artisanales. L’activité est inégalement répartie sur le canton, elle se trouve concentrée sur les trois communes les plus importantes que sont : La Ferrière, Thénezay et La Peyratte.

Une Etude réalisée en 2000 par ICA (inter-consulaire) sur le canton indique que 61% des entreprises interrogées, ont leur chiffre d’affaire en augmentation. 79% des employeurs font part de l’existence de travaux saisonniers dans leur activité. L’évolution sur 5 ans montre également une stabilité de ces entreprises, 170 étaient recensées, sur ce même territoire en 1995.

141 - Les secteurs d’activité : un poids inégal

Agriculture 4% Commerce 10% Services 37% Industrie 49%

Les employeurs les plus importants sur la commune sont des entreprises industrielles et de services : TIB : Menuiserie et agencement 45 salariés Poitou carton : Cartonnage 30 salariés Maison de retraite : services aux personnes 34 salariés

142 - La petite entreprise, un modèle dominant :

Entreprises individuelles 65% De 1 à 9 salariés 25% De 10 à 50 salariés 8% Plus de 50 salariés 2% L’entreprise la plus importante du canton est située à La Peyratte (carrières Rambaud + 100 salariés)

143 - Une activité agricole en récession

L’évolution du nombre d’exploitations agricoles suit la courbe dégressive nationale, elle est passée de 390 exploitations en 1979 à 199 exploitations en 2000. Ce phénomène va se renforcer lors des prochaines années, la Chambre d’Agriculture, informe qu’environ 20% des entreprises n’ont pas de succession assurée.

Parallèlement, la taille des exploitations connaît une augmentation très nette. Les exploitations sont pour 78%, des entreprises individuelles.

Il existe une activité agricole saisonnière qui nécessite l’embauche de main d’œuvre occasionnelle (cueillette, entretien, etc.). Ces exploitations sont surtout présentes dans le nord-est du canton à proximité de Thénezay voire dans la Vienne.

144 – L’emploi sur le canton : un emploi précaire faiblement qualifié.

o Quelques emplois industriels, o Des emplois d’exécution ou de service ne nécessitant pas un haut niveau de qualification. o Un recours à l’emploi précaire notamment à l’intérim dans le domaine industriel, compte tenu des fluctuations des carnets de commande. o Un recrutement local, notamment en ce qui concerne les salariés de la classe d’âge des 30-50 ans. o Une mobilité importante des salariés sur un rayon de 20 à 25 km. Beaucoup de salariés habitent à Parthenay, en particulier les jeunes et les personnes en intérim.

145 - La pénurie de main d’œuvre : un problème pour les employeurs

L’enquête ICA 2000 rend compte d’un certain nombre de difficultés générales évoquées par les entreprises : - L’enclavement et le manque d’infrastructure - Le besoin de financement de trésorerie - La gestion des déchets industriels - Le passage aux 35 H - L’inquiétude quant au vieillissement de la population,

L’accent est porté sur le problème de la main d’œuvre présenté comme l’un des problèmes majeurs du territoire. Celui ci trouve sa source dans plusieurs facteurs : - Manque de personnel qualifié - Baisse du chômage conjuguée à une hausse du carnet de commande - Turn-over des employés - Manque de logements adaptés sur le canton pour faire venir ou garder des emplois

15 - La place des jeunes dans l’économie sur le canton de Thénezay.

En 1999, L’INSEE indique que 6 jeunes âgés de 15 à 19 ans habitant la commune de Thénezay travaillent : - 4 à Thénezay, - 1 à La Peyratte, - 1 à Cherves.

61 jeunes âgés de 20 à 24 ans habitant la commune de Thénezay travaillent : - 22 à Thénezay, - 3 hors Poitou-Charentes, - 36 dans un rayon de 10 à 60 km.

151 - Une enquête quantitative auprès des entreprises rencontrées

Nombre total de salariés 167 Nombre de jeunes présents dans l'entreprise au 01/01/2001 49 dont CDI 29 dont CDD 11 dont APPRENTIS 6 Dont stagiaires reçus 3

Origine géographique des jeunes présents dans les entreprises 49 Commune 11 Canton 4 Arrondissement 18 Département 6 Autres 2 Non renseigné 8

Lieu d'habitation des jeunes 49 Commune 15 Canton 9 Arrondissement 20 Département 3 Autres 2 Non renseigné 0 Durée moyenne des jeunes dans l'entreprise 49 moins d'un mois 2 de 1 à 3 mois 15 de 3 mois à 1 an 6 plus d'un an 26

o Les jeunes dans l’entreprise représentent 29% des salariés.

o 60% d’entre eux sont en contrat à durée indéterminée.

o La mobilité professionnelle est une mobilité de proximité puisque .67% des jeunes sont originaires de l’arrondissement de Parthenay

o 22% (soit 11 jeunes) ont changé de lieu d’habitation afin de se rapprocher de leur lieu de travail.

o On observe deux tendances : - des jeunes en emploi relativement stable, 53% sont dans la même entreprise depuis plus d’un an, - des jeunes en emploi très précaire, 31% ont des durées d’emploi de moins de trois mois.

152 - Regard porté par les chefs d’entreprise sur la jeunesse

La plupart des chefs d’entreprise entendent la notion de « jeune » dans l’acceptation du terme « apprenti ». Ils distinguent les « jeunes célibataires » et les « jeunes installés », sous entendu ceux qui vivent en couple ou qui ont fondé une famille. Ils identifient la formation des jeunes comme un véritable enjeu.

Les chefs d’entreprise paraissent être tout à fait sensibles, attentifs, à ce que les jeunes puissent intégrer l’entreprise. Ce qu’ils nomment comme : « le pari de la jeunesse » est pour eux un atout, une plus value. Pour autant, ils font état de certaines difficultés au moment du recrutement de jeunes, particulièrement lorsqu’il s’agit de jeunes apprentis, ou de certains types d’emploi, pour exemple les activités liées au traitement du bois. De ce fait ces entreprises ont parfois un recrutement hors département, voire hors région, ce qui implique nécessairement de trouver des solutions de logement. A contrario, dans d’autres secteurs d’activité, comme l’artisanat, le recrutement est très local et le problème de logement se pose moins.

Une activité économique stabilisée (maintien du nombre des emplois) sur le canton de Thénezay. Les activités de services, le commerce et l’industrie ont réussi à compenser la récession de l’activité agricole. Les entreprises sont principalement des entreprises individuelles, de petite taille.

L’emploi est majoritairement précaire et peu attractif. Dans le même temps, les emplois qualifiés sont partiellement pourvus par une main d’œuvre locale, qui fait défaut.

Le pari de la jeunesse : les jeunes occupent une place relativement stable dans les entreprises (60% en CDI, 53% dans la même entreprise depuis plus d’un an).

Parallèlement à cette stabilité, certains jeunes connaissent une certaine précarité. 31% des jeunes restent dans l’entreprise sur une durée inférieure à trois mois (travaux saisonniers, travail intérimaire).

Les problèmes de logement se posent pour cette catégorie de jeunes. L’insuffisance de main d’œuvre qualifiée sur le canton pour répondre aux besoins oblige à un recrutement en dehors du territoire et pose également la question de l’accès au logement.

16 - Le logement : une politique en construction

161 - L’offre de logements privés sur le canton de Thénezay : des données quantitatives.

L’offre de logements privés :

Le parc locatif représentait en 1990 (geokit DDE), 20.5% des résidences principales du canton, soient 328 logements.

La majorité de l’offre locative se trouve sur les communes les plus importantes : Thénezay, La Peyratte et La Ferrière. Elle est faible sur les plus petites communes sauf sur Lhoumois dont le taux de logements locatifs atteint 43.9%.

L’offre est essentiellement constituée de logements de type 3 et 4 (50.6%). L’offre de T1-T2 représente 20.1% du parc locatif et se concentre essentiellement sur Thénezay : 29.8% et Oroux : 28.6%.

L’offre de logements publics :

Nombre de logements Logements communaux SA OPAC Total locatifs communaux sociaux HLM Aubigny 2 2 Doux 2 2 La Ferrière en Py 7 4 3 14 Lhoumois 4 4 Oroux 3 3 La Peyratte 2 3 4 3 12 Pressigny 2 2 Saurais 1 3 4 Thénezay 22 5 30 57 Total canton 41 16 34 9 100

Cette offre se répartit sur l’ensemble du territoire, elle est bien représentée sur les communes les plus importantes.

A noter : la commune de Thénezay compte plus de la moitié de l’offre locative publique avec 57 logements sur 100 pour le canton.

Les types de logement :

Les logements publics sont principalement de type 3 ou 4, tout comme les logements privés. La proportion de T1 est relativement importante (13) ils sont tous situés à Thénezay.

Les loyers pratiqués : enquête auprès des professionnels immobiliers influents sur le territoire

Loyers des logements Loyers indiqués par les Loyers des logements Type de logements sociaux OPAC + professionnels communaux communes T1 1200 à 1500 F 683 F T2 1700 à 2000 F 1132 F 1270 F T3 2000 à 2500 F 1347 F 1467 F T4 2000 à 2500 F 1798 F 1735 F T5 2300 à 2700 F 1506 F 1897 F

Les loyers libres annoncés par les professionnels sont nettement plus élevés que ceux des logements communaux. Les loyers des logements communaux sont particulièrement bas, souvent inférieurs aux loyers des logements sociaux.

162 - Caractéristiques des résidences principales pour les jeunes de 15-29 ans sur le canton de Thénezay.

