Studi Francesi Rivista quadrimestrale fondata da Franco Simone

153 (LI | III) | 2007 L'UMANESIMO IN EUROPA In ricordo di Franco Simone Anno LI - fascicolo III - settembre-dicembre 2007

Edizione digitale URL: http://journals.openedition.org/studifrancesi/9392 DOI: 10.4000/studifrancesi.9392 ISSN: 2421-5856

Editore Rosenberg & Sellier

Edizione cartacea Data di pubblicazione: 1 décembre 2007 ISSN: 0039-2944

Notizia bibliografica digitale Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007, «L'UMANESIMO IN EUROPA In ricordo di Franco Simone» [Online], online dal 30 novembre 2015, consultato il 07 janvier 2021. URL: http://journals.openedition.org/ studifrancesi/9392; DOI: https://doi.org/10.4000/studifrancesi.9392

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INDICE

Articoli

Il contributo di Franco Simone allo studio dell’Umanesimo europeo Lionello Sozzi

L’Umanesimo italiano. Problemi e studi di ieri e di oggi Riccardo Fubini

L’Humanisme en France. État de la question et propositions Jean Céard

Esbozo del Humanismo español Francisco Rico

L’Humanisme aux Pays-Bas au XVIe siècle Jean-Claude Margolin

Aspetti dell’Umanesimo in Inghilterra Richard Cooper

L’Umanesimo in Germania Johannes Helmrath

L’Umanesimo nell’Europa Orientale Sante Graciotti

Conclusione. I centri della cultura umanistica in Europa Cesare Vasoli

Rassegna bibliografica

Medioevo a cura di G. M. Roccati

Frédéric Duval, La philologie française, pragmatique avant tout? L’édition des textes médiévaux français en France Maria Colombo Timelli

Aa. Vv., Le vrai et le faux au Moyen Âge Maria Colombo Timelli

La lettre et les lettres, entre-deux. Textes réunis par Claude Lachet et Laurence Richer Maria Colombo Timelli

Dire et penser le temps au Moyen Âge. Frontières de l’histoire et du roman, études recueillies par Emmanuèle Baumgartner et Laurence Harf-Lancner G. Matteo Roccati

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Medieval narrative sources. A gateway into the medieval mind, edited by Werner Verbeke, Ludo Milis, Jean Goossens G. Matteo Roccati

Alexandre Winkler, Le tropisme de Jérusalem dans la prose et la poésie (XIIe-XIVe siècle). Essai sur la littérature des croisades G. Matteo Roccati

Conter de Troie et d’Alexandre, Études réunies par Laurence Harf-Lancner, Laurence Mathey-Maille et Michelle Szkilnik Maria Colombo Timelli

Maria di Francia, Favole Maria Colombo Timelli

Jeanne-Marie Boivin, Naissance de la fable en français. L’“Isopet de Lyon” et l’“Isopet I-Avionnet” Paola Cifarelli

Aurélie Barre, "Renart et la mésange” dans le ms. O. La faim (fin?) de chair et de mots Maria Colombo Timelli

Rutebeuf, I fabliaux Matteo Milani

Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Marie Moeglin, Comment ont été continuées les “Grandes chroniques de France” dans la première moitié du XIVe siècle G. Matteo Roccati

Quattrocento a cura di M. Colombo Timelli e P. Cifarelli

Le goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle Bohler Paola Cifarelli

L’écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Âge (sous la direction de Tania Van Hemelryck et Céline Van Hoorebeeck) Maria Colombo Timelli

Patrons, Authors and Workshops. Books and Book Production in Paris around 1400, edited by Godfried Croenen and Peter Ainsworth Maria Colombo Timelli

Le débat sur le ‘Roman de la Rose’, traduit en français moderne par Virginie Greene Antonella Amatuzzi

La Librairie des ducs de Bourgogne. Manuscrits conserves à la Bibliothèque royale de Belgique. Volume III. Textes littéraires. Collection dirigée par Bernard Bousmanne, Tania Van Hemelryck et Céline Van Hoorebeeck Maria Colombo Timelli

Eugenio Burgio, Forme e funzioni della mitografia cavalleresca nel Quattrocento borgognone, in Mito e storia nella tradizione cavalleresca, Atti del XLII Convegno storico internazionale, Todi Maria Colombo Timelli

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Cinquecento a cura di D. Cecchetti e M. Mastroianni

L’Humanisme à Toulouse (1480-1596), «Actes du colloque international de Toulouse (mai 2004)», réunis par Nathalie Dauvois Filippo Fassina

Marcellin Richard, La Passion de Saint André Michele Mastroianni

Olivier Pedeflous, La lecture de Claudien dans les collèges au XVIe siècle Filippo Fassina

Jehan Du Pré, Le Palais des nobles Dames (Lyon, 1534) Dario Cecchetti

Marie Madeleine Fontaine, Notes sur quelques poèmes de l’“Adolescence Clémentine” de Marot et les avatars de ses éditions de 1538 Filippo Fassina

Rosanna Gorris Camos, ‘Va, lettre, va [...] droict à Clément’: Lyon Jamet, Sieur de Chambrun, du Poitou à la ville des Estes, un itinéraire religieux et existentiel, in Les Grands jours de Rabelais en Poitou, «Actes du colloque international de Poitiers (30 août-1er septembre 2001) Filippo Fassina

Hélisenne de Crenne, Le Songe de madame Helisenne Michele Mastroianni

Mathilde Thorel, D’un ‘stile poeticque’ à l’autre: la ‘Conqueste de Trebisonde’, source des ‘Angoysses douloureuses’ Filippo Fassina

Diego de San Pedro, La Prison d’amour (1552) Maria Colombo Timelli

Jean Dorai; poète humaniste de la Renaissance, «Actes du Colloque international (Limoges, 6-8 juin 2001)», réunis par Christine de Buzon et Jean-Eudes Girot Dario Cecchetti

Loris Petris, Vestiges de la bibliothèque du Cardinal Jean Du Bellay Filippo Fassina

Mario Richter, Il petrarchismo d’oltralpe nel Cinquecento, in Aa. Vv., Petrarca e l’Umanesimo (Atti del convegno di studi 1-3 aprile 2004) Dario Cecchetti

Kathryn Banks, Space and light: ficinian neoplatonism and Jacques Peletier du Mans’s “Amour des Amours” Filippo Fassina

Heidi Marek, Le mythe antique dans l’œuvre de Pontus de Tyard Dario Cecchetti

Pontus De Tyard, Œuvres Complètes, Tome VII: La Droite Imposition Des Noms (De Recta Nominum Impositione) Dario Cecchetti

Gérard Du Vivier (de Vivre), Grammaire françoise (1566) suivie de Briefve insitution de la langue françoise expliquée en aleman (1586) Michele Mastroianni

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Brigitte Lourde, L’avant-discours de “L’Amiral de France” (1584) de La Popelinière: une défense et illustration de la langue française Filippo Fassina

Jean-Michel Ribera, Diplomatic et espionnage. Les ambassadeurs du roi de France auprès de Philippe II du traité du Cateau-Cambrésis (1559) à la mort de Henri III (1589) Filippo Fassina

Robert Garnier, Les Juives Michele Mastroianni

Henri Estienne, Introduction à la lecture de Sénèque (1586) Michele Mastroianni

Ingrid A. R. De Smet, “Thuanus”. The Making of Jacques-Auguste de Thou (1553-1617) Dario Cecchetti

Jacques-Auguste de Thou, La vie de Jacques-Auguste de Thou (I. Aug. Thuani vita) Michele Mastroianni

Rosanna Gorris Camos, ‘La France estoit affamée de la lecture d’un tel historien’: lectures de Tacite entre France et Italie, in Écritures de l’histoire (XIVe-XVIe siècle), «Actes du colloque du Centre Montaigne (Bordeaux, 19-21 septembre 2002)» Filippo Fassina

Montaigne, Les Essais Concetta Cavallini

Philippe Desan, Portraits à l’essai. Iconographie de Montaigne Concetta Cavallini

Pechon De Ruby, La Vie Genereuse Des Mercelots, Gueuz, Et Boesmiens, Contenans Leur Façon De Vivre, Subtilitez & Gergon Mis En Lumière Par Pechon De Ruby Michele Mastroianni

Nicole Bingen, Claude-Enoch Virey à l’Université de Sienne (1593) Filippo Fassina

Agrippa d’Aubigné, Œuvres, Écrits politiques Michele Mastroianni

Lise Wajeman, La parole d’Adam, le corps d’Ève. Le péché originel au XVIe siècle Dario Cecchetti

Anne-Sophie Molinié, Corps ressuscitants et corps ressuscités. Les images de la résurrection des corps en Italie centrale et septentrionale du milieu du XVe au début du XVIIe siècle Michele Mastroianni

‘De bonne vie s’ensuit bonne mort’. Récits de mort, récits de vie en Europe (XVe-XVIIe siècle), sous la direction de Patricia Eichel-Lojkine Dario Cecchetti

Didier Kahn, Alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625) Filippo Fassina

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 5

Seicento a cura di D. Dalla Valle e B. Papasogli

Emmanuelle Mortgat-Longuet, Clio au Parnasse. Naissance de l’histoire littéraire française au XVIe et XVIIe siècles Daniela Dalla Valle

Due storie inglesi, due miti europei: Maria Stuarda e il conte di Essex sulle scene teatrali, Atti del Convegno di studi comparati, Università degli Studi di Torino, a cura di Daniela Dalla Valle e Monica Pavesio Cristina Musio

Armées, guerre et société dans la France du XVIIe siècle, Actes du VIII Colloque du Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle, Nantes, 18-20 mars 2004, Jean Garapon éd. Chiara Rolla

Charles Mazouer, Le Théâtre français de l’âge classique. I: Le premier XVIIe siècle Daniela Dalla Valle

Charles Vion d’Alibray, Le Soliman, Tragi-comédie Monica Pavesio

Madame de Brégy, La Reflexion de la Lune sur les hommes (1654) Daniela Dalla Valle

Dissidents, excentriques et marginaux de l’Age classique. Autour de Cyrano de Bergerac, Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier Daniela Dalla Valle

Abbé Jean Paulmier, Mémoires touchant l’établissement d’une mission chrestienne dans le troisième monde Daniela Dalla Valle

Giorgetto Giorgi, Romanzo e poetiche del romanzo nel Seicento francese Laura Rescia

Delphine Reguig-Naya, Le Corps des idées. Pensées et poétiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal. Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de La Fayette, Racine Benedetta Papasogli

Charles-Olivier Stiker-Métral, Narcisse contrarié. L’amour propre dans le discours moral en France (1650-1715) Benedetta Papasogli

Lionello Sozzi, Un inquieto sorriso. Lettura di cinque favole di La Fontaine Laura Rescia

Federico Corradi, La scrittura di La Fontaine e il soprannaturale: “Les amours de Psyché et de Cupidon” - Jardins enchantés et beautés négligentes: présence du Tasse dans “Adonis” et “Psyché” Daniela Dalla Valle

Jean Racine, Les Plaideurs Cristina Musio

Charles Mazouer, Molière et ses comédies-ballets. Nouvelle édition revue et corrigée Monica Pavesio

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De Molière à Marivaux, édition électronique sous la direction de Barbara Sommovigo Monica Pavesio

Correspondance de Fénelon, tome XVIII, Suppléments et corrections, par Jacques Le Brun, Bruno Neveu † et Irénée Noye Benedetta Papasogli

Settecento a cura di F. Piva e P. Sosso

Le XVIIIe siècle. Histoire, mémoire et rêve. Mélanges offerts à Jean Goulemot, sous la direction de Didier Masseau Paola Sosso

Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle. Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies, Indigènes et exotisme, Indigenes and Exoticism, Alex J. Dick e Jo-Ann McEachern ed. Paola Perazzolo

Aa. Vv., «Acta Romanica», XXIV Stefania Carli

Fernando Vidal, Les sciences de l’âme. XVIe-XVIIIe siècle Olga Penke

Carsten Meiner, L’Individualité romanesque au XVIIIe siècle: une lecture foucaldienne Marisa Ferrarini

L’éducation des filles nobles en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, sous la direction de Chantal Grell et Armand Ramière De Fortanier Laura Colombo

Stefania Valeri, Libri nuovi scendon l’Alpi. Venti anni di relazioni franco-italiane negli archivi della Société typographique de Neuchâtel (1769-1789) Franco Piva

François Petis de la Croix, Histoire de la sultane de Perse et des vizirs, Les mille et un jours. Contes persans, Les aventures d’Abdalla Paolo Sosso

Christelle Bahier-Porte, La poétique d’Alain-René Lesage Paola Perazzolo

Celine Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique Paola Salerni

Domenico Felice, avec la collaboration de Giovanni Cristani, Pour l’histoire de la réception de Montesquieu en Italie (1789-2005) Franco Piva

Voltaire, L’Ingénu Franco Piva

Jonathan Mallinson, What’s in a Name? Reflexions on Voltaire’s “Pamela” Franco Piva

Giulia Pacini, Righteous Letters: Vindications of Two Refugees in “Lettres d’une Péruvienne” and Its Unauthorized Sequel, “Lettres taïtiennes” Stefania Carli

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Alexandre Duquaire, Les illusions perdues du roman. L’abbé Prévost à l’épreuve du romanesque Franco Piva

Alberto Burgio, Le colpe di Rousseau. Letture, interpretazioni, fraintendimenti Franco Piva

Denis Diderot, Le Neveu de Rameau Stefania Carli

Claire Fauvergue, Diderot, lecteur et interprète de Leibniz Paola Perazzolo

Correspondance de La Beaumelle (1726-1773), éditée par Hubert Bost, Claude Lauriol et Hubert Angliviel de la Beaumelle Franco Piva

Jeroom Vercruysse, Bibliographie des écrits relatifs au prince de Ligne, 1749-2004 Maria Immacolata Spagna

André Chénier, Œuvres poétiques, T. I (Imitations et Préludes – Art d’aimer – Elégies) Franco Piva

Ottocento a) dal 1800 al 1850 a cura di A. Poli e L. Sabourin

Michel Meurger, Gilles de Rais et la littérature Michel Arrous

Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière Marie-Thérèse Périn

Châteaux romantiques, études réunies et présentées par Pascale Auraix-Jonchière et Gérard Peylet Marie-Thérèse Périn

Henri Ponchon, L’Incroyable Saga des Torlonia, des Monts du Forez aux Palais romains Michel Arrous

Damien Zanone, Écrire son temps, les Mémoires en France de 1815 à 1848 Laurence Richer

Gérard Gengembre, Mme de Staël: de la littérature ou des belles-lettres? Rita Severi

Le Voyage en Orient de Chateaubriand, Actes du colloque de l’ENS Ulm sous la dir. de Jean-Claude Berchet Olivier Catel

Philippe Antoine commente “Itinéraire de Paris à Jérusalem”, de François de Chateaubriand Laurence Richer

Jean-Pons-Guillaume Viennet, Mémoires et Journal 1777-1867 Franco Piva

Catalogo del fondo Stendhal. Biblioteca Primoli, a cura di Massimo Colesanti, I; a cura di Massimo Colesanti e Valeria Petitto, II Michel Arrous

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Aa. Vv., Arrigo Beyle «Romano» (1831-1841). Stendhal fra storia, cronaca, letteratura, arte Michel Arrous

François Michel, Cher Monsieur... Corrispondenza stendhaliana con Bruno Pincherle Michel Arrous

Aa. Vv., «L’Année stendhalienne», n. 4 Michel Arrous

Aa. Vv., «L’Année stendhalienne», n. 5 Michel Arrous

Alberto Rebori, Stendhal a Milano Michel Arrous

Clélia Anfray, La lectrice ou la révélation du désir. Étude de la scène de lecture dans les romans du XIXe siècle Marco Stupazzoni

Honoré de Balzac, La Comédie du Diable suivi de La Procession du Diable Marco Stupazzoni

Nino Agostinetti, Un amore zarantino e Balzac Marco Stupazzoni

Marco Nuti, Balzac, Dostoevskij e l’“alea” del gioco Marco Stupazzoni

Giuseppe Panella, Forme del romanzo tra umorismo e irradiazione del sublime. La prospettiva di Honoré de Balzac Marco Stupazzoni

Maria Teresa Zanola, L’esotismo linguistico di un viaggiatore. Balzac e la lingua italiana Marco Stupazzoni

Carlos Fuentes, Balzac Marco Stupazzoni

Michel Brix, Balzac et la symbolique de “La Peau de chagrin” Marco Stupazzoni

Gislinde Seybert, Geschichte und Zeitlichkeit. Histoire et Temporalité Annarosa Poli e Stefano Genetti

Alexandre Dumas, Le Chevalier de Sainte-Hermine Lise Sabourin

Cécile Reynaud, Liszt et le virtuose romantique Lise Sabourin

Ottocento b) dal 1850 al 1900 a cura di I. Merello e M. E. Raffi

Charlotte Krauss, La Russie et les Russes dans la fiction française du XIXe siècle (1812-1917). D’une image de l’autre à un univers imaginaire Nicola Ferrari

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Corinne Saminadayar-Perrin, Les discours du journal. Rhétorique et medias au XIXe siècle (1836-1885) Nicola Ferrari

Mario Richter, Berlioz e la malinconia: su “La Damnation de Faust” Maria Emanuela Raffi

Luca Bevilacqua, Lettura di “À une passante” di Baudelaire Chiara Lanciano

Fanny Bérat-Esquier, La beauté convulsive: électricité et modernité chez Baudelaire Ida Merello

Gustave Flaubert, L’opera e il suo doppio dalle lettere Mario Richter

Sergio Solmi, Saggi di letteratura francese, t. I: Il pensiero di Alain, La salute di Montaigne e altri scritti Mario Richter

Charles Baudelaire, Salon de 1839 Mario Richter

Angela di Benedetto, Il paradosso della crudeltà a fine Ottocento fra scienza e letteratura Chiara Lanciano

Luc Bonenfant, Nom propre, poésie et généricité: Bertrand, Rimbaud Chiara Lanciano

Wolfgang Drost, Une lecture de “La Toison d’or”: de la corruption de l’art. De Gautier à Zola Mario Richter

Edgard Pich, Leconte de Lisle et l’énigme «Bhagavat» Mario Richter

Pascal Rannou, De Corbière à Tristan. Les Amours jaunes: une quête de l’identité Mario Richter

Katherine Lunn-Rockliffe, Tristan Corbière and the Poetics of Irony Alessandra Marangoni

Steve Murphy, Mauvaise pensée du matin Mario Richter

Lola Bermudez, Une machine textuelle, Faustroll Ida Merello

Patrick Besnier, Alfred Jarry Ida Merello

Maria Immacolata Spagna, Evoluzione e diffusione dell’arte in Francia (1855-1910) ed Emile Zola critico d’arte e romanziere Mario Richter

Anne-Gaelle Weber, Grandeur et décadence de la science-fiction électrique: autour de Paris au XXe siècle Ida Merello

Jean de Palacio, Courant littéraire, courant continu: l’électricité dans le récit fin de siècle Ida Merello

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Aa. Vv., «Cahiers Octave Mirbeau», n. 14 Ida Merello

Jacques Noiray, L’effet de science dans “Vingt mille lieues sous les mers” Ida Merello

Enrica Salvaneschi, Giardini ospitali. Ambienti e momenti di Emile Zola poeta Nicola Ferrari

Marina Geat, La Croix-de-Maufras, un voyage à travers les mots de “La Bête humaine” d’Emile Zola Ida Merello

Novecento a cura di E. Kanceff e S. Genetti

Poesie et Liturgie: XIXe-XXe siècles, a cura di Martine Bercot e Catherine Mayaux Emanuele Kanceff

Lo sguardo e la voce: dialogo e convergenze nel Novecento francese, a cura di Giuliana Costa Ragusa e Luciana Grasso Emanuele Kanceff

Agnès Hafez-Ergaut, Le Vertige du Vide – Huysmans, Céline, Sartre Emanuele Kanceff

Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 153 Emanuele Kanceff

Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 154 Emanuele Kanceff

Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 155 Emanuele Kanceff

Daniel Karlin, Proust’s English Emanuele Kanceff

Paul Valéry, Cahiers 1894-1914, X (1910-1911) Emanuele Kanceff

Jacques Prévert, Octobre. Sketches et chœurs parlés pour le groupe Octobre (1932-1936) Emanuele Kanceff

André Malraux, Carnet du Front populaire, 1935-1936 Emanuele Kanceff

Hector McGillivray, Malraux et la révolte irrationnelle, politique, histoire et culture Emanuele Kanceff

Gérard Piacentini, Samuel Beckett mis à nu par ses auteurs, même. Essai sur le Théâtre de Samuel Beckett Emanuele Kanceff

Albert Camus-René Char, Correspondance, 1946-1959 Emanuele Kanceff

David Nott, Vailland: “Un Jeune Homme seul” and “325 000 francs” Emanuele Kanceff

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Jean Anouilh, Le Voyageur sans bagage Emanuele Kanceff

Jean-Jacques Gonzales, Albert Camus, L’exil Absolu Emanuele Kanceff

Venus Khoury-Gatha, Ortiche Emanuele Kanceff

Mariska Koopman-Thurlings, Sylvie Germain. La hantise du mal Emanuele Kanceff

Letterature francofone extraeuropee a cura di C. Biondi E. Pessini

Édouard Glissant, Poetica della Relazione. Poetica III Alessandro Corio

Susanne Gehrmann e Claudia Gronemann (dir.), Les enjeux de l’autobiographique dans les littératures de langue française Ilaria Vitali

Sens et présence du sujet poétique. La poésie de la France et du monde francophone depuis 1980, Études réunies et présentées par Michael Brophy et Mary Gallagher Veronica Amadessi

Pierre-W. Boudreault, Denis Jeffrey (sous la direction de), Identités en errance. Multi- identité, territore impermanent et être social Simona Rossi

Aa. Vv., «Notre Librairie», Indispensables animaux, 163 Francesca Torchi

Giuliva Milò, Lecture et pratique de l’Histoire dans l’œuvre d’Assia Djebar Ilaria Vitali

Rajae Benchemsi, La controverse des temps Paola Martini

Abdelwahab Meddeb, Contre-prêches. Chroniques Veronica Amadessi

Majid El Houssi, Domani all’alba (Le lendemain à l’aube) Ilaria Vitali

Werewere Liking, Médée. Les risques d’une réputation. Medea. I rischi d’una certa reputazione Veronica Cappellari

Lucille Beaudry, Marc Chevrier (sous la direction de), Une pensée libérale, critique ou conservatrice? Simona Rossi

Maurizio Gatti, Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire Veronica Cappellari

Le projet transculturel de «Vice Versa», direction et préface d’Anna Paola Mossetto Veronica Cappellari

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L’humanisme franco-canadien. Un cas, Benoît Lacroix, Atti del Convegno Internazionale 14-15 novembre 2005, a cura di Marina Zito Simona Rossi

Denis Thériault, Le facteur émotif, Montréal Simona Rossi

Ying Chen, Le mangeur Simona Rossi

Gilles Marcotte, Una missione difficile Simona Rossi

Wajdi Mouawad, Assoiffés Veronica Cappellari

Opere generali a cura di G. Bosco

La lettre et les lettres, entre-deux, textes réunis par Claude Lachet et Laurence Richer Andrea Manara

Penser l’ère nouvelle, sous la direction de Didier Lechat et Ulrich Mölk Luigi Luison

Conversation entre les Muses, sous la direction de Lise Sabourin Alain Génetiot

Serge Doubrovsky, Parcours critiques II (1959-1991) Fatima Pilone

The Beast at Heaven’s Gate. Georges Bataille and the Art of Trangression. Edited by Andrew Hussey Luigi Luison

René Pommier, Sanglades Fatima Pilone

Genèse et autofiction, sous la direction de Jean-Louis Jeannelle et Catherine Viollet Gabriella Bosco

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Articoli

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Il contributo di Franco Simone allo studio dell’Umanesimo europeo

Lionello Sozzi

1 Una recente antologia di testi umanistici dà finalmente dell’Umanesimo una configurazione europea: non procede per aree circoscritte ma per linee di sviluppo lungo le quali s’incontrano, di volta in volta, Petrarca e il Cusano, Poliziano e Gaguin, Vives e Ficino, John Colet e Budé, Erasmo e Tommaso Moro1 . A tale visione sovranazionale e unitaria Franco Simone ha dato, coi suoi studi, un contributo fondamentale: se nel corso del Convegno che l’Accademia delle Scienze di Torino gli ha dedicato nel novembre 2006 si sono uditi e ora si leggono in questo numero di «Studi Francesi» interventi che riguardano l’Italia e la Francia, l’area anglo-sassone e quella germanica, la Spagna, i Paesi Bassi e l’Europa orientale, ciò non è solo per rendere omaggio al grande studioso scomparso trent’anni fa, ma anche perché, oggettivamente, i suoi lavori sono il frutto di una radicata convinzione, dell’idea cioè che la civiltà dell’Umanesimo sia nata, più o meno nell’arco degli stessi decenni, in sedi lontane e diverse, come risposta, magari differenziata, a problemi culturali comuni.

2 Il contributo di Franco Simone allo studio dell’Umanesimo si è svolto in tre fasi, testimoniate da tre opere che oggi, non meno di allora, si segnalano ai nostri occhi insieme per la loro coerenza e la loro particolare fisionomia: La coscienza della Rinascita negli Umanisti francesi, del 1949, Il Rinascimento francese, studi e ricerche, del 1961, e Umanesimo, Rinascimento, Barocco in Francia, del 1968.

3 Il primo libro incontrò subito il pieno consenso degli studiosi: chi scrive ricorda che nel corso di un seminario tenuto nei primi anni Cinquanta alla Normale di Pisa da Paul Oskar Kristeller, l’illustre erudito già citava La coscienza della Rinascita tra i contributi più importanti usciti in Europa nel giro di quegli anni. Esso getta le basi di una ricerca che riguarda la consapevolezza con cui, sin dalla fine del Trecento o dall’inizio del Quattrocento, gli umanisti francesi guardano al loro tempo come a un’epoca di profondo rinnovamento culturale. Lo studioso affrontava, dunque, un problema di genesi: «Nell’impostazione dei problemi storici e critici – così dirà più tardi – il mio temperamento mi porta a interessarmi alla loro genesi e al loro primo sviluppo». Per ogni modulo critico e schema di giudizio il sicuro intuito e il lungo allenamento gli

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consentiranno sempre di indicare – così gli scriverà un suo corrispondente tedesco – l’epoca storica e quasi lo strato geologico di appartenenza, come accade al paleontologo, abile nel pervenire a una rigorosa datazione dei suoi reperti. Così, l’idea di un Medio Evo barbarico, di una radicale frattura tra il passato e il presente e di un profondo, determinante rinnovamento, trova allora, a cavallo tra quei due secoli, le sue prime e più lontane testimonianze, alla luce dell’insegnamento del Petrarca, del Boccaccio, del Salutati, poi del Poliziano e del Valla, in umanisti come Robert Gaguin e Guillaume Fichet, poi come Jean de Montreuil e Nicolas de Clamanges, ai quali Simone e, successivamente, i suoi allievi danno finalmente il rilievo che meritano, o come Jean Trithème che opera la congiunzione tra umanisti francesi e tedeschi. Qualcosa distingue per altro il senso storico di Italiani e Francesi, non solo per il dissidio che oppone Petrarca a certi letterati d’oltralpe (ad esempio Jean Hesdin), ma anche perché al lungo arco della barbarie medievale di cui parlano i primi si oppone la coscienza dei Francesi di aver già conosciuto un primo periodo di rinascita nel XII secolo. Di un raffinato senso anche linguistico Simone dà prova inoltre, in quel libro, quando ripercorre a ritroso la storia della metafora luce/tenebre risalendo alla sua prima sorgente che è classica (Lucrezio) e, soprattutto, biblica (salmo 111, vangelo di Giovanni, epistole di S. Paolo), oltre che patristica (Ambrogio, Agostino, Girolamo). Ma il ritorno espressivo non nasconde allo studioso l’emergere di profonde diversità: rispetto agli umanisti italiani, ad esempio, molto attenti ai valori del linguaggio, gli umanisti francesi (si pensi a Lefèvre d’Etaples o a Budé, ma anche a Champier o a Lemaire de Belges) insistono sul necessario connubio tra eloquenza e sapienza, cioè tra la riscoperta dei valori filologici, formali, stilistici anche alla luce dei modelli antichi largamente tradotti e la fedeltà ai valori spirituali e religiosi che forse gli Italiani, a loro giudizio, tendono a trascurare: Erasmo definisce Valla «magis rethoricus quam theologus». Fa eccezione, forse, solo Étienne Dolet che porta l’Umanesimo di Budé alle estreme conseguenze poiché vede nella scienza filologica non uno strumento per accedere alla verità religiosa ma un valore in sé, autonomo e autosufficiente, se non addirittura destinato a scuotere le tradizionali certezze alla luce di una premessa che è già razionalistica e antidogmatica, la stessa che, purtroppo, condurrà Dolet a perire sul rogo. Della prefazione ai Commentarii linguae latinae Franco Simone valorizza anche la visione storica europea: come pochi dei suoi contemporanei Dolet fa scoprire la vicinanza tra l’Italia di Bembo, Sadoleto, Pontano e Alciato e la Germania di Reuchlin, Agricola, Melantone, i Paesi Bassi di Erasmo, l’Inghilterra di Moro e di Tunstall, la Spagna di Vives, la Francia di Budé e di Lefèvre, di Champier e di Rabelais. Dolet già vedeva l’Umanesimo europeo in quella luce unitaria e concorde, pur nelle specifiche diversità, in cui anche noi più che mai crediamo come testimoniano il convegno che ci ha riuniti l’anno scorso e ora la presente raccolta di saggi.

4 Il secondo libro, Il Rinascimento francese, allarga la ricerca a un ambito più vasto, insiste sull’importanza determinante della fortuna francese del Petrarca umanista ma chiarisce anche l’originalità delle prospettive secondo cui lavorano, in Europa, fra gli altri, Erasmo e Budé. Il libro costituisce, oltre al resto, la prima interpretazione originale e organica che la storiografia italiana abbia avanzato per un gruppo di secoli fondamentali nello svolgimento della cultura e delle lettere francesi. Suo cardine è l’idea che l’influenza italiana sul Rinascimento francese non possa venir messa in dubbio, ma che essa sia assai meno vistosa, a un tempo più complessa e più segreta, di quella proposta da un ben noto schema storiografico. La cultura italiana e la nuova filologia penetrarono in Francia non alla fine del Quattrocento (in conseguenza delle

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spedizioni nella Penisola) ma tramite l’intermediario del Petrarca (il Petrarca del Canzoniere e dei Trionfi, naturalmente, ma soprattutto il Petrarca delle opere latine, dal De remediis alla traduzione in latino della novella di Griselda) e tramite quel cenacolo di Avignone che fu il fulcro di una convergenza altamente significativa per gli sviluppi di tutta la cultura europea: testimonianza emblematica del produttivo impegno con cui quel cenacolo operò è, oltre al resto, lo specifico carattere che assunse, in quegli anni, la costituzione della biblioteca pontificia avignonese; ma significativo è anche, scrive lo studioso, che «tutti i principali rappresentanti della cultura parigina del principio del Quattrocento abbiano avuto modo, nel decennio precedente, di stringere rapporti, durante un loro più o meno lungo soggiorno ad Avignone, con l’ambiente francese maggiormente aperto alle idee umanistiche italiane». Tuttavia, l’Umanesimo italiano e petrarchesco non soltanto sfruttò il vasto materiale scrittorio che in Francia costituiva la preziosa eredità dei secoli medievali, ma s’incontrò con una cultura che già per suo conto si veniva evolvendo e che veniva maturando in termini a volte vivacissimi particolari esigenze e originali problemi: Ai limiti del Medio Evo e del Rinascimento – precisa Simone – non avvenne in Francia l’innesto di spiriti nuovi e di forme originali su di un albero ormai spogliato dei suoi propri frutti. Tra l’antico e il moderno non esistette alcuna rottura; e neppure un deserto, privo di uomini e di opere, in cui operò soltanto un’influenza straniera. Ma anche in Francia, secondo quanto avvenne in quasi tutti i Paesi europei, le idee dell’Umanesimo e del Rinascimento italiano agirono secondo precise e particolari esigenze e non furono né sole, né esclusive e neppure assolute... Tanto per azione diretta quanto per reazione mediata, i Francesi scelsero in Italia gli autori e le opere che meglio servivano a riproporre e risolvere i problemi imposti, di anno in anno, da una cultura in evoluzione lenta ma progressiva, più di quella italiana legata a una tradizione imperiosa, ma non per questo chiusa a un suo avvenire particolare e singolare. L’Umanesimo e il Rinascimento non si realizzarono in Francia nella passiva assimilazione della civiltà italiana. I fiori freschi non sbocciano tra foglie secche. Oltre ogni astrattezza, quei decenni gloriosi rappresentano la storia delle successive soluzioni che soltanto talenti indigeni seppero trovare per i problemi imposti dalla civiltà letteraria francese nel suo graduale sviluppo. Alla soluzione, ma soltanto a questa, cooperarono validamente e sempre in modo determinante, talenti e opere con assoluta libertà scelti nella cultura italiana e in quella fiamminga.

5 Al panorama vasto e complesso del primo Umanesimo francese Simone dedica le sue pagine più illuminanti, dimostrando come alle più recenti esigenze culturali siano sensibili anche autori considerati di solito come esponenti di una rigida tradizione, come ad esempio Gerson. Rimane aperto, naturalmente, il problema dell’individuazione dei veri oppositori, che pure indubbiamente ci furono: Quello che per l’ambiente parigino ancora ignoriamo – scrive ancora Simone – è il nome degli oppositori. Se al Salutati poteva corrispondere in Francia Jean de Montreuil o qualcuno dei suoi amici, chi corrispondeva al Dominici? Un’erudizione incerta ci aveva proposto fino a ieri Gerson e Pierre d’Ailly. Dopo che questi dotti sono stati accolti nel campo degli umanisti, l’opposizione è senza rappresentanti. Abbiamo, qui, un campo tutto aperto alle ricerche. Ma sarà bene avvertire che non si potrà conoscere il valore e anche i limiti del primo Umanesimo francese fino a quando queste ricerche non avranno raggiunto dei risultati sicuri.

6 Contro chi, insomma, il miles Christi di Erasmo deve combattere? Chi sono i falsi fratres, diffusori di una malam doctrinam contro i quali si scaglia Raulin? Sono i seguaci di una disciplina esteriore e formale? O sono i patiti di un ciceronianismo spinto all’estremo? Simone, in ogni caso, apre nuove prospettive di studio e dà un contributo fondamentale

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alla ricostruzione della battaglia umanistica e alla scoperta della specificità di una cultura insieme innovativa e legata alla tradizione, sensibile, ancora una volta, ai nuovi fatti retorici come al retaggio etico-religioso, propensa a una possibile conciliazione tra teologia e retorica, orientata in direzione di un rigoroso moralismo cristiano e tuttavia ben decisa nel rifiuto di una cultura ancora legata alle Summae e ai Florilegia. Un contributo, occorre dire, cui Simone può giungere grazie anche al suo debito nei confronti di studiosi come Étienne Gilson, Augustin Renaudet e Paul Hazard, il primo per aver reso acuto in lui il senso di una tradizione che non può morire, il secondo perché lo ha abituato all’idea della saldatura tra Umanesimo e problematica religiosa, il terzo per averlo reso sensibile all’idea di mutamento e di crisi. Ma soprattutto, alle sue conclusioni Simone giunge grazie alla sua vastissima conoscenza della storiografia sul Rinascimento e della genesi degli schemi storiografici, la stessa che più tardi gli detterà il saggio Per una storia della storiografia letteraria francese, uscito nel 1966 tra le Memorie dell’Accademia delle Scienze di Torino. E in quel saggio la convinzione di aver fissato la prima genesi, in Francia, di quello che amava chiamare il «senso della storia», il primo, graduale, faticoso consolidarsi, cioè, di contro alla visione ciclica dei fatti umani, di una visione cumulativa e progressiva, assecondata dal mito della translatio, utile ai Francesi per puntellare ideologicamente il loro affermato predominio culturale europeo.

7 Il terzo libro, infine, è una raccolta di saggi in qualche modo collaterali che della circolazione delle idee umanistiche dà testimonianze molteplici, anche circoscritte ad aree geografiche ben determinate: l’area fiorentina, con allusione ai rapporti intercorsi tra Salutati, Bruni e Bracciolini e Fichet, Gaguin e Lefèvre d’Etaples, nonché alla presenza a Firenze di autori di primo piano come Commynes, Budé, Rabelais; l’area veneta, con particolare riguardo alla presenza a Parigi di Marsilio da Padova, alla fortuna di Livio e Seneca, alla funzione culturale europea dell’università padovana; l’area lionese, studiata soprattutto per la prodigiosa attività editoriale che vi si svolse nel primo Cinquecento (spicca il nome del tipografo piemontese Baldassarre da Gabiano) e per la fortuna francese che quegli editori assicurarono alle opere di Dante, Petrarca e Boccaccio. Insomma, al centro delle preoccupazioni storiografiche di Simone è la volontà di indagare sul terreno degli scambi, dei confronti, degli influssi, della circolazione dei libri e delle idee ben al di là di quei confini nazionali su cui la storiografia romantica si compiaceva di insistere; sul terreno, anche, della lenta formazione di quegli schemi storiografici, non di rado artefatti e infondati, che per secoli hanno condizionato l’interpretazione delle varie età, dal Medio Evo all’Umanesimo e al Rinascimento, racchiudendole entro categorie di cui Simone segue da vicino la lenta formazione e la perdurante astrattezza. Come si spazientiva quando, durante un esame, interrogato sull’origine e la provenienza di determinate idee, lo studente sprovveduto rispondeva che «erano nell’aria»! «Ma nell’aria non c’è un bel nulla!» esclamava infastidito Simone: per lui contavano le notizie precise sugli incontri e i contatti, sui libri e sulla loro circolazione, sui manoscritti o i documenti di vario genere che potevano confermare o far cadere determinate ipotesi.

8 Negli ultimi anni della sua attività Simone andava guardando con preminente interesse a una sorta di «mitologia letteraria francese», a una «mitografia gallica» che gli consentiva di pensare alla letteratura non tanto nella sua dimensione espressiva, o creativa e fantastica, quanto come al luogo ideale in cui miti, simboli e schemi mentali si perpetuano e gradualmente si trasmutano. Alcuni degli anelli salienti di quella mitologia – la visione mitizzata delle guerre d’Italia, l’immagine mitica delle tre corone,

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o quella di Venezia come terra della libertà, o il reditus regni Francorum ad stirpem gallicam, o un’altra celebre immagine mitica, quella dei nani sulle spalle dei giganti, esemplare per l’idea, che in sé racchiude, dell’avanzamento storico – costituivano o motivi ricorrenti non solo degli scritti, ma anche delle animate conversazioni del Maestro scomparso. Altre guide, altri modelli, in quest’ultima fase della sua attività, s’imponevano alla sua attenzione: Barthes, che non esitava a invitare a Torino, Lévi- Strauss, le cui idee pensava di poter utilizzare per la sua «storiografia letteraria francese», Kantorowicz, di cui si vantava giustamente di utilizzare tra i primi in Italia le suggestive proposte, invitando tutti noi, col calore che gli era consueto, a leggere il saggio sul tema del Pro patria mori nel pensiero medioevale o quello sulla sovranità dell’artista nella concezione rinascimentale.

9 Simone aveva le sue convinzioni ma nutriva anche un assoluto rispetto per le convinzioni altrui e per il contributo scientifico di studiosi anche lontani dalla sua formazione. I seminari che organizzava sulla nouvelle critique o sulla nozione di barocco, ma soprattutto la rivista di «Studi Francesi», con la sua ampia e universalmente apprezzata “Rassegna bibliografica”, nascevano, in fondo, da questa sua esemplare esigenza di una esauriente e aggiornata informazione, ignara di preclusioni e aperta a ogni nuova proposta. Era un uomo che alla prodigiosa erudizione univa una straordinaria, anche se mai ostentata, sensibilità ai fatti umani, intellettuali e interiori, spirituali, etici, religiosi. L’Umanesimo è per lui una riscoperta dell’uomo, ma al di fuori di ogni retorica romantica egli segue, di quella riscoperta, nei testi e nelle persone, il sotterraneo cammino, le interne contraddizioni, l’intrecciarsi dell’ansia del nuovo col retaggio del passato, le testimonianze più sfumate e incerte, il chiaroscuro più problematico e per noi, oggi, più vivo e attuale. Per questo, oggi, a trent’anni dalla sua scomparsa, lo ricordiamo con commozione e gratitudine.

NOTE

1. Anthologie des humanistes européens de la Renaissance, édition de Jean-Claude MARGOLIN, Paris, Gallimard, 2007.

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L’Umanesimo italiano. Problemi e studi di ieri e di oggi

Riccardo Fubini

1 È di recente uscita una raccolta di saggi sintetici, in ambito internazionale, sulle «interpretazioni dell’Umanesimo rinascimentale»1. Il curatore, Angelo Mazzocco, confessa in sede introduttiva di non saper dare una sintesi delle prospettive critiche dei vari contributi, in considerazione della loro eterogeneità, tale da rendere arduo anche solo il delineare i termini della discussione2. Tale è infatti, come si suol dire, stato della questione dopo la recente scomparsa delle personalità che più avevano esercitato influenza nelle sedi disciplinari intercomunicanti degli studi sull’Umanesimo, quali i filosofi Eugenio Garin e Paul Oskar Kristeller, lo storico Hans Baron (alla memoria dei quali è dedicato il volume ora citato del Mazzocco), a cui vanno aggiunti, per quanto riguarda l’Italia, i filologi Alessandro Perosa, Giuseppe Billanovich e Augusto Campana, gli italianisti Carlo Dionisotti e Vittore Branca, per non dire della memoria più lontana di Franco Simone, che il presente convegno ha voluto onorare.

2 Diversamente dall’amico Mazzocco, ritengo sia giunta l’ora di trarre un bilancio, che doverosamente coincida con un ripensamento critico, e con esso, mi auguro, rinnovate direttive metodiche e programmatiche. La sede degli studi rinascimentali – e presente convegno ne è ulteriore conferma – è ovviamente quella internazionale, al di là del rispetto, pur doveroso, delle specifiche tradizioni nazionali.

3 Lo studioso italiano che faccia, come chi scrive, professione di storico trova scarso riscontro, per quel che riguardi il campo di studio dell’Umanesimo quattrocentesco, nella tradizione patria3. Tale vera e propria lacuna ha radici profonde nella storia, di cui si possono segnalare due momenti essenziali. Il primo, più lontano e intrinseco alla cultura rinascimentale stessa, è la mancata trasmissione a stampa (e cioè in pubblica sede) della più significativa produzione umanistica quattrocentesca, alle scaturigini di quel movimento di cultura. A cominciare dal Petrarca latino, i maggiori fra gli umanisti, da Poggio Bracciolini a Lorenzo Valla, da Enea Silvio Piccolomini a Marsilio Ficino (per non parlare di Leonardo Bruni, che fu una riscoperta dell’erudizione sette-ottocentesca, o, peggio ancora, di Leon Battista Alberti, organicamente edito solo nel nostro tempo), ebbero le loro opere pubblicate, dopo le edizioni incunabolo, esclusivamente in sede

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transalpina, a Parigi, Strasburgo, Colonia, Basilea. In altri termini la loro pubblica diffusione, non importa se manoscritta o a stampa, resse fin quando ressero con sovranità riconosciuta gli Stati italiani indipendenti. Calò poi il sipario di una censura implicita, ben prima di quella dichiarata con il formalizzarsi della congregazione dell’Indice4. Nella fioritura culturale del XVI secolo le tradizioni umanistiche furono tendenzialmente ridotte a classicismo letterario, e cioè disciplinate secondo un risorgente criterio di autorità; ovvero, fatto ancor più insidioso, furono sostituite da nuovi testi di argomento affine, ma ispirate o a stretto specialismo di scuola, o ai più neutri criteri della compilazione enciclopedica. Per limitarsi a due esempi significativi, al razionalismo empirico, che in sede grammaticale e linguistica aveva ispirato le Elegantiae latinae linguae di Lorenzo Valla, subentrarono i dettami retorici del ciceronianesimo5; per altro riguardo la considerazione critica del mutamento storico, che aveva informato la descrizione corografica dell’Italia illustrata di Biondo Flavio (1453), viene sostituita, giusto un secolo dopo, dalla Descrittione di tutta l’Italia del domenicano Leandro Alberti (1568), che si guarda bene dal riconoscere il debito al predecessore, e indulge, al contrario di lui, alla compilazione e alla leggenda6. Così uno degli ultimi eminenti eredi della cultura critica dell’Umanesimo, Carlo Sigonio scoraggiava nel 1559 i giovani transalpini che ancora affollavano le università italiane: essi in realtà non si accorgevano che «humanitatem illam [...], quae propria quondam Italiae fuisset, nunc demum nimia nostrorum facilitate, ne an ignavia hominum dicam, finibus nostris emissam, ad vos se et vestri similes quasi in colonias nobilissimas emigrasse»7. In altre parole, la prima tradizione umanistica non apparteneva più, e non sarebbe più appartenuta ai termini stretti della storia nazionale.

4 L’altro episodio, non meno significativo, è molto più recente. Sulla fine del 1868 usciva a Lipsia la seconda edizione riveduta del Die Kultur der Renaissance in Italien di Jacob Burckhardt (quella originaria era del 1860), e di qui partì la fortuna europea di quest’opera, che, facendo incominciare l’epoca della ‘modernità’ dal Rinascimento italiano, apriva una discussione che, specie in seno alla Kulturgeschichte tedesca, si sarebbe protratta per oltre mezzo secolo. Ma in Italia essa incontrò, anche in considerazione del progetto in corso di una traduzione, l’opposizione risoluta di Francesco De Sanctis. L’immagine ambivalente della «modernità» proposta da Burckhardt (un’apertura fin qui inaudita alle conoscenze, all’azione e all’arte, non accompagnata però dalle vecchie, non sostituite certezze morali) non apparteneva, né sarebbe più dovuta appartenere alla giovane nazione ormai unificata, volta al proprio riscatto. Tale è il senso preciso del celebre saggio, L’uomo del Guicciardini, scritto per l’appunto nel 1869, che così descrive (e rovescia) l’immagine burckhardtiana, quale una «civiltà», che «toccava quell’ultima perfezione che si manifestava nel lusso e nell’eleganza», ma che in ciò stesso denotava il proprio decadimento. Sicché, secondo De Sanctis, in ovvio riferimento a Burckhardt, i «giudizi degli storici oltremontani» andavano mantenuti estranei alla storia nazionale, come egli stesso dimostrava eloquentemente nella forte impronta moralistica con cui, nella pressoché coeva Storia della letteratura italiana, trattò del «secolo chiamato del risorgimento, e che fu pur quello della nostra decadenza»8. La conseguenza fu che le tematiche burckhardtiane, pur così dibattute nell’ambito della cultura europea, furono pressoché ignorate in sede nazionale. Quivi prevalsero l’erudizione e l’aneddotica letteraria, mentre, negli studi più specifici sull’Umanesimo latino, si affermò la filologia di studiosi dell’antichità, a cominciare dal benemerito latinista Remigio Sabbadini; mentre Benedetto Croce, trascurando l’Umanesimo delle origini, rivolse piuttosto la sua attenzione agli autori

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«del pieno e del tardo Rinascimento», a partire dalla storia napoletana di età aragonese9.

5 La sola via che, sulla scorta della rivendicazione nazionale di un ‘primato’ sulla via della modernità, si riallacciò alle tematiche più ampiamente filosofico-culturali dell’età del Rinascimento, fu quella indicata dalla scuola neo-hegeliana, che a partire da Bertrando Spaventa conduce soprattutto a Giovanni Gentile, in un’improbabile combinazione degli assunti anti-finalistici del disincantato Burckhardt, con il teleologismo, da lui deprecato, di matrice hegeliana10. Sicché a tener banco in materia, fino circa agli anni del dopoguerra, furono da un lato le speculazioni ancora d’impronta gentiliana, e, dall’altro, come si è detto, la filologia e l’erudizione, che, detto per inciso, si stavano prendendo la loro rivincita sulla critica letteraria di matrice desanctisiana e crociana, vicina ormai al suo esaurimento. Viceversa, per quanto riguarda la storiografia, come eloquentemente denunciava Federico Chabod a proposito appunto della storia rinascimentale, gli studi «di ordine propriamente politico» e quelli «di ordine culturale» avevano teso a «rinchiudersi in una sfera propria e autonoma, a cui nessun o assai fioco raggio di luce perviene alla vicina»11.

6 Ma è agli studi di storia filosofica e culturale a cui dobbiamo ancora rivolgere la nostra attenzione. A subentrare all’ormai declinante gentilianesimo fu la figura, ricca d’estro e sensibilità culturale, ma altrettanto difficile e sfuggente di Eugenio Garin12. Autore, nel 1937, di una monografia, improntata al clima dello spiritualismo idealistico, su Pico della Mirandola13, fu quindi curatore di raccolte di testi umanistici allora pressoché dimenticati o dispersi, da Pico stesso a Coluccio Salutati, dalla silloge dei Filosofi italiani del Quattrocento14, a un compendio illustrato di testi, Il Rinascimento italiano15, per poi dare una veste ultima a questo genere congeniale di fatiche con la raccolta, ormai negli anni del dopoguerra, dei Prosatori latini del Quattrocento16. È ora notevole che, pur con tutte le sfumature che la varia gamma dei testi suggerisce, stentino ad affermarsi figure individuali (difetto del resto comune al paradigma, duro a morire, dell’“umanista”), e d’altro canto ancora sostanzialmente prevalga il tema spiritualistico, caro a Gentile, della «dignità dell’uomo»17. «Trionfo dell’umana spiritualità», è detta l’epoca del Rinascimento in genere18; e tale tema percorre anche la Storia della filosofia, scritta fra il 1940 e il 1942 per la «Storia dei generi letterari italiani» della Vallardi, a sostituzione di quella lasciata incompiuta da Gentile, e pubblicata solo nel 194719. In quello stesso anno usciva in veste tedesca a Berna il volume di sintesi che più avrebbe dato fama all’autore, L’Umanesimo italiano. Filosofia e vita civile nel Rinascimento20. Come risulta fin dall’intitolazione, qui per la prima volta compare, in primo piano almeno, il tema dell’«Umanesimo civile», di qui intendendo quello del rapporto dell’‘umanista’ con la società e la politica, e di qui dell’apprezzamento della ‘vita activa’ e dei beni terreni nell’ambito di un regime repubblicano; ideali questi ultimi che sarebbero decaduti nella seconda metà del secolo, in coincidenza con l’avvento della signoria medicea e il ritorno, con la filosofia neoplatonica, al primato della contemplazione metafisica: «Se il primo Umanesimo fu tutto un’esaltazione della vita civile, della libera costruzione umana di una città terrena, la fine del ‘400 è caratterizzata da un chiaro orientamento verso un’evasione dal mondo, verso la contemplazione»21.

7 Non mi soffermo a discutere se tali tematiche, o perlomeno l’enfasi posta su di esse, fossero suggerite al sempre percettivo Garin dalle ricerche parallele di Hans Baron, che almeno fin dagli anni Trenta aveva insistito sul legame intrinseco fra il primo Umanesimo fiorentino e «la rinascita dell’etica statale romana», come parte di un

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progetto di lavoro su «Lo spirito comunale dell’Umanesimo fiorentino secondo la “Vita civile” di Matteo Palmieri e altre fonti»22, che si sarebbe poi tramutato, nel dopoguerra in terra d’America, in The Crisis of the Early Italian Renaissance del 1955. Di Baron si dirà poi. Né è qui luogo di speculare (ché poco importa dal punto di vista dell’interpretazione storica) se già a questa data alta fosse sensibile in Garin, come poi dichiaratamente nelle Cronache della filosofia italiana (1955), l’ideologizzazione gramsciana dell’«intellettuale organico» e l’idea corrispettiva della «cultura impegnata»23. In fondo il convergere del pensiero nell’azione (propugnato da Gramsci con una precisa connotazione politica) non si discostava, in linea teorica almeno, dall’attualismo gentiliano, per non dire di altre dottrine e tradizioni di pensiero, a cominciare dal molto germanico ‘consenso allo Stato’, quale obbligazione imprescindibile del cittadino e del dotto, a cui – molto più di quanto sia stato generalmente avvertito – fece capo il Baron nel formulare le sue ‘tesi’ sull’‘Umanesimo civile’ fiorentino24. Infine, nel riprendere in mano L’Umanesimo italiano di Garin, ci si sorprende a constatare come il modello complessivo dell’opera sia ancora conforme alla prospettiva storica di Gentile, che accomunava ‘Umanesimo’ e ‘Rinascimento’ in un unico complesso epocale: «L’Umanesimo – scriveva – è la preparazione, o, se si vuole, l’inizio del Rinascimento»25. Sicché anche il volume sintetico di Garin è equamente ripartito fra Quattro e Cinquecento, e, prendendo le mosse da Petrarca e Salutati, termina con la triade di Telesio, Bruno e Campanella, con buona pace degli umanisti ‘civili’ fiorentini del primo Quattrocento.

8 Ma l’Umanesimo civile di Garin è altresì significativo per un’altra, per dir così, meno campanilistica questione. Come si è detto, esso apparve in prima edizione in veste tedesca a Berna nel 1947. Il fatto insolito cela un risvolto di notevole interesse, per quanto sottaciuto dall’autore nell’edizione italiana del 1952. Promotore dell’edizione, se non dell’opera stessa, era stata la singolare figura di pensatore e organizzatore culturale di Ernesto Grassi, a cui Garin era apparso la persona idonea sia per le competenze umanistiche, che per essere subentrato a Gentile come storico della filosofia italiana. Grassi infatti, discepolo a Friburgo di Martin Heidegger, ambiva a mediare fra le scuole filosofiche tedesca e italiana, moderando l’ontologismo di quest’ultimo, di cui pur si faceva portavoce in Italia, con elementi dell’idealismo e spiritualismo italiani, non senza intenti, peraltro tipici dell’epoca, di emulazione nazionale26. Per usare le sue stesse parole, egli aveva mirato a stemperare la negazione nazista dell’«educazione umanistica tradizionale» vantando le iniziative del fascismo per glorificare il Rinascimento italiano, come in particolare la fondazione a Firenze dell’Istituto Nazionale di Studi sul Rinascimento. «Hai visto – scriveva nel 1942 all’amico Enrico Castelli – che Papini ha riferito per le sezioni estere del Centro del Rinascimento?», così attestando lo stretto rapporto fra l’Istituto fiorentino (di cui Papini era presidente), e il ‘Centro di studi umanistici e filosofici’, che il Grassi aveva fondato a Milano27. Ora, proprio nella collana filosofica diretta da Grassi in Svizzera (insieme a W. Szilasi) era uscita la Lettera sull’Umanesimo di Heidegger, in risposta al quesito posto da un accademico francese, J. Beaufret, «Comment redonner un sens au mot ‘Humanisme’?»28. È questa una delle più radicali asserzioni dell’assoluto ontologismo del pensatore tedesco, fino al completo ripudio della metafisica razionale classica: «La storia dell’Essere non è né la storia dell’uomo e dell’umanità, né la storia della relazione umana con gli esseri e con l’Essere. La storia dell’Essere è l’Essere stesso e solo l’Essere»29. Mentre la tradizione della metafisica greca valeva comunque a offrire un termine di confronto, radicale era invece il rigetto di quella latina, e di qui – nella

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buona tradizione germanica – del Rinascimento italiano, definito come «renascentia romanitatis», come dire un Umanesimo di terza categoria30. A tanto aveva reagito l’eclettismo nazionalistico del Grassi, giustapponendo – non già contrapponendo – alla mai ripudiata dottrina di Heidegger la facoltà di attingere l’insondabile Essere mediante il linguaggio retorico e poetico di scaturigine umanistica e vichiana31. E tale, per inciso, fu l’indirizzo che egli diede nel dopoguerra alla sua scuola di Monaco, particolarmente attenta all’Umanesimo italiano. Rhetoric as Philosophy, è il titolo di una recente traduzione inglese dei saggi di Grassi32. Rhetorik als Philosophie: Lorenzo Valla, ripeteva una zelante adepta della scuola di Monaco, giungendo ad attribuire all’umanista italiano il concetto heideggeriano del Sosein, dell’essere in sé e per sé, nella dispersione delle esistenze empiriche33.

9 Fu, come si è detto, per controbilanciare tali assunti radicali, che Grassi patrocinò contestualmente il libro di Garin – interprete recente dell’Umanesimo nella storia della filosofia italiana – nella medesima veste linguistica della Lettera di Heidegger, mosso dall’intento, come poi scrisse Garin stesso, «di far convergere due mondi di cultura»34. Intento del resto non disatteso da Garin, che con il suo ‘Umanesimo civile’, prevalente ora sulla ‘dignità dell’uomo’, poneva il suo accento sulla prassi, e, per essa, sul suo strumento espressivo, la retorica politica e morale. E alla glorificazione della ‘retorica’, spesso indicata allusivamente tra virgolette, a rimarcarne la differenza da una semplice tecnica del discorso letterario, fu dedicata la raccolta già menzionata dei Prosatori latini del Quattrocento, sicuramente la sua più fortunata e influente. E tuttavia la formula, una volta di più, suona come un sottile adattamento di quella celebre gentiliana, dell’Umanesimo come ‘filosofia di non filosofi’, tradotta in una ‘retorica’ caricata dei significati più seducenti: «Tutto è, veramente, nel Quattrocento, ‘retorica’, sol che si ricordi che, d’altra parte, ‘retorica’ è umanità, ossia spiritualità, consapevolezza, ragione, discorso di uomini»35.

10 Non s’intende senza queste premesse l’opera di Paul Oskar Kristeller, sicuramente il maggiore studioso dell’Umanesimo del secolo ora concluso, in pari grado per i contributi propri e per l’impulso dato in sede internazionale alla ricerca36. Studioso di filosofia di formazione neokantiana – da cui derivò un’indistruttibile fede nell’autonomia della scienza – ricevette nondimeno un impulso significativo alle sue ricerche dalle personalità, che già abbiamo avuto occasione di nominare, di M. Heidegger e G. Gentile. Già autore di uno studio sull’etica di Plotino, fu incoraggiato da Heidegger, che aveva seguito a Friburgo nel tirocinio post-dottorale, a studiare in Italia l’irradiazione rinascimentale del neo-platonismo con Marsilio Ficino, sul cui pensiero preparò una monografia, uscita solo molto più tardi per le vicissitudini dei tempi. In Italia, presso la Scuola Normale di Pisa, egli godette parimenti del sostegno di G. Gentile: fu appunto nella collana di testi umanistici, allora fondata da Gentile, che Kristeller pubblicò il Supplementum ficinianum, vasta ricerca delle testimonianze manoscritte di Ficino e del suo ambiente, che rinnovava in modo sostanziale la nostra conoscenza della cultura fiorentina di fine Quattrocento37. Fu da tale esperienza che Kristeller fu indotto all’esplorazione sistematica di quell’autentico mondo sommerso che era in tutta la sua estensione italiana ed europea l’Umanesimo rinascimentale. Risultato fu il repertorio dell’Iter italicum, che segna una vera data di rifondazione della ricerca sull’Umanesimo38. Ma per l’autore l’ingente fatica dell’Iter – incongrua a prima vista per chi faceva professione di filosofia – rappresentò qualcosa di ancor maggiore, e non soltanto strumentale significato. Egli volle con ciò offrire testimonianza di una pura Wissenschaft (esercitata ormai in terra d’America), che si

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accompagnò altresì a una peculiare interpretazione del fenomeno umanistico. In speculare, seppur perlopiù implicito contrasto con l’attualismo di Gentile (perpetuato nel più cauto e sfumato pragmatismo retorico di Garin), Kristeller intese separare categoricamente il campo designato dagli ‘studia humanitatis’ (grammatica, retorica, poetica, storia e filosofia morale) da quello propriamente filosofico, da lui essenzialmente identificato nella metafisica razionale (o philosophia perennis) che dall’antica Grecia si estendeva alla Germania di Kant ed Hegel «e oltre», ma comunque circoscritto, come Kristeller tiene a specificare, al «meglio del pensiero moderno»39.

11 L’attenzione rivolta al duplice campo, parallelo e distinto, delle discipline propedeutiche e, d’altra parte, della filosofia propriamente intesa faceva tutt’uno, per Kristeller, con il monito a preservare una continuità di tradizione, entro lo stretto dominio della scuola. Ogni soggettivismo era bandito, e con esso le ideologie, indelebilmente compromesse dalle tragedie del XX secolo. Contro l’ontologismo di Heidegger, enucleato da ogni remora di umana ragione e moralità, era rivendicata, si è detto, la metafisica e teologia classica; contro l’onnicomprensivo attualismo di Gentile era affermato il valore in sé di un’erudizione non importa quanto modesta, e tuttavia tassello prezioso per riallacciare le fila di una tradizione interrotta e tuttora percepita come ulteriormente pericolante. E nemico da battere era dunque l’ideologia, e per essa la forza disgregatrice delle contrapposizioni ideologiche. Il descrittivismo erudito e l’“oggettiva” esposizione delle dottrine, portata fino alla spersonalizzazione della storia e dei suoi nessi molteplici, acquistavano in ciò la valenza di un’implicita ma effettiva volontà di censura. Una volontà che diviene palese nel discorso pronunciato da Kristeller nell’occasione del conferimento della laurea honoris causa all’Università di Roma nel 1989: «La novità, l’originalità e la creatività non hanno nessun valore se i loro prodotti non corrispondono alla verità, anzi sono dannose quando portano a delle asserzioni false e rifiutabili [...]. Dobbiamo pure separare le nostre conoscenze valide, documentabili e oggettive dalle nostre preferenze religiose, politiche e ideologiche»40.

12 Ma in tal modo – non possiamo esimerci dall’osservare – la benintenzionata ‘verità oggettiva’ di Kristeller non suona meno astratta, meno lontana dal mondo reale degli uomini, del siderale Essere di Heidegger; e così il paradigma riduttivo dell’‘umanista’, in sostanza il didatta dell’antica enkyclios paideia, non suona meno generico di quello anacronistico dell’‘intellettuale’, dedito o meno che fosse alla vita attiva o a quella contemplativa, cultore di uno spiritualismo assoluto alla Pico della Mirandola, o di quell’aspro naturalismo, che Garin giungeva in data tarda a riconoscere in Leon Battista Alberti41. Ora un punto è significativo e caratterizzante della fase di studi che abbiamo attraversato. Si tratti di Garin a correttivo dell’idealismo gentiliano, o di Ernesto Grassi a correttivo dell’ontologismo assoluto di Heidegger, o di Kristeller a correttivo dell’ideologismo delle filosofie correnti, tali pur tra sé discordi autori sfociano in una celebrazione della retorica, vale a dire di un discorso che più non sa precisare i propri contenuti. Si tratta in altri termini di filosofie di epigoni, che hanno smarrito un positivo contatto con la storia. Gli esiti, presso prosecutori o discepoli, sono stati più volte aberranti, ai danni, non per caso, del più importante e complesso degli umanisti del XV secolo, Lorenzo Valla. Abbiamo così veduto Valla posto al centro della rivalità eterna di retorica e filosofia42; ovvero, addirittura, come il pensatore religioso che con la retorica contribuisce a liberare la teologia cristiana dall’invasiva dialettica aristotelica del Tomismo43; mentre, come già si è avuta occasione di dire, una studiosa tedesca sulle tracce di E. Grassi, giungeva a distillare dalla retorica valliana (che

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supponeva in realtà una filosofia precocemente empirica e utilitaristica) l’oggettività necessitante dell’Essere di Heidegger44.

13 In altri termini, perché riparta la ricerca sull’Umanesimo bisogna rivolgersi altrove che a questi filosofemi di epigoni. La via maestra, ai giorni di Burckhardt (che era al suo tempo un isolato) come al presente è quella di una schietta ricostruzione storica45. In tal senso un punto di riferimento hanno offerto due altri studiosi, sia pur reciprocamente distanti, che hanno indirizzato la ricerca sull’Umanesimo italiano nel dopoguerra. Vivaci discussioni ha esercitato al riguardo il libro di Hans Baron, La crisi del primo Rinascimento italiano, uscito in prima edizione in America nel 1955, e tradotto in italiano nel 197046. Baron, studioso tedesco che, al pari di Kristeller, apparteneva alla diaspora accademica negli Stati Uniti, fin dagli anni Venti, e particolarmente in una silloge di scritti di Leonardo Bruni (1928), aveva insistito sul concetto di ‘Umanesimo civile’ (o «Bürgerhumanismus»): un Umanesimo cioè, che, contro gli eccessi di individualismo al modo di Burckhardt, si integrasse nelle vecchie buone strutture del Comune cittadino, fino a riconoscersi, di fronte alla minaccia per la libertà rappresentata dal dispotismo egemonico del potere visconteo di Milano, nel repubblicanesimo ideale dell’antica Grecia e di Roma. La tesi, come si è detto, è stata molto influente e discussa (ma per la verità, almeno in sede storica, molto più in America che da noi)47. E tuttavia, malgrado l’importante funzione di stimolo, il libro, uscito peraltro troppo tardi e già invecchiato rispetto alla ripresa della ricerca nel dopoguerra, ha finito per denotare le sue gravi manchevolezze, anche sul piano della pur puntigliosa esegesi dei testi umanistici in esame. Meno viceversa si è rilevata la profonda impronta conservatrice, ancora d’impronta germanica, che connetteva la formazione culturale dell’individuo (o ‘Bildung’) alla pienezza dell’adesione patriottica, nell’ambito della moderna compagine statale. La struttura stessa di The Crisis si ispira direttamente a un saggio di Werner Jaeger (il celebre autore di Paideia), Staat und Kultur del 1932, secondo il quale gli ideali educativi, fin qui individualistici, di Wilhelm von Humboldt avevano trovato la loro perfezione inquadrandosi nei programmi della rinnovata università tedesca e nella corrispondente formazione del buon cittadino48.

14 L’altro studioso a cui ho fatto sopra riferimento è Giuseppe Billanovich, fondatore (o rifondatore, dopo Remigio Sabbadini) della cosiddetta ‘filologia medioevale e umanistica’, i cui indirizzi furono esemplificati nel periodico da lui fondato nel 1958, ‘Italia medioevale e umanistica’. La filologia di Billanovich, fondatasi principalmente su di un’agguerrita edizione critica dei Rerum memorandarum libri di Petrarca (1945), si affermò poi con un’impronta decisamente ideologica. Era la rivendicazione di parte cattolica di un indirizzo di indagine letteraria fin qui trascurato dalla critica di ispirazione desanctisiana e crociana; referente essenziale per Billanovich fu la figura del suo editore, don Giuseppe De Luca, che parallelamente sulla buona erudizione intendeva fondare una storia del sentimento religioso (o ‘della pietà’), scevra di compromissione con le concorrenti istanze modernistiche49.

15 La ‘filologia’ di Billanovich, che si estendeva nel campo della storia della cultura, e che mantenne Petrarca come principale campo d’attenzione e di orientamento storico, ha avuto insieme uno spiccato merito, e un altrettanto spiccato demerito. E demerito è quello di aver semplicemente ignorato un’indagine interna ai testi (latini) del Petrarca e ai loro tutt’altro che scontati contenuti, considerandoli al contrario nell’ottica di un generico classicismo, molto debitore della vecchia, buona ‘ratio studiorum’ di controriformistica memoria. Il merito, cospicuo pur nei suoi limiti, è quello di aver

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attirato l’attenzione sul tessuto culturale degli scritti petrarcheschi, e sulla loro variegata trasmissione manoscritta50. In tal modo il Petrarca letterato (perfettamente coetaneo all’Umanesimo italiano di Garin) ha costituito un’indispensabile pietra di paragone per gli studi petrarcheschi: di qui è nato lo stimolo ad approfondire la questione, ancor oggi tutt’altro che chiara, del rapporto di Petrarca con il suo ambiente, e insieme quella dei tempi e dei modi con cui la sua proposta culturale pervenne agli umanisti del secolo seguente, che da Petrarca attingono molto più di quanto dicano, e in particolare a Lorenzo Valla, delle opere del quale la scuola di Billanovich ha promosso alcune edizioni critiche essenziali, fra cui basti nominare le Epistolae, e, più importante ancora, la Repastinatio dialecticae et philosophiae51.

16 Ho accostato ad arte due personalità così distanti come Baron e Billanovich per ragioni, per così dire, autobiografiche. Da ambedue in tempi diversi i miei studi hanno ricevuto orientamento e stimolo, e le conclusioni che ho creduto trarne sono state in qualche modo, per dirla all’inglese, una risposta alla loro sfida.

17 Per primo viene Billanovich, e cioè Petrarca. La questione del rapporto di Petrarca con il mondo della Scolastica, e in particolar modo con la scolastica avignonese patrocinata dai papi, si è rivelato centrale52. Si tratta infatti, a esaminare nelle loro intenzioni i testi di Petrarca (a cominciare dalle Familiares), colti al di là delle loro dissimulazioni e dei loro accorgimenti retorici, di un rapporto nettamente antagonistico. Non si tratta beninteso delle speculazioni dell’aristotelismo scolastico, ma più ampiamente della Scolastica come metodo che attraversa i secoli, e che riconosce le sue radici nell’età patristica, nell’assunto basilare di trasmettere e commentare i testi di dottrina, dichiarati come ‘autorevoli’ per sanzione istituzionale53. A tale sistema istituzionalizzato di scuola, Petrarca oppone la soggettività umana dei testi, e con essa quella del proprio personale giudizio. E quanto gli permette di interloquire da pari a pari con Agostino54, ovvero, in sede storica, di mettere in dubbio tradizioni ricevute, come per esempio nel riesame di Tito Livio. Postulato infine di tutta l’opera petrarchesca è l’equiparazione, dal punto di vista umano, dei testi sacri con quelli profani: il che significava violare il principio gerarchico, che aveva la sua massima sanzione nel De doctrina christiana di S. Agostino. La nozione di ‘età oscura’ si definisce dal rifiuto di sottostare alla subordinazione utilitaristica del testo profano alle verità della fede: cose fra loro «distantissime», come Petrarca si esprime in un passo dei Rerum memorandarum libri55.

18 Di qui, fin dai primi decenni del nuovo secolo, sarebbero derivate la nuova storiografia politica56, una moralistica disincantata e più o meno schiettamente utilitaristica, e con ciò un approccio logico-filosofico, che prendesse le sue mosse, non già dall’esegesi dei testi di tradizione, ma dalla considerazione diretta del reale. Il rappresentante più cospicuo di tale indirizzo, direttamente suggerito – come mette conto ripetere – da Petrarca, è sicuramente Lorenzo Valla (1407-1457). Questi, nel dialogo De vero bono (De voluptate in prima redazione)57, rigetta in blocco il tradizionale sistema delle virtù e dei vizi, e considera la moralità dal punto di vista, in sé indivisibile e moralmente neutro, dei moventi verso il piacevole o l’utile (tale è per l’appunto la pseudo-epicurea ‘voluptas’, che in un primo momento aveva fornito il titolo al dialogo). Sotto un medesimo concetto erano così conglobate le finalità sacre e quelle profane, la Venere mondana e quella celeste: laddove, con l’ontologia del bene, scompare anche quella del male, e cioè la nozione teologica del peccato. Sicché, a conclusione del dialogo, il personaggio cristiano (quello cioè che estende alla sfera del sacro la nozione della

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‘voluptas’), esalta al modo di un sermone gli allettamenti del paradiso, mentre tace ad arte delle pene d’inferno58. E infine, al pari del Petrarca nella sua considerazione storica e morale, il Valla nella sua opera più propriamente filosofica intende rovesciare l’impostazione che, fin dalle fonti antiche, era stata istituzionalizzata nella scuola: ‘repastinatio’, come nel titolo della prima edizione, denota l’azione dell’aratro che rovescia la zolla; ‘retractatio’, secondo i rifacimenti seguenti, indica la volontà di riconsiderare fin dalle fondamenta l’‘universa philosophia’59. La ‘dialettica’ e la ‘filosofia’ del Valla stanno inseparabilmente a indicare il diretto approccio al reale, contrassegnato nel nome generalissimo della res, ‘la cosa’, in quanto il solo ‘nome’ riconoscibile come concetto ‘universale’, scartando come improprie le ‘autorità’, vale a dire le concezioni ‘probabili’ accreditate per tradizione. Ne deriva una netta divaricazione fra dialettica e retorica, sul modello delle verità ‘certe’ da cui discendono i teoremi della geometria. «Quasi che in filosofia – asserisce il Valla – noi dovessimo imitare i poeti o gli oratori, che frequentemente ricorrono ai ‘luoghi’ della retorica, vuoi perché così richiedono le circostanze, vuoi per l’ornamento del discorso, vuoi infine per conferirgli una maggiore forza espressiva [...]. È questo un discorso del tutto alieno da colui che intenda esprimersi secondo la più rigorosa verità» (procul abest ab eo qui loqui vult ad exactissimam veritatem)60.

19 È questa una visione opposta alla voga corrente, che si è voluto qui sopra illustrare, che nell’esercizio della retorica riconosce il dominio precipuo degli ‘umanisti’. La retorica in effetti, non tanto come funzione esornativa, quanto come principio ordinativo del discorso, nonché, più ampiamente, delle tradizioni di dottrina, si sarebbe effettivamente affermata nei curricula scolastici a partire specialmente dalla seconda metà del secolo, trovando la sua maggiore esposizione metodica nel trattato, poi ad ampia diffusione europea, De inventione dialectica di Rodolfo Agricola, olandese ma scolaro in Italia di Battista Guarino, su cui fra gli altri si è soffermato di recente Eckhard Kessler, il più autorevole esponente della scuola di Monaco ispirata da Ernesto Grassi61.

20 Trattando di Umanesimo e Scolastica, quasi dimenticavo di rammentare il mio debito a H. Baron. Pur lontano dalle tematiche metodologiche di cui si è detto, egli ha contribuito in modo, almeno per me, decisivo, a determinare la netta divaricazione fra l’innovativa cultura di Leonardo Bruni a Firenze fin dai primi anni del nuovo secolo, e le tradizioni scolastiche e cancelleresche ancora rappresentate dal suo maestro Coluccio Salutati. L’Umanesimo, anche se solo considerato nel suo stretto aspetto formale, si configurò dunque come un fatto rivoluzionario, come per un improvviso dischiudersi della coltre scolastica, sotto cui stavano annidati i suggerimenti provocatori del Petrarca62.

21 Bruni, che, in un periodo storico di profonde trasformazioni politiche, e in primo luogo di crisi ormai inveterata della Chiesa, aveva saputo conquistarsi i suoi spazi di pubblica reputazione e di piena pubblicità dell’opera, rappresentò il più diretto referente per le provocazioni del Valla. Ma con Valla il ciclo si interrompe. Il processo inquisitoriale a Napoli nel 1444, per quanto rimasto interrotto per l’intervento di re Alfonso d’Aragona, ebbe comunque l’effetto di impedire che l’opera filosofica, oggetto dell’imputazione, acquistasse credito e pubblicità, ed egli fu di conseguenza riconosciuto essenzialmente come il precettore grammaticale delle Elegantiae latinae linguae, mentre l’opera di revisione linguistica delle Annotationes in Novum Testamentum acquistò notorietà solo in seguito all’intervento di Erasmo. Fu questa l’epoca in cui i ‘literati homines’, gli ‘eruditi’, i ‘philosophi’, come si definivano sulle tracce di Petrarca, i vari Bruni, Valla,

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Poggio Bracciolini, Biondo Flavio, Leon Battista Alberti (e come si sarebbero detti i futuri ‘homines de lettres’, ‘savants’, ‘philosophes’), ripiegarono sulla più circoscritta professione dell’‘humanista’, l’insegnante di ‘umanità’, e cioè di un tirocinio di studi preliminare alle professioni universitarie propriamente dette63.

22 Per una tale, determinante svolta epocale, gli esiti più innovativi del primo Umanesimo italiano si prolungarono nei secoli fuori della loro sede primitiva, come si può tangibilmente verificare dalla sede di pubblicazione delle opere. Ciò ha esercitato un impatto anche nella questione tuttora aperta dell’influsso dell’Umanesimo italiano nella cultura europea fino al tempo dell’Illuminismo. Quando notiamo per esempio che Bacone, in The Advancement of Learning, cita implicitamente il proemio all’Italia illustrata di Biondo (a proposito della frammentarietà delle memorie storiche), non va certo a ricercare fra i lasciti manoscritti del XV secolo, ma attinge alla molto più ravvicinata edizione di Basilea degli Opera del 155964; e lo stesso può essere ripetuto per l’esame che Leibniz conduce nei suoi Essais de théodicée del dialogo De libero arbitrio di Lorenzo Valla: di quel Valla di cui egli recuperava la dignità di ‘filosofo’ («qu’il n’était pas moins Philosophe qu’Humaniste»)65.

23 Per tali vicissitudini epocali, legate anche a non sempre visibili pressioni censorie, è improprio parlare di una visione unitaria dell’Umanesimo italiano quattrocentesco. Piuttosto che a una categoria astratta, dobbiamo pensare a processi di cultura, articolati anche sui tempi lunghi, le cui connessioni non sempre sono immediatamente percepibili all’occhio dello storico. Per rispondere a un quesito del prof. Viano al convegno, se si possano stabilire nessi tra ‘Umanesimo’ e ‘Illuminismo’, alle condizioni dette darei senz’altro risposta affermativa, nel senso appunto dei tempi lunghi e del processo di durata secolare di affrancamento dalla vecchia Scolastica, che con tanta nettezza già era stato tracciato dai prosecutori ideali del Petrarca nella prima metà del XV secolo66. Sui tempi e sui modi, naturalmente, la ricerca rimane aperta.

NOTE

1. Interpretations of Renaissance humanism, ed. by A. MAZZOCCO, Leiden 2006. 2. A. MAZZOCCO, Introduction, ivi, pp. 1-18, qui p. 17: «The interpretations of Renaissance humanism provided by the scholars included in this volume, like those of their predecessors in the nineteenth and twentieth centuries, are varied to the point of being contradictory». Si veda anche al riguardo Palgrave advances in Renaissance historiography, ed. by J. WOOLFSON, New York, Houndmills 2005. 3. Mi sia lecito premettere le raccolte dei miei principali contributi: R. FUBINI, Umanesimo e secolarizzazione da Petrarca a Valla, Roma 1990; ID., L’umanesimo italiano e i suoi storici. Origini rinascimentali – critica moderna, Milano 2001; ID., Storiografia dell’umanesimo in Italia da Leonardo Bruni ad Annio da Viterbo, Roma 2003. 4. Cfr. R. FUBINI, Pubblicità e controllo del libro nella cultura del Rinascimento. Censura palese e condizionamenti coperti dell’opera letteraria dal tempo del Petrarca a quello del Valla, in

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Humanisme et Église en Italie et en France méridionale (XVe siècle – milieu du XVIe), sous la direction de P. GILLI, Roma, École française de Rome, 2004, pp. 201-237. 5. Cfr. V. DE CAPRIO, Le “Elegantiae” di Lorenzo Valla, in Letteratura italiana. Le opere. Vol. I: Dalle origini al Cinquecento, Torino 1992, pp. 647-679. 6. Cfr. R. FUBINI, Note su Leandro Alberti e l’“Italia illustrata” di Biondo Flavio, in L’Italia dell’Inquisitore. Storia e geografia dell’Italia del Cinquecento nella “Descrittione” di Leandro Alberti, a cura di M. DONATTINI, Bologna 2007, pp. 137-143. 7. Cfr. W. MCCUAIG, Andreas Patricius, Carlo Sigonio, Onofrio Panvinio, and the Polish nation of the University of Padua, «History of Universities», 3 (1983), p. 93. 8. Cfr. R. FUBINI, L’uomo del Guicciardini tra De Sanctis e Burckhardt, in ID., L’umanesimo italiano cit., pp. 230-238. 9. Cfr. B. CROCE, Poeti e scrittori del pieno e del tardo Rinascimento, voll. 2, Bari 1945. 10. Cfr. G. GENTILE, Il pensiero italiano del Rinascimento, 4a edizione, Firenze 1968 (l’edizione originale della raccolta è del 1937). Il capitolo più significativo, il terzo, Il concetto dell’uomo nel Rinascimento, risale al 1916. Sull’interpretazione del Burckhardt, cfr. il mio Origini e significato del “Die Kultur der Renaissance in Italien” di Jacob Burckhardt, in R. FUBINI, L’umanesimo italiano cit., pp. 211-229. 11. F. CHABOD, Gli studi di storia del Rinascimento, in Cinquant’anni di vita intellettuale italiana, 1896-1946, a cura di C. ANTONI e R. MATTIOLI, Napoli 1950, vol. I, pp. 126-207, qui p. 128; ora anche in ID., Scritti sul Rinascimento, Torino 1967, pp. 147-148. 12. Si cfr. in primo luogo Bibliografia degli scritti di Eugenio Garin, Bari 1969 e E. GARIN, La filosofia come sapere storico, Bari 1990; ID., Intervista sull’intellettuale, a cura di M. AIELLO, Roma- Bari 1997; e anche M. CAPATI, Cantimori, Contini, Garin: Crisi di una cultura idealistica, Bologna 1997, pp. 73-105. 13. E. GARIN, Giovanni Pico della Mirandola. Vita e dottrina, Firenze 1937. 14. Filosofi italiani del Quattrocento, pagine scelte, tradotte e illustrate da E. GARIN, Firenze 1942 («Pubblicazioni dell’Istituto Nazionale di Studi sul Rinascimento»). 15. E. GARIN, Il Rinascimento italiano, Milano 1941 (Istituto per gli Studi della Politica Internazionale). 16. Prosatori latini del Quattrocento, a cura di E. GARIN, Milano-Napoli 1952 («La Letteratura italiana. Storia e testi»). 17. Si veda in particolare al riguardo E. GARIN, La “Dignitas hominis” e la letteratura patristica, in «La Rinascita», I (1938), pp. 102-146. 18. Cfr. E. GARIN, Il Rinascimento cit., p. 11. 19. E. GARIN, La filosofia. I, Dal Medioevo all’Umanesimo; II, Dal Rinascimento al Risorgimento, Milano 1947. Cito dalla seconda edizione ampliata, Storia della filosofia italiana, Torino 1966, vol. I, p. XIII. Si veda per esempio ivi, p. 227, a proposito dell’interpretazione millenaristica del Rinascimento di K. Burdach: «È certo difficile non avvicinare Cola di Rienzo a Petrarca, ed è altrettanto non tenere conto dell’ansia rinnovatrice del tribuno romano»; e anche il capitolo III, Il mondo degli uomini, a proposito di Giannozzo Manetti: «Già nel Manetti si mostra chiara la sempre maggiore presenza, accanto all’esaltazione della vita attiva, terrena, civile, di motivi stoici e neoplatonici, volti a sottolineare il valore dello spirito umano nel suo significato metafisico» (p. 334). Notevole anche l’affermazione su L.B. Alberti, che lo stesso Garin avrebbe provveduto a capovolgere in saggi a noi più vicini: «L’inno alla dignità dell’uomo, sciolto nel secondo libro della Famiglia, esprime veramente uno dei grandi temi di tutta l’opera dell’Alberti» (p. 348). Si cfr. qui oltre, n. 41. 20. E. GARIN, Der italienische Humanismus. Philosophie und bürgerliches Leben in Renaissance, nach dem Manuscript ins Deutsche bertragen von G. ZAMBONI, Bern 1947.

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21. ID., L’Umanesimo italiano. Filosofia e vita civile nel Rinascimento, Bari 1932, p. 103. Nell’Introduzione aggiunta per l’edizione italiana, l’A. insiste su di un altro tema ancora, il valore della nuova sensibilità storica acquisita dagli umanisti, che «permise di stabilire la nostra distanza rispetto a quel passato», e sul significato di qui assunto dalla «filologia» (p. 23). In un Epilogo parimenti aggiunto, allo «schema di una filosofia teologizzante» viene contrapposta la «scienza dell’universale», che «vive come coscienza di sé in ogni concreta ricerca» (p. 278). 22. Si veda al riguardo E. GARIN, Le prime ricerche di Hans Baron sul Quattrocento e la loro influenza tra le due guerre, in Renaissance studies in honor of Hans Baron, ed. by A. MOLHO and T.A. TEDESCHI, Firenze 1971, pp. LIX-LXX, in particolare p. LXVI. 23. Cfr. E. GARIN, Cronache di filosofia italiana (1900-1943), Bari 1955 (seconda edizione definitiva, ivi 1959). 24. Cfr. il mio saggio, Una carriera di storico del Rinascimento: Hans Baron, in R. FUBINI, L’Umanesimo italiano cit., pp. 277-316. 25. G. GENTILE, Il carattere del Rinascimento, in Il pensiero italiano, del Rinascimento cit., p. 17. 26. Ne hanno trattato recentemente due storici americani: cfr. J. HANKINS, Two Twentieth-Century Interpreters of Renaissance Humanism: Eugenio Garin and Eaul Oskar Kristeller, ora in ID., Humanism and Platonism in the Italian Renaissance. Vol. I, Humanism, Roma 2003, pp. 573-590, in particolare pp. 609-610; e C. S. CELENZA, The Lost Italian Renaissance. Humanists, Historians, and Latin’s Legacy, Baltimore and London 2004, pp. 16-57, in particolare pp. 33-35 (cap. II, Italian Renaissance Humanism in the Twentieth-Century. Eugenio Garin and Raul Oskar Kristeller). Sul Grassi, cfr. P. DONATELLI, in Diz. Biogr. Ital., 58 (2002), pp. 607-609. Sulle precise circostanze della sollecitazione di Grassi a Garin, da quest’ultimo rivelate in un’Avvertenza alla ristampa del 1994, cfr. M. CAPATI, Cantimori, Contini, Garin cit., p. 86. 27. Cfr. M. SIMONETTA, Filosofia e potere: su Ernesto Grassi, in «Intersezioni», XV (1995), pp. 463-471, qui p. 469. Per l’insofferenza di Croce verso questa e consimili allocuzioni ideologico- retoriche, che avevano come sede deputata «La Rinascita», organo del neo-istituito Istituto di Firenze, si veda la sua lettera a don Giuseppe De Luca, 30 aprile 1939: «La mia critica è rivolta a codesto centro di studi, alla gente che è posta a divulgarlo e alle scemenze che stampano» (cfr. L. MANGONI, In partibus infidelium. Don Giuseppe De Luca: il mondo cattolico e la cultura italiana del Novecento, Torino 1989, p. 289). Merita segnalare qui la figura di amico e corrispondente del Grassi di Enrico Castelli, a lui in qualche modo simmetrica. Esistenzialista cattolico, fu anch’egli fertile promotore di iniziative culturali. Fondatore nel dopoguerra di un ‘Centro internazionale di studi umanistici’, vi organizzò numerosi convegni, quali ad esempio Umanesimo e machiavellismo (Padova 1949); Umanesimo e scienza politica (Milano 1951); Umanesimo e simbolismo (Padova 1958); Umanesimo ed esoterismo (Padova 1960). Castelli, per inciso, fu in precoce rapporto con Garin, per il quale scrisse la Prefazione alla raccolta La disputa delle arti nel Quattrocento (Firenze 1947); mentre a sua volta Garin lo menziona con simpatia nelle Cronache di filosofia cit., p. 522. 28. Cfr. C. CELENZA, The Lost Italian Renaissance cit., p. 33. 29. Cfr. R. WOLIN, Heidegger’s Children. Hannah Arendt, Karl Löwith, Hans Jonas, and Herbert Marcuse, Princeton-Oxford 2001, pp. 230-231. 30. Cfr. C. CELENZA, op. cit., p. 34; un’analoga squalifica dell’Umanesimo latino è anche in W. JAEGER, Humanism and Theology (1947); cfr. R. FUBINI, L’Umanesimo italiano cit., pp. 326-327. 31. Cfr. P. DONATELLI, Grassi cit., p. 608. 32. E. GRASSI, Rhetoric as Philosophy. The Humanist Tradition, Carbondale, Ill., 2000; cfr. C. CELENZA, op. cit., p. 171. 33. H.B. GERL, Rhetorik als Philosophie: Lorenzo Valla, München 1974, p. 181: «das notwendige Sosein»; per il contesto cfr. R. FUBINI, Umanesimo e secolarizzazione cit., pp. 339-360. 34. Cfr. E. GARIN, Cronache di filosofia cit., p. 515.

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35. Prosatori latini del Quattrocento cit., p. XIV. 36. Con i contributi di J. Hankins e C. Celenza, si vedano i testi di derivazione autobiografica in Paul Oskar Kristeller and His Contribution to Scholaship, in Philosophy and Humanism. Renaissance Essays in Honor of Paul Oskar Kristeller, ed. by E.P. MAHONEY, Leiden 1976, pp. 1-16; M. KING, Iter Kristellerianum: the European Journey (1905-1939), in «Renaissance Quarterly», XLVII (1994), pp. 907-909; e inoltre R. FUBINI, L’Umanesimo italiano cit., pp. 317-332. A parte la monografia sul pensiero del Ficino (Firenze 1933) e, naturalmente, l’Iter italicum, i principali contributi di Kristeller sono ora riuniti in Studies in Renaissance Thought and Letters, 4 voll., Roma 1936-1996; si veda anche, in traduzione italiana, La tradizione classica nel pensiero del Rinascimento, Firenze 1963; Otto pensatori del Rinascimento italiano, Milano-Napoli 1970; Concetti rinascimentali dell’uomo e altri saggi, Firenze 1978. 37. Supplementum ficinianum: Marsilii Ficini Fiorentini philosophi platonici opuscula inedita et dispersa, voll. 2, Firenze 1937. 38. P.O. KRISTELLER, Iter italicum. A finding list of uncatalogued or incompletely catalogued humanistic manuscripts of the Renaissance in Italian and other libraries, voll. 6, Leiden-London 1963-1997. 39. Cfr. R. FUBINI, L’Umanesimo italiano cit., pp. 328-329. La diffidenza di Kristeller andava particolarmente a Heidegger; come ha testimoniato J. Hankins, suo discepolo, egli in privato si mostrava «unsympathetic to Heidegger as a philosopher, though he admired him as an historian of philosophy»; cfr. J. HANKINS, op. cit., p. 583. 40. Cfr. R. FUBINI, op. cit., p. 330. 41. Cfr. E. GARIN, Rinascite e rivoluzioni. Movimenti culturali dal XIV al XVIII secolo, Roma-Bari 1975, pp. 131-196. 42. Cfr. J.E. SEIGEL, Rhetoric and Philosophy in Renaissance Humanism. The Unity of Eloquence and Wisdom, Petrarch to Valla, Princeton 1970. Non posso soffermarmi su quanto correttamente sia interpretata, in una tale luce, la stessa retorica antica. 43. Cfr. S.I. CAMPOREALE, Lorenzo Valla. Umanesimo e teologia. Presentazione di E. GARIN, Firenze 1971. 44. Cfr. qui sopra, n. 33. 45. Mi ricollego qui a quanto scritto in R. FUBINI, Renaissance Humanism and its development in Florentine civic culture, in Palgrave advances in Renaissance historiography cit., pp. 118-138. 46. H. BARON, The Crisis of the Early Italian Renaissance. Civic Humanism and Republican Liberty in an Age of Classicism and Tyranny, voll. 2, Princeton 1955; e Revised one volume edition, with an Epilogue, ivi, 1966; di qui è tratta la traduzione italiana, Firenze 1970. 47. Cfr. Renaissance Civic Humanism, ed. by J. HANKINS, Cambridge 2000. Le tesi di Baron sono al presente influenti soprattutto nella storia delle dottrine politiche, in quanto incorporate nella cosiddetta ‘tradizione atlantica’, e cioè nel repubblicanesimo di radice inglese e americana; cfr. J.G.A. POCOCK, The Machiavellian Moment. Fiorentine Political Thought and the Atlantic Republican Tradition, Princeton 1975 (trad. ital., Bologna 1980); e Q. SKINNER, The Foundations of modern political thought. Vol. I, The Renaissance; Vol. II, The , Cambridge 1978 (trad. ital., Le origini del pensiero politico moderno, Bologna 1989). 48. Cfr. W. JAEGER, Humanistische Reden und Vortrdge, Zweite erweiterte Auflage, Berlin 1960, pp. 195-214; e R. FUBINI, Una carriera di storico del Rinascimento cit., pp. 305-309. 49. Cfr. L. MANGONI, In partihus infidelium cit., pp. 304-317; vero e proprio manifesto del nuovo indirizzo fu considerata l’Introduzione di Billanovich al suo Petrarca letterato. I, Lo scrittoio del Petrarca, Roma 1947. 50. Particolarmente importante al riguardo è BILLANOVICH, Le origini dell’Umanesimo. Vol. I, Tradizione e fortuna di Livio tra Medioevo e Umanesimo, Padova 1981.

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51. L. VALLA, Repastinatio dialecticae et philosophiae, ed G. ZIPPEL, Padova 1982; ID. Epistolae, ed O. BESOMI, M. REGOLIOSI, ivi, 1984. 52. Cfr. R FUBINI, Intendimenti umanistici e riferimenti patristici del Petrarca al Valla, in Umanesimo e secolarizzazione cit., pp. 137-181; e anche ID., Luoghi della memoria ed antiscolasticismo in Petrarca. I “Rerum memorandarum libri”, in Visuelle Topoi. Erfindung und tradiertes Wissen in den Kunsten der italienischen Renaissance, ed. U. PFISTERER, M. SEIDEL, München-Berlin, 2003, pp. 171-181. 53. Cfr. R. FUBINI, Umanesimo e Scolastica. Saggio per la definizione, in «Medioevo e Rinascimento. Annuario del dipartimento di Studi sul Medioevo e il Rinascimento dell’università di Firenze», XVIII / n.s. XV (2004), pp. 165-174. 54. Cfr. R. FUBINI, Petrarca, S. Agostino e gli Agostiniani, in «Medioevo e Rinascimento» cit., XIX / n.s. XVI (2005), pp. 1-14. 55. F. PETRARCA, Rerum memorandarum libri. Edizione critica a cura di G. BILLANOVICH, Firenze 1945, p. 29 (I, 25). 56. Cfr. R. FUBINI, Storiografia dell’Umanesimo in Italia cit., pp. 3-9, 39-51. 57. Cfr. L. VALLA, De vero falsoque bono, ed. M. De PANIZZA LORCH, Bari 1970. L’intitolazione di quest’edizione, finora insostituita, è in realtà inesatta. 58. Cfr. R. FUBINI, Indagine sul “De voluptate” di Lorenzo Valla, in ID., Umanesimo e secolarizzazione cit., pp. 339-394. 59. Cfr. L. VALLA, Repastinatio dialecticae et philosophiae cit.; l’intitolazione della redazione ultima è Retractatio totius dialecticae cum fundamentis universae philosophiae. 60. Cfr. L. VALLA, Repastinatio cit., p. 389 (I, 9, § 4); cfr. R. FUBINI, La “Dialectica” di Lorenzo Valla. Saggio di interpretazione, in ID., L’Umanesimo italiano cit., pp. 184-207. 61. Cfr. E. KESSLER, Renaissance Humanism: The Rhetorical Turn, in Interpretations of Renaissance Humanism cit., pp. 181-197; ma si veda più ampiamente P. MACK, Renaissance Argument: Valla and Agricola in the Tradition of Rhetoric and Dialectic, Leiden 1993. 62. Cfr. R. FUBINI, Premesse trecentesche ai “Dialogi ad Petrum Paulum Histrum” di Leonardo Bruni, in «Humanistica. An International Journal of Early Renaissance Studies», 1/2 (2006), pp. 13-21. 63. Cfr. R. FUBINI, “Sogno” e realtà dell’Umanesimo. Contributi recenti sull’Umanesimo italiano, in «Archivio storico italiano», CLX (2002), pp. 87-111; e qui sopra, n. 4. Sui processi di pubblicazione autorizzata nell’epoca del codice manoscritto, cfr. G. ALBANESE, D. PIETRAGALIA, «In honorem regis edidit». Lo scrittoio di Bartolomeo Facio alla corte napoletana di Alfonso il Magnanimo, in Studi su Bartolomeo Facio, a cura di G. ALBANESE, Pisa 2000, pp. 1-44. 64. Cfr. R. FUBINI, Storiografia dell’umanesimo in Italia cit., pp. 47-48. 65. Cfr. E. GARIN, Lorenzo Valla e l’umanesimo, in Lorenzo Valla e l’umanesimo italiano, Atti del convegno internazionale di studi umanistici, a cura di O. BESOMI e M. REGOLIOSI, Padova 1986, pp. 1-17, qui p. 3. Si veda al riguardo L. VALLA, Dialogue sur le Libre-arbitre, Édition critique, introduction et notes par J. CHOMARAT, Paris 1983. 66. Fra gli storici italiani è rimasto isolato e pressoché sconosciuto il suggerimento di Gaetano Salvemini, che nel suo ultimo corso di lezioni a Firenze nel 1930 così obiettava ad A. Omodeo: «La coltura illuminista è né più né meno che la cultura del Rinascimento». Stroncata in Italia e nei paesi cattolici dalla Controriforma, essa «ha continuato a svilupparsi in Inghilterra, in Francia, in Olanda e nei paesi protestanti della Germania [...]. Non esiste soluzione di continuità fra la Rinascenza italiana-europea dei secoli XIV-XVI e l’illuminismo europeo del secolo XVIII», ecc. (cfr. A. GALANTE GARRONE, Salvemini e Mazzini. In appendice lezioni inedite di Salvemini, Messina- Firenze 1981, p. 495).

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L’Humanisme en France. État de la question et propositions

Jean Céard

1 On ne peut, au moment de présenter un état de la question de l’Humanisme en France, faire l’économie d’une définition du mot. La chose est d’autant plus nécessaire que, parmi les chercheurs qui, en ces trente dernières années, ont le plus contribué à une meilleure connaissance de l’Humanisme, certains, affrontés à l’élasticité de ce concept, ont jugé avoir meilleur compte de s’en passer, comme Marie-Madeleine de La Garanderie, tandis que d’autres en resserraient considérablement l’usage. Si difficile que soit la définition du mot, on ne saurait ici se dispenser de s’y essayer, puisqu’elle engage la délimitation du champ que nous entreprenons de parcourir.

2 Dans sa Conférence d’ouverture du Colloque de Tours consacré à «L’Humanisme français au début de la Renaissance», il y a quelque trente ans (les Actes en ont été publiés en 1973), V.L. Saulnier observait que l’Humanisme français fait «partie intégrante de l’Humanisme international: profondément philologique, et profane (c’est-à-dire gréco-latin), et, pour le plus, parlant latin»; puis il ajoutait: «Si mêlé, a-t-il le droit au nom d’‘Humanisme’? [...] L’étude hors théologie, et la préoccupation de modeler l’homme accueillant des nouveaux âges, y tiennent assez de place pour que l’effort puisse se réclamer aussi bien des ‘humaniores litterae’ que de l’‘humanitas’. Au total, ‘studia humanitatis’»1. On retrouverait aisément ça et là cette définition qui fait apparaître, en même temps quelle les lie étroitement, deux sens conjoints du terme d’Humanisme, l’un qui vise la démarche, la méthode, le moyen, et l’autre qui regarde l’objectif, l’ambition, la fin de l’Humanisme. C’est cette étroite subordination de premier sens au second qui fait problème. Quelques brefs rappels historiques permettent de voir l’importance de cette question.

3 De fait, le terme d’Humanisme a une complexe (quoiqu’assez récente) histoire au cours de laquelle il a tendu à perdre son attache précise avec le temps de la Renaissance pour caractériser toute attitude, toute tendance, toute doctrine à laquelle on veut faire le mérite de mettre l’homme au cœur de ses préoccupations. Mais, par là, il est en quelque sorte victime de ses origines. Faut-il rappeler, ce que tout le monde sait, que le temps de la Renaissance n’a pas connu le mot d’Humanisme, mais seulement celui

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d’humaniste, terme qui désignait le professeur d’humanités, d’‘humaniores litterae’, et, en un sens plus large mais dérivé, celui qui se consacrait avec ferveur à l’étude directe des textes antiques? Qu’en ces sens, il soit l’antonyme de théologien, Montaigne, par exemple, en témoigne; quand il écrit son chapitre «Des prières», sujet qui, de tradition, est proprement théologique, et qu’il revendique, lui qui n’est pas théologien de profession, le droit d’en parler, il déclare qu’il a entendu de son temps «faire plainte d’aucuns écrits, de ce qu’ils sont purement humains et philosophiques, sans mélange de Théologie», et il réplique qu’on pourrait non moins justement dire «qu’il se voit plus souvent cette faute, que les Théologiens écrivent trop humainement, que cette autre, que les humanistes écrivent trop peu théologalement»2. Or, c’est pour avoir un peu trop oublié que Montaigne écrivait en un temps où, selon une longue tradition sanctionnée par l’université, on distinguait les études d’humanité et les études de divinité, qu’on en est venu, dans l’historiographie du XIXe siècle, à interpréter, sans tenir compte de cette opposition de deux termes, humanior comme un comparatif pour ainsi dire absolu, détournement de sens dont Ferguson crédite justement Hegel. Celui-ci écrivait: «Les hommes se tournèrent vers les ouvrages des anciens [...] comme studia humaniora, où l’homme est reconnu dans ce qui le concerne lui-même et dans ce qu’il effectue»; ou encore: «Le mot humaniora est très expressif, car dans ces œuvres de l’antiquité, honneur est fait à l’humain et au développement de l’humanité»3.

4 Héritiers de cette historiographie, nous ne pouvons guère nous passer du terme d’Humanisme; mais il importe d’en purifier la notion. À force de vouloir rapporter toute l’activité des humanistes à la fin qu’on leur assignait, on en est venu à ne considérer que comme un modeste préalable leurs études des textes. Certes on ne l’ignore pas – comment pourrait-on faire autrement? Mais, pendant longtemps, on a laissé à quelques laborieux érudits le soin d’examiner la méthode et les résultats de tel ou tel éditeur: dans les synthèses, ce travail n’était guère pris en compte. Qu’on ouvre, à titre d’exemple, l’étude bien connue de M.P. Gilmore intitulée Le monde de l’Humanisme (1952); seul le chapitre VII aborde la question, et encore ne s’agit-il que d’examiner la quête et la découverte de manuscrits et la constitution de bibliothèques; après quoi, l’auteur traite de l’imprimerie: du chemin qui mène du manuscrit à l’imprimé, nulles nouvelles. S’il s’est opéré, disons dans les trente dernières années, un notable changement, c’est bien le fait d’une volonté délibérée de considérer les humanistes au travail, d’analyser leur activité proprement philologique. Cette enquête a conduit à commencer à dresser la bibliographie exhaustive de leurs publications et ainsi à remarquer qu’ils se gardaient de se limiter à l’héritage antique ou même simplement profane, de même qu’ils étaient bien loin de traiter avec le mépris qu’on leur prêtait l’héritage médiéval. Que, de leurs efforts, on puisse dégager une sorte de philosophie de la culture, c’est ce que je m’efforcerai enfin de montrer.

5 Forcé de nous limiter, nous nous garderons de proposer une bibliographie de ces nouvelles approches. Au reste, l’Humanisme français n’a pas fait l’objet de travaux équivalents, pour l’Italie, à ceux des Sabbadini, des Billanovich ou des Kristeller. On ne saurait pourtant ne pas mentionner une vaste entreprise en cours, dont les premiers travaux ont, du reste, nourri les réflexions ici présentées. Elle est appelée à renouveler profondément notre vision de l’Humanisme. Coordonnée par la section de l’Humanisme de l’Institut de Recherche et d’Histoire des Textes, l’entreprise européenne, intitulée

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«Europa humanistica», s’est proposé l’étude systématique des conditions de la transmission des textes anciens et médiévaux à la Renaissance. Elle associe douze équipes dans cinq pays européens: Allemagne, Espagne, France, Hongrie, Pays-Bas. D’autres contacts sont actuellement pris, notamment avec l’Italie et la Suisse, en vue de l’extension de ce projet encore jeune, mais qui a déjà donné lieu à des publications4.

6 Sans entrer dans les détails techniques de cette vaste entreprise, il est bon de noter qu’elle met l’accent sur la transmission des textes, aspect jusqu’à ce jour trop négligé et qui, en tout cas, n’a pas fait l’objet d’examens d’ensemble. Au reste, elle a opportunément commencé par un volume intitulé L’Europe des Humanistes (1995), répertoire de notices sur 2350 transmetteurs de textes, qui souligne notamment le caractère résolument européen de l’Humanisme, même si chaque Humanisme national a évidemment une coloration propre. Les volumes suivants sont ou seront réalisés par des équipes nationales, selon un protocole commun qui consiste à donner, pour chaque humaniste transmetteur de textes, des éléments de biographie et de bibliographie et la liste des éditions, traductions ou commentaires publiés par un humaniste donné, avec les préfaces et pièces liminaires figurant dans les éditions anciennes. C’est surtout ce dernier point qui fournit de précieuses indications sur les préoccupations, les conceptions, les méthodes, les démarches des transmetteurs de textes.

7 On les voit certes en quête perpétuelle de manuscrits, ce que nous savions déjà, mais on les découvre surtout conscients de ce qu’il leur appartient de transmettre les textes que les manuscrits ont conservés, travail qui exige, selon des termes qui reviennent sans cesse sous leurs plumes, de les raccoutrer, de les rhabiller, de les rétablir, de les restaurer (instaurare, restituere), c’est-à-dire de les reconstituer. Philippe Montanus, professeur de grec au collège de Tournai, écrit à Charles de Croÿ, évêque de Tournai, qui lui a confié le collège parisien, qu’il en a fait restaurer les bâtiments, et il ajoute que, pour mieux honorer son bienfaiteur, il a entrepris de restaurer, de même, les auteurs anciens5. Ces manuscrits sont comme des bâtiments qui menacent ruine, que le temps a détériorés et défigurés, et qu’il s’agit de travailler à remettre dans leur état originel. Il arrive même à ces humanistes de donner la parole aux manuscrits et de prêter une voix aux auteurs, censés attendre anxieusement les restaurateurs qui enfin assureront leur survie. Ce sentiment est fort chez Henri II Estienne: on dirait que, pour lui, ouvrir un manuscrit, prendre connaissance d’un texte, scruter une note, c’est d’abord leur reconnaître leur droit à exister et à perdurer, et en même temps accomplir le devoir sacré d’assurer leur survie. Entrer en contact avec ce manuscrit, ce texte, cette note, c’est exprimer le respect qui leur est dû. Et les publier, c’est inviter ceux qui les liront à s’associer à cette œuvre de respect et de reconnaissance. Tant pis si ces lecteurs sont rares, ou s’il faut les attendre des temps à venir. Estienne, qui déplore les misères et les abaissements de son temps, n’est pas loin de penser, comme autrefois Libanios, qu’une nouvelle barbarie est à la porte et qu’il est peut-être le dernier à travailler à sauver ce qui doit l’être.

8 Comment y parvenir? On peut créditer ces humanistes de la mise au point de ce qu’il faut appeler la philologie critique. Estienne définit ça et là le bon usage des manuscrits6. Il sait très bien que tous ne méritent pas la même confiance, mais il observe aussi que tel manuscrit détestable peut suggérer d’excellentes leçons, comme si le copiste avait été comme protégé par sa médiocrité et avait involontairement sauvé telle parfaite relique. Il ne se prive pas de faire des conjectures, dont il est souvent très fier, mais il ne se sent pas autorisé à les introduire dans le texte, comme s’il fallait le garder en

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l’état en attendant quelque imprévisible circonstance qui permette de lui donner meilleure figure. Il se définit joliment comme le médecin des textes7, et il ne serait pas fidèle aux principes de la médecine de son temps s’il ne pensait qu’il ne faut pas bouleverser la manière de vivre du malade et n’intervenir qu’avec une discrète prudence dans l’établissement de son régime. Et, comme le bon médecin suit son malade et l’accompagne, Estienne, qui n’a jamais achevé ce travail de cure, a à peine fini d’imprimer un ouvrage qu’il use des pages blanches qui subsistent pour poursuivre le traitement, ou bien profite d’une autre publication pour y pourvoir. Le cas échéant, une nouvelle édition du même texte permettra de reprendre et de continuer la thérapie. De son côté, Philippe Montanus invente tout un système de signes critiques qui informent le lecteur sur les diverses possibilités de rétablir le texte et le font juge de la qualité de telle ou telle variante. Jean Mercier, en 1556, dans son édition du Promptuaire de droit civil de Harmenopoulos, recourt même à des corps de caractères différents pour distinguer les scolies, les commentaires et les restitutions8.

9 On dit trop souvent que ces humanistes corrigent indiscrètement les textes: ce n’est pas rendre justice à des travaux qui, affrontés à des textes corrompus, cherchent à les améliorer sans nullement dissimuler leurs incertitudes et en mettant explicite- ment le lecteur en situation de se former sa propre opinion. Le cas de Guillaume Budé annotant les vingt-quatre premiers livres des Pandectes peut donner une idée des méthodes et des considérations qui sont celles des humanistes. Il ne dispose que d’éditions communes du Digeste, de cette sorte de vulgate élaborée par l’École de Bologne et qui, depuis le XIIe siècle, était en usage dans les universités. Or, presque à chaque instant, on le voit marquer sa défiance à l’égard du texte reçu. C’est l’une des critiques les plus vives qu’il adresse à Accurse, chef de file des glossateurs médiévaux, que d’accepter toujours le texte reçu et même de mettre tout son effort à le conserver: «De quelque texte que se saisisse Accurse, il pense qu’il lui faut le sauvegarder jusqu’au bout, même si les usages langagiers s’y opposent»9. Pour lui, il note que, d’une édition à l’autre, s’observent des variantes parmi lesquelles il se sent alors autorisé à choisir. Si, par exemple, il lit «usus», mais trouve, «dans certains livres», «versus», il retient cette leçon qui lui paraît bien s’accorder au contexte, les anciennes lois, comme celles des Douze Tables, étant écrites en vers10. Mais Budé peut aussi, malgré l’accord de toutes les éditions, marquer sa préférence pour une autre leçon: «Ce lieu, écrit-il, dans tous les exemplaires que j’ai vus, se lit peu correctement; pour moi, je pense qu’il faut le lire ainsi», et, il remplace «tum» par «tamen»11. Ces corrections, il en fonde la possibilité en se référant aux usages des copistes: il se peut que le texte qu’il lit résulte de la mauvaise résolution d’une abréviation, comme en utilisaient abondamment les juristes ainsi qu’on peut le voir par l’ouvrage de Valérius Probus sur ce sujet12. Ailleurs, se référant toujours à ces usages, Budé soupçonne une glose d’avoir été introduite dans le texte13. Cela dit, même quand Budé estime disposer, grâce à ces corrections, d’un texte satisfaisant, il ne le donne pas pour le texte définitif. Son travail de restitution, il le soumet par principe au contrôle d’une enquête codicologique dont il regrette plusieurs fois de n’avoir pu complément s’acquitter. Il sait la valeur d’un manuscrit conservé à Pise, puis à Florence, et qui passe pour l’archétype. Étant à Florence, il l’a vu, mais, comme il l’avoue, «à la hâte et, en quelque sorte, à travers un grillage, comme on dit»14. Il a eu tout juste le temps de remarquer qu’en bien des endroits il était à demi effacé et que les mots n’y étaient pas interponctués, et de prendre quelques notes, mais il ne doute pas que, s’il avait pu le manier à loisir pendant quelques jours, il y aurait peu de lieux qu’il aurait à laisser incompris, et, sur la foi de cet archétype (tel est le mot par lequel il le

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désigne couramment), il restitue sans hésitation les passages qu’il a pu examiner. Affronté ailleurs à un passage qu’il ne parvient pas à restituer de façon satisfaisante, il exprime encore son regret de ne pouvoir, sur ce point, consulter «l’archétype de Florence»15.

10 De la philologie critique qu’il met en œuvre, Budé donne ainsi, avec ses Annotationes, une sorte d’exposé par l’exemple. Il présente, non pas tant des résultats, que les cheminements par lesquels il y est parvenu ou, le cas échéant, n’y est pas parvenu. Il veille à donner au lecteur les moyens de juger de la qualité de ses propositions en lui soumettant, dans tout son détail, le dossier qu’il a constitué et en décrivant, dans leur ordre (même si c’est sans doute un ordre reconstruit), les étapes par lesquelles il est lui- même passé pour le constituer; et il attend de son lecteur qu’il accueille activement ses propositions: lecteur, Budé veut inciter son lecteur à avoir, à l’égard de celles-ci, l’attitude critique dont son travail donne l’image sensible. Le voici, par exemple, en train d’examiner une loi où il est question d’argentum pusillatum remis à un orfèvre pour fabriquer des récipients. «Qu’adviendrait-il si je lisais pastillatum?», demande Budé16. En ce cas, il s’agirait d’argent brut, non affiné, remis à l’orfèvre sous forme des pastilles, la définition de pastille par le lexicographe Publius Festus rendant vraisemblable cette conjecture, qu’on peut fortifier en examinant les emplois pharmaceutiques du mot, mais aussi les usages métallurgiques des anciens que nous fait connaître Pline et qui ont cours aujourd’hui encore en Allemagne. Ainsi sont allégués six ou sept textes où l’examen conjoint des mots et des choses semble devoir conduire à retenir la conjecture de pastillatum. Cependant Budé va la rejeter: «Et pourtant, malgré tout, je voudrais soutenir qu’il faut lire pustulatum d’après ce passage de Suétone», passage où l’on trouve l’expression d’argentum pustulatum, et dans un contexte qui permet d’en fixer le sens: il s’agit d’argent purifié au feu, le terme de pustulatum faisant à son tour l’objet d’un examen où est précisée la notion de pustula à l’aide d’une dizaine d’autres textes, et toujours selon la même démarche qui associe l’examen des mots et celui des choses. Notons en passant qu’en ce cas Budé a presque retrouvé la leçon du manuscrit de Florence.

11 Si je me suis un peu longuement arrêté à l’exemple de Budé, c’est qu’il fait alors figure de maître et que beaucoup d’humanistes se réclament de lui. Car les meilleurs d’entre eux font preuve d’une comparable compétence. Je songe, par exemple, à Josse Bade et à sa très belle édition de l’Institution oratoire de Quintilien, publiée à Paris en 1516. On y observe le même souci de proposer un texte cohérent et de laisser le dernier mot à l’examen codicologique. Bade reconnaît l’extrême mérite de l’édition de Raffaele Regio, dont du reste il reproduit tout le commentaire, chapitre par chapitre, et avant le sien, mais il juge pouvoir parfaire son texte en utilisant un manuscrit qu’il est presque sûr de pouvoir attribuer à Lorenzo Valla, et dont il estime le texte bien supérieur à celui qui a été publié, avec le nom et les commentaires de Valla, en 1494. Donnons un exemple. Quintilien, 1, 10, 22, à propos de la musique, déclare que les nombres que comporte la musique sont également nécessaires à l’orateur: «Num igitur non haec omnia oratori necessaria?». Le texte qu’examine Regius dit: «Num igitur haec omnia oratori necessaria?», sans négation; aussi Regius écrit-il: «Si cette proposition n’est pas corrigée, Quintilien semblera nier ce qu’il entend affirmer. Car une interrogation affirmative appelle couramment une réponse négative. Aussi faut-il y adjoindre l’adverbe de négation non, bien que tous les exemplaria sauf un ancien s’y opposent. ‘Num igitur non haec omnia oratori necessaria?’ signifie en effet que ce sont choses absolument nécessaires»17. Bade approuve pleinement cette réflexion, et il est tout

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heureux de lui apporter la confirmation de son manuscrit: «‘Num igitur non haec omnia’: c’est ainsi que je lis avec Valla; si Regius l’avait vu, il ne l’aurait pas dédaigné»18. Cet exemple, en même temps qu’il confirme l’identité des démarches et des méthodes philologiques, montre aussi que ces humanistes ont le sentiment de constituer une communauté et de travailler chacun à son tour à une œuvre commune de restitution.

12 Là ne s’arrête pas l’exigence de transmission. Je n’ai jusqu’ici cité que des exemples latins. S’il s’agit de textes grecs, les transmettre peut demander qu’ils soient traduits, en latin certes, car le latin est la langue des humanistes, qui considèrent les Latins comme des sortes de compatriotes. Ils ont pourtant pleinement conscience des difficultés de l’entreprise. Ainsi Budé, qui traduit en latin le De placitis philosophorum du pseudo-Plutarque, déclare: «Je sais bien que notre style peut paraître trop dur (duriorem), mais non peut-être à ceux qui l’ont lu aussi en grec. Il n’est pas facile d’adapter à ce genre de style dense, serré et concis l’éclat et la clarté d’une langue et coulante»19. On sait les querelles des traducteurs de l’époque, notamment celle que suscitèrent les traductions latines d’Aristote de Joachim Périon. Il n’échappe pas à ces traducteurs que la traduction n’est pas seulement une affaire de style, que l’on court le risque majeur de trahir la «sententia viaque» de l’auteur, comme l’écrit Jacques Louis d’Estrebay, en 1542, en tête de sa traduction de la Politique d’Aristote20.

13 Laissons ces problèmes de la traduction, qui demanderaient un beaucoup plus long examen, pour aborder l’étape suivante de la transmission, qui est la publication. On a eu raison de souligner que le travail des humanistes est antérieur à l’invention de l’imprimerie, mais ajoutons tout de suite qu’ils ont salué cette invention comme une grâce divine, par laquelle la diffusion du savoir qu’ils élaboraient se trouvait infiniment facilitée. S’il est des humanistes pour rappeler, avec une amertume d’intellectuels, que c’est le souci du gain, non l’érudition, qui meut certains imprimeurs-libraires, il faut aussi noter que beaucoup de ceux-ci sont d’authentiques savants; le cas le plus évident (mais ce n’est pas le seul) est celui d’Henri Estienne, savant et imprimeur-libraire: on sait les difficultés matérielles où l’engagea son édition du Thesaurus de la langue grecque. Les préfaces et pièces liminaires, en même temps qu’elles fournissent une foule d’informations sur le monde du livre, font aussi apparaître le souci permanent des humanistes d’atteindre un plus grand nombre de lecteurs. Ainsi l’érudit Estienne ne travaille pas pour les seuls érudits. Il a publié et lui-même composé des «colloques» scolaires et il invente un format d’édition à l’intention de lecteurs débutants. S’il a certes besoin, comme on dit aujourd’hui, de rentabiliser son entreprise, on ne saurait manquer d’ajouter que de telles publications ressortissent, elles aussi, à une volonté d’atteindre un large public et de ne pas laisser les richesses de l’antiquité aux seules mains d’un tout petit nombre. Se rappelant combien le grec l’a lui-même éveillé et formé, Estienne croit profondément à leur pouvoir d’éveil et de formation. À lui d’en procurer les moyens.

14 Que ces humanistes soient persuadés que l’héritage antique a ce pouvoir, on ne saurait le nier. Mais encore faut-il nous montrer attentifs à ce qui, pour eux, constitue cet héritage. Que l’on considère la production imprimée du temps de la Renaissance, et l’on constatera la présence massive de la patrologie, au sens le plus large de ce terme. Budé, s’il transmet Aristote, Démosthène, Plutarque, Végèce et Xénophon, transmet aussi Philon et Basile de Césarée. Estienne transmet aussi Anastase, Athanase, Athénagoras, Basile de Césarée, Cyrille d’Alexandrie, Grégoire de Nazianze, Justin, et d’autres. Montanus transmet Jean Chrysostome et Théophylacte. On multiplierait aisément les

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exemples. Cet intérêt s’étend, on le sait aussi, à l’hébreu: Agostino Giustiniani (qui, lecteur royal à partir de 1518, appartient au moins en partie à l’Humanisme français) publie Maimonide et Moïse Kimhi; rappelons-nous encore les travaux de Jean Mercier, de Chéradame et de beaucoup d’autres. Enfin comment négliger la place massive des études bibliques dans les travaux des humanistes? Tous ces faits sont bien connus: c’est leur appréciation qui fait problème. Nous avons tellement l’habitude d’opposer les humanistes et les théologiens qu’ayant pour ainsi dire hypostasié l’idée d’humaniste, et la justifiant par la considération des ‘litterae humaniores’, il nous semble que l’Humanisme est fondamentalement profane et que les humanistes devraient se limiter à «l’étude hors théologie»; si donc on les voit se préoccuper de la Bible et des Pères, c’est sans doute, pose-t-on, par pure préoccupation philologique.

15 Que le souci philologique ne les quitte pas, Budé en témoigne aisément. Déjà les Annotationes (1508) montrent une nette attention aux textes sacrés dont Budé estime qu’ils doivent être établis et analysés selon les mêmes règles que celles qu’il applique aux textes de droit romain. De même qu’il critique Accurse qui veut à tout prix sauvegarder jusqu’au bout le texte reçu, de même il blâme ces lecteurs de l’Écriture qui tiennent la Vulgate pour sacro-sainte21, qui pensent que cette traduction, parce qu’elle est depuis longtemps reçue par toute l’Église d’Occident, dispose d’une autorité devant laquelle doit s’effacer le texte original22. Et il s’efforce de le prouver en examinant divers passages du Nouveau Testament et des parties originellement grecques de l’Ancien Testament. Le dernier grand livre de Budé, le De transitu Hellenismi ad Christianismum (Le passage de l’hellénisme au christianisme), publié en 1535, s’ouvrira encore par l’idée de philologie. Il y distinguera la philologia minor, qui s’applique aux «studia humanitatis», c’est-à-dire à la culture profane, et la philologia maior, dont l’objet est l’interprétation et la méditation des textes sacrés, et le dessein, la recherche de ce qu’il appelle la sagesse, laquelle est toute contenue dans l’Écriture Sainte. Sans étudier ici les développements que Budé donne à ce projet, on se contentera ici de souligner qu’il n’implique nullement un renoncement aux «études d’humanité», puisque Budé indique qu’il a résolu de «transférer» à l’étude de la sagesse «toutes les ressources et les capacités» dont il dispose et que les études d’humanité lui ont permis d’acquérir et d’exercer. Il n’entend aucunement, dit-il, «renoncer à l’usage de cette ancienne philologie que j’ai acquise et pratiquée si longtemps»23. S’interrogeant, dès le De asse (1515), sur la question cruciale de la relation des lettres profanes et des «saintes lettres», Budé médite sur l’exemple de Salomon (Ecclésiaste, 16, 26). Comme Salomon, dit-il, il faut commencer par faire le tour de tout («Lustraui uniuersa animo meo», dit la Vulgate): «Ceux qui de nos jours se disposent à étudier la philosophie feront plus sagement de ne pas s’adonner à elle immédiatement au sortir des rudiments, mais, tels des chasseurs actifs et énergiques, de commencer par quêter les traces de la sagesse à travers les monuments de toute espèce de science [...]. Les oiseaux qui s’envolent vers un sommet abrupt ne le gagnent pas en ligne droite, mais s’élèvent bien plus aisément en tournoyant. [...] C’est en ce sens que Salomon [...] semble nous exhorter à recueillir à travers tous les systèmes de la philosophie profane et ancienne les traces de la sagesse»24. C’est en somme la pensée des Pères et surtout de S. Augustin (De doctrina Christiana, XL), mais exprimée à l’aide de parlantes métaphores qui dessinent un mouvement ascensionnel, nécessaire, des lettres profanes à la sagesse de Dieu. C’est aussi celle de Basile de Césarée dans sa Lettre aux jeunes gens, et il n’est pas surprenant que l’œuvre de ce Père ait retenu l’attention de nombreux éditeurs. Que tous les humanistes français n’aient pas aussi fortement que Budé cette exigence d’une sorte de

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progrès spirituel qui fait des lettres profanes une sorte de propédeutique de la sagesse, c’est probable; mais il est permis de demander aux plus grands d’entre eux de la formuler. Au reste, diverses publications d’humanistes font bien voir qu’au moins ils demandent aux païens de contribuer à servir la vérité chrétienne telle qu’ils l’entendent: quand Gentian Hervet procure, en 1544, une édition du De fato d’Alexandre d’Aphrodise, il souligne l’utilité de telles œuvres pour combattre la doctrine hérétique de la prédestination25.

16 Que l’on considère la voie immédiatement polémique d’Hervet ou celle, infini- ment plus large et patiente, de Budé, dans les deux cas leurs positions postulent une certaine unité de la culture. Une unité qui apparaît à qui, tout en respectant et en pratiquant même les recherches les plus spécialisées, garde en ligne de mire la totalité du savoir dans la diversité de ses réalisations comme dans l’histoire de sa constitution. Puisque cette rencontre de Turin est dédiée à la mémoire de Franco Simone, comment ne pas rappeler ici l’étude fondatrice qu’il a consacrée à «la notion d’encyclopédie: élément caractéristique de la Renaissance française»26? Il avait notamment cité le texte de Budé qui vient d’être rappelé, et où celui-ci ajoutait que Salomon «avait parcouru du mouvement circulaire de l’encyclopédie (encyclopediae gyro) tous les monuments des grands esprits». Le mot a été très précisément défini (et curieusement traduit) par Budé lui-même dans son Institution du prince, où il parle d’«une perfection des arts libéraux et sciences politiques qu’on appelle en Grec Encyclopedia, qui vaut autant à dire (pour le declairer briefvement) comme érudition circulaire, ayans lesdictes sciences et disciplines connexité mutuelle et cohérence de doctrine et affinité d’estude, qui ne se doibt ny peult bonnement separer ny destruire par distinction de faculté ou profession [...], pource que toutes les sciences s’entretiennent comme font les parties d’un cercle qui n’a ny commencement ny fin, et toutes tendent de leur naturelle inclination vers le centre du cercle, lequel centre nous pouvons icy imaginer estre congnoissance du bien souverain et desir de parvenir à icelluy»27. C’est une idée sans cesse présente à l’esprit de Budé. Sans prononcer alors le mot, il note, dans ses Annotationes, que, pour comprendre vraiment le droit, il faut savoir le reste, car la science du droit est une partie de la science civile, qui est elle-même une partie de la science morale, laquelle est une part de la philosophie28. Voilà le centre vers lequel tend le droit.

17 Ainsi conçue, l’encyclopédie n’est pas tant la clôture circulaire du savoir que l’effort par lequel le savoir s’organise en cercle, tâche à laquelle on ne saurait assigner un terme. L’encyclopédie ne peut cesser d’être projet. Elle se dénaturerait en prenant la forme d’un exposé qui, classant, ordonnant et subordonnant, offrirait, quelle qu’en soit la qualité, un panorama arrêté du savoir. Pour que le savoir reste ordonné à sa fin, qui est la sagesse, il doit garder l’élan qui lui a donné le branle, demeurer animé par l’esprit d’enquête qui le conduit. Composer une encyclopédie, quel que soit le mode de son ordinatio, ce serait arrêter l’élan, exténuer l’esprit d’enquête. Complémentairement, s’attarder trop, note Budé, dans la forêt de l’encyclopédie (encyclopediae sylua) reviendrait à s’obstiner à y ramasser les quelques glands qui y restent, au moment où il importe de conduire ses pas dans ce champ de blé qu’est le champ du Seigneur29.

18 Néanmoins, on le voit bien par ces riches réflexions de Budé, il n’est à aucun moment question de récuser les lettres profanes, les ‘litterae humaniores’. Nul regret chez Budé de leur avoir accordé une si longue et si intense attention. Car les lettres profanes enregistrent les cheminements des hommes vers la sagesse, qui les couronne et les dépasse; et la philologia minor prépare à son tour les esprits à accéder à la philologia

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maior. Si être humaniste, c’est affirmer la nécessité de la philologia minor en vue de cette fin, et donc la dignité des lettres profanes, Budé est pleinement un humaniste; c’est en ce sens, purifié, que le terme d’Humanisme mérite d’être conservé.

19 Forcé de me limiter, je n’ai à peu près pas touché à un ensemble de sujets connexes: les informations que fournissent préfaces et pièces liminaires sont aussi extrêmement riches sur le monde des humanistes, avec leurs protecteurs, leurs mécènes, leurs collègues, leurs amis et leurs adversaires, sur leur intérêt pour la chose publique, pour les institutions culturelles et pour l’enseignement, par exemple. Mais les premiers sujets regardent la vie intellectuelle en France au XVIe siècle, et ne sont pas spécifiquement humanistes. Les seconds, qui regardent davantage l’Humanisme, sont au fond des applications de la philosophie de la culture dont j’ai dégagé quelques traits. Il resterait à en examiner les modes d’expression. J’ai mis l’accent sur le travail de transmission des textes. Il faudrait aussi étudier les formes que prend l’appropriation des textes, et surtout la principale d’entre elles, le commentaire, qui, avec l’Humanisme, se diversifie et se transforme profondément: outre le commentaire critique que constitue l’établissement des textes, le commentaire peut prendre la forme d’annotationes, de lectiones, ou encore de dictionnaires, qui sont bien encore des commentaires: on peut citer les Commentarii linguae graecae de Budé ou les Commentario, linguae latinae d’Estienne Dolet. En outre, s’il est vrai que le savoir antique a valeur propédeutique, il conviendrait d’examiner les façons dont les textes sont interrogés, pour y percevoir ces «traces de la sagesse», ces «vestigia sapientiae», dont parle Budé, notamment dans les mythes antiques. Ronsard, s’il n’est pas transmetteur de textes, est bien humaniste dans la façon dont, sous l’impulsion de Dorat, il interroge les mythes. Le mythe de Mercure chez Budé, les mythes d’Hercule ou de Bacchus chez Ronsard, le mythe très répandu de l’Hercule Gaulois sont aussi des témoins de cette philosophie de la culture qui anime et définit l’Humanisme.

20 Que l’Humanisme ait nourri et vivifié la pensée de la Renaissance, en France comme hors de France, ne saurait être contesté. Il est bien évident que de grands thèmes, comme celui de la dignité de l’homme, si minutieusement étudié par Lionello Sozzi30, ont été, sinon portés au jour, du moins considérablement alimentés et, pour ainsi dire, orientés par les travaux des humanistes. Mais, à moins d’appeler Humanisme la totalité de la pensée de la Renaissance, c’est-à-dire de diluer l’Humanisme et de lui retirer, de fait, toute sa force innovante, il est profitable, et historiquement pertinent, de le considérer comme un moment de la vie de l’esprit qui, en rendant aux lettres profanes leur pouvoir séminal et en élaborant une philosophie originale de la culture, fondée sur la riche et féconde idée de la philologie et sur celle de l’unité profonde du savoir, a changé les conditions de l’exercice de la pensée. C’est à lui que l’on doit ce que Gilbert Gadoffre a justement appelé la «révolution culturelle» de la Renaissance31.

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NOTES

1. L’humanisme français au début de la Renaissance, Paris, Vrin, 1973, p. 23. Voir Jean CÉARD, V.L. Saulnier, historien du premier Humanisme, dans L’histoire en marge de l’histoire à la Renaissance, «Cahiers V.L. Saulnier», n. 19 (2002), pp. 201-213. 2. MONTAIGNE, Les Essais, 1, 56, Paris, «Pochothèque», 2001, pp. 522-523. 3. W.K. FERGUSON, La Renaissance dans la pensée historique, trad. fr., Paris, Payot, 1950, p. 162; voir aussi p. 147, n. 2: «Hegel était en partie responsable de la notion erronée d’après quoi humanitas ou studia humaniora désignait la littérature dans laquelle l’homme est mis en relief». 4. En voici la liste: J. KECSKEMETI, M. PORTALIER, J.-F. MAILLARD, L’Europe des humanistes (XIV-XVIIe s.) – 2e édition, Turnhout, Brepols, 1998, pp. 544. J.-F. MAILLARD, J. KECSKEMETI, C. MAGNIEN, M. PORTALIER, La France des humanistes: Héllénistes, 1, Turnhout, Brepols, 1999 («Europa humanistica», 1). J. CÉARD, J. KECSKEMETI, B. BOUDOU (éds.), H. CAZES, La France des humanistes: Henri II Estienne, éditeur et écrivain, Turnhout, Brepols, 2003 («Europa humanistica», 2). W. KÜHLMANN, Die deutschen Humanisten, Abt. 1, Bd. 1, 1, Marquard Freher, Turnhout, Brepols, 2005. W. KÜHLMANN, Die deutschen Humanisten, Abt. 1, Band 1, 2, Janus Gruter, Turnhout, Brepols, 2005. I. MONOK, E. ZVARA, avec la collaboration de E. MÂRZA, Humanistes du hassin des Carpates I, Turnhout, Brepols, sous presse. 5. Voir La France des Humanistes. Hellénistes I, Turnhout, Brepols, 1999, pp. 330-331. 6. Je reprends ici quelques remarques de ma Préface à La France des Humanistes. Henri II Estienne, éditeur et écrivain, Turhout, Brepols, 2003. 7. Ibid., p. 226. 8. Ibid., p. 286. 9. Annotationes, Paris, Michel Vascosan, Robert I Estienne et Jean de Roigny, 1542, p. 186: «Accursius vero quemcumque textum arripuit, tuendum ad extremum arbitratur, etiam pugnante loquendi consuetudine». 10. Annotationes, p. 80: «Sermone etiam anti quo usus affectauit scribere [Dig., I, II, 2, § 46]. Melius in quibusdam libris non usus sed versus legitur. Versus autem intelligendi. XII. tabul». 11. Annotationes, p. 81 : «A Tyberio Caesare hoc tamen illi concessum erat [Dig., I, II, 2, § 47]. Hic locus in omnibus quae vidi exemplaribus parum emendate legitur. Ego vero sic legendum arbitror, A Tyberio Caesare hoc tum illi concessum erat». 12. Annotationes, p. 274: «Aut agrum pollicitatori damus [Dig., XVII, II, 52, § 2]. Legendum puto, agrum colendum licitatori damus, id est colono partiario plurimo omnium licitanti. Sic enim fieri solet, ut hanc mendam ex compendio scribendi inoleuisse credam, duabus dictionibus in unam coagmentatis, hoc modo, agrum col licitatori. Fuisse autem morem per notas scribendi in iure ciuili, satis ex Valerio Probo constat. Accursius autem facile deceptus est, propter verbum pollicitus est, quod praecedit». 13. Annotationes, p. 306: «Castella plumbea putea opercula puteorum epitonea [Dig., XIX, I, 17, § 8]. Lego, castella plumbea putealia, id est opercula puteorum, epistomia, ut fortasse haec verba, id est opercula puteorum, sint ex margine in textum addita». 14. Annotationes, p. 88: «Nos cum essemus Florentiae, Pandectas Pisanas (quas archetypos esse putant) in palatio vidimus, sea raptim, et quasi transennam, ut dicitur, praetereuntes. Has si aliquot diebus ociose nobis tractare licuisset, pauca, ut existimo, loca non intellecta reliquissemus, tametsi lectu sint perdifficiles, literis iam multis in locis exolescentibus, verbisque non interpunctis».

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15. Annotationes, p. 265, à propos de Dig., XVI, III, 26, § 2: «Item costrophinati decem. Sunt qui legant cistophori, quod nummi genus est apud Liuium lib. VII. de bello Maced. [= XXXVII, 46, 3; 38, 4; 39, 4] quod non probo, nominatiuus enim cistophori, ad verbum debetis, referri non potest. Hic focus igitur vix emendari potest, nisi inspectis archetypis Florentinis. Sunt autem et alia nonnulla loca huiusmodi, quae non tam doctrinae sunt quam fortunae. Ut quisque enim aut in antiquissimum aliquod exemplar forte inciderit, aut etiam maiore aliquo fato archetypos legerit, facile haec emendabit, si tamen locus ille incolumis extiterit. Sunt enim in iis multa loca in quibus literae vetustate exoluerunt, ut animadvertisse mihi videor cum eas inspicerem». 16. Annotationes, p. 325: «Veluti cum argentum pusillatum fabro daretur ut vasa fierent [Dig., XIX, II, 31]. Quid si pastillatum legam? ut informe argentum infectumque aurifici datum esse intelligamus. Sunt enim pastilli a pane per diminutionem dicti, auctore Festo, massae cuiusque materiae, unde pastilli medicinales. [...] Pastillatum igitur argentum intelligere possumus, in pastillos formatum, cuiusmodi hodie argentum Germani promercale afferunt, quas cendreas appellant. Ac nihilo secius tamen pustulatum legendum contenderim ex Tranquillo in Nerone [XLIV, 2] his verbis, Exegitque ingenti fastidio et acerbitate nummum asperum, argentum pustulatum, aurum obrizum, ut plerique omnem collationem palam recusarent. Ubi pustulatum argentum pro purgatissimo et excoctissimo posuit, cuiusmodi aurum obryzum a Graecis appellatur [...]». 17. M. Fabii Quinctiliani oratoriarum institutio num lib. XII, Paris, 1516, f° d 5 r°: «Num igitur haec omnia oratori necessaria? Nisi emendetur hic sensus: videbitur Fab. negare quod affirmare contendit. Interrogatio namque affirmativa in negationem solui solet. Quare non negandi aduerbium ascribatur: sicque legatur: quamuis exemplaria omnia praeter vetustum refragentur. Num igitur non haec omnia oratori necessaria? Significat enim maxime necessaria esse». 18. Ibid.: «Num igitur non haec omnia: sic cum Vallensi lego: quem si vidisset Raphaell non aspernatus esset». 19. La France des Humanistes. Hellénistes I cit., pp. XXV et 49. 20. Ibid., p. 135. 21. Annotationes, éd. citée, p. 74: «Nec vero ignoro homines undique reclamitaturos, utpote opinione praesumpta auctoritatis tantae interpretis (quem ipsi falso Hieronymum fuisse credunt) receptaeque iam tot seculorum consensu huius nostrae interpretationis, quam ut sacrosanctam attingi non posse sine ingenti piaculo multi vociferantur. Quod vero ad me attinet, sancrosanctam prorsus Lucae historiam puto, qui ipse graece scripsit». 22. Ibid., p. 315: «Ridebunt illi qui evangelia Graeca, et totum instrumentum nouum fidei nostrae, id est Apostolorum et Euangelistarum editionem, nullius auctoritatis esse credunt, praeiudicio illo utentes, quod haec nostra traductio ab uniuersa ecclesia occidentis recepta sit. Quasi vero errata etiam nominatim recepta sint, aut quasi haec traductio publico decreto Graecae origini praelata sit, ab iis praesertim qui Graece prorsus nihil sciuerunt, id est qui post Hieronymum, Ambrosium et Augustinum fuerunt. Quod simile est atque si traduces ex vite aut arbore ductas, praestantiores stirpibus ipsis esse contendant unde sint enatae». 23. G. BUDÉ, De transitu hellenismi ad christianismum, éd. et trad. M.-M. de LA GARANDERIE et F. PENHAM, Paris, Les Belles Lettres, 1993, Préface, p. 1: «Ad hoc ipse alterum studium [...] transferre eundem animum concupiui, copias item ipsius omnes, facultatesque transcribere, quales illae sunt cunque. Id demum receptum volui, cautumque diligenter, ne mihi necesse esset usum et consuetudinem philologiae pristinae, contractam perdiu et conformatam, sic ipsi renunciare, earn ut ipsam ultimum valere iuberem, semelque salutarem». 24. G. BUDÉ, De Asse, Paris, Vascosan, 1541, f. CCIIb. 25. La France des Humanistes. Hellénistes I cit., p. 194. 26. Dans French Renaissance Studies (1540-1570). Humanism and the Encyclopedia, éd. P. Sharratt, Edinburgh, U.P., 1976. 27. G. BUDÉ, De l’institution du Prince, 1547, p. 88.

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28. Annotationes, éd. citée, p. 281: «Iuris scientia, ut alibi diximus, pars est ciuilis scientiae, quae rursus ipsa pars est moralis scientiae. Porro moralis scientia, tertia pars est philosophiae, etiam cum philosophia angustissimis finibus circunscribitur». 29. BUDÉ, De transitu [...] cit., p. 252. 30. Voir notamment L. SOZZI, Un désir ardent. Études sur la Dignité de l’homme à la Renaissance, Torino, Il Segnalibro, 1998. 31. G. GADOFFRE, La révolution culturelle dans la France des humanistes. Préface de Jean CÉARD, Genève, Droz, 1997 («Titre courant»).

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Esbozo del Humanismo español

Francisco Rico

1 Tout au long du XVe siècle, le mouvement de renouveau culturel inauguré par Pétrarque se fit progressivement sentir dans la Péninsule ibérique à travers la curiosité de quelques intellectuels et le snobisme de quelques grands seigneurs. L’œuvre et l’exemple de Nebrija, sous les Rois Catholiques, lui donnèrent l’impulsion nécessaire pour se développer à l’époque des Habsbourgs et pour fournir de solides contributions à la philologie et à d’autres domaines de la culture de haut niveau. Par ailleurs, l’enseignement de base, amplement répandu au XVIe siècle, n’a jamais accueilli les présupposés de l’Humanisme avec trop de rigueur. Grâce à cela, le classicisme n’atteignit jamais l’hégémonie absolue qui fut sienne dans d’autres pays; dès lors les écrivains disposèrent d’une plus grande liberté dont le fruit le plus important fut la création d’un genre fondamental de la modernité littéraire: le roman réaliste.

2 En la primera mitad del siglo XV, bastantes españoles, principalmente magnates, miembros del alto clero y burócratas, se dejaron fascinar por la revolución que se había producido en Italia. Los viajes, los viajeros, algunos libros les pusieron ante los ojos la maravilla de una resurrección de la Antigüedad que estaba transfigurando el pensamiento, las artes, la misma vida cotidiana de las gentes refinadas.

3 En general, los precursores cuatrocentistas – Bernat Metge, Juan de Mena, el Marqués de Santillana, Juan de Lucena, digamos – veían sólo los resultados mas epidérmicos de los studia humanitatis y a menudo aspiraban a emularlos con los medios que tenían a mano y sin variar la formación que les era propia (y Boccaccio les sirvió muchas veces de puente hacia la Antigüedad y modelo de proceder). ¿Había que multiplicar las pinceladas mitológicas, las alusiones a la historia y a la geografía del mundo grecolatino? Pues allí estaban el Catolicón, las Etimologías y el De imagine mundi, tan ricos en datos, mejores o peores, a tal propósito. ¿El ideal del estilo era la elocuencia latina? Pues ellos se sabían al dedillo las recetas de los dictatores, y muchos, además, las del leguleyo a la escolástica.

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4 Esos esfuerzos tempranos produjeron algunos libros estimables corno literatura y estimularon un cierto clima favorable en las cortes y en otros ambientes, pero no bastaban para cambiar demasiado el panorama. Juristas mayormente, los autores se habían criado a pechos de los autores medievales, y cuando olfatearon los sugestivos caminos que arrancaban de Italia llevaban ya irremediables vicios de origen. «Yo fui a Roma grandevo», confiesa uno de ellos. A todos se aplica cosa similar. Llegaron tarde a la cultura cuyo paradigma brindaba Italia, y hubieron de quedarse en amateurs, a menudo sin entenderla plenamente ni asimilarse sino un chillón barniz de clasicismo. Pero los studia humanitatis, antes que nada, eran una paideía, una institutio o educación desde los fundamentos; y, sin rehacer los fundamentos, sólo cabía dar palos de ciego.

5 A la instauración de una pedagogía basada en el Humanismo contribuyeron decisivamente los grandes nobles, a quienes la gestación del estado moderno forzaba a reorientar sus energías. Por naturaleza y por historia, las abstracciones del escolasticismo nada decían a la mentalidad y modo de vida aristocráticos. La concreción y el ámbito de evocaciones de los studia humanitatis, en cambio, podían sonarles no poco atractivos. Al principio, por otro lado, ni siquiera era imprescindible hacerse demasiado cargo de su contenido: bastaba que se tratara de una orientación nueva y distinta para convenir a las exigencias de los magnates.

6 Con frecuencia se han malentendido los términos de la cuestión y argumentado, por ejemplo, que difícilmente cabe atribuir a Alfonso el Magnanimo, el cardenal Pedro Gonzalez de Mendoza, Isabel la Católica o tal o cual otro mecenas un lugar de relieve en la diseminación del Humanismo, porque nunca llegó a dominar personalmente los textos clásicos, ni menos los métodos de la filología. Es una opinión absurda. A nadie se le ocurriría poner en tela de juicio que el filántropo que financia unas determinadas investigaciones hace un aporte valioso al avance de la materia en cuestión: no se requiere ser biólogo para advertir que la biología es hoy una disciplina central en el dominio del saber y para apoyarla en consecuencia.

7 Conviene no perder de vista tan elementales consideraciones, para entender a derechas cómo fue consolidándose el Humanismo: el modelo propugnado por los humanistas no llegó a instaurarse en la importante proporción en que lo hizo porque tuviera estas o aquellas virtudes intrínsecas, que sin duda las tenia, aunque no forzosamente mejores que el modelo rival de la escolástica, sino porque ganó un prestigio singular y se plasmó en unos modos de vida que las clases superiores, a veces por convicción, más comúnmente por intuición y ganas de estar à la page, tendieron a adoptar con entusiasmo.

8 Entre 1480 y 1520, el Humanismo se afianza en España a un paso increíblemente rápido. Tanta es la celeridad del cambio, tan ansiosamente se van quemando etapas, que las metas de un día resultan al siguiente desplazadas por otras.

9 La parte constitutiva del proceso ocurre toda durante la vida y en buena medida gracias a la obra de Antonio de Nebrija. Los cimientos los puso Nebrija en 1481 publicando unas Introductiones latinae que se proponían, sencillamente, ensenar el buen latín de Cicerón, con la perspectiva de Valla y con el método de Guarino. Menos de quince años después, y adelantándose a Erasmo en la intención, Nebrija se decía cansado de otros trabajos y anunciaba el propósito de dedicar el resto de sus días a la filología bíblica trilingüe. A su

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muerte, en 1521, solo cuarenta anos después de las Introductiones, el primer Humanismo español contaba con un monumento de la extraordinaria categoría de la Biblia Poliglota Complutense o, por alegar sólo otro nombre, con algunos de los más valientes libros de quien nunca negó su condición de discípulo y admirador de Nebrija: Juan Luis Vives.

10 Las escuetas Introductiones de 1481 fueron creciendo hasta convertirse en una verdadera enciclopedia lingüística, al tiempo que su autor proseguía las investigaciones sobre la fonética histórica del latín y del griego – sin parangón en su tiempo por la hondura y clarividencia – y las glosas jurídicas, médicas y bíblicas con las cuales aspiraba a compilar un gigantesco vocabulario de todos los saberes. El sentido unitario de su inmensa actividad se hace patente con especial transparencia y rotundidad en 1488, en la edición de las Introductiones en la que la versión castellana corre páratela al texto original.

11 «Para el colmo de nuestra felicidad y complimiento de todos los bienes», proclama ahí Nebrija, «ninguna otra cosa nos falta sino el conocimiento de la lengua», del buen latín. El, en efecto, es el fundamento de «nuestra religión y republica cristiana»: sin buen latín, los teólogos y los biblistas no tienen acceso a la obra de los Padres de la Iglesia, cuyo estilo y manera de argumentar son resueltamente clásicos; y sin los Padres de la Iglesia, los doctorcillos modernos no pueden beber en las aguas de la Escritura y han de quedarse en la ciénaga de los medievales que emplearon el galimatías escolástico que ellos han aprendido. El buen latín es asimismo la base del derecho, gracias a cuyo recto uso existe la civilización y «los hombres viven igualmente [= aeque] en está gran compañía que llamamos ciudad». Como es base de la medicina, «por la cual se contiene nuestra salud y vida».

12 Pero ¿qué ocurre en España? Que, por no saber latín, los supuestos expertos en derecho y en medicina interpretan mal las fuentes de información que poseen y se ven privados de otras importantísimas; y si los juristas caen en los mas grotescos errores por incomprensión y falta de sentido histórico en la lectura de los códigos («non habita ratione temporum»), los medicastros – se reía Nebrija con sus alumnos – llegan a confundir la uvula con la vulva...

13 Idéntico «laberinto de confusión» es el panorama de las restantes disciplinas: por ignorancia del latín, «todos los libros en que están escritas las artes dignas de todo hombre libre yacen en tinieblas sepultados» desde hace muchos siglos, «no menos que todas las otras buenas artes», y en particular «las artes que dicen de humanidad, porque son propias del hombre en cuanto hombre». En suma: sin dominar cabalmente el latín, no hay medio de edificar una «ciudad» verdaderamente humana. La plenitud del individuo y de la comunidad empieza con un modesto manual de latín.

14 Es ése el programa máximo del Humanismo: la conquista de una nueva civilización, en todos los aspectos, gracias a la reconquista de las letras antiguas, entendiendo el latín como camino a la concreción, a la elegancia y la pertinencia de pensamiento, a la aprehensión de la realidad en tanto proceso histórico. Es el ideal que inspira la obra de los nombres mayores del movimiento, de Petrarca a Erasmo (y, para Nebrija, sobre todo de Valla), y que los menores fueron inevitablemente recortando: en los casos más lúcidos porque eran conscientes de que los medios no bastaban para alcanzar el fin. Yo lo he llamado “el sueño del Humanismo”, y Anthony Grafton ha resumido felizmente en una sola frase el destino de esa ilusión: «the preservation of classical Latinity proved incompatible with the creation of a new intellectual world».

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15 Nebrija vino a traer exactamente lo que más se necesitaba para una saludable implantación del Humanismo en la Península: un os ideales concretados en un método y apoyados en un modelo personal, un modelo de vida. Las Introductiones, reeditadas y revisadas continuamente, aportaron el método; y el prestigio del autor reforzó los ideales y dio el modelo que había de entusiasmar a multitud de ánimos jóvenes, desde modestos maestros de escuela hasta grandes eruditos.

16 Hasta el último tercio del siglo XV, los encuentros de los españoles con los studia humanitatis no habían sido fecundos – cuando lo fueron – sino a escala individual, o si acaso en cenáculos limitados. El Humanismo sólo podía tener repercusión profunda si su núcleo constitutivo se ofrecía con la adecuada formulación didáctica y en el aula de enseñanza. El cambio substancial, capaz de renovar desde las raíces el conjunto de la cultura, requería algo distinto que las sugerencias de creadores o ensayistas italianos y que los experimentos singulares de curiales o magnates ibéricos: pedía libros de texto, repertorios de consulta, lecturas accesibles. Los principios expuestos a trazos sueltos, sin sistema, y las brillantes aportaciones aisladas debían reducirse a códigos escolares, sujetarse a normas.

17 La contribución de Nebrija llegó, además, en el momento justo, cuando el advenimiento de la imprenta impulsaba la difusión y la uniformidad de los materiales pedagógicos, y cuando la articulación de la Europa moderna, señaladamente en la España de los Reyes Católicos, ofrecía generosas oportunidades de promoción social a quienes recibieran la educación adecuada. Pero el Nebrisense tampoco estaba solo. Como preceptores en la corte regia o en los palacios señoriales, llegaron a finales del siglo XV Lucio Marineo Siculo, Pedro Mártir de Anglería, Alessandro y Antonio Geraldini y otros sólidos humanistas, cuya presencia asimismo se hizo sentir, mas o menos duraderamente, en la universidad.

18 Esos estudiosos venían acompañados por una aureola que tenía que ver más con la moda que con el contenido de sus lecciones. Así, cuenta Pedro Mártir que cuando llegó a Salamanca, en 1488, el mero anuncio de que “un extranjero” iba a dar una conferencia pública reunió tal concurrencia, que “muchos tuvieron que ser sacados del aula medio asfixiados”, y la disertación, que versaba sobre Juvenal, tuvo tanto éxito, que el orador fue acompañado hasta su casa “como un vencedor desde el Olimpo”. ¿Hemos de suponer que todos los oyentes eran filólogos avezados, y tan seducidos por la poesía latina corno para seguir “con oídos atentos” durante dos horas una docta elucidación de la sátira segunda? En absoluto. Los más serían sencillamente simpatizantes del Humanismo en un sentido amplio y vago, como cultura moderna y prometedora, cuyos grandes rasgos se conocen y se aprueban, incluso hasta la exaltación, pero cuyo escrutinio y cultivo se deja a los especialistas.

19 Las Introductiones y el ejemplo de Nebrija, la receptividad de las clases dirigentes y el fervor juvenil por las novedades, al arrimo de una favorable coyuntura social (y no sin las lógicas resistencias), afianzaron los studia humanitatis tanto en la alta cultura y en la universidad como en la cultura general y en la enseñanza de base.

20 Importa no confundir ambos niveles. La historia del Humanismo se escribe hoy principalmente como historia de la alta cultura y, sobre todo, de la filología clásica. Es comprensible, porque, desvanecido el sueño grandioso e imposible de los pioneros, los resultados más perdurables del movimiento se dieron en ese dominio. Pero,

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precisamente al restringirse a la filología clásica, el Humanismo dejó de ser el poderoso fermento cultural que había sido, para quedarse, hasta hoy, en una mera disciplina especializada. Una disciplina relevante y productiva, notablemente como auxiliar de la historia, pero en definitiva marginal y cada vez más caracterizada (para decirlo en los términos de la sociología del conocimiento) corno una “tribu académica”.

21 Otro es el panorama si el Humanismo se contempla atendiendo a su penetración en la enseñanza de base y, a través de ella, en la cultura general. La repercusión de las técnicas filológicas es reducida, mientras la educación que se recibe en la escuela se extiende a vastas parcelas de la sociedad y, en particular, se hace presente en la literatura. Es en ese terreno donde el Humanismo produjo en España mejores rendimientos.

22 Con posterioridad a Nebrija, el supremo exponente español de unos studia humanitatis concebidos como savia vital de todo conocimiento fue sin duda Juan Luis Vives (1492-1540). “Las lenguas – cree el valenciano – son las puertas de todas las disciplinas y artes”, y hay que apropiárselas con la máxima exigencia filológica. “Sed meminerint homines studiosi – añade –, si nihil adiecerint linguis, ad fores tantum pervenisse eos artium, et ante illas, aut certe in vestibulo versari, nec plus esse Latine ac Graece scire quam Gallice et Hispanice, uso dempto, qui ex linguis eruditis potest accedere, nec linguas omnes labore illo propter se ipsas dignas esse, hoc est, si aliud nihil quaeratur, quippe propter exteriorem utilitatem tantummodo parantur...”. Por ahí, la gigantesca obra de Vives parte del estudio del latín y del griego y con ellos se alza a la filosofía de la cultura y de la historia, a la psicología y a la epistemología, a la meditación sobre la ética y la política, a menudo en coincidencia y en alianza con Erasmo. Como Séneca, corno Petrarca, Vives entiende la filología como un preámbulo- lo: ineludible, pero sólo para progresar hacia horizontes mayores.

23 Vives aparte (y por encima), en la España de los Habsburgo el Humanismo técnico, profesional, tuvo un número no despreciable de cultores de primera categoría. Hernán Núñez de Guzmán (Pintianus, en el aparato de las ediciones criticas) restituyó o examinó magistralmente muchos lugares de Plinio y Mela (1544). Las ediciones de Varrón y Festo y las investigaciones sobre el derecho, la epigrafía o la numismática de Roma situaron a Antonio Agustín (1517-1586) entre las luminarias de su época. El padre Juan Luis de la Cerda dio a la luz un Virgilio exhaustivamente glosado (1609-1617) que gozó desde el primer momento de gran autoridad. La fama de las curiosísimas Disquisitiones magicae (1599-1600) de Martin Alonso del Rio tiende a que se releguen a un segundo plano, injustamente, sus respetables estudios sobre la tragedia latina. Las versiones de Aristóteles y de sus escoliastas por Juan Ginés de Sepúlveda (1490-1573) combinaron la exactitud y la elegancia hasta un extremo antes no alcanzado. El De naturae philosophia, seu de Platonis et Aristotelis consensione (1554), y los comentarios a Platón de Sebastián Fox Morcillo fueron un firme punto de referencia en el Renacimiento tardío. Pedro de Valencia publicó una espléndida historia del escepticismo antiguo: Academica, sive de iudicio erga verum ex ipsis primis fontibus (1596). La erudición trilingue, la honda espiritualidad y las dotes poéticas de Benito Arias Montano (1527-1598) confluyeron en la monumental Biblia Poliglota de Amberes, que por deseo expreso de Felipe II vino a actualizar la empresa que en Alcalá de Henares había impulsado el Cardenal Cisneros

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medio siglo atrás. Inmensa fortuna ha tenido durante siglos la Minerva sive de causis linguae latinae (1562, 1587) con la que Francisco Sanchez de las Brozas, el Brocense, revolucionó la gramática para defender la ratio frente al usus divinizado por Lorenzo Valla.

24 Basten esos nombres para confirmar que la filología humanística, hasta bien entrado el siglo XVII, tuvo en España una trayectoria no demasiado productiva, pero decorosa, perfectamente equiparable a los patrones de calidad del resto de Europa. La insistencia con que, desde Nebrija, se orientó al estudio de la Biblia hizo que en la Península se la contemplara a menudo con mas prevención que en otras partes, pero ésa es también una de sus notas originales.

25 Cosa parecida puede decirse del otro sector de la alta cultura mas favorecido en las historias del Humanismo. La antología, por otro lado tan sugestiva, de Perosa y Sparrow Renaissance Latin Verse incluye una única muestra de la poesía latina del Quinientos español: una oda de Garcilaso de la Vega. No echemos la culpa a los concienzudos antólogos, sino a la información de que disponían. La lírica y la épica hispanolatinas de los siglos XV y XVI fueron publicándose en volúmenes independientes y nunca se recogieron en las series de delitiae que en el Seiscientos se estamparon en Frankfurt, Amsterdam, Leyden. La consecuencia fue que en esa época de toma de conciencia y formación de la historiografía literaria se tuvo la impresión de que el Renacimiento no había producido en España poesía latina. Pero la verdad es que hubo entonces una producción notable en cantidad y dignidad, desde los madrigales amorosos de Hernán Ruiz de Villegas hasta la gran lírica devota de Arias Montano o los epigramas conceptuosos de Jaime Falcó.

26 La impronta mayor y más significativa del Humanismo en España no debe buscarse en las cumbres de la filología o la poesía latina, más o menos elevadas pero similares en toda Europa, sino en el ámbito de la educación general de base. Desde los días de los Reyes Católicos, las escuelas proliferaron extraordinariamente, y el núcleo de la mayoría de ellas estaba constituido por el aprendizaje del latín con una variable acogida de la literatura antigua. Esa proliferación tuvo un anverso y un reverso. El anverso consistió en que una proporción considerable de la población adquirió los rudimentos de la cultura clásica; el reverso estuvo en que el nivel de la enseñanza fue notoriamente bajo.

27 En efecto, en 1600 el numero de centros, municipales, catedralicios o filantrópicos, incluso en pequeños lugares, se estimaba en unos cuatro mil. Los profesores, pues, tenían que ser muchos y, por lo mismo, estaban mal pagados y llegaban mal preparados, porque los estudios de menor categoría robaban alumnos a las instituciones más solventes. La Compañía de Jesús, que desde 1546 fue apoderándose progresivamente del sistema educativo, otorgaba un buen papel a la formación clásica (hasta el punto de que en ningún otro ambiente se usaron más a menudo las palabras humanitas y humanista) y sobre todo a la composición latina. Pero claro está que tales saberes no podían ocupar sino un puesto secundario en la jerarquía de valores de una orden religiosa.

28 El resultado de la situación, de Carlos V a Felipe IV, fue que la cultura en la línea de los studia humanitatis se contempló en España con aprecio y respeto, pero nunca se difundió

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con la misma fortaleza ni impuso el mismo temor reverencial que en otros países. Esa postura equidistante tuvo provechosas consecuencias artísticas.

29 En especial, la frecuentación de las letras clásicas dejó amplias huellas en la literatura romance: unas huellas que hicieron más notoria la afinidad entre ambas, dando por ende a la más joven una dignidad y un relieve inéditos y refinando el gusto de los nuevos públicos. Pero la literatura vernácula no conoció en la Península una tiranía clasicista tan larga e intensa como en Italia o tan concentrada como en Francia. Por más que admiraran y asimilaran el legado antiguo en muchos aspectos, los grandes escritores españoles no se sintieron obligados a producir una obra destinada sólo a los entendidos, a los connaisseurs o addetti ai lavori, sino que prefirieron dirigirla al común de los lectores o espectadores, para quienes el acatamiento de los modelos clásicos no era en sí mismo ningún valor. En el teatro, Lope de Vega caracterizó lúcidamente tal actitud y la puso en práctica con magnifica eficacia. Pero ni siquiera la complacencia en la erudición que Luis de Góngora despliega en las Soledades y en el Polifemo le impidió ser también el autor de romances y letrillas que andaban en boca de todos. Fue en ese marco de libertad donde se dió la creación del género principal de la modernidad literaria: la novela realista.

30 Hasta bien entrado el siglo XVII, las máximas novedades de la literatura vulgar fueron en Europa los popularísimos best sellers que llegaban de España: de La Celestina, de Fernando de Rojas, al Quijote, de Miguel de Cervantes, pasando por libros hoy menos recordados, pero en su día incluso más influyentes, corno el Marco Aurelio, de Antonio de Guevara, o el Guzmán de Alfarache, de Mateo Alemán. En todos ellos se reconoce un sustrato clásico actuante y a la vez transgredido, con transgresión que constituye su suprema originalidad. La Celestina, así, jamás pierde de vista a Terencio y la comedia humanística, pero rompe todas las jerarquías convencionales dotando de humanidad plena y dimensiones trágicas a unos personajes de ínfima condición social. El Quijote parte de la preceptiva neoaristotélica del Renacimiento tardío para entablar entre la poesía y la historia un dialogo en el curso del cual ambas quedan desbordadas por un nuevo estatuto de la ficción, que marcará el rumbo de toda la novela posterior. Innovaciones tan decisivas corno ésas no podían darse en el estricto camino marcado por la tradición mas pujante del Humanismo.

31 Los mejores frutos de los studia humanitatis se agostan en España a medida que va declinando la casa de Habsburgo. En el siglo siguiente, bajo los Borbones, el lento resurgir del Humanismo en forma de “crítica” o “neoclasicismo” procede ya de otras fuentes.

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L’Humanisme aux Pays-Bas au XVIe siècle

Jean-Claude Margolin

1 Même limité à l’époque de la Renaissance dont les bornes chronologiques sont elles- mêmes sujettes à caution, le terme d’Humanisme correspond à un concept socio- historique massif aux contours indéterminés. De ce colloque, il est difficile d’attendre un surcroît de clarté conceptuelle, après une myriade de livres, d’articles, de séminaires, de définitions, propositions ou analyses, d’où il ressort que l’utilisation de ce terme est jugée à la fois indispensable et inadéquate, et quelle est régulièrement mise en cause par les historiens1 et les philosophes. Il me paraît pourtant indispensable, avant d’entrer dans le vif du sujet, d’esquisser une définition (une de plus!) de l’Humanisme européen au temps de la Renaissance, fut-elle provisoire et problématique. C’est pourquoi je reprendrai ici celle qu’en dehors de nombreuses publications2, anciennes ou plus récentes, je proposais il y a une trentaine d’années, car elle me convient encore aujourd’hui: «mouvement intellectuel et culturel qui a ouvert la voie à une transformation de la vision du monde, à un renouvellement des modes ou des types de connaissances, à un élargissement des sources d’inspiration littéraire, philosophique et artistique, à une refonte de la pédagogie, à une critique libératrice des traditions et des institutions, à un optimisme créateur fondé en raison, et pour tout dire, à une nouvelle image de l’homme»3. J’ajouterais seulement à cette définition englobante: une attention critique portée au langage et à ses opérations, comme aux langues, dans leur diversité et leur histoire, ainsi que la mise en valeur de l’héritage biblique et gréco-latin4. Cependant, malgré l’importance du «medium» latin (dans la plupart des champs épistémologiques du XVIe siècle), je ne serais pas incliné à reprendre la formule lapidaire et catégorique du regretté philologue belge Jozef IJsewijn, fondateur de la Société internationale d’études néo-latines: «Le latin est l’humaniste même»5. En effet, le latin, comme instrument de travail et organe de communication, a aussi une valeur purement utilitaire ou pragmatique, souvent fort éloignée de toute préoccupation d’ordre littéraire ou culturel. Il est vrai que le latin humaniste est généralement de bonne ou de très bonne qualité6.

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2 Autre remarque préliminaire: si l’Europe humaniste – ou plutôt, pour reprendre une expression qui, elle, est bien de son temps, celle de Respublica christiana7 – constitue une réalité socio-historique bien vivante, en dépit des frontières et des diversités régionales ou nationales d’ordre matériel et culturel, il serait naïf et surtout historiquement faux d’imaginer que cette communauté d’aspirations ou de sentiments avait aboli ces facteurs de différenciation charriés par des institutions, des modes de vie, des régimes politiques, des conflits sociaux et/ou religieux, etc., que les représentants de l’Humanisme ne pouvaient ou ne voulaient transcender, ou qu’ils assumaient souvent eux-mêmes dans leur vie personnelle, sociale et professionnelle.

3 À propos de l’Humanisme nordique8 et plus précisément néerlandais, il est difficile de ne pas évoquer, d’entrée de jeu, le nom d’Érasme, encore que celui-ci se soit voulu «citoyen du monde»9, en même temps qu’«homo viator»10, ou qu’il n’ait jamais fait, sauf à Louvain, de séjours prolongés aux Pays-Bas. Rappelons aussi que les conditions de sa naissance ne lui ont pas permis de présenter face à ses amis (et surtout à ses ennemis) un arbre généalogique honorable, et que la revendication de son appartenance à la communauté batave11 ne lui a généralement servi que de bouclier contre les moqueries ou le mépris de ses adversaires italiens. Il a pu toutefois en prendre incidemment conscience, par exemple en écrivant un jour à un certain Pierre Manius12 à propos de la publication d’un ouvrage de géographie historique13 de Gérard Geldenhauer 14, le De Batavorum insula: «Je ne puis pas nier que je suis hollandais»15. On rappellera enfin la tradition selon laquelle, sur son lit de mort16, Erasme aurait retrouvé, à son dernier souffle, l’usage du néerlandais pour recommander son âme à Dieu.

4 S’intéressant également au cas d’Erasme, auquel il a consacré plusieurs travaux, dont le plus important est son édition critique des poèmes latins de l’humaniste17, Cornelis Reedijk, ancien conservateur de la Bibliothèque Royale de La Haye, s’est demandé ce qu’il y avait chez lui de typiquement néerlandais18. Conscient du caractère hasardeux des recherches de psychologie des peuples, il n’en souligne pas moins certains traits du caractère d’Érasme qui lui paraissent refléter quelques idées-force qui jalonnent l’histoire des Pays-Bas: une compréhension intuitive du monde extérieur, un amour de la tolérance, un désir ardent de la liberté, un sens pratique, une extrême ténacité dans le maintien des principes alliée à une recherche des modalités les plus favorables à un compromis acceptable par les deux parties, un esprit religieux assez faiblement teinté de mysticisme19. Poursuivant dans cette voie, j’ai essayé moi-même, avec prudence, à partir d’Érasme, mais aussi de ses contemporains, de dégager quelques traits de cette individualité collective représentée par les peuples, et non contradictoire de cette universalité concrète dont l’expression la plus parfaite, selon le jugement des Européens de l’époque (et, bien entendu, des humanistes) serait cette République chrétienne, identifiée à la République des bonae litterae et de leurs promoteurs et acteurs.

5 Face à la variété et à la richesse des travaux qui, depuis le début du siècle dernier jusqu’à nos jours, ont été consacrés à l’Humanisme et aux humanistes des Pays-Bas (ceux du Nord comme ceux du Sud)20 et dont le plus grand nombre est dû à des plumes néerlandaises21 (toujours au sens du XVIe siècle, qui englobe les nations belge et néerlandaise d’aujourd’hui), j’envisagerai cinq têtes de chapitre: - 1. L’influence de la devotio moderna sur l’Humanisme néerlandais; - 2. L’Humanisme à l’université de Louvain; - 3. L’Humanisme à l’université de Leyde; - 4. L’Humanisme de Rodolphe

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Agricola: rhétorique et dialectique; - 5. L’Humanisme de Juste Lipse: philologie, histoire et philosophie.

6 D’Érasme, que j’ai salué en premier, je ne dirai pas grand chose aujourd’hui, mais sa présence se manifestera d’une manière ou d’une autre, d’un bout à l’autre de mon exposé, comme elle se manifestait dans la pensée et dans les écrits d’une grande partie des personnages qui ont compté au XVIe siècle.

1. L’influence de la devotio moderna sur l’Humanisme néerlandais

7 L’histoire de la «devotio moderna» dans sa double incarnation historique – les Frères (et Sœurs) de la Vie Commune et les chanoines (et chanoinesses) de la Congrégation de Windesheim – a fait l’objet de très nombreux travaux, notamment depuis quelques décennies22 et plus particulièrement dans les pays néerlandophones, germa- niques et anglo-saxons, ce qui ne saurait nous étonner outre mesure, étant donné ses origines géographiques et ses manifestations socio-linguistiques, et cela, indépendamment de l’hypothèse d’une Renaissance nordique23, voire d’un Humanisme de l’Europe du Nord24 que l’on opposerait à une Renaissance méditerranéenne, voire à un Humanisme italien. D’autre part, en dépit de la scrupuleuse érudition de la plupart de ces historiens, comme de la rigueur de leurs analyses et de leur attention aux textes eux-mêmes, force nous est de reconnaître qu’assez souvent des convictions, voire des préjugés de caractère religieux ou nationaliste ont infléchi dans des perspectives assez différentes, sinon opposées, l’histoire et l’évolution de ce courant spirituel qui prit son essor au XIVe siècle dans la vallée de l’Yssel: les uns, généralement catholiques, comme Pierre Debongnie25, Léon-E. Halkin26, Jean-Pierre Massaut27, refusent de faire de ces chrétiens réformistes l’avant-garde de la Réforme ou des Réformes du XVIe siècle; les autres, luthériens ou calvinistes, comme Paul Mestwerdt28 ou Cornells Augustijn29, ont plutôt tendance à minorer les éléments de la «dévotion moderne» qui, en dépit de l’épithète «moderne», rattachent ses «dévots» à un catholicisme traditionnel, éloigné de l’Humanisme de la Renaissance. Quant aux travaux consacrés à Érasme, dont il n’est guère besoin de souligner l’extraordinaire inflation depuis quelques décennies30, il n’est pas non plus indifférent de noter la diversité de leurs problématiques ou des interprétations relatives à la personnalité du Rotterdamois, infléchies elles-mêmes par les prises de position idéologiques ou les attitudes ou obédiences religieuses des historiens ou des philosophes qui lui accordent un intérêt majeur. Parmi ses différents interprètes, j’accorderais plus de prix à ceux qui, continuant à le saluer du titre de «prince des humanistes», lisent et interprètent son œuvre, y compris sa traduction et ses commentaires du Nouveau Testament, ses éditions, traductions et commentaires des Pères de l’Église et, d’une façon générale, ses écrits proprement religieux, comme celle d’un grand intellectuel, d’un philologue consommé, d’un conseiller pédagogique écouté, d’un moraliste éprouvé, abreuvant sa pensée aux doubles sources de la culture gréco-latine et du message vétéro- et surtout néo-testamentaire31.

8 Rappelons en quelques mots ce que représente aux Pays-Bas, dans les dernières décennies du XIVe siècle et surtout tout au long du siècle suivant, ce mouvement de spiritualité qui, à la différence de la mystique spéculative rhéno-flamande des deux premiers tiers du XIVe siècle, met l’accent sur la vie intérieure personnelle, l’affectivité et la pédagogie. «Il s’agit, écrit André Godin32, de former aux vertus chrétiennes, un

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public moyen, par une ascèse moralisante, intériorisée, en vue d’imiter, dans les humbles gestes de l’existence, Jésus-Christ, guide, modèle et hôte, de l’âme priante et vouée au service du prochain». L’initiateur de ce mouvement fut Gérard Groote (1340-1384), issu de la bourgeoisie de Deventer, mais attiré par la mystique des chartreux et de Ruysbroek à Groenendaal, qui eut le temps, avant de mourir prématurément, de fonder les Frères et Sœurs de la Vie Commune, sorte de phalanstère mi-laïque mi-religieux, où les travaux manuels, comme la reliure ou la menuiserie, n’étaient pas moins prisés que l’étude des grands auteurs, la prière ou la méditation. Avec la Congrégation des chanoines réguliers de Windesheim33, fondée par le prêtre Florent Radewijn (1350-1400) près de Zwolle, ce même esprit de méditation et de prière et ce même appétit pour des travaux intellectuels, animera le paysage néerlandais, avant de marquer des points en Allemagne et en France, avec Jean Standonck, régent du célèbre collège de Montaigu, réformateur ascétique, dont l’Humanisme n’était pas du goût de ceux qui l’ont décrié avec le plus de véhémence (et peut-être d’exagération satirique) comme Erasme lui-même ou Rabelais.

9 La spécificité batave de ce grand courant religieux que fut la dévotion moderne a teinté fortement l’Humanisme pédagogique des premières décennies du XVIe siècle. Plutôt que les réformateurs Standonck ou Mombaer, on citera, à titre d’exemple, le centre de Deventer34, où Alexandre Hegius35, disciple et ami de Rodolphe Agricola, transforma l’école capitulaire «à l’ancienne» mode36, dont il devint le recteur en 1483, en une école humaniste37 animée de l’esprit éthico-religieux de la devotio moderna et correspondant à ce que l’on pourrait appeler aujourd’hui un bastion de l’Humanisme chrétien, où, à côté d’auteurs latins et grecs38 on lisait l’ Imitation de Jésus-Christ de Thomas à Kempis (1380-1471), joyau de la dévotion moderne. C’est aussi à Deventer que fut imprimé en 1477 le premier livre produit aux Pays-Bas: il s’agissait d’un in- folio de 468 pages, un Liber bibliae moralis de Berchorius. Hegius fit de cette école un centre d’attraction intellectuelle. À sa mort, en décembre 1498, elle ne comptait pas moins de 2000 élèves. Le jeune Érasme, qui n’a connu Hegius qu’accidentellement et même indirectement, le glorifie surtout d’avoir été l’élève de Rodolphe Agricola, qu’il avait lui-même rencontré à Deventer: ce qu’il rappellera dans l’un de ses adages39. Un texte d’Hegius, que nous a fait connaître Jozef IJsewin40, exprime bien cette rupture entre la pédagogie nouvelle et l’enseignement scolastico-médiéval, et permet de le ranger dans la catégorie des humanistes, ou tout au moins parmi ceux que certains de ses commentateurs ont situé «entre le Moyen-Âge et l’Humanisme»41. Avant Erasme qui, dans le De pueris instituendis42, «éreintera» les grammairiens médiévaux43, sans oublier le «poème» De modis significandi de Michael de Marbasius, écrit au début du XIVe siècle, Hegius s’en prend à l’obscurité, à la complexité ou à la conceptualisation outrancière de cette grammaire «poétique»44. Un ensemble de dialogues45 rejoint les Invectives dans un même effort de rupture avec les écrits, les méthodes, et l’esprit de la culture scolastique.

2. L’Humanisme à l’université de Louvain

10 Il faut avant tout rendre hommage à l’œuvre monumentale – véritables travaux d’Hercule, mais volontaires ceux-là – d’Hendrik Alfons De Vocht46. Professeur à la Faculté de Philosophie et des Lettres de l’université de Louvain, dont il est resté une figure éminente47, il a fourni entre les deux Guerres mondiales, et bien au-delà, une

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contribution exceptionnelle aux recherches sur l’Humanisme et les humanistes néerlandais, associés à cette université et à son histoire48, sur leurs écrits et leurs relations internationales. En dehors de ses autres travaux, dont plusieurs redevables à sa formation d’angliciste49, il avait fondé, dès 1928, une série d’études à laquelle il a donné le nom d’Humanistica Lovaniensia. De cette série, qui comptait à sa mort en 1978, seize volumes (dont la plupart, riches de 500 à 700 pages grand format), il en est lui- même l’auteur de onze50.

11 L’histoire du Collegium Trilingue Lovaniense, de sa fondation et de son développement, auquel continuent de s’intéresser des chercheures néerlandophones (et autres) est répartie dans les quatre forts volumes, dont la publication à Louvain s’étend seulement de 1951 à 195551, et à laquelle sont redevables toutes les recherches ultérieures52. Il faut d’ailleurs en ajouter un cinquième, car il avait publié juste avant (en 1950) un ouvrage de plus de 500 pages sur Jérôme de Busleyden, fondateur de ce collège53. Modèle d’érudition, qui s’appuie exclusivement sur les sources (avec quelques apports extérieurs) puisque cette publication de la totalité des œuvres de Busleyden est tirée entièrement du manuscrit original de la Bibliothèque Royale de Bruxelles54, copié par l’un de ses jeunes disciples55. Mais, les relations intra- ou internationales qu’il avait établies avec de grands personnages sont aussi importantes que ses œuvres personnelles pour l’appréciation du rôle qu’il a joué dans la création de ce Collège au sein de l’université de Louvain. Citons, entre autres, ses rapports avec Ferry de Carondelet56, membre du Grand Conseil de Malines, son collègue et ami, le théologien Martin van Dorp57, le Doyen d’Anvers Adrien Sandelicus58, le Conseiller de Flandre, Jacques de Blasere59, le Franc-comtois Thomas de Plaine, Grand Chancelier de Bourgogne60, le milanais Luigi Marliano61, médecin au service de la cour des Sforza, le poète portugais André de Resende62, le cardinal espagnol Bernardino Lopez de Carvajal63, sans oublier Érasme64, Thomas More65 ou Lefèvre d’Étaples66.

12 L’apport fondamental et novateur de De Vocht, qui se retrouve dans toutes ses publications louvanistes, celles qui portent sur des humanistes néerlandais ou d’autres, comme le portugais Damien de Goes, qui ont eu des rapports commerciaux et surtout culturels avec les Pays-Bas, et notamment l’université de Louvain67 est toujours la recherche méticuleuse des sources et l’exploitation systématique de la correspondance, complétant souvent les travaux en cours de savants étrangers, comme ceux de Percy-S. Allen, l’infatigable éditeur de la correspondance d’Érasme. C’est ainsi que le volume IV des Humanistica Lovaniensia, qui porte toujours sur des humanistes de Louvain, comprend de nombreuses pages sur Vivès68 et ses visites en Angleterre, et surtout sur Martin Dorpius, dont la passionnante controverse avec Érasme à propos de sa traduction nouvelle du Nouveau Testament69 et incidemment sur l’Éloge de la Folie, révèle les hautes qualités humanistiques du théologien louvaniste (en dépit de ses réserves à propos de la pratique envahissante du grec dans l’exégèse biblique) et l’intimité de ses relations avec le Rotterdamois lors de son séjour prolongé à Louvain. Le même volume de ces Monumenta fournit quelques indications sur la formation et l’enseignement de Nicolas Clénard au Collegium Trilingue: elles seront largement complétées, quelques années plus tard, par l’édition de sa correspondance, due à Alphonse Roersch, professeur de philologie classique à Gand, futur inspecteur à l’Université, qui, dès les premières décennies du XXe siècle, s’était engagé dans une série de travaux sur l’Humanisme belge70, et qui a publié au début de la Seconde guerre mondiale une édition en trois volumes de sa Correspondance71. Arrêtons-nous encore

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sur un autre personnage de grande envergure, Francis de Cranevelt72 membre du Parlement de Malines, puis Pensionnaire de la ville de Bruges, qui eut l’excellente idée de conserver et de classer au fil des ans les lettres qu’il possédait d’abord de ses deux grands amis de Bruges, Jean Louis Vives et Jean de Feyvin, mais aussi des personnalités les plus en vue de son temps, de Thomas More ou d’Érasme à Nicolas Olah, Nicolas Perrenot de Granvelle, voire le pape Adrien VI, ancien professeur à Louvain. Ces documents ont été utilisés par De Vocht, qui a pu ainsi éditer et commenter toute la correspondance (293 lettres) de Cranevelt à partir des manuscrits conservés dans la famille de celui qui fut aussi un grand juriste et un humaniste, auteur de poèmes latins et grecs.

13 L’aiguillon de la recherche pousse également De Vocht à s’intéresser à quelques louvanistes moins connus, comme ce Gérard Morinck (Moringus)73, disciple et hôte de Martin Dorpius. On retiendra seulement la publication abondamment annotée, avec toujours cette même érudition sans faille, du très long éloge de son maître, à l’occasion de sa mort prématurée74.

14 Dans le sillage de celui qui fut leur maître et inspirateur, des érudits ont publié des travaux sur des humanistes néerlandais, professeurs du Collegium trilingue, dans la même série des Humanistica Lovaniensia, précédant parfois De Vocht, comme Amédée Polet dans sa monographie de Petrus Nannius75, ou Étienne Daxhelet dans celle de Barland76. On y retrouve la même méthode d’érudition rigoureuse et la sûreté philologique qui caractérise les ouvrages de leur maître, la même ardeur pour faire la chasse aux manuscrits inédits de ces humanistes, le même intérêt pour leur correspondance active et passive, qui les conduit à publier et à commenter, souvent à partir de sources nouvelles ou insuffisamment exploitées, l’«intégrale»77 de ces échanges: 75 lettres échangées de 1522 à 1557 entre les personnalités les plus marquantes de son temps78 et Peter Nanninck, alias Nannonius, puis Nannius, d’Alkmaar, futur professeur, puis recteur dans cette ville maritime des Pays-Bas du Nord, enfin professeur au Collège des Trois-Langues, à la mort du latiniste Conrad Goclenius; 69 lettres, réparties, elles aussi, principalement entre des savants humanistes de l’Europe nordique79 et Adrien Barland, natif de Zélande, étudiant à Louvain, professeur de latin à la «pédagogie» du Porc, où il fit jouer à ses élèves plusieurs pièces inspirées de Virgile80 ou de Térence 81, et enfin au Collège des Trois- Langues, dont il devint l’un des maîtres les plus prestigieux.

15 Il est avéré que des travaux du type de ceux qu’à la suite du maître Henry De Vocht ou en même temps que lui, et sur son modèle, ont accompli des érudits comme ceux que je viens d’évoquer – mais il y en a beaucoup d’autres – ont fait progresser singulièrement notre connaissance de l’Humanisme dans cette partie de l’Europe du Nord. Mais quels que soient le volume et la qualité de l’œuvre d’un savant de haut niveau, la recherche et l’esprit de découverte ne sauraient accepter, même sur des champs épistémologiques relativement limités, de terme final; et c’est peut-être l’un des plus beaux titres de gloire d’un véritable chercheur que d’avoir ouvert à ses successeurs des pistes d’investigations nouvelles sur lesquelles ils pourront s’élancer. C’est ainsi que Jozef IJsewijn, que j’ai déjà cité, et que l’on peut considérer comme l’un des disciples les plus fidèles et les plus doués d’Henry De Vocht, a pu, malgré l’importante étude de son prédécesseur sur le théologien humaniste Martin Dorpius82, publier lui-même l’intégralité d’un de ses dialogues connu sous le nom de Dialogus politissimus83, avec pour interlocuteurs Hercule, Cupidon, Vénus et la Vertu, et prolonger les travaux pionniers

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de De Vocht sur François de Cranevelt84 par la publication de toute une série de nouvelles lettres de ce grand personnage, placée sous le patronage de la Fondation Beaudouin85. Rappelons enfin que le Professeur IJsewijn, en un dernier hommage à ce maître louvaniste, a donné une suite aux 16 volumes des Humanistica Lovaniensia en réservant le même titre à la revue d’études néo-latines qu’il venait de fonder, et dont le numéro 1 correspond exactement au numéro 17 d’Humanistica Lovaniensia86. On pourrait encore, avec des chercheurs d’une ou de deux générations postérieures à celle d’Henri De Vocht, évoquer un prolongement de ses travaux sur le Collegium Trilingue, comme cette étude approfondie sur les bâtiments du collège par E. de Maesschalck87 ou des sources nouvelles relatives à ce même collège par J. Roegiers et M.M.V. Jacqueline IJsewijn-Jacobs88.

16 Mais il n’est pas possible de passer sous silence, ou même de sous-estimer les difficultés rencontrées par les professeurs du Collège trilingue au sein de l’université de Louvain, surtout par ceux qui enseignaient la théologie. En effet, une majorité de théologiens, qui n’avaient pas l’esprit d’ouverture de Martin Dorp, étaient hostiles aux idéaux humanistes, notamment à leur intérêt majeur pour les langues. Conflit qui tournait principalement autour des deux premières éditions du Nouveau Testament d’Érasme. Parmi ces opposants, l’un des plus farouches était Jacques Latomus, dont un disciple, Francis Titelmans, partageait la même hostilité à l’égard d’Érasme, des langues et du Collège. De Vocht a longuement analysé cette opposition, et même les hostilités qui devaient marquer pratiquement la vie de la grande université brabançonne, mais qui toutes n’étaient pas d’ordre idéologique, comme les difficultés rencontrées par John van Campen (Campensis) dans son enseignement de l’hébreu, avant son départ définitif de Louvain. L’influence grandissante de la Réforme luthérienne, puis calviniste, ne devait pas favoriser non plus le climat de sérénité, nécessaire au développement de saines études.

3. L’Humanisme à l’université de Leyde

17 Si l’«Âge d’or» de l’université de Louvain peut se situer au XVIe siècle, et plus précisément dans sa première moitié, où elle restait sous une dépendance plus ou moins rigoureuse de la Faculté de théologie, et donc assez peu marquée par la Réforme calviniste, celui de l’université de Leyde qui lui fait face au Nord, serait plutôt le XVIIe siècle89. Cet âge d’or a été souvent confondu avec ce que des historiens des Pays-Bas ont pu appeler le «miracle hollandais». Rappelons que la «Haute École», «École Illustre» ou «Académie» de Leyde, devenue au début du XXe siècle l’Université de Leyde, a été fondée le 8 février 1575, et qu’elle a tout de suite été confirmée comme université protestante. Ce qui ne l’a pas empêché d’enseigner, dès le début, à coté de la théologie et de la philosophie, des matières que l’on devrait pouvoir considérer comme «neutres», telles la jurisprudence, la science politique90, les mathématiques, les sciences physiques et naturelles. En décembre 1585, le grand imprimeur d’Anvers, Christophe Plantin, soulignait l’esprit de tolérance qui selon lui, régnait dans la nouvelle université: à condition d’obéir aux magistrats dans les affaires civiles, nul ne devait être inquiété pour ses idées, ni dans la pratique de sa foi catholique. Au siècle suivant, le juriste, diplomate et historiographe de Hollande Hugo Grotius (1583-1645) devait confirmer par ses engagements et par ses œuvres cet esprit de tolérance que Plantin reconnaissait avec sans doute un optimisme que la réalité historique n’a pas toujours

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confirmé. Il est pourtant vrai que l’Église calviniste établie acceptait que les pouvoirs séculiers prennent l’université sous leur direction, à la condition que les «curateurs» nommés par leurs soins soient bien disposés envers la «pure religion».

18 Parmi les personnalités les plus illustres, on citera d’abord, en dehors de Juste Lipse, dont il sera question plus loin, le botaniste malinois Rembert Dodoens (Dodonaeus), qui termina sa carrière à cette université91, bien que, catholique «engagé», il ait exprimé en 1580 des réflexions sur la transubstantiation tout à fait opposées au credo calviniste. Dans le même ordre d’idées, la nomination de professeurs connus pour leur pacifisme, comme Lucas Trecalcius92 et Franciscus Junius (Du Jon) 93, qui, eux étaient des théologiens parfaitement orthodoxes, marque l’esprit de cette université, que devait illustrer, au siècle suivant, le célèbre juriste et diplomate Hugo de Groot (Grotius), défenseur impénitent du droit des gens et de la réglementation des activités guerrières94, qui avait néanmoins connu, dans sa vie personnelle, les effets malheureux de ses engagements religieux95. Il est vrai que l’esprit de tolérance, qui était la règle dans les débuts de l’université, se gâta au XVIIe siècle dans les multiples controverses suscitées parmi les théologiens, au sein de la Réforme, autour de la question de la prédestination96, ce qui marquera essentiellement l’enseignement de la philosophie et celui de la religion97.

19 Mais, si l’on s’en tient au dernier quart du XVIe siècle, en projetant la lumière sur le plus grand de ses maîtres, le nom de Joseph-Juste Scaliger (1540-1603), apparaît immédiatement. Professeur à Leyde, après avoir vécu en France et s’être réfugié à Genève pour raison religieuse après la Saint-Barthélemy, il représente effectivement l’apogée d’un Humanisme nouveau ou renouvelé, qui a su intégrer les sciences les plus diverses à un programme encyclopédique élargi par rapport à ceux d’Érasme, de More, de Vivès, ou des premiers professeurs du Collège Trilingue de Louvain: il est au centre de l’enseignement dispensé dans la jeune université qui a eu l’intelligence de l’accueillir en son sein. Les multiples travaux sur Scaliger sont suffisamment connus pour que l’on s’y arrête longuement.

20 En ce qui concerne la philologie classique dans les premiers temps de l’Université, on pourra se reporter à une étude du début du XXe siècle de S. Ridderbos98, mais aussi à un article substantiel de J.H. Waszink, qui y enseigna lui-même la langue et la littérature latines et produisit de nombreuses éditions critiques d’auteurs anciens. Dans cet article de 1975, intitulé Classical philology99, il rappelle que si le titre de professeur de grec était d’usage courant100, celui de professeur de latin101 n’avait pas cours, étant remplacé, comme ce fut le cas de Scaliger, nouveau titulaire de la chaire laissée vacante par Lipse, par celui de professor historiæ Romanae reique Antiquariae. En fait la tâche essentielle du professeur de latin était l’enseignement de l’éloquentia, puisée sans doute à des sources littéraires (Cicéron et Quintilien, entre autres), mais aussi à l’histoire romaine en général, et aux documents juridiques. L’Humanisme ne restait pas attaché à l’étude de formes purement littéraires, mais plutôt à des faits de civilisation, le modèle gréco- romain paraissant alors indépassable. Le latin n’en reste pas moins, même dans ses rapports avec les sciences politiques, juridiques et proprement historiques, la discipline maîtresse. Le grec ne connaîtra son apogée que beaucoup plus tard. Un nom reste l’objet d’une admiration qui dépasse le cadre de la philologie: celui d’Érasme qui connut à Leyde, si l’on peut dire, une sorte de renaissance, qui se prolongera tout au long du siècle suivant, avec Daniel Heinsius, Grotius, sans oublier, bien entendu, Scaliger lui- même (qui se souvenait aussi des excès verbaux de son père à l’égard du

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Rotterdamois102). Et cela, même si la rigueur philologique de Scaliger était supérieure à celle de son héros, en matière d’éditions critiques de textes anciens. Ce fut d’ailleurs incontestablement sa tâche principale, en tant que philologue classique: ses nombreuses éditions et traductions du grec en latin, sont encore, par leur précision et leur acuité, les points de référence pour nos éditeurs actuels, par exemple ses traductions de l’Ajax de Sophocle, des Euménides d’Eschyle et de l’Alexandra de Lycophron103. On peut aussi estimer que sa connaissance approfondie de nombreuses langues, tant anciennes que modernes, notamment les langues dérivées du latin, mais aussi les langues orientales, fut d’un poids certain dans sa maîtrise de la linguistique comparée, et particulièrement dans celle de la philologie latine. Est-ce la raison pour laquelle il se montrait si sévère, pour ne pas dire malintentionné, à l’égard de tel collègue dont le latin prenait quelque liberté à l’égard du latin cicéronien qui était le sien? Il prétendait par exemple ne rien comprendre au style resserré de Lipse – ce que Christian Mouchel appelle «une esthétique affichée du resserrement cryptique»104 – allant jusqu’à écrire: «Sa troisième Centurie d’Épîtres ne vaut rien. Il a désappris à parler, je ne sais quel latin c’est»105.

21 Le nom de Scaliger est aussi associé à la fondation de la première chaire de langue arabe, après qu’il eût convaincu les curateurs et les édiles de la cité de sa nécessité, utilisant d’ailleurs ses connaissances bien au-delà de leur intérêt linguistique, en les appliquant à l’histoire des civilisations et en particulier de l’astronomie. C’est ainsi que commença le développement des études arabes au sein de l’université106. Mais cet «Arabisantium Princeps», comme le désigna plus tard le jeune arabisant hollandais Thomas van Erpen a joué également un rôle important dans les négociations qui précédèrent la fondation et les premiers développements de la bibliothèque de l’Université107, à laquelle il fit don de tous ses manuscrits grecs, latins, hébreux et arabes, et de ses ouvrages imprimés avant même l’installation à Leyde des deux grands imprimeurs Christophe Plantin et Matthias Elzevier, et notamment l’établissement en 1583 de l’Officina Plantiniana. Avant Daniel Heinsius, qui conserva l’office de bibliothécaire près de cinquante ans (1607-1653), ce furent deux des meilleurs disciples de Scaliger, Dousa Junior, et surtout Paul Merula qui occupèrent la charge, d’abord officieuse, puis officielle, de bibliothécaire108.

22 Mais la figure de Scaliger, pour centrale quelle ait été dans la rayonnement de cet Humanisme «polyvalent» ne doit pas effacer celles de nombreux savants qui, au sein de l’Université de Leyde ou en dehors, ont assuré à l’Europe de la fin du XVIe siècle, une large part de sa prééminence culturelle. Il faudrait aussi souligner l’importance du commerce des livres, favorisé par l’essor des grandes imprimeries et de leurs succursales, ainsi que par le commerce en général. Quelques noms suffiront ici: le poète et philologue Jan Van Hout (Hautenus), secrétaire de l’Université, le poète et philologue Janus Dousa109, président de l’association des Curateurs, l’helléniste Bonaventure Vulcanius, le poète Coornhert, connu surtout pour ses attaques contre les doctrines de la grâce et de la prédestination, le botaniste Robert Dodoens (déjà cité), titulaire des chaires de médecine et de physique110, l’anatomiste Pieter Pauw, qui devra attendre plusieurs années avant de pouvoir utiliser le nouvel et grand Amphithéâtre de l’Université, rivalisant avec celui de Padoue, et marqué par une sensibilité et une esthétique baroques, le poète Hadrianus Junius (homonyme du théologien pacifiste Franciscus Junius111), alias Adriaan de Jonghe 112, désigné par l’un de ses biographe113

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comme «noster Junius, ille alter | Huius temporis alter et Secundus»114 qui fut l’un des humanistes hollandais les plus admirés de son temps115.

4. L’humanisme de Rodolphe Agricola: rhétorique et dialectique

23 En dépit de sa chronologie (l’humaniste et philosophe frison est un homme du XVe siècle, et il est mort quinze ans avant le début du XVIe, Vivès n’étant pas encore né, More ayant tout juste huit ans, Érasme et Budé environ dix-huit), il mérite d’occuper ici l’une des toute premières places. En effet son influence ne se limita pas aux premiers humanistes hollandais116, ses contemporains, ou à ceux des premières décennies du nouveau siècle117 mais elle doit s’inscrire dans toute la tradition rhétorique, celle qui conduit d’Aristote à Port-Royal en passant par Mélanchthon118 et Pierre de la Ramée119, pour citer les deux philosophes du XVIe siècle les plus célèbres qui ont su intégrer la rhétorique à la dialectique philosophique, même si le second a pris ses distances à l’égard du Stagirite120.

24 Dans les Actes du colloque international Agricola organisé à Groningue en 1985 à l’occasion du cinquième centenaire de sa mort et édité par deux chercheures néerlandais121 déjà connus pour leurs travaux antérieurs consacrés à l’humaniste frison122, les différents aspects de la personnalité et de l’œuvre d’Agricola sont mis en lumière, mais ce sont évidemment les relations de la rhétorique et de la dialectique, ou, pour simplifier, sans trop déformer cette perspective nouvelle123, qui s’inscrit dans une réforme majeure de la pédagogie, celles de la philosophie et de l’art du langage, qui occupent une place prépondérante dans une quantité de travaux datant de ces dernières décennies, et qui débordent la clôture géographique des Pays-Bas124.

25 Laissons donc, en dehors de notre analyse, les travaux proprement philologiques et littéraires d’Agricola, ses traductions125 et ses éditions qui le rangent au premier rang des humanistes de sa génération et surtout de celles qui lui ont succédé au siècle suivant, renvoyant aux études précises des Professeurs F. Römer sur ses travaux concernant Tacite et Pline le Jeune126, de Gilbert Tournoy sur sa traduction de l’Axiochos, comparée à celle de Marsile Ficin127, d’Ari Wesseling, l’excellent éditeur de la dernière partie des Adages d’Érasme 128, sur la langue et le lexique d’Agricola129, ou de Jozef IJsewijn sur son apprentissage du grec, son choix des auteurs et ses qualités d’helléniste130. Nous ne parlerons pas davantage du groupe de professeurs, humanistes néerlandais ou allemands qu’il avait su rassembler dans une sodalitas131 dont l’espace géographique s’étendait de Groningue, Aduard ou Deventer à Rostock, Cologne, Heidelberg, Augsbourg ou Nimègue, et qui étaient tous gagnés par des méthodes nouvelles en matière de pédagogie.

26 Ce qui donne en effet à cet humaniste frison132, mort prématurément, une place exceptionnelle dans l’histoire de la philosophie133 et, par voie de conséquence, dans celle de la pédagogie, c’est ce programme conjoint de renouvellement des studia humanitatis et de mise en place du sermo (discours ou langage) au centre même de l’argumentation logique, mais non pas d’une logique formelle de l’apodictique, sans connexion avec les choses réelles (res ipsae) ou avec les mots et les phrases du langage courant (celui qui se parle et par lequel on communique avec l’autre, un autre qui n’est pas une entité abstraite, mais un être de chair, de sang, d’intelligence et d’amour, pétri

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de valeurs éthiques), une logique du probable et de la convenance (probabile aptumque), selon la formule que l’on trouve dès les premières lignes du De inventione dialettica134. Mais les choses, les êtres, les événements, les expressions du langage doivent être ordonnés par la raison qui va du général au particulier, du genre à l’espèce et à l’individu: d’où la primauté de la méthode, dont La Ramée s’inspirera plus tard dans sa propre Dialectique135. La philosophie ne se limite d’ailleurs pas à la dialectique, ni aux règles de l’argumentation et de la persuasion, mais, comme il l’a proclamé dans sa célèbre Oratio in laudem philosophiae136, discours prononcé en octobre 1476 à la réouverture des cours de l’université de Ferrare, où il enseignait le grec depuis l’année précédente)137? Les artes qu’il avait introduits dans son discours inaugural comprenaient, comme chez les anciens stoïciens, la logique, les sciences de la nature (la «physique») et l’éthique (qui inclut la science politique). En quoi consistait cette réforme du savoir et de ses outils de raisonnement, dont l’influence se répandit non seulement dans l’Europe du Nord, mais aussi en Italie, comme l’a fait remarquer Cesare Vasoli138? D’abord en une élimination de la dialectique «barbare» des Écoles, que l’humaniste hispano-néerlandais Vivès avait, lui aussi (peut-être sous l’influence d’Agricola), condamnée violemment dans son traité In pseudodialecticos139. Ensuite, en une fabrication d’instruments nouveaux du discours, forgés à partir de ses lois véritables (et non d’une construction a priori et de «monstres» latins que Cicéron ou Quintilien n’auraient jamais pu identifier), instruments que l’on trouve aussi bien dans la grammaire que dans la rhétorique ou la dialectique, ces trois piliers du Trivium traditionnel auxquels il reste fidèle140, mais auxquels il insuffle un pouvoir nouveau et la faculté d’introduire l’étudiant au seuil des connaissances les plus diverses, des «arts civiques» à la philosophie ou aux sciences de la nature et à la médecine en particulier, du savoir politique au savoir historique. D’où la recherche d’une véritable réforme de l’entendement, d’une méthode générale de la connaissance et des connaissances, capable d’«ordonner» les notions diverses, ce que, d’après le réformateur humaniste, n’avait pas su réaliser Aristote, dans sa Rhétorique et dans l’Organon... En effet, selon le philosophe grec, la dialectique portait, non sur la recherche de la vérité, mais sur l’opinion – doxa –, elle traitait donc du probable, comme il est indiqué dans les Topiques, à la différence des traités constituant ce qu’on a pu appeler la «logique générale», comme le Peri Hermeneias, qui traite de la proposition, les Premiers Analytiques du syllogisme et les Seconds Analytiques de l’apodicticité, c’est-à-dire de la vérité nécessaire. En bouleversant la structure de l’édifice aristotélicien, non seulement dans les rapports de la rhétorique et de la dialectique, mais dans le statut de la dialectique elle-même, Agricola a opéré une sorte de révolution copernicienne. La dialectique sort du domaine de la logique pour intégrer celui de la rhétorique, tout en lui étant subordonnée. S’appuyant sur les Topiques de Cicéron 141 dès le début de son ouvrage, Agricola divise la dialectique en invention (inventio) et en jugement (judicium)142, la tâche se répartissant entre un art d’argumenter et la critique de l’argumentation par le moyen des instruments traditionnels de la logique formelle. En dépit d’une terminologie, encore assez floue, comme le prouveront les travaux et les concepts de Pacius143, de Mélanchthon144 ou de Ramus145; notamment à propos de ce terme majeur de dialectique, le projet d’Agricola est parfaitement clair: qu’il s’agisse de la définition du lieu (topos), de leur division ou de la description de certains d’entre eux146. En fait, comme plus tard chez Érasme ou Vivès, c’est moins à Aristote et à sa conception de la dialectique elle-même qu’il s’en prend, mais aux scolastiques, comme on l’a déjà indiqué. Il se refuse à traiter les lois de la raison selon le schéma de cette dialectique

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post-aristotélicienne, en embrassant d’un seul regard la logique, la grammaire et la rhétorique, qui concourent toutes trois à ordonner la matière, c’est-à-dire l’ensemble des mots, expressifs d’idées ou de concepts correspondant à un «objet» intellectuel donné, de manière à convaincre le lecteur, l’auditeur, l’interlocuteur virtuel ou réel. C’est en cela que consiste l’invention dialectique: c’est la voie que suivront désormais les humanistes et les philosophes qui ont fait ou feront du langage et de la communication le moteur efficace de leur pensée. Car avec cette rigueur et cette clarté dans l’énoncé de propositions simples, dans lesquelles certains ont voulu voir un caractère de l’esprit néerlandais, Agricola a manifesté un moindre souci de l’ornementation et même de la «variété» du discours147, tout en élaborant une argumentation vigoureuse, en assurant à la grammaire sa pleine intelligibilité, à la rhétorique sa force de persuasion, et à la logique la parfaite ordonnance des faits. La littérature gréco-latine constitue pour lui un vaste champ d’expériences, et ces modèles, à la fois esthétiques et logiques ont plus d’importance à ses yeux que les propositions de la Rhétorique ou de l’Organon d’Aristote: ce sont eux qu’il a contribué à répandre en Allemagne, et au-delà de ses frontières, par son enseignement et ses publications.

5. L’humanisme de Juste Lipse: philologie, histoire, politique et philosophie

27 L’humaniste brabançon Juste Lipse (il est né entre Bruxelles et Louvain en 1547), dont il a déjà été question comme représentant éminent de l’enseignement au sein de l’université de Leyde, mérite d’être revisité, comme figure marquante de la philologie, de l’histoire et de la philosophie dans les dernières décennies du XVIe siècle; mais aussi comme un type d’humaniste chrétien, dont la propre destinée exprime son aversion à l’égard des dogmes ou des frontières trop rigides de la foi: comment expliquer autrement que, luthérien dans sa jeunesse (en 1570), il ait pu, au moment où il composait son livre De una religione (1590) 148, soutenir des opinions qui le rendirent aussitôt suspect aux réformés, pour revenir finalement au catholicisme et donner ses derniers cours dans la catholique Louvain149? Il faut reconnaître que, dans la société de la fin du XVIe siècle, et sans doute davantage dans l’Europe du Nord, où les conflits religieux se sont exacerbés, tournant le dos aux efforts de conciliation tridentins, un membre actif de la République des Lettres, tel que s’est voulu Lipse, ne pouvait que se sentir mal à l’aise, sinon directement menacé. «L’instabilité de l’existence et de la carrière de Juste Lipse, écrit Christian Mouchel150, illustre la difficulté de l’homme de lettres à réaliser son officium dans une Europe du Nord déchirée par les conflits politiques et religieux». Et il choisit précisément Lipse comme illustration de cette difficulté d’être soi-même et d’enseigner en toute quiétude à un public diversifié, épris de paix. Après un séjour de cinq années à Louvain, entre seize et vingt-et-un ans, dans l’atmosphère savante et l’ambiance humaniste qui régnaient au Collège Trilingue, le souvenir, encore très vivant, de Pierre Nannius, mort depuis six ans, fut déterminant dans son attirance pour les antiquités romaines; mais les cours de son professeur Cornelis Wouters (Valerius), comme les liens d’amitié qu’il avait formé avec ses jeunes disciples jouèrent aussi un rôle important dans ses premières orientations. «De Cologne (éducation chez les Jésuites, 1559-1563) à Rome (secrétaire de Granvelle, 1567-1569), de la luthérienne Iéna (chaire d’histoire, 1572-1574) à la Belgique espagnole (1575-1579),

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de la calviniste Leyde (chaire d’Antiquités) à la catholique Louvain (séjour définitif, 1591-1606), son périple marque un tiraillement entre patriotisme et européanisme, volonté d’autarcie et assujettissement aux intérêts des princes ou des Églises, tentation de la solitude contemplative et désir de participation à la vie de la Cité»151.

28 En fait, la vie et l’œuvre de Lipse font de lui, au XVIe siècle, le plus grand humaniste des Pays-Bas après Érasme, dont il reconnaît la profonde influence sur ses idées. D’ailleurs celles-ci sont moins divisées que ses voyages et les frontières géographiques ou religieuses qu’il a franchies pourraient le faire croire. L’auteur du De constantia152 mais aussi de la Manuductio ad stoicam philosophiam153, de la Physiologia Stoicorum154 ou des éditions de Tacite155 ou des Œuvres de Sénèque 156, est considéré généralement à juste titre comme le plus célèbre des restaurateurs (ou plutôt rénovateurs) du stoïcisme ancien, mais cette plongée dans ce courant majeur de la pensée antique dont il a tiré sa propre philosophie, s’inscrit dans un combat intellectuel et moral qu’il a soutenu tant à Louvain qu’à Leyde, celui de la recherche et de l’exaltation de la paix parmi les nations et les hommes. Ce faisant, il rejoint avant Grotius, l’une des lignes directrices de la pensée des plus grands humanistes du XVIe siècle, notamment Érasme et Vivès, dont l’un était lié étroitement au sol des Pays-Bas, tout en ayant œuvré comme «citoyen du monde» et «précepteur de l’Europe», et dont l’autre, quoique d’origine espagnole, avait été pratiquement naturalisé hollandais depuis son installation à Bruges en 1512, son professorat au Collège Trilingue157 et son séjour définitif à Bruges. Ce qui nous rappelle l’essai de C. Reedijk sur «ce qui est typiquement hollandais chez Érasme»158. Plus politique que ce dernier, qui rêvait seulement d’une République des Lettres, confondue avec une République chrétienne, Lipse se voit à la fois dans le rôle de sujet de la monarchie des Habsbourg à laquelle il doit allégeance, et d’admirateur de Tacite159, se plaçant sous le patronage de l’Imperium Romanum, qu’il aimerait prendre comme modèle pour la direction politique de l’Europe du Nord: il souhaiterait en effet, rêve d’un patriote (que nous jugerions aujourd’hui à la fois nationaliste et fédéraliste) que cette Europe du Nord réalisât l’unité de l’Europe tout entière.

29 Lipse peut être tenu pour l’humaniste le plus complet160. En tant que philologue, ses critiques textuelles sont remarquables d’intelligence, d’érudition, et d’originalité par rapport à celles de ses devanciers ou contemporains, comme Marc-Antoine Muret ou Claude Chifflet161. Pour nous en tenir à ses travaux sur les Annales de Tacite, qui s’étendent sur une bonne partie de sa vie universitaire, notamment à Iena, mais surtout à Leyde, où il fut nommé en 1579 non pas professeur de littérature latine – intitulé de chaire, comme on l’a vu, qui n’avait pas cours à l’Université –, mais «professor historiarum et juris», il donne, de 1581 à 1589, quatre éditions des Annales, consécutives à sa première édition de 1574, et contemporaines de ses notes critiques sur le texte de Valère Maxime162 et de son édition des Commentaires de César 163, et après sa publication164 du livre I de Tite-Live. D’une édition à l’autre de Tacite, il procède à de multiples corrections à partir des manuscrits dont il dispose (la plupart étant des manuscrits romains) et des éditions imprimées, comme celle de 1542, parue à Lyon chez les Gryphe et dont son propre exemplaire est couvert de notes, préparatoires à ses deux premières éditions165. Sans m’attarder sur la controverse Muret-Lipse à propos des notes critiques que l’humaniste français avait apposées sur son exemplaire du Tacite gryphien de 1542 – elle a été analysée en détail par Ruysschaert, après Pierre de Nolhac166 – et des accusations réciproques de plagiat, je rappellerai seulement les caractéristiques de la méthode d’emendatio lipsienne: une combinaison de corrections

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faites ex sententia (d’après le sens), ex usu (d’après l’usage) et ex historia (d’après les données historiques).

30 Cette méthode de philologie historique, qui implique aussi une sérieuse prospection du texte de Tacite au point de vue de la stylistique, combinée avec une critique rigoureuse de l’autorité des manuscrits, Lipse l’a appliquée naturellement à tous les auteurs anciens qu’il a enseignés et/ou édités, notamment Sénèque.

31 Mais il n’est pas seulement l’homme des livres, des bibliothèques, des manuscrits et des auditoires d’étudiants: son intérêt pour les lettres de Sénèque ainsi que pour ses œuvres morales et philosophiques167 et, d’une façon générale, pour le stoïcisme ancien, rencontre dans l’histoire contemporaine, dont il est à la fois témoin et acteur, plus d’un écho vivant, indépendamment de ce courant européen connu sous le nom de néo- stoïcisme, et dont Guillaume de Vair, en France, est l’un des représentants majeurs, auteur, quatre ans avant Lipse, d’un ouvrage intitulé lui-même De la Constance168.

32 La constance, ou plutôt, pour reprendre le titre latin complet, De constantia in publicis malis169, par un véritable mimétisme avec le titre de son contemporain français, n’est pas un concept purement éthique, mais une vertu, qui est la plus pratique et la plus bénéfique en période de troubles (ce qui était évidemment l’expérience que vivaient alors Lipse et ses compatriotes). Nous n’avons pas affaire ici à un traité philosophique composé ou délivré «ex cathedra»; mais, selon une forme très généralement utilisée par les humanistes, à un dialogue qui se situe pendant la révolte des Pays-Bas contre l’Espagne. L’un des personnages, qui n’est autre que Lipse, songe à quitter son pays natal en proie à la guerre civile et à la guerre étrangère; mais il en est dissuadé par son ami avisé: ce qu’il faut fuir ou maîtriser, ce sont ses propres émotions. Il pense en effet que toutes les émotions sont nuisibles, et que, selon les principes des anciens Stoïciens, il fait atteindre à l’équanimité ou équilibre de l’esprit, par la disparition progressive des émotions et des passions. Mais le concept de constance n’est pas l’équivalent de l’ataraxia des Grecs, sorte d’indifférence ou d’apathie. C’est une véritable force mentale qui nous porte à triompher de toutes les circonstances extérieures ou accidentelles; la philosophie se présentant alors comme un exercice éthico-intellectuel qui permet de voir le réel au-delà des apparences. Ses idées, écrit Marie-Luce Demonet170, dans une lecture critique de Pierre Mesnard171, «épanouissent une éloquence du vrai».

33 Des cinq développements auxquels j’ai voulu donner droit de cité dans ces réflexions générales sur l’Humanisme aux Pays-Bas, est-il possible de tirer une conclusion qui soit historiquement et conceptuellement acceptable? Autrement dit, ai-je ou non répondu au problème que je m’étais posé au début de mon exposé sur l’Humanisme global et les humanismes régionaux, voire nationaux?

34 Une première remarque, la plus simple et la moins contestable de toutes: l’Humanisme, en Europe du Nord comme en Europe centrale ou orientale, comme en France, en Grande-Bretagne, ou dans le Sud de l’Europe, a trouvé, dans l’Italie du Quattrocento (et même antérieurement, avec Dante, Pétrarque, Boccace, avec des philosophes, des poètes, des savants ou des artistes aussi nombreux que variés) de véritables modèles à imiter ou, à tout le moins, une source inépuisable d’inspiration. Le voyage en Italie s’est imposé à toutes les personnalités néerlandaises de haut vol, ainsi qu’aux autres Européens, comme un indispensable brevet d’Humanisme, même si, par la suite, et par une réappropriation nationale, certaines d’entre elles ont essayé de s’en détacher pour faire fructifier les ressources propres à leur culture, qui s’expriment aussi bien dans la peinture réaliste ou satirique contemporaine172 que dans les jeux des enfants 173, le

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folklore en général ou ces proverbes mis à profit par Agricola, Érasme ou Lipse autant que par les Rhétoriqueurs. Et ce sont quand même les Pays-Bas qui ont donné le jour à Laurent Coster, inventeur des caractères mobiles de métal, donc de l’imprimerie, hors de la sphère méditerranéenne et de Gutenberg lui-même.

35 Seconde remarque: si l’Humanisme français, espagnol ou portugais s’est exprimé très tôt en latin par ses affinités linguistiques avec la langue «toscane», elle-même se considérant comme l’héritière directe de celle de Cicéron ou de Virgile, l’apprentissage du latin dans les cités, les écoles et universités néerlandaises, doit être considéré comme un acte de volonté, voire, dans certains cas, comme un acte de rupture avec la langue dans laquelle s’étaient exprimés, du XIIIe au XVe siècle, la très grande majorité des poètes, prosateurs, fonctionnaires, philosophes, mystiques, vivant, écrivant, priant ou prêchant entre la vallée du Rhin et la Mer du Nord174. Comme l’écrit J. IJsewijn175, «In the Netherlands, a nostalgia for the Roman past, at least in the Italien manner, was inconceivable». Autrement dit: «Nous nous sentons capables de faire aussi bien qu’eux, mais à notre manière, homines Batavi que nous sommes!».

36 Troisième remarque: la considération des valeurs éthiques, ou éthico-religieuses, à tous les niveaux de la pédagogie176, l’emportent toujours sur le côté ludique, voire paganisant ou même cynique – que nous présentent un assez grand nombre de documents littéraires de l’Italie du Quattrocento et du Cinquecento. L’influence de la «dévotion moderne», même si elle s’est peu à peu affaiblie, se fait encore sentir dans la conscience ou dans le subconscient des éducateurs néerlandais du XVIe siècle.

37 Dernière remarque: l’Humanisme fortement «engagé»177 des maîtres de l’Université de Leyde (dont Juste Lipse est un exemple, parmi bien d’autres) à partir de la période de la révolte des Pays-Bas, dans les quatre dernières décennies du XVIe siècle et la première du XVIIe178 conférait à l’enseignement de la philosophie, des langues ou de l’histoire de l’antiquité, une valeur d’actualité qui débouchait souvent sur des prises de position politiques et/ou religieuses, et des actions concrètes en rapport étroit avec les violences et les entreprises guerrières et anti-espagnoles des «Gueux», et qui aboutirent, au grand dam des esprits pacifistes et tolérants, comme Guillaume d’Orange, à une division entre les provinces du Sud, catholiques, et celles du Nord, calvinistes, qui est à l’origine des deux nations actuelles, les Pays-Bas et la Belgique. Mais les humanistes que nous avons rencontrés ne pouvaient évidemment pas prévoir le destin historique de Provinces qui, malgré leur intitulé temporaire, n’ont jamais été véritablement unies.

NOTES

1. Je me contenterai d’évoquer ici l’attitude de Jean Delumeau à l’égard d’un autre vocable: celui de Renaissance. Il en montre les insuffisances, car s’il s’applique surtout à la littérature et aux arts plastiques, il a le défaut de rejeter dans l’ombre des créations aussi admirables que celles de l’art roman et de l’art gothique, de la Divine comédie, des Primitifs italiens ou flamands. Mais il

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reconnaît que les mots ont la vie dure et qu’ils s’imposent à nous en dépit de nous-mêmes. Il pose enfin la question: «Par quoi remplacer le mot de Renaissance?». 2. Voir notamment L’Humanisme en Europe au temps de la Renaissance, Paris, PUF, 1981 (coll. «Que sais-je?», n. 1945); l’article «Humanisme» de l’Encyclopaedia Universalis (édition de 1996), t. XI, pp. 727-729; «L’Humanisme européen et le rayonnement intellectuel d’Érasme», dans L’Avènement des temps modernes, Paris, PUF, 1977 («Peuples et civilisations», VIII) première partie, chap. VI, pp. 221-222; «Apologie pour l’Humanisme: de la globalisation à la sectorisation d’un concept socio- historique», «Península», 1, 2004, pp. 15-36. 3. Dans le chapitre de L’Avènement des temps modernes, cité à la note 2. Ces différents termes qui donnent vie au concept d’Humanisme ont été largement développés et justifiés dans mon article de la revue «Península». 4. Sous la forme d’éditions, de traductions, de commentaires, et naturellement, de leçons magistrales. 5. Dans sa communication du colloque international de Tours sur L’Humanisme français au début de la Renaissance (Paris, Vrin, 1973), «Le latin des humanistes français: évolution et étude comparative», pp. 329. 6. Selon les critères de la latinité enseignés par les bons maîtres du XXe siècle. 7. Elle deviendra vite, mutatis mutandis, la République des Lettres. 8. Certains ne voient dans cette expression qu’une hypothèse; mais celle-ci est parfaitement soutenable. Voir à ce sujet M. MANN PHILLIPS, Erasmus and the Northern Renaissance (London, English Universities Press, 1949), et mon livre de 1981, cité à la note 2: chap. 2 («Les Humanistes européens»), et § 2 («L’Humanisme dans l’Europe du Nord»), notamment «L’Humanisme aux Pays-Bas», pp. 45-48. 9. Dans une lettre de septembre 1522 (Alien, Opus Epistolarum, t. V., ep. 1314) au réformateur suisse Zwingli, qui venait de lui offrir la citoyenneté de Zurich, Erasme déclare: «Pour moi, je désire être un citoyen du monde, ouvert, ou plutôt étranger à tous» (Ego mundi civis esse cupio, communis omnium, vel peregrinus magis). Plusieurs autres déclarations (à Budé, à Francesco Vergara, à Marc Lawrin) vont dans le même sens. 10. Une autre façon de rendre peregrinus, car le fait d’etre étranger à tous signifie que l’on est un hôte de passage, que l’on ne s’attache ni à un pays ni à une personne en particulier, tout en tissant avec chacune d’elles des liens solides. 11. Voir son adage n. 3535 Auris Baiava (in Opera omnia Des. Erasmi, II-8, Amsterdam, Elsevier, 1997 (éd. Ari WESSELING), pp. 36-44, dans lequel il fait un éloge mitigé du pays où il est né et qu’il appelle «Hollandia mea», comme de ses habitants qu’il désigne sous le nom de «Batavi», plutôt que «Hollandini» ou «Belgæ». Voir aussi A. GERLO, «Érasme et les Pays-Bas», in Colloquia Erasmiana Turonensia (Douzième stage international d’études humanistes), Paris, Vrin, et Toronto- University Press, t. I, pp. 97-111. 12. Dominicain, qui ne semble pas autrement connu. 13. De Batavorum Insula, 1520. 14. Gérard Geldenhauer (ou Noviomagus = Gérard de Nimègue), évêque d’Utrecht, puis secrétaire de Maximilien de Bourgogne, avant de passer à la Réforme et de se marier; il est aussi l’auteur d’un ouvrage de pédagogie, Institutio Scholæ Christianæ (1534). Voir Collectanea van Gerardus Geldenhauer Noviomagus gevolgd door den herdruk van eenige zijner werken, Amsterdam, J. Prinsens (ed.), 1901. 15. Allen, t. IV, n. 1147 (lettre de Louvain du 1er octobre 1520). 16. «Lieve God!». Voir J. HUIZINGA, Érasme (trad. fr.), Paris, 1955, p. 300. 17. The Poems of D. Erasmus, Leyde, E.J. Brill, 1956. Travail pionnier en la matière, qui a servi de base à la nouvelle édition critique (plus complète, avec de nombreuses corrections et annotations nouvelles, de H. VREDEVELD, Carmina, in Opera omnia Desiderii Erasmi, 1995, North-Holland, Amsterdam – London – New York – Tokyo (= ASD) I-7.

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18. «What is typically Dutch in Erasmus», «Delta» II, 4 (Hiver l959-60), pp. 35-44. 19. Ce qui n’est pas la conception que se fait de lui Michael Screech, notamment à partir de son analyse de l’Éloge de la Folie: Ecstasy and the Praise of Folly, 1980; trad. fr. par J. CHAMBERT, Érasme: l’Extase et l’Éloge de la Folie, Paris, Desclée, 1991. 20. Voir la Bihliographie de l’Humanisme des Anciens Pays-Bas par A. GERLO et H.D.L. V ERVLIET, Université Libre de Bruxelles, Presses Universitaires de Bruxelles, 1972, notamment les pages 108-117 («L’Humanisme aux anciens Pays-Bas»). 21. Voir, parmi d’autres, J.A.L. LANCEE, Erasmus en het Hollands Humanisme, Utrecht, HES Publishers (HES Studia Historica), qui analyse les rapports personnels d’Érasme avec les humanistes hollandais (jusqu’en 1502) et l’influence qu’il a pu exercer sur ceux qu’il a connus. Il y souligne l’influence de la devotio moderna, celle du couvent de Gouda, son séjour à Deventer à la Sint Lebvinusschool, et à Utrecht, son culte des poètes latins et sa pratique des vers latins; ses rapports avec les historiens humanistes des Pays Bas, notamment Reinier Snoy, Jan van Naeldwijck, Cornelius Aurelius et Hermansz. Parmi les Hollandais que l’érasmisme (son humanisme chrétien) a le plus touchés, on peut citer Oem van Wijngaerden, Lethmaet, Alard d’Amsterdam, Adriaan Florencz (le futur pape Adrien VI), Cornelius Aurelius, Van derHaer, Jacob Faber, Cornelis Hoen, et en général les «sacramentaires». Toutefois cette influence n’a pas été aussi profonde que le prétendent J. Lindeboom dans Het bijbelsch Humanisme in Nederland, Leyde, 1913, et F. PIJPER, Erasmus en de Nederlandsche reformatie, Leyde, 1907. Voir aussi les travaux de F. NÈVE, A. ROERSCH, A. GEEREBAERT, J. LINDEBOOM, P.C. DE BROUWER, G. KUIPER, D.H.T. VAN VOLLENHOVEN, et ceux, plus récents de H.A.E. VAN GELDER, M. DELCOURT, R. HOVEN, L.-E. HALKIN, A. GERLO, J. IJSEWIJN, C.J. DE VOGEL, J.P. MASSAUT, etc. 22. Voir J.-C. MARGOLIN, Érasme et la ‘devotio moderna’, Anderlecht, à la Maison d’Erasme, 2007). On citera ici principalement les travaux d’Albert HYMA, de Regnerus R. POST et de Cornelis AUGUSTIJN. Voir aussi ceux de J.G.R. ACQUOY, Het Klooster te Windesheim en zijn invloed, III (Utrecht, 1880), P. MESTWERDT, Die Anfdnge des Erasmus. Humanismus und ‘Devotio Moderna’ (Leipzig, 1917); W. SPOELHOF, Concepts of religious non conformity and religious toleration as developed by the Brethren of the Common Life in the Netherlands, 1374-1489 (thèse inèdite de l’Université de Michigan, 1946); S. AXTERS, Geschiedenis van de vroomheid in de Nederlanden, t. III, De Moderne Devotie (Anvers, 1956); C. VAN DER WANSEM, Het ontstaan en de geschiedenis der Broederschap van het Gemene Leven (Louvain, 1958); P. DEBONGNIE, art. «Devotio Moderna» dans le Dictionnaire de Spiritualità (Paris, Beauchesne, 1967), t. III, col. 727-747; G. EPINEY-BURGARD, Gérard Groote et les débuts de la Devotion Moderne (Wiesbaden, 1970); Geert Groote en de Moderne Devotie, par C.C. DE BRUIN, E. PERSOONS et A.G. WEILER, Deventer, De Walburg Pers («Stichting Geert Groote Herden- king», 1984); A. GODIN, «Dévotion moderne», art. du Dictionnaire de l’Érasme de la collection «Bouquins», Paris, R. Laffont, 1992, pp. XCII-XCIX. 23. Voir n. 8. 24. Voir J.-C. MARGOLIN, Érasme et la France, in Wolfenbutteler Abhandlungen zur Renaissance- forschung, Band 7 («Erasmus und Europa»), August Bibliothek Wolfenbuttel, 1988, pp. 47-73. Et, dans ce même volume, L.-E. HALKIN, Érasme et les Pays-Bas, pp. 33-46. 25. Voir son article sur la «devotio moderna» et son étude sur le «dévotieux» Mombaer, Jean Mombaer de Bruxelles, abbé de Livry, ses écrits et ses réformes, Louvain, 1928. 26. Voir notamment son étude sur La ‘devotio moderna’ et l’Humanisme, in Réforme et Humanisme, Actes du IVe Colloque, Montpellier, octobre 1975, Centre d’Histoire de la Réforme et du Protestantisme sous la direction de Jean Boisset, 1977, pp. 103-112. Contrairement à Albert Hyma, William M. Landeen ou Pierre Chaunu, il soutient que l’Humanisme et le réformisme des Windesheimiens et des Frères de la Vie Commune ont fait naître une spiritualité et une dévotion qui n’ont rien de commun (sinon une critique du formalisme scolastique, du culte exagéré des images et de la magnificence des églises) avec la revolution culturelle et religieuse du luthéranisme.

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27. Mystique rhénane et Humanisme chrétien d’Eckhart à Erasme, in The Late Middle Ages and the dawn of Humanism outside Italy, Louvain, 1972, pp. 112-130. 28. Voir n. 8. 29. Voir, parmi beaucoup d’autres travaux, sa monographie d’Érasme, véritable synthèse de ses travaux antérieurs, écrite originellement en néerlandais, et publiée successivement, de 1986 à 1991, dans une version allemande, une version italienne et une version anglaise (Erasmus: His Life, Works and Influence, trad. J.C. GRAYSON, Toronto / Buffalo / Londres, Univ. of Toronto Press, 1991). 30. Je me contenterai de renvoyer à mes quatre volumes de Bibliographie érasmienne, Paris, Vrin et Toronto Univ. Press, 1963-1997) qui couvrent la période 1936-1973. Et depuis vingt ans, les travaux n’ont cessé de croître à travers le monde, interférant parfois avec la question de la devotio moderna. 31. On peut ranger, entre autres, Jacques CHOMARAT, dans cette catégorie: voir notamment sa thèse, Grammaire et rhétorique chez Erasme, Paris, Les Belles-Lettres, 1981. Également le philologue belge Jozef IJSEWIJN, dans ses différents écrits concernant Érasme. Malgré des différences assez notables avec ces deux auteurs, je crois pouvoir me ranger moi-même dans cette catégorie (voir notamment mon Érasme, précepteur de l’Europe, Paris, Julliard, 1995). 32. Dans l’article cité à la note 23, p. XCVIII. 33. Rappelons que le jeune Érasme a été lui-même un chanoine Augustin de la Congrégation de Windesheim, dans le couvent de Steyn, près de Gouda, où il passa une partie de son adolescence, même s’il prit quelque liberté avec son esprit et qu’il passa le plus clair de son temps à dévorer les auteurs anciens, surtout les poètes latins. 34. Sur Deventer, voir la publication du Musée historique «De Waag» de Deventer, réalisée à l’occasion du cinquième centenaire de la mort d’Alexandre Hegius (ca. 1440-1498), Met Erasmus naar school / Zur Schule mit Erasmus (manuscrits, livres et objets divers du temps d’Alexandre Hegius, recteur de l’École latine de Deventer). 35. Voir J. WIESE, Der Pädagoge Alexander Hegius und seine Schuler, Berlin, 1892; A. BÖMER, Alexander Hegius, «Westfälische Lebensbilder», 3 (1934), pp. 343-362; J. BEDAUX, Alexander Hegius 1498-1998, «Deventer Jaarboek», 1998; N. SCHAUERTE, Der humanistische Schulmann Alexander Hegius, sein Werken und seine Zeit, Alexander-Hegius-Gymnasium, Gedenkschrift, 1998; J. SCHOPPEN, Alexander Hegius. Tussen Middeleeuwen en Humanisme (1440-1498), in J.M. VAN WINTER, [...] Voordracht in het kader van de Alexander Hegiuslezing 1990, Raalte, 1990, pp. 23-31. 36. Érasme la traitera même de barbare, si toutefois on fait du Compendium vitae (dont la paternité érasmienne fait encore l’objet de controverses) un texte authentique du Rotterdamois. On y lit: «On récitait Pater meus, on ressassait les conjugaisons, on récitait Eberhard et Jean de Garlande...». 37. Celle de St. Lebwin. 38. Hegius avait appris le grec, en un temps (seconde moitié du XVe siècle) où les hellénistes étaient rares en Occident. 39. I, 439, Quid cani et balneo (n. 339, ASD II- 1, 1993, pp. 438-442). Adage qui va plus loin que le seul rappel de cette rencontre, puisque le sens de cet aphorisme est le suivant: demander à un théologien d’enseigner à des enfants est aussi incongru que de plonger un chien dans une baignoire (voir le commentaire de l’universitaire contemporain frison, E.H. Waterbolk, dans la conclusion de sa leçon inaugurale, «Een hond in het bad». 40. Alexander Hegius († 1498), “Invectiva in modos significandi”, in «Forum for modern Language Studies», vol. 7, n. 4 (October 1971), pp. 229-318. Le texte d’Hegius a été imprimé dans un recueil de documents intitulé Farrago, qui connut de nombreuses éditions dans les dernières années du XVe siècle (mais dont les exemplaires conservés sont rarissimes). 41. Tussen Middeleeuwen en Humanisme, chap. 9 du Catalogue de l’exposition signalé à la note 35. 42. Bâle, Froben, 1529. Dans mon édition (Genève, Droz, 1966), voir pp. 461 et 392 (note 849).

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43. Comme Jean de Garlande, Alexandre de Villedieu, Petrus Helias, Ebrardus (ou Graecista), et des ouvrages aussi obsolètes que le Catholicon, le Brachylogus ou le Mammotreptus. 44. Grammaire dans laquelle une même expression (vox) – par exemple, celle qui désigne le substantif dolor et le verbe doleo – se distingue des propriétés (proprietates) ou modalités (modi essendi) des deux termes respectifs. Tandis que dolor exprime l’idée per modum permanentis (valeur substantive), doleo le fait per modum fluxus (flexion verbale). Voir, pour les détails de cette théorie grammaticale, CH. THUROT, Notices et Extraits des manuscrits de la Bibliothèque Impériale, tome XXII Paris, 1868, pp. 155-156. Reconnaissons, ici encore, que l’esprit satirique d’Hegius et ses talents de caricaturiste ont, comme plus tard chez Érasme, dressé un tableau de ces «monstres» grammaticaux passablement éloignés de la réalité effective. 45. Dialogi, Deventer, Richardus Pafraet, 31 décembre 1503. 46. Sur ce grand érudit belge, voir l’hommage que lui a rendu Jozef IJSEWIJN à l’occasion du centenaire de sa naissance, dans une brochure des «Supplementa Humanistica Lovaniensia», II, intitulée Charisterium H. De Vocht 1878-1978 (Leuven University Press, 1979): voir notamment son curriculum vitae (pp. 3-5) et sa bibliographie, due à M. DE SCHEPPER (pp. 6-25): 16 titres recensés, mais surtout l’article de J. IJSEWIJN lui-même consacré aux travaux humanistes de De Vocht: De humanistische studies te Leuven en het werk van Prof. H. De Vocht, ibid., pp. 37-49. 47. À sa brillante carrière universitaire, on peut joindre la distinction de chanoine d’honneur du chapitre de Sint-Rombouts, à Malines (26 décembre 1925). 48. De Vocht avait commencé par participer à une œuvre collective, dont il avait pris naturellement la tête, retragant l’histoire de L’Université de Louvain à travers cinq siècles, Bruxelles, 1927 («Biblio», n. 56). On y évoque les trois jubilés de l’Université sous l’Ancien Régime (1526-1626-1726), les célèbres Halles de Louvain et leur acquisition par l’Université, le «Fonds van de Velde» à la Bibliothèque de l’Université et le tragique incendie du mois d’août 1914 (publication posthume, publiée et annotée par H. de Jongh). 49. Voir dans sa Bibliographie ses nombreuses études sur la grammaire anglaise, les écrivains anglais de la Renaissance, notamment Shakespeare, Ben Jonson, John Lord, Thomas Middleton, ou les rapports d’Érasme avec l’Angleterre (premières traductions en anglais, influence des Colloques sur la littérature dramatique élisabéthaine, etc.). 50. «Humanistica Lovaniensia», 1, 4, 7, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16 (Bibliographies, nos 13, 20, 37, 42, 43, 44, 45, 46, 47, 51, 52). 51. History of the Foundation and the Rise of the Collegium Trilingue Lovaniensie, 1517-1550. Part the First: The Foundation, Louvain, Librairie Universitaire, 1951 (pp. XII + 662); -Part the Second: The Development, Louvain, Librairie Universitaire, 1953 (pp. VIII + 694); Part the Third: The Full Growth, Louvain Librairie Universitaire, 1954 (pp. XII + 669); Part the Fourth: Strengthened Maturity, Louvain, Librairie Universitaire, 1955 (p. XVI). 52. Dont l’étude de J. ETIENNE, Spiritualisme érasmien et théologiens louvanistes, Louvain, 1956; le Catalogue de l’exposition Erasmus en Leuven, Louvain, Stedelijk Museum, 17 nov.-15 déc. 1969; Erasmiana Lovaniensia (Supplementa humanistica Lovaniensia IV), Leuven University Press, 1986; mon propre article, Érasme et la création du Collège trilingue de Louvain, in Histoire du College de France, I La création 1530-1560, s. 1. d. d’André Tuilier, Préface de Marc Fumaroli, Paris, Layard, 2006, pp. 105-112. 53. «Humanistica Lovaniensia», 9: Jerome de Busleyden, Founder of the Louvain Collegium Trilingue. His Life and Writings edited for the first time in their Entirety from the Original Manuscript, Turnhout, 1950 («Biblio», n. 40). 54. MS. 15676-77. 55. Sur l’histoire de ce manuscrit original, comportant essentiellement des poèmes (Carmina), des discours ou des sermons (Orationes) et des lettres (Epistola?), ses caractéristiques philologiques,

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littéraires et iconiques, la personnalité de son copiste (Vergerius), et les problèmes relatifs à l’édition de ces textes, voir Jerome de Busleyden [...], pp. 141- 204. 56. Voir lettres 7 et 8, pp. 283-290. 57. Voir ses lettres à Dorpius 56, 57, 58, 64, 72, 73, 74, 75, 78. 58. Voir lettres 39, 40, 41, 42, 43, 44, 61, 62. 59. Voir lettre 37. 60. Voir lettre 11. 61. Voir lettres 38, 47, 48, 49, 50. 62. Voir lettre 3, adressée «Andrææ Lusitano, commilitoni suo». 63. Voir lettres 54, 70. 64. Voir Busleyden [...], lettres 29, 71, 82 et surtout pp. 74-80, 100-101, 256, 334-336, 434, 437-441, 457-458, 462, 472-473. 65. Voir Busleyden [...], passim, notamment pp. 63-65, 80-85, 463, 468-472, et lettre 81 (longue lettre écrite à la requête d’Érasme pour servir de préface à la première édition de l’Utopie de More (Louvain, Thierry Martens, décembre 1516). Voir aussi, pp. 80-85, «Busleyden and Thomas More»). 66. Voir lettre 46 (invitation adressée à l’humaniste français pour venir passer quelque temps dans sa splendide demeure de Malines). 67. Voir la partie de ces Monumenta Humanistica Lovaniensia consacrée à Damien de Goes et à son célèbre discours à l’université de Louvain, à son retour d’une invraisemblable captivité de quatorze mois: c’est l’Oratio postlimnio ad Universitatem (ou «ad amplissimum almæ Universitatis Lovaniensis collegium»), reproduite par De Vocht aux pages 646-663 de son volume (notes 663-679). 68. H. De Vocht a consacré plusieurs travaux à l’humaniste hispano-hollandais. 69. Dont le titre de la première édition (celle de 1516) était, comme on sait, Novum Instrumentum, titre qui ne convenait pas à Dorpius, resté fidèle à la version latine de la Vulgate. 70. Voir notamment L’Humanisme belge à l’époque de la Renaissance. Études et portraits, 1910 (et 1933), et Les Humanistes belges de la Renaissance, 1906, mais surtout ses travaux sur Nicolas Clénard; à compléter par le catalogue de l’exposition organisée à l’occasion du cinquième centenaire de sa naissance, rédigé par G. TOURNOY, J. TULKENS & M. ILEGEMS, Nicolaes Cleynaerts (1493-1993) van Diest tot Maroko (Stedelijk Museum te Diest, juli-oktober 1993), De Brabantse Folklore en Geschiedenis Nrs. 278-279, 1993). Voir également le Vicomte Charles TEKLINDEN, qui a collaboré avec Henri DE VOCHT et quelques autres chercheurs, à un ouvrage général sur La Renaissance en Belgique (Editions Universitaires Les Presses de Belgique, 1943). Voir aussi L. BAKELANTS, Bibliographie des œuvres de Nicolas Clénard, Verviers, 1981. 71. Bruxelles, 1940-1941. Le premier volume comprend le texte original des lettres (envoyées par Clénard et reçues par lui), le second des notes et commentaires, ainsi que des tables, le troisième une traduction en français (Recueil des lettres traduites en français). 72. Sur Cranevelt, voir essentiellement l’édition d’une grande partie de ses lettres par H. De VOCHT: Literae virorum eruditorum ad Fr. Craneveldium, 1522-1528, Louvain, 1928. 73. «Gerard Morinck and his friends», pp. 461-584. 74. «Gerardus Moringus venerabili viro D. Theodorico Persinio (le chartreux Thierry Persyn, Persin – ou Persijn –, Amstelredamo, Lovanii apud Cartusianos priori dignissimo salutem dat»; pp. 238-281 notes, pp. 281-348). 75. Une gloire de l’humanisme belge, Petrus Nannius 1500-1557, «Humanistica Lovaniensia», 3, 1936 (Nendel, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1967). 76. Adrien Barlandus, humaniste belge 1486-1538. Sa vie, son œuvre, sa personnalité, in «Humanistica Lovaniensia», 1938 (Nendel, Liechtenstein, Kraus Reprint, 1967). 77. Bien entendu, jusqu’à la découverte, toujours possible, de nouvelles lettres.

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78. Comme le chanoine Nicolas Olah, devenu primat-archevêque de Zagrab (Agram), conseiller de la reine de Hongrie, qu’il accompagna dans les Pays-Bas en mars 1531, mécène de nombreux humanistes; le professeur Paul Liebaert (Leopardus), grand ami de Nannius; le juriste, helléniste et hébraïsant André Maes (Masius), Liévin Ammonius, Nicolas Wotton, disciple de Vivès à Louvain, qui mena une carrière d’ambassadeur auprès de Marie de Hongrie, puis de Charls-Quint, et du roi de France, le portugais cosmopolite Damien de Goes; le grand imprimeur Henri Estienne; le célèbre helléniste, latiniste et littérateur anglais Roger Ascham; de grands noms de la politique européenne, comme Claude Carondelet, Chancelier perpétuel de Flandre, membre du Conseil Privé, ou encore Nicolas Perrenot de Granvelle (lettre-préface des Catonis et Phocionis Vitæ ex Plutarcho, éditées en 1540 par Rescius). 79. Comme l’imprimeur Thierry Martens, Gérard Geldenhouwer, son collègue et commensal Jacques Latomus et, parmi les plus célèbres, Vivès et Érasme (une dizaine de lettres échangées entre Érasme et Barland), sans oublier les hauts personnages politiques (comme le conseiller impérial Georges de Halewyn, François de Cranevelt, membre du Grand Conseil de Malines, Antoine de Berghes, gouverneur du Luxembourg et chevalier de la Toison d’Or). Rodolphus Agricola Phrisius (1444-1485), Proceedings of the International Conference at the University of Groningen 28-30 October 1985, E.J. Brill, Leyde / New York / Copenhague / Cologne 1988 (colloque organisé et Actes publiés à l’occasion du cinquième centenaire de la mort d’Agricola). 80. Une tragèdie intitulée Didon, en 1515. 81. L’Hécyre de Térence, en 1524, ou les Adelphes, à une date imprécise. 82. Voir p. 539, n. 69. 83. Charisterium H. De Vocht cit., pp. 84-101. 84. Voir p. 540 et n. 72. 85. Litteræ Balduininæ novae, in «Supplementa humanistica Lovaniensia», 11. Voir aussi New Baudouin Letters, edited by H. SCHULTE HERBRÜGGEN, Leuven, Leuven University Press, 1987. 86. Elle poursuit toujours sa carrière à un très haut niveau scientifique (l’année 2006 portant le numéro LV). 87. Charisterium, pp. 64-73. 88. Ibid., pp. 50-63. 89. Voir le livre du jubilée, Leiden University in the Seventeenth Century. An exchange of Learning, edited by T.H. LUNSINGH SCHEURLEER and G.H.M. POSTHUMUS MEYJES [et alii], Universitaire Pers Leiden / E.J. Brill, 1975. 90. En fait, ces deux disciplines, s’appuyant sur des faits historiques, et notamment sur des faits qui relèvent de l’histoire contemporaine, ne peuvent pas être vraiment neutres, et cela vaut pour des époques et des régimes politiques différents. 91. Son enseignement y fut bref; car, nommé en 1583, il devait mourir en 1585. 92. Nommé en 1587. 93. Venu de Heidelberg à Leyde (où il fut nommé en 1582), son orthodoxie ne l’a pas empêché d’être en butte à l’hostilité des calvinistes radicaux. Il a exprimé notamment son esprit de tolérance et son amour de la paix dans un ouvrage intitulé Le paisible chrétien, ou de la paix de l’église catholique (1593). 94. Voir surtout son ouvrage, qui fit date dans l’histoire du droit, et que l’on considère généralement comme la source première du droit international. 95. Dans la controverse autour du théologien Arminius, dont il fut un ardent partisan. 96. Voir, pour un exposé simple et clair de ce problème théologique, F. FERRIER, La Prédestination, Paris, PUF, 1990, coll. «Que sais-je 7». Sur la prédestination selon Calvin, voir W. HAUCK, Die Erwählten. Prädestination und Heilsgewissenheit nach Calvin, Güttersloh, 1950. 97. Comme Descartes en fit l’expérience au cours de son séjour en Hollande. 98. De Philologie aan de Leidsche Universiteit gedurende de eerste viftenwintig jaren van haar hestaan (Leyde, 1901), chap. 1 «De philologische faculteit te Leiden».

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99. Contenu dans le livre du jubilée de l’Université (voir n. 87). 100. Par exemple, Bonaventura Vulcanius était professor et Interpres Graecæ linguae. 101. Par exemple professor linguae Latinae, ou professor litterarum latinarum. 102. Sur la polémique bien connue du Ciceronianus d’Érasme (1528) «éreinté» par Dolet (dans l’Erasmianus sive Ciceronianus, 1535) et par Jules-César Scaliger (dans ses Orationes duae contra Erasmum 1531 et 1537), voir les éditions commentées respectivement par E.-V. TELLE (Genève, Droz, 1974) et par M. MAGNIEN (ibid., 1999). Voir aussi Ch. NISARD, Les gladiateurs de la République des lettres aux XV, XVI, XVII siècles, I (Paris, 1860), pp. 305-376. Sur les regrets du fils et les excuses qu’il trouve à son père, voir Secunda Scaligerana, ed. Des Maizeaux (Amsterdam, 1740), pp. 310-311. 103. Sur ces traductions de Scaliger, voir J. BERNAYS, Joseph-Juste Scaliger, Berlin, 1855, pp. 121. 104. Dans son étude des «rhétoriques post-tridentines», Histoire de la Rhétorique [...] cit., p. 477. 105. Cité par MOUCHEL, ibid., p. 477. 106. Voir J. BRUGMAN, «Arabie scholarship», Leyden University [...], pp. 203-215. 107. La date officielle de son ouverture, à côté du Théâtre d’Anatomie, est le l er mars 1585 (ouverture pratique, le 31 octobre 1587), mais Scaliger et quelques-uns de ses meilleurs élèves, dont Paul Merula, avaient déjà préparé le terrain, avec les curateurs de l’université. Voir E. HULSHOFF POL, «The Library», Leiden University [...], op. cit., pp. 395-460. 108. Les premiers ouvrages de fond de cette bibliothèque proviennent des dons de livres que possédaient tous les membres du cercle de Scaliger, à commencer par ceux du maître. 109. De nombreux travaux lui ont été consacrés, dus, généralement à la plume de chercheurs et d’universitaires néerlandais (toujours au sens du XVIe siècle de cette épithète), parmi lesquels Chris L. HEESAKKERS, auteur notamment de Janus Dousa en zijn vrienden, Leyde, 1973 et de Materials for a biography of Janus Dousa pater (1545-1604), his youth, Amsterdam, Holland University Press, 1976. 110. Voir n. 89. 111. Voir n. 93. 112. Natif de Hoorn, d’où son surnom de Hornanus. 113. B.J. TIMMER. 114. Cette allusion au grand poète Jean Second, de la génération d’Érasme, mort en pleine jeunesse, fait référence aux Nova poemata (1576) de ce Junius. 115. Sa Peregrinano Academica, parachevée par un doctorat en médecine à Bologne en 1540, le conduisit en Angleterre, en France, en Allemagne et au Danemark. Il figure dans l’Album amicorum de Dousa, à la date de 1565, avant de collaborer poétiquement avec lui. 116. Voir C.G. SANTING, Theodoricus Ulsenius, alter Agricola? The popularity of Agricola with early Dutch humanists, in Rodolphus Agricola Phrisius cit. (n. 61), pp. 170-179. Le frison, natif de Zwolle, Theodoricus Ulsenius, médecin, humaniste et poète, fait partie de tout un groupe de poètes ou maîtres d’école néerlandais, comme Antonius Liber, Rudolph von Langen, Fredericus Moorman, d’autres encore. 117. Pour ne pas parler d’Érasme, à la fois «homo Batavus» et futur «précepteur de l’Europe», qui a toujours, dans un élan de pure admiration, reconnu la dette qu’il avait contractée à l’égard de ce maître: voir notamment R.J. SCHOECK, Agricola and Erasmus: Erasmus’ inheritance of Northern Humanism, in Rodolphus Agricola Phrisius cit., pp. 81-188. De nombreuses lettres, un passage du Ciceronianus (éd. A. GAMBARO, Brescia, La Scuola Editrice, 1963, pp. 244, lignes 3533-34), un autre du De contemptu mundi (éd. Dresden, ASD V-l, 1977, p. 36, lignes 439-441) en font foi. Érasme écrit encore dans la Paraclesis (l’une des Préfaces de sa traduction latine du Nouveau Testament): «Rodolphe Agricola, l’unique lumière et ornement de notre Germanie, à quarante ans passés, n’a pas rougi, malgré son rang dans la littérature, d’apprendre les lettres hébraïques, et il n’a pas désespéré, malgré son grand âge, car dans sa jeunesse, il s’était nourri des lettres grecques» (trad. A. GODIN, Érasme, Paris, Rob. Laffont éd., 1992, pp. 610).

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118. Voir, dans le même recueil des Actes du colloque Agricola, les articles de F. MULLER, Le ‘De inventione dialectica’ d’Agricola dans la tradition rhétorique d’Aristote à Port-Royal, pp. 281-292, de J. VANDERJAGT, Rudolph Agricola on ancient and medieval philosophy, pp. 219-228, de K. MEERHOFF, Agricola et Ramus – dialectique et rhétorique, pp. 270-280, et la partie de la bibliographie d’Agricola relative au couple Dialectica-rhetorica, p. 318. 119. Outre l’article de C.G. (Kees) MEERHOFF, cité à la note précédente, voir les travaux de Lisa JARDINE, notamment Humanism and dialectic in sixteenth-century Cambridge: a preliminary investigation, Princeton, Princeton University Press, New Jersey, 1991, et, dans le recueil cité plus haut, Distinctive discipline: Rudolph Agricola’s influence on methodical thinking in the humanities, pp. 36-57. Voir aussi les travaux de C. VASOLI, notamment Dialettica e retorica in Rodolpho Agricola, in «Atti Accademia Toscana di Scienze e Lettere», 22, 1957, pp. 309-355, et La dialettica e la retorica dell’Umanesimo, «Invenzione» e «Metodo» nella cultura del XV e XVI secolo, Milano, 1968, de J.E. SEIGEL, Rhetoric and Philosophy in Renaissance Humanism. The Union of Eloquence and Wisdom, Petrarch to Valla, Princeton (NJ), 1968. 120. Voir N. BRUYÈRE, Méthode et dialectique dans l’œuvre de La Ramée. Renaissance et Age classique, Paris, Vrin, 1984, «De Pétrarque à Descartes» XLV, et M. MAGNIEN, D’une mort, l’autre (1536-1572): la rhétorique reconsidérée, in Histoire de la rhétorique dans l’Europe moderne 1450-1950, s. 1. d. de M. FUMAROLI, Paris, PUF, 1999, pp. 341-409. 121. Rodolphus Agricola Phrisius (1444-1485), Proceedings of the International Conference at the University of Groningen, 28-30 October 1985, Leyde, E.J. Brill, 1988. E AKKERMANN et A.J. VANDERJAGT (Eds.). Voir aussi les Actes du colloque Agricola de Heidelberg [où il a enseigné et où il est mort le 27 octobre 1483], édité par W. KUHLMANN: Rudolf Agricola 1444-1485, Protagonist des nordeuropàischen Humanismus zum 550. Gehurtstag, Berne, Berlin, Francfort, New York, Paris, Vienne, Peter Lang, 1994. 122. F. AKKERMAN, Rudolf Agricola, een humanistenleven, Algemeen Nederlands Tijdschrift voor wijshgeerte 75/ 1 (1983), pp. 23-43; De Neolatijnse epistolografie – Rudolf Agricola, in «Lampas. Tijdscnift voor Nederlandse classici», 18/5 (1985), pp. 319-333; Rudolf Agricola en de Aduarder Academie, Groningse Volksalmanak 1987, pp. 7-28; A.J. VANDERJAGT, Rodolphus Agricola Groningensis (1444-1485), filosoof, «Algemeen Nederlands tijdschrift voor wiisbegeerte», 77/4 (1983), pp. 209-221. Voir aussi, du même: Northern humanism in European context: 1469-1625, éd. F. AKKERMAN, Leyde, Brill, 1998 («Brill’s studies in intellectual history», 94). 123. Nouvelle, parce qu’elle rompt catégoriquement avec la scolastique qu’Agricola a pu connaître, et dans laquelle la dialectique constituait une sorte de forteresse, bardée d’abstractions et de vocables indigestes, où les belles-lettres n’avaient pas droit de cité, car rejetées hors de la logique démonstrative et bipolaire. Contre ce «splendide» isolement et ce mépris de la littérature et de l’éloquence persuasive, tous les humanistes ne pouvaient que s’élever avec véhémence, sarcasmes ou ironie (sans toujours pénétrer, il faut bien le reconnaître, les racines logiques de ces abstractions et leur raison d’être). 124. Voir l’importante bibliographie (pp. 313-344) des Actes du colloque de Groningue. 125. Notamment Platon, Isocrate, Aphthonius et Lucien. 126. Rodolphus Agricola cit., pp. 138-169. 127. Ibid., pp. 211-218. 128. ASD II-8, 1997, nos. 3501-4151. 129. Rodolphus Agricola, pp. 229-235. 130. Ibid., «Agricola as a Greek scholar», pp. 21-37. 131. Association socio-culturelle institutionnalisée, aux statuts plus ou moins souples. 132. Si j’insiste sur cette épithète, c’est parce qu’elle est souvent associée au nom latinisé d’Agricola (comme Roterodamus à celui d’Érasme) et que celui-ci a toujours revendiqué avec fierté ses origines frisonnes. 133. On a même pu dire que l’histoire de la philosophie aux Pays-Bas commence avec Agricola.

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134. De inventione dialectica libri tres (ouvrage achevé le 15 août 1479; première édition 1515: n. 11 de la Bibliographie de G.C. Huisman, Nieuwkoop, 1983); DID (éd. de Cologne, Gymnicus, de 1539), I, 1. 135. Voir N. BRUYÈRE, op. cit., passim. 136. Voir son texte dans l’édition Martens de 1511; Alardus II, Cologne, Gymnicus, 1339 (Huisman, n. 2). 137. On devrait d’ailleurs citer le titre en entier, à savoir: Oratio in laudem philosophiae et reliquarum artium. Cette familiarité avec le grec (qu’il a appris à Pavie) à une époque où, en dehors de l’Italie, peu d’universitaires et d’érudits connaissaient cette langue, fait dire à J. IJSEWIJN, dans son article sur Agricola, as a Greek scholar, que ses traductions du grec en latin (Isocrate, Platon, Aphthonius) constituent, avec son traité de rhétorique, l’un des deux solides piliers de toute son œuvre. Auxquels A. VAN DER LAAN et F. AKKERMAN en ajoutent un troisième, à savoir sa correspondance (ces deux chercheurs ont édité, traduit et commenté 55 lettres d’Agricola: Rudolf Agricola Letters, Royal van Gorcum, Arizona, Center for Medieval and Renaissance Studies, Tempe, AZ, 2002). 138. Voir notamment Histoire de la Rhétorique [...], p. 88 et n. 3 (le De inventione diabetica fut traduit en italien et publié à Venise en 1567). 139. Sélestat, 1519. 140. On rappellera que la «sermocialis scientia», telle que la décrivait au XIIIe siècle Shyreswood, définissait la grammaire comme la science «quae docet recte loqui», la rhétorique comme celle «quae docet ornate loqui», et la dialectique, comme celle «quae docet vere loqui». 141. De préférence aux Topiques d’Aristote, même si Cicéron s’est inspiré du philosophe grec, et dans le titre de son ouvrage, et dans son contenu. 142. «Hanc partem exeogitandi vel medii vel argumenti, vocant dialectici inventionis. Altera est pars quae judicandi vocatur» (éd. de 1539, p. 8). 143. In Aristotelis topica Commentarius analyticus, in Porphyrii Isagogen et Aristotelis Organum, Commentarius analyticus (1597). 144. Erotemata Dialectices, Wittenberg 1547. 145. Dialectique (1555), édition critique de M. DASSONVILLE, Genève, 1964; voir aussi N. BRUYÈKE, op. cit. (n. 120). 146. Voir notamment De inventione dialectica, Livre 2, chap. 26-30. Voir l’article de P. MACK, Rudolph Agricola’s Topics, in Rodolphus Agricola [...] cit., pp. 257-269. 147. Ce n’est pourtant pas le cas d’Érasme, tout au moins en ce qui concerne la varietas ou la copia verborum ac rerum, pas plus que celui de Politien. Il est vrai que ni l’un ni l’autre n’étaient philosophes, au sens où l’était Agricola et le seront un Vivès ou un Mélanchthon. 148. «Quum sint autem tria praecipue in homine, quibus reliquo animantium generi praestet; unum, quo cognoscit omnia et naturam cuiusque perquirit; alterum, quo actiones suas vitaeque ordinem instituit ac format; tertium, quo profert pronuntiatque ea, quae cogitavit, et, ut suis singula verba notemus, intellectus quo cognoscit, ratio qua consulit, sermo quo eloquitur, tres proinde suam cuilibet parti philosophia adhibuit disciplinas, quarum quae ad loquenaum pertinet, Graeci logicem, nostri rationalem, quae vitam instituit, illi ethicen, nos moralem, quae rerum naturas considerat, nos naturalem, illi physicen nominaverunt» (éd. Rupprich, pp. 172-173). 149. Il y vécut quand même encore quinze années. 150. Histoire de la rhétorique dans l’Europe moderne (1450-1950), publiée sous la direction de M. FUMAROLI, Paris, PUF, 1999, pp. 467 (chap. sur les «Rhétoriques post-tridentines»). 151. Ibid., p. 467. 152. De constantia, Anvers, C. Plantin, 1585 («editio melior et notis auctior»). Voir aussi De constantia libri duo, qui alloquium præcipue continent in publicis malis, ultima editio [posthume] 1615.

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Voir la traduction française anonyme (édition de Tours de 1592): De la constance, ... esquels en forme de devis familiers et discours des afflictions, et principalement des publiques, et comme il faut se résoudre à les rapporter. (cfr. Paris, éd. Noxia, 2000) 153. Manuductionis ad stoicam philosophiam libri tres, s. d. 154. Physiologiae stoicorum libri tres cit., 1604. 155. C. Cornelii Taciti Opera omnia quae nunc extant ... I. Lipsius denuo castigauit et recensuit, Antuerpiæ, ex officina Christophori Plantini, 1581; Iusti Lipsi ad Annales Corn. Taciti Liber commentarius, sive Notæ, Antuerpiae Ex officina Christophori Plantini, 1581. Voir J. RUYSSCHAERT, Juste Lipse et les Annales de Tacite. Une méthode de critique textuelle au XVIe siècle, «Humanistica Lovaniensia», 8, 1949. 156. Ces divers ouvrages ont été publiés respectivement en 1583, 1604 et 1605. 157. Voir H. DE VOCHT, op. cit., et notre 2e développement. 158. Voir p. 534 et n. 18. 159. Voir son édition de 1574. 160. Voir G. OESTREICH, Justus Lipsius als Universalgelehrter zwischen Renaissance und Barock, in Leiden University [...] cit., pp. 177-201. 161. Et beaucoup plus fouillées, pourrait-on ajouter, que celles d’Érasme. 162. Publiées en 1585 en annexe à l’édition de son amili Étienne Wynants (Pighius). 163. Publiée en 1586. 164. En 1579. 165. Celle de 1574 (faite à partir de l’édition de Bâle de 1544) et celle de 1581. 166. La bibliothèque d’un humaniste au XVIe siècle, dans les Mélanges d’Archéologie et d’Histoire de l’École française de Rome, t. III (1883), pp. 228. 167. Symbolisé par le célèbre tableau de Rubens aux quatre personnages (dont Lipse), devisant autour d’une table chargée de livres ouverts ou fermés, et dominé par le buste de Sénèque. 168. Ou, plus complètement: De la constance ès calamités publiques, «exercice de philosophie appliquée au contexte politique, le siège de Paris» (écrit M.-L. DEMONET dans son article Du Vair de l’Encyclopédie philosophique universelle, t. I, Les Œuvres philosophiques, 1992, pp. 508. 169. Publié en 1594. 170. Dans son article Du Vair (n. 166). 171. Du Vair et le néo-stoïcisme, «Revue d’histoire de la philosophie», avril-juin 1928, pp. 142-166. 172. Voir G. MARLIER, Érasme et la peinture flamande de son temps, Damme, éditions du Musée Van Maerlant, 1954. 173. Célébrés notamment par Pierre Bruegel dans son tableau des «Kinderspiele». 174. Tels les poètes Jan van Boendale (1279ca. 1347 / 50), ou Dirc Potter (ca. 1370-1428, ou encore le secrétaire de la ville d’Anvers. Quant au latin, même encore dans la seconde moitié du XVIe siècle, un historien et universitaire de Louvain, Johannes Molanus, notait que la Faculté des Arts avait du mal à abandonner dans son enseignement le style archaïque du latin médiéval. Jozef IJSEWIJN dans son essai sur la venue de l’Humanisme aux Pays-Bas (The Coming of Humanism to the Low Countries, in Itinerarium Italicum... P. O. Kristeller, Leyde, edd. H. Obermann & Th. Brady jr. (1975), pp. 193-301, cite quelques noms de «latinistes» néerlandais du XVe siècle, mais il s’agit, soit de théologiens qui s’appuient avant tout sur le texte de la Vulgate, soit de grammairiens scolastiques, comme ceux dont se moqueront les grammairiens humanistes hollandais. 175. Dans l’essai cité à la note précédente. 176. Érasme représente à cet égard un exemple idéal. 177. À supposer que ces deux termes ne forment pas un pléonasme! 178. La Trève de Douze Ans, en 1609.

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Aspetti dell’Umanesimo in Inghilterra

Richard Cooper

1 «Inglese Italianato è un diabolo incarnato». Questa frase dell’umanista inglese Roger Ascham, nel suo Scolemaster1, potrebbe applicarsi a varie generazioni d’inglesi da mezzo millennio. Inglesi che, come Ascham, avevano un grande affetto per la lingua italiana, che «dopo il greco e il latino è quella che amo al di sopra di tutte le altre»2, e una grande ammirazione per il paese «l’Italia, e specie Roma, paese che ho sempre stimato e onorato»3. Eppure Ascham scriveva per sconsigliare la nobiltà inglese di mandare i teneri pargoli in Italia, da dove sarebbero tornati furbi come volpi, ignoranti come asini, e insozzati come porci nel fango4. Lo stesso Ascham aveva visitato l’Italia nel 1552:

2 Ringrazio il cielo che il mio soggiorno sia stato limitato a nove giorni: eppure in quel breve periodo vidi, in una sola città [Venezia] più predisposizione al vizio, al peccato, che non nella nostra nobile città di Londra in nove anni5.

3 Ascham ritiene che gli italiani disdegnino il matrimonio: nelle famiglie veneziane, secondo lui, un solo figlio maschio si sposa, mentre gli altri figli s’ingolfano svergognati nella lussuria. Il papa autorizza l’esistenza di monasteri e conventi che non sarebbero altro che bordelli; l’italiano disprezzerebbe pure la religione, e preferirebbe leggere Cicero che San Paolo, una storiella di Boccaccio che la Bibbia. I papisti avrebbero fatto tradurre in inglese tanti libri italiani per corrompere la gioventù – questi canti delle sirene attirerebbero gli adolescenti verso la seduzione, l’adulterio, e l’ipocrisia. L’Italia sarebbe come l’isola di Circe, popolata da gente cortese, sorridente, ma falsa, pettegola, calunniatrice – nella vita quotidiana epicureggianti, nella coscienza intima atei. Fino a che punto i predecessori inglesi di Ascham condividono il suo atteggiamento? Per mettere in luce le tendenze attraverso due secoli di Umanesimo inglese, limitiamoci a tre momenti: il soggiorno di Poggio, i cosiddetti riformatori di Oxford, e lo scrittore Sir Thomas Elyot.

4 Il compianto Franco Simone cercava le radici del Rinascimento francese nel Trecento italiano, o ai primi del Quattrocento, proprio nei rapporti (e nelle dispute nazionalistiche) tra umanisti italiani e francesi, tipo Nicolas de Clamanges, o Jean

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Hesdin. Fino a un certo punto si può fare altrettanto per l’Umanesimo britannico6, i cui albori cominciano a spuntare ai primi del Quattrocento col soggiorno in Inghilterra di Poggio Bracciolini, invitato nel 1417 dal Cancelliere Henry Beaufort7. Disgustato dalla Curia romana, Poggio cullava speranze di avanzamento sotto la protezione di Beaufort, come pure la possibilità di scoperte interessanti nelle biblioteche monastiche inglesi. Naturalmente, questi quattro anni di permanenza (1418-22) furono una delusione: poca roba nelle biblioteche (bensì non ebbe l’occasione di andare ad Oxford); poca intesa con gli intellettuali inglesi, che gli paiono degli arretrati zotici, ossessionati dalla Scolastica e indifferenti alla nuova cultura umanistica. Il Poggio vuole studiare il greco, ma gli inglesi non hanno libri di greco. Si sente molto isolato dall’Italia, e si consola scrivendo pagine e pagine di lettere agli amici Niccoli e Bruni. I suoi giudizi sul carattere inglese sono spietati: Homines ventri deditos, et peni, satis reperire possumus; verum amatores litterarum perpaucos, et eos barbaros, ac disputatiunculis, et sophismatibus eruditos potius, quam doctrina8.

5 Non ha una opinione molto migliore della cultura locale: Si velles discere modum, quo plurima fercula parentur ad convivium, vel artem pulmentarium, fortasse reperire posses hie auctores satis bonos, et in eo ludo perdoctos9.

6 Eppure Poggio giudica le condizioni del lavoro migliori a Londra che a Roma: Servire autem malo hic, quam ibi, ubi conditio serviendi esset deterior10.

7 E poi due membri della famiglia di Beaufort emergono da questo deserto culturale11. L’uno è un grande amico del Poggio, Nicholas Bildestone, che possedeva una buona biblioteca latina, era un lettore appassionato del Petrarca, e fu mandato varie volte a Roma come ambasciatore per il re Enrico. L’altro, il segretario de Beaufort, Richard Petworth, era un buon latinista, e s’interessava alle novità dell’Umanesimo italiano, specie agli scritti del Poggio, con cui continuò a scambiare lettere dopo il ritorno in Italia (1424-48): fu lui a disseminare in Inghilterra le nuove opere che il Poggio gli mandava, fra l’altro De varietate fortunae e De Avaritia.

8 La presenza del Poggio servì a catalizzare il rinnovo degli studi oltre Manica, ma per soffiare sulla scintilla ci voleva un Mecenate locale, che si manifestò nella persona del fratello del vittorioso Enrico V, Humphrey, duca di Gloucester (1391-1447)12. Molti suppongono che i reali e gli aristocratici medievali fossero perlopiù illetterati: eppure i vari figli di Enrico IV erano tutti bibliofili, e Gloucester in modo eccezionale. Tutti i giorni abbiamo il privilegio di consultare il fondo antico nei locali costruiti per il Duca e per ospitare la sua donazione di manoscritti alla futura Bodleiana. Questo aristocratico molto italianizzato si rivolge verso la penisola per soddisfare il suo appetito per testi antichi e umanistici, e nutre stretti rapporti con l’Italia. Precisiamo che il mecenatismo di Gloucester non era limitato agli umanisti italiani: tra i suoi protetti troviamo John Lydgate († 1451), autore di una lunga poesia, Troy Book (1412-20), sulla storia di Troia basata su Guido delle Colonne; e di un’altra, dedicata a Humphrey, Falls of Princes (1431-39), basata sul De casibus virorum illustrium del Boccaccio 13. L’influenza italiana non manca.

9 Due nunzi papali in Inghilterra cercarono di riaffermare l’influenza del papato dopo lo Scisma sui paesi della periferia: Zanone da Castiglione (di ricca famiglia aristocratica)14, e il veneziano Piero del Monte (di famiglia più modesta)15. Per accattivarsi il Duca, che desiderava procurare opere di umanisti italiani, Zanone funzionava da agente

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letterario. Gloucester aveva un atteggiamento pratico nei confronti della letteratura antica: gli servivano modelli letterari, precedenti storici, per creare un’immagine pubblica. Per lui, la letteratura non era un semplice passatempo, ma aveva un valore per la vita activa. Gli interessavano soprattutto opere di storia militare, biografie di generali ed eroi antichi, che assecondavano l’immagine di sé che aveva Gloucester come guerriero trionfale; e poi opere di pedagogia, che potevano avvalorare il suo ruolo come protettore del reame e tutore del re minorenne, Enrico VI.

10 Quindi Zanone e Del Monte sollecitarono manoscritti ornati con dediche altisonanti e lusinghiere a Gloucester. Alcuni erano umanisti minori, alla ricerca di soldi, tipo Lapo da Castiglionchio, che gli mandò varie opere16; oppure Antonio Pacino, traduttore di Plutarco17. Lo stesso Del Monte stese in Inghilterra nel 1438 un dialogo latino sui vizi e sulle virtù – prima opera umanistica scritta in Inghilterra – che diede a Gloucester, che a sua volta ne fece regalo a Oxford (dove si trova ancora). Ma Del Monte, come pure il Poggio, non era molto entusiasta del suo soggiorno nel nord: mancanza di libri in greco, pochi intellettuali con cui conversare, tempo balordo. Eppure dopo essere tornato in Italia, continuò a scrivere a Humphrey, e a mandargli manoscritti.

11 Il duca di Gloucester voleva attirare a Londra i più grandi talenti italiani, come si vede attraverso la sua corrispondenza con Leonardo Bruni18. Il Bruni rifiutò il suo invito a trasferirsi in Inghilterra, invocando l’età e gli impegni a Firenze. Ma davanti all’ammirazione del Duca per la traduzione del Bruni dell’Etica di Aristotele, accettò l’incarico d’una traduzione delle Politiche, che il Bruni gli mandò in Inghilterra nel 1438. Non si sanno bene i motivi della rottura di Gloucester con il Bruni: forse il Duca non tirò fuori i soldi; forse il Bruni trovò un’offerta migliore, visto che presentò la sua traduzione anche al papa Eugenio IV, attirandosi le critiche di vari colleghi italiani, e confermando l’opinione che avevano gli Inglesi dell’Italiano perfido.

12 Invece del Bruni il Duca invitò due umanisti italiani che erano sulla soglia della carriera, non ancora lanciati: la protezione di Gloucester poteva servire nel loro curriculum. In primo luogo nel 1437 un umanista ferrarese, Tito Livio Frulovisi, come ‘poeta et orator’19. Gloucester gli comandò una vita latina del fratello morto, Vita Henrici Quinti – prima biografia ufficiale d’un re inglese; una poesia alla gloria di Humphrey, Humfroidos; e sette commedie latine – le prime commedie rinascimentali scritte e rappresentate in Inghilterra. Gli succede come ‘poeta et orator’ il veronese Antonio Beccaria20, che rimarrà otto anni presso il Duca fino al 1445, ed eseguirà per lui varie traduzioni dal greco e dall’italiano, occupandosi pure della corrispondenza del Duca con Pier Candido Decembrio. Perché Decembrio?21 In teoria questo stava bene come segretario del duca di Milano, Filippo Maria Visconti. Eppure (festinans ad lucrum), volle dedicare a Gloucester la sua traduzione in Latino dei dieci libri della Repubblica di Platone, che gli mandò nel 1443, portando alle stelle il Duca come erudito e mecenate nella prefazione. Humphrey contava anche su Decembrio per arricchire la sua biblioteca personale: gli mandò nel 1440 un catalogo dei suoi libri, chiedendogli di indicargli quello che mancava. Per nulla timido, Decembrio non esitò a nominare un centinaio di lacune, che si impegnò a colmare, facendo fare copie di manoscritti nella biblioteca dei Visconti. Così il Duca Humphrey acquistò manoscritti di Aulo-Gellio, Apuleio, Vitruvio, Catone, Columella, ecc., come anche di varie novità umanistiche. Il Duca desiderava tanto che Decembrio venisse presso di lui in Inghilterra, ma come Bruni, e conoscendo forse l’opinione del Poggio sugli Inglesi, rifiutò cortesemente.

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13 La presenza a Londra di questi Italiani, intrepidi ma freddolosi, fu determinante. I testi procurati dagli agenti papali, o composti da Frulovisi e Beccaria, come pure le opere del Poggio, di Bruni e di Decembrio, furono copiati e disseminati. Bruni fu probabilmente l’umanista più letto in Inghilterra nella prima metà del Quattrocento. E tutte queste opere erano a disposizione dei giovani studiosi nel lascito fatto dal Duca di Gloucester ad Oxford nel 1444. Il Duca non imparò mai il greco, e non possedeva libri greci (ci avrebbe pensato la generazione successiva). Ma la sua biblioteca conteneva tutti i classici latini, nonché il fiore dell’Umanesimo italiano, testi di Dante, Petrarca, Boccaccio, Coluccio Salutati, Guarino da Verona, Bruni, Poggio.

14 Facciamo un salto di mezzo secolo. Durante le sanguinose guerre intestine delle Rose, i rapporti tra l’Italia e l’Inghilterra, come pure il mecenatismo reale, erano in sospeso. A metà del Quattrocento, Oxford rimaneva un’università molto medioevale; ma verso la fine del secolo, con la pace (1485) e l’arrivo al potere di Tudor, i contatti ripresero. Moltissimi studenti inglesi andarono a studiare in Italia, a Bologna, a Pavia, a Padova, a Ferrara, a Siena, e molti a Torino22. Erano per la maggior parte chierici che andavano a studiare teologia o diritto. Perché scegliere Torino? Come mai, per esempio, questo Olandese che vive in Inghilterra, e che viene accompagnato da altri agostiniani per completare gli studi e prendere il dottorato? Proprio perché c’era una grande concorrenza tra le università italiane per attirare la clientela estera, e perché Torino offriva condizioni e tariffe molto favorevoli. Il nostro Olandese, Erasmo, fece un soggiorno di appena quindici giorni, fu interrogato, fece la disputa, e ottenne il dottorato. E oggigiorno si parla di mini-laurea.

15 Proprio come il Duca di Gloucester, Enrico VII volle rinnovare i legami con l’Italia. Offrì vescovati in Inghilterra a tre prelati italiani – Adriano di Castello, Giovanni Gigli, e Silvestro Gigli – umanisti e oratori noti, sperando di utilizzare i loro talenti. Tra i suoi segretari, col titolo di poeta laureato, troviamo un Italiano, Pietro Carmelitano, e un Francese di Tolosa, Bernard André, precettore dei principi Arturo ed Enrico, e insegnante a Oxford23. Il soggiorno in Inghilterra dal 1502 di Polidoro Virgilio, che diventerà lo storico ufficiale dei Tudor, rinforza questa presenza italiana.

16 Eppure tutto è cambiato da mezzo secolo dopo. Non è più la presenza di esuli italiani che conta. Il Poggio non aveva trovato un’anima sorella a Londra in quel paese barbarico; invece quando arrivò Erasmo (1499), venne accolto da un gruppo di umanisti inglesi, il cenacolo di Grocyn, Colet, More, Linacre e Lily, che, secondo lui, sono i migliori d’Europa. Come spiegare questa trasformazione? Potrebbe essere la presenza della biblioteca del Duca Humphrey, con tutti i testi classici e umanistici – Petrarca, Boccaccio, Bruni, Poggio, Enea Silvio. Se Caxton a Londra aveva pochi contatti con la nuova cultura italiana, i primi stampatori a Oxford pubblicarono Cicerone e Bruni. Ma non c’erano libri greci nella collezione del Duca, ed è lo studio del greco che distingue l’Umanesimo inglese: dal 1470-80 Oxford è l’unico posto in Inghilterra dove si studia questa lingua, appunto per capire meglio il Nuovo Testamento, la patristica, la filosofia e la medicina. Scriveva Erasmo: E maraviglioso vedere la ricca messe di erudizione antica che sta producendo [l’Inghilterra]24.

17 Tutti membri di questo gruppo, Grocyn, Linacre, Lily, Colet e More25, formati ad Oxford, erano andati a perfezionarsi in Italia – tranne More, che, senza andare in Italia, prese comunque a modello per la sua vita Pico della Mirandola26. Il più vecchio è William Grocyn (c. 1446-1519), che imparò il greco a New College dal 1465, forse da esuli greci o

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italiani a Oxford, e avrebbe insegnato il greco a Thomas More; si recò nel 1488 con il giovane Thomas Linacre (1460-1524) a Firenze, dove frequentarono la corte del Magnifico e studiarono sotto il Poliziano e Demetrio Chancondyles. Linacre proseguì i suoi studi di medicina a Padova. Colet (1467-1519), l’unico non-ellenista, andò a studiare in Italia e in Francia; il suo amico William Lily (c. 1468-1523), figlioccio di Grocyn, portò il suo amore per il greco fino in Grecia, all’isola di Rodi, prima di fare un pellegrinaggio a Gerusalemme. È un gruppo cosmopolita, molto devoto (umanisti cristiani), e piuttosto radicale, che accolse Erasmo con affetto, e dove quest’ultimo trovò spiriti affini: Grocyn, che legge Valla, e che fa lezioni sul greco e sulla teologia; Colet che fa lezioni sull’epistola ai Romani (1497), che fanno sensazione col loro ricorso diretto ad fontes, al testo, tralasciando i vari commentari medievali27.

18 Erasmo si trovò benissimo in quest’ambiente. Per lui, Grocyn «occupa il primo posto tra gli eruditi britannici», e lo tratta da «patrono e precettore di noi tutti»: Quando ascolto il mio amico Colet, mi sembra di sentire parlare lo stesso Platone. Chi non ammira in Grocyn la perfezione della sua formazione? Cosa c’è di più acuto, più profondo, più raffinato, che il giudizio di Linacre? Che cosa ha mai creato la natura di più dolce o di più piacevole che la disposizione di Tommaso More?28

19 Pure More scriveva a Colet nel 1504: Passerò il mio tempo con Grocyn, Linacre, e il nostro amico Lily: il primo (nella tua assenza) è l’unica guida della mia vita; il secondo, è il mio maestro; e il terzo è il mio collaboratore più stretto29.

20 Questo sodalizio si formò ad Oxford, ateneo arricchito dalla fondazione di vari nuovi collegi dedicati alla nuova cultura umanistica, e alla formazione di umanisti cristiani, di preti illuminati: Corpus Christi, Brasenose, Christ Church; e a Cambridge Christ’s e St John’s (fondati da Fisher), e Jesus30. Erasmo si sentiva a suo agio: clima sano e gradevole; tanta gentilezza, tanta erudizione, profonda, precisa, antica, in greco come in latino; non fosse per la mia curiosità di vedere l’Italia, avrei poco da invidiare31.

21 Dava il suo appoggio alla fondazione del Collegio Corpus Christi da parte di Richard Fox nel 1517, il primo collegio esplicitamente umanistico: scriveva Erasmo (1519) che questo collegio, questo nuovo tempio della cultura, con la sua nuova biblioteca trilingue, avrebbe avuto una fama internazionale, e avrebbe attirato a Oxford più visitatori che in precedenza Roma con i suoi pellegrini.

22 Eppure, nel giro di pochi anni, tutto cambiò. Tutti questi riformatori di Oxford lasciarono l’Università e si trasferirono a Londra ai primi del secolo. Se l’Umanesimo inglese nasce nell’ambiente universitario sotto influenza italiana, si sviluppa nella metropoli; e i primi motori non erano più gli esuli italiani – salvo qualche eccezione come Polydore Vergil, oppure l’amico del cuore di Tommaso More, il banchiere Antonio Bonvisi; furono umanisti nostrani, Grocyn, Lily, Colet, More, ecc, a occupare posti nell’establishment a Londra.

23 Perché lasciarono Oxford? Questo fenomeno si può attribuire in parte all’opposizione di alcuni conservatori tra i docenti, come risulta da una famosa lettera di Thomas More all’Università nel 151832. Il futuro cancelliere deplora l’esistenza d’una specie di club a Oxford, i Troiani, i cui membri si fanno chiamare Priamo, Ettore, Paride, ecc., che disprezzano tutto ciò ch’è greco. Uno dei Troiani avrebbe fatto una predica non solo contro la cultura greca, ma contro la letteratura romana, contro le litteræ politiores, contro le arti liberali, e avrebbe asserito che bisogna studiare la teologia e basta.

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Avrebbe qualificato gli studenti di greco come eretici, diavoletti, e i loro professori come capodiavoli. More nega l’imputazione che l’educazione umanistica sia profondamente laica, pagana. Secondo lui, lo studio di poeti, oratori e storici antichi prepara lo spirito alla virtù; le arti liberali per More costituiscono una scala che conduce l’allievo, attraverso le lingue e la filosofia, alla teologia. Senza il greco, la teologia è impossibile, dato che il Nuovo Testamento è in greco, e che tutti i Padri della Chiesa avevano studiato il greco. E poi l’argomento decisivo: Guardate quello che fanno a Cambridge, Università da sempre meno gloriosa di Oxford; pure quelli che non studiano il greco sono talmente convinti dell’utilità della materia che versano contributi generosi allo stipendio del Professore di greco33.

24 E poi la freccia del Parto: se non fate fuori questi Troiani, vedremo cosa ne diranno gli arcivescovi di Canterbury (Warham) e di York (Wolsey), e il re stesso, Enrico VIII, tutti fautori degli studi greci. In realtà l’opposizione al greco a Oxford e Cambridge era molto limitata – il cancelliere Fisher, per esempio, favoriva a Cambridge lo studio del greco e dell’ebraico. Una delle particolarità dell’Umanesimo inglese nel primo Cinquecento era proprio l’importanza del greco nel curriculum al liceo e all’università, molto più, per esempio, che non in Francia, dove lo studio del greco nel Rinascimento era assai limitato.

25 I riformatori andarono a Londra perché la metropoli e la corte offrivano agli umanisti maggiori possibilità d’influenza politica34. Il cenacolo di Caterina d’Aragona (che stava per invitare a Londra Juan Luis Vives come precettore della principessa Maria) fu molto influente. Le grandi corporazioni mercantili – come i merciai, o i bottai – furono dei mecenati molto attivi, che fondavano licei. E poi i famosi Inns of Court: se le università preparavano gli alunni alla carriera religiosa, erano questi Inns che formavano – e formano tuttora – gli avvocati: Tommaso More studiò qui prima di andare a Oxford. Quindi Londra offriva agli umanisti questi tre canali: la corte, le corporazioni, e gli Inns of Court (Doctors’ Commons).

26 Prendiamo l’esempio di John Colet35. Colet lasciò Oxford nel 1504 per dirigere la Cattedrale di St Paul’s. Ereditò dalla sua famiglia una fortuna che utilizzò per fondare un nuovo liceo, St Paul’s (1510), il futuro liceo di Milton, che è ancora uno dei migliori di Londra. Nominò il suo amico William Lily come primo preside, e chiese a Lily ed Erasmo di collaborare all’ordinamento giuridico della scuola, nonché al libro di grammatica latina, scritto da Lily e riveduto da Colet ed Erasmo. Questa grammatica pubblicata in inglese verso il 1513 fu ristampata e utilizzata fino alla metà dell’Ottocento, ed ebbe un’influenza europea. Il manuale fu anche contestato da rivali gelosi (Robert Whittinton, 1512-19), e il bisticcio accademico fu talmente acerbo che il re Enrico e Wolsey dovettero intervenire (1529) per decretare che la grammatica di Lily era l’unica autorizzata per tutte le scuole del reame. Bel monopolio, e bella vittoria per Lily e il suo partito.

27 La morte prematura di Colet nel 1519 non interruppe l’opera degli ideatori dell’Umanesimo Tudor, che continuò a propagarsi attraverso i nuovi grammar-schools come St Paul’s, attraverso i programmi universitari, attraverso chierici illuminati come Warham, Wolsey, Fox, Fisher, Tunstall, ecc. e attraverso altre nuove fondazioni a Londra. Citiamo l’esempio di Thomas Linacre (1460-1524), che si fece una fama internazionale come autorità medica, specie come traduttore di Galeno36. Linacre è l’esempio classico dell’Umanesimo filologico e scientifico, col suo motto ad fontes,

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risalire al testo originale, che sia quello di Galeno, del Nuovo Testamento, o di Platone. Come tutti i suoi colleghi del sodalizio, era appassionato di Platone e della tradizione platonica, e la sua traduzione di Proclo, con prefazione di Grocyn, venne pubblicata a Venezia da Aldo Manuzio (1499), e poi ristampata – a Parigi per esempio (1536). Come il suo amico Grocyn, era altrettanto appassionato dell’insegnamento della lingua latina, e scrisse libri di grammatica, di cui i suoi Rudimenta grammatices, composti in inglese per la sua alunna, la Principessa Mary, e più volte ristampati. Questo è un buon esempio della particolarità dell’Umanesimo inglese: gli umanisti non ritengono che il latino sia la lingua obbligatoria per i loro scritti. Questa grammatica latina di Linacre avrebbe avuto molto successo in Europa, ma soltanto dopo essere stato tradotta in latino da George Buchanan (1533). Anche il suo libro sulla retorica latina, De emendata structura latini sermonis libri sex, ebbe varie edizioni in Francia (Lione, Parigi) a Venezia, a Basilea, e in Germania (Colonia, Lipsia, Magdeburg, Witteburg). Ma se Linacre continuò a dilettarsi di grammatica e di filosofia dopo essere partito da Oxford, è soprattutto conosciuto come medico: si mise a esercitare la medicina a Londra, in particolare come medico personale del re Enrico VIII, che lo aiutò a fondare il Collegio Reale di Medici (1518), che esiste tuttora, e che ha sempre esercitato un’enorme influenza sugli studi medici, ma staccata dall’ambiente universitario.

28 Quindi intorno all’anno 1520 (e quindi prima della bomba luterana), un’immagine abbastanza chiara si delinea dell’Umanesimo inglese. Le università sono abbastanza favorevoli (a differenza della Sorbona), e il curriculum liceale comincia a riflettere il programma umanistico. Il greco è in auge, e specie lo studio di Platone, di Plotino e Dionisio, attraverso i commentari di Ficino e di Pico. Erasmo diceva del circolo di More: «Sembrava quasi che l’accademia di Platone fosse rinata»; e parlando di John Colet diceva, «Quando sento parlare il mio Colet, mi sembra di sentire Platone stesso»37. Questo platonismo dà all’Umanesimo inglese un’impronta notevolmente mistica, pietistica. Grocyn e i suoi amici, che avevano studiato in Italia, e avevano seguito gli studi a Firenze, vi riconoscevano un elemento di decadenza, di corruzione materialistica, di neo-paganismo. Volevano estrarne l’aspetto positivo, il rinnovo degli studi, orientandolo verso una pietà umanistica cristiana. Si sentivano molto vicini alla posizione del loro amico Erasmo, che cercava di conciliare cultura classica e riforma religiosa. Militavano per una dottrina semplificata, e per una riforma degli abusi cattolici (in questo sono molto vicini alla préréforme parigina). Due testi incarnano lo zelo riformatore, quasi radicale, del sodalizio (sono talmente conosciuti che non ne dirò quasi niente): l’uno è l’Elogio della Follia, scritto da Erasmo nel 1510 nella casa di Thomas More; l’altro l’Utopía dello stesso More, cominciata in Fiandra nel 1515 e terminata a Londra nel 1516. L’aspetto sovversivo, radicale, di questi libri è già manifesto nelle traduzioni di Luciano fatte da More ed Erasmo38, specie il Tirannicida, ossia nella biografia di Riccardo III, dove More lo presenta come tiranno39. L’Encomium e l’Utopia appartengono al genere della declamatio, esercizio retorico: il nome dell’interlocutore del libro II, Raphael Hythloday, significa spacciatore di frottole. Eppure l’Utopia espone idee molto radicali sui difetti della società contemporanea – sostiene che i governi sono una congiura dei ricchi contro i poveri; e avanza certe idee di riforma politica e morale – società senza ricchezza, senza disoccupazione, senza guerra; predica la tolleranza religiosa, la giustizia sociale, e il tempo libero per andare a lezione, specie di greco. L’Umanesimo inglese è caratterizzato da questo radicalismo, e il comunismo utopico verrà ripreso dal nostro ultimo autore, Sir Thomas Elyot (1499?-1546/8)40.

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29 Elyot fu allievo di Erasmo, di Linacre e di More, nella cui casa lo vediamo in un disegno di Holbein (c. 1526-27)41. Come tanti suoi predecessori, cominciò come apprendista avvocato negli Inns of Court prima di andare a studiare a Oxford (1516-19)42. Il suo primo libro, Boke named the Governour (1531), dedicato al re Enrico VIII, riflette l’ossessione dell’Umanesimo inglese della pubblica istruzione; l’obiettivo è aristocratico e utilitaristico, formare un’élite, educare i leader cristiani, di cui lo stesso Elyot, futuro ambasciatore inglese presso Carlo V. Il suo libro è poco originale, e deve molto a Platone43, a Quintiliano, e a Cicerone44; come pure all’Umanesimo continentale, e specie Erasmo, Pontano, Patrizi, Castiglione, e Palmieri, e persino Machiavelli (che Elyot avrebbe letto in manoscritto?)45. Scandalizzato della fama degli inglesi come «inferiori ad ogni altro popolo» nelle lettere, stabilì un programma di lettura impegnativo per il giovane allievo, che comincerà a studiare all’età di sette anni le favole esopiche in greco, poi qualche dialogo (sempre in greco) di Luciano, poi Omero, Demostene, Isocrate e Strabone; a diciassette anni attaccherà con l’Etica di Aristotele in greco, «perché le traduzioni che abbiamo non danno che l’ombra grossolana dell’eloquenza e della saggezza di Aristotele»46. A parte la storia antica e Platone, ci vuole la poesia, la danza, la musica, la pittura, la scultura (influenza di Castiglione); una buona dose di sport (a differenza d’Erasmo) – la lotta, il nuoto, la pallacorda, la scherma, l’equitazione, la caccia. Memore della tradizione militare inglese e della vittoria di Agincourt, raccomanda il tiro con l’arco come il migliore sport, ma condanna categoricamente il calcio, «dove non si trova altro che la furia bestiale e la violenza estrema, che causano grande dolore, e stimolano nel cuore del ferito rancore e malignità: quindi il calcio va soppresso». Meglio gli scacchi47.

30 Questo best-seller (otto edizioni prima del 1580) venne scritto e pubblicato solo in inglese, ed ebbe poca influenza all’estero. Ma Elyot ci teneva a sviluppare e ornare il volgare come strumento pedagogico e letterario, progetto che precede da venti anni quello di Du Bellay nella Deffence et Illustration de la Langue françoise. Portò avanti questo programma nei suoi libri ulteriori, notevolmente nel suo The Dictionary lati- no-inglese (1538)48, il primo dizionario umanista conosciuto in Inghilterra, che deve molto a quello di Calepino, e che, nella forma riveduta da Thomas Cooper vescovo di Winchester, regnò sovrano per tutto il secolo. Elyot fu molto influente come traduttore, soprattutto dal greco. La sua traduzione dell’orazione d’Isocrate Ad Nicoclem, The Doctrinal of Princes (1533/34)49 è la prima opera in inglese tradotta direttamente dal greco, seguita da poco dal saggio di Plutarco50 sull’istruzione dei giovani, The Education or Bringinge up of Children (1533/35). Questi due opuscoli attestano la passione di Elyot per la pedagogia, il suo desiderio di comunicare con un ampio pubblico, e i suoi tentativi di rendere nel volgare le caratteristiche dello stile greco. Fa parte dello stesso programma la sua traduzione di una predica di San Cipriano, A Swete and Devoute Sermon [...] of the Mortalitie of Man, e quella delle Rules of a Christen Life di Pico della Mirandola (1534)51, ispirata probabilmente da More, che aveva già tradotto in versi la stessa opera nel 1510: Elyot continua a occuparsi di pedagogia, della formazione di principi e della vita cristiana.

31 Come la generazione precedente, Elyot era appassionato della filosofia platonica, di cui imitò la forma dialogica in tre opere importanti. La prima del 1533, Of the Knowledge which Maketh a Wise Man, col sottotitolo a disputacion Platonike, consta di cinque dialoghi tra Platone, Aristippo e altri interlocutori sulla filosofia platonica52. La seconda, Pasquil the Playne (1533) 53, la prima pasquinata in inglese, è molto più originale, e assai rischiosa. Convinto che il re e il suo consiglio non tenessero più conto delle sue

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opinioni, Elyot esprime le sue critiche della politica reale attraverso gli scambi tra Pasquino (onesto ma in disgrazia), Gnatho (lusingatore eloquente protestante, che brandisce due opere incongruenti, il Nuovo Testamento e il romanzo di Troilus and Cressida), e Harpocrates (altro lusingatore più taciturno). I tre dissertano sul ruolo del consigliere, sulla lusinga e sul parlare schietto, e Pasquino non nasconde la sua censura della politica reale sul divorzio e sullo scisma. Il nome di Elyot non figura sul frontespizio fino all’edizione di 1540, ma è chiaro che Elyot, che rimase fedele alla dottrina cattolica, rischiava la testa con tali imprudenze. Altrettanto rischioso fu un dialogo tardivo, The Defense of Good Women (1540, rist. 1545) 54, nel quale Caninius e Candidus, ispirandosi al De claris mulieribus di Boccaccio, discorrono della dignità delle donne. In questo contributo al dibattito europeo (coevo della Querelle des Femmes), Candidus proclama la superiorità della donna, portando come modello la regina Zenobia, che ha più affinità con la regina ripudiata Caterina d’Aragona che non con la regina di Palmira.

32 Elyot non si limitò al genere del dialogo. Pubblicò verso il 1534 una sua collezione di adagia a imitazione di Erasmo, ma sotto una forma piuttosto originale. Dedicato al re, The Bankette of Sapience55, che ebbe ben cinque edizioni, contiene un centinaio di detti morali derivati da Salomone, Seneca, Cicerone, S. Agostino, ecc., ma sistemati come se fossero piatti serviti a un banchetto, che evoca il simposio di Platone, Xenophonte o Plutarco. Disposti in ordine alfabetico, questi detti abbracciano tanti aspetti della filosofia morale, dall’astinenza, avversità, affezione, ambizione, autorità, amicizia, abbigliamento, fino alla vanità, virginità, violenza, ecc.

33 Fin qui Elyot compare come umanista che desidera comunicare il suo entusiasmo per la religione, la filosofia morale, la pedagogia e la politica a un pubblico non pratico di latino e greco. Eppure si rivela più intraprendente ancora nel suo manuale di medicina, The Castel of Helth (c. 1536)56, che ebbe almeno quattordici edizioni prima del 1610, più del Governour nello stesso periodo. Erede della tradizione italiana di umanisti che scrivono sulla medicina e la sanità, Elyot, che avrebbe studiato queste materie con Linacre verso il 1519-20, dimostra una conoscenza discreta della teoria degli umori e della dietetica, e dà molti consigli pratici (esalta le virtù della lattuga). Ma fu oggetto di scherno da parte di medici professionisti per aver scritto in inglese. Rispose: «Se i medici sono arrabbiati, perché scrivo di medicina in inglese, si ricordino che i Greci scrivevano in greco, i Romani in Latino, entrambi le loro lingue materne». Per lui, i medici contemporanei non facevano altro che nascondere la loro ignoranza dietro parole sesquipedali di pura mistificazione.

34 I dodici libri di Elyot sono un buon esempio dello scopo ambizioso, enciclopedistico degli umanisti inglesi. Sono innanzitutto traduttori indefessi: si sarebbe potuto citare John Skelton, satirista, poeta laureato e tutore di Enrico VIII, che tradusse Cicerone e Diodoro Siculo57; oppure Alexander Barclay, che tradusse Sallustio, Baptista Mantuanus, e il Narrenschiff de Brant; ossia i poeti Wyatt e Surrey, che imitarono Petrarca, introdussero in Inghilterra il sonetto, ma che tradussero anche opere come l’epistola di Plutarco The Quiet of the Mind (Wyatt)58 o l’Eneide (Surrey); oppure Tyndale e Coverdale, traduttori della Bibbia. Scelgono di comunicare in inglese, non in latino (e quindi sono poco conosciuti all’estero). Roger Ascham, cattedratico di greco a Cambridge, scriveva: Visto che il mio maestro di scuola non fu chiamato dalla Grecia o dall’Italia, ma nacque in questa isola barbara, allora egli parla barbaramente, cioè in inglese. Io scrivo per gli Inglesi, non per stranieri.

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35 Sono appassionati del greco, e specie di Platone, e il greco viene integrato molto presto nel curriculum liceale. Sono ossessionati dalla pedagogia, dai curriculum universitari, dall’educazione del semplice cittadino come da quella della classe dirigente59 (per es. lo Speculum principis di Skelton). I loro scritti hanno accenti radicali e sovversivi 60, che potrebbero essere visti come esercizi retorici, dato che questi umanisti sono per la maggior parte (salvo More) servitori fedeli dei Tudor, e l’Umanesimo inglese rimane fortemente nazionalistico. L’influenza italiana persiste61, ma accompagnata da una buona dose di anti-italianismo e di caricatura dell’indole italiano (Umanesimo = paganesimo). L’entrata in scena del protestantesimo fa esplodere il consenso (contrappone More a Tyndale), e spacca in due gli umanisti inglesi, con More, Fisher, Elyot, Byrd e forse Shakespeare dalla parte cattolica. Se ci si può chiedere fino a che punto il luteranesimo inglese sia compatibile con l’Umanesimo tradizionale continentale, data la sua diffidenza verso la cultura pagana antica62, sarebbe altrettanto sbagliato pensare che la morte di Fisher e More e lo scisma abbiano compromesso la fioritura dell’umanismo inglese63, di cui danno testimonianza autori della statura di Wyatt, Surrey, Sidney, Spenser, Marlowe, Donne e Shakespeare.