Les sources INSEE 1999 indiquent les statuts d’occupation suivants :

15-29 ANS

Sur 220 jeunes de 15 à 29 ans, Statut d’occupation 20,45 % ont un logement - Propriétaire 4 autonome dont 17,27% sont - Locataire 38 locataires. - Logé gratuitement 3 - Supposé habiter chez leurs 175 parents

TOTAL 220 Surface du logement - Moins de 40 m² 6 - De 40 à – de 70m² 16 - De 70 à – de 100m² 17 - De 100 à – de 150m² 4 - 150 et + 2

Sur les 38 locataires, 34 louent un logement vide du parc privé et 4, un logement vide du parc HLM.

163 - Une demande locative relativement faible.

Cette évaluation ne découle pas d’un enregistrement systématique des demandes, cependant il est possible de définir deux grandes tendances :  Les communes recevant moins de 5 demandes par mois : Aubigny, Oroux, La Peyratte, Saurais et Thénezay. Pour exemple : la mairie de Thénezay a enregistré au cours du dernier trimestre 2001 une demande de logement de type 2 pour un jeune de 28 ans, intérimaire, et 2 autres demandes émanant de jeunes couples salariés à Thénezay.  Les communes recevant de 6 à 10 demandes par mois : La Ferrière, Lhoumois et Pressigny.  L’OPAC enregistre en moyenne moins de 5 demandes par mois.

Nature de la demande :

Plus de 50% des demandeurs ont moins de trente ans, les 30 à 50 ans constituent l’autre grande catégorie.

Les ménages recherchent principalement des types 2, 3 et 4. Les T1 sont peu demandés sauf de la part de jeunes ou de personnes âgées.

Selon les professionnels, les locataires cherchent principalement un logement à La Peyratte, La Ferrière et à Thénezay.

164 - Le logement des jeunes identifié comme un enjeu pour les employeurs

Certains employeurs regrettent le manque de logements adaptés (petits logements) pour les jeunes, par contre chacun pense que l’offre de logement doit se situer à proximité des entreprises à savoir : La Ferrière, Thénezay ou La Peyratte. Cette absence de logement à proximité de l’entreprise met parfois en échec une demande d’apprentissage. Cette donnée a conduit plusieurs employeurs à se mobiliser dans la recherche d’une solution en utilisant différentes méthodes : - Le recours au réseau de connaissances pour des chambres chez l’habitant, - La construction de petits logements pour des jeunes, (3 employeurs ont investi dans l’immobilier),

Les employeurs regrettent que les collectivités locales, en particulier les mairies axent essentiellement leur politique de logement en direction des familles sans prendre en compte les jeunes isolés. Certains sont prêts à envisager, avec d’autres, une solution collective et à participer à une réflexion autour du logement des jeunes, voire à interpeller leur organisme collecteur du 1% logement afin de « mutualiser » des fonds.

Pour tous, le logement pour les jeunes, doit absolument être bon marché et présenter les éléments de confort indispensables ( cuisine, salle d’eau etc.…)

Une offre locative concentrée sur les 3 pôles attractifs du canton : La Ferrière, La Peyratte, Thénezay.

Une demande de logement qui apparaît comme relativement faible sur le territoire et mal identifiée en ce qui concerne les jeunes.

Une absence de logements adaptés aux jeunes ou bien des logements de mauvaise qualité loués « par défaut » posent parfois des difficultés pour accéder à l’emploi.

Une prise de conscience forte de l’importance de cette question par les employeurs avec la possibilité de s’impliquer collectivement dans la recherche de solutions.

II – Regards et Paroles de jeunes du canton de Thénezay

L’écoute des jeunes sur leur histoire, leurs représentations, leurs attentes, leurs espoirs, sur la place qu’ils occupent et souhaitent prendre dans la société est un élément important de cette étude. Il ne s’agit en aucun cas d’ériger ces observations en vérité, l’échantillon est trop faible pour en tirer des conclusions générales. Ces paroles doivent attirer notre attention sur des tendances à l’œuvre, ce sont des indicateurs qui rendent compte du positionnement des jeunes, de leur rapport au travail, à l’habitat, à l’environnement, au social.

21 - Les jeunes, le rapport au travail : des enjeux multiples

Le rapport au travail est vécu de différentes manières selon les jeunes.

211 - Le travail : la réalisation de soi

Le fait de s’épanouir dans le travail paraît indispensable « si on travaille, il faut quand même que ça plaise, pour moi, il faut qu’il y ait du sens », « Moi je suis facteur d’orgue. J’ai pu allier mon plaisir (la musique) à mon travail ».

Avoir un travail, est aussi un moyen pour sortir de chez soi et rencontrer d’autres personnes. « On en a besoin pour se changer les idées », l’ambiance avec les collègues est importante, « L’intérim ne permet pas cela ».

Mais, tous les emplois n’offrent pas cette réalisation de soi : « Lorsque tu vas travailler chez (nom d’une entreprise locale), c’est avant tout pour le fric car ce n’est pas éclatant comme boulot ». Le fait que les « boulots » proposés soient souvent des postes de manutentionnaires peu motivants, génère un sentiment de découragement.

Il est important pour les jeunes de se retrouver dans le travail exercé, de se sentir utile à la société. Un seul se projette dans un parcours professionnel promotionnel : « Je souhaite commencer comme salarié et finir patron. Si je pouvais créer mon entreprise, ce serait l’aboutissement ».

212 - Le travail : une nécessité économique

Travailler, c’est aussi subvenir à ses besoins, gagner son indépendance : «ce qui me motive, c’est le pognon ». « je travaille pour gagner de l’argent ». L’argent est cependant rarement évoqué seul « c’est important pour des besoins alimentaires, mais ce n’est pas primordial », « Il n’y a pas que l’argent, il y a autre chose ».

213 - Le travail : entre nécessité et contrainte

Le rapport des jeunes au travail s’inscrit dans un ensemble de sentiments contradictoires. Il est à la fois nécessité « Déjà, 3 semaines de vacances l’été, je commence à m’ennuyer, il est temps que je reprenne le travail » « lorsque je n’ai plus d’emploi je ne me sens pas libre, j’ai tendance à stresser », « je suis préoccupée ». Et contrainte « Si je ne devais pas travailler, ça m’irait ». Il n’est, de toute façon, pas investi comme le seul enjeu de reconnaissance et de promotion sociale.

214 - Le travail : entre s’installer et changer

La crainte peut être de s’engager, voire de s’enfermer semble particulièrement présente chez les jeunes. Celle ci se traduit par une attitude tout à fait singulière vis à vis du contrat de travail à durée indéterminée. Plusieurs ont exprimé le fait qu’ils ne souhaitaient pas avoir de CDI, préférant continuer à se former en diversifiant les employeurs afin d’acquérir de nouvelles méthodes de travail. Ce positionnement est plutôt marqué chez les jeunes qui travaillent dans le bâtiment, secteur d’activité qui présente un contexte d’emploi favorable, « Dans le bâtiment en ce moment, on peut se balader ». Cette réflexion ne les empêche pas dans le même temps d’évoquer le problème de la précarité de l’emploi et les conséquences sur leur propre précarité

215 - Les emplois jeunes : entre « exploitation » et « opportunité »

Face à ce dispositif, les positionnements sont doubles. Pour certains, cette mesure est une nouvelle forme « d’exploitation des jeunes et de profit pour les employeurs », « les emplois jeunes, c’est repousser le chômage » « C’est une économie pour les employeurs sur le dos des jeunes », « Certains employeurs, collectivités locales recrutent des emplois jeunes mais ils n’ont pas vraiment d’activités, de profil de poste. Si en plus ils ne sont pas formés, on peut s’inquiéter pour plus tard ».

Pour d’autres, elle offre une opportunité d’emploi, d’expérimentation : « Il ne faut pas faire d’amalgame. L’employeur bénéficie d’avantages mais moi j’ai ça pour vivre. Pour moi, c’est une réelle expérience et l’employeur s’engage à me former. Le dispositif emploi jeune donne l’opportunité d’avoir un travail. Sans ce dispositif, il y aurait des jeunes qui n’obtiendraient pas d’emploi ».

Une inquiétude sur le local : « A Thénezay, il y a pas mal d’emplois jeunes. Qu’est-ce qu’ils vont faire après ? »

216 - Le marché local du travail : une réalité méconnue.

L’emploi le plus souvent recherché est un emploi à proximité du domicile, l’absence d’entreprises est évoquée, la question de la connaissance du marché se pose : « Y-a-t-il des entreprises sur Thénezay ? à part Poitou Cartons, je ne connais rien ».

Des jeunes à la recherche d’eux-mêmes, souhaitant à la fois vivre des expériences et connaître une certaine stabilité (le refus du CDI mais le questionnement sur l’après emploi-jeune).

Des difficultés pour les entreprises de recruter des jeunes, un marché local de l’emploi mal connu par les jeunes, l’image d’une activité professionnelle peu qualifiée et peu attractive aux yeux des jeunes qui associent travail à réalisation de soi, reconnaissance, place dans la société, autant de facteurs qui entrent en tension et génèrent des insatisfactions de la part des deux parties.

22 - Habitat et habiter : manières de voir des jeunes

221 - Le logement, le « chez soi », des représentations différenciées

La notion du « chez soi » renvoie à des images très personnelles. Pour un jeune très « bricoleur » le chez soi signifie une maison « à lui », achetée et retapée par lui - même. Pour d’autres, c’est : « un toit, des murs et nos affaires à l’intérieur ».