NOTE

1. R. ASCHAM, The Whole Works, ed. Giles, London, J.R. Smith, 1864-65, III, p. 156; G.B. PARKS, The first Italianate Englishman, «Studies in the Renaissance», 8 (1961), pp. 197-216; L.V. RYAN, Roger Ascham, Stanford, Stanford UP, 1963. 2. ASCHAM, Whole Works, III, p. 148. 3. Ibid., III, p. 148. 4. Ibid., III, p. 156. 5. Ibid., III, p. 163; RYAN, Ascham, pp. 150-152. 6. Approccio attaccato da G. ELTON, Humanism in England, in The Impact of Humanism on Western Europe, ed. A. GOODMAN & A. MCKAY, London & New York, Longman, 1990, pp. 259-278. 7. R. WEISS, Humanism in England during the fifteenth century, Oxford, B. Blackwell, 1957, pp. 13-21; C. CARROLL, Humanism and English literature in the fifteenth and sixteenth centuries, in The Cambridge Companion to Renaissance Humanism, ed. T. KRAYE, Cambridge, Cambridge UP, 1996, pp. 186-248. 8. POGGIO, Epistolae, ed. T. TONELLI, Firenze, L. Marchini, 1832-61, I, 43, lettera del 29 ott. 1420: «Possiamo trovare tanto uomini devoti alla pancia e al pene; ma pochissimi veri amatori delle lettere, e quei pochi sono esperti di disputazioni oziose e di sofisticherie piuttosto che di buona dottrina». 9. Ibid., I, 61-62: «se vuoi imparare il metodo come tanti fercoli vengono portati al banchetto, ossia l’arte di cucina, forse si riesce a trovare scrittori abbastanza buoni e dottissimi in questo gioco». 10. Ibid., I, 67. 11. R. WEISS, Humanism in England during the fifteenth century, Oxford, B. Blackwell, 1957, pp. 19-22, 25-27. 12. WEISS, op. cit., pp. 39-70; S. SAYGIN, Humphrey, Duke of Gloucester (1390-1447) and the Italian Humanists, Leiden, Brill, 2002.

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13. CARROLL, Humanism and English literature, p. 247. 14. WEISS, Humanism in England, pp. 49-54. 15. Ibid., pp. 24-28, 39-45, 79-81. 16. Ibid., pp. 50-51, 64-65. 17. Ibid., p. 52. 18. Ibid., pp. 40-50, 60-68. 19. Ibid., pp. 41-48. 20. Ibid., pp. 43-46, 61-64. 21. Ibid., pp. 49-67. 22. R.A. COOPER, Les Echanges européens à L’Université de Turin, 1400-1600, in Les Echanges entre les Universités européennes à la Renaissance, ed. M. BIDEAUX & M.-M. FRAGONARD, Ginevra, Droz, 2003, pp. 247-68. 23. W. NELSON, The Scholars of Henry VII, «Huntington Library Quarterly», 4 (1940), pp. 1-26. 24. D. ERASMUS, Opus epistolarum, ed. P.S. ALLEN, Oxford, Clarendon Press, 1906, I, p. 274, n. 118, lettera a Fiosher, 5 dicembre [1499]. 25. Battezzati nel 1867 da F. Seebohm The Oxford Reformers of 1498; D. BUSH, The Renaissance and English Humanism, London, Toronto UP, 1956, pp. 70-73; CARROLL, Humanism and English literature, pp. 249-250. 26. R. MARIUS, Thomas More, London & Melbourne, J.M. Dent, 1985, pp. 37-39, 175-76. 27. M. MCLAUGHLIN & D. RUNDLE, Borne Litterae: current research on the Studia Humanitatis, in «Renaissance Studies», 17.1 (marzo 2003), pp. 1-2. 28. Opus epistolarum, I, pp. 273-274, n. 118. 29. T. MORE, Correspondence, ed. E.F. ROGERS, Princeton, Princeton UP, 1947, pp. 8-9, n. 3. 30. J.K. MCCONICA, English Humanists and Reformation Politics, Oxford, Clarendon Press, 1963, pp. 76-103. 31. Opus epistolarum, I, p. 273, n. 118. 32. A Thomas More Source Book, ed. G.B. WEGENER & S.W. SMITH, Washington DC. Catholic University of America Press, 2004, pp. 204-11; A. CASTELLI, Note sull’Umanesimo in Inghilterra, Milano, Università cattolica del sacro Cuore, cap. III, «Tommaso More e l’Università di Oxford»; MARIUS, op. cit., pp. 251-253. 33. A Thomas More Source Book, p. 210 34. MCCONICA, English Humanists, pp. 44-75. 35. J.B. GLEASON, John Colet, Berkeley, California UP, ca. 1989. 36. La sua traduzione della De sanitate tuenda fu pubblicata a Parigi (1517), poi di nuovo a Parigi e a Lione varie volte, a Venezia (1523) e a Tübingen (1541); De naturalibus facultatibus fu stampato a Lione (1560); De differentiis symptomatibus a Parigi (1528); e Methodus medendi a Parigi (1519). 37. Opus epistolarum, I, pp. 273-74, n. 118. 38. MARIUS, Thomas More, pp. 83-87; CARROLL, Humanism and English literature, pp. 250-251. 39. MARIUS, op. cit., pp. 98-122; CARROLL, art. cit., pp. 251-253. 40. J.M. MAJOR, Sir Thomas Elyot and Renaissance Humanism, Lincoln, Nebraska UP, 1964; S.E. LEHMBERG, Sir Thomas Elyot Tudor Humanist, Austin, Texas UP, 1960; CARROLL, Humanism and English literature, pp. 261-263. 41. LEHMBERG, Sir Thomas Elyot, frontespizio, e pp. 14-21. 42. LEHMBERG, op. cit., pp. 10-14. 43. MAJOR, Sir Thomas Elyot, pp. 171-261. 44. MAJOR, op. cit., pp. 140-170. 45. MAJOR, op. cit., pp. 39-76; LEHMBERG, op. cit., pp. 74-89. 46. LEHMBERG, op. cit., pp. 57-60.

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47. LEHMBERG, op. cit., pp. 62-66. 48. LEHMBERG, op. cit., pp. 164-174. 49. MAJOR, op. cit., pp. 166-169; LEHMBERG, op. cit., pp. 125-127. 50. MAJOR, op. cit., pp. 152-160; LEHMBERG, op cit., pp. 127-128. 51. MAJOR, op. cit., pp. 105-107; LEHMBERG, op. cit., pp. 128-129. 52. MAJOR, op. cit., pp. 101-104, 228-251. 53. MAJOR, op. cit., pp. 97-101; LEHMBERG, op. cit., pp. 116-124; MCCONICA, English Humaninists, pp. 198-199. 54. MAJOR, op. cit., pp. 69-70, 147-150; LEHMBERG, op. cit., pp. 174-177. 55. Prima edizione ca. 1534 non rintracciata; rist. 1539; LEHMBERG, op. cit., pp. 129-131. 56. MAJOR, op. cit., pp. 14-15, 222-224; LEHMBERG, op. cit., pp. 132-138. 57. CARROLL, Humanism and English literature, pp. 247-248. 58. S. BALDI, Sir Thomas Wyatt, London, Longmans & Green, 1961. 59. BUSH, Renaissance and English Humanism, pp. 78-79. 60. D. BAKER, Divulging Utopia, Amherst, Massachusetts UP, 1999. 61. Per esempio Wyatt, che fu ambasciatore in Italia, aveva studiato Dante, Petrarca e Serafino, e scrisse in terza rima, in ottava rima e in sonetti; Surrey utilizzò pure lui ottava rima, terza rima e sonetti, e introdusse il blank verse in inglese, forse a imitazione dei versi sciolti. Vedere S. BALDI, Sir Thomas Wyatt, pp. 10-38; CARROLL, Humanism and English literature, pp. 256-257. 62. BUSH, Renaissance and English Humanism, pp. 82-85. 63. BUSH, op. cit., pp. 73-74.

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L’Umanesimo in Germania

Johannes Helmrath

NOTE DELL'AUTORE

Questo articolo sia dedicato allo storico Heinz Schilling, collega all’Istituto storico della Humboldt-Universität zu Berlin, per il suo 65° compleanno.

1 O saeculum, o litterae – iuvat vivere, questo il motto dell’umanista tedesco Ulrich von Hutten nella lettera a Willibald Pirckheimer1 – un motto vivace e lontano da ogni pesante elucubrazione così tipicamente tedesca – che è quasi un segnale di riconoscimento dell’Umanesimo come tale. Allo stesso tempo è l’espressione enfatica del riconoscimento di sé come umanisti, dalla quale spesso ci facciamo trasportare, molte volte a svantaggio dello scetticismo di parte scientifica. In ogni caso possiamo affermare che l’Umanista è uno dei modelli più significativi del patrimonio intellettuale e dottrinale dell’Europa.

Riflessioni preliminari

2 Tra gli ‘Umanesimi’ europei – come parte dell’Umanesimo d’Oltralpe – non può mancare quello tedesco. Ma prima di accingermi a cercare le firme più o meno ‘tedesche’, conformemente al tema di questo convegno, vorrei porre la seguente domanda: siamo d’accordo su cosa sia veramente l’Umanesimo?2 Considerando la natura stessa dell’oggetto, che è alquanto oscillante, è veramente così semplice distinguere nettamente tra esempi di processi e pratiche generali proprie dell’Umanesimo, la loro diffusione e i loro elementi e variazioni ‘tipici tedeschi’ o ‘tipici inglesi’, ecc.? Molte osservazioni fatte negli interventi che mi hanno preceduto, le ritrovo anche nel panorama tedesco. Per questo mi sembra opportuno ricercare dei tipi comuni delle regioni, per stabilire un paragone strutturale tra i vari processi di diffusione, trasmissione e ricezione dell’Umanesimo a livello regionale3. Questo convegno con questo volume ci offre un’opportunità forse mai presentatasi prima di fare ciò.

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3 Sarebbe interessante anche un approccio storico-scientifico. A tal proposito solo poche parole: Jacob Burckhardt (1860) aveva dedicato le proprie indagini sul Rinascimento prevalentemente all’ambito italiano, sviluppando concetti ancora oggi basilari (la ‘scoperta dell’individuo’, ‘la scoperta del mondo e dell’uomo’ ecc.). Egli disegnava un’immagine piuttosto statica di questa cultura e perciò non si interessò quasi per nulla alla diffusione europea della sua corrente dominante, l’Umanesimo. Tuttavia, in un’altra opera fondamentale sull’Umanesimo, pubblicata poco tempo prima, nel Wiederbelebung des classischen Alterthums (1859) di Georg Voigt, troviamo anticipato proprio l’approccio che intendiamo seguire. Voigt intitola il sesto libro: Propaganda des Humanismus nördlich der Alpen (“Propaganda transalpina dell’Umanesimo”: in questo contesto ‘propaganda’ non ha come significato una diffusione attiva) e struttura il libro in parti dedicate rispettivamente all’Umanesimo in Inghilterra, in Germania (la più approfondita), in Ungheria, in Polonia, in Francia e in Spagna4. Ludwig Geiger – il curatore della Kultur der Renaissance, capolavoro di Burckhardt –, in un’opera propria, riccamente illustrata e intitolata Renaissance und Humanismus, dopo essersi soffermato sull’Italia, considera anche la Germania, probabilmente per la prima volta in maniera così approfondita e dettagliata5. Geiger e Voigt hanno già citato la maggioranza dei nomi degli umanisti tedeschi di cui ci occupiamo ancora oggi. Anche l’opera in dieci volumi Verfasserlexikon. Die deutsche Literatur des Mittelalters, fondamentale per il primo Umanesimo tedesco, viene arricchita di un undicesimo volume, vera pietra miliare in questo campo, dedicato ai principali umanisti tra il 1480 ed il 15206. Molto spesso gli articoli dei lessici e i volumi collettanei dedicano paragrafi distinti ai diversi umanesimi nazionali: è facile quindi incontrare titoli quali Humanism in Germany. Tale tendenza fu inaugurata dall’Itinerarium Italicum, apparso nel 1975 e dedicato a Paul Oskar Kristeller, in cui si può trovare ad esempio il capitolo di Spitz sull’Umanesimo tedesco7; curiosamente volumi di questo tipo si concentrano tutti attorno al 1990: così il tomo secondo dell’opera Renaissance Humanism (1988), edito da Albert Rabil (si veda l’articolo di Noel L. Brann), i libri di Goodman/McKay (1990; James Overfield), di Porter/Teich (1992; di nuovo lo Spitz)8 ecc. Tutti questi libri e articoli sono preziosi ancora oggi. L’impressione che se ne ricava è però quella di una semplice giustapposizione in quanto manca una comparazione strutturale.

4 Quanto agli altri rappresentanti più significativi della ricerca sull’Umanesimo tedesco dopo Voigt e Geiger, si può vedere che tutti tentano di offrire dei bilanci di ricerca e interpretazioni dell’‘Umanesimo tedesco’: ciò vale per Gustav Bauch, Paul Joachimsen e Hans Rupprich e dopo la Seconda Guerra Mondiale per Otto Herding, Lewis W. Spitz, Franz Josef Worstbrock, Agostino Sottili, Dieter Mertens9 e soprattutto per Erich Meuthen (1983)10. Un’eccezione restava l’importante raccolta francese L’Humanisme allemand (1979) 11. I sedici volumi delle raccolte Mitteilungen der Commission für Humanismusforschung della Deutsche Forschungsgemeinschaft (DFG), pubblicati fra 1975 e 1987 (con registro finale dei nomi), costituivano delle pietre miliari importanti. Manca però un’interpretazione globale dell’Umanesimo in Germania. Da ultimo un tentativo lo fece Eckard Bernstein in una Sozialgeschichte der deutschen Literatur (storia sociale della letteratura tedesca); da ciò traspare l’utilità di costanti riferimenti alla storia della letteratura tedesca per studiare l’Umanesimo12.

5 Un libro di tal genere dovrebbe, come vorrei mostrare, essere nuovamente diviso in centri regionali e in circoli personali corrispondenti. Ciò è conforme alla materia e c’è una lunga tradizione che considera la ricerca sull’Umanesimo come una parte della

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‘storia regionale’, come si può constatare già prima del 1918 con Gustav Bauch e Paul Joachimsen13. Esistono dei parallelismi nella ricerca italiana: dopo aver abbandonato il paradigma unitario di un De Sanctis, Carlo Dionisotti per esempio presentò l’idea di una moltitudine di letterature regionali italiane14. Del resto un modello simile valeva già da tempo, attraverso i Kunstlandschaften, per la storia dell’arte. Ma anche l’Umanesimo in Italia sembra, ad esempio con Francesco Tateo e in alcune raccolte nuove, strutturato per centri regionali. Infatti vi fu una diffusione differenziata anche all’interno della stessa Italia15: da Firenze giunse per esempio prima in Ungheria che a Genova o Venezia (Senza giustificazione più approfondita non parlerò ora dell’Umanesimo olandese o boemo, anche se posseggono delle relazioni strette con l’Umanesimo ‘tedesco’, cioè localizzato nell’Impero Tedesco).

6 Vorrei parlare allora di cinque punti: 1. Tesi sull’Umanesimo generale e specificità tedesche; 2. Esempi pratici della diffusione in Germania; 3. Centri sociali dell’Umanesimo tedesco; 4. Umanesimo tedesco e nazione; 5. Tesi sull’Umanesimo e Riforma.

1. Tesi relative all’Umanesimo in generale e alle sue specificità in Germania

1. L’Umanesimo rinascimentale fu uno dei patrimoni culturali esportati dall’Italia, come disse Fernand Braudel nel suo Modèle italien, uno degli «uses of Italy» secondo Peter Burke16. In principio anche l’Umanesimo tedesco era quindi una merce d’importazione (Importware) e intendeva essere – come quello inglese, francese, polacco o scandinavo – un Umanesimo di traslazione (Translationshumanismus; Worstbrock ). Ciò nonostante esso era inserito pienamente nel panorama del pluralismo intellettuale europeo. 2. Quella dell’Umanesimo è una storia consacrata al successo. Intorno al 1600 l’istruzione delle élites dal Portogallo alla Polonia, da Napoli all’Inghilterra si basava quasi senza eccezioni sui principi umanistici. Gli umanisti erano riusciti a convincere le élites cortesi, cittadine, ecclesiastiche e universitarie dell’utilità del loro metodo di conoscenza degli antichi, della tecnica culturale (retorica, stile), del loro habitus e del loro modo di ricezione, mediazione e strumentalizzazione dei testi e del sapere antico – utilizzati in entrambe le confessioni cristiane. 3. Gli umanisti seppero ampliare notevolmente il materiale antico in termini quantitativi: la scoperta dei codici – testi dimenticati o sconosciuti degli antichi latini e della massa degli antichi greci – fece posto alla scoperta dei realia, delle monete, epigrafi, statue antiche, ecc.

7 Il contribuito degli umanisti tedeschi in questo campo materiale mi sembra notevole 1) per gli studi del Greco17; 2) soprattutto, con il Reuchlin, come pionieri degli studi ebraici fuori dall’Italia; 3) come matematici, astronomi, tecnici, cartografi, per menzionare soltanto i matematici Johannes Müller il Regiomontanus e poi Johannes Spießhaimer (Cuspinianus) a Vienna o l’astronomo Johannes Stoffler (1452-1531) a Tübingen; prendiamo anche Georg Agricola (1490-1555), considerato ‘padre della mineralogia’, e infine nell’ambito della cartografia il globo di Michael Behaim, l’atlante mondiale di Gerhard Mercator ecc. 1. Al centro dell’interesse degli umanisti e delle cinque humaniora vi era l’istruzione da conseguire attraverso la lingua e la sua estetica («Homines non nascuntur, sed finguntur» disse Erasmo18): quindi l’aristia della lingua, un latino letterario d’élite, che in un certo senso portò avanti su un altro livello la tradizione della diglossia scientifica del latino scolastico specialistico.

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2. L’Umanesimo cristiano – un problema tuttora spinosissimo: in principio l’Umanesimo fu – se si eccettua Petrarca – un movimento più o meno indifferente ai temi religiosi, ma che tuttavia penetrò in altre discipline scientifiche e ripetutamente anche nel campo religioso (Valla, Ficino, Erasmo, Melanchthone). 3. L’aspetto secondo me più decisivo: l’habitus, l’aspetto sociale. Gli umanisti diedero vita a una propria cultura di classe. Robert Black ha detto provocatoriamente: «a humanist is someone who acts like other humanists»19. L’Umanesimo si riconosce soprattutto dagli umanisti stessi e deve essere inteso principalmente come un habitus che alimenta l’identità e la solidarietà e che apre le porte ai contatti diretti tra persone ispirate dagli stessi principi e un gruppo che si autodefinisce come tale (che io chiamo ‘la Corona’). Gli umanisti costituiscono una società intellettuale consensuale che si estende a diversi campi del sapere, i cui membri condividono gli stessi valori estetici (soprattutto la latinità), gli interessi storici, gli standard metodologici e – da non dimenticare – gli stessi nemici (barbari, ‘scolastici’, rivali nazionali). Coltivano i loro temi e il culto dell’amicizia mediante uno scambio di lettere chiaramente ritualizzato (Tolle epistolas et barbaries est) oppure mediante lunghi viaggi (Hodoeporica) intrapresi in comune, e attraverso questi contatti regolarizzano le nuove inclusioni, ma anche le esclusioni. La conformità delle opere, dei valori e dell’atteggiamento sono la chiave d’accesso all’appartenenza al gruppo, la quale comunque può essere impiegata anche in maniera agonale.

8 Alcune particolarità di questa cultura di gruppo dell’Umanesimo tedesco sono a mio avviso le seguenti: a. 1. l’eccessiva metonomasia d’élite (latinizzazione, grecizzazione dei nomi come segno elitistico): per esempio: Sommerfeld > Aesticampianus, Schwarzerd > Melanchthon ecc. 2. i poetae laureati, sul modello di Petrarca (1341) e di Enea Silvio (1442). Dopo l’incoronazione di Celtis nel 1487 essi si videro riconosciuti dallo stato anche in campo politico20: ‘Privilegio contro panegirico’ era il nome del contratto; Massimiliano I creò addirittura una quarantina di poeti laureati. 3. le sodalità a livello locale create da Celtis, rivalutate nella loro importanza dalla critica recente, che erano molto più che semplici circoli d’intellettuali: una Sodalitas Rhenana a Heidelberg, una Sodalitas Danubiana, altre simili a Strasburgo, Ingolstadt, Olmutz (Olomouc)21 ecc.

1. L’Umanesimo acquisì dovunque in Europa un carattere essenzialmente nazionale e agonale (rispetto all’Italia) che nel caso della Germania non si può sottovalutare. Ma di questo parlerò in seguito.

2. Diffusione dell’Umanesimo in Germania

9 Si è desistito ormai da tempo dal tentativo di individuare un Umanesimo germogliato da radici autoctone ‘tedesche’ o nord-alpine (cfr. Mestwerdt tra gli altri). Benché esistano collegamenti diretti tra Devotio Moderna e Umanesimo (Erasmo) e similitudini esteriori come l’interesse per i testi ‘puri’, sia l’approccio al testo («in een huechsken met een buexken») sia l’habitus rivelano però una differenza di natura categoriale22.

10 E cosiddetto Prager Frühhumanismus (primo Umanesimo di Praga) alla corte dell’imperatore Carlo IV23 e di cui fu promotore Konrad Burdach, fu un’epoca di eccezionale fioritura della cultura di corte, ma ebbe una breve vita di nicchia e inoltre

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non rivelò un carattere umanistico, malgrado i rapporti con Petrarca. Il latino di Johann von Neumarkt, più simile a quello di Petrus de Vinea che a quello ciceroniano, è lontano dal latino di Petrarca quanto Wagner lo è da Debussy (Vollmann).

11 Siamo d’accordo sul fatto che l’Umanesimo rinascimentale abbia avuto origine in Italia. Dovremmo chiederci però in quale modo l’Umanesimo si estese in Italia e (poi?) in Europa. Vorrei chiamare ‘diffusione’ il processo globale di questa estensione, che si compone di innumerevoli singoli processi di transfer attraverso determinati mezzi di comunicazione24. I significati della parola ‘diffusione’ non sono indiscutibili, anzi sono persino flessibili, e danno adito all’idea di un’espansione sia finalizzata che non sistematica (inglese: spread). Il concetto ‘diffusione’ non è da intendersi nel significato biologico del termine: una cosa si diffonde da un luogo a un altro – lasciando dietro di sé un vuoto (se fosse così, l’Umanesimo sarebbe presente in Germania e non più in Italia). Ma tutto ciò che viene trasmesso, si modifica («All what is transmitted, changes»; Sem Dresden), e in questo processo è l’interesse del destinatario a essere decisivo. La materia – chiamiamola ‘antichi’ – è soggetta quindi a un processo di trasformazione che ha luogo nella cultura e nelle tradizioni di formazione nazionali dei paesi di destinazione. Questo processo conduce a sua volta a una nuova costruzione tanto della cultura e della storia nazionale quanto della scienza dell’Antichità stessa.

12 Il nostro è un esempio semplice: a) il transfer avviene in entrambe le direzioni: gli italiani, che io chiamo ‘figure fondatrici’, si recano al nord; b) i tedeschi e altri di diversa nazionalità si recano al sud per compiere i loro studi in Italia. Naturalmente anche questi sono fenomeni che si riscontrano parallelamente in altre parti d’Europa: la figura del fondatore per la Germania e la Boemia si chiama Enea Silvio Piccolomini, e prima ancora per l’Ungheria Pier Paolo Vergerio, Callimaco in Polonia, Poggio Bracciolini e Tito Livio Frulovisi in Inghilterra, ecc. A mio avviso però in nessun altro paese è possibile un approfondimento così preciso, genetico, quasi microscopico di entrambi i poli (le figure dei fondatori e degli studenti) come nel caso della Germania e dei tedeschi.

13 I. Incominciamo con le figure dei fondatori: due personalità che per quanto riguarda la Germania non dovrebbero essere sopravvalutate: Petrarca ed Enea Silvio Piccolomini. 1. 1. 1. Petrarca certamente con riserve: esercitò sicuramente un’influenza maggiore grazie ai suoi manoscritti, ampiamente diffusi, che con la sua permanenza fuggitiva a Praga o a Colonia. L’analisi dei suoi scritti, soprattutto ad opera di Agostino Sottili25, mostra che la loro diffusione iniziò presto. I motivi dapprincipio, ma ancora anche nel Quattrocento, trascendevano l’interesse ‘umanistico’ (per esempio tra gli studenti tedeschi in Italia). Fu molto di più un interesse di tipo monastico-religioso quello che sancì il successo di trattati come il De remediis utriusque fortunae e il De vita solitaria nell’ambito dei monasteri e della Devotio Moderna di tutti i generi. 2. Enea Silvio Piccolomini (1406-1464)26 fu ai suoi tempi il maggior conoscitore dell’Europa centrale. Georg Voigt lo chiamò «l’apostolo dell’Umanesimo in Germania». Ed egli stesso nei suoi Commentari si descrisse come «Eneas germanorum semper et laudator et defensor»27. Durante il Concilio di Basilea (1431-1449) riuscì a far carriera presso diversi prelati, e qui come Gerardo Landriani potè gustare i primi esempi della nuova arte oratoria ciceroniana dell’Italia settentrionale. Ma quale fosse l’apporto immediato alla diffusione dell’Umanesimo in Germania (e in Europa) esercitato dai grandi concili, che erano anche luogo di mercato librario di ogni genere, è difficile da definire. Enea in ogni caso fu incoronato poeta nel 1442 e – nella sua qualità di maestro erudito – investito alla corte del re Federico III della carica di

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consigliere, cancelliere e diplomatico. Qui egli strinse una fitta rete di amicizie e corrispondenze – servendosi solamente della parola latina, e senza imparare veramente il tedesco – esercitando una potente azione di diffusione.

14 Le élites, tanto di consiglieri eruditi quanto di non eruditi (in genere nobili), che esercitavano una funzione nelle corti e la cui presenza era spesso fluttuante, venivano ingaggiate in diverse regioni della Germania meridionale, in Assia, in Boemia e nei territori ereditari degli Asburgo. Esse crearono diverse aree d’incontro non solo per l’Umanesimo. All’arrivo di Enea in Germania, queste élites e le istituzioni a loro affidate, come la Cancelleria, il Consiglio e la Corte Superiore, in quanto organismi non sottoposti ai codici formativi che forgiavano l’identità della corte, sono da considerarsi come entità aperte all’Umanesimo. In questo contesto Enea fu, almeno in principio, una personalità isolata28. Se un’educazione priva di carattere umanistico avesse costituito un reale ostacolo ai contatti e alla comunicazione, una comune disposizione umanistica non sarebbe bastata per allacciare rapporti né di amicizia né professionali. Quindi non si può parlare di un ‘circolo di umanisti’ inserito nella società della corte che fosse chiaramente visibile e distinguibile. Naturalmente i contatti e i ‘processi di scambio informali’ che avvenivano in questo spazio ravvicinato possono essere ricostruiti solamente in minima parte. Il mezzo di comunicazione più importante, sia per lo studioso che per la diffusione delle nuove dottrine provenienti dall’Italia, fu la corrispondenza. Nell’ambiente degli addetti al servizio del principe vi erano adepti che, quando non soggiornavano a corte, mantenevano i contatti per lettera; comuni erano inoltre gli scambi di corrispondenza con altri interessati che non erano attivi a corte, e che in questo modo ampliavano virtualmente il circolo.

15 Le capacità ‘umanistiche’ di Enea Silvio furono particolarmente apprezzate soprattutto nei seguenti settori: primo, la forbita arte epistolare della sua corrispondenza, che era considerata come un esempio da imitare; secondo, le sue capacità di critico della stilistica latina e – terzo – la sua scrittura umanistica.

16 Un esempio: Michael Rentz von Pfullendorf da Rottweil (morto a ventisei anni a Siena nel 1451), dal 1442 segretario della Cancelleria, è da considerarsi come uno dei primi tedeschi sostenitori dell’Umanesimo. Enea, che lo definì il suo alter ego, fu legato a lui da un rapporto unico di amicizia personale che trascendeva il culto umanistico dell’amicitia. Pfullendorf mise in contatto Enea – o viceversa – con Jakob von Waldenburg a Zurigo e con il cronista cittadino Niklas Wyle di Esslingen, che tra il 1464 ed il 1478 avrebbe pubblicato la prima edizione a stampa delle lettere di Enea.29 a. Epistolografia: Il transfer culturale comportava molto lavoro, in quanto era necessario modificare il proprio stile personale. In questo senso l’introduzione all’edizione di Wyle non potrebbe essere più chiara: «He tamen epistule Enee in stili claritate et latini familiaritate videntur antecellere. Quare illas duxi amplectenda, et hominibus huius artis studiosis communicandas fore, ut ipsi his insudantes, ex earundem frequenti lectione habitum in se ipsis huiusmodi latinitatis et ornatus adipisci queant et vestigia Enee imitari»30. Un altro seguace del primo Umanesimo, il monaco Albert von Bonstetten, parla di Enea come del suo «dolcissimo Enea» (der vii süsse Eneas)31. Si può notare qui la tendenza a elaborare la nuova latinità, il nuovo habitus, come se si assaporasse la nuova esperienza. b. Enea fu chiamato anche come correttore e arbiter litterarum, funzione che egli eseguì molto volentieri. L’esempio di Johannes Tröster getta uno sguardo preciso, quasi intimo, nel processo di transfer che venne a costituirsi attraverso la critica della lingua latina, senza dubbio considerata come modello (Lehrstück). Tröster inviò ad Enea Silvio il 2 luglio 1454 il suo dialogo che seguiva come modello Ovidio e il trattato epistolare dello stesso Enea De

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remedio amoris (1445). Questo fu uno dei primi tentativi letterari dell’Umanesimo tedesco 32. La risposta, pervenuta appena una settimana più tardi, esordisce lodando l’opera («dialogus tuus est tersus et limatus aptis compositus verbis»). Poi però ecco che affiorano le componenti nazionali. Enea, che era pur sempre italiano e cosciente, come già Petrarca, delle smisurate barbaries dei non italiani, ammette comunque, con toni a volte di benevola dolcezza a volte di severità missionaria, la possibilità per i tedeschi di recuperare il loro ritardo rispetto all’eccellenza dell’Italia33: se l’autore avesse continuato su quella strada, «ornabis tuam patriam nomenque tibi efficies, quod non Teuthones solum, sed Galli quoque atque Itali (!) celebrent». Per continuare quindi così: «Tu associ le parole: de amore, quid sentirem scriberem; sarebbe più elegante dire: quid sentirem de amore, scriberem». Invece di eam accersam sarebbe più raffinato ( limacius) dire: eam accurram». Elencare semplicemente i motivi dell’amore equivarrebbe ad uno dei metodi dei dyalectici. Sarebbe possibile sì usare certe parole, ma queste non sarebbero le parole esemplari degli oratores e degli historici. E così via.

17 Le critiche quindi erano rivolte alla sintassi e alla scelta delle parole, e soprattutto all’ordine delle parole stesse, alla bruttezza delle desinenze terminanti con la stessa pronuncia, ai cumuli di casi (nimis multi genitivi), ma anche alle errate citazioni dei classici («non recte locutus es,... ut Maroni placet») e al contenuto: i Turchi non dovevano essere citati usando il nobile nome dei Teucri (= Troiani). Queste osservazioni furono recepite con grande attenzione: infatti entrambe le versioni conservate del De remedio amoris, risalenti a qualche anno più a tardi, testimoniano come Tröster apportò diligentemente – e in modo esemplare – le correzioni proposte dal censore Enea. a. Infine la scrittura: uno degli elementi essenziali della diffusione della scrittura umanistica. È possibile rintracciare le prime tracce dell’acquisizione di questa scrittura in Germania in una lettera inviata dallo stesso Enea nel 1452 a Niklas Wyle, di cui Enea loda lo stile e la calligrafia: «sed attulisti et jocunditatem tuis scriptis mihi, quia vidi epistolam tuam duabus perstare partibus, quas convenit habere omnem scripturam. Nam caracteres rotundi sunt et bene connexi et apta oblectare legentem sunt tota». Le lettere sono tonde (rotundi), ben unite una all’altra, ben leggibili34. Anche se non è possibile stabilire chiaramente a quale tipo di scrittura si riferissero questi criteri, si può comunque affermare che Wyle si esercitava nella scrittura umanistica almeno italianizzata, nell’uso delle minuscole e del corsivo (bene connexi), e che sottoponeva al maestro esempi dei suoi tentativi.

18 L’elogio della leggibilità per il famoso Enea significava, nella sfera semi-pubblica della corrispondenza tra umanisti, qualcosa come un atto di investitura. Infatti chi riusciva a modificare la propria calligrafia, anche solo per seguire una moda, si contraddistingueva comunque con un «marchio ostentativo» (Mertens), grazie al quale poteva essere identificato dai suoi simili come uno di loro. In questo senso l’adattamento della scrittura poteva equivalere alla visualizzazione della appartenenza dichiarata a un nuovo movimento culturale e ai suoi principi estetici. Per questo si può affermare che la scrittura umanistica era uno dei maggiori criteri di ‘diffusione’. Ma la ricerca paleografica ha anche dimostrato quanto siano inopportuni paragoni di tipo classificatore, in quanto esistono anche numerose forme miste, soprattutto nel Nord, e si riscontrano pure fenomeni di assimilazione delle tradizioni autoctone di scrittura – cosa che costituisce un campo particolarmente affascinante dei processi di trasformazione. A volte i soggetti erano in grado di fare uso di due tipi di calligrafia, quella tradizionale e quella umanistica appena acquisita. L’accettazione dell’Umanesimo consisteva infatti, e per prima cosa, nell’acquisizione di nuove abilità, quali la latinità classica, l’arte oratoria ed epistolare, che insieme alla calligrafia costituivano contrassegni performativi d’alto livello. Non mi voglio dilungare in questo

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studio microstorico. I medesimi fenomeni possono essere riscontrati anche in altri paesi, sebbene forse non con la stessa evidenza.

19 II. Lo studio in Italia. Esso aveva una lunga tradizione. Nel campo della ricerca un nome soprattutto è da citare: quello di Agostino Sottili e la mole dei suoi studi prosopografico-codicologici35. Mi sta particolarmente a cuore ricordare proprio qui a Torino, la sua città natale, questo erudito e amico, questa personalità di cultura profondissima – basta leggere le sue note a piè di pagina! – che, fungendo da ‘figura- ponte’ tra la ricerca dell’Umanesimo tedesco e italiano, è stata l’incarnazione stessa di questo transfer. Avvertiamo dolorosamente la sua mancanza. Fino all’ultimo scrisse sui ‘suoi’ tedeschi in Italia, quei Löffelholz, Schedel, Pirckheimer, Ruysch, e sui numerosi nobili, e sui primi umanisti tedeschi di livello europeo, come Rudolf Agricola († 1485). Cito: «Gli studenti erano probabilmente i mediatori più importanti per la ricezione dell’Umanesimo in Germania»36. Prendiamo, per fare solo un esempio tra tanti, Johannes Löffelholz, il figlio di una famiglia nobile di Norimberga: questi studiò prima ad Erfurt, poi a Padova per le humaniora («ut Paduae dulces sibi junxit amore Camaenas», come espresse in versi più tardi un biografo), rientrò quindi in Germania per ritornare in seguito a Pavia, dove soggiornò quattro anni dal 1469 al 1472 per gli studi di giurisprudenza, che terminò con la licenziatura. Qui inoltre egli studiò il greco con Chalkondyles. Sottili riferisce di almeno sette manoscritti che egli copiò in Italia di proprio pugno o che comprò, tra cui diversi testi in greco come lo Jenensis O 25. Ci troviamo in questa fase allo «stadio iniziale dell’accoglienza del greco in Germania», della Graecogermania37. A ciò si aggiunsero: le amicizie, l’incontro con nuovi ambienti e abitudini, e – come sempre il fulcro principale – con la lingua, la latinità. La cultura accademica delle Università obbligava anche i tedeschi a sostenere discorsi a carattere umanistico (come discorsi d’inaugurazione e di dottorato). Löffelholz lasciò l’Italia, secondo Sottili, «da giurista laureato e allo stesso tempo da uomo di un’altra era, da umanista quindi»38. Questi erano gli «uses of Italy». Soprattutto i giuristi, nella loro funzione di nuova élite politica, erano insieme ai ‘poeti’ i rappresentanti più importanti dell’Umanesimo in Germania.

20 Anche il transfer culturale dell’Umanesimo avvenne per così dire a dorso di mulo, trasportando oltre le Alpi sia le persone che i manoscritti. Se questo fenomeno non era nuovo, non si era però mai verificato con una tale intensità! Purtroppo non disponiamo di statistiche precise riguardanti questo continuo transfer protrattosi per generazioni.

3. Centri sociali dell’Umanesimo in Germania

21 Non desidero parlare delle persone, di Agricola, di Celtis, l’‘archiumanista / Erzhumanist’ e uomo universale della Germania, come di figure-chiave, già oggetto di studio in tempi più recenti39. Preferirei parlare invece dei luoghi e dei centri dell’Umanesimo in Germania: infatti l’Umanesimo tedesco deve essere inteso come un fenomeno a carattere spiccatamente regionale. Questo approccio, a partire già da Bruno Bauch e Paul Joachimsen, è diventato ormai tradizionale. Gli umanisti che svolsero un ruolo fondamentale furono sicuramente quelli provenienti dalla regione del Reno (Oberrhein, Suabia, Alsazia)40, del Palatinato, della Turingia, della Slesia, mentre un Albert Kranz ad Amburgo rimase una figura isolata.

22 E cosa dire del solitario Erasmo da Rotterdam che scrisse a Zwingli: «Ego mundi civis esse cupio»41? Senza dubbio egli fu una figura europea universale che non si lascia

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includere in un Umanesimo nazionale. Egli rappresentava la figura cardine degli umanisti del suo tempo, al centro di una rete assai imponente ed estesa di dodicimila lettere.

23 Vorrei parlare ora delle seguenti istituzioni e della funzione degli umanisti in esse: le corti, le città, le università, i monasteri42. a. Le corti. L’Umanesimo tedesco fu un Umanesimo di corte. Soprattutto della corte imperiale di Vienna e di Innsbruck e della corte dei Wittelsbacher di Heidelberg (Palatinato). Qui gli umanisti svolsero soprattutto la funzione di educatori dei principi (come già fece Enea Silvio), di cronisti storici e apologetici, di cancellieri. Anche i principi tedeschi incominciarono a fare uso delle nuove conoscenze acquisite sugli antichi: gli umanisti furono così chiamati a ragione «i nuovi poeti al servizio dei vecchi signori»43. Gli intellettuali di formazione umanistica, lontani anche fisicamente dalla corte, furono comunque legati ad essa. Essi maturarono un carattere specifico di poeta et orator – e non furono mai freischwebend («sospesi liberamente»), come disse Burckhard, ma furono soggetti permanentemente a vincoli di tipo funzionale. Ciò soprattutto alla corte dell’imperatore Massimiliano I che – con la sua cultura della gedechtnus (memoria) asburgica – è da considerarsi come una fondamentale figura di integrazione in seno all’Umanesimo tedesco. In questo contesto ebbe origine alla corte l’integrazione dell’ambito politico e di quello letterario (per maggiori dettagli si veda Bourdieu) attraverso un reciproco scambio di capitale simbolico nell’ambito della Corona44. b. Le città. Come si può non pensare a Norimberga e Augusta, a Strasburgo e Basilea, alle famiglie dei Pirckheimer e dei Peutinger? È impossibile concepire gli umanisti ed il loro operare senza considerare lo spazio e l’ambiente cittadino dal quale in genere provenivano45. Le città erano anche le sedi delle istituzioni dove gli umanisti erano più attivi: le università, le officine di stampa – importantissime per l’Umanesimo in Germania – e anche le residenze dei principi. Eppure gli umanisti non esercitarono la loro influenza sulla società cittadina, ma solamente su minime parti delle élites cittadine, anche a Norimberga (si pensi a una figura come quella di Dürer, artista del Rinascimento, ma non un umanista!). Johann Rinck (Rhetius), umanista, fu a Colonia una figura d’eccezione. La classe dirigente di Colonia non era ancora di formazione umanistica (si orientò all’Umanesimo dopo l’aristocrazia di corte?). Emblematico è il fatto che a Norimberga non ci furono pressoché contatti tra il ‘maestro cantore’ (Meistersinger) Hans Sachs, che scriveva in tedesco, e l’umanista Pirckheimer. c. Le Università. Quelle figure che la ricerca tradizionale considerava come i ‘precursori’ dell’Umanesimo tedesco, insieme ai seguaci di Enea, sopravvalutandone l’importanza, come i cosiddetti ‘umanisti erranti’, Peter Luder e Samuel Karoch, furono un fenomeno storico circoscritto alle Università. Tra l’altro, già dieci anni prima del discorso di Luder a Heidelberg del 1456, Johannes Tinctoris all’Università di Colonia aveva cantato le lodi delle renatae litterae, delle letture dei classici del suo maestro a Colonia46. L’origine del mito della lotta per l’affermazione è facilmente decifrabile: le cinque humaniora non erano previste nel curriculum delle arti e delle facoltà maggiori riconosciute, o lo erano in maniera rudimentale (grammatica). Anche se furono istituite frettolosamente delle cattedre di latino e greco, dapprima a Vienna e a Heidelberg, le due lingue rivestirono una funzione d’appendice prima di divenire materia d’esame a sé stante. La riorganizzazione del curriculum delle arti iniziò in Germania solamente nel Cinquecento: dapprima a Wittenberg nel 1516, poi, dopo una diminuzione massiccia del numero degli studenti, la riorganizzazione si estese alle altre Università47.

24 Importante mi sembra essere che la duplicazione di persone e contenuti si risolse in termini di dissociazione dagli atenei, il cosiddetto Wegestreit (in termini grossolani: via antiqua = realismo / via moderna = nominalismo). All’Università di Colonia per esempio, gli Albertisti della Bursa Laurenziana si distaccarono dalle posizioni

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umanistiche, che invece nello stesso periodo furono conservate dai Tomisti della Bursa Montana e del tardo Ginnasio Tricoronatum. Molti si trasferirono nella Germania centrale: alle università di Erfurt, Wittenberg48 ecc. Analoghe contrapposizioni intellettuali e mentali nacquero durante la disputa su Reuchlin (nel 1513 e negli anni successivi) che diede il la alle famose Epistulae obscurorum virorum, le Dunkelmännerbriefe di Crotus Rubeanus e Ulrich von Hutten – contrapposizioni presenti anche durante la Riforma. a. I Monasteri e l’Umanesimo monastico. Scientia latet in cucullis?

25 L’Ordine dei Benedettini vanta tutta una serie di personalità che a ragione devono essere riconosciute come figure di primo piano della cultura umanistica dell’impero tedesco. Lo storico berlinese Harald Müller49 ha condotto delle ricerche su Habit und Habitus degli umanisti tedeschi nel contesto monastico. Da ricordare sono soprattutto Trithemius da Sponheim, Veit Bild da St. Ulrich e Afra (Augsburg), Nikolaus Ellenbog da Ottobeuren, Leonhard Leontorius da Engelthal, Johannes Butzbach da Maria Laach. Secondo Müller comunque, il cosiddetto ‘Umanesimo monastico’ avrebbe rivestito soprattutto il compito di nutrimento dei meccanismi d’inclusione ed esclusione della Corona umanistica, piuttosto che rappresentare il genuino stile di vita e di pensiero della nuova dottrina.

26 La problematica è facile da circoscrivere: la tradizione monastica aveva permesso l’accostamento, condizionato dai principi cristiani, ai testi e al sapere degli antichi quasi esclusivamente a fini propedeutici secondo i criteri della utilitas, per esempio per la esegesi biblica. I monaci che nutrivano interesse per l’Umanesimo si trovavano quindi ad affrontare un «doppio rapporto di tensione»50, che li ostacolava nella vita activa: il conflitto tra la fedeltà giurata al monastero locale e ai confratelli da una parte, e la Corona degli umanisti elitaria e liberale, non di rado critica nei confronti degli stessi monaci, dall’altra. La dichiarazione di Niklas Ellenbog: «si obedientiae nexus me non ligaret»51 relativa alla ‘socializzazione primaria’ nella struttura monastica è quanto mai paradigmatica per l’ossimoro Klosterhumanismus (Umanesimo monastico). Se da un lato «l’ambito di vita normativo del monastero [...] era circondato per così dire da una membrana protettiva fatta di regole proprie dell’ordine, dalle leggi dello statuto e dalle norme pratiche della convivenza nel convento»52, dall’altro «i contatti intellettuali con il mondo esterno» erano – secondo Müller – ridotti ad una specie di «selettivo processo di osmosi».

27 I monaci che nutrivano un interesse particolare per l’Umanesimo – come Trithemius ed Ellenbog – rappresentavano in genere dei casi isolati: quale ruolo potevano quindi rivestire ‘dall’altra parte’, tra le file dei tanto ammirati umanisti? Il bilancio è modesto: essi rimasero delle comparse marginali nelle reti di corrispondenze dei vari Celtis, Pirckheimer, Peutinger (la corrispondenza con il monaco Veit Bild contiene almeno 27 lettere) o Reuchlin, con progetti di vita che alla fine non ebbero successo. Trithemius – figura emblematica dell’‘Umanesimo monastico’ – in questo senso fallì; negli ultimi nove anni di vita, dopo la sua espulsione da Sponheim, interruppe quasi completamente i contatti con gli altri umanisti e ritornò su posizioni di convinta subordinazione dell’aspirazione al sapere al primato della genuina professio monastica, affermando con amarezza l’importanza di un «allineamento incondizionatamente cristiano delle scienze»53, di una amicitia claustralium.

28 Eppure i contemporanei considerarono l’Umanesimo e la vita monastica, almeno in termini ideali, come fenomeni compatibili. Volgiamo con Müller uno sguardo al

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canonico Konrad Mutian, una delle figure centrali dei circoli umanistici di Gotha ed Erfurt. Egli concepì l’ideale di vita felice di monaco umanista come «sacer et eruditus coenobita»54, che credette di riconoscere negli erudicoenobitae, nel frate cistercense Heinrich Urban († 1538) e nel frate agostiniano e amico di Lutero Heinrich Lange († 1548). Questi luminari realizzavano pienamente la ‘norma culturale’ della urbanitas così come quella – cosa più importante – della latinitas e per questo furono da lui prescelti.

29 Le numerose riforme degli ordini monastici non aiutarono di certo la diffusione dell’Umanesimo. Infatti non mi è possibile intravedere in Germania figure come un Luigi Marsili, un Ambrogio Traversari, un Maffeo Vegio, un Battista Mantovano in Italia, così come non riesco a intravedere un centro dell’Umanesimo paragonabile a Santa Giustina.

30 «L’Umanesimo si riconosce soprattutto dagli umanisti stessi» (Müller). Tra essi vanno annoverati anche gli appartenenti agli ordini monastici: poiché però, come ha dimostrato Müller, l’‘Umanesimo monastico’ non è mai esistito in Germania, e vorrei quasi dire in nessun altro paese, la loro condizione non può valere come una forma propria di vita e di pensiero.

4. Umanesimo tedesco e nazione

31 Le prime avvisaglie di un forte nazionalismo tedesco ad opera degli umanisti è da segnalare intorno al 1500, e non nel 1800. Non si accentuerà mai abbastanza questo fatto che si contrappone alle pretese di monopolio avanzate da tanti storici della modernità. La nazione come comunità onorifica agonale (Ehrgemeinschaft) fu ideata dagli umanisti tedeschi, da Konrad Celtis, Jakob Wimpfeling, Heinrich Bebel, Ulrich von Hutten, ecc. Ciò è stato ampiamente dimostrato dagli studi di Muhlack, Münkler/ Grünberger, Krebs, ecc. e recentemente dal libro di Caspar Hirschi Wettstreit der Nationen (2005)55. Questo è un fenomeno europeo. «I Tedeschi parteciparono attivamente alla generale nazionalizzazione del sapere dell’Europa»56. Vorrei elencare i principali elementi del fenomeno. Decisivo è il paragone con l’Italia. Da una parte si nutriva ammirazione per gli Italiani, coscienti di ciò di cui si era loro debitori (Agricola, Vita Petrarchae, cfr. Melanchthone, Vita di Agricola: «Laus fuit homini Germano [...] eruditione et genere sermonis [...] satisfacere Italiae, morose et fastidiose iudicanti!»57). D’altra parte però si avvertiva dolorosamente la superiorità degli Italiani e si percepivano come arroganza le loro Antibarbaries. Questi raffronti vennero fatti anche da intellettuali a proposito di altri paesi (si pensi già alla controversia tra Petrarca e Pierre de Hesdin). Si riconosceva comunque la necessità di recupero da parte della Germania. Alla translatio dell’impero doveva far seguito quindi una translatio studii, che avrebbe reso la Germania, la natio germanica, intellettualmente quasi autarchica. Konrad Celtis concepì questo intento come compito di dimensione politico-culturale: «Dices post paucos, tribuet si Iupiter annos | Germanos Latias vincere posse lyras», ma anche nel senso di una ‘Antiromanitas’. La ‘nazione’ divenne allora un criterio di esclusione.

32 A questo si aggiunse il kairos, una conseguenza tardiva delle scoperte dei codici: la Germania di Tacito, che divenne la Bibbia del nazionalismo tedesco58. Il testo era reperibile già da tempo, in Italia era conosciuto fin dal 1455 ed era stato stampato diciassette anni più tardi, nel 1472. Sicuramente Enea Silvio ne fece uso già prima: nel 1457 nella sua Germania ammonì i tedeschi (e più precisamente la chiesa tedesca) che si

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opponevano nelle ‘Gravamina der deutschen Nation’ ai pagamenti da fare alla curia (affettazione anti-Roma questa, una specie di teoria del complotto!): «prima» – diceva Enea Silvio, che pur amando i tedeschi restava in fondo al cuore un italiano fedele alla sua patria e alla curia – «eravate come i Germani primitivi, ora grazie alla Chiesa ed al Cristianesimo siete ricchi ed acculturati – quindi vi potete permettere di pagare!»59. Ma solamente negli anni Novanta la Germania divenne un fattore di risveglio dell’identità ‘germanica’ = ‘tedesca’ (!). E fu l’edizione di Celtis del 1500 a segnare la tappa decisiva in questo processo. L’agone nazionale degli umanisti fu disputato su cinque fronti: potere e territorio, prestazione religiosa, indice dei costumi, arti meccaniche e liberali. Qui si riscontrano antiromanitas di tutti i generi, aggressività, xenofobia e sciovinismo, anche se quest’ultimo paradossalmente era più che altro un’oratoria senza avversari diretti.

Conseguenze:

1. 1. 1. La scoperta dei Germani come autoctonia preromana e la conseguente connotazione positiva. Il senso di appartenenza alla cultura germanica: i vecchi stereotipi dell’indigenato tedesco, della fedeltà (germanische Treue) e genuinità tedesca – Germania come isola della virilità – acquistarono autorevolmente un carattere nobile. L’autoctonia protoromana – ecco un altro fenomeno certamente europeo. I Francesi riscoprirono i loro Galli come origo, gli Inglesi i Britanni, gli Spagnoli e gli Svedesi i Goti, gli Olandesi i Batavi, gli Ungheresi gli Unni60 ecc. 2. La scoperta del Medio Evo. Per gli umanisti tedeschi non significava più dedicarsi ad fontes solamente a Cicerone, Orazio e Tacito. Dopo l’importazione o piuttosto reimportazione di questi autori, era necessario rivolgersi a testi di un più ‘ampio’ passato tedesco, e questo era appunto il ‘Medio Evo’ (per Petrarca il ‘tempo buio’), l’epoca dei grandi imperatori, gli Ottones, Heinrici e Friderici. La rottura con una cosiddetta media tempestas non poteva essere più evidente che in Germania. Qui si scoprirono autori che scrivevano in un latino non classicista, ma sicuramente accettabile ed almeno prescolastico. Un Otto von Freising per esempio (già riscoperto da Enea Silvio a Göttweig), mentre Celtis scoprì Roswitha von Gandersheim ed il ‘Ligurinus’. Nacquero edizioni di autori come Widukind, Einhard, Lampert von Hersfeld ecc. La scoperta di antichi testi tedeschi (Althochdeutsch) a Ratisbona portò a Celtis grande fama61. Egli tuttavia non scrisse mai neanche una riga in tedesco. 2. In prospettiva può valere la seguente affermazione del germanista Franz Josef Worstbrock: la costituzione di una letteratura tedesca e del poeta nei primi tempi moderni non si fondò sui collegamenti con la letteratura tedesca del Medio Evo, con Wolfram von Eschenbach e Walter von der Vogelweide, ma con la letteratura neolatina e l’habitus dei poeti influenzati da essa62. 3. I Tedeschi sono Greci. Celtis ideò la teoria secondo la quale dei Druidi greci, eredi di una saggezza preromana, sarebbero pervenuti in Germania attraverso la Gallia. Se si vuole, un’affinità con i greci prima di quella affermata da Johann Joachim Winckelmann nell’Ottocento. 4. Nacque anche una nuova visione di un Impero romano provincializzato che si affiancava all’Impero germanico: la provincia romana (Germania inferior, Germania superior, Raetia ecc.) come Roma ‘tedesca’. In epigrafi, monete, rovine si riscoprirono i propri ‘Romani’ locali, per esempio ad Augsburg63. 5. Storiografia: a) per la prima volta si procedette alla compilazione di una storia ‘tedesca’ in senso proprio, che iniziava con i Germani, che comunque, e questa è una contraddizione tipica per la Germania, continuò a orientarsi indissolubilmente all’Impero universale: Jakob

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Wimpfeling nel 1505 e la sua Epitoma Gemanicarum rerum e anche i tre libri delle Rerum germanicarum di Beatus Rhenanus († 1547), un’opera già dalle pretese storico-critiche.

33 Celtis e il suo circolo coltivarono come un grande ‘progetto nazionale’ per gli umanisti tedeschi una ‘Germania Illustrata’, una descrizione delle regioni della Germania che si ispirava al modello della ‘Italia Illustrata’ di Flavio Biondo, mossa dalla tripla connotazione del termine ‘illustrare’: spiegare, illuminare, irradiare64. Questa opera rimase incompiuta.

5. Tesi sull’Umanesimo (non solo tedesco) e la Riforma

34 Giungo quindi al quinto e ultimo punto: sei tesi sull’Umanesimo e sulla Riforma – che ci si aspetta probabilmente da me come cittadino del paese della Riforma protestante: a. 1. 1. Le sentenze citatissime di Bernd Moeller restano valide: «Senz’Umanesimo nessuna Riforma!». La relazione di ambedue i movimenti è stato «un malinteso fortunato»65. La Riforma in Germania aveva riunito in sé tendenze attuali: una speranza riformistica generale, la critica anticlericale e antipapale (Gravamina), emozioni nazionali tedesche. Il Lutero dei primi anni fu l’eroe della nazione. 2. Quasi tutti gli umanisti hanno applaudito il Lutero dei primi anni. E forse il più attivo fu il nostro Hutten. Senza dubbio la rete cittadina degli umanisti e i loro contatti con i tipografi hanno facilitato la diffusione rapidissima degli scritti di Lutero. 3. Questa euforia è sfociata però in una delusione, che ha scisso le generazioni degli umanisti: quasi tutti i più vecchi, come Erasmo, Konrad Peutinger, Willibald Pirckheimer, Johannes Reuchlin, Jakob Wimpfeling, Beatus Rhenanus restano cattolici, ma in una posizione neutrale o di distanza (via media), mentre soltanto una minoranza comincia a combattere Lutero attivamente, per esempio Johannes Eck, Johannes Cochlaus e Thomas Murner. 4. Il vocabolario liberatore e riformistico di un ‘ritorno’ (alla chiesa primitiva, alla cultura antica), l’interesse al testo puro (dei classici, della Bibbia) e l’affetto antiscolastico sono parallelismi più esteriori che sostanziali. Lutero stesso aveva ricevuto una formazione umanistica di base a Erfurt66.

35 Ma il suo Scriptum sola e altri punti centrali della sua teologia, soprattutto la giustificazione, hanno completamente altre radici, ed erano, come ha appropriatamente detto il Flasch, per così dire una ricaduta nel rigidissimo augustinismo tardivo. Il confronto fra Erasmo e Lutero (il ‘libero arbitrio’ contro il ‘servo arbitrio’) resta per me un punto di rottura fondamentale. a. 1. 1. Confessionalizzazione: ambedue le confessioni – per i protestanti Melanchthone è veramente un salvatore in questo punto – hanno utilizzato l’Umanesimo come metodo ermeneutico, filologico e propagandistico (retorica, anche per la predica) e per l’insegnamento scolare (Schulhumanismus)67. E come Umanesimo scolare – fondamentale tanto nei ginnasi protestanti quanto presso i ginnasi cattolici dei gesuiti – ha esercitato questo grandissimo influsso sull’erudizione delle élites in Europa per almeno tre secoli. 2. Allora: l’Umanesimo non finisce con la Riforma. Non ne è soffocato, ma limitato e trasformato. Questo Umanesimo tardivo (Späthumanismus), la società della ‘res- publica litteraria’ del Cinque- e Seicento con Lipsius, Kepler ecc. non si può trattare in questo luogo. E mancano come prima dei concetti veramente soddisfacenti68. Ma lo iuvat vivere degli umanisti resterà indelebile per l’uomo europeo.

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NOTE

1. Ulrich von Hutten a Willibald Pirckheimer, in E. BÖcking (ed.), Ulrichi Hutteni, equitis Germani, opera quae reperiri potuerunt omnia, vol. 1, Leipzig, 1864, pp. 195-217 cit., p. 217; anche in Ulrich von Hutten, Deutsche Schriften, ed. U. Ukena, Epilogo di D. Kurze, München, Winkler, 1970, pp. 317-340 cit., p. 340. – Limito le indicazioni di letteratura per lo più ai titoli della ricerca tedesca recente. 2. Al posto di una moltitudine di titoli mi accontento di alcuni articoli lessicali più recenti; cfr. anche n. 3-12. V. Honemann, Humanismus, in Enzyklopädie des Märchens, vol. 6, Berlin, New York, de Gruyter, 1990, col. 1302-1312; W. RÜegg et alii, Humanismus, in Lexikon des Mittelalters 5, München-Zürich, Artemis, 1991, col. 186-205, partizione regionale: B) Deutsches Reich, col. 193-197 (F. J. Worstbrock); A. Noe et alii, Humanismus, in Historisches Wörterbuch der Rhetorik 4, Tübingen, Niemeyer, 1998, col. 1-80, partizione regionale: 5. Deutschland, col. 27-32 (A. Price); G. Walther, Humanismus, in Enzyklopädie der Neuzeit 5, Stuttgart, Weimar, Metzler, 2007, col. 666-692 (eccellente). 3. Con qualche collega ho fatto un modesto tentativo con il volume: J. Helmrath, U. Muhlack, G. Walther (edd.), Diffusion des Humanismus. Studien zur nationalen Geschichtsschreibung europäischer Humanisten, Gottingen, Wallstein, 2002. Il progetto è continuato e si è sviluppato, per esempio, nel quadro del Centro di ricerca (SLB 644), ‘Transformationen der Antike’ a Berlino, Humboldt-Universität. 4. G. VOIGT, Die Wiederbelebung des classischen Alterthums oder das erste Jahrhundert des Humanismus, voll. 1-2, terza ed. a cura di M. LEHNERDT, Berlin, de Gruyter, 1893 (1a ed. 1839; rist. Berlin 1960), vol. 2, pp. 246-338, sulla Germania pp. 261-314. 5. L. Geiger, Renaissance und Humanismus in Italien und Deutschland, Berlin, Grote, 1882 («Allgemeine Geschichte in Einzeldarstellungen», ed. W. Oncken, II, 8), per la Germania pp. 323-363. Geiger divide l’Umanesimo tedesco in quattro fasi: i precursori, una fase teologica (Agricola), una fase scientifica e una fase polemica. 6. Verfasserlexikon. Deutscher Humanismus 1480-1520, ed. F.J. Worstbrock, Vol. 1, Lief. 1: Adelmann- Burckard, Lief. 2: Buschius-Engel, Berlin, New York, de Gruyter, 2005-2006. Per la prosopografia anche Humanismus im deutschen Südwesten. Biographische Profile, ed. P.G. Schmidt, Sigmaringen, Thorbecke, 1993. 7. Itinerarium Italicum. The Profile of the Italian Renaissance in the Mirror of its European Transformations. Dedicated to Paul Oskar Kristeller on the occasion of his 70th birthday, ed. by H.A. Oberman, Leiden, Brill, 1975 («Studies in Medieval and Reformation Thought», 14), L.W. Spitz: The Course of German Humanism, pp. 371-435. 8. A. Goodman, A. MacKay (edd.), The Impact of Humanism on Western Europe, London, New York, Longman, 1990, L.W. Spitz, Humanism in Germany, pp. 202-219; R. Porter, M. Teich (edd.), The Renaissance in National Context, Cambridge, University Press, 1992, J. Overfield, Germany, pp. 93-122. Cfr. anche Die Renaissance im Blick aer Nationen Europas, ed. G. Kauemann, Wiesbaden, Harrassowitz, 1991 («Wolfenbütteler Abhandl. zur Renaissance-Forschung», 9); W. Eberhard, A.A. Strnad (edd.), Humanismus und Renaissance in Ostmitteleuropa vor der Reformation, Köln, Weimar, Wien, Böhlau, 1996 («Forschungen und Quellen zur Kirchen- und Kulturgeschichte Ostdeutschlands», 28); B. Sasse, D. Canfora ed altri (edd.), Umanesimo e culture nazionali europee. Testimonianze letterarie dei secoli XV-XVI, a cura e con pref. di F. Tateo, Palermo, Palumbo, 1999 («Bibliotheca», 17). 9. P. Joachimsen, Gesammelte Aufsätze. Beiträge zu Renaissance, Humanismus und Reformation, ed. N. Hammerstein, voll. 1-2, Aalen, Scientia, 1970; H. Rupprich (vedi n. 12); H.O. Burger, Renaissance- Humanismus-Reformation. Deutsche Literatur im europäischen Kontext, Bad Homburg ecc., Gehlen,

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1969 («Frankfurter Beiträge zur Germanistik», 7); O. Herding, Über einige Richtungen in der Erforschung des deutschen Humanismus seit etwa 1950, in Humanismusforschung seit 1945. Ein Bericht aus interdisziplinärer Sicht, Boppard, Boldt, 1975 («Kommission für Humanismusforschung, Mitteilung», 2), pp. 59-110; per A. Sottili vedi n. 25 e 35; F.J. Worstbrock, Über das geschichdiche Selbstverständnis des deutschen Humanismus, in Historizität in Sprach- und Eiteraturwissenschaft. Vorträge und Berichte des Stuttgarter Germanistentags 1972, ed. W. MÜller-Seidel, München, Fink, 1974, pp. 499-519; D. Mertens, Deutscher Renaissance-Humanismus, in Humanismus in Europa, ed. Stiftung «Humanismus heute» des Landes Baden-Württemberg, Heidelberg, Winter, 1998 («Bibliothek der klassischen Altertumswissenschaften, Reihe 2, N.F.», 103), pp. 187-210. 10. E. Meuthen, Charakter und Lendenzen des deutschen Humanismus, in Säkulare Aspekte der Reformationszeit, ed. H. Angermeier, München, Ofdenbourg, 1984 («Schriften des Historischen Kollegs. Kolloquien», 5), pp. 217-276 (fondamentale, bibliografia fino al 1983). 11. L’humanisme allemand (1480-1540), XVIII Colloque de Tours, ed. J.-Cl. Margolin, München, Paris, Fink, Vrin, 1979. 12. E. Bernstein, Vom lateinischen Frühhumanismus bis Conrad Celtis, e ID., Humanistische Standeskultur, entrambi in W. RÖcke, M. MÜnkler (edd.), Die Literatur im Übergang vom Mittelalter zur Neuzeit, München, dtv, 2004 («Hansers Sozialgeschichte der deutschen Literatur», 1; dtv 4343), pp. 54-76 e 97-129; vedi anche E. BERNSTEIN, Die Literatur des deutschen Frühhumanismus («Sammlung Metzler», T 68), Stuttgart, Metzler, 1978; Id., German Humanism, Boston, 1983. Due altri esempi: H. RUPPRICH, Vom späten Mittelalter bis zum Barock, Ester Teil, Das ausgehende Mittelalter. Humanismus und Renaissance, 1370-1520, München, Beck, 1970 («Geschichte der deutschen Literatur, edd. H. De Boor, R. Newald», 4, 1); T. CRAMER, Geschichte der deutschen Literatur im späten Mittelalter, München, dtv, 1990 («Deutsche Literatur im Mittelalter», 3; dtv 4553), pp. 349-431 (panorama regionale dell’Umanesimo tedesco). Collezioni di testi non abbastanza conosciuti: H. RUPPRICH (ed.), Die Frühzeit des Humanismus und der Renaissance in Deutschland, Leipzig, Reclam, 1938 («Deutsche Literatur. Sammlung literarischer Kunst- und Kulturdenkmäler in Entwicklungsreihen. Reihe Humanismus und Renaissance», 1); H. RUPPRICH (ed.), Humanismus und Renaissance in den deutschen Städten und an den Universitäten (la stessa serie, vol. 2), Leipzig, Reclam, 1936 (Rist. Darmstadt 1964); M. BEYER-FRÖHLICH (ed.), Aus dem Zeitalter des Humanismus und der Reformation, Leipzig, Reclam, 1931 («Reihe deutsche Selbstzeugnisse», 4); H. HEGER (ed.), Spätmittelalter, Humanismus, Reformation, voll. 1-2, München, Beck, 1975-77 («Die deutsche Literatur. Texte und Zeugnisse», 2, 1, 2); W. TRILLITZSCH (ed.), Der deutsche Renaissance-Humanismus, Leipzig, Frankfurt/M., Reclam/Röderberg, 1981, con introduzione pp. 7-110; testi in traduzione tedesca: N. MOUT (ed.), Die Kultur des Humanismus. Reden, Briefe, Traktate, Gespräche von Petrarca bis Kepler, Munchen, Beck, 1998. 13. Cfr. anche J. Helmrath, Probleme und Formen nationaler und regionaler Historiographie des deutschen und europäischen Humanismus um 1500, in Spätmittelalterliches Landesbewußtsein in Deutschland, ed. M. Werner, Ostfildern, Thorbecke, 2005 («Vorträge und Forschungen, Konstanzer Arbeitskreis für mittelalterliche Geschichte», 61), pp. 333-392. 14. C. Dionisotti, Geografia e storia della letteratura italiana, Torino, Einaudi, 1967 («Saggi», 409). 15. F. Tateo, Centri culturali dell’Umanesimo, Roma, Bari, Laterza, 1981 («Letteratura italiana Laterza», 3, 10); Rabil (ed.), Renaissance Humanism, 1: Humanism in Italy (n. 8), pp. 146-456. 16. P. Burke, The uses of Italy, in Porter, Teich (edd.), Renaissance (n. 8), pp. 1-20. 17. Graecogermania. Griechischstudien deutscher Humanisten, a cura di D. Harflinger, ed. R. Barm, Weinheim, New York, VHC Acta Humaniora, 1989 («Ausstellungskataloge der Herzog- August-Bibliothek», 59). 18. ERASMO, Declamatio de pueris statini ac liberaliter instituendis, édition critique et traduction par J.- Cl. Margolin, Genève, Droz, 1966, pp. 388 s. Per il ruolo del Latino cfr. per esempio W. KÜhlmann, Nationalliteratur und Latinität. Zum Problem der Zweisprachigkeit in der frühneuzeitlichen

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Literaturbewegung Heutschlands, in K. Garber (ed.), Nationen und Literatur im Europa der Frühen Neuzeit, Tübingen, Siebeck, 1989, pp. 164-208; E. Kessler, H. Kuhn (edd.), Germania latina – latinitas teutonica. Politik, Wissenschaft, humanistische Kultur vom späten Mittelalter bis in unsere Zeit, 2 voll., Paderborn, Schöningh, 2003; Th. Haye, Lateinische Oralität. Gelehrte Sprache in der mündlichen Kommunikation des hohen und späten Mittelalters, Berlin, New York, de Gruyter, 2005. 19. R. Black, Humanism, in Ebe New Cambridge Medieval History, vol. 7: c. 1415-1500, ed. by Ch. Allmand, Cambridge, University Press, 1998, pp. 243-278 cit. 232; per il problema dell’habitus si veda adesso l’importante studio di H. Muller, Habit und Habitus. Mönche und Humanisten im Gespräch, Tübingen, Siebeck, 2006 («Spätmittelalter und Reformation, NR», 34). 20. D. Mertens, Zur Sozialgeschichte und Funktion des ‘poeta laureatus’ im Zeitalter Maximilians I., in Gelehrte im Reich. Zur Sozial- und Wirkungs- geschichte akademischer Eliten im Reich des 14. bis 16. Jahrhunderts, ed. R. Ch. Schwinges, Berlin, Duncker & Humblot, 1996 («ZHF Beiheft», 18), pp. 327-348; A. Schirrmeister, Triumph des Dichters. Gekrönte Intellektuelle im 16. Jahrhundert, Köln/ Weimar/Wien, Bohlau, 2003 («Fruhneuzeitstudien, N.F.», 4). 21. St. FÜssel, J. Pirozynsky (edd.), Der polnische Humanismus und die europäischen Sodalitäten, Wiesbaden, Harrassowitz, 1997 («Pirckheimer Jahrbuch für Renaissance und Humanismusforschung», 12); F. Machilek, Konrad Celtis und die Gelehrtensodalitäten, inshesondere in Ostmitteleuropa, in Eberhard, Strnad (edd.), Humanismus und Renaissance in Ostmitteleuropa cit., pp. 137-136; MÜller, Habit und Habitus cit., p. 425 s.v. 22. Cfr. Mertens, Deutscher Renaissance-Humanismus (n. 9), p. 192 ss. 23. K.B. Vollmann, Prager Frühhumanismus?, in Literatur im Umkreis des Prager Hofs der Luxem burger, ed. T. Heinzle ecc., Berlin, Erich Schmidt, 1994 («Wolfram-Studien», 12), pp. 38-66. Critico F. Smahel, Die Anfänge des Humanismus in Böhmen, in Eberhard, Strnad (edd.), Humanismus und Renaissance in Ostmitteleuropa cit., pp. 189-214, pp. 189-191. 24. Cfr. come introduzione J. Helmrath, Diffusion des Humanismus, in Helmrath, Muhlack (edd.), Diffusion des Humanismus cit., pp. 9-29; cfr. P. Burke, Die europäische Renaissance. Zentren und Peripherien, Munchen, Beck, 1998 («Europa bauen»; in lingua inglese: The European Renaissance. Centres and Peripheries, Oxford, Blackwell, 1998); J.J. Martin (ed.), The Renaissance: Italy and Abroad, London, Routledge, 2002. Per la diffusione dell’Arte del Rinascimento in Germania cfr. il volume importante, ma troppo poco conosciuto Wege zur Renaissance. Beobachtungen zu den Anfängen neuzeitlicher Kunstauffassung im Rheinland und in den Nachbargebieten um 1500, ed. N. Nussbaum, C. Euskirchen, St. Hoppe, Köln, SH, 2003. 25. A. Sottili (ed.), I codici del Petrarca nella Germania occidentale, Padova, Atenore, 1971 e 1978 («Censimento dei Codici Petrarcheschi», 4 e 7); la continuazione per la Germania orientale, a cura di F. Forner, è in stampa; A. Sottili, Il Petrarca e l’Umanesimo tedesco, in Il Petrarca Latino e le origini dell’umanesimo, Firenze, Le lettere, 1992-1993 («Quaderni Petrarcheschi», 9-10), pp. 239-291; L. Burmann, Petrarch in the North, in G. Sorelius, M. Srigley (edd.), Cultural exchange between European Nations during the Renaissance, Uppsala, Uppsala University, 1994 («Acta Universitatis Uppsaliensis-Studia Anglistica Uppsaliensia», 86), pp. 33-40; A. Sottili, Zur Verhreitung von Petrarca-Handschriften im Deutschland des 15. Jh., in Petrarca. 1304-1375. Werk und Wirkung im Spiegel der Bibliotheca Petrarchesca, ed. R. Speck e F. Neumann, Köln, Dumont, 2004, pp. 211-226. 26. Il capitolo seguente è basato in particolare sugli articoli: J. Helmrath, Diffusion des Uumanismus und Antikerezeption auf den Konzilien von Konstanz, Basel und Ferrara-Florenz, in Die Präsenz der Antike im Uhergang vom Mittelalter zur Fruhen Neuzeit, ed. L. Grenzmann, K. GrubmÜller ecc., Gottingen, Vandenhoeck, 2004, pp. 9-54; e ID., Aeneae vestigia imitari. Enea Silvio Piccolomini als ‘Apostel des Humanismus’. Formen und Wege seiner Diffusion, in Helmrath, Muhlack, Walther (edd.), Diffusion des Humanismus cit., pp. 99-142.

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27. Pii II Commentarii rerum memorahilium que temporibus suis contigerunt. Ad codicum fidem nunc primum editi ab A. van Heck, voll. 1-2, Città del Vaticano 1984 («Studi e Testi», 313), I 33, pp. 93 ss. 28. Per la corte di Federico III vedi P.J. Heinig, Kaiser Friedrich III. (1440-1493). Hof, Regierung und Politik, voll. 1-3, Köln, Wien, Böhlau, 1997 («Beihefte zu J.F. Böhmer, Regesta Imperii», 17 ), per Enea Silvio pp. 296-299, 527-533, 737-740. 29. Helmrath, Aeneae vestigia imitari cit., pp. 121 ss. 30. Prefazione per l’edizione Eneae Silvii Epistole familiares. De duobus amantibus (...), ed. N. Wyle, Strasburg, Adolf Ruysch, non dopo il 1478; cfr. Helmrath, Aeneae vestigia imitari cit., p. 122. 31. ALBRECHT VON BONSTETTEN, Briefe und ausgewählte Schriften, ed. A. BÜCHI, Basel, Geering, 1893 («Quellen zur Schweizer Geschichte», 13), p. 127 lettera al duca Sigismondo, 4 marzo 1492. Per Bonstetten cfr. R. SCHWEERS, Albrecht von bonstetten und die vaterländische Historiographie zwischen Burgunder- und Schwahenkriegen, Munster, Waxmann, 2004. 32. F.T. Worstbrock, Tröster, Johannes, in Verfasserlexikon. Die deutsche Literatur des Mittelalters 9, Berlin, de Gruyter, 1993, coll. 1079. 33. Cfr. per le seguenti citazioni Helmrath, Aeneae vestigia imitati cit., pp. 127-128, dopo Roma, BAV, Ottob. Lat. 347, f. 98r-99r. 34. Der Briefwechsel des Eneas Silvius Piccolomini, ed. R. Wolkan, Vol. 3, 1: Briefe als Bischof von Siena, Wien, Hölder, 1918 («Fontes Rerum Austriacarum», 68); cfr. Helmrath, Aeneae vestigia imitati cit., pp. 128-131. 35. Mi accontento di menzionare due raccolte di suoi articoli: A. Sottili, Università e cultura: studi sui rapporti italo-tedeschi nell’età dell’Umanesimo, Goldbach, Keip, 1993 («Biblioteca eruditorum», 5); A. Sottili, Humanismus und Universitätsbesuch. Die Wirkung italienischer Universitäten auf die ‘Studia Humanitatis’ nördlich der Alpen, Renaissance Humanism and University Studies. Italian Universities and their Influence on the ‘Studia Humanitatis’ in Northern Europe, Leiden, Boston, Brill, 2006 («Education and Society in the Middle Ages and the Renaissance», 26). 36. Cfr. A. Sottili, Die humanistische Ausbildung deutscher Studenten an den italienischen Universitäten im 15. Jahrhundert: Johannes Löffelholz und Rudolf Agricola in Padua, Pavia und Ferrara, in Die Welt im Augenspiegel. Johannes Reuchlin und seine Zeit, Stuttgart, Thorbecke, 2002 («Pforzheimer Reuchlinschriften», 8), pp. 67-132 cit., p. 75 (di nuovo in A. Sottili, Humanismus und Universitatsbesuch cit., pp. 211-297). 37. A. Sottili, Humanistische Ausbildung cit., p. 84; cfr. anche n. 17. 38. Ibid., p. 91. 39. Per David Friedrich Strauss cfr. F. von Bezold, Konrad Celtis, ‘der deutsche Erzhumanist’ (prima in «Historische Zeitschrift» 48 (1883), poi nuovamente in F. von Bezold, Aus Mittelalter und Renaissance. Kulturgeschichtliche Studien, München/Berlin, Oldenbourg, 1918, pp. 82-164; p. 83 su Rudolf Agricola († 1485): «Agricola war der erste Nordländer, der sich frei und ebenburtig in der Welt der Renaissance zu bewegen wusste, oline seine Nationalität preiszugeben. Niemand von seinen Nachfolgern hat ihn hierin erreicht». 40. Un tentativo di una definizione dell’Umanesimo renano: «Verbindung jener neuen Rezeptions, Vermittlungs-, und Funktionalisierungsweise von antiken Texten und antikem Wissen mit einer Kleruskritik, die gewöhnlich ein innerkirchliches und papsttreues Phänomen bleibt»; F. Wittchow, in Humanisten am Oberrhein. Neue Gelehrte im Dienst alter Herren, ed. S. Lembke, M. MÜller, Leinfelden-Echterdingen, DRW, 2004 («Schriften zur sudwestdeutschen Landeskunde», 37), p. 209. 41. Per Erasmo vedi il contributo di J.Cl. Margolin in questo volume. Lettera di Erasmo a Zwingli, cit. Meuthen, Charakter und Tendenzen cit., p. 250, n. 127. Alcune vite delle donne come ‘umaniste’: U. Bejick, Deutsche Humanistinnen, in E. Kleinau, Cl. Opitz (edd.): Geschichte der Mädchen- und Frauenbildung I: Vom Mittelalter zur Aufklarung, Frankfurt, New York, Campus, pp. 152-174.

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42. Funktionen des Humanismus. Studien zum Nutzen des Neuen in der humanistischen Kultur, ed. Th. Maissen, G. Walther, Göttingen, Wallstein, 2006. 43. Funktionen des Humanismus (n. 42), qui D. Mertens, Der Preis der Paronage. Humanisten und Höfe, pp. 125-154; Lembke, MÜller (edd.), Humanisten am Oberrhein cit., pp. 1-8, 303-313 introduzione ed epilogo di S. Lembke e M. MÜller; Schirrmeister, Triumph des Dichters cit. Fondamentale per numerose ricerche seguenti: J.D. MÜller, Gedechtnus. Literatur undHofgesellschaft um Maximilian I., München, Fink, 1982 («Forschungen zur Geschichte der älteren deutschen Literatur», 2). 44. Un esempio: A. Schirrmeister, Die zwei Leben des Heinrich Glarean: Hof, Universität und die Identität eines Humanisten, in Humanisten am Oberrhein cit., pp. 237-254. 45. Per esempio: Humanismus und höfischstädtische Eliten im 16. Jahrhundert, Humanisme et élites des cours et des villes au XVI siècle, ed. K. Malettke, J. Voss, Bonn, Röhrscheid, 1990 (la ed. 1989); Konrad Celtis und Nürnberg, ed. F. Fuchs, Wiesbaden, Harrassowitz, 2004 («Pirckheimer Jahrbuch für Renaissance- und Humanismusforschung», 19). Biografia classica: H. Lutz, Conrad Peutinger. Beiträge zu einer politischen Biographie, Augsburg, Die Brigg, 1958 («Abhandlungen zur Geschichte der Stadt Augsburg», 9); F. Fuchs (ed.), Die Pirckheimer. Humanismus in einer Nurnberger Patrizierfamilie, Wiesbaden, Harrassowitz, 2006 («Pirckheimer Jahrbuch für Renaissance- und Humanismusforschung», 21). Per Umanesimo e stampa: F. Krafft, D. Wuttke (edd.), Das Verhältnis der Humanisten zum Buch («Kommission für Humanismusforschung, Mitteilung», n. 4) Boppard, Boldt, 1977; St. FÜssel, V. Honemann (edd.), Humanismus und früher Buchdruck, Nürnberg, Carl, 1997 («Pirckheimer Jahrbuch für Renaissance und Humanismusforschung», 11). 46. G.-R. Tewes, Frühhumanismus in Köln. Neue Beobachtungen zu dem thomistischen Theologen Johannes Tinctoris von Tournai, in Studien zum 15. Jahrhundert. Festschrift für Erich Meuthen, ed. J. HELMRATH, H. MÜLLER, vol. 2, München, Oldenbourg, 1994, pp. 667-696, con edizione della lettera. 47. J. Helmrath, ‘Humanismus und Scholastik’ und die deutschen Universitäten um 1500, in «Zeitschrift für Historische Forschung», 15 (1988), pp. 187-204, una recensione del libro di J. Overfield, Humanism and Scholasticism in Late Medieval Germany, Princeton, University Press, 1984. Più importante per l’Umanesimo tedesco G.-R. Tewes, Die Bursen der Kölner Artisten-Fakultät bis zur Mitte des 16. Jahrhunderts, Köln, Weimar/Wien, Böhlau, 1993 («Studien zur Geschichte der Universität zu Köln», 13). 48. G.R. Tewes, Bursen der Kölner Artisten-Fakultät cit., pp. 396-665. Manca uno studio comparativo sulle Scuole e sui Ginnasi umanistici e sui suoi professori in Germania, per esempio Schlettstadt, Straßburg, Deventer, Emmerich, Münster, Nurnberg ecc. Cfr. A. Seifert, Das Höhere Schulwesen. Universitäten und Gymnasien, in N. Hammerstein (ed.), Handbuch der deutschen Bildungsgeschichte, vol. 1: 15. bis 17. Jahrhundert, München, Beck, 1996, pp. 197-374. 49. MÜller, Habit und Habitus cit. 50. Ibid., p. 76. 51. Ibid., p. 355. 52. Ibid., p. 53. 53. Ibid., p. 209. 54. Ibid., p. 346. 55. W. HARDTWIG, Vom Elitebewußtsein zur Massenbewegung. Frühformen des Nationalismus in Deutschland 1500-1840, in ID., Nationalismus und Bürgerkultur in Deutschland 1500-1914, Göttingen, Vandenhoeck, 1994, pp. 34-54; H. MÜNKLER, H. GRÜNBERGER, K. MAYER (edd.): Nationenbildung. Die Nationalisierung Europas im Diskurs humanistischer Intellektueller. Italien und Deutschland, Berlin, Akademie-Verlag, 1998 («Politische Ideen», 8); U. MUHLACK, Kosmopolitismus und Nationalismus im deutschen Humanismus, in Menschen und Strukturen in der Geschichte Alteuropas. Festschrift für Johannes Kunisch zum 65. Geburtstag, ed. H. NEUHAUS, B. STOLLBERG-RILINGER, Berlin, Duncker &

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Humblot, 2002 («Historische Forschungen», 73), pp. 19-36; Ch. B. KREBS, Negotiatio Germaniae. Tacitus’ Germania und Enea Silvio Piccolomini, Giannantonio Campano, Conrad Celtis und Heinrich Bebel, Göttingen, Vandenhoeck & Ruprecht, 2005 («Hypomnemata», 158); C. HIRSCHI, Wettkampf der Nationen. Konstruktionen einer deutschen Ehrgemeinschaft an der Wendevom Mittelalter zur Neuzeit, Göttingen, Wallstein, 2005. Cfr. anche G.M. MÜLLER, Die ‘Germania generalis’ des Konrad Celtis. Studien mit Edition, Übersetzung und Kommentar, Tübingen, Niemeyer, 2001 («Frühe Neuzeit», 67); J. HELMRATH, Die Umprägung von Geschichtsbildern in der Historiographie des europäischen Humanismus, in Von Fakten und Fiktionen. Mittelalterliche Geschichtsdarstellung und ihre kritische Aufbereitung, ed. J. LAUDAGE, Köln, Weimar, Wien, Böhlau, 2003 («Europäische Geschichtsdarstellungen», 1), pp. 323-352; A. HELMCHEN, Die Entstehung der Nationen im Europa der frühen Neuzeit. Ein integraler Ansatz aus humanistischer Sicht, Bern, Lang, 2005 («Freiburger Studien zur Frühen Neuzeit», 10). 56. D. MERTENS, Deutscher Renaissance-Humanismus cit., p. 209. 57. A. SOTTILI, Humanistische Ausbildung cit., p. 103, n. 134. Per Celtis anche F.J. WORSTBROCK, Konrad Celtis. Zur Konstitution des humanistischen Dichters in Deutschland, in H. BOOCKMANN (ed.), Literatur, Musik und Kunst im Übergang vom Mittelalter zur Neuzeit, Göttingen, Vandenhoeck, 1995 («Abhandlungen der Akademie. der Wiss. Göttingen 3. Folge», 208), pp. 9-35. 58. Cfr. l’articolo magistrale di D. MERTENS, Die Instrumentalisierung der ‘Germania’ des Tacitus durch die deutschen Humanisten, in H. BECK, D. GEUENICH ecc. (edd.), Zur Geschichte der Gleichung ‘germanisch- deutsch’. Sprache und Namen, Geschichte und Institutionen, Berlin, New York, de Gruyter, 2004, pp. 37-101; D.R. KELLEY, ‘Tacitus noster’. The “Germania” in the Renaissance and Reformation, in T.J. LUCE and A.J. WOODMAN (edd.): Tacitus and the Tacitean Tradition, Princeton 1993, pp. 152-167; U. MUHLACK, Die Germania im deutschen Nationalbewußtsein vor dem 19. Jahrhundert, in Beiträge zum Verständnis der Germania des Tacitus, vol. 1, ed. H. Jankuhn und D. Timpe, Göttingen, Vandenhoeck, 1986 («Abhandlungen der Akad. der Wiss. in Göttingen, phil.-hist. Kl. 3. Folge», 175), pp. 128-154; di nuovo in U. Muhlack, Staatensystem und Geschichtsschreibung. Ausgewählte Aufsätze zu Humanismus, Historismus, Absolutismus und Aufklärung, ed. N. Hammerstein, G. Walther, Berlin, Duncker & Humblot, 2006 («Historische Forschungen», 83), pp. 274-299. 59. Più recente: U. Muhlack, Geschicbtswissenschaft im Humanismus und in der Aufklärung. Die Vorgescbicbte des Historismus, München, Beck, 1991, pp. 202-214; Helmrath, Umprägung cit., pp. 342-344; Krebs, Negotiatio cit., pp. 111-158; Hirschi, Wettkampf cit., pp. 144-151, 549 s.v. 60. Cfr. i titoli di n. 55. 61. Vedi, in preparazione di stampa, la dissertazione Paderbornese del 2006: N. KÖssinger, Otfrieds ‘Evangelienbuch’ in der Frühen Neuzeit. 62. Wobstbrock, Celtis cit., p. 35. 63. Vedi per esempio M. OTT, Die Entdeckung des Altertums. Der Umgang mit der römischen Vergangenheit Süddeutschlands im 16. Jahrhundert, Kallmünz, Laßleben, 2002 («Münchener Historische Studien. Abt. Bayerische Geschichte», 18). 64. U. Muhlack, Das Projekt de ‘Germania illustrata’. Ein Paradigma der Diffusion des Humanismus?, in Helmrath, Muhlack, Walther (edd.), Diffusion des Humanismus cit., pp. 142-158; MÜller, Germania generalis cit., p. 523 s.v. passim. 65. B. Moeller, Die deutschen Humanisten und die Anfdnge der Reformation, in «Zeitschrift für Kirchengeschichte», 70 (1959) pp. 47-61 cit., pp. 54 e 59. 66. H. Junghans, Der junge Luther und die Humanisten, Weimar, Böhlau, 1984; V. Leppin, , Darmstadt, WBG, 2006, ecc. 67. Per l’insegnamento cfr. Meuthen, Charakter und Tendenzen cit., pp. 225-227, 251-256 (bibliografia). Per il paradigma della ‘confessionalizzazione’ vedi i numerosi articoli di H. Schilling, per esempio: Die Konfessionalisierung von Kirche, Staat und Gesellschaft – Profit, Leistung, Definite und Perspektiven eines geschichtswissenschaftlichen Paradigmas, in W. Reinhardt, H. Schilling (edd.), Die katholische Konfessionalisierung, Gütersloh, Gütersloher Verlagshaus, 1995 («Schriften

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des Vereins für Reformationsgeschichte», 198) pp. 1 ss.; Confessione e identità politica in Europa agli inizi dell’età moderna (XV-XVIII secolo), in «Concilium», 6 (1995), pp. 16-29; La “confessionnalisation”, un paradigme comparatif et interdisciplinaire. Historiographie et perspectives de recherche, in «Etudes Germaniques», 57 (2002), pp. 401-420. 68. Meuthen, Charakter und Tendenzen cit., pp. 219 s., 224-226, 238, 247 ss. (bibliografia). R. Stupperich, Humanismus und Reformation in ihren gegenseitigen Beziehungen, in Humanismusforschung seit 1945 cit., pp. 41-57; H. Lutz, Humanismus und Reformation. Alte Antworten und neue Fragen, in «Wort und Wahrheit», 27 (1972), pp. 65 ss.; di nuovo in H. Lutz, Politik, Kultur und Religion im Werdeprozeß der fruhen Neuzeit. Aufsätze und Vorträge, Klagenfurt, Carinthia, 1982, pp. 3-14; Junghans, Der junge Luther cit., Humanismus und Wittenherger Reformation. Festgabe anläßlich des 500. Geburtstag des Praeceptor Germaniae Philipp Melanchthon am 16. Fehruar 1997, ed. M. Beyer, G. Wartenberg, Leipzig, Evangelische Verlagsanstalt, 1996; E. Rummel, The Confessionalization of Humanism in Reformation Germany, Oxford, Oxford University Press, 2000 («Oxford Studies in Historical Theology»). Per l’‘Umanesimo tardivo’: R. Seidel, Späthumanismus in Schlesien. Caspar Dornau (1577-1631) Leben und Werk, Tübingen, Fink, 1994 («Frühe Neuzeit», 20); Späthumanismus. Studien über das Ende einer kulturhistorischen Epoche, ed. N. Hammerstein, G. Walther, Göttingen, Wallstein, 2000; E. Wollgast, Geistiges Profit und politische Ziele des Heidelherger Späthumanismus, in Späthumanismus und reformierte Konfession, ed. Chr. Strohm, J.S. Freedman, H.J. Selderhuis, Tübingen, Mohr Siebeck, 2006 («Spätmittelalter und Reformation, N.R.», 31), pp. 1-26. Sull’arte e sulla cultura materiale: Die Renaissance im deutschen Südwesten zwischen Reformation und dreißigjährigem Krieg. Eine Ausstellung des Landes Baden-Württemberg, 2 voll., Karlsruhe, Engelhardt & Bauer, 1986.

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L’Umanesimo nell’Europa Orientale

Sante Graciotti

1 La prima domanda che ci si pone accingendoci ad affrontare un capitolo di storia riguardante l’Europa Orientale è quale sia l’Europa Orientale, ovvero quale sia la linea di confine che separa tra loro le due Europe, la Occidentale e la Orientale. Naturalmente si tratta di una linea di confine ideale risultante dalla media dei confini storici esistenti tra le due parti nei vari campi: socio-politico-economico, statale, cultural-religioso. L’Europa Occidentale è nel Medioevo l’Impero Romano d’Occidente, quella Orientale è Bisanzio con il suo Commonwealth, la prima è latina e in progresso di tempo cattolica, la seconda è greca e in progresso di tempo ortodossa. Tra il secolo VII e il X arrivano e si insediano tra Oriente e Occidente i ‘nouveaux venus’ (cfr. Aleksandr Gieysztor, L’Europe nouvelle autour de l’an Mil. La papauté, l’empire et les ‘nouveaux venues’, Roma 1997), gli slavi e gli ungari. Nella scelta di campo, emblematicamente rappresentata dalla scelta della confessione religiosa, cattolica o ortodossa – gli ungari opteranno per l’Occidente, gli slavi si divideranno: la loro fascia occidentale (Polonia, Cechia, Slovacchia, Slovenia, Croazia) entrerà a far parte dell’Occidente cattolico, mentre quella orientale (l’antica Rus’ con i suoi eredi, la Serbia, la Macedonia-Bulgaria, più i principati moldavo- valacchi) diventerà in un primo momento parte del Commonwealth bizantino e poi la ‘Byzance après Byzance’, per finire in gran parte amputata – e quindi esclusa dalla tradizione culturale della vecchia Europa – al nord dalla invasione mongola delle terre russe e al sud da quella islamica del Balcano. Nel concetto odierno di Europa orientale si sovrappongono due diverse accezioni storiche: quella di chi la vede come l’Europa bizantina e post-bizantina confessionalmente ortodossa – confine tra Russia e Polonia, per fermarci al nord e di chi la vede come l’Europa non romano-germanica, comprendente sia la detta sfera bizantina, greco-ortodossa, sia la sfera di tutti i ‘nouveaux venus’ d’Europa, anche latino-cattolici – confine, sempre per il nord, tra Polonia e Germania. Per noi l’Europa Orientale è tutta l’Europa non romano-germanica, a tutta la quale è doveroso pertanto estendere la nostra attenzione, anche se a esame compiuto troveremo il fenomeno dell’Umanesimo presente quasi esclusivamente nella parte romano-cattolica dell’Europa non romano-germanica, cioè presso gli slavi occidentali – polacchi, cechi e slovacchi, sloveni e croati –, e presso i magiari,

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prendendo naturalmente in considerazione anche i partner che sono stati statalmente, e quindi anche culturalmente, legati con loro.

2 Recentemente (nel settembre del 2004) è uscita presso le Presses Universitaires de France e a cura di Jerzy Kłoczowski un’opera ponderosa (circa mille pagine) e poderosa dal titolo Histoire de l’Europe du Centre-Est. Essa segue ed esamina la storia di tutti i territori europei facenti parte nel passato della Repubblica Polacca – o meglio della Respublica delle due Nazioni, comprendente anche la Lituania, la Bielorussia, l’Ucraina –, poi la Boemia, l’Ungheria, la Transilvania, la Croazia. Salvo l’assenza della Slovenia, omessa dagli storici dell’opera perché statalmente legata agli Asburgo austriaci – appartenenti all’Europa del Centro-Ovest –, si tratta di tutti i ‘nouveaux venus’ di statalità e di cultura occidentale. Il Centro-Est non è, in questa visione storiografica, una parte dell’Est, da altri fatto partire dal confine tra Germania e Polonia, ma è una parte del Centro, diviso tra Centro Ovest (Germania e afferenti) e Centro Est (Polonia e afferenti); e la grande divisione dell’Europa non sarà più tra germani e slavi, come piaceva a molti storici tedeschi dell’Ottocento e Novecento e a quelli russi slavofili, precorsi dalla fondamentale opera di N. Ja. Danilevskij La Russia e l’Europa. Sguardo alle relazioni culturali e politiche del mondo slavo rispetto a quello romano-germanico, Sanpietroburgo, 18691, ma sarà invece, come confine eminentemente culturale, tra mondo occidentale cattolico e poi post-cattolico e mondo orientale ortodosso e poi post-ortodosso, e correrà – da nord a sud – tra Polonia e terre slavo-orientali (Russia, Bielorussia, Ucraina), tra Ungheria e principati romeni – con una Transilvania bipartita – e tra Slovenia e Croazia, cattoliche, e Serbia, più le altre terre del Balcano orientale – ortodosse. Si tratta del resto della prosecuzione di una divisione diversa e molto più antica di quella tra germani e slavi, la divisione tra Roma e Bisanzio, che continua e si amplia più tardi in quella tra i loro eredi: l’Occidente cristiano cattolico e l’Oriente cristiano ortodosso. Questa dicotomia, con le dette linee di confine, si riscontra nella diffusione del fenomeno umanistico, la quale non segue sempre i confini politici e al limite nemmeno quelli etnici, ma segue sempre quelli cultural-religiosi, con lo spartiacque posto tra cattolicità e ortodossia – sebbene anche qui con episodi di contaminazione, soprattutto tardiva, che non intaccano la sostanziale compattezza della detta linea di demarcazione.

3 I paesi del Centro-Est interessati dal fenomeno umanistico sono, dal Sud al Nord, ma anche in successione diacronica, la Dalmazia, l’Ungheria con l’appendice della Transilvania, la Boemia, la Polonia con il suo Commonwealth2. Per tutti questi paesi, come per il resto dell’Europa, il movimento umanistico partiva sempre dall’Italia, ma esso arrivava a destinazione non solo direttamente, attraverso loro ‘pellegrini’ che venivano in Italia come alla culla delle rinate lettere o italiani che si recavano da loro in qualità di cortigiani o maestri o artisti o commercianti, portando loro il seme della nuova cultura, ma vi arrivava anche passando per tappe intermedie, durante le quali esso acquisiva esperienze nuove e diverse, tutte confluite nella tappa finale o, mescolate in un deposito comune, di ritorno rimesse in circolo dagli umanisti di giro nei vari centri della europea repubblica delle lettere da loro toccati. In questa rete di connessioni umanistiche, quelle dei suddetti paesi fra loro non hanno avuto una preminenza – per intensità, continuità, vastità di campi coinvolti – rispetto a quelle avute con altri, cosicché è impossibile parlare di un Umanesimo dell’Europa Centro- orientale come di un fenomeno in qualche senso unitario, cioè fornito di caratteri comuni e distintivi rispetto al resto dell’Europa. La ragione è che l’Europa del Centro-

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Est, o Centro-orientale – che è quella interessata dall’Umanesimo-Rinascimento – non aveva compattezza interna, sia politico-religiosa che culturale o statale, mentre era legata a partner esterni, diversi per le sue varie parti: la Dalmazia a Venezia, la Boemia all’Impero, la Polonia a Rutenia e Lituania. Essa era fatta di stati e di popoli che storicamente avevano poco in comune, fatta eccezione di quella loro appartenenza alla civiltà occidentale, che nel corso della storia, a causa, prima, del grande scisma e poi della invasione ottomana dell’Est europeo, ne aveva fatto le sue guardie di confine: Ungheria, Polonia e Croazia si sono infatti fregiate del titolo di ‘antemurale Christianitatis’, riferito volta a volta all’Oriente islamico e a quello ortodosso, il che non mutava peraltro la loro diversa costituzione interna, la loro storia, le loro tradizioni culturali. L’Europa Centro-orientale non è stata una regione culturale, così come non è stata una regione politica, e il suo Umanesimo-Rinascimento è la somma delle sue varie manifestazioni all’interno del territorio. La Dalmazia e la Polonia, per esempio, che hanno avuto le due varianti più complete di civiltà letteraria umanistico- rinascimentale hanno condiviso poco del loro patrimonio: nessun umanista polacco è comparso sulle rive dell’Adriatico, pochi umanisti croato-dalmati si sono recati in Polonia; gli uni e gli altri si incontravano piuttosto fuori casa, in Italia, a Buda, a Vienna, così come altri altrove, a Basilea, o Vittemberga, o qualche altra città dei Paesi Bassi. I rapporti culturali tra Boemia e Polonia, poi, vivaci in periodo medioevale e preumanistico, furono scarsissimi in epoca rinascimentale, per quanto la lingua letteraria ceca seguitasse a esercitare un notevole fascino sulla formazione di quella polacca letteraria (cfr. il pensiero che a metà Cinquecento esprimeva in proposito Luca Górnicki). Infine l’Ungheria, ancor prima di chiudere la sua esistenza di stato pienamente autonomo, con la battaglia di Mohács (1526), aveva da tempo perso il suo ruolo di centro di studi e di letterati tra nord e sud dell’Europa Centro-orientale, e con essa finiva una felice stagione di incontri che aveva messo insieme, nell’ultimo scorcio del secolo XV e l’inizio del XVI, uomini di cultura di Dalmazia, Slavonia, Ungheria, Austria, Slovacchia, Boemia e Moravia, Slesia e Polonia, accanto a quelli, ovviamente, del Centro-Europa ‘romano-germanico’. E per questa ragione che non si può parlare di un Umanesimo centro-est-europeo, ma solo di Umanesimo nei paesi del Centro-Est d’Europa.

4 Le prime terre dell’Europa Centro-orientale toccate dai fermenti umanistici e poi diventate loro parziale anello di trasmissione sono la Dalmazia e l’Ungheria. La Dalmazia, terra culturalmente romano-slava, è la prima sede del Centro-Est dove il movimento umanistico-rinascimentale attecchisce arrivando a piena maturazione, e l’Ungheria – stato plurinazionale e cultura a fortissimo apporto italiano e italo-dalmata – la segue a brevissima distanza di tempo con lo splendore artistico e letterario della Buda di Mattia Corvino. Di lì il movimento si irraggia in Boemia e Polonia, attraverso personaggi che operano nel triangolo Buda-Cracovia-Praga, che poi, passata l’èra del Corvino e del primo Jagellone, all’alba del Cinquecento diventa un quadrilatero con l’inclusione, nel gioco, della Vienna degli Asburgo. E a questo punto si evidenzia una seconda via traversa che arriva a Boemia e Polonia provenendo non più dal sud, ma dalle grandi aree nordiche, romanza e germanica, dell’Occidente europeo. Non c’è paese di questa Europa dal quale Boemia e Polonia non abbiano preso qualcosa. In Polonia arrivano uomini, idee, modelli letterari provenienti da Francia, Spagna, Paesi Bassi, Austria, Svizzera, Germania, più tardi Inghilterra. In misura più limitata lo stesso fenomeno si registra per la Boemia, nella quale però, a differenza della Polonia, un influsso molto grande sarà esercitato nel Cinquecento dalla Germania protestante, la

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quale dal canto suo aveva elaborato una variante dotta dell’Umanesimo-Rinascimento piuttosto attiva sul terreno della erudizione, ma poco produttiva su quello dell’arte. In questa rete di trasmissioni, il maggior numero di rapporti con il resto dell’Europa l’ha cumulato la Polonia, il minore la Dalmazia, che sostanzialmente ha avuto, per l’Umanesimo e il Rinascimento, un solo partner, l’Italia.

5 La Dalmazia3 è stata culturalmente, dal Quattrocento in poi, così legata all’Italia, da poterne essere considerata – sempre sul piano dell’alta cultura, non fraintendano i confratelli croati! – una sua provincia. La cosa è tanto più comprensibile se si prende in considerazione il fatto che tutta la Dalmazia veneziana del Cinquecento e del Seicento, più la repubblica di Ragusa, più le frange settentrionali legate all’Impero, non contava più di 80.000-100.000 (con il ‘nuovo acquisto’) persone, che, strette tra il mare e i vicinissimi territori turcheschi, senza il cordone ombelicale con l’Italia sarebbero morte di inedia, fisica e spirituale. Dall’Italia vengono in Dalmazia, dal Quattrocento in poi, non solo cancellieri o notai e podestà, dignitari ecclesiastici e artisti, ma anche epigrafisti e raccoglitori di antichità (ricordare almeno per la prima metà del Quattrocento Ciriaco de’ Pizzecolli di Ancona, in Dalmazia nel 1435), e soprattutto maestri di scuola, che erano nel contempo letterati umanisti, sulla scia di quel Giovanni Conversini di Ravenna, che fu a Ragusa, come segretario di quella repubblica, già sul finire del Trecento. Ecco allora i nomi di Lorenzo Regini, Filippo De Diversis, Tideo Acciarini, Daniele Clario, Palladio Fosco, Senofonte e Giovan Mario Filelfo, e molti altri, i quali non si limitavano a gestire la cosa pubblica o a registrare atti o a insegnare i latinucci, ma scrivevano opere di varia erudizione, come il Situs aedificiorum Politiae et laudabilium consuetudinum inclytae civitatis Ragusii del De Diversis, il De situ Orae Illyrici del padovano Palladio Fosco, la Ragusaeis e la Historia de origine atque rebus gestis urbis Ragusae di Giovan Mario Filelfo. In contemporanea o sulla scia di questi ‘magistri humanitatis’ anche i dalmati si muovevano a scrivere in prosa e in poesia; e così, ad esempio, il sebeniciano Giorgio Sisgoreo (Juraj Šižgorić), amico dell’Acciarini, nel 1487 scrisse un De situ Illyriae et civitate Sebenici molto interessante tra l’altro per le notizie sul folclore poetico e musicale slavo dei dintorni della città. Ma dieci anni prima (1477) lo stesso aveva pubblicato a Venezia una raccolta di Elegiae et carmina, che ne fa il padre nobile della letteratura umanistica dalmata tra il Quattro- e il Cinquecento. La quale oltre che a Sebenico ha finito per svilupparsi anche e con maggior vigore a Spalato, Traù, Lesina, Zara e nella libera Ragusa. Di Ragusa e Spalato sono i due massimi esponenti della letteratura dalmata del primo Umanesimo: il raguseo Elio Lampridio Cerva (Crijević) e lo spalatino Marco Marulo (Marulić). Il primo, adoratore della romanità della sua città e coronato di alloro in Campidoglio, fu solo – e fu sommo – poeta latino, sul modello dei classici antichi e di quelli nuovi – come il Panormita, il Sannazzaro, il Pontano, il Poliziano –, il secondo fu poeta e prosatore, padre della letteratura croata e scrittore trilingue, in latino, croato, italiano.

6 Quello che linguisticamente il Marulo ha assommato nella sua persona, la letteratura dalmata del Quattro-Cinquecento (e successiva, ma questa sarà storia ormai fuori dell’ambito temporale e culturale dell’Umanesimo) lo trova variamente distribuito nella attività dei suoi uomini di penna. È quello che poco più di una ventina di anni fa ho chiamato il ‘trilinguismo letterario dalmata dei secoli XVI-XVIII’; si tratta di un sistema integrato di cultura nel quale e del quale ogni lingua esprime un aspetto costitutivo: il croato – il suo strato indigeno, l’italiano – la simbiosi adriatica, il latino – la koinè europea4. Ma come nessuna lingua è perfettamente traducibile in un’altra, così nessun linguaggio artistico, nessuna forma metrica, nessun sistema melodico-

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accentuativo è trasferibile da una lingua all’altra. Ecco perché il grande Marulo adotta l’esametro epico per la latina Davidias, costellata di suggestioni platoniche e pitagoriche, mentre segue il dodecasillabo croato (un ‘alessandrino’) per il poema volgare Judita, giocato tra narrazione biblica, epica popolare e allusiva simbologia storica, e accoglie infine il messaggio della grande poesia italiana nelle traduzioni dal Petrarca e Dante e nei sonetti in piccola parte superstiti. La scelta linguistica dunque, anche e soprattutto in altri poeti fuori del Marulo, porta con sé anche quella metrica: l’esametro e il pentametro latino, organizzati per lo più nel distico elegiaco (più altre misure per la strofa alcaica, l’ode saffica e altre), l’endecasillabo italiano del sonetto, combinato con il settenario nel madrigale (per non ricordare il vario sillabismo di strofe come le canzoni, canzoni in stanza, ottave rime, terze rime, sestine ecc.), il letterario dodecasillabo o il popolare ottonario trocaico slavo per la poesia in croato. Il Marulo è poeta dalle molte vite, e come è considerato, per la sua statura, padre della letteratura dalmata in croato, nonostante che altri prima di lui avessero poetato ed egregiamente in quella lingua (cfr. i petrarchisti Darsa e Menze di fine Quattrocento), così fu un punto nodale per quella in latino dove fu, con la Davidias, poeta epico, autore fecondo di epigrammi – da poco editi nella loro interezza: autobiografici, occasionali, scherzosi, riflessivi –, scrittore religioso-edificante in opere come De institutione bene vivendi o l’Evangelistarium.

7 Il Marulo fu un punto nodale perché scrittore latino profano e sacro, erede di un Medioevo che travasava in parte nel nuovo spirito rinascimentale, ma anche perché collocato al centro di una intera generazione di scrittori latini: poeti e prosatori, poeti epici e poeti lirici. Per l’epica non si può non ricordare Giacomo Bona (Bunić, 1469-1534) con il poema sacro De raptu Cerberi pubblicato nel 1500 forse a Bologna, i cui versi «Christum Herculea canunt figura», e tra soggetto sacro e veste virgiliana accolgono suggestioni figurali sincretiche, che fanno parte di quei procedimenti allegorizzanti e cristianizzanti dei miti pagani che dal Medioevo attraverso Dante arrivano fino al Sannazzaro e oltre. Nella lirica latina poi, oltre al ricordato Elio Lampridio Cerva, spicca un altro contemporaneo del Cerva e del Marulo, il raguseo Carlo Pozza (Pucić, 1458-1522), i cui ‘lascivientia carmina’, come li chiamò il Cerva, sono di una misura estetica molto elevata: ripenso, nell’Elegiarum libellus de laudibus Gnesae puellae, alla forza dell’abbrivo anaforico dei distici: «Uror... uror... uror...» e, nel sottotesto, a una idea di catarsi amorosa che a noi ricorda la (e al poeta era forse suggerita dalla) trasfigurante funzione delle figure di Beatrice e Laura. Di intonazione diversa, ma pregevolissimi per fattura, sono i carmi latini di Francesco Natalis spalatino (1469-1542), ancora poco conosciuti e poco studiati anche perché pubblicati nella loro interezza da manoscritto appena nel 1958 (Pesme Franja Božićevića-Natalisa, ed. M. Marković, Beograd); il Natalis fu uomo rappresentativo del mondo letterario spalatino tra i due secoli: dottore padovano, amico e biografo del Marulo, fu poeta solo latino (a parte una traduzione in croato dal Petrarca), cultore della classicità e spregiatore della rozzezza ‘illirica’ (cioè croata). La prosa latina della Dalmazia cinquecentesca verte in parte su argomenti religiosi – cfr. le opere latine del Marulo – ed è fuori della letteratura umanistica e per materia e per spirito e per stile. Altra è quella profana che però, per essere quasi tutta dedicata alla trattatistica antiturca, ha giustamente anche essa poco rilievo letterario, pur avendo rivestito una funzione di particolare importanza nel dibattito politico del tempo: si confrontino l’opera di Felice Petanzio (Petančić), Quibus itineribus Turci sunt aggrediendi (Vienna 1522), quelle di Ludovico Cerva Tuberone (morto tra il 1526 e il 1527) De Turcarum origine, moribus et rebus gestis e

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Commentarii de rebus suo tempore... gestis, ampiamente circolanti manoscritti anche se pubblicate tardi, infine quelle tardive e di carattere oratorio di Tranquillo Andronico de Andreis (1490-1571). Di tutto il patrimonio letterario dalmata solo la produzione latina e in parte quella italiana erano letterariamente trasferibili o comunicabili (non parlo del trasporto delle opere stesse) al resto dell’Europa; ma il trasferimento fu piuttosto modesto. Della prosa umanistica latina dalmata, solo la letteratura antiturca (il Petanzio, il Cerva Tuberone, il Tranquillo Andronico ecc.) ha avuto una eco in qualche misura europea. Ma d’altra parte poco della letteratura umanistica europea, fuori di quella italiana, arrivava in Dalmazia: ricordo appena gli echi di scritti polacchi (Matteo da Miechów) contenuti nel De origine successibusque slavorum (1532) del mediocre lesignano Vincenzo Pribevo. In cambio viaggiavano gli uomini, che dalla Dalmazia – non solo quella antonomastica, veneziana – si diffondevano per le corti di regnanti e gran signori laici ed ecclesiastici dell’Europa: a Buda, Cracovia, Vienna (presso l’imperatore Massimiliano), più tardi Praga (presso Rodolfo II), i principati tedeschi, Slesia, Slovacchia ecc.

8 Una mèta particolare di questi dalmati ‘vagantes’ fu Buda, la Buda di Mattia Corvino, dominata poeticamente dalla figura di Giano Pannonio (1434-1472), un poeta ungaro- croato che aveva studiato in Italia per undici anni prima alla scuola di Guarino da Verona e poi all’Università di Padova dove si addottorò in diritto canonico5. Il Pannonio, nipote del vescovo poi arcivescovo Jan Vitez, primate d’Ungheria e cancelliere del regno, aveva con la Croazia (e mediatamente con la Dalmazia) solo legami di sangue. La sua cultura era tutta italiana, alla stessa maniera della maggior parte delle sue amicizie e connessioni politico-letterarie, come – tra grandi e piccoli, vecchi e giovani – Enea Silvio Piccolomini, Cosimo de’ Medici, Tito Vespasiano Strozzi, Galeotto Marzio da Narni, Giovanni Aurispa, Teodoro Gaza, Lorenzo Valla, Marsilio Ficino... Egli fu certamente il più celebre dei discepoli del Guarino e uno dei più grandi poeti latini dell’Umanesimo europeo; maestro nell’epigramma, satirico lascivo giocoso, dietro il modello di Marziale e del Beccadelli, fu anche autore di elegie fortemente segnate dalla sofferenza del vivere, inadatto invece a dar voce al corno epico, anche se in parte ci provò. Ma su quello abbondantemente soffiavano i suoi contemporanei lodatori del grande Mattia Corvino. Tra questi tutta una serie di scrittori italiani, esaltatori del re e della istituzione monarchica, con Guarino e contro Poggio, come Antonio Tebaldeo, Ludovico Carbone, Alessandro Cortese, il Fonzio (Bartolomeo da Fonte), il Naldi, il Vieri, il Brandolini... Più seri sono gli storici, come Pietro Ransano con la sua Epitome Rerum Hungaricarum e Antonio Bonfini, il ‘Livio ungherese’, con le sue monumentali Rerum Hungaricarum decades, che sono insieme una silloge della storia ungherese e una esaltazione del mito di Mattia – secondo Attila, inaugurato qualche anno prima dallo storico ungherese Janos Thuróczi (1435-1488) nel suo Chronicon Hungarorum. Galeotto Marzio da Narni non era da meno nel suo De egregie, sapienter, iocose dictis ac factis Regis Mathiae, modellato sulla tradizione napoletana delle lodi per Alfonso d’Aragona culminate con il De dictis et factis Alphonsi Regis del Beccadelli. In esso Galeotto Marzio non difende apertamente l’ideologia politica del monarca assoluto, preferendo vedere in lui, come già il Beccadelli per Alfonso, l’amore per il sapere e la protezione da lui accordata agli uomini di sapere.

9 Ma l’esaltazione della monarchia era nella forza delle cose e la esplicherà apertamente Filippo Callimaco Buonaccorsi, agente del re polacco presso la corte dell’avversato e ammirato Mattia. Nell’opera Attila, nella quale egli rovesciando l’immagine di re crudele propria della tradizione iconografica latina mediterranea e adottando quella di

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personaggio magnanimo dell’epica germanica, ci dà la figurazione di un sovrano potente e saggio, ma non per questo meno assoluto, quale il Buonaccorsi vedeva incarnato in Mattia e che egli avrebbe voluto vedere trasferito nella Polonia di Jan Olbracht già insidiata dalla incipiente anarchia della classe nobiliare (o meglio magnatesca). Se si riflette sul fatto che Filippo Buonaccorsi è stato nell’ultimo scorcio del Quattrocento il vero iniziatore, organizzatore, ideologo del movimento umanistico in Polonia, si capisce il valore che ha avuto la sua esperienza ungherese anche per la nascita dell’Umanesimo polacco. D’altra parte è nota l’importanza che ebbe la frequentazione della corte e della ‘accademia’ di Buda per il moravo Johannes Käsenbrot da Olomouc, curatore della editio princeps (Vienna 1512) dell’Antilogion di Guarino e Poggio sul reggimento monarchico e quello repubblicano (impersonati da Cesare e Scipione). L’Umanesimo ungherese fu di breve durata; Giano Pannonio fu una meteora scomparsa prematuramente nel 1472, quando il poeta aveva solo trentotto anni; ma fu una meteora che illuminò tutto il suo tempo e che adornò di bellezza non passeggera la sua patria ungherese. Di questo era consapevole egli stesso, quando vergava il breve epigramma intitolato Laus Pannoniae: Quod legerent omnes quondam dabat Itala tellus, Nunc e Pannonia carmina missa legit. Magna quidam nobis haec gloria, sed tibi maior, Nobilis ingenio Patria facta meo6.

10 Dopo di lui Nicolaus Olahus e Johannes Sambucus saranno lontane propaggini cinquecentesche dell’Umanesimo ungherese in una Ungheria ormai fuori dell’Ungheria, dopo il disastro di Mohács. Johannes Sambucus (Zsamboki, 1531-1584) sarà noto soprattutto come editore delle opere di Gianno Pannonio e del Bonfini; Nicolaus Olahus (Oláh, 1493-1568) merita forse qualche parola di più. Le due opere prosastiche per le quali qui lo ricordiamo, Hungaria e Athila (omonima, questa, ma non omologa a quella del Buonaccorsi), furono da lui composte tra il 1536 e il 1537 nei Paesi Bassi dove egli aveva seguito come segretario la regina Maria, vedova del re Luigi caduto nella battaglia di Mohács (1526). Le due opere, scritte con la passione di un patriota – destinato a ricoprire più tardi le cariche più alte della gerarchia ecclesiastica e statale, come primate e cancelliere – e la maestria di uno stilista che si muoveva tra gli echi di scuola dell’Umanesimo di Buda e le suggestioni di Erasmo, sono una specie di messaggio alla nazione, come risposta morale al disastro di Mohács e sogno di rinascita tessuto attorno al mito di Mattia.

11 La storia dell’Umanesimo e del Rinascimento ceco resta per più versi enigmatica, anche se i fatti sono noti7. Abbiamo in Boemia dei fenomeni di preumanesimo (se ci si permette una simile denominazione) precoci rispetto a tutto il resto dell’Europa Centro-orientale, come i contatti di letterati boemi e moravi con confratelli italiani – primo fra tutti il Petrarca – auspice e compartecipe il re Carlo IV. Ma le guerre hussite gelano questa prima primavera e le muse tacciono. Nella seconda metà del Quattrocento nel clima tollerante dell’utraquista Giorgio da Poděbrady compaiono i primi umanisti e con loro iniziano i viaggi di istruzione (e di piacere) in Italia, a Buda, a Cracovia. Tra la fine del Quattrocento e l’inizio del Cinquecento si intensifica il ruolo della Buda ormai jagellonica sugli uomini di cultura delle terre boeme e la suggestione che su di loro hanno personaggi come il Petrarca, il Vergerio (Pietro Paolo, il Vecchio), Guarino, Valla, Piccolomini, Celtis, infine Erasmo. Sotto questa incubazione si producono alcuni fatti importanti come la comparsa di scrittori latini di rilievo europeo, primi fra tutti il detto Agostino da Olomouc (Augustinus Moravus) e Bohuslav

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Hasištejnský da Lobkovice, la comparsa di poco anteriore di uno scrittore volgare come Hynek da Poděbrady, traduttore del Boccaccio e autore di versi d’amore di una inaspettata, per i tempi e i luoghi, sensualità, la comparsa di filologi greci e latini come Vaclav Pisecký traduttore dei Consigli a Demonico (1512) e Zikmund da Jelení (Sigismondo Gelenio) che dal 1523 avrebbe lavorato presso il Froben a Basilea, infine la comparsa, con Viktorin Kornel da Všehrdy, di una letteratura polemica tesa a rivendicare al volgare ceco una dignità letteraria non inferiore a quella del latino e del greco.

12 E più importante fra tutti i dotti citati fu senz’altro Sigismondo Gelenio (1497-1554), amico di Erasmo e Melantone, traduttore dal greco in latino di Diogini di Alicarnasso, Appiano di Alessandria, Giustino, Origene, ed editore di opere di Arnobio, Minucio Felice, Ammiano Marcellino, Giuseppe Flavio. La letteratura umanistica latina ha dato frutti importanti, come quell’Antilogion Guarini et Poggii de praestantia Scipionis Africani et C. Iulii Caesaris (Vienna 1512) che, pur di carattere editoriale, affrontava un problema cruciale per l’Umanesimo europeo come quello della più perfetta forma di governo, già trattato in ambiente ungherese dall’italiano Aurelio Brandolino detto Lippo, nel trattato dalle chiare ascendenze dottrinali italiane De comparatione rei publicae et regni, problema ricomparso nell’opuscolo del Hasišteinský, De repubblica. Ma la fama del Hasišteinský, questo principe degli umanisti boemi, è legata soprattutto alla sua poesia lirica, che egli dedicò in egual misura, con somma maestria formale, ai grandi avvenimenti e problemi della contemporaneità e ai piccoli momenti della vita personale: i ricordi, i sogni, le riflessioni sul tempo e la vita. Il Hasišteinský non ebbe discendenza perché gli scrittori latini che comparvero nel Cinquecento avanzato, per lo più hussiti e clienti del magnate Jan Chodějovský (1496-1566), si erano formati a scuole non più italiane (come il Hasišteinský, dottore bolognese e allievo di Filippo Beroaldo il vecchio), ma germaniche e protestanti, e produssero una letteratura dotta, prevalentemente scolastica e liricamente spenta, salvo rare eccezioni, come certe poesie di Matthaeus Collinus (Matouš Kolín, 1516-1566) e di altri che è possibile spigolare dai quattro volumi della Farrago poematum comparsa a Praga tra il 1561 e il 1562. Questa produzione letteraria, affidata in grande maggioranza – a giudicare anche dall’Enchiridion renatae poesis Latinae in Bohemia et Moravia cultae in 5 volumi (1966-1982) – è soprattutto d’occasione; e solo quando le occasioni sono grandi, come l’incendio di Praga o la rovina della patria, o l’esilio dello scrivente, la poesia si eleva al di sopra del livello della esercitazione scolastica. Scolastica la ripresa di motivi oraziani (Jan Sentygar), libresco il ricordo dell’Italia (David Crinitus), convenzionale il compianto delle rovine di Roma (Venceslaus Clemens, eco del nostro Janus Vitalis).

13 Il dramma della cultura letteraria boema del Cinquecento è di non essersi potuta esprimere né in un latino di scuola lontano per modelli e spiriti dalla sofferta contemporaneità confessionale e politica, né in un volgare, la cui continuità con la precedente tradizione era stata interrotta dalla rivoluzione hussita e non riattivata nonostante l’esperimento di Hynek e tanto meno attraverso certi prodotti di letteratura da bancherella. C’è, al fondo, l’idea della opposizione tra letteratura e confessionalismo religioso, o della incompatibilità tra spirito umanistico e riforma religiosa, che vale senz’altro come prospettiva storiografica generale per spiegare come mai la Boemia hussita non sia riuscita a creare una propria letteratura né in volgare né in latino. Ma resta aperto il problema di come mai c’era stata una vivace ripresa della letteratura, con Hynek e altri, in tempi quando era ancora viva la memoria delle guerre hussite, mentre l’ispirazione langue nel maturo e tardo Cinquecento, in una situazione

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politica e religiosa stabilizzata su posizioni di reciproco compromesso, quando l’attività letteraria latina è nonostante la pace religiosa letterariamente neutra e non lo è meno quella volgare, impiegata quasi esclusivamente per i canti dei Kancionály liturgico- religiosi. Nella Boemia hussita c’è un contrasto quasi schizoide tra una latinità indifferente alla realtà storica contemporanea che produce solo una letteratura di scuola, e una realtà culturale e spirituale indifferente alla letteratura, che produce una ‘letteratura’ in volgare, priva dei caratteri e dei valori della letterarietà. Nello scorcio del Cinquecento, comunque, le carte si rimescolano e compaiono scrittori, sia latini che volgari che latino-volgari (come Joannes Chorinnus, Giorgio Karolides da Karlšperk, Nicola Dačický, Simone Lomnický, Elisabetta Giovanna Estonia ecc.) non privi di talento e qualche volta nemmeno di ispirazione.

14 Alla Polonia appartiene, come detto all’inizio di questa esposizione, la variante più ricca e perfetta dell’Umanesimo tra tutti i paesi dell’Europa Centro-orientale8. È la più ricca perché in essa confluiscono le correnti di pensiero e di arte di mezza Europa, comprese quelle della Germania riformata che, se restringevano l’ambito degli interessi estetici, ampliavano quello dei problemi etici, alimentando crisi e interrogativi destinati a incidere sensibilmente anche nella coeva letteratura in Polonia. Nello stesso tempo è la variante più perfetta di letteratura umanistico-rinascimentale nell’Europa Centro- orientale per la completezza del suo ambito disciplinare – dalle scienze umane alle naturali –, per la pienezza del ciclo evolutivo delle lettere – dalle latine alle volgari –, per l’eccellenza dei risultati dappertutto raggiunti: nel campo delle lettere pensare a Kochanowski. L’Italia è stata quella che direttamente e più a lungo ha influito sulla formazione della nuova cultura nella Polonia del Quattro-Cinquecento: «Eo (cioè in Italia) – scriveva verso il 1535 il Hosius, riferendosi agli studi italiani del vice- cancelliere del regno Pietro Tomicki – studia ex Graecia translata esse sciebat, ibi quasi domicilium quoddam esse doctrinarum omnium intelligebat, eam ingeniorum altricem, eam litterarum alumnam appellari legebat»9. Questo influsso dell’Italia fu a tal punto profondo e duraturo da provocare, dopo l’italofilia, una italofobia che si sarebbe prolungata nei secoli XVI e XVII. Il frutto più cospicuo del discepolato italiano dei polacchi fu l’appropriazione del suo spirito: il culto delle ‘humanae litterae’ e il riconoscimento del loro valore non solo estetico, ma anche etico e del ruolo primario che esse dovevano esercitare nella costruzione della società umana. E qui si inseriva l’insegnamento di Erasmo, grande maestro di ‘studia humanitatis’, nei quali dovevano confluire insieme il culto delle ‘bonae litterae’ e la ‘Christiana pietas’, e anche per questo, cultore di una filologia che si esercitava ugualmente su testi classici profani e su testi sacri. In quello spirito i poeti polacchi – il Cricius come il Dantiscus, Rej come Kochanowski – si adoperarono per conciliare sacro e profano, ispirazione religiosa e valori terreni, dottrina e facezia.

15 In una prospettiva più vasta, quella dell’universalismo rinascimentale, Niccolò Copernico non solo capovolse con la dottrina eliocentrica (De revolutionibus orbium coelestium, 1584) la fisica e in parte la filosofia del mondo, ma si interessò anche di politica monetaria, tradusse dal greco le lettere di Teofilatto Simocatta e compose persino poesie in greco. Analogamente, in tempo più tardo e in un terreno limitrofo, il cancelliere Jan Zamoyski non fu solo il grande artefice della politica del re Stefano Batory (1533-1586), ma si occupò anche di matematica e lasciò scritti su questioni giuridiche e politiche. Come ben osservò Robet Mandrou (Des humanistes aux hommes de science – XV et XVIIe siècles, 1973) il culto delle scienze esatte, insieme con la riscoperta di

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Aristotele fisico e naturalista e con il nuovo apprezzamento delle attività meccaniche, si sviluppa dall’interno del movimento umanistico finendo per esprimerne un aspetto costitutivo. E un po’ a questo tipo di attività si accostano i lavori di filologia del testo e di filologia della storia che registriamo nel Cinquecento polacco: sono forme di manovalanza che si sposano alla creazione geniale, non come complemento ma come supporto conoscitivo e metodologico. Così il principe dei poeti polacchi del Cinquecento, Jan Kochanowski, si dedicò con impegno a questo tipo di lavori artigianali sul materiale fattuale, preparando una edizione critica del testo ciceroniano di Arato, scrivendo una confutazione del mito pseudo-storico dei protoplasti ed eroi eponimi slavo-occidentali Czech e Lech, componendo un trattato (il primo!) di ortografia polacca. In questa attività il Kochanowski non fu isolato: basti ricordare la figura di Andrzej Patrycy Nidecki, come Kochanowski scolaro e a differenza di lui anche dottore dell’Università di Padova, editore e commentatore di Cicerone (cfr. Fragmentorum M.T. Ciceronis tomi IV, Venetiis 1561, Notae in IV M.T. Ciceronis orationes, Cracoviae 1583).

16 Più importante è l’apporto creativo dell’Umanesimo polacco, particolarmente rilevante sia sul versante delle lettere che su quello delle idee. Sul primo la Polonia raggiunge livelli europei, tanto che autori latini polacchi sono entrati nella antologia della poesia umanistica europea curata nel 1979 da Perosa e Sparrow (Renaissance Latin Verse, an Anthology compiled and edited by Alessandro Perosa and John Sparrow, London, Duckworth 1979). Ho indicato altrove (La Polonia umanistica e la europea ‘respublica litterarum’, in La nascita dell’Europa. Per una storia delle idee fra Italia e Polonia, Olschki, Firenze 1995) le cornici europee dell’Umanesimo polacco. A Cracovia arrivano letterati da molte parti di Europa: italiani, come Buonaccorsi Callimaco e altri, tedeschi, come Konrad Celtis e altri, slesiani come i due Sommerfeld-Aesticampiani, svizzeri, come Rudolf Agricola junior e Joachim Watt-Vadianus, inglesi come Leonard Coxe, e altri da altre parti. Un ruolo particolare vi ebbe Konrad Celtis con la fondazione a Cracovia, sullo scorcio degli anni Ottanta del Quattrocento, della Societas Litteraria Vistulana. Ma essa faceva seguito alla ‘accademia’ tenutavi nel decennio precedente, sul modello di quella romana di Pomponio Leto, da Filippo Buonaccorsi detto il Callimaco, un personaggio che è entrato così profondamente nella realtà culturale della Polonia, che oggi è reperibile nei suoi repertori sotto la voce biografica polonizzata ‘Kallimach’. E tuttavia nemmeno il fenomeno Callimaco si sarebbe verificato se esso non fosse stato preceduto da precedenti incontri con l’Italia di uomini come Długosz (Longinus), Ostrorog, l’Ursinus, il Sacranus, l’Oleśnicki. Dalla scoperta all’appropriazione dei modelli il tempo fu brevissimo: nel 1450 Długosz, il futuro padre della storiografia umanistica polacca (con gli Annales Regni Poloniae) incontra a Vienna Enea Silvio Piccolomini portandogli una lettera del suo padrone, il cardinale Zbigniew Oleśnicki, che il Piccolomini aveva molto ammirato per il ‘disertus’ e ‘lotus sermo’; e nel 1453 lo stesso Oleśnicki in una lettera non immune da retorica laudatoria al Piccolomini gli diceva di aver eletto a suoi maestri di eloquenza non solo i ‘prisci oratores’, ma anche i nuovi, tra i quali appunto il Piccolomini, che egli salutava ‘novellum quemdam Ciceronem’.

17 Ma il magistero del Buonaccorsi in Polonia, prima come cortigiano (dal 1470) del vescovo Gregorio di Sanok e poi a Cracovia (1477-1496) come letterato, segretario della cancelleria reale e infine consigliere del re, segna il vero inizio della letteratura umanistica polacca, alla quale egli fu diretto maestro proprio con la sua produzione letteraria: il De vita et moribus Gregorii Sanocei, stilato sul genere dei detti e fatti di uomini illustri che in Italia era stato rinverdito dal Beccadelli per il re Alfonso, in

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un’opera successivamente imitata a Buda, come abbiamo visto, da Galeotto Marzio per il re Mattia Corvino; poi gli Epigrammata scritti nell’arco di una vita; poi gli scritti antiturchi, bilanciati tra suggestioni letterarie correnti (polacche e dalmato-ungheresi) e esperienza diplomatico-politica personale; infine l’Athila che doveva incarnare (ennesima incongruenza di un vecchio repubblicano convertito alla monarchia) il suo ideale di re saggio e potente. La letteratura umanistico-latina polacca, che da questi e simili suggerimenti dall’esterno nasce, rivela, nella sua ricchezza, la felicità del trapianto in terra ancora vergine. Già nel 1527 Erasmo in una lettera indirizzata all’umanista cracoviano Jodocus Decius – Dietz si congratulava che il popolo polacco «già considerato barbaro, ora gareggi con i popoli più civili del mondo»; e nel 1548 l’Orichovius-Orzechowski giudicava la Polonia dei suoi tempi «non barbariem sed Graeciam, non Sarmatiam sed Italiam». I fatti passati e futuri giustificavano quelle lodi, pur facendo la tara alle loro iperboli. La poesia, allevata alla scuola italiana (soprattutto attraverso l’università di Padova) raggiungeva livelli di perfezione che oggi riconosciamo come europei. Si tratta non solo del sommo dei poeti polacchi di ogni tempo, Jan Kochanowski, che poetò soprattutto in lingua polacca, ma riservò una parte considerevole della sua attività letteraria anche al latino, trattato in esclusiva negli anni studenteschi di Padova con epigrammi soprattutto giocosi, ma coltivato anche in seguito durante tutta la maturità, ancora con epigrammi, ma di varia intonazione, odi, elegie, epitaffi, epinici, epitalami: versi spesso di occasione ma vivi linguisticamente (il bilinguismo umanistico-rinascimentale di cui il poeta fu un campione inarrivabile) e poeticamente, tanto che egli seguitò fino alla fine della vita a prepararne una edizione completa, ed essi furono tradotti a più riprese in volgare da alcuni dei migliori poeti polacchi moderni e contemporanei (Brodziński, Ejsmond, Staff). Ma vale la pena di annotare che in latino il Kochanowski compose anche un mannello di Apophtegmata in prosa: facezie e acutezze, parallele a quelle delle poetiche Fraszki (nugae) in volgare.

18 Al lirico Kochanowski viene associata abitualmente una triade cronologicamente assai compatta, almeno nella sequenza finale, di lirici solamente latini: Andrea Krzycki (Cricius, 1482-1537), Giovanni Dantyszek (Dantiscus, 1485-1548), Clemente Janicki (Janicius, 1516-1543), vescovi e diplomatici i primi due, figlio di contadino il terzo, avviato alla carriera delle lettere dal Krzycki, poi studente all’università di Padova. Il Krzycki, come il Dantyszek, furono non commendevoli di costumi e di idee prima di salire alle più alte dignità ecclesiastiche. Il Cricius, che nella vita aveva accumulato importanti incarichi di carattere politico e diplomatico, arrivò alla somma carica di arcivescovo di Gniezno e primate di Polonia; e allora l’autore di epigrammi licenziosi o velenosi si trasformò in compositore di inni per le feste liturgiche, mutando anche il metro, cioè passando per loro dal distico elegiaco della metrica classica all’ottonario, ormai sillabico, della poesia liturgica medioevale. Più ricco di lui di metri, meno di ispirazione e di genio letterario, fu il Dantiscus, girovago in missioni diplomatiche per mezza Europa, ammiratore di Erasmo e nemico di Lutero, che ebbe il merito di aver trattato in un componimento giovanile, De virtutis ac fortunae differentia somnium (1510), uno dei temi fondanti della antropologia rinascimentale e che tra epitalami ed epitaffi trovò anche il tempo di occuparsi dei problemi della Respublica (De nostrorum temporum calamitatibus silva, Bononiae 1530), prima di, nello stesso anno della morte, dare alla luce Hymni aliquot ecclesiastici (Cracovia 1548), ricchissimi di metri classici (dimetro giambico acatalettico, trimetro trocaico catalettico, strofe alcaica, il falecio, l’asclepiadeo minor) rispetto anche a quelli profani della sua produzione anteriore, limitati a esametro, pentametro (nel distico elegiaco), falecio. Il Janicius, come

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accennato, è il più uniforme nell’uso del verso e del metro: egli adopera solo il distico elegiaco. Ma tra tutti i poeti latini polacchi il Janicius, allievo di Lazzaro Bonamico e ‘poeta laureatus’ a Padova per mano di Antonio Contarini, fu il più raffinato e insieme il più ispirato, allevato come egli era stato alla scuola della ‘prisca vetustas’ (come si esprimeva il suo editore Ludwik Cwikliński, 1930): Ovidio e Catullo innanzi tutto, e poi Tibullo, Properzio, Virgilio, Orazio e Giovenale. Sotto la loro guida – e le reminiscenze lo documentano ampiamente – egli cantò i fasti patrii (i problemi della Repubblica, epitalami per teste coronate, le vite dei re e quelle dei primati di Polonia), ma soprattutto gli amici, i mecenati, i maestri, i luoghi visitati – tra i quali emerge il paesaggio fisico e interiorizzato dell’Italia –, o riflette sulla sua vita (cfr. l’elegia De se ipso ad posteritatem), o piange il tempo che passa e l’incombere del fato, che lo coglierà immaturo a soli ventisei o ventisette anni. Fuori di questa triade merita di essere ricordato un singolare poema venatorio e insieme ecologico sulla caccia al bisonte, con descrizione dell’animale, del suo habitat – i boschi della Lituania –, della tecnica della caccia: il Carmen ...de statura, feritate et venatione bisontis, scritto a Roma nel 1521-22 da Nicola Hussowski-Hussovianus per incarico del suo vescovo in omaggio a Leone X.

19 La prosa latina polacca del Cinquecento, fra storiografia, epistolografia, trattatistica politica, eloquenza, offre all’Europa il contributo rilevante di alcune opere di erudizione storica e soprattutto quello più importante di alcune idee fondanti per la vita spirituale dell’Occidente. Sul primo versante ci sono le opere storiche e storico- geografiche, come quella di Matteo da Miechów, Tractatus de duabus Sarmatiis (1517) illuminante per le conoscenze del tempo sull’Europa dell’Est, e come quelle più tarde, scritte in un latino umanistico perfetto e con acutezza di giudizio critico, di Martino Kromer, già allievo di Bologna e Padova, De origine et rebus gestis Polonorum (Oporinus, Basilea 1555) e Polonia, sive de situ, populis ... Regni Polonici libri duo (Colonia e Basilea 1577). Partendo dalla situazione polacca, ma volando alto sopra essa verso spazi di valore universale Lorenzo Goślicki pubblicò nel 1568 trentottenne a Venezia (e pour cause!) il trattato De optimo senatore libri duo, dove ci dà una delle raffigurazioni più autentiche dell’uomo e dell’uomo di governo ideale del Rinascimento. In esso egli chiama i filosofi prìncipi della città terrena e considera la filosofia come forza chiamata a organizzare la vita degli uomini e della società. Anzi arriva a vedere il filosofo come il mediatore laico tra l’uomo, nella fattispecie il cittadino, e Dio, dato che Dio, da cui procede ogni virtù e sapere, si fa presente al mondo solo attraverso i sapienti (e cita il verso di Ovidio: «Spiritus hic sacrae lumina mentis habet»). Dall’altezza veggente del pensatore puro – ma Goślicki era anche un uomo di azione! – ci riportano a una dimensione storica più concreta, mantenendo sempre una altissima caratura etica e mentale, le opere latine di due pensatori politici di opposto orientamento fra loro: Andrea Frycz Modrzewski-Modrevius e Stanislao Orzechowski-Orichovius. Del primo non solo il capitale De repubblica emendanda (Cracovia 1551, senza il quarto libro De ecclesia; Basilea 1554 con il detto libro), ma anche le altre opere difendono il sogno di un cristianesimo sopraconfessionale, unitario, razionalmente conciliato, che egli perseguì tenacemente, anche se senza frutto – per la sordità delle gerarchie cattoliche e quella dei ‘dissidenti’ – fino alla fine della vita.

20 Ma nel tessuto della sua opera circola come linfa un altro pensiero, quello della tolleranza religiosa. La tolleranza religiosa era garantita in Polonia dalle istituzioni, anche se valeva solo per la classe cavalleresca o nobiliare e piccolo-nobiliare, tanto che la Polonia ha storicamente rappresentato tra Cinque- e Seicento un rifugio per i perseguitati religiosi di mezza Europa. Ma quella tolleranza spesso non era applicata

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dalla società polacca, e tanto meno lo era nel resto dell’Europa, cattolica o acattolica: per cui quello del Modrevius, ispirato anche all’irenismo erasmiano, era per essa un messaggio prezioso di cultura civile e religiosa. L’Orichovius (1513-1566), papista e prete sposato, ha invece rappresentato in campo religioso l’adesione critica o condizionata a una confessione religiosa, in questo caso la cattolica, in nome, ancora una volta, della ragione, contro ogni costrizione delle istituzioni. Ma a essa egli aggiungeva, in campo politico e in svariate opere latine (come Fidelis subditus sive de institutione regia, 1543,1548, e varie altre) e polacche, un valore ancora più profondamente radicato nell’humus culturale polacco, la difesa della libertà, concretata politicamente in quella della ideologia repubblicana. In questo c’era, per la Polonia, tutta la tradizione di pensiero del repubblicanesimo umanistico italiano del Quattrocento. Ma la novità del repubblicanesimo polacco è che esso era una ideologia di massa (perché massa era la piccola nobiltà polacca), e non di élites intellettuali, e si elaborava più nelle aule del contenzioso politico contro i poteri del re che nei cabinetti degli studiosi. Il mito nobiliare della ‘aurea libertas’ che era rovinoso per la sopravvivenza di quella singolare respublica, trasformato in Polonia in tempo di servaggio statale in ideologia di popolo, sarebbe diventato uno dei più grandi valori consegnati nella stagione dei Risorgimenti nazionali dalla Polonia ai popoli dell’Europa incamminati verso l’indipendenza nazionale e la democrazia istituzionale.

21 All’inizio di questo lavoro ho affermato, preannunziando i suoi risultati, che l’Umanesimo è presente solo nella parte romano-cattolica dell’Europa orientale. È il momento di mostrarlo concretamente proprio sulla base del materiale documentario polacco. Lo stato polacco storico, quale si era venuto formando dal secolo XIV in poi, prima con l’acquisizione di Volinia e Galizia, poi con l’associazione della Lituania, infine con l’Unione polacco-lituana (1569), era uno ‘stato di due popoli’, all’interno del quale convivevano due mondi distinti fra loro linguisticamente, culturalmente e confessionalmente: quello polacco, latino e cattolico e quello ruteno ortodosso di obbedienza ecclesiastica greca e di lingua dotta slavo-ecclesiastica. Il Rinascimento è stato patrimonio solo della Polonia latino-cattolica: non c’è stato nella letteratura polacca del periodo che va dalla seconda metà del Quattrocento a tutto il Cinquecento un solo umanista ortodosso. Questo non significa che al fenomeno umanistico- rinascimentale polacco non abbia partecipato nessun ruteno, sia ucraino che lituano- bielorusso, perché di fronte a esso il mondo ruteno progressivamente si divide: una parte resta chiusa dentro la propria tradizione slavo-ecclesiastica e rifiuta le novità che percepisce come a essa estranee o addirittura pagane, mentre un’altra parte entra anche attivamente nel sistema culturale polacco, dentro il quale perde rilievo e infine si oscura la coscienza della propria vecchia appartenenza etnica. E così che questi ruteni prendono dalla Polonia etnico-culturale la lingua latina come propria lingua letteraria, poi la lingua polacca come seconda lingua letteraria, infine la fede latinopolacca, cioè il cattolicesimo di rito latino. La letteratura dell’Umanesimo e Rinascimento polacco è piena di personaggi di provenienza rutena, che scrivono in latino o in polacco o in ambedue le lingue, da Paolo da Krosno a Szymonowicz-Simonides, ai due Zimorowicz: ma essi avevano già passato il fosso lasciandosi alle spalle la tradizione nativa greco- ortodossa, diventando parte integrante di quella romano-cattolica. La ortodossia ha invece sottratto all’Umanesimo-Rinascimento polacco la partecipazione del ‘popolo’ (‘narod’) ruteno restato a lei fedele10. Per questa dicotomia religiosa, culturale e per metà etnica si sono formate all’interno della Polonia due comunità parallele e quasi incomunicanti fra loro, anche là dove esse si trovavano negli stessi territori e nelle

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stesse città: penso a scrittori che vivevano divisi da barriere invisibili in città orientali dello stato polacco-lituano come Lublino, o Leopoli, o Wilno. Quando il bielorusso Francesco Skoryna nel 1522 stampava a Wilno in slavo ecclesiastico-bielorusso l’Acatisto a Giovanni il Precursore e l’Acatisto al dolcissimo nome di Gesù, un altro bielorusso (di nascita o di adozione) Nicolaus Hussovianus, componeva a Roma dove era in missione con il suo vescovo, il piccolo capolavoro di letteratura umanistica Carmen… de statura, feritate ac venatione bisontis, di cui ho sopra parlato. Nel tardo Rinascimento, tra la fine del Cinquecento e l’inizio del Seicento (i tempi sono qui ritardati rispetto a quelli del centro e sud d’Europa), mentre un leopolitano ‘latino’, il ricordato Simone Simonides, componeva in latino e polacco splendide composizioni poetiche, un altro leopolitano, Ivan Višenskyj, monaco atonita e scrittore, tuonava contro il paganesimo latino- polacco invitando a leggere i padri della Chiesa piuttosto che Aristotele e a recitare le ore liturgiche piuttosto che studiare Platone.

22 Queste osservazioni, fatte quasi a conclusione del presente studio, vorrebbero indicare in vivo, non in vitro, i confini orientali di quell’Europa orientale – più precisamente, dell’Europa Centro-orientale – che fu partecipe dell’esperienza umanistico- rinascimentale: sono i confini del mondo latino-occidentale con quello bizantino- orientale. Questa constatazione non pregiudica, né in positivo né in negativo, il problema se a suo tempo sia esistito a Bisanzio un Umanesimo, e non toglie nulla al sicuro contributo che Bisanzio ha dato alla nascita e allo sviluppo dell’Umanesimo italiano: la Bisanzio che è dietro agli slavi orientali ignari dell’esperienza umanistico- rinascimentale è la ‘Bysance après Bysance’. D’altronde la medesima cesura c’è tra gli slavi meridionali: i croati cattolici hanno avuto l’Umanesimo e il Rinascimento e i Serbi ortodossi no. Ma in questa area entravano in gioco anche altri fattori che non erano confessionali: dalla fine del Trecento la Serbia era ottomana, mentre la Dalmazia, attraverso l’Adriatico, era aperta su tutto l’Occidente. I popoli dell’Europa ortodossa – cominciando da Ruteni e Russi – conobbero il patrimonio umanistico-rinascimentale ormai fuori tempo, in epoca barocca, quando le scuole ortodosse vennero da loro organizzate su modello occidentale, più precisamente e paradossalmente sul modello gesuitico delle scuole polacche. Nel 1635 il metropolita Piotr Mohyla (nota bene, figlio di un gospodaro moldavo, come figlio di un principe moldavo sarebbe stato nel secolo successivo il primo letterato della Russia moderna, Antioch Kantemir) fondava a Kiev il Collegium Kijoviense, la prima scuola di tipo occidentale nel mondo ortodosso: vi si insegnava latino e greco, vi si leggevano i classici latini, da Cicerone a Virgilio, si imparavano le regole della eloquenza e quelle della prosodia, e su quelle si creò in loco una letteratura ucraina in latino, oltre che in ucraino volgare. Ma tutto era barocchizzato, si erano ormai persi – e non solo in quella parte dell’Europa – i valori autentici dell’Umanesimo e del Rinascimento, soprattutto se ne era persa la spinta creativa. Tuttavia la latinizzazione di quelle culture, fino a Pietro il Grande, fu il fattore più importante della europeizzazione dell’Est europeo, dalla Russia, alla Moldavia, infine al Balcano centro-orientale: l’entrata del classicismo settecentesco in Russia, insieme con tutto il bagaglio dell’illuminismo occidentale, trovava già il terreno arato e in parte inseminato dalle scuole greco-latine dell’epoca barocca.