L’une des participantes décrit son logement idéal « une maison avec jardin, 3 chambres, un logement tout neuf, choisi », une autre parle de son « chez soi » tout en étant encore au domicile de ses parents, « mon espace, c’est ma chambre ». La maison individuelle reste le type idéal, une co-location n’est pas du tout envisagée, « Les copains, ça va un moment, mais je ne voudrais pas vivre constamment avec eux »

222 - La projection dans un parcours résidentiel lié à la constitution d’un couple.

L’idée du « chez soi » reste principalement associée à l’idée d’une vie en couple. La décohabitation est parfois envisagée en attente de cette vie de couple par certains, habitant encore chez leurs parents : « j’envisagerai de prendre ultérieurement un petit logement en fonction de mon salaire », « Un petit appartement pour commencer, une piaule pour manger, dormir et se laver » mais on est dans une vision hypothétique, non construite.

Les jeunes semblent satisfaits de leur habitat, même ceux qui sont encore chez leurs parents, ils reconnaissent avoir quelques contraintes familiales mais s’en s’accommodent.

223 - La recherche d’un logement

Les jeunes évoquent qu’à Thénezay, il y a des logements en état, certains sont meublés. Les logements le « l’ancienne gendarmerie » sont cités. Certains logements comme ceux situés au-dessus du syndicat d’initiative « ne sont pas terribles » même s’ils ne sont pas chers. « Il ne faut pas que ce soit détérioré. L’esthétique est important, l’espace aussi ».

Tous les réseaux sont connus : Mairie, PAIO, agences, bouche à oreille, petits journaux ou associations Une jeune a trouvé son logement par la mairie, un autre par le bouche à oreilles. « Là, tout se sait ».

224 - Créer des logements sur Thénezay : une relative incrédulité

Sur le projet de créer des logements sur Thénezay, les participants pensent que cela pourrait aider des personnes mais s’interrogent sur l’éventuel public.

« Le projet est assez délicat, il faut qu’il y ait du monde qui vienne et ce n’est pas sûr ». « Il est nécessaire d’avoir un moyen de locomotion car sur Thénezay il n’y a pas grand chose ». Thénezay est une commune où les participantes disent ne venir que pour les permanences de la PAIO. Habitantes de la Peyratte, Parthenay est beaucoup plus attractif.

23 - Regard sur le territoire de Thénezay : quelle attractivité pour les jeunes ?

231 – Une participation aux animations considérées comme trop rares

Une participation à des « fêtes » considérées comme « trop rares ». 2 fêtes sont identifiées comme des sorties possibles : « le savoir faire » et la « foire aux chevaux ».

Le sport : une activité centrale.

« Pour le sport, il y a tout ce qu’il faut, pour le reste, pas grand chose » « Celui qui n’aime pas le sport, c’est difficile

Le temps libre ? il est occupé par les sorties chez les amis, les ballades en campagne et parfois des « sorties en ville » : ciné, boîte de nuit ou restaurant. Ces sorties sont vécues comme nécessaires pour « changer d’air ».

232 - Le foyer de jeunes : un espace de socialisation

Le foyer de jeunes semble faire référence en matière de loisirs. « C’est une salle où l’on se retrouve tous les soirs et les week-ends. On est 36 adhérents. Le week-end, on est un minimum de 20 personnes. Il y a une télé, un micro ondes, un frigo congélateur, un billard acheté par la commune »… Des débats avec l’intervention de spécialistes sont organisés, plusieurs thèmes ont été abordés : « on a organisé des débats sur l’alcool, la drogue, la prévention routière ». « On va passer un après-midi avec les anciens de la maison de retraite, faire voir qu’il y a encore des jeunes ». « Le problème, c’est toujours les mêmes qui s’investissent ». Ce qui les intéresse le plus, c’est « être ensemble, entre nous, faire des choses » On sent un fort investissement des jeunes du foyer dans la vie de la commune. « On fait du bénévolat, pompier, mais aussi du gardiennage lorsqu’il y a des spectacles ». L’un des jeunes reconnaît : « moi, je ne m’investis pas ici, mais j’ai été surpris à la lecture des bulletins municipaux, par la diversité des activités ». Le foyer des jeunes semble être un espace social extrêmement riche au sein duquel, certains jeunes ont pris « leurs affaires en main » de manière collective. Par contre, si l’on ne s’inscrit pas dans cette dynamique, le sentiment d’être seul, isolé, est très fort.

233 - Information et accès aux droits : une certaine méconnaissance

Plusieurs jeunes s’estiment très mal informés par la société sur leurs droits. Ce déficit d’information, très présent dans certains discours est vécu avec un sentiment d’injustice. Des questions émergent : le « PARE » de l’ANPE., est-ce obligatoire ? Doit-on le signer ? Quels sont les engagements ? Quelles sont les aides au logement possibles ? La conclusion reviendra à l’une des filles qui dira : « c’est le flou, le brouillard, et on a le sentiment d’un désordre inefficace ».

Les employeurs paraissent tout à fait sensibles à la question du logement des jeunes dans la mesure où l’absence de petits logements semble poser problème de manière ponctuelle pouvant mettre en échec un recrutement. La position des entreprises est par contre très ferme : l’offre de logement dois se situer à proximité de l’offre de travail. Les entreprises de La Ferrière ne perçoivent pas en quoi des logements sur Thénezay apportera une solution à leur problème.

Pour les jeunes, l’accès au logement est principalement envisagé dans le cadre de la constitution d’un couple et d’une famille et d’une mobilité professionnelle.

Il y a sur cette question du logement convergence entre les propos des employeurs et les observations des jeunes.

24 - Le rapport à la mobilité :

Cette approche est importante à ce stade de l’étude compte tenu des observations précédentes.

Un marché local du travail qui ne répond pas nécessairement aux aspirations des jeunes et des jeunes qui n’ont pas nécessairement les compétences requises pour exercer certaines activités.

La gestion de ce paradoxe pourrait se trouver dans le départ vers d’autres territoires, la recherche de nouvelles solutions en terme d’emploi ou de formation. Qu’en est-il aujourd’hui pour ces jeunes ? Comment appréhendent-ils cette question de la mobilité ?

241 - La mobilité : des données statistiques

Ces données sont issues du recensement INSEE 1999, en croisant lieu de domiciliation et lieu de travail. Le parti pris était d’identifier les mobilités à l’œuvre chez les jeunes de 18 à 25 ans en ce qui concerne le trajet pour se rendre au travail. Un rayon de 10 km autour de Thénezay a semblé pertinent comme critère d’appréciation au-delà duquel il devient difficile pour un jeune de se déplacer tous les jours sur son lieu de travail ( en fonction de son mode de locomotion bien évidemment ).

15 Communes s’inscrivent dans un rayon de 10 Km autour de Thénezay : - Pressigny - Vouzailles - Aubigny - Ayron - Le Chillou - - Assais Les Jumeaux - La Ferrière - Craon - La Peyratte - Doux - Oroux - Maisonneuve - Maillé - Lhoumois

537 personnes travaillent à Thénezay, 304 résident à Thénezay, 73 dans un rayon de 10km, 160 à + de 10km. Sur ces 537 personnes, les jeunes de 15 à 24 ans sont au nombre de 43 soit 8% Sur ces 43 jeunes, 9 ont entre 15 et 19 ans soit 1,70% et 34 ont entre 20 et 24 ans soit 6,30%.

Les jeunes de 15 à 19 ans

9 jeunes âgés de 15 à 19 ans travaillent à Thénezay. 7 jeunes habitent à moins de 10 km de leur lieu de travail soit 78% Assais les Jumeaux 1 Garcon Thénezay 4 3 garçons, 1 fille Maillé 2 2 garçons

2 jeunes habitent à plus de 10km de leur lieu de travail, soit 22%. Saurais 1 1 fille Cherves 1 1 garçon

Les jeunes de 20 à 24 ans

34 jeunes de 20 à 24 ans travaillent à Thénezay. 24 jeunes habitent à moins de 10 km de leur lieu de travail soit, 70,5% Thénezay 22 13 garçons, 9 filles Lhoumois 1 1 fille La Peyratte 1 1 garçon

10 jeunes habitent à plus de 10km de leur lieu de travail soit 29,50% Jardres 1 1 garçon Les Herbiers 1 1 garçon Viennay 1 1 garçon Reffanes 1 1 garçon Brain sur Longuenée 1 1 fille Airvault 2 2 garçons 1 1 fille Chantecorps 1 1 garçon Chatillon / Thouet 1 1 fille Tableau de synthèse

Rayon de – de 10 Km Rayon de + de 10 Km Les 15-19 ans 7 78% 2 22% Les 20-24 ans 24 70,50% 10 29,50% Total 43 12

242 - Ce que les entreprises disent de la mobilité et de l’attractivité de Thénezay

Les réponses sont différentes selon le lieu d’implantation des entreprises. Selon les chefs d’entreprise de la Ferrière, l’attractivité du bourg de Thénezay est quasi-nulle. Les jeunes qui travaillent chez eux ne vont que très rarement au chef lieu de canton qu’ils soient originaires du secteur ou qu’ils arrivent d’un autre département. Certains d’entre eux indiquent que de la ferrière il est plus pratique d’aller à Parthenay qu’à Thénezay d’autant qu’il existe un car SNCF. Si le jeune n’habite pas sur place, il privilégiera un logement à Parthenay plutôt qu’à Thénezay.

Les entreprises de La Ferrière ne voient pas comment un logement à Thénezay améliorerait le problème du manque de logement, pour eux le problème de mobilité subsisterait, le déplacement en mobylette étant considéré par tous comme non fiable.