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NOTE

1. Nikolaj Jakovlevič Danilevskij (1822-1885), naturalista di formazione, fu indirettamente anche un teorico del panslavismo russo. Il titolo della sua opera suona in russo: Rossija i Evropa. Vzgljad na kulturnye i političeskie otnošenija slavjanskogo mira k germano-romanskomu, Sanktpet, 1869. 2. Per la storia dell’Umanesimo e Rinascimento in detti paesi è fondamentale l’opera di I.N. GOLENIŠČEV-KUTUZOV, Il Rinascimento italiano e le letterature slave dei secoli XV-XVI, trad. e redaz. ital. a cura di S. GRACIOTTI e J. KRESÁLKOVÁ, I-II, Milano, Vita e Pensiero, 1973 (l’originale russo era: Mosca 1963). L’edizione italiana ha il vantaggio di aver corretto i numerosi errori redazionali dell’originale, di aver ridato nelle loro lingue i passi citati dei vari scrittori che il Goleniščev- Kutuzov aveva tradotti tutti in russo, di avere inoltre completato e aggiornato la bibliografia (cui è dedicato tutto il secondo volume) fino alla data della pubblicazione milanese. Il lavoro di Goleniščev-Kutuzov è ricchissimo di informazioni, anche se l’averlo egli steso in Unione Sovietica, lontano dalle fonti da cui aveva attinto prima del rientro in patria, è stato causa delle molte imprecisioni fattuali a cui si è ingegnata di porre rimedio la redazione italiana. Una trattazione sintetica sull’Umanesimo e Rinascimento nel mondo slavo l’ho offerta io stesso nell’articolo Il Rinascimento italiano e le letterature slave, pubblicato in «Lettere Italiane», 3, 1987, pp. 309-328. Per una conoscenza essenziale e tuttavia critica delle opere postbelliche uscite in Polonia, Cecoslovacchia, Ungheria, Jugoslavia sull’Umanesimo e Rinascimento nel mondo slavo e in Ungheria è molto importante il volume miscellaneo, frutto di un convegno, Rinascimento letterario italiano e mondo slavo. Rassegna degli studi dell’ultimo dopoguerra, a cura di S. GRACIOTTI e E. SGAMBATI, Roma, Comitato Italiano dell’Associazione Internazionale per lo Studio e la Diffusione delle Culture Slave (UNESCO), 1986. In esso purtroppo non figurano i lavori usciti in URSS perché il designato collaboratore sovietico non aveva avuto il permesso di partecipare al convegno in Italia. 3. Per la storia della Dalmazia è ancora valida l’opera di G. PRAGA, Storia di Dalmazia, Milano, dall’Oglio, 1981. Sull’Umanesimo e il Rinascimento si può consultare, se è possibile trovarlo, il vecchio testo universitario, provocatorio ma ricco di dati, di A. CRONIA, Esiste un Umanesimo croato?, Padova 1943. Contributi sparsi sono reperibili nei volumi della Fondazione Cini L’Umanesimo in Istria, a cura di V. BRANCA e S. GRACIOTTI, Firenze, Olschki, 1983 e II libro nel bacino adriatico (secc. XV-XVIII), a cura di S. Graciotti, Firenze, Olschki, 1992. Si veda anche Homo Adriaticus, a cura di N. FALASCONI, S. GRACIOTTI, S. SCONOCCHIA, Reggio Emilia, Diabasis, 1998. Utili da consultare i libri croati (sto dando solo le cose leggibili in lingue veicolari) J. TORBARINA, Italian Influence on the Poets of the Ragusan Republic, London, Williams and Norgate Ltd., 1931 e Comparative Studies in Croatian Literature, a cura di M. BEKER, Zagreb, 1981 (le prime 100 pagine). 4. S. GRACIOTTI, Per una tipologia del trilinguismo letterario in Dalmazia nei secoli XVI-XVIII, in Barocco in Italia e nei paesi slavi del sud, a cura di V. BRANCA e S. GRACIOTTI, Firenze, Olschki, 1983, pp. 321-346. 5. Sull’Umanesimo ungherese si possono consultare E. VÁRADY, La letteratura italiana e la sua influenza in Ungheria, I, Roma, 1934, P. RUZICSKA, Storia della letteratura ungherese, Milano 1963, Venezia e Ungheria nel Rinascimento, a cura di V. BRANCA, Firenze, Olschki, 1973, Rapporti veneto- ungheresi all’epoca del Rinascimento, Budapest, Accademia d’Ungheria, 1973, Italia e Ungheria all’epoca dell’Umanesimo corviniano, a cura di S. GRACIOTTI e C. VASOLI, Firenze, Olschki, 1994. 6. Jani Pannonii Poemata. Quae uspiam reperiri potuerunt omnia, ed. Samuel Teleki, Trajecti ad Rhenum (Utrecht), 1784, ma cito da T. KLANICEZÂY, J. SZAUDER, M. SZABOLCSI, Geschichete der ungarischen Literatur, Budapest, 1963, p. 26. Sul Pannonius vedi M.D. BIRNBAUM, Janus Pannonius poet and politician, Zagreb, JAZU, 1981.

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7. La base documentaria per ogni ricerca sull’Umanesimo in Boemia è fornita dal repertorio di A. TRUHLAR e K. HRDINA, più i continuatori J. HEJNIC e J. MARTINEK, Enchiridion renatae poesis Latinae in Bohemia et Moravia cultae, voll. I-VI, Praga, Accademia, 1966-1982. Notizie generali si trovano in B. MERIGGI, Storia delle letterature ceca e slovacca, Milano, Nuova Accademia, 1958. Contributi scientifici nuovi sono in Italia e Boemia nella cornice del Rinascimento europeo, a cura di S. GRACIOTTI, Firenze, Olschki, 1999. Tra il 1985 e il 1995 sono stati organizzati alternatamente in Germania e in Boemia in collaborazione tra i due paesi ben cinque convegni su «Renaissance und Humanismus in Mittel- und Osteuropa», i cui materiali sono stati pubblicati dalla casa editrice Boehlau. 8. Notizie generali sul Rinascimento letterario polacco sono date dalla traduzione italiana del manuale di Cz. MIŁOSZ, Storia della letteratura polacca, Bologna, CSEO, 1983. Contributi più puntuali sono in Italia, Venezia e la Polonia tra Umanesimo e Rinascimento, a cura di M. BRAHMER, Wroclaw- Warszawa-Kraków, 1967 e in buona parte di La nascita dell’Europa. Per una storia delle idee tra Italia e Polonia, a cura di S. GRACIOTTI, Firenze, Olschki, 1995. Vedi anche The Polish Renaissance in the European Context, Indiana University Press, 1988. 9. Vita Petri Tomicii, in Acta historica res gestas Poloniae illustrantia, t. IV, Cardinalis Hosii epistolarum tomus I (1525-1550), Kraków, 1879, p. 153. 10. È questa una verità che il Goleniščev-Kutuzov non sembra condividere. Infatti nello stesso anno in cui uscì la sua citata opera sul Rinascimento italiano e i paesi slavi pubblicò anche un opuscolo – presentato al Congresso Internazionale degli Slavisti del 1963 – intitolato Gumanizm u Vostočnych Sbvjan (Ukraina i Belorussia), (L’Umanesimo presso gli Slavi Orientali. Ucr. e Biel.), Mosca, Accademia delle Scienze, 1963, nel quale riprendeva tutti gli umanisti già trattati nella precedente opera dentro l’ambito dell’Umanesimo polacco, ma oriundi di territori ‘ruteni’, e a loro aggiungeva altri che si dicevano o erano detti ruteni, e li includeva in un fenomeno umanistico a parte, un Umanesimo proprio degli slavi orientali. Egli si basava chiaramente sull’elemento etnico, o semplicemente geo-politico moderno, per decidere della appartenenza culturale degli slavi del centro-est europeo dei secoli XV-XVI. E questo senza tener conto, per esempio, che le denominazioni di carattere regionale o cittadino aggiunte ai nomi di persona indicavano la provenienza immediata del personaggio e non la sua origine etnica: esempio lampante quello di Paolo da Krosno (1470/74-1517), che si chiamava ed era chiamato ‘ruthenus’, ma era di famiglia tedesca immigrata in Ucraina, scriveva, studiava e insegnava in Polonia e da buon polacco era anche un buon cattolico. Per non parlare poi di quel grande scrittore politico del Cinquecento polacco, Stanislao Orzechowski-Orichovius, che si firmava ‘ruthenus’, perché proveniva dalle terre orientali – rutene, appunto – della Polonia e in più aveva una madre di origine ortodossa, ma apparteneva per parte di padre alla nobiltà polacca installata nelle terre orientali, nobile polacco si sentiva in misura esasperata e in altrettale misura era anche cattolico, sia pure a modo tutto suo.

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Conclusione. I centri della cultura umanistica in Europa

Cesare Vasoli

1 1. Per prima cosa, desidero ringraziare l’Accademia delle Scienze di Torino, il suo attuale Presidente, Professore Angelo Raffaele Meo ed il passato Presidente e ottimo organizzatore di questo Convegno, Professore Pietro Rossi, per avermi incaricato di concludere le nostre giornate di lavoro, dedicate alla memoria dell’indimenticabile amico e generoso Maestro, Franco Simone, che impegnò la massima parte del suo ammirevole magistero nelle ricerche storiche sull’Umanesimo europeo. Né l’Accademia poteva meglio onorare la memoria di quel suo illustre socio di quanto abbia fatto, riunendo a Torino – la città che, proprio nel 1506, attribuì a Erasmo da Rotterdam il dottorato in teologia – alcuni dei maggiori studiosi di un evento intellettuale davvero decisivo per la storia della comune civiltà europea. L’ammirevole, illuminante e rigorosa analisi delle tre opere ‘maggiori’ di Simone e dell’‘itinerario’ delle sue ricerche sull’Umanesimo europeo, svolta da Lionello Sozzi, con la finezza e la capacità rievocativa che gli è propria, ci ha fatto ben comprendere quanto sia stata funesta la prematura scomparsa di uno storico della cultura che, nel prosieguo degli anni, avrebbe potuto ancora arricchirci con la sua raffinata sapienza e continuare ad essere la sicura guida di nuove generazioni di studiosi. E per questo, ringrazio affettuosamente l’amico Sozzi al quale dobbiamo la migliore e più degna introduzione al convegno.

2 I risultati dei nostri lavori mi sembrano davvero importanti, perché hanno permesso di delineare, sia pure nei limiti inevitabili di due giornate accademiche, una compiuta mappa del rinnovamento umanistico delle diverse culture, dei modi in cui si attuò e degli aspetti e tendenze manifestate nell’incontro con le tradizioni dei diversi Paesi o regioni storiche di gran parte del continente europeo. Talché ritengo opportuno ripercorrere, in breve sintesi, gli apporti essenziali offerti dalle relazioni dei nostri colleghi, tutti esimi studiosi di discipline storiche.

3 Riccardo Fubini, con lucida acutezza di storico e vasta conoscenza degli studi sull’Umanesimo del secolo passato, imposta la sua relazione come un «bilancio» che sia un generale ripensamento critico e promuova la ricerca di «rinnovate direttive metodiche e programmatiche». Dà il giusto risalto alle ragioni della lunga carenza di

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studi sull’Umanesimo quattrocentesco dovuta alla mancanza della più significativa produzione umanistica iniziale, sottolineando che le opere del ‘Petrarca latino’ e dei maggiori umanisti, dopo gli incunaboli, furono pubblicate sempre fuori dell’Italia, dove, già prima della Controriforma, era iniziata una «censura implicita». Poi, nel Cinquecento, le tradizioni umanistiche furono esaurite nel ‘classicismo letterario’, o sostituite da testi «ispirati a stretto specialismo di scuola, o ai più neutri criteri della compilazione enciclopedica». Ma altrettanto interessante è il suo richiamo ad un fatto più recente: l’opposizione del De Sanctis alla diffusione in Italia di Die Kultur der Renaissance in Italien del Burckhardt, bene espressa nel saggio L’uomo del Guicciardini che presentò il Rinascimento come una civiltà destinata ad un’inevitabile decadenza. De Sanctis invitò a non accogliere i «giudizi degli storici oltremontani»; e lo confermò la «forte impronta moralistica» della sua trattazione del «secolo che fu chiamato del risorgimento, e che fu pur quello della nostra decadenza». Un giudizio, affine a quello di altri ideologhi risorgimentali, che può spiegare lo scarso interesse per le ‘tematiche burckhardiane’ assai dibattute altrove. Certo, un altro studioso del tempo, Adolfo Bartoli, presentò la versione italiana di Die Kultur (1876) come una «cosa tutta nostra... illustrazione ampia, esatta e bellissima della civiltà che si manifestò al tempo della Rinascenza e diventò poi civiltà europea». Ma è vero che in questi studi prevalse la sapiente erudizione filologica del Sabbadini, e che anche Croce, studioso del pieno e tardo Rinascimento, ebbe scarsi interessi per il primo Umanesimo.

4 Fubini riconosce che la ‘scuola neohegeliana’, da Spaventa a Gentile, si dedicò ai «temi più ampiamente culturali del Rinascimento», ma con una combinazione improbabile tra l’antifinalismo del «disincantato» Burckhardt e il teologismo hegeliano da lui deprecato. Sino al secondo dopoguerra, restarono così dominanti le «speculazioni d’impronta gentiliana»; e mentre la filologia tornò a prevalere sulla critica letteraria desanctisiana e crociana, gli studi sul Rinascimento di ‘ordine politico’ e quelli di ‘ordine culturale’ finirono col chiudersi in ‘sfere autonome’ incomunicabili.

5 Lo storico della filosofia subito discusso da Fubini è Eugenio Garin «ricco d’estro e sensibilità, ma d’altrettanto difficile e sfuggente». Cita i suoi lavori giovanili e i capitoli rinascimentali de La Filosofia (un’opera edita nel ’47, la cui storia e cronologia interna non sono ancora ben stabilite), nei quali prevarrebbe il «tema spiritualistico, della dignità dell’uomo, caro al Gentile». Ma la sua critica è rivolta piuttosto all’altro libro, pubblicato lo stesso anno a Berna, Der italienische Humanismus. Philosophie und bürgerliches Leben in Renaissance, nel quale comparve il nuovo tema dell’‘Umanesimo civile’, espresso dal rapporto dell’umanista con la società e la politica e dall’apprezzamento della vita activa e dei beni terreni, «nell’ambito di un regime repubblicano». Ideali poi decaduti nella seconda metà del Quattrocento, con il prevalere, a Firenze, della Signoria medicea e del platonismo che ristabilì il primato della metafisica e della vita contemplativa.

6 Fubini non si sofferma giustamente a discutere sulla possibile influenza delle «ricerche parallele» di Hans Baron, o a chiarire se, già in quegli anni, Garin fosse sensibile alla «ideologizzazione gramsciana» dell’‘intellettuale organico’ e della ‘cultura impegnata’. Afferma, invece, che il suo atteggiamento «non si discostava, in linea teorica almeno, dall’attualismo gentiliano» o da altre dottrine, come il «molto germanico ‘consenso dello Stato’». Si tratta, a mio avviso, di argomenti che esigerebbero, però, un esame approfondito, non solo dei lavori del giovane Garin, ma anche della lunga e complessa elaborazione della propria concezione dell’Umanesimo, durata per tutta la seconda

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metà del XX secolo. Del resto, Fubini insiste particolarmente sulle circostanze della pubblicazione di Der italienische Humanismus, nella collana diretta da Ernesto Grassi, dove era già apparsa la celebre lettera sull’Umanesimo di Martin Heidegger al Beaufret, agli inizi di un dibattito che interferì con l’inevitabile crisi della cultura europea dopo gli orrori della guerra, e nel quale intervenne anche Sartre, con uno scritto (L’existentialisme est un humanisme, 1946) che interessò molto Garin. Ma è chiaro che un simile tema non è adesso affrontabile, nel breve spazio concesso alla mia conclusione.

7 L’altro storico considerato dal Fubini, con giusta ammirazione, è Paul Oskar Kristeller, di cui ricorda la formazione neokantiana da cui derivò la sua fede nell’autonomia della scienza, ma anche l’impulso recato alle sue ricerche sul Ficino dallo Heidegger che lo indusse a studiare la rinascita neoplatonica e dal Gentile che gli fu vicino, durante l’elaborazione dell’ammirabile Supplementum ficinianum e della sua fondamentale monografia. Più tardi, Kristeller si dedicò all’esplorazione del ‘mondo sommerso’ dell’Umanesimo rinascimentale, affidata all’Iter Italicum, la testimonianza, per Fubini, di una «pura Wissenschaft» che, in «speculare contrasto» con l’attualismo del Gentile e gli studi del Garin, lo indusse a separare l’ambito degli studia humanitatis (grammatica, retorica, poetica, storia e filosofia morale) da quello propriamente filosofico, identificato con la Philosophia perennis, nella sua continuità dalla Grecia antica alla Germania di Kant e di Hegel e al ‘meglio’ del pensiero moderno. Ma fu pure la rivendicazione della metafisica e teologia classica «contro l’ontologismo di Heidegger, enucleato da ogni remora di ragione e moralità», e, insieme, la riaffermazione, «contro l’onnicomprensivo attualismo di Gentile», dell’erudizione, ‘tassello prezioso’ per riallacciare una tradizione sempre in pericolo, in una continua lotta contro l’ideologia e per l’«esposizione pura e semplice delle dottrine». Però Fubini teme che, per questa via, si possa giungere alla «spersonalizzazione della storia» e ad un’«implicita ma effettiva volontà di censura», per cui la ‘verità oggettiva’ risulta non meno «astratta e lontana dal mondo reale degli uomini del siderale essere di Heidegger». La conclusione è che tutte queste interpretazioni dell’Umanesimo sono da respingere, «si tratti di Garin a correttivo dell’idealismo gentiliano, o di Ernesto Grassi a correttivo dell’ontologismo assoluto di Heidegger, o di Kristeller a correttivo dell’ideologismo delle filosofie correnti». Donde l’invito ad abbandonare i ‘filosofemi’ di quei ‘filosofi epigoni’, privi di ogni vero contatto con la storia, e a riprendere la via maestra di una «schietta ricostruzione storica».

8 Pure gli altri riferimenti più positivi a due altri studiosi assai diversi, Hans Baron e Giuseppe Billanovich, non escludono esplicite riserve critiche. Parlando del celebre libro del Baron – un autore di cui ha tracciato altrove un ottimo ‘profilo’ – Fubini, ne ricorda la nobile genesi e il suo nesso con il momento più tragico della storia della cultura tedesca, ma afferma che, quando uscì, era già invecchiato rispetto alle ricerche del dopoguerra e «denotata le sue gravi colpevolezze, anche sul piano della pur puntigliosa esegesi storica dei testi umanistici in esame». Della filologia del Billanovich sottolinea il carattere ideologico di «rivendicazione di parte cattolica di un indirizzo di indagine letteraria sin qui trascurato dalla critica di impostazione desanctisiana e crociana»: e, se riconosce il merito di avere attirato l’attenzione sul ‘tessuto culturale’ degli scritti petrarcheschi, non tace il ‘demerito’ di avere ignorato un’indagine interna ai testi e ai loro contenuti, considerati, invece, nell’ottica di «un generico classicismo, molto debitore della vecchia, buona ‘ratio studiorum’ di controriformistica memoria». Ciò non gli vieta, però, di riconoscere nel Petrarca letterato una ‘pietra di paragone’ indispensabile per gli studi petrarcheschi e lo stimolo a indagare più a fondo i rapporti

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del poeta con il proprio ambiente, e come la sua «proposta culturale» giunse agli umanisti quattrocenteschi.

9 Baron e Billanovich sono, comunque, due studiosi dai quali Fubini ritiene di aver ricevuto «orientamento e stimolo» per le sue ricerche, certo molto benemerite per la conoscenza della nostra tradizione umanistica. E, infatti, affronta subito la questione assai dibattuta dell’atteggiamento del Petrarca nei confronti della cultura scolastica, rivendicando il suo netto antagonismo contro un «metodo che attraversa i secoli e... riconosce le sue radici nell’età patristica, nell’assunto basilare di trasmettere e commentare i testi di dottrina dichiarati come ‘autorevoli’ per sanzione istituzionale». A quel ‘sistema’ egli contrapponeva «la soggettività umana dei testi» e il suo giudizio personale che gli permetteva di «interloquire da pari a pari» con Agostino o di porre in dubbio le tradizioni ricevute. Soprattutto, il ‘postulato’ di tutta l’opera del Petrarca è indicato nell’«equiparazione dal punto di vista umano dei testi sacri con quelli profani», e, quindi, nel rifiuto della subordinazione del testo profano alle verità di fede. Da questi presupposti, già nei primi decenni del Quattrocento, derivarono «la nuova storiografia politica, una moralistica disincantata e più o meno schiettamente utilitaristica, e... un approccio logico e filosofico» che muove dalla «considerazione diretta del reale».

10 Sono opinioni condivisibili, specie per quanto concerne la decisiva influenza del Petrarca nella storia dell’Umanesimo italiano ed europeo. Così come è certo che protagonista di un nuovo indirizzo storico e critico fu poi – come sostiene Fubini – Lorenzo Valla, anch’egli maestro dell’Umanesimo europeo. La lettura del De vero bono conferma il suo rifiuto del ‘sistema tradizionale’ delle virtù e dei vizi, e la nuova considerazione della «moralità dal punto di vista, in sé indivisibile e moralmente neutro, dei moventi verso il piacevole e l’utile», che accoglie nello stesso concetto «le finalità sacre e quelle profane, la Venere mondana e quella celeste». Non v’è dubbio che la Repastinatio dialecticae et philosophiae sia stata un tentativo di radicale mutamento delle tradizioni filosofiche già dominanti, ottenuto col ritorno al comune linguaggio umano e col «diretto approccio al reale, contrassegnato dal nome generalissimo della res», unico concetto universale.

11 Fubini non dimentica il proprio debito personale col Baron, dovuto al suo contributo per stabilire la ‘divaricazione’ tra la cultura innovativa di Leonardo Bruni e le «tradizioni scolastiche e cancellieresche» di Coluccio Salutati. È questo, per lui, il tempo in cui l’Umanesimo «si configurò... come un fatto rivoluzionario», quando, in un periodo di grandi trasformazioni politiche e di crisi ormai ‘inveterata’ della Chiesa, il Bruni «rappresentò il più diretto referente per le provocazioni del Valla». Ma il ciclo innovativo dell’umanismo si interruppe presto. Il processo inquisitoriale contro il Valla, iniziato a Napoli nel 1444, impedì che la sua opera filosofica «acquistasse credito e pubblicità», talché la sua fama restò affidata alle Elegantiae divinae linguae e alla funzione di eccezionale ‘precettore grammaticale’; e soltanto l’intervento di Erasmo fece conoscere più tardi pubblicamente le Annotationes in Novum Testamentum. Ma, dopo, i litterati, gli eruditi e i philolosophi «ripiegarono sulla più circoscritta professione dell’humanista», l’insegnante che preparava alle ‘professioni universitarie’. Proprio per tali ‘vicissitudini epocali’, Fubini ritiene «improprio parlare di una visione unitaria dell’Umanesimo quattrocentesco», e che si debba pensare piuttosto a «processi di cultura articolati in tempi più lunghi le cui connessioni non sempre sono immediatamente visibili all’occhio dello storico». Un giusto invito per una ricerca che,

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al di là di ogni concezione dell’Umanesimo, è davvero necessaria per comprendere un lungo periodo della storia delle culture europee.

12 2. La relazione di Jean Céard, illustre studioso del Rinascimento francese, inizia con una constatazione indiscutibile: il concetto di Umanesimo ha una storia molto complessa, nel cui corso ha perso il rapporto con l’età del Rinascimento, per caratterizzare qualsiasi atteggiamento e dottrina che ponga l’uomo al centro delle sue preoccupazioni. È però ‘vittima’ delle sue origini, giacché il Rinascimento non conobbe il termine ‘Umanesimo’, ma solo la parola ‘umanista’ che designava il professore delle humaniores litterae e, in modo più vasto, chi si dedicava allo studio di testi antichi. La mancata considerazione di questo dato ha indotto a singolari errori da parte della storiografia ottocentesca. Eppure, non è possibile eliminare il termine ‘Umanesimo’, ma occorre solo ‘purificarne’ il significato, tanto più che la ricostruzione dell’attività filologica degli umanisti ha mostrato che non coltivavano solo la loro ‘eredità’ antica o profana, né disprezzavano quella medievale; e, pertanto, il loro impegno intellettuale può permettere di individuare anche una sorta di ‘filosofia della cultura’. Certo gli studi sull’Umanesimo francese non sono paragonabili a quelli di Sabbadini, Billanovich e Kristeller. Ma una recente iniziativa dell’‘Institut de Recherche et Histoire des Textes’ – che si propone lo studio sistematico dei modi di trasmissione dei testi antichi e medievali nell’età del Rinascimento, associando varie équipes internazionali – ha già permesso la pubblicazione de L’Europe des Humanistes, un noto repertorio che «sottolinea il carattere risolutamente europeo dell’Umanesimo», insieme alla ‘colorazione propria’ di ogni Paese.

13 Le attuali conoscenze permettono, comunque, non solo di accertare l’impegno costante degli umanisti nella ricerca e trasmissione dei codici, ma anche la loro consapevolezza dei compiti assunti per ristabilire e restaurare i testi. Le testimonianze tratte dagli scritti di Philippe Montanus e di Henri II Estienne mostrano che consideravano i manoscritti come edifici in rovina da riportare allo stato originario per farli sopravvivere. Correggere e affidare alle stampe il testo più perfetto era un ‘dovere sacro’, in attesa di un futuro non più minacciato da una nuova barbarie; e perciò gli umanisti stabilirono i fondamenti della ‘filologia critica’, che proprio l’Estienne, ritenendosi un ‘medico dei testi’, definì nelle sue linee essenziali, con la giusta convinzione che la medicina doveva essere prudente per evitare di sconvolgere la vita del malato. Né mancarono di elaborare dei sistemi di ‘segni’ o di ‘caratteri’ che rendessero il lettore capace di giudicare le ‘varianti’ o di distinguere gli scoli, i commenti e le ‘restituzioni’.

14 Céard respinge l’accusa di correggere i testi in modo indiscreto, rivolta spesso agli umanisti editori degli antichi che, lavorando su testi corrotti volevano migliorarli, senza celare le loro incertezze. Ricorda che Budé, per annotare i XXIV primi libri delle Pandette, disponeva soltanto delle edizioni comuni del Digesto, una ‘vulgata’ della scuola bolognese in uso dal XII secolo. E mostra come elaborasse le sue Annotationes, ricorrendo per emendare il testo ai principi e strumenti della critica filologica e menzionando anche quelle Pandectae Pisanae, sulle quali era intervenuto anche il Poliziano, agli inizi della profonda trasformazione degli studi giuridici, divenuti uno degli aspetti più avanzati del nuovo sapere storico.

15 Budé era certo il maestro di altri umanisti dotati di una competenza filologica simile. Tra costoro Céard cita Josse Bade e la sua edizione della Institutio oratoria di Quintiliano (1516), condotta in modo da «lasciare l’ultima parola all’esame codicologico»,

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riproducendo il buon commento del Regio, servendosi, però, per il testo, anche di un manoscritto che riteneva assai migliore e attribuibile al Valla.

16 L’esigenza di restituire i testi non si limitava solo all’edizione di opere latine, bensì mirava a far conoscere i testi greci, per mezzo delle traduzioni in latino, una difficile impresa di cui gli umanisti non ignoravano la difficoltà. Inoltre, alcuni di loro divennero editori-librai, come, ad esempio, Henri Estienne, editore del celebre Thesaurus della lingua greca, che non lavorava solo per gli eruditi, ma componeva anche dei colloquia scolastici e inventava dei formati specifici per i libri destinati agli studenti, con la preoccupazione di far conoscere i valori dell’antichità al maggior numero possibile di lettori.

17 La produzione editoriale di testi classici non ignorò affatto le opere dei Padri; anzi gli interessi degli umanisti francesi si estesero presto anche allo studio della Bibbia e dei testi ebraici, due ambiti di ricerca che esigevano il massimo scrupolo filologico. Non caso, lo stesso Budé era convinto che le Scritture richiedessero le stesse cure filologiche e i metodi già seguiti per i testi giuridici, mentre biasimava chi riteneva che la Vulgata fosse ‘sacrosanta’ e persino più autorevole del testo originario. Del resto, la sua ultima grande opera iniziava proprio con la distinzione tra la philologia minima usata per gli studia humanitatis e la maior che mirava a interpretare i testi sacri e a ricercare l’eterna saggezza della Scrittura. Sicché il passaggio dalle ‘lettere profane’ allo studio critico delle Scritture ed alla meditazione della ‘saggezza divina’ che esse esprimevano, era considerato dal Budé la stessa ‘ascesa’ già teorizzata dai Padri e da Agostino.

18 Naturalmente, non tutti gli umanisti francesi condividevano queste esigenze religiose. Ma Céard è convinto che simili atteggiamenti presupponessero una certa ‘unità di cultura’ volta a garantire, pure nella varietà degli studi e delle ricerche, la «totalità di un sapere nella diversità delle sue realizzazioni». A questo proposito, ricorda un ben noto studio del nostro Simone (La notion d’encyclopédie: élément caractéristique de la Renaissance française, 1976) e la sua citazione di un passo di Budé che associava alla ricerca della saggezza il processo ‘circolare’ dell’enciclopedia. E riprende ancora dal Budé la definizione della perfezione delle arti liberali (chiamate in greco ‘enciclopedia’), fondata sulla loro mutua connessione, coerenza e affinità, superiori a ogni distinzione, perché le scienze sono parti di un cerchio che non ha inizio e fine, e tendono al suo centro, dove si trova la conoscenza del bene supremo e il desiderio di raggiungerla. Concepita in questi termini, l’enciclopedia non poteva essere una mera esposizione che, per mezzo della classificazione, l’ordinamento e la subordinazione delle scienze, offrisse soltanto un panorama del sapere, obliando il suo ultimo fine. Eppure l’umanista non rimpiangeva di essersi dedicato a lungo alle litterae humaniores, perché la philologia minor preparava le menti ad accedere alla philologia maior, nel lungo cammino verso la ‘saggezza’. Per Céard è appunto questo il significato del termine ‘Umanesimo’ che merita di essere conservato.

19 Prima di concludere, il relatore accenna ad altre importanti fonti di informazioni che non ha potuto approfondire: le prefazioni e gli altri testi preliminari, ricchi di notizie sul ‘mondo’ degli umanisti, sui protettori e mecenati, amici e avversari, sugli interessi politici, le istituzioni culturali e l’insegnamento. Questi temi sono, infatti, le espressioni di quella ‘filosofia della cultura’ di cui ha tentato di definire alcuni aspetti, privilegiando la trasmissione dei testi. Restano, però, da studiare anche le annotationes, le lectiones, i dizionari, e da esaminare i procedimenti di ‘interrogazione’ dei testi, alla ricerca dei vestigia sapientiae che Budé scorgeva pure nei miti antichi. Proprio con questi

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concreti procedimenti, l’Umanesimo nutrì, in Francia come altrove, il nuovo pensiero del Cinquecento. Ma, per evitare di chiamare ‘Umanesimo’ la ‘totalità’ delle idee rinascimentali, diluendolo e togliendogli la sua forza innovativa, Céard ritiene più profittevole considerarlo un momento della vita dello spirito che, restituendo alle ‘lettere profane’ il loro potere ‘seminale’ ed elaborando un’originale filosofia della cultura, fondata sulla filologia e sull’unità del sapere, ha mutato profondamente i modi di pensare e generato la ‘rivoluzione culturale’ del Rinascimento.

20 3. Francisco Rico – studioso ben noto ai colleghi italiani, non solo per la sua grande conoscenza della cultura spagnola del XV e XVI secolo, bensì pure per i suoi importanti contributi agli studi petrarcheschi – constata, per prima cosa, che, già nella prima metà del Quattrocento, un certo numero di spagnoli, in gran parte ‘magnati’, appartenenti all’alto clero o burocrati, furono affascinati dalla rivoluzione intellettuale, in corso in Italia, dove la rinascita delle civiltà antiche stava trasformando il pensiero, le arti e la vita quotidiana dei ceti più raffinati. I primi precursori, Bernat Metge, Juan de Mena, il marchese di Santillana, Juan de Lucena fruirono però soltanto dei risultati più superficiali degli studia humanitatis, emulati secondo le loro possibilità e una formazione legata a testi tradizionali (il Catolicon, le Etimologiae, il De origine mundi) e, per lo stile, agli insegnamenti dei dictatores o di legulei e maestri ‘scolastici’. Riuscirono, comunque, a produrre alcuni libri stimabili e a suscitare l’interesse delle corti e di altri ambienti rilevanti, senza riuscire, però, a trasformare il panorama generale della cultura. Erano, infatti, in gran parte, giuristi educati dagli autori medievali, che rivelavano i loro peccati di origine, e non riuscivano ancora a intendere compiutamente la lezione dei dotti italiani. Ma, in ogni caso, il ritorno degli studia humanitatis impose una nuova forma di educazione mutata nei suoi fondamenti; e all’accettazione della pedagogia umanistica contribuirono, in modo decisivo, i grandi nobili che, per la loro mentalità, erano lontani dalla scolastica e costretti dalla ‘gestazione’ dello Stato moderno a orientare diversamente le loro energie. Sicché un diverso orientamento degli studi e della formazione era del tutto conveniente alle proprie esigenze di magnati. Certo, non dominavano i testi classici e i metodi della filologia; ma ciò non impedì che Alfonso il Magnanimo, il cardinale Pedro Gonzáles de Mendoza e Isabella la Cattolica avessero una parte rilevante nella diffusione dell’Umanesimo. Il suo ‘modello’ si impose, insomma, non solo per le sue indubbie virtù intrinseche, ma perché produsse dei ‘modi di vita’ adottati dalle classi superiori, sia per convinzione, sia, più spesso, per intuizione o desiderio di mostrarsi à la page.

21 Comunque, tra il 1480 e il 1520, l’Umanesimo si affermò, con incredibile rapidità, proprio durante gli anni di attività di Antonio de Nebrija. Nell’81 egli pubblicò le Introductiones latinae, per insegnare il buon latino ciceroniano, «con la prospettiva del Valla e il metodo del Guarino»: un’opera che poi si accrebbe sino a diventare una specie di enciclopedia linguistica, perché il suo autore proseguì le indagini sulla fonetica storica del latino e del greco, e sulle glosse giuridiche, mediche, bibliche, elaborando un «un gigantesco vocabolario di tutti i saperi». Soprattutto, l’edizione dell’88, in latino e in castigliano, mostra che Nebrija considerava il latino e la sua conoscenza come dei fondamenti della «nostra religione e repubblica cristiana» che permettevano ai teologi e biblisti di risalire ai Padri della Chiesa, attingere la ‘sacra acqua’ delle Scritture ed evitare la confusa oscurità dei ‘dottorucoli moderni’. Non solo: il ‘buon latino’ era pure la base del diritto, per cui gli uomini potevano vivere in pace nelle città, e della medicina che assicura la loro salute e la vita. Nebrija deplorava la condizione della Spagna, dove i supposti giuristi e medici cadevano negli errori più grotteschi, per

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l’ignoranza del latino e la mancanza di senso storico, e tutte le altre discipline e arti umane erano sepolte da secoli nella più tenebrosa oscurità. Poi, nel corso degli anni Novanta, decise di dedicarsi esclusivamente alla filologia biblica ‘trilingue’; e, quando morì nel ’21, il primo Umanesimo spagnolo aveva già prodotto la monumentale Bibbia Poliglotta complutense e anche alcune delle opere più valide di Juan Luis Vives, suo discepolo e ammiratore. Rico ritiene che fu questo il ‘programma massimo’ dell’Umanesimo, perseguito dai suoi maggiori rappresentanti, dal Petrarca a Erasmo (e, per Nebrija, anche dal Valla), e naturalmente assai ridotto dai minori e più modesti umanisti. E fu, appunto, il loro grande ‘sogno’, che anche Grafton ha giudicato incompatibile con la creazione di un nuovo mondo intellettuale.

22 Le Introductiones del Nebrija e il prestigio del suo autore non solo diffusero il metodo dell’Umanesimo, ma ne rafforzarono la presa, entusiasmando un gran numero di giovani intellettuali, dai modesti maestri di scuola ai grandi eruditi. Però il mutamento sostanziale accadde soltanto quando fu possibile disporre di libri di testo, repertori di consultazione e letture accessibili per la necessità dell’insegnamento, e furono istituiti precisi ‘codici’ scolastici con le loro sicure norme. E contributo di Nebrija giunse, dunque, nel momento giusto, quando l’avvento della stampa impose l’uniformità e la diffusione dei materiali pedagogici e si aprirono «generose opportunità di promozione sociale» per chi aveva seguito i nuovi studi. Il grande umanista spagnolo non rimase solo; alla fine del secolo, giunsero in Spagna degli umanisti provetti, come Marineo Siculo, Alessandro e Antonio Geraldini e, soprattutto, Pietro Martire di Anghiera che ottenne straordinari successi anche nell’università di Salamanca.

23 L’accettazione dell’Umanesimo da parte delle classi dirigenti, il fervore giovanile per le novità e una favorevole congiuntura sociale radicarono gli studia humanitatis, sia nell’alta cultura e nell’università, sia nella cultura generale e nell’insegnamento minore. Giustamente Rico invita a non confondere questi due diversi livelli, e a ricordare che la storia dell’Umanesimo non può ridursi a quella dell’alta cultura e della filologia classica – una disciplina certo di alto rilievo e di lunga durata, come scienza ausiliaria della storia – ma deve considerare anche la sua penetrazione nell’insegnamento ‘minore’ e nella cultura generale, in specie sotto la forma della ‘letteratura’. In Spagna, l’Umanesimo ebbe i suoi migliori frutti proprio in questo particolare ‘terreno’.

24 Dopo Nebrija, il relatore, indica il massimo sostenitore spagnolo degli studia humanitatis nel Vives, la cui opera ‘gigantesca’ prese le mosse dallo studio del latino e del greco, per elevarsi alla filosofia della cultura e della storia, alla ‘psicologia’, all’epistemologia e alla meditazione etica e politica, sempre in stretta coincidenza e amicizia con Erasmo. Ma nella Spagna de los Asburgo, l’Umanesimo professionale ebbe un buon numero di importanti cultori ed editori di testi classici, come Hernán Núñez de Guzmán, Antonio Augustín, Juan Luis de la Cerda ed anche l’autore delle Disquisitiones magicae, Martin Alonso del Rio, studioso della tragedia latina. Né Rico trascura le versioni di Aristotele e dei suoi scolarchi di Juan Ginés de Sepúlveda, gli scritti filosofici e i commenti a Platone di Sebastián Fox Morcillo, la storia dello scetticismo antico di Pedro de Valencia e, soprattutto, l’erudizione ‘trilingue’, l’intensa spiritualità e le doti poetiche di Benito Arias Montano, confluiti nell’impresa della Biblia Poliglotta di Anversa, e la grande fortuna della Minerva sive de causis linguae latinae di Francisco Sánchez de las Brozas. Sono nomi che confermano che anche la filologia umanistica cinquecentesca ebbe, in Spagna, decorosi studiosi non inferiori a quelli degli altri Paesi; mentre la prevalenza

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dello studio della Bibbia, se fu uno dei caratteri nazionali più originali, ebbe come conseguenza che la critica filologica fosse guardata con maggior sospetto che altrove.

25 L’ultima parte del contributo di Rico è dedicata all’altro aspetto dell’Umanesimo, ossia all’educazione ‘di base’ che, al tempo dei ‘re cattolici’ ebbe uno straordinario sviluppo, congiunto alla proliferazione delle scuole e alla diffusione dell’insegnamento del latino. I molti professori erano però malpagati e spesso poco preparati, anche per causa dell’accanita concorrenza tra le varie scuole. Ma poi la Compagnia di Gesù, che iniziò, nel 1546, a impadronirsi del sistema educativo, attribuì una notevole importanza alla formazione classica, anche se quegli studi avevano un ruolo secondario nella gerarchia dei valori di quell’Ordine. Comunque, dal tempo di Carlo V a quello di Filippo II, gli studia humanitatis e la loro cultura furono apprezzati con molto rispetto, benché non suscitassero il timore reverenziale proprio di altri Paesi. Per questo, la letteratura in volgare non fu sottoposta alla ‘tirannia classicista’ dominante in Italia e neppure ‘concentrata’ come in Francia; e i suoi maggiori autori si rivolsero liberamente a lettori e spettatori, per i quali la fedeltà ai modelli classici non aveva alcun valore. Non a caso, nel Seicento, le massime novità europee della letteratura in volgare furono, appunto, la Celestina del De Rojas, il Quijote del Cervantes, il Marco Aurelio del de Guevara ed il Guzmán de Alfarace dello Alemán: opere che avevano «un sostrato classico in atto o trasgredito», insieme a delle ‘trasgressioni’ che ne costituivano «la suprema originalità».

26 4. Il compito di illustrare l’Umanesimo dei Paesi Bassi è stato affidato a Jean- Claude Margolin, Maestro degli studi erasmiani e delle ricerche sulla diffusione europea della cultura umanistica. Ed è ben significativo che inizi anche egli la sua relazione, riconoscendo la necessità di una definizione, magari provvisoria e problematica, del concetto di Umanesimo, riferito però soltanto all’Europa del Rinascimento. La definizione già fornita («movimento intellettuale e culturale che ha aperto la via a una trasformazione della visione del mondo, a un rinnovamento dei modi o tipi di conoscenza, a un ampliamento delle fonti d’ispirazione letteraria, filosofica e artistica, a una riforma della pedagogia, a una critica liberatrice delle tradizioni e delle istituzioni, a un ottimismo creatore fondato sulla ragione e... una nuova immagine dell’uomo») mi sembra assai soddisfacente, tanto più che Margolin propone un’altra importante aggiunta: «l’attenzione critica rivolta al linguaggio ed alle sue operazioni, alle lingue nella loro diversità e loro storia, e la valorizzazione dell’eredità biblica e greco-latina». Invero, se l’Europa umanistica, nonostante le frontiere e le diversità regionali, costituì un’«effettiva realtà socio-culturale», non eliminò quei ‘fattori di differenziazione’ stabiliti delle istituzioni, dai modi di vita, dai regimi politici, dai conflitti sociali e religiosi, che gli umanisti non potevano superare, perché erano parte della loro vita personale, sociale e professionale.

27 Una relazione sulla storia dell’Umanesimo settentrionale non può prescindere dal citare subito Erasmo, sebbene varie ragioni attenuassero la sua appartenenza nazionale. E anche Margolin dichiara che muoverà da Erasmo e dai suoi contemporanei, per cogliere alcuni tratti della ‘individualità collettiva’ rappresentata dai diversi popoli e che sembra contraddire l’«universalità concreta, la cui espressione più perfetta... sarebbe la Repubblica cristiana, identificata con la Repubblica delle bonae litterae». Può così, subito delineare i temi della relazione: l’influenza della devotio moderna sull’Umanesimo olandese; l’Umanesimo all’università di Lovanio; l’Umanesimo

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all’università di Leida; l’Umanesimo di Rodolfo Agricola: retorica e dialettica; l’Umanesimo di Giusto Lipsio: filologia, storia e filosofia.

28 Il relatore sa bene che, nonostante le buone disposizioni degli studiosi, i pregiudizi religiosi o nazionalistici hanno talvolta condizionato la storia della vita religiosa del tempo, orientata secondo le preoccupazioni degli storici cattolici, luterani e calvinisti, così come le varie ideologie o credenze religiose hanno pesato sulle interpretazioni molto divergenti della personalità e delle opere di Erasmo. Né tace la sua preferenza per gli storici che lo considerano ‘il principe degli umanisti’ e leggono le sue opere – comprese quelle religiose, le edizioni e i commenti del Nuovo Testamento e le edizioni dei testi patristici – come le espressioni di un grande intellettuale, filologo, consigliere pedagogico e moralista che nutriva il suo pensiero «alla duplice ‘fonte’ della cultura greco-romana e del messaggio vetero e neotestamentario». Insiste, perciò, sulla forte incidenza della devotio moderna sulla vita religiosa olandese, nel tardo Quattrocento e per tutto il Cinquecento, sui caratteri fondamentali della sua spiritualità e sulle origini e i suoi sviluppi, dalla nascita delle prime comunità dei Fratelli e Sorelle della Vita comune alla fondazione della Congregazione dei canonici regolari di Windesheim che associò alla meditazione ascetica e alla preghiera lo studio e il lavoro intellettuale. Ma il ‘centro’ della sua ‘specificità batava’ divenne Deventer, dove Alexander Hegius, conoscitore del greco, quando gli ellenisti erano ancora rari, trasformò la scuola capitolare in una nuova istituzione dove si leggeva e meditava l’Imitatio Christi, ma si studiavano pure i classici latini e greci, in un modo ben lontano dai metodi e dallo spirito della Scolastica.

29 L’Umanesimo all’università di Lovanio è un tema più complesso, affrontato dal Margolin, rendendo il dovuto omaggio ad Alfons De Voch e ai suoi scolari e discepoli, operanti nella fucina storica degli Humanistica Lovaniense. Ricorda, in particolare, la biografia del Busleiden (1950), il fondatore del Collegium Triligue, e la History of Foundation and the Rise of the Collegium Trilingue Lovaniense (’51-’55), opere fondamentali del De Vocht, preziose non solo per la storia dell’Umanesimo a Lovanio, bensì pure per la ricostruzione della fitta rete di relazioni con altri studiosi e centri umanistici europei che coinvolgevano anche importanti personalità politiche ed ecclesiastiche, come Nicolas Perrenot de Granvelle e papa Adriano VI, già professore in quella università.

30 È una tradizione di studi che si è poi continuata, nel tempo, con i lavori di Jozef IJsewijn, editore del Dialogus politissimus di Martin Dorpius e di altre lettere di François de Cranevelt, e fondatore della rivista che ha riassunto il titolo di Umanistica lovaniensia. Ma a queste utilissime indicazioni Margolin aggiunge altre considerazioni sulle difficoltà subite dai professori del ‘Trilingue’, in un’università dove la maggior parte dei teologi era ostile alla cultura umanistica e non mancavano tenaci avversari di Erasmo e delle sue edizioni del Nuovo Testamento, come Jacques Latomus e Frans Tietelmann. Più tardi anche la crescente diffusione delle dottrine luterane e poi calviniste contribuì ad aggravare la tensione e a sconvolgere il ‘clima’ necessario per gli studi.

31 L’‘età dell’oro’ dell’università di Lovanio fu la prima metà del Cinquecento; l’università di Leida, nelle terre protestanti, ebbe, invece, il suo momento più alto nel Seicento. Nata nel 1575, ebbe subito il carattere di una scuola ‘riformata’, dove, però, oltre alla teologia si insegnavano le discipline ‘neutre’: il diritto, le scienze politiche, le matematiche, le scienze fisiche e naturali. Già nell’‘85, il celebre editore Christophe Plantin riconosceva lo ‘spirito di tolleranza’ di quella università che, nella prima metà del secolo seguente, sarebbe stato confermato dall’insegnamento del Grozio, un grande

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intellettuale tenace difensore della libertà di coscienza. Le controversie che, nel corso del Seicento, divisero i teologi sul tema della predestinazione ebbero inevitabili ripercussioni anche sull’insegnamento della filosofia. Ma già prima, nel tardo Cinquecento, Giulio Cesare Scaligero fu il propugnatore di un nuovo Umanesimo che integrava anche le scienze più diverse, in un programma enciclopedico più vasto di quelli di Erasmo, di Vives e di More e del Trilingue. Margolin insiste sul fatto che gli umanisti di Leida non si limitarono agli studi di testi letterari, ma si dedicarono alla conoscenza approfondita delle civiltà classiche, dei loro eventi storici e delle loro tradizioni giuridiche. Così quell’università divenne il centro della ‘rinascita’ di Erasmo che, iniziata dallo Scaligero, proseguì poi con Daniel Hensius e con Grozio; e proprio lo Scaligero, con il suo rigore filologico, le sue edizioni e traduzioni celeberrime di testi latini e greci e la conoscenza di numerose lingue antiche e moderne, fu l’esempio per altre generazioni di filologi ed ellenisti, che, insieme a medici e scienziati di alto valore, conservarono la fama di quell’istituzione.

32 L’ultima parte della relazione è dedicata a due personalità, il frisone Rodolfo Agricola e il brabantese Giusto Lipsio che ben rappresentano le origini e l’estremo sviluppo dell’Umanesimo, nella duplice storia dei Paesi Bassi. Per l’Agricola, Margolin rinvia, per quanto concerne gli studi più avanzati sui lavori filologi e letterari, le traduzioni e le edizioni, la lingua e il lessico, la sua influenza sugli umanisti olandesi e tedeschi, agli Atti del Convegno di Groninga (1983) e agli altri importanti contributi del Römer, del Tournoy, del Wesseling e dello IJsewijn. Ma riconosce che l’Agricola deve il suo posto eccezionale nella storia della filosofia e della pedagogia al proposito di «porre il sermo al centro dell’argomentazione», in diretto nesso con «le parole e le cose del linguaggio comune», a differenza della logica formale, priva di connessioni con la realtà. Insomma: «una logica del probabile e della convenienza» che procede nell’ordinamento delle cose secondo ragione, muovendo dal ‘generale’ al ‘particolare’, dal ‘genere’ alla ‘specie’ e all’‘individuo’. Sicché la filosofia non si limita alla dialettica e alle regole dell’argomentazione, ma comprende anche la logica del giudizio, le scienze della natura, la medicina, l’etica e la politica. Le conseguenze della riforma proposta dall’Agricola sono evidenti: si deve eliminare la ‘dialettica barbara’ della scolastica e sostituirla con gli strumenti del ‘discorso’, forgiati secondo le vere leggi della grammatica, dialettica e retorica e adoperati secondo un procedimento metodico estraneo alla logica tradizionale. Inoltre, l’umanista, ispirandosi ai Topica di Cicerone distingue i due momenti dell’inventio e dello judicium, e, cioè, l’arte dell’‘argomentazione’ e la sua critica per mezzo degli argomenti della logica formale; ma vuole che la logica, la grammatica e la retorica cooperino tra loro per ordinare i concetti relativi alle cose, in modo da convincere gli interlocutori, secondo il vario grado di conoscenza.

33 Anche Giusto Lipsio merita una particolare considerazione come filologo, storico e filosofo e come ‘tipo’ dell’‘umanista cristiano’, estraneo ai rigidi dogmi e alle ‘barriere’ confessionali. Margolin ricorda la sua lunga peregrinazione tra le diverse fedi, i luoghi di studio e le università dei Paesi Bassi e della Germania, rivelatrice di una tormentata esperienza religiosa e della continua tensione «tra patriottismo ed europeismo, volontà di autarchia e assoggettamento agli interessi dei principi e delle Chiese, tentazione della solitudine e desiderio di partecipare alla vita della Città». Ma Lipsio fu soprattutto il più grande umanista del suo tempo, ‘restauratore’, o meglio, rinnovatore dello stoicismo, impegnato a sostenere, a Lovanio come a Leida, sulle orme di Erasmo e di Vives, la necessità della pace tra le nazioni e tra gli uomini. La sua sapienza filologica e

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il rigore metodico della sua critica testuale superarono tutti i predecessori e i contemporanei; ma non fu solo dedito agli studi e alla professione di filologo, perché il suo interesse per Seneca e lo stoicismo non si esaurì nel rinnovamento di una memorabile setta filosofica antica, ma corrispose profondamente alla realtà del suo tempo di cui fu «testimone e attore», come testimonia pure una delle sue opere più celebri, il De constantia in publicis malis.

34 Avviandosi alla conclusione Margolin sottolinea che l’Umanesimo dell’Europa del Nord considerò la cultura umanistica italiana un modello o, almeno, una fonte inesauribile di ispirazione, ricercata appassionatamente durante i viaggi in Italia. Però quegli umanisti utilizzarono anche le risorse della propria cultura: la pittura realistica o satirica, il folklore e i proverbi usati anche dell’Agricola, da Erasmo e da Lipsio. E se l’accettazione del latino come propria lingua segnò una frattura con il linguaggio dei loro poeti, prosatori, filosofi e mistici, fecero però prevalere i valori etici e religiosi sugli altri aspetti della cultura italiana. L’Umanesimo fortemente ‘impegnato’ dei maestri di Leida conferì, infatti, allo studio delle civiltà antiche un «valore di contemporaneità» che contribuì anche alla pacifica separazione tra le province meridionali rimaste cattoliche e quelle settentrionali, calviniste.

35 5. Richard Cooper, storico particolarmente impegnato nello studio dei rapporti tra l’Umanesimo italiano e quello inglese, apre la sua relazione con un motto di Roger Ascham: «inglese italianato è un diabolo incarnato» che potrebbe riferirsi a quegli inglesi, amatori della lingua italiana e ammiratori dell’Italia, ma timorosi d’inviarvi i loro figli che si sarebbero corrotti, dopo aver soggiornato in una terra popolata «da gente cortese, sorridente, ma falsa, pettegola, calunniatrice», paganeggiante e atea nella sua intimità. Ma, nonostante questo duro giudizio di un celebre dotto, il relatore si propone di esaminare i veri legami con l’Italia degli umanisti inglesi, in tre momenti o personalità diversi: il soggiorno in Inghilterra di Poggio Bracciolini, i ‘riformatori’ di Oxford e Thomas Elyot.

36 Gli albori dell’Umanesimo inglese risalgono, infatti, al 1418, con l’arrivo a Londra di Poggio che, deluso dalla Curia romana, sperava nella protezione del Cancelliere Henry Beaufort. Vi rimase quattro anni, dimostrandosi assai scontento dei pochi manoscritti delle biblioteche inglesi e dei seguaci degli scolastici ‘moderni’, estranei alla nuova cultura e ignari del greco. Cooper cita i suoi giudizi spietati sugli inglesi, il loro carattere e le loro incultura, nonostante che, tra le persone vicine al Beaufort, emergessero dei dotti come Nicholas Bilderstone, lettore appassionato di Petrarca e Richard Petworth, buon latinista e, poi, diffusore proprio delle opere di Poggio. E, invero, per affermarsi in Inghilterra, l’Umanesimo doveva trovare un mecenate nella persona di un fratello di Enrico IV, Humphrey, duca di Gloucester, bibliofilo ‘italianizzato’, che già proteggeva John Lydgate, autore del Troy book derivato da Guido delle Colonne e del Falls of Princes tratto dal De Casibus virorum illustrium del Boccaccio. Il duca desiderava acquisire opere di storia militare e biografie di generali ed eroi antichi, per esaltare la sua figura di guerriero, e scritti pedagogici per avvalorare il suo ruolo di «protettore del reame e tutore del re minorenne». I nunzi papali in Inghilterra, Zenone da Castillione e Pietro Del Monte sollecitarono, perciò, l’invio dall’Italia di «manoscritti ornati, con dediche altisonanti e lusinghiere»; anzi il Del Monte scrisse per lui, nel ’38, un dialogo sui vizi e le virtù, la prima opera umanistica scritta in Inghilterra.

37 Tra gli umanisti che il duca avrebbe voluto chiamare a Londra, il più importante fu Leonardo Bruni di cui ammirava la traduzione dell’Ethica nicomachea. L’umanista

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declinò l’invito; ma gli inviò, nel ’38, la versione della Politica, con una sua dedica. Come è noto, questa traduzione era già stata dedicata al papa Eugenio IV; e ciò attirò – scrive Cooper – «le critiche di vari colleghi italiani e confermò l’opinione che avevano gli inglesi dell’italiano perfido». Anche altri italiani fruirono della protezione di Humphrey: Tito Livio de’ Frulovisi (autore di una Vita Henrici Quinti, di commedie latine e di poesie in gloria del duca), Antonio Beccaria, autore, per lui, di traduzioni dal greco e dall’italiano e Pier Candido Decembrio che gli dedicò la traduzione della Repubblica di Platone e contribuì ad arricchire, con copie manoscritte di Aulo Gellio, Apuleio, Vitruvio, Catone, Columella, ecc., la sua biblioteca dove era raccolto il ‘fiore’ dell’Umanesimo italiano: Petrarca, Boccaccio, Coluccio Salutati. Guarino da Verona, Bruni, Poggio.

38 Durante la guerra delle Due Rose i rapporti con l’Italia furono sospesi; e, quindi, l’università di Oxford era ancora ‘medievale’, a metà del Quattrocento. Ma, verso la fine del secolo, dopo l’ascesa dei Tudor, molti studenti si recarono nelle grandi università, Bologna, Pavia e Padova, ma anche a Ferrara, Siena e Torino. Enrico VII offrì dei vescovadi inglesi a dei prelati italiani e chiamò nella corte alcuni umanisti. Così, quando Erasmo giunse in Inghilterra nel 1499, fu accolto a Oxford, dove era già iniziato l’insegnamento del greco, da un gruppo di umanisti, Colet, Groycin, More, Linacre e Lily. Quasi tutti si erano formati a Oxford e ‘perfezionati’ in Italia: Groycin e Linacre a Firenze, dove seguirono l’insegnamento di Poliziano e di Calcondila; ma poi Linacre proseguì a Padova gli studi di medicina. Pure Colet andò a Firenze e vi conobbe e frequentò Ficino e Pico e forse Savonarola, mentre Lily passò addirittura in Grecia. Solo More non visitò l’Italia; ma fece del Pico il suo modello di vita e sapienza. Però, il loro ambiente naturale restò Oxford, dove nascevano nuovi collegi dedicati alla formazione di umanisti cristiani e ‘preti illuminati’, come il ‘Corpus Christi’ destinato a diventare uno dei luoghi capitali dell’Umanesimo europeo.

39 Devoti cristiani, ma consapevoli delle necessità di una profonda riforma della Chiesa e di nuovi metodi esegetici anche per i testi sacri, quei giovani umanisti, all’inizio del Cinquecento, preferirono lasciare Oxford e passare a Londra. Il loro insegnamento era contrastato dai ‘Troiani’, un gruppo di magistri avversi allo studio delle litterae politiores, che consideravano un ritorno demoniaco al paganesimo e una minaccia per la purezza della teologia. Ma certo i ‘riformatori’ speravano che la vicinanza con la corte avrebbe accresciuto la loro influenza politica e la diffusione delle loro idee, favorite da Enrico VIII, dalla regina Caterina, dal Cancelliere Fisher e da altre personalità dell’alto clero. Inoltre la fondazione di ‘licei’ da parte delle maggiori corporazioni commerciali e le scuole di formazione degli avvocati (‘Inns of Court’) fornivano nuovi spazi al loro insegnamento. Cooper indica l’esempio di Cole che, chiamato a dirigere la cattedrale di St. Paul, vi fondò un liceo, rimasto ancora uno dei migliori, e chiese al Lily e ad Erasmo di collaborare al suo ordinamento giuridico e preparare una grammatica del latino in lingua inglese che, per decisione reale, fu «l’unica autorizzata in tutte le scuole del reame».

40 La prematura morte del Colet, nel ‘19, non interruppe l’attività degli umanisti che influenzò le nuove scuole e i nuovi programmi. Linacre fu, invece, un altro tipo di umanista e scienziato, editore e traduttore che risaliva ai testi originari, si trattasse di Galeno, del Vangelo o di Platone. Appassionato platonico, fornì una traduzione di Proclo, edita da Aldo a Venezia nel ’99, ma scrisse pure i Rudimente gramatices in inglese per la futura regina Anna. Un libro, poi latinizzato da George Buchanan, che ebbe una

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lunga fortuna, non inferiore a quella dei De emendanda structura latini sermonis libri sex, stampato poi a Lione, Parigi, Venezia, Basilea, Colonia, Lipsia, Magdeburgo e Wittemberg. Linacre fu anche medico personale di Enrico VII che lo aiutò a fondare il ‘Collegio reale dei medici’, ancora esistente.

41 Nel tracciare un’immagine dell’Umanesimo inglese, intorno al 1520, Cooper nota che ormai anche le università erano abbastanza favorevoli ai programmi umanistici: l’insegnamento del greco era bene accetto e lo studio di Platone, di Plotino e dello Pseudo-Dionigi, mediato da Ficino e da Pico contribuiva a fornire «un’immagine notevolmente mistica e pietistica» del neoplatonismo, estranea a ogni aspetto materialistico o neopagano. Gli umanisti erano, insomma, vicini a Erasmo che mirava a conciliare la cultura classica con la riforma religiosa; e, come lui, aspiravano a una decisa semplificazione della teologia e al rigoroso rinnovamento spirituale della Chiesa. Il loro «zelo riformatore quasi radicale» era bene espresso nell’Encomion moriae di Erasmo, scritto in Inghilterra nel ’10, e nell’Utopia di More, con i suoi giudizi del tutto negativi sulla società del tempo e le audaci idee di riforma politica e morale.

42 L’ultima parte della relazione è dedicata a Thomas Elyot, allievo di Erasmo, Linacre e More, e apprendista avvocato negli ‘Inns of Court’, prima di passare ad Oxford. Il Cooper cita il suo primo fortunatissimo libro, Boke named the Governor (’31) – assai dipendente da Platone, Cicerone e Quintiliano, ma anche da Erasmo, Pontano, Patrizi da Siena, Castiglione, Palmieri e persino Machiavelli – che si prefiggeva di educare i futuri «leaders cristiani». Ne illustra i programmi di studio (dalla lettura in greco delle favole esopiche a quella di Platone e dell’Ethica di Aristotele) che comprendevano inoltre la poesia, la danza, la musica, la pittura, la scultura e anche lo ‘sport’. L’umanista – traduttore proprio di testi di Isocrate, di Plutarco e di san Cipriano che mostrano il costante interesse per la pedagogia, l’educazione dei principi e la preparazione alla vita cristiana – si dedicò anche all’elaborazione del primo dizionario latino-inglese, rimasto in uso per tutto il XVI secolo. Seguace del platonismo, compose nel ’33, col titolo Of the Knowledge which makhet a Wise Man, cinque dialoghi tra Platone, Aristippo e altri interlocutori. Ma fu anche l’autore del Pasquil the Playne (’33), la prima ‘pasquinata’ inglese che, sotto la maschera dell’anonimato, permise a Elyot, rimasto cattolico, di esprimere il dissenso dal divorzio del re dallo scisma. E, più tardi (’40), nel dialogo The Defence of Good Women, ispirato dal De claris mulieribus del Boccacio, celebrò la dignità della donna, assumendo a modello la regina Zenobia, «più affine alla ripudiata Caterina di Aragona che alla sovrana di Palmira». Discepolo anche di Linacre, scrisse pure un manuale di medicina, The Castel of Helth (’36), molto fortunato, ma irriso dai medici professionisti perché era scritto in inglese; e rispose a costoro che i grandi maestri dell’antichità avevano sempre scritto i loro libri nella propria lingua.

43 Concludendo la relazione, Cooper indica nelle opere di Elyot l’espressione esemplare della vocazione enciclopedica dell’Umanesimo inglese. Ma nota che quegli umanisti e appassionati grecisti nutrivano un interesse quasi ossessivo per la pedagogia e l’educazione dei cittadini e della classe dirigente. Nei loro scritti ricorrevano spesso «accenti radicali e sovversivi», in contrasto con la loro fedeltà per i Tudor e il forte sentimento nazionale. La Riforma li divise nettamente; ma il relatore ritiene che neppure il supplizio del Fisher e del More compromise la sorte dell’Umanesimo inglese, testimoniato poi da grandi autori, Wyatt, Surrey, Sidney, Spencer, Marlowe, Donne e Shakespeare.

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44 6. La storia dell’Umanesimo tedesco è stata ricostruita nella sua difficile complessità da Johannes Helmrath che domina con notevole maestria un argomento certamente essenziale per comprendere la penetrazione della nuova cultura nell’Europa centro- settentrionale. Aprendo la relazione con le parole del celeberrimo motto di Ulrich von Hutten: O saeculum, o litterae-iuvat vivere, dichiara che l’‘umanista’ resta uno dei ‘modelli’ più significativi del patrimonio intellettuale dell’Europa. Ma si chiede se sia facile distinguere tra i ‘processi’ e ‘pratiche’ generali dell’Umanesimo e la loro diffusione e assunzione di connotati nazionali o regionali. Certo, questo convegno offre una nuova opportunità per stabilire un ‘paradigma strutturale’ dei vari processi di trasmissione e ricezione «a livello regionale». Però Helmrath ritiene opportuno un ‘approccio storico-scientifico’, subito abbozzato, con il richiamo non tanto al Burckhardt, scarsamente interessato alla diffusione europea dell’Umanesimo, quanto piuttosto al Voigt e al Geiger che per primi avevano iniziato a studiarla, prima di risalire ai molti studi sull’umanesimo tedesco degli ultimi trent’anni. Il risultato del riferimento a questa già vasta letteratura conferma che si deve distinguere, all’interno delle ‘varietà’ nazionali, anche quelle regionali che, in quel tempo, prevalevano sulle incerte ‘nazionalità’ o connotavano, come nel caso della Boemia, terre appartenenti a entità statali non nazionali, come il Sacro Romano Impero. Ed è significativo che il relatore si richiami, per l’Italia, agli studi di Dionisotti e di Tateo che mettono in discussione il ‘paradigma unitario’ desanctisiano. Queste premesse lo inducono a formulare i cinque temi che poi affronta: Tesi relative all’Umanesimo generale e specificità tedesche; Esempi pratici della diffusione in Germania; Cenni sociali sull’Umanesimo tedesco; Umanesimo tedesco e nazione; Tesi sull’Umanesimo e la Riforma.

45 Per quanto concerne il primo tema, il relatore muove dall’evidente constatazione che l’Umanesimo fu un patrimonio culturale esportato dall’Italia e che, perciò, l’Umanesimo tedesco fu ‘una merce d’importazione’, del tutto inserita nel pluralismo intellettuale europeo. Del resto la storia dell’Umanesimo fu davvero «consacrata al successo», perché, intorno al 1600, la formazione delle élites intellettuali della maggior parte dell’Europa era fondata su principi umanistici. Gli umanisti avevano, infatti, convinto le élites (cortigiane, cittadine, ecclesiastiche e universitarie) dell’utilità dei loro metodi pedagogici e di studio, delle loro abitudini intellettuali e del loro «modo di ricezione, mediazione e strumentalizzazione» dei testi e del sapere antico, accolto in ambedue le confessioni cristiane. Seppero pure ampliare il loro ‘materiale’ antico, passando dalla ricerca dei codici a quello delle ‘cose’ (monete, epigrafi, ecc.), e – si potrebbe aggiungere – dai testi ‘letterari’, filosofici e storici a quelli scientifici. Helmrath ritiene che, in questi ambiti, il contributo degli umanisti tedeschi raggiunse un notevole livello; e cita, oltre al nome dei Reuchlin, pioniere degli studi ebraici, quelli di matematici, astronomi, tecnici e cartografi notissimi. Accenna poi ad altri argomenti: la centralità della lingua latina, divenuta il linguaggio delle élites, e la questione ‘spinosissima’ dell’‘Umanesimo cristiano’, nata dalla penetrazione dell’Umanesimo anche nell’ambito religioso, come nel caso di Valla, Ficino, Erasmo e Melantone. Il relatore è però più interessato dall’aspetto sociale dell’Umanesimo che, dovunque, costituisce «una società intellettuale consensuale», estesa a ogni dominio del sapere, i cui soci condividono gli stessi valori estetici, interessi storici, metodi e ‘nemici’, nonché il culto dell’amicizia e una comune mentalità critica. Individua però anche certe caratteristiche dell’Umanesimo tedesco: l’eccessiva latinizzazione o grecizzazione dei nomi, il significato pure politico del frequente ricorso ai ‘poeti laureati’ da parte

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dell’autorità imperiale, la formazione delle Solidalitates umanistiche locali e la tendenza ad assumere, come accadde anche altrove, «un carattere essenzialmente agonale e nazionale».

46 La discussione sulla diffusione dell’Umanesimo in Germania prende atto della definitiva liquidazione dei tentativi di individuare certe immaginarie ‘radici’ nordalpine e del mito del Prager Frühhumanismus propugnato da Burdach, riconoscendo che le sue origini furono del tutto italiane. Helmrath precisa pure che, con la parola ‘diffusione’, indica un ‘processo globale’ composto da innumerevoli singoli processi, avvenuti mediante determinati mezzi di comunicazione, e nel cui corso la ‘materia’ subì la trasformazione dovute dalla cultura e dalle tradizioni dei «paesi di destinazione». Tale ‘trasferimento’ avvenne in due direzioni: se gli umanisti italiani si recarono al nord, i tedeschi, come gli altri, si spostarono al sud per fare i loro studi in Italia. Ma le due ‘figure fondanti’ sono indicate nel Petrarca e in Enea Silvio Piccolomini, sia pure con l’avvertenza di non sopravvalutarle eccessivamente, perché l’influenza petrarchesca fu esercitata solo dai suoi manoscritti e il vasto successo del De remediis e del De vita solitaria dipese dagli ambienti monastici ispirati dalla Devotio moderna.

47 Per quanto concerne il Piccolomini, ‘incoronato’ poeta nel ’42 e investito, nella corte di Federico III, delle cariche di consigliere, cancelliere e diplomatico, Helmrath considera soprattutto la «fitta rete di amicizie e corrispondenze», sempre in latino, che seppe tessere con l’élite dei funzionari eruditi e non eruditi, presenti nelle più alte istituzioni, la Cancelleria, il Consiglio e la Corte Superiore, potenzialmente aperte alle influenze umanistiche. Purtroppo è possibile ricostruire solo in minima parte i rapporti e gli scambi informali che avvenivano in questi ambienti dove la via di comunicazione più importante era, appunto, la corrispondenza estesa anche a persone estranee alla corte. È però certo che «la forbita arte epistolare» del Piccolomini divenne un modello da imitare e, insieme alla sua elegante ‘scrittura umanistica’, favorì la crescita della sua influenza e l’affermazione dei metodi umanistici. Gli esempi dei rapporti tra l’umanista senese e i suoi corrispondenti citati nella relazione confermano che egli svolse una funzione di correttore e arbiter litterarum, ben consapevole della sua superiorità culturale. Ed è pure vero che l’acquisizione della scrittura umanistica fu un altro elemento essenziale della diffusione dell’Umanesimo, testimoniato dall’evidente proposito dei suoi corrispondenti di modificare la loro grafia e mostrare così la loro appartenenza al nuovo movimento intellettuale di cui accettavano anche i principi estetici.

48 A proposito degli studi in Italia degli studenti tedeschi, Helmrath si riferisce agli studi magistrali del nostro compianto collega torinese, Agostino Sottili. Le citazioni che ne fornisce mostrano che gli studenti furono probabilmente i «mediatori più importanti» per la ricezione tedesca dell’Umanesimo e che quel transfert culturale avvenne a «dorso dei muli» che trasportavano oltre le Alpi persone e manoscritti.

49 Queste considerazioni rafforzano il relatore nella convinzione che l’Umanesimo tedesco fu un fenomeno fortemente regionale, confermato dalle origini degli umanisti più importanti, tutti provenienti dalla regione del Reno, dal Palatinato, dalla Turingia e dalla Slesia. Ma fu pure un ‘Umanesimo di corte’, perché quegli intellettuali erano, in gran parte, educatori dei principi, cronisti, storici, ‘panegiristi’ e cancellieri o persone in qualche modo legate alle corti.

50 Gli altri maggiori centri di diffusione furono le città, in particolare, Norimberga, Augusta, Strasburgo e Basilea, che ospitavano le istituzioni capaci della migliore

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ricezione: le università, le stamperie e le ‘residenze’ dei principi. Nondimeno, gli umanisti, tranne alcune eccezioni, non influirono sulla società cittadina, ma solo su di una minima parte della loro élite. Helmrath non attribuisce, poi, particolare incidenza ai cosiddetti ‘umanisti erranti’, un fenomeno circoscritto alle università, dove la riorganizzazione del ‘curricolo’ delle Arti iniziò solo nel 1516 a Wittenberg e poi negli altri Studi. Piuttosto, ritiene importante il contrasto tra i seguaci ‘realisti’ della via antiqua e i ‘nominalisti’ della via moderna – che indusse gli ‘albertisti’ di Colonia a separarsi dalle tendenze umanistiche, mentre le scuole dei ‘tomisti’ restarono dei ‘vivai’ di umanisti – e poi anche i frequenti trasferimenti di professori e studenti alle università di Erfurt e di Wittenberg, prima degli aspri conflitti intellettuali sollevati dal ‘caso’ di Reuchlin e dall’inizio della Riforma.

51 Un altro aspetto tipico dell’Umanesimo tedesco fu la partecipazione dei monaci benedettini, tra i quali Helmrath ricorda particolarmente Johannes Trithemius e Nikolaus Ellenborg. Ma fu una presenza interrotta dalla constatazione dell’inevitabile contrasto tra i ‘voti’ che gli impegnavano ai loro doveri monastici e la ‘comunità’ degli umanisti di carattere elitario e ‘liberale’ e spesso assai critica nei confronti delle loro istituzioni. Proprio il Trithemius, negli ultimi anni della sua vita, attenuò o interruppe i suoi rapporti con gli umanisti e tornò a «subordinare il sapere al primato della genuina professio monastica». L’Umanesimo tedesco non ebbe, insomma, delle personalità monastiche, come il Marsili, il Traversari e Battista Spagnoli o centri di cultura paragonabili a Santa Giustina.

52 Passando ad affrontare il delicato problema delle prime ‘avvisaglie’ di un forte nazionalismo negli ambienti umanistici tedeschi, il relatore riconosce che la ‘nazione’, come «comunità onorifica agonale», fu ideata dagli umanisti, in particolare da Celtis, Wimpfeling, Bebel e von Hutten. Si trattava, però, di un fenomeno comune ai vari umanesimi europei, la cui origine risaliva all’ambiguo atteggiamento degli umanisti stranieri che, se ammiravano l’Italia e i loro maestri italiani, avvertivano però l’arrogante ostentazione della loro superiorità nei confronti di tutti i barbari. Donde il proposito di impegnarsi a far progredire la cultura tedesca, in modo che all’antica translatio imperii seguisse ora la translatio studii, e la ‘nazione germanica’ fosse sempre più autonoma e avanzata nella sua vita intellettuale. Poi, proprio un libro rimesso in circolazione dall’Umanesimo italiano, la Germania di Tacito – già usata dal Piccolomini, per ricordare ai tedeschi la loro barbarie originaria – divenne la prima Bibbia del nazionalismo tedesco e un «fattore di risveglio dell’identità germanica».

53 La scoperta dei ‘germani’ come ‘autoctonia’ preromana rafforzò, infatti, la certezza di appartenere alla cultura di un popolo nobile, virile e fedele, moralmente superiore anche ai latini, mentre gli umanisti francesi riscoprivano i ‘galli’, gli inglesi i ‘britanni’, gli spagnoli e gli svedesi i ‘goti’, gli olandesi i ‘batavi’ e gli ungheresi gli ‘unni’. Ma gli umanisti tedeschi riscoprirono pure il loro medioevo, l’età dei grandi imperatori e anche di Ottone di Frisinga, di Roswitha e del Ligurinus. Non solo. Celtis immaginò che alcuni ‘druidi’, eredi della ‘saggezza preromana’, fossero giunti in Germania dalla Gallia, mentre la ‘provincia’ germanica dell’Impero fu celebrata come la vera ‘Roma’, e il Wimpeling, nel 1505, pubblicò l’Epitoma Germanicarum rerum, all’inizio di una visione della storia tedesca cominciata con i germani, ma orientata verso la continuità dell’impero universale. Celtis e i suoi discepoli si proposero, inoltre, di elaborare la Germania illustrata, una descrizione ispirata al modello del Biondo, ma rimasta incompiuta.

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54 Helmrath affronta infine il problema dei rapporti tra l’Umanesimo e la Riforma, accettando la decisa affermazione del Moeller che, senza l’Umanesimo, non sarebbe stata possibile la Riforma. Quell’evento religioso aveva accolto in sé «una speranza riformistica generale, la critica anticlericale e antipapale ed emozioni nazionali tedesche» che fecero di Lutero «l’eroe della nazione», applaudito dagli umanisti, soprattutto dal von Hutten. Venne poi il momento del ripensamento della delusione e dei contrasti che indussero molti dei più anziani umanisti, Erasmo, Peuntinger, Pirkheimer, Reuchlin, Wimpeling a restare nelle Chiesa cattolica, sia pure «in una posizione neutrale e di distanza», mentre i più giovani si schierarono per la Riforma, oppure, come Eck, Cochleus e Murner, la combatterono tenacemente. Certo, l’Umanesimo e la Riforma ebbero dei temi comuni (il ritorno al passato e anche alla chiesa primitiva, lo studio fondamentale dei testi e, quindi, anche delle Sacre Scritture), che però il relatore ritiene più esteriori che sostanziali, giacché la teologia luterana e, in specie, la dottrina della ‘giustificazione’ avevano le loro radici in un «rigidissimo agostinismo tardivo». Né, a mio parere, ha torto quando riconosce nel conflitto dottrinale tra Erasmo e Lutero sul ‘libero arbitrio’ la ragione di un contrasto insuperabile. Eppure, anche per merito di Melantone, gli umanisti riformati e cattolici continuarono a seguire lo stesso metodo ermeneutico e filologico, il medesimo tipo di espressione retorica nelle prediche e sermoni e un sistema educativo non molto diverso, destinato a influire, per almeno tre secoli, sulla formazione delle élites europee.

55 7. Sante Graciotti, il nostro maggiore studioso delle culture dell’Europa centro- orientale, ha accettato il compito, davvero assai difficile e complesso, di interpretare l’Umanesimo di quei Paesi. E, infatti, la sua relazione affronta subito il grave problema storiografico relativo alla ‘linea di confine ideale’, risultante dalla ‘media’ dei confini storici tra l’Impero Romano di Occidente e l’Impero bizantino, il primo latino e poi cattolico, il secondo greco e poi ortodosso. Ma tra il VII e il X secolo, tra l’Oriente e l’Occidente, si installarono gli slavi e gli ungari; questi, scelsero la religione cattolica e optarono per l’Occidente, mentre gli slavi si divisero: la loro ‘fascia’ occidentale (Polonia, Cechia, Slovacchia, Slovena, Croazia) divenne parte dell’Occidente, quella orientale («l’antica Rus con i suoi eredi, la Serbia e la Macedonia-Bulgaria, oltre ai principati moldavo-valacchi») fu, prima, una parte del mondo bizantino e venne poi esclusa dalla tradizione della vecchia Europa «al nord dalla invasione mongola delle terre russe e al sud da quella islamica dei Balcani». Di conseguenza, lo studio del Graciotti si occupa di «tutta l’Europa non romano-germanica», sebbene l’Umanesimo si sia diffuso «quasi esclusivamente nella parte romano-cattolica dell’Europa non romano-germanica, cioè presso gli slavi occidentali – polacchi, cechi, slovacchi, sloveni e croati – e presso i magiari».

56 I Paesi del centro-est raggiunti dalla tradizione umanistica furono, quindi, la Dalmazia, l’Ungheria, con l’appendice della Transilvania, la Boemia e la Polonia, intesa nella sua più vasta estensione. E la nuova cultura vi arrivò dell’Italia, propagata da studenti che avevano studiato nelle scuole umanistiche italiane, oppure da italiani che vi si erano trasferiti, in qualità di cortigiani, maestri, artisti o mercanti, oppure passando per esperienze diverse messe ‘in circolo’ degli umanisti che si spostavano tra i vari centri della ‘repubblica delle lettere europea’. Ma ciò significa che non è possibile considerare l’Umanesimo dell’Europa centro-orientale come un fenomeno unitario, con caratteri comuni e propri, rispetto al resto dell’Europa. Quello ‘spazio europeo’ non era una

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regione storica e politica, e perciò il suo Umanesimo è soltanto «la somma delle varie manifestazioni in quel territorio».

57 Graciotti inizia così la sua indagine dalle prime terre raggiunte dall’Umanesimo: la Dalmazia romano-slava e, poco dopo, l’Ungheria, uno ‘stato plurinazionale’, la cui cultura, influenzata dal fortissimo apporto italiano e italo-dalmata, ebbe il suo massimo ‘splendore’ nell’età di Mattia Corvino. Da Buda, l’Umanesimo si diffuse in Boemia e in Polonia, per opera degli intellettuali operanti «nel triangolo Buda-Cracovia-Praga», divenuto, all’inizio del Cinquecento, «un quadrilatero con l’inclusione nel gioco della Vienna degli Asburgo». Ma si delineò anche un’altra via dell’influenza umanistica che raggiunse Praga «dalle grandi aree nordiche, romanza e germanica dell’Occidente europeo»; e pure in Polonia giunsero insieme agli umanisti, «idee ed esempi» di origine francese, spagnola, austriaca, svizzera, tedesca e dei Paesi Bassi e, più tardi, anche inglese, mentre la Boemia fu piuttosto influenzata dalla Germania protestante.

58 Graciotti, passando a parlare delle singole aree, nota che la Dalmazia fu così legata all’Italia, da poter essere considerata una ‘provincia’ particolare dell’Umanesimo italiano; e cita, gli autori dalmati di opere umanistiche, Juraj Šižgorić (Giorgio Sigoreo), Elio Lampridio Crijević che si ispirava non solo agli antichi, ma anche ai nuovi classici, Panormita, Sannazzaro, Pontano, Poliziano, e, soprattutto, Marco Marulić (Marullo), «poeta e prosatore padre della letteratura croata e scrittore trilingue in latino, croato e italiano». Non posso, purtroppo, seguire il relatore nell’esposizione della personalità del Marullo, «al centro di un’intera generazione di scrittori latini, poeti e prosatori, poeti epici e poeti lirici». Basterà dire che non furono pochi gli umanisti dalmati che dalle loro terre passarono nelle corti reali, signorili ed ecclesiastiche, a Buda, Vienna e Praga.

59 La personalità dominante dell’illuminismo ungherese fu il celebre Giano Pannonio, poeta ungaro-croato, a lungo studente in Italia alla scuola di Guarino e all’università di Padova, legato al Piccolomini, a Tito Vespasiano Strozzi, a Galeotto Marzio, all’Aurispa, a Teodoro Gaza e al Ficino. Riconosciuto come uno dei maggiori poeti latini dell’Umanesimo europeo, fu certo il più alto esempio della genesi italiana della letteratura latina ungherese che, del resto, era testimoniata dalla presenza di numerosi umanisti italiani alla corte di Buda: Antonio Tebaldeo, Ludovico Carbone, Alessandro Cortese, Bartolomeo Fonzio, il Naldi, il Vieri Brandolini, gli storici Pietro Ransano e Antonio Bonfini. Ed era pure italiano Filippo Bonaccorsi (Callimaco Esperiente), «agente del re polacco» presso la corte di Buda, e autore dell’Attila, un’opera in cui raffigurò «un sovrano potente e saggio, ma... meno assoluto, quale... vedeva incarnato in Mattia». La sua partecipazione agli ambienti umanistici ungheresi fu davvero decisiva per questo umanista, fuggito dall’Italia, sotto l’accusa di aver partecipato a un preteso complotto contro Paolo II, e di cui si parlerà a proposito delle origini dell’Umanesimo polacco.

60 L’Umanesimo ungherese ebbe una breve durata. Giano Pannonio, coinvolto in un funesto evento politico, morì ancora giovane nel 1472; e dopo di lui, Nicolaus Olahus e Joannes Sambucus furono soltanto «lontane propagini cinquecentesche dell’Umanesimo, in un’Ungheria, ormai fuori dell’Ungheria», scomparsa come entità politica dopo la disastrosa battaglia di Mohacs.

61 Diversa fu la sorte dell’Umanesimo e del Rinascimento ceco che, in Boemia, avrebbe già avuto una certa forma di preumanesimo precoce – connesso alla breve presenza del Petrarca nella corte di Praga e ai suoi rapporti con letterati boemi e moravi – che comunque fu dissolto dalle guerre hussite. Soltanto nella seconda metà del

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Quattrocento i primi umanisti cechi compirono i loro studi in Italia, a Buda o a Cracovia e, poi, tra la fine del secolo e l’inizio del nuovo, la corte ungherese accrebbe la sua attrazione sugli intellettuali boemi, ammiratori del Petrarca, di Pier Paolo Vergerio, Guarino, Valla, Piccolomini, Celtis e, infine, Erasmo. Graciotti cita ampiamente i nomi e le opere degli scrittori e poeti in latino cechi, tra i quali ricorda particolarmente il poeta Bohuslav Hasištejnský, già scolaro del Beroaldo a Bologna, i filologi greci e latini Vaclav Pisecký e Sigismondo Gelenio (Zilmund da Jelení), editore e traduttore in latino di opere dei classici e dei Padri, che lavorò, a Basilea, nella stamperia di Froben, e fu amico di Erasmo e Melantone. Ma poi la letteratura umanistica boema, influenzata soprattutto dalle scuole tedesche protestanti, assunse un carattere prevalentemente scolastico e di occasione. Fu così interrotta la tradizione precedente e l’«incompatibilità tra spirito umanistico e riforma religiosa», sempre più crescente, impedì la formazione di una propria letteratura in latino o in volgare.

62 La «variante più ricca e perfetta» dell’Umanesimo dell’Europa centro-orientale fu, certo, quella polacca, nella quale «confluirono le correnti di pensiero e di arte di mezza Europa, comprese quelle della Germania protestante», formando una cultura completa, per la sua estensione dalle lettere alle scienze della natura e per l’evoluzione linguistica dal latino al volgare. L’influenza dell’Umanesimo italiano fu profonda e duratura, perché trasmise, insieme al culto delle litterae humanae, pure «il riconoscimento del loro valore non solo estetico, ma anche etico, e del ruolo primario che dovevano esercitare nella costruzione della civiltà umana». Non a caso, fu subito accolto l’insegnamento di Erasmo, sostenitore dello studio delle bonae litterae e della Christiana pietas e filologo ed editore di testi profani e sacri.

63 Il relatore cita esempi assai significativi: Copernico, l’iniziatore della ‘rivoluzione astronomica’ che trasformò totalmente l’immagine del cosmo, si interessò pure alla politica monetaria e tradusse le epistole di Teofilatto Simocatta; il Cancelliere Jan Zamoyski, autore di scritti giuridici e politici, si dedicò agli studi matematici; ed anche il maggiore poeta polacco del secolo, Jan Kokanowski, s’impegnò in lavori filologici, criticò certi miti pseudostorici e compose il primo trattato di ortografia polacca. Fu assai importante anche la presenza di umanisti tedeschi, come Celtis, olandesi, come Rudolf Agricola junior, e inglesi, come Leonard Coxe. Ma il vero iniziatore della letteratura umanistica polacca fu il Bonaccorsi, vissuto a lungo in Polonia, dove divenne un potente uomo politico e, con il De vita et moribus Gegorii Sanocei, gli Epigrammata e gli scritti antiturchi, produsse modelli letterari e diffuse idee destinate a una lunga incidenza. Tuttavia, la letteratura umanistica polacca, nata da questi ‘suggerimenti’ italiani, seppe trapiantarli felicemente in un terreno ancora vergine; e, in particolare, la poesia raggiunse «livelli di misura europea» con Kochanowski – già studente patavino e scrittore in polacco e in latino – e anche con altri validi poeti, Andrea Krzycki (Cricius), Giovanni Dantysek (Dantiscus) e Clemente Janicki (Janicius). Ma anche la prosa latina del Cinquecento, «fra storiografia, epistolografia, trattatistica politica, eloquenza», fornì all’Europa umanistica opere di notevole valore, per la loro erudizione storica e i loro elevati contenuti ideali. Graciotti ricorda le opere storiche di Matteo di Miechów e Martino Kromer, nonché il De optimo senatore di Lorenzo Golicki. Si sofferma, però, soprattutto su due pensatori politici di opposto orientamento, Andrea Frycz Modrewski e Stanislao Orzechowski, il primo autore del De republica emendanda, ispirato dall’irenismo erasmiano e dall’idea di un cristianesimo ‘sovraconfessionale e unitario’, e l’altro, ‘papista e prete sposato’, autore del Fidelis subditus sive de institutione regia, dove la razionale adesione alla fede cattolica non gli impediva di rifiutare la costrizione da

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parte delle istituzioni e di difendere la libertà, «concretata politicamente nell’ideologia repubblicana», debitrice del repubblicanesimo italiano. Un’ideologia e un mito fortemente radicati nella numerosa piccola nobiltà polacca che, se pure si rivelarono rovinosi per lo Stato polacco, restano uno dei grandi valori che l’Umanesimo polacco trasmise all’Europa.

64 L’Unione polacco-lituana del 1569 era, però, lo Stato di due popoli, il polacco ‘latino’ e cattolico, e il ruteno, ortodosso di obbedienza ecclesiastica greca e di lingua dotta slavo-ecclesiastico. Nelle città orientali polacco-lituane, gli intellettuali si trovarono così divisi da ‘barriere’ invisibili e tuttavia insuperabili, provocate dalle differenze di fede religiosa e di lingua. Pertanto, i popoli dell’Europa ortodossa, ruteni e russi, conobbero il ‘patrimonio’ umanistico e rinascimentale, solo nell’età barocca, quando le scuole ortodosse furono organizzate sul modello gesuitico delle scuole polacche. L’entrata anche in Russia del classicismo settecentesco, con «il bagaglio dell’illuminismo occidentale, trovò il terreno già preparato dalle scuole greco-latine dell’età barocca».

65 8. Spero che questo rapida rassegna dei lavori del convegno basti a rilevare la forte complessità dei problemi storici e storiografici affrontati, nel tentativo di individuare i caratteri fondamentali comuni agli umanesimi dei vari Paesi e aree geografiche europee, e, insieme, l’autonomia e diversità delle loro storie particolari, derivate dalle singole condizioni e tradizioni sociali, culturali, politiche e religiose, e da come vennero trasmessi e furono accolti i principi innovatori del primo Umanesimo. Abbiamo, insomma, dinanzi a noi, più chiaro e definito lo svolgimento di uno dei più grandi eventi della storia intellettuale europea, il cui epicentro originario fu, appunto, la renovatio umanistica italiana del tardo Trecento e del Quattrocento, che non solo aprì la crisi delle auctoritates, delle istituzioni e dei poteri intellettuali del tardo Medioevo, ma, mediante la riscoperta sempre più critica delle civiltà ‘classiche’, restituì all’Occidente le tradizioni letterarie, filosofiche, scientifiche e i ‘modelli’ etici, giuridici e politici del mondo antico, elaborò i metodi e gli strumenti della filologia e della critica storica. E così iniziò una totale trasformazione del sapere che, nel corso di due secoli, mutò tutti i modi di pensare, di conoscere e di vivere. Gli effetti di una tale rivoluzione furono, senza dubbio, assai vari e diversi, come risulta chiaramente dal complesso delle relazioni. Ma è altrettanto vero che, nel corso del Cinquecento, l’età del comune ‘rinascimento’ europeo, i principi fondamentali dell’Umanesimo agirono, in maniera decisiva, su tutte le culture dell’Occidente, dai Paesi Iberici all’Europa settentrionale e alla lontana Polonia, dalla Gran Bretagna all’Ungheria e alle terre balcaniche più vicine all’Italia. Né si trattò di una ‘moda’ superficiale e rapidamente trascorsa, come quelle tipiche dei nostri tempi, perché sappiamo che, al di là di ogni confine o barriera linguistica, politica e religiosa, la formazione della ‘coscienza europea’ fu ispirata dai valori intellettuali, etici e civili nati dalla vocazione liberatrice dell’Umanesimo originario e dal proposito di sottoporre alla propria critica ogni auctoritas precostituita e qualsiasi ‘verità’ imposta. La vasta diffusione di questo insegnamento e dei suoi metodi fu possibile, grazie a una ‘rete’ sempre più fitta di relazioni e connessioni tra personalità e ambienti intellettuali che il Petrarca aveva iniziato a stendere, quasi un secolo e mezzo prima della grande affermazione europea dell’Umanesimo, e diverse generazioni di dotti, più o meno sapienti avevano continuato ad ampliare, in un ‘circolo’ sempre più vasto. Poi, grazie al lento progresso delle comunicazioni, e, soprattutto, al rapido avvento della stampa, quegli insegnamenti, ancora esclusi dalle istituzioni scolastiche ufficiali, raggiunsero ogni luogo dove si intendesse coltivare le

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bonae litterae, si attendesse un rinnovamento civile e spirituale e prevalessero lo spirito di tolleranza e il desiderio della pace come condizione della vita civile sollecitati anche dalla straordinaria diffusione europea delle sue opere.

66 Si dirà – ed è vero – che l’Umanesimo si affermò stabilmente in Europa, proprio nel ‘secolo di ferro’ e che i suoi principi e insegnamenti non valsero affatto ad evitare che, in gran parte dell’Europa, i conflitti tra le grandi monarchie, i dissidi politici e l’intransigenza delle opposte confessioni ecclesiastiche provocassero la lunga stagione delle ‘guerre horrende’. Sarà anche facile ricordare che le ‘repubbliche di carta’, così attraenti per i litterati occupati a speculare sullo ‘Stato più armonico’, sulla giustizia più perfetta e magari anche sull’educazione del vero ‘principe cristiano’, erano delle favolose ‘fantasie’, destinati a dissolversi al confronto con la forza dei detentori dei poteri ‘reali’. E si potrà pure osservare che proprio gli umanisti furono frequentatori delle corti e funzionari degli alti uffici, o, addirittura consiglieri, sostenitori e ‘propagandisti’ dei principi al cui servizio mettevano le loro penne; e che la retorica, così celebrata nelle loro scuole, divenne talvolta lo strumento per sostenere le cause più ingiuste e i più pericolosi personaggi. Ma è un’accusa che si potrebbe, con altrettanta facilità, rivolgere agli intellettuali di varie epoche e momenti della storia europea, dimenticando che, tra il Quattrocento e il Cinquecento, il mecenatismo e il sostegno dei principi, delle corti o di altre istituzioni politiche erano davvero necessari per permettere all’Umanesimo di radicarsi nelle società europee e di svolgere la proprie innovazioni.

67 Passando, poi, a un altro ordine di idee, non mancherà chi risollevi la ormai desueta accusa all’Umanesimo di essere stato un periodo di dannoso e nocivo predominio di letterati e di retori, che avrebbe impedito il diretto passaggio dalla ‘logica’ e dalla ‘fisica’ dei magistri moderni (e, in particolare, dalla scuola di Buridano) alla nuova scienza galileiana. Gli studi degli ultimi cinquant’anni hanno, però, ben dimostrato che si dové proprio agli umanisti il ritorno in Occidente dei testi scientifici e matematici greci, così influenti sul progresso e l’avanzamento dei prodromi cinquecenteschi della vicina prima rivoluzione scientifica. Non a caso, quasi tutti i maggiori protagonisti di quella svolta decisiva del nostro sapere avevano avuto una formazione umanistica, come l’ebbero pure i filosofi novatores, pugnaci sostenitori della libertas philosophandi e tenaci avversari dell’identificazione della sapientia con le dottrine di Aristotele, un grande filosofo, ma, come tutti gli uomini, capace di errare.

68 D’altro canto, spero che siano sempre più rari anche gli studiosi disposti a trasformare, grazie all’ambiguità del termine ‘Umanesimo’, un evento ormai meglio definito nelle sue coordinate cronologiche e nelle sue complesse, ma non oscure vicende storiche, in una entità metastorica applicabile, nel corso dei secoli, a qualsiasi ripresa, più antica o più recente del culto degli auctores o, peggio ancora, a ogni filosofia o ideologia che, in buona o cattiva fede, proclami di rappresentare la ‘totalità’ e l’‘essenza’ dell’uomo. Questi tentativi che hanno avuto il loro punto culminante nei primi decenni del secondo dopoguerra del secolo XX, sono ormai più che esauriti; così come è augurabile che sia considerato già obsoleto anche il mito delle ‘due culture’ e si comprenda che i metodi delle scienze umane e quelli delle scienze della natura non sono affatto conflittuali, ma bensì i due volti di un unico indivisibile sapere. E poiché, sto adesso esprimendo miei desideri e speranze, vorrei pure auspicare che non trovi più altri amatori la vana ricerca dei ‘precedenti’ o, addirittura, degli antenati di quell’‘uomo del Rinascimento’, di cui spesso anche autorevolissimi storici hanno ricercato le tracce in

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tutti i ‘secoli bui’, e che i più pericolosi adulteratori della splendida e affascinante opera di Burchkardt trasformarono nella maschera delle più disumane invenzioni ideologiche.

69 Le relazioni dei nostri illustri colleghi – ben fondate sull’impegno di generazioni di storici e ricercatori che hanno lavorato su testi e documenti sparsi nelle biblioteche e negli archivi di gran parte dell’Europa – hanno, invece, dimostrato cosa sia stato davvero l’‘Umanesimo’, considerato nelle sue forme storiche concrete, e quali siano stati gli uomini, le idee, le esperienze, le opere, i procedimenti e metodi che lo propagarono in una vasta parte del nostro continente, e anche oltre, se si considera pure la sua influenza sulle culture e le istituzioni scolastiche delle due Americhe. Non solo: è emerso – sebbene meriterebbe un’indagine più approfondita – pure il cruciale problema del nesso tra l’Umanesimo e la grande crisi religiosa europea del XVI secolo, agli inizi della lunga e spesso drammatica vicenda della ‘secolarizzazione’ dell’Occidente e del riconoscimento della libertà di coscienza, e, infine, della totale tolleranza religiosa. Particolare rilevanza è stata giustamente attribuita allo sviluppo della filologia e della critica storica, a mio vedere, uno dei caratteri determinanti della cultura moderna, iniziato proprio dal Petrarca, continuato dal Valla che lo estese anche alla ricostruzione e interpretazione dei ‘testi sacri’ e all’accertamento della verità o falsità di presunti documenti storici, sostenuto e difeso dal Budé e trasformato da Erasmo nel criterio fondamentale della conoscenza e conservazione di ogni memoria storica. Ma è stata pure riconosciuta la radicale vocazione pedagogica ed educativa dell’Umanesimo, manifestata dal sorgere delle nuove scuole nei centri capitali dell’Italia quattrocentesca, divenuta dopo l’elemento innovatore delle istituzioni scolastiche e universitarie europee, si trattasse della scuola di Deventer, aperta dallo Hegius allo studio dei massimi exempla classici, del Collegium trilingue di Lovanio nato dall’ispirazione di Erasmo, dei ‘licei’ londinesi creati dal Colet e dai suoi amici, delle università della Germania protestante riformate da Melantone, o dell’università calvinista di Leida che ebbe tra suoi maestri, Giulio Cesare Scaligero, Giusto Lipsio e Ugo Grozio. Né è mancato, sia pure, inevitabilmente, solo per accenni, l’indicazione di un altro tema anch’esso degno di ricerche sistematiche: il rapporto inscindibile tra l’Umanesimo e la ‘rivoluzione inavvertita’ conseguente alla diffusione della stampa. Perché, se la diffusione europea della stampa permise, con la sua rapidità e con l’invenzione dei nuovi tipi di libro, che l’Umanesimo raggiungesse anche le più lontane regioni, Paesi e città, gli umanisti furono, in massima parte, i collaboratori e gli ispiratori dei maggiori stampatori europei o, addirittura, si trasformarono essi stessi in editori e stampatori.

70 Un altro aspetto comune dell’Umanesimo europeo risulta, poi, documentato dalla maggior parte delle relazioni: la mobilità degli umanisti, si tratti dai lunghi soggiorni degli intellettuali italiani negli altri Paesi europei dove li portavano le loro professioni di maestri, bibliotecari, cancellieri, segretari, uomini di corte, storiografi, oppure dei viaggi quasi ‘rituali’ in Italia di giovani studenti, ma anche di maturi letterati, di diplomatici o di ecclesiastici, tutti coinvolti nella propagazione delle nuova cultura. Nondimeno, lo strumento che più valse a conservare la fondamentale unità dell’Umanesimo europeo, nella forma della Respublica litterarum, fu – come ho già accennato – il continuo scambio epistolare, uno dei generi letterari più tipici della ‘società umanistica’, esteso a tutti i Paesi dell’Europa occidentale e centro-orientale. La pubblicazione e lo studio degli epistolari umanistici sono stati e restano gli strumenti che hanno maggiormente contribuito ad accrescere le nostre conoscenze di quel

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particolare ‘mondo’ intellettuale. Basterà ricordare – per citare solo le opere più celebri e rappresentative delle fasi determinanti delle origini dell’Umanesimo e del suo pieno sviluppo europeo – le varie raccolte epistolari del Petrarca e la monumentale corrispondenza di Erasmo che consentono di comprendere come nacque la renovatio umanistica e come questa poté diventare il modello di una nuova cultura accolta in tutta l’estensione geografica dell’Occidente.

71 Purtroppo i limiti invalicabili di ogni convegno non hanno permesso di estendere il nostro incontro anche allo studio particolareggiato dell’influenza dell’Umanesimo sulla storia della filosofia, del diritto, del pensiero politico, delle letterature, delle arti e delle scienze, nei due secoli del ‘Rinascimento’; e, quindi, anche di affrontare la lunga quaestio sui rapporti tra due concetti storiografici che sono ancora oggi, e probabilmente resteranno ancora, gli argomenti di rinnovate discussioni. Ma il lavoro degli storici, degli ‘editori’ e dei filologi ci aiuterà certamente a proseguire in una ricerca inesauribile, che servirà, volta a volta, a conoscere e interpretare sempre meglio le origini della comune ‘coscienza’ dell’Europa moderna e dei suoi valori irrinunciabili.

72 Il mio vecchio amico Carlo Augusto Viano mi ha chiesto – se ho inteso bene la sua domanda – perché si ricordi così frequentemente l’Umanesimo e meno l’Illuminismo. La mia risposta di modesto cultore di storia della cultura del XV e XVI secolo può essere solo questa: si tratta di due diversi ‘momenti’ della storia intellettuale europea, ormai abbastanza definibili nei loro caratteri essenziali e nella loro estensione geografica e cronologica, che costituiscono altrettanti ambiti di studio da coltivare con il massimo impegno e da difendere contro i crescenti tentativi di impoverire, se non di cancellare, la memoria storica. Non sono, a mio avviso, affatto due ‘momenti’ necessariamente antagonisti, come conferma la valutazione della renaissance des lettres et des beaux arts di alcuni dei maggiori rappresentanti dell’Illuminismo, D’Alembert, Voltaire e persino Rousseau, che la considerarono il primo inizio di un rinnovamento profondo e radicale della storia e della vita europea. Del resto, il ‘metodo critico’, il rifiuto sempre più accentuato delle autorità prestabilite e la messa in discussione di istituzioni e poteri tradizionali, che furono la vera forza dell’Umanesimo – disposto a contestare anche certi modelli originari, nella polemica erasmiana contro il ‘ciceronianismo’ della curia romana, o a dissolvere il mito della sapienza antichissima dei prisci teologi accolto da molti umanisti – non dico che ‘precorresse’ – verbo da escludere dai nostri studi – ma certo poté contribuire a generare la ribellione intellettuale espressa nelle grandi battaglie degli illuministi. Non a caso, proprio nell’‘età dei Lumi’, la difesa della ragione contro ogni forma di dogmatismo e il principio della libertà di coscienza furono i temi fondamentali di un dibattito che ricordava uno dei più affascinanti libri clandestini del tardo Rinascimento: il Colloquium Heptaplomeres. Ma già prima, nel 1563, il savoiardo Sébastien Castellion, un umanista ‘professionale’, aveva opposto al rigore del dogmatismo teologico di Calvino e alla condanna al rogo di Miguel de Serveto, il suo De arte dubitandi et confiendi, ignorandi et sciendi, che non fu dato alle stampe, ma circolò negli ambienti della Riforma ‘radicale’ e, tra il Seicento e il Settecento, fu reso più noto. Una breve opera, limpida e lucidissima, che, forse meglio di ogni altra, può far comprendere quale sia una delle migliori eredità dell’Umanesimo.

73 Per quanto concerne la memoria e lo studio dell’Illuminismo sono del tutto d’accordo con Viano sulla necessità che debbano essere mantenuti, accresciuti e sempre più approfonditi. E mi auguro che questo avvenga proprio a Torino, la città di Franco

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Venturi, uno storico che il nostro Paese dovrebbe sempre considerare tra i suoi veri ‘Maestri’ e che proprio qui ha lasciato i suoi migliori discepoli.

74 Non posso terminare questa conclusione senza rivolgere i miei ossequi e i più vivi ringraziamenti alla gentile Signora Enrica Simone Forni, per la sua squisita ospitalità e per il suo inesauribile impegno a mantenere sempre viva e presente la memoria di uno studioso più che esemplare e dal quale abbiamo tutti appreso molto. E ringrazio tutti i relatori, gli intervenuti nelle discussioni e coloro che hanno assistito con viva attenzione ai nostri lavori.

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Rassegna bibliografica

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Rassegna bibliografica

Medioevo a cura di G. M. Roccati

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Frédéric Duval, La philologie française, pragmatique avant tout? L’édition des textes médiévaux français en France

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

FRÉDÉRIC DUVAL, La philologie française, pragmatique avant tout? L’édition des textes médiévaux français en France, «Études et rencontres de l’École des Chartes», 21, Pratiques philologiques en Europe, 2006, pp. 115-150.

1 F.D. propose une réflexion stimulante sur la pratique éditoriale française au cours de ces dernières décennies. Dans un premier volet il s’attache aux aspects théoriques, en soulignant surtout l’absence de discussions méthodologiques en France depuis Bédier. Il souligne ensuite les contradictions dans la pratique ecdotique: les éditions françaises, œuvres pour la plupart de littéraires qui ne sont ni philologues ni linguistes de formation, se distinguent par une attention marquée pour les aspects littéraires des textes édités et en revanche par un traitement superficiel, et souvent archaïque, des questions linguistiques. Dans une telle pratique, les problèmes philologiques, qui devraient fonder tout travail d’édition, sont souvent négligés ou sous-estimés. Résultat complexe d’un héritage ancien, de conditions de publication lourdes de conséquences (le panorama éditorial fait l’objet d’un paragraphe éclairant), d’une situation académique particulière, les pratiques éditoriales françaises doivent être connues de tout lecteur sensible à la qualité scientifique des textes mis à sa disposition.

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Aa. Vv., Le vrai et le faux au Moyen Âge

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

Le vrai et le faux au Moyen Âge, «Bien dire et bien aprandre. Revue de Médiévistique», 23, 2005.

1 La première partie du volume se concentre autour des ‘Semblances’ et ‘senefiances’ romanesques.

2 Christine FERLAMPIN-ACHER (Celui qui croyait aux fées et celui qui n’y croyait pas: le merveilleux romanesque médiéval, du ‘croire’ au ‘cuidier’, pp. 23-39) aborde la question du rapport entre ‘vrai’ et ‘faux’ dans un corpus de romans: Partonopeu de Blois, Artus de Bretagne, Merlin de Robert de Boron, Escanor, Brun de la Montagne, Méliacin. Le questionnement, qui se situe nécessairement à la base du merveilleux romanesque, laisse en suspens la vérité de la merveille; les personnages incrédules (ceux qui dénoncent la merveille comme fausse) sont cependant rares, le scepticisme n’étant pas une attitude médiévale: de fait, comme merveilleux et romanesque vont de pair, le lecteur est impliqué dans le jeu du ‘cuidier’, sans que cela mette en doute le sens ultime, garanti par Dieu.

3 Étienne GOMEZ (Chacun sa vérité. Un nouvel examen de la Deuxième Continuation du “Conte du Graal”, pp. 41-54) fonde son analyse sur deux protestations de véridicité apparemment contradictoires: l’une en faveur des vers, dans la Deuxième Continuation, l’autre en faveur de la prose, dans le Didot-Perceval. Selon E.G. la première serait une réponse ironique à la seconde. En réalité, prose et vers expriment deux vérités différentes, l’une en rapport avec l’histoire, l’autre avec la fiction: si la prose se met au service de la vérité, le vers la trouve en lui-même.

4 Annaïg QUEILLÉ (Perceval le ‘nice’, Amadan mor, Peredur et Finn... Le vrai et le faux dans la représentation de la ‘folie’ de Perceval dans “Le conte du Graal” de Chrétien de Troyes, pp. 55-78) compare la marginalité et la sauvagerie de Perceval avec celles des héros de la mythologie celtique. De telles caractéristiques, nettement dévalorisantes, seraient

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apprivoisées dans le roman du xiie siècle grâce à l’éthique courtoise, chevaleresque et chrétienne, fondée sur la notion de perfectibilité du héros.

5 Jean-René VALETTE (Les “Hauts livres” du Graal et le problème de la vérité, pp. 79-99) interroge les Hauts livres au niveau des énoncés, puis dans l’espace énonciatif des textes, afin d’examiner, d’abord, le rapport éventuel entre vérité de la fiction et vérité de la révélation chrétienne, deuxièmement pour vérifier comment la vérité dont les personnages sont en quête s’articule avec le statut fictionnel des œuvres littéraires. La conclusion ne saurait être qu’interrogative: tout dépend en effet du rapport que l’on établit entre la conception chrétienne qui règne dans ces textes, et la foi qu’il convient d’accorder à ceux-ci.

6 Les contributions de la deuxième partie sont groupées autour des Ambivalences tristaniennes.

7 Selon Jacques CHOCHEYRAS (De la tromperie à l’erreur, sémantique du faux’ au Moyen Âge, pp. 103-109), dans le domaine moral et en contexte romanesque, l’opposition ne se fait pas au xiie siècle entre vrai et faux, comme dans la langue moderne, mais entre vérité et mensonge, catégories qui se situent non pas au niveau de la réalité, mais à celui de la parole.

8 Jean-Marc PASTRÉ (Pour une éthique de la communication: le vrai et le faux dans les romans de Tristan, pp. 111-120) analyse les trois épisodes tristaniens où le vrai et le faux se confondent (serment ambigu, refrain chanté par Tristan à la cour de la Petite Bretagne, les deux ‘folies’) sur la base de la triade notionnelle dégagée par Lévi-Strauss pour les mythes amérindiens et grecs: indiscrétion, malentendu, oubli. Les traits qui marquent le couple adultère (déguisement, ambiguïté, duplicité) renvoient au ‘régime nocturne’ reconnu par G. Durand.

9 Jacques RIBARD (Le “Tristan” de Béroul ou l’impossible quête de vérité, pp. 121-127) lit le Tristan de Béroul comme une interrogation sur le problème du vrai et du faux. La quête de la connaissance se fondant sur la vue et sur l’ouïe, le regard et la parole en deviennent des thèmes majeurs: cependant, le regard se révèle impuissant à connaître la vérité, et la parole la déguise. Il faut alors admettre deux lectures possibles de l’adultère, deux ‘vérités’: la culpabilité des amants ôte toute responsabilité au philtre, qui, en invitant à une aventure exceptionnelle, serait une figure de la grâce.

10 Trois articles concernent les Visions et voyages dans l’au-delà.

11 Robert BAUDRY (Merlin: visionnaire ou faussaire?, pp. 129-141) analyse deux aspects fondamentaux du personnage: sa capacité de voir le vrai, dans le passé et dans le futur, et en même temps celle de faire voir le faux aux autres à travers la métamorphose. Si Merlin utilise les armes ambivalentes de son art, non seulement ses fins le justifient, mais il ne saurait mériter la sanction que lui réserve la morale moderne.

12 Aux yeux de Mattia CAVAGNA (La “Vision de Tondale” à la fin du Moyen Âge: vérité ‘historique’ ou fiction littéraire?, pp. 79-99), l’étude de la transmission médiévale de la Visio Tnugdali permet de reconnaître deux branches: d’une part, une tradition savante, en langue latine, qui ne cesse de s’interroger sur la ‘vérité’ du texte, de l’autre la tradition en langue vulgaire (française, mais aussi anglaise et allemande), qui souligne plutôt les aspects narratifs – aventure et merveilleux – du texte, sans se soucier de la condamnation qui pèse sur lui depuis le xive siècle.

13 Huguette LEGROS (Vérité testimoniale, vérité théologique et ‘vérité de l’art’ dans quelques récits de voyage dans l’au-delà, pp. 159-172) compare le Tractatus de Purgatorio Sancti Patricii et la

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version française de Marie de France. Elle relève d’abord chez H. de Saltrey les hésitations et les doutes sur la véridicité du récit et sur la conformité de celui-ci à la vérité théologique. En revanche, l’Espurgatoire ne doute pas et insiste plutôt sur la vérité du témoignage: de fait, on revient avec Marie à une conception littéraire de la vérité, qui ne s’oppose pas tant au concept d’‘erreur’ qu’à celui de ‘mensonge’.

14 La question de la vérité et du mensonge s’avère centrale dans les textes épiques (François Suard, La question de la vérité dans les chansons de geste, pp. 175-193): d’abord, l’auteur ne donne pas pour acquise la véridicité de son récit, et il se doit de l’expliciter; deuxièmement, sur le plan du récit, l’affirmation nette du droit et du tort s’accompagne d’éléments problématiques, tels le mensonge et la trahison; de plus, le vrai – par exemple pour les songes prémonitoires – peut ne pas être reconnu comme tel. Selon les mots mêmes de F.S. en somme, loin du être étrangers l’un à l’autre, «mensonge et vérité sont liés à la construction du sens de la chanson de geste» (p. 192).

15 Le rapport entre vérité et Histoire est au centre des deux contributions réunies sous le titre de Fictionnalisation de l’histoire. Philip E. BENNETT (Jean le Bel, Froissart et la Comtesse de Salisbury: entre histoire et mythe chevaleresque, pp. 211-224) cherche à faire la part du vrai et du faux dans l’épisode des amours d’Edouard III, roi d’Angleterre, et de la comtesse de Salisbury, épisode qui serait à l’origine de la création de l’ordre chevaleresque de la Jarretière. Il compare donc le récit qui apparaît dans les Chroniques de Jean le Bel et les rédactions successives des Chroniques de Froissart, ce qui lui permet de conclure que les modifications introduites par celui-ci répondent non pas à une volonté documentaire, mais plutôt à une vision idéologique, et dans une certaine mesure mythique, de l’Histoire.

16 Marie-Geneviève GROSSEL (Entre désinvolture et imposture? “Les Récits d’un Ménestrel de Reims”, pp. 225-237) observe d’abord comment les Récits, loin d’être une ‘chronique’ au sens médiéval, résistent aux tentatives modernes de classification. Habile dans le maniement des genres (roman, histoire, mais aussi théâtre), le Ménestrel en prend certainement à son aise avec la ‘vérité’, mais s’avère capable tant de raconter des faits réels que de se faire conteur, un «conteur plein de verve et de fantaisie, qui visait à divertir tout en édifiant» (p. 237).

17 Quelques-unes des contributions de la section Rhétorique et linguistique concernent des textes littéraires. Dominique LAGORGETTE (La vérité du nom: métadiscours sur le droit nom, métadiscours sur l’origine?, pp. 277-293), ayant constaté la fréquence des échanges métadiscursifs sur le nom dans la littérature médiévale, reconnaît des constantes: d’une part, le nom joue une fonction programmatique, puisqu’il permet de prédire les comportements de celui qu’il désigne, d’autre part il révèle les jugements portés sur lui ou sur un membre de sa famille. C’est dans la littérature des xive et xv e siècles, et surtout dans la nouvelle, que le nom assume un nouveau rôle: il peut alors renvoyer à un savoir commun et devenir typique d’une classe sociale ou d’une conduite.

18 Selon Fabienne POMEL (L’art du faux-semblant chez Jean de Meun ou ‘la langue doublée en diverses plicacions’, pp. 295-313), c’est entre autres par Faux-Semblant que Jean de Meun introduit dans le Roman de la Rose une interrogation profonde sur la fausseté. Elle analyse alors ce personnage comme figure archétypale du falsificateur, puis dans la confrontation qui l’oppose à Male Bouche. Le but de Jean de Meun serait de solliciter le lecteur à chercher au-delà des signes linguistiques, qui peuvent s’avérer mensongers, une vérité seconde dont Dieu serait seul le garant.

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19 Une dernière partie est consacrée à L’autorité juridique et scientifique. Joëlle Ducos (Fantasmes et illusions: les apparitions aériennes, pp. 317-331) aborde la question des apparitions aériennes, phénomènes météorologiques qui demeurent problématiques au Moyen Âge tant sur le plan de la dénomination que sur celui de leur description et interprétation. Difficiles à nommer sinon par des métaphores ou des appellations floues – telles feu –, ils génèrent aussi bien des croyances populaires que des tentatives d’explications scientifiques. Cependant les descriptions proposées ne peuvent que s’appuyer sur l’analogie et la métaphore.

20 La dernière contribution, de Christine SILVI (Faire dire vrai dans le discours de vulgarisation scientifique en français (xiiie-xive siècles): l’argument d’autorité à l’épreuve de la méthode doxographique, pp. 351-368) concerne l’encyclopédie médiévale en langue vulgaire.

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La lettre et les lettres, entre-deux. Textes réunis par Claude Lachet et Laurence Richer

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

La lettre et les lettres, entre-deux. Textes réunis par Claude LACHET et Laurence RICHER, Lyon, CEDIC, 2006.

1 Quelques articles de ce recueil, qui réunit des séminaires de formation doctorale organisés au sein du CEDIC pendant les années 2003-2006, concernent la littérature médiévale.

2 Jean-Claude VALLECALLE, La lettre implicite: remarques sur les messages écrits dans l’épopée médiévale, pp. 9-23. Dans les chansons de geste des xiie-xiiie siècles, les lettres ne sont évoquées que de manière rapide et indirecte: comme le prouvent les exemples que J.- C.V. tire d’Anseïs de Carthage, Aspremont, Chanson des Saisnes, Jehan de Lanson, le message oral prévaut nettement sur l’écrit. Au xive siècle seulement (par exemple dans la Belle Hélène de Constantinople ou Lion de Bourges), on relève un renouveau d’intérêt pour la lettre écrite, reproduite notamment lorsque le contenu en est mensonger et reflète un complot. Les épopées franco-italiennes (Entrée d’Espagne, Prise de Pampelune) constituent un cas particulier, dans la mesure où les lettres y sont inscrites dans un mètre différent (l’octosyllabe) qui les isole du contexte narratif et en souligne la spécificité; on peut expliquer cette évolution par la distanciation progressive entre l’écrivain et son œuvre, la lettre constituant en effet une interruption brusque de la parole du narrateur.

3 Danielle QUÉRUEL, Le roman de ‘Tristan en prose’: le premier roman épistolaire de la littérature française?, pp. 25-36. Consacrée spécialement aux échanges épistolaires dans les tomes I, IV, VII de l’édition dirigée par Philippe Ménard (Textes Littéraires Français), cette étude se propose de montrer comment les lettres, quels que soient leur forme (message en

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vers ou en prose, lai lyrique) et le messager chargé de les porter (demoiselle ou harpeur), jouent un rôle fondamental dans ce roman fondé sur l’entrelacement des aventures et par conséquent sur la distance physique des personnages.

4 Corinne PIERREVILLE, De la lettre au roman. Lecture, écriture et réécriture dans “Claris et Laris”, pp. 37-63. Les missives étant très rares dans Claris et Laris, C.P. s’attache aux inscriptions tracées sur des supports très divers: lettres gravées à l’entrée de la forêt de Brocéliande, message inscrit sur une tour, inscription ornant une nef magique, lettres incrustées sur les murs d’une cité dévastée; par ailleurs, le mot ‘lettre’ désigne aussi (v. 9920) le roman lui-même. De plus, selon C.P., la large palette de motifs que l’auteur tire de la matière arthurienne, mais aussi des romans antiques, fait de ce roman une somme de la littérature médiévale, et de l’écriture une manière privilégiée de la préserver de l’oubli.

5 Claude LACHET, Les lettres dans “Le livre du Voir Dit” de Guillaume de Machaut: une recherche esthétique, pp. 65-81. Le Livre contient quarante-six lettres en prose, également réparties entre l’amant et Toute Belle, dont C.L. analyse le contenu et la structure, le lien avec le lyrisme et les jeux qu’elles cachent sur le nom de la dame, Peronne. Cette correspondance intime, imposée d’abord par l’éloignement des amants, s’avère être en même temps une réflexion sur l’amour pour la poésie.

6 Anne MARTINEAU, Les lettres dans “Ysaÿe le Triste”, pp. 83-104. La quantité et la variété des messages écrits dans ce roman (rédigé entre la fin du xive et le début du xve siècle) permet à A.M. de les examiner de plusieurs points de vue, de la fabrication à la transmission et à la réception sur le plan concret, puis, sur le plan culturel, comme témoignage d’un monde en évolution (généralisation des pratiques de lecture/ écriture), et encore sur le pian littéraire (intérêt esthétique, dramatique, psychologique et symbolique des messages). Conscient des possibilités offertes par les lettres, l’auteur leur confie la tâche de marquer la structure de son roman et d’en indiquer la signification profonde.

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Dire et penser le temps au Moyen Âge. Frontières de l’histoire et du roman, études recueillies par Emmanuèle Baumgartner et Laurence Harf- Lancner

G. Matteo Roccati

RÉFÉRENCE

Dire et penser le temps au Moyen Âge. Frontières de l’histoire et du roman, études recueillies par Emmanuèle BAUMGARTNER et Laurence HARF-LANCNER, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2005, pp. 264.

1 La Présentation souligne bien la nouveauté dans la perception du temps qu’a représenté, dans l’historiographie bretonne et normande en langue française, l’abandon des histoires universelles pour tracer l’histoire d’une lignée, d’une nation; autre nouveauté: les récits consacrés aux croisades, «passage de la mise en écrit répétitive, d’un historiographe à l’autre, d’un passé plus ou moins bien connu, plus ou moins récent, à une pratique neuve d’une histoire écrite non certes au contact de l’événement, dans son présent vif, mais dans un temps qui reste très proche» (p. 11).

2 Les deux premières études concernent deux techniques historiographiques: les généalogies en rouleau et les chronogrammes. La première fait l’objet de la contribution de Olivier DE LABORDERIE, Le déroulement des générations: la conception du temps dans les généalogies en rouleau des rois d’Angleterre en anglo-normand des XIIIe et XIVe siècles (pp. 19-46, avec quelques belles reproductions); ces généalogies ont pour but d’affermir la légitimité des Plantagenêts en les reliant à la dynastie royale anglo- saxonne. Philippe CONTAMINE, Chronogrammes français du XVe siècle. “Comme vous pourrez

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retenir a mémoire par les lettres nombrables de ce petit verset” (pp. 47-60), examine l’utilisation de ce procédé, pratiqué surtout à partir du xive s., qui consiste à indiquer une date à travers les lettres, apparaissant dans un vers, qui ont une valeur dans la numération romaine.

3 Les autres contributions sont consacrées à des œuvres particulières. Gillette LABORY, Réflexion sur l’expression du temps dans “la Grande Chronique de Normandie” (pp. 61-74), relève les repères temporels fournis par la chronique. Armelle LECLERCQ, Temps historique et temps sacré: deux chroniqueurs de la première Croisade face à la prise de Jérusalem (pp. 77-100), étudie la sacralisation du présent opérée par la référence à la Bible et à ses prophéties chez Guibert de Nogent et Raymond d’Aguilers. Élisabeth GAUCHER, Temps individuel et temps collectif dans l’écriture biographique: “l’Histoire de Guillaume le Maréchal” (pp. 101-118) relève la coexistence de visions différentes du temps à l’intérieur de cette biographie. Marie-Thérèse DE MEDEIROS, Temps du moi, temps du monde dans “la Chronique” de Jean le Bel (pp. 119-135) souligne l’importance de la subjectivité du conteur. Enfin deux articles portent sur Christine de Pizan. Françoise AUTRAND, Christine de Pizan et l’Histoire de France: “le Livre de l’Advision Christine”, (pp. 137-150). Giovanna ANGELI, Temps et Histoire chez Christine de Pizan: “le Livre des fais et bonnes meurs du sage roy Charles V” (pp. 151-168).

4 Une dernière section traite de la contamination entre histoire et roman dans quelques œuvres qui se situent aux frontières des deux genres. Maud SIMON, Prose et profondeur temporelle: du Merveilleux à l’Histoire dans “le Roman d’Alexandre en prose” (pp. 171-191). Christine FERLAMPIN-ACHER, “Perceforest” et le temps de l’(h)istoire (pp. 193-215). Catherine GAULLIER-BOUGASSAS, Temps historique et temps romanesque: “Saladin” et “Baudouin de Flandre” (pp. 217-244).

5 Des Éléments de bibliographie (pp. 247-252) et l’index terminent l’ouvrage.

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Medieval narrative sources. A gateway into the medieval mind, edited by Werner Verbeke, Ludo Milis, Jean Goossens

G. Matteo Roccati

RÉFÉRENCE

Medieval narrative sources. A gateway into the medieval mind, edited by Werner VERBEKE, Ludo MILIS, Jean GOOSSENS, Leuven University Press, 2005 («Medievalia Lovaniensia». Series I / Studia XXXIV), pp. x-310.

1 Le volume rassemble quinze contributions qui concernent pour la plupart les Pays Bas et qui sont issues de travaux menés à partir de la base de données The Narrative Sources from the Medieval Low Countries, en consultation libre sur le site . Cette base, mise au point grâce à la collaboration des universités de Gent, Leuven et Groningen, a été constituée à l’origine à partir du répertoire de M. Carasso- Kok (Repertorium van de verhalende historische bronnen uit de Middeleeuwen, 1981) et a été enrichie depuis de nouvelles notices (actuellement elles sont près de 2150). La base couvre la période 500-1550 et l’aire géographique non seulement des Pays Bas et de la Belgique actuels, mais aussi des territoires relevant historiquement des Pays Bas, aujourd’hui français ou allemands. Elle est présentée par Jeroen DEPLOIGE, The Database Narrative Sources from the Medieval Low Countries: A short introduction followed by the “User’s Guide”, pp. 271-298, et son mode d’emploi est reproduit en annexe.

2 Même si les contributions ne concernent pas forcément l’aire française, on les signale ici en raison de leur intérêt d’un point de vue général et méthodologique. Renée NIP, Changing Demands, Changing Tools: A Survey of Narrative Historical Sources, Written during the Middle Ages in the Northern Low Countries (pp. 1-20), passe en revue les choix opérés dans la constitution des répertoires de sources relatifs aux Pays Bas et à la Belgique, et

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les problèmes auxquels la nouvelle base est confrontée, ainsi que l’énvolution des exigences des historiens. Elisabeth VAN HOUTS, Gender, Memories and Prophecies in Medieval Europe, pp. 21-36. Steven VANDERPUTTEN, From Sermon to Science: Monastic Prologues from the Southern Low Countries as Witnesses of Historical Consciousness (10th-15th Centuries), pp. 37-54, présente en annexe l’édition d’une Epistola contra eos qui dicunt cronicas inanes seu inutiles (1296-1306 (?); ms. Douai, Bibl. mun. 798, f. 2r). Paul BERTRAND, Réformes ecclésiastiques, luttes d’influence et hagiographie à l’abbaye de Maubeuge (ixe-xie s.), pp. 55-75, considère les textes hagiographiques émanant de l’abbaye comme des ‘instruments de politique extérieure’ et de ‘régulation interne’; ce sont en fait des ‘acteurs inattendus et étonnamment loquaces d’un temps de crises’ (p. 75). Brigitte MEIJNS, The “Life of Bishop John of Thérouanne” by Archdeacon Walter (1130) and the Bishop’s Pastoral Activities, pp. 77-90. Michael GOODICH, Microhistory and the “Inquisitiones” into the Life and Miracles of Philip of Bourges and Thomas of Hereford, pp. 91-106. Werner VERBEKE, La “Vie de saint Amand” par Gillis de Wevel et ses modèles, pp. 107-137. Pieter-Jan DE GRIECK, L’image de la ville et l’identité monastique dans l’œuvre de Gilles Li Muisis (1272-1353), pp. 139-162. Janick APPELMANS, The Abbey of Affligem and the Emergence of a Historiographic Tradition in Brabant (1268-1322), pp. 163-180. Thomas KOCK, Selbstvergewisserung und Memoria in der Devotio Moderna: Die Traditionscodices der brabantischen Augustiner-Chorherrenstifte, pp. 181-204. Rudi KÜNZEL, Oral and Written Traditions in the “Versus de unibove”, pp. 205-229. Geert H.M. CLAASSENS, The “Scale of Boen- dale”: On Dealing with Fact and Fiction in Vernacular Mediaeval Literature, pp. 231-250. Steven VANDERPUTTEN, Une iconographie de l’historiographie monastique: réalité ou fiction?, pp. 251-269. L’Index codicum manu scriptorum et l’Index nominum complètent le volume.

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Alexandre Winkler, Le tropisme de Jérusalem dans la prose et la poésie (XIIe-XIVe siècle). Essai sur la littérature des croisades

G. Matteo Roccati

RÉFÉRENCE

ALEXANDRE WINKLER, Le tropisme de Jérusalem dans la prose et la poésie (XIIe-XIVe siècle). Essai sur la littérature des croisades, Paris, Honoré Champion, 2006 («Nouvelle bibliothèque du Moyen Age», 77), pp. 610.

1 «Tropisme», terme emprunté au vocabulaire de la biologie, de tropos: «direction», signifie «mélange d’attirance et de fascination (...), qui trouve sa manifestation dans un déplacement» (p. 14). L’ouvrage est organisé en trois parties. La première, «La matière de Jérusalem», traite de la littérature «des croisades», surtout épique et lyrique (chapitre I), dans son rapport à l’historiographie (II), et dans ses structures narratives (III). La deuxième, «La rhétorique de croisade», étudie la dynamique et logique du récit (I), à visée persuasive, l’élaboration d’une rhétorique guerrière (II) et l’espace imaginaire de la Terre Sainte (III). La troisième partie porte sur le système de valeurs de cette littérature, elle traite des métamorphoses du héros hiérosolimitain (I), des merveilles (II), enfin de la fixation et confinement du tropisme (III). Des annexes (un aperçu des textes mis en parallèle avec les événements, deux versions de l’«appel» de Clermont, chronologies orientale et occidentale), la bibliographie (pp. 563-589), les index «des personnes et des lieux et des auteurs» et «des œuvres» terminent le volume.

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Conter de Troie et d’Alexandre, Études réunies par Laurence Harf-Lancner, Laurence Mathey-Maille et Michelle Szkilnik

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

Conter de Troie et d’Alexandre, Études réunies par Laurence HARF-LANCNER, Laurence MATHEY-MAILLE et Michelle SZKILNIK, Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2006.

1 Ce volume contient les conférences présentées en 2004 et 2005 au Centre d’Études du Moyen Âge de l’Université de Paris 3. Les interventions s’organisent autour de la réception de la matière troyenne et de la construction du personnage littéraire d’Alexandre le Grand dans le Moyen Âge français.

2 L’Introduction, qui comprend quelques remarques d’Emmanuelle Baumgartner complétées par les réflexions de Laurence Harf, souligne comment la richesse et diversité de la matière d’Alexandre a fourni au Moyen Âge la possibilité d’une expérimentation de diverses formes littéraires, de l’histoire à la chanson épique au roman, et ce sur la longue durée, du xiie au xve siècle: ce trajet, inauguré par les romans en vers d’Alexandre se dot en effet avec la biographie historique de Vasque de Lucène traduisant Quinte-Curce en 1468. Dans un article paru en 1998 en langue italienne, et publié ici en version française, la même Emmanuèle BAUMGARTNER (La formation du mythe d’Alexandre au XIIe siècle: le “Roman d’Alexandre” et l’exotisme, pp. 138-158) rappelle les étapes fondamentales de l’écriture du mythe d’Alexandre du xiie au xv e siècle, en suivant l’évolution formelle et le travail de réécriture mené par les clercs. Dans cette ‘somme’ s’impose d’abord la dimension guerrière, mais l’histoire d’Alexandre devient

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rapidement un ‘miroir du prince’, célébrant le guerrier, le conquérant, le fondateur de cités. Seule la dimension romanesque lui demeure étrangère.

3 Deux autres interventions sont centrées sur le dernier siècle du Moyen Âge, où le mythe d’Alexandre est encore très vivant, notamment en milieu bourguignon. La première est due à Sandrine HÉRICHÉ-PRADEAU: Une compilation à l’épreuve de l’invention: “Les Faicts et les Conquestes d’Alexandre le Grant” de Jehan Wauquelin, pp. 253-268. Après avoir indiqué les deux techniques que Jehan Wauquelin applique dans la réécriture de ses deux sources principales (réduction pour le Roman d’Alexandre en alexandrins vs. amplification de la source en prose, traduction française de l’Historia de Preliis, branche J2), S.H.-P. souligne la part d’originalité de l’écrivain bourguignon, capable de bien maîtriser l’ensemble de la matière et auteur au fond d’un roman ‘original’. La seconde est consacrée au ms. Chantilly, Condé 651, richement illustré par 84 enluminures: Maud PEREZ-SIMON (Mise en scène du corps et discours politique dans un manuscrit du ‘Roman d’Alexandre en prose’ du XVe siècle, pp. 271-289) s’occupe de l’interprétation de 7 illustrations qui se séparent de la tradition iconographique du Roman d’Alexandre. Elle montre comment ces images orientent la lecture vers une réflexion d’ordre politique, et l’illustrateur fait d’Alexandre un modèle de roi.

4 Le volet consacré à la matière troyenne comprend un nombre plus important de communications.

5 Francine MORA-LEBRUN (D’une esthétique à l’autre: la parole féminine dans l’“Iliade” de Joseph d’Exéter et le “Roman de Troie” de Benoît de Sainte-Maure, pp. 31-50) rapproche deux réfections de l’Iliade, l’une en latin (Joseph d’Exéter, vers 1183-1190), l’autre en français (Benoît, même époque) en comparant deux catégories de parole: la parole pathétique (monologues et en particulier ‘planctus’) et la parole argumentée (essentiellement les dialogues visant à l’efficacité narrative); les traits communs aux deux auteurs portent sur la préférence accordée au pathétique et sur l’ambiguïté de la parole argumentée, rattachée d’une part à l’idée de la perversité du langage, d’autre part à celle de l’immoralité foncière des femmes dans la culture du temps.

6 Marie-Madeleine CASTELLANI (“Athis et Prophilias” et le “Roman de Troie”, pp. 51-68) met en rapport les deux versions, brève et longue, d’Athis et Prophilias, avec les romans d’Antiquité. Pour ce faire, elle prend en compte tant les éléments internes au récit (par exemple la récurrence des personnages ou la citation des noms propres) que le contexte des manuscrits qui nous ont transmis Athis et Prophilias, pour conclure que les deux versions se rattachent pleinement au genre des romans antiques, au point de s’inscrire dans la continuité de la triade fondatrice (Troie, Thèbes, Enéas).

7 Liliane DULAC (Entre héroïsation et admonestation: la matière troyenne chez Christine de Pizan, pp. 91-113). La matière troyenne comporte chez Christine de Pizan deux volets: l’histoire de la ville et l’origine mythique de la monarchie française. L.D. étudie dans les œuvres composées entre la fin du xive siècle et 1407 (Epistre Othea, Mutacion de Fortune, Chemin de long estude, Fais et bonnes meurs du sage roy Charles V, Advision Cristine, Cité des Dames, Livre du corps de policie) les trois lectures auxquelles Christine soumet cette matière: historique, exemplaire, mythique.

8 Jean-Claude MÜHLETHALER (D’Énée à Jean de Saintré: l’idéal littéraire à l’épreuve de la cour, pp. 115-133) montre comment, en pratiquant une «écriture fragmentaire» (p. 131), Antoine de La Sale utilise l’Énéide comme un hypo-texte: les parallèles Énée / Saintré, Didon /

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Belle Cousine sont intégrés à la parodie et à la réflexion sur la fonction de la littérature dans la société.

9 Françoise VIEILLARD (Du “Roman de Troie” à la ‘vraie estoire de Troie’ (Prose 1 version commune): le choix de l’Histoire, pp. 177-193). L’auteur de cette rédaction de Prose 1 prétend faire œuvre d’historien (cf. le Prologue); à partir de cette constatation, F.V. montre les caractéristiques fondamentales de ce récit: mise en place des personnages, des lieux, des données chronologiques, puis déroulement de l’histoire. L’auteur de Prose 1 suit assez fidèlement le modèle en vers, mais le soumet à une moralisation chrétienne, animé qu’il est par une vision théologique de l’Histoire.

10 Catherine CROIZY-NAQUET (Les ‘Retours’ dans le “Roman de Troie” de Benoît de Sainte-Maure et dans le “Roman de Troie” en prose, pp. 195-213) compare la section finale – les ‘Retours’, soit les événements qui adviennent après la chute de Troie – dans le roman de Benoît et dans la Prose 1. La vision pessimiste de l’Histoire dans le roman en vers semble s’estomper dans la réécriture en prose, où c’est le sens du progrès qui prime: l’Histoire en marche vers la Révélation.

11 Anna Maria BABBI (Stratigraphie intertextuelle entre Ovide et la matière troyenne: l’“Ovide moralisé”, Livre XII, pp. 215-229) examine l’addition des Héroïdes xvi et xvii (Paris à Hélène et Hélène à Paris) dans le Livre XII de l’Ovide moralisé. Elle peut conclure que l’auteur du remaniement médiéval connaît et utilise d’autres textes classiques, en l’occurrence l’Ars amatoria. Elle montre en conclusion l’intérêt qu’il y aurait à reconsidérer l’Ovide moralisé au sein de la tradition européenne des Métamorphoses, dont on dénombre aussi des traductions en langue castillane, en italien et en allemand.

12 Marie JACOB (L’ekphrasis en images: métamorphoses de la description dans l’“Histoire de la destruction de Troye la Grant” enluminée par l’atelier des Colombe à la fin du XVe siècle, BnF n.a.fr. 24920, pp. 138-158) consacre son étude aux illustrations du manuscrit unique de la tradition tardive de l’Historia de Guido delle Colonne. L’extrême concision du texte contraste fortement avec la richesse de détails dans les enluminures, pour lesquelles les Colombe ont dû s’inspirer d’autres sources. Ce manuscrit somptueux est un témoin privilégié de la mutation de la conception de l’image au seuil de la Renaissance, la page enluminée tendant à acquérir «l’autonomie du tableau de chevalet» (p. 308).

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Maria di Francia, Favole

Maria Colombo Timelli

NOTIZIA

MARIA DI FRANCIA, Favole, Introduzione e traduzione a cura di Roberta MOROSINI, Roma, Carocci, 2006 («Biblioteca Medievale», 104), pp. 176.

1 Questa prima edizione italiana delle Fables, con traduzione a fronte, appare sconcertante per più motivi. L’Introduzione, che si propone di fare il punto su argomenti che la critica affronta da decenni (l’identità dell’autrice, la tradizione della favolistica medievale, i temi e i personaggi della raccolta), poggia su una bibliografia prevalentemente anglo-americana, almeno a giudicare dai rinvii in nota, ma soprattutto contiene affermazioni poco documentate se non difficilmente sostenibili. Un paio di esempi: «Le opere di Maria di Francia riconducono al silenzioso, ma fervido, mondo intellettuale e poliglotta del chiostro dell’Inghilterra anglo-normanna, sia per la spiccata personalità di Maria, sia per la consapevolezza, non comune, del mestiere letterario» (pp. 11-12); e ancora: «Maria e i suoi contemporanei avevano una nozione alquanto vaga della traduzione» (p. 13). Che poi il successo della raccolta, testimoniato da 23 manoscritti conservati, si spieghi attraverso il fatto che «si riteneva la favola una forma letteraria per bambini» appare al contempo semplicistico e contestabile, tra l’altro per la mancanza di ogni precisazione cronologica, ma tanto più lo sarebbe se riferito ad un Medio Evo che, se pur ha prodotto una ricca serie di manuali per la scuola, anche per i livelli elementari dell’insegnamento, non sembra aver conosciuto la categoria della «letteratura infantile»; resterebbe comunque da dimostrare che le Fables fossero destinate alla gioventù.

2 La Nota alla traduzione (pp. 39-40) contiene altre affermazioni sorprendenti. R.M. informa ad esempio di aver «consultato tutte le edizioni delle Fables e in particolare Les Fables a cura di Charles Brucker» (p. 39). Si apprende poi che l’edizione fornita è quella di Karl Warnke (Halle 1898, ristampata da Slatkine nel 1974), basata sul ms. BL Harley 978, ma ci sfugge la ragione per cui – sempre a proposito della traduzione – siano di seguito elencati i quattro manoscritti che Warnke riunisce nel gruppo (alfa, e non A,

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come detto sempre a p. 39). Stupisce poi il candore di enunciati come «Per la mia traduzione ho consultato gli unici manoscritti miniati delle Fables...»: difficile comprendere il rapporto tra l’illustrazione di un codice e l’operazione traduttoria, tanto più che nemmeno nell’Introduzione si discute la tradizione della raccolta o l’iconografia del testo. Scopo principale della Nota sarebbe naturalmente di render conto dei criteri seguiti per la traduzione: anche qui, però, ingenuità e generalizzazioni abbondano, mentre l’informazione viene a mancare; un paio di esempi: «Mi sono presa la libertà di cambiare quando e dove l’ho ritenuto necessario solo per rendere più scorrevole la lettura e mai con l’intenzione di ‘correggere’ Maria di Francia» (p. 39); «ho voluto rendere lo spirito di ogni favola cercando di non tradire il contesto del xii secolo e delle (sic) consuetudini sociali e politiche dell’epoca» (p. 40).

3 L’edizione è su due colonne, originale francese a sinistra, traduzione a fronte. Non sarà il caso di riprendere o discutere una per una le numerose approssimazioni ed errori nell’adattamento italiano; mi limito perciò alle primissime pagine: «Cest essample vus vueil mustrer» diventa «Questo esempio ci insegna che...», p. 52; «Altresì est del mal seignur», in italiano «Avviene lo stesso con i signori malvagi», p. 55; nella stessa pagina: «A une altre fisse requist / qu’en sun ostelet la suffrist» corrisponde a «Chiese ad un’altra cagna, scusandosi per il fastidio, di ospitarla nel suo alloggio»; ancora a p. 61, «Le pertuset ot fet petit» diventa in italiano «Aveva poi richiuso il buco»; mi chiedo infine come la coluevre di XVIII, 33 possa trasformarsi in una cerva nella traduzione italiana. Va rilevato che nemmeno il testo antico-francese è esente da errori: Prologus, 33 (m’en a requise), II, 1 (Ci dit del lou, e non: del ou), II, 27 (Ja me fez tu ore cuntraire, e non: Je me fez ore c.), VII, 35 (demani, e non: demani), VIII, 3 (mes ne sot, e non: mes na sot), VIII, 13 (iesteit, e non: esteti), VIII, 21 (dune, e non: dune), IX, 21 (eliminare la virgola tra beals e celiers, correttamente tradotto belle cantine), XIII, 16 (Unc, e non: une), XV, 39 (que, e non: qua); nella Fable XVIII, De ranarum rege, il trunc più volte nominato (vv. 13, 15, 18) è trascritto trune, calco su «trono» dal momento che si parla di un re?

4 Non si può onestamente dire che le Favole sono accompagnate da note: due, a p. 53 e a p. 69, spiegano che «Destino è personaggio femminile per Maria di Francia» (I). Le altre due sono più curiose: a p. 87, la nota 3 informa che nell’edizione Warnke mancano i due versi finali della Fable XXXI, il che corrisponde al vero; il couplet in questione, che non è riportato, risulta peraltro tradotto in italiano: quale ne sia la fonte non è dato di sapere. A p. 160, il problema è analogo: nell’edizione Warnke mancano infatti i versi finali della Fable XCIII, che qui sono editati e tradotti, ma la fonte rimane ignota.

5 Un’ulteriore curiosità: i numeri dei versi, indicati nelle testatine, non appaiono accanto al testo.

6 Conformemente alle abitudini della collezione, non c’è glossario, ma, forse, è meglio così.

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Jeanne-Marie Boivin, Naissance de la fable en français. L’“Isopet de Lyon” et l’“Isopet I-Avionnet”

Paola Cifarelli

RÉFÉRENCE

JEANNE-MARIE BOIVIN, Naissance de la fable en français. L’“Isopet de Lyon” et l’“Isopet I- Avionnet”, Paris, Champion, 2007 («Essais sur le Moyen Âge» 33), pp. 499.

1 Ce beau volume constitue une contribution d’un grand intérêt, non seulement pour les spécialistes de la tradition ésopique, mais pour les études médiévales dans leur ensemble. En effet, si les textes des Isopets sont disponibles depuis longtemps en édition moderne grâce aux travaux de Julia Bastin et de Pierre Ruelle, la critique a négligé le genre de la fable en ancien français, qui jusqu’ici n’avait pas fait l’objet d’une étude systématique.

2 Dans ce travail, l’A. présente les premiers fruits de ses recherches, portant sur les deux collections qui furent traduites à partir de l’Anonymus Neveleti; ils seront complétés par un deuxième tome, à paraître prochainement. Ici, deux grands noyaux thématiques sont pris en considération successivement: dans la première partie («Gestations: les fables latines»), les différentes traditions latines qui sont à la base des recueils français sont l’objet d’une fine analyse critique et stylistique, prémisse indispensable pour toute étude concernant un genre qui se veut fortement ancré à la tradition; quant à la deuxième partie («Naissance: les Isopets»), elle a pour objet les deux collections françaises, envisagées selon la perspective des sources, des auteurs et du public, ainsi que de la poétique qui les sous-tend.

3 Les quatre chapitres de la première partie sont consacrés chacun aux différentes collections qui sont à la base du corpus auquel puisent les translateurs médiévaux. Après une première enquête sur la fable-épigramme de la collection phédrienne et sur

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la fable élégiaque telle qu’elle a été conçue par Avianus avec un talent parfois comparable à celui de La Fontaine, J.M.B. examine les répertoires de motifs ésopiques contenus dans les différents Romulus en prose, dont on sait l’importance au Moyen Âge même en dehors du genre de la fable proprement dit. Enfin, le quatrième chapitre porte sur l’Anonymus Neveleti, collection qui est à la base des deux Isopets analysés dans la seconde partie. La méthode suivie par l’A. dans cette section lui permet d’examiner sous plusieurs points de vue la tradition de ce recueil latin à succès, dont on conserve quelque deux cents manuscrits et une trentaine d’incunables; après avoir abordé les problèmes épineux liés à l’identité du compilateur et aux circonstances de composition, l’attention se fixe sur les caractéristiques stylistiques du recueil, véritable «exercice de style» (p. 162) dont la virtuosité technique et verbale trahit son utilisation dans le cursus de rhétorique.

4 La deuxième partie s’ouvre sur une réflexion à propos des titres des recueils en français et sur l’utilisation du diminutif; la question qui sous-tend cette analyse est plus vaste, et concerne le milieu dans lequel les textes en langue vernaculaire se diffusèrent. L’analyse de J.M.B., portant également sur la matérialité des codex, l’analyse des prologues, les recherches autour des dédicataires et propriétaires des fabliers, montre que si certains indices pourraient faire pencher pour une utilisation scolaire, en réalité il faut plutôt penser à une diffusion dans le milieu curial, et tout spécialement parmi le public féminin. Dans ce contexte, la présence du texte latin à coté du français dans certains manuscrits est très opportunément considérée comme une «valeur ajoutée» destinée à augmenter le prestige d’un genre considéré mineur.

5 L’étude ponctuelle des textes et des codex amène l’A. à formuler d’importantes observations sur plusieurs points. Nous nous bornerons à citer ici l’étude des différences qui séparent les deux rédactions de l’Isopet-I, que le lecteur de l’édition critique avait beaucoup de peine à entrevoir, ainsi que les recherches sur les auteurs des recueils de fables; à ce propos, si l’examen des textes est destiné à laisser dans l’ombre l’identité des fabulistes, l’attention pour des données parallèles et le flair du chercheur raffiné qu’est J.M.B. permettent à celle-ci de parvenir à l’identification du remanieur de la deuxième version de l’Isopet-I (le fruit de ces recherches avait été anticipé dans la «Romania» CXXIII, 2005, pp. 459-85, cfr. le fasc. 147 de ces «Studi»).

6 Par-delà la fine analyse consacrée aux spécificités de chacun des deux recueils français qui font l’objet de cette étude, et rendant compte des critères de sélection des motifs, des qualités propres au style de chaque translateur-adaptateur ainsi que de la physionomie des traductions, les différents chapitres de la seconde partie permettent de dégager des principes généraux valables pour tout recueil de fables en français: à savoir, que les fabulistes opèrent toujours, plus ou moins consciemment, des contaminations avec des versions parallèles d’un même motif et, élément non moins important, que chaque fablier est le produit du milieu d’où il sort: la culture dont il est porteur influence donc fortement le lexique, le style, les idées véhiculées par chaque texte.

7 Dans le chapitre final, l’A. aborde des questions liées à la ‘forme’ des fables, dans ses deux parties (récit et morale); prélude au deuxième volume en préparation, ces pages mettent en lumière les rapports qui lient ces deux éléments de l’apologue dans les fabliers français.

8 Ce travail si riche et dense, qui permet de jeter enfin la lumière sur les deux textes médiévaux connus par La Fontaine, n’est pas moins utile dans ses sections

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complémentaires. Celles-ci comprennent des tables des concordances des fables dans les différentes versions, les statistiques sur la longueur des apologues ainsi que celles à propos des différentes typologies de conclusion moralisante; elles fournissent un matériau complémentaire que tout chercheur travaillant sur la fable pourra utiliser avec profit. Il en va de même pour la section bibliographique, qui constitue non seulement le gage de la solidité de cette étude, mais aussi un instrument incontournable pour tous ceux qui voudront se pencher sur ce genre dans le futur.

9 On ne peut donc que féliciter l’A. de ce volume, qui représentera assurément un point de repère critique indispensable.

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Aurélie Barre, "Renart et la mésange” dans le ms. O. La faim (fin?) de chair et de mots

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

AURÉLIE BARRE, ‘Renart et la mésange” dans le ms. O. La faim (fin?) de chair et de mots, «Le Moyen Âge», CXII, 2, 2006, pp. 283-305.

1 Il s’agit de l’épisode central de la première unité de la branche II, consacrée à Renart et Chantecler. Le copiste du ms. O modifie la branche tout entière et retravaille en particulier la rencontre de Renart et de la mésange en amplifiant la première partie (une trentaine de vers ajoutés) et en abrégeant la seconde. A.B. propose une interprétation de ce passage fondée sur le rapport qui s’instaure à ses yeux entre la faim de Renart et les mots dont il est contraint de se nourrir; de fait, l’auteur du ms. O «gonfle [la branche II] de mots et d’images, [et] l’allège de ses actions» (p. 285). L’édition de l’épisode (vv. 410-621) est donnée en annexe aux pp. 300-305.

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Rutebeuf, I fabliaux

Matteo Milani

NOTIZIA

RUTEBEUF, I fabliaux, introduzione e traduzione di Alberto LIMENTANI, Roma, Carocci, 2007 («Biblioteca Medievale», 109), pp. 108.