Les entreprises de Thénezay, qui ont pour certaines d’entre elles un recrutement plus large que le périmètre de la communauté de communes, notent également une difficulté en ce qui concerne la mobilité. en plus du coté non-fiable de la mobylette, ils déplorent l’enclavement de Thénezay et incitent les jeunes à s’organiser (co-voiturage etc..). L’attractivité de Thénezay réside plus pour eux, dans l’offre de loisirs existante.

243 - Parole de Jeunes : La notion de mobilité, une notion subjective.

Face à la question de la mobilité, trois positions ont émergé :

Une mobilité refusée : l’enracinement territorial et affectif

Plusieurs jeunes se disent prêts à chercher du travail dans la région. La discussion fait apparaître que ce terme région recouvre une réalité très personnelle puisqu’elle est assimilée à un axe Parthenay-Niort ou le département et une partie de la Vienne.

Il semble difficile de s’éloigner des amis, des parents pour aller travailler, cette donnée limite géographiquement les démarches de recherche d’emploi. L’une des jeunes accepterait un emploi un peu plus loin si vraiment le travail lui convenait, elle se dit même prête à louer un petit studio pour la semaine, mais elle reviendrait chez ses parents tous les week-ends.

Les jeunes investis dans les activités socioculturelles sur le canton de Thénezay ne se projettent pas en dehors de ce territoire. « Il est hors de question de déménager pour effectuer un travail même si celui-ci est bien rémunéré et intéressant », « Moi, je suis embauché définitivement. Je travaille à Niort, je fais la route tous les jours : 120 kms aller-retour. Je rentre car je suis bien à Thénezay, j’ai ma famille, mes copains ». Cet attachement au territoire joue d’ailleurs dans les deux sens : Pour les 2 personnes habitant en dehors de la région, quelques sorties sont organisées chez les collègues de travail mais, le week-end, elles n’hésitent pas à rentrer dans leur région d’origine.« Je remonte à ROUEN tous les week-ends» dit l’une des jeunes du groupe.

Une mobilité choisie, « pour voir le monde »

Parallèlement, quelques jeunes expriment un désir de mobilité : « J’ai envie de me former, de voir du monde », « Ca ne me dérange pas d’aller partout en France, même à l’étranger ».

Une mobilité « qui s’impose ».

Une jeune, en formation dans le secteur de la mode, reconnaît « je devrai aller à Paris pour poursuivre ma formation », mais cela n’est pas sans contrainte.

Du point de vue de la mobilité, deux paradigmes : - l’entreprise voit la question de la mobilité dans le sens de l’arrivée sur le territoire de nouvelles populations, - les jeunes voient la mobilité dans le sens du départ du territoire.

Ces deux regards renvoient à une seule et même question, celle de l’attractivité du terri toire pour y venir ou y rester. De ce point de vue les employeurs qu’ils soient de La Ferrière, La Peyratte ou bien même de Thénezay portent un regard assez sévère sur la commune de Thénezay et ne la trouvent pas suffisamment attractive posant de fait la question de la pertinence de la création de logements pour les jeunes.

La question de cette faible attractivité est confortée par les jeunes qui « viennent d’ailleurs » et qui retournent « chez eux » c’est à dire sur le lieu d’habitat familial pour les week-end.

Il semble à partir de ces propos que la question de l’attractivité d’un territoire est reléguée derrière celle de l’appartenance entendue comme territoire d’origine.

Ces observations vont avoir des conséquences directes sur la politique de logement jeune à mettre en œuvre sur le canton de Thénezay.

Conclusion :

Le canton de Thénezay : Un territoire face à un enjeu de construction stratégique.

Les acteurs économiques et politiques identifient plusieurs atouts qui vont favoriser le développement du canton :

o l’axe de la 149. o la situation géographique du canton, aux portes des Deux Sèvres. o la qualité de vie

Le développement du réseau routier et la création d’une vitrine économique sont présentés comme deux des enjeux majeurs.

Les élus ont opté pour un développement associant la future mise à 4 voies de la RN 149 à une vitrine économique et touristique du canton en imaginant un pôle multiservices de développement situé à la Ferrière afin de susciter l’installation d’entreprises et de commerces. A l’autre extrémité de la future 4 voies, l’aménagement d’une ZAE est envisagé sur la commune de la Peyratte. Dans cette perspective, la communauté de commune souhaite s’engager dans un développement économique prenant appui sur les communes de la Ferrière et de la Peyratte proche de l’axe RN 149 en adéquation avec un développement des services au public et du tourisme vert autour du chef lieu de canton : Thénezay.

Ces données générales sur le canton de Thénezay montrent bien la difficulté pour un territoire à dominante rurale de développer des politiques et des services en direction de tous les groupes sociaux, de rendre attractif un territoire pour éviter sa désertification.

Des actions sont menées en direction des groupes que l’on pourrait définir comme « captifs » : les familles et les personnes âgées, mais l’un des enjeux se situe bien dans cette capacité ou non à stabiliser, et attirer une population jeune. Ce sont ces deux mouvements qui sont à travailler. Si le canton de Thénezay a fondé son développement sur deux grandes catégories de ménages : la famille avec une politique en direction de la petite enfance et les personnes âgées, une réelle politique autour de la jeunesse reste à construire.

C’est une catégorie sociale qui reste méconnue sur le territoire, mal identifiée, les élus ressentent un manque mais n’ont pas su aujourd’hui comment l’appréhender. Le projet de logements jeunes sur le canton traduit ce questionnement politique, il pourrait servir de base pour une réflexion plus globale afin de traiter les attentes et les besoins de cette tranche de population qui composera celle des adultes de demain.

Cette étude a permis de faire émerger un ensemble de problématiques présentes sur le canton de Thénezay et plus particulièrement sur la commune de Thénezay :

- Le territoire de la commune de Thénezay faiblement attractif, (enclavement), - des entreprises principalement installées sur l’axe La Ferrière, La Peyratte, - une politique en direction de la jeunesse non définie par la municipalité - une demande de logement en provenance des jeunes, très faible, - un attachement des jeunes au territoire dans le sens de leurs racines et non de l’intérêt du territoire lui-même « il n’y a rien, on s’y ennuie….des emplois jeunes mais après ?, du logement pour les jeunes pour quoi faire ? pour qui ?… »

Ces observations obligent à adopter un principe de prudence dans la mesure où elles ne font pas apparaître une ligne force qui imposerait la création de logements pour les jeunes sur le territoire. Pour autant, l’absence d’offre participe au repli des territoires sur eux-mêmes et ne pas intervenir risquerait de renforcer le processus de baisse démographique et de sentiment de perte de dynamisme et d’attractivité.

Il apparaît au terme de cette approche qu’au-delà la réponse à des demandes conjoncturelles de logement provenant de travailleurs saisonniers et d’apprentis, créer du logement en direction des jeunes sur Thénezay relève plus d’une volonté politique stratégique pour inverser les tendances observées.

Compte tenu de ces observations le principe de prudence évoqué doit s’appliquer c’est pourquoi nous proposons les axes d’intervention suivants :

- Une observation de la demande sur la durée

- La centralisation de l’offre existante

-La réhabilitation de l’immeuble situé qui participe à l’amélioration d’une offre existante sans l’augmenter en nombre.

PRECONNISATIONS

I - Proposition d’une interface entre demande de logement des jeunes et offre de logement sur le territoire de la Gâtine : la création d’une bourse de logements.

Plusieurs enjeux sont identifiés dans la création de cette bourse de logements :

- Le recensement de l’offre de petits logements pouvant répondre à la demande des jeunes, - La qualification de cette offre, - L’évaluation de la demande, - Le rapprochement entre l’offre et la demande

11 - Un travail en direction de l’offre de logements.

111. La connaissance de l’offre : l’enjeu d’un recensement systématique.

A ce jour, aucun recensement de l’offre de petits logements n’est réalisé. Plusieurs acteurs ont une connaissance partielle, conjoncturelle, de celle-ci (secrétaires de mairie, maires, organismes sociaux, professionnels de l’immobilier, entreprises…), cette connaissance est un préalable nécessaire. Un fichier doit recueillir le plus grand nombre d’informations possibles sur tous les types de logements pouvant être mobilisés en faveur des jeunes de manière conjoncturelle ou durable : - la chambre chez l’habitant, - les logements de type 1 et 2 (parc privé, public, communal) - les chambres chez l’employeur - le logement touristique (gîte…)

112. La qualification de l’offre de logements : « un label qualité ».

Plusieurs acteurs ont rappelé que sur certains territoires une offre de petits logements existait mais pouvait être chère, et de mauvaise qualité . La pénurie de petits logements, l’absence de regard sur le parc et sur les pratiques locatives, sont autant d’éléments pouvant conduire à des dérives de la part de certains bailleurs c’est pourquoi, la qualification de cette offre présente de véritables enjeux.

La proposition de travail s’appuie sur le principe d’une visite de l’ensemble des petits logements, pouvant satisfaire une demande émanant de jeunes, pour établir un diagnostic sur plusieurs registres : o Technique o Habitabilité o Environnement o Social (occupation des immeubles) o Rapport qualité/prix o Attendus du bailleur

Ces visites doivent s’effectuer sur la base d’une grille favorisant le recueil d’un maximum de données. Des photos des logements pourront également être prises afin de constituer un fichier en images.

La personne chargée de cette mission sera tout particulièrement attentive au rapport qualité/prix et à l’état du logement afin d’engager les bailleurs à envisager des travaux de réhabilitation et/ou d’embellissement. Les bailleurs seront orientés vers les organismes compétents à cet effet : Le PACT (dans sa mission de conseil), l’ADIL…

Ce travail sur l’offre, doit également permettre la mise en place d’une relation privilégiée avec chaque bailleur qui pourrait se traduire par une contractualisation.

113. Un principe de contractualisation : la création d’une charte

La notion de qualité ne doit pas seulement s’appliquer au bâti, si celui-ci est essentiel, le bailleur joue également un rôle important. Une charte permet de définir des valeurs, sur lesquelles les parties s’engagent. Sur les territoires ruraux de la Gâtine, nous ne rencontrons pas de marchands de sommeil tels qu’ils peuvent exister dans des secteurs locatifs tendus, seules quelques pratiques (rares) pouvant être qualifiées d’abusives ont été observées, pour autant cette idée de charte est importante, elle est un support d’échanges avec les bailleurs, de sensibilisation, d’information, de conseil…

Les principes sur lesquels pourrait reposer cette charte peuvent se décliner en 5 axes : - l’engagement à n’exercer aucune discrimination, - le respect du locataire dans son mode d’habiter à partir du moment où ses obligations légales sont respectées - l’engagement à effectuer les travaux nécessaires, en conformité avec la notion de logement décent (Loi Solidarité et Renouvellement Urbain) dans les meilleurs délais, - l’engagement d’accepter le recours aux dispositifs de solvabilisation existants (FSL, Loca Pass…) - le principe d’une collaboration avec l’organisme gestionnaire de la bourse au logement.

L’engagement des bailleurs doit trouver sa contrepartie dans l’engagement de la structure gestionnaire sur la qualité de sa prestation, celle-ci peut s’évaluer sur 3 axes :

- La capacité à mettre en adéquation offre et demande (pertinence dans l’orientation des demandeurs) - La capacité à communiquer sur les dispositifs de sécurisation du rapport locatif, - La capacité à assurer un suivi en cas de dysfonctionnement en cours de location.

12 – Un travail en direction de la demande de logement

121 - Le recueil et la centralisation de la demande

Les modalités de recueil de la demande de logement doivent être clairement identifiées et simples. Les mairies sont aujourd’hui déjà repérées comme espace d’information lors d’une recherche de logement, il semble important de consolider leur rôle. Pour ce faire, plusieurs actions peuvent être proposées :

1211 - La mise en place d’un document de recueil de la demande permettant l’identification des informations nécessaires à la validation d’une demande de logement.

1212 - La formation et l’accompagnement des personnes chargées de remplir les fiches de demande .

Les secrétaires de mairie sont déjà les premiers interlocuteurs lors d’une recherche de logement, ce rôle va être renforcé, il semble en conséquence souhaitable qu’ils soient accompagnés. Le recueil des données doit être suffisamment précis pour que la demande puisse être traitée, ceci nécessite que les enjeux soient bien repérés. Deux rencontres annuelles peuvent être envisagées au niveau de la Gâtine avec ces personnels pour échanger de manière collective sur les difficultés rencontrées, modifier les documents si nécessaire, faire une analyse statistique (quantitative et qualitative) de ces demandes et des solutions apportées.

Il s’agit de créer un réseau et une dynamique impliquant les personnes sur la question du logement, en particulier celui des jeunes. Ainsi, ce qui pourrait apparaître dans un premier temps comme « du travail en plus » prendrait véritablement sens dans une perspective de service public, de service rendu au public.

1213 – La centralisation des demandes par intranet

Les secrétaires de mairie seront chargés de l’envoi de toutes les demandes de logement à la structure gestionnaire afin qu’elles puissent être traitées. Le système intranet pourra être utilisé ou toute autre modalité garantissant un envoi sécurisé et rapide dans un souci d’efficacité.

14 - Le traitement des demandes de logement : des modalités diversifiées.

Le traitement des demandes sera réalisé au niveau de la structure gestionnaire de la bourse de logements qui aura comme souci, la recherche de la meilleure adéquation possible entre demande et offre.

Trois catégories de demandes seront à traiter :

- les demandes liées à une mobilité professionnelle - les demandes liées à une décohabitation - les demandes liées à une problématique d’insertion sociale.

Le traitement de ces demandes sera différencié en fonction de leur nature, c’est pourquoi, en référence au chapitre précédent, l’enregistrement de la demande présente un enjeu essentiel.

131 - Une demande de logement liée à une mobilité professionnelle .

La réponse apportée doit être rapide. Le logement vient soutenir l’accès à l’emploi, il doit le rendre possible, aussi toutes les hypothèses doivent être étudiées pour qu’une solution soit effectivement trouvée. La connaissance complète de l’offre prend ici tout son sens.

Le traitement de cette demande pourrait prendre le circuit suivant :

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de cette demande à la structure gestionnaire - Entretien téléphonique entre la personne et la structure pour valider la demande et faire des propositions de logement. - Mise en relation avec un bailleur.

132 - Une demande de logement liée à une décohabitation familiale ou à une situation de rupture.

Le traitement des demandes dans le cadre de ces deux catégories ne présente pas le même niveau d’urgence ni le même contour aussi, d’autres procédures doivent êtres mises en œuvre.

- Enregistrement de la demande par le secrétaire de mairie - Envoi immédiat de la demande à la structure gestionnaire - Rendez-vous fixé entre le demandeur et la structure pour étudier le projet logement qui s’inscrit cette fois-ci non plus dans une problématique professionnelle mais dans un projet de vie (choisi ou imposé (dans le cadre d’une rupture ). Il s’agit de préciser le logement recherché, la faisabilité économique du projet, l’ échéance fixée…

Un travail avec les référents sociaux des jeunes. Dans ce contexte, la demande de logement peut être travaillée en même temps que d’autres problématiques : sociales, familiales, santé … Il est alors important de travailler avec les autres référents sociaux intervenant auprès des jeunes, pour exemple les PAIO, les centres socioculturels, les assistants sociaux, les éducateurs de l’Aide Sociale à L’Enfance ou Justice…

La mise en relation avec un bailleur après définition et validation du projet. C’est la démarche ultime qui s’organise après avoir défini et validé le projet logement.

Le traitement de ces types de demandes de logement montre bien que la question de l’accès au logement pour les jeunes présente des contours spécifiques et ne peut être traitée selon les modalités à l’œuvre pour les familles.

14 – Une démarche partenariale

141 - Réunir les services en direction des jeunes : l’amorce d’une politique jeunesse.

Des permanences seront assurées de manière régulière sur plusieurs communes. Nous proposons que celles- ci se déroulent sur le même lieu que les permanences de la PAIO et les mêmes plages horaires afin de pouvoir traiter globalement certaines situations (travail et logement étant liés dans une même problématique d’insertion).

Cette dynamique concourt à la mise en œuvre d’une politique jeunesse sur le territoire de Gâtine, en appui sur les dispositifs existants.

142 - La connaissance des besoins des jeunes en matière de logement: pour une définition d’objectifs .

La démarche partenariale engagée doit permettre d’avoir une vision plus complète des besoins des jeunes en matière de logement. Les demandes devront faire l’objet d’ un traitement statistique qui rendra compte, sur la durée, de la nature de la demande sur le territoire, de ses évolutions… afin de penser les actions d’accompagnement et les projets immobiliers à mettre en place en fonction de ces données, démarche qui est aujourd’hui totalement absente.

Il s’agit d’avoir une vision prospective de l’offre et de la demande conduisant à la mise en œuvre de programmes d’actions finalisés.

15 - Modalités de mise en oeuvre de la bourse de logements.

151 – Un appui sur une structure existante : L’association « Un toit en Gâtine »

L’association « Un toit en gâtine » a développé pendant plus de 10 ans des services, des actions, en direction des jeunes : logement, insertion sociale et culturelle… dans une dynamique partenariale. Elle est devenue un espace de référence sur le thème du logement des jeunes en Gâtine, à ce titre, elle peut être structure support de la bourse de logements sur les territoires ruraux.

152 – Proposition d’une expérimentation en direction des territoires d’Airvault, de Thénezay et en direction des apprentis.

1521 - Le recrutement d’un animateur de la bourse de logements

Dans le cadre d’une expérimentation , un animateur stagiaire pourra être mis à disposition, pour une période d’un an, par l’association « Un Toit en Gâtine » afin d’engager le processus. L’association reçoit actuellement un stagiaire en formation d’animation (DEFA) qui assure un stage en entreprise sur une durée d’un an à l’issue duquel il doit produire un mémoire. Après avoir passé quelques mois au sein de la structure, la possibilité d’orienter sa recherche sur la mise en place d’une bourse au logement sur un territoire rural l’intéresse. Cette opportunité pourrait être saisie permettant ainsi l’expérimentation sans création d’emploi.

153 - La création d’un espace habitat : un projet de développement porté par l’association « Un toit en Gâtine ».

Dans un souci d’optimisation des actions menées, il est indispensable que cette bourse de logements sur le territoire rural soit rattachée à une action plus globale menée en direction du logement des jeunes.

Dans le cadre de la rénovation des bâtiments actuels de l’association « Un Toit en Gâtine », il est envisagé la création d’un espace de référence logements jeunes. Ce lieu facilement repérable et identifié devrait être accessible au public jeune et aux partenaires . Cet espace de référence organisé autour des fonctions de conseil, d’information et de documentation permettrait d’offrir aux jeunes et aux référents sociaux un palette de services autour de l’habitat. Il serait, en outre, le lieu de centralisation de l’offre et de la demande de logements jeunes à l’échelle du pays et le lieu physique de domiciliation de la bourse de logements.

1531 - Services développés

- Conseil, information et orientation des jeunes demandeurs de logement

- Prise en compte du projet logement des jeunes par du personnel qualifié

- Interface entre demande et offre locative et traitement centralisé des demandes adressées par les référents sur les différents cantons.