1 L’agile raccolta dei cinque fabliaux di Rutebeuf, poeta multiforme attivo a Parigi tra il 1249 e il 1280, curata da Alberto Limentani e pubblicata per la prima volta a Venezia nel 1976 per la casa editrice Corbo e Fiore, viene oggi opportunamente riproposta, nella sua veste originale, all’interno della collana «Biblioteca Medievale» di Carocci editore.

2 L’introduzione ai testi (pp. 7-27), preceduta da una sintetica nota alla traduzione (p. 6), è suddivisa in cinque sezioni. La prima offre una valutazione complessiva dell’autore e della sua opera, con giudizi assai positivi, peraltro pienamente condivisibili: Rutebeuf, insieme a Jean de Meun, deve considerarsi una delle «due figure di poeti [che] si staccano dalla folta schiera dei verseggiatori operanti entro schemi tradizionali, e rompono bruscamente quegli schemi, prefigurando tempi nuovi» (p. 7), attraverso una variegata serie di scritti che «s’impone come una delle più interessanti della cultura francese medievale» (p. 9). Nella seconda sezione, a seguire le brevi notizie biografiche sul poeta, viene ripercorsa la sua produzione di cinquantacinque componimenti sulla base dei nuclei tematici individuati da Edmond Faral: il conflitto tra la Chiesa, gli Ordini mendicanti e l’Università (I-XVIII), le Crociate (XIX-XXX), la misera condizione del poeta (XXXI-XLI), la materia religiosa (XLII-XLIX), fabliaux, dit e tenzone (L-LV). La celebre definizione «contes à rire en vers» di Joseph Bédier apre la terza sezione, dedicata alle principali teorie sulla definizione del genere: senza trascurare i rilievi mossi da Per Nykrog e le opportune osservazioni proposte da Jean Rychner, il curatore toma infine alla tesi bedieriana del collegamento tra i fabliaux e la nuova borghesia mercantile francese, tesi che a suo giudizio «resta, tutto sommato, la più convincente, anche se tollera eccezioni e abbisogna di sfumature» (p. 14). La quarta sezione, nucleo della parte introduttiva, giustifica la scelta di includere nel piccolo corpus favolistico i cinque componimenti pubblicati, di cui vengono sintetizzati motivi e aspetti formali,

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sempre con uno sguardo attento alla parallela tradizione del genere e alla restante produzione di Rutebeuf: «È questo moralismo, questo credersi perpetuamente in dovere di giudicare e rimbrottare, ciò che connette i fabliaux alla restante opera del poeta, ne crea l’ambiguità di fronte a taluni modelli, ma segna anche l’autonomia, l’originalità della posizione che Rutebeuf viene a occupare» (p. 26). A chiudere, nella quinta sezione, la citazione della celebre strofa indirizzata ai ribaldi di Place de la Grève apre le porte a una nuova chiave di lettura, che, in prospettiva storica, riconosce al poeta, più che il titolo «di primo ‘lirico moderno’, [attribuito] da parte dei letterati del nostro tempo» (p. 26), «il ruolo di ‘profeta’ di Villon [...], nella sua varia e non sempre coordinata attività poetica così come in alcuni aspetti della sua avventura umana e del suo inerire in una condizione di umile, se non di diseredato» (p. 27).

3 Seguono i cinque fabliaux: De la damme qui fisi trois tours entour le moustier ~ Da donna che fece tre giri intorno alla chiesa (pp. 29-41), Ci encoumence de Charlot le Juif qui chia en la pel dou lievre ~ Charlot e la pelle della lepre (pp. 43-53), De frere Denise ~ Fra Dionigi (pp. 55-75), C’est le testament de l’asne ~ Il testamento dell’asino (pp. 77-89) e Le pet au villain ~ Il peto del villano (pp. 91-97), secondo il testo dell’edizione Faral-Bastin, salvo piccoli ritocchi, con traduzione italiana a fronte.

4 Per ciascuno di essi il curatore propone brevi note (pp. 99-102), a carattere precipuamente esplicativo, con rimandi ai versi francesi, precedute per il secondo, il terzo e il quarto fabliau da un rapidissimo cappello introduttivo.

5 La bibliografia (pp. 103-104), davvero essenziale e ferma ai contributi ante 1976, è suddivisa in «Edizioni» e «Studi», che comprendono a loro volta «Opere d’insieme sui fabliaux, con pagine dedicate a quelli di Rutebeuf», «Opere d’insieme su Rutebeuf» e «Sui fabliaux di Rutebeuf».

6 Manca, è vero, un opportuno aggiornamento proprio in materia bibliografica, ma l’interesse per l’edizione curata da Limentani resta intatto a trent’anni di distanza dalla sua prima apparizione: suo merito principale la chiarezza, esercitata con eguale acume nella traduzione dei testi editi e nella stesura delle pagine introduttive.

7 Queste ultime, sulle quali più a lungo ci siamo soffermati, riescono a tratteggiare un quadro nitido del poeta e del genere favolistico, offrendo al lettore numerosi e sempre interessanti spunti di approfondimento.

8 La breve raccolta si propone dunque quale strumento sintetico e pregnante per un primo approccio alla materia e come valido supporto didattico in ambito universitario, secondo la tradizionale impostazione della collana della quale da oggi entra a far parte.

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Isabelle Guyot-Bachy et Jean-Marie Moeglin, Comment ont été continuées les “Grandes chroniques de France” dans la première moitié du XIVe siècle

G. Matteo Roccati

RÉFÉRENCE

ISABELLE GUYOT-BACHY et JEAN-MARIE MOEGLIN, Comment ont été continuées les “Grandes chroniques de France” dans la première moitié du XIVe siècle, «Bibliothèque de l’Ecole des chartes», 1.163, deuxième livraison, juillet-décembre 2005, pp. 385-433.

1 L’étude, dense et précise, offre un «réexamen des versions des Grandes chroniques de la première moitié du xive siècle et tout particulièrement de la “version Richard Lescot”» (p. 386). Elle passe en revue les différentes solutions adoptées pour donner une suite au Roman des rois de Primat. La Chronique française abrégée des rois de France, composée par Guillaume de Nangis et poursuivie par différents continuateurs, a été souvent utilisée: l’article procède donc d’abord à l’examen de ses multiples versions. Il situe de manière fine les copies et permet de comprendre comment, selon quelle logique et à partir de quelles sources les différentes versions ont été réalisées. Le classement de Delisle est confirmé et enrichi de nouveaux témoins. S’arrêtant ensuite plus particulièrement sur la pratique du compilateur et sur les différents matériaux utilisés à l’intérieur de la «version Richard Lescot», l’étude met notamment en lumière le recours à la Chronique de Flandre, source négligée jusqu’à présent, qui joue un rôle considérable en transformant totalement la tonalité du récit du règne de Philippe VI. Elle établit également qu’une première version, qui n’a pas été conservée, de la continuation E (inédite) de la Chronique française abrégée de Guillaume de Nangis, a servi de base à l’élaboration des Grandes chroniques pour la période comprise entre 1341 et 1347, période qui n’était plus couverte par la Chronique de Flandre. Cette version a constitué

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une «première tentative, précédant la “version Richard Lescot” des Grandes chroniques de France, pour écrire en français une histoire du règne de Philippe VI» (p. 409). Une annexe est consacrée aux sources de la version D des continuations de la Chronique française abrégée; parmi elles, le Memoriale historiarum de Jean de Saint-Victor occupe une place importante: il a été utilisé «avant même que le victorin eut achevé son travail» (p. 433), signe des relations étroites existant entre le scriptorium de Saint- Victor et celui de Saint-Denis.

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Rassegna bibliografica

Quattrocento a cura di M. Colombo Timelli e P. Cifarelli

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Le goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle Bohler

Paola Cifarelli

RÉFÉRENCE

Le goût du lecteur à la fin du Moyen Âge, études réunies par Danielle BOHLER, Paris, Le Léopard d’Or, 2006 («Cahiers du Léopard d’Or», 11).

1 Dans ce volume se trouvent réunies dix-neuf contributions, organisées selon cinq noyaux thématiques; nous rendons compte ci-dessous des travaux concernant le domaine français.

2 Après l’introduction par D. Bohler, qui synthétise les enjeux de ce sujet interdisciplinaire et dynamique, la première section s’ouvre par l’étude de Jacqueline CERQUIGLINI-TOULET (La scène de lecture dans l’œuvre, pp. 13-26), qui porte sur la fonction remplie par les scènes de lecture destinées à susciter l’amour comme dans Yvain de Chrétien de Troyes, Durmart le Galois ou l’ Espinette Amoureuse de Froissart ou bien évoquant un auteur dans l’acte d’écrire; c’est le cas du Livre de la Cité des Dames ou du Pèlerinage de la vie humaine de Guillaume de Digulleville. L’A. s’interroge donc sur les informations que l’on peut tirer à propos du gout des lecteurs, tel qu’il est évoqué dans ces ouvrages.

3 Florence BOUCHET (Pour une poétique du lecteur: le témoignage de quelques œuvres aux XIV et XV siècles, pp. 27-45) analyse les modalités d’inscription du lecteur dans le Dit de Franc Gontier de Philippe de Vitry, le Breviaire des Nobles d’Alain Chartier, le Livre du Chevalier Errant et plusieurs autres ouvrages comportant la lecture de recueils ou de morceaux choisis; elle s’interroge également à propos du rapport narrateur-lecteur tel qu’il ressort des formules d’adresse destinées à celui-ci ou des jeux graphiques et programmes iconographiques visant à établir un contact oculaire entre lecteur et texte.

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4 Jane H.M. TAYLOR (La mise en mélange au XVe siècle: feuilleter le ‘Jardin de Plaisance’, pp. 47-63) met en évidence la stratégie éditoriale qui se cache derrière le célèbre florilège publié par Antoine Vérard vers 1501; en particulier, l’A. s’interroge à propos des procédés d’homogénéisation des différentes pièces, qui résultent en la création d’une «anthologie romancée» (p. 57).

5 Michel PASTOUREAU (Jouer aux chevaliers de la Table Ronde à la fin du Moyen Âge, pp. 65-81) porte un regard à la fois historique et sociologique sur les anthroponymes issus de personnages des romans arthuriens. Le phénomène culturel de l’utilisation réelle de noms littéraires est étudié à partir du témoignage des documents d’archives, des comptes rendus de tournois et autres jeux courtois ainsi que des sceaux.

6 Dans la deuxième section («Ecritures en mutation»), l’étude de Mireille DEMAULES (Le ‘Cycle de la gageure au XV siècle: l’exemple français et l’exemple italien, pp. 85-99) porte sur le corpus de textes que G. Paris désigna sous l’appellation de ‘cycle de la gageure’, et tout particulièrement sur la mise en prose du Roman de la Violette ainsi que sur la nouvelle intitulée Justa Victoria, composée par l’humaniste italien Felice Feliciano; l’A. montre les transformations subies par le motif commun dans deux contextes culturels différents, sur le plan narratif et esthétique.

7 Maciej ABRAMOWICZ (Le remaniement de ‘La Lille du comte de Ponthieu’ ou l’écriture historiographique au XVe siècle, pp. 101-107) analyse succinctement la réécriture de ce texte telle qu’elle figure dans le Roman de Jehan d’Avesnes.

8 Maria COLOMBO TIMELLI (L’‘Erec’ en prose, ou les traces de l’implication du lecteur dans un roman du XV siècle, pp. 117-131) étudie les interventions de l’instance narrative dans les deux témoins de la mise en prose d’Erec et Enide de Chrétien de Troyes; les remanieurs du manuscrit B (Bruxelles, B.R. 7235) et P (Paris, BnF fr. 363) divergent beaucoup sur ce point, mais l’analyse des rares passages de B dans lesquels le narrateur prend la parole, ainsi que des autres manifestations indirectes du locuteur, montre tout l’intérêt de ce témoin, ainsi que la fonction des formules analysées, qui vont bien au-delà du simple cliché.

9 La section suivante a pour titre «Dons et débats»; Friedrich WOLFZETTEL (La poésie comme cadeau ou le goût de la lectrice vers la fin du Moyen Âge, suivi de Quelques réflexions sur la lyrique française du Moyen Age tardif: une poésie en contexte, pp. 133-156) fournit deux contributions complémentaires; dans la première, consacrée à l’Espinette Amoureuse de Froissart, l’A. analyse les trois étapes, toutes placées sous le signe de la lecture, conduisant l’héroïne de l’enfance à l’âge adulte et notamment l’introduisant à l’expérience d’amour; plus généralement, l’A. se penche sur les échanges poétiques entre les amants protagonistes de ce ‘dit’, en établissant un parallèle avec le Voir Dit de Machaut; dans la conclusion, la réflexion s’élargit au domaine de la poésie amoureuse pour définir les spécificités de la production française par rapport à d’autres littératures nationales.

10 David F. HULT (Lecture et relecture d’une affaire amoureuse: les réponses à la ‘Belle Dame sans mercy’, pp. 157-169) étudie les textes suscités par le débat sur la Belle Dame sans mercy, autrefois publiés par A. Piaget, en les mettant en relation avec l’importance croissante de la lecture individuelle et de l’écriture dans la période concernée, mais aussi avec la querelle du Roman de la Rose.

11 La dernière section est consacrée aux Bibliothèques et s’ouvre sur la contribution de Danielle QUÉRUEL (Du mécénat au plaisir de lire: l’exemple de quelques seigneurs bourguignons

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et en particulier de Louis de la Gruthuyse, pp. 197-211) qui, après avoir analysé quelques évocations littéraires de scènes de lecture dans la production bourguignonne, explore la riche collection privée de Louis de la Gruthuyse, homme politique de premier plan mais aussi bibliophile et mécène.

12 Helena KOGEN (Les goûts littéraires de la famille de Laval: constitution d’une bibliothèque familiale, pp. 213-223) prolonge cette réflexion dans le milieu angevin; après avoir relevé l’exiguïté de la documentation sur le sujet, elle dresse une liste des manuscrits ayant appartenu à la famille de Laval, en montrant quels étaient les centres d’intérêt autour desquels la collection se constitua.

13 Joëlle DUCOS (Goût des sciences et écriture du savoir à la cour de Charles V, pp. 225-243) s’interroge sur les raisons qui poussèrent le roi Charles V à commander des traductions françaises d’ouvrages scientifiques et analyse la fonction que ces ‘mises en roman’ jouèrent par rapport à la production contemporaine en latin, plus novatrice en termes de savoir scientifique.

14 Le travail de Claudia RABEL (‘L’estude d’un tres noble seigneur garny a planté de pluiseurs beaulx livres’. L’iconographie des bibliothèques médiévales dans les manuscrits enluminés, pp. 245-277) veut être un premier défrichement du champ relativement inexploré de l’iconographie médiévale des bibliothèques; en se fondant sur un corpus de manuscrits enluminés s’étendant du Roman de Troie de Benoît de Sainte-Maure au Debat de la vraie noblesse de Miélot, en passant, entre autres, par la Bible historiale, quelques œuvres italiennes du Trecento et du Quattrocento, les Belles Heures de Jean de Berry, elle examine les différentes représentations de l’univers du livre.

15 La dernière section («Vers l’aval») comprend l’étude de Danielle BOHLER (Le lecteur dans le projet du livre: le roman chevaleresque et son prologue, du manuscrit aux imprimés, pp. 293-305), consacrée aux prologues de romans chevaleresques du milieu du XVe siècle, tant manuscrits qu’imprimés, dans lesquels on met en scène le topos du lecteur relatant sa rencontre avec un texte retrouvé.

16 Annie-France GARRUS (Pierre Durand, lecteur de ‘Guillaume de Palerne’, pp. 307-312) analyse le dérimage du roman de Guillaume de Palerne réalisé vers le milieu du XVIe siècle par Pierre Durand et sa diffusion jusqu’au XVIIe siècle.

17 Isabelle DIU (‘Mundus insanit in libros sacros’: le goût du lecteur comme justification de la stratégie éditoriale d’Erasme, pp. 313-324) s’intéresse au projet éditorial conçu par Erasme en collaboration avec l’éditeur Johann Froben pour la publication du corpus des auteurs de l’Antiquité chrétienne, en s’interrogeant surtout sur le public auquel les textes étaient destinés.

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L’écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Âge (sous la direction de Tania Van Hemelryck et Céline Van Hoorebeeck)

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

L’écrit et le manuscrit à la fin du Moyen Âge (sous la direction de Tania VAN HEMELRYCK et Céline VAN HOOREBEECK), Turnhout, Brepols, 2006 («Texte, Codex & Contexte», 1).

1 Ce volume réunit les actes du deuxième colloque du GRMF (Groupe de recherche sur le moyen français) organisé à l’Université catholique de Louvain-la-Neuve du 12 au 14 mai 2005. Au-delà de la présentation en ordre alphabétique par nom d’auteurs, on peut reconstituer les noyaux autour desquels les communications se sont surtout concentrées.

2 Un premier petit groupe de contributions concerne la matérialité du livre à la fin du Moyen Âge. Renaud ADAM (Les livres imprimés en langue française avant 1500 dans les Pays- Bas méridionaux: réflexions sur leur mise en page, pp. 17-33) fournit des informations de grand intérêt sur la production du livre inclinable dans les Pays-Bas bourguignons (liste de 54 éditions en annexe); il reconnaît une phase de forte activité avant 1484 (concentrée surtout à Bruges, dans l’atelier de Colard Mansion), suivie d’une période de recul, due à la concurrence des imprimeries parisiennes et lyonnaises. Le classement typologique des textes est parfois soumis à caution: j’hésiterais à classer l’Histoire de Jason de Raoul Le Fèvre parmi les textes historiques (à côté de Valère Maxime); de même, le vocabulaire «français-latin» cité à la p. 23 est en réalité un français-flamand (cf. le n. 50 de la liste). Sur la base des données matérielles (choix des caractères utilisés par les imprimeurs, structure de la page, illustration), R.A. ne peut que conclure sur la continuité évidente entre la production de manuscrits et celle des premiers imprimés:

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plutôt que de représenter une rupture, l’incunable se révèle comme un objet de transition entre la technique ancienne et la production moderne du livre.

3 Sur le versant du contenu, au sein d’une recherche plus vaste concernant la problématique de la ‘mise en recueil’ au Moyen Âge, Olivier COLLET (Les collections vernaculaires entre diversité et unité. À propos d’une nouvelle recherche sur la mise en recueil des œuvres littéraires au Moyen Âge, pp. 57-66) réfléchit sur les critères qui pourraient expliquer la tendance à réunir les textes en collections particulièrement hétérogènes entre la fin du XIIIe et le premier quart du XIVe siècle. Si la brièveté des textes est à la base des anthologies les plus ‘riches’, d’autres manuscrits s’organisent très nettement autour de la notion d’auteur.

4 La section la plus riche du volume réunit les réflexions qui portent justement sur le rapport entre manuscrit et auteur. Dans une telle perspective, Christine de Pizan constitue naturellement un cas emblématique. Ainsi, James LAIDLAW et Charlie MANSFIELD (Designing a Digital Version of British Library; Harley ms. 4431. The Making of the Queen’s Manuscript, pp. 183-188) présentent le projet de digitalisation du célèbre manuscrit que Christine de Pizan offrit à Isabeau de France en 1414 (www.pizan.lib.ed.ac.uk). D’autre part, Christine RENO (Les manuscrits originaux de la ‘Cité des Dames’ de Christine de Pizan, pp. 267-276) montre comment l’analyse philologique et codicologique des témoins peut permettre de reconstituer la chronologie des huit manuscrits originaux qui transmettent le texte de la Cité des Dames, et en même temps d’entrer dans le ‘chantier’ de Christine et de comprendre le processus de correction et d’établissement du texte.

5 La prise en charge du texte et donc l’affirmation de sa propre responsabilité d’auteur se manifeste aussi chez les Grands Rhétoriqueurs, que ce soit dans leur rôle de chroniqueurs officiels ou de poètes célébrant les seigneurs bourguignons.

6 Jesse MORTELMANS, ‘Escrire et mettre par memoire’. La fausse objectivité dans les chroniques en moyen français, pp. 239-250. À partir d’un corpus de chroniques en moyen français (Joinville, Froissart, David Aubert, d’Escouchy, Monstrelet, Molinet, Commynes), J.M. relève d’abord dans les prologues les indices qui révèlent l’attitude du chroniqueur à l’égard de sa matière et de son œuvre: lien entre ‘écriture’ et ‘mémoire’, formules d’engagement, parfois justification du choix de la prose. Les arguments d’autorité existent aussi dans le texte, mais y demeurent sous-jacents; si les chroniqueurs adoptent volontiers un style curial, dont les éléments sont empruntés aux registres juridique et administratif, ce n’est plus (seulement) par souci de clarté ou de précision: les traits stylistiques envisagés (lequel, devant dit , dessus dit , éléments de jonction, ‘déictiques discursifs’) relèvent désormais du formalisme et d’une véritable rhétorique de l’authentique.

7 Catherine EMERSON, La double vie d’Olivier de La Marche, pp. 111-120. Le déchiffrement de l’enluminure de présentation du ms. BnF, fr. 2868 (Olivier de La Marche offrant ses Mémoires à Philippe le Beau) n’est pas univoque: l’auteur pourrait y être représenté deux fois, à deux âges différents, et sous les deux fonctions qu’il occupa successivement à la cour de Bourgogne (précepteur et maître d’hôtel); le duc et le mémorialiste apparaissent par ailleurs tous les deux impliqués dans la création du livre. Tant l’image que le portrait demeurent toutefois ambivalents, puisque les Mémoires sont par définition un ouvrage personnel et inachevé, alors que la miniature montre un personnage public au centre d’une scène curiale.

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8 Susie SPEAKMAN SUTCH (Olivier de La Marche face à son œuvre: la fonction de sa devise, ‘Tant a souffert la Marche’, pp. 315-328) s’interroge sur la présence et signification de la célèbre devise par laquelle Olivier de La Marche ‘signe’ ses œuvres. Elle estime que dans les textes en vers la devise lui permet d’en proclamer la paternité, alors que dans les textes en prose – qui prennent souvent la forme d’épîtres tout en se démarquant de l’épistolographie curiale officielle – elle sert plutôt à garantir la vérité du contenu.

9 Estelle DOUDET, Mettre en jeu, mettre en écrit. Les Grands Rhétoriqueurs bourguignons face aux textes de théâtre, pp. 99-110. Hommes de l’écrit, les Grands Rhétoriqueurs furent aussi de véritables ‘metteurs en scène’, animateurs des manifestations festives de la cour de Bourgogne. Georges Chastelain en particulier, auteur entre 1454 et 1468 de quatre pièces théâtrales qui connurent une diffusion diverse, constitue un exemple probant d’une nouvelle définition possible: celle de ‘rhétoriqueur, homme de théâtre’.

10 Philippe FRIEDEN, Le jeu des signatures dans l’œuvre de Jean Molinet, pp. 133-146. Dans le sillage des recherches de Cynthia J. Brown, Ph.F. reprend la question des quelque trente signatures dont Jean Molinet a marqué ses ouvrages. Il les distingue d’abord par leur position dans le texte, en tête ou à la fin, puis met en relief la relation qui s’instaure entre l’œuvre et le signe d’identité, éventuellement dépouillé de tout ‘jeu’; Molinet se situe en effet à un moment particulier dans l’histoire de la transmission des textes, lorsque, par le passage du manuscrit à l’imprimé, l’auteur se doit de garantir son texte du plagiat.

11 Mais la question du rapport entre auteur et texte (manuscrit et/ou imprimé) pèse de tout son poids chez de nombreux autres auteurs, plus ou moins connus, de la fin du Moyen Âge et du début du XVIe siècle.

12 Stefania MARZANO (Laurent de Premierfait: entre le latin et le français, pp. 229-238) offre une synthèse intelligente de la pratique de Laurent de Premierfait traducteur du De senectute, à partir du ms. BnF, fr. 7789, qui contient tant la rédaction latine que la version française. Par des exemples bien choisis, elle montre comment la traduction se situe tant sur le plan de la langue que sur celui de la narration et du discours littéraire, et surtout que, pour Laurent, «le texte latin reste au premier plan et la traduction un moyen d’accès au texte original» (p. 238).

13 Sylvie LEFÈVRE, ‘Tout aussi droict que une faussille?’ La tradition manuscrite et imprimée de la ‘Salade’ d’Antoine de La Sale, pp. 197-214. Auteur d’un livre important sur Antoine de La Sale (A. de la S. La fabrique de l’œuvre et de l’écrivain, Genève, Droz, 2006: cf. SF 151, p. 157), S.L. aborde ici la question des rapports entre le ms. de Chantilly, 653, qui transmet le Paradis de la reine Sibille et l’ Excursion aux îles Lipari, le ms. de Bruxelles, KBR, 18210-18215, qui intègre les deux textes à la Salade, et les imprimés parisiens de 1522 et 1527. Les rapports entre les trois états de l’œuvre s’avèrent complexes, puisque le ms. de Chantilly ne donne que deux livres du futur recueil, et que les éditions imprimées ne dérivent pas directement du ms. bruxellois.

14 Helen SWIFT, Martin Le Franc et son ‘livre qui se plaint’. Une petite énigme à la cour de Philippe le Bon, pp. 329-342. La Complainte du livre du Champion des dames à maistre Martin Le Franc son acteur, poème de moins de 500 vers, suit le texte du Champion des dames dans le manuscrit Paris, BnF, fr. 12476, de 1451. Dans une sorte de ‘débat’, Martin Le Franc illustre différentes étapes de la production de son œuvre et surtout le mauvais accueil que son livre (le ms. aujourd’hui Bruxelles, KBR, 9466) aurait reçu auprès de Philippe le Bon en 1442. H.S. renverse les positions de la critique précédente (notamment de

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Pascale Charron), et avance l’hypothèse que la Complainte ne serait qu’une fiction, et que l’échec du Champion des dames ne se serait même pas produit.

15 La contribution d’Anne SCHOYSMAN (Le statut des auteurs ‘compilés’ par Jean Miélot, pp. 303-314) est fondée sur l’examen attentif des textes liminaires et de l’iconographie dans quelques manuscrits de Jean Miélot conservés à la KBR de Bruxelles et à la BnF de Paris. Malgré l’ostentation apparente du ‘translates’ dans les enluminures, Miélot n’occulte pas les auteurs des œuvres qu’il traduit. Cependant, plutôt qu’à l’ouverture des textes, il tend à citer leurs noms dans le corps d’un prologue voire dans l’explicit, où il réunit parfois quelques annotations biographiques et historiques. Reste à vérifier si celles qui apparaissent comme des constantes dans ses manuscrits valent pour d’autres copistes ou traducteurs de son milieu.

16 Maria Nieves CANAL, Écrire dans les marges. Références et interventions de Regnauld Le Queux dans le ‘Baratre infernal’, pp. 43-55. Auteur peu connu de la seconde moitié du XVe siècle, Regnauld le Queux a compilé une série impressionnante de sources pour composer son Baratre infernal, dont la structure est calquée sur le livre VI de l’Énéide. M.N.C. analyse les annotations marginales dans le ms. Paris BnF, fr. 450, ainsi que les ‘interpositions poétiques’ (où le poète commente son texte et souligne l’importance de bien lire), dont le but serait, pour les unes, de rendre la compréhension littérale la plus limpide possible, pour les autres de dévoiler le sens second de l’œuvre.

17 Nathalie DAUVOIS (Les ‘Regnars traversant les perilleuses voyes des folles fiances du monde’. De l’imprimé au manuscrit, pp. 87-98) reconstruit le ‘premier procès en propriété littéraire’ dans l’histoire du livre français. Les Regnars traversant... furent en effet publiés par Antoine Vérard au début du XVIe siècle, puis par Michel Le Noir, avec une fausse attribution à Sébastien Brant (cf. aussi la contribution de M.B. Winn, Publisher vs. Author: Anthoine Vérard, Jean Bouchet, and ‘L’Amoureux transy’, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», 50, 1988, pp. 39-55). Pour dénoncer cette supercherie et se réapproprier son ouvrage, Jean Bouchet fit entièrement réécrire le texte en 1531 dans un manuscrit conservé aujourd’hui à Poitiers: un texte liminaire très développé, l’insertion de deux images particulièrement significatives, l’ajout d’un chapitre central dont le but est de défendre l’activité du poète, tout concourt à un nouvel équilibre de l’ensemble du texte et, sur un pian plus général, à une revendication ‘moderne’ du rôle ineffaçable de l’auteur.

18 Grâce à Jelle KOOPMANS (‘Un chacun n’est maitre du sien’. Auteurs, acteurs, représentations, textes, pp. 147-167) on aborde la question épineuse de la transmission des textes de théâtre. Contestant l’idée reçue selon laquelle les éditeurs du début du XVIe siècle auraient imprimé des pièces dramatiques fort anciennes – ‘médiévales’ en l’occurrence –, J.K. montre comment une nouvelle datation de la Sottie des sots qui corrigent le magnificat, proche de la date du recueil Trepperel (1509-1521), permettrait de réviser la datation de bien d’autres pièces et, sur un plan plus général, de corriger notre propre image des rapports entre monde des acteurs et monde des imprimeurs au siècle de la Renaissance.

19 Quelques études concernent la tradition manuscrite et/ou imprimée d’ouvrages anonymes.

20 Maria COLOMBO TIMELLI, Un manuscrit inconnu de ‘Cleriadus et Meliadice’. Leipzig, Universitätsbibliothek, Rep.11.109, pp. 67-85. Transmis par 9 manuscrits, un inclinable et quatre éditions anciennes, le roman de Cleriadus et Meliadice, après l’édition critique de

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Gaston Zink (1984, «TLF» 328), n’a pas joui de l’intérêt de la critique. La découverte d’un témoin inconnu (appartenu à Gabrielle de La Tour, il témoigne de la circulation ‘bourguignonne’ du roman) a imposé une révision du stemma: l’examen des variantes permet de situer le ms. de Leipzig au sein de la famille b, où il forme une branche autonome par rapport aux deux autres témoins du même groupe.

21 Barbara FERRARI, La Belle Hélène de Constantinople anonyme en prose. La tradition manuscrite, pp. 121-132. Conservée dans trois manuscrits du XVe siècle et dans de nombreux imprimés anciens, la mise en prose anonyme de la Belle Hélène de Constantinople offre un exemple remarquable de continuité dans la transmission textuelle. Les caractéristiques des témoins manuscrits, ainsi que leur contenu et l’organisation de la mise en page (présence ou absence des titres rubriqués, attaques de chapitre, traitement des passages versifiés), permettent de reconstituer les rapports entre les trois rédactions et confirment le choix du ms. Paris, BnF, fr. 1489 comme texte base de l’édition critique.

22 Giovanni PALUMBO, L’‘Ystoire de Palanus’. Le manuscrit, l’auteur, la ville, pp. 251-266. Transmis par un manuscrit unique (Arsenal, Rés. 5111, ca. 1510-1520), l’Ystoire de Palanus – énième réécriture de l’histoire de la reine faussement accusée – est étroitement liée à la ville de Lyon, tant par le lieu de confection et d’illustration du codex, que par son commanditaire, Jean Sala (demi-frère de Pierre); le manuscrit contient par ailleurs deux textes, qui correspondent à deux unités codicologiques autonomes: une traduction du De laudibus lugduniensis civitatis de Symphorien Champier précède en effet le roman, dont l’auteur ne se prive pas d’exprimer son amour pour cette ville. Si les indices qui permettraient d’attribuer le roman même à Champier sont frappants, G.P. se montre fort prudent, et préfère penser à une œuvre anonyme. Quoi qu’il en soit, l’Ystoire de Palanus, qui «se situe à la charnière entre deux mondes littéraires» (p. 265), continue la tradition du roman chevaleresque médiéval, même si, pour d’autres aspects, elle annonce bien l’aube de la Renaissance.

23 Dans un long article fort documenté, G. Matteo ROCCATI (La réception de l’œuvre d’Eustache Deschamps aux XVe et XVIe siècles: des textes sans auteur, pp. 277-302) fait le point sur la diffusion manuscrite, elle-même imposante, des poèmes de Deschamps: deux recueils d’œuvres complètes (mss. BnF fr. 840 et n.a.f. 6221), collections moins complètes mais réunissant uniquement des poèmes de lui, collections où ses compositions sont mélangées avec celles d’autres auteurs; quelques pièces, voire des vers isolés, ont aussi circulé anonymement. L’imprimerie ne modifie pas cet état des choses, et, si les textes continuent à être copiés ou imprimés (par exemple dans le Jardin de Plaisance de Vérard, 1501), la dernière mention du nom de Deschamps en tant qu’auteur date de 1430. G.M.R. enrichit son dossier par la transcription des ballades 24 et 984, qui témoignent de la notion d’auteur telle que le poète lui-même la concevait. Une conclusion plus générale est possible, quant au statut d’auteur au XVe siècle: certainement actif dans la promotion et dans la diffusion de son œuvre, attentif à la confection de certains manuscrits, parfois révélant un véritable souci philologique, l’auteur est cependant destiné à disparaître alors que son œuvre continue à circuler.

24 Quelques articles concernent des sujets plus ponctuels.

25 Avec Nelly LABÈRE (Le Pogge – Valla – Tardif: traduire ou le dialogue impossible?, pp. 169-182) on aborde la réception des nouvelles italiennes dans la France du XVe siècle. Traducteur du Facetiarum opus du Pogge (devenu Ditz joyeulx et plaisantes facecies en français), puis des Facetiae morales de L. Valla (dont le titre se transforme en Apologues), Guillaume Tardif doit prendre position au sein d’une querelle célèbre sur l’identité et la fonction

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de la langue classique; il le fait dans ses prologues, où il réactive le débat humaniste sur le latin et revendique pour lui-même la figure d’auteur.

26 Catherine ATTWOOD réfléchit sur des thèmes chers à Charles d’Orléans (À propos du ‘Livre de Joie’ chez Charles d’Orléans, pp. 35-42): cité dans la Balade VIII, dans la Chanson XXIII et dans le Rondeau XXVI de Charles d’Orléans, le ‘Livre de Joie’ se situe dans la dialectique qui oppose joie et mélancolie, et parallèlement jeunesse et vieillesse. C.A. se demande si, au-delà du rapport que ce sujet entretient avec la mémoire individuelle du poète, le ‘Livre de Joie’ ne serait aussi à replacer au sein d’une mémoire collective renouée, à la fin du Moyen Âge, avec la ‘jeunesse’ de la lyrique courtoise.

27 Jane H.M. TAYLOR (La double fonction de l’instructif de seconde rhétorique’: une hypothèse, pp. 343-351) aborde la question des pièces liminaires qui inaugurent le Jardin de Plaisance et Fleur de Rhétorique, célèbre anthologie publiée par Antoine Vérard au tout début du XVIe siècle; parmi celles-ci, l’Instructif est une œuvre poétique qui ne se laisse pas interpréter facilement. J.H.M. Taylor y voit d’abord un but promotionnel: Vérard aurait ainsi présenté à un public de bourgeois, avocats, parlementaires, un florilège poétique sans modèle jusque là. Mais l’Instructif jouerait aussi une fonction plus subtile, et aurait pour but d’offrir aux lecteurs des compétences de lecture poétique plutôt que des compétences créatrices. Ainsi, l’habileté commerciale de l’éditeur se doublerait d’une sensibilité aux goûts du public également hors du commun (on peut signaler que le Donnet baillé au feu roy Charles huytiesme de ce nom, autre pièce liminaire du Jardin de Plaisance, cité ici p. 345, a été édité critiquement dans les Studi di filologia e letteratura francese in onore di Anna Maria Finoli, Pisa, ETS, 1995, pp. 137-171).

28 Christiane VAN DER BERGEN-PANTENS (Jalons pour l’héraldique. Histoire et actualité dans les Pays-Bas méridionaux, pp. 353-366) présente enfin synthétiquement les composantes de l’héraldique (armoiries, sceaux, cimiers) et ses témoins médiévaux, les armoriaux; elle souligne surtout les recherches encore nécessaires pour que cet aspect de la culture médiévale soit pleinement accessible, et complète son texte par un tableau chronologique et une bibliographie très riche.

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Patrons, Authors and Workshops. Books and Book Production in Paris around 1400, edited by Godfried Croenen and Peter Ainsworth

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

Patrons, Authors and Workshops. Books and Book Production in Paris around 1400, edited by Godfried CROENEN and Peter AINSWORTH, Louvain, Paris, Dudley MA, Peeters, 2006.

1 Le sujet de ce beau livre exige une approche interdisciplinaire, comme le souligne Godfried Croenen dans ses pages introductives: ainsi, malgré la division des matières que propose la table (I. «Librairies and Commercial Book Production», II. «Bibliophiles: their Collections and their Commissions», III. «Authors and Texts», IV. «Scribes», V. «Artists and Illuminators»), toutes les contributions réunies ici prennent en compte nécessairement plusieurs facettes de la question générale, soit la production du livre sous tous ces aspects, matériels et intellectuels.

2 Kouky FIANU (Métiers et espace: topographie de la fabrication et du commerce du livre à Paris – XIII-XVe siècle, pp. 21-45) analyse la localisation des différents métiers du livre (copistes, relieurs, enlumineurs, parcheminiers, papetiers, libraires) et étudie son évolution du XIII au XVe siècle en rapport avec les changements survenus dans la clientèle.

3 Richard H. ROUSE (Pierre le Portier and the Makers of the Antiphonals of Saint-Jacques, pp. 47-67) reconstruit la figure de Pierre le Portier, libraire et collaborateur de l’ordre de Saint-Jacques-aux-Pèlerins, chargé, entre autres, de la production des antiphonaires; cette enquête permet aussi de jeter quelque lumière sur le coût des livres à Paris au début du XVe siècle.

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4 Grâce à ses recherches aux Archives Nationales, Mary A. ROUSE (Archives in the Service of Manuscript Study: the Well-Known Nicolas Flamel, pp. 69-89) montre que la célébrité de Nicolas Flamel comme ‘libraire’ est mal-fondée, et que ce riche bourgeois de la fin du XIVe siècle n’eut rien à voir avec le monde parisien du livre.

5 Hilary MADDOCKS (The Rapondi, the Volto Santo di Lucca, and Manuscript Illumination in Paris ca. 1400, pp. 91-122) rappelle le rôle du marchand lucquois Jacques Rapondi, libraire de Philippe le Hardi, due de Bourgogne. Elle étudie en particulier les manuscrits de la Légende du Saint-Voult et leurs illustrations, pour passer ensuite à l’insertion de ce texte, relativement long et surtout strictement rattaché à la ville italienne, dans la version de la Légende dorée amplifiée par l’adjonction des Festes nouvelles.

6 Stéphanie ÖHLUND-RAMBAUD (L’atelier de Jean Trepperel, imprimeur-libraire parisien, 1492-1511, pp. 123-141) reconnaît un ‘style Trepperel’ dans les bois gravés illustrant ses nombreuses éditions: tant des images «laïques» (surtout pour les romans de chevalerie) que des images à sujet religieux; ce sont essentiellement quelques détails dans le visage des personnages qui contribuent à donner un certain «air de famille» aux différents bois. Selon l’hypothèse de S. O.-R., un nombre important de ces bois auraient été gravés au cours de l’année 1500.

7 Traducteur du latin et collectionneur de manuscrits, personnage injustement méconnu du premier Humanisme français, Jean Lebègue a droit à deux articles. Dans le premier, Gilbert OUY (Jean Lebègue 1368-1457, auteur, copiste et bibliophile, pp. 143-171) fait le point sur sa biographie et surtout sur sa bibliothèque (avec, en appendice, les notices des manuscrits qui lui ont appartenu). Dans le second, Anne D. HEDEMAN (Making the Fast Present. Visual Translation in Jean Lebègue’s ‘Twin’ manuscripts of Sallust, pp. 173-196) s’attache aux instructions détaillées qu’il a fournies aux artistes chargés d’illustrer son manuscrit personnel de Salluste (Paris, BnF, lat. 5762): Lebègue utilise les images pour y donner une sorte de traduction iconographique du texte latin, et en même temps une adaptation de l’histoire ancienne à l’actualité politique de la France du début du XVe siècle.

8 John LOWDEN consacre son article (Beauty or Truth? Making a ‘Bible moralisée’ in Paris around 1400, pp. 197-222) au ms. Paris, BnF, fr. 166, dont il souligne l’intérêt en prenant en compte trois questions fondamentales: le commanditaire, le ou les auteurs, l’‘atelier’ où il a été réalisé aux alentours de 1400.

9 Janet F. VAN DER MEULEN (Simon de Lille et sa commande du ‘Parfait du Paon’. Pour en finir avec le ‘Roman de Perceforest’, pp. 223-238) propose de lire le Parfait du Paon, qui conclut le ‘cycle’ ouvert par les Vœux du Paon et par le Restor du Paon, d’abord commine une réaction au succès de Perceforest: à la demande de Simon de Lille, Jean de le Mote aurait composé hâtivement son poème – où il annule toute possibilité d’attribuer une ascendance glorieuse à la monarchie anglaise – pendant les premiers mois de 1340, en réponse aux provocations de la part d’Edouard III d’Angleterre envers Philippe VI Valois.

10 Silvère MENEGALDO (Les relations entre poète et mécène dans la ‘Prison amoureuse’ de Jean Froissart, pp. 239-254) relit la Prison amoureuse comme un témoignage significatif des relations qui s’instaurent au XIVe siècle entre poète et mécène, dans ce cas entre Froissart et Wenceslas de Brabant: l’inégalité initiale est dépassée en effet grâce à une même relation à l’amour et à la dame.

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11 Dans le but d’identifier le manuscrit de base pour une nouvelle édition des Chroniques de Froissart, Alberto VARVARO (Problèmes philologiques du livre IV des ‘Chroniques’ de Jean Froissart, pp. 255-277) examine en profondeur les variantes du cinquième chapitre du Livre IV; il en arrive ainsi à reconnaître au moins provisoirement la valeur du ms. Bruxelles, KBR, IV.467 (daté 1470): bien qu’il s’agisse d’un manuscrit d’apparence modeste, il fournit un texte complet, correct et très fiable.

12 Susanne RÖHL (Le ‘Livre de Mandeville’ à Paris autour de 1400, pp. 279-295) souligne l’intérêt des huit manuscrits ‘parisiens’ (sur une soixantaine en français) du Livre de Mandeville et en décrit les caractères fondamentaux. Compilation d’un grand nombre de sources diverses, à mi-chemin entre œuvre littéraire et texte encyclopédique, il fut très populaire aux XIVe et XVe siècles et servit de source, entre autres, à Jean d’Arras, Christine de Pizan, Philippe de Mézières.

13 James LAIDLAW (Christine de Pizan: the Making of the Queen’s Manuscript – London, British Library, Harley 4431, pp. 297-310) illustre le projet en cours sur le manuscrit que Christine de Pizan offrit à la reine Isabeau en 1414, en soulignant son intérêt tant pour l’éclairage qu’il peut donner sur le fonctionnement de l’atelier de Christine, que pour les informations qu’il offre pour notre connaissance du moyen français.

14 L’article de Margaret CONNOLLY et Yolanda PLUMLEY (Crossing the Channel: John Shirley and the Circulation of French Lyric Poetry in England in the early Fifteenth Century, pp. 311-332) concerne un scribe anglais, copiste de Chaucer, Lydgate et d’une anthologie de poésie lyrique (ca. 1430-32) qui contient entre autres trente-et-un poèmes français (liste en appendice II), pour la plupart des ballades, dont les auteurs sont parfois célèbres: Eustache Deschamps, Christine de Pizan, Alain Chartier. Bien que son modèle ne soit pas connu, ce recueil constitue un témoignage remarquable de la circulation de la poésie française au-delà de la Manche.

15 Emilie COTTEREAU (Les copistes en France du Nord autour de 1400: un monde aux multiples visages, pp. 333-354) présente les résultats partiels d’une enquête en cours sur les manuscrits produits à Paris et dans la France septentrionale entre 1370 et 1430 (327 mss. datés et signés). Sont pris en compte: le statut social du copiste, les circonstances de la copie, la langue et le genre du texte, le type de manuscrit.

16 Maria KALATZI (Georgios Hermonymos: a Greek Scribe and Teacher in Paris, pp. 355-365) parcourt la biographie et la carrière de G.H., installé à Paris de 1476 à sa mort (entre 1508 et 1516), où il enseigne le grec et copie plus de cinquante manuscrits, pour la plupart destinés à ses élèves, parmi lesquels on remarque le nom de Lefèvre d’Etaples.

17 Sue Hellen HOLBROOK (The Properties of Things and Textual Power: Illustrating the French Translation of ‘De proprietatibus rerum’ and a Latin Precursor, pp. 367-403) s’interroge sur l’illustration du Livre des proprietés des choses (traduction de Jean Corbechon, 1372) dans deux manuscrits (Londres, BL Add 11612, et New York, PML M 537) en les comparant avec celle du ms. Cambridge, Fitzwilliam Museum 15, qui contient le texte latin. Elle montre comment l’iconographie participe, sur le même plan que la traduction, de la volonté de divulgation du savoir et d’implication des lecteurs.

18 Heidrun OST (Illuminating the ‘Roman de la Rose’ in the Time of the Debate: The Manuscript of Valencia, pp. 405-435) analyse une sélection d’enluminures du ms. 387 de la Biblioteca Histórica de la Universitad de Valencia, commandité probablement par Philippe le Hardi. Exécutée au tout début du XVe siècle, l’illustration de ce manuscrit ne porte

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cependant aucune trace du débat sur le Roman de la Rose, qui demeura évidemment une querelle purement littéraire.

19 L’étude de Catherine REYNOLDS (The Workshop of the Master of the Duke of Bedford: Definitions and Identities, pp. 437-472) est fondée sur un manuscrit appartenu à John de Bedford, contenant un Livre d’Heures et un psautier, récemment acquis par la British Library. C.R. discute l’attribution des enluminures et surtout elle souligne l’intérêt des décorations marginales et bordures pour prouver l’existence d’un atelier de facture des manuscrits appartenus au régent d’Angleterre.

20 Jenny STRATFORD (The Illustration of the ‘Songe du Vergier’ and some Fifteenth-Century Manuscripts, pp. 473-488): la parenté entre les illustrations des manuscrits appartenus à Charles V (version latine et traduction française du Songe du Vergier) et celles de copies plus tardives, exécutées durant la première moitié du XVe siècle, prouve que les manuscrits de la Tour du Louvre étaient accessibles pendant les dernières années de la guerre de Cent Ans aux partisans du régime anglo-bourguignon; leur dispersion après 1450 est à l’origine d’une tradition iconographique renouvelée.

21 Outre la richesse de l’ensemble des contributions, soulignons pour conclure le nombre et la qualité des reproductions photographiques (82 en noir et blanc et 17 planches en couleur) et la présence de deux précieux indices: noms et sujets (pp. 491-519) et manuscrits cités (pp. 521-529).

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Le débat sur le ‘Roman de la Rose’, traduit en français moderne par Virginie Greene

Antonella Amatuzzi

RÉFÉRENCE

Le débat sur le ‘Roman de la Rose’, traduit en français moderne par Virginie GREENE, Paris, Honoré Champion, 2006 («Traductions des classiques du Moyen Âge», 76), pp. 348.

1 Il s’agit de la traduction en français moderne des pièces relatives au débat sur le Roman de la Rose à partir de l’édition fournie par Eric Hicks en 1977. Cet éminent médiéviste avait voulu réunir plusieurs documents (des lettres, essentiellement) témoignant de la première querelle littéraire française: entre 1401 et 1405 Jean de Montreuil, Gontier Col, Pierre Col, Jean Gerson et Christine de Pizan s’expriment à propos de la qualité morale et littéraire du Roman de la Rose.

2 La présente édition n’est pas uniquement destinée à des spécialistes de littérature médiévale. Elle vise un public plus vaste et pour cette raison Virginie Greene, tout en se basant sur l’apparat de notes de Hicks, le simplifie. Elle ajoute en revanche des informations d’ordre général, développe les citations (en accompagnant celles en latin d’une traduction française) et met à jour la bibliographie.

3 Dans son introduction elle retrace l’histoire du débat et précise la position de chacun des participants à la querelle. Christine de Pizan et Jean Gerson condamnent l’obscénité et la misogynie de certains passages du Roman alors que Jean de Montreuil et les frères Col défendent Jean de Meung.

4 Elle rappelle aussi que ce débat n’a cessé d’intéresser la critique et qu’il est encore ouvert de nos jours. Si à la fin du XIXe siècle et jusqu’avant la deuxième guerre mondiale des savants comme Gaston Paris, Gustave Lanson et Alfred Coville voyaient dans les frères Col et Jean de Montreuil des humanistes, précurseurs de la Renaissance, et dans

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Gerson une personnalité trop soucieuse de défendre la bonne doctrine chrétienne, aujourd’hui Christine et Gerson ne peuvent plus être considérés des poètes mineurs et «la question des femmes, de leur rôle et de leur place dans la société est revenue au centre du débat sur le débat» (pp. 22-23).

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La Librairie des ducs de Bourgogne. Manuscrits conserves à la Bibliothèque royale de Belgique. Volume III. Textes littéraires. Collection dirigée par Bernard Bousmanne, Tania Van Hemelryck et Céline Van Hoorebeeck

Maria Colombo Timelli

RÉFÉRENCE

La Librairie des ducs de Bourgogne. Manuscrits conserves à la Bibliothèque royale de Belgique. Volume III. Textes littéraires. Collection dirigée par Bernard BOUSMANNE, Tania VAN HEMELRYCK et Céline VAN HOOREBEECK, Turnhout, KBR-Brepols, 2006, pp. 327.

1 De trois ans en trois ans, cette collection s’enrichit: après les volumes consacrés respectivement aux textes religieux (2000: cf. SF 141, p. 687) et aux textes didactiques (2003: cf. SF 144, pp. 582-583), voici un recensement très attendu, centré sur les manuscrits de textes littéraires appartenus aux ducs de Bourgogne et conservés aujourd’hui à la KBR de Bruxelles. Le projet prévoit encore un IV volume pour les textes historiques, actuellement en préparation, un V pour les textes hagiographiques, bibliques et classiques, et un dernier volume qui contiendra les indices, les listes, une bibliographie générale.

2 Les trente-six notices réunies ici sont précédées par deux essais introductifs. Dans le premier, Regards croisés de la littérature et de l’histoire du livre (pp. 11-17), Tania VAN

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HEMELRYCK souligne la dimension nécessairement interdisciplinaire de l’approche du livre médiéval: pendant trop longtemps la codicologie et l’histoire littéraire ont constitué deux domaines séparés, alors que leur double apport permet de mieux comprendre tant la production que la transmission des textes, le livre en tant qu’objet physique ne pouvant pas être étudié indépendamment du/des texte/s qu’il contient, et inversement. Les manuscrits des œuvres de Christine de Pizan conservées à la KBR constituent un des trésors de la collection: grâce à ce cas d’espèce, Tania Van Hemelryck montre bien dans ces quelques pages le profit que l’on peut tirer du croisement des données et des perspectives; l’activité de Christine, auteur et chef d’atelier, ne saurait être comprise entièrement en dehors d’une double approche, codicologique et littéraire. Un deuxième chapitre, Six siècles de préservation et de conservation (pp. 19-34), de Lieve WATTEEUW, retrace l’histoire de la ‘librairie’ bourguignonne sous un angle normalement peu étudié: les restaurations successives (avec une attention particulière pour les reliures) et les pratiques de conservation du XVe siècle à nos jours. Dans ce parcours, le lecteur retrouvera des noms plus ou moins connus à partir des ‘gardes des joyaux’ des grands ducs aux bibliothécaires des siècles successifs, jusqu’aux conservateurs modernes; l’histoire s’achève – provisoirement – sur la campagne de digitalisation photographique des manuscrits menée actuellement.

3 Les notices du catalogue, organisées comme celles des deux volumes précédents, se veulent complètes: elles comprennent la description détaillée du manuscrit, des commentaires sur l’auteur/l’œuvre (dont la présentation et l’étendue sont laissées à l’appréciation de chaque rédacteur), une orientation bibliographique (nécessairement non exhaustive). Les textes ont été rédigés par: Bernard BOUSMANNE, Marguerite DEBAE, Anne DUBOIS, Anke ESCH, Sylvie LEFÈVRE, Jacques Charles LEMAIRE, Marie-Laure SAVOYE, Pascal SCHANDEL, Tania VAN HEMELRYCK, Céline VAN HOOREBEECK, Dominique VANWIJNSBERGHE, Lieve WATTEEUW, Hanno WIJSMAN.

4 Sans pouvoir entrer dans les détails, donnons néanmoins une idée de l’ensemble. Font partie du corpus: les quatre volumes de l’Histoire de Charles Martel de David Aubert, quatre mss. du Roman des Sept Sages et/ou de ses continuations, un Boccace (Des cleres et nobles femmes), un ms. peu connu contenant la Queste du Saint Graal et la Mori du roy Artus, le Reconfort de madame de Fresne d’Antoine de La Sale. Un certain nombre de ‘mises en prose’ de textes en vers plus anciens – mais une grande partie de ces manuscrits sont ‘émigrés’ à Paris – demeurent à Bruxelles: Ciperis de Vignevaux et Blancandin (conservés dans le même ms.), Histoire d’Erec, Gerard de Nevers , Belle Hélène de Constantinople, Seigneurs de Gavre (dont le statut de ‘mise en prose’ est pourtant discuté), Florent et Octavien. Tania Van Hemelryck, auteur de la plupart de ces notices, avance l’hypothèse d’un atelier de production unique (par exemple pour les mss. de Blancandin, Erec et Cligés, dont l’unique ms. se trouve aujourd’hui à Leipzig) visant à satisfaire la demande de ce genre de textes par la cour de Philippe le Bon si ce n’est pas par le duc lui-même.

5 Comme on l’a dit, les œuvres de Christine de Pizan forment un noyau à part. La KBR conserve notamment: Epistre Othea (trois mss.), Cité des Dames, Mutation de Fortune, Livre des faits d’armes et de chevalerie (deux mss.), Avision Christine, Livre des trois vertus, Livre du chemin de longue estude (deux mss.), Ballade adressée à Charles d’Albret et Débat de deux amants (dans un même ms.).

6 Les apparats complémentaires rendent de précieux services. Comme dans les deux volumes précédents, on trouvera en annexe: la «Liste des manuscrits décrits» (pp.

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243-244), l’«Index des mss. et incunables cités» (pp. 245-249), l’«Index des noms» (pp. 251-257: signalons à ce propos que les renvois génériques à «intr. Présentation» et à «intr. Regards croisés», à savoir aux deux chapitres introductifs, ne facilitent vraiment pas la recherche), les «Abréviations courantes» (p. 259), les «Abréviations des bibliothèques et lieux de conservation» (pp. 261-263), la «Table des auteurs» (p. 265), et surtout une «Bibliographie générale» richissime (pp. 267-327).

7 La qualité du volume et son caractère de texte de référence appellent néanmoins quelques remarques: d’une part, on regrette le nombre de coquilles qui se sont glissées surtout dans l’introduction (pas moins de dix entre la p. 26 et la p. 30); d’autre part, la bibliographie de référence donnée à la fin des notices offre quelques surprises: ainsi aux pp. 70-71, où l’article cité de Claude Buridant et l’édition de C.E. Pickford concernent non pas l’Erec en prose dont il est question ici, mais un tout autre texte du XIVe siècle, et dont il n’est même pas fait mention à l’intérieur de la notice. Par ailleurs, les deux manuscrits de Turin, Biblioteca Nazionale Universitaria, cités dans l’«Index» p. 249, portent maintenant de nouvelles cotes: Gall. 89 (Florent et Octavien) est désormais L.I.14 (signalons à ce propos que, contrairement à ce qui est dit dans la notice p. 164, ce manuscrit n’a pas été détruit dans l’incendie de 1904: endommagé certes, les pages qui en restent ont cependant pu être restaurées en 1982) et 1650 (Cassidorus) est L.III.8.

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Eugenio Burgio, Forme e funzioni della mitografia cavalleresca nel Quattrocento borgognone, in Mito e storia nella tradizione cavalleresca, Atti del XLII Convegno storico internazionale, Todi

Maria Colombo Timelli

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EUGENIO BURGIO, Forme e funzioni della mitografia cavalleresca nel Quattrocento borgognone, in Mito e storia nella tradizione cavalleresca, Atti del XLII Convegno storico internazionale, Todi, 9-12 ottobre 2005, Spoleto, Fondazione Centro Italiano di Studi sull’Alto Medioevo, 2006, pp. 427-51.

1 A partire dal saggio, suggestivo e tuttora valido, di Jean Rychner (La littérature et les mœurs chevaleresques à la Cour de Bourgogne, Neuchâtel, 1950), E. Burgio ripercorre in questo contributo assai corposo e di grande interesse alcune delle manifestazioni più significative della mitografia cavalleresca che si dispiegò con sfarzo e significanze particolari sotto il terzo duca Valois, Filippo il Buono: dalla creazione dell’ordine della Toison d’or, alla promozione e organizzazione di giostre, passi d’armi, tornei, fino alla spettacolarizzazione della promozione della crociata nel celebre banchetto di Lille (1454), tutto concorre – come E.B. sottolinea con competenza ed eleganza – alla propaganda e alla celebrazione della politica ducale; ma soprattutto – e qui, pur senza citarlo, Burgio si ricongiunge alle riflessioni di Michel Zink sul romanzo quattrocentesco (Le roman, in GRLMA VIII/1, La littérature française aux XIV et XV siècles,

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1988, pp. 197-218) – letteratura e vita si riflettono l’una nello specchio dell’altra e, forse per la prima volta, entrambe giocano con il proprio passato.

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Rassegna bibliografica

Cinquecento a cura di D. Cecchetti e M. Mastroianni

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L’Humanisme à Toulouse (1480-1596), «Actes du colloque international de Toulouse (mai 2004)», réunis par Nathalie Dauvois

Filippo Fassina

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AA. VV., L’Humanisme à Toulouse (1480-1596), «Actes du colloque international de Toulouse (mai 2004)», réunis par Nathalie DAUVOIS, Paris, Champion, 2006.

1 La presente raccolta fornisce un quadro completo dell’“École de Toulouse”, intesa come centro culturale non solo letterario, ma anche legato alla retorica, al diritto e alla musica. Questa ‘comunità’ di studiosi e mecenati viene considerata un centro internazionale, con forti legami soprattutto con l’Italia, ma, allo stesso tempo, una città profondamente scossa dalle questioni religiose dell’epoca. Vengono, infatti, sottolineati l’importanza che questa scuola – anche se di scuola vera e propria non si può parlare – ha avuto nell’influenzare a livello europeo sia la letteratura sia l’architettura e il contributo determinante offerto alla diffusione dell’umanesimo, grazie a una serie di personalità presentate in questi saggi. L’ultima sezione è invece dedicata alle guerre di religione, con particolare attenzione al legame tra l’umanesimo di Tolosa e la Riforma. Nel complesso, il presente lavoro intende illustrare la ricchezza di questo ambiente, che trae la sua forza proprio dalla varietà degli studi che in esso fioriscono e che si svilupperanno ben al di fuori dei confini nazionali. Gli studi contenuti negli atti sono i seguenti: P. ARABEYRE, L’Ecole de Toulouse a-t-elle existé? Idéologie universitaire et parlamentaire dans les années 1480-1530; J. KRYNEN, La signification d’une métaphore: le Sénat de Toulouse; H. GILLES, La nomination aux chaires à la Faculté de Droit; G. CAZALS, La Terrière et l’humanisme civique; N. DAUVOIS, ‘Jura sanctissima fabulis et carminibus miscere’. La concorde de la poésie et du droit dans quelques traités d’Etienne Forcadel: la “Necyomantia” (1544), la

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“Sphoera legalis” (1549), le “Cupido jurisperitus” (1553); S. RAWLESS, Les deux éditions de “La Morosophie” de Guillaume de la Ferrière; M. DESACHY, L’entourage de l’évêque de Rodez François d’Estaing (1504-1529): la cour d’honneur de l’humanisme toulousain; J. DESCHAUX, Lecteurs humanistes à Toulouse; R. COOPER, Les Débuts de François Habert, “escollier, estudiant à Tholose”; J. PENDERGRASS, Jean de Pins et l’humanisme en région toulousaine; N. LEMAÎTRE, Georges d’Armagnac et les humanistes des petites villes du Midi; J.C. MARGOLIN, Le cercle de Jean de Boyssoné d’après sa correspondance et ses poèmes; M. MAGNIEN, Les milieux humanistes toulousains à travers la correspondance de F. Bunel; S. GEONGET, L’humanisme littéraire de Jean de Coras; DR. LILE, Auger Terrier et le milieu médical toulousain; I. LUCIANI, Jeux Floraux et ‘humanisme civique’ au XVIe siècle: entre enjeux de pouvoir et expérience du politique; P. GARDY, Humanisme, Jeux Floraux et veine ‘popularissante’: l’itinéraire toulousain de Pierre Du Cèdre, de la fin des années 1530 à 1555; J.-F. COUROUAU, L’humanisme toulousain et les langues des femmes. Pour une relecture des “Nonpareilhas receptas” (1555); C. MARCY, Gratien du Pont, un grand rhétoriqueur humaniste; J. KOOPMANS, Le théâtre à Toulouse au début du 16e siècle; B. TOLLON, L’humanisme dans l’architecture: rencontres entre artistes et savants conseillers (J. Albert, P. Trassabot; J. de Boyssoné et D. Bertin); F. LEMERLE-PAUWELS, Architecture antique et humanisme: l’“Histoire toulousaine” d’A. Noguier (1556) et l’“Epitome ou extrait abrégé des dix livres d’Architecture de Vitruve” de J. Gardet et D. Berlin (1559); P. CANGUILHEM – F. LARROQUE, La réception de l’humanisme musical italien à Toulouse au 16e siècle; F. DOBBINS, Ronsard et ses musiciens toulousains; S. BRUNET, La réception des ‘idées nouvelles’ dans le Sud-Ouest (vers 1520- vers 1560); L. PETRIS, Ethique et politique dans “Les Quatrains” de Pibrac; M.-A. COLIN, “Les quatrains” de Guy du Faur de Pibrac mis en musique; S. DAVIDSON, Guy Du Faur de Pibrac et “Les Plaisirs de la vie rustique”; L. WILLET, Métamorphoses des cabinets humanistes: Pibrac et Montaigne; K. VAN ORDEN, Un sacre à Toulouse? Les cérémonies de lapaix de 1596.

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Marcellin Richard, La Passion de Saint André

Michele Mastroianni

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MARCELLIN RICHARD, La Passion de Saint André, édition critique suivie d’une étude linguistique comparée par Jean SIBILLE, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 110), pp. 953.

1 La regione di Briançon, che comprendeva fra Tre e Cinquecento, sui due versanti delle Alpi, cinque circoscrizioni che si estendevano fino alla Val di Susa (Oulx e Chiomonte), era una regione di confine anche linguistico in cui si incontravano francoprovenzale e dialetto piemontese. In tale zona, fra Quattro e Cinquecento, fiorì una ricca produzione drammatica (di Misteri e Passioni) che offre testimonianze preziose per lo studio della lingua occitanica. Di una di questi testi, La Passion de Saint André, rappresentata nel 1512, vi è ora offerta l’edizione critica con traduzione a fronte in francese moderno. L’Introduzione disegna un quadro storico della produzione drammatica della regione di Briançon, che colpisce per l’abbondanza e la coerenza. Ma l’interesse del volume è costituito dai due vasti studi linguistici che accompagnano l’edizione. Il primo (La langue des mystères alpins. Études comparatives, pp. 309-460) situa la lingua dei Misteri alpini nel quadro dei dialetti occitani e nella famiglia gallo-romanza. Il secondo (La langue de la Passion de Saint André. Grammaire comparée, pp. 463-855) offre una grammatica del testo (grafia e fonetica, morfologia e morfosintassi, lessico) in una prospettiva di raffronto comparato con gli altri Misteri alpini, e fornisce allo studioso un modello di ricostruzione di una lingua di frontiera, cerniera fra vari parlati.

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Olivier Pedeflous, La lecture de Claudien dans les collèges au XVIe siècle

Filippo Fassina

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OLIVIER PEDEFLOUS, La lecture de Claudien dans les collèges au XVIe siècle, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 55-82.

1 Il presente studio offre un quadro dettagliato della diffusione e della circolazione nel XVI secolo delle opere di Claudiano, la cui fortuna fu di breve durata e legata quasi esclusivamente ad ambienti eruditi. L’A. esamina dunque l’uso che si faceva di tali opere – il De raptu Proserpinae su tutte – all’interno dei collèges francesi, identificando gli ambiti in cui serviva da modello: lo stile e la metrica, gli insegnamenti morali (utili in special modo ai pedagoghi) e il repertorio mitologico offerto. La seconda parte del lavoro è, invece, dedicata all’esame delle edizioni di Claudiano a partire da un Rapt de Proserpine (1517) annotato da Jean de Gourmont. Infine, vengono prese in considerazione le vite del poeta che precedono le varie edizioni, dalle quali emergono ulteriori interpretazioni sull’utilità e l’importanza del corpus claudianeo.

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Jehan Du Pré, Le Palais des nobles Dames (Lyon, 1534)

Dario Cecchetti

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JEHAN DU PRÉ, Le Palais des nobles Dames (Lyon, 1534), édition établie, présentée et annotée par Brenda DUNN-LARDEAU, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 115), pp. 492.

1 Durante un sogno, Noblesse feminine invita un autore a seguirlo nei tredici loci di un palazzo, che comprende varie camere e un giardino ove donne famose di ogni tempo e di ogni luogo sono raggruppate sulla base delle imprese o delle qualità che le hanno immortalate. Il racconto di questo sogno costituisce la materia dei 5667 versi del Palais de nobles Dames, dedicato nel 1534 da Jehan Du Pré a Marguerite de Navarre. Il testo si ricollega alla querelle des femmes e si situa in quella tradizione dei repertori di donne illustri e dei cataloghi di dame virtuose, influenzati dal De claris mulieribus boccacciano e dai suoi volgarizzamenti francesi. La struttura del Palais si ricollega anche con la tradizione letteraria del Temple dei Rhétoriqueurs, sebbene non vi si ritrovino né l’aspetto caratteristico del prosimetro né le finalità di istituzione e di difesa della lingua francese. Così pure il Palais si ricollega, per la disposizione del contenuto, con la tradizione delle arti della memoria, che si fondano sulla combinazione di loci e di immagini, in modo tale che l’orator nel costruire il suo discorso si trovi nelle condizioni di chi, attraversando le stanze di un edificio, segua un ordine che è quello degli argomenti che deve trattare. In questo senso Jehan Du Pré organizza metodicamente la sua materia, così da istituire tutta una serie di richiami alle opere dell’antichità in funzione della memorizzazione. L’introduzione illustra tutti gli aspetti strutturali ed elenca i principali temi affrontati in questo teatro della memoria: la bellezza femminile e le virtù di verginità, castità, fedeltà e temperanza; il ruolo specifico della maternità; le capacità esplicate anche in campi più propriamente maschili, come lo sport e la vita intellettuale; la valorizzazione della donna anziana, cosa eccezionale per l’epoca.

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L’edizione riproduce le xilografie originali, il che è di grande interesse per i rapporti che si possono istituire con l’emblematica. Eccellente, ben strutturato e ampio il glossario.

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Marie Madeleine Fontaine, Notes sur quelques poèmes de l’“Adolescence Clémentine” de Marot et les avatars de ses éditions de 1538

Filippo Fassina

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MARIE MADELEINE FONTAINE, Notes sur quelques poèmes de l’“Adolescence Clémentine” de Marot et les avatars de ses éditions de 1538, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 157-192.

1 L’A. presenta un’analisi critica di alcuni poemi dell’Adolescence Clémentine di Marot, per meglio chiarire il quadro della struttura e della datazione dell’opera. Vengono pertanto considerati alcuni testi cha hanno posto problemi filologici, di cui si cerca di fornire una descrizione accurata: l’Epistre de Maguelonne, il Jugement de Minos, il Temple de Cupido, la Complainte du feu Baron Jehan de Malleville Parisien e il Rondeau dedicato a M. de Belleville. L’ultimo paragrafo è, invece, dedicato ai riferimenti musicali presenti nell’opera in questione, altra questione di non facile interpretazione. Da notare una ricca appendice con concordanze, correzioni e commenti relativi alle principali edizioni dell’Adolescence e un glossario di termini rari o disusati.

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Rosanna Gorris Camos, ‘Va, lettre, va [...] droict à Clément’: Lyon Jamet, Sieur de Chambrun, du Poitou à la ville des Estes, un itinéraire religieux et existentiel, in Les Grands jours de Rabelais en Poitou, «Actes du colloque international de Poitiers (30 août-1er septembre 2001)

Filippo Fassina

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ROSANNA GORRIS CAMOS, ‘Va, lettre, va [...] droict à Clément’: Lyon Jamet, Sieur de Chambrun, du Poitou à la ville des Estes, un itinéraire religieux et existentiel, in Les Grands jours de Rabelais en Poitou, «Actes du colloque international de Poitiers (30 août-1er septembre 2001), Études réunies et publiées par Marie-Luce DEMONET avec la collaboration de Stéphan GEONGET, Genève, Droz, 2006, pp. 145-172.

1 L’A. traccia un ritratto di una delle figure di spicco della corte di Renée de France a Ferrara, quella del segretario e ambasciatore Lyon Jamet che contribuì alla creazione del nuovo linguaggio poetico di Marot. L’incarico ricoperto da Jamet nella corte si configura, secondo l’A., come un percorso fondamentalmente religioso. Infatti, pur avendo partecipato a importanti missioni in un periodo di forti tensioni politico-

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religiose, continuò a mantenere il suo status di poeta e di uomo di fede luterana, così come la sua «amitié littéraire» con Marot.

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Hélisenne de Crenne, Le Songe de madame Helisenne

Michele Mastroianni

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HÉLISENNE DE CRENNE, Le Songe de madame Helisenne, édition établie et annotée par Jean- Philippe BEAULIEU et Diane DESROSIERS-BONIN, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 127), pp. 189.

1 Dopo le edizioni critiche delle Epistres familieres et invectives (Champion, 1996) e delle Angoysses douloureuses qui procedent d’amour (Champion, 1997) di Hélisenne de Crenne, è ora criticamente edito il Songe de madame Helisenne, terzo e ultimo scomparto di un trittico, e anche il meno studiato. Apparentemente meno innovatore quanto a genere letterario, nella misura in cui riprende la struttura medievale del somnium, il Songe affronta gli stessi problemi e tratta gli stessi materiali delle altre due opere, quelli concernenti il rapporto amoroso (e adultero) Amant/Dame. Nell’Introduzione i due editori ritracciano brevemente, ma chiaramente, la storia degli antecedenti letterari del Songe. La presente edizione critica si basa sull’editio priceps di Denis Janot (1540), di cui riproduce le incisioni, collazionata con le successive stampe del 1541, 1543,1551 e 1560. Il testo è accuratamente annotato e accompagnato da glossario.

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Mathilde Thorel, D’un ‘stile poeticque’ à l’autre: la ‘Conqueste de Trebisonde’, source des ‘Angoysses douloureuses’

Filippo Fassina

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MATHILDE THOREL, D’un ‘stile poeticque’ à l’autre: la ‘Conqueste de Trebisonde’, source des ‘Angoysses douloureuses’, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 21-54.

1 Il presente lavoro ha come obiettivo l’identificazione, come fonte delle Angoysses douloureuses di Helisenne de Crenne, della Conqueste de Trebisonde, un romanzo cavalleresco di grande successo tra Medioevo e Rinascimento, grazie a due caratteristiche che ne fanno una creazione sui generis: l’assoluta centralità del tema amoroso e la presenza massiccia di temi favolosi e mitologici. Dopo aver fornito indicazioni precise sulle edizioni e sulla struttura della Conqueste, l’A. instaura un confronto tra le due opere prese in esame, sia dal punto di vista testuale – in relazione anche alle altre fonti delle Angoysses – sia dal punto di vista delle immagini (mitologiche ed epiche). Infine, particolare rilevanza viene data al sintagma «stille poeticque», di uso comune a entrambe le opere. L’influsso della Conqueste sulle Angoysses permette, in conclusione, all’A. di sottolineare e di approfondire il fenomeno del «premier asianisme» che si sviluppa in Francia nella prima metà del Cinquecento e di evidenziare come una delle caratteristiche principali delle Angoysses, la prosa stilisticamente e retoricamente elevata, tragga origine da una serie di fonti, tra le quali proprio la Conqueste occupa un posto di primaria importanza.

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Diego de San Pedro, La Prison d’amour (1552)

Maria Colombo Timelli

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DIEGO DE SAN PEDRO, La Prison d’amour (1552), édition établie et annotée par Véronique DUCHÉ-GAVET, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 119), pp. 250.

1 La Cárcel de amor, ‘novela sentimental’ di Diego de San Pedro pubblicata a Siviglia nel 1492, conobbe, al pari di altri romanzi spagnoli contemporanei, un successo europeo di lunga durata. Tradotta dapprima in italiano da Lelio Manfredi (1514) su richiesta di Isabella d’Este, passò poi in francese ad opera di Francois Dassy (1525), quindi in inglese grazie a John Bourchier (1533 circa, traduzione fondata sul testo di Dassy), poi di nuovo in francese con Gilles Corrozet (1552), infine – ma ben più tardi – in tedesco (1625). Le edizioni, monolingui e bilingui (spagnolo-francese) si moltiplicarono parimenti, coprendo un arco temporale che va da fine ’400 a metà del XVII secolo. Véronique Duché-Gavet pubblica ora la traduzione di Corrozet (non si può mancare, allora, di segnalare l’ambiguità del titolo adottato: La Prison d’amour qui edita non è certamente quella di Diego de San Pedro), testo interessante senza alcun dubbio, ma testimonianza di una seconda ricezione francese: la scelta di questa redazione non è giustificata – si veda l’introduzione, p. XVIII –, anche se si spiega, con ogni probabilità, per la semplicità del lavoro critico; la traduzione di François Dassy infatti è trasmessa da nove manoscritti cui si aggiungono almeno sette stampe tra il 1525 e il 1533. D’altra parte, Corrozet non è nuovo a queste imprese editoriali: già nel 1546 aveva pubblicato l’Histoire d’Aurelio et Isabel, ancora una seconda traduzione (dopo quella di Jean Beaufilz, apparsa nel 1529 con il titolo Le Jugement d’amour) di una ‘novela sentimental’ spagnola di fine Quattrocento: il Grisel y Mirabela di Juan de Flores.

2 L’introduzione di Duché-Gavet è sintetica, ma fa il punto sulle questioni essenziali: colloca la Cárcel nella produzione di Diego de San Pedro e nel quadro più generale del romanzo sentimentale spagnolo, traccia la ricezione europea dell’opera, per fermarsi

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poi sulla duplice traduzione francese. Segue un rapido excursus sull’uso dell’allegoria, la ‘religio amoris’, tema centrale del romanzo, e l’apologia delle donne, argomento con il quale San Pedro in Spagna, ma poi Dassy e Corrozet in Francia, prendono posizione nella cosiddetta ‘Querelle des Amyes’. Utile l’elenco delle ‘éditions’ (in realtà: manoscritti e stampe) nelle diverse lingue europee, fornito alle pp. XXIX-XXXVII. Nelle tre paginette scarse intitolate «Notes sur l’établissement du texte» (pp. XXXIX-XLI) si troveranno poche e scarne indicazioni sulla lingua della traduzione di Corrozet, nonché i principi seguiti per la presentazione del testo: alcune scelte, ad esempio riguardo alla punteggiatura («nous reproduisons la ponctuation et les majuscules de l’original, y compris les points équivalant à une simple virgule», afferma Duché-Gavet, salvo poi continuare: «en revanche, nous substituons aux deux points marquant une pause forte un point virgule...», p. XLI), appaiono francamente poco coerenti.

3 L’edizione ripropone la stampa di Corrozet pur modificandone la ‘mise en page’: qui il testo francese occupa la parte superiore, quello spagnolo (in corpo ridotto) la parte inferiore della pagina; i rinvii alla paginazione originale (in 8°) sono indicati soltanto per la prima metà del foglio di stampa. Le note e i commenti al testo si trovano a piè di pagina, mentre l’apparato critico è collocato alle pp. 169-198; a questo proposito si rileverà che le varianti proposte rimandano alle edizioni reperibili nelle biblioteche parigine, ai manoscritti che l’editrice ha potuto consultare (sic) «et à la première traduction de François Dassy» (nota a p. 169): salvo errore da parte mia, i due testi coincidono, in quanto i manoscritti non possono essere che quelli della traduzione di Dassy. Peraltro, la segnatura del ms. ‘fr 4382’, da cui è tratta una ‘Lettre de Laureole au roy’ in prosa (p. 186), va corretta in ‘fr 24382’.

4 L’edizione comprende i complementi abituali: la bibliografia recente (posteriore a quella fornita da Keith WHINNOM, The Spanish Sentimental Romance, 1440-1330, Londra, 1983) alle pp. XXVII-XXVIII, l’Index nominum (pp. 199-200), l’Index rerum (pp. 201-203), l’indice degli autori citati (pp. 205-206); il glossario (pp. 207-232). Un dossier iconografico alle pp. 153-168 riunisce le incisioni delle due edizioni di Galliot Du Pré 1526 e 1527 (rispettivamente 13 e 4 ‘bois gravés’, alcuni di reimpiego), ma va ricordato che si tratta di stampe della traduzione di Dassy, dal momento che le edizioni bilingui di Corrozet non sono illustrate. Tre ‘annexes’ occupano le ultime pagine del volume; si tratta della strofa liminare del ms. BnF fr. 7552 (ancora una volta, si tratta del testo di François Dassy), l’‘épître liminaire’ in prosa dell’edizione Du Pré del 1526 (idem), e infine – abbastanza sorprendentemente, dal momento che manca qualsiasi informazione introduttiva a questi testi – l’‘extrait’ della Prison d’amour pubblicato nella «Bibliothèque Universelle des Romans», luglio 1779, vol. I, fondato sull’edizione Du Pré 1526.

5 Un’edizione comoda, quella fornita da Véronique Duché-Gavet, ma che andrà utilizzata con prudenza, almeno fino a che non sarà disponibile anche la prima traduzione francese, quella versione più volte citata di Francois Dassy che, non va dimenticato se non si vuole falsare il quadro cronologico e quindi letterario, costituisce la vera ricezione di questa ‘novela’ spagnola sul suolo francese, come attesta tra l’altro la duplice diffusione, manoscritta e a stampa, certo non minore di quella del testo di Corrozet.

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Jean Dorai; poète humaniste de la Renaissance, «Actes du Colloque international (Limoges, 6-8 juin 2001)», réunis par Christine de Buzon et Jean-Eudes Girot

Dario Cecchetti

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AA. VV., Jean Dorai; poète humaniste de la Renaissance, «Actes du Colloque international (Limoges, 6-8 juin 2001)», réunis par Christine de BUZON et Jean-Eudes GIROT, Genève, Droz, 2007 («Travaux d’Humanisme et Renaissance», CDXX), pp. XVI-551.

1 Maestro eccezionale di allievi illustri (Du Bellay, Ronsard, Jean-Antoine de Baïf) da lui formati alle lingue classiche e alle letterature e poetiche greche e latine, Jean Dorat ha avuto un impatto fortissimo sulla cultura del Rinascimento francese, della Pléiade in particolare. La thèse fondamentale sull’opera poetica latina di Dorat a cura di Geneviève Demerson (1983), come pure gli altri interventi di questa studiosa hanno messo in luce l’importanza della produzione neo-latina del grande umanista. Gli atti del convegno di Limoges ora messi a disposizione dei cinquecentisti offrono un quadro ben più complesso dell’opera e della carriera di Dorat, a partire dall’Inventaire des contribution imprimées éparses de Jean Dorat a cura di Catherine MAGNIEN-SIMONIN (pp. 439-542), inventario che completa quello apprestato nella thèse di G. Demerson. Oltre al suddetto repertorio, strumento utilissimo agli studi doratiani, gli interventi contenuti nella silloge sono i seguenti: Geneviève DEMERSON, Dorat et la famille de Lorraine-Guise (pp. 1-18); Jean VIGNES, Jean Dorat et Jean-Antoine de Baïf (pp. 19-45); Michel CASSAN, Les choix politiques et confessionnels de la ville natale de Jean Dorat, durant la seconde moitié du XVIe siècle et les débuts du XVIIe siècle (pp. 47-63); Max ENGAMMARE, ‘Que fais tu là Dorat... en bas d’une haute

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fenestre?’ La religion de Jean Dorat d’une piété convenne à une spiritualité engagée (pp. 65-94); Bruno PETEY-GIRARD, Dorat, Henri III et Confrairie de Sainte Cécile (pp. 95-113); Isabelle CIROLO, Dorat et les arts plastiques, les ‘Oracles des douzes Sibylles’ (pp. 115-130); Florence VUILLEUMIER-LAURENS et Pierre LAURENS, Le ‘Bal des Polonais’ (1373): anatomie d’une description (pp. 131-165); Francesco TISSONI, Jean Dorat lecteur des ‘Dionysiaques’ de Nonnos de Panopolis (pp. 167-183); Philip FORD, Jean Dorat et l’allégorie homérique: les sources (pp. 185-197); George Hugo TUCKER, Jean Dorat et Giovanni Matteo (Giovam-matteo) Toscano, lecteurs des ‘Pythiques’ de Pindare en 1566: le double témoignage des ouvrages publiés (1575-1580) de Toscano et d’un livre annoté par lui (1564-1566/7 [?]), (pp. 199-236); Laurence PRADELLE, À propos du ‘fabuleux manteau’ chez Jean Dorat: une lecture de l’ode latine ‘Sur la ‘Cosmographie’ d’André Thévet’ (pp. 237-255); Fernand HALLYN, Jean Dorat et l’anagramme: ressource poétique et problème herméneutique (pp. 257-277); Anne-Pascale POUEY-MOUNOU, Dorat, figure de l’expérience poétique dans quelques textes de Pierre de Ronsard (pp. 279-292); Perrine GALAND-HALLYN, La poétique des ‘Odes’ de Jean Dorat: l’influence de Salmon Macrin (pp. 293-322); Virginie LEROUX, ‘Ter repetamus hymen’: Dorat et la tradition antique de l’épithalame (pp. 323-340); Isabelle PANTIN, Dorat et la poésie de la Nature, du Ciel et du Nombre (pp. 341-367); Michel MAGNIEN, Sur un échange poétique méconnu entre Dorat et Da Boétie autour de l’Édit du semestre (1554) (pp. 369-392); Jean DUPEBE, Précisions sur la jeunesse de Jean Dorat (pp. 393-414); Jean-Eudes GIROT, Dorai et les humanistes: les paradoxes de la renommée (pp. 415-437).

2 In alcuni casi un discorso in passato generico o trascurato, come quello sulla religione di Dorat, viene sviluppato (Engammare) attraverso una minuziosa repertoriazione di testi, e giunge a conclusioni definitive, come quando viene ricostruita l’attenzione di traduttore e di biblista ai Salmi da parte di Dorat, e viene evidenziata l’importanza di collaborazioni come quella con Giovanni Matteo Toscano, di cui viene ricostruito anche il ruolo nell’attività e formazione filologica di Dorat (Tucker). Vengono indagate le competenze di conoscitore della cultura classica, sia che si tratti della lettura di testi rari, o perlomeno fuori dai grandi canoni anche se riscoperti nel Rinascimento (come Nonno: Tissoni), oppure di impiego di grandi supporti, quali sono i commentari omerici (Ford), o ancora dell’irradiare dell’insegnamento di Dorat su eruditi e filologi di diversa provenienza (Tucker). Particolare interesse hanno alcune comunicazioni consacrate alla poetica di Dorat, soprattutto per quanto riguarda il trattamento di generi letterari neolatini, quali l’anagramma (Hallyn), l’ode (Galand-Hallyn), l’epitalamio (Leroux), o tematiche centrali a problemi di poetica, quale quello dell’integumentum, dottrina erede del discorso sulla reductio artium e sulla verità celata sub cortice fabularum (Pradelle). È comunque impossibile rendere conto, in questa sede, della ricchezza di tutti i contributi, alcuni dei quali arrecano anche interessante documentazione archivistica.

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Loris Petris, Vestiges de la bibliothèque du Cardinal Jean Du Bellay

Filippo Fassina

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LORIS PETRIS, Vestiges de la bibliothèque du Cardinal Jean Du Bellay, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 131-145.

1 Il presente studio consiste in una rassegna completa e dettagliata dei testi presenti nella biblioteca personale del cardinale Jean Du Bellay. L’A. sottolinea, in particolare, il forte interesse dello studioso per le opere degli umanisti italiani, ma anche per discipline meno consuete, come l’orticoltura. Tra gli altri ambiti, spiccano i testi relativi alla Germania protestante e alla retorica (in particolar modo l’oratoria ciceroniana), mentre non mancano testi puramente letterari, soprattutto di poesia. La quantità e la varietà di testi (peraltro elencati in appendice) dimostrano la grande erudizione di Du Bellay e offrono un ritratto ricco e completo di una delle figure più importanti e influenti dell’epoca.

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Mario Richter, Il petrarchismo d’oltralpe nel Cinquecento, in Aa. Vv., Petrarca e l’Umanesimo (Atti del convegno di studi 1-3 aprile 2004)

Dario Cecchetti

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MARIO RICHTER, Il petrarchismo d’oltralpe nel Cinquecento, in AA. VV., Petrarca e l’Umanesimo (Atti del convegno di studi 1-3 aprile 2004), «Quaderni dell’Ateneo di Treviso», n. 14 (2006), pp. 97-105.

1 In una sintetica ricostruzione del problema ‘petrarchismo in Francia’ l’A. ritraccia le direttive dell’imitazione petrarchista, operazione che in partenza si inserisce in un progetto di rinnovamento, culturale e politico a un tempo, promosso da Francesco I. Il rapido schizzo offre un suggerimento interessante di ricerca, su cui varrebbe la pena gli studiosi del petrarchismo facessero approfondimenti. Si tratta del ruolo che giocò nella storia del petrarchismo francese non tanto la parallela polemica antipetrarchista di stampo nazionalista quanto la polemica antipetrarchista in chiave religiosa ad opera dei riformati, polemica che condizionò scelte di linguaggio in poeti che, comunque, a Petrarca e ai petrarchisti italiani volgevano lo sguardo.

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Kathryn Banks, Space and light: ficinian neoplatonism and Jacques Peletier du Mans’s “Amour des Amours”

Filippo Fassina

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KATHRYN BANKS, Space and light: ficinian neoplatonism and Jacques Peletier du Mans’s “Amour des Amours”, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 83-101.

1 L’A. intende instaurare un confronto tematico fra le opere di Jacques Peletier du Mans e quelle di Marsilio Ficino (in particolar modo rispettivamente l’Amour des Amours e il De amore), per coglierne le differenze nell’interpretazione della filosofia neoplatonica. Vengono pertanto esaminati alcuni concetti fondamentali delle opere, con attenzione particolare al lessico: in primo luogo la luce e l’immensità che tendono a fondersi con l’immagine della donna e del divino. Il secondo punto che l’A. esamina è lo spazio, visto dalla prospettiva dell’io poetico su cui si sovrappongono altre immagini di luce e di fuoco, attraverso un movimento di ascensione ed espansione. In conclusione, vengono identificate le analogie e le differenze tra i due mondi concettuali con riferimento anche ad altri autori (Francesco Patrizi e Pascal), che fanno uso di concetti propri del neoplatonismo e con i quali è possibile un parallelo che arricchisce il quadro precedentemente illustrato.

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Heidi Marek, Le mythe antique dans l’œuvre de Pontus de Tyard

Dario Cecchetti

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HEIDI MAREK, Le mythe antique dans l’œuvre de Pontus de Tyard, Paris, Champion, 2006 («Bibliothèque littéraire de la Renaissance», LXV), pp. 350.

1 Esce in traduzione francese un’importante tesi di dottorato tedesca (Vom leidenden Ixion zum getrosteten Narziß. Der antike Mythos im Werk von Pontus de Tyard, Frankfurt/Main, Vittorio E. Klostermann, 1999; rispetto all’edizione originale la traduzione sopprime una parte consacrata alla teoria dell’imitazione nei poeti della Pléiade) in cui H. Marek ripercorre l’uso dei miti classici nell’opera di Pontus de Tyard, analizzando quest’uso alla luce della trattatistica platonizzante di cui il grande poeta eruditus si nutre per tutta la sua carriera, a differenza di altri autori della Pléiade, come Du Bellay o Ronsard, per i quali il neoplatonismo costituisce solo una fase all’inizio della loro attività poetica. Nel costante riferimento ai testi filosofici (fra cui i Dialoghi d’amore di Leone Ebreo occupano una posizione centrale, insieme ai testi principes dell’emblematica, come l’opera di Alciato) Tyard fonda il suo approccio alle favole mitologiche meno sulla tradizione letteraria dei racconti omerici e ovidiani che sui miti che si incontrano in Platone o nei neoplatonici, pensatori di cui viene ripresa la tradizione allegorizzante, per ricostruire anche nell’opera poetica un sistema filosofico molto coerente. Ripercorrendo soprattutto il testo delle Erreurs amoureuses, l’A. ricostruisce la lettura dei miti ricorrenti nelle tre parti del canzoniere. Nel primo libro quelli di Issione, della Chimera e di Medusa. Nel secondo, in un quadro di tenebre, di ombra e di notte, i miti di Endimione, di Prometeo incatenato, di Fetonte e di Pigmalione, mentre tutto il libro si situa all’insegna di Saturno, simbolo della malinconia. Nel terzo libro, con le metafore di luce e di ombra e con la ripresa combinata dei miti di Issione e di Prometeo, sono i protagonisti invisibile Orfeo ed Ermete a conferire all’insieme un carattere altamente esoterico. Il lavoro di H. Marek, attraverso soprattutto un’indagine sui rapporti

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istaurati da Tyard con la tradizione emblematica, centrando l’attenzione sulle Douzes fables de fleuves ou fontaines (ciclo di fabulae mitologiche che doveva servire da programma illustrativo per una sala del castello di Diane de Poitiers ad Anet, ove ogni favola è accompagnata, nella tradizione degli emblemata, da una description pour la peinture e da un epigramma), affronta nella sua ultima parte il problema della presenza parallela (e del significato) dei miti classici nella poesia e nella pittura, là dove si crea un vicendevole scambio fra le due arti a livello iconologico.

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Pontus De Tyard, Œuvres Complètes, Tome VII: La Droite Imposition Des Noms (De Recta Nominum Impositione)

Dario Cecchetti

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PONTUS DE TYARD, Œuvres Complètes, Sous La Direction d’Èva KUSHNER, Tome VII: La Droite Imposition Des Noms (De Recta Nominum Impositione), Introduction Par Jean-Claude MARGOLIN, Texte Etabli Et Traduit Par Jean CÉARD Et Annoté Par Jean-Claude MARGOLIN Et Jean CÉARD Avec La Collaboration De Sophie KESSLERMESGUICH Et De Colette NATIVEL, Paris, Champion, 2007 («Textes De La Renaissance», 107), Pp. 560.

1 Dopo la pubblicazione del primo volume delle Œuvres complètes di Pontus de Tyard, dirette da Eva Kushner, consacrato alle Œuvres poétiques (Paris, Champion, 2004), viene ora pubblicata l’ultima opera dell’autore, apparsa nel 1603 due anni prima della sua morte, quel trattato sull’imposizione dei nomi che rappresenta uno degli apporti più importanti del Rinascimento alla filosofia del linguaggio, in particolare alla riflessione sul rapporto fra res e verbum, e soprattutto alla critica della concezione mitico-teologica della lingua adamitica e dell’ebraico come lingua originale e lingua sacra modello di tutte le lingue. Nella ricchissima introduzione (pp. IX-CXIX) Jean-Claude Margolin illustra come Tyard «mediante un confronto costante tra l’allegorismo etimologico di Platone (e di tutti gli autori greci che l’hanno praticato, come gli stoici, in particolare Cleante e Crisippo), quello di Filone e quello della Bibbia (di cui Filone è assolutamente tributario), si sia aperto un proprio cammino nella ricerca della ‘verità’ o del vero senso dei nomi» (pp. LXVII-LXVIII). Il testo latino è accompagnato da un’utilissima traduzione a fronte. Le annotazioni (pp. 299-471) accuratissime sono dense ed esaurienti e non soltanto rendono chiaro e accessibile un testo complesso, ma ricostruiscono la cultura vastissima di Tyard, offrendo materiale per una storia del pensiero cinquecentesco concernente la filosofia del linguaggio. Ricca e aggiornata la bibliografia.

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Gérard Du Vivier (de Vivre), Grammaire françoise (1566) suivie de Briefve insitution de la langue françoise expliquée en aleman (1586)

Michele Mastroianni

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GÉRARD DU VIVIER (DE VIVRE), Grammaire françoise (1566) suivie de Briefve insitution de la langue françoise expliquée en aleman (1586), traduction et notes de Brigitte HÉBERT, Paris, Champion, 2006 («Textes de la Renaissance», 103), pp. 185.

1 Colonia nel Cinquecento, capitale del territorio renano, è centro privilegiato per gli scambi fra i paesi germanici e la Francia ed è un carrefour importante, ove si incontrano Fiamminghi e Valloni di cultura bilingue. Vi si aprono scuole per insegnare il francese, in particolare ai figli dei mercanti che usano questa lingua nei loro rapporti commerciali. Uno degli insegnanti è Gérard Du Vivier (Duvivier, de Vivre, de Vivres, Du Vivre, van den Vivre, vanden Vivre; il nome fiammingo originale sarebbe Geeraert vanden Vijvere o Vivere), nato a Gand nella prima metà del Cinquecento e la cui lingua materna era il fiammingo, il quale nel 1563 si stabilisce a Colonia, ove un anno più tardi ottiene l’autorizzazione di aprire una scuola per insegnare il francese. Nel 1566 Du Vivier pubblica una grammatica per l’uso didattico e pratico dei parlanti tedesco, che sembra essere la prima opera sistematica comparsa in volgare in Germania. Nella consuetudine dell’epoca si ispira alla grammatica latina, i cui capitoli trattano le parti del discorso, e nello stesso tempo vuole facilitare l’apprendimento del francese ai giovani che ignorano il latino. Due anni dopo, Du Vivier fa seguire la grammatica da una Briefve institution de la langue françoise commentata e spiegata in tedesco. Anche la Grammaire ha delle brevi formule di spiegazione in tedesco e in tedesco sono tradotti gli esempi. La presente edizione traduce in francese moderno, per entrambi i manuali, le

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parti esplicative in lingua tedesca. In nessun luogo l’autore fa riferimento alla teoria o a modelli teorici: ma l’interesse di questa edizione è proprio di fornire un’interessante testimonianza di due manualetti pratici, basati su un metodo del tutto pragmatico, in quanto la pedagogia di Du Vivier è fondata sulla ripetizione, sulla memorizzazione e sulla traduzione, piuttosto che sulla comprensione e sulla spiegazione dei fatti linguistici.

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Brigitte Lourde, L’avant-discours de “L’Amiral de France” (1584) de La Popelinière: une défense et illustration de la langue française

Filippo Fassina

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BRIGITTE LOURDE, L’avant-discours de “L’Amiral de France” (1584) de La Popelinière: une défense et illustration de la langue française, «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 103-129.

1 Il presente studio intende analizzare il discorso che precede l’opera di La Popelinière L’Amiral de France e che si pone come una vera e propria ripresa della Deffence di Du Bellay. L’A. ritiene che – a differenza di quello che sosteneva precedentemente la critica – vi sia un legame indissolubile tra questo discorso e la materia dell’opera (una sorta di trattato di marina) e tale collegamento sarebbe la volontà di andare al di là dei confini, sia dal punto di vista dell’analisi tecnica delle flotte delle potenze europee, sia dal punto di vista dell’uso della lingua francese. L’A. esamina inoltre puntualmente i debiti nei confronti del modello di Du Bellay e dei dibattiti sulla lingua fioriti negli anni precedenti L’Amiral. Notevole è il legame evidenziato tra lingua e politica, che conduce all’immagine della navigazione come percorso della lingua francese verso orizzonti sopranazionali, senza nascondere una chiara propaganda colonialista da parte di La Popelinière. Da notare che in appendice l’A. inserisce per intero il testo dell’avant- propos con alcune indicazioni sui criteri utilizzati nella redazione del testo.

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Jean-Michel Ribera, Diplomatic et espionnage. Les ambassadeurs du roi de France auprès de Philippe II du traité du Cateau-Cambrésis (1559) à la mort de Henri III (1589)

Filippo Fassina

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JEAN-MICHEL RIBERA, Diplomatic et espionnage. Les ambassadeurs du roi de France auprès de Philippe II du traité du Cateau-Cambrésis (1559) à la mort de Henri III (1589), Paris, Champion, 2007 («Bibliothèque Littéraire de la Renaissance», LXVIII), pp. 733.

1 Si tratta di un ampio studio delle relazioni diplomatiche tra Francia e Spagna, le due più importanti monarchie che si disputano l’egemonia europea nel Cinquecento. L’indagine è condotta attraverso uno spoglio minuzioso delle relazioni degli ambasciatori francesi alla corte spagnola. La prima parte dell’opera (pp. 29-177 : Le métier d’ambassadeur au XVIe siècle) ricostruisce il formarsi nel Cinquecento di quel nuovo funzionario statale – con una sua propria professionalità – che sarà l’ambasciatore, esperto della politica e dei rapporti internazionali, e disegna, in particolare (pp. 181-357: L’ambassade de Madrid), il quadro dell’ambasciata madrilena, di cui vengono evocati i titolari, in una definizione di una microsocietà francese in terra di Spagna, che permette di rendersi conto di quanto lo sguardo dell’‘altro’ giochi nella rete dei rapporti internazionali. Vengono poi analizzati i momenti forti delle relazioni franco-spagnole, che l’A. individua nelle politiche matrimoniali (il ruolo politico di Elisabeth de Valois, regina di Spagna, è acutamente evidenziato), nelle reazioni alle guerre di religione, nei problemi suscitati dall’appoggio francese alle Fiandre, nella successione alla corona del Portogallo. Studio squisitamente storico-politico, il denso volume di J.-M. Ribera è utile

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allo studioso della letteratura francese dell’epoca delle guerre di religione, così fortemente impegnata sul piano politico.

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Robert Garnier, Les Juives

Michele Mastroianni

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ROBERT GARNIER, Les Juives, édition présentée, établie et annotée par Michel JEANNERET, Paris, Gallimard, 2007 («Folio Théâtre», n. 106), pp. 195.

1 Dopo la recente edizione critica a cura di Sabine Lardon (Paris, Champion, 20042), Michel Jeanneret pubblica un’edizione annotata e accompagnata da un utile dossier (come è nell’uso della collezione «Folio, théâtre») che comprende i seguenti capitoli: «La vie et l’œuvre de Garnier», «Sources et modèles», «Les ‘Juives’ à la scène». L’interessante Préface (pp. 7-33) illustra i problemi suscitati dalla tragédie sainte cinquecentesca, in particolare, per quanto riguarda Les Juives, il rapporto con il modello della tragedia classica greca e latina, la nozione di tragico elaborata nella tragedia biblica e, infine, l’elaborazione di un nuovo linguaggio adatto al genere della tragedia sacra.

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Henri Estienne, Introduction à la lecture de Sénèque (1586)

Michele Mastroianni

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HENRI ESTIENNE, Introduction à la lecture de Sénèque (1586), édition critique, texte et traduction par Denise CARABIN, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 109), pp. 529.

1 Dopo la sua thèse su Les idées stoïciennes dans la littérature morales des XVIe et XVIIe siècles (cfr. questi «Studi», 146, 2005) e la monografia sull’Ad Senecae lectionem Proodopoeia di Henri Estienne (cfr. questi «Studi», 152, 2007) Denise Carabin pubblica ora l’edizione critica, accompagnata da traduzione, di questa stessa opera di Estienne, così importante per ricostruire la fortuna di Seneca nel Cinquecento francese. Nella prima parte dell’opera, consacrata all’opera di Seneca filosofo stoico, Estienne dimostra la profondità del pensiero del moralista latino. Nella seconda parte affronta invece problemi retorici e di stile, confrontandosi peraltro con la stroncatura operata da Svetonio della lingua senecana, per contrastarla nell’apprezzamento di un linguaggio che «si iscrive in un processo di senso dinamico e nella fondazione di un’estetica della sospensione e della lettura intelligente». Henri Estienne non si limita, però, a un’analisi del testo di Seneca e a una esposizione dei suoi significati, ma offre un’opera di battaglia, in cui si scontra con gli umanisti del Cinquecento: soprattutto cerca polemicamente di screditare le edizioni degli imprimeurs rivali. Denise Carabin ci offre, dunque, accompagnato da una nitida traduzione, un libro fondamentale per penetrare nel laboratorio umanistico e soprattutto nei débats che lo hanno caratterizzato.

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Ingrid A. R. De Smet, “Thuanus”. The Making of Jacques-Auguste de Thou (1553-1617)

Dario Cecchetti

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INGRID A. R. DE SMET, “Thuanus”. The Making of Jacques-Auguste de Thou (1553-1617), Genève, Droz, 2006 («Travaux d’Humanisme et Renaissance», n. CDXVIII), pp. 347.

1 Quest’ampia monografia offre una ricostruzione accurata della vita di Jacques-Auguste de Thou e uno studio sistematico della sua produzione, anche in quegli aspetti oggi dimenticati ma che lo resero celebre al suo tempo. Se infatti la fama postuma, a tutt’oggi, si fonda sulla sua produzione di storico e apologeta (per la prima, citiamo le Historiae sui temporis, per la seconda, la Vita), la vastissima produzione di poeta neolatino (valga l’esempio dello Hieracosophion, del poema Iobus sive de constantia o del Carminum liber) non solo godette di grande fama, ma servì a de Thou per tessere una rete di rapporti nel mondo della politica come in quello della cultura (interessante a questo riguardo il capitolo I: «Going Public: Rewriting and Self-Fashioning», pp. 51-73). In questa rete di rapporti vengono evidenziati quelli con Scaligero, Giusto Lipsio e Isaac Casaubon, vero triumvirato del tardo Umanesimo, ai quali de Thou viene accostato, con un’illustrazione puntuale delle strette connessioni (capitolo II: «The Fourth Man? De Thou and the Republic of Letters», pp. 75-105), e con un’attenzione particolare a ricostruire oltre ai legami intellettuali fra pari, i legami formativi sul piano delle conoscenze personali e sul piano delle letture e degli studi (capitolo IV: «...l’hostel où Platon et Aristote ont esleu domicile», pp. 147-200). Il volume di I.A.R. De Smet nel disegnare un panorama della produzione di de Thou, che si intreccia con la ricostruzione di una carriera che è a un tempo politica e intellettuale, mette in evidenza le strategie di ‘potere’ messe in atto da grande umanista per costruirsi una posizione di primo piano, sulle orme del padre, Christophe de Thou, primo presidente

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del Parlamento di Parigi. Queste strategie comportano non solo la tessitura di una rete di rapporti intellettuali, ma una calcolata politica matrimoniale e di scelte parentali, il cui studio (capitolo III: «De Thou’s Women: of Politics, Poetry and Procreation», pp. 107-145) offre un’interessante esemplificazione dei meccanismi di potere all’interno dell’alta noblesse de robe, implicata nella complicata politica dell’epoca che va dalle guerre di religione al regno di Henri IV. Ciò che de Thou, malgrado il succedersi negli anni di prestigiosi incarichi, sentì come fallimento politico – la mancata nomina a primo presidente del Parlamento parigino – fu rielaborato e memorizzato nelle sue opere storiche e memorialistiche sotto il manto del neostoicismo, il che inserisce una figura complessa di poeta, storico e politico nel quadro di una precisa corrente spirituale e intellettuale che si dipana in Francia a partire da Montaigne (capitolo V: «Thuanus Bifrons? De Thou and the History of His Own Times», pp. 201-261, e «Conclusion. The Final Years», pp. 263-285). Sono questi i punti affrontati da un’indagine estremamente ricca e stimolante che tiene fede al proposito iniziale di rispondere alla domanda «di come de Thou riuscì a costruire una personalità di intellettuale e di uomo politico in un’epoca (quella degli sconvolgimenti delle guerre di religione) in cui l’identità della sua classe sociale e professionale era profondamente minacciata; rispondere alla domanda di quali furono i meccanismi (sociali, politici, intellettuali e personali) che funzionarono da propellente o da ostacolo alla sua ascesa; rispondere alla domanda, infine, di cosa significò per de Thou – come per i suoi contemporanei – il fatto di essere figlio, marito e padre, oltre che persona socialmente di rilievo» (p. 18).

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Jacques-Auguste de Thou, La vie de Jacques-Auguste de Thou (I. Aug. Thuani vita)

Michele Mastroianni

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JACQUES-AUGUSTE DE THOU, La vie de Jacques-Auguste de Thou (I. Aug. Thuani vita), introduction, établissement du texte, traduction et notes par Anne TEISSIER-ENSMINGER, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 126), pp. 1085.

1 La Vita dell’umanista Jacques-Auguste de Thou, che copre gli anni 1553-1601, è un documento di primaria importanza per studiare un periodo intricatissimo della storia (religiosa, politica, culturale e sociale) di Francia. Autobiografia di un intellettuale, ricostruisce incontri e rapporti a livello di ambienti colti e di studio, descrivendo luoghi (si pensi alle pagine del primo libro consacrate al viaggio in Italia) e istituzioni culturali. Tutti i resoconti dei numerosi viaggi (alle pp. 1035-1040 abbiamo un riepilogo degli itinerari percorsi da de Thou) sono interessanti come testimonianza di costumi e attestato di erudizione antiquaria. Importanti, in particolare, sono i riferimenti alla vita politica sotto gli ultimi Valois, attraverso il racconto dei numerosi incontri con i grandi della vita politica. L’insieme offre, poi, una vera e propria storia delle guerre di religione. L’importanza di questa pubblicazione è anzitutto d’ordine filologico, in quanto per la prima volta possiamo usufruire di un’edizione basata sull’autografo, collazionato con tutti i manoscritti che hanno tradito il testo e con l’editto princeps del 1621. La ricchissima Introduzione (pp. 9-184) è anzitutto una ricostruzione e uno studio delle varie fasi della composizione del testo, delle sue stratificazioni, dei problemi che pone la tradizione manoscritta. Ed è anche un’indagine volta a ricostruire La mémoire en procès de l’historien de Thou (pp. 121-184), mettendo in evidenza il lavoro di riflessione giuridica e, più genericamente, ideologica sottostante quelli che A. Teissier-Ensminger

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definisce les rouages d’une jurisécriture. Le annotazioni puntuali e gli indici concorrono a fare di questa edizione un utile strumento di consultazione e di lavoro.

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Rosanna Gorris Camos, ‘La France estoit affamée de la lecture d’un tel historien’: lectures de Tacite entre France et Italie, in Écritures de l’histoire (XIVe-XVIe siècle), «Actes du colloque du Centre Montaigne (Bordeaux, 19-21 septembre 2002)»

Filippo Fassina

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Rosanna Gorris Camos, ‘La France estoit affamée de la lecture d’un tel historien’: lectures de Tacite entre France et Italie, in Écritures de l’histoire (XIVe-XVIe siècle), «Actes du colloque du Centre Montaigne (Bordeaux, 19-21 septembre 2002)», réunis et édités par Danièle Bohler et Catherine Magnien Simonin, Genève, Droz, 2005, pp. 113-141.

1 Il presente lavoro offre un panorama completo e dettagliato delle principali interpretazioni e riscritture dell’opera tacitiana, riscoperta dopo il 1580. Come emerge dall’analisi dei commentatori, la lettura di Tacito – insieme a quella di Machiavelli – permette, attraverso l’esperienza del passato, di capire e filtrare il presente e dà origine al genere del commentario politico, che avrà grande fortuna in tutta Europa. In Francia, tale interpretazione può portare, da un lato, al rifiuto dell’assolutismo monarchico, e, dall’altro, al rafforzamento di tale potere. Su questa base, l’A. passa in rassegna diversi esponenti di questo nuovo genere e analizza le posizioni favorevoli e contrarie alle

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teorie tacitiane, sottolineando la complessità e, per certi aspetti, l’ambiguità di uno dei fenomeni più importanti del periodo della Controriforma.

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Montaigne, Les Essais

Concetta Cavallini

RÉFÉRENCE

MONTAIGNE, Les Essais, édition établie par Jean BALSAMO, Michel MAGNIEN et Catherine MAGNIEN-SIMONIN, édition des «Notes de lecture» et des «Sentences peintes» établie par Alain LEGROS, Paris, Gallimard, «Bibliothèque de la Plèiade», 2007, pp. 2075.

1 Cette édition de l’œuvre majeure de Michel de Montaigne est le fruit de plus de vingt ans de travail autour du texte des Essais. La perspective de cette édition se manifeste clairement dans l’Introduction de Michel Magnien et Catherine Magnien-Simonin «Un homme, un livre»: «Est-il vraiment judicieux, voire légitime, comme l’a fait l’écrasante majorité des éditions du XXe siècle à la suite de celle préparée par Fortunat Strowski et Pierre Villey, de distinguer trois strates du texte montaignien?» (p. XXXI). Nous sommes donc face à une édition qui lit le texte de Montaigne dans le sens de l’évolution sous la marque de l’unité, contre la fragmentation du texte déterminée par les ‘couches’ qui se sont imposée au cours des éditions précédentes. La deuxième introduction de Jean Balsamo, «Le Destin éditorial des Essais. 1580-1598» (pp. XXXII-LX) met l’accent sur la deuxième nouveauté de cette édition: elle considère le livre d’après sa tradition éditoriale. Les Essais sont donc bien un livre, et non seulement un texte comme l’a toujours voulu la tradition manuscrite (axée sur l’Exemplaire de Bordeaux annoté par Montaigne) jusqu’ici appliquée.

2 La «Bibliographie des éditions anciennes des Essais. 1580-1600» (pp. LVII-LXIV) donne une description des treize éditions qui ont servi de base à celle qui apparaît comme la première véritable édition critique et philologique puisqu’elle donne toutes les variantes du texte des Essais jusqu’en 1598. Jean Balsamo enrichit l’introduction à une «Chronologie» de Montaigne (pp. LXV-XCI) qui part de 1358, pour repérer les traces des aïeux de Montaigne et, après avoir approfondi par des notes historiques et érudites la vie de Montaigne, arrive jusqu’à 1676, année de la mise à l’Index des Essais. Les voyages, les amitiés, les rencontres, tout ce qui est aujourd’hui connu et prouvé du point de vue

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des documents figure dans cette chronologie précise et indispensable à la compréhension des Essais.

3 Le texte de base de cette édition est le texte de l’édition 1595 (d’après l’exemplaire Z- Payen 15 conservé à la Bibliothèque nationale de France corrigé par la collation d’une quinzaine d’autres exemplaires) publiée par les soins de Marie de Gournay, la ‘fille d’alliance’ de Montaigne, dont la préface est fidèlement reproduite dans cette édition en tète du texte des Essais. Le lecteur aura ainsi la possibilité de découvrir «le texte que lurent les contemporains de Montaigne et qui établit sa renommée littéraire» (p. XCIV), comme le précisent les éditeurs dans la «Note sur la présente édition». La lecture du texte des Essais s’avère aisée. En bas de page ne figurent que des notes de langue qui visent à faciliter au lecteur la compréhension du français ‘ondoyant et divers’ de Montaigne. Les «Vingt-neuf sonnetz d’Estienne de la Boétie» suivent immédiatement les Essais pour ‘le confort de la lecture’, comme l’affirment les éditeurs; mais aussi puisqu’ils figuraient à plein titre dans le premier livre de l’édition 1580 des Essais.

4 La partie concernant les notes critiques occupe les pages 1319-1852. Elle est organisée d’après une structure qui prévoit pour chaque chapitre: une note d’introduction concernant la date de composition du chapitre ainsi que son contenu; la grille de correspondance des pages du chapitre dans les principales éditions des Essais; une petite bibliographie de référence sur le chapitre, sa langue, les thème qui y sont traités. Les éditeurs donnent ensuite pour chaque page les variantes des éditions de 1580, 1582, 1588, 1598 et EB. Les innombrables variantes de ponctuation ne sont pas relevées dans l’appareil critique. Seul les présente, à titre d’échantillon, le chapitre II, 14, un des plus courts des Essais. Mais est-ce qu’on peut attribuer avec certitude toutes ces variantes de ponctuation à l’auteur? On connaît l’incidence remarquable des copistes et des imprimeurs sur les textes au XVIe siècle. On est clairement dans l’impossibilité de trancher. Des notes de lecture sur les sources de Montaigne, ses lectures, ainsi que des données historiques ou de mœurs sont aussi proposées.

5 Les «Notes de lecture» et les «Sentences peintes et autres inscriptions de la Bibliothèque de Montaigne» par Alain Legros, enrichissent le parcours de lecture de l’œuvre de Montaigne. Elles ont le mérite de présenter les dernières trouvailles de la critique sur la librairie de Montaigne (pour les sentences) et sur les exemplaires des livres de sa librairie annotés par lui. Comme Alain Legros le souligne, la liste des livres dont il propose des notes de lecture n’est pas exhaustive. Aujourd’hui environ cent volumes portant l’ex-libris de l’auteur des Essais ont été retrouvés, même si seulement une petite partie a été annotée par Montaigne dans les marges. Nous avons ici les notes des huit livres qui sont glosés, parmi lesquels un César, un Lucrèce, un Ausone.

6 Une «Bibliographie» (pp. 1905-1922) partagée en sections et un «Index des Essais» (pp. 1923-1969) par Michel Magnien et Catherine Magnien-Simonin complètent l’édition. L’Index contient tous les noms de personnes et de personnages, de lieux, de peuples et de groupes sociaux et les titres d’œuvres d’après leur graphie d’aujourd’hui, qu’on trouve dans les Essais. Il représente un outil indispensable pour s’orienter dans le texte complexe de Montaigne de manière efficace et rapide. Différent et original par rapport aux éditions de divulgation proprement dites, ce beau travail constitue l’édition critique de référence et permet de conjuguer le plaisir de la lecture de Montaigne avec les exigences d’un public plus exigent, tel celui des spécialistes ou des simples amateurs, qui envisagent aller plus loin dans la lecture et la découverte d’un livre toujours nouveau, d’un texte riche de nuances.

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Philippe Desan, Portraits à l’essai. Iconographie de Montaigne

Concetta Cavallini

RÉFÉRENCE

PHILIPPE DESAN, Portraits à l’essai. Iconographie de Montaigne, Paris, Champion, 2007, pp. 349.

1 Pourquoi une iconographie de Montaigne? Parce que Montaigne est bien un de ces auteurs qui se donnent, à travers leur œuvre, complètement à leur public. Chacun de ses lecteurs, des spécialistes qui se sont occupés de lui, a voulu interpréter ses paroles et, au point de vue iconographique, a voulu construire une image de lui. Ce n’est peut- être pas le vrai Montaigne qui est au centre de l’intérêt de ses lecteurs. Ce qui importe est sa capacité de susciter la curiosité d’hommes et de spécialistes durant quatre siècles; c’est sa flexibilité, son adaptabilité aux époques et aux goûts qui changent. Montaigne a toujours été actuel.

2 À ce jour, ce livre imposant de 350 pages illustrées est ce qu’on connaît de plus complet et de plus détaillé sur les images de Montaigne. La présentation de l’iconographie de Montaigne est précédée par un essai Portraits d’un gentilhomme voyageur (pp. 11-46) qui met en évidence le fait que les différentes reproductions de Montaigne ne font que renforcer l’«image changeante» (p. 13) de l’essayiste telle qu’elle ressort des Essais, ainsi que son identité constamment en mouvement, pour reprendre l’expression de Jean Starobinski. Le mouvement de l’homme Montaigne et le ‘mouvement’ des reproductions de Montaigne reflètent aussi l’évolution des styles de l’art du portrait. «Montaigne est aussi une histoire de styles, mais que serait un style sans une technique?», se demande l’auteur à la fin d’une «Remarque sur les techniques» (pp. 47-48) qui précède la présentation du catalogue raisonné des effigies de Montaigne.

3 Le choix de présentation est clair. Les Peintures et dessins, plus nombreux, sont présentés en premier (pp. 49-138), et comptent 80 numéros; suivent les Gravures et lithographies (pp. 139-275) avec 204 numéros, pour terminer avec les Sculptures, monuments, objets et médailles (pp. 277-324), avec 43 entrées. L’ouvrage se présente comme absolument

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scrupuleux dans la description des diverses techniques artistiques utilisées et dans la datation et la reconstruction de l’histoire des reproductions.

4 Chaque entrée dans ce catalogue raisonné est structurée d’après la même typologie: identification de la reproduction (portrait, lithographie, gravure, etc.), auteur (si son nom est connu), date de réalisation de l’œuvre, description technique, localisation de l’œuvre. Nous trouvons ensuite l’illustration, suivie par un commentaire sur l’histoire de la reproduction présentée, enrichie de données biographiques sur son auteur et d’une bibliographie en note qui rend compte de commentaires éventuels sur cette reproduction de la part de spécialistes de Montaigne pendant les siècles. Chaque numéro du catalogue rappelle aussi, par des renvois, les liens de typologie qui existent entre les différentes reproductions.

5 Comme les catalogues contenus dans les «Annexes» le prouvent, on peut repérer des ‘familles’ au sein des reproductions: outre la tradition des «Bustes de Montaigne» (p. 339), il y a aussi les «Montaigne chef nu» (p. 340) et les «Montaigne au chapeau» (p. 341), sans compter la tradition prolifique, surtout à l’époque romantique, des portraits et des gravures de «Montaigne visitant le Tasse» (pp. 342-343) et des «Médailles de Montaigne» (p. 344). En outre, comme l’«Index des artistes» (pp. 345-349) le prouve, bien des artistes cités sont responsables d’une ou plusieurs œuvres, comme Chéreau le Jeune, auteur de deux portraits de Montaigne gravés en 1723 et en 1725 ou Marie Payen, fille du célèbre montaigniste, qui réalisa cinq portraits, trois huiles en 1841 (fiche n. 49), 1843 (fiche n. 51) et 1862 (fiche n. 62), un «trait sur papier» en 1853 (fiche n. 57), auxquels il faut ajouter une lithographie réalisée en 1851 d’après l’huile de 1843.

6 À la fin de son ouvrage, Philippe Desan donne aussi une «Chronologie des œuvres. Peintures, dessins, gravures, lithographies, sculptures, monuments, objets & médailles» (pp. 331-338), chronologie qui se révèle extrêmement utile pour avoir une vue d’ensemble de cette immense production iconographique concernant Montaigne. Desan ajoute en annexe un «Lexique des termes techniques» (pp. 327-330) qui permet même aux non-spécialistes de s’orienter dans le domaine immense, compliqué, voire insidieux de la lexicographie d’art.

7 Comme nous le remarquons à partir de cette iconographie, les portraits nous donnent l’image d’un homme toujours différent: jeune ou vieux, officiel avec son collier de l’ordre de Saint-Michel ou en tenue de voyage, réel ou au moins vraisemblable ou dans des situations clairement imaginaires (telles Montaigne visitant le Tasse ou Montaigne sur son lit de mort). Il ne faut pas du tout s’étonner; le gentilhomme ‘voyageur’ dont Desan parle dans sa préface est justement l’image, l’iconographie de Montaigne qui ‘voyage’ à travers l’histoire de l’art le long des siècles. Puisque jamais avant, si l’on excepte de brefs articles, ne s’était-on intéressé de manière si exhaustive à l’iconographie de Montaigne, cette iconographie va constituer pour les décennies à venir un point de repère et un ouvrage de référence pour les spécialistes et pour les amateurs de Montaigne qui, malgré les images existant, seront appelés à ajouter leur propre image aux représentations de ce ‘gentilhomme voyageur’ à travers les siècles.

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Pechon De Ruby, La Vie Genereuse Des Mercelots, Gueuz, Et Boesmiens, Contenans Leur Façon De Vivre, Subtilitez & Gergon Mis En Lumière Par Pechon De Ruby

Michele Mastroianni

NOTIZIA

PECHON DE RUBY, La Vie Genereuse Des Mercelots, Gueuz, Et Boesmiens, Contenans Leur Façon De Vivre, Subtilitez & Gergon Mis En Lumière Par Pechon De Ruby, Edition Critique Annotée Et Commentée De L’édition Lyonnaise De 1596 Avec Des Documents Complémentaires Et Un Dictionnaire-Glossaire Du Jargon Du Livret Par Denis DELAPLACE, Paris, Champion, 2007 («Textes De La Renaissance», 133), Pp. 309.

1 L’autore del libretto (qui per la prima volta criticamente edito sulla prima edizione del 1596), che si nasconde sotto lo pseudonimo di Pechon de Ruby e fino a oggi è rimasto figura del tutto sconosciuta, racconta in prima persona le scoperte ed esperienze di un ragazzo vissuto successivamente con dei mercelots (piccoli merciai ambulanti), con dei mendicanti e con degli zingari. Questo racconto è accompagnato da una descrizione del modo di vivere dei personaggi avvicinati dal giovane eroe, con spiegazioni del linguaggio gergale usato dalle due prime categorie (mercelots e gueux), ed è completato da documenti concernenti questo linguaggio (una canzone nuziale, un glossario e una formula religiosa). Questo testo, fortunatissimo nei decenni che seguono il suo apparire (abbiamo edizioni nel 1603, 1612, 1618, 1622 e 1627), è stato considerato «pierre angulaire de la littérature de gueuserie en France et de la lexicographie de l’argot» (p. 10) e, pertanto, è stato oggetto di numerose edizioni moderne con note e commenti (nel 1831, 1857, 1912, 1927, 1952, 1982, 1998 e 1999). Tuttavia, l’infedeltà delle edizioni

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moderne rispetto a quelle antiche giustifica una nuova edizione, finalmente critica, di questo monumento lessicale. Edizione che comprende un’annotazione accurata e puntuale, una descrizione delle cinque edizioni successive alla princeps, e una ricca documentazione concernente il jargon del libretto e il materiale lessicologico stesso contenuto nell’originale.

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Nicole Bingen, Claude-Enoch Virey à l’Université de Sienne (1593)

Filippo Fassina

NOTIZIA

NICOLE BINGEN, Claude-Enoch Virey à l’Université de Sienne (1593), «Bibliothèque d’Humanisme et Renaissance», LXIX, 1 (2007), pp. 147-156.

1 L’A. descrive un episodio raccontato da Virey stesso nei due poemi sul suo viaggio in Italia (Vers Itineraires. Allant de France en Italie, 1592. Allant de Venise à Rome, 1593): il soggiorno a Siena e la visita alla Casa della Sapienza. La descrizione viene ripresa minuziosamente in questo lavoro e l’A. si sofferma su numerosi dettagli, offrendo uno spaccato della vita e delle consuetudini universitarie senesi di grande interesse socio- culturale.

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Agrippa d’Aubigné, Œuvres, Écrits politiques

Michele Mastroianni

NOTIZIA

AGRIPPA D’AUBIGNÉ, Œuvres, sous la direction de Jean-Raymond FANLO, Marie-Madeleine FRAGONARD et Gilbert SCHRENCK. Tome II: Écrits politiques, édition critique établie et annotée par Jean-Raymond FANLO, Paris, Champion, 2007 («Textes de la Renaissance», 104), pp. 824.

1 Nell’edizione in corso di tutte le opere di Agrippa d’Aubigné sotto la direzione di J.-R. Fanlo – edizione ormai di riferimento, per il rigore filologico e per la ricchezza di annotazioni – escono ora, sempre a cura di Fanlo cui dobbiamo già la pubblicazione dei Tragiques (Champion, 1995) e della Responce de Michau l’aveugle (Champion, 1996), gli Écrits politiques, disposti in ordine cronologico per un arco di tempo che va dal regno di Henri IV all’esilio ginevrino e comprendenti non solo pubblicazioni fino ad oggi poco conosciute ma anche inediti di grande interesse. Questi testi (una ventina) sono tutti anonimi o pseudonimi, e pongono in primo luogo dei problemi di attribuzione oltre che di edizione. Spesso mancano elementi di analisi materiale. È difficile anche, a volte, ricostruire le ragioni dell’anonimato o dell’uso di uno pseudonimo, o, viceversa, la presenza di una firma: non sempre la motivazione, indiscutibile, di evitare la censura è sufficiente a spiegare le scelte dell’autore in questo campo. Neppure la presenza di correzioni autografe è determinante per l’attribuzione, data l’abitudine di Aubigné di annotare, intervenire su testi non suoi. Siamo sempre in presenza di pamphlets o scritti apologetici, per la maggior parte intesi a invitare alla resistenza politica e militare contro la ‘tirannide’ che segna soprattutto la successione al regno di Henri IV, tirannide esercitata, in modo persecutorio, contro i protestanti, che sono esortati all’unione e a non lasciarsi indebolire dalla tesi della necessaria sottomissione al monarca. A volte, però, Aubigné travalica i confini francesi, come nel primo dei testi qui editi, la Lettre au doge, in cui prende parte alla disputa sull’interdetto scagliato da Paolo V contro

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Venezia, disputa che ha al centro gli interventi di Paolo Sarpi. L’«Introduction générale» (pp. 13-149) ricostruisce il pensiero politico sottostante questi scritti e consacra un ampio capitolo a studiare l’argomentazione protestante del ‘complotto’, che riunirebbe contro i riformati il papa e alcuni sovrani stranieri, alleati a tal fine con il re di Francia. Un capitoletto, infine, molto preciso individua i giochi retorici che governano questi scritti polemici. L’annotazione è puntuale e l’apparato critico è filologicamente rigoroso.

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Lise Wajeman, La parole d’Adam, le corps d’Ève. Le péché originel au XVIe siècle

Dario Cecchetti

NOTIZIA

LISE WAJEMAN, La parole d’Adam, le corps d’Ève. Le péché originel au XVIe siècle, Genève, Droz, 2007 («Les seuils de la modernité», vol. 11), pp. 279.

1 Saggio di iconologia che si pone, a livello metodologico, il problema di trattare il rapporto fra immagine e testo, il lavoro di L. Wajeman affronta il problema della rappresentazione di Adamo ed Eva – e dell’episodio del peccato originale – nella pittura europea del Cinquecento, e sul piano puramente figurativo individua le ragioni del moltiplicarsi di queste icone anzitutto nel fatto che la storia dei progenitori permette alla pittura di ispirazione biblica la possibilità di rappresentare il nudo integrale (e così di classicizzare, in senso umanistico). Vi sono, tuttavia, motivazioni più sottilmente ideologiche – teologiche, possiamo anche dire. In effetti, l’insistenza figurativa che riscontriamo nell’iconografia del Rinascimento «traduce soprattutto un interrogativo sullo statuto della verità. È con la trasgressione che si perde l’accesso immediato alla verità e nasce, in concomitanza, il desiderio. Il desiderio è all’origine del peccato, perché induce Eva a dare ascolto al serpente, perché fa sì che Adamo ceda ad Eva, ma il desiderio è anche l’orizzonte dell’umanità decaduta. È la tensione fra corpi ormai segnati dalla differenza sessuale; definisce anche la condizione della nostra umanità, ridotta ad aspirare incessantemente a una perfezione ormai perduta. Ora gli uomini del Rinascimento si contemplano allo specchio della storia dei primi genitori precisamente perché essa pone nuovamente ad essi alcune questioni d’una bruciante attualità. Perdendo con la trasgressione, a somiglianza di Adamo ed Eva, l’evidenza della verità celeste, gli uomini del Cinquecento sono confrontati al vacillare delle verità cristiane: la riflessione sul testo biblico che rimette in causa la versione tradizionale della Vulgata,

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la nascita del protestantesimo che conduce la Chiesa di Roma a ripensare i propri fondamenti, costituiscono altrettanti fattori di una crisi che risponde alla crisi ermeneutica originaria, e questo tanto più in quanto lo statuto del segno deve esso stesso essere ripensato» (p. 251).

2 Accanto, però, alla figurazione pittorica – all’interno della quale si nota dal Cinque al Seicento un’evoluzione o perlomeno un’oscillazione iconologica: ad esempio, è interessante notare nella rappresentazione del peccato originale la diversa attenzione rivolta ora ai due progenitori ora al contesto naturale paradisiaco – abbiamo la produzione letteraria che, come si è detto, viene fatta giocare in rapporto alle immagini: per concludere, da questo raffronto, a una diversità di funzionamento tra le arti. Infatti, mentre i testi opererebbero piuttosto per fissare il senso, le immagini giocherebbero su una ambiguità di fondo, in cui immergerebbero lo spettatore.

3 Questo denso e limpido saggio, infine, può anche essere letto come una riflessione e un’illustrazione della teologia del peccato originale nel Rinascimento, secondo una bipartizione di considerazioni, prima sulla natura della faute, poi sulle funzioni concernenti questa faute.

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Anne-Sophie Molinié, Corps ressuscitants et corps ressuscités. Les images de la résurrection des corps en Italie centrale et septentrionale du milieu du XVe au début du XVIIe siècle

Michele Mastroianni

NOTIZIA

ANNE-SOPHIE MOLINIÉ, Corps ressuscitants et corps ressuscités. Les images de la résurrection des corps en Italie centrale et septentrionale du milieu du XVe au début du XVIIe siècle, Paris, Champion, 2007 («Bibliothèque Littéraire de la Renaissance», LXIV), pp. 484.

1 Si tratta di un lavoro di iconologia e storia dell’arte concernente il tema della resurrezione dei corpi (e quindi del Giudizio universale) nella pittura italiana del Rinascimento. Sebbene concerna un’area culturale diversa da quella francese, segnaliamo qui il volume in quanto il discorso sul ruolo del corpo nell’interpretazione della morte e nell’attesa della redenzione, in relazione con la concezione rinascimentale dell’uomo, come pure il panorama delineato da A.-S. Molinié sulla diffusione dell’iconologia del Giudizio universale, offrono strumenti d’indagine a chi si interessa alla letteratura religiosa di tono escatologico in ambito europeo. Particolarmente utili sono le indicazioni bibliografiche in genere, e in particolare riguardanti quelle opere di spiritualità che sottostanno all’iconologia del Giudizio universale.

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‘De bonne vie s’ensuit bonne mort’. Récits de mort, récits de vie en Europe (XVe-XVIIe siècle), sous la direction de Patricia Eichel-Lojkine

Dario Cecchetti

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AA. VV., ‘De bonne vie s’ensuit bonne mort’. Récits de mort, récits de vie en Europe (XVe-XVIIe siècle), sous la direction de Patricia EICHEL-LOJKINE avec la collaboration de Claudie MARTIN-ULRICH, Paris, Champion, 2006 («Colloques, congrès et conférences sur la Renaissance européenne», 53), pp. 341.

1 Gli studi qui riuniti appartengono al campo della storia letteraria (in quanto fondamentalmente letterari sono i testi su cui si esercita l’indagine) ma si aprono a un’altra area di ricerca, quella della storia delle mentalità, nell’intento di arricchire le nostre conoscenze sulla percezione della morte nel Rinascimento e nell’età barocca (il Cinquecento, però, è il centro maggiore di interesse), tema, questo, che ha a monte le ricerche pionieristiche di Ariès, Vovelle e Delumeau. Partendo dal presupposto che nel Cinque-Seicento «la vita è generalmente vista dalla morte, secondo una visione retrospettiva ‘schiacciante’ che nullifica i primi passi nella vita, a meno che questi non siano preannuncio e augurio del futuro grandioso destino del protagonista» (p. 11), si ha qui un approccio a testi di vario genere e destinazione (orazioni funebri, tombeaux poetici, repertori di exempla, raccolte di ‘vite’, panegirici, mémoires, ecc.), approccio volto a considerare il legame tra vita e morte, con particolare attenzione a distinguere l’area cattolica da quella protestante, in un momento in cui il consolidamento delle ‘teologie’ permette di determinare con maggiore nettezza il definirsi di una scrittura ‘tanatografica’ nei due grandi campi religiosi contrapposti. La silloge comprende studi interessati alla produzione europea in genere (vi sono interventi che fanno riferimento

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a Italia, Spagna, Portogallo, Inghilterra), ma la maggioranza dei contributi concerne la Francia. La prima parte del volume è consacrata all’organizzazione dei materiali storici e alle scelte narrative e retoriche che li modellano. Abbiamo così un’indagine su una raccolta di exempla di tradizione italiana in un manoscritto poco conosciuto di Catherine d’Amboise dell’inizio del Cinquecento (É. BERRIOT-SALVADORE) e una sui versi dei grands rhétoriqueurs che pongono sulla bocca di Ettore o di Davide delle esortazioni rivolte, dall’oltretomba, ai re di Francia contemporanei (P. CHIRON); come pure su delle oraisons funèbres di favoriti di Enrico III, cui il panegirista mediante sottili esercizi di retorica intende restituire un’aura di presentabilità (C. MARTIN-ULRICH e H. GERMA- ROMANN), o ancora su quella raccolta, fortunatissima nel Seicento, di vite esemplari che fu la Cour Sainte del Père Caussin (C. PASCAL). La seconda parte del volume è consacrata all’interpretazione della morte degli uomini illustri e all’utilizzazione del suo racconto. È questa la sezione ove maggiore è la presenza di studi concernenti aree non francesi. Del campo francese si interessano due contributi: uno sottolinea l’esigenza, etica e letteraria, di semplicità che si impone presso i ‘tanatografi’ protestanti, i quali rappresentano un morente che si spegne senza teatralità (J. GŒURY), l’altro evidenzia nelle harangues funèbres tra Cinque e Seicento la tendenza a sfruttare il discorso sulla vita altrui (vita da celebrare o da trasformare in exemplum) come occasione per parlare di sé (B. PETEY-GIRARD). Nella terza parte della miscellanea si studia la rappresentazione della morte nella memorialistica e nell’autobiografia. Due sono i contributi concernenti l’area francese: uno sui Commentaires di Monluc e sui Mémoires di Jean d’Antras vede come fonte letteraria, proprio per quanto concerne la rappresentazione del pericolo di vita, la presenza della diffusissima Vie de Bayard (V. LARCADE), l’altro verte su un problema retorico e strutturale, quello delle modalità di chiusura dei Mémoires autobiografici rinascimentali, genere che, a differenza della biografia, non ha per sua stessa essenza la possibilità di una clôture narrativa (N. KUPERTY-TSUR).

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Didier Kahn, Alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625)

Filippo Fassina

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NOTIZIA

DIDIER KAHN, Alchimie et paracelsisme en France à la fin de la Renaissance (1567-1625), Genève, Droz, 2007 («Cahiers d’Humanisme et Renaissance», vol. 80), pp. x-806.

1 Questa importante thèse parte dal presupposto che la storia dell’alchimia, come la storia letteraria può essere armonizzata con la storia generale, rompendo le frontiere abituali delle discipline. L’A. stesso dichiara di porsi in una prospettiva diversa da quella del lavoro di Allen G. Debus (The French Paracelsians, Cambridge University Press, 1991). Nel suo intento di ricostruire un capitolo di storia della cultura, egli affronta gli esponenti dell’alchimia e del paracelsismo, anzitutto da un punto di vista biografico, con attenzione agli ambienti sociali in cui operano e ai rapporti che intrecciano con tutta Europa. L’A. infatti si propone di stabilire una cronologia della penetrazione dell’alchimia e del paracelsismo in Francia e delle influenze esercitate da altri paesi, prendendo in considerazione gli ambiti scientifico, religioso e letterario. In primo luogo, vengono analizzate la storia del libro alchemico e le varie edizioni sull’argomento pubblicate dal Medioevo al 1559 (Prima parte). Lo stesso tipo di analisi viene effettuata per il paracelsismo a partire dal 1553 e fino al 1605 (Seconda parte). In secondo luogo, vengono identificate le tappe fondamentali della ricezione di queste discipline in Francia e in Europa dal 1568 al 1594 (Terza parte) e dal 1597 al 1625 (Quarta parte). Il presente lavoro è seguito da una «Conclusion générale» che, oltre a riassumere puntualmente i concetti esposti precedentemente, cerca di tirare le somme sulla grande influenza che alchimia e paracelsismo hanno avuto sulla cultura dell’epoca e sui rapporti tra la Francia e il resto d’Europa per quanto ne riguarda la diffusione.

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Rassegna bibliografica

Seicento a cura di D. Dalla Valle e B. Papasogli

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Emmanuelle Mortgat-Longuet, Clio au Parnasse. Naissance de l’histoire littéraire française au XVIe et XVIIe siècles

Daniela Dalla Valle

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 252

NOTIZIA

EMMANUELLE MORTGAT-LONGUET, Clio au Parnasse. Naissance de l’histoire littéraire française au XVIe et XVIIe siècles, Paris, Champion, 2006, pp. 420.

1 Si tratta di una tesi dottorale del 1996, rivisitata anche sulla base di testi nuovi e di nuovi problemi. Una ricca bibliografia (40 pagine) testimonia la conoscenza di testi antichi e di studi moderni sull’argomento.

2 Contro una vecchia tradizione che fissa nel XVIII secolo la nascita della storia letteraria francese, E. Mortgat-Longuet si sofferma invece sul personaggio di Guillaume Colletet, che ripropone come centro del suo lavoro, e attorno a lui organizza uno studio puntuale dell’ambiente culturale cinque-secentesco in cui la nascita di una ‘storia letteraria francese’ viene definita ed elaborata. La prima parte del volume è dedicata alla nascita della storia letteraria nel XVI secolo (due capitoli, dedicati alle origini e alla rappresentazione della storia delle lettere alla fine del Cinquecento). La seconda parte è consacrata all’istituzione della storia letteraria francese nel XVII secolo: quattro capitoli, dedicati al passaggio Pasquier-Colletet, a Colletet in particolare, alla nascita dei bilanci retrospettivi (1640-56), infine all’inizio dell’edificazione del Secolo di Luigi XIV (1656-75). Lo studio documenta e ripropone – dopo gli studi italiani di Franco Simone e di Pasquale A. Jannini, adeguatamente utilizzati – la creazione e la nascita di un immaginario nazionale nell’ambito della storia letteraria, che finirà col diventare il ‘mito classico’ francese.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 253

Due storie inglesi, due miti europei: Maria Stuarda e il conte di Essex sulle scene teatrali, Atti del Convegno di studi comparati, Università degli Studi di Torino, a cura di Daniela Dalla Valle e Monica Pavesio

Cristina Musio

NOTIZIA

Due storie inglesi, due miti europei: Maria Stuarda e il conte di Essex sulle scene teatrali, Atti del Convegno di studi comparati, Università degli Studi di Torino, Facoltà di Lingue e Letterature Straniere, 19-20 maggio 2005, a cura di Daniela DALLA VALLE e Monica PAVESIO, Alessandria, Edizioni dell’Orso, 2007, pp. 240.

1 Il volume contiene le comunicazioni presentate al convegno di studi tenutosi presso la facoltà di Lingue e Letterature Straniere dell’Università di Torino nel maggio 2005 e organizzato da Daniela Dalla Valle e Monica Pavesio, che ne hanno anche curato gli Atti. Il tema scelto per tale convegno è quello del mito di due personaggi storici, il conte di Essex e Maria Stuarda, i quali, sebbene indipendenti l’uno dall’altro, presentano alcune analogie: entrambe le vicende sono intimamente collegate alla figura della regina Elisabetta I d’Inghilterra, entrambe si concludono con la decapitazione del protagonista, entrambe, infine, sono state oggetto di numerose rappresentazioni sceniche diventando così due possibili ‘miti moderni’. Per questi motivi la decisione è stata quella di accomunare i due miti in un unico convegno per studiarne la circolazione nei teatri europei.

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2 Le comunicazioni sono presentate in ordine cronologico, partendo da quelle riguardanti le prime tragedie relative ai due miti e concludendo con due testi novecenteschi. Si è cercato di dare spazio alle letterature di diversi paesi europei (Inghilterra, Italia, Francia, Spagna, Germania e Russia), per documentare la diffusione internazionale di queste due storie inglesi.

3 Ci occuperemo qui in particolare dei tre interventi riguardanti la letteratura francese. Il primo è quello posto ad apertura del convegno e riguarda la prima tragedia dedicata a Maria Stuarda: Michele MASTROIANNI, Tragedia storica e tragédie sainte. “La Reine d’Escosse” di Antoine de Montchrestien, pp. 9-43. Si tratta di un testo scritto nel 1601, appena quattordici anni dopo la morte di Maria Stuarda. Dopo aver analizzato lo sfondo letterario e politico nel quale si situa la tragedia di Montchrestien, Mastroianni procede a uno studio dell’opera, partendo da un esame dettagliato della trama. La pièce è costruita secondo i moduli della tragedia umanista (tipicizzazione dei personaggi, assenza di un vero movimento teatrale e riduzione dello scontro tragico a dibattito retorico e ideologico basato sulla contrapposizione di formule sentenziose) ed è nettamente bipartita: i primi due atti sono dominati dalla Reine d’Angleterre (tragedia politica), mentre gli ultimi tre dalla Reine d’Escosse (‘tragédie sainte’). Nel corso dell’opera si passa dunque da considerazioni d’ordine politico, sull’inviolabilità dei re, a riflessioni di tipo religioso, sul martirio della protagonista. L’A. si sofferma inoltre sul motivo della consolazione contro la morte e sulla ripresa da parte di Montchrestien di stereotipi figurativi (come la rappresentazione di tipologia petrarchista di Maria). Mastroianni procede poi a un confronto della tragedia con l’Ecuba di Euripide e indaga anche l’influenza di Seneca. Grazie a questo ampio studio, La Reine d’Escosse si presenta dunque come un testo che, partendo dalla storia contemporanea, si costruisce seguendo le direttive della tragédie sainte da un lato e quelle della drammaturgia greca e latina dall’altro.

4 Il secondo intervento in ambito francesistico è quello di Dario CECCHETTI: Dalla tragédie sainte alla tragedia degli infortunez amans: la “Marie Stuard, Reyne d’Escosse” di Charles Regnauld, pp. 79-125. La tragedia, oggi dimenticata, riscosse un certo successo all’epoca della sua rappresentazione (1637 o 1638). Si tratta della prima ripresa del genere d’argomento storico moderno dopo Montchrestien, che costituisce il principale modello per Regnauld, in particolare per la rappresentazione di Maria come martire e di Elisabetta come sovrana ‘politica’, sebbene l’autore non lo citi nell’Apologie de la Reyne d’Escosse au lecteur premessa alla pièce. Oltre a Montchrestien, Regnauld può aver utilizzato per la sua Maria Stuarda la biografia della regina contenuta nella Cour Sainte di Nicolas Caussin. Le caratteristiche di tragédie sainte di stampo cinquecentesco sono assenti in Regnauld, mentre si accentua l’interesse per gli amori tragici, elemento che il drammaturgo può aver desunto da Caussin, ma è importante sottolineare a questo proposito anche l’influsso del genere delle histoires tragiques concernenti amori sfortunati (infortunez amans). Come Montchrestien, anche Regnauld affronta il tema dell’intangibilità della corona. Il personaggio di Elisabetta è rappresentato in maniera particolarmente negativa, insistendo sul fatto che la regina discenda da una stirpe corrotta e sulla sua gelosia nei confronti di Maria e Norfolk. Pur essendo un’opera minore, lo studio della tragedia di Regnauld appare illuminante se si ripercorre la storia del mito: è a partire da questa pièce infatti che la caratterizzazione negativa di Elisabetta e quella ‘romantica’ di Maria diventano tipiche e rimangono inalterate fino alle rappresentazioni cinematografiche del Novecento. Il drammaturgo appare dunque

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da questo punto di vista come un vero e proprio iniziatore. Il contributo si conclude con un’appendice contenente alcuni estratti da La Cour Sainte di Caussin.

5 Infine, l’ultima comunicazione riguardante la letteratura francese è quella di Monica PAVESIO: “Le Comte d’Essex” di Thomas Corneille e di Claude Boyer: come la tradizione francese si sovrappone a quella ispano-italiana, pp. 151-165. La prima rappresentazione teatrale della vicenda del conte di Essex è spagnola: si tratta della comedia attribuita a Coello Dar la vida por su dama, El conde de Sex. Il suo successo in Italia è notevole e genera tutta una serie di imitazioni e riscritture. Parallelamente, in Francia, La Calprenède pubblica nel 1639 (un anno dopo l’opera spagnola) una tragedia relativa alle vicende di Essex. Il filone francese del mito di Essex, inaugurato appunto da La Calprenède, è stato però sempre considerato del tutto indipendente da quello ispano-italiano. L’A. si propone, attraverso l’analisi di due pièces omonime messe in scena entrambe nel 1678, di dimostrare il contrario. La tragedia di Thomas Corneille è di pochi mesi anteriore rispetto a quella di Boyer. Entrambi gli autori riconoscono il debito che hanno nei confronti del loro predecessore francese. La novità rispetto alla fonte è l’inserimento di un personaggio fondamentale: la donna amata da Essex. Molti elementi nella tragedia di Thomas Corneille sono accostabili alla comedia spagnola: la donna amata da Essex è una damigella della regina, la morte del protagonista è dovuta a ragioni sentimentali e non politiche, il personaggio di Elisabetta è simile a quello di Isabel, eliminazione dell’episodio del messaggio deviato (lettera o anello). Gran parte di queste similitudini con il testo spagnolo si ritrovano anche nell’opera di Boyer. Tutti questi elementi portano l’A. a concludere che molto probabilmente i due autori conoscessero l’intreccio dell’opera di Coello, se non in maniera diretta, forse attraverso la commedia dell’arte, a cui avevano più facile accesso.

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Armées, guerre et société dans la France du XVIIe siècle, Actes du VIII Colloque du Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle, Nantes, 18-20 mars 2004, Jean Garapon éd.

Chiara Rolla

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Armées, guerre et société dans la France du XVIIe siècle, Actes du VIII Colloque du Centre International de Rencontres sur le XVIIe siècle, Nantes, 18-20 mars 2004, Jean GARAPON éd., Tübingen, Gunter Narr Verlag, 2006, pp. 336.

1 «La guerre apparaît comme un fait de société d’une extension quasi illimitée dans la France du XVIIe siècle [...] touchant à tous les domaines de la vie privée et publique, imprégnant la mentalité collective, l’éducation masculine, l’organisation entière de la monarchie» (J. GARAPON, Préface, pp. 15-17). Partendo da questo presupposto venti specialisti si sono confrontati, giungendo a delineare un quadro ricco, poliedrico e sfaccettato espressamente non limitato alla letteratura, ma aperto ad altre forme artistiche, quali la musica e le belle arti (C. RIZZA, Avant-propos, pp. 13-14). Il volume, omaggio a Wolfgang Leiner, Presidente onorario del CER17 scomparso nel 2005 (C. RIZZA, In memoriam. Hommage à Wolfgang Leiner, pp. 11-12), è suddiviso in sei sezioni volte ognuna a esaminare il tema della guerra sotto una diversa angolatura, contribuendo così in modo decisivo a quella rinascita della ‘histoire militaire’ propriamente detta, per troppo tempo confusa con la ‘histoire générale’ (J.-P. BOIS, Préface, pp. 19-22).

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2 Tre contributi costituiscono la prima sezione, «Guerre et société». J. M. CONSTANT (Le discours sur la guerre et l’opposition nobiliaire à Richelieu: amorce d’une autre vision politique et philosophique du monde, pp. 25-35) analizza le posizioni contro la guerra di alcuni nobili dell’epoca di Richelieu e vede nell’Astrée la sublimazione degli ideali di quella nobiltà, per la quale la guerra è sinonimo di male e di passione nefasta per il potere. H. CARRIER (La crise de la Fronde: mémorialistes et pamphlétaires devant la guerre civile, pp. 37-49) esamina i numerosi scritti e testimonianze relative ai periodi di guerra civile, mettendo in luce la sensazione di precarietà e di sofferenza che hanno caratterizzato quegli anni. Il contributo di E. MÉCHOULAN (La guerre, source du lien social: les exemples de Hobbes et de Pascal, pp. 51-61) analizza le due visioni filosofiche relative alla guerra che percorrono il XVII secolo: il pensiero di Hobbes e quello di Pascal.