- Gestion d’un espace documentation et animation d’ateliers de recherche de logement .

- Développement d’aides techniques particulières (aide au déménagement, aide technique à l’emménagement )

- Conseils autour des différents dispositifs d’accès au logement. - Information et montage des dossiers LOCA-PASS - Connaissances des différents vecteurs d’information logement.

- Permanences des différents partenaires concernés par le logement des jeunes .

1532 - Conditions de faisabilité

Cet espace habitat prendra appui sur l’actuelle organisation de l’association « Un Toit en Gâtine », de ce fait il est nécessaire de repenser les espaces afin de permettre un accueil dissocié entre la fonction actuelle de Foyer de Jeune Travailleur et la fonction de service logement.

En effet il est indispensable que cet Espace Habitat soit ouvert à un public large et qu’en conséquence l’accès soit aisé et facilement repérable . Il y a donc nécessité à réhabiliter les locaux actuels en privilégiant cette notion d’ouverture au public et en décentrant les locaux d’accueil pour qu’ils aient « pignon sur rue ».

1533 - Conditions de fonctionnement

Prenant appui sur l’actuelle structuration de l’association, cet Espace utiliserait pour partie les ressources internes de l’association. ainsi : - Une animatrice conseillère logement, chargée de l’accueil, du conseil, et de l’animation de l’espace documentaire - Un secrétariat d’accueil. - Un atelier de recherche de logement collectif doté d’un accès à Internet et d’un espace documentaire.

Tableau N° 0 1534 - BP bourse de logement : première année expérimentale cf. page 23

2 - Une opération « exemplaire » : la réhabilitation du bâtiment situé au 47, rue du Général de Gaulle à Thénezay.

21- Les attendus du projet

211 – Un intérêt social

Compte tenu des éléments du diagnostic qui ont conduit à faire émerger un principe de prudence, la réhabilitation de cet immeuble ne peut être envisagée que dans un faisceau de perspectives qui débordent largement la seule question du logement des jeunes, à savoir :

- La résorption d’un immeuble dégradé dans le centre bourg,

- La production d’un nouveau type de logement en direction des jeunes, prenant en compte leurs besoins spécifiques :

o facilité d’accès, location d’un meublé, sur une courte durée…. o Dynamique collective, animation, accompagnement pour faire face aux craintes exprimées de vivre seul, de ne pas pouvoir assumer ses obligations…

- Une expérimentation qui peut permettre de faire émerger de manière plus précise les besoins qui s’ils paraissent encore mal identifiés semblent exister aux dires des acteurs sociaux, économiques et culturels,

- La mobilisation d’acteurs impliqués dans des actions sociales, économiques et culturelles en direction des jeunes, mise en synergie essentielle pour mettre en cohérence tous ces dispositifs et faire en sorte qu’ils puissent prendre en copte l’ensemble des besoins,

- L’affirmation d’une attention politique particulière portée en direction de jeunes à défaut de n’avoir pu à ce jour conduire une politique jeunesse,

La réhabilitation de cet immeuble pourrait ainsi s’inscrire dans une perspective stratégique, ayant pour but d’initier les prémices d’une nouvelle politique en direction des jeunes.

212 – Un état des lieux

2121 – Un bilan technique

A la demande de la commune, nous avons procédé à une étude technique de ce bâtiment, celle-ci a été confiée au PACT des Deux-Sèvres qui a réalisé un métré et un avant projet sommaire.

L’immeuble dans sa forme actuelle abrite :

Au RDC : - l’espace d’accueil du Syndicat d’initiative - une étude de Notaire - un appartement de type 2

Au 1 er étage : - 4 appartements de type 2

Au 2 ème étage : - un grenier non aménagé

La structure du bâtiment est saine et le gros œuvre en bon état (une révision de la toiture est néanmoins nécessaire).

Actuellement, les 6 logements situés dans ce bâtiment sont de mauvaise facture, réalisés dans des matériaux de mauvaise qualité, mal isolés, ils présentent un caractère désuet et sont dégradés .

2122 - Un bilan locatif .

Ces appartements sont gérés par la Mairie de Thénezay qui perçoit les loyers. Le montant des loyers est relativement faible (de 84 € à 130 € hors charges pour les T1 bis et 205 € pour les T2). Le taux d’occupation actuel moyen par an de ces logements, très inégal, est aux alentours de 64%.

Ce taux est calculé sur une durée de deux ans du 01/01/00 au 31/12/01

Type Taux occupation Loyer en Euros Loyers en Francs Logement n°1 T2 88% 130 852 Logement n°2 T2 8% 200 1311 Logement n°3 T2 63% 205 1344 Logement n°4 T1 bis 29% 84 551 Logement n°5 T1 bis 96% 80 524 Logement RDC T2 100% 214 1403

Compte tenu de la vétusté, et de l’inconfort, le taux d’occupation moyen de 64% reste relativement élevé il laisse réellement présager de l’existence d’une demande pour ce type de petits logements. Ce taux n’est d ‘ailleurs certainement pas le reflet de la demande compte tenu du fait que ces logements vétustes sont peu attractifs et que la mairie fait peu de publicité pour les louer. D’autre part, il est difficile pour la Mairie de Thénezay de remplir de manière efficiente son rôle de bailleur (difficulté à recouvrer les loyers, impayés importants, suivi des locataires difficile, promotion des logements limitée à l’offre faite en mairie).

Le public accueilli dans ces logements est un public essentiellement en difficulté ce qui rend le rôle de bailleur encore plus difficile ou du moins oblige à un accompagnement de proximité.

- Un taux d’occupation relativement élevé malgré la vétusté des logements, - Une difficulté pour la mairie à assumer la gestion locative de ces logements - Un public qui nécessite un soutien dans les apprentissages et/ou un accompagnement social,

Autant de données qui permettent de travailler sur une hypothèse de réhabilitation de l’immeuble en créant des petits logements.

Dans ce contexte, nous proposons l’étude de deux scénarios qui se distinguent exclusivement sur la programmation (nombre et types de logements créés), le financement et le mode de gestion proposés étant identiques.

22 - 2 Hypothèses de scénario

Scénario n°1 : un aménagement qui privilégie le logement de type T2 Dans cette configuration, la réalisation de 4 logements est possible : - 1 T2 au RDC accessible aux handicapés (nécessité de prendre des espaces sur l’office notarié) - 3 T2 au 1 er étage d’une surface moyenne de 50m² - Aménagement d’un espace d’accueil au RDC en commun avec l’office du tourisme - Grenier pouvant être aménagé pour des utilisations communes (salle de jeux, espaces de rencontres…)

Scénario n°2 : un aménagement qui articule T2 et T1 bis Dans cette configuration, la réalisation de 5 logements est possible. - 1 T2 au RDC accessible aux handicapés - 2 T2 au 1 er étage de 50 m² - 2 T1 bis au 1 er étage de 30 m² - Aménagement d’un espace accueil au RDC en commun avec l’office du tourisme - Grenier pouvant être aménagé pour des utilisations communes (salle de jeux, espace de rencontres…)

Pour les deux scénarios, il est judicieux d’inclure dans le projet la rénovation des espaces dédiés à l’office du tourisme, tout en permettant dans ces mêmes locaux un espace d’accueil pour les jeunes, celui-ci pourrait accueillir la permanence de la PAIO afin de favoriser la rencontre entre les différents acteurs « jeunes ».

221 - Des principes généraux à débattre.

2211 - Le choix d’une maîtrise d’ouvrage

Deux maîtrises d’ouvrage sont possibles : Une maîtrise d’ouvrage communale : Cette réhabilitation pourrait être réalisée sous maîtrise d’ouvrage d’une collectivité que ce soit la Communauté de Communes ou la commune de Thénezay. Il s’agit d’une décision qui doit tenir compte de la capacité d’investissement de la collectivité.

Une maîtrise d’ouvrage par un bailleur social :

Dans cette hypothèse il est nécessaire d’envisager une cession de l’immeuble au bailleur social, soit par un don, soit sous la forme d’une vente pour l’Euro symbolique, soit par la vente au prix estimé (cette dernière forme hypothéquant la faisabilité de la réalisation).

2212 - Le principe de conventionnement des logements

Dans les deux hypothèses il est envisageable d’obtenir pour ce genre de réalisation des aides à l’investissement de la part de l’Etat sous forme de Prêt Locatif d’Aide à l’Intégration (PLAI). La nature de ce financement entraîne de fait, le conventionnement des logements et ainsi permet l’éligibilité des logements à l’APL.

23- Etude de faisabilité du projet

231 – Etude des financements

2311 - Etude du scénario n°1 : réalisation de 4 T2

Montant estimé de la rénovation (hors travaux de couverture et de ravalement de façade) : 161 900 € TTC

Investissement Acquisition + Frais Néant Montant prévisionnel des travaux 161 900 Euros Montant prévisionnel honoraires 17 809 Euros Mission Coordination sécurité 2 753 Euros Total Investissement TTC 182 462 Euros

Financement Subvention PLAI 45 616 Euros Subvention Conseil Général 10 060 Euros Subvention Contrat de territoire ---- Prêt PLAI 103 919 Euros Prêt CAF 22 867 Euros Apport en fonds propres ---- Total Financement TTC 182 462 Euros

• D’autres organismes peuvent être sollicités et apporter leur contribution sous forme de subventions :

o Caisse d’Allocations Familiales,

o Mutualité Sociale Agricole,

o Contrat de territoire, Pays de Gâtine…

2312 - Etude du Scénario N° 2 :réhabilitation de 3 T2 et 2 T1 bis

Montant estimé de la rénovation (hors travaux de couverture et de ravalement de façade) : 165 000 € TTC

Investissement Acquisition + Frais Néant Montant prévisionnel des travaux 165 000 Euros Montant prévisionnel honoraires 18 150 Euros Mission Coordination sécurité 2 806 Euros Total Investissement TTC 185 956 Euros

Financement Subvention PLA 46 489 Euros Subvention conseil général 10 060 Euros Subvention Contrat de territoire ---- Euros Prêt PLAI 106 539 Euros Prêt CAF 22 867 Euros Apport en fonds propres ---- Euros Total Financement TTC 185 956 Euros

D’autres organismes peuvent être sollicités et apporter leur contribution sous forme de subventions :  Caisse d’Allocations Familiales,  Mutualité Sociale Agricole,  Contrat de territoire, Pays de Gâtine

232 – L’énoncé des principes généraux

2321 - La recherche d’un large partenariat

Il est nécessaire de rechercher le maximum de financement lié à l’investissement afin de garantir un loyer de sortie le plus bas possible.

Par mesure de prudence, au vu des éléments du diagnostic, il est préférable de prévoir un taux d’occupation largement inférieur à 100% étant donné les risques de fluctuation de la demande. Cette précaution est également nécessaire si l’on veut préserver la finalité même de ces logements à savoir : une réponse rapide à des problématiques de mobilité professionnelle, le gestionnaire ne doit pas se retrouver dans une logique de « remplissage » pour équilibrer sa gestion au risque de cibler des populations et/ou des demandes ne répondant plus au projet initial.

2322 - Le choix d’un label qualité

La réalisation éventuelle d'un FJT soleil pourrait faire appel à la démarche Haute Qualité Environnementale. Cette approche permet d'avoir des bâtiments exemplaires tant sur leur qualité extérieure qu'intérieure. En effet, il s'agit de concevoir et réaliser des bâtiments dont l'impact sur l'environnement et la santé préservent les générations actuelles et à venir de phénomènes présentant des risques ou des dégradations (effet de serre, pollutions, récupération des matériaux recyclables, énergies renouvelables, confort médical et psychologique…). Ainsi, l'environnement et le paysage sont respectés par une bonne intégration et une optimisation de la localisation du bâtiment dans son espace. De plus, les matériaux utilisés sont choisis en fonction de performances environnementales et médicales. Les logements présentent des caractéristiques de confort exemplaires, ainsi que généralement un coût de fonctionnement global fortement atténué par rapport à une opération classique. En contrepartie l'investissement présente un léger surcoût de l'ordre de 5 à 15%. Le Pays de Gâtine pourrait envisager de soutenir de telles opérations si cela devait rentrer dans une démarche globale réunissant un certain nombre de partenaires. C'est pourquoi, cette démarche dite de Haute Qualité Environnementale pourrait être mise en œuvre dans le cadre des projets publics liés à l'habitat dans le respect et la réalisation concrète du label de développement durable AGENDA 21.

2323 - Des loyers de sortie au meilleur coût

Dans l’état actuel de la présentation du plan de financement des deux scénarios, l’équilibre de l’opération s’obtient avec un loyer de sortie (première année) à charge de l’organisme gestionnaire de :

Scénario n° 1 (4 T2) : - 7902 € soit 658 € par mois pour l’immeuble - Soit 164 € / mois/ logement

Scénario n°2 (3 T2+ 2T1 bis) : - 8062 € soit 671 € par mois pour l’immeuble - Soit 134 € / mois / logement

Ce loyer de sortie est calculé d’après un amortissement du prêt sur une durée de 25 ans. Il est possible de diminuer ce loyer en allongeant la durée de retour sur investissement (dissocier amortissement de l’emprunt et durée du contrat de location).

L’octroi de financements complémentaires (à rechercher) viendrait également diminuer le montant de ce loyer imputable au gestionnaire.

Il est à noter que, dans le cadre d’une gestion de résidence sociale, l’équilibre en terme de budget de fonctionnement ne devrait pas dépasser un loyer de l’ordre de 100 € / mois / logement (ratio moyen de gestion de type résidence sociale sur le plan national source UFJT).

2324 - Un cadre réglementaire : la législation des résidences sociales.

La réhabilitation du bâti doit s’inscrire dans le cadre de la législation « Résidence Sociale » qui fait référence aux décrets N°941128 du 23/12/1994. La création de résidence sociale est contrôlée, elle doit faire l’objet d’une autorisation prise par arrêté préfectoral.

2325 - Un gestionnaire agréé : l’association « Un toit en Gâtine »

La gestion de cet immeuble serait rattachée à l’association « Un toit en Gâtine », l’association ayant déjà l’agrément du Comité Régional des Organisations Sanitaires et Sociales ( CROSS) pour gérer des structures éclatées sur un territoire rural.

L’Association « Un Toit en Gâtine » devient alors locataire de l’ensemble de l’immeuble. - Les logements sont meublés et équipés par l’Association - Un espace collectif au RDC et au grenier est aménagé

Une redevance F.J.T. / Résidence Sociale est établie incluant pour les jeunes locataires le loyer, les charges liées au logement, les charges communes, les frais d’énergie et de chauffage, Le montant de cette redevance est fixé dans la convention tripartite et ne doit pas dépasser un certain plafond : - En zone 3 : Pour un T1bis : 367.22 euros/ mois - Pour un T2 : 379.5 euros/mois

Néanmoins, il est nécessaire d’envisager des loyers inférieurs à ces maximums de manière à rester au niveau du prix du marché et des prix pratiqués sur Thénezay, même si ces logements peuvent prétendre à l’APL.

Un loyer pour un T1 bis devra rester aux alentours de 260 à 275 € Un loyer pour un T2 devra rester aux alentours de 285 à 320 €

En tant que résidents, les jeunes peuvent prétendre aux diverses prestations mises en place dans le cadre du projet éducatif, ces prestations sont financées dans le cadre de contrats de projet passés avec les partenaires ( CAF, Conseil Général, Collectivité Locale)

Une gestion sous la forme de « résidence sociale » dans le cadre d’un agrément F.J.T.(Foyer de Jeunes travailleurs)

Cette proposition présente un certain nombre d’avantages en référence à la nature de la demande et des besoins identifiés :

 Les logements sont meublés et équipés (immédiatement utilisables par les locataires).  Le préavis réduit à 8 ou 15 jours favorise la mobilité et l’expérimentation des jeunes.  L’ accompagnement ou le suivi des jeunes locataires assuré grâce à l’intervention de professionnels du secteur social, éducatif et culturel,  Une aide au logement (APL 1) perçue dès le 1 er mois d’entrée dans les lieux  Une rotation des jeunes rapide, compte tenu de la souplesse du mode de gestion (réponse quasi immédiate à une demande de logement)  L’inscription de l’unité logement au sein d’un collectif ayant des effets pédagogiques, de solidarité, de lien social, de lutte contre l’isolement et la solitude…

Au vu de l’ensemble de ces éléments, nous n’avons construit nos scénarios qu’à partir de cette hypothèse de travail.

24 – Le fonctionnement : Enoncé des principes

241 - Les aides au fonctionnement

Des aides au fonctionnement peuvent être octroyées dans le cadre de contrats de projet passés avec différents organismes, elles viennent financer la fonction socio-éducative des Foyer de Jeunes Travailleurs . Dans le département des Deux Sèvres , le Conseil Général et la Caisse d’Allocations Familiales, versent sous réserve d’agrément du projet , des aides sous forme de « prestation socio- éducative ».

- Prestation CAF 305 € (2000F) / lit/ an - Prestation Conseil Général 305 € (2000F) / lit / an - Prestation Conseil Général Financement par poste (ou ratio de poste créé)

242 - Modalités d’accueil des jeunes

Si nous appliquons le taux de rotation moyen des jeunes en F.J.T. à savoir une durée moyenne de séjour de 4 mois, la structure a une capacité d’accueil de 12 jeunes dans le cadre du scénario n° 1 (4 logements) et de 15 jeunes dans le cadre du scénario 2 (5 logements).

Le principe d’un partenariat local

Afin de mobiliser et d’impliquer le plus grand nombre d’ acteurs locaux sur ce projet, l’accompagnement des jeunes s’appuiera principalement sur un partenariat local ce qui aura pour effet de favoriser l’intégration des jeunes sur la commune, de ce fait l’accueil des jeunes se fera de plusieurs manières :

- Accueil sur site par l’intermédiaire de la permanence de la PAIO - Accueil sur site par la permanence hebdomadaire tenue par «Un Toit en Gâtine» à Thénezay. - Accueil à Parthenay au siège de l’Association.

L’entretien définitif d’accueil et l’état des lieux d’entrée se feront sur site, ils seront réalisés par du personnel de l’Association. Les accueils se feront principalement lors de la permanence.

243 - Modalités d’accompagnement et de suivi

- Un suivi individuel. Il sera réalisé en partenariat avec la PAIO, il traitera des problématiques professionnelles et quotidiennes du jeune.

- Une animation collective. Les jeunes pourront bénéficier des activités de loisirs (week end sportifs, concerts, sorties …) organisées par le F.J.T.

- Un rapprochement pourra être envisagé afin de convenir des modalités de participation des jeunes de la structure aux activités de loisirs sur la commune en particulier les activités organisées par l’Association FUN TEA.

- Un animateur se rendra sur place lors de la permanence, ce sera le moment d’élaborer avec les jeunes présents les modalités de vie collective.