3 Quattro contributi costituiscono la seconda sezione, «Visions chrétiennes». J. GOEURY isola un breve periodo di tempo, maggio 1659-marzo 1660, durante il quale i calendari diplomatici e liturgici riformati sembrano essersi fortunosamente incontrati, grazie da un lato alla sospensione dei conflitti con la Spagna e al conseguente trattato dei Pirenei e dall’altro all’indizione di un Sinodo Nazionale delle Chiese Riformate di Francia (Guerres spirituelles et guerres temporelles dans les temples reformés au moment de la paix des Pyrénées, pp. 65-79). G. MINOIS si interroga sui motivi e sulle modalità che hanno condotto la predicazione religiosa ad esaltare il tema della guerra, di fatto contrario agli ideali evangelici, cercando di indagare anche intorno al ruolo che Bossuet ha rivestito all’interno di questo processo (La chaire et le sang: Bossuet et le discours ecclésiastique sur la guerre, pp. 81-87). V. KAPP analizza le modalità attraverso le quali il predicatore gesuita Nicolas Caussin affronta il tema della guerra nelle diverse edizioni de La Cour sainte (La guerre dans “La Cour sainte” de Nicolas Caussin, pp. 89-98). F. PREYAT ricostruisce il clima del ‘Petit Concile’ attraverso la figura di uno dei suoi membri, Claude Fleury, autore di un manuale – Le Soldat chrétien – all’interno del quale diritto naturale e teologia della guerra tornano in stretta dipendenza e correlazione, superando così il messaggio di tolleranza e di pace espresso dal manuale omonimo di Erasmo (Le manuel du “Soldat chrétien” de Claude Fleury: idéologie nationaliste et pensée sociale catholique, pp. 99-124).

4 La terza sezione («La guerre dans la fiction») si apre con il contributo di E. MINEL che, intersecandosi anche con il teatro di Racine, esamina lo scarto e la solidarietà drammatica tra due tipi di pace tipici dell’universo tragico corneliano: da un lato la pace dell’eroe guerriero e, dall’altro, la pace del buon sovrano, incarnazione e portavoce dei voleri del suo popolo (La guerre pour la paix: images de l’héroïsme guerrier et de la sagesse politique chez Corneille (et Racine), pp. 127-138). Sull’immagine e sul concetto di guerra così come emergono dal genere dei ‘dialogues des morts’ verte il contributo di M. HENRICHOT (Mars aux enfers: la guerre vue des dialogues des morts, pp. 139-150) mentre R. GALLI PELLEGRINI mette in luce il valore etico e politico che Georges de Scudéry attribuisce alla guerra attraverso l’analisi di due opere: i due volumi delle Femmes illustres (1642-1644) e i Discours politiques des Rois (1648) (Georges de Scudéry: la guerre du Prince, les guerres des Princesses, pp. 151-161). Lo sguardo obliquo e ironico sulla guerra che emerge dalle lettere di Voiture è l’oggetto dello studio di S. ROLUN (La guerre en dentelles ou un regard oblique porté sur la guerre dans les “Lettres” de Vincent de Voiture, pp. 163-174) laddove il contributo di C. ZONZA verte su un genere dallo statuto ancora incerto, la ‘nouvelle historique’, e in particolare sull’importanza che i ‘récits de combat’ rivestono all’interno di questi testi (Les récits de combat dans les nouvelles historiques, pp. 175-191).

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5 La quarta sezione («Guerre et existence») comprende tre contributi: M. GANTELET porta il suo sguardo in Lorena e ricostruisce, attraverso le testimonianze di alcuni cittadini, il periodo 1631-1661 noto come la ‘Guerra dei Trent’Anni di Lorena’ (Percevoir la guerre, une critique du témoignage des élites urbaines (Metz, 1631-1661), pp. 195-210); D. COMBET invece analizza le immagini degli anni della Fronda che sono rimaste impresse nelle pagine delle Mémoires di La Rochefoucauld (La Rochefoucauld à l’école de César et de Tacite: les images de la guerre civile dans les Mémoires’ (1648-1652), pp. 211-222); della guerra nel Journal de ma vie di François de Bassompierre (1579-1646) si occupa invece C. DOUVIER (La guerre selon François de Bassompierre: «ma fortune, mon avancement, le service du roi, le bien de l’Etat», pp. 223-231).

6 Nella quinta parte («La guerre et le théâtre musical»), B. POROT esamina il Thésée di Lully e in particolar modo il primo atto che mette in scena, attraverso la figura di Teseo, da un lato l’evidente allusione al re e dall’altro un vero e proprio affresco di guerra dai toni forti ed accattivanti (Le premier acte de “Thésée” de Lully (1675): la guerre représentée, pp. 235-256). P. GETHNER si concentra sulla tragedia lirica e su come i primi esempi di questo genere rappresentino guerre e combattimenti in maniera piuttosto idealizzata al fine di mettere in scena uno spettacolo grandioso che offuschi le realtà più violente e rialzi il prestigio del sovrano (Guerre et combat dans les premieres tragédies lyriques, pp. 257-266).

7 La sesta e ultima sezione («La glorification de la guerre») si apre con il contributo di O. RANUM che, attraverso un’analisi dei testi scritti da Richelieu e di quelli presenti sugli scaffali della sua biblioteca, traccia un ritratto del cardinale molto somigliante ai valorosi condottieri e ai guerrieri eroici che dominano le scene contemporanee (Richelieu, guerrier héroïque?, pp. 269-281). Molti studi sono stati dedicati all’iconografia del re e al suo scopo propagandistico, mentre manca ancora un contributo che esamini le immagini del ‘sovrano guerriero’, rivestito cioè della sua armatura. Su ciò verte appunto l’articolo di H. ROUSTEAU-CHAMBON (L’image du roi guerrier au XVIIe siècle: les bustes des rois en armure, pp. 283-291), mentre A. NIJENHUIS dirige il suo interesse sulla Grande Galerie di Versailles, vero e proprio epicentro della reggia, analizzando in particolare le rappresentazioni iconografiche della guerra d’Olanda che in quel luogo trovano spazio (La Guerre de Hollande (1672-1678) et la glorification de Louis XIV à Versailles, pp. 293-321). Chiude la sezione e la miscellanea lo studio di B. PIERRE: attingendo a fonti diverse e prendendo in considerazione il periodo che va dalla fine della guerra dei Trent’Anni alla pace franco-spagnola (1618- 1660), lo studioso esamina quanto e come questi anni con la loro cultura di guerra abbiano influenzato la vita, i cerimoniali, la devozione stessa dei monaci e dei chierici ospitati nei numerosi conventi e monasteri presenti sul territorio francese nel cosiddetto ‘Siècle des Saints’ (Les religieux et la glorification du roi de guerre au XVIIe siècle, pp. 323-336).

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Charles Mazouer, Le Théâtre français de l’âge classique. I: Le premier XVIIe siècle

Daniela Dalla Valle

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CHARLES MAZOUER, Le Théâtre français de l’âge classique. I: Le premier XVIIe siècle, Paris, Champion, 2006, pp. 612.

1 Charles Mazouer, uno dei più grandi specialisti del teatro francese, si sta dedicando a realizzare un’impresa eccezionale. Dopo aver pubblicato un volume su Le Théâtre français de la Renaissance (Paris, Champion, 2002), si propone di redigere o di dirigere, all’interno della collezione Histoire du théâtre français, tutta la storia del teatro francese, dal primo Seicento all’anno 2000. Nel 2006 è uscito, redatto appunto da Ch. Mazouer, il volume che qui presentiamo.

2 Incominceremo rimpiangendo – se è possibile – i termini utilizzati nel titolo, apparentemente molto neutro per l’uso dell’aggettivo cronologico ‘premier’, ma in realtà molto significativo a causa dell’altro aggettivo, ‘classique’, applicato a tutto il XVII secolo (nel programma generale, si prevedono tre volumi sotto lo stesso titolo, fino a «La fin du siècle»). Si tratta forse di una scelta editoriale, ma dopo le accanite battaglie critiche svoltesi negli ultimi decenni, questa proliferazione del termine ‘classique’ a me pare un po’ desueta. D’altronde, Mazouer dedica un paragrafo della sua introduzione a evocare il Barocco e immagina, in certo modo, delle reazioni simili alla mia; giustifica abbondantemente il suo rifiuto della nozione del Barocco come segno unico del periodo; meno giustificata, invece, mi pare la scelta dell’aggettivo ‘classico’, attribuito a tutti i periodi del teatro secentesco francese.

3 Al di là di questo elemento, il volume di Ch. Mazouer è estremamente utile, ricco, documentato. Tutta quella parte del teatro del primo Seicento che è stata evocata e

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rivisitata, appunto, all’interno delle polemiche a cui prima facevo allusione, trova qui il suo spazio e la sua interpretazione. Basti segnalare la ricca bibliografia (circa 40 pagine) e l’indice delle opere teatrali citate (13 pagine).

4 Il volume è suddiviso in due libri: il primo libro concerne l’«epoca di Alexandre Hardy (1610-1628)», e comprende sei capitoli: la vita teatrale, il teatro comico-farsesco, la tragicommedia, la pastorale, la nuova tragedia, e un capitolo dedicato ad Hardy. Il secondo libro comprende il periodo successivo, definito «premier classicisme», dal 1629 alla Fronda. Si suddivide in due parti; la prima parte è consacrata alla vita teatrale: quattro capitoli dedicati al teatro di Richelieu, alla rappresentazione teatrale, alla poetica, agli autori. La seconda parte concerne le opere teatrali, e comprende cinque capitoli: la decadenza della pastorale, la rinascita della commedia, il ritorno in auge della tragedia, le opere tragiche (da Mairet, attraverso Scudéry, La Calprenède, Du Ryer, Tristan l’Hermite, fino al primo Corneille e a Claude Boyer), l’apogeo della tragicommedia, e un ultimo capitolo su Jean Rotrou.

5 Nell’insieme si tratta di un volume utilissimo e prezioso, punto di riferimento degli studi sul teatro del primo Seicento.

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Charles Vion d’Alibray, Le Soliman, Tragi-comédie

Monica Pavesio

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CHARLES VION D’ALIBRAY, Le Soliman, Tragi-comédie, a cura di Simona MUNARI, Roma, Aracne, 2004, pp. 150.

1 La prima traduzione francese del Solimano di Prospero Bonarelli, una delle più note tragedie italiane del Seicento, vede la luce nel 1637, nel momento di massimo fulgore dell’italianismo in Francia.

2 L’autore, Charles Vion d’Alibray, libertino erudito, poeta e traduttore di opere italiane e spagnole, si era già cimentato nelle traduzioni del Torrismondo, dell’Aminta, della pastorale drammatica Le pompe funebri di Cesare Cremonini e dei Discorsi di Guidobaldo Bonarelli, fratello di Prospero.

3 Il Solimano francese, in alessandrini a rima baciata, ci viene proposto da Simona Munari in un’edizione critica provvista di un apparato di note, che si propongono di mettere a confronto la pièce con la sua fonte italiana e con la seconda traduzione francese, Le grand et dernier Solyman di Jean Mairet, composta nello stesso anno, il 1636, ma pubblicata tre anni più tardi.

4 Partendo dalle osservazioni di Daniela Dalla Valle e di Daniela Mauri, autrici di studi fondamentali sull’italianismo francese, su Charles Vion d’Alibray e su Jean Mairet, la curatrice si interroga nella prefazione all’edizione critica, sulla natura della pièce di Vion d’Alibray, che, presentando due grosse differenze dal testo fonte – il mutamento del finale tragico e il conseguente passaggio dal genere della tragedia a quello della tragicommedia – piuttosto che una traduzione, sembra essere una riscrittura francese di un’opera italiana. Illustra poi le cosiddette ‘pièces musulmanes’, opere scritte nel periodo barocco, che pongono l’accento su tutti gli aspetti negativi riconducibili al costume islamico.

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5 Il testo, riprodotto con metodi conservativi dall’edizione del 1637 (l’editio princeps?), presenta un numero molto limitato di refusi, che la curatrice segnala nella presentazione, ma non sempre corregge nell’edizione critica (v. 1090 létre dovrebbe essere corretto in lettre, come segnalato a p. 31). Non vi sono indicazioni sull’esistenza di edizioni successive a quella riprodotta. L’edizione è corredata da una breve bibliografia conclusiva, con i testi fondamentali sull’argomento.

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Madame de Brégy, La Reflexion de la Lune sur les hommes (1654)

Daniela Dalla Valle

NOTIZIA

MADAME DE BRÉGY, La Reflexion de la Lune sur les hommes (1654), éd. Constant VENESOEN, Paris, Champion, 2006, pp. 177.

1 Il testo che viene qui riprodotto seguì un’opera precedente, La sphère de la Lune composée de la tête de la femme, pubblicato dalla contessa de Brégy nel 1652, decisamente antifemminista. In questa seconda opera l’atteggiamento della contessa si sposta sugli uomini, attaccati anche loro in un’ottica pessimista più generalizzata. L’edizione è corredata da una prefazione, in cui la scrittrice è lumeggiata all’interno del preziosismo, con una particolare attenzione alla sua cultura classica. Il testo è indubbiamente interessante nella storia del moralismo secentesco.

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Dissidents, excentriques et marginaux de l’Age classique. Autour de Cyrano de Bergerac, Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia Harry, Alain Mothu et Philippe Sellier

Daniela Dalla Valle

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Dissidents, excentriques et marginaux de l’Age classique. Autour de Cyrano de Bergerac, Bouquet offert à Madeleine Alcover composé par Patricia HARRY, Alain MOTHU et Philippe SELLIER, Paris, Honoré Champion, 2006, pp. 623.

1 Questa miscellanea è stata offerta alla grande specialista di Cyrano in occasione del suo pensionamento, e si ripropone di affrontare in modo diverso l’autore da lei tanto amato e frequentato. I venticinque articoli che la compongono sono inseriti in cinque settori. I primi quattro sono collocati sotto il titolo di «Explorateurs des marges», dove si evocano testi o autori poco noti, ‘marginali’ appunto all’opera di Cyrano: essi sono dedicati al romanzo anonimo Le Zombi du Grand Pérou ou la Comtesse de Cocagne di Pierre- Corneille Blessebois (di Lise LEIBACHER-OUVRARD), ai topografi e ai viaggiatori, tra Léry e Cyrano (di Thimothy J. REISS), a Jean Chardin (di Michèle LONGINO), a Mme de Villedieu (di Sophie HOUDARD).

2 Tre articoli concernono invece il settore «Monstres et sorciers»: Patrick GRILLE evoca alcuni processi di ermafroditi nel XVII secolo, Alain MOTHU si sofferma su alcuni problemi concernenti la mostruosità e l’animalità in Cyrano e l’uso di droghe nel XVII secolo; Nicole JACQUES-LEFEVRE esamina L’Incrédulité et mescréance du sortilège di Pierre de Lancre.

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3 Sei articoli sono raggruppati sotto il titolo di «Marges du langage»: si passa da un articolo su Charles Sorel a proposito delle Visions admirables du pèlerin de Parnasse, che gli è stato attribuito –, opera di Gabrielle VERDIER, a Antoine Luretière (su Les Couches de l’Académie) di Claudine NEDELEC, dallo statuto delle oscenità di Alain NIDERST alle lettere sulle stagioni di Cyrano, analizzate da Pierre RONZEAUD, dall’Amphitryon di Molière rivisitato da Antony MCKENNA, fino alla pastorale omosessuale di Jacques de Lonteny, rievocata da Christian BIET.

4 La quarta sezione s’intitola «Figures libertines» e presenta una serie di personaggi in certo modo ricollegabili a Cyrano: Jean-Jacques Bouchard (Jean-Pierre CAVAILLÉ, Claire BIQUARD), Tomaso Campanella in alcuni testi francesi libertini (Isabelle MOREAU), Jacques Gaffarel (Bérengère PARMENTIER), Isaac La Peyrère (Elisabeth QUENNEHEN, David WETSEL), infine Bonaventure de Fourcroy (Miguel BENITEZ).

5 Gli ultimi cinque articoli sono raccolti sotto il titolo «Comprendre Cyrano»: su ironia e relativismo (Jean-Charles DARMON), sulla problematica della comunicazione (Olivier BLOCH), sull’epicureismo (Jean-Noël LAURENTI), sulla comparsa del Demone di Socrate all’inizio degli Etats et Empires de la Lune (Didier KAHN), sulla ‘follia’ di Cyrano (François DE GRAUX).

6 Il volume è molto ricco e suggestivo, per la quantità di tematiche suggerite e per la ricchezza dell’apertura analitica, su Cyrano e intorno a Cyrano.

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Abbé Jean Paulmier, Mémoires touchant l’établissement d’une mission chrestienne dans le troisième monde

Daniela Dalla Valle

NOTIZIA

ABBÉ JEAN PAULMIER, Mémoires touchant l’établissement d’une mission chrestienne dans le troisième monde, éd. crit. Margaret SANKEY, Paris, Champion, 2006, pp. 400.

1 I Mémoires dell’abate Paulmier, ripubblicati ora per la prima volta dopo il XVII secolo, sono stati un testo importante nella storia europea sulla Terra australis, ricchi di elementi cartografici per garantire l’esistenza di quelle terre, ma al tempo stesso suggestivi per suscitare la nascita di viaggi immaginari o utopici. Questa pubblicazione moderna è corredata da un’ampia introduzione di M. Sankey, che precisa la vita di Paulmier, analizza il rapporto fra Paulmier e la Terra australis, sia a livello di tradizione, che nel contesto geografico e cartografico, precisa il rapporto fra Paulmier e Gonneville – a cui Paulmier si ricollega –, per descrivere poi il seguito dei Mémoires nella ricerca e nella descrizione della Terra australis, fino al XX secolo. Segue una descrizione dei Mémoires, dai manoscritti fino all’edizione, e la precisazione delle norme seguite in questa nuova edizione. Una serie di testi è riprodotta come «Annexes» all’edizione, fra cui la relation di Gonneville.

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Giorgetto Giorgi, Romanzo e poetiche del romanzo nel Seicento francese

Laura Rescia

NOTIZIA

GIORGETTO GIORGI, Romanzo e poetiche del romanzo nel Seicento francese, Roma, Bulzoni, 2005, pp. 164.

1 Questo libro raccoglie una serie di studi, pubblicati dall’autore nell’ultimo decennio, ora riproposti in veste condensata e aggiornati nella bibliografia: ne emerge un panorama esteso e dettagliato delle poetiche romanzesche del Seicento francese, indagate nella loro notoria complessità, ambiguità o semplice incoerenza di posizioni, nello scarto tra teoria e prassi letteraria, relativamente a un genere classicamente non codificato.

2 Nel ripercorrere le fonti classiche d’ispirazione, Giorgi analizza il modello strutturale delle Etiopiche di Eliodoro e delle Metamorfosi di Apuleio, in cui individua elementi coerenti con la pratica e con il gusto proprio del romanzo di primo Seicento: esordio in medias res, analessi esplicativa, moltiplicazione degli episodi secondari, ovvero l’esaltazione del gusto del meraviglioso. La trattatistica cinquecentesca italiana, e in particolare le posizioni dei moderni (Giraldi, Pigna, Fòrnari) non sembrano incidere significativamente nelle poetiche romanzesche della Francia tardo cinquecentesca e di primo Seicento: trionferà infatti il modello classicistico, nel romanzo eroico come nella riflessione coeva. Giorgi analizza alcune posizioni teoriche, a partire da Huet, e le sue critiche al mancato rispetto dell’unità d’azione, all’esordio enigmatico, alla lunghezza e all’invraisemblance della scrittura romanzesca. Ma non sempre le posizioni dei teorici francesi sono così chiare: è il caso di Jean Chapelain e della sua lettura dell’Adone di Marino. A quarant’anni di distanza egli muta la sua posizione, passando dall’assoluzione della scarsa osservanza dell’unità d’azione del Marino, e delle sue scelte in ordine alla dispositio e all’elocutio, a uno schieramento netto a favore dei classicisti. L’ipotesi di Giorgi è che anche questo teorico abbia risentito dell’evoluzione del gusto, nel trapasso tra barocco e classicismo. Ancora di Chapelain viene esaminato

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lo scritto De la lecture des vieux romans, ove il critico, sicuramente influenzato dalla polemica cinquecentesca italiana tra aristotelici e antiaristotelici, si schiera a favore del rispetto dell’unità d’azione, intesa però come stretta tessitura tra la storia principale e la secondaria, così come praticata nei romanzi eroici di primo Seicento, di cui l’Astrée resta il modello archetipico. Criticando i romanzi di cavalleria, che non la rispettano, Chapelain ne mette in luce altre caratteristiche: mancanza della dimensione del docere, che come da precetto oraziano deve accompagnare il delectare; presenza di anacronismi; elementi del meraviglioso pagano e magico; prevalenza della dimensione sentimentale su quella eroica. L’influenza del romanzo cavalleresco su quello eroico secentesco sarebbe provata dalla sopravvivenza di alcune di queste caratteristiche, che verranno effettivamente ereditate dal romanzo eroico del Grand Siècle. Giorgi esamina poi la posizione teorica e pragmatica di Charles Sorel nel suo Berger Extravagant rispetto ad alcune questioni di fondo come la dispositio e l’unità d’azione, facendo rilevare come quest’opera si strutturi in base al modello tipico del primo Seicento, semplificandolo, ma annunciando sia nella prassi che nella teoria le caratteristiche dei romanzi della seconda metà del secolo. Il confronto tra prassi e teoria viene esteso anche alle opere di Madeleine de Scudéry, di cui si evidenzia l’importanza teorica pur nella flessibilità dell’applicazione nella pratica narrativa di Ibrahim, Grand Cyrus, Clélie; a Mme de Lafayette, di cui vengono messe in rapporto le forme di narrativa breve ed estesa; per giungere a fine secolo con le osservazioni di Fénélon sul romanzo, disseminate in missive e dialoghi diversi, e viste in relazione alle Aventures de Télémaque, le cui caratteristiche sono tali da denotare un sicuro distacco dalla riflessione teorica, piuttosto critica nei confronti del romanzo eroico. Per il Don Carlos di Saint Réal, Giorgi circoscrive la sua riflessione alla questione del rapporto tra verità storica e finzione letteraria.

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Delphine Reguig-Naya, Le Corps des idées. Pensées et poétiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal. Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de La Fayette, Racine

Benedetta Papasogli

NOTIZIA

DELPHINE REGUIG-NAYA, Le Corps des idées. Pensées et poétiques du langage dans l’augustinisme de Port-Royal. Arnauld, Nicole, Pascal, Mme de La Fayette, Racine, Paris, Honoré Champion, 2007 («Lumière classique»), pp. 836.

1 Un titolo incisivo, un lungo e articolato sottotitolo per un volume di dimensioni importanti e che fa il giro di una problematica davvero complessa. Si tratta della seconda generazione di Port-Royal, quella che affina i propri strumenti di pensiero e di parola nel clima delle controversie, quella che ha esercitato sulla cultura di allora un ‘rayonnement’ ancor oggi suggestivo e produttivo. È la generazione cui si devono la Grammaire e la Logique, gli Essais de morale, e quella cascata di capolavori che dalle Provinciales e le Pensées arriva fino alla linea d’incontro fra agostinismo e cultura mondana. Si noti nel titolo un’assenza vistosa, quella della parola ‘giansenismo’. Si noti invece la precisazione, ‘dans l’augustinisme de Port-Royal’, con l’implicita allusione alla pluralità degli agostinismi nell’orizzonte teologico-spirituale del grande secolo (e con la scelta di annettere Mme de La Fayette e Racine a quello specifico territorio, loro cui pure si applica con tante esitazioni e modalizzazioni l’appellativo di ‘giansenista’). Questione di nomi: ma appunto di linguaggio si occupa la grande tesi di Delphine Reguig-Naya. E ancora nel sottotitolo, cogliamo un plurale, ‘pensieri e poetiche del linguaggio’, di cui l’analisi delle singole parti del libro renderà ragione pienamente.

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2 All’origine di questo percorso appassionante, troviamo qualche luogo comune della critica: che Port-Royal ha contribuito grandemente alla nascita del francese moderno, nei suoi caratteri di chiarezza, razionalità, sobrietà, ‘dépouillement’; che ha qualche responsabilità nell’inaridimento della dimensione poetica del linguaggio; e tutto ciò, nel solco cartesiano, e nell’orizzonte di un dualismo esteso dall’antropologia alla rappresentazione della lingua, che si evidenzia qui nel titolo (‘corpo’ e ‘idee’) e si articola come dualismo tra fisicità e spiritualità, segno e senso, oralità e scrittura. Lo studio che presentiamo amplia, approfondisce, qualche volta ribalta tali luoghi comuni. Dimostra come il supposto cartesianesimo di Port-Royal non sia se non un modo di ripensare la teoria del segno in Agostino, e il dualismo materia-spirito sia da comprendersi piuttosto come frattura fra due condizioni dell’uomo, una delle quali, la caduta, è fonte di inesauribili opacità e complicazioni del segno. Dimostra altresì tutta la feconda tensione delle dottrine di Port-Royal fra l’arbitrarietà del segno e la ricerca del senso; dimostra il primato della cultura del senso, che implica anche una ricerca del buon uso della parola e quindi decisive ricadute di questa semiotica su aspetti che interessano più ampiamente la cultura classica: la dimensione sociale del linguaggio – le pratiche complesse attraverso le quali gli atti di parola mettono alla prova la capacità umana di trovare la verità, di inserirla nel mondo – la dimensione estetica della parola, e, quindi, le sue codificazioni retoriche e letterarie.

3 Rispetto a questo ‘corpo di idee’ articolato e solidale, si definiscono le posizioni diverse dei protagonisti di allora e l’originalità dei più grandi. Segnaliamo in particolare i capitoli dedicati a Pascal, sotto due luci diverse: il primo, centrato sulle Provinciales, riconnette genialmente la problematica del linguaggio, chiave di volta delle «petites lettres», alla riflessione di Pascal sul vuoto, proponendo di interpretare la casistica come «pratique vide de la langue» (p. 127); il secondo mostra nelle Pensées un ‘caso particolare’, in cui la costruzione molteplice del senso, e il passaggio attraverso la dispersione e la negazione, opera un renversement du pour au contre rispetto alle dottrine di Port-Royal: «Les auteurs de la Logique, portés par le questionnement classique sur la dignité humaine, cherchent à comprendre l’homme à partir du langage et de son hétérogénéité interne. Pascal, en revanche, montre que rien n’est compréhensible avant l’homme et qu’on accède à l’absurdité du langage par la saisie des contrariétés humaines» (p. 320). E particolarmente fine e convincente è anche lo sviluppo su Nicole, su quella ‘moralizzazione’ dei problemi relativi al linguaggio che incontriamo negli Essais de morale, e su quella insensibile parabola – tipica dell’agostinismo tardivo – per cui anche il ‘langage de la concupiscence’, con tutte le sue opacità, è suscettibile di un uso ordinato alla costruzione di una ‘civilité’ e al mantenimento della ‘pace tra gli uomini’ (titoli, ricordiamolo, di alcuni tra gli Essais de morale oggi più presenti alla critica).

4 Questo splendido studio, pietra miliare nel sentiero che ci porta a riscoprire un Seicento lontano e attuale, spaesante e familiare – il Seicento che la «Lumière classique» della collana diretta da Philippe Sellier rischiara sotto tanti aspetti –, suscita naturalmente anche alcuni interrogativi. L’ultima parte, dedicata ad agostinismi in questione come quelli di Mme de La Fayette e di Racine, è la scommessa più ardita: l’enjeu è di primaria importanza: si tratta di dimostrare che la riflessione di Port-Royal sul linguaggio non si è chiusa su se stessa, ha generato nuovi stili della parola e nuove forme della bellezza. E infatti i due capitoli sono ricchi di suggestioni, specie quello su Mme de La Fayette che ricorda come la questione del linguaggio fosse già al cuore del

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dibattito critico su La Princesse de Clèves, e come in tale romanzo la tensione di Port- Royal a ‘spiritualizzare’ (non razionalizzare) il linguaggio si sia fusa con le esigenze supreme dell’estetica classica. Capitoli necessari, dunque; forse avrebbero potuto però essere anche l’occasione di un approccio più problematico ai vuoti della riflessione dell’agostinismo, almeno in questa sua versione cartesiana, sulla dimensione poetica del linguaggio; e di un più definitivo apprezzamento circa la distanza che separa Port- Royal stesso dalla grande poesia fiorita ai suoi margini, e questo ‘corpo di idee’ da alcuni prolungamenti moderni.

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Charles-Olivier Stiker-Métral, Narcisse contrarié. L’amour propre dans le discours moral en France (1650-1715)

Benedetta Papasogli

NOTIZIA

CHARLES-OLIVIER STIKER-MÉTRAL, Narcisse contrarié. L’amour propre dans le discours moral en France (1650-1715), Paris, Honoré Champion, 2007 («Lumière classique»), pp. 802.

1 Gli studi sull’idea e sull’espressione letteraria dell’amor proprio nel Seicento hanno una ricca tradizione e contano alcuni contributi fondamentali: dopo Ermfrendung und Narzissmus di Fuchs, l’opera con la quale Jean Lafond ha ricostruito tutto un lignaggio agostiniano dietro il pensiero di La Rochefoucauld (La Rochefoucauld. Augustinisme et littérature, 1977) è stata all’origine di numerosi sviluppi, fino a un recente saggio italiano di Silvano Sportelli (‘L’amour-propre’ nella Francia del XVII e XVIII secolo, 2007). Ci si può dunque chiedere, di primo acchito, se fosse necessario tornare sull’argomento, e con una trattazione così ampia e sistematica da incrociare tutti i cammini di studio sulla moralistica classica. Il titolo del volume che presentiamo offre due indizi importanti: da un lato, la delimitazione cronologica (1650-1715), che annuncia un interesse centrato insolitamente – anziché sulle origini del tema – sulle trasformazioni dell’approccio agostiniano, sugli ‘avatars’ e le contraddizioni che questo suscita nell’età della crisi della coscienza europea e all’alba delle Lumières. In secondo luogo, il rilievo dato nel sottotitolo al ‘discorso morale’, come ad evidenziare che non si tratterà qui di un’idea sottratta ai contesti ermeneutici e retorici in cui si è incarnata, e alle pratiche di lettura che ne hanno filtrato la ricezione. Come già sottolineava un noto, vecchio titolo, l’amor proprio è insieme un ‘tema’ e una ‘forma’: oggetto di riflessione e stampo in cui si cala una visione del mondo. Sotto i due aspetti viene dunque annunciata una ‘mise au jour’ di alto respiro.

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2 La prima delle sei parti che compongono il libro, Archéologie d’une puissance trompeuse, introduce all’antefatto che è importante non dimenticare. Sono limpidamente ricostruite l’ascendenza dell’idea di amor proprio, e le transizioni dall’Italia alla Francia e dalla spiritualità alla moralistica, che non sono avvenute senza incidenti di percorso: le grandi controversie del secondo Seicento sono annunciate nel primo Seicento, come sappiamo, da episodi premonitori. Particolarmente interessante la seconda parte, vero fulcro dell’opera, dedicata ai vari Systèmes de l’amour propre che si formano intorno a Port-Royal (Pascal e Nicole), ai limiti dell’ambiente mondano (La Rochefoucauld), nella svolta filosofica di Malebranche, e infine tra i paradossi del tardo agostinismo (compresa la misteriosa affinità che avvicina quest’ultimo ad aspetti dell’epicureismo contemporaneo). In questa presentazione davvero esaustiva e ricca di interessanti puntualizzazioni, la plaque tournante ci sembra il capitolo dedicato a Malebranche, per l’attenzione con cui sono seguiti nell’opera del filosofo i processi evolutivi che hanno condotto a rinnovare sostanzialmente l’avvaloramento della nozione di amor proprio. Non meraviglierà che il capitolo successivo rispecchi le accelerazioni veloci e la tavolozza cangiante del pensiero dell’‘entre-deux-siècles’.

3 Fin qui, dunque, la storia di un’idea. Ma l’amor proprio è anche, dicevamo, una forma: è al centro di un ‘discorso’ e quindi di un’ermeneutica, una retorica, una ricezione. Diciamo subito che rimane estraneo all’interesse dell’autore un aspetto pur affascinante del discorso sull’amor proprio, cioè la sua rappresentazione allegorica, le figure di personificazione in cui esso ha preso vita, un immaginario che conosce anch’esso – dalla letteratura spirituale alla letteratura morale – una metamorfosi profonda. Sono piuttosto le condizioni stesse del discorso morale ad attrarre l’attenzione dello studioso. L’herméneutique du soupçon messa in rilievo nel titolo della terza parte induce a riconoscere tutta una problematica dei segni (opachi, obliqui, equivoci) che i moralisti classici pongono al centro della loro analisi del comportamento. Ma ecco venire in primo piano, nella quarta parte (Le portrait du peintre), la questione dell’autorità e del luogo dell’enunciazione, e l’individuazione del discorso morale come messa in scena della riflessività, esito ultimo di una perdita (diremmo in termini pascaliani) del ‘porto’ e del centro. L’ultima parte dello studio, operando una inflessione notevole nel sintagma oggi così corrente di ‘estetica della ricezione’, parla di una Ethique de la réception, cioè delle condizioni retoriche tipiche del discorso morale, tra piacere e disgusto del vero, tra ostensione e persuasione. Un così ampio sviluppo riguardante il ‘discorso’ morale è anch’esso occasione di sistematizzare e rilanciare molti materiali della critica degli ultimi decenni, in una sintesi che non ha nulla di passivo o di anodino: la rotta ferma tenuta dallo studioso punta sull’irriducibile ambiguità e complessità che dall’idea di amor proprio si propaga, come per infinito contagio, alla sua espressione letteraria.

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Lionello Sozzi, Un inquieto sorriso. Lettura di cinque favole di La Fontaine

Laura Rescia

NOTIZIA

LIONELLO SOZZI, Un inquieto sorriso. Lettura di cinque favole di La Fontaine, Pisa, Pacini Editore, 2004, pp. 148.

1 Leggerezza e profondità, gaieté e malinconia, illusione e realtà: sono solo alcuni degli ossimori attraverso i quali L. Sozzi invita a riscoprire La Fontaine, regalando ai suoi lettori un testo critico che rispecchia molte caratteristiche del suo oggetto.

2 Individuando alcune tra le tematiche fondative delle Fables (la questione etico-politica, il rapporto tra sogno e realtà, il ruolo del sapere) e dipanandone la poetica, tutta connotata da una ritrosia che si concretizza nella brevitas dell’ellissi e nella litote, L. Sozzi giunge a identificare la cifra fondamentale dell’opera del favolista: l’ambiguità del messaggio etico-morale, spesso assai più complesso di quanto la sua apparente facilità indurrebbe a credere. Dopo la ricca introduzione, corredata da un utile profilo biografico, da cenni sulla fortuna dell’autore e da una sceltissima bibliografia, si aprono i capitoli dedicati alle cinque favole annunciate dal titolo. Titolo davvero ingannevole e riduttivo, poiché la lettura rivela una ricchezza e una complessità di rinvii testuali e intratestuali che permettono di scoprire in filigrana una fittissima rete di modelli letterari, nonché la tessitura tematica interna alle favole. Così nel primo saggio, dedicato a Les animaux malades de la peste (VII, 1), si individuano le fonti a cui La Fontaine ha attinto: gli exempla, il filone riformato, la matrice umanistica e quella orientale. Ognuna viene vagliata e soppesata, vengono riconosciuti i prestiti ideologici, di motivi o più semplicemente di singoli spunti. Grazie al percorso critico di Sozzi si evince come il favolista riesca a ricostruire un tessuto narrativo il cui valore è assai più alto della semplice somma delle parti. Non nell’invenzione dei tasselli del mosaico risiede infatti la grandezza di La Fontaine, ma nella capacità di subordinare ogni dettaglio narrativo e stilistico al messaggio, in questo caso la condanna dell’ipocrisia. E

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se l’ironia è innegabile, è svelando la tragicità dei toni, dovuta alla consapevolezza dei mali del mondo, che Sozzi rivela l’onnipresente duplicità e inquietudine di La Fontaine. Anche il terzo studio, dedicato a Le paysan du Danube (XI,7), si articola sulla lettura delle fonti, che consente di ravvisare nella riscrittura del favolista una sicura intenzione etica contro l’ingordigia dell’individuo, ancora lontana da spunti primitivistici e tantomeno ispirata a ideologie antimperialiste, sebbene rimanga più di un dubbio sulla sua volontà di accennare alle mire espansionistiche di Colbert. Il secondo studio di Sozzi si muove invece trasversalmente alle favole che riguardano il rapporto tra realtà e illusione, e attraverso questo approccio critico la favola La lattière et le pot au lait (VII, 9) si chiarisce con una nuova rivelazione di ambiguità: l’aspirazione al sogno e alla chimera non sono appiattiti dalla condanna della moralità, ma sempre considerati con condiscendenza, con tenerezza, e ancor più, riconoscendo al sogno un ruolo indispensabile alla vita dell’uomo.

3 Il tema del potere e del suo utilizzo ritorna ne Les compagnons d’Ulysse (XII, 1), testo a cui è dedicato il quarto studio. Qui Sozzi dimostra come La Fontaine si distacchi tanto dalle fonti classiche (Plutarco) che da quelle umanistiche (Machiavelli e Gelli), che veicolavano entrambe la tensione verso il sacro, per additare invece la superiorità della ragione, capace di tenere a bada le passioni. A questo primo messaggio, rivolto al giovane duca di Borgogna, Sozzi vede affiancato un ulteriore invito: quello a perseguire la concordia e la pace, anziché la guerra e la violenza, destinato al Dauphin, padre del giovane destinatario esplicito del testo. Il libro si chiude sul quinto studio, che meglio di altri illustra come ogni nuova interpretazione non possa che poggiare su una precisa ed erudita documentazione: Sozzi ricostruisce gli ascendenti di due favole (V,8 e XII,17) apparentate da una serie di funzioni e motivi, che erano state finora commentate talora con affastellamenti di riferimenti testuali, talaltra con riduttive semplificazioni, giungendo a ricostruire la catena delle dipendenze in ogni suo anello. La loro genesi è ripercorsa con limpidità, e per la seconda vengono ipotizzate nuove fonti.

4 Questi studi riprendono e sistematizzano i contenuti di memorabili lezioni di Lionello Sozzi, tenute in affollate aule dell’Ateneo torinese: per quelle e per questo libro non possiamo che sentirci suoi debitori.

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Federico Corradi, La scrittura di La Fontaine e il soprannaturale: “Les amours de Psyché et de Cupidon” - Jardins enchantés et beautés négligentes: présence du Tasse dans “Adonis” et “Psyché”

Daniela Dalla Valle

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NOTIZIA

FEDERICO CORRADI, La scrittura di La Fontaine e il soprannaturale: “Les amours de Psyché et de Cupidon”, «Il confronto letterario», 2005, pp. 407-431 FEDERICO CORRADI, Jardins enchantés et beautés négligentes: présence du Tasse dans “Adonis” et “Psyché”, «Le Fablier», 2006, pp. 73-82.

1 Due begli articoli di un giovane studioso di La Fontaine, che segnaliamo anche se con qualche ritardo.

2 Il primo si propone di studiare «il modo in cui la scrittura di La Fontaine si fa veicolo di ciò che è per eccellenza inverosimile», in questo caso il soprannaturale pagano in Psyché. Una ricca analisi del testo suggerisce anche un preciso collegamento a certe forme spettacolari (pieces à machines) diffuse nel periodo e si inserisce in un più ampio discorso sulla poesia lafontainiana.

3 Il secondo articolo, sempre a proposito di Psyché e, prima ancora, di Adonis – la produzione ‘galante’ di La Fontaine –, sottolinea invece il senso e la funzione della presenza del Tasso, tanto amato e utilizzato dal grande poeta francese.

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Jean Racine, Les Plaideurs

Cristina Musio

NOTIZIA

JEAN RACINE, Les Plaideurs, édition présentée, établie et annotée par Georges FORESTIER, Paris, Gallimard, 2006 («Collection Folio Théâtre» 103), pp. 176.

1 Nell’ampia prefazione al testo, Forestier presenta questa pièce come «un brillant accident». Si tratta infatti di una commedia in tre atti che rappresenta una parentesi nella carriera poetica di Racine, interamente consacrata alla tragedia. Les Plaideurs furono rappresentati per la prima volta alla fine del 1668 all’Hôtel de Bourgogne e la trama è in parte tratta dalle Vespe di Aristofane: l’argomento è dunque quello della satira verso il sistema giudiziario, tema molto attuale nel periodo in cui Racine scrive. Il drammaturgo s’ispira anche alla comédie à l’italienne per quel che riguarda l’intrigo, in particolare per alcuni personaggi, come i servi. La pièce ebbe un grande successo di pubblico e rimase fino alla fine del secolo l’opera di Racine più rappresentata, anche se subì svariate critiche: alcuni infatti la considerarono soltanto una semplice farsa se confrontata con le grandi commedie di Molière. Il ricco «Dossier» conclusivo comprende: la cronologia della vita di Racine; una notizia nella quale Forestier si sofferma sulla genesi della pièce, il suo successo e la polemica nei confronti di Molière a proposito della bienséance; la nota al testo; la bibliografia e anche un riassunto della commedia.

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Charles Mazouer, Molière et ses comédies-ballets. Nouvelle édition revue et corrigée

Monica Pavesio

NOTIZIA

CHARLES MAZOUER, Molière et ses comédies-ballets. Nouvelle édition revue et corrigée, Paris, Champion, 2006, pp. 345.

1 Charles Mazouer ripropone, riveduto e corretto, il suo saggio del 1993 dedicato alle comédies-ballets di Molière.

2 L’autore precisa nella postfazione alla presente edizione di non rinnegare nulla del progetto originale che si proponeva la presentazione di un’estetica della comédie-ballet molieresca, studiando prima separatamente le tre arti che la compongono – commedia, musica e danza –, per poi tentare una visione globale di un genere nuovo ed effimero, nato con Molière e incapace di sopravvivergli.

3 La nuova edizione di questo importante studio, che ottenne nel 1993 recensioni molto positive, contiene un aggiornamento bibliografico con gli studi dedicati alla comédie- ballet pubblicati negli ultimi quindici anni. Studi che si soffermano soprattutto sul concetto di galanteria, appena toccato nella prima edizione, e sull’unità di un genere composito, che vede il teatro sullo stesso piano delle altre due arti, la danza e la musica.

4 Mazouer ribadisce infatti che, per comprendere le comédies-ballets di Molière – ossia circa il 40% della sua produzione teatrale – bisogna studiare le partiture musicali e soffermarsi sulle incisioni e sui libretti distribuiti prima dello spettacolo, che illustrano le danze che accompagnavano le opere teatrali. Solo l’unione delle tre arti, di uguale importanza nel XVII secolo, danno infatti una visione reale di uno dei generi più amati nel periodo di Luigi XIV. Dopo la morte di Molière, si continuò a proporre le comédies-

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ballets, ma non si riuscì più a raggiungere quella profonda unità che emergeva dalle opere del grande drammaturgo.

5 Lo studio di Mazouer si chiude con la speranza, da noi condivisa, di poter vedere rappresentate le comédies-ballets di Molière con gli intermezzi e gli ornamenti originali. Certo il pubblico moderno non è avvezzo a questo tipo di spettacoli tipicamente barocchi che affascinavano la corte di Luigi XIV, ma le comédies-ballets di tre secoli fa, se riproposte nella loro completezza, potrebbero destare un nuovo e rinnovato interesse nei confronti di un genere ancora poco conosciuto.

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De Molière à Marivaux, édition électronique sous la direction de Barbara Sommovigo

Monica Pavesio

NOTIZIA

De Molière à Marivaux, édition électronique sous la direction de Barbara SOMMOVIGO, Pisa, Edizioni ETS, 2006.

1 Il CD-ROM contenente le principali commedie francesi del fecondo periodo che va dalla morte di Molière a Marivaux, ossia l’intera produzione comica dei drammaturghi più rappresentativi della seconda metà del secolo – Molière, Hauteroche, Chappuzeau, Chevalier, Poisson, Champmeslé, Baron, Regnard, Dufresny, Dancourt, Nivelle de La Chaussée, Marivaux –, messo a punto da Barbara Sommovigo e da alcuni suoi collaboratori (Cristiana BERTI, Luciano CARCERERI, Pino NONNE e Elisabetta SIBILIO, curatrice delle commedie di Molière), è uno strumento di grande utilità per gli studiosi del teatro francese secentesco.

2 Per installare il CD-ROM è necessario possedere un sistema operativo Microsoft Windows 95, 98 o XP, dotato di lettore CD o DVD.

3 Accompagnano l’edizione elettronica delle commedie, un libro di presentazione e un manuale per l’istallazione e l’utilizzo del DBT, il Data Base Testuale messo a punto da Eugenio Picchi dell’Istituto di Linguistica Comparata del CNR di Pisa. Grazie al data base è possibile interrogare i singoli testi o un corpus di testi selezionati, per ritrovare le concordanze, definire la frequenza e la localizzazione delle parole chiave, stabilire legami fra le opere dello stesso autore o di autori diversi, ma pubblicate nello stesso anno.

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4 Le edizioni critiche, attuate con metodi conservativi e utilizzando la collazione fra l’editio princeps e le edizioni successive, sono accurate e accompagnate da un glossario elettronico costituito a partire dai principali dizionari dell’epoca.

5 Si auspica che l’utile progetto diretto da Barbara Sommovigo venga portato avanti e ampliato, magari con le commedie dei drammaturghi contemporanei di Molière, o con le tragedie e le tragicommedie del periodo.

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Correspondance de Fénelon, tome XVIII, Suppléments et corrections, par Jacques Le Brun, Bruno Neveu † et Irénée Noye

Benedetta Papasogli

NOTIZIA

Correspondance de Fénelon, tome XVIII, Suppléments et corrections, par Jacques LE BRUN, Bruno NEVEU † et Irénée NOYE, Genève, Droz, 2007, pp. 250.

1 Dopo vari anni dalla pubblicazione degli ultimi volumi della Correspondance di Fénelon, si conclude, con questo tomo XVIII, la monumentale impresa iniziata nel 1972 e portata avanti presso due diversi editori (Klincksieck e Droz) dalla collaborazione di tre studiosi: Jean Orcibal, Jacques Le Brun e Irénée Noye. Si sarà notato che la terna di curatori di quest’ultimo volume non è più la stessa, e che il terzo nome inserito è, anche in questo caso, il nome di uno studioso scomparso: Bruno Neveu. Questo tomo di supplementi, che integra al suo interno il necessario apparato critico – mentre si ricorderà che gli altri volumi della serie erano sdoppiati regolarmente in un volume di testo e un volume di apparato –, comprende varie voci, di cui due principali: a) testi inediti, in parte ritrovati proprio da Bruno Neveu presso il fondo del Sant’Uffizio agli Archivi Vaticani, e riguardanti il processo delle Maximes des saints, mentre un altro importante lotto di lettere inedite, tra Fénelon e la Maréchale de Noailles, si trova presso le Archives nationales in Francia; b) tutto un corpus di lettere spirituali senza data e senza destinatario, già edite nell’ed. Gosselin del 1851, ma finora escluse dallo sviluppo cronologico che regge l’edizione moderna della Correspondance.

2 È quanto basta a dire l’interesse di questo tomo tardivo, che si giova di tutto un movimento di ricerca avviato intorno alle lettere di Fénelon da ormai oltre trent’anni. L’apertura degli Archivi del Sant’Uffizio promette nuove ‘trouvailles’ ed elementi che

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potranno offrire sulla storia del processo una luce definitiva. Colpiscono nelle lettere qui pubblicate le impressioni nettamente sfavorevoli a Fénelon da parte del nunzio Delfini; si profila sullo sfondo, con particolare evidenza, la grande ombra ostile di Luigi XIV. Ma vogliamo piuttosto attirare l’attenzione sul corpus delle lettere spirituali: sicuramente autentiche, seppure magari ritagliate e antologizzate, raggruppate a seconda dell’anonimo destinatario – così da render sensibile la sottile variazione psicologica e spirituale con cui Fénelon accompagna la storia di un’anima –, esse non sono meno belle che tante altre già note e più citate. Così ad esempio il gruppo di 27 lettere scritte a una sconosciuta, identificata con la lettera Z, sono un piccolo denso capolavoro di direzione spirituale. L’anonimato del destinatario, l’assenza di fonti esterne per ricostruirne il profilo, impegna in un affascinante esercizio: leggere le lettere di direzione di Fénelon come lo specchio di un volto altrimenti invisibile, come una storia raccontata – non da un io omodiegetico, né alla terza persona – ma, più originalmente, alla seconda persona, all’interno di una fruttuosa relazione. E di fronte alla scarsità di notizie, l’apparato critico si fa leggero, e lascia il lettore più solo di fronte a un testo dalla risonanza più universale. Insomma questo tomo XVIII, lungi dal presentarsi come un’appendice erudita, integra l’edizione della corrispondenza con un suo apporto specifico e sostanziale.

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Rassegna bibliografica

Settecento a cura di F. Piva e P. Sosso

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Le XVIIIe siècle. Histoire, mémoire et rêve. Mélanges offerts à Jean Goulemot, sous la direction de Didier Masseau

Paola Sosso

RÉFÉRENCE

Le XVIIIe siècle. Histoire, mémoire et rêve. Mélanges offerts à Jean Goulemot, sous la direction de Didier MASSEAU, Paris, Champion, 2006 («Colloques, congrès et conférences sur le XVIIIe siècle»), pp. 368.

1 La première section du volume, «Histoire et mémoire», nous montre de quelle manière se définit, dans les dernières années du dix-septième siècle, une nouvelle approche vers le passé. Le témoignage de Locke sur la situation du protestantisme français à la veille de la révocation (1676-1679) de Jacques Proust (pp. 13-24) nous présente les éléments fondamentaux du Journal de Locke qui, ayant séjourné en France à la fin des années ‘70, analyse le rôle respectif de la religion et de la politique et les droits inaliénables des individus en reprenant les principes fondamentaux énoncés dans l’Essai sur la tolérance (dont la rédaction date de 1667). L’article qui suit, de Krzysztof POMIAN, nous montre un changement de perspective de la part de Voltaire historien: si dans Le Siècle de Louis XIV c’est l’Europe qui constitue le point de référence, dans l’Essai sur les mœurs le point de vue adopté par l’écrivain est celui du monde (Voltaire, historien de l’Europe, pp. 25-35). Jean EHRARD s’interroge ensuite sur La géologie dans l’“Encyclopédie” (pp. 37-43), tandis que Didier MASSEAU nous présente un panorama historique des trente années précédant la Révolution: l’Auteur analyse les évolutions partielles et les compromis idéologiques qui finissent par constituer chez les élites un lot d’opinions dominantes (Évolution et (ou) ruptures culturelles, pp. 45-59). Jacques WAGNER s’interroge sur Mémoire et reconstruction d’une identité éclatée: les ‘Rêveries’ de J.-J. Rousseau (pp. 61-77): le dernier texte du genevois représente une longue et pénible conquête de soi obtenue grâce à la mémoire qui permet de reparcourir un pénible chemin. Bronislaw BACZKO, dans Droits de l’homme,

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paroles des femmes (pp. 79-108) s’appuie sur quelques documents très significatifs pour nous offrir un tableau animé de la foule révolutionnaire du 5 et du 6 octobre 1789, foule marquée par une forte présence féminine. Cependant cet événement n’annonce guère, comme le souligne le spécialiste, l’entrée des femmes dans la politique révolutionnaire, de même que la Déclaration des Droits de l’homme, acceptée par le Roi la nuit du 5 octobre, ne donne lieu à aucun progrès dans la condition civique des femmes. La section se conclut avec l’article de Jean-Jacques TATIN-GOURIER consacré à La mémoire du XVIIIe siècle à l’Institut: le concours de 1806 (pp. 109-132) et celui de Paul LIDSKY, Les Communes de Paris dans la littérature française du XXe siècle (pp. 133-145).

2 La deuxième partie, «Écrivains et philosophes», s’ouvre avec le texte de Benoît MELANÇON qui met en doute, dans une intervention très originale, quelques clichés liés au Siècle des Lumières: à cette époque tout le monde est-il vraiment philosophe? Est-on sûr que Voltaire nous invite à une morale pratique quand il parle de «cultiver notre jardin»? Le projet des Confessions de Rousseau constitue-t-il une véritable innovation littéraire? (La vulgate, pp. 149-156). Le texte suivant est consacré à Saint-Simon et les princes étrangers (pp. 157-164): Henri DREI met en évidence la présence chez Montesquieu de quelques suggestions modernes concernant la réflexion sur la guerre (Conditions de la guerre dans Montesquieu, pp. 165-171). Yoichi SUMI s’interroge sur Quatre figures d’absence dans l’œuvre de Diderot (pp. 173-182) tandis que Béchir GARBOUJ analyse les Logiques de la proximité dans l’«Histoire d’une Grecque moderne» (pp. 183-190). Gabriel-Robert Thi BAULT propose une analyse des Études et des Harmonies depuis le concept de Paysage pour resituer l’œuvre de Bernardin de Saint-Pierre dans un vaste mouvement de pensée, celui de la théologie naturelle, dont le regard fut une alternative à l’approche des philosophes (Le paysage dans l’œuvre de Bernardin de Saint-Pierre, pp. 190-201). Pierre FRANTZ clôt la section en reparcourant la poétique des tragédies néoclassiques de Chénier (Le héros, la fraternité et la mort. La poétique des tragédies néoclassiques de Chénier, pp. 203-217).

3 «Libertinage et gastronomie» est le titre de la troisième section: à côté des études de Véronique DUCHE-GAVET sur Diego de San Pedro, ancêtre du libertin? (pp. 221-228) et de celle de Patrick BRASART qui a pour titre Ces discours qu’on n’entend que d’une oreille (pp. 247-252), on trouve un article de Michel DELON sur Un débat au Siècle des Lumières: peut-on inventer un plaisir nouveau? (pp. 229-246): le spécialiste nous montre de quelle manière le thème des plaisirs nouveaux, dont il retrace les origines philosophiques à partir de l’Antiquité, est réhabilité au xviiie siècle comme quête légitime d’un progrès à la fois personnel et collectif, sensuel et intellectuel. Ce troisième volet contient encore deux articles plus particulièrement «gastronomiques»: Ragoûts de Jean-Christophe ABRAMOVICI (pp. 253-267) et Les vins espagnols au XVIIIe siècle de Lydia VAZQUEZ (pp. 269-286). On arrive ainsi à la dernière section, «Voyages, promenades et rêves». Jonathan WEISS étudie les Lettres familières du Président de Brosses (pp. 279-286): les descriptions de de Brosses, nous suggère l’Auteur, représentent moins le portrait de Rome qu’une ville idéale à la base de laquelle il y a la liberté et le libertinage. Promenades dans la ville (pp. 287-298) est le titre de l’article qui suit où l’auteur s’interroge sur le langage et l’imagination de la ville au cours des siècles. Loreto CASADO parvient à dégager la modernité d’Etienne Jodelle en partant de ses vers (Une page de l’histoire de l’imaginaire, pp. 299-318); Henri LAFON reparcourt quelques romans du xviiie siècle pour voir de quelle manière la nuit y est décrite: souvent ambivalente, délicieuse et terrifiante, la nuit est aussi en mesure d’exprimer l’unicité d’une vie pour ses

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caractéristiques (Nocturnes, pp. 319-328). L’essai de Michel PORRET, Les ‘Moments de loisir’ de Pierre Dombre: Petites pièces fugitives au seuil du suicide (pp. 329-354) termine le volume, qui est complété par l’«Index des noms».

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Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle. Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth- Century Studies, Indigènes et exotisme, Indigenes and Exoticism, Alex J. Dick e Jo-Ann McEachern ed.

Paola Perazzolo

NOTIZIA

Travaux choisis de la Société canadienne d’étude du dix-huitième siècle. Selected Proceedings from the Canadian Society for Eighteenth-Century Studies, Indigènes et exotisme, Indigenes and Exoticism, «Lumen», Vol. XXIV, Alex J. DICK e Jo-Ann MCEACHERN ed., 2005, pp. 174.

1 Il ventiquattresimo numero di «Lumen» raccoglie le comunicazioni presentate nel 2003 a Vancouver in occasione della riunione della Canadian Society for Eighteenth-Century Studies su «Indigenes and Exoticism/Indigènes et Exotisme». Come nell’uso di «Studi francesi», diamo qui conto solo dei lavori riguardanti argomenti di letteratura francese. Apre il volume l’interessante lavoro Les “Lettres Persanes” ou l’exotisme sans l’exotisme (pp. 1-18) di Pierre Berthiaume, che mostra come nel suo testo Montesquieu riesca ingegnosamente a decostruire il concetto stesso di «esotismo», rivelando la perversione di una visione occidentale che non è riconoscimento dell’Altro, ma riaffermazione della propria identità e normalità in opposizione all’estraneità altrui. Anche Servatine WOODWARD, Les Amérindiens dans les “Mémoires de la marquise de La Tour du Pin” (1778-1815) (pp. 35-48), rileva come nei Mémoires in questione la parziale e superficiale

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identificazione della marchesa con gli Amerindi, descritti attraverso il filtro rosato della visione del «buon selvaggio», evidenzi il legame paradossale tra indigeni ed esotico, vissuto come uno stato di appartenenza ed estraneità nello stesso tempo. Meno sfumata sembra la posizione di Sade; in Sade, noir et blanc: Afrique et Africains dans “Aline et Valcour” (pp. 64-79), Catherine GALLOUËT rileva come il punto di vista adottato dall’autore sia «bianco o nero» e come proprio questa visione manichea aprirà la strada a quelle che diverranno alcune posizioni basilari del discorso coloniale. Descritti unicamente come cannibali e selvaggi, gli Africani neri non risultano esotici – quindi potenzialmente interessanti –, ma alienati e totalmente estranei: «L’Afrique est absente de l’Afrique de Sade: les Africains sont amputés d’être par les récits qui en sont faits, et ne vivent qu’à travers des fantasmes» (p. 77). Diderot dà invece prova di una maggior apertura, rifiutando l’esclusione dogmatica dell’altro. In Aller-retour: fonction épistémologique et réflexive de l’altérité chez le Diderot de l’“Encyclopédie” (pp. 79-92), Mitia RIOUX-BEAULNE riafferma non solo lo scetticismo di Diderot – per cui tutte le culture sono sottese da bisogni e principi universali – di fronte alla veridicità di descrizioni cosiddette «esotiche», ma anche la convinzione del philosophe del sostanziale anacronismo dell’adozione di un punto di vista assoluto, i bisogni e i principi succitati originando una serie potenzialmente infinita di variazioni culturali ugualmente legittime. Altra interpretazione dell’esotico considerato come estraneo alla morale o alla visione comune è quella offerta da Laurence Mall, Femmes en public et femmes publiques dans le “Tableau de Paris” de Mercier (pp. 93-104), mentre la comunicazione di Marie-Hélène CHABUT, Les Julie et Sophie de Charrière: Chassé-croisé avec Rousseau sur l’éducation des femmes (pp. 121-134) mostra come l’autrice «commence et continue sa révision féministe de l’image littéraire de la femme et de son destin que lui ont transmis les lectures qui l’ont nourrie» (p. 133). In Le Noble e nelle Lettres de d’Arsillé fils, de Sophie Durfé et autres, la ripresa di nomi di memoria rousseauiana – Sophie e Julie – rimanda inevitabilmente alle opere modello, evidenziando così maggiormente la differenza tematica tra il discorso dei due autori.

2 Affrontando da numerosi punti di vista quella che è sentita come «the tension between exoticism and indigenousness in European thought» (p. vii), il presente volume evidenzia alcune delle numerose ambiguità connaturate al concetto di esotismo, che nel diciottesimo secolo costituisce parte del discorso intellettuale ed è senza dubbio di gran moda, ma che al tempo stesso è ben lungi dall’essere recepito in modo univoco. Proponendosi di esplorare «the cultural, political, and intellectual challenges that emerged from the eighteenth-century imperial experience» (p. vii), quest’opera si rivela interessante e ricca di spunti di riflessione.

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Aa. Vv., «Acta Romanica», XXIV

Stefania Carli

NOTIZIA

«Acta Romanica», XXIV, 2005, pp. 118.

1 Il presente numero di «Acta Romanica», il sesto della serie «Études Doctorales» dell’Università di Szeged, raccoglie vari saggi, tra i quali spiccano interessanti articoli sulla letteratura francese del Settecento, incentrati in particolare sull’analisi di grandi autori, quali Montesquieu, Prévost e Diderot.

2 L’autore delle Lettres persanes è al centro dello studio di Zsuzsa Eszter Kis (La relation idyllique de l’homme et de la femme dans “Arsace et Isménie” de Montesquieu, pp. 17-24) che, soffermandosi specialmente sull’opera Arsace et Isménie, intende approfondire la relazione tra l’uomo e la donna nella produzione di Montesquieu.

3 L’Abbé Prévost è invece affrontato in due diversi articoli. Nel primo, Anikó Korös (L’insertion du merveilleux dans les “Mémoires d’un homme de qualité” et le “Cleveland” de Prévost, pp. 25-34) si interessa al merveilleux che compare in due opere fondamentali dell’autore. Manifestandosi soprattutto nelle storie secondarie che si intrecciano alle vicende principali vissute dai protagonisti, il meraviglioso al quale ricorre Prévost consente di intravedere l’influenza dei contes de fées e delle Mille et une Nuits. Come ricorda lo studioso, esso permette di confermare un certo interesse per l’irrazionale avvertibile persino in un genere letterario, quello dei mémoires, votati per definizione alla descrizione della realtà. Oltre che nei Mémoires et aventures d’un homme de qualité e nel Cleveland, Anikó Korös ricorda come il meraviglioso trovi spazio anche nel Pour et Contre, opera nella quale, come afferma Agnes TÓTH nel suo articolo (Prévost essayiste, pp. 35-42), si trovano i maggiori esempi di saggistica dell’autore, così come si ripresentano nelle Préfaces che precedono le traduzioni dei romanzi di Richardson, L’Introduction à Clarisse Harlove e L’Introduction à Grandisson.

4 A Denis Diderot, infine, sono dedicati tre studi. Nel primo, Eszter Kovàcs (Diderot et le voyage en chambre. Expérience du paysage et réflexion philosophique, pp. 43-50) si interessa

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ai viaggi immaginari che, numerosi, si incontrano nella produzione dell’autore. Analizzando soprattutto quelli contenuti nella Promenade du Sceptique, nella Promenade Vernet e nei Regrets sur ma vieille robe de chambre, Eszter Kovàcs si sofferma sulle riflessioni estetiche e filosofiche che Diderot esplicita tramite la descrizione di questi particolari percorsi mentali. Nel secondo articolo su Diderot, Dora Székesi (Texte-corps. Le texte comme corps vivant dans “Jacques le fataliste et son maître” de Denis Diderot, pp. 51-58) si propone invece di studiare il parallelismo esistente tra l’idea del corpo e la struttura testuale di uno dei romanzi più noti dell’autore, dimostrando come esso sia stato attentamente meditato e costruito. A Jacques le fataliste è infine dedicato anche l’ultimo articolo sulla letteratura francese del diciottesimo secolo contenuto in questo numero della rivista. In esso Zoltàn GÁrdos (Jungle mosaïque. “Jacques le fataliste” de Diderot en tant qu’ensemble compact, pp. 59-66), affronta il testo dal punto di vista semantico, paragonando il romanzo sia a una sorta di mosaico i cui tanti tasselli riescono tuttavia a fornire l’idea di un insieme compatto, sia a una giungla nella quale si intrecciano numerose ramificazioni.

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Fernando Vidal, Les sciences de l’âme. XVIe-XVIIIe siècle

Olga Penke

RÉFÉRENCE

FERNANDO VIDAL, Les sciences de l’âme. XVIe-XVIIIe siècle, Paris, Honoré Champion, 2006 («Les dix-huitièmes siècles», 95), pp. 463.

1 Dans l’histoire des sciences peu de disciplines se renouvellent autant au xviiie siècle que la psychologie, considérée par bon nombre de philosophies comme «la plus utile de toutes les sciences». L’auteur présente ici avec une érudition exemplaire le long passé des sciences de Lame au cours duquel varient leurs noms et leur contenu. La psychologie constitue, dans sa fonction de principe, une science de l’âme des êtres vivants mais aussi de l’âme rationnelle humaine unie au corps. Au xviie siècle elle englobe l’anthropologie, redéfinie ensuite comme science de l’esprit humain et en devient l’une des branches. Les philosophies du xviiie siècle projettent l’idéal d’une science de l’homme. Locke cherche à renouveler sa méthode par l’empirisme, Kant remet en cause son institutionnalisation: il veut incorporer à l’université cette science à titre de discipline autonome. Ces changements sont en rapport aussi bien avec la théologie que la philosophie. La psychologie est cultivée par des philosophies français et anglais, les prêtres italiens, les jésuites espagnols et les universitaires allemands. L’auteur démontre qu’au cours de ce siècle, c’est en Allemagne qu’elle se développe le plus. La deuxième partie du livre est consacrée à la consolidation «disciplinaire» de la psychologie et à l’étude de ses rapports multiples avec la médecine, la théologie, la philosophie et l’histoire. L’historicisation de la psychologie caractérise aussi cette époque. La contribution de l’histoire de la philosophie est importante dans ce processus, tout comme celle de l’histoire «de l’humanité» (Isaak Iselin), de la philologie, de la science de l’Antiquité, des études bibliques, de l’ethnographie et de l’histoire culturelle. Le livre nous fait également connaître la situation de la psychologie dans les systèmes encyclopédiques et en particulier dans l’Encyclopédie de Paris et d’Yverdon.

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Une volonté de rupture marque la première où la psychologie est placée sur un fondement matérialiste. L’Encyclopédie d’Yverdon se caractérise par des nomenclatures plus précises et stables et par une critique forte du matérialisme. L’importance de la culture germanique et de l’orthodoxie religieuse domine ce dernier ouvrage où la psychologisation de la logique, de la morale et de la métaphysique s’accomplit. Finalement l’auteur distingue deux formes principales de la psychologie: un discours systématique, ayant de l’importance dans la réflexion sur la perfectibilité inhérente à l’espèce humaine et la psychologie «expérientielle» qui doit contribuer à la connaissance de soi. Des documents textuels et iconographiques, un index, ainsi qu’une bibliographie complètent ce livre qui est un apport précieux à l’histoire des sciences et de la philosophie du xviiie siècle.

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Carsten Meiner, L’Individualité romanesque au XVIIIe siècle: une lecture foucaldienne

Marisa Ferrarini

NOTIZIA

CARSTEN MEINER, L’Individualité romanesque au XVIIIe siècle: une lecture foucaldienne, «Eighteenth-Century Fiction», vol. 18, no. 1 (Fall 2005), pp. 1-26.

1 Carsten Meiner, analizzando il romanzo del Settecento in chiave foucaldiana, indica nuove prospettive per lo studio del romanzo settecentesco. Il romanzo concepito come discours alla Foucault, consente non solo di evidenziare l’immanenza dell’individualismo nascente, ma di reperirne l’aspetto da molti trascurato: l’affermazione dell’Io in un romanzo non è affermazione di riuscita, ma di problematicità. Il che significa interrogarsi sulle possibilità del romanzo per rappresentare l’uomo così com’è, l’uomo libero e individualizzato su cui però pesano costrizioni giuridiche, sociali, religiose e politiche.

2 Dopo aver confutato con vigoria di argomenti le tre principali tendenze della critica narrativa (formalismo, materialismo, neostoricismo), perché inadeguate ad afferrare l’individualità romanzesca, l’A. si sofferma su due categorie del pensiero di Foucault: le regole della comparsa dell’oggetto (l’uomo inteso come individuo problematico) e delle modalità enunciative. Per quanto concerne la prima categoria, appare evidente che il romanzo del Settecento si compiace nel rappresentare l’uomo come affetto da un incurabile sradicamento, mettendolo socialmente, spazialmente, emotivamente e cognitivamente fuori gioco per sviscerarne la vera natura. Gli esempi non mancano. La Marianne di Marivaux ha perso i genitori all’età di tre anni ed è condannata ad attraversare il mondo dei monasteri, dell’amore e del lavoro, come una straniera che non sa se le sue origini siano nobili o meno. Ma il suo sradicamento è sempre sorretto da un incontenibile senso di libertà che rivela la bontà della sua natura. La stessa libertà

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che scopre la Suzanne nella Religieuse di Diderot non appena scopre di essere il frutto di una colpa; la stessa dell’io confessionale di Rousseau.

3 Meiner spazia con estrema duttilità dal romanzo francese al romanzo inglese (Roderick Random di Tobias Smollet, Moll Flanders di Daniel Defoe), anche se l’acquisita libertà del soggetto non sempre può essere attribuita alla nascita. Ne fanno fede i pensieri vagabondi di Robinson Crusoe, che lo proiettano in un mondo isolato dove è costretto ad assumere la stessa mentalità commerciale o calvinista del mondo che voleva fuggire, o l’oscura vita che induce Des Grieux ad inseguire e perseguire Manon. Si potrebbero ancora citare i grandi romanzi di Fielding (il sottotitolo di Tom Jones è giustamente a foundling, un trovatello), il Tristram Shandy di Sterne, l’inizio di Jacques le Fataliste o degli Heureux orphelins di Crébillon fils, per mostrare che la nascita oscura, le sventure della famiglia diventano un mezzo per liberare l’uomo. Solo un’ottica foucaldiana, secondo l’A., consente di non considerare tali esempi come tipologia di casi che fanno del problema delle origini il tema del romanzo. Di fatti, ci si trova di fronte a situazioni molto diverse: lo sradicamento attraverso il viaggio di Robinson, lo sradicamento e le pene della religiosa nel suo convento, lo sradicamento dell’eroe picaresco o dei pensieri di Des Grieux. In tutti questi casi non si parla dello stesso sradicamento o della stessa libertà: ora la libertà è spaziale, ora è scoperta, ora una condizione che favorisce o paralizza la vita dell’individuo. Se il romanzo tenta di liberare il soggetto dal contesto familiare, sociale o sentimentale, scopre che il suo progetto è fallimentare. Nell’isola Robinson sarà costretto ad applicare lo schema mentale trasmessogli dal padre; la nobiltà d’animo di Marianne o la retorica del corpo nella Fanchette di Restif de la Bretonne determinano la loro integrazione sociale. Differenza nella ripetitività che conferma l’idea che per il romanzo del xviii secolo il legame tra libertà e costrizione pone l’uomo come problema.

4 Dunque l’uomo esiste solo in quanto problema: questa la funzione che utilizza il romanzo «pour former son objet, pour rendre la subjectivité individuelle, pour faire du personnage romanesque un homme moderne» (p. 18).

5 A un io problematico corrisponde, ovviamente, una parola problematica. Nel romanzo del Settecento dietro la voce della prima persona, si celano esitazioni o tentennamenti e il romanzo deve sempre confrontarsi con i propri limiti tra les mots ou les choses. Marianne, Suzanne, Paméla o Werther non sono altro che esplicitazioni dell’incipit del Contrat Social: «L’homme est né libre et partout il est dans les fers».

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L’éducation des filles nobles en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, sous la direction de Chantal Grell et Armand Ramière De Fortanier

Laura Colombo

RÉFÉRENCE

L’éducation des filles nobles en Europe, XVIIe-XVIIIe siècles, sous la direction de Chantal GRELL et Armand RAMIÈRE DE FORTANIER, Paris, Presses de l’Université Paris-Sorbonne, 2005, pp. 218.

1 En 1999, une exposition à la Grande Ecurie du Roi à Versailles évoquait le monde fascinant et caché des demoiselles de Saint-Cyr. Un catalogue, précieux, en perpétuait la mémoire, suivi d’un colloque et de ce volume, qui élargit les recherches sur l’éducation des jeunes filles nobles à l’Europe, y compris la Russie, du point de vue des institutions créées à cette fin. S’ouvre alors un panorama riche en détails historiques, mais également géographiques et sociaux, à partir d’un historique des traités d’éducation, prenant en compte les variations de l’alphabétisation et l’éternel débat sur l’«accès des femmes à la culture», avec un examen de «l’héritage du Grand Siècle» en France et Angleterre (Chantal Grell, France et Angleterre: l’héritage du Grand Siècle, pp. 9-31).

2 Saint-Cyr est naturellement le modèle et la pierre de touche pour toute institution visant à instruire les jeunes filles des familles distinguées; beaucoup d’interventions étudient en effet ce «haut lieu voué à l’éducation», pour en évoquer l’histoire et la structure, autant que la «pédagogie réaliste» qui y était pratiquée (Jean-Joseph MILHET, Saint-Cyr: haut lieu voué à l’éducation, pp. 99-106), mais aussi pour analyser les «origines géographiques» des élèves (Dominique Picco, Origine géographique des Demoiselles de

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Saint-Cyr, pp. 107-126). Le rôle de Saint-Cyr, on s’en doutait bien, fut aussi «politique», et voilà la «vertu féminine» mise en rapport avec l’«évolution des notions de citoyenneté au XVIIIe siècle» (Karen L. TAYLOR, Saint-Cyr, vertu féminine et évolution des notions de citoyenneté au XVIII siècle, pp. 127-144), ainsi qu’avec son rayonnement au niveau européen. Le lecteur trouvera ainsi des témoignages sur les jeunes filles musiciennes des quatre Ospedali de Venise (Giuseppe ELLERO, Les demoiselles de Saint-Cyr et les jeunes filles musiciennes des quatre Ospedali de Venise, pp. 31-38), très utiles pour les sandistes relisant Consuelo, ainsi que sur les institutions protestantes des petits états allemands (Lucia KOCH, «D’excellents ateliers et écoles...» Les fondations protestantes comme lieu d’enseignement pour les femmes à l’époque moderne. Exemple des comtés de Nassau entre 1550 et 1650, pp. 43-58, et Klaus MALETTKE, L’éducation des jeunes filles nobles et la chevalerie dans les Landgraviats de Hesse Cassel et de Hesse-Darmstadt, pp. 59-73). Une partie importante du volume est faite à la Pologne (Maciej SERWANSKI, Les formes d’éducation des filles nobles en Pologne aux XVI, XVII et XVIII siècles, pp. 75-86 et Igor KRASZEWSK, L’école cracovienne des Sœurs de la Présentation et la noblesse polonaise aux XVII et XVIII siècles, pp. 87-98), sans oublier cependant la Russie. Les communications de Maciej FORICKI (Denis Diderot et le Saint-Cyr saint-petersbourgeois, pp. 145-156), et de Wladimir TROUBEZKOY (Quelques smolianski et une saint-cyrienne imaginaire, pp. 157-166) portent sur l’Institut Smolny qui, voulu par Catherine et dirigé pour un certain temps par Diderot, reprit les traditions, même théâtrales, de Saint-Cyr, et donna naissance à «une nouvelle espèce sociale», en formant «des jeunes femmes comme on n’en avait jamais vu en Russie» (p. 161).

3 Ces études retracent l’histoire de cette éducation qui se voulait «éclairée» et qui passait par un programme pédagogique déléguant aux jeunes filles les responsabilités les plus fondamentales de la maison, ainsi que la patrie affective, voire «artistique» de la vie familiale, tout en leur niant une éducation vraiment savante. En instituant une «révolution conservatrice» (p. 160), ce système éducatif créait une tension entre une indubitable instance de progrès et une perpétuation de l’ordre social. Précieux pour les historiens, qui y puiseront maintes informations intéressantes, et pour les littéraires, qui y verront une source de ce qui, de l’histoire des idées, passe dans la littérature, ce volume est aussi un hommage rendu à ces demoiselles qui, depuis les «Zitelles» vénitiennes jusqu’aux pensionnaires de Saint-Cyr ont elles aussi engendré l’Europe moderne.

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Stefania Valeri, Libri nuovi scendon l’Alpi. Venti anni di relazioni franco- italiane negli archivi della Société typographique de Neuchâtel (1769-1789)

Franco Piva

NOTIZIA

STEFANIA VALERI, Libri nuovi scendon l’Alpi. Venti anni di relazioni franco-italiane negli archivi della Société typographique de Neuchâtel (1769-1789), Macerata, EUM, 2006, pp. 314.

1 Sono note da tempo le strette relazioni che legarono la cultura italiana alla cultura d’Oltralpe; così come sono, grosso modo, noti i canali, più o meno clandestini, ai quali gli spiriti più aperti della cultura italiana si rivolgevano per saziare la loro sete di novità. Meno conosciuto, almeno ai non addetti ai lavori, è il ruolo che in quest’opera di diffusione della cultura francese svolse la Societé typographique de Neuchâtel, una stamperia-libreria sorta nel 1769 in una città che per la sua posizione geografica e politica godeva di uno status per molti versi privilegiato, in quanto al di fuori dei vincoli – leggi censura – che limitavano fortemente l’attività della maggior parte delle imprese consimili, specie di quelle che operavano in terra francese. Con la Société typographique de Neuchâtel i librai italiani stabilirono perciò presto tutta una serie di contratti, di cui sono rimaste ampie tracce negli Archivi della Société, che si sono fortunatamente conservati, e dai quali Stefania Valeri ha tratto la maggior parte dei documenti sui quali ha svolto la sua indagine. Un’indagine che le ha consentito non solo di ricostruire i rapporti che i diversi librai italiani instaurarono con la Société nei venti anni della sua attività, ma anche gli elenchi delle opere più richieste; quindi dei gusti o delle tendenze dei lettori italiani, almeno di quelli che a questo importante canale si rivolsero.

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2 I risultati ai quali l’indagine svolta da Stefania Valeri è pervenuta sono interessanti per più di un verso. Se da un lato essi dimostrano il ruolo svolto da questa Casa editrice e da questa Agenzia libraria nella diffusione in territorio italiano di alcune delle opere più note o audaci della filosofia illuministica – ciò che l’A. dimostra bene attraverso il caso del barone d’Holbach – dall’altro essi confermano anche ciò che altre indagini – come quella da noi condotta tempo fa sui libri arrivati alle dogane veneziane – avevano lasciato intravvedere: e cioè che l’attenzione dei lettori italiani non si limitava, o si concentrava, solo sulle opere dei philosophes o degli autori che noi oggi consideriamo fondamentali, come Montesquieu, Voltaire o Rousseau. Se l’attenzione per i philosophes o per gli autori appena ricordati era forte, altrettanto forte fu l’interesse che i lettori italiani mostrarono per altri settori della cultura francese: ad esempio la letteratura per l’infanzia, a causa dell’attenzione sempre maggiore ai problemi legati all’educazione dei bambini; oppure la cosiddetta letteratura di viaggio: quello autentico, che metteva il lettore in relazione con 1’«altro», ma anche quello immaginario, destinato a soddisfare sia la sua fantasia che la sua riflessione filosofica. L’attenzione maggiore andava però a quella che con parola moderna potremmo chiamare la «narrativa». Anche qui i documenti conservati negli Archivi della Société typographique confermano le indicazioni provenienti da altre fonti: vale a dire che gli autori più richiesti non erano quelli che ora noi consideriamo più importanti, bensì autori caduti spesso nel dimenticatoio, ma che all’epoca svolsero un ruolo, non solo culturale ma anche letterario, tutto, o quasi da riscoprire. Il caso più emblematico è rappresentato da quel Baculard d’Arnaud di cui oggi pochi conoscono il nome, ma le cui opere, a partire dagli anni Settanta del Settecento, non solo furono autentici best sellers, ma influenzarono, assai più profondamente di quanto non fecero opere ora assai più famose, i gusti e i generi letterari dell’intera Europa ben oltre l’attività della Société typographique e la stessa Rivoluzione del 1789.

3 L’indagine di Stefania Valeri offre informazioni e spunti di riflessione che difficilmente potranno eludere non solo coloro che vorranno ricostruire la storia della cultura italiana nella seconda parte del Settecento, ma anche coloro che si accingeranno a ricostruire di quell’epoca una storia letteraria nel senso più tipico e completo del termine. Completa il volume un CD nel quale l’A. ha raccolto non solo le trascrizioni di tutte le commissioni ricevute dalla Société typographique de Neuchâtel da parte italiana, unitamente agli elenchi delle opere che la stamperia inviò di sua iniziativa ai corrispondenti della penisola, ma anche le lettere più significative che questi ultimi inviarono alla Société e le risposte che ne ricevettero.

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François Petis de la Croix, Histoire de la sultane de Perse et des vizirs, Les mille et un jours. Contes persans, Les aventures d’Abdalla

Paolo Sosso

RÉFÉRENCE

FRANÇOIS PETIS DE LA CROIX, Histoire de la sultane de Perse et des vizirs, édition critique par Raymonde ROBERT; Les mille et un jours. Contes persans, édition critique sous la direction de Pierre BRUNEL avec la collaboration de Christelle BAHIER-PORTE et de Frédéric MANCIER; Jean Paul BIGNON, Les aventures d’Abdalla, édition critique par Raymonde ROBERT, Paris, Champion, 2006 («Bibliothèques des Génies et des Fées», 8), pp. 1333.

1 Dans ce huitième volume de la collection on trouve trois des premiers textes qui, suite à l’engouement des récits exotiques après la publication des Mille et une Nuits, s’engagèrent sur la voie du conte oriental. Le premier, Histoire de la sultane de Perse et des vizirs, contes turcs, composés en langue turque par Chéc Zadè et traduits en français (1707), véritable chef-d’œuvre du genre, s’inspire d’un recueil turc dont Pétis (1653-1713) traduit le récit-cadre et vingt contes. Le texte qui en résulte nous présente différents aspects de la civilisation orientale: la magie, la vision de la justice, le rôle de la femme, la politique, la religion. Dans les Mille et un jours. Contes persans (1710-1712) Pétis proclame sa dette à l’égard du célèbre dervis Moclès, mais au milieu du xixe siècle on a découvert que la source invoquée est fausse: ces contes, définis «persans», sont en réalité d’origine turque. L’auteur nourrit le récit de ses connaissances de voyageur et de lecteur, mais il renouvelle en même temps l’entreprise de Galland en centrant encore une fois l’intrigue sur le jeu de l’amour et du destin. Pétis n’est sûrement pas un simple traducteur, vu le talent qu’il montre dans l’emboîtement, très compliqué, des contes. À une première supercherie concernant l’origine, s’ajoute aussi un doute à propos de la

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rédaction du recueil: derrière Pétis se cache peut-être la plume de Lesage, même si sa collaboration n’a jamais été prouvée. Les aventures d’Abdalla (1712), troisième œuvre contenue dans ce volume, eurent un succès énorme, témoigné par les nombreuses éditions du xviiie siècle. L’auteur, l’abbé Bignon (1662-1743), peu connu aujourd’hui, occupa une place exceptionnelle dans la vie religieuse, scientifique et littéraire de son temps. Ce texte, à la différence des deux précédents, est entièrement imaginé par l’écrivain français: il s’agit d’un document sur l’Orient dans lequel on souligne toutes les différences de mœurs, de religion et de coutumes. La description du monde oriental répond à une claire intention didactique, mais elle procède aussi d’une évidente capacité d’émerveillement. Bignon y montre un étonnant syncrétisme qui nous permet d’évaluer de quelle manière une partie du clergé catholique français a essayé de connaître l’Orient. Une introduction présente les éléments fondamentaux de chaque texte: les Mille et un jours sont précédés d’une étude littéraire de Frédéric Mancier; les principales variantes sont fournies en note. Le volume se clôt avec le résumé des trois ouvrages, leur bibliographie et l’Index des personnages.

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Christelle Bahier-Porte, La poétique d’Alain-René Lesage

Paola Perazzolo

NOTIZIA

CHRISTELLE BAHIER-PORTE, La poétique d’Alain-René Lesage, Paris, Champion, 2006 («Les Dix- Huitièmes siècles, 100»), pp. 779.

1 Frutto di una tesi di dottorato discussa nel 2002, il corposo volume prende per la prima volta in considerazione la totalità dell’opera narrativa e drammaturgica di Lesage. Autore, tra il 1695 e il 1747, di dodici testi narrativi e di tre raccolte di pièces teatrali, Lesage non fu solo uno dei primi autori che cercarono di vivere del proprio lavoro – realizzando così compiutamente il passaggio tra l’homme de lettres e lo scrittore –, ma anche uno scrittore che partecipò attivamente al rinnovamento di alcuni dei generi letterari allora più frequentati. La ripresa delle forme letterarie allora più in voga – la produzione spagnola romanzesca e teatrale soprattutto, ma anche quella francese coeva – che sottende la scrittura dell’autore tanto da costituire un suo tratto distintivo, non è però mai una mera imitazione; prova ne è che, lungi dal nasconderli, Lesage esplicita i suoi modelli di riferimento nelle prefazioni, invitando il lettore così come lo spettatore a un gioco di riconoscimenti letterari. È da questo punto di partenza che Christelle Bahier-Porte si propone di rilevare «les principes d’une poétique qui serait fondée sur une appropriation de la littérature telle qu’elle se confort au début du dix- huitième siècle» (p. 11). Che sia nel contesto della “traduzione”, in quello dell’adattamento o della composizione di centoni, la (ri)scrittura dell’autore acquisisce quindi una valenza critica, volta com’è a mettere in dubbio dall’interno le prerogative della letteratura e delle sue finalità. La pratica reiterata del mélange all’interno di una stessa opera – mélange di generi, registri e toni, spesso a priori poco compatibili tra loro – fa sì che l’autore affronti e coniughi questioni letterarie passate e presenti. Così, i testi narrativi, e soprattutto i romans-mémoires, associano alle problematiche coeve della scrittura in prima persona l’inserzione di tratti che si rifanno ai modelli del roman

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comique seicentesco o del romanzo picaresco, mentre la descrizione di costume si accompagna all’inserzione di storie eroico-galanti proprie di modelli letterari precedenti; allo stesso modo, la produzione drammatica fa coesistere teatro spagnolo e francese, combinandone tratti presenti e passati per un risultato “originale” e critico. L’esame accurato delle opere e delle “fonti” di Lesage permette a C. Bahier-Porte di evidenziare queste costanti di scrittura, mostrando così come la produzione dell’autore riveli una coerenza interna basata anche su una riflessione continua su quello che è – o dovrebbe essere – non solo il lavoro e il ruolo dello scrittore, ma anche la sua concezione dell’uomo e del mondo. La rappresentazione della «vie des hommes telle qu’elle est» propugnata da Lesage gli permette di mostrare in modo lucido e ludico le contraddizioni e le illusioni degli uomini, di cui evidenzia le vanità lasciando al lettore il compito di estrapolare l’eventuale valenza critica o “philosophique” di questa rappresentazione.

2 Nonostante il rinnovato interesse critico di questi ultimi anni, Lesage è stato a lungo penalizzato dal confronto con autori contemporanei più illustri quali, per esempio, Marivaux e Prévost, e dal persistere di un pregiudizio basato sull’abbondanza e sull’eterogeneità di una produzione considerata come il frutto disparate di una scrittura essenzialmente “alimentare”. Il lavoro di Christelle Bahier-Porte, che esamina con cura e attenzione critica componenti e fonti al fine di entrare meglio «au cœur de l’atelier de l’écrivain», evidenzia la portata reale della scrittura di un autore tutto sommato ancora troppo poco conosciuto, di cui l’autrice del volume sottolinea invece giustamente non solo l’abilità scritturale ma anche la notevole valenza letteraria.

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Celine Spector, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique

Paola Salerni

NOTIZIA

CELINE SPECTOR, Montesquieu et l’émergence de l’économie politique, Paris, Champion, 2006, pp. 498.

1 Attualissima e determinante per il destino di molti Paesi, la scienza economica affonda le sue origini nel xviii secolo, quando si impose persino sulle dinamiche politiche. L’autrice di questo ponderoso volume ricostruisce con precisione il ruolo avuto da Montesquieu nel considerare l’economia una forma di sapere e non una scienza; il suo scopo è soprattutto investigare in quale modo uno dei maggiori filosofi politici del XVIII secolo, più famoso per la teoria della distribuzione dei poteri e per l’accesa critica al dispotismo, abbia determinato il sorgere delle moderne problematiche – persino in termini di globalizzazione – e soprattutto perché abbia preso in considerazione gli effetti del mercato sulla concezione dello Stato e sulla formazione del citoyen. Montesquieu, sottolinea Celine Spector, ha stabilito i rapporti fra i poteri, le ricchezze e le società moderne. L’Esprit des lois permette di valutare i vantaggi ma di misurare anche i rischi dell’accentramento economico e il conseguente indebolimento della sovranità politica: avendo identificato i motivi positivi dell’economia, ossia il potenziale di emancipazione che racchiude, Montesquieu ha immaginato l’ambivalenza associata alla globalizzazione delle ricchezze e le sue possibili incidenze sul declino dell’etica civile e della libertà politica. La riflessione sulla natura delle ricchezze va di pari passo con quella sull’esercizio del potere: procedendo nell’investigazione allo stesso modo di Kant, non ha preso in considerazione i rischi contenuti tanto nella polarizzazione delle disuguaglianze quanto nell’imperialismo responsabile del sorgere del capitalismo. Avendo comunque previsto che il commercio internazionale avrebbe indebolito le basi della sovranità politica, Montesquieu ha sempre accostato l’economia alla morale e al sociale, ossia ad altre sfere della vita politica attraverso la determinazione delle cause

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fisiche e morali delle leggi e dei costumi, la valutazione dell’utilità delle istituzioni e delle loro realizzazioni specifiche. Nessun fenomeno sociale può essere indipendente dagli altri.

2 Per assegnare il giusto ruolo al suo pensiero, la studiosa distingue due diversi approcci nella valutazione dell’economia politica: il primo prende in considerazione la sua formazione come scienza e teoria autonoma; la seconda, la sua costituzione come discorso o ideologia. Nel primo caso la scienza economica moderna, collegandosi strettamente con la gestione dello Stato, provoca la rottura concettuale con il pensiero antico e si articola come messa a punto razionale di mezzi e finalità: nel Settecento il lemma commerce (p. 183) pare più pertinente per designare le attività di produzione e di scambio. Nei dizionari dell’epoca rinvia in senso lato a una comunicazione tra gli uomini, alla loro frequentazione nel «commerce du monde» e dei popoli applicandosi sia agli scambi culturali sia a quelli materiali. Solo nell’accezione più restrittiva rinvia allo scambio di beni permettendo la soddisfazione di bisogni, acquisti e vendite per realizzare profitti. In questa prospettiva lo studio del commercio, pur non ancora costituitosi in scienza autonoma, porta a valutare le fonti della ricchezza della nazione e a scoprire i mezzi con i quali l’arricchimento dei privati determina quello dello Stato. Avvalendosi del supporto di numerosissimi apporti critici, la studiosa si prefigge di individuare il punto in cui convergono i due tracciati: la scoperta delle sue leggi e postulati, ma anche la formazione dell’ideologia capitalistica o l’apologia della società che ne deriva. Nella sua opera maggiore la riflessione sul potere effettuata dal filosofo chiarisce i rapporti fra l’economia e la pace, contro la finanza associata alle pratiche assolutistiche e alla logica di guerra. A causa della sua mobilità, il commercio può, quindi, porsi come limite alla tendenza dispotica delle monarchie corrotte, perché costituisce un ostacolo all’estensione del potere del re evidenziando l’utilità della moderazione.

3 Celine Spector non tralascia neppure l’interesse per la funzione della moneta contante, anch’essa responsabile delle condizioni politiche affermandosi come misura, garanzia ed equivalente universale negli scambi: per questa ragione il legislatore deve garantire una certa stabilità monetaria quale struttura favorevole alla nascita dei confronti finanziari. La questione della “population” costituisce un altro aspetto dell’analisi dell’accumulo della ricchezza, in particolare per quanto riguarda il dato demografico. Mentre le considerazioni economiche delle Lettres Persanes e de L’Esprit des lois conosceranno un debole successo, la tesi dello spopolamento del mondo sarà invece discussa da coloro che desidereranno riformare la monarchia francese, ritenuta responsabile del suo declino. Lo scopo è l’identificazione del circuito produttivo – ponendo in questo modo l’accento sull’incapacità dell’amministrazione francese di eseguire i censimenti e sul ruolo eminentemente politico del dato demografico – poiché la popolazione è il maggior fondo produttivo delle ricchezze: del resto Richelieu era ben consapevole che la preoccupazione economica e militare coesistevano. Mentre Francia e Inghilterra si occupavano di controllare la natalità e la mortalità, indici della situazione sanitaria della popolazione, la Germania aveva messo a punto una vera police médicale consacrata al miglioramento della longevità e della condizione di salute pubblica, manovra strategica che riconosceva la società quale luogo di benessere fisico. Di fondamentale importanza quindi proteggere la crescita delle forze produttive e l’ottimizzazione delle condizioni di vita. Il rapporto fra demografia e lusso costituirà, del resto, un motivo di disaccordo prima con Quesnay e poi Ferguson, Adam Smith e

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Rousseau, quest’ultimo animato da obiettivi repubblicani. Dopo aver preso in considerazione anche l’idea dell’attività agricola come fonte della dinamica produttiva delle monarchie moderne e del lavoro come emancipazione dall’uomo dalle costrizioni della natura, lo studio si conclude sul commercio coloniale, che produce ricchezza multiforme e mobile. La delocalizzazione permette di affrancarsi dallo spirito di conquista che conduce al dispotismo; la circolazione di uomini e capitali, la loro «fluidité» (p. 400), portano pace e libertà politica oltre le frontiere, smantellando i privilegi dei nobili o delle città considerate i bastioni della centralizzazione e dell’assolutismo. Suscitando, quindi, problematiche di grande interesse e attualità, il profondo e capillare scandaglio effettuato da Celine Spector dimostra e conferma la modernità di Montesquieu.

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Domenico Felice, avec la collaboration de Giovanni Cristani, Pour l’histoire de la réception de Montesquieu en Italie (1789-2005)

Franco Piva

NOTIZIA

DOMENICO FELICE, avec la collaboration de GIOVANNI CRISTANI, Pour l’histoire de la réception de Montesquieu en Italie (1789-2005), Bologna, CLUEB, 2006, pp. 332.

1 Domenico Felice ha cominciato a interessarsi alla fortuna di Montesquieu in Italia molti anni fa: il suo primo tentativo di ritracciare la storia del fecondo rapporto che la cultura italiana ha intrattenuto fin dal Settecento con l’opera e le idee di Montesquieu risale a oltre vent’anni fa: il suo Montesquieu in Italia (1800-1985) è infatti apparso nel 1986. Nel 1991 al suo Pour l’histoire de la fortune de Montesquieu en Italie (1789-1945), Bologna 1990, che riprendeva e approfondiva le precedenti ricerche, è stato attribuito il Prix Montesquieu. L’indagine è stata ulteriormente approfondita, completata, e portata fino al 1990, cinque anni più tardi nel volume Moderation et justice. Lectures de Montesquieu en Italie, apparso con la prefazione di un altro grande studioso di Montesquieu, Jean Ehrard. Il presente volume riprende la sostanza delle indagini precedenti con l’aggiunta di un capitolo, affidato alle cure di uno degli allievi di D. Felice, Giovanni Cristani, che prende in considerazione gli ultimi 10 anni della fortuna di Montesquieu in Italia: anni particolarmente fecondi grazie, anche se non soprattutto, ai lavori sul pensiero e sull’opera di Montesquieu che Domenico Felice ha condotto in prima persona o coordinato, e che Cristani ha analizzato con molta diligenza e perizia, mettendo bene in luce non solo l’attenzione che gli studiosi italiani hanno portato all’autore delle Considérations e dell’Esprit des lois, ma anche l’assoluta eccellenza degli studi italiani su Montesquieu, dimostrata sia dai riconoscimenti che alcuni studiosi

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italiani hanno ottenuto al di là delle Alpi sia dalla loro inclusione nel gruppo di lavoro che da alcuni anni sta procedendo alla pubblicazione di un’edizione critica delle Opere del barone de la Brède destinata a fare epoca. Un rapporto, quello che la cultura italiana ha intrattenuto e ancora oggi intrattiene con l’opera di Montesquieu, che non solo è risultato fruttuoso a livello di ricerca storica o erudita ma che ha anche influenzato profondamente, e proficuamente, la nostra vita politica e civile, a partire dall’epoca delle Repubbliche sorte al tempo della grande Rivoluzione e fino agli anni, a noi assai vicini, di Mani pulite, passando per il momento, fondamentale per la nostra storia, della Costituzione sulla quale è stata fondata la prima Repubblica, e che proprio da Montesquieu ha tratto spesso ispirazione, in particolare per quell’equilibrio tra i diversi poteri su cui i Padri Costituenti, pur nella diversità delle opinioni politiche e ideologiche, hanno voluto, o cercato, di fondare la Prima Repubblica, e che in tempi recentissimi qualcuno ha tentato di rimettere, almeno in parte, in discussione. Proprio per questo la bella ricostruzione della fortuna di Montesquieu in Italia operata da Domenico Felice e da Giovanni Cristani assume il sapore e il significato di un dibattito anche politico, per di più di una bruciante attualità, che molti avrebbero interesse a ripercorre con attenzione.

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Voltaire, L’Ingénu

Franco Piva

NOTIZIA

VOLTAIRE, L’Ingénu. Critical edition by Richard A. FRANCIS, Oxford, Voltaire Foundation, 2006 («Œuvres complètes de Voltaire», 63C), pp. XVI+346.

1 Questo volume delle «Œuvres complètes de Voltaire» è interamente occupato dall’edizione critica de L’Ingénu, uno dei contes che, assieme a Zadig, a Candide, a Micromégas e a pochi altri, hanno contribuito, più di altre opere di per sé più importanti, a mantenere vivo, nel tempo, l’interesse per Voltaire. Come per gli altri contes, fino a qualche decennio fa, si era creduto, prestando fede alle parole stesse di Voltaire, che si trattasse di una semplice «bagatelle» alla quale Voltaire si sarebbe «amusé» nel corso di un anno particolarmente intenso, senza dedicare ad essa troppo tempo o troppa attenzione. Ancora nel 1936 William R. Jones, in quella che può essere considerata la prima edizione critica moderna dell’opera, considerava L’Ingénu «une véritable improvisation». Da allora, e in particolare a partire dagli anni Cinquanta del secolo passato, l’interesse per queste cosiddette «bagatelles» di Voltaire è andato via via crescendo e, con esso, è andata crescendo l’attenzione critica che a esse è stata posta. Ci si è allora accorti che, lungi dall’essere delle innocue improvvisazioni, questi testi avevano quasi sempre una loro storia, e che alla loro composizione Voltaire aveva prestato un’attenzione assai più grande di quella si era supposta fino ad allora, o di quella che la loro forma per alcuni versi dimessa poteva lasciar supporre. Ci si è soprattutto resi conto che questi testi erano fortemente implicati non solo con la vita intima di Voltaire, ma anche con le sue preoccupazioni filosofiche; che essi erano in altri termini dei testi ai quali Voltaire affidava le cose che più gli stavano a cuore in una forma diversa, ma non per questo meno accurata, in quanto lo scopo non era solo quello di «amuser» bensì di far passare un messaggio ideologico ben preciso. Questo spiega e giustifica la lunga e articolata Introduzione che Richard A. Francis ha scritto per questa edizione critica de L’Ingénu la quale ha preso come edizione di riferimento quella apparsa nel 1767 con l’indicazione di Utrecht anche se uscita in realtà dai torchi

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ginevrini di Cramer, o forse, di Grasset, e considerata più affidabile di quella uscita, in quello stesso anno, con l’indicazione di Lausanne, dai torchi parigini di Lacombe, in virtù di una «permission tacite» di Marin sulla quale Francis apporta ulteriori interessanti indicazioni.

2 Dopo aver fatto chiaramente vedere come Voltaire pensasse a quello che poi sarebbe stato L’Ingénu fin dal 1764, l’autore inizia una lunga, paziente e articolata ricerca di quelle che egli chiama le «sources» dell’opera, ma che in realtà sono molto di più, in quanto consentono al lettore non solo di capire a quali fonti Voltaire si sia ispirato o da quali opere precedenti abbia tratto le sue informazioni, ma anche di seguire passo passo il lento costruirsi dell’opera nello stato in cui essa fu alla fine pubblicata. Seguendo Francis nella sua indagine, il lettore ha quindi modo non solo di capire da quali fonti Voltaire abbia tratto spunto per costruire il suo Huron e per quali motivi egli abbia scelto di situare la vicenda in Bretagna piuttosto che in un’altra regione, ma anche quali stretti rapporti ci siano tra questa cosiddetta «bagatelle» e alcuni dei principali problemi che occupavano allora la mente e la riflessione di Voltaire: da quello dell’educazione, a quello del rapporto che l’uomo ha con la religione, e col sacro in generale, a quello dell’esistenza del male nel mondo. Assai interessanti sono anche le considerazioni che Francis fa a proposito del genere adottato da Voltaire, e della specificità de L’Ingénu rispetto ad altre opere consimili; così come interessanti sono le sue osservazioni circa le interferenze che, ne fosse Voltaire o meno cosciente, si instaurano tra il tipo di racconto da lui scelto per L’Ingénu e altri generi da lui stesso praticati quali la commedia e la tragedia.

3 Ne esce il ritratto di un’opera assai più densa e problematica di quanto si fosse fino ad ora potuto supporre; per altro verso il metodo cui R.A. Francis è ricorso non solo per ricostruire le fonti de L’Ingénu, ma anche per penetrarne le più complesse articolazioni, di forma e di senso, pare particolarmente degno di attenzione in quanto può portare a risultati altrettanto interessanti anche nel caso di altre opere, in particolare di altre «bagatelles».

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 312

Jonathan Mallinson, What’s in a Name? Reflexions on Voltaire’s “Pamela”

Franco Piva

NOTIZIA

JONATHAN MALLINSON, What’s in a Name? Reflexions on Voltaire’s “Pamela”, «Eighteenth Century Fiction», 18, 2 (Winter 2005-2006), pp. 157-168.

1 Voltaire nutriva, come è noto, per i romanzi una assai scarsa considerazione; quelli di Richardson non facevano eccezione, e Pamela meno degli altri. Quando, nel 1769 comunicò a Thieriot che stava componendo quelle che sarebbero poi apparse sotto il titolo di Lettres à Amabed, precisò che l’opera era scritta «en forme de Lettres dans le goût de Pamela» ma per aggiungere che «dans les six tomes de Pamela il n’y a rien», mentre in una lettera di poco precedente, a d’Argental, del marzo 1767 aveva dichiarato che «les longs et insupportables romans de Pamela et de Clarisse» non gli piacevano affatto. Perché allora, al momento di riscrivere le lettere inviate alla nipote Mme Denis al tempo della sua tragica avventura berlinese, Voltaire fa di continuo riferimento al primo romanzo di Richardson, al punto che ad alcuni critici è venuto fatto di pensare che se mai egli avesse pubblicato quelle lettere, lo avrebbe fatto sotto il titolo di Pamela? J. Mallinson, in questo articolo molto puntuale, che tiene debito conto di quanto è stato scritto al riguardo in questi ultimi anni, pone bene in evidenza le ragioni che hanno portato Voltaire a pensare al romanzo di Richardson quando si accinse a ricostruire la storia dei suoi travagliati rapporti con Federico II di Prussia, sottolineando i numerosi punti di contatto che esistono tra le due vicende, per cui appare del tutto evidente che «the paradigms of Richardson’s novel have their role to play in Voltaire’s fictionalization of his letters to Mme Denis». Mallinson ricorda tuttavia anche ciò che distingue e separa le due situazioni: se queste differenze possono spiegare non solo perché Voltaire non pubblicò mai la sua Pamela, ma anche perché ha probabilmente

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ragione André Magnan quando afferma che, se mai Voltaire avesse deciso di rendere di pubblico dominio quelle lettere, non lo avrebbe quasi sicuramente fatto sotto il nome di Pamela, esse non possono però negare né i profondi legami che intercorrono tra le due opere né l’indubbio fascino esercitato su Voltaire dall’eroina di Richardson, e dalla stessa forma epistolare alla quale Richardson ricorse per ricostruire la sua storia (e sulla quale aveva appena attirato l’attenzione Montesquieu in occasione di una nuova edizione delle sue Lettres persanes, evidenziando come il romanzo epistolare, e quello di Richardson in particolare, riesca a «faire plus sentir les passions, que tous les récits qu’on pourrait en faire»). «Voltaire himself may have felt the effect of precisely this force», avverte in conclusione Mallinson che spiega: «Beneath this rewriting of his expriences we sense the presence of Richardson’s novel, an implied point of comparison, the fictional reminder of all that reality has not, or not yet, given him, in spite of the early promise. It provides a literary model for working through, or coming to terms with, his relationships, a way to articulate his anger and disappointment, and keep alive a sense of hope, however remote. It suggests a sensitivity to the broader metaphorical significance of the novel», quella stessa che Diderot avrebbe fatto notare a Sophie Volland, qualche anno dopo in una celebre lettera. Chi l’avrebbe mai detto?

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 314

Giulia Pacini, Righteous Letters: Vindications of Two Refugees in “Lettres d’une Péruvienne” and Its Unauthorized Sequel, “Lettres taïtiennes”

Stefania Carli

NOTIZIA

GIULIA PACINI, Righteous Letters: Vindications of Two Refugees in “Lettres d’une Péruvienne” and Its Unauthorized Sequel, “Lettres taïtiennes”, «Eighteenth-Century Fiction», 18, n. 2 (Winter 2005-2006), pp. 169-185.

1 L’autrice di questo articolo analizza, attraverso lo studio delle Lettres d’une Péruvienne di Madame de Graffigny e delle Lettres taïtiennes di Madame de Montbart, uno dei problemi più significativi del diciottesimo secolo: quello dei diritti dell’uomo, che le opere delle due scrittici pongono bene in evidenza.

2 Il romanzo epistolare di Madame de Graffigny, pubblicato per la prima volta nel 1747 e poi rivisto e riproposto nel 1752, affronta, grazie alla situazione vissuta dalla peruviana Zilia, il problema dei rifugiati in Francia. Costretta a vivere lontana dal proprio paese d’origine, la protagonista delle Lettres d’une Péruvienne rispecchia la posizione della donna straniera che fatica a inserirsi pienamente nella corrotta società parigina del tempo, duramente criticata dall’autrice. Insistendo soprattutto sul rapporto che si instaura tra Zilia e l’ufficiale francese Déterville, Giulia Pacini paragona il legame di subordinazione vissuto dal personaggio femminile di Madame de Graffigny ai difficili rapporti esistenti nel Settecento tra la madre patria e le colonie, ricordando in particolare l’egemonia esercitata dalla Francia a scapito dei territori colonizzati e i conseguenti problemi dei rifugiati e dei loro diritti.

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3 Le stesse problematiche sono poste in risalto nell’altro romanzo epistolare preso in considerazione dall’articolo, e che all’epoca fu presentato come il seguito delle Lettres d’une Péruvienne: si tratta delle Lettres taïtiennes, pubblicate nel 1784 da Madame de Montbart. Come ricorda Giulia Pacini, con questo testo l’autrice intende porsi chiaramente sulla scia di Madame de Graffigny, non solo per quanto riguarda la struttura dell’opera, ma anche, e soprattutto, per quanto concerne le tematiche che vi sono analizzate. Le vicende vissute dai personaggi di Zulica e Zeïr, che vedono la loro patria invasa e saccheggiata e la loro cultura distrutta e corrotta dai colonizzatori francesi e inglesi, permette infatti a Madame de Montbart di riproporre, a distanza di qualche decennio, il problema dei rifugiati costretti a ritirarsi in Francia. Si tratta di un problema sociale e politico che, come afferma Giulia Pacini, interessa il diciottesimo secolo, e che attrae in maniera evidente la letteratura francese, nella quale è sottolineato attraverso i testi di due autrici intenzionate a risvegliare, tramite la presentazione delle corrispondenze di personaggi peruviani e taitiani, l’opinione pubblica del tempo.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 316

Alexandre Duquaire, Les illusions perdues du roman. L’abbé Prévost à l’épreuve du romanesque

Franco Piva

NOTIZIA

ALEXANDRE DUQUAIRE, Les illusions perdues du roman. L’abbé Prévost à l’épreuve du romanesque, Amsterdam-New York, NY, Rodopi, 2006 («Faux titre», 277), pp. 197.

1 Gli ultimi due romanzi dell’abbé Prévost non hanno mai incontrato molta fortuna, né presso i lettori, né presso i critici. Composti a distanza di 15 anni l’uno dall’altro, in un’epoca nella quale l’abbé Prévost pareva aver abbandonato la sua attività di romanziere per dedicarsi a una più onorevole, e lucrosa, attività di traduttore (specie dall’inglese) e di divulgatore, rimasti entrambi incompiuti, i Mémoires d’un honnête homme (1745) e il Monde moral (1760-1764), sono sembrati ai più, fin dal loro primo apparire, gli ultimi sfortunati, e tutto sommato fallimentari tentativi di uno scrittore ormai a corto di ispirazione.

2 L’analisi minuziosa alla quale Alexandre Duquaire li ha sottoposti nel suo lavoro, ha dimostrato che queste due opere sono, in realtà, assai più significative di quanto non si fosse supposto, o di quanto lo scarso successo da esse incontrato presso i lettori e presso i critici potesse lasciare ragionevolmente intravvedere. L’Autore fa, innanzitutto, notare come, seppure composte a distanza di una quindicina d’anni l’una dall’altra, queste due opere abbiano tra loro in comune molto di più di quanto non le separi, pur possedendo ciascuna una sua specificità, che Duquaire definisce via via; segno che entrambe obbediscono a una preoccupazione unica, ben presente, al di là delle differenze, al loro autore.

3 Dopo aver sottolineato le costanti e le varianti di queste due opere, Duquaire le mette in relazione con l’attività narrativa precedente di Prévost, per far vedere come esse si

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pongano in stretta relazione con le opere che le avevano precedute, a cominciare dalle grandi summae degli anni Trenta, i Mémoires et Aventures de l’homme de qualité e Cleveland ou le Philosohe anglais in primis, passando per le opere degli anni Quaranta (l’Histoire d’une Grecque moderne, la Jeunesse du Commadeur, i Mémoires de Montcal) senza trascurare un’opera più tardiva, ed apparentemente incongrua con la restante opera narrativa di Prévost, come i Voyages de Robert Lade. Questa lettura in prospettiva permette all’Autore di far vedere come l’opera narrativa di Prévost obbedisca a una costante, che consiste, proprio come indicato dal titolo del libro, in una progressiva, e cosciente presa di distanza dalle illusioni create dal romanesque, cui si contrappone una sempre più lucida e disincantata presa di coscienza della realtà, con le sue opacità, le sue zone d’ombra, i suoi lati oscuri, che Prévost impara a scrutare, a mano a mano che il tempo passa, con sempre maggiore attenzione, alla ricerca di quella verità che sta al di là, spesso, delle più belle apparenze, o che le «illusions [...] du romanesque» avevano contribuito a nascondere o a mostrare in altro modo.

4 Quella condotta da Alexandre Duquaire, è stata un’operazione molto utile non solo perché ha consentito di rivalutare due opere poco note ma anche, e forse soprattutto, perché ha aiutato il lettore a vedere anche il resto dell’opera narrativa di Prévost in un’ottica almeno in parte diversa e più ricca, nella sua problematicità, di quanto non fosse apparsa finora, portando a compimento quell’opera di revisione o di riconsiderazione alla quale avevano proceduto, alcuni anni orsono, gli studiosi che avevano fissato la loro attenzione sui romanzi degli anni Quaranta. L’analisi condotta da Alexandre Duquaire ha, d’altra parte, consentito di far emergere non solo la fedeltà di Prévost a quel genere narrativo che aveva fortemente e più di ogni altro forse, contribuito a rivalutare, ma anche l’originalità della sua posizione al riguardo, lineare e coerente pur in mezzo alle evoluzioni che il romanzo conobbe in quegli anni sia in Francia che altrove.

5 Assolutamente sottoscrivibili sono perciò, a nostro avviso, le conclusioni alle quali l’Autore perviene alla fine della sua lucida ricostruzione: «Relire les romans de l’abbé Prévost à partir de sa production ultime nous a permis d’apprécier l’évolution de son rapport au romanesque, et d’évaluer son attitude à l’égard des orientations nouvelles du roman, que consacre la décennie 1740. Trois éléments ont été ainsi observés, qui ont ponctué notre progression: la spécificité, dans l’œuvre prévostienne, des Mémoires d’un honnête homme et du Monde moral; la continuité, de 1728 à 1760, d’une critique du romanesque dont les modalités diffèrent; la distance de l’auteur à l’égard de ses contemporains, qu’ils appartiennent au courant libertin ou qu’ils souscrivent à la veine sentimentale. Bien davantage qu’un aboutissement, les deux derniers romans de Prévost nous ont donc apparu comme une confirmation, comme la marque d’une singularité irréductible, dont l’attitude ambivalente de l’écrivain envers les Lumières est le signe tangible».

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Alberto Burgio, Le colpe di Rousseau. Letture, interpretazioni, fraintendimenti

Franco Piva

NOTIZIA

ALBERTO BURGIO, Le colpe di Rousseau. Letture, interpretazioni, fraintendimenti, «Dianoia. Rivista di Storia della Filosofia», 11 (2006), pp. 167-203.

1 È nota la grande influenza che il pensiero di Rousseau ha esercitato sugli uomini e sulle idee che hanno guidato la Rivoluzione francese del 1789; meno nota è invece la «fortuna» di Rousseau nei decenni che seguirono quegli avvenimenti. Di fatto, soprattutto in Francia, si assistette a una vera e propria «derousseauizzazione», per riprendere la formula dell’autore di questo importante saggio. Molti di coloro che in un primo momento avevano parteggiato per Rousseau, se ne ritrassero poi in maniera netta; sulla scorta di fraintendimenti e interpretazioni che poco avevano a che fare – osserva Burgio – con il pensiero del Ginevrino e molto invece con la reazione provocata dagli eccessi della Rivoluzione, che molti tesero a mettere sul conto delle idee che Rousseau avrebbe espresso nelle sue opere più note, in particolare nel Contrat social. Questo processo di «fraintendimento» iniziò presto in Francia ed ebbe tra i suoi primi e più importanti artefici Benjamin Constant che rimproverò a Rousseau di aver concepito la sovranità come un potere illimitato e di aver quindi conferito alla società «tutta intera [...] una sovranità senza limiti sui suoi membri», aprendo con ciò stesso una «strada infallibile verso il dispotismo». Questa interpretazione nasceva dal peso esercitato su Constant da una parte ben precisa del processo rivoluzionario che la Francia conobbe in quegli anni, ma essa, per la verità più complessa e articolata di quella che può suggerire la frase appena citata (come del resto Burgio mostra chiaramente nel suo studio), ha esercitato una forte influenza su tutta una parte degli

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storici e degli intellettuali francesi fin quasi alla fine dell’Ottocento con alcune significative propaggini anche nel secolo seguente.

2 Per trovare un’interpretazione più autentica del pensiero rousseauiano è necessario spostarsi in altri paesi, che meno della Francia hanno risentito della lettura negativa imposta da Constant e dal pensiero liberale sviluppatosi in quel paese; per esempio in Germania, dove fin dall’inizio l’opera di Rousseau fu letta e interpretata con maggiore distacco e, quindi, con maggiore aderenza alle intenzioni del suo autore; non sempre facili, per la verità, da enucleare nel loro significato più autentico. All’origine di questo sforzo ermeneutico si colloca Kant, la cui interpretazione risulta tuttavia più chiara alla luce di una lettura successiva: quella proposta negli anni Cinquanta del secolo scorso da un altro tedesco, Eric Weil. Per apprezzare appieno le ragioni di questo processo è necessario seguire passo passo A. Burgio nella sua analisi comparata delle interpretazioni proposte da Kant e da Weil. Quello che qui si può, e si deve sottolineare è la novità della lettura proposta da Burgio che, prendendo spunto per l’appunto dalla lettura di Weil e incrociandola con quella proposta alla fine del Settecento da Kant, fa notare come molti dei fraintendimenti su cui era caduto il pensiero liberale francese non solo non avevano, e non hanno alcuna ragione d’essere, ma possano risolversi in realtà in una lettura del pensiero rousseauiano molto più lineare e moderna di quanto fosse parso inizialmente possibile. Quello condotto da Burgio è quindi uno studio utile non solo per la ricezione di Rousseau nei due paesi presi in considerazione, ma anche per l’indicazione di un percorso ermeneutico capace di cogliere il vero pensiero di Rousseau su alcuni punti di fondamentale importanza anche per noi, oggi.

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Denis Diderot, Le Neveu de Rameau

Stefania Carli

NOTIZIA

DENIS DIDEROT, Le Neveu de Rameau, édition présentée, établie et annotée par Michel DELON, Paris, Gallimard, 2006, pp. 251.

1 Michel Delon presenta, nella sua accurata e interessante prefazione, una delle opere più significative e complesse di Denis Diderot. Probabilmente ideato agli inizi degli anni Sessanta del diciottesimo secolo, Le Neveu de Rameau, definito dallo stesso autore come la Satire seconde, rimane un testo avvolto nel mistero soprattutto per quanto riguarda la sua stesura, una stesura che potrebbe forse essere situata intorno al 1773-74. Pubblicato per la prima volta nel 1805 grazie alla traduzione tedesca di Goethe, questo dialogue è l’espressione della mancanza di moralità del protagonista, un uomo che si definisce senza coscienza e che diventa per Diderot un personaggio da identificare con gli anti- philosophes dell’epoca.

2 Dopo aver ricordato gli studi di Jean Fabre e di Henri Coulet, Michel Delon analizza con attenzione la complicata struttura del testo, a partire dalla sua difficile gestazione e dalla figura dello stesso Jean-François Rameau, un uomo la cui spiccata sensibilité esthétique si trova nettamente in contrasto con l’ insensibilità morale che lo contraddistingue. Numerosi sono i modelli letterari che potrebbero aver ispirato Denis Diderot per la composizione del romanzo: oltre che sui personaggi storici della realtà dell’epoca, Michel Delon si sofferma su quelli della letteratura antica, sui protagonisti di Rabelais e di Scarron e su quelli dei Caractères di La Bruyère, sulla figura dell’indigent philosophe di Marivaux e su quella del comédien ambulant di Goldsmith.

3 Il cinismo che caratterizza Rameau e che affiora dalla lettura del dialogue diventa a sua volta una fonte di ispirazione sia per gli autori francesi che per quelli stranieri, tanto che sono stati numerosi gli adattamenti e le trasposizioni dell’opera. Ripreso in Francia da Jules Janin che ha creato una sorta di seguito del romanzo con La Fin d’un monde et le Neveu de Rameau, in Germania il testo ha attratto l’attenzione sia di Hoffmann che di Hegel, tanto da diventare uno dei pochi esempi concreti, come fa notare Delon, citati

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nella Fenomenologia dello Spirito del 1806. Le Neveu de Rameau è stato apprezzato anche da Engels e da Marx che lo hanno ritenuto opera capace di ispirare la tradizione marxista. Il successo del romanzo è peraltro confermato dalle numerose imitazioni che si sono susseguite negli anni: tra quelle in prosa Delon ricorda soprattutto quelle di Aragon, Thomas Bernhard e Jacques-Alain Miller, mentre per quanto riguarda il teatro meritano di essere ricordati gli adattamenti di Paul de Musset, Pierre Fresnay, Michel Bouquet e Jacques Weber, autori che hanno riconosciuto il fascino di questo romanzo per il quale la critica letteraria mostra un sempre maggiore interesse.

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Claire Fauvergue, Diderot, lecteur et interprète de Leibniz

Paola Perazzolo

NOTIZIA

CLAIRE FAUVERGUE, Diderot, lecteur et interprète de Leibniz, Paris, Champion, 2006 («Les Dix- Huitièmes siècles», 98), pp. 278.

1 Nel presente volume l’autrice esplora i rapporti e le filiazioni esistenti tra la filosofia di due pensatori apparentemente diversissimi tra loro, Leibniz e Diderot. Non di influenza di tratta – per il co-direttore dell’Encyclopédie il filosofo è eclettico, pensa da solo ed esercita in questo modo la sua libertà –, ma di quella che viene definita da Fauvergue come una «convergence métathéorique»: Diderot rilegge così un filosofo non materialista di cui riutilizza i concetti senza accettarne la metafisica. Tale convergenza permette di ritrovare svariate continuità tra i due autori. Nell’articolo «Syncrétistes» dell’Encyclopédie Diderot sostiene che non è tanto importante accordare un sistema con un altro, quanto vedere se è conforme all’esperienza. Perciò, idee astratte della metafisica quali il concetto dell’armonia prestabilita o della perfezione possono costituire il germe di nuove verità se si scopre a che realtà fenomenale rinviano. C. Fauvergue verifica questa convergenza metateorica da prospettive e approcci differenti, esaminando dapprima le affinità concettuali tra i due pensatori per mostrare come Diderot richiami e reinterpreti in chiave materialista alcuni grandi principi della filosofia leibniziana – il principio degli indiscernibili, il concetto di inquietudine o quello di monade, la legge della continuità –, e passando poi a un approccio più testuale. L’autrice esamina in particolare l’articolo dell’Encyclopédie «Leibnitzianisme ou Philosophie de Leibniz», la cui seconda parte – che costituisce l’esposizione abbreviata della filosofia del pensatore tedesco – non si limita a fornire un riassunto di seconda mano, ma propone invece la traduzione di un testo latino intitolato Méditations sur la connaissance, la vérité et les idées e di una versione latina della Monadologie. Quest’articolo rivela Diderot come un grande “traduttore” di filosofia, mostrandone la conoscenza di

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Leibniz e confermando la convergenza metateorica tra metafisica e materialismo riscontrata da Fauvergue, che termina il suo lavoro analizzando l’ulteriore eredità del filosofo tedesco nel pensiero diderotiano. Per l’autrice, tale lascito appare evidente in più testi, quali ad esempio le Lettres sur les aveugles o le Lettres sur les sourds et les muets: non solo il progetto di anatomia metafisica deriverebbe dalla teoria delle piccole percezioni di Leibniz, ma anche l’idea di inquietudine sarebbe comune a entrambi i pensatori, a dimostrazione del fatto che è possibile riutilizzare gli strumenti concettuali di un autore senza adottarne la metafisica.

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Correspondance de La Beaumelle (1726-1773), éditée par Hubert Bost, Claude Lauriol et Hubert Angliviel de la Beaumelle

Franco Piva

NOTIZIA

Correspondance de La Beaumelle (1726-1773), éditée par Hubert BOST, Claude LAURIOL et Hubert ANGLIVIEL DE LA BEAUMELLE, t. I (1729-1747), Oxford, Voltaire Foundation, 2005, pp. XXXIX+604.

1 Laurent Angliviel de La Beaumelle, noto soprattutto per le violente polemiche da lui ingaggiate con Voltaire, è un personaggio degno della massima attenzione per diversi aspetti: innanzitutto per le sue origini e per la sua formazione protestante che, se lo hanno in qualche modo marginalizzato, ne hanno però anche fatto un personaggio sui generis; non solo perché lo hanno costretto a campare, ancorché stentatamente, della sua penna, senza porsi al seguito di questo o quel protettore, o al riparo di questa o quella coterie, ma anche perché hanno costituito la peculiarità della sua intensa ancorché breve vita di homme de lettres, conducendolo attraverso l’Europa e ponendolo spesso en contrefaux delle posizioni ufficiali, fossero esse cattoliche, protestanti o illuministiche. All’inizio del movimento illuministico, al quale partecipa appieno, La Beaumelle ha infatti assunto posizioni spesso originali che lo hanno posto non di rado in rotta di collisione con molti dei suoi maggiori rappresentanti, salvo a trovare l’ammirazione di altri, come Montesquieu o La Condamine, che ne hanno apprezzato l’indipendenza di giudizio e la libertà di pensiero.

2 Dotato di un’acuta intelligenza e di una innata curiosità per ogni forma di sapere, lo troviamo presto intento a leggere tutto quanto di nuovo si pubblichi in Europa, e per ciò stesso in corrispondenza con molti degli uomini che al rinnovamento culturale di

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quel secolo hanno contribuito in vario modo. Sebbene Claude Lauriol abbia attirato l’attenzione degli studiosi su di lui già da diversi anni proprio sulla base di quanto la sua abbondante corrispondenza aveva consentito allo studioso di affermare, essa era rimasta finora quasi del tutto sconosciuta. Eppure si tratta di una delle maggiori corrispondenze del secolo. I curatori avvertono infatti che essa comprende oltre «3000 lettres, dont un tiers relève de la correspondance active, et deux tiers de la correspondance passive», mentre un altro migliaio sono «les lettres entre tiers qui parlent de lui ou mentionnent ses ouvrages», sicché i documenti relativi alla corrispondenza di La Beaumelle ammontano ad oltre 4000; la maggior parte di essi sono conservati negli archivi della famiglia Angliviel de La Beaumelle, che non solo li ha messi generosamente a disposizione dell’équipe che ha deciso di rendere finalmente pubbliche queste lettere, ma ha anche voluto partecipare all’impresa per il tramite di uno dei suoi discendenti.

3 L’operazione sarà per forza di cose lunga, ma a quanto si può arguire da questo primo volume, essa pare partita col piede giusto, e promette di porre presto a disposizione del pubblico, e più ancora forse degli studiosi del Settecento, una quantità straordinaria di informazioni che non potranno non riuscire di grande utilità, proprio per la particolare angolatura dalla quale gli avvenimenti di cui La Beaumelle è stato protagonista o testimone sono visti, vissuti e presentati. Il primo volume copre gli anni della formazione di La Beaumelle dapprima nel collegio cattolico dell’Enfance de Jésus ad Alès, nel quale il padre «nouveau converti» l’ha prudentemente posto, poi nella casa paterna a Valleraugue, dove lo sorprendiamo intento a divorare libri di ogni tipo, infine nell’Accademia protestante di Ginevra dove il giovane, ritornato alla fede primitiva della famiglia paterna, completa la sua formazione. Particolarmente importanti, a questo proposito, risultano le lettere che Laurent scambia con il fratello, anch’egli attento osservatore di quanto sta accadendo attorno a lui, anche se l’orizzonte del giovane Laurent si allarga presto ad altri ambiti ed entra in contatto con altri personaggi.

4 Ogni lettera è accompagnata da un’accurata annotazione che ci introduce dapprima nell’ambito della complessa famiglia degli Angliviels poi, via via, ci mette in rapporto con alcuni dei rappresentanti di quella comunità protestante, spesso condannata al silenzio quando non addirittura al «désert», con la quale La Beaumelle instaura rapporti sempre più stretti. La parte finale del volume comporta tutta una serie di documenti relativi a questi anni di formazione e si conclude con un utile indice dei nomi delle persone e delle opere citate nelle varie lettere.

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Jeroom Vercruysse, Bibliographie des écrits relatifs au prince de Ligne, 1749-2004

Maria Immacolata Spagna

NOTIZIA

JEROOM VERCRUYSSE, Bibliographie des écrits relatifs au prince de Ligne, 1749-2004, Nouvelle édition corrigée et augmentée. Préface du professeur Roland Mortier, Paris, Honoré Champion, 2006 («Histoire du livre et des bibliothèques», 9), pp. 245.

1 La presente bibliografia è la seconda edizione, corretta e ampliata, della Bibliographie des écrits relatifs au prince de Ligne, pubblicata nel 1997. La necessità di una nuova edizione si spiega col ritmo incalzante con il quale la lista delle opere consacrate a de Ligne, alla sua famiglia, al suo entourage e alla sua opera, è andata crescendo in questi ultimi anni.

2 Dalla pubblicazione della prima edizione della bibliografia, infatti, la notorietà del principe ha raggiunto un pubblico sempre più ampio perché, nel frattempo, la conoscenza della sua opera letteraria si è approfondita grazie soprattutto alla pubblicazione delle Nouvelles annales du Prince de Ligne e delle varie edizioni critiche che sono state pubblicate, a partire dal 2000, dall’Editore Champion: Fragments de l’histoire de ma vie, Œuvres romanesques, Caractères et portraits, Coup d’œil sur Belœil.

3 Questa seconda edizione della bibliografia raccoglie tutti gli scritti del principe e le testimonianze a esse relative: recensioni, omaggi, studi, saggi, documenti, articoli, corrispondenze, atti di convegni, ricordi, ecc. Il volume tiene conto anche delle ristampe, delle riedizioni modificate e delle traduzioni. Si tratta di una grande mole di documenti, spesso molto diversi tra loro, visto che de Ligne non fu soltanto uno scrittore, ma anche un diplomatico, un militare, uno storico, un memorialista, un uomo di corte, un urbanista, che occupò un posto di rilievo nella storia della seconda metà del ’700 e i primi anni dell’‘800. La sua esistenza fu un susseguirsi di campagne militari, di

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funzioni diverse presso la Corte di Vienna e quella di Bruxelles, di frequenti soggiorni a Versailles e di numerosi viaggi in Crimea, Moldavia, San Pietroburgo, Varsavia, Berlino, Venezia, Genova, Amsterdam e Londra. Alla fine del volume un indice alfabetico unico raggruppa i nomi degli autori, dei luoghi citati e dei temi affrontati facilitando in questo modo la consultazione della bibliografia.

4 Con la grande quantità di riferimenti bibliografici che mette a disposizione dei lettori, dei ricercatori e degli studiosi di de Ligne, quest’opera si presenta come un’indispensabile strumento di lavoro.

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André Chénier, Œuvres poétiques, T. I (Imitations et Préludes – Art d’aimer – Elégies)

Franco Piva

NOTIZIA

ANDRÉ CHÉNIER, Œuvres poétiques. Édition critique par Georges BUISSON et Edouard GUITTON. T. I (Imitations et Préludes – Art d’aimer – Elégies), Orléans, Editions Paradigme, 2005 («Hologrammes», 1), pp. 543.

1 Ecco il primo volume di un’opera attesa da molto tempo, e di cui molti sentivano ormai l’urgenza: un’edizione che restituisse, finalmente, al lettore moderno in un testo filologicamente e criticamente affidabile l’opera di quello che è stato certamente il più grande poeta del Settecento francese: un’esigenza che si è acuita in questi ultimi anni non solo per la sempre maggiore attenzione portata alla dimensione poetica di questo secolo dichiarato per troppo tempo senza poesia, ma anche a seguito delle indagini che, da vari punti di vista, sono state condotte, spesso con risultati inattesi, sulla vita e sull’opera di André Chénier. Per altro verso i progressi che la critica testuale ha compiuto in questi ultimi decenni hanno fatto sì che un lavoro del genere potesse essere intrapreso con buone possibilità di successo. Nel caso di Chénier l’impresa era particolarmente ardua per la situazione particolarmente delicata, e complessa, in cui, come è noto, si trovano i materiali sui quali questa edizione critica doveva essere stabilita: solo una minima parte di essi hanno visto la luce du vivant de l’auteur, i manoscritti lasciati dal poeta nel pieno di un’impresa ancora lontanissima dall’essere conclusa, sottoposti a letture, tentativi di organizzazione e quindi di selezione che hanno sconvolto l’assetto originario, provocando smembramenti e perdite via via sempre più difficili da recuperare, i limiti, al di là delle buone intenzioni, dei primi editori, le gelosie degli editori successivi, mitizzazioni e tradizioni di vario tipo, hanno fatto sì che il testo di cui il lettore di Chénier ha potuto disporre fino a ora fosse assai

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lontano da quello che, probabilmente, lo stesso Chénier avrebbe lasciato, se la tragica fine da lui subita non gli avesse impedito di concludere il lavoro intrapreso o di dargli almeno un profilo sicuramente individuabile e una forma sufficientemente matura.

2 Si trattava di recuperare, da questo immenso cantiere improvvisamente interrotto che sono le carte lasciate da Chénier, un testo quanto più possibile vicino a quello che André Chénier avrebbe voluto lasciare dietro di sé, e che, nello stesso tempo, desse conto di tutto Chénier, che permettesse al lettore moderno di seguire il poeta nella progressione del suo lavoro creativo, della sua maturazione poetica, degli esiti, seppure parziali, ai quali il suo grandissimo genio l’aveva portato o lo stava portando; ma anche un testo che fosse leggibile. Un compito così arduo non poteva essere assunto che da due dei massimi studiosi di Chénier e, contemporaneamente, della poesia settecentesca nel suo insieme, quali sono, per l’appunto, Georges Buisson et Edouard Guitton, i curatori della presente edizione critica. L’ambizione che li ha guidati in questo difficile lavoro di recupero e di riorganizzazione è stata quella di procurare un’edizione «complète et fidèle» dell’opera poetica di Chénier, ma, nel contempo, anche un’edizione che permettesse al lettore e all’appassionato di potersi tuffare nel mondo poetico di Chénier per assaporarne fino in fondo il profumo. Questa ambizione spiega, e giustifica, le scelte editoriali da loro operate: da un lato quella di adottare, per quanto possibile, l’ordine cronologico, per dar modo al lettore di seguire André Chénier nel suo complesso percorso poetico, dall’altro, di separare l’imponente apparato storico-critico dal testo poetico propriamente detto, in modo da consentire al lettore di potersi abbandonare fino in fondo al fascino del grande poeta, senza privarlo, per questo, di tutto quanto la scienza e la conoscenza attuali fossero in grado di offrirgli per una più completa comprensione di quello stesso testo, o di quella stessa composizione.

3 Per dare giusto conto delle scelte editoriali e critiche adottate dai due curatori sarebbe necessario scendere in spiegazioni assai più dettagliate, che in questa sede sarebbero forse inopportune se non inutili; non ci resta perciò che invitare l’appassionato di Chénier ad accostarsi con fiducia a un’edizione che, se a prima vista può sembrare un po’ ostica, non mancherà di offrirgli, oltre a un testo filologicamente impeccabile (per quanto lo consentano le capacità umane e, soprattutto, lo stato dei manoscritti lasciati da Chénier), un apparato storico-critico in grado di soddisfare anche il palato più esigente; e formulare l’auspicio che al primo succeda presto il secondo tomo di questa edizione che è certamente destinata a segnare una tappa fondamentale nella tormentata vicenda editoriale di questo grande poeta, che i curatori della presente edizione hanno peraltro saputo inserire molto bene nel seno e nel contesto di quel secolo di cui egli è stato, a onta delle sua breve esistenza e della frammentarietà dell’opera da lui lasciata, uno dei protagonisti più importanti e significativi.

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Rassegna bibliografica

Ottocento a) dal 1800 al 1850 a cura di A. Poli e L. Sabourin

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Michel Meurger, Gilles de Rais et la littérature

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

MICHEL MEURGER, Gilles de Rais et la littérature, Rennes, Terres de Brume, 2003, pp. 235.

1 Dans la genèse romantique du Moyen Âge noir, le sire de Rais occupe une place à part. M. Meurger a parfaitement raison d’écrire que «le Gilles de Rais fictionnel est un pur produit du romantisme», même si l’on s’était déjà intéressé au personnage, notamment au xviiie, avec Don Lobineau (1707), Voltaire (Essai sur les mœurs, 1753) et surtout Sade qui en a fait un maître-libertin et l’instrument des lois de la nature (Juliette). Mario Praz avait déjà évoqué cet aspect dans son chapitre sur «L’ombre du divin marquis» (1933).

2 Si Gilles de Rais est resté dans les coulisses du Directoire à la Restauration, on le reconnaît cependant dans les châtelains persécuteurs du roman gothique anglais et dans le surhomme criminel que la mode française du frénétique a multiplié. Il est si peu oublié qu’en décembre 1834 Louis-Philippe commande son portrait à Éloi Féron. C’est à cette époque que Janin, dans son fameux article «Le Marquis de Sade» («Revue de Paris», XI, 1834, repris dans Les Catacombes, 1839), évoque les tueries du Maréchal qu’il juge «moins coupable» que Fauteur de Justine car, lui mort, ses crimes ont cessé, alors que «les livres du Marquis de Sade ont tué plus d’enfants que n’en pourraient tuer vingt maréchaux de Retz». Du romantisme échevelé de Roujoux (Histoire des rois et des dues de Bretagne, 1828-1829) et du pastiche hugolien de Bonnelier (1834), on passa à une lecture plus attentive avec les Notes d’un voyage dans l’Ouest de la France (1836) de Mérimée dont M. Meurger rappelle qu’elles ont fait connaître «hors des frontières de la Bretagne, l’assimilation populaire du maréchal au personnage de Perrault». Bien que Gilles de Rais soit une figure symétrique à don Juan de Mañara, Mérimée n’en tira aucune fiction. Sans doute de telles horreurs s’avéraient-elles «impossibles à dire», surtout pour l’inspecteur général des monuments historiques... qui était fort loin de La Famille de Carvajal!

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3 De bonnes pages sont consacrées à Stendhal qui a puisé dans la Biographie universelle, sans toujours la croire sur parole, et dans Mérimée. Remarquons, parce qu’elles n’ont pas été relevées, les réticences de l’auteur du Rouge et le Noir devant cette histoire judiciaire qui ressemble «à un roman atroce et froid» et ajoutons que le romancier connaissait aussi, grâce aux publications de Buchon, les deux pages fort plates de la Chronique d’Enguerrand de Monstrelet («Adroit fripon, véritable homme de lettres vendu») et les Mélanges de Voyer d’Argenson que V. Del Litto n’avait pas identifiés. Un tueur frénétique? Stendhal rejette cette interprétation pour voir en Gilles de Rais un «homme à imagination» – l’idée sera reprise par Bataille en 1959 –, le pionnier d’un individualisme radical. Dans les Mémoires d’un touriste (M. Meurger n’a pas vu que ces pages sont datées du 1er juillet 1837, jour de la parution des Cenci dans la «Revue des Deux Mondes»), il en fait le premier de tous les don Juan, le deuxième étant François Cenci («C’est le caractère du fameux François Cenci de Rome»). Mais M. Meurger semble n’avoir pas lu attentivement la préface des Cenci, ni connaître les notes marginales qui permettent de comprendre que le premier est en fait Sade. Il est rappelé que les pages du Touriste – une dizaine – n’ont pas connu une grande fortune littéraire, à la différence de celles de l’Histoire de France de Michelet (au nombre de quatre, dans le t. V, 1841) qui constituent une source majeure, pour Flaubert par exemple.

4 L’enquête de M. Meurger se poursuit avec les Curiosités de l’histoire de France du Bibliophile Jacob (1858) qui, à son habitude, tripatouille les documents, et, bien sur, avec les travaux décisifs de l’abbé Eugène Bossard (1885) que le Durtal de Huysmans a bien connus. On regrettera que Lautréamont ait été oublié (la strophe du chant premier: «On doit laisser pousser ses ongles pendant quinze jours...») et que l’introduction de Georges Bataille soit insuffisamment exploitée.

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Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale Auraix- Jonchière

Marie-Thérèse Périn

RÉFÉRENCE

AA. VV., Ô Saisons, ô chateaux. Chateaux et littérature, des lumières à l’aube de la modernité (1764-1914), études réunies et présentées par Pascale AURAIX-JONCHIÈRE, Clermont- Ferrand, Presses Universitaires Blaise Pascal, 2004, pp. 385.

1 Reprenant le titre d’un poème célèbre, ce recueil éponyme s’ouvre sur un Dit du château qui introduit des textes denses, organisés en thématiques précises. La valeur initiatique des espaces castraux en constitue l’axe principal.

2 Sur le château plane d’abord «l’ombre du passé». Sébastien BAUDOIN (pp. 25-51) fait émerger les paradoxes qui font de Combourg un lieu matriciel, dont l’empreinte «innerve» toute l’œuvre de Chateaubriand d’une nostalgique obsession. Nicolas COURTINAT (pp. 71-90) met en valeur l’articulation entre deux types d’édifices – châteaux et palais – dans les modalités d’écriture du voyage en Orient de la première moitié du xixe siècle: ces lieux étranges et paradoxaux, les contrastes qu’y décèlent les voyageurs exercent une forte prégnance sur les dimensions esthétiques, politiques, historiques ou métaphysiques de leurs périples.

3 Les éléments castraux typiques intéressent les communications suivantes, notamment par la notion de seuil. Pour Céline BRICAULT (pp. 93-112), la petite tour Gazeau isolée du Mauprat de Sand constitue un passage obligé entre les deux bâtisses de La Roche

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Mauprat: outre la poétique de l’écart ainsi incarnée, elle devient un refuge excentré, empreint de marginalité, de menaces, d’esprit sanguinaire et funeste, mais aussi offre l’opportunité d’une «ouverture prometteuse vers l’espace de l’éducation et de la perfectibilité», donc «un cadre privilégié pour le parcours initiatique» (pp. 105-106). Jeannine GUICHARDET (pp. 113-123) étudie les châteaux rêvés par Balzac dans ses romans de jeunesse: souterrains, grottes, fortifications, sang, squelettes, fantômes, qui peuplaient les romans gothiques, effraient et séduisent à la fois, car, «châteaux désenchantés», ils se trouvent par lui «réenchantés» (pp. 117-120). «Les châteaux des enfants modèles» (pp. 145-162), que Monique SREIFF-MORETTI observe dans la littérature enfantine du xixe siècle, confèrent à «l’image du château, décor privilégié des contes» (p. 146), des interprétations de cette architecture médiévale, de ses occupants et du monde qui les entoure, porteuses de symboles et de valeurs pour notre héritage culturel.

4 La thématique du palimpseste rapproche les quatre contributions suivantes. Si le château gothique servait de cadre à Mauprat, Le Château des Désertes, quatorze années plus tard, constitue pour Sand un pôle d’éducation des artistes. Gérard PEYLET (pp. 167-180) élucide «le double lien qui unit l’acteur à l’art et à la vie» (p. 167) en cette zone métamorphosée qui permet l’expérience unique de l’apprentissage et de la rénovation. Dans son conte sur le château de Pictordu, Sand préfèrera le charger d’ambivalence – entre nature et merveilleux –, deux pôles qu’éclaire Simone BERNARD-GRIFFITHS (pp. 259-278). Alex LASCAR (pp. 183-198), quant à lui, recense les qualificatifs terrifiants pour démasquer les caractères occultes des «châteaux maléfiques et mystérieux, de Balzac à Sand (1882-1844)», tandis qu’avec un recul certain, Joëlle PRUNGNAUD (pp. 199-212) analyse les parodies anglaises et françaises du roman gothique, évaluant «les effets positifs des sarcasmes répétés» (p. 201) de leur vision satirique.

5 Labyrinthe et repaire occupent souvent l’approche littéraire de ces édifices. Rappelant la prégnance des romans de Walpole à Radcliffe, Michel BRIX (pp. 283-296) étudie l’association des éléments du décor du château à la diégèse, souligne la place qu’y occupe le libertinage, selon l’idéal amoureux dominant au Siècle des Lumières. Claude FOUCART (pp. 297-308) interroge le mythe de Minos dans la description du château moderne chez Theodor Fontane: un lien étroit se voit ainsi tissé entre la conception de l’architecture labyrinthique et les fondements psychologiques de toute identité humaine. Prolongeant l’idée de refuge, Hédia ABDELKEFI-HABAÏEB (pp. 311-332) évoque les diverses facettes de sa quête poétique que présente Le Château du souvenir de Gautier. Mettant en valeur les contrées identitaires, Pascale AURAIX-JONCHIÈRE (pp. 367-380) retrouve la notion de «repaire redouté de forces maléfiques» (p. 368) dans L’Homme de neige, où Sand confronte Stollborg, «le château vieux», au «château neuf» de Waldemorra en «une poétique de la réversibilité» (p. 373).

6 Si la valeur initiatique du château demeure le fil directeur de ces communications, chaque prestation démontre également comment cet édifice mythique s’enracine dans l’histoire de l’être humain et se glisse à l’origine de ses capacités créatrices. Ce colloque engendrera sans doute chez les historiens une nouvelle problématique: qui, de la littérature ou de l’histoire, contribue davantage à créer ou développer le mythe du château? Ses passages secrets, son labyrinthe, ses oubliettes... sont-ils le fruit d’une réalité historique ou bien d’une création littéraire?

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Châteaux romantiques, études réunies et présentées par Pascale Auraix- Jonchière et Gérard Peylet

Marie-Thérèse Périn

RÉFÉRENCE

AA. VV., Châteaux romantiques, études réunies et présentées par Pascale AURAIX-JONCHIÈRE et Gérard PEYLET, Cahiers du Laboratoire Pluridisciplinaire de recherches sur l’Imaginaire appliquées à la Littérature (L.A.P.R.I.L.), Presses Universitaires de Bordeaux, 2004, pp. 363.

1 Le colloque Châteaux romantiques invite le lecteur à une approche plurielle de l’architecture castrale, selon des axes historiques, littéraires et esthétiques, dont nous analysons ici seulement les communications portant sur la première moitié du xixe, malgré la présence d’autres fort intéressantes sur la fin de siècle (notamment celles de Catherine Botterel-Michel et Gérard Peylet).

2 En toute logique, le volume s’ouvre sur une volonté de définition du «château romantique» qui retourne aux sources proposées par le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle de Larousse et le Dictionnaire raisonné de l’architecture de Viollet-le-Duc, pour les confronter aux perceptions des écrivains romantiques. Jacques NOIRAY (pp. 19-28) et Lue FRAISSE (pp. 29-56) insistent sur la vie seigneuriale, dominée par l’ennui, l’isolement et les habitudes de rêverie, telle que les écrivains romantiques la perçoivent au sein de la demeure féodale. Au-delà de la fonction mémoriale traditionnelle, Françoise BERCEGOL (pp. 57-68) révèle les réactions contrastées d’imitation ou d’affranchissement qui animent Flaubert, Le Braz, Du Camp, Barrès, Le Guillou en pèlerinage à Combourg, dans leur vénération envers le maître Chateaubriand: par eux, l’architecture du château est alors parcourue du regard, avant d’être lue comme une œuvre dont il s’agit d’élucider les principes de création.

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3 Pascale AURAIX-JONCHIÈRE (pp. 79-94) démontre le caractère paradoxal des châteaux de George Sand et le caractère duel de son écriture à leur propos. Carme FIGUEROLA (pp. 117-132) considère le motif du château dans l’œuvre de son amant Jules Sandeau: à ses yeux, cette demeure dont la description est à peine esquissée dépasse le statut de décor; l’intrigue s’organise essentiellement dans le château et ses annexes, reflétant ainsi les usages de l’époque, les rapports sociaux au temps de Sandeau et traduisant en fait son idéologie. C’est avec surprise que le lecteur voit ensuite Versailles considéré comme un château romantique par Laurent GiRAUD (pp. 133-144): pour éclairer ce paradoxe, il met en lumière les éléments qui, dans les Mémoires d’un médecin de Dumas, déterminent une zone dramatique où se vivent solitude et fureur des passions, ce qui «brise les destins des héros» (p. 133).

4 La voie est ainsi ouverte à l’étude «des orages désirés» romantiques jusque dans leur «nuit intérieure» (p. 145). Dans ce contexte, Janine GUICHARDET (pp. 147-158) inscrit la demeure campagnarde de Mlle des Touches, dans Béatrix de Balzac: elle déchiffre «les symboles ambivalents, contradictoires dans ce lieu d’aventures et d’initiation» (p. 147), de méditation et de révélation progressive. «Les châteaux de légende dans Inès de la Sierras» (pp. 159-176) suscitent la réflexion de Barbara DIMOPOULOU: à partir de l’écriture minutieuse de Nodier, elle met en valeur la spécificité du château de Ghismondo et situe l’œuvre dans la veine du roman gothique. Angels SANTA (pp. 177-188), quant à elle, étudie le premier roman de Dumas, Pauline, et se propose de «constater le pouvoir de la fascination de l’image du château sur l’écrivain» (p. 178): les châteaux blancs et protecteurs de sa jeunesse conduisent l’héroïne fatalement vers son destin; solitude, angoisse et terreurs croissantes laissent place ensuite au château noir mythique du romantisme: là s’impose l’homme fatal – son mari.

5 Au Maine-Giraud où se tenait le colloque, Yolande LEGRAND (pp. 241-252) se devait de retracer l’inspiration suscitée par son manoir dans la création de Vigny: différenciant les deux premiers passages rapides du poète de ses séjours plus tardifs, elle explore les Mémoires et la Correspondance et démontre comment le site ne fait que révéler des formes littéraires prédessinées dans l’imaginaire du mémorialiste. Lise SABOURIN étend son champ d’investigation à «L’imaginaire du château chez Alfred de Vigny: du motif décoratif au symbole» (pp. 253-268). Elle remarque combien les descriptions des châteaux sont rapides, dépourvues de connotations pittoresques, mais prouve que certains motifs architecturaux privilégiés prennent une force symbolique par leur récurrence, tels fenêtre, balcon et donjon: de l’un de ces postes d’observation en position sommitale, le héros contemple la nature et perçoit les vicissitudes humaines qui déterminent les destins individuels. Prolongeant la vision du processus créateur, elle élargit son propos à l’art: Vigny fait du «livre, château de l’esprit, [la] seule trace durable de la réflexion humaine» (p. 266). Pour reprendre l’expression de Wladimir TROUBETZKOY (pp. 269-278), «quoi de plus différent de Combourg que le Maine-Giraud?»: il ose cependant dresser la comparaison entre ces deux lieux qui permettent à leurs auteurs la mise en scène de soi et l’évolution de l’être au travers de mots maîtrisés.