244 -Entretien de l’immeuble et services généraux

Nous rechercherons, de la même manière, à mettre en œuvre un partenariat local pour favoriser une gestion de proximité, réduire les coûts et articuler les différentes structures implantées sur la commune de Thénezay. - La restauration pourra être sous-traitée avec la maison de retraite si besoin. - La veille de nuit et sécurité du bâtiment pourra se penser également dans le cadre d’un partenariat avec la maison de retraite. - Le ménage et l’entretien des espaces communs pourront également être pensés dans le cadre de ce partenariat. - L’entretien courant (petites interventions techniques) pourra être dévolu à la collectivité compte tenu du fait de propriété de la mairie sur cet immeuble.

245 - L’organisation de la vie collective.

Le projet doit intégrer l’aménagement d’espaces collectifs pour répondre aux besoins des jeunes. Ces espaces sont de deux types : - Des espaces techniques : o Une laverie, o un garage à vélos, cyclomoteurs. - Des espaces de loisirs et de rencontres, pour exemple : o L’aménagement d’une salle de réunion au RDC o L’aménagement du grenier afin de prévoir de l’équiper pour un usage commun (billard, salle télévision, salle de musculation….)

25 - Etude des coûts de fonctionnement

251 - scénario n°1

2511 - Etude des coûts et des temps de travail Scénario N°1 (4 logements T2)

Etude des coûts et des temps de travail scénario N°1 (4 logements T2)

Total Coût par Nombre Temps en euros en heures heure Etats des lieux d'entrée 12 60 12 20 238 Trajet pour l'état des lieux 12 60 12 20 238 Etat des lieux de sortie 12 60 12 20 238 Trajet pour l'état des lieux 12 60 12 20 238 Permanence éducative/hebdo 52 240 208 20 4122 Trajet permanence éducative 52 60 52 20 1031 Intervention d'urgence / Pbs 16 180 48 20 951 Trajet intervention 16 60 16 20 317 Sous total temps d'intervention 372 7372

Temps de coordination 6% 23,52 27 645 Temps administratif 6% 23,52 27 645 Total temps de travail 419 8663 gestionnaire

Veille de nuit

Ménage entretien /chang logement 12 120 24 11 274

Ménage hebdomadaire 52 120 104 11 1189 Total temps de travail 128 1464 contractualisé Total coût de travail

Frais kilométriques Nombre Kms Total kms en euros Trajets 94 60 5640 1290

2512 - Budget de fonctionnement (scénario N°1 : 4 logements T2)

Ce budget est établi à partir des coûts de gestion du FJT de Parthenay, d’une capacité de 57 lits soit, un ration de 4/57 ème .

Budget de fonctionnement (scénario N° 1 : 4 logements T2) Eau 381 70 Redevance Energie 1 829 2150 X 4 X 12 12 586 Carburant 320 Taux d'occupation 80 % Fournitures 61 Produits d'entretien 192 Loyers 7 889 71 Prestations CAF 1 220 Charges Locatives 104 Prestations ASE 1 220 Entretien Locaux 192 Assurances 299 Documents 43 Maintenance 165 Honoraires 267 74 Collectivités 2 439 Convnention Maison Retraite 2 226 Téléphone 160 Frais de déplacement 175 Cotisation fédérations Taxes 564 74 Prorata FONJEP 610 Prorata AGLS 610 Educatif 7 372 Administratif 1 055 Gestion Locative 6 % du loyer 237 Divers 305 Déficit à financer 6 234 Dotations 1 082 TOTAL 24 919 24 919

Ce budget est calculé d’après le projet d’investissement sur les bases suivantes :

- Un loyer conforme au plan de financement facturé au gestionnaire à hauteur de 51750 F/an soit 1078 F/ Mois /logt ( 164 Euros/mois)

- Un taux d’occupation de 80%

- Une subvention de collectivités

- Une redevance pour les T2 de 2150F / mois

Il apparaît très difficile d’équilibrer une opération de ce type selon cette configuration (T2) qui laisse apparaître un déficit de fonctionnement de 6234 Euros (40895 Francs ).

252 Scénario N° 2

2521 - Etude des coûts et des temps de travail Scénario N°2 (5 logements 2T1bis + 3T2) Etude des coûts et des temps de travail scénario N°2 (5 logements 2 T1 bis + 3 T2))

Total Coût par Nombre Temps en euros en heures heure Etats des lieux d'entrée 15 60 15 20 297 Trajet pour l'état des lieux 15 60 15 20 297 Etat des lieux de sortie 15 60 15 20 297 Trajet pour l'état des lieux 15 60 15 20 297 Permanence éducative/hebdo 52 240 208 20 4122 Trajet permanence éducative 52 60 52 20 1031 Intervention d'urgence / Pbs 18 180 54 20 1070 Trajet intervention 18 60 18 20 360 Sous total temps d'intervention 392 7772

Temps de coordination 6% 23,52 27 645 Temps administratif 6% 23,52 27 645 Total temps de travail 439 9063 gestionnaire

Veille de nuit

Ménage entretien /chang logement 15 120 24 11 274

Ménage hebdomadaire 52 120 104 11 1189 Total temps de travail 128 1464 contractualisé Total coût de travail

Frais kilométriques Nombre Kms Total kms en euros Trajets 94 60 5640 1290

2522 - Budget de fonctionnement Scénario N°2 : 3T2 et 2 T1 bis

BUDGET pour 5 logements en F.J.T.à Thénezay RATIO : 5/57° en francs

(Le ratio 4/57 ème est obtenu par comparaison aux coûts de gestion du FJT de Parthenay d’une capacité de 57 Lits)

Budget en équilibre calculé avec : - Une redevance appliquée 1850F T1 bis soit 282 € 2150F T2 soit 327 € - Un taux d’occupation à 80% Un coût du loyer de l’immeuble facturé au gestionnaire sur la base de 71€ / logement / mois (466 Francs). Ce coût de loyer est calculé par « défaut » en prenant en compte l’équilibre du budget de fonctionnement.

Budget de fonctionnement (scénario N° 2 : 3 T2 et 2 T1 bis) 60 Eau 427 70 Redevance Energie 2 134 T1 Bis 282 euros/mois 5 415 Carburant 305 Taux d'occupation 80 % Fournitures 76 T2 328 euros/mois 9 440 Produits d'entretien 213

61 Loyers 4 269 71 Prestations CAF 1 524 Charges Locatives 130 Prestations ASE 1 524 Entretien Locaux 240 Assurances 374 Documents 53 Maintenance 206

62 Honoraires 305 74 Collectivités 3 049 Convnention Maison Retraite 2 447 Téléphone 198 Frais de déplacement 1 290 Cotisation fédérations 23

63 Taxes 625 74 Prorata FONJEP 762 Prorata AGLS 762

64 Educatif 7 769 Administratif 1 111 Gestion Locative 6 % du loyer 128

65 Divers 2 668 Fiancement à rechercher 762

66 Dotations 1 259

TOTAL 26 250 23 239

2523 - L’équilibre de gestion

Dans cette hypothèse l’équilibre de gestion (fonctionnement) s’établit avec plusieurs paramètres à prendre en compte :

- Un soutien à l’investissement

Il suppose l’obtention de financements de fonctionnement de la part des collectivités locales ou d’autres organismes. Le loyer facturé au gestionnaire doit être de l’ordre de 71 Euros/mois ce qui implique :

- Des financements d’investissement complémentaires réduisant l’emprunt à recourir, - Un amortissement sur une durée plus longue que celle de l’emprunt

- La solvabilisation des locataires

Un mode de calcul de l’APL dérogatoire à la réglementation (soumis à l’autorisation des organismes et autorités de tutelle) : Dans le cadre du présent projet, la redevance facturée aux jeunes résidents de la structure est établie sur la base d’un montant compatible avec le marché, inférieur au plafond applicable qui est de 367 € pour un T1 Bis et de 379 € pour un T2

- La mise en place d’une redevance modulable : un principe d’équité .

Une réflexion est à conduire pour savoir s’il est possible de facturer aux jeunes un loyer en fonction de leur aide au logement et de leurs ressources, c’est à dire de réfléchir en tant que « reste à charge » et non plus en tant que loyer et APL. Cette procédure pourrait être codifiée ainsi qu’un tableau de référence pour définir le net à payer en fonction des ressources. La redevance ne pourrait en aucun cas dépasser le loyer plafond.

26 -. Limites et atouts du projet

- Taux de vacance à prendre en compte par rapport au diagnostic réalisé. Il est nécessaire de partir sur une hypothèse prudente d’un taux d’occupation de 80% maximum.

- Des variantes à ces 2 scénarios peuvent être imaginées. On peut réaliser dans cet immeuble 1 T3 et 3 T2. Il ne nous a pas paru judicieux d’explorer cette possibilité compte tenu de la demande des jeunes ménages qui semble être plutôt orientée vers un habitat de type pavillonnaire. Le T3, dans ces cas là ne semble pas adapté sous la forme d’un appartement.

- L’équilibre du budget de fonctionnement repose, en partie, sur la capacité à mobiliser des ressources au niveau de l’investissement afin d’entraîner une baisse des coûts des loyers de sortie.

- Une maîtrise d’ouvrage pourra être éventuellement recherchée auprès d’un organisme spécialisé dans le logement social (bailleur social par exemple).

- Le projet doit s’appuyer sur une forte volonté politique de développement du logement en direction des jeunes sur le territoire. En ce sens, il doit être relayé financièrement par la collectivité locale.

- Le fait de créer du logement en direction des jeunes doit permettre de les associer étroitement à la vie locale et d’impulser des actions en leur faveur. C’est aussi permettre à la commune de se doter d’un équipement favorisant l’installation de jeunes sur son territoire.