6 Abordant également la constitution du moi autobiographique, Éric FRANCALANZA (pp. 279-294) se penche lui aussi sur les diverses images de château sandien et se demande si ses demeures, notamment Nohant, représentées dans Histoire de ma vie constituent l’emblème de sa vision du xviiie siècle. L’image du château féodal, majoritaire dans l’œuvre de Gautier, donne l’occasion à Anne GEISLER-SZMULVICZ (pp. 295-308) de clarifier son processus d’écriture poétique ou romanesque: il fait de la bâtisse fortifiée «le lieu

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privilégié de la création ou re-création» (p. 303), ce qui le conduit à associer la restauration archéologique à une résurrection imaginaire des êtres liés à ces emplacements du passé, qui permet «une plongée en soi-même» (p. 307). C’est donc d’intériorité qu’il est question au travers de l’architecture, ce que discerne également Myriam ROMAN dans le récit de voyage hugolien: le motif récurrent des «burgs en mine dans Le Rhin (1842)» (pp. 347-363) convoque la théorie de Gilpin dans ses Trois Essais sur le beau pittoresque (1792) et valorise le rôle structurant du château dans la description et le regard.

7 Toute la fascination du Moyen Âge chez les auteurs romantiques s’exprime donc au travers de son élément vital: le château, vu sous les perspectives croisées et complémentaires des contributeurs de ce volume qui se rapprochent parfois de la démarche de l’historien, tout en laissant place à l’étude des caractères créateurs et en aboutissant à discerner les arcanes de «la citadelle de l’écriture».

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Henri Ponchon, L’Incroyable Saga des Torlonia, des Monts du Forez aux Palais romains

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

HENRI PONCHON, L’Incroyable Saga des Torlonia, des Monts du Forez aux Palais romains, Olliergues, Éditions de la Montmarie, 2005, pp. 344.

1 Si les lecteurs de Rome, Naples et Florence, des Promenades dans Rome et de Vanina Vanini, comme ceux du Comte de Monte-Cristo, connaissent les réceptions fastueuses que Giovanni Torlonia, «riche banquier fort juif», «fort avare et un peu fripon», au jugement de Stendhal qui pensa un instant le prendre comme modèle de l’enrichi dans Lamiel, donnait dans son palais de la place de Venise, sans doute ignorent-ils sa fabuleuse histoire et celle de la dynastie qu’il fonda. Les stendhaliens, qui ont lu la brève étude d’Aimé Dupuy («Stendhal club», 15 octobre 1968) et parcouru la correspondance du consul, disposeront désormais du solide et agréable ouvrage de référence qu’Henri Ponchon a consacré aux Torlonia, les Rothschild de Rome, objet de nombreuses études en Italie, mais rarement évoqués en France: Henri Pourrat a consacré quelques lignes de son Gaspard des montagnes au fondateur de la lignée; Jean Anglade l’a évoqué dans un roman historique, Qui t’a fait prince? (1992). Giovanni Torlonia (1754-1829) est le petit-fils d’un fort modeste marchand de toiles du Forez, Antoine Tourlonias, et le fils de Marin Tourlonias (1725-1785) qui s’installa à Rome en 1750, où il italianisa son patronyme en Torlonia. Après un détour nécessaire chez les Tourlonias du Forez, famille de forgerons et de marchands, H. Ponchon, généalogiste émérite, tente de reconstituer l’étonnant parcours de Marin qui se serait donc fixé à Rome, au service d’une de ses relations familiales, l’abbé de Montgon, agent de Philippe V d’Espagne, lequel eut de si sévères démêlés avec le cardinal de Fleury qu’il préféra se réfugier dans le palais Zuccari, tout près de la Trinité des Monts, où séjournèrent

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Reynolds, les Nazaréens, et même le grand Winckelmann. D’abord valet de chambre puis marchand drapier, Marino épouse la fille d’un émigré français et d’une notable allemande. Le couple aura quinze enfants dont Giovanni, «ce fameux marchand de fil» (Stendhal), le héros de la famille, qui fondera la dynastie princière des Torlonia, avec l’aide de son frère Giuseppe. Le commerce prospère tant et si bien que les Torlonia se consacrent à la banque. Quoique Giovanni n’ait pas été immédiatement accepté dans le corps des banquiers romains, il réussit à faire de sa maison la première sur la place de Rome. Son fils Alessandro lui succédera et, de 1829 jusqu’en 1860, dirigera la banque qui sera vendue en 1869 et mise en liquidation en 1872.

2 Le chapitre III retrace l’«irrésistible ascension» de Giovanni qui sut profiter des bouleversements provoqués par la Révolution française: banquier de la papauté (qui le fera marquis puis duc), mais aussi fournisseur des armées de la République, approvisionneur de la République romaine, banquier de tous les Bonaparte et de la noblesse romaine, représentant à Rome du prince de Fürstenberg (qui le fera noble d’Empire en 1794), et chargé des intérêts de la Pologne, etc... Une telle réussite suppose bien évidemment des capitaux disponibles et une grande intelligence financière. La banque Torlonia est comparable à celle des Rothschild, mais de moindre envergure: d’abord des opérations de change et l’utilisation de capitaux d’origine commerciale inemployés, puis l’acceptation d’effets émis en Europe par la papauté. Au long des vingt années de conflits entre la France et le Saint-Siège, Torlonia sera présent à toutes les étapes, naviguant entre la papauté et les gouvernements que la France lui impose. Son nom apparaît fréquemment dans les dépêches françaises, notamment lors de l’assassinat de Basseville, l’imprudent secrétaire d’ambassade dont Stendhal a raconté la fin tragique d’après Monti, et dans les rapports de Cacault quand la France imposa au pape l’armistice de Bologne (1796). Giovanni devient alors le banquier d’un pape qui n’a pas assez d’argent pour payer la contribution d’armistice. Comme la France accepte d’être payée en fournitures, de l’alun notamment (qui avait fait la fortune des Chigi au xvie siècle), il va en assurer le transport par Civitavecchia. Après le traité de Tolentino (1797), notre homme intervient encore en signant de nombreuses lettres de change pour le pape; il signe même un compromis avec la France. Il poursuit son ascension en participant avec beaucoup d’habileté et un peu de chance à des opérations toujours juteuses en période troublée: fournitures pour les armées, approvisionnement de la ville de Rome, achat de biens nationaux, participations financières diverses (tissages, bois, etc...). La banque Torlonia est une des plus solides et des plus prospères et, à la chute de la République, Giovanni se retrouve propriétaire d’immenses domaines entre Rome et la mer. Son principe: «Crescere a dismisura». À la fin du siècle, du fait de l’explosion des bénéfices entre 1797 et 1800, sa fortune est faite; il est considéré comme le plus riche banquier de l’Italie. Il met sa bourse et son crédit au service des cardinaux pour le conclave de 1799, mais ses relations seront difficiles avec le cardinal Consalvi, le nouveau secrétaire d’État nommé par Pie VII.

3 Tout aussi intéressantes, les pages consacrées à la vie sociale des Torlonia, à l’éducation de leurs enfants, à leurs familiers et invités, et même à leur lointaine parentèle: à la mort de Joseph Tourlonias, à Aubusson d’Auvergne, Giovanni Torlonia, déjà immensément riche, réclame sa part! Il a acheté le vaste territoire de Roma Vecchia, ferme érigée en marquisat par le pape; en 1803, il acquiert le duché de Bracciano, titre qu’il portera à partir de 1809 et que voyageurs et chroniqueurs mentionnent inévitablement. En 1809, il devient patricien romain, honneur que lui accorde Pie VII

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pour services rendus: il entre donc dans la haute noblesse romaine, aux côtés des Borghese, Colonna, Orsini. En 1814, il est fait prince après l’achat du château et du domaine de Civitella Cesi. Sa quête nobiliaire s’achève en 1820 par l’achat du duché de Poli et Guadagnolo. Sur tous ces châteaux, villas, palais et tombeaux – à Saint-Jean-de- Latran, la chapelle funéraire des Torlonia est «décorée comme un café», dit Edmond About –, il appose de très parlantes armes composées d’un bandeau de six roses d’or sur fond bleu parcouru par deux étoiles filantes: sic itur ad astra, aurait dit Coffe! S’il n’est en 1810 qu’au dix-septième rang des plus riches Romains – le prince Borghese caracole en tète avec 2.605 810 écus –, en 1820 sa fortune est évaluée à 1 082 758 écus, dont 85% en biens immobiliers. À sa mort il laisse un patrimoine de trente- cinq millions d’écus! Ses enfants et petits-enfants vont épouser les rejetons des familles en tête de liste: par exemple, la princesse Anna Maria, unique héritière du colossal patrimoine d’Alessandro Torlonia, épousera le prince Giulio Borghese, lequel devra adopter le patronyme de son épouse pour perpétuer l’illustre nom.

4 Dans la saga des Torlonia, Giovanni aura pour successeur Alessandro (1800-1886), son fils cadet, le «Rothschild de Rome». Le fils aîné, Marino (1796-1865), moins connu, sera un esthète doublé d’un viveur, héros d’une aventure burlesque que Stendhal mentionne dans une note du manuscrit de Lucien Leuwen; quant à Carlo (1798-1848), il sera le saint homme de la famille et un ami des arts. À noter l’attention que Giovanni porta aux enfants nés d’un premier mariage de sa femme, dont «ce bon Chiaveri», mort du choléra en 1837, que Stendhal apprécia. Alessandro, qui épouse en 1840 Teresa Colonna (ce qui lui permet d’ajouter à ses armoiries la très fameuse colonne), distingué entre tous par son père, fut bien sûr banquier et homme d’affaires, mais aussi collectionneur et mécène (sur cette activité rapidement évoquée, voir Barbara Steindl, Mäzenatentum in Rom des 19 Jahrhunderts. Die Familie Torlonia, 1994). Au nombre de ses opérations, sa grande œuvre, l’assèchement du lac Fucino, auquel César avait déjà pensé et que tenta de réaliser Claude, lui vaudra le titre de prince de Fucino, l’adjudication de la ferme des sels et tabacs que Stendhal mentionne dans ses lettres et rapports à Rigny, Broglie et Guizot. Au vu des services financiers rendus à la papauté, on comprend que Pie VIII l’ait appelé «le père de la patrie» et qu’il ait dit à Anna-Maria Torlonia, épouse de Giovanni: «Votre fils est le mien, il a sauvé l’État»! (propos rapportés par Stendhal à son ministre). Les Torlonia accèderont au rang de prince assistant au trône pontifical, charge qui est encore aujourd’hui dans la famille. Il développe son partenariat avec les Rothschild (caisse d’amortissement de la dette publique, emprunts d’Etat), prend de nombreuses participations (mines, transports, commerce de la laine, etc...). En même temps il agrandit et transforme palais et villas achetés par son père. Les galeries et salons de la véritable reggia qu’est devenu place de Venise le palais Torlonia, ex-palais Bolognetti (démoli au début du xxe siècle), sont ornés de sculptures antiques et d’œuvres d’artistes contemporains (Canova, dont Stendhal admirera le groupe d’Hercule lançant Lycas à la mer, Thorwaldsen, Galli). À cela s’ajoute une collection archéologique décrite par Oliviero Ozzi en 1902 et par Jörgen Hartmann en 1967. La villa Torlonia, via Nomentana, acquise des Colonna en 1797, est restructuré par Giuseppe Valadier de 1802 à 1806, puis par Caretti et Raimondi, sur le modèle de la villa Adriana, avec casino et théâtre. Il y a aussi le palais Torlonia au Borgo (via della Conciliazione), avec ses vastes salons où Alessandro reçut des milliers d’invités et organisa des fêtes mémorables de 1840 à 1845, la villa Albani, achetée en 1868, avec l’ancienne collection Albani, le musée Torlonia de la via della Lungara (constitué à partir de l’ancienne collection Giustiniani, sur les conseils de P.E. Visconti), les théâtres de l’Apollo, de l’Argentina – cédé à la ville

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de Rome – et la salle de l’Alibert. Luxe écrasant de nouveaux riches? Il vaudrait la peine de comparer les Torlonia père et fils à Mayer Amschel Rothschild et à ses cinq fils installés dans les cinq grandes places européennes (Francfort, Londres, Paris, Vienne et Naples – mais pas à Rome!), qui rivalisent de magnificence et dont les collections d’art sont fabuleuses (voir Pauline Prévost-Marcilhacy, Les Rothschild bâtisseurs et mécènes, Flammarion, 1995). G. et A. Torlonia furent à Rome des personnages clés et leur nom est resté quasi-légendaire car, comme le dit le proverbe, «à Dieu et à Torlonia, tout est possible»; ou, mieux encore, Ignazio Silone en 1933: «In capo a tutto c’è Dio, padrone del cielo, poi viene il principe Torlonia, padrone della terra. Poi vengono le guardie del principe, poi vengono i cani delle guardie del principe. Poi il nulla, poi ancora il nulla, poi vengono i cafoni».

5 Dans son épilogue, Henri Ponchon cite opportunément Stendhal, pourtant rien moins que tendre pour les enrichis qui se piquaient de parler littérature, art ou musique: «Quel que soit un homme à millions, en employant les meilleurs sculpteurs et architectes de son siècle, il a une chance d’être immortel».

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Damien Zanone, Écrire son temps, les Mémoires en France de 1815 à 1848

Laurence Richer

RÉFÉRENCE

DAMIEN ZANONE, Écrire son temps, les Mémoires en France de 1815 à 1848, Presses Universitaires de Lyon, 2006, pp. 416.

1 On voit la difficulté de l’entreprise telle que la définit le sous-titre, d’autant que l’auteur nous rappelle une des attentes du lectorat des Mémoires sur cette période: ils doivent être longs! Face à cet imposant corpus, le chemin était étroit entre l’échantillonnage et la pesanteur didactique qui a marqué quelques publications de thèses ces dernières années; il faut savoir gré à Damien Danone de l’avoir trouvé, avec une méthode sûre. Il adapte le manuscrit d’origine à un lectorat moins érudit, sans rien lui retirer de sa solidité. Il justifie de manière convaincante le choix de sa période en rappelant que les Mémoires marquent la confluence entre deux éléments clefs du romantisme, la célébration du moi et le culte de l’histoire. Il explique ensuite ses choix de corpus, puis, au cours du livre, interroge de façon pointue et non répétitive des textes peu connus. Dans la double approche proclamée, histoire littéraire et histoire du livre, c’est sans doute la seconde qui apporte les éléments les plus novateurs, tout en trouvant sa place dans un ensemble à finalité littéraire. Elle permet de situer avec précision l’engouement éditorial des années 1820-1830, quand les Mémoires aident à réinsérer les destinées individuelles dans les bouleversements collectifs qui viennent de s’achever avec l’Empire. Notons aussi l’excellente utilisation faite de nombreux textes apocryphes, qui contribuent au panorama d’ensemble. Damien Zanone établit une typologie adaptée au xixe siècle tout en tenant compte de la tradition du genre. Elle rend compte de la façon dont, à partir de la convention du moi haïssable, le discours de soi sera néanmoins autorisé à se mêler à celui sur le monde. En ce sens, le livre repose sur une réflexion générale, valable aussi bien pour les Mémoires d’outre-tombe: on pense par exemple aux pages sur l’insertion du récit d’enfance ou aux rapports de l’individu

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et de l’histoire. Saisissant l’anecdote ou l’événement, attribués au valet de chambre ou au ministre, les Mémoires n’en produisent pas moins «un récit extraordinairement homogène de l’histoire contemporaine» (p. 193). Ils rejoignent une réflexion épistémologique sur l’histoire, qui tend alors à englober l’histoire des mœurs dans un champ élargi. Pourtant, le mémorialiste n’est pas l’historien, ce qui rend d’autant plus prégnante l’obligation d’être cru. L’invocation de la vérité est un des grands axes des Mémoires, sur un modèle judiciaire où l’auteur endosse le rôle du témoin. Cette réflexion est judicieusement complétée par une confrontation avec le roman, dont l’essor correspond à la période étudiée. Plutôt que la dérive vers le romanesque des Mémoires de la duchesse d’Abrantès, c’est la création d’un nouveau modèle de prose narrative qui est ici mise en avant, et un discours où l’historique et l’affectif peuvent se rejoindre.

2 Enfin, en empathie avec les mémorialistes, dont il a souligné le fréquent recours à des textes publiés en annexe, l’auteur présente une utile présentation du corpus de référence. Ce livre lisible et clair intéressera un public plus vaste que ne pourrait le laisser croire le corpus de base.

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Gérard Gengembre, Mme de Staël: de la littérature ou des belles-lettres?

Rita Severi

NOTIZIA

GÉRARD GENGEMBRE, Mme de Staël: de la littérature ou des belles-lettres?, in Bonnes Lettres / Belles Lettres, actes des colloques du Centre d’Études et de Recherches Éditer / Interpréter de l’Université de Rouen, 26 et 27 avril 2000 et 6-7 février 2003, textes réunis par C. POULOUIN et J.-C. ARNOULD, Paris, Champion, 2006, pp. 429-437.

1 Dopo una breve introduzione metodologica sulla definizione di «littérature» secondo i testi di riferimento dell’Illuminismo, quali il Dictionnaire de l’Académie (ed. 1740 a cura di De Jancourt) e il Supplément de l’Encyclopédie, dove la voce fu redatta da Marmontel, Gérard Gengembre si appresta a illustrare succintamente sia la posizione dello scrittore che lo statuto della letteratura in due testi di Mme de Staël: Des Circonstances actuelles qui peuvent terminer la Révolution et des principes qui doivent fonder la République en France (1798, ma si rimanda all’ed. di L. Omacini, Genève, Droz 1979) e De la Littérature.

2 Senza dubbio, ammette l’autore, non si può contestare il ruolo decisivo di Mme de Staël nell’elaborazione della nozione moderna di letteratura, e del suo apporto nel ridefinire l’uomo di lettere con la figura dello «scrittore». Eppure, soprattutto nella prima opera, ella rimane legata a una concezione classica delle «belles-lettres», non solo come «letteratura» ma anche come «sapere». Come l’autore, assieme a Jean Goldzink, ha precedentemente dimostrato nella sua edizione delle opere di Mme de Staël (Flammarion, 1991), durante l’Illuminismo era molto più in auge il sintagma «gens de lettres» che la parola «littérature» e la scrittrice, d’accordo anche con alcuni contemporanei, come L.-S. Mercier, propende per «l’écrivain d’imagination». Ella sostiene, infatti, che alla nuova figura dello scrittore spetta il compito di dipingere la società e d’impegnare la sua sensibilità nel far rivivere i «mouvements de la nature». In sostanza, nulla dovrebbe separare la littérature d’idées et d’imagination.

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3 Nel secondo testo citato la scrittrice assume una posizione chiaramente politica fin dall’assioma iniziale che recita: «Les progrès de la littérature sont nécessaires à l’établissement et à la conservation de la liberté». Dunque ella assegna agli scrittori una nuova missione: in mancanza di una letteratura rivoluzionaria bisognerà creare la letteratura repubblicana. Questo «engagement» prevede che lo scrittore diventi un repubblicano modello, il quale, in attesa della letteratura rigenerata, provveda a fornire una «littérature de la compensation». Nell’opera più matura, De l’Allemagne, Mme de Staël riuscirà a fondere in modo dialettico il romanticismo, il cosmopolitismo e le idee della rivoluzione «relançant le progrès littéraire dans une Histoire complète, chaotique, mais engagée de manière irréversible sur la voie glorieuse de la perfectibilité réaffirmée» (p. 437).

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Le Voyage en Orient de Chateaubriand, Actes du colloque de l’ENS Ulm sous la dir. de Jean-Claude Berchet

Olivier Catel

RÉFÉRENCE

Le Voyage en Orient de Chateaubriand, Actes du colloque de l’ENS Ulm sous la dir. de Jean- Claude BERCHET, Paris, Éditions Manucius, 2006, pp. 347.

1 Ce volume réunit les actes du colloque organisé par la Société Chateaubriand 19 et 20 octobre 2006 à l’occasion de la mise au programme de l’agrégation de lettres 2007 de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem. Il est organisé autour d’aspects historiques, politiques et autobiographiques, mais aussi analyse l’héritage littéraire dont se sert Chateaubriand pour consumer son écriture viatique personnelle.

2 Jean-Claude BERCHET (pp. 11-19) rappelle qu’à la fin de cet ouvrage l’auteur renonce à la Poésie pour se consacrer à l’écriture de l’Histoire et fait remarquer que, si Chateaubriand n’aborde pas de front les problèmes politiques, il dénonce cependant le despotisme oriental et prépare un éloge de la liberté qu’il oppose bientôt au despotisme napoléonien. Jacques-Alain de SÉDOUY (pp. 23-29) rappelle la politique de Napoléon pris entre son rêve oriental et son réalisme politique. Jean-Paul CLÉMENT (pp. 31-51) montre que la Grèce revient à la mode et que Chateaubriand ne rencontre pas les élites. Gilles VEINSTEIN (pp. 53-61) étudie comment Chateaubriand dénonce un système politique mauvais qui a l’islam et le despotisme oriental pour fondements.

3 Alain GUYOT (pp. 65-87) compare trois versions du voyage de l’auteur et dégage comment Chateaubriand recherche une plus grande tension dramatique, l’expression de l’émotion juste, tente de donner à son récit de voyage une unité de ton pour finalement construire la dimension autobiographique du texte. Guy BERGER et Bernard DEGOUT (pp. 89-116), qui étudient les réactions de la presse, démontrent que les articles

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parus dans le «Mercure» en 1807 concernant le voyage de l’auteur ne sont que très peu censurés, le régime ne voyant dans ces récits rien qui puisse le mettre en danger. Bernard DEGOUT (pp. 117-127) prouve que la longue maturation des Mémoires a commencé dès le voyage en Orient sans que Chateaubriand, sur le moment, s’en rende compte.

4 Philippe ANTOINE (pp. 131-141) esquisse les nombreux rapprochements possibles entre Le Voyage du jeune Anacharsis et l’ Itinéraire. Élisa GREGORI (pp. 143-151) présente un Chateaubriand archéologue pour lequel le fragment et l’objet priment sur le monument, les mines et les citations devenant des restes du passé qui remplissent symboliquement le même rôle. Marika PIVA (pp. 153-173), quant à elle, insiste sur les différents intertextes présents dans l’Itinéraire: la Bible est convoquée comme Homère, la Jérusalem délivrée comme Tite-Live. Philippe BERTHIER (pp. 175-185) souligne que si les noms se perdent et deviennent lettre morte dans ce monde sans nom qu’est l’Amérique, ceux du monde ancien n’attendent qu’une résurrection poétique. Patrizio Tucci (pp. 189-210) inscrit Chateaubriand dans la grande tradition du pèlerinage chrétien, un iter ritualisé par un protocole descriptif, tout empreint de la crainte et du respect devant la Terre Sainte. Jean-Marie ROULIN (pp. 211-225) étudie les nombreuses références épiques dans ce récit de voyage: Chateaubriand enchante la mémoire historique, préfère le possible et l’universel de l’épopée au ponctuel et à l’accompli de l’Histoire.

5 Fabio VASARRI (pp. 227-244) explore le rire dans l’Itinéraire, ouvrage au ton dégagé, où s’expriment l’euphorie du dépaysement et la liberté de l’auteur face aux genres. Jacques DUPONT (pp. 247-264) met en relief l’ébriété de la citation et la folie de l’exhaustivité qui s’emparent du narrateur. Jean-Claude BONNET (pp. 265-288) se penche sur la place du thème du repas qui scande l’errance du voyageur, plaisirs de la table qui lui révèlent l’hospitalité turque, consulaire, apostolique et familiale. Jean-Marie ROULIN (pp. 291-307) explique que Chateaubriand ne reconnaît plus la France du début de xixe siècle et se lance alors dans une entreprise de refondation où la patrie devient, tour à tour, une qualité de l’esprit, marquée de catholicisme, religion de ses pères, ou encore une nation troubadour. Arnaud BERNADET (pp. 309-323) s’intéresse aux rapports entre la langue et l’altérité: si le «moi» met en scène le nom propre du locuteur, le «je» insiste, quant à lui, sur l’individuation, le sujet du langage; l’exil en pays barbare révèle à Chateaubriand sa propre étrangeté, c’est-à-dire l’absence et la dépossession de soi. Sarga MOUSSA (pp. 325-339), analysant les catégories de la différence, montre que l’idée de «race» est une catégorie peu opératoire dans l’Itinéraire et que Chateaubriand préfère opposer l’islam au christianisme, la sauvagerie à la barbarie ou le despotisme à l’esclavage.

6 Ces communications donnent l’image d’un récit souvent déroutant, toujours inattendu, qui signe l’émergence d’un «je» occidental et autobiographique dans le récit viatique.

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Philippe Antoine commente “Itinéraire de Paris à Jérusalem”, de François de Chateaubriand

Laurence Richer

RÉFÉRENCE

PHILIPPE ANTOINE commente “Itinéraire de Paris à Jérusalem”, de François de Chateaubriand, Paris, Gallimard, «Foliothèque», 2006, pp. 216.

1 Il n’est pas si facile de mettre au programme l’œuvre de Chateaubriand dans les universités. Il faut donc saluer l’initiative des éditions Gallimard qui complètent l’édition «Folio» de l’Itinéraire de Paris à Jérusalem par un commentaire dû au spécialiste des Voyages de Chateaubriand. L’ensemble ainsi offert, tout en restant de prix raisonnable pour les étudiants, est au plus haut niveau scientifique et constitue une lumineuse initiation à un texte parfois déroutant pour le jeune lecteur actuel.

2 Avec modestie, ce commentaire laisse toujours la place aux interprétations ultérieures et n’impose jamais une vision unique de l’œuvre. Bien au contraire, il donne les clefs qui peuvent diversifier les approches, et ce de manière très complète. Les intertextes sont élucidés sans lourdeur, de même que les visions successives que Chateaubriand lui- même a de son œuvre. L’approche générique est évidemment un des points forts de ce livre et peut suggérer une utilisation pour des cours portant sur un ensemble plus vaste, mais elle ne fait jamais oublier les spécificités du texte et n’est jamais encombrante. Les éléments sociologiques et historiques renvoient à des éléments actuels, comme le rapport de notre monde à la diversité religieuse et culturelle. Il ne s’agit pas seulement de regarder le monde, mais bien d’un pèlerinage; celui-ci revêt, dit Philippe Antoine, «une dimension humaniste qui se superpose à celle, spirituelle, du chrétien». Le pouvoir ottoman de l’époque est un emblème commode de l’absolutisme et permet au voyageur de rappeler son amour de la liberté. Tout texte est aussi pour Chateaubriand l’occasion de parler de soi, et le rappel de la figure de l’auteur renvoie à

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l’essentiel de sa poétique. Le dossier qui suit le commentaire comprend des articles et des lettres autour de l’œuvre et permet un panorama critique complet.

3 Il s’agit donc là d’un livre de la plus grande utilité, et d’un exemple trop rare d’approches didactique et scientifique en parfaite complémentarité.

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Jean-Pons-Guillaume Viennet, Mémoires et Journal 1777-1867

Franco Piva

NOTIZIA

JEAN-PONS-GUILLAUME VIENNET, Mémoires et Journal 1777-1867, texte établi, présenté et annoté par Raymond TROUSSON, Paris, Honoré Champion, 2006, «Bibliothèque des correspondances, mémoires et journaux», pp. 1564.

1 Militare per tradizione familiare, e uomo politico al tempo della Restaurazione, troppo ruvido e indipendente tuttavia per fare carriera, Viennet cercò la gloria nelle lettere, per le quali dimostrò fin da giovane una passione tanto forte e tenace quanto poco fortunata. Figlio di quel xviii secolo che non rinnegò mai, fedele sino alla morte a quel «goût» che proprio Voltaire, meglio di altri, aveva definito e diffuso, Viennet cercò la gloria nel teatro: con poca fortuna, però, sia per l’insufficienza del suo genio, sia per una sorta di opposizione che il suo spirito caustico, assai più della cattiva volontà degli attori della Comédie-Française, contribuisce, se non a giustificare, almeno a spiegare. Molte delle pièces, tutte di stampo nettamente neoclassico, che compose nella sua lunga e ostinata carriera teatrale rimasero nel cassetto; mentre quelle poche che riuscirono a essere rappresentate non ebbero grande successo, quando, come nel caso di Sigismonde de Bourgogne, messa in scena dopo innumerevoli rinvii, nel 1825, non si risolsero in veri e propri «fiaschi». Fu più fortunato nella satira, che gli attirò però, come era inevitabile, più nemici che amici, e come autore di fables che interpretò con una notevole originalità e che gli procurarono, nella seconda parte della sua vita, una sorta di fama, aprendogli le porte dell’Académie française. Il successo vero lo conobbe con alcuni romanzi storici, composti alla maniera di Walter Scott, allora di gran moda in Francia, ma non ebbe il coraggio di proseguire su una strada che, evidentemente, contrastava troppo con la sua formazione classica. Sicché il maggiore titolo di merito di questo letterato somme toute modesto, sta in quel Journal che Viennet iniziò a comporre, quasi au jour le jour abbastanza presto, e in quei Mémoires che trasse dalle note del suo

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diario per la parte della sua vita che va fino al 1817, e che Raymond Trousson ha, molto opportunamente, deciso di proporre, dopo le edizioni molto parziali che degli uni e dell’altro erano apparse nella prima metà del secolo scorso, nella loro integralità e in un testo molto accurato, tratto con non poca pena dal manoscritto originale conservato nell’archivio degli eredi.

2 Viennet è stato un osservatore molto lucido e attento, tanto dal punto di vista politico che dal punto di vista letterario, del difficile periodo storico che ebbe a vivere. Di quel periodo egli propone una lettura certamente parziale e in qualche modo anche soggettiva, che non per questo è tuttavia meno puntuale e interessante. «Familier des derniers survivants de l’Ancien Régime et de l’Empire – osserva Trousson nella sua lunga «Introduction», nella quale ricostruisce da par suo la vita e la carriera dell’autore – Viennet recueille auprès d’eux souvenirs, anecdotes et portraits, il tient à jour son obituaire et prend soin de retracer la carrière et le portrait des disparus. Homme de lettres, il tient un registre exact de la littérature dramatique d’un demi-siècle, analysant les œuvres avec autant de minutie que de sévérité et passant des plus grands – Hugo, Vigny, Nodier, Dumas – aux minores les plus oubliés, de Locmaria à Drap- Arnaud, d’Arlincour à Casimir Bonjour. Habitué des coulisses, il sait par cœur comédiennes et comédiennes, les rivalités et les vanités, les intrigues et les ambitions, il excelle dans les portraits, de Talma à Rachel, de Charles X à Louis-Philippe, au récit des fêtes et des émeutes, toujours témoin qui se veut impartial. Même s’il lui arrive de surfaire un peu son rôle de Cassandre dont les prophéties ne sont jamais écoutées».

3 Di quel periodo storico e letterario che lo vide sfortunato, e pur tuttavia attivo protagonista, Viennet ci propone una lettura che potremmo definire da «vinto», anche se mai dichiarato, la quale fa, tuttavia, bene il paio con quelle che, dello stesso periodo, ci hanno fornito i cosiddetti «vincitori», cui siamo certamente più abituati, ma che sono altrettanto parziali e incomplete di quella che ci propone Viennet. I giudizi da lui espressi su alcuni dei principali protagonisti di quel movimentato periodo politico e soprattutto letterario, possono sorprenderci, trovarci magari in netto disaccordo – come là dove, a proposito del More de Venise di Vigny, egli scrive che quando «la vogue en sera passée, il ne restera de ce Vigny qu’un sot et un fat dont la postérité se moquera» (p. 688), oppure là dove definisce il teatro di Hugo «un des scandales de notre siècle littéraire», opera come esso è di un «esprit malade» (p. 702) e, a proposito de Le Roi s’amuse, scrive che «la politique de M. Hugo est aussi abominable que sa littérature» (p. 841): essi meritano tuttavia di essere letti con attenzione, confrontati con quelli, altrettanto esaltati ed esagerati, che espressero quelli dell’altra parte. Non fosse che per capire meglio le tensioni e le contraddizioni di quei decenni così complessi e importanti, le ragioni di scontri che, a distanza di tempo, rischiano di apparirci fin troppo banali, le articolazioni di battaglie che troppo spesso siamo portati a vedere, teleologicamente, come vinte in partenza, o per la forza stessa delle cose. Come dimostra molto chiaramente la testimonianza di Viennet, non fu così che vissero e sentirono quei conflitti e quelle tensioni i contemporanei, e non fu così, forse, che le cose andarono realmente. La lettura di testimonianze come quella di Viennet è utile non solo per la straordinaria messe di notizie che ci offre, ma anche, se non soprattutto, per la prospettiva diversa attraverso la quale le propone e le presenta. Dobbiamo quindi essere grati a Raymond Trousson per averci proposto, dopo i Souvenirs d’un sexagénaire di Antoine-Vincent Arnault – altro importante e per certi versi fondamentale testimone di quel periodo (cf. «Studi francesi», n. 145, p. 172) – i Mémoires e il Journal di Viennet,

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che proprio ad Antoine-Vincent Arnault succedette nel ruolo di segretario di quell’Académie française che di quel mondo di cui essi furono tra gli ultimi, e sfortunati, protagonisti era diventata, come è noto, assieme al Théâtre-Français, l’estremo baluardo.

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Catalogo del fondo Stendhal. Biblioteca Primoli, a cura di Massimo Colesanti, I; a cura di Massimo Colesanti e Valeria Petitto, II

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

Catalogo del fondo Stendhal. Biblioteca Primoli, a cura di Massimo COLESANTI, I; a cura di Massimo COLESANTI e Valeria PETITTO, II, «Quaderni di cultura francese», n. 35 e n. 39, Roma, Edizioni di Storia e Letteratura, 2002 e 2006, pp. 358 e 563.

1 La longue tâche est achevée: grâce aux travaux de Massimo Colesanti et Valeria Petitto, nous disposons désormais du répertoire complet du fonds Stendhal de la Bibliothèque Primoli, soit les livres, essentiellement des fonds Primoli et Mario Praz, qui ont appartenu à Stendhal ou le concernent de près ou de loin, avec la bibliographie des traductions italiennes, des études spécialisées et des recueils d’actes.

2 Certains de ces livres ont appartenu à des napoléonides (la princesse de Canino, Caroline Murat, le roi Joseph). C’est en quelque sorte la recension des livres que Stendhal a connus, lus, annotés, utilisés, cités ou qu’il a pu lire, voire qu’il n’a sans doute jamais lus. À l’identification complète de l’ouvrage s’ajoutent, le cas échéant, un renvoi au fonds Bucci, la mention d’ouvrages postérieurs à 1842, ainsi que d’utiles compléments sur les enrichissements du fonds moderne.

3 Dans le tome I, on lira avec profit la transcription améliorée des notes que Stendhal a laissées sur ses œuvres, Rome, Naples et Florence en 1817 (relue en 1830, 1831, 1839), la Vie de Rossini (relue en 1823-1824, 1826, 1835, 1838, 1839), ou sur celles de Duclos, Miccichè, Napoléon-Marchand, ou encore sur La Jacquerie (relue en 1832). À ce propos, la lecture de la note de la p. 64: «Je reste sec comme de l’âme à clore [?; à don(ner)?]» me paraît

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devoir être corrigée: «Je reste sec comme de l’amadou». Dans la section «Lettres, manuscrits et documents», t. II, M. Colesanti et V. Petitto donnent une lecture améliorée de la lettre de Stendhal à D. Bucci du 25 février 1842 (Correspondance générale, t. VI, p. 573), la liste des correspondants français du comte Primoli qui se sont plus ou moins intéressés à Stendhal (Barrès, Blum, Bourget, France, Lemaître, etc...) et, entre autres documents, une copie manuscrite du HB, brochure dont le comte Primoli dit qu’elle a été flétrie par Pelletan «comme elle le méritait». Un index complète ce second volume.

4 Le catalogue du fonds Primoli constitue un utile supplément aux catalogues des fonds Bucci, à Milan, et Stendhal, à Grenoble.

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Aa. Vv., Arrigo Beyle «Romano» (1831-1841). Stendhal fra storia, cronaca, letteratura, arte

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

AA. VV., Arrigo Beyle «Romano» (1831-1841). Stendhal fra storia, cronaca, letteratura, arte, a cura di Massimo COLESANTI, Hélène DE JACQUELOT, Letizia NORCI CAGIANO, Anna Maria SCAIOLA, «Quaderni di cultura francese», n. 38, 2004, pp. 324.

1 Ce beau volume illustré regroupe les actes du colloque organisé en octobre 2002 par la Fondation Primoli, le Centre d’études stendhaliennes et napoléoniennes de l’Université de Rome III et la Bibliothèque communale de Milan, soit seize communications distribuées en trois sections – le consul, le dilettante, l’écrivain – et consacrées aux dix années que Stendhal passa à Civitavecchia et à Rome.

2 En fait, G. Rannaud a calculé que sur 3800 jours du «Consul», il n’y en eut que 650 à Civitavecchia! Long séjour marqué par des accès de mauvaise humeur et surtout par l’ennui, mais, comme le rappelle d’entrée de jeu Massimo COLESANTI (pp. 1-18), un ennui fécond, car Stendhal lit et travaille. Dans «Stendhal diplomate (d’après des documents inédits)», Elaine WILLIAMSON (pp. 21-37) rouvre le dossier du diplomate et corrige l’interprétation défavorable qu’on en a parfois donnée. On a affaire à un consul qui, préparé de longue main par les leçons de l’Empereur – rendre compte dans le détail –, joue son rôle d’agent commercial auquel il ajoute celui d’agent politique, fonction normalement réservée à l’ambassadeur. E. Williamson n’omet pas les rapports entre la rédaction de la correspondance consulaire et l’écriture romanesque, où l’on retrouve, d’une part, le souci du détail qui explique l’action, de l’autre, les mêmes procédés dans la transcription des paroles. Historien spécialiste d’anthropologie religieuse, Philippe BOUTRY (pp. 39-80) évoque les rapports de Stendhal avec la Curie romaine, «entre

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répulsion, fascination et fiction». Stendhal nourrissait à l’égard de la Curie une défiance extrême, ce qui n’étonne guère chez cet ennemi du «gouvernement des prêtres», chez ce «mangia preti» – appréciation à nuancer – qui n’épargna que trois cardinaux (Consalvi, Spina, Lante) ou de rares personnages secondaires comme le délégat Grech Delicata (Ph. Boutry aurait pu évoquer le cas du cardinal Macchi). La majorité de la troupe sort étrillée de la revue: par exemple, Peraldi fou furieux, l’illustre Angelo Mai irascible et grossier – mais Stendhal eut-il jamais affaire à lui? Intrigue, hypocrisie, immoralité, etc...: bref, le papisme, source de tous les vices, ainsi qu’il est dit dès Rome, Naples et Florence en 1817, et, par-dessus tout, l’inefficacité. Plus nouvelles sont les pages consacrées à l’attitude et à la réaction de la Curie face à ce consul réputé «agent de la propagande révolutionnaire» (Von Lützow) et doublé d’un écrivain à l’Index depuis 1828. Si Ph. Boutry a justement évoqué cet indiscutable réflexe de répulsion qui nous a valu un bel ensemble de lettres et de rapports qui constitue un véritable «roman de la Curie» truffé de rumeurs malicieuses ou scandaleuses, faisant même de certains de ses membres de véritables héros de la Renaissance, il aurait du aussi s’interroger plus précisément sur la fascination que le faste ou le spectacle des funzione exerça sur Stendhal. En annexe, on trouvera les rapports des consulteurs de la commission de l’Index sur le second Rome, Naples et Florence (1828) – un morceau de choix! – et sur Le Rouge et le Noir (1864). Ludovica CIRRINCIONE D’AMELIO (pp. 81-91) aborde à son tour les rencontres entre Stendhal et le prince de Canino, le frère ennemi de Bonaparte, célèbre pour ses fouilles des tombes étrusques en 1828-1829. On sait que le consul se rendit les 26, 27 et 28 mars 1835 à Canino, mais Lucien était absent; un an plus tard, Stendhal aurait visité en sa compagnie la collection Fesch, c’est du moins l’hypothèse de L. Cirrincione d’Amelio, mais le «prince» qu’évoque Stendhal dans une note du Brulard pourrait être aussi bien Michele Angelo Caetani. L’affaire criminelle de mai 1836 – dont Stendhal donna une version plutôt favorable à Pierre Napoléon Bonaparte – et son écho dans La Chartreuse ne sont pas oubliés. Lucio FELICI (pp. 93-106) s’intéresse à la rencontre manquée entre Stendhal et le poète dialectal Giuseppe Gioachino Belli (1791-1863) dont quelques-uns des «sonetti romaneschi» traitent des thèmes qu’on retrouve dans les Promenades dans Rome (scènes de la vie pontificale, esprit du peuple de Rome, alouettes rôties auxquelles saint Julien rend la vie un vendredi). Il y aurait en quelque sorte un Belli stendhalien... Les signori Belli et Beyle ont observé au même moment la même société.

3 Dans la section «Le Dilettante», après la communication très riche de Giuseppe Di GIACOMO, Les idées esthétiques de Stendhal (pp. 113-135), et le survol de Daniela GALLO, Stendhal et la sculpture, ou l’éloge de l’école romaine (pp. 153-169), on retiendra l’Archéologie du regard sur Rome de Martine REID (pp. 138-151) et Les ‘Idées’ de Stendhal sur Raphaël d’Hélène de JACQUELOT (pp. 188-201). À partir du voyage de 1811, de Rome, Naples et Florence en 1817 et des Promenades, M. Reid suit le dialogue singulier que Stendhal a entretenu avec Rome et les œuvres d’art; il faudrait plutôt parler du récit d’une éducation à la sensibilité: comment voir, comment bien voir? H. de Jacquelot revient sur la genèse des Idées italiennes et complète son étude sur l’interprétation stendhalienne de la Transfiguration en précisant le rôle joué par A. Constantin dans l’approfondissement de la connaissance que Stendhal eut de la peinture italienne. Ce faisant, elle retrace la genèse de cette Vie de Raphaël que Stendhal n’a qu’ébauchée, mais qui, en fait, se retrouve, pour sa partie romaine, dans les Idées italiennes. Dans La nostalgie de la musique (pp. 172-185), Ottavio MATTEINI évoque un Stendhal que l’on connaît bien, l’amateur d’opéra qui assiste à cinquante-six représentations à Rome:

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d’utiles précisions sont données, particulièrement quant à son évolution à l’égard de Bellini. Signalons aussi la solide communication de Fausto ZEVI et Elena CAGIANO DE AZEVEDO, Stendhal, archéologue ‘malgré tout’ (pp. 204-235) où l’on trouvera bien des compliments aux études de M. Colesanti et A. Hus sur ce sujet. L’intérêt de Stendhal pour la civilisation étrusque et les connaissances qu’il a pu acquérir sur le terrain font de lui, non pas une victime de l’étruscomanie, mais un archéologue dilettante, au vrai sens du mot, animé d’une passion authentique.

4 Dans la troisième section mériteraient d’être cités abondamment Sandra TERONI, Des ‘Promenades dans Rome’ aux ‘Idées italiennes’ (pp. 261-276), utile compliment à l’étude d’Hélène de Jacquelot, Francesco SPANDRI, Stendhal et le système de L’Arioste (pp. 277-293), sur les procédés narratifs dans les Chroniques, Letizia NORCI CAGIANO, qui s’interroge sur l’apparente absence de Rome dans La Chartreuse (pp. 296-310), et Béatrice DIDIER, Stendhal à Rome en 1837-1836 (pp. 311-322), qui rappelle la place centrale qu’occupe la Ville, véritable refuge, dans l’autobiographie stendhalienne, le manuscrit de la Vie de Henry Brulard étant en partie le journal des séjours romains de Stendhal. Cette dernière section s’ouvre d’ailleurs par une belle intervention de Gérald RANNAUD sur L’Atelier romain de Stendhal (pp. 239-259): à la question qui tenailla Stendhal – comment vivre ou survivre à Rome – il montre qu’il n’y a qu’une seule réponse, écrire, écrire le triste xixe siècle. Rappelons une note de mai 1840: «S’il ne travaille pas, il mûrit ses idées en roman». La devise du Milanese était toujours d’actualité à Rome.

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François Michel, Cher Monsieur... Corrispondenza stendhaliana con Bruno Pincherle

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

FRANÇOIS MICHEL, Cher Monsieur... Corrispondenza stendhaliana con Bruno Pincherle, a cura di Luca GERONUTTI, traduzione di Tatian TESTONI, Milano, Libri Scheiwiller, 2003, pp. 128.

1 Ce volume présente vingt et une lettres, de 1950 à 1956, dans lesquelles l’ingénieur François Michel (1889-1956), éminent spécialiste de la cryptographie stendhalienne et auteur du monumental Fichier stendhalien, s’entretient avec le docteur Bruno Pincherle (1903-1968) qu’il connut en 1948. F. Michel évoque ses recherches dans les bibliothèques ou aux archives, ses travaux et ses trouvailles, ses publications ou ses interventions à tel colloque et, surtout, requiert les précieux avis du stendhalesco dottor Pincherle. Deux hommes dans l’Histoire, qui tous deux s’engagèrent dans la lutte contre le nazisme, et deux stendhaliens passionnés et obligeants, deux amis (F. Michel passe du «Cher Monsieur» au «Bien Cher Monsieur», puis au «Cher Ami»).

2 Les questions les plus diverses sont abordées: déchiffrement des annotations de Stendhal sur une Vie d’Alfieri, interprétation d’un passage du Journal, histoire d’un faux Stendhal (Une Coquette à Turin, d’H[yacinthe] B[univa], Turin, 1836), curiosités de la collection de B. Pincherle, aujourd’hui à la Bibliothèque communale de Milan (entre autres pièces, un manuscrit – Il Monastero di Sant’Arcangelo a Bajano – qui porte la signature sans nul doute apocryphe «Monsr De Stendhall»), divers échos du petit monde stendhalien (la brouille survenue entre Martineau et Parturier), discussion à propos de la destinataire exacte de deux lettres de Mérimée, etc.

3 Le volume est enrichi de la réédition de «La Lezione di François Michel», hommage de B. Pincherle, et d’utiles notes biographiques sur des personnages mentionnés par

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Stendhal, sur F. Michel et B. Pincherle, mais aussi sur Carlo Cordié, Pietro Paolo Trompeo, Francesco Novati.

4 À quand la publication des lettres de B. Pincherle qui complèterait utilement ce beau volume?

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Aa. Vv., «L’Année stendhalienne», n. 4

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

AA. VV., «L’Année stendhalienne», n. 4, 2004, pp. 338.

1 Dans sa plus grande partie consacrée à «Stendhal en Amérique du Nord», ce n. 4 fait en quelque sorte suite aux numéros spéciaux de «Stendhal club» (15 janvier 1988 et 15 janvier 1990). Retraçant la fortune de Stendhal aux États-Unis depuis 1848 (publication des Vies de Haydn, de Mozart et de Métastase), James T. DAY (pp. 15-27) n’omet aucun des travaux importants (R. Vigneron, J.-C. Alciaore, F.W.J. Flemmings, V. Brombert) et rappelle que la réputation de Stendhal outre-Atlantique doit beaucoup aux essais de Turnell et de Gutwirth. Depuis les années ‘80 on se préoccupe plus qu’en Europe de la psychologie stendhalienne sous l’angle de l’analyse féministe (G. May, Carol A. Mossman, G. Muler). Mais si les étudiants disposent d’un guide utile (Approaches to teaching Stendhal’s), la cote de l’écrivain n’en reste pas moins basse: la prestigieuse PMLA qui donna en 1915 le premier article sur Stendhal n’en a pas publié depuis plus de vingt ans; quant à l’évolution du nombre de thèses consacrées à Stendhal, elle a connu son âge d’or dans les années ‘70. La position de Stendhal serait-elle menacée par le multiculturalisme américain? Les douze études inégalement suggestives réunies par J.- J. Hamm tendent à prouver le contraire. Liza ALGAZI (pp. 29-40), qui a publié en 2001 Maternal Subjectivity in the works of Stendhal, s’interroge sur le très discuté féminisme stendhalien – la femme n’existerait que pour rendre l’homme heureux – et constate que Stendhal n’offre aucune solution immédiate au problème de la libération de la femme car son féminisme n’existe que dans l’amour-passion. C’est à l’idéologie que s’intéresse Michelle CHILCOAT (pp. 41-66), non pas à l’interprétation singulière qu’en a donnée Stendhal, mais à l’usage qu’il en a fait dans sa critique du système intellectuel qui régit la société française. Dans Narratologie / Amatologie: l’art d’aimer et la logique du récit chez Stendhal (pp. 67-77), Michael P. GINSBURG, après avoir rappelé que l’analyse de l’amour

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chez Stendhal n’a rien à voir avec celle de Tracy (1813), montre combien le théoricien de la «cristallisation» est étranger à l’idée romantique de l’amour instantané. Selon l’Ars amatoria stendhalienne, l’amour est une séquence dans le temps et non un éclair ou une révélation ponctuelle; c’est une transformation narrative qui parcourt certaines étapes. Utilisant la notion de texte oppositionnel empruntée à Ross Chambers, Anthony G. PURDY (“Death of the author”: suicide et opposition, pp. 79-91), s’attache à définir, à partir du chapitre LX de De l’Amour, la tactique oppositionnelle du suicide discursif (sur le modèle de Werther). Dans ce chapitre capital où Métilde joue un rôle décisif, Stendhal, après avoir renié l’amour à la Don Juan, présente le suicide «comme l’acte suprême d’un amour impossible» et transforme l’échec amoureux en succès littéraire. Suit une très fine étude consacrée à l’ironie stendhalienne dans le discours sur les arts visuels où Janine GALLANT (pp. 93-107) montre qu’à part quelques furtifs passages le discours sur la peinture est au service de l’ironie, notamment dans Lucien Leuwen et Féder. Comment Julien Sorel et Mme de Renal se donnent-ils la main? C’est la question à laquelle tentent de répondre Marie-Dominique POPELARD et Anthony WALL (pp. 109-129), puisqu’il vaut mieux être deux... La scène de la mainmise est scrutée selon la méthode de l’analyse du langage des gestes, la théorie du corps parlant (Merleau-Ponty) à l’appui. Le geste supplée à la parole – on s’en serait douté – et la focalisation sur le jeu des mains révèle bien des ambiguïtés et des malentendus. Rachel SHUH (pp. 132-147) rappelle non sans raison que la plaidoirie de Julien, héritage de la parole révolutionnaire, est au centre de la signification politique et historique du roman: elle est la manifestation éclatante des rapports de classes en 1830 et d’un ensemble de désirs et de fantasmes. Quelque peu décevante parce qu’incomplète, la brève étude que David BELL a intitulée Vitesse et présent dans ‘Lucien Leuwen’ (pp. 150-161) met le lecteur sur la voie des rapports entre les technologies de la vitesse et la philosophie de l’instant, l’écoulement du temps et la conscience de soi. Dans La Représentation et son réel dans ‘Lucien Leuwen’ (pp. 163-177), Sandy PETREY a eu l’heureuse idée de se pencher sur l’extravagante scène d’accouchement et la crédulité stupéfiante de Lucien. Non seulement le scénario de Du Poirier détermine la vie sentimentale de Lucien, mais ce que voit le héros n’est pas plus invraisemblable que le spectacle des machinations politiques de la monarchie de Juillet; autrement dit, l’illusion devient la réalité dans un régime dont l’unique régie est celle de la représentation de la loyauté politique par la «répétition interminable de signes dénués de référents» (portraits officiels, discours répétitifs, etc.), bref une «comédie politique» qui a commencé dès avant le retour des Bourbons. C’est à une relecture de Lamiel qu’invite Maryline LUKACHER (pp. 179-192), par le biais des romans (notamment l’histoire du dernier amour de Stendhal, Earline) et des œuvres intimes dans lesquelles elle prétend retrouver les divers scénarios de Lamiel. Mais l’hypothèse de travail ne tient pas ses promesses, car ni les comparaisons invoquées ni les autorités convoquées n’évitent l’affligeante chute dans la «dimension œdipienne» qui nous renvoie immanquablement de Lamiel à Henriette Gagnon. Alain GOLDSCHLÄGER, lui aussi, relit Lamiel, mais il s’est gardé de toute discussion oiseuse. Non sans raison, il voit en Stendhal un «mauvais disciple de Sade» (pp. 193-203), dans la mesure où le romancier «travaille davantage avec l’image de Sade qu’avec une lecture moderne du texte». Stendhal, qui voit dans Sade un libérateur de l’amour et un briseur de tabous, a fait de son Sansfin un doublon du divin marquis. Quant à la «fille du diable», elle va appliquer une logique sadienne en découvrant toutes les facettes de la nature humaine. Mais, à la différence de l’écrivain Sade tout dans l’amplification et le débordement, Stendhal est l’écrivain de l’économie et de la retenue. Goldschläger voit dans cette opposition

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l’origine de l’inachèvement de Lamiel: Stendhal aurait voulu écrire un roman sadien, c’est-à-dire s’engager sur la voie de la transgression, ce qu’il ne pouvait accepter.

2 La seconde partie comprend deux excellentes études – Marie PARMENTIER, “Le Rouge et le Noir”, un “roman pour femmes de chambre”? (pp. 205-230); Xavier BOURDENET, Texte et livre: la table des matières du “Rouge et le Noir” (pp. 231-253) – et une troisième, de Sheila M. BELL, Les gravures de la “Vie de Henry Brulard”: affaire publique ou affaire privée? (pp. 255-275), reprise notablement enrichie d’un article de 1998: cette étude fort documentée fournit quelques indications nouvelles, mais n’infirme en rien les conclusions de G. Rannaud quant à l’usage des gravures dans la Vie de Henry Brulard. Bien que les femmes de chambre ne fassent pas en principe partie des happy few, le Rouge, qui ne leur est donc pas destiné, est véritablement infiltré d’éléments romanesques, dans l’imaginaire des personnages et leur langage (voir les nombreux stéréotypes qui appartiennent au «style de roman» contre lequel Stendhal s’est élevé tant de fois), et dans certains motifs (entre autres, celui de l’échelle). Sans toujours prendre en compte la dose d’ironie que suppose cette pratique, M. Parmentier affirme que distinguer le romanesque du Rouge de celui des romans pour femmes de chambre serait quasiment impossible, comme l’attestent le procès de Julien, qui produit sur le public féminin le même effet que les fameux romans, et son enterrement, qui vaut bien leur dénouement. Dans le droit fil de sa thèse consacrée à l’historicité du roman stendhalien, X. Bourdenet a relu la table des matières du Rouge, élément du paratexte que négligent la plupart des lecteurs. L’étude de cet aspect de la matérialité du livre réserve des surprises: la table, qu’on a l’habitude de considérer comme une annexe utilitaire, fait réellement partie du texte, comme le prouve la situation de la célèbre adresse «To the happy few» et de la note finale de l’auteur qu’une longue tradition éditoriale a modifiée arbitrairement. Bourdenet donne une riche analyse des titres de chapitres dans leur relation avec les titres courants, prouvant ainsi que dans le Rouge une véritable rhétorique des titres, conforme d’ailleurs au code de l’époque, organise les axes de lecture (le roman d’éducation, la thématique socio-politique, l’amour et le romanesque). L’examen de la table met en évidence, entre la première et la seconde partie, une importante série de répétitions qui font du Rouge, «lu depuis sa table des matières», un roman des retours et des revirements qui, au lieu de progresser linéairement selon le «romanesque de la ligne droite», obéit au «romanesque de la ligne brisée».

3 On trouvera dans les annexes (pp. 283-309), publiés par Jacques HOUBERT, un fragment d’une lettre à Moore (20 juin 1826) où Stendhal réclame son dû à l’agent parisien du New Monthly Magazine, et une lettre de Stendhal à Urbain Canel (19 juillet 1827) à propos de l’impression d’Armance. À Houbert qui s’interroge sur l’identité d’un certain «Chateauroux» dont Beyle attend «les bons avis», je proposerai une hypothèse berrichonne: «l’Aristarque du quai Malaquais», Latouche. On lira avec profit la piquante notule qu’Houbert a consacrée à quelques lettres enflammées que Mme Azur adressa à Delacroix: Stendhal n’a pas succédé, mais partagé, et simultanément.

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Aa. Vv., «L’Année stendhalienne», n. 5

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

Aa. Vv., «L’Année stendhalienne», n. 5, 2006, pp. 382.

1 Non seulement l’Allemagne, stimulée par la récente traduction du Rouge et le Noir par Elisabeth Edl, lit Stendhal, mais elle s’investit dans la recherche stendhalienne comme le prouvent amplement seize contributions réparties en cinq rubriques: langage, esthétique, poétique, politique et autobiographie. Dans une brève note préliminaire (pp. 13-20), E. EDL rappelle quels grands lecteurs de Stendhal furent Goethe et Nietzsche, dont les admirateurs furent autant de propagandistes et souvent de traducteurs. La traductrice expose quelques-uns des problèmes qu’elle a rencontrés et les petites trouvailles qu’elle a faites au cours de son travail, à propos, par exemple, de deux épigraphes (II, 37 et 39). Mechthild ALBERT (pp. 27-40) s’est penchée sur les affinités entre Stendhal et un épigone des idéologues, De Gérando, qui s’opposa au nominalisme condillacien en critiquant les conceptions trop étroitement nominalistes du langage. Les réflexions de De Gérando sur la formation du «langage de la nature» et sur le «langage de l’action» rejoignent les préoccupations de Stendhal sur la communication non verbale ou l’usage de signes non linguistiques dans un langage véritablement naturel. C’est aux principes de Stendhal critique d’art et romancier que s’intéresse Wolfgang DROST (pp. 41-67): on sait que le critique d’art est souvent sévèrement jugé et que ses carences ont été très tôt relevées, par Delacroix notamment. Stendhal aurait été peu apte à discuter des questions formelles, plus préoccupé qu’il était par le contenu, le sujet de l’œuvre, en fidèle disciple de Du Bos. Mais si, dans son voyeurisme ingénu, son attitude est celle d’un tenant du plaisir esthétique, ce n’est pas par un pur et simple hédonisme. W. Drost montre qu’il s’agit à la fois d’une esthétique utilitariste – héritage d’Helvétius et influence de Bentham? –, toute tournée contre le culte du laid, et d’une recherche quasi érotique du bonheur dans la contemplation de l’œuvre d’art. Cette

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esthétique de la subjectivité a renouvelé la critique d’art. Astrid BAUEREISEN, avec La critique de Winckelmann dans l’“Histoire de la peinture en Italie” (pp. 69-90), analyse l’attaque de Stendhal contre le grand théoricien du néo-classicisme dont le nom est d’ailleurs quasiment absent du livre de 1817, mais dont les thèses, notamment le platonisme, sont détruites par l’ironie stendhalienne. L’Histoire de la peinture est une mise en question fondamentale du néo-classicisme. D’Ekkehart KRIPPENDORFF (pp. 91-103), qui privilégie dans sa démarche critique l’interprétation politique de la littérature, on a traduit quelques pages d’un ouvrage de 1990 qui paraphrasent la remarque fameuse de Balzac voyant dans la Chartreuse «Le Prince moderne tel que Machiavel l’écrirait aujourd’hui»: le Machiavel en question, c’est Mosca, et sa complice, la Sanseverina, est à la fois Catherine de Médicis et Catherine de Russie, Balzac l’avait déjà remarqué! Hans MATTAUCH (pp. 105-110) revient sur les objectifs et les circonstances de la mission parisienne de Stendhal fin 1806, début 1807: Stendhal aurait-il été un émissaire de Denon dans ses activités de saisie poussées jusque dans la bibliothèque de Wolfenbüttel? Ce n’était pas le motif du voyage hivernal de Stendhal: Denon a profité de la circonstance pour envoyer à Paris quelques catalogues. Ulrich MÖLK (pp. 111-118), qui offre à Julien Sorel la possibilité de bénéficier du code pénal allemand (1871), rappelle que les lecteurs allemands ont du mal à comprendre sa condamnation dans laquelle ils voient, non sans raison, un acte de vengeance de la bourgeoisie, mais c’est une décision provoquée par Julien. Armance a retenu l’attention de Dagmar PIETZ (pp. 119-130) qui étudie les liens idéologiques entre ce roman et le pamphlet de 1825, et d’Ingrid GALSTER (pp. 131-151), qui nous révèle “Lamiel” à Radio Vichy. Une adaptation de Simone de Beauvoir, en fait une version allégée. Dans Stendhal entre réalité et réalisme ou le roman est un miroir impossible (pp. 153-171), Udo SCHÖNING reprend, mais sans toute la clarté nécessaire, la réflexion menée par Stendhal sur les problèmes des rapports entre roman et réalité à partir de la vieille métaphore du miroir: l’usage stendhalien de ce topos n’a pas été suffisamment exploité. Plus convaincante paraîtra l’étude de Lydia BAUER consacrée à la conception de l’amour dans La Chartreuse (pp. 174-188). Trois lectures possibles sont passées en revue: celle, fameuse, de Michael Nerlich (1989), et celles qui s’appuient sur les intertextes que sont la Clélie et La Princesse de Clèves. C’est aux procédés d’authentification narrative – non dépourvus d’ironie – que s’est intéressé Peter IHRING (pp. 189-208) en choisissant l’exemple de La Duchesse de Palliano, où Stendhal se livre à un travail d’homogénéisation dans le choix des détails et où la micro-histoire est privilégiée pour illustrer le mythe de l’Italie héroïque. Retour à l’autobiographie: Thomas STÖBER (pp. 209-227) étudie la «scription» (Barthes) qui fait du Brulard un «livre-autographe» réservé aux happy few; Friedrich WOLFZETTEL (pp. 229-241) se penche sur la fascination qu’exerce ce récit subversif; Franziska MEIER (pp. 243-266) décèle le jeu ironique de Stendhal avec son double aux prises avec l’Histoire.

2 À cette copieuse section allemande succèdent trois contributions. Kichiro KAJINO, dans “Armance”, Métilde et le langage romanesque chez Stendhal (pp. 267- 286), veut comprendre l’état psychologique de Stendhal en 1826, au moment où il observe «son autre moi» sous le double éclairage du présent (prévoyant la crise dans sa liaison avec Clémentine, il part pour l’Angleterre) et du passé (le voyage de 1821 en Angle- terre pour oublier Métilde). Comme en 1821, Stendhal constate l’impossibilité de son amour, ce qui le rapprocherait de son héros. S’appuyant sur un récit bien postérieur (Lisimon, 1838, ou «Remède au suicide»), K. Kajino interprète la création d’Armance comme un effort de

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survie. Pourquoi pas..., mais pourquoi découvrir des cryptogrammes partout? Le 3 mars à minuit, mort d’Octave, quasiment le 4, renverrait au 4 mars 1818, «Beggining, Métil[de]», à moins que ce ne soit au 3 juin 1819, et le mont Kalos cacherait Volterra. Bien moins décevante l’hypothèse de Jean-Jacques HAMM (pp. 288-298) qui, au fil d’une lecture psychanalytique, recherche l’«effet Méduse» (la représentation comme stupéfaction, la terreur de la castration) dans quelques-uns des aspects de l’univers stendhalien: la mutilation (le motif de la tête coupée), l’interdit visuel qui traverse toute l’œuvre (dans La Chartreuse, bien sur, mais aussi dans les tactiques pour échapper au regard d’autrui), l’ellipse de l’acte sexuel («Stendhal se tient aux approches de l’inapprochable»), la citation-bouclier (l’épigraphe comme précaution ou ruse) et le miroir placé entre le narrateur et le monde. «Savoir ce qu’est un livre, c’est aussi savoir comment il a été filmé», affirme Marie BOURGEON (pp. 299-318) dans son étude de l’usage des larmes dans les adaptations du Rouge par C. Autant-Lara en 1954 et J.D. Verhaeghe en 1997: le premier pratique l’économie – larmes quasiment inexistantes chez Julien; le second le fait pleurer, mais Louise a les yeux secs! Tous deux sont aussi embarrassés l’un que l’autre devant les innombrables ellipses référentielles de Stendhal, d’où de non moins innombrables trahisons, ou plutôt une expression personnelle marquée par l’époque.

3 Dans les «Notes et documents» (pp. 321-340), Jacques HOUBERT se taille la part du lion: cet affreux magot de M. de Fongeray est bien M. Beyle, M. Stendhall tout court, M. de Stendhall ou M le baron de Stendhall; le contrat d’édition de La Chartreuse entre A. Dupont et R. Colomb, qui n’avait jamais été publié, est enfin sous nos yeux; en prime, le lecteur a droit à des témoignages supplémentaires de Sarcey et Taine sur l’enthousiasme déclenché par Jacquinet, leur professeur à l’École Normale. Enfin, J. Houbert a déniché un des premiers fans de Stendhal qui avait hérité de son père – un négociant de la via Condotti connu de Stendhal – un recueil factice avec annotations du maître, recueil dont on n’a pas retrouvé trace.

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Alberto Rebori, Stendhal a Milano

Michel Arrous

RÉFÉRENCE

ALBERTO REBORI, Stendhal a Milano, Milano, Biblioteca comunale di Milano, Palazzo Sormani, 2006, pp. 63.

1 On se souvient de La Milano di Stendhal que Guido Bezzola avait consacré aux lieux, aux personnages et aux livres connus et fréquentés par HB. Cette fois, et c’est inattendu et plaisant de la part du palais Sormani, le lecteur a droit à une bande dessinée dont le héros n’est autre que notre Milanese revenu d’outre-tombe, lequel s’aventure ou revit ses aventures quelque peu décalées dans le Milan du xxie siècle. «I was in 1000 ans», avait-il écrit; il y est encore ou à nouveau, attendant en vain la Pietragrua, mais «Va bene: resterò a Milano»!

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 367

Clélia Anfray, La lectrice ou la révélation du désir. Étude de la scène de lecture dans les romans du XIXe siècle

Marco Stupazzoni

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 368

NOTIZIA

CLÉLIA ANFRAY, La lectrice ou la révélation du désir. Étude de la scène de lecture dans les romans du XIXe siècle, in «Revue d’histoire littéraire de la France», jan- vier-mars 2005, n. 1, pp. 111-119.

1 A partire grosso modo dalla storia di Paolo e Francesca descritta da Dante nel quinto canto dell’Inferno, la funzione del libro e conseguentemente della lettura ha assunto, nella letteratura occidentale, una funzione rilevante sul piano letterario e dal punto di vista simbolico. Se, nel poema dantesco, «l’érotisation de l’acte de lire est poussée à son paroxysme» (p. 113), è soprattutto nell’Ottocento che la lettura si ritaglia uno spazio di luce propria come operazione di intima fruizione del genere romanzesco riservata al pubblico femminile. Il percorso formativo determinato in alcune eroine romanzesche di Balzac, Maupassant, Flaubert e Zola dalla lettura delle opere di autori quali Scott, Sand, Lamartine, senza dimenticare il modello di riferimento più importante rappresentato dal Paul et Virginie di Bernardin de Saint-Pierre, si configura quasi come un rituale iniziatico che serve a «combler l’ennui de ces héroïnes romanesques, prisonnières de leur carcan social» (ibid.). Allo stesso modo, precisa Clélia Anfray, «la lecture, offrant à ses lectrices toutes les clefs de l’amour» nelle sue più intime sfaccettature passionali e addirittura adulterine, sembra come «ouvrir le champ des possibles, débrider les retenues, lever les interdits» (p. 117), assumendo in quest’ottica i tratti di un «palimpseste pour la lectrice qui, derrière les lignes du roman, cherche à déchiffrer ses propres désirs» (p. 119).

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 369

Honoré de Balzac, La Comédie du Diable suivi de La Procession du Diable

Marco Stupazzoni

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 370

NOTIZIA

HONORÉ DE BALZAC, La Comédie du Diable suivi de La Procession du Diable, préface et notes de Roland CHOLLET, postface de Joëlle RAINEAU, Saint-Épain, Lume, 2005, pp. 171.

1 Pubblicato per la prima volta nel 1831 (lo stesso anno de La Peau de chagrin), La Comédie du Diable occupa un posto singolare nell’opera di Balzac: questo testo rappresenta infatti una delle rare occasioni in cui lo scrittore mette in scena la figura del demonio, un tema peraltro assai diffuso nella produzione letteraria francese della prima metà del xix secolo. Nella sua prefazione al testo balzachiano, R. Chollet sottolinea il carattere «allégorique pessimiste de la représentation» (p. 11) – una sorta di «raccourci d’opéra bouffe au royaume de la mort» (p. 9) – nella quale il diavolo «incarne beaucoup moins les forces du mal, qu’il ne représente, de manière ludique ou ironique, le rapport équivoque de l’écrivain à la réalité» (p. 10). In questa «vertigineuse diablerie», ispirata probabilmente a un canovaccio di F. Soulié, Balzac mostra «une exceptionnelle force créatrice» (p. 26) nella composizione di un testo che si pone, allo stesso tempo, come una spietata descrizione (e critica) dei costumi sociali dove l’efficacia della parola scritta è sostenuta ed esaltata dal vigore dei tratti grafici propri delle litografie e delle fantasmagoriche immagini caricaturali di artisti quali Bertall, Ramelet, Le Poitevin e Gavarni. Come evidenzia J. Rameau, «les domaines de l’exploration artistique sur le thème du diable sont extrêmement variés et offrent une vaste gamme des travers de la société» (p. 146). La figura del demonio entra dunque a far parte, a pieno titolo, dell’umanità in generale e della nuova società borghese di Francia in particolare: Satana è «un thème idéal pour exécuter des parodies: c’est un excellent prétexte pour dénoncer les abus et les travers de la société qu’ils soient sociaux ou politiques» (p. 160).

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 371

Nino Agostinetti, Un amore zarantino e Balzac

Marco Stupazzoni

NOTIZIA

NINO AGOSTINETTI, Un amore zarantino e Balzac, in «La Rivista dalmatica», LXXX, aprile- giugno 2005, n. 2, pp. 16-19.

1 Oggetto di questo breve intervento di Nino Agostinetti è un frammento del testo balzachiano Un Début dans la vie nel quale si narra l’avventura amorosa del pittore Schinner a Zara, in Dalmazia: da questo episodio, l’autore trae spunto per riflettere sulla descrizione balzachiana della città e del territorio, frutto, probabilmente delle notizie avute nel corso degli incontri e delle conversazioni con alcune personalità di spicco della cultura italiana nei salotti milanesi e veneziani durante il soggiorno del 1837.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 372

Marco Nuti, Balzac, Dostoevskij e l’“alea” del gioco

Marco Stupazzoni

NOTIZIA

MARCO NUTI, Balzac, Dostoevskij e l’“alea” del gioco, in «Linguae et. Rivista di lingue e culture moderne», Università degli studi di Urbino, Facoltà di Lingue e letterature straniere, 2005, n. 2, pp. 77-88.

1 La dimensione ludica e, in particolare, la categoria del gioco d’azzardo (l’alea secondo la definizione di Roger Caillois) rivestono, soprattutto nel romanzo dell’Ottocento, un’importanza alquanto significativa non soltanto dal punto di vista letterario, ma anche sotto la prospettiva filosofica e ideologica. Ne La Peau de chagrin di Balzac e ne Il Giocatore di Dostoevskij, la sala da gioco rappresenta a tutti gli effetti la metafora della vita, in cui l’uomo – il giocatore – isolandosi all’interno di uno spazio delimitato, fuori dal tempo e dalla realtà, nega l’ordine gerarchico su cui si fondano la logica e la morale della società. Sacro o diabolico, osserva Nuti, «all’origine del fascino del gioco vi è dunque una dimensione che rasenta il soprannaturale proprio in virtù dello spazio illimitato del Possibile» (p. 83). La complessa problematica del gioco d’azzardo presente nei romanzi di due autori consente di individuare un punto di contatto comune tra le due opere: «nella letteratura de l’alea, osserva l’autore, non incontriamo giocatori felici»: morso dal cieco destino ludico, il giocatore «vede dissolvere la sua esigenza di razionalità e la coerenza del suo rapporto con il mondo, divenuto indecifrabile» (p. 87).

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 373

Giuseppe Panella, Forme del romanzo tra umorismo e irradiazione del sublime. La prospettiva di Honoré de Balzac

Marco Stupazzoni

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 374

NOTIZIA

GIUSEPPE PANELLA, Forme del romanzo tra umorismo e irradiazione del sublime. La prospettiva di Honoré de Balzac, in Il Sublime e la prosa. Nove proposte di analisi letteraria, Firenze, Editrice Clinamen, 2005, pp. 107-121.

1 In questo capitolo, Giuseppe Panella riflette sulle origini del romanzo moderno riferendosi inizialmente alla relazione tra humour e scrittura finzionale stabilito da Milan Kundera nel suo L’Arte del romanzo, per quel che riguarda più particolarmente il tentativo di cogliere e di rappresentare «la soggettività degli individui nel loro rapporto con le certezze e con la verità» (p. 109). Di rilevanza non certo secondaria è inoltre il legame tra estetica e romanzo sotto il profilo filosofico in relazione alla interpretazione del reale: da questo punto di vista, l’attribuzione di un valore non soltanto storico-letterario, ma, appunto, filosofico del suo progetto romanzesco da parte di Balzac nell’Avant-propos del 1842 si concretizza, a giudizio di Panella, in un orizzonte di scrittura inteso come quel «momento capace di verificare la novità oggettiva» di tale ambizioso progetto. La pluridiscorsività presente nell’opera balzachiana «è messa in evidenza proprio dalla volontà del suo autore di rivelarne la natura sociale e morale». In questo senso, il riferimento ad Adieu, un testo, osserva l’autore, scritto «all’insegna del Sublime» (p. 119), consente di verificare «nell’architettura della scrittura di Balzac e nella sua pratica linguistica un tipico esempio di stilizzazione che fuoriesce dalla pura imitazione stilistica e si definisce come progetto di unificazione della pluridiscorsività dell’approccio romanzesco» (p. 118).

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 375

Maria Teresa Zanola, L’esotismo linguistico di un viaggiatore. Balzac e la lingua italiana

Marco Stupazzoni

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 376

NOTIZIA

MARIA TERESA ZANOLA, L’esotismo linguistico di un viaggiatore. Balzac e la lingua italiana, in AA. VV., Poetica del viaggio, «Quaderni del Dipartimento di Linguistica», Università della Calabria, XXII, «Letteratura», 2005, n. 10, pp. 237-251.

1 In questo interessante contributo, Maria Teresa Zanola fornisce gli elementi essenziali per ricostruire e per valutare, da un punto di vista cronologico e filologico, l’uso dell’italianismo linguistico di Balzac prima e dopo i suoi viaggi in Italia (a partire dal 1836) e visto in stretto rapporto con il ricorso alla lingua italiana da parte dello scrittore nell’uso privato e personale (la corrispondenza) e nei diversi contesti letterari della sua opera narrativa.

2 Se il romanziere francese si mostra fedele seguace della dottrina romantica della «couleur locale» (essenzialmente prima dei suoi viaggi nella nostra Penisola e soprattutto attraverso l’influenza di Stendhal), «introducendo semantismi dell’italiano che il francese ancora non possedeva» o dilatando «il semantismo dell’italiano stesso» (p. 243), è indubbio che, dopo il 1836, l’aumento dell’uso di italianismi negli scritti balzachiani acquisti un’importanza ben più rilevante. Considerando la tipologia dei prestiti italiani, Balzac «fa uso soprattutto di prestiti integrati, registrati nei dizionari del xix secolo» e quindi noti e ricorrenti. In conclusione, scrive l’autore, Balzac mostra una conoscenza «prudente e semanticamente fondata» dell’italiano, perché si tratta di una lingua «a cui a lungo si è esposto, [...] nella sua ricezione, attraverso i viaggi, gli incontri con italiani e italiane e, non ultimo, i testi dei libretti d’opera» (p. 251).

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 377

Carlos Fuentes, Balzac

Marco Stupazzoni

NOTIZIA

CARLOS FUENTES, Balzac, in In questo io credo, traduzione di Eleonora MOGAVERO, Milano, Il Saggiatore, «Nuovi Saggi», 2005, pp. 26-30.

1 Credo in Balzac, dichiara Carlos Fuentes all’inizio di questo breve capitolo dedicato allo scrittore francese; e nel ripercorrere le pagine di tre fra i più inquietanti romanzi visionari della Comédie humaine: La Peau de chagrin, Séraphita e Louis Lambert, egli trova più di una occasione per celebrare il genio di Balzac e per gettare nuova luce su alcune tematiche proprie della sua scrittura narrativa. Il genio balzachiano, scrive l’autore, «si manifesta nella tensione fra il tempo e lo spazio dei suoi romanzi» (p. 27): come nel caso de La Peau de chagrin e di Séraphîta, vita e morte, possesso ed esproprio delle cose, erotismo e desiderio si fondono in un’unica ma poliedrica dimensione mitica (il mito di Tantalo) che «illumina l’iconografia fantastique» (p. 28) del romanziere. Attraverso il romanzo di Balzac, è legittimo dunque chiedersi se la letteratura può sconfiggere la morte? Balzac, conclude Fuentes, «ha visto che il possesso offre la vita e alla fine la toglie. Ma ha potuto farlo soltanto nella misura in cui ha saputo identificare il suo romanzo in quanto testo, in quanto struttura verbale che conferisce permanenza e contenuto a tutto quello che rifiuta di avere l’una o l’altro, ovvero alla fugacità della vita e al possesso delle cose» (p. 30).

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Michel Brix, Balzac et la symbolique de “La Peau de chagrin”

Marco Stupazzoni

NOTIZIA

MICHEL BRIX, Balzac et la symbolique de “La Peau de chagrin”, in «Annales de Filología Francesa», 2005-2006, n. 14, Universidad de Murcia, pp. 53-68.

1 Se, come rilevava Albert Béguin, La Peau de chagrin può considerarsi come la «cellule- mère» dell’intera Comédie humaine, l’aura sibillina e misteriosa che invade gli spazi e le situazioni di questo romanzo fantastico di Balzac e che, allo stesso tempo, determina l’indole e il destino del suo protagonista, rende problematica la sua interpretazione letteraria e filosofica. Emblema di una generazione logorata dal “mal du siècle”, che vuole liberarsi dai vincoli dell’esistenza quotidiana, Raphaël de Valentin, divorato dal proprio narcisismo, è capace di opporre alla vita soltanto gli sbiaditi e fugaci lampi di un’esistenza sterile che, attraverso la metafora della «peau», egli tenta di proiettare sulla sua immagine di eterno adolescente. Raphaël, osserva bene l’autore, «a pris les choses à l’envers. Il a estimé que la plus grande douleur dans la vie, ce n’était pas de mourir, c’était de vieillir» (p. 68). Balzac coglie con intensa drammaticità la frattura, sempre più profonda, «à l’intérieur d’un même individu, entre un physique d’adolescent et une âme flétrie de vieillard», frattura «qui se creuse, au fur et à mesure que les désirs de Raphaël se réalisent, l’âme supportant seule les stigmates de l’existence et de l’usure du temps» (p. 67).

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Gislinde Seybert, Geschichte und Zeitlichkeit. Histoire et Temporalité

Annarosa Poli e Stefano Genetti

NOTIZIA

GISLINDE SEYBERT, Geschichte und Zeitlichkeit. Histoire et Temporalité, Internationales pluridisziplinäres Kolloquium. George Sand zum Bicentenaire 2004, Bielefeld, Aisthesis Verlag, 2007, pp. 219.

1 Curato da Gislinde SEYBERT, il volume raccoglie i dodici contributi presentati al convegno tenutosi presso l’Università di Hannover in occasione del bicentenario della nascita di George Sand. Come sottolinea la curatrice nell’introduzione (Einleitung, pp. 9-13), essi vertono ora su alcune costanti di tutta l’opera ora su singoli testi appartenenti a diversi periodi. Vari strumenti interpretativi – filosofia, psicocritica, pensiero femminile e femminista, intertestualità ed estetica della ricezione – convergono in una riflessione sulla rappresentazione della storia, sulla configurazione e sulla prefigurazione della temporalità e dell’atemporalità.

2 Bernard Hamon, in Anticatholicisme et anticléricalisme dans le roman sandien (pp. 15-33), esamina due aspetti della opposizione di G. Sand a certi principi della religione cattolica in cui era stata cresciuta: l’anticattolicesimo e l’anticlericalismo. Il primo si sviluppa notevolmente in lei a partire dal 1840. Insieme a Pierre Leroux crede nel progresso dell’umanità sulla conoscenza del creatore nel segno dell’uguaglianza. Le generazioni sono volte verso sempre nuove rivelazioni, i vangeli quindi non rappresentano che un momento della rivelazione in continuo sviluppo e anche Gesù Cristo ha diffuso una dottrina incompleta in attesa d’un nuovo messia pur essendo considerato un «philosophe sublime» e un «prophète de l’idéal». Questa negazione della divinità del Cristo appare evidente nella seconda Lélia e in Spiridion. Anche il clero viene condannato perché sarebbe stato opportuno tornare agli ordini monastici del medioevo che hanno contribuito alla trasmissione del sapere senza ambizioni terrestri e lotte interne. L’adesione di G. Sand al vangelo di San Giovanni si spiega soprattutto per il suo

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valore epico e sociale che ritrova nelle dottrine di Pierre Leroux. Se il cattolicesimo va verso la rovina totale, vittima dei suoi errori, per la scrittrice ora occorre aspettare a prospettare un nuovo credo al fine di evitare un individualismo senza freni che potrebbe solo distruggere il sogno di libertà, uguaglianza e fraternità. Il soggiorno a Roma di Sand nel 1855 le permette di constatare le penose condizioni di vita della città governata dal potere clericale e di dimostrare il suo anticlericalismo nel romanzo La Daniella, nel 1847 e, nel 1863, in Mademoiselle La Quintinie. Alla prima del Marquis de Villemer nel 1864, gli studenti del Quartiere latino manifestarono contro i clericali per sostenere la scrittrice che si era opposta alla politica di Napoleone III, troppo compiacente verso la Chiesa cattolica.

3 Secondo Michel ARDUIMI (Le secret de Sand dans “Le Chateau de Pictordu”, pp. 35-48), in questo racconto, tratto dai Contes d’une grand-mère, il tema dell’arte è visto in una prospettiva storica. I personaggi che vivono alla fine del Settecento risentono sia sul piano dell’arte che su quello psicologico della mutazione del gusto tra il rococò e lo stile neoclassico in un ritorno all’antichità che coincide con la ricerca della coscienza poetica. L’indagine storica è associata al conflitto di Diana con il padre che le ha imposto una matrigna odiosa e non è per lei quel rifugio che avrebbe voluto trovare. Il suo desiderio di dipingere copiando figure da altri quadri per ritrovare i tratti della madre morta, rappresenta la finalità catartica dell’arte nell’indagine sul «segreto della vita». L’autore mette in evidenza come Sand abbia delle aspirazioni esoteriche legate alle sue scelte spirituali che sono incompatibili con la presa di coscienza di un Baudelaire o di un Rimbaud. E pertanto la scrittrice si rivela moderna nella svalutazione dell’idea del «Numero» quando Blanche si mostra pronta a vendere il castello di Pictordu e lei non le offre denaro, ma monete rarissime che superano il valore espresso in denaro.

4 Nell’analizzare il medesimo testo della sessantottenne George Sand, Thomas AMOS (La Poesie voilée. Meta-Fiktionalität des Märchens in George Sands “Le Chateau de Pictordu”, pp. 49-82) insiste sulla dimensione autoriflessiva, metanarrativa e metafinzionale, oltre che autobiografica, sulla dimensione intermediale oltre che intertestuale di un racconto che, all’insegna delle corrispondenze tra pittura e letteratura, associa merveilleux e satira sociale, modalità fantastica e racconto di formazione. Analizzando i contorni ideologici dei personaggi, le valenze autoreferenziali di episodi e passi descrittivi, l’autore ricostruisce le tappe dell’iniziazione all’arte della piccola Diane. Mostra come il racconto suggerisca un’innovativa poetica della fiaba, tesa a superare ogni distinzione tra letteratura per l’infanzia e per adulti, propugnando un’estetica impegnata, che sintetizza istanze romantiche e realiste in contrasto con la concezione superficiale dell’arte incarnata dal padre della protagonista, peintre de salon.

5 Nel roman champêtre Jeanne – argomenta Annette RUNTE (“Singende Steine”. Zur Verschränkung von Mythos und Geschichte in George Sand’s Landroman “Jeanne”, pp. 83-109) – Sand rivisita il motivo del sacrificio simbolico della vergine all’insegna di un realismo poetico che contesta la distinzione tra idealismo femminile e pragmatismo maschile. Riarticolando storicizzazione del mito e mitizzazione della storia, la légende rustique contiene una riflessione sulla condizione della donna in seno alla società patriarcale e sulle origini della consapevolezza della differenza di genere.

6 Gérard CHALAYE (Intention de l’Hérésie ou la double temporalité primitive dans “Consuelo” et “Jean Ziska”, pp. 110-137) si chiede fino a che punto l’eresia sandiana è la riscoperta di un fatto storico o piuttosto l’invenzione di un mito. Cita le opere che hanno

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maggiormente influenzato Sand nelle sue convinzioni sul concetto di eresia a partire dalla Encyclopédie nouvelle di Pierre Leroux e, per quanto riguarda l’eresia hussita, in particolare in Consuelo e in Jean Ziska. In Spiridion dominano invece le teorie del «joachinisme» e del «johannisme» così diffuse in quel tempo anche nelle logge massoniche. La storicizzazione della religione, sostenuta da Gioacchino de Fiore, aveva sedotto i romantici, persuasi della evoluzione progressiva dei principi religiosi che, secondo Sand, avrebbero dovuto confluire in un credo umanitario espresso da «L’Évangile Éternel». È l’origine di quelle che saranno le opinioni di Vico, Hegel, Comte, Marx. Sand proclama più chiaramente di Joachim la morte della religione cristiana ed è così evidente l’importanza che Jean Huss assume come figura emblematica agli occhi della scrittrice. Le figure mitiche di Jean Ziska e Procope le Grand, ambedue martiri delle libertà, sono all’origine dell’ultima grande eresia che è quella della Rivoluzione francese. Come Michelet, Sand pensa che Satana sia l’agente essenziale della rivolta sociale e non più un principio negativo. Così si attua una «riparazione» metafisica e storica. Chalaye conclude questa sua minuziosa e acuta ricerca affermando che G. Sand, in quanto scrittrice, diventa la profetessa della «religione delle religioni», «la religion éternelle», capace di unificare tutte le altre e di dare loro un significato. Si può dunque pensare a una «invention de l’hérésie» in quanto mito produttivo di una nuova storia.

7 Per Béatrice DIDIER (“Nanon”, roman de l’évolution, pp. 131-138), diversamente dagli altri romanzi in cui la «voce narrante» è maschile, in Nanon il racconto è imperniato su una donna dalla notevole personalità che evoca a forti tinte la Rivoluzione francese. Nanon è una contadina che non per ambizione, ma solo per amore riesce a sposare un giovane aristocratico. Mai rinnegherà le sue origini contadine, sempre vestita con gli abiti tradizionali del Berry. Desidera migliorare la sua condizione sociale, la sua cultura, senza volersi affermare come una «pasionaria della Rivoluzione» come aveva cercato di fare la stessa Sand nel 1848, pur restandone profondamente delusa. Nanon rappresenta la Francia contadina, più lenta di quella delle grandi città. A causa della rivoluzione ci si rende conto che esiste una Bastiglia, che c’è in corso una guerra e che si possono comperare i terreni e vendere i Beni nazionali senza violenza, anche se si avverte una evoluzione. B. Didier conclude con la sua consueta penetrante intuizione che il merito di Sand è quello di dare un apporto personale a quella lunga riflessione sul 1789 in atto per tutto l’Ottocento.

8 A partire dalla duplice nozione di désir du texte – il desiderio cui il testo risponde e quello che suscita – Gislinde SEYBER (Textbegehren im Werk von George Sand, pp. 139-147) interroga una scelta di testi sandiani – alcuni capitoli di Lélia, le Lettres d’un voyageur e la prosa poetica di À l’Ange sans nom – sulla scia del metodo di Charles Mauron. Individua così, intorno all’immagine ossessiva, funerea e monumentale, della statua di marmo bianco, un reticolo metaforico associato a rimandi biblici, un mito personale che coniuga amore e morte, colpa ed espiazione.

9 Lélia è un personaggio complesso: donna bella e fatale, ma incapace di amare fisicamente, è soprattutto una intellettuale. Gérard GOEBEL (“Lélia” et “Poliphile”, pp. 149-153) si chiede se sia piuttosto un Laelius, amico di Scipione l’Africano al femminile che viene descritto con delle caratteristiche comuni a quelle di Lélia. Ci potrebbe essere anche una correlazione con il personaggio di Polias nel Sogno di Polifilo che in realtà si chiamava Lucrezia, e apparteneva alla nobile famiglia Laelia dell’antichità. Un eco de L’Embarquement pour Cythère si ritrova nella descrizione del sogno ricorrente di Sand che si vedeva seduta su una riva deserta mentre degli amici venivano verso di lei su una

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barca cantando delle «arie deliziose». Ma, mentre il Sogno di Polifilo, unisce l’amore spirituale e quello carnale, in Lélia l’amore spirituale vince su quello fisico. Ritroveremo anche il nome di Pulchérie, sorella di Lélia nel romanzo sandiano nel Sogno di Polifilo, come antico soprannome di Venere. G. Goebel conclude affermando che Mallarmé parla di «un sépulcre qui rit de porter ce nom Pulchérie» poiché nel Sogno di Polifilo è Adone che muore e non Pulchérie. Proprio questa allusione ha ispirato l’autore per il paragone tra Lélia e il celebre Sogno. Sarebbe stato opportuno aggiungere nelle note la referenza all’articolo di Maria Luisa Belleli, Armonia di struttura e coerenza psicologica in “Sylvie” di G. de Nerval (Torino, Giappichelli Editore, 1970, p. 19), dove si parla della Hypnerotomachia Poliphili di Francesco Colonna e del libro di Franco Bacchelli, Un Enigma bolognese. Le molte vite di Laelia Crispis (Bologna, Costa Editore, 2000).

10 Olga KAFANOVA studia L’Autobiographie de George Sand comme texte dialogique dans la réception russe du XIXe siècle, pp. 154-170). Histoire de ma vie (1847-1855) non è una vera e propria storia della sua vita: lo riconoscono i vari biografi di Sand quando si chiedono le ragioni delle omissioni di avvenimenti delle date inesatte e delle successioni dei fatti imprecisi. In realtà si tratta di un’opera che descrive in modo veritiero il passaggio dal Settecento all’Ottocento poiché è più dedicata al passato che al presente. Il grande interesse di queste Memorie è che il lettore vede svilupparsi un pensiero che risale al tempo di Voltaire per giungere al sogno di un’umanità che ha trovato la sua vera strada nella realizzazione ideale della fraternità e della giustizia. Che importano gli amori della romanziera quando attraverso il dialogo con i vari amici e il dialogo mentale interiore riesce a far comprendere la transizione delle idee tra un secolo e un altro? La severità dell’aristocratica nonna paterna verso sua madre, figlia del popolo, è descritta in modo crudo, ma sembra far comprendere le mentalità del tempo come conferma anche «la réception russe» di queste Memorie. L’autore sostiene che nelle varie discussioni proprio questa «réception» è servita ad arricchire l’opera nel dialogo tra testo e lettore, tra la cultura russa e quella francese, anche se Histoire de ma vie sta per essere tradotta in russo solo ai nostri giorni.

11 Yvette FORMERY (George Sand et le temps qui passe, pp. 171-180), descrive una personalità secondo diversi approcci: psicologico, sociologico ecc. Sand si interessava alla fisionomica attraverso l’opera di Lavater. Secondo l’autore, la romanziera, secondo la terminologia caratterologica, potrebbe inserirsi nella famiglia dei «collerici». Anche se Histoire de ma vie dà una grande importanza al passato della sua famiglia, la sua esistenza personale concede poco spazio ai rimpianti e alla nostalgia perché è tutta occupata dal presente. Anche la sua opera è segnata, attraverso una grande immaginazione, dall’ardore delle passioni e delle azioni. Attraverso i giudizi di amici e di scrittori contemporanei l’attività di Sand si manifesta attraverso una impetuosa mobilità derivata dalla sua attività fisica e da quella della sua immaginazione. In lei domina l’emotività e un’attività incessante. Il «collerico» non si preoccupa di avere una vita coerente, ma gli basta avere una vita esuberante. Non sacrifica un amore all’altro, ma aggiunge il secondo al primo. Questa incostanza della scrittrice ha urtato negativamente chi ha voluto giudicarla, non a causa del moralismo ma di una divergenza profonda nel concetto di sentimento. Quando la romanziera cambia amori e crede di essere guarita dei suoi errori è proprio il momento in cui è spinta a ricominciare. Anche nella sua opera si mostra impulsiva, violenta, impaziente e prende diverse direzioni: romanzo, teatro, storia. Detesta i rimpianti e la malinconia ed è dominata da una volontà di superare le difficoltà, di non dipendere né dalla tradizione né dall’opinione. Nella prefazione di Consuelo dichiara di procedere nel suo argomento

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giorno per giorno. La concezione della storia per Sand è il riflesso della sua emotività dominante come risulta da questa sua affermazione: «L’histoire se sert [...] de tout, d’une note de marchand, d’un livre de cuisine, d’un mémoire de blanchisseuse». Domina in lei una tendenza all’aggressività e al dominio su quelli che le erano vicini. Manifestò una vivace aspirazione a realizzare e a soddisfare tutti gli aspetti del suo destino di donna fino alla fine della sua vita. Y. Formery fornisce qui un’interpretazione personale del carattere della romanziera francese, ma che potrebbe anche essere discussa.

12 Gisela DISCHNER (Der Ausstieg aus der Zeitlichkeit: Mystische Spuren im Werk der George Sand, pp. 181-190), evocando antecedenti e mobilitando raffronti che vanno da Eraclito a sant’Agostino e da Hölderlin a Nietzsche e a Rilke, rinviene nell’opera di Sand, le tracce mistiche collegabili al kairos, all’istante privilegiato sottratto alla cronologia, tempo senza tempo dove passato, presente e futuro si fondono così come interiorità ed esteriorità, soggetto e oggetto. Tra estasi e allucinazione si delinea un pathos avveniristico, l’aspirazione a un rinnovamento dell’umanità le cui variegate implicazioni utopistiche, religiose, sociali e politiche richiamano il programma idealistico del primo romanticismo tedesco.

13 Laura COLOMBO (La Liberté guidant les femmes: George Sand, Marie d’Agoult et l’Histoire au féminin au XIXe siècle, pp. 191-219) evoca il celebre ritratto della libertà che guida il popolo nel quadro di Delacroix che raffigura una donna dal fisico possente e questa rappresentazione vigorosa simbolizza la visibilità che chiedono le donne dell’Ottocento nella loro scrittura sia che tratti di politica che di storia. Le loro ambizioni vanno al di là delle storie private degli amori rappresentati nei loro romanzi poiché esse vogliono conquistare il loro posto utilizzando vari generi letterari. Spesso si richiamano alle Memorie delle donne celebri del passato e si inseriscono fra i «pensatori» della storia. Dopo il 1830 le prime giornaliste giudicano l’attualità maschile senza rinunciare a un ruolo didattico di fronte alle donne. Amélie Bosquet, prima di Sand, si volge verso il folklore, Hortense Allart si occupa di critica storica e dedica uno studio monumentale alla storia europea. Sand, pur rifiutando di essere la rappresentante politica delle donne, si getta nella mischia redigendo i Bulletins de la République con lo scopo di fare opera di propaganda per la repubblica così come nei suoi articoli pubblicati sulla Cause du peuple. Donne che dominano i salotti culturali, donne che redigono come Marie d’Agoult (Daniel Stern) una Histoire de la Révolution de 1848. Questa aristocratica che rivendica i diritti del nuovo proletariato industriale resta tuttavia sempre legata alla classe dalla quale deriva. Vede negli studi sulle scuole socialiste una prevalenza di utopie e cita Proudhon in opere come Essai sur la liberté e Pensées, réfléxions et maximes. L’autore analizza le opere storiche di Marie d’Agoult anche dal punto di vista stilistico. La ricostruzione epica di Daniel Stern viene confrontata con quella di Hugo nel comune desiderio di una conciliazione ad ogni costo. Nella sua Histoire M. d’Agoult dedica alla rivoluzione europea un lungo capitolo, come dedica spazio alle rivendicazioni delle femministe pur distinguendosi da esse: per queste scrittrici non era ancora giunto il momento della rivoluzione generalizzata, ma il germe della solidarietà femminile era stato gettato. Concludendo questo interessante studio sulle donne e la libertà nel secondo Ottocento l’autore sostiene che esse recano una visione nuova della storia attraverso la resurrezione di una genealogia femminile da attuarsi in un’opera collettiva e corale, alla ricerca della solidarietà e della perfettibilità, con un’operazione che tiene conto delle micro-storie. È il solo modo per le donne del momento di uscire

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dal ruolo di icone escatologiche rappresentato dagli artisti e dai poeti per offrire il loro contributo al miglioramento dell’opera dell’umanità.

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Alexandre Dumas, Le Chevalier de Sainte-Hermine

Lise Sabourin

RÉFÉRENCE

ALEXANDRE DUMAS, Le Chevalier de Sainte-Hermine, texte établi, préfacé et annoté par Claude SCHOPP, Paris, Phébus, 2005, pp. 1075.

1 Par sa préface «Le testament perdu» (pp. 13-71), Claude Schopp narre comment il a retrouvé dans les colonnes du «Moniteur universel» de 1869 cet ultime roman de Dumas. Même s’il a délivré toute sa première partie avant le début de la publication, le 1er janvier, le romancier prolifique ne parvient pas toujours, préoccupé des répétitions de l’adaptation en drame de sa fiction précédente, Les Blancs et les Bleus, ou de la rédaction de son Grand Dictionnaire de cuisine, à continuer au rythme que nécessiterait le feuilleton quotidien promis. Il vient à bout du manuscrit de sa deuxième partie, parue jusqu’en septembre, puis s’attelle à la troisième, que son décès laissera inachevée.

2 Après la période de la Terreur au retour d’Égypte, de décembre 1793 à août 1799, que présentaient Les Blancs et les Bleus, c’est l’histoire d’un compagnon de Jéhu malgré lui, par devoir familial, que retrace ce Chevalier de Sainte-Hermine, qui aurait pu s’acheminer jusqu’à l’année 1812, puisque Dumas se renseignait à son propos quelques mois avant sa mort. C’est donc l’épopée d’un autre César, Napoléon, depuis sa montée au trône jusqu’au tournant de son Empire, que Dumas eut voulu retracer, même si une discontinuité marque les pages écrites – premier épisode de février à avril 1801, deuxième d’avril 1801 à juin 1804, troisième de juillet 1804 à février 1806, quatrième de juin à octobre 1806 – de la date finale envisagée. Toujours la même finalité dumasienne: par ses romans, écrire le «Drame de la France», «épuiser l’Histoire de France depuis saint Louis jusqu’à nous» (cité pp. 48-49)!

3 Si Napoléon demeure le phare, conforme à sa légende (voir, sur ses relations avec Chateaubriand, les pages 411sq), de ce roman-fleuve pourtant incomplet, le héros en est

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un preux moderne, sans peur et sans reproche, René, qui nous mène, en digne fils de Monte-Cristo – il reste trois ans en prison et ne doit sa survie qu’à Fouché qui cache au Premier Consul sa non-exécution – au rythme de ses aventures effrénées. Il doit quitter sa fiancée au moment de prononcer le «oui» conforme à leurs sentiments réciproques, la laissant «quatorze ans veuve d’un vivant, et le reste de sa vie l’épouse d’un mort!» (p. 266). Guerres de Vendée aux côtés du Cadoudal, soupçons lors de l’assassinat du duc d’Enghien, courses corsaires et abordages avec Surcouf, chasses au tigre au royaume indien de Pégou, suicide d’une jeune cousine amoureuse que seule la fidélité aux amours passées fait quitter sororalement, tir décisif sur Nelson à Trafalgar, rêverie archéologique devant la Via Appia, poursuite de brigands romains: tous les ingrédients du bon roman d’aventures à portée historique sont là pour notre plaisir, même si parfois un manichéisme excessif et des raccords feuilletonesques de morceaux repris (de la San Felice et d’Isaac Laquedem par exemple) laissent apparaître la fragilité structurelle.

4 Il n’empêche que le lecteur retrouve le ton allègre et vif de l’auteur de d’Artagnan qui a bercé son enfance, tout en l’initiant à l’histoire vue par un certain romantisme.

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Cécile Reynaud, Liszt et le virtuose romantique

Lise Sabourin

RÉFÉRENCE

CÉCILE REYNAUD, Liszt et le virtuose romantique, Paris, Honoré Champion, 2006, pp. 403.

1 Cécile Reynaud, musicologue conservateur à la Bibliothèque nationale de France, nous invite à cerner le statut spécifique du virtuose romantique, en s’appuyant sur le corpus de la «Revue musicale» de Fétis, le père de la «musicologie comparée» (p. 25), et les écrits de Liszt. L’époque romantique voit naître une considération nouvelle de l’interprète dans la mesure où il se révèle aussi créateur et, au-delà, des rapports de la musique et de la littérature dans une société qui oscille entre divertissement et idéal esthétique.

2 La philosophie allemande donnait à la musique instrumentale une profondeur d’essence que ne percevait pas nécessairement – même s’il sut écouter Beethoven – le public, ni même la critique contemporaine, qui préférait s’attacher au verbe des romances à la française ou aux opéras de Rossini. Mais la virtuosité des musiciens romantiques sur l’instrument nouveau qu’est le piano-forte, a fortiori l’excellence de Liszt, inventeur visionnaire de formes, capable en outre de théoriser après Hoffmann, changent cette perception. Libérée des mots, même si le poids des Lieder reste important, la musique proclame son «autonomisation» artistique, tout en s’inscrivant en parallèle de la littérature.

3 L’évolution des institutions (classes de l’Institut, musées...) aide à cette mutation des mentalités: du Beau idéal, mimétique de la nature, on en vient, à la suite de Ballanche et Chateaubriand, à apprécier davantage encore la réalisation de son imaginaire par l’artiste, autre mage, autre prophète. Outre sa parenté avec le poète, l’interprète trouve sa place auprès du compositeur, l’instrument soliste rivalise avec l’orchestre: Liszt met

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en partition pour piano la Symphonie fantastique de Berlioz, le virtuose «aspire au renouvellement de la musique par son alliance avec la poésie» (p. 27).

4 L’ouvrage s’organise en trois temps après une bonne introduction (pp. 11-30). D’abord C. Reynaud met en place les conditions d’épanouissement de la musique instrumentale en cet âge d’or romantique (pp. 31-138): théorique et pratique, attitude des critiques face aux virtuoses, mutation des pianos. Puis (pp. 139-248), partant du corpus de la «Revue musicale», mais aussi de la Biographie universelle des musiciens et de La Musique mise à la portée de tout le monde de Fétis (1830), elle montre comment les virtuoses (Karlbrenner, Moscheles, Herz, Thalberg) ont subi leurs procès, avant que Liszt ne conquière définitivement les cœurs par sa pratique de génie, mais aussi par sa fonction d’analyse de Berlioz et Chopin, sa réflexion sur le rôle du musicien dans la société – objet de la troisième partie (pp. 249-336), avant une riche bibliographie (pp. 363-396) et L’index nominum (pp. 397-398).

5 La virtuosité, «pensée» et «invention» comme le dira Valéry, a mené Liszt à la composition, qu’il confort dans une perspective morale et sociale, même s’il reste plus prudent que les poètes du temps sur son influence réelle. Il est cependant à l’avant- garde de la révolution wagnérienne qui saura l’apprécier autant que Baudelaire avait aimé dès 1863 l’auteur de Tannhaüser: la musique s’est réapproprié les moyens de la poésie.

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Rassegna bibliografica

Ottocento b) dal 1850 al 1900 a cura di I. Merello e M. E. Raffi

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Charlotte Krauss, La Russie et les Russes dans la fiction française du XIXe siècle (1812-1917). D’une image de l’autre à un univers imaginaire

Nicola Ferrari

NOTIZIA

CHARLOTTE KRAUSS, La Russie et les Russes dans la fiction française du XIXe siècle (1812-1917). D’une image de l’autre à un univers imaginaire, Amsterdam-New York, Rodopi, 2007, pp. 446.

1 Nel 1812, la disfatta di Berezina, con la lenta e dolente ritirata dell’esercito napoleonico dagli sconfinati territori a ‘Est dell’Oriente’, conclude tragicamente il primo confronto diretto con l’universo russo. La ferita militare e politica apre però uno squarcio nell’immaginario collettivo francese, creando le condizioni per l’elaborazione di quella mitopoiesi letteraria dell’idea di Russia che si costituirà, consoliderà e modulerà per più di un secolo – fino ai mutamenti trasfiguranti della Rivoluzione d’Ottobre. Il saggio di Charlotte Krauss si propone di indagare origine e composizione di questo vasto campo di immagini, di analizzare l’accumulazione di stereotipi all’interno della scrittura letteraria, inventariando le rappresentazioni francesi del mito russo, identificandone le caratteristiche e le componenti interne, articolandone, quindi, lo sviluppo diacronico. Attraversando una ricca campionatura di romanzi popolari – corpus testuale privilegiato nell’esibire la reciproca influenza tra letteratura e strutture dell’immaginario collettivo da Dumas a Ponson du Terrail, da Verne alla Comtesse du Ségur – si raccontano le tappe della progressiva emergenza dell’universo russo nella finzione letteraria fino alla guerra di Crimea, il suo consolidamento grazie a riconoscibili tipologie di personaggi replicate in generi e situazioni narrative disparate (fino alla morte di Alessandro III), la sua conclusiva espansione dovuta all’immissione

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della nuova tematica nihilista e alla deformazione per caricatura o estetizzazione dei topoi precedentemente elaborati. La percezione della Russia come paese dell’eccesso morale e mostruoso (trasfigurazione della sua immagine geografica, dall’apparente assenza di frontiere all’immensità sconfinata dei suoi spazi) ne causa, in una prima fase, l’adozione come estremo materiale ‘per tragedie shakespeariane’ (secondo l’intuizione di Balzac), genericamente risolta in un ricorso a toponimi o personaggi storici, del tutto indifferente a qualsiasi esattezza informativa. L’efficacia dei primi esperimenti (o il consolidarsi delle relazioni politiche e culturali tra i due stati) permette la progressiva formazione di un universo immaginario coerente, intrinsecamente identificabile e indefinitamente riciclabile nella costruzione finzionale, attraverso la definizione dei tipi ricorrenti del principe (capriccioso, incline alla collera, assimilato, per la sua violenza e mostruosità, all’orso, in relazione conflittuale col mondo femminile), dello zar (le cui due varianti dell’autocrate dispotico o del paterno sovrano risultano funzioni ideologiche delle circostanze politiche del momento), del cosacco (il selvaggio soldato russo, dalle limitate capacità intellettive), del mugico (la sua versione servile, meno selvaggia e guerriera), della femmina martire e della seduttrice (androgina, la cui condizione di straniera ne accresce aura e mistero). Il colore locale russo da strumento di conoscenza di un’alterità (per quanto elaborata e mediata) si muta in un preconosciuto orizzonte d’attesa romanzesco. Le geniali trascrizioni parodiche di Allais e Jarry, quanto le declinazioni decadenti di Joséphin Péladan, Jean Lorrain dimostrano, al volgere del secolo, il pervasivo successo nella codificazione di questo repertorio di figure dell’eccesso e dell’assenza di limite, insieme attraenti e repulsive, la cui radicale estraneità al mondo francese è resa maneggiabile e inoffensiva dalla loro stereotipizzazione narrativa. La documentata e appassionata esplorazione di questo luogo dell’immaginario tende però ad appesantirsi in un’analisi testuale generalmente risolta nel riassunto delle trame e ad opacizzarsi in un’ambigua definizione delle direzioni di influenza (la finzionalizzazione crea gli archetipi mitici per deformazione dei dati storici o si limita ad amplificare luoghi comuni dell’immaginario elaborati in altre pratiche di discorso? la mitizzazione ci parla della realtà o la realtà serve a spiegare la sua trasfigurazione mitica?). Probabilmente, il risultato maggiore della ricerca non consiste tanto nel preciso tratteggio della Russia inventata dall’immaginario francese – i cui tipi risultano, in definitiva, colorature folkloriche di generici modelli appartenenti alla letteratura popolare (così la seduttrice e la donna- martire possono sussumersi nella dicotomia d’epoca tra donna ideale e fatale) –, quanto nell’esibizione dell’attività decostruttiva e combinatoria che la pratica letteraria (specialmente nel lavoro serie, esaminato) conduce su un materiale indifferentemente eterogeneo (finzionale, documentale, storico, testimoniale) nella costruzione di un universo chiuso e coerente, sorprendentemente autoreferenziale proprio nel suo porsi come testimonianza di un’alterità esperienziale.

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Corinne Saminadayar-Perrin, Les discours du journal. Rhétorique et medias au XIXe siècle (1836-1885)

Nicola Ferrari

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CORINNE SAMINADAYAR-PERRIN, Les discours du journal. Rhétorique et medias au XIXe siècle (1836-1885), Publications de l’Université de Saint-Étienne, 2007, pp. 372.

1 L’invito a una manifestazione culturale rivolto, distintamente, a letterati e giornalisti non avrebbe stupito nessuno agli inizi del Novecento. Ancora alla metà del secolo diciannovesimo in Francia, invece, questa distinzione avrebbe, per lo meno, fatto sorridere: come chi avesse opposto cani a bassotti (perché non tutti i cani sono bassotti, ma certo tutti i bassotti sono cani). Nel progressivo spegnersi di questo sorriso si conclude il romanzo del giornalista letterato, che usa la scrittura pubblicistica come trampolino di lancio verso altre carriere, che sospende la sua coscienza tra la prostituzione della penna e l’esercizio di una nuova magistratura politica, indipendente dalle istituzioni. Della storia di sperimentazioni, metamorfosi e transizioni del giornalismo moderno francese – dal 1836 della fondazione della Presse agli anni Ottanta dell’Ottocento, quando, in concomitanza con l’affaire Dreyfuss, si compie il processo di professionalizzazione del giornalista e insieme si definisce incontrovertibilmente il sopravanzamento della vocazione informazionale della stampa su tutti le sue precedenti dimensioni politiche e letterarie –, il saggio di Saminadayar-Perrin offre una significativa analisi tagliata prospetticamente sulle relazioni tra le moderne pratiche discorsive del giornalismo e le antiche tradizioni dell’eloquenza classica. Nel gioco complesso di riflesso e parassitismo, viene acutamente indagato l’impatto della stampa sull’impianto retorico nelle principali forme di spettacolo della parola del diciannovesimo secolo (dalle assai istituzionalizzate dell’assemblea parlamentare, dell’Académie, del tribunale fino alle derive da strada di imbonitori e saltimbanchi). Il

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discorso giornalistico rappresenta una rivoluzione comunicazionale che, radicalmente lontana nell’esito finale dall’antico modello oratorio, mantiene però quell’antico paradigma discorsivo come riferimento ossessivo per tutto il suo sviluppo ottocentesco. La scrittura pubblicistica riflette tutte le pratiche contemporanee del discorso, rivaleggiando con l’oratoria politica, accademica, giuridica nel momento stesso in cui la mima, riproduce, amplifica, drammatizza, rimette in scena, insomma, riportandone non solo i contenuti di inventio e le pratiche di dispositio, ma analizzandone e ricreandone tutto l’apparato rituale di actio comunicativa (la scenografia). In questa complessa relazione saprofita, il discorso del giornale non solo fagocita e deforma le forme oratorie di spettacolo della parola, attraverso la loro pubblicizzazione mediatica (che ne travolge il contesto enunciativo), ma, paradossalmente, proprio nel suo tentativo di resuscitare ‘un’economia del discorso vivente’ congiura in maniera definitiva alla mummificazione dell’eloquenza in testo. In ultima analisi, nell’arco storico esaminato, si osserva come la prossimità dei discorsi giornalistico e oratorio permetta al primo di vampirizzare l’ordine tradizionale (orale e retorico) del secondo, compiendone l’esaurimento e segnando il definitivo passaggio dalla concezione orale della letteratura-discorso, interattiva e sociale, alla dimensione scritta della letteratura-testo completamente autonomizzata e autoreferenziale, merce il cui valore di scambio sopravanza ogni funzione comunicativa. Da questa considerazione discende che lo studio dell’eloquenza nella stampa ottocentesca permette di dimostrare la parte del discorso pubblicistico nella ricerca di un ruolo pubblico, di uno spazio di intervento intellettuale per lo scrittore spodestato nella crisi letteraria postromantica. Alla ricchezza dei dati esaminati e alla convincente chiarezza dell’impianto espositivo, il saggio consegna il proposito di offrirsi come contributo a un rinnovamento della storia letteraria chiamata a divenire, infine, generale storia della comunicazione umana. Ma questo auspicato orizzonte semiotico-sociologico allargato corre i rischi di un insoddisfacente impoverimento, se il senso si vuole, riduzionisticamente, come assorbimento completo (o asservimento teoretico) dello specifico letterario. Leggendo le riflessioni analitiche del saggio insieme alle (soltanto evocate ma folgoranti e riassuntive) rappresentazioni narrative della stampa contemporanea in Balzac e Zola, se ne può trovare indubitabile conferma.

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Mario Richter, Berlioz e la malinconia: su “La Damnation de Faust”

Maria Emanuela Raffi

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MARIO RICHTER, Berlioz e la malinconia: su “La Damnation de Faust”, «Rivista di Letterature moderne e comparate», vol. LIX, I, 2006, pp. 59-69.

1 Questa felice incursione critica di Mario Richter in ambito musicale prende avvio dalla connessione fra l’idea di malinconia in ambito poetico-musicale e il mito di Orfeo, legame ampiamente assunto dalla sensibilità romantica. La Damnation de Faust (1846) di Berlioz appare a Richter come l’espressione più compiuta di questo stato d’animo, cui il musicista dedica un intero capitolo dei suoi Mémoires, anche se la specifica concezione berlioziana dello “spleen” determina uno slittamento cronologico nella comprensione e nel successo della “légende dramatique” e giustifica la sua collocazione in questa zona della «Rassegna». È infatti solo nel 1877 che la Damnation, un decennio dopo la morte del suo autore, trova l’apprezzamento di un pubblico ormai liberato dal compiacimento romantico per l’infelicità e dall’ottimismo magniloquente del Secondo Impero, un pubblico che ha conosciuto le Fleurs du Mal di Baudelaire e i Poèmes saturniens di Verlaine. Sensibile, quindi a un’opera in cui Berlioz “lavorando soprattutto sulla traccia profonda della tragedia di Gœthe” carica il personaggio di Faust “di una diffusa e tragica malinconia” grazie alla quale conferisce a una serie di temi romantici una nuova tormentata tonalità di fatalità negativa e misteriosa.

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Luca Bevilacqua, Lettura di “À une passante” di Baudelaire

Chiara Lanciano

NOTIZIA

LUCA BEVILACQUA, Lettura di “À une passante” di Baudelaire, «Rivista di Letterature moderne e comparate», 2006, Fasc. 2, Pisa, Pacini editore, pp. 188-204.

1 L’A. si propone di dimostrare come Baudelaire abbia genialmente rielaborato uno dei miti più abusati della letteratura, dalla lirica arcaica fino al romanzo moderno europeo, vale a dire il topos dell’“anima gemella” visto in una prospettiva di tipo platonico. À une passante non appare come la poesia di un incontro mancato ma quella di un incontro decisivo e irripetibile dove l’innamorato è destinato a “vivere in absentia la sua relazione con l’oggetto d’amore unico e insostituibile”. L’A. insiste sull’altissima sfida che si è posta Baudelaire e su come abbia modernizzato il mito ambientando l’irruzione della “belle inconnue” e l’incontro fuggitivo dei due protagonisti nel contesto quotidiano ma non meno caotico della metropoli. Ci viene dimostrato come Baudelaire abbia avviato un “pathos che verte non sul tema amoroso, quanto su quello dell’irrimediabile” e del sentimento di frustrazione che da ciò deriva.

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Fanny Bérat-Esquier, La beauté convulsive: électricité et modernité chez Baudelaire

Ida Merello

NOTIZIA

FANNY BÉRAT-ESQUIER, La beauté convulsive: électricité et modernité chez Baudelaire, «Revue des Sciences Humaines», n. 281, 1/2006, pp. 95-105.

1 L’A. sottolinea come per Baudelaire l’électricité non sia un fenomeno di ordine fisico, bensì spirituale, espressione dell’energia dell’universo e assimilato all’anima. Tenta quindi di definire nei Tableaux parisiens e nello Spleen de Paris i rapporti che vengono stabiliti tra il frastuono convulso della città e della folla con l’energia elettrica. A questo proposito ricorda come già nel xviii secolo si cominciasse a studiare una comunicazione di elettricità in un gruppo e come il termine “galvanizzare” sia entrato in uso nel 1799. L’A. però vede in Baudelaire un percorso inverso (dalla moltitudine all’uno) nell’individuo elettrizzato dalla folla fino all’ebbrezza, e vi riconosce l’influenza di Poe, di cui Baudelaire stava traducendo i racconti. Lo stretto legame tra elettricità, movimento frenetico e modernità porta infine alla ricerca e definizione di una nuova bellezza, quale era peraltro già stata adombrata da Gœthe nei suoi saggi di critica d’arte, nella fattispecie a proposito del Laocoonte.

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Gustave Flaubert, L’opera e il suo doppio dalle lettere

Mario Richter

NOTIZIA

GUSTAVE FLAUBERT, L’opera e il suo doppio dalle lettere, a cura di Franco RELLA, Roma, Fazi Editore, 2006, pp. XXVII-479.

1 Costituendo un’antologia (in traduzione italiana) della sterminata produzione epistolare di Flaubert, l’A. ripercorre in dodici sintetici e quasi aforistici capitoletti l’intero itinerario dell’esperienza letteraria del romanziere, mostrando come agisca in lui una costante insoddisfazione che lo rende incapace di trovare un argomento a cui dedicarsi con impegno esclusivo. F. Rella crede di ravvisare nelle migliaia di pagine dell’epistolario flaubertiano l’effettiva esistenza del libro che il solitario di Croisset non seppe mai davvero realizzare coi suoi romanzi. Secondo Rella, in questo ‘romanzo’ nascosto ma riconoscibile Flaubert “esprime l’ansia della bellezza e l’attrazione per il sordido”. In esso “si uniscono gli aspetti che costituiscono l’umano, l’opaco della bêtise e il nitore metafisico, l’esaltazione per l’ideale e i miasmi della vita che salgono attraverso gli interstizi della realtà come le esalazioni di una maleodorante cucina”. “Arrivare a scoprire questo romanzo – conclude l’A. – significa portarsi davanti a un’opera che è pari o forse superiore ai romanzi di Flaubert”.

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Sergio Solmi, Saggi di letteratura francese, t. I: Il pensiero di Alain, La salute di Montaigne e altri scritti

Mario Richter

NOTIZIA

SERGIO SOLMI, Saggi di letteratura francese, t. I: Il pensiero di Alain, La salute di Montaigne e altri scritti, a cura di Giovanni PACCHIANO, Milano, Adelphi, 2005, pp. 532.

1 Nella serie di volumi che raccolgono l’intera opera letteraria e saggistica di Sergio Solmi, siamo lieti di segnalare l’uscita di questo primo tomo dei due di cui si costituisce il quarto volume, nel quale il lettore, confortato da utili note del curatore, può rileggere i primi importanti scritti che Solmi dedicò ad aspetti significativi della letteratura francese. Il lettore della presente rassegna potrà ritrovarvi “La moralità di Baudelaire” (recensione negativa del 1932 sul Baudelaire di Ernest Seillière, 1931) e l’acuto ragguaglio riguardante “Rimbaud nel 1950”.

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Charles Baudelaire, Salon de 1839

Mario Richter

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CHARLES BAUDELAIRE, Salon de 1839. Texte de la Revue française, établi avec un relevé de variantes, un commentaire et une étude sur Baudelaire critique de l’art contemporain par Wolfgang DROST avec la collaboration de Ulrike RIECHERS, édition illustrée de 173 reproductions, Paris, Champion, 2006, pp. 899.

1 Dopo averci dato nel 1992 il testo, filologicamente e sapientemente commentato, dell’Exposition de 1859 di Théophile Gautier, W. Drost (con l’ausilio di U. Riechers), ci fornisce ora anche quello di Baudelaire, il Salon de 1859, nella versione originale della «Revue française». Al di là della presentazione criticamente ineccepibile del testo (del quale sono segnalate le varianti), questo volume si raccomanda soprattutto per la solidità del ricchissimo commento, dal quale è possibile conoscere nel migliore dei modi tutto il complesso contesto del Salon nella sua realtà storicamente verificabile. Trattandosi tuttavia di una massa di dati inevitabilmente trattati in rapporto al procedere del testo baudelairiano e dunque non raggruppati secondo un criterio tematico, il curatore ha avuto la felice idea di venire incontro al lettore con una “synthèse du commentaire” intitolata «Baudelaire critique de l’art contemporain». Una prima parte di argomenti (Le Salon de 1859, un manifeste anti-réaliste, L’abolition des limites de la peinture d’histoire et de genre, Le regard en profondeur: la transfiguration de la réalité, Mysticisme esthétique et néo-baroque, Du règne de l’imagination et de la création de l’infini, Coleridge, Cousin et la décomposition poétique de l’univers, La fantaisie dans l’art, Le charme étrange de l’art anglais) dalla quale si apprende, nella sostanza e al di là delle frequenti sfumature, che «l’anti-réalisme de Baudelaire a pour pendant l’apothéose de l’imagination» e che «entre la tension de ces deux pôles se déroule en multiples facettes son dialogue avec les peintres contemporains et leurs œuvres», è radunata sotto il significativo titolo «Défense et illustration de l’imagination». Seguono «La Photographie» (La philippique contre la photographie), «Le Portrait» (Portrait et photographie, L’éclectisme dans l’art du portrait, Caricature

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et physionomie), «La Peinture de paysage» (La naissance de la peinture de paysage, La nature vue à travers un tempérament, Facture et impression avant l’impressionnisme, L’étude est-elle un tableau?, Un survivant du romantisme, L’esthétique du mensonge et du décor, L’idéalisme allemand et l’esthétique symboliste anticipée, Le refus de l’engagement et la recherche de l’idylle), «La Sculpture» (L’imitation de l’antiquité comme défi à la créativité, Le nouveau point de vue baudelairien, Le débat sur le paragone: la primauté de la peinture, Renaissance bellifontaine et néo-baroque, Le spiritualisme dans la sculpture), «Positions esthétiques de Baudelaire» (De la critique associative à l’abstraction, Vers un concept de modernité). L’indagine articolata di Drost porta a modificare alcune idee correnti riguardanti il Baudelaire critico d’arte. L’ideale artistico del poeta sembra realizzarsi soltanto nel quadro di Delacroix Ovide en exil chez les Scytes. L’Angélus di Legros è per lui esempio della collaborazione creatrice fra lo spettatore e l’opera d’arte. Per quanto concerne la proiezione di Baudelaire verso la modernità, Drost assume un atteggiamento di prudente equilibrio: «Baudelaire, auteur du Salon de 1859, ne correspond pas toujours à l’image que l’on se fait d’un critique d’avant-garde [...] S’il passe sous silence Puvis de Chavannes dont Gautier dévouvre le génie, s’il n’a pas l’intuition de l’essor que la peinture de paysage va prendre dans l’impressionnisme, il a le mérite d’introduire l’eau-fortiste Charles Meryon et Victor Hugo dessinateur [...] Sa critique d’art nous met à même de reconstituer l’univers imaginaire du poète et le Salon de 1859 en particulier nous permet de voir un grand critique d’art du xixe siècle européen s’acheminer vers une théorie de la modernité». Il volume, che è impreziosito da 173 riproduzioni di opere d’arte note e meno note, si conclude con una esauriente bibliografia e con un utilissimo «Index rerum et personarum».

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Angela di Benedetto, Il paradosso della crudeltà a fine Ottocento fra scienza e letteratura

Chiara Lanciano

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ANGELA DI BENEDETTO, Il paradosso della crudeltà a fine Ottocento fra scienza e letteratura, «Rivista di Letterature moderne e comparate», Fasc. 4, 2006, pp. 434-446.

1 L’autrice si propone di riflettere sul paradosso della crudeltà nell’epoca del progresso e della Decadenza, vale a dire nell’ultimo decennio del xix secolo in un’Europa a confronto con la crescente diffusione di assassini seriali: scienza, medicina, giurisprudenza, criminologia cercano una spiegazione al nuovo fenomeno analizzandolo in quanto distinto dalla criminalità e dalla perversione, determinate da «necessità naturali».

2 In una prima parte, l’A. espone le diverse tesi e teorie deterministiche e positivistische che tendono a escludere la responsabilità individuale «sostituendola con quella sociale e culturale» e che cercano gli indizi rivelatori della crudeltà non solo nei crimini ma anche nei criminali mediante esami clinici. Dalla teoria atavistica del professore Lacassagne, alla teoria patologica di Krefft-Ebing alla tesi del psicologo Kovalesky, l’A. insiste sul tentativo della medicina di relegare la crudeltà al rango di anormalità patologica, degenerativa o psichica negando la possibilità che potesse appartenere alla natura umana.

3 In una seconda parte l’A. allude al rifiuto del fenomeno da parte della morale borghese e positivistica da una parte, e di quella giudaico-cristiana dell’altra parte, che vedono nella crudeltà una valenza morale esclusivamente negativa per fermarsi a lungo sulle posizioni di autori come Nietzsche, Lautréamont, Rachilde, Mirbeau che, nelle loro opere, oppongono ai valori passivi «anestetizzanti» della società di fine Ottocento, i

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valori dell’esuberanza, dell’eccesso e dimostrano come l’esercizio della crudeltà sia un’esperienza positiva per l’educazione sensoriale dell’individuo. Sviluppano una vera e propria estetica della crudeltà: l’artista tramite il ricorso all’artificio cancella l’operato divino e ricrea la materia.

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Luc Bonenfant, Nom propre, poésie et généricité: Bertrand, Rimbaud

Chiara Lanciano

RÉFÉRENCE

LUC BONENFANT, Nom propre, poésie et généricité: Bertrand, Rimbaud, Verhaeren, «French studies», Oxford Journals, 4 October 2006, pp. 453-465.

1 Peut-on parler de «différenciation générique» quand il s’agit d’attribuer un nom à un personnage?

2 À travers l’étude de poésies d’Aloysius Bertrand, l’A., dans une première partie, analyse le fonctionnement générique du Nom. Celui-ci peut avoir une fonction narrative, s’il agit en tant que déictique textuel et anticipe l’évolution du récit tel qu’on le trouve dans la narration romanesque. Le Nom peut aussi avoir une fonction sémantique ou poétique, jouant par exemple sur les sonorités: il dépasse sa simple fonction référentielle et acquiert ainsi une dimension plus vaste, voire totalisante, qui distingue la poésie des autres genres.

3 Dans une seconde partie l’A. souligne le fait que la poésie est avant tout un genre à faible densité onomastique contrairement au roman et s’intéresse de plus près, à travers l’analyse détaillée des Noms dans la poésie de Rimbaud et de Verhaeren, au cas de la poésie en prose qui, grâce à sa «souplesse formelle» apparaît comme «l’espace de transition générique par excellence».

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Wolfgang Drost, Une lecture de “La Toison d’or”: de la corruption de l’art. De Gautier à Zola

Mario Richter

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WOLFGANG DROST, Une lecture de “La Toison d’or”: de la corruption de l’art. De Gautier à Zola, in Théophile Gautier, conteur et nouvelliste, Mélanges offerts à Claudine Lacoste-Veysseyre, n. 28 (2006), pp. 105-116.

1 Con una elegante e sottile analisi dei rapporti chiaramente esistenti fra la coppia Gretchen e Tiburce nella Toison d’or di Théophile Gautier e quella di Christine e Claude ne L’Œuvre di Emile Zola, l’A. mette in luce le fondamentali differenze fra le due situazioni letterarie. Espressione dell’amore semplice e profondo, la Gretchen di Gautier si rassegna nella consapevolezza di attirare Tiburce soltanto per via della sua somiglianza con la Maddalena della pittura. Gretchen è disposta a rinunciare all’amore di fronte alla possibilità che il suo amato diventi un artista. Accettando di essere la Musa dell’amato pittore, Gretchen libera il suo amato dal suo invincibile gusto per l’arte antica: lo aiuta a passare dall’imitazione alla creazione. La serena atmosfera del racconto, rileva l’A., raggiunge una soluzione venata d’ironia, che consiste in una presa di distanza di Gautier dal personaggio (Tiburce) che gli specialisti hanno spesso voluto vedere come un suo alter ego. Nel romanzo di Zola, invece, il rapporto fra creatività artistica e sessualità trova una soluzione tragica col suicidio del pittore. Zola, sottolinea l’A., “esquisse les dangers des troubles psychiques de la créativité que court un homme qu’il représente comme dégénéré”.

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Edgard Pich, Leconte de Lisle et l’énigme «Bhagavat»

Mario Richter

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EDGARD PICH, Leconte de Lisle et l’énigme «Bhagavat», in L’Usage de l’Inde, Paris-Pondichéry, Editions Kailash, 2006, pp. 327-337.

1 Si sa come il significato del più lungo dei poemetti ‘indiani’ dei Poëmes antiques (1852) di Leconte de Lisle, quello intitolato “Bhagavat” (480 versi), abbia fin dall’inizio suscitato non poche perplessità presso i lettori. Prendendo le mosse dalla Préface della raccolta di cui “Bhagavat” fa parte, Edgard Pich (certamente il più accreditato studioso di Leconte de Lisle) si accosta al componimento poetico cercando di capirlo osservandolo dal versante della ‘modernità’, ossia secondo lo spirito che pressappoco negli stessi anni orientò l’attività letteraria di Baudelaire, Flaubert e Banville. Contrariamente al significato normalmente attribuito alla colonizzazione, Leconte de Lisle mirerebbe a sostenere che i colonizzatori assimilano la cultura dei colonizzati, di modo che i dominanti si trovano a essere cambiati dai dominati. Questa esperienza di assimilazione porta a togliere credibilità alla realtà storica del Secondo Impero, affascinato dall’utilitarismo mercantile che caratterizzò la dominazione coloniale degli Inglesi. Quanto al comportamento dei poeti messi in scena da Leconte de Lisle, Pich sostiene che «d’une façon quelque peu parodoxale, l’ascétisme de ces poètes exilés et celui des sages, indiens, chrétiens ou athées, correspond à une expérience du chaos qui est à la fois positive et négative». Ecco come l’A. conclude il suo articolo, allargando lo sguardo agli altri poemetti ‘indiani’: «Il nous semble qu’on peut ainsi mieux identifier les problèmes très importants que révèlent les textes à sujet indien de Leconte de Lisle: l’exotisme conçu comme une gestion vivace de l’altérité au lieu d’être un divertissement illusoire; l’ascétisme conçu paradoxalement comme expérience à la fois de la dissolution et de la création des formes; le rapport à l’histoire avec la définition encore plus paradoxale d’un point mort, d’un état néant, d’un ‘neutre actif’ (Ponge) où

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pourtant s’enracinerait le mouvement même de l’histoire; enfin, la contribution du rire et de la caricature (Daumier est le contemporain majeur des textes concernés) au processus sérieux, voire tragique, de l’histoire». Tutto ciò, secondo l’A., conferirebbe a Leconte de Lisle uno specifico carattere di ‘modernità’.

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Pascal Rannou, De Corbière à Tristan. Les Amours jaunes: une quête de l’identité

Mario Richter

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PASCAL RANNOU, De Corbière à Tristan. Les Amours jaunes: une quête de l’identité, Paris Champion, 2006, pp. 543.

1 Il presente libro si raccomanda alla lettura perché costituisce finora il più organico e persuasivo tentativo di approfondimento dell’opera poetica di Corbière considerata nella sua coesione e nella sua coerenza grazie all’attenta analisi di un gran numero di testi. Il metodo adottato dall’A., che egli stesso definisce etno-stilistico, si avvale soprattutto dei lavori di Sélim Abou (se ne veda, in particolare, L’Identité culturelle, 1989). Dopo aver dedicato un ampio e utile capitolo introduttivo alle opere critiche dedicate alle Amours jaunes, Rannou prende le mosse dalla verifica di quella che egli chiama “identité contrariée”, ossia il rifiuto da parte di Corbière delle risorse linguistiche che costituiscono il più solido supporto dei valori che gli sono stati impartiti dall’ambiente della sua iniziale formazione umana e culturale. La seconda parte, dedicata all’“identité niée”, mostra in quale modo Corbière è riuscito a fare tavola rasa di tutto il complesso di condizionamenti mentali di cui si è trovato a essere l’erede. La terza parte studia il momento più drammatico, quello del “désarroi identitaire”, in cui lo sradicamento e l’esilio assumono, in testi spiccatamente nichilisti, il significato di principi creatori. A questo punto si evidenzia in Corbière la volontà di tornare verso un’età dell’oro familiare o etnica. Nella quarta parte, intitolata “l’identité retrouvée” il protagonista delle Amours jaunes si ricompone aderendo ai gruppi culturali che gli erano stati perentoriamente negati dalla sua iniziale educazione. Questo piano di studio potrebbe far pensare a un certo schematismo. In realtà l’A. è particolarmente sensibile alla realtà del testo, che non consente facili semplificazioni. Il

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suo impegno consiste nel cogliere la natura effettiva e complessa, esaltante e dolorosa, della “quête identitaire”, ossia della progressiva ridefinizione del personaggio che assicura l’unità delle Amours jaunes (costruite e organiche come lo sono, a una attenta lettura, Les Fleurs du Mal di Baudelaire, a cui Corbière guarda con particolare interesse): l’A. si impegna a mostrare la difficile strada umana e letteraria che ha dovuto percorrere Edouard-Joachim Corbière per diventare Tristan. Quest’ultimo, staccandosi dai valori normativi della famiglia di Edouard-Joachim, avrebbe trovato la sua identità votandosi a tre realtà marginali, a quelle dei marinai, della bohème parigina e dei “Bretons bretonnants”. «Se nourrissant d’apports ethniques et artistiques nouveaux – scrive l’A. – la culture de Corbière se montre mobile, diverse, polyphonique», arrivando in tal modo ad accostarla a tendenze attuali della letteratura del Québec, del Maghreb, delle Antille...

2 Il libro si conclude con una bibliografia particolarmente ricca.

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Katherine Lunn-Rockliffe, Tristan Corbière and the Poetics of Irony

Alessandra Marangoni

NOTIZIA

KATHERINE LUNN-ROCKLIFFE, Tristan Corbière and the Poetics of Irony, Oxford, Clarendon Press («Oxford Modern Languages and Literature Monographs»), 2006, pp. 236.

1 Questo studio riconosce nelle Amours jaunes di Corbière (rivelato al pubblico dai Poètes maudits di Verlaine) un nuovo uso dell’ironia, alla base della rivoluzione del linguaggio poetico degli anni 1870. Questa nuova ironia, di cui Baudelaire e Flaubert sono gli iniziatori rispettivamente in poesia e nel romanzo, consiste in un misto di oralità, citazione, senso di spaesamento che segnerà, per loro stessa dichiarazione, poeti come Laforgue, Pound ed Eliot. L’A. esplora congiuntamente ambiguità della poesia e ambiguità dell’ironia, poiché nella seconda metà dell’Ottocento l’ironia è più di un mero tropo. L’ironia di Corbière non rivela infatti più la reversibilità e leggibilità dell’ironia classica, così come intesa da R. Barthes in S/Z. Trattasi, ormai, di un’ironia polifonica che intacca il soggetto lirico tradizionale mediante una proliferazione di parlanti e parlate. Il dialogismo bachtiniano è tra gli apporti critici maggiormente messi a frutto. Il picco di quest’ironia polifonica è rinvenuto nella settima e ultima sezione delle Amours jaunes, «Rondels pour après»: sei poesie (intese come sequenza) tra le più elusive ed enigmatiche della raccolta, per l’uso di proverbio e canzone popolare e per la mescolanza o dissonanza di serio e triviale. Il lavoro di analisi è sempre supportato da una buona conoscenza del contesto letterario ottocentesco.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 410

Steve Murphy, Mauvaise pensée du matin

Mario Richter

NOTIZIA

STEVE MURPHY, Mauvaise pensée du matin, «Rimbaud vivant», n. 45, septembre 2006, pp. 39-81.

1 Uno dei testi più affascinanti, ma anche più misteriosi, di Rimbaud è l’oggetto di una nuova analisi molto articolata da parte del grande specialista Steve Murphy. Lo scopo principale dello studioso consiste nello smentire quanti hanno pensato e continuano a pensare che questa poesia del 1872 rappresenti un distacco di Rimbaud dall’impegno politico perseguito nell’anno precedente per una rinunciataria opzione unicamente formale ed estetica. Se nel 1987 il sottoscritto ha potuto rilevare che nella “Bonne pensée du matin” citata senza titolo in Une saison en enfer si assiste a una rivoluzionaria “étude” mirante a perlustrare lo spazio ignoto che si interpone fra i due termini dell’opposizione dualistica, Murphy (pur ammettendo il fondamento della precedente ‘lettura’) tenta di portare la natura rivoluzionaria del testo su un piano più direttamente legato agli avvenimenti socio-politici successivi allo sconvolgimento drammatico provocato dalla Commune. Non potendo ovviamente riprendere qui nei dettagli tutta la circostanziata e ricca argomentazione dell’articolo di Murphy, mi limito a sottolineare che, di fronte a questo testo, lo studioso costruisce una serie di ipotesi riconoscendo Parigi dietro Babilonia, Thiers dietro Nabuchodonosor e l’officina del lavoro operaio dietro la moschea «qui peut être – afferma testualmente l’A. – le symbole métonymiquement déplacé de l’obscurantisme catholique qui s’accomplirait dans la déformation et la défiguration de la réalité sociale».

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 411

Lola Bermudez, Une machine textuelle, Faustroll

Ida Merello

NOTIZIA

LOLA BERMUDEZ, Une machine textuelle, Faustroll, «Revue des Sciences Humaines», n. 281, 1/2006, pp. 163-177.

1 L’A. propone una lettura di Gestes et opinion du docteur Faustroll come di un’opera modellata sul funzionamento elettrico: non a caso nel capitolo “Ethernité” essa viene presentata come un generatore in cui la parola rappresenta un condensatore: la funzione referenziale è abbandonata a favore di quella poetica, e il realismo è adottato solo in quanto realismo della parola / cosa. Jarry intende costruire un testo immaginario utilizzando materiali che appartengono al mondo scientifico, giudiziario: in tal modo, piegando a una funzione poetica la letteratura scientifica, intende manifestare un superamento della morte e un modo di raggiungere l’eterno presente attraverso la sua macchina del tempo verbale. In conclusione l’A. ci suggerisce perciò di vedere il testo dello scrittore come una macchina (e la macchina è definita da Jarry come il divenire di una memoria) il cui motore sia la letteratura.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 412

Patrick Besnier, Alfred Jarry

Ida Merello

NOTIZIA

PATRICK BESNIER, Alfred Jarry, Paris, Fayard 2005, pp. 724.

1 Già collaboratore dell’edizione Pléiade, l’A. ci offre qui una ricchissima monografia, apparsa imprescindibile dopo il ritrovamento di materiale inedito negli archivi di Claude Terrasse, che rende superata la pur ottima biografia di Arnaud (1974). Impossibile render conto in poco spazio delle oltre settecento pagine del volume: è gioco forza, non potendo essere esaustivi, seguire l’indice onde mostrare la completezza e la minuzia dell’opera. Il lavoro, diviso in quattro parti, che scandiscono gli anni della vita di Jarry, e in ventidue capitoli, riprende l’analisi dall’inizio, dall’infanzia, dagli anni di formazione in collegio, con le amicizie e le letture che hanno spinto l’autore alla maturazione del proprio personaggio e della propria opera. La seconda parte prende in considerazione cinque anni di vita parigina (1891-96) particolarmente intensi per lo stringersi di amicizie in ambienti non solo letterari (Léon-Paul Fargue, Schwob) ma anche musicali (Satie) e pittorici (Gauguin e i Nabis), mostrando anche i rapporti con il Théâtre de l’Œuvre e i retroscena della rappresentazione dell’Ubu roi. Nella terza parte, l’A. compie una ricognizione dei luoghi (tra cui il salon di Gaston Danville, autore di racconti psicopatologici e detentore di una rubrica di sociologia sul «Mercure de France») delle riviste (come il «Mercure de France», appunto) e delle personalità che Jarry incontra in occasione della sua produzione teatrale e poetica. La documentazione puntigliosa offre non solo una messa a fuoco straordinaria ma anche uno spaccato di un’epoca che nasconde ancora molte zone d’ombra. Ad esempio, il ritrovamento, se mai avverrà, della larga parte di corrispondenza mancante con Remy de Gourmont e con Schwob, potrà suggerire un’ulteriore sistemazione.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 413

Maria Immacolata Spagna, Evoluzione e diffusione dell’arte in Francia (1855-1910) ed Emile Zola critico d’arte e romanziere

Mario Richter

NOTIZIA

MARIA IMMACOLATA SPAGNA, Evoluzione e diffusione dell’arte in Francia (1855-1910) ed Emile Zola critico d’arte e romanziere, Lecce, Adriatica Editrice Salentina, 2005, pp. 224.

1 Alcuni interventi giornalistici e letterari di Zola sull’arte del suo tempo portano l’A. ad affermare che «con l’estetica impressionista Zola promuove e difende un nuovo sentire del gusto estetico più vivace e animato da colori e movimenti, ma soprattutto sostiene la ricchezza della varietà dei soggetti che dà spazio, nel quadro, alla rappresentazione della gente comune e della vita quotidiana» (p. 190).

2 Poiché l’impressionismo costituisce il fulcro di questo libro (che si vuole avvalere di un’appendice di 18 illustrazioni a colori, anche se questi risultano nella riproduzione gravemente alterati), stupisce l’assenza (anche in bibliografia) dei fondamentali scritti teorici di Jules Laforgue (se ne veda la raccolta nel volume curato da Mireille DOTTIN, J. Laforgue, Textes de critique d’art, Lille, Presses Universitaires de Lille, 1988), scritti che certamente avrebbero consentito all’A. di mettere a fuoco con maggiore precisione la natura del movimento impressionista.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 414

Anne-Gaelle Weber, Grandeur et décadence de la science-fiction électrique: autour de Paris au XXe siècle

Ida Merello

NOTIZIA

ANNE-GAELLE WEBER, Grandeur et décadence de la science-fiction électrique: autour de Paris au XXe siècle, «Revue des Sciences Humaines», n. 281, 1/2006, pp. 141-162.

1 L’A. paragona le riflessioni sull’elettricità presenti in Vingt mille lieues sous les mers (1869) e quelle contenute in Paris au XXe siècle (1863, uscito postumo nel 1986), mostrando come Verne nell’opera postuma – che precede l’altra di sei anni – si mostri molto diffidente nei confronti di un progresso tecnologico cui si accompagni una perdita di humanitas, e veda nell’espansione degli usi dell’elettricità (rapidità dei viaggi e delle comunicazioni; ampliamento della sonorità musicale) un’ambivalenza, per cui il miglioramento delle condizioni ambientali porterebbe con sé una perdita di capacità di attenzione. Appare analogamente interessante il giudizio negativo che lo scrittore esprime a proposito dell’arte che trae ispirazione dall’elettricità. Forse per queste esitazioni, e la scelta di un protagonista sconfitto dalla vita, il libraio Hetzel ha bloccato la pubblicazione dell’opera. In Vingt mille lieues, invece, l’elettricità appare legata ancora all’aura spiritualista che le veniva conferita a inizio secolo, anche se invece il capitano Nemo ne tenta un’esaltazione tecnica.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 415

Jean de Palacio, Courant littéraire, courant continu: l’électricité dans le récit fin de siècle

Ida Merello

RÉFÉRENCE

JEAN DE PALACIO, Courant littéraire, courant continu: l’électricité dans le récit fin de siècle, «Revue des Sciences Humaines», n. 281, 1/2006, pp. 189-197.

1 Paginette estremamente dense, in cui l’A. traccia una breve sintesi dell’interesse per l’elettricità dal roman noir di fine Settecento (Pauliska ou la perversité moderne di Reveroni Saint-Cyr, 1897) fino alla fine secolo, in cui le scoperte di Edison, per quanto accusate da Jean Lorrain di aver ucciso la magia, ne hanno costituito tuttavia un buon surrogato, alimentando a loro volta l’immaginazione dei letterati. L’A. ricorda in particolare due novelle ben poco note: Josuah Electricmann di Ernest d’Hervilly (1883) e Prophéties électriques (1884) di Jehan Soudan, tratte rispettivamente da Timbale d’histoires à la parisienne e Histoires de l’autre monde, ou Histoires américaines nell’edizione del 1889. In entrambe gli autori immaginano un sistema di nutrizione tecnica che elimini ogni piacere dei sensi, e la sparizione di un’altra serie di godimenti sensuali e attività della mente, sostituite da complicati macchinari: non più lettura, scrittura, e memoria, ma strumenti che scrivano e leggano libri, mettendoli poi in scaffali al posto di un’umanità la cui attività cerebrale si è ridotta al minimo. Anche l’amore, come il matrimonio, si fa a distanza, tramite telegrafo e telefono, e macchine in grado di trasportare le sensazioni; Soudan dichiara del resto la sparizione dell’amore. La conclusione di entrambe le novelle sottolinea il fiasco del progresso tecnologico che già l’intreccio metteva in scena: Electricmann si volatilizza, e il protagonista di Soudan, dopo aver vissuto nel futuro, preferisce ritornare al 1889.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 416

Aa. Vv., «Cahiers Octave Mirbeau», n. 14

Ida Merello

NOTIZIA

«Cahiers Octave Mirbeau», n. 14, 2007.

1 La prima parte della rivista propone i seguenti studi:

2 Jennifer FOREST, La Mort plutôt que le déshonneur dans “L’Ecuyère” d’Octave Mirbeau, pp. 4-20. L’A. ricorda l’interesse per il circo comune negli scrittori di fine secolo, e distingue la passione per le attrici da quella per gli/le acrobate, considerati per l’eleganza della loro arte alla stregua di poeti e di nobili di sangue; ricorda inoltre come esistesse addirittura un circo di acrobati di soli nobili. In questo contesto si situa l’interesse per il circo di Mirbeau, che per la protagonista del suo romanzo utilizza mescolandoli numerosi personaggi reali contraddistinti da grazia ed eleganza. L’A. ritiene che si individui comunque il carattere giovanile dell’opera dalla surdeterminazione della purezza della protagonista, a suo parere eccessiva.

3 Julia PRZYBOS, “Sebastien Rock”, ou les traits de l’éloquence, pp. 25-34. L’A. nota come il nome del protagonista metta insieme due santi, l’uno che, pur essendo un pretoriano, esortava a praticare la religione cristiana; l’altro che lascia tutto ai poveri per vivere nelle foreste e finisce per morire in carcere accusato di spionaggio. Questo binomio connota secondo l’A. il protagonista di Mirbeau, eroe ipersensibile che soffre per gli altri combattendo contro l’oppressione giuridica, religiosa e giudiziaria.

4 Ioanna CHATZIDIMITRIOU, “Le Jardin des supplices” et les effets discursifs du pouvoir, pp. 35-46.

5 L’A., nel ricordare come la struttura dell’opera consti di tre parti distinte, che solo il narratore percorre dall’inizio alla fine, ne percepisce l’unità nella sorda resistenza al potere da parte del protagonista, e vede in Clara un essere quasi immateriale che svolge la funzione di regolamentare la resistenza del narratore in ambito coloniale, mostrando

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la crudeltà delle potenze coloniali ma anche la corruzione locale per una generale demistificazione.

6 Louise Lyle, Charles Darwin dans le “Jardin des supplices”, pp. 47-64. L’A. mostra come lo scrittore denunci lo sfruttamento delle teorie di Darwin da parte della politica per fini gravemente scorretti, soprattutto in ambito coloniale. L’ideologizzazione della scienza tende però a estendersi a tutti gli ambienti, finendo col contagiare lo stesso narratore attraverso la nozione dell’inevitabilità della lotta per la vita.

7 Sàndor KÀLAI, Des yeux d’avare, pleins de soupçons aigus et d’enquêtes policières: “Le journal d’une femme de chambre” et le roman policier, pp. 65-77. Riprendendo le suggestioni della prefazione all’edizione curata da Pierre Michel, l’A. approfondisce la riflessione sul dispositivo poliziesco nel romanzo di Mirbeau, estendendola all’inchiesta e a un’analisi dei ruoli, con particolare attenzione alla funzione dello sguardo (di Célestine, della governante, del cocchiere), grazie al quale ciascuno è convinto di afferrare la verità. Inoltre il diario di Célestine mostra attraverso l’evoluzione della mentalità l’itinerario mentale di chi procede alla scalata sociale.

8 Arnaud VAREILLE, L’œil panoptique: intériorisation et exhibition de la norme dans les romans d’Octave Mirbeau, pp. 78-94. L’A. intende sottomettere la lettura dei romanzi di Mirbeau a un confronto con le forme di dominio che si sono evolute nel xix secolo, prendendo come base a questo proposito lo studio di Foucault che vedeva la metamorfosi dalla “discipline-blocus” dell’Ancien régime a una “discipline-mécanisme” uscita dall’utopia del panottico. Mostra perciò come la disposizione dei luoghi delle opere dello scrittore e gli stessi incipit sottolineino la sensazione di sorveglianza onnipotente; i corpi delle persone diventano inoltre parti integranti di un sistema economico. L’A. mostra come Mirbeau sia particolarmente attento a tutti gli strumenti di controllo, distinguendo quelli che regolano un sistema di funzioni attraverso la norma da quelli coercitivi, e mostrando la salvezza dell’uomo nella sua propensione al movimento, capace di garantire la sua libertà.

9 Claude HERZFELD, Hermann Hesse et Octave Mirbeau. Cure et neurasthénie, pp. 95-110. L’A. stabilisce un confronto tra Der Kurgast di Hermann Hesse, del 1924, e Les 21 jours d’un neurasthénique, del 1898, scandendo il suo lavoro in base a una serie di temi attinenti alla nevrosi, alla scrittura, alla visione del mondo.

10 Jean-Pierre BOUSSEREAU, De la “628-E-8”, pp. 111-114. L’A. vede nel romanzo di Mirbeau una «fable avec moralité» e una sorta di testamento spirituale in un mondo senza speranza.

11 Bernard JAHIER, La caricature dans les contes cruels d’Octave Mirbeau – Aspects, formes et signification(s), pp. 115-139. L’A. stabilisce un parallelo tra l’esplosione della caricatura sui giornali e la rappresentazione caricaturale attraverso la scrittura. In tutta l’opera di Mirbeau è presente una caricatura politica e ideologica, ma l’A. prende in considerazione i Contes cruels, di cui mostra l’incidenza corrosiva, sia per denunciare le tare politiche che l’ipocrisia delle cerimonie religiose. Là dove l’indignazione raggiunge il culmine, la caricatura assume toni epici: una parte dello studio è riservato ai procedimenti tecnici dello stile mirbelliano, di cui l’A. mostra l’originalità e la potenza deformante.

12 Vincent LAISNEY, Une comédie bien humaine. L’interview selon Mirbeau, pp. 140-149. Buon conoscitore delle tecniche dell’intervista, che affrontò da entrambe le parti, Mirbeau utilizzò l’intervista nel suo teatro. Anzi, secondo l’A., l’interesse per il teatro gli derivò

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proprio dal desiderio di sfruttare il potenziale comico delle due figure del Reporter e dello Scrittore e la novità di un linguaggio vicino alla conversazione reale. Tutta la pièce Chez l’illustre écrivain, ad esempio, trae ispirazione dall’inchiesta di Jules Huret, e si basa su di un quiproquo in cui il Reporter (modellato sul critico d’arte Formentin di «L’Echo de Paris») affonda fino alla fine, incapace di rendersi conto della situazione per via della sua stolidità. Ma anche lo Scrittore, solleticato nella vanità, si trasforma in un esibizionista da commedia.

13 Claudine ELNÉCAVÉ, Mirbeau et Courteline, destins croisés, pp. 150-157. L’A. analizza gli elementi di analogia tra l’opera teatrale dei due scrittori, fustigatori ciascuno a suo modo dei vizi della loro società ma animati dallo stesso spirito di osservazione caustica, al punto che Mirbeau dovette difendersi persino dall’accusa di plagio.

14 Yannick LEMARIÉ, «Le Foyer, une pièce théorique?», pp. 158-173. L’A. ripercorre la storia della pièce, per cui Mirbeau dovette ricorrere ai tribunali per ottenere che la Comédie française ne portasse a termine le prove, per procedere poi all’analisi e al commento del testo.

15 Samuel Lair, Les combats littéraires d’Octave Mirbeau. Le rire et les larmes, pp. 174-186. L’A. ricorda l’importanza dei ‘Combats littéraires’, che mostrano come Mirbeau cercasse di mettere ordine nella massa confusa della produzione di allora, senza uscire peraltro da schemi sociologici, e mostrando scarso interesse per lo stile, l’intreccio e i personaggi. Ricorda quindi alcuni giudizi significativi a proposito dei Goncourt, di Zola, di Léon Daudet.

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Jacques Noiray, L’effet de science dans “Vingt mille lieues sous les mers”

Ida Merello

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NOTIZIA

JACQUES NOIRAY, L’effet de science dans “Vingt mille lieues sous les mers”, «Francofonia» 51, 2006, pp. 43-61.

1 L’A., che ha già curato l’edizione tascabile del volume nel 2005 con una ricca introduzione, riprende qui l’opera di Verne dal punto di vista degli studi che stanno alla base dell’elaborazione della finzione, individuando tre fondi differenti: il Dictionnaire universel d’Histoire naturelle di Charles d’Orbigny, le prime pubblicazioni del Larousse e riviste quali «Le Tour du monde», «Magasin pittoresque», o il «Bulletin de la Société de géographie». L’A. indaga poi più analiticamente nelle letture dello scrittore, mostrando come il fatto che si tratti di testi divulgativi non rendesse meno impegnativo il suo lavoro di sintesi, data un’enorme mole di materiale. Procede quindi alla verifica dei procedimenti messi in pratica da Verne per accreditarsi come scrittore scientifico, e conquistare la fiducia del suo pubblico. Innanzi tutto fa riferimento a esperti delle diverse discipline per rinforzare un’affermazione, quindi cita con particolare insistenza gli scienziati più famosi. Secondariamente si impadronisce di una terminologia tecnica e la utilizza con abbondanza, in modo che il lettore si senta in una posizione discente. L’A. fa osservare come in realtà Verne non sia così serio, in quanto commette molti errori, in parte imputabili ai tipografi, ma anche a personale distrazione. Ma quel che mina ancora di più l’attendibilità del romanziere è uno humour evidente, che interviene a sottolineare con osservazioni scherzose elementi di catalogazione “seria”, o inserisce dati impertinenti in un’enumerazione. Il procedimento più globalmente ironico resta comunque l’invenzione del personaggio di Aronnax, attraverso il quale Verne si fa gioco della scienza, mostrando un atteggiamento ribelle rispetto ai parametri di scrittore di divulgazione cui si vorrebbe ossequiente.

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Enrica Salvaneschi, Giardini ospitali. Ambienti e momenti di Emile Zola poeta

Nicola Ferrari

NOTIZIA

ENRICA SALVANESCHI, Giardini ospitali. Ambienti e momenti di Emile Zola poeta, Castel Maggiore, Book, 2006, pp. 324.

1 Questo libro è certamente molti libri, ma soprattutto due. Il primo costruisce un autentico romanzo critico intorno al tema del giardino (ospitale, nel senso leopardiano di ospedale, ricetto di sofferenza, asilo agli atroci fantasmi di bellezza, insopportabili ferite nello scontro vivente e continuo di violenza e disinganno). Il tema, dall’accezione propria al suo slittamento metonimico, viene scandagliato nelle possibili variazioni figurali (del giardino cimitero, del giardino Eden, della vita vegetale specchio dell’umana esistenza – tra donne fiore e uomini alberi), accostato in polifoniche associazioni semantiche (con la neve, il fuoco, la capigliatura), condotto in raffinate concatenazioni modulanti a più lontane regioni (la sua tensione ascensionale conduce al tema dell’altalena, quindi alla bambola, alla donna-capra). All’interno del vasto affresco sinfonico dei Rougon-Macquart, l’indagine – tesa a scoprire ogni affiorare del tema, ogni baluginio (per quanto marginale, digressivo, episodico) – permette di rileggere differentemente anche i luoghi che già avremmo immaginato topici (su tutti, probabilmente, l’innervante, estenuato, simbolismo vegetale della Faute), scoprendo e raccontando in essi la tensione strutturale con l’insieme, l’esodo di rarefazioni, slittamenti, ampliamenti da un volume all’altro del ciclo, la fitta trama di rimandi, derive e rispondenze, espressione della forza creativa e della particolare interpretazione offerta da Zola agli archetipi letterari. L’attualità documentaria oltranzisticamente rivendicata dalla narrazione romanzesca zoliana rivela una profonda, sotterranea, esigenza mitica: prescindendo dal canto – melodrammatico e noto, immediatamente udibile e udito, dell’impegnata interpretazione del presente –, l’analisi (ma sarebbe meglio ribadire: il racconto analitico) permette di ascoltarne il

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fitto sostegno armonico – nell’inesausto confronto rielaborativo e trasfigurativo di materiali classici e cristiani. Attraverso l’appassionata (e appassionante) osservazione delle derive tematiche (percorsa dal fremito di continui riconoscimenti – lo sguardo nella moderna fattura del tappeto coglie figure antiche, Fedra, Tantalo, Sisifo), dimostrando una tracimante letterarietà della scrittura, si vuole eradicare l’intenzionale immagine naturalista dello Zola fotografico e documentale – dalle sue dichiarazioni di poetica trasferita di peso alla vulgata scolastica – rivendicando la più complessa dimensione simbolista di uno Zola scrittore, maestro di stile e costruzione – permettendo di leggervi, dall’angolata prospettiva dei suoi giardini, quanto vi aveva intuito, in generale, Valéry: dietro l’accumulateur da lavorazione grossolana (i cui materiali vogliono emergere, ideologicamente, nella loro naturalità non sofisticata, non mediata – di denuncia, di urlo, brutalità senza alcuna trasmutazione, sans alchimie), Zola rappresenta il solo romanziere che avesse (quasi una qualità intrinseca, non perseguita, della sua scrittura) la ‘composition musicale’. Svolto come atto di conquistata ammirazione, l’impegno a restituire la complessa e composta testura motivica del cosmo narrativo zoliano ne proietta la trama nell’universo di una Letteratura davvero goethianamente universale, assaporando innesti genetici e progressioni simboliche, trapassi, evoluzioni e contaminazioni da Omero, Euripide, Pindaro, Saffo, Longo Sofista, Virgilio, Tertulliano, Petrarca, Tasso, Leopardi, Kleist, Jean Paul, Andersen, Scott, Goncourt, Prus, Cvetaeva. Con l’eccezione del caso di Fontane, la folgorante sequenza di incontri testuali inusitati (vertiginosi negli allacci temporali e nei ponti geografici, sperimentazione delle più suggestive ipotesi di affinità) prescinde programmaticamente dai documentabili rapporti storici di influenza: gli accostamenti vengono riconosciuti, infatti, da Salvaneschi «tanto più cogenti quanto meno intenzionali, perché in qualche modo imputabili alla forza propulsiva che un archetipo assume nella diaspora dello spazio e del tempo, quando trova a recepirlo l’oggetto e il soggetto geniale». L’appassionato esercizio critico, liberato dai condizionamenti documentaristici, acquisisce una personale dimensione di ascolto, tesa a cogliere (e riprodurre) segrete risonanze, consonanze, vibrazioni armoniche dei testi nei testi, in ideale, permanente, compresenza. L’evocazione storica di un autore sembra trapassare irresistibilmente in celebrazione mitica del Letterario – universo brunianamente infinito che, in quanto tale, perde centri e periferie, ma manifesta la sua sostanza in ogni frammento. La libera esplorazione di questo universo, affidata all’intuizione, alla sensibilità, alla creatività dell’interprete (della sua individuale memoria culturale, del suo gusto associativo di nessi e relazioni), accetta scientemente l’azzardo metodologico e rilancia l’atto critico in gesto poetico.

2 Entro le più intime ragioni di questo primo libro, si può leggere il secondo. La grande pagina d’amore che Salvaneschi dedica con questo suo libro a Zola – consegna imperiosa di leggere e rileggere (à bout de souffle) – germina da un profondo riconoscimento stilistico: che «alcuni brani dei suoi romanzi siano pervasi da un’urgente qualità poetica che l’autore sa ben rendere riconoscibile nel ritmo della sua prosa». Quella poesia che avevamo inteso come manifestazione musicale (polifonica, variativa, ricorrente, modulante) dei temi, la poematicità strutturale e macroscopica, sinfonica, dell’insieme si riflette nello stesso andamento della pagina, nell’incedere ritmico della frase, nell’improvviso coagularsi della prosa in verso. L’intenzione di lettura si concreta arditamente in pratica di scrittura: disgregati e ricomposti dalla narrazione critica – di dispersione centripeta e proiezione centrifuga, degli archetipi – i passi dei Rougon accolti nei Giardini ospitali, vengono tradotti in un vibrante, plastico

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verso lungo italiano – “senza obblighi né preclusioni di rima”, con rivisitazioni di strutture tradizionali come elegia, madrigale e sestina – per esplicitare le qualità più segrete (e poter così intendere letteralmente la menzione in sottotitolo) dell’Emile Zola poeta. Nella sua doppia declinazione, la realizzata vocazione della critica come invenzione e ricreazione poetica garantisce ai due libri (ma molti altri si possono leggere nelle pieghe di questo Saggio) unità profonda di slancio e respiro.

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Marina Geat, La Croix-de-Maufras, un voyage à travers les mots de “La Bête humaine” d’Emile Zola

Ida Merello

NOTIZIA

MARINA GEAT, La Croix-de-Maufras, un voyage à travers les mots de “La Bête humaine” d’Emile Zola, Bari, Schena-Lanore 2006, pp. 150.

1 L’A. analizza l’interrelazione tra vicende familiari e scrittura vedendo nelle modifiche dei brouillons preparatori alla Croix-de-Maufras una sorta di sismografo delle vicende familiari, che a loro volta permettono di comprendere le valenze psicanalitiche nascoste in certe scelte di intreccio. Ad esempio la modifica del sesso della vittima, inizialmente maschile poi femminile, ha origine da profondi rivolgimenti nella vita sentimentale dello scrittore; mentre tutto l’immaginario legato al treno è in stretta relazione con la figura del padre, e la casupola isolata è una sorta di correlativo della sensazione di tradimento e di abbandono, conseguentemente associata all’idea di delitto. L’A. astrae quindi dalle dominanti inconsce la rappresentazione del complesso di Edipo, e passa quindi al confronto non più tra l’opera e la biografia ma tra l’opera e il suo modello nascosto, ossia l’Edipo re di Sofocle. La Croix-de-Maufras viene così a porsi all’intersezione delle strutture dell’immaginario, di quelle psicanalitiche e degli elementi biografici.

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Rassegna bibliografica

Novecento a cura di E. Kanceff e S. Genetti

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Poesie et Liturgie: XIXe-XXe siècles, a cura di Martine Bercot e Catherine Mayaux

Emanuele Kanceff

NOTIZIA

Aa. Vv., Poesie et Liturgie: XIXe-XXe siècles, a cura di Martine BERCOT e Catherine MAYAUX, Berne-Berlin-Bruxelles, Peter Lang éd., 2006, pp. 344 (Coll. «Littératures de langue française», 1).

1 La nuova collana di «Littératures de langue française», nata nel 2006 sotto la direzione di Catherine Mayaux, conta già tre titoli. Essa si propone di promuovere la ricerca su autori, correnti e grandi avventure letterarie che hanno reso notevole la Francia e il mondo francofono tra Ottocento e Novecento, soprattutto per quanto attiene al rinnovamento delle forme di scrittura e dei generi letterari, e con particolare attenzione al mondo della francofonia. Nel presente caso il tema è certamente originale e più ricco di quanto non si creda. Esso viene illustrato attraverso quattro fili conduttori. Inscrire la liturgie dans la poésie è il primo, con articoli su Baudelaire, Jacob, Fondane, su Raissa Maritain e Paule Régnier. Segue Du poème à l’hymne, in cui Paul Claudel fa la parte del leone, con quattro interventi, ma sono presenti anche Patrice de La Tour du Pin, Jean-Claude Renard e il Breviario. Nella terza parte, Détournement et subversion, l’anno liturgico in André Frénaud affianca riflessioni sulla sua parodia e creazione liturgica, per passare poi a forme di scrittura poetica negra, come quelle di Bencheikh. Conclude il ricco volume una sezione che si situa Entre sacré et profane: prolongements poétiques et filiations musicales, dove si tratta del Kaddish, delle Pâques à New York di Cendrars e delle ascendenze al Latin mystique di Gourmont, ma anche di Henry Bauchau, degli Spirituals negri e del Prometeo di Luigi Nono e Massimo Cacciari.

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Lo sguardo e la voce: dialogo e convergenze nel Novecento francese, a cura di Giuliana Costa Ragusa e Luciana Grasso

Emanuele Kanceff

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AA. VV., Lo sguardo e la voce: dialogo e convergenze nel Novecento francese, a cura di Giuliana COSTA RAGUSA e Luciana GRASSO, Palermo, S.F. Flaccovio editore, 2006, pp. 230 (Coll. «Lingua e Testo», 4).

1 I numerosi contributi raccolti in questo volume non hanno lo scopo di puntare l’attenzione su un particolare argomento o una precisa corrente critica o scuola poetica, né su una modalità interpretativa specifica: essi presentano, a giro di orizzonte, personaggi, tematiche, oggetti che hanno in comune soltanto il fatto di essere appartenuti al Novecento. In tal modo si affiancano poeti e artisti, cineasti e musicisti, con punti di vista critici differenti, nella comune idea della ricerca del rinnovamento, nel confronto anche stridente dei dinamismi creativi. Nell’impossibilità di seguire uno a uno i numerosi discorsi critici, ci limitiamo a segnalare al lettore i contenuti salienti del volume, che vanno da Green a Crevel alla statua animata, dalla “belle noiseuse” alla “femme fatale”, da Malika Mokeddem a Perec, senza dimenticare Malraux, Bonnefoy e persino Flaubert. Eccone, comunque il dettaglio. Annie BRUDO, Par- delà le miroir: “Histoire de Ralph” de Julien Green – Pietro CANCELLIERE, “Babylone”: spazi linguistici dell’immaginario creveliano – Enrico CASTRONOVO, La statua animata da Mérimée a Cocteau: fluttuazioni e occorrenze di un mito – Giuliana COSTA RAGUSA, Pittura/scrittura: un dialogo ne “Le Ruban au cou d’Olympia” – Giusy DE LUCA, L’immagine filmica di “Jules et Jim” e delle “Deux Anglaises et le continent”: la letteratura dopo i film – Luciana GRASSO, “La belle noiseuse”: da Balzac a Jacques Rivette – Bruna LO BIUNDO, Le porte del surreale. Percorsi della

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femme fatale nella Parigi antropomorfa degli anni venti – Vito PECORARO, “L’Interdite” di Malika Mokeddem: dall’immaginario alla conquista di uno spazio identitario – Florence PELLEGRINI, Espace mode d’emploi: l’esthétique tabulaire chez Flaubert et Perec – Elena PELLICCIOTTI, La percezione della realtà e l’etnologia nei “Noyers de l’Altenburg” di André Malraux – Simona POLLICINO, Tra linguaggio, immagine e realtà: Yves Bonnefoy e la parola poetica oltre la rappresentazione – Daniela TONONI, L’anamorfosi letteraria: un regard oblique su “La Disparition” di Georges Perec.

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Agnès Hafez-Ergaut, Le Vertige du Vide – Huysmans, Céline, Sartre

Emanuele Kanceff

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AGNÈS HAFEZ-ERGAUT, Le Vertige du Vide – Huysmans, Céline, Sartre, Lewiston-Queenston- Lampeter, The Edwin Mellen Press, c. 2000, pp. 319 (Coll. «Studies in French Literature», 42).

1 Si può immaginare l’imbarazzo dei catalogatori, gente pignola come è noto, di fronte a un libro che in copertina e sul dorso porta il titolo Le vertigue du vide... Tuttavia, certamente, la loro saggezza – e il dettato del frontespizio – li avranno facilmente convinti che quello che provano i tre scrittori citati è vertige. A prima vista, la filière Huysmans-Céline-Sartre non è evidente, nonostante la predilezione che quest’ultimo nutriva per il secondo. L’autrice, tuttavia, trova un filo conduttore molto solido nella nozione di brutto, di sordido, che percorre le tre opere e che si pone come elemento di peso nell’evoluzione letteraria dal Romanticismo al nichilismo novecentesco. Questa visione della letteratura “putrida”, privata di ogni possibilità ideale, assume secondo l’Autrice una sua metafisica trascendenza, ovviamente negativa. Ella studia questo stato di precarietà maligna non solo nella sua evoluzione storica ma anche in tutti i suoi aspetti esteriori e interiori, per venire poi a esaminare le possibili vie d’uscita, dalla idealizzazione dell’arte al fascino esistenziale, dalla libertà esistenzialista all’engagement. È convinzione dell’Autrice che, nell’opera dei tre scrittori in oggetto, al di là delle particolarità individuali e delle esigenze della fiction, si assista alla stessa monografia narcisistica, allo stesso incantamento per il peso del tempo e la marcia della storia, alla stessa urgenza di fuggire il presente, sintomi che rivelano in loro l’angoscia di una società che muta. L’immagine sordida che ne deriva, portando a compimento il suo duplice obiettivo – che consiste nel singolarizzare l’entità individuale col ricorso al suo funzionamento fisiologico e, nello stesso tempo, a riassorbirla nel grande rimescolarsi della materia trionfante – si atteggia a metafora di questa tragedia

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dell’essere. Se l’individuo, schiavo dei propri fallimenti e sottomesso al duplice totalitarismo organico e sociale, si definisce con la fuga, se egli è essenzialmente materia, non può che riassorbirsi nella materia. Allora, l’uomo non può che dire con Céline: «Je veux m’écrouler, m’effondrer, me dissiper, me vaporiser, tendre nuage... en arabeques, dans le néant... dans les fontaines du mirage».

2 In sostanza, dunque, quale vertigine del vuoto provano i nostri autori? «Ainsi, ces trois auteurs – scrive l’autrice – quelle que soit leur orientation idéologique, imposent, dans leur désir de souveraineté, un double échec au projet démocratique égalitaire. En récusant l’atomisation individuelle par l’aspiration communautaire et le nivellement égalitaire par la revendication élitiste, ils expriment avec virulence ou désespoir, dans le délire ou par la réflexion rationnelle, leur renoncement à un système qui, dans le but d’accroître la puissance dévirilisante de l’Etat afin que celui-ci accomplisse sa visée séculaire, le contrôle total de la société, induit à l’explosion des rapports intersociaux et à l’atomisation des hommes».

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Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 153

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«Bulletin des Amis d’André Gide», n. 153, XLe année, vol. XXXV, janvier 2007, pp. 200.

1 Con quest’anno la storica rivista dell’Association des Amis d’André Gide compie quarant’anni, e la sua vitalità e giovinezza testimoniano agli studiosi e al pubblico dei lettori quanto sia valida e preziosa per gli studi. Questo numero, bipartito come spesso avviene in una parte di contributi scientifici e una di comunicazioni, riserva la sua prima parte agli interventi relativi al colloquio di Siena, 17 febbraio 2006, dal titolo Gide oggi/Gide aujourd’hui. Vi sono raccolti, oltre all’Introduzione di Catherine MAUBON – che tiene a spiegare come non vi sia stato nulla di celebrativo né alcuna occasione commemorativa nel Colloquio, ma soltanto il piacere di ritrovarsi a Siena attorno a un tema certamente fertile e “capitale” – sette interventi che illustrano, più o meno direttamente, il tema del convegno. Martine SAGAERT, Le charme inépuisable d’une œuvre... Les lignes de force d’un portrait, insiste sulla vitalità dell’opera di Gide oggi e ripercorre per meglio capirne le ragioni la sua biografia, con molti inevitabili riferimenti al Journal, all’importanza dei viaggi e anche all’Italia. Pierre MASSON, Écriture/réécriture de soi. Variations sur quelques scenes capitales, riflette sui due registri della scrittura gidiana, il presente fissato ed eternizzato, il passato rimesso in causa ed esorcizzato. Questa riscrittura costante dell’intimo non si limita a registrare la sua evoluzione, la condiziona e crea il personaggio. Gianfranco RUBINO, La narration gidienne. Entre discours et fiction, parte da un discorso di ricezione per constatare l’importanza della fiction nella produzione gidiana, al di là di ogni “discorso” e delle questioni che seppe sollevare questo “contemporaneo capitale” con la sua scrittura “riflessiva”. Marielle MACÉ, «Demain, le souvenir». Gide historien de la littérature, si chiede se Ramon Fernandez avesse ragione nel qualificare Gide come lo scrittore meno “storico” e lo smentisce in parte analizzando le sue prese di posizione sul filo dell’opera. Jacqueline RISSET, La Poésie en

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question, prende a riferimento un divertente episodio inglese del 1917 che indurrà lo scrittore a “difendere” la poesia francese con la sua Antologie della “Pléiade”. Quest’ultima viene puntualmente analizzata per riconoscerne i reali moventi e gli atteggiamenti dell’autore nei confronti del genere poetico. Sandra TERONI, Le Clerc militant, si chiede in sostanza se Gide sia veramente l’emblema del letterato viziato da estetismo, soggettivismo, preziosismo, come voleva Benda, e ciò la induce a una puntuale analisi delle prese di posizione dello scrittore di fronte agli eventi del suo tempo e delle tracce tutt’altro che tenui che l’opera ne porta, fino alla tarda pubblicazione di Littérature engagée. Stefano AGOSTI conclude il discorso sulla Actualité de Gide mettendo l’accento sulla sperimentazione incessante della sua scrittura e conducendo un lungo itinerario nell’opera, che lo porta a concludere sulla verità della parola poetica come sperimentazione, che formerebbe la sua principale ragione di attualità.

2 La seconda parte del volume offre parti dei diari inediti di Robert Levesque e di Jean Lambert, i Dossiers de presse di Amyntas, del Journal, di Œdipe, e le consuete rubriche delle Lectures gidiennes e della Chronique bibliographique.

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Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 154

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«Bulletin des Amis d’André Gide», n. 154, XLe année, vol. XXXV, avril 2007, pp. 201-364.

1 Alain GOULET apre questo secondo fascicolo del quarantennale della rivista con un interessante articolo su Rémy de Gourmont vu par André Gide e sull’avversione che quest’ultimo nutrì per Gourmont, dopo un iniziale periodo di amicizia. Goulet ricostruisce acutamente, sulla scorta di corrispondenze scambiate, di documenti, di pagine critiche, l’ambiguo rapporto e le sue motivazioni interiori.

2 Carol L. KAPLAN si occupa di un altro rapporto: Gide et Poussin. Une lecture-ekphrasis des “Faux-Monnayeurs”. Questo articolo costituisce la continuazione ideale di altri due scritti della stessa autrice, pubblicati in questo stesso «Bulletin»: En quête de l’Arcadie: Gide lecteur de Poussin (n. 116, ottobre 1997) e Peinture et écriture: le mythe d’Orion dans la “Symphonie pastorale” (n. 137, gennaio 2003). Kaplan vuole mostrare l’affinità tra la mise en abyme della scrittura gidiana e quella pittorica di Poussin e come certi personaggi o certe scene dello scrittore richiamino i quadri del pittore sia per il contenuto che per la forma.

3 Una via non troppo dissimile percorre Victoria REID con il suo Gide, Rembrandt et La Leçon d’anatomie, in cui si mettono in rilievo i rapporti e le affinità tra i due personaggi, ma anche con Blanche, e le relative affinità pittoriche.

4 Claude FOUCART rivolge invece la sua attenzione ai rapporti dello scrittore con il Belgio e con gli intellettuali belgi, così come si leggono, tra l’altro, nel Journal e nei Cahiers de la Petite Dame. In Autour de Herman de Cunsel, questi, e non Gide, è il vero protagonista del documentato ed erudito saggio di Foucart e ancora una volta il discorso torna ad accentrarsi sugli artisti e sulla pittura.

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5 Oltre alle consuete puntate di diari inediti di Levesque e di Lambert, oltre alle consuete e sempre arricchenti rubriche, l’ultima parte del fascicolo offre un saggio di Jean CLAUDE e Pierre MASSON su Retour sur la “Correspondance André Gide-Marc Allégret”, che vuole da un lato segnalare alcuni errori presenti nel volume, dall’altro portare a conoscenza dei lettori la scoperta tardiva di un certo numero di lettere di Gide a Marc, che ovviamente non hanno potuto figurare nell’edizione.

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Aa. Vv., «Bulletin des Amis d’André Gide», n. 155

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«Bulletin des Amis d’André Gide», n. 155, XLe année, vol. XXXV, juillet 2007, pp. 365-524.

1 Dopo un articolo di Catherine GRAVET, D’un portrait graphologique: «infiniment séduisant», in cui si disquisisce sulla “scienza” della grafologia ma ci si arricchisce anche di notizie su Gide, Hélène Legros, Aline Mayrisch e soprattutto sul protagonista, Alexis Curvers, il fascicolo si costruisce attorno a due temi: «Autour de Corydon», con il dossier preparatorio del romanzo e le lettere raccolte da Gide, il tutto presentato da Alain GOULET, e «Souvenirs et témoignages», con lo scritto di Jean-Marie PAISSE, Une rencontre mémorable, l’incontro con Gide dell’autore allora giovinetto. Tra i due s’inseriscono le consuete puntate dei diari inediti di Robert Levesque e di Jean Lambert. Seguono, poi, le consuete rubriche, che comprendono i Dossiers de presse di Feuilles de route e di Thésée.

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Daniel Karlin, Proust’s English

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DANIEL KARLIN, Proust’s English, Oxford, Oxford University Press, 2005, pp. 229.

1 Questo “inglese di Proust”, che forse si poteva intitolare “Proust inglese”, fra le ormai innumerevoli ottiche da cui è stata osservata l’opera del grande scrittore, riesce a essere in qualche modo originale, non perché porti delle novità ancora ignote ma per il modo unitario e completo di vedere un problema che ha certamente la sua importanza, la dipendenza di Proust dal modo inglese, servendosi prevalentemente del linguaggio. Quanto Karlin abbia colto nel segno si evince molto bene dal prezioso dizionario di anglicismi (sia parole che giri di frase) che egli ha ricavato dall’opera proustiana e offerto al lettore. Libro utile e gradevole, che si presenta in bella veste grafica, con appropriate illustrazioni, con una bella sovraccoperta rappresentante Le Balcon du Cercle de la rue Royale di James Tissot, olio indubbiamente “proustiano”, ma soprattutto opera molto puntuale e ben documentata, con preziosi apparati in appendice.

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Paul Valéry, Cahiers 1894-1914, X (1910-1911)

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PAUL VALÉRY, Cahiers 1894-1914, X (1910-1911), Édition intégrale, établie, présentée et annotée sous la responsabilité de Nicole CELEYRETTE-PIETRI et Robert PICKERING, Paris, Gallimard, 2006, XIII, pp. 518.

1 Non ci dilungheremo sull’importanza dell’edizione dei Cahiers originali che si trovano nel fondo “Valéry” del Département des manuscrits della Bibliothèque nationale de France, né sulle difficoltà, brillantemente superate, che presenta la loro pubblicazione. Essa è opera di una ventina di specialisti, che non possono essere qui citati singolarmente, partecipi di una impresa annosa che si dipana dal 1987 e che, alla fine, rappresenterà un risultato poderoso. Certo è difficile dire che questa possa essere considerata un’opera di amena lettura, o anche solo di lettura, ma certamente è una via obbligata per conoscere Valéry, che non poteva mancare di esser segnalata in queste pagine. In particolare è rilevante questo tomo, che appartiene ad anni cruciali nell’opera del poeta, che vedono le riflessioni sul linguaggio, sul tempo, sulla relazione tra corpo e spirito, sul sogno, di cui egli studia le leggi che conducono a una teoria generale del funzionamento dello spirito. Non mancano, tuttavia, aspetti più concreti, come quelli che presenta il carnet Genova, in cui le immagini italiane, l’animazione della città ligure, l’austerità dei celebri edifici fiorentini, rigurgita in pagine di schizzi e ritratti, statue di Michelangelo, quadri di Raffaello, i tesori di Palazzo Pitti, serie di vissuti personali da cui facilmente nasce una prosa poetica, preludio di un’espressione più libera e della sensibilità che sgorga dal seno stesso del pensiero astratto.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 438

Jacques Prévert, Octobre. Sketches et chœurs parlés pour le groupe Octobre (1932-1936)

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Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 439

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JACQUES PRÉVERT, Octobre. Sketches et chœurs parlés pour le groupe Octobre (1932-1936). Textes réunis et commentés par André HEINRICH, Paris, Gallimard, 2007, pp. 538.

1 Chi avesse bisogno di capire meglio il senso dell’avventura comunista di Prévert, può leggere quanto egli stesso diceva in occasione della seduta surrealista del 26 novembre 1926: «J’étais révolutionnaire à sept ans. Je suis complètement incapable d’ouvrir un livre de Marx; cela m’emmerde. Là-dessus, je m’en remets à d’autres. Il serait pour moi très facile d’adhérer au PC, mais je crois que cela n’aurait aucun sens».

2 Vista alla luce di tale affermazione, tutta questa raccolta di testi, cospicua e molto variegata pur nel suo orientamento ortodosso, assume una diversa sfumatura. Sotto la guida vigile di André Heinrich si riuniscono in questa edizione i testi che sia stato possibile ritrovare scritti da Prévert per il gruppo Ottobre, gruppo molto variegato, cui il curatore dedica alcune note biografiche individuali, che certamente esercitò una certa influenza all’inizio degli Anni Trenta. La versione qui utilizzata è generalmente la più antica che esista: sono i testi che Suzanne Montel, membro del gruppo fin dalla fondazione, ha conservato. All’inizio di ciascun testo sono indicate la data della prima messa in scena e della pubblicazione, qualora sia avvenuta: ma non pochi sono inediti, il che aggiunge notevolmente interesse a questa edizione. Alcuni, peraltro, sono stati pubblicati in raccolte quando Prévert era ancora vivo o subito dopo la sua morte, e per questo sono stati raccolti e sono leggibili nell’edizione Pléiade delle Œuvres complètes. Non si tratta, comunque, di una edizione realizzata con i criteri delle edizioni critiche, e ciò priva i lettori più esigenti di avere un quadro delle varianti e correzioni che, almeno per i testi inediti, sarebbe gradito.

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André Malraux, Carnet du Front populaire, 1935-1936

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ANDRÉ MALRAUX, Carnet du Front populaire, 1935-1936, Préface de Jean-Yves TADIÉ, Édition établie et annotée par François DE SAINT-CHERON, Paris, Gallimard, 2006, pp. 114.

1 «Ce journal n’a aucun caractère personnel. Ce sont seulement des notes d’instants significatifs pour être employées plus tard», così Malraux definiva questi suoi appunti che diario non sono e non vogliono essere. Lontani dal diario intimo, essi sembrano piuttosto rientrare nei canoni del diario o taccuino di viaggio, così come ho avuto occasione di definirlo in un capitolo del mio Poliopticon italiano: notazioni per nulla votate all’introspezione, abbozzi di immagini – come il grido dell’ambulante che vanta la sua merce e che giunge nel silenzio di una situazione tragica, in apertura del quaderno – di fatti, di personaggi, di spettacoli, di paesaggi, legati tutti al tempo, capitale nella storia della Francia, dell’avvento del Front populaire nel 1936. Tutta la politica, le battaglie, le lotte e l’impegno di quegli anni di fuoco sfilano in questo carnet in brevi annotazioni, istantanee di ciò che è fuggevole e insostituibile, cui si affiancano ritagli incollati di giornale, in una girandola di fatti e personaggi, tra i quali i letterati non mancano, così come abbondano confidenze di prima mano sui molteplici aspetti della vita quotidiana e degli incontri anche casuali, e abbozzi di idee, di pensieri, di parole e di espressioni, buttati sulla carta in attesa di approfondimenti. E, non di rado, spuntano delle massime destinate a diventare idee guida dei suoi romanzi, o delle scene e situazioni che la scrittura romanzesca consacrerà per i lettori futuri.

2 Il diario che qui viene pubblicato è un quadernetto di una cinquantina di pagine, di formato che si potrebbe definire tascabile, che risale verosimilmente al periodo compreso tra la primavera del 1935 e la fine di luglio del 1936: periodo che coincide, come è noto, in Francia alle migliaia di scioperi e occupazioni che preludono alla vittoria del Fronte popolare, in Spagna allo scoppio della guerra civile, in Europa alla

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crescita del nazismo. Il testo è completato, in una importante appendice, da brani tratti da un altro piccolo carnet senza date – ma verosimilmente della stessa epoca – che Malraux ha intitolato sulla copertina: Notes / Journal et idées. Vi si può leggere anche la riscrittura che il romanziere ha fatto di passi molto posteriori di diario, a proposito del Front populaire, il testo della sua commemorazione di Leo Lagrange, ucciso in battaglia nel 1940, e di una lettera inedita inviata alla vedova.

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 442

Hector McGillivray, Malraux et la révolte irrationnelle, politique, histoire et culture

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HECTOR MCGILLIVRAY, Malraux et la révolte irrationnelle, politique, histoire et culture, Paris- Caen, Lettres Modernes Minard, 2000, pp. 120 (Coll. «Archives des lettres modernes», 279).

1 Segnaliamo questa succinta guida letteraria che era fino a ora sfuggita alla nostra attenzione. L’autore, allievo di Walter Polland (Università di Auckland), caduto anche lui nella pania delle contraddizioni che circondano il celebre scrittore, vuole liberarsene studiando dapprima l’evoluzione della coscienza politica di Malraux, dal riformatore liberale al democratico antifascista al patriota gaullista, il disegno grandioso afro-asiatico, l’antimarxismo, lo scrittore della volontà e del destino. Poi affronta la figura dello scrittore dal punto di vista della cultura e della politica, fino alle ultime conseguenze del marzo ’68, crisi di coscienza e coscienza della crisi. La conclusione dell’itinerario critico è la messa in rilievo della “rivolta” che sembra essere l’unica vera costante di questo spirito nel suo confronto indefinito con la Storia, che lo conferma più interessato al combattimento che non alla vittoria.

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Gérard Piacentini, Samuel Beckett mis à nu par ses auteurs, même. Essai sur le Théâtre de Samuel Beckett

Emanuele Kanceff

Studi Francesi, 153 (LI | III) | 2007 444

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GÉRARD PIACENTINI, Samuel Beckett mis à nu par ses auteurs, même. Essai sur le Théâtre de Samuel Beckett, Préface d’Armand DELCAMPE, Saint-Genoup, Librairie Nizet, 2006, pp. 158.

1 Mi pare si possa dire che Gérard Piacentini ha il teatro nel sangue. E così, anche il suo libro è costruito come una rappresentazione, dall’ingresso in sala del pubblico alla calata del sipario. L’autore riprende qui studi che aveva iniziato fin dagli anni Settanta del secolo scorso, nella sua tesi di dottorato, La vision tragique dans les premières pièces d’Eugène Ionesco (1978) e nel suo libro Adamov, Beckett, Ionesco, néoostoïcisme et tragique dans le théâtre des années ’50 (1987), nel reiterato tentativo di offrire una visione nuova dei massimi autori drammatici di metà Novecento. Beckett, in particolare, gli appare privo di ambiguità, autore tra i più precisi e di più chiara interpretazione. In En attendant Godot e in Fin de partie, secondo l’interpretazione che ce ne offre Piacentini, Beckett ha scritto la fine di un’epoca, ha illustrato la metafora del declino del pensiero e dell’arte francese negli ultimi due secoli, come nessuno aveva mai avuto il coraggio di esprimere prima di lui. Proseguendo negli approfondimenti di una particolare lettura dei testi, Piacentini rivela l’importanza del tema del Maestro e del discepolo, che ritiene essenziale nel teatro francese moderno. La sua indagine si rivolge, successivamente, al modo che Beckett presenta nella sua opera, alla tecnica che lo scrittore mette in opera, alla scelta biografica, rappresentata da Oh, les beaux jours. Questo drammaturgo che ha fatto di tutto per imbrogliare le carte e mettere i critici fuori pista ha realizzato, in effetti, un’impresa unica: dire il proprio mondo con le parole altrui.

2 [EMANUELE KANCEFF]

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Albert Camus-René Char, Correspondance, 1946-1959

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ALBERT CAMUS-RENÉ CHAR, Correspondance, 1946-1959. Édition établie, présentée et annotée par Franck PLANEILLE, Paris, Gallimard, 2007, pp. 263.

1 Si tratta della pubblicazione di 184 lettere inedite scambiate tra i due scrittori, dalla fine della Seconda Guerra mondiale alla morte di Camus, lettere che sono in maggioranza di Char, così come egli appare il protagonista in questo confronto, tanto che ci si chiede se sia un criterio di ordine alfabetico ad aver dettato il frontespizio. Se Émile Blanche avesse o no ragione di affermare «J’estime que l’art épistolaire est le genre littéraire le plus important», ciò non toglie che anche qui, come inevitabilmente avviene nelle corrispondenze tra scrittori, il dialogo che ne risulta, pur interessantissimo, è frammentario. Ancora di più in questo caso, tra due poeti che avevano molteplici occasioni di incontrarsi personalmente. Questo non toglie nulla all’interesse della pubblicazione, che anzi costituisce un bel capitolo nella vita e nei rapporti di due intellettuali che avevano molte ragioni per comprendersi e apprezzarsi a vicenda, ragioni che il curatore Franck Planeille bene illustra nella Prefazione. Egli, poi, ha compiuto un lodevole sforzo di datazione di questi documenti spesso non datati, relegando al fondo dell’edizione le lettere databili con incertezza o non databili. La pubblicazione è arricchita da una folta e illuminante annotazione, la quale, purtroppo, come è consuetudine, non si preoccupa di segnalare anche al lettore le questioni testuali, correzioni, cancellature, aggiunte, che pur emergono dalla trascrizione di questi inediti.

2 Indipendentemente da questi problemi puntuali, rimane la grande ricchezza e il grande interesse del dialogo di due protagonisti della cultura francese del Novecento che, in concordia e in amicizia, guardano l’uno all’opera dell’altro, per arricchirsene,

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ispirarsene e per condurre un cammino comune, per sostenersi contro la follia e l’errore del loro tempo, per confrontare i propri dubbi e risolvere le loro incertezze.

3 Un interessante apparato di «Annexes» e di documenti inediti completa il volume, ivi compreso un indice dei nomi, strumento utilissimo quanto raro in questi tempi di fretta.

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David Nott, Vailland: “Un Jeune Homme seul” and “325 000 francs”

Emanuele Kanceff

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DAVID NOTT, Vailland: “Un Jeune Homme seul” and “325 000 francs”, London, Grant & Cutler Ltd, 2005, pp. 89 (Coll. «Critical Guides in French Texts», 138).

1 Segnaliamo questa utile e chiara guida a testi non estremamente praticati, opera di un professore emerito della Lancaster University. Essi (rispettivamente del 1951 e del 1955) appartengono a un periodo delicato di Vaillant quanto ai rapporti con il Partito Comunista francese, alle concezioni della letteratura come strumento politico e della poetica socio-politica, all’illusione di poter scrivere per il popolo e solo per il popolo. Nott ne ricrea i contesti creativi, ne studia gli antecedenti, ne analizza i temi conduttori, per concludere con un discorso più generale su letteratura e società attorno al 1960. Una utile bibliografia selettiva offre al lettore gli strumenti essenziali per approfondire il problema.

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Jean Anouilh, Le Voyageur sans bagage

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JEAN ANOUILH, Le Voyageur sans bagage, Édition présentée, établie et annotée par Bernard BEUGNOT, Paris, Gallimard, 2007, pp. 217 (Coll. «Folio Théâtre», 105).

1 Si tratta apparentemente solo di una riedizione della celebre opera di Anouilh pubblicata nel 1958. Ma si tratta di un’opera importante nella parabola teatrale dello scrittore, che fruisce in questo caso di una introduzione senza dubbio capitale, erudita e ben documentata ma anche fine nell’analisi del ruolo e del significato di questa pièce.

2 E non basta, perché l’edizione del testo, puntuale e scrupolosa, è seguita da un fitto «Dossier», che non è solo informazione del lettore, ma acuta indagine critica in cui tutti gli aspetti fondamentali sono passati in rassegna, dalle rappresentazioni alla genesi del testo alle fonti alla ricezione alle edizioni, e non mancano note essenziali, discretamente poste al fondo del libro.

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Jean-Jacques Gonzales, Albert Camus, L’exil Absolu

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JEAN-JACQUES GONZALES, Albert Camus, L’exil Absolu, Houilles, Éditions Manucius, 2007, Pp. 195 (Coll. «Le Marteau Sans Maître»).

1 Questo libro raccoglie le meditazioni su Camus di un autore non nuovo a temi algerini, che si sono espressi nei suoi scritti a partire dal racconto Oran (1998), attraverso 2000 ans d’Algérie (Séguier, 1998-2000), La guerre d’Algérie (Laffont, 2004), C’était leur France (Gallimard, 2007). Lo scopo del libro è appunto quello di spiegare la concezione dell’arte letteraria di Camus come una anabasi, un ritorno alle origini, di dimostrare come questa algerinità del grande romanziere abbia determinato una passione politica, una concezione filosofica, delle prese di posizione estetiche e letterarie che non furono passeggere e resistono, dopo tanti anni, alla corrosione dei tempi moderni. Questa utopia mediterranea che ha guidato il premio Nobel nella sua parabola letteraria approda all’autobiografia di un’assenza con il romanzo incompiuto Le Premier Homme e non è riducibile alla posizione degli europei d’Algeria che oltrepassa decisamente, in quanto si pone come un paradossale esilio nel proprio io, esilio assoluto, esatto contrario della filiazione, della passione identitaria e nazionale: antitesi, dunque, delle passioni nazionali che hanno sconvolto il XX secolo e costruito l’irreparabile della storia. Alla passione assassina della filiazione Camus ha opposto la passione dell’anonimato, della rinuncia al possesso, dell’incompiuto essenziale. La sua scrittura è la traccia di questo incompiuto, della sua nostalgia, di questa sua posizione di esilio assoluto.

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Venus Khoury-Gatha, Ortiche

Emanuele Kanceff

NOTIZIA

VENUS KHOURY-GATHA, Ortiche, Prefazione, traduzione e cura di Fabio SCOTTO. Testo francese a fronte, Rovigo, Il Ponte del Sale, 2007, pp. 51 (Coll. «Il Labirinto del Mondo», 1).

1 Venus Khoury era nota in Italia, fino ad oggi, per la sua opera di romanziera, con le traduzioni de La casa sull’orlo del pianto e de La Maestra, peraltro piuttosto recenti. Tuttavia, è la sua opera poetica a essere stata meglio riconosciuta dalla critica e spesso fatta oggetto di premi prestigiosi, che hanno stimolato anche la sua opera di traduttrice nella sua lingua madre (Aragon in arabo). Orties, che forma la prima parte di Quelle est la nuit parmi les nuits (Mercure de France, 2004) è la sua prima raccolta poetica a essere tradotta in italiano, e ci pare giusto segnalarlo ai lettori. Certamente, questa scrittrice in bilico fra due culture, che racconta la sua infanzia e la sua terra con tutta la drammaticità di un paese sconvolto dalla guerra e dal genocidio, come efficacemente mostra la «Prefazione» del curatore, meritava che si cogliesse questa occasione per farla conoscere meglio al pubblico italiano, che nei suoi riguardi non è tra i più informati.

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Mariska Koopman-Thurlings, Sylvie Germain. La hantise du mal

Emanuele Kanceff

NOTIZIA

MARISKA KOOPMAN-THURLINGS, Sylvie Germain. La hantise du mal, Paris, L’Harmattan, 2007, pp. 276 (Coll. «Critiques Littéraires»).

1 Sylvie Germain ha ormai alle spalle una bella carriera di scrittrice, tanto che all’autrice di questo libro può scappare di dire che la scrittrice «compte parmi les plus grands auteurs de notre époque». Nata nel 1954, ha cominciato a scrivere molto presto e ha raggiunto la notorietà con un romanzo d’influenza mistica, Le Livre des Nuits, la cui tematica viene poi ripresa nelle opere successive. Allieva di Emmanuel Levinas alla Sorbona, affascinata dal tema dell’ascesa nella mistica cristiana, non si può dire che sia stata ignorata dalla critica, che nei decenni passati le ha dedicato almeno un centinaio di scritti, su aspetti della sua opera letteraria ma anche del suo pensiero e della saggistica.

2 Tuttavia, era tempo che le venisse dedicato uno studio organico, folto e documentato come questo libro, soprattutto da parte di una studiosa che da molti anni ormai ragiona e scrive sulla sua opera. Mariska Koopman-Thurlings esamina attentamente la parabola creativa di Sylvie Germain attraverso il succedersi dei suoi romanzi e illustra la linea guida della sua ricerca fondamentale, quella che attiene alla presenza del male nel mondo, fino al raggiungimento dell’ascesi che, negli ultimi scritti, permette ai protagonisti di intendere la voce divina attraverso il mormorio della natura.

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Rassegna bibliografica

Letterature francofone extraeuropee a cura di C. Biondi E. Pessini

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Édouard Glissant, Poetica della Relazione. Poetica III

Alessandro Corio

NOTIZIA

ÉDOUARD GLISSANT, Poetica della Relazione. Poetica III, traduzione di Enrica RESTORI, Macerata, Quodlibet, 2007, pp. 216.

1 La produzione poetica, teorica e narrativa di Glissant è ancora poco tradotta e diffusa in Italia, per motivi almeno in parte legati alla difficoltà e all’“opacità” dei suoi testi, la cui densità linguistica e concettuale non si arrende neppure al più audace dei traduttori e spaventa un mercato editoriale abituato a prodotti più facilmente commercializzabili.

2 Anche per questi motivi merita di essere sottolineato il coraggio della traduttrice, Enrica Restori, e della casa editrice Quodlibet – che si è già più volte contraddistinta per aver inserito nel suo catalogo dei testi di alto valore letterario e teorico, ma ancora poco conosciuti dal grande pubblico – nel proporre ai lettori italiani quest’opera stilisticamente ibrida, poetica e filosofica al tempo stesso, in cui Glissant rompe volutamente qualsiasi schema formale riconducibile a un ordine espressivo e cognitivo occidentale. Proprio a fronte di una presunta “intraducibilità”, la Poetica della Relazione assume valore in quell’ottica di relazione asimmetrica, di tradimento e di supplemento che caratterizza, secondo l’autore, la relazione, la traduzione e la “creolizzazione” di linguaggi e culture nella “totalité-monde”.

3 La scrittura di Glissant è, sin dagli esordi (Les Indes, 1956; La Lézarde, 1958), profondamente connessa all’abisso fondatore della “non-storia” caraibica, l’enorme alienazione storica e culturale prodotta dalla colonizzazione europea e, soprattutto, da oltre tre secoli di brutale tratta degli schiavi – “l’olocausto degli olocausti” – nonché dall’apparato di asservimento e di sfruttamento totale dell’essere umano realizzato nel sistema delle piantagioni, esteso dalla Louisiana a Bahia, attraverso quella sorta di “prefazione al continente americano” che è l’arcipelago caraibico. Dall’abisso, dalla “permanente condizione ontologica di dolore” (Paul Gilroy, The Black Atlantic, Meltemi,

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2003), tradotta metaforicamente da Glissant nella visione della “stiva” della nave negriera – “il ventre stesso della bestia” – risorge quel grido di ribellione e di rifiuto, quella sottrazione che si tradurrà nell’esperienza storica del “marronaggio”, ossia nella fuga dello schiavo dall’universo delle piantagioni per rifugiarsi sulle alture nel cuore della foresta e dar vita a comunità di ribelli. Da quel grido mai estinto e dalla traccia sotterranea da esso lasciata nell’inconscio dei popoli della Tratta, custodita dal silenzio delle foreste e dalla voce notturna e ambigua del conteur créole, nasce una parola nuova e soprattutto carica di un sentimento profetico verso le umanità del mondo, quello che Glissant chiama il “pensiero del Tout-monde”.

4 Da questo nucleo storico, linguistico e culturale si generano alcuni dei temi e dei concetti fondamentali della Poetica della Relazione, che appaiono tra di loro intrecciati proprio come quelle radici “rizomatiche” che Glissant, traducendo il concetto metodologico di rizoma elaborato da Deleuze e Guattari in Milles Plateaux, assume come modello identitario contrapposto a quello a “radice unica” che caratterizza invece i modelli di pensiero “continentali”. I “pensieri di sistema”, come ha ribadito nella lectio magistralis tenuta al Festival della Filosofia di Roma il 13 maggio 2007, si sono dimostrati, infatti, tanto sontuosi e fecondi per l’Occidente, quanto mortali per quei popoli cui sono stati imposti. L’eco profonda di quel grido originario, al contrario, prende forma traducendosi in un “pensiero dell’erranza e della Traccia”, capace di guidarci attraverso una lettura della storia profondamente distante dall’universalismo del progetto dell’umanesimo occidentale e che si pone, a livello dell’elaborazione teorica, agli antipodi del “pensiero dell’Uno” e della violenza epistemica del discorso coloniale.

5 Il discorso teorico, articolato in un movimento spiraliforme in cinque sezioni («Avvicinamenti», «Elementi», «Strade», «Teorie» e «Poetica»), si configura dunque come un’“evasione” dall’Essere inteso come “substans fondativa”, mostrando in filigrana una serie di parentele con quella critica della metafisica occidentale elaborata dal post-strutturalismo europeo, con Lévinas, Derrida, Foucault e Deleuze, ma anche con alcuni scrittori e critici postcoloniali come Edward Said, Homi Bhabha e Salman Rushdie. L’originalità della genesi e della formulazione dei concetti in Glissant mantiene comunque una costante e consapevole autonomia rispetto al pensiero euro- occidentale e sorge da un profondo senso della specificità della lotta anticoloniale nei Caraibi. Il pensiero occidentale, secondo Glissant, ha sempre tradotto il proprio impulso universalizzante in un’esigenza di trasparenza, per cui ogni forma di alterità è interpretabile e comprensibile attraverso le istanze della ragione. Questa “volontà di potenza” del logos e il relativo impulso alla “comprensione” dell’altro – dal latino cum- praendere, che ricorda il gesto avvolgente delle braccia e che traduce quindi una forma possessiva di appropriazione dell’alterità – rivelano il nesso profondo tra “volontà di potere” e “volontà di sapere”. «Per poterti “comprendere”», afferma Glissant, «e dunque accettarti, devo ricondurre il tuo spessore a quella scala di valori ideale che mi fornisce motivo di paragoni e forse giudizi. Devo ridurre» (p. 173).

6 Da questa prospettiva il poeta martinicano – con un notevole balzo in avanti oltre le politiche del riconoscimento e del rispetto della diversità, facilmente manipolabili dai falsi apologeti del multiculturalismo relativista e spesso prossime a nuove forme di “razzismo postmoderno” – rivendica strenuamente il “diritto all’opacità”, ossia a una “divergenza esultante delle umanità” e a una “singolarità non riducibile” che non si racchiuda in una sorta di autismo identitario, ma che fondi le basi di un’autentica

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relazione e di un divenire di scambio continuo con l’Altro: «La trasparenza non appare più come il fondo dello specchio in cui l’umanità occidentale rifletteva il mondo a sua immagine; in fondo allo specchio c’è ora dell’opacità, tutto un limo depositato dai popoli, limo fertile ma, a dire il vero, incerto, inesplorato, ancor oggi [...] negato o offuscato, di cui non possiamo non vivere la presenza insistente». Ed è proprio la presenza “insistente” di ciò che Lévinas ha definito come “la trascendenza del volto dell’altro” che rende possibile quel fenomeno così complesso e carico di imprevedibilità e di ricchezza che Glissant chiama creolizzazione.

7 La “creolizzazione” delle culture nella “totalità-mondo” non si basa dunque sull’appartenenza a un territorio, sull’essenza e sull’esclusione dell’altro e quindi sull’intolleranza, bensì sulla conflittualità e l’imprevedibilità di risultanti della Relazione, sull’erranza e sul multilinguismo. Scrivere oggi, afferma Glissant, significa irrevocabilmente scrivere “alla presenza di tutte le lingue del mondo”, anche quando non si conosce e non si parla che la propria. Questa poetica di apertura, questa totalità non totalizzante e priva di assoluto non nasconde gli elementi più problematici di quel processo storico di lunga durata che nominiamo “globalizzazione”. La riflessione e lo scandaglio lirico dell’abisso del “bateau négrier”, da cui questa poetica sorge, si rovescia nel capitolo iniziale intitolato «La barca aperta», in un’immagine di radiosa bellezza, in un’eco baudelairiana che si fa metafora viva dell’intera poetica di Glissant e risposta al dolore insondabile del proprio passato: «“Salve, antico Oceano!”. Preservi sulle tue creste la sorda imbarcazione delle nostre nascite, i tuoi abissi sono il nostro stesso inconscio, solcati da fuggitive memorie. Poi disegni queste nuove rive, noi vi ancoriamo le nostre piaghe striate di catrame, le bocche arrossate e i clamori taciuti. [...] Ci conosciamo, folla, nell’ignoto che non atterrisce. Gridiamo il grido di poesia. Le nostre barche sono aperte, le navighiamo per tutti» (pp. 21-22).

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Susanne Gehrmann e Claudia Gronemann (dir.), Les enjeux de l’autobiographique dans les littératures de langue française

Ilaria Vitali

NOTIZIA

SUSANNE GEHRMANN e CLAUDIA GRONEMANN (dir.), Les enjeux de l’autobiographique dans les littératures de langue française, Paris, L’Harmattan, 2006, pp. 303.

1 Il volume, curato da Susanne Gehrmann e Claudia Gronemann, riunisce diversi studi sugli enjeux della scrittura autobiografica nelle letterature di lingua francese, articolandosi in tre sezioni, ognuna delle quali esamina, da una prospettiva diversa, il rapporto tra le manifestazioni letterarie dell’autobiografia e lo spazio francofono. La prima parte, «Du genre à l’espace autobiographique: le genre occidental comme point de référence», si concentra sulla nuova concezione dell’ibridismo e sui rapporti che esso intesse con l’autobiografia, decostruendo radicalmente la nozione di genere. La seconda parte, «Questionnements et subversions du genre occidental: l’affirmation des écritures postcoloniales», raccoglie diversi interventi sulla specificità del racconto autobiografico in relazione alle problematiche postcoloniali, con particolare attenzione all’area maghrebina e subsahariana, dove «l’autobiographie postcoloniale, entant que discours hybride, s’avère dans ce contexte être une stratégie opérant une transformation des concepts traditionnels de la représentation» (p. 18). La terza ed ultima sezione, «Au-delà du modèle de la représentation: de l’autobiographie postcoloniale à l’hybridité du texte» è infine dedicata agli studi che analizzano l’autobiografia prendendo come punto di partenza la de-costruzione del canone occidentale e il cambiamento dei paradigmi nella rappresentazione socio-culturale.

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2 Tra le aree geografiche maggiormente rappresentate in questo studio, ci sono quelle dei Caraibi – con studi su Confiant, Glissant, Maximin e Chamoiseau – e del Maghreb – con saggi che partono da Isabelle Eberhardt e arrivano fino a Driss Chraïbi. La scrittura femminile occupa ampio spazio in questo volume, che conta, fra gli altri, due saggi consacrati all’opera di Assia Djebar, Langue – Corps – Identité. L’écriture autobiographique dans l’œuvre d’Assia Djebar, di Rotraud VON KULESSA, e Vaste est la prison d’Assia Djebar ou l’autobiographie impossibile, di Najiba REGAÏEG. Anche l’Africa nera è rappresentata attraverso l’intervento di Susanne GEHRMANN che affronta l’opera della scrittrice Ken Bugul, Constructions postcoloniales du Moi et du Nous en Afrique: l’exemple de la série autobiographique de Ken Bugul.

3 Les enjeux de l’autobiographique dans les littératures de langue française non si limita a consolidare prospettive di studio acquisite, ma apre la strada a nuovi orizzonti di critica e di lettura.

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Sens et présence du sujet poétique. La poésie de la France et du monde francophone depuis 1980, Études réunies et présentées par Michael Brophy et Mary Gallagher

Veronica Amadessi

RÉFÉRENCE

Sens et présence du sujet poétique. La poésie de la France et du monde francophone depuis 1980, Études réunies et présentées par Michael BROPHY et Mary GALLAGHER, Amsterdam-New York, Rodopi, 2006 («Faux Titre»), pp. 364.

1 Le présent volume réunit un grand nombre d’études et de réflexions sur la poésie française et francophone des dernières décennies. Toutes les contributions, accompagnées à l’origine de nombreuses lectures de poètes qui ne figurent pourtant pas dans l’ouvrage, émanent d’un colloque international qui s’est tenu à University College Dublin en septembre 2003. S’agissant d’un recueil d’interventions différentes et variées, les éditeurs ont dû résoudre le problème lié à l’ordre de parution des articles dans cet ouvrage collectif; par souci d’égalité, l’ordre alphabétique des auteurs leur a semblé un bon critère de classement dans la table des matières. Mais ce choix avait aussi d’autres buts: le refus d’un classement par thèmes ou par pays relève également du désir de restituer au lecteur l’impression de «bouillonnement d’idées» qui fut propre du colloque de Dublin. La simple présentation par auteurs permet de passer d’une problématique à l’autre, d’un continent à l’autre en toute liberté, sans contraintes. Dans la multiplicité des perspectives élaborées, figurent, côte à côte, des études sur le sujet poétique des Antilles françaises, sur les identités collectives et individuelles, sur l’absence du sujet ainsi que sur la signification actuelle de la poésie. Plusieurs

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contributions insistent sur l’absence d’un vrai sujet poétique dans les poèmes de fin de siècle, signal fort de la crise de l’homme et du poète modernes, déracinés et se trouvant souvent dans l’impossibilité d’écrire. Il s’agit, comme le dit Mary Ann Caws, d’un découragement, d’une perte. La séparation, voire l’annihilation, des sujets poétiques semble caractérisée par une interrogation identitaire incessante, qui est d’autant plus marquée dans la poésie francophone. En effet, à côté d’une réflexion sur la poésie française, il est souvent question du sujet poétique francophone (par exemple chez Aimé Césaire, Tahar Ben Jelloun, Réné Depestre) en quête de son essence et d’un lieu d’appartenance, même avec des modalités très différentes. Une très grande partie de la poésie francophone (canadienne, antillaise, hongroise, maghrébine) est examinée dans cet ouvrage, qui a donc le mérite de fournir des analyses précises et récentes sur les œuvres d’écrivains contemporains.

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Pierre-W. Boudreault, Denis Jeffrey (sous la direction de), Identités en errance. Multi-identité, territore impermanent et être social

Simona Rossi

NOTIZIA

PIERRE-W. BOUDREAULT, DENIS JEFFREY (sous la direction de), Identités en errance. Multi- identité, territore impermanent et être social, Québec, Les Presses de l’Université Laval, 2007, pp. 201.

1 Risultato degli elaborati studi di due gruppi di ricerca, «Identité, espace et politique» e «L’imaginaire dans l’expérience collective», entrambi membri dell’Associazione Internazionale dei Sociologi di Lingua Francese (A.L.S.L.F), questo testo parte da un presupposto più che evidente nella realtà attuale: il forte rifiuto della società per tutto ciò che può rappresentare un ostacolo alla libertà personale, di azione e di pensiero. Gli autori s’interrogano sulle dinamiche di tale fenomeno, mostrando che da un lato ci si trova di fronte a un’innegabile conquista, mentre dall’altro «l’individu risque l’erranee s’il ne trouve pas l’écho ni le miroir capables de lui indiquer la mesure de ses limites» (p. XI). È proprio la perenne errance identitaire che caratterizza l’individuo post-moderno a costituire il fulcro dell’indagine sociologica qui proposta: quali sono gli elementi sociali e psicologici che la provocano? Quali le sfaccettature ad essa legate? Quali esiti possibili bisogna aspettarsi in futuro?

2 I ricercatori che hanno lavorato a questo volume sono comunque tutti concordi nel ritenere che l’assoluta mancanza di regole morali di ordine collettivo non giovi affatto alla definizione individuale dell’identità. L’epoca contemporanea ha perso ormai ogni punto di riferimento, non conosce più il significato di condivisione, i sistemi simbolici comuni si sono sgretolati, la famiglia è divenuta uno spazio domestico fragile e

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facilmente soggetto a nevrosi, per questo l’individuo sceglie sempre più spesso di chiudersi in sé stesso, lasciando fuori gli Altri che, come lui, compiono un cammino solitario e del tutto “libero”. Ma cosa resta dell’identità – che si costruisce da sempre in relazione al contatto con l’Altro – quando gli altri, appunto, si posizionano all’esterno del sé, in un mondo peraltro percepito come étranger?

3 I saggi che compongono le tre parti di quest’opera hanno proprio l’obiettivo di rispondere a tale quesito. La prima, intitolata «L’identité en tension», considera come la post-modernità, a differenza delle epoche che l’hanno preceduta, abbia messo in atto dei meccanismi di distruzione dell’identità più che di costruzione: la rottura con le istituzioni tradizionali, infatti, non ha prodotto né nuovi valori né nuove norme sociali, ma semplicemente individui liberi che, «sans bornes, sans élan» (p. XVI), non sanno comunque esercitare e gestire la libertà di cui godono. La seconda parte, dedicata a «Vitalité et territoire impermanent», s’interessa alla formazione di luoghi di riferimento identitario nel momento in cui lo spazio diventa instabile e polisemico, privo di unicità. Gli autori mettono in luce soprattutto l’importanza della strada quale spazio vitale e vacante per tutti quegli individui, come gli immigrati, che, non trovando alcun riferimento sociale in cui identificarsi, probabilmente si sentono essi stessi “vacanti” e sono quindi alla ricerca di un luogo che li rispecchi. Un’interessante analisi a parte è dedicata anche ai tanto attuali e problematici comportamenti giovanili nelle banlieues, la cui insorgenza sarebbe legata proprio alla perdita di valori identitari comuni trasmessi dall’alto: folte schiere di giovani “liberi” e disorientati, così, non troverebbero altro modo, per esprimere il loro disagio, che la violenza esterna. La terza parte, dedicata al tema dell’être social et individu hypermoderne, offre una panoramica sui nuovi miti “liberi” e contemporanei in grado di produrre senso di aggregazione: la cultura di strada legata a particolari musiche e attività sportive, ad esempio, lo spazio urbano concepito come scuola di formazione e teatro politico, la comunicazione virtuale, la “letteratura” in rete etc.

4 L’uomo contemporaneo, quindi, continua a respingere l’idea di valori universali a cui aderire, ma non smette comunque di cercare soluzioni “aggreganti”. Identités en errance costituisce un testo davvero originale che, con l’ausilio di un’esposizione chiara, induce a riflettere su temi di pubblico dominio che – per difesa o per superficialità? – sfuggono alla riflessione e all’attenzione collettive.

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Aa. Vv., «Notre Librairie», Indispensables animaux, 163

Francesca Torchi

NOTIZIA

«Notre Librairie», Indispensables animaux, 163, septembre-décembre 2006, pp. 192.

1 Il numero 163 di «Notre Librairie» propone, da angolazioni diverse, una riflessione sulle rappresentazioni del rapporto tra uomo e animale nelle letterature del Sud. La posizione occupata dall’animale nell’immaginario collettivo e nella società può raccontare molto all’uomo di sé stesso. L’animale infatti ha dei punti di contatto con l’uomo ma, nello stesso tempo, corrisponde a ciò che umano non è. Questo tipo di prospettiva assume i caratteri di un discorso sulla differenza, sull’identità e l’alterità, sull’Altro come parte integrante di sé e come parte costitutiva della collettività di appartenenza, sull’Altro – animale o uomo che sia (a seconda del punto di vista che si assume) – come pietra di paragone e parametro per un auto-riconoscimento, come sottolinea Xavier GARNIER nel saggio che apre la prima sezione «À l’école des animaux». Alcuni articoli riflettono sul fatto che attraverso i personaggi animali prende corpo una visione del mondo. I proverbi a soggetto animale, ad esempio, presentano dinamiche interne finalizzate a creare precisi effetti psicologici nell’ascoltatore, come mostra Cécile Leguny. Trasmettendo il cosiddetto buon senso con una strategia indiretta di comunicazione, infatti, l’animale diventa l’incarnazione di valori morali e comportamentali ritenuti positivi, interpretando, per la sua ontologica animalità, la logicità e la naturalezza di tali comportamenti. Proprio per queste proprietà didattiche e moralizzanti, le fiabe di La Fontaine furono scelte dai francesi durante il periodo coloniale al fine di inculcare acriticamente il punto di vista dei dominatori ai popoli dominati in Africa e nelle Antille. Ma, come spiega Véronique CORINUS, queste stesse fiabe subirono in realtà un processo metamorfico graduale di senso e di struttura, diventando il laboratorio di un pensiero ribelle e indipendente sede di valorizzazione del patrimonio creolo. L’uso di un punto di vista animale, dunque marginale per

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eccellenza, per trattare tematiche storiche scottanti ed estremamente attuali corrisponde a un volontario decentramento rispetto al punto di vista dominante e assodato, come sottolinea Augustine H. ASAAH attraverso l’analisi di tre racconti africani. L’essere ibrido, fatto di uomo e animale, diviene, come mostra Jean-René BOURREL attraverso l’analisi del romanzo Leu-le-lièvre di Senghor e A. Sadji, il simbolo di un mondo contemporaneo di unione e di riconciliazione.

2 In Des animaux et des hommes, Anthony MANGEON prende in esame il rapporto uomo/ animale negli scrittori coloniali, influenzati dalla natura nuova del paesaggio che si trovavano di fronte e in cui vedevano incarnata l’alterità; Yves CHEMLA si occupa invece del concetto di sauvagerie e delle influenze del pensiero coloniale e imperiale moderno nelle letterature postcoloniali, mentre Magali MARSON si concentra sull’opera di Ananda Devi e sul valore metaforico delle metamorfosi del corpo che la scrittrice mette in scena. Infine, Ayelevi NOVOVIOR analizza il rapporto animale/presagio nella letteratura africana. La sezione «Alpha-bête» offre una piccola rassegna sui significati e le rappresentazioni di alcuni particolari animali: gli insetti e tutti gli animali infinitamente piccoli nella letteratura africana (Kangni Alem), il maiale (Adama Coulibali), uno studio del bestiario nell’opera di William Sassine (Jacques Chevrier) e due interviste sull’argomento a Jean-Pierre Digard e a Amadou Hampâté Bâ. La sezione dedicata agli inediti contiene un passo da Inch’Allah, primo romanzo del marocchino Seddik Rabbaj, alcuni racconti del malgascio Jean-Luc Raharimanana, Fanorona e La mère cannibale di Véronique Tadjo, originaria della Costa d’avorio.

3 Oltre alle novità editoriali dell’autunno, che testimoniano questa tendenza delle letterature del Sud a mettere in primo piano gli animali, nelle «Notes de lecture» e nella rubrica di annunci «Brèves» segnaliamo l’indicazione di eventi e di pubblicazioni per la commemorazione del centenario della nascita di Léopold Sédar Senghor.

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Giuliva Milò, Lecture et pratique de l’Histoire dans l’œuvre d’Assia Djebar

Ilaria Vitali

NOTIZIA

GIULIVA MILÒ, Lecture et pratique de l’Histoire dans l’œuvre d’Assia Djebar, préface de Beïda CHIKHI, Bruxelles, Peter Lang, «Documents pour l’Histoire des Francophonies / Afriques, n. 11», 2007, pp. 286.

1 Il numero 11 della collana «Documents pour l’Histoire des Francophonies» è un volume di Giuliva Milò che affronta l’opera di Assia Djebar, autrice francofona tra le più riconosciute a livello internazionale. Introdotto da una bella prefazione di Beïda Chikhi, il saggio si apre sull’analisi dei primi testi dell’autrice, La soif e Les Impatients, fino ad arrivare alle pubblicazioni più recenti, come Les nuits de Strasbourg et La femme sans sépulture. Come si legge nella prefazione, «l’un des mérites de cet ouvrage est qu’il met en valeur une notion fondamentale en littérature: l’étrange rapport entre lecture et écriture» (p. 13). Ecco allora che la lettura par-dessus l’épaule diviene strumento necessario per avvinarsi a un’autrice complessa, che intesse sapientemente avvenimenti storici, racconti autobiografici ed eventi puramente finzionali. Partendo dagli studi di Le Goff, Braudel, Duby, Nora, il saggio mostra fin dall’inizio l’inscindibile legame tra désir d’histoire e souci poétique, aspetto imprescindibile dell’opera dell’autrice. Come afferma Milò «Chez Assia Djebar la discipline historique va [...] féconder l’imagination: ses recherches personnelles, les quelques sources documentaires dont elle dispose inspirent la création poétique» (p. 19). Nella prima parte dello studio, «Naissance d’une œuvre», l’analisi si rivolge agli inizi narrativi della scrittrice, vera pioniera nel recupero della memoria ancestrale. Se è vero che Assia Djebar sembra in parte aver rinnegato i suoi primi scritti, che non sono più stati ristampati, ammette d’altro canto di aver scritto La Soif «sur un air de flûte», la cui sonorità l’ha a lungo accompagnata nell’atto creativo, ispirando le opere successive. La seconda e la terza parte dello studio, «La quête autobiographique» e la «Reconquête du passé», entrano

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nel vivo della produzione dell’autrice, mettendo in risalto il valore dell’esperienza personale, che si intreccia indissolubilmente con gli eventi storici che l’hanno segnata. Nel far parlare i silenzi del passato, i romanzi della maturità nascono dalla ricerca di fonti documentarie, scrupolosamente citate da Djebar, che tiene alla scientificità del suo percorso di interpretazione storica. Tuttavia, come sottolinea Milò, la question de l’histoire non è fine a sé stessa, ma serve a dar vita al souffle poétique. Basti pensare a Les nuits de Strasbourg, dove, superando i confini geografici dell’Algeria, l’autrice traccia un discorso più ampio sulla Storia e le sue interpretazioni, mettendo a confronto diversi percorsi individuali e facendoli dialogare tra loro «au carrefour des chemins» (p. 273).

2 Nonostante il saggio sia incentrato sulla «lettura e pratica della Storia», anche l’aspetto narratologico trova spazio nell’analisi: i personaggi, le istanze narrative e le tematiche presenti nei diversi romanzi sono esaminati di volta in volta nel corso dei capitoli. La parte più innovativa dello studio è rappresentata dall’analisi della quête autobiographique e della dialettica tra passato e presente, a cui è dedicata la quarta ed ultima parte, dal titolo «Entre hier et aujourd’hui».

3 In questo «tête-à-texte» – per riprendere la definizione di Roland Barthes – con l’opera di Assia Djebar, Giuliva Milò non si lascia intimidire da un’opera «qui est encore en train de s’écrire» (p. 17), mostrandone l’evoluzione, l’innovazione e la vitalità. Corredato da una bibliografia dettagliata e aggiornata, il testo è un valido strumento per chi vuole approfondire l’opera della Grande Dame del Maghreb.

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Rajae Benchemsi, La controverse des temps

Paola Martini

NOTIZIA

RAJAE BENCHEMSI, La controverse des temps, Paris, Wespieser, 2006, pp. 233.

1 Rajae Benchemsi, autrice di poesie e racconti, dal 2003 si è cimentata anche nel genere romanzesco ottenendo con Marrakech, lumière d’exil un buon successo di critica, tanto che la casa editrice Wespieser ha deciso di sostenere anche l’ultima fatica letteraria della scrittrice marocchina, La controverse des temps. Il romanzo si apre su un dibattito storico-filosofico che accende la disputa in un gruppo di amici in visita alle prigioni sotterranee del Moulay Ismail: invece di considerare, sulla falsa riga delle cronache tramandate dai monaci cristiani, il sultano alawita Ismaïl un barbaro sanguinario, non sarebbe opportuno riconoscere nella sua figura uno dei pochi uomini capace di tener testa alle mire espansionistiche di Luigi XIV, nonché uno dei personaggi fondamentali della storia del Marocco?

2 Najia, storica interessata alla monarchia, nonché voce narrante, contrariamente all’opinione della maggior parte dei membri della comitiva, è persuasa della grandezza del Moulay Ismaïl: per lei il sultano è stato troppo a lungo vittima di un’impostura storica che ha impedito la ricostruzione di un passato basata su un’osservazione razionale e imparziale dei fatti. Il confronto sull’argomento prosegue in un salotto dell’alta borghesia di Casablanca, un vero e proprio microcosmo che offre alla scrittrice l’occasione per tracciare un affresco della società marocchina, attualmente incapace di godere pienamente della propria eredità millenaria perché proiettata in modo acritico verso modelli culturali occidentali. L’appuntamento mondano diventa anche la cornice del folgorante incontro tra Houda, giovane filosofa atea, e Ilyas, esperto di mistica islamica. L’intesa è reciproca, ma l’amore è impossibile: Houda ha un approccio laico alla vita e non riesce a vedere un reale ostacolo alla possibilità di vivere la loro

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passione, mentre Ilyas, peraltro già sposato, non potrebbe mai venir meno al proprio impegno spirituale.

3 I personaggi appaiono fin dall’inizio inafferrabili e mutevoli nelle loro contraddizioni, eccellente radiografia di una classe intellettuale alla ricerca della propria identità e di una via che possa conciliare la tradizione e la riscoperta del proprio passato ancestrale con una visione più aperta e moderna della società e dei rapporti che la regolano.

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Abdelwahab Meddeb, Contre-prêches. Chroniques

Veronica Amadessi

RÉFÉRENCE

Abdelwahab Meddeb, Contre-prêches. Chroniques, Paris, Seuil, 2006, pp. 504.

1 L’idée de cet ouvrage naît des chroniques hebdomadaires diffusées par Radio Méditerranée Internationale (Médi 1); il s’agit donc d’un recueil de petits essais (115) de deux à trois pages, où l’auteur se focalise sur une problématique d’ordre anthropologique et littéraire, ainsi que sur des faits divers, ayant toujours pour objet le monde complexe et polysémique de l’Islam. Lors de ces séances radiophoniques, dont la plus ancienne date de 2003, l’auteur s’interroge sur des questions qui semblent désormais à l’ordre du jour: la guerre en Irak et en Afghanistan, les rapports de l’Occident avec le monde musulman, les réformes et la démocratie au Moyen Orient... À plusieurs reprises, Abdelwahab Meddeb fait référence à des textes antérieurs, à des essais qu’il a lui-même écrits sur la «maladie de l’Islam», ainsi qu’à la sagesse des philosophies français, arabes, allemands. Mais il n’en reste pas là. L’actualité lui donne le prétexte pour parler du monde arabe en tant que philosophe et poète, pour se confronter à d’autres siècles et à d’autres auteurs. Voilà alors que nous retrouvons aussi des émissions consacrées à la poésie d’Abu Nuwas ou à la légende de Layla et Majnoun, ainsi que des réflexions théologiques sur le Coran et sur ses dogmes. En tant que poète et écrivain, Meddeb cherche à dévoiler l’Islam aux européens, et aussi à ces musulmans qui semblent avoir oublié le message fondamental du Coran; mais, en tant que laïc, il ne peut pas s’ériger en prêcheur: voilà l’explication du titre. Toutes les séances, centrées sur une problématique à chaque fois différente, et pourtant liées, tracent le portrait d’un Islam dont les déviances ont généré la haine et les intégrismes, ainsi que les incompréhensions et l’oppression des plus faibles. Le but d’Abdelwahab Meddeb dans ces essais est d’arriver à jeter un regard critique sur les mondes musulmans (au pluriel), en s’appropriant l’esprit critique du pays des Lumières. L’image

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qui en ressort est celle d’un homme de lettres situé au carrefour de deux civilisations, essayant de les faire constamment dialoguer, et d’un écrivain attentif à ses propres traditions littéraires et culturelles. En montrant que l’Islam a déjà eu, dans sa culture et dans son histoire, la capacité de se reformer en s’adaptant au contexte, Abdelwahab Meddeb propose des réflexions, souvent critiques, qui ont pour but d’éveiller les consciences et de faire passer le message suivant: un Islam qui célèbre la vie et le respect de l’être humain a existé et est encore possible aujourd’hui. La parole et le dialogue sont les vrais gagnants dans ce pari, puisque chaque «prêche» lève des tabous et des interdits destinés à être remis en question si l’on veut avancer: et, s’il est vrai que l’Islam est malade, Meddeb écrit que «qui parle de maladie se doit d’évoquer des remèdes». En cela consiste donc sa mission d’écrivain: penser à une ouverture possible de l’Islam actuel sur le monde, pour faire en sorte qu’il ne soit plus «clôturant», car priver «l’esprit humain du sens de la quête et de la recherche» équivaut à le faire mourir.

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Majid El Houssi, Domani all’alba (Le lendemain à l’aube)

Ilaria Vitali

NOTIZIA

MAJID EL HOUSSI, Domani all’alba (Le lendemain à l’aube), testo originale e traduzione italiana a fronte, Torino, La Rosa Editrice, 2006, pp. 151. Nota introduttiva, traduzione e cura di Antonella Emina.

1 Un atto unico in cui molteplici voci si alternano a tener viva l’attenzione del lettore e intessono, pagina dopo pagina, una storia dalle radici lontane: è l’ultimo volume di Majid El Houssi, poeta, linguista e instancabile diffusore della letteratura maghrebina in Europa. Fin dal titolo, l’autore sembra voler convocare sulla scena del testo una serie di riferimenti letterari in bilico tra l’Oriente e l’Occidente: l’immagine dell’alba è infatti celebrata in molti testi della letteratura maghrebina, basti pensare alla pièce Rouge l’aube di Assia Djebar o al romanzo Naissance à l’aube di Driss Chraïbi, ma è fortemente presente anche nella letteratura francese, come testimoniano i celebri poemi Aube di Rimbaud e Demain dès l’aube di Hugo. Il richiamo all’alba nel titolo si fa dunque carico di molteplici evocazioni, che seducono il lettore e lo invitano ad addentrarsi in quest’opera poetica, in cui le parole di un uomo e di una donna si rincorrono nella difficile ricostruzione del passato. A esse si aggiunge un’altra voce, voce solista («Voix à solo» nel testo originale francese; «voce fuori campo» nell’attenta traduzione di Antonella Emina) che diversi indizi contribuiscono a situare, e in seguito a identificare, come la voce principale del poema. Una voce maschile, collocata in un’altra epoca e in un altro luogo, ma al contempo dentro la storia, al punto da sdoppiarsi fino a divenire voce narrante e autentico personaggio. Fil rouge che conduce il lettore nel labirinto del poema, la voce si rivolge a una donna dal profilo sfumato, appena abbozzato, che consente di attribuirle almeno una doppia identità: quella della donna reale a cui si volge l’io narrante e quella di Shéhérazade, sultane des aubes, figura complessa e carica di significato. Descritta da Abdelkébir Khatibi nel saggio Ombres japonaises come

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«théorie des récits», Shéhérazade è prima di tutto la narratrice per antonomasia, capace di tenere in sospeso la spada in bilico sopra la testa grazie al potere salvifico della parola. La sua evocazione in questo prezioso volume esalta la forza del racconto, trasformando la stessa voix à solo in una Shéhérazade al maschile, che moltiplica il procedimento di mise en abyme.

2 Il lettore può riconoscere in quest’opera molteplici modalità narrative abilmente orchestrate dall’autore, dall’incipit canonico al passé simple, alla funzione riassuntiva del prologo e dell’epilogo, che incorniciano il poema e richiamano il récit-cadre delle Mille e una notte, passando attraverso l’evocazione del «Coro» e del «Corifeo», che testimoniano, oltre alla presenza della cultura maghrebina, quella inalienabile della tradizione classica greca. Domani all’alba è «une œuvre complèxe et à la fois très simple» (p. VI), lirica ma non per questo meno rigorosa. Nella precisione delle scelte linguistiche, così come negli spazi bianchi lasciati tra i versi che dicono i silenzi e descrivono il complesso percorso a ritroso della memoria, l’autore fa sorgere un dialogo continuo tra passato e presente, tra Oriente e Occidente, indagando le radici più profonde della sua identità.

3 «Escludendo ogni automatismo nel trasferimento da una lingua all’altra» (p. VII), l’accurata traduzione di Antonella Emina si arricchisce del dialogo produttivo con l’autore, mostrando, in un gioco di specchi, il rovescio della creazione artistica e invitando il lettore a partecipare alla ri-costruzione dell’universo finzionale, semantico, emotivo dell’opera. L’abusato detto traduction-trahison non trova spazio in questo volume che mostra, al contrario, tutto il carattere produttivo di un testo a fronte che nasce dal confronto diretto tra l’autore e il traduttore. Attraverso lo scambio e il raffronto tra diverse lingue compresenti – l’arabo tunisino, il francese, l’italiano – il testo si arricchisce di molteplici suggestioni, in un dialogo costante e magnetico, che non potrà mancare di coinvolgere anche il lettore.

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Werewere Liking, Médée. Les risques d’une réputation. Medea. I rischi d’una certa reputazione

Veronica Cappellari

NOTIZIA

WEREWERE LIKING, Médée. Les risques d’une réputation. Medea. I rischi d’una certa reputazione, introduzione e cura di Anna Paola MOSSETTO, traduzione e nota di Nataša RASCHI, postfazione di Sara TAGLIACOZZO, Torino, Edizioni Libreria Stampatori, 2007, pp. 142.

1 Ispiratrice di Sofocle e di Euripide, cantata da Ennio e da Seneca e in età moderna da Pierre Corneille e Jean Anouilh, fino a ispirare l’omonimo film di Pier Paolo Pasolini nel 1970, Medea, figlia del re della Colchide, nipote del Sole, sacerdotessa di Ecate, maga innamorata e poi tradita, che diviene, per fatalità, infanticida, è ora oggetto di una interessante e singolare rilettura mitica in chiave africana. Opera di Werewere Liking, scrittrice, drammaturga, musicista e regista di origine camerunese, fondatrice del Village Ki-Yi, “il villaggio del sapere ultimo”, un centro residenziale di ricerca e produzione teatrale con sede ad Abidjan, Médée. Les risques d’une réputation, è stata presentata in prima mondiale nel 2005 al Teatro Baretti di Torino dalla Compagnia multietnica AlmaTeatro.

2 Sulla scia del romanzo di Christa Wolf, che nel 1996 ne riscrisse il mito sciogliendo l’eroina dalle sue sanguinose colpe e dalla violenza irrazionale di cui la fece portatrice Euripide, Werewere Liking, con quest’opera – l’opera viene qui pubblicata per la prima volta in versione originale francese con traduzione a fronte – rilegge il mito della straniera dalle arti e dai poteri occulti in chiave attuale e contemporanea, affrancandola dai suoi poteri inquietanti, vendicativi e talora spietati. Non più maga ammaliatrice, madre infanticida o sposa tradita che, accecata dalla gelosia, sacrifica i suoi stessi figli pur di vendicarsi del suo giovane eroe, Giasone, quando questi le preferisce una più giovane e meno esotica moglie greca. Nella versione della Liking,

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l’omicidio dei fanciulli è presentato come una calunnia che si ripercuote sulla reputazione di Medea, un intrigo insidioso ordito dai Corinzi, i veri responsabili dell’infanticidio, che sfruttano la sua condizione di straniera per manifestarle il loro sospetto e la loro diffidenza. Questa figura femminile fatale non incarna qui soltanto l’immagine della straniera, della barbara che difficilmente si adatta ai costumi greci, e che, avvolta nel mistero, altera e indebolisce la stabilità di una comunità, chiusa e gelosa dei propri confini; accanto al tema dell’intolleranza, si sviluppa infatti anche quello dello scontro fra matriarcato al tramonto e sistema patriarcale ormai dominante. Fedele ai propri ideali, Medea non si inchina alla legge del più forte: esige la fedeltà e la dignità matrimoniale, come pure il rispetto da parte di una società – sia essa di stampo occidentale o africano, antico o moderno –, che si presenta talora ipocrita, intransigente e discriminante o semplicemente schiava di antichi e superati stereotipi e pregiudizi.

3 Come sottolinea nella sua postfazione l’antropologa Sara Tagliacozzo, la riscrittura drammatica di Medea fatta dalla Liking presenta una triplice raffigurazione dell’eroina (Medea Fonte – la pasionaria; Medea Affluente – la straniera; Medea Fiume – la sacerdotessa), inserita in quella specificità molteplice, plurima e complessa del mondo africano che non consente di «mettere in scena qualunque simbolo di un’africanità essenziale» (p. 133). Il volume si avvale, inoltre, della suggestiva e pregevole introduzione di Anna Paola Mossetto, nella quale la studiosa, oltre a sottolineare l’infinita possibilità di risemantizzazione del mito, incarnazione emblematica dell’immortalità, rileva un’altra notevole “sfida”, quella affrontata dalla traduttrice Nataša Raschi, che con acribia ha saputo restituire al pubblico italiano la spiritualità della Medea di Werewere Liking, una pièce-poème, come la definisce la stessa Raschi nella sua «Nota» sulla traduzione, accostabile, per l’alternarsi di rime, assonanze e ritmi musicali, a un pezzo classico.

4 Il libro si chiude con un’intervista rilasciata dalla scrittrice a Nataša Raschi nel gennaio 2005 a Torino, nella quale rivela la fonte delle proprie ispirazioni e il motivo delle proprie scelte a proposito del soggetto, nonché la propria riflessione sull’importante ruolo che l’arte teatrale gioca all’interno della nostra società. Attraverso la rilettura del mito occidentale, la drammaturga fa del proprio teatro uno strumento di ricerca e di conoscenza di un ideale luogo di incontro delle differenti culture, suscitando, nel contempo, emozioni e desiderio di allargare i confini della propria riflessione.

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Lucille Beaudry, Marc Chevrier (sous la direction de), Une pensée libérale, critique ou conservatrice?

Simona Rossi

NOTIZIA

LUCILLE BEAUDRY, MARC CHEVRIER (sous la direction de), Une pensée libérale, critique ou conservatrice?, Montréal, Les Presses de l’Université Laval, 2007, pp. 220.

1 Il Québec nasconde un’anima liberale o conservatrice? È a questo ampio quesito che intendono dedicarsi gli autori di questo testo, i quali esplorano con zelo e audacia i repentini cambiamenti che sono intervenuti sulla scena politica quebecchese dalla Rivoluzione Tranquilla ad oggi. Nella convinzione che il mondo della politica conosca un’evoluzione per nulla casuale, influenzata da regole ben precise e da “ondate” di pensiero ora in salita, ora in discesa, essi scelgono d’illustrare il percorso politico quebecchese del XX secolo attraverso il filtro di tre grandi pensatori del Novecento: Emmanuel Mounier, Hannah Arendt e George Grant. Teorici politici di spicco e caparbi oratori, in grado di fare presa sulle folle, questi tre intellettuali hanno dato un importante contributo alla formazione del variegato pensiero politico quebecchese.

2 Il primo rappresenta un vero e proprio punto di riferimento: Lucille BEAUDRY, Félix- Olivier RIENDEAU e Martin MEUNIER spiegano come egli abbia sempre sostenuto gli anticlericali e come i suoi comizi abbiano dato loro la forza e gli strumenti necessari, negli anni della Rivoluzione Tranquilla, per «renverser un ordre social et lui en substituer un autre» (p. 27). Hannah Arendt, invece, una donna forte e impegnata nel sociale, è stata la musa ispiratrice della nuova generazione sorta dai disordini degli anni Sessanta. Jean-Pierre COUTURE e Francis MOREAULT descrivono e analizzano il suo originale concetto di “politica globale”, che abbatte finalmente la tradizionale frontiera tra politico e apolitico, coinvolgendo ogni sfera del vivere individuale e collettivo. George GRANT, infine, è molto apprezzato e conosciuto nel Canada anglofono, mentre,

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come spiegano Yves COUTURE, Éric BÉDARD e Marc CHEVRIER, è stato recepito piuttosto tardi in Québec, poiché il suo conservatorismo, basato sulla negazione del progresso tecnologico, non ha incontrato per molto tempo il favore della popolazione quebecchese, ansiosa di mettersi alla pari degli Stati Uniti dal punto di vista pratico ed economico.

3 Questi tre diversi “percorsi” di pensiero, con tutte le loro sfaccettature, conducono gli autori di quest’opera ad affermare che il Québec, più che liberale o conservatore, è più che altro un paese idealista e “pluralista”, costretto nel passato ad accettare rigide imposizioni e per questo oggi mai pago di cercare diverse soluzioni e teorie di ampio respiro. Un testo ben strutturato e di gradevole lettura, che di certo può aiutare il lettore a meglio districarsi nella lettura della realtà politica quebecchese dei tempi moderni.

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Maurizio Gatti, Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire

Veronica Cappellari

NOTIZIA

MAURIZIO GATTI, Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire, Préface de François PARÉ, Montréal, Éditions Hurtubise HMH, 2006, pp. 215.

1 Nel volume Être écrivain amérindien au Québec, Maurizio Gatti, giovane ma già affermato ricercatore di origine italiana, propone un panorama ricco e articolato della letteratura amerindiana francofona del Québec, con un approfondimento delle tematiche sociologiche, storiche, antropologiche e giuridiche delle Premières Nations. Suddivisa in due ampi capitoli, intitolati rispettivamente La mise en réserve de l’identité e L’écrivain amérindien et la littérature, l’opera presenta una dettagliata analisi della cultura e delle tradizioni delle comunità autoctone secondo un criterio socio-storico che prende in esame le principali cause che hanno profondamente segnato la loro identità – la colonizzazione europea, la Loi sur les Indiens (1876) e lo smantellamento delle riserve avvenuto sul finire degli anni Settanta –, nonché un esaustivo excursus sulla produzione narrativa, poetica e teatrale amerindiana, non esente da significativi parallelismi con altre letterature: anglofona, quebecchese, irlandese e africana o con la letteratura cosiddetta migrante.

2 L’autore dedica poi una cospicua parte dell’opera alle problematiche inerenti alla pubblicazione, alla diffusione e alla ricezione dei testi di questi autori: scarsi risultano infatti i supporti editoriali messi a loro disposizione, come pure è limitato il loro pubblico. Ciò nonostante, negli ultimi decenni, grazie anche alla creazione di alcune riviste specializzate in arte e letteratura autoctona francofona, quali «Rencontre» e «Terres en vues», nonché ai sempre più consistenti studi universitari realizzati a livello internazionale, le opere degli amerindiani iniziano a prendere vigore e ad amalgamarsi

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con il tessuto letterario quebecchese arricchendolo di sfumature tematiche ed espressive.

3 Être écrivain amérindien au Québec. Indianité et création littéraire è un saggio innovativo, curato nei dettagli, accompagnato da una bibliografia ricca ed esauriente e da un utile indice dei nomi. L’insieme costituisce un sussidio prezioso e stimolante volto a diffondere e a valorizzare l’apporto culturale, sociale, estetico e spirituale degli ormai numerosi scrittori amerindiani, suggerendo, nel contempo, nuove e interessanti ipotesi di lavoro.

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Le projet transculturel de «Vice Versa», direction et préface d’Anna Paola Mossetto

Veronica Cappellari

NOTIZIA

Le projet transculturel de «Vice Versa», direction et préface d’Anna Paola MOSSETTO, avec la collaboration de Jean-François PLAMONDON, Bologna, Edizioni Pen- dragon, 2006, pp. 117.

1 Le projet transculturel de «Vice Versa» raccoglie le comunicazioni presentate in occasione del quarto seminario internazionale del CISQ (Centro Interuniversitario di Studi Quebecchesi) tenutosi all’Università San Pio V di Roma il 25 novembre 2005. La giornata di studi, organizzata nel quarantesimo anno della presenza istituzionale del Québec in Italia, è stata interamente dedicata a «Vice Versa», rivista poliedrica, fondata nel 1983 a Montréal da un gruppo di letterati di origine italiana. Redatta originariamente in tre lingue – italiano, francese e inglese (a cui si aggiunse, in un secondo tempo, lo spagnolo) –, la rivista si interessa di società, letteratura, teatro, cinema, musica, filosofia, arti plastiche e architettura.

2 Il volume si apre con un articolo di Lamberto TASSINARI, direttore della rivista, nel quale lo studioso ne ripercorre le principali tappe ed esprime la propria particolare concezione di identità secondo un punto di vista transculturale che tende a una «traversée [et à une] métamorphose continue» (p. 23). L’opera prosegue poi con l’intervento di Fulvio CACCIA, noto poeta, romanziere e saggista, che tenta di situare la nozione di transculturalismo nel contesto politico e sociale quebecchese, mentre Gianni CACCIA illustra, ricorrendo talora ad alcune reminiscenze personali, i criteri secondo i quali ha ideato l’originale e pregevole grafica del periodico.

3 Sebbene la rivista abbia riscosso maggiore attenzione e diffusione all’interno della comunità italo-montrealese, gli organizzatori del convegno hanno tuttavia ritenuto

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interessante, al fine di sviluppare un più ampio e diversificato dibattito, estendere l’invito a due collaboratori di «Vice Versa» non italiani: Régine ROBIN e Pierre NEPVEU. La prima, partendo da una visione autobiografica, riassume i suoi principali contributi alla rivista, e si sofferma, in un secondo tempo, a spiegare come l’America possa essere considerata, per eccellenza, terra dell’identità transculturale, in quanto punto cardine de «l’hybridité culturelle, du mélange des cultures et des déracinements perpétuels» (p. 79); Pierre Nepveu, invece, fa luce sulla ricezione e sulla cospicua diffusione della rivista nel contesto accademico e letterario franco-canadese.

4 La raccolta degli atti si chiude con i testi di due stimati studiosi italiani, Claudio STRINATI e Franco FERRAROTTI, i cui contribuiti al seminario segnano sicuramente ulteriori e importanti momenti di studio, di riflessione e di confronto sul tema della transculturalità. Il sapiente apporto di Strinati, che si avvale anche di numerosi esempi storici, invita il lettore ad aprirsi alla multiculturalità attraverso la valorizzazione di tutti i patrimoni artistici e culturali, ritenuti i veri e propri elementi fondanti di una società; Ferrarotti, dal canto suo, focalizza l’attenzione sul ruolo che hanno avuto gli agglomerati urbani, in qualsivoglia periodo storico, nell’incontro tra i popoli, per giungere poi a mettere in risalto l’attuale tendenza interculturale e interdialogica delle «concentrations, fédérations [et] confédérations» che definisce nei termini di «nouvelles Régions du monde qui regardent au-delà de l’état-nation» (pp. 110-111).

5 Grazie alla ricchezza e alla puntualità degli interventi, il volume costituisce sicuramente, come sottolinea anche Anna Paola Mossetto nella sua prefazione, un importante momento di riflessione sulla vitalità e sui principali aspetti culturali, letterari e pedagogici della rivista. Sebbene la sua pubblicazione sia cessata nel 1997, essa continua a essere oggetto di analisi e di ricerca e ad avere un ruolo nella vita intellettuale e accademica quebecchese.

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L’humanisme franco-canadien. Un cas, Benoît Lacroix, Atti del Convegno Internazionale 14-15 novembre 2005, a cura di Marina Zito

Simona Rossi

NOTIZIA

L’humanisme franco-canadien. Un cas, Benoît Lacroix, Atti del Convegno Internazionale 14-15 novembre 2005, a cura di Marina ZITO, Napoli, Università “L’Orientale”, Facoltà di Lingue e Letterature Straniere, Dipartimento di Studi Americani, Culturali e Linguistici, 2007, pp. 190.

1 L’obiettivo di questo convegno (Università di Napoli, 2005) – del quale presentiamo qui gli atti – è piuttosto ambizioso e di “nobile” ispirazione: prendendo le mosse dall’opera di Benoît Lacroix, celebre intellettuale, storico, teologo e filosofo franco-canadese, i numerosi relatori si propongono, infatti, di rimettere l’uomo al centro di un nuovo “umanesimo” fondato sul dialogo interculturale. Benoît Lacroix ha cominciato a pubblicare i suoi lavori intorno agli anni Cinquanta del Novecento, ma scrive ancora agli albori del XXI secolo; le sue opere più celebri sono L’Histoire dans l’antiquité (1951) e Orose et ses idées (1965).

2 Pietro BOGLIONI studia il costante interesse che Benoît Lacroix ha dimostrato, nel corso della sua carriera, per la religione popolare, tema che, a suo avviso, è strettamente legato al concetto di umanesimo. Nella realtà del popolo franco-canadese delle origini la religione ha infatti un ruolo essenziale, in quanto fattore primario di costruzione di un culto dell’uomo fondato sulla «foi en l’éternité de[s] amours et de[s] ancêtres» (p. 11). Charles MOREROD, invece, inquadra l’umanesimo di Benoît Lacroix nel filone letterario domenicano, storicizzando le premesse di quest’ultimo e analizzando le sue peculiarità identitarie, che si basano sull’antica matrice medievale. Paolo COSENZA, dal

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canto suo, si dedica ad un fecondo confronto tra le teorie filosofi- che espresse da Lacroix e quelle di Aristotele, trovando un’oggettiva consonanza tra di esse e mostrando la loro incredibile attualità anche nell’epoca contemporanea. Gli altri partecipanti al convegno, infine, danno vita ad un affascinante dialogo tra la letteratura e la saggistica del passato e quelle odierne: tra gli altri, Marina ZITO nota una certa vicinanza spirituale e intellettuale di Lacroix con le opere di Saint-Denys Garneau, mentre Angela BUONO, Linda FASANO e Vincenzo IMPAGLIAZZO lo accostano a Marie-Claire Blais, Jacques Poulin e Lionel Groulx.

3 Tutte le comunicazioni, che non menzioniamo nello specifico per motivi di spazio, sono ugualmente interessanti: costituiscono un ponte articolato e originale tra l’opera di Lacroix e la poetica dell’essere e del nulla che caratterizza da sempre il dibattito intellettuale e lo stesso cammino interiore dell’uomo. La ricchezza dei temi trattati è notevole e non vengono tralasciati nemmeno i nuovi luoghi dell’umanesimo “moderno”: lo spazio teatrale e quello cinematografico, che si materializzano nella presentazione di progetti creativi e documentari sulla vita e sulla scrittura di Benoît Lacroix. Segnaliamo anche la presenza di una bibliografia selettiva dell’autore, alla fine del volume, che ci sembra di particolare interesse.

4 Capaci di trovare il giusto equilibrio tra il territorio filosofico “classico” e quello più strettamente legato alla quotidianità e ai grandi interrogativi che animano il pensiero umano, questi atti costituiscono senza alcun dubbio un testo rilevante, testimone non solo della vivacità – e complessità – dell’opera di Benoît Lacroix, ma anche di un momento importante di dialogo e scambio nel cammino culturale del Québec odierno.

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Denis Thériault, Le facteur émotif, Montréal

Simona Rossi

NOTIZIA

DENIS THÉRIAULT, Le facteur émotif, Montréal, XYZ Éditeur, 2005, pp. 118.

1 Cosa accade a un postino curioso che prima di consegnare le lettere che trasporta le apre col machiavellico aiuto di un soffio di vapore e trascorre le serate a leggerle avidamente? Yves Thériault mette in scena un’assurda vicenda di solitudine moderna, in cui colui che non è in grado di crearsi una vita propria tenta disperatamente di appropriarsi di quella degli altri. Bilodo, un omino inquieto e ossessivo, vive con Bill, il suo pesce rosso, al nono piano di un grattacielo che gioca con le nuvole. Non ha amici, non ha una fidanzata, è orfano di qualsiasi contatto umano e ha molta sete. Di storie, di vita vissuta. È così che si è inventato un nuovo mestiere: il postino-ruba-storie. Ma Bilodo non si limita a leggere le lettere degli abitanti del suo quartiere, violando la loro intimità, le fa sue, le fotocopia, le conserva meticolosamente, le dispone in zelante ordine alfabetico in uno scaffale, s’immagina le risposte. Le sue serate, così, acquistano spessore, i personaggi cartacei di cui farcisce i suoi pensieri e i suoi momenti quotidiani gli regalano una famiglia virtuale e Bilodo non si sente più solo, il vuoto che di notte gli bucava l’anima non c’è più. È sparito, risucchiato dalla girandola vanitosa di eventi e sensazioni della vita altrui. Poi il cambiamento: un giorno nel sacco delle lettere Bilodo ne scorge una nuova, quella di Ségolène, che dalla Guadalupa scrive a Gaston Grandpré. Non si tratta di una lettera come tutte le altre, però, perché contiene solo pochi versi che sembrano un messaggio cifrato. Incuriosito, Bilodo segue con trepidazione crescente l’evolversi della vicenda e si dedica a ricerche approfondite, scoprendo che i versi di Ségolène non sono altro che degli haïkus, i poemi classici giapponesi. Intanto i giorni si susseguono rapidamente, i versi si fanno sempre più languidi e a poco a poco il cuore di Bilodo comincia a palpitare d’amore per Ségolène. La lettura delle poesie di quest’ultima diventa la sua unica ragione di vita e la sera, immerso nei suoi scritti

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profumati alla luce di una lampada giallo oro, Bilodo sogna e sospira, immagina la pelle ambrata della donna e i suoi capelli corvini, desidera ardentemente stringerla tra le braccia e immergersi con lei nel mare cristallino dei Caraibi. L’idillio, però, si sa, non può durare, e una tiepida mattina d’autunno Bilodo si trova nel posto sbagliato – o piuttosto giusto? – al momento sbagliato. Vede infatti un Gaston Grandpré piuttosto trafelato correre fuori casa senza notare il pericoloso sopraggiungere di un’auto di grossa cilindrata. Grandpré muore investito sotto gli occhi increduli di Bilodo, che si rende conto immediatamente di come la morte dell’uomo significhi anche l’inevitabile interruzione del suo rapporto d’amore virtuale con Ségolène.

2 Bilodo, allora, si trasforma: da omino insignificante diventa un cavaliere intrepido, il cui obiettivo è uno solo, ossia preservare Ségolène – e lui stesso – dalla sofferenza. Il modo? Sostituirsi a Grandpré. Bilodo affitta l’appartamento dell’uomo a cui ha rubato la storia e la vita, indossa il suo kimono rosso fuoco, trova le copie degli haïkus che Grandpré inviava a Ségolène, ne beve avidamente ogni singola sillaba, si lascia trasportare dalla magica atmosfera che regna nella sua nuova casa, zeppa di un’incredibile quantità di ninnoli e libri giapponesi, si esercita per giorni nella scrittura e infine si sente pronto. Col cuore gonfio d’ansia invia la sua prima lettera a Ségolène e attende. La risposta arriva dopo qualche giorno e Bilodo esulta: la sua amica di penna sembra non essersi accorta di nulla e finalmente lui ha una vita vera. Sennonché col tempo il personaggio di Thériault diventa davvero Grandpré, prima nei sogni e poi anche nella realtà, infatti un giorno si guarda allo specchio e scopre che il suo viso si è deformato, assumendo i tratti marcati di Grandpré. A quale destino andrà incontro questo postino-ruba-storie, che ha voluto sovvertire l’ordine delle cose e sfidare il fato? La fine di Grandpré sarà anche la sua? Non possiamo far altro che lasciar parlare la storia.

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Ying Chen, Le mangeur

Simona Rossi

NOTIZIA

YING CHEN, Le mangeur, Montréal, Boréal, 2006, pp. 138.

1 Nel suo ultimo romanzo, Ying Chen continua a occuparsi delle dinamiche dei rapporti familiari: se nelle sue opere precedenti era la figura della madre a ispirare le sue riflessioni, qui è invece quella paterna a mostrare incredibili sfaccettature psicologiche. La protagonista della vicenda narrata è sempre la stessa donna senza nome che ha dato vita anche a La mémoire de l’eau (1992), L’ingratitude (1995), L’immobile (1998), Le champ dans la mer (2002) e Querelle d’un squelette avec son double (2003), la quale vive in un luogo non ben definito tra passato, presente e futuro a causa del processo di reincarnazione che fin dall’infanzia la coinvolge e la tormenta senza sosta, costringendola a trasmigrare continuamente da un’anima all’altra.

2 Questo romanzo regala al lettore un’atmosfera noir piuttosto inedita, che attira e turba al tempo stesso, in un crescendo di tensione e mistero. La giovane donna al centro della storia è un essere fragile e insicuro, tediato da ansie e allucinazioni anche a causa del rapporto malsano col padre-padrone. Quest’ultimo, gravemente malato, negli ultimi mesi della sua vita diventa anche bulimico, di cibo e sentimenti: il romanzo si riempie così di scene alimentari raccapriccianti, in cui l’uomo inghiotte di tutto, persino pesci vivi. La figlia lo guarda come ipnotizzata e nel ventre di suo padre finiscono anche i suoi sogni e la sua libertà. Egli esercita, infatti, un incredibile potere sulla figlia, che vorrebbe tutta per sé, tanto che la ossessiona e la opprime fino a renderla prigioniera di un legame malato e tentacolare, che non lascia scampo. Ying Chen dipinge con sagacia e minuzia i perversi meccanismi mentali che trasformano la normale relazione padre- figlia in una sorta di morboso vincolo d’amore e gelosia. Ma per trovare sé stessa e per esistere come individuo la protagonista della Chen dovrà necessariamente passare attraverso il doloroso – o liberatorio? – distacco dalle sue origini familiari. È proprio questo personale e faticoso “percorso” di formazione a costituire il cuore della vicenda.

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3 Le immagini narrative sono crude, il linguaggio verbale scarno ma d’effetto, i dialoghi secchi, la vicenda labirintica: di certo in quest’ultimo romanzo Ying Chen si allontana ancora di più, rispetto ai suoi lavori precedenti, dai canoni letterari tradizionali, abbandonandosi senza freni alla sua vena più provocatoria e spronando il lettore a mettere nel cassetto le proprie paure per godere degli inaspettati risvolti che può regalare il superamento della soglia dei preconcetti umani.

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Gilles Marcotte, Una missione difficile

Simona Rossi

NOTIZIA

GILLES MARCOTTE, Una missione difficile (traduzione di Francesca Torchi, cura e postfazione di Carla Fratta), Roma, Sinnos editrice, 2006, pp. 110 (edizione originale Montréal, Boréal, 1997).

Il romanzo del paradosso e del sorriso: forse è così che si potrebbe sottotitolare questo testo di Gilles Marcotte, nuovo regalo della collezione Laurentide a cura del CISQ. Un testo dal “sapore” ibrido ma piacevole, dai contenuti frammentari e dallo stile volutamente ironico, non privo però d’inaspettati picchi di riflessione e di poesia. La vicenda, “schizzata” come una pallina da ping-pong nei luoghi più disparati del globo, dal Québec alla giungla del Borneo, dal Belgio a Singapore, fino a Rio e al Michigan, è incredibilmente arzigogolata eppure scorrevole, mai sovraccarica nonostante i continui colpi di scena e i repentini spostamenti, di contesto geografico, di punto di vista, di situazione etc. Il lettore, così, segue divertito – e peraltro senza troppa fatica – l’articolato filo dei pensieri e delle avventure del protagonista, un uomo anonimo e poliedrico al tempo stesso, inquieto, originale, amante dell’opera e degli hotel confortevoli, incapace di rapporti reali ma intrepido sognatore, curioso, incosciente, incostante, metodico scrittore di bizzarri telegrammi e coraggioso “sfidante” di serpenti e bestie tropicali. Professione? Investigatore privato. L’organizzazione internazionale dai traffici non ben identificati per cui lavora fa sì che egli passi la vita a salire e scendere dagli aerei, a compiere missioni difficili. Ecco, questo romanzo mette in scena appunto una missione difficile, ma non solo quella condotta nella giungla dall’eroe di Marcotte, bensì la missione del vivere quotidiano, del perenne confronto tra l’ovatta del sogno e la durezza del reale, dell’interminabile ricerca della propria identità e del proprio sentire. Le situazioni paradossali in cui si trova invischiato il protagonista non sono puramente situazioni fine a loro stesse, infatti, ma presuppongono un intenso lavoro interiore, quel ridicolo, irriducibile, mero ma così umano bisogno di rincorrere fantasie e ideali. È così che questo investigatore

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privato (di sé stesso?) un po’ goffo e in fondo romantico nel suo sottile cinismo, esplora la giungla in compagnia di portantini indigeni e di uno stregone veggente, che s’innamora e si disamora alla velocità della luce delle donne più disparate, senza trovare mai la realizzazione di quell’ideale amoroso da lui tanto desiderato. Perde così la sua identità, scambiato per il fratello gemello secondo trombettista d’orchestra, viene malmenato dagli adepti di una congregazione religiosa e minacciato con tanto di pistola da una fantomatica sconosciuta e decide infine, non vinto, di partire per la giungla del Borneo. Ricordi, allucinazioni, citazioni di sinfonie e romanzi celebri, schiere di personaggi istrionici appaiono e scompaiono in questo piccolo grande romanzo, che non offre soltanto una fantasiosa rielaborazione e una parodia del genere poliziesco e d’avventura, ma, potremmo dire, della vita stessa. Un testo sorprendentemente ricco, che regala stupore dalla prima all’ultima pagina e di cui la traduzione italiana, chiara, leggera, attenta ai dettagli e alle sfumature di linguaggio e contenuto, è capace di mettere sensibilmente in risalto la freschezza e la vivacità narrativa, nonché il divertente – e a tratti poetico – saliscendi di registro e di avvenimenti.

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Wajdi Mouawad, Assoiffés

Veronica Cappellari

NOTIZIA

WAJDI MOUAWAD, Assoiffés, Montréal/Arles, Leméac/Actes-Sud Papiers, 2007, pp. 39.

1 Assoiffés di Wajdi Mouawad, autore e regista di origine libanese emigrato in Québec negli anni Novanta, è la terza opera di un ciclo drammatico, interamente dedicato al jeune publique, inaugurato nel 1996 con Alphonse (Montréal, Leméac), e proseguito, nel 2003, con Pacamambo (Montréal/Arles, Leméac/Actes Sud-Papiers), opere che coinvolgono gli adolescenti in un vero e proprio viaggio iniziatico sospeso tra realtà, sogno e immaginazione.

2 Assoiffés, portata per la prima volta in scena in Québec il 12 ottobre 2006 al Théâtre Lionel-Groulx di Sainte-Thérèse-de-Blainville, per la regia di Benoît Vermeulen, rappresenta i dubbi, le preoccupazioni, le incertezze, le speranze e le disillusioni che normalmente incontrano gli adolescenti nel passaggio dall’infanzia all’adolescenza e poi all’età adulta. La vicenda si svolge nella Montréal del XXI secolo. Boon, un antropologo criminale incaricato di scoprire il mistero che si cela dietro il ritrovamento dei cadaveri di un uomo e di una donna, rinvenuti avvinghiati l’uno all’altra nel fiume Saint-Laurent, identifica il corpo del ragazzo come quello del suo amico d’infanzia Murdoch, di cui si erano perse le tracce nel febbraio del 1991. Il riconoscimento del corpo di Murdoch porta Boon a riandare con i propri ricordi all’infanzia, a quei lontani giorni che precorsero la scomparsa dell’amico. Fantasticando sulle proprie future sorti di scrittore, allora egli aveva composto, a nome del fratello maggiore, una pièce di teatro nella quale veniva illustrata l’infelicità di Norvège, una fanciulla ossessionata dal proprio aspetto fisico, che sceglieva di allontanarsi dalla società chiudendosi in un ostinato mutismo. La creazione di Boon, presentata pubblicamente in sede scolastica, non aveva riscosso il successo sperato; di fronte all’incomprensione generale, l’unico studente che era rimasto commosso ed emozionato dall’opera era stato proprio Murdoch, il quale si era riconosciuto nel personaggio di Norvège. Realtà e finzione entrano così in contatto e si intrecciano, dando vita a due distinti piani narrativi, per

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altro indissolubili, ma che resterebbero incomprensibili (o inconclusi) ove mancasse quel legame che li salda strettamente.

3 L’opera di Wajdi Mouawad getta uno sguardo di adulto su alcune problematiche degli adolescenti, segnati troppo spesso dalla sofferenza, dalla mancanza di amore e di fiducia in sé stessi, dalla scarsità di forti punti di riferimento che sappiano dare un senso alla loro esistenza. Il drammaturgo sollecita dunque una riflessione sulla nostra società e sull’importante ruolo che l’arte teatrale può svolgervi. In un momento in cui i valori vanno perdendo consistenza, sopraffatti da modelli sempre più consumistici e privi di reale valore, l’opera drammatica può risvegliare le menti e gli animi, divenendo uno strumento attraverso il quale esprimere e trasmettere i propri sentimenti. Il teatro non deve perciò soltanto rappresentare la società, ma interagire con essa per favorire una migliore crescita umana e culturale attraverso un contributo pedagogico e didattico.

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Rassegna bibliografica

Opere generali a cura di G. Bosco

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La lettre et les lettres, entre-deux, textes réunis par Claude Lachet et Laurence Richer

Andrea Manara

NOTIZIA

AA. VV., La lettre et les lettres, entre-deux, textes réunis par Claude LACHET et Laurence RICHER, C.E.D.I.C., Lyon, 2006, pp. 220.

1 Il ciclo di seminari organizzato tra il 2003 e il 2006 dal C.E.D.I.C. (“Centre d’Études des Intéractions Culturelles” – équipe interna al “Centre de Recherche en littérature Jean Prévost”) presso l’Università Jean Moulin-Lyon 3 nell’ambito del percorso di formazione dottorale, ha proposto, quale argomento di studio, la ‘lettera’, in tutte le accezioni del temine: segno grafico, iscrizione, messaggio, epistola, corrispondenza, romanzo epistolare.

2 A lungo mantenuto implicito dai Trovatori – che lo consideravano solo nella misura in cui «l’écriture se prête au mensonge et au meurtre» (Jean-Claude VALLECALLE, La lettre implicite: remarques sur les messages écrits dans l’épopée médiévale, pp. 9-23) – il dettaglio testuale della corrispondenza veniva introdotto già nel XIII secolo nel Tristan en prose, «l’un des témoins les plus riches de l’évolution du genre romanesque à cette époque», dove la trama di lettere e missive incastonata lungo la narrazione dischiudeva la possibilità di un nuovo genere di letteratura: il romanzo epistolare (Danielle QUÉREL, Tristan en prose: le premier roman épistolaire de la littérature française?, pp. 25-36). Lo studio del motivo delle ‘lettere’ si rivela poi particolarmente significativo in Claris et Laris, un vasto romanzo in ottosillabi redatto alla fine del XIII secolo, che lo inserisce in tutte le sue accezioni – «signe graphique [...], message bref, œuvre narrative [...] connaissance que procure l’étude des livres» – al cuore di una moderna riflessione sulla genesi e la funzione dell’opera letteraria: la mise en abîme delle operazioni di lettura e di scrittura,

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nonché l’evidente gioco intertestuale attivato con la letteratura anteriore, non solo collocano l’impresa romanzesca sotto il segno della referenzialità, ma contribuiscono a erigere un monumento alla memoria dei grandi miti della tradizione medievale (Corinne PIERREVILLE, De la lettre au roman. Lecture, écriture et réécriture dans “Claris et Laris”, pp. 37-63). Per Guillame de Machaut, poeta di un rituale voluttuoso e raffinato, lo scambio di missive è una malia che proietta a distanza l’immagine sognata di chi scrive, e in cui le lettere – anche qui, in tutte le accezioni del termine – «deviennent un éspace de récréation et de récréation pour jouer avec les formes», come pure il segno di un autentico piacere della scrittura (Claude LACHET, Les lettres dans “Le Livre du Voir Dit” de Guillaume de Machaut: une recherche esthétique, pp. 65-81). Anche l’autore anonimo di Ysaŷe le Triste è perfettamente conscio delle possibilità artistiche offerte dalle lettere, e innescandone la proliferazione incessante nel suo seguito del Tristan en prose, non si limita a mostrare il riflesso di un mondo in mutazione, in cui l’abitudine di scrivere si estende e si banalizza discreditando una parola orale non più in grado di rendere conto dei cambiamenti, ma tradisce piuttosto un «quadruple interêt romanesque: esthétique, dramatique, psychologique et symbolique» che nell’opera si incarna nel personaggio simbolico di un «étrange monstre composite» (Anne MARTINEAU, Les lettres dans “Ysaŷe le Triste”, pp. 83-104). Un grande balzo in avanti ci porta alla prima metà del XIX secolo, quando Chateaubriand, riconsiderando i suoi Mémoires d’Outre-Tombe, intravede nell’inserzione di un’abbondante documentazione scritta e in particolare delle lettere scambiate nel corso della sua lunga carriera politica e letteraria, l’occasione di un’inchiesta storica rinnovata, in cui la garanzia di autenticità che deriva dalla testimonianza scritta – firmata e datata – costituisce l’argomentazione privilegiata di una «mission d’arbitre suprême» destinata a pronunciare i verdetti definitivi sui grandi personaggi del periodo, autore compreso; le lettere, inoltre, inscritte come sono nella struttura del santuario monumentale dell’autore e della Storia, diventano altrettante reliquie cariche di memoria, tracce di voci che una storia ha condannato a morte e che contribuiscono in questo modo al progetto di «cette œuvre ‘totale’» che fu il grande sogno della cultura romantica (Anne-Sophie MOREL, Lettres et histoire dans les “Mémoires d’Outre-Tombe”, pp. 105-120). Lo stesso Chateaubriand, stavolta nel comporre Vie de Rancé, subirà un’autentica «tentation épistolaire», tutta romanzesca, che lo indurrà a mettere da parte l’obiettività storica del biografo per ricreare ad arte un abbé dalle forti tinte romantiche e molto diverso dall’uomo che fu, o quantomeno da ciò che molti dei suoi biografi pensarono che fu; reinventando l’utilizzo letterario della corrispondenza l’autore pratica un genere inedito, «une biographie romanesque par lettre», dove quest’ultima, abilmente contraffatta e investita di spiccate valenze pitturali e di simbologie complesse, risponde a una tentazione che non manca di essere autobiografica, nella misura in cui, alterando la figura centrale, richiama l’attenzione del lettore sui complicati momenti della conversione di Chateaubriand stesso, che fu più culturale che mistica (Olivier CATEL, Les lettres dans la “Vie de Rancé”: la tentation de l’épistolaire, pp. 121-139). Nemmeno Alfred de Vigny seppe resistere alla tentazione delle lettere, e la sua corrispondenza – in gran parte inedita e in corso di pubblicazione – rende nota, oltre che una parte non trascurabile della sua scrittura e, forse, della sua opera, l’immagine di un autore tutt’altro che isolato ed estraneo ai fatti del suo tempo, per il quale lo scambio di corrispondenza diventò nel corso degli anni un autentico sostituto del dibattito intellettuale e della confidenza privata, in cui si rivelano «la chaleur de sa conversation intime» come pure l’esigenza di un confronto letterario «au miroir de ses amis qui l’incitent, par leur extérieurité même, à se révéler en un auto-

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commentaire qui lève parfois des énigmes» (Lise SABOURIN, Vigny: une correspondence du cœur et de l’esprit, pp. 141-157). Fu nell’estate del 1860 che, infine, Edgar Quinet e Saint- René Taillandier – critico della Revue des deux mondes e devoto esegeta del primo – diedero vita a un fitto e passionale scambio di impressioni critiche riguardanti Merlin l’enchanteur, che l’autore aveva appena dato alle stampe e che un certo Émile Montegut aveva recensito al posto di Saint-René per la Revue, fornendone un’interpretazione completamente fuorviante (Laurence RICHER, Une critique épistolaire, pp. 159-173).

3 Il volume si conclude con due interventi complementari inseriti nella rubrica Varia, e consacrati il primo all’analisi della particolare forma di impressionismo stilistico all’opera nei frammenti della Promenade dans Rome, au clair de lune di Chateaubriand (Philippe ANTOINE, Chateaubriand promeneur, pp. 177-189), e il secondo allo studio dell’agiografia nel ‘triptyque insolite’ formato da Huysmans, Hello e Flaubert. (Alain NÉRY, Aspects de la sainteté médiévale de Huysmans, Hello, Flaubert, pp. 191-216).

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Penser l’ère nouvelle, sous la direction de Didier Lechat et Ulrich Mölk

Luigi Luison

NOTIZIA

AA. VV., Penser l’ère nouvelle, sous la direction de Didier LECHAT et Ulrich MÖLK, Caen, Presses Universitaires de Caen, 2006, pp. 209.

1 Gli studi raccolti in questo volume sono stati presentati in occasione del convegno organizzato dal Dipartimento di letteratura francese dell’Università di Caen Basse- Normandie e dalla Facoltà di Lettere dell’Università di Göttingen nei mesi di gennaio 2003 e febbraio 2004. La formula contenuta nel titolo annuncia l’apertura di una prospettiva sul futuro e nel contempo implica anche uno sguardo rivolto al passato; apertura che si concretizza tramite tre concetti fondamentali che definiscono la nozione di tempo: passato, presente e futuro.

2 I saggi, classificati secondo un ordine cronologico che dal medioevo giunge sino al XX secolo, riguardano tutti la Francia, ad eccezione di tre studi che si aprono verso altre direzioni: l’Antichità, l’Italia e la Germania. Quest’ultima viene chiamata in causa nel contributo di Claude Costa (La musique sérielle: une ère nouvelle dans l’histoire de la musique?, pp. 187-209) che si interessa di un ambito non letterario, ma relativo alla storia della musica: «la musica seriale, creazione del XX secolo, può essere considerata dagli specialisti del settore come l’inizio di un’era nuova?». Partendo da questo interrogativo, il lavoro dell’A. apre delle prospettive diacroniche e sincroniche, attraverso la riflessione sulla musica come espressione di un’esperienza collettiva.

3 Il secondo lavoro che non riguarda esclusivamente la Francia è quello di Ulrich MÖLK (Théories des âges du monde. À propos de quelques textes latins et français antérieurs au XIVe siècle, pp. 15-24) il quale si focalizza sulle tre teorie dell’età del mondo: quella pagana sulla successione delle epoche, la translatio imperii/translatio studii e quella cristiana; teorie che dopo la letteratura latina antica, sono riprese da tre grandi testi francesi del

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Medioevo: Le roman de la Rose di Jehan de Meun, Cligès di Chrétien de Troyes e La chanson de Saint Alexis. Il terzo lavoro non ‘francese’ riguarda la riflessione di autori contemporanei su un evento che ha sconvolto l’intera società: la campagna d’Italia di Carlo VIII. A tale proposito, Hans-Günter FUNKE (‘Con mirabile celerità’. La campagne d’Italie de Charles VIII, un tournant décisif – Guicciardini et Machiavel, pp. 51-65) sceglie, come testimoni italiani degli eventi, l’ottica di Guicciardini e Machiavelli. La rapidità dei fatti militari e politici e la crudeltà delle battaglie sensibilizza il primo, mentre la nuova coscienza del tempo in quanto fuga rapida ha portato Machiavelli a esaltare (segno rivelatore della nuova era) il primato della politica sulla morale.

4 I lavori che invece vertono sulla Francia si aprono con un altro evento storico importante: la peste del XIV secolo. Didier LECHAT (Temps de tourment, tournant dans le temps. La peste et la pestilence comme images d’une époque charnière, pp. 35-49) lavora sulle opere di Guillaume Machaut, Henri de Ferrières, Christine de Pizan e Alain Chartier, per evidenziare il cambiamento radicale causato da una catastrofe epidemica, percepita dagli autori dell’epoca come declino della società che rimanda all’idea di un nuovo inizio. L’A. si focalizza sul linguaggio poetico degli autori, mettendo in risalto le parole- chiave, i concetti e le metafore utilizzate.

5 Il terzo grande evento storico, la Rivoluzione francese, permette a Claire GASPARD (Penser l’ère nouvelle. Progrès ou Apocalypse?, pp. 109-119) di mettere in evidenza le varianti essenziali della concezione dell’avvenire, mediante lo studio degli almanacchi dell’epoca, in cui sono espressi i punti di vista dei rivoluzionari: da una parte, l’annuncio di una nuova era, distruttrice dell’ordine antico; dall’altra, l’esperienza di un’apocalisse che ha fatto tabula rasa di tutte le tradizioni. Nella letteratura del XIX secolo, l’interesse politico sarà presente solo in maniera indiretta, così come accadde per gli antichi, sostituito da un interesse culturale. Caso analogo, in effetti, si riscontra nei romanzi antichi del XII secolo presi in esame da Udo SCHÖNING (Temps et mémoire. Les romans antiques, pp. 25-33), in cui la coscienza culturale si esprime come coscienza storica: la memoria rappresenta un elemento fondamentale perché testimonia un impegno verso l’avvenire. Si tratta, in pratica, di un’azione consapevole di ‘transfert culturale’. Un atteggiamento simile lo si ritrova in due autori del XVII secolo: Tallemant des Réaux e Desmarets de Saint-Sorlin. Per Tallemant, secondo lo studio di Francine WILD (La vie littéraire dans les années suivant la Fronde, d’après les “Historiettes” de Tallemant des Réaux. Une ère nouvelle?, pp. 69-80), la Francia del XVII secolo vive un periodo culturale nuovo contrassegnato da un progresso delle lettere e da un ricca vita letteraria; anche Desmarets de Saint-Sorlin esprime la medesima convinzione della superiorità della Francia e permette a Wilhelm GRAEBER (“Louis et son siècle”. Desmarets de Saint-Sorlin et l’invention d’une époque, pp. 81-91) di sostenere che la definizione di “grand siècle” sia da attribuire proprio a Desmarets e non a Charles Perrault.

6 Alla teoria di Desmarets de Saint-Sorlin si unisce il pensiero di Louis-Sébastien Mercier, presentato da Hans-Günter FUNKE nel suo secondo contributo (Une ère nouvelle de l’utopie. “L’An 2440” (1771) de Louis-Sébastien Mercier, pp. 93-107). L’opera di Mercier, il primo testo letterario a immaginare un avvenire molto lontano ‘in movimento’, può essere ritenuta la prima utopia romantica in cui la visione di uno Stato ideale non è più proiettata nello spazio, ma in una lontananza temporale del futuro.

7 L’idea di progresso gioca un ruolo importante anche nella teoria letteraria romantica, da M.me de Staël a Victor Hugo, come ci dimostra Udo SCHÖNING in un secondo intervento (Temps et romantisme: Remarques sur le début et la fin d’une époque, pp. 121-133):

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l’idea di progresso, afferma, è insita nella concezione anticlassicistica di una storia letteraria che, pur modificandosi, possiede un passato, un presente e un avvenire. Ma coscienza del tempo non significa necessariamente sentimento del tempo. L’A. precisa infatti che in molti romanzi preromantici e romantici i protagonisti «provano una vaga sensazione del tempo che li fa soffrire, ma non possono né ritrovare un passato, né orientarsi verso un futuro».

8 Gérard GENGEMBRE (Lorsque le siècle paraît. Hugo et la naissance du XIXe siècle, pp. 135-142) rimane in ambito romantico, focalizzandosi sulla teoria di Victor Hugo, secondo il quale l’agente storico dell’umanità è il popolo e la Rivoluzione non una lotta di classe ma di idee. Non meno affascinante della concezione di Hugo, è la teoria dell’opposizione tra tempo profano (inteso come storico) e tempo sacro presentata da Jean-Claude LARRAT (La notion de civilisation dans l’œuvre d’art d’André Malraux. Apocalypse, ère nouvelle et métamorphose, pp. 175-185) nel suo intervento sulla nozione di civiltà nell’opera di Malraux.

9 Il periodo compreso tra le avanguardie di fine Ottocento e la fine della prima guerra mondiale è trattato dal lavoro di Sandrine MONTIN («Dès demain commencera l’ère nouvelle». Les avant-gardes historiques et la conscience d’une ère nouvelle (1898-1918), pp. 157-173). Nei testi di questo periodo, l’A. rileva variamente declinate l’esaltazione del nuovo e la ricerca di forme inedite.

10 Infine, il saggio di Susanne FRIEDE («Fin de siècle»: Formule, variantes, concept, pp. 143-156) verte sull’importanza della filologia; l’A. prende in esame la celebre formula ‘fin de siècle’ che tutte le lingue europee hanno preso in prestito dal francese, ma che ognuna di esse ha impiegato in modi differenti.

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Conversation entre les Muses, sous la direction de Lise Sabourin

Alain Génetiot

RÉFÉRENCE

AA. VV., Conversation entre les Muses, sous la direction de Lise SABOURIN, Presses Universitaires de Nancy, 2007 («Collection du Centre d’Étude des Milieux littéraires»), pp. 248.

1 Lise Sabourin, directeur du Centre d’Étude des Milieux littéraires et artistiques (CEMLA) de l’Université Nancy 2, rassemble seize études concernant les influences réciproques entre les arts, du XVIe siècle à nos jours, et la réception par les artistes des œuvres ressortissant à un autre art que le leur (littérature, peinture, sculpture, musique, cinéma, mise en scène). La belle métaphore de la conversation, qui présuppose l’égale dignité des arts et l’amitié des créateurs, organise le recueil en un dialogue ouvert où se tisse un réseau de thèmes communs selon les arts envisagés dans une série de croisements réciproques. Elle pose en filigrane la question majeure de l’orphisme et de l’union des arts, qui, si elle reçoit ici avant tout une réponse à partir du XVIIIe siècle, pourrait être prolongée, moyennant l’adaptation des présupposés théoriques, aux siècles antérieurs. Conformément au principe de la collection, l’ouvrage est complété par un utile index nominum.

2 Dans l’ordre chronologique, Cécile HUCHARD (pp. 9-14) étudie, dans les Vrais Pourtraits des hommes illustres en piété et doctrine de Théodore de Bèze traduits par Simon Goulart (1581), le genre mixte du recueil de portraits orné d’emblèmes chrétiens: de manière paradoxale pour un recueil protestant, l’usage des images à fonction pathétique fait appel à la représentation corporelle pour donner à voir le corps de la République des lettres, dans une optique martyrologique qui affirme sa légitimité savante, conformément à l’idée humaniste de la conversation des grands hommes. Dans Les Costumes d’“Esther” ou le retour au désordre (pp. 15-22), Anne VERDIER et Didier DOUMERGUE analysent le succès paradoxal de la représentation d’Esther de Racine en 1689 à travers

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le code du costume. Alors que les demoiselles de Saint-Cyr jouaient les rôles d’hommes dans des robes à l’antique afin de ne pas choquer les bienséances, les costumes ont cependant été jugés dangereux, signe que le costume à lui seul suffit à transformer les jeunes filles, à leur corps défendant, en objet de spectacle.

3 Les contributions suivantes sont consacrées à l’époque des Lumières. Aurélie GÉRARD, avec Dom Calmet et les artistes de son temps (pp. 23-41), retrace les liens entretenus par le bibliste bénédictin avec les artistes à l’occasion de l’ornementation de ses ouvrages historiques et théologiques, mais aussi de la reconstruction et l’embellissement de ses abbayes, notamment celle lorraine de Senones, pour laquelle il collectionne tableaux, estampes, médailles et monnaies. Patricia MÉNISSIER (Voltaire et ses artistes: pour une union au service de l’image du philosophe?, pp. 43-56) examine l’iconographie de Voltaire au faîte de sa célébrité mondaine par ses portraitistes et sculpteurs (Poncet, Huber, Pigalle, Denon, Houdon) pour poser la question de l’image du grand homme et de sa réception dans les milieux aristocratiques et littéraires qui font sa renommée. Dans Écriture picturale et morale: une rhétorique du discours pédagogique dans les romans féminins de la seconde moitié du XVIIIe siècle (pp. 57-74), Stéphanie MIECH montre comment les romancières (Mmes Riccoboni, Cottin, de Charrière, de Souza, de Genlis, de Krüdener, de Staël, de Duras) ont traduit dans leur écriture le motif pictural de la jeune fille exemplaire fourni par les peintres (Boucher, Chardin, Greuze, Lancret, Fragonard, Vigée-Lebrun, Boilly) pour tenir un discours moral sur l’idéal de bonheur domestique dans une perspective rousseauiste. Tatiana SIROTCHOUK étudie le développement des Lumières russes à partir de l’Académie de Kiev, qui a fourni à celle de Moscou les professeurs, traducteurs, journalistes qui ont permis la translatio studii de la culture européenne dans la Russie de Pierre Ier et de la Grande Catherine ( Les “Oiseaux migrateurs” ou la face inconnue des Lumières russes, pp. 75-91). À la même époque à Malte, les chevaliers d’origine française rédigent des descriptions des chefs-d’œuvre artistiques tandis que les voyageurs comme Vivant Denon, Patrick Brydone ou le comte de Borch évoquent les sites et les mœurs que Jean Houël, peintre du roi, représente dans son Voyage pittoresque des isles de Sicile, de Malte et de Lipari publié en 1782 (Carmen DEPASQUALE, Images littéraires et artistiques de Vile de Malte au XVIIIe siècle, pp. 93-106).

4 Avec le XIXe siècle l’idée d’union des arts se fait plus centrale encore. Dans une inversion du point de vue, la peinture cherchant à représenter ce que la littérature définit comme «l’irreprésentable: Médée furieuse de Delacroix (1838)» (pp. 107-117), Florence FIX, à partir de souvenirs littéraires – Euripide, mais aussi le Moïse en Egypte de Rossini et la Médée de Legouvé qui inspire un second tableau, aujourd’hui perdu – retrouve le rôle nécessaire pour le peintre de la memoria lettrée. Philippe ANDRÉS se tourne vers La Critique musicale de Banville, pp. 119-130, qui, de 1850 à 1881, commente les opéras de Gounod, Meyerbeer, Offenbach, Bizet, Wagner, avec une préférence à Berlioz, dans le souci d’observer l’aspect matériel des représentations et la volonté d’affirmer une conception orphique de l’union des arts. Laurence RICHER (Vivante sculpture: l’esthétique de Quinet, pp. 131-141), examine la figure du Créateur dans l’œuvre d’Edgar Quinet, d’Ahasverus et Prométhée à l’Essai d’une classification des arts, qui, à travers la figure du Démiurge sculpteur, définit un Art indispensable aux civilisations qu’il transcende. Wieslaw MALINOWSKI examine la Conjonction du littéraire et du pictural dans “Bruges-la- morte” de Rodenbach (pp. 143-157) en étudiant la pinacothèque rodenbachienne, qui va des peintres flamands aux préraphaélites, et l’utilisation poétique du clair-obscur qui

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donne au récit sa dimension crépusculaire, concluant que l’élément visuel nourrit tout le roman.

5 Enfin le XXe siècle témoigne d’une véritable symbiose entre les arts qui mettent leurs moyens en commun jusqu’à échanger leurs techniques. Ainsi dans Apollinaire et Delaunay: une amitié lumineuse (pp. 159-172), Stéphanie DEPOISSE présente la quête commune au poète et au peintre d’abstraction à travers l’orphisme. De même, à propos de Brancusi et ses amis écrivains (pp. 173-190), Mariana PERISANU met en évidence le dialogue du sculpteur avec les peintres, musiciens, poètes français Apollinaire, Tzara, Queneau, Morand, Fondane, Eliade, Cendrars, les Américains Ezra Pound, Joyce, et les Roumains de l’effervescence bucarestoise des années 1920-1930 Tudor Arghezi, Ion Vinea, Lucian Blaga, Ion Barbu. À partir de la même époque, mais avec deux siècles de distance, les écrivains français (de Supervielle et Cendrars à Dominique Fernandez et Michel Butor) retrouvent le baroque brésilien au XVIIIe siècle des églises du Minas Gerais (Régis TETTAMANZI, Aleijadinho, un sculpteur brésilien vu par les écrivains français, pp. 191-204). Mais l’apparition du septième art entraîne un dialogue entre le cinéma et la littérature que Matthieu RÉMY (pp. 205-218) examine chez des romanciers du second XXe siècle, qu’il s’agisse de réécriture par le cinéma pour Pérec, d’écrire d’après le cinéma pour Echenoz ou d’écrire comme le cinéma chez Modiano, dans un échange de techniques et de thèmes qui n’est pas toujours sans difficultés d’adaptation. Enfin Clara DEBARD (Esthétique contemporaine de la tragédie grecque, pp. 219-229) examine les récentes mises en scène du Prométhée enchaîné d’Eschyle par Stéphane Braunschweig, des pièces de Sophocle, Electre par Daniel Pierson, Ajax par Bérangère Jannelle, Antigone par Jacques Nichet, mais aussi d’Alceste d’Euripide et de la Médée de Sénèque par Jacques Lassalle. Ces relectures par des metteurs en scène contemporains mettent en évidence l’influence de la théorie d’Artaud tant sur le plan de la signification que dans l’organisation concrète du jeu et de l’espace scénique, mais appliquée aux chefs- d’œuvre du passé, dans un retour à la «polyphonie des langages».

6 Par ses reprises et croisements thématiques, ce recueil est donc lui-même une conversation entre les Muses et un témoignage des nécessaires échanges et correspondances entre les artistes, avec l’idée sous-jacente que c’est à partir des réseaux amicaux de reconnaissance réciproque que se développe la création et la réception des œuvres, ce qui justifie le projet de la collection, l’analyse des milieux littéraires et artistiques.

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Serge Doubrovsky, Parcours critiques II (1959-1991)

Fatima Pilone

NOTIZIA

SERGE DOUBROVSKY, Parcours critiques II (1959-1991), texte établi par Isabelle GRELL, Grenoble, Ellug Université Stendhal, «Archives Critiques», 2006, pp. 133.

1 Il testo è inserito all’interno della collana «Archives Critiques» diretta da Lise Dumasy e Jean-François Louette, collana che ha lo scopo di arricchire il dibattito critico, mettendo a disposizione testi poco conosciuti o difficilmente reperibili.

2 Serge Doubrovsky, professore all’Università di New York, è molto citato soprattutto per aver introdotto nella lingua letteraria il termine autofiction. Ma è anche notoriamente autore di saggi importanti (citiamo solo, a titolo di esempio, Corneille et la dialectique du héros e La place de la madeleine, Écritures et fantasme chez Proust), di scritti teorici come Pourquoi la nouvelle critique. Critique et objectivité, di opere costruite attraverso l’esperienza della psicanalisi, guardando ai testi da un punto di vista nuovo rispetto all’approccio critico classico, con lo scopo di scovare l’atto della scrittura nelle e tra le righe: il compito del critico diventa, per Doubrovsky, quello di svelare l’esperienza della parole che si trasforma in écriture.

3 Dopo aver selezionato in modo scrupoloso gli autori da trattare, l’intento di Doubrovsky è superare il mero testo e le costrizioni della lettura e giungere quindi alla fonte vera della scrittura, alle cause che scatenano l’attività creativa, per svelare la struttura che sta alla base degli imponenti edifici della letteratura. Per far questo, l’autore fonde nella scrittura le tecniche del critico con quelle del romanziere.

4 Gli articoli raccolti, scelti tra i molti pubblicati ne «La Nouvelle Revue Française», in «Poétique» e nella «Revue des Sciences humaines», sono proposti essenzialmente con una divisione in due blocchi: la sezione del XX secolo (Le rire d’Eugène Ionesco, Camus et l’Amérique, Claude Vigée, ou le mot de vie, Roland Barthes, une écriture tragique e Sartre:

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autobiographie/autofiction) e la sezione consacrata al XVII secolo (“La Princesse de Clèves”. Une interprétation existentielle, Arnolphe ou la chute du héros e Pierre Corneille, cet étrange monstre). La curatrice ha voluto mantenere, anche nella proposta grafica dell’impaginato, l’impostazione privilegiata dallo stesso Doubrovsky.

5 Il lettore troverà inoltre un’intervista concessa da Doubrovsky alla curatrice della raccolta, Isabelle Grell, nel 2005, dove egli parla della propria vita, divisa in due tra critica e scrittura. È l’occasione per Doubrovsky di diffondersi sulla sua passione per Sartre, sui suoi incontri con Barthes e Robbe-Grillet, definiti autori nella cui scrittura c’è qualcosa che fa «vibrer une corde chez lui».

6 Conclude il volume l’indice alfabetico degli autori citati.

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The Beast at Heaven’s Gate. Georges Bataille and the Art of Trangression. Edited by Andrew Hussey

Luigi Luison

NOTIZIA

AA. VV., The Beast at Heaven’s Gate. Georges Bataille and the Art of Trangression. Edited by Andrew HUSSEY, Amsterdam, New York, Editions Rodopi, 2006, pp. 156.

1 I saggi contenuti in questa raccolta, presentati al convegno internazionale “Cent Ans de Bataille: la Bataille de Cent Ans” e organizzato dalla Fondació Tàpies di Barcellona nel settembre 1998, sebbene siano scritti secondo diverse prospettive, sono, in realtà, tutti accomunati dal medesimo intento: interrogarsi su Georges Bataille come nostro contemporaneo, con speciale attenzione all’aspetto della rottura tra forma mitica e sperimentale del discorso, che definisce la nostra epoca e quella di Bataille stesso. In particolare, i saggi ruotano attorno allo status di Bataille come romanziere, poeta, critico d’arte, filosofo e profeta della post-modernità. Gli autori non cercano solo di far avanzare e chiarire il dibattito sul ruolo di Bataille nel canone post-moderno, ma anche di gettare una nuova luce sulla complessa relazione tra Bataille e la presente generazione di lettori che hanno lavorato su di lui attraverso il prisma del pensiero post-moderno.

2 Malcolm POLLAND (The Use-value of Georges Bataille: Philippe Sollers and the Act of Writing, pp. 127-142) esamina il ‘significato’ nella concezione di Bataille secondo il punto di vista del romanziere Philippe Sollers, suggerendo che l’eredità finale di Bataille come scrittore che destabilizza tutte le gerarchie del pensiero e del sentimento, debba essere ancora stabilita.

3 Nel suo saggio, Patrick FRENCH (Dirty Life, pp. 61-72) sostiene che, se è vero che Bataille rivolse la sua attenzione verso i problemi ‘esteriori’ della storia, in particolare l’ascesa

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di Hitler e la possibilità di una guerra europea, in realtà egli non perse mai di vista il fatto che la guerra era un problema religioso piuttosto che un problema politico o economico. Il mondo dell’esperienza ‘esteriore’, della lotta socio-economica, come affermerà Bataille ne La part maudite, è inevitabilmente legato ai problemi dell’esperienza ‘interiore’; la «violence intérieure» che eccede e contraddice «la violence révolutionnaire» e che, nel movimento dell’esperienza interiore, porta all’annientamento del sé, è anche l’esperienza dalla quale procede ogni definizione di una politica economica che ponga le proprie basi nei valori metafisici.

4 Boris BELAY (Le secret du corps de “Madame Edwarda”. Bataille de la philosophie à la limite de l’obscène, pp. 13-21) si propone si scoprire ciò che lega il racconto pomografico di Madame Edwarda con il cuore teorico della Somme athéologique. Come sottolinea l’A., è in effetti Bataille stesso che ci invita a vedere una relazione quando afferma che il racconto deve essere letto come la “clé lubrique” de L’Expérience intérieure. Questa chiave non fa che indicare il segreto del corpo, cioè di ciò che spinge Bataille ad ‘aprire’ la filosofia su ciò che si può enunciare tramite l’osceno (luogo di comunicazione del corpo, della finzione, della perdita, ecc.).

5 Cathy MACGREGOR (The Eye of the Storm: Female Representation in Bataille’s “Madame Edwarda” and “Histoire de l’œil”, pp. 101-110) e John PHILIPS (“The Law of the Mother”: Masochism, Fetishism and Subjectivity in Georges Bataille’s “Histoire de l’œil”, pp. 111-125) riconducono il sentimento erotico al paradosso fondante del pensiero di Bataille. Entrambi gli autori definiscono il mondo degli amanti non solo come equivalente al ‘mondo esteriore’ del movimento storico, ma soprattutto come il suo opposto diretto. Secondo gli autori, le finzioni di Bataille sono il corollario testuale di questo capovolgimento: un mondo autonomo in cui i principi maschili e femminili sono interscambiabili.

6 Il saggio di Lina FRANCO (Deux écrivains face à l’histoire: Georges Bataille et Elio Vittorini. La hantise du politique, pp. 45-59) nasce dall’incontro di due articoli, uno di Elio Vittorini e l’altro di Georges Bataille, entrambi consacrati al problema del rapporto tra letteratura e politica. Attraverso la loro analisi, l’A. ci mostra come questi due articoli forniscano una delle spiegazioni dell’assenza dello scrittore francese dal progetto di rivista internazionale, denominato “Gulliver”, promosso dall’intellettuale italiano. Questi due articoli spingono l’A. ad entrare nel loro spazio di parole e a partecipare a una conversazione che si rivolge a coloro che si riconoscono la possibilità di partecipare alla storia.

7 Paul HEGARTY (As above so below: Informe/Sublime/Abject, pp. 73-80) si sofferma su due termini centrali nella scrittura di Bataille in ambito di critica d’arte: ‘Abjection’ e ‘Informe’. Questi due termini possono essere pensati insieme? E se così fosse, in che modo? L’A. cerca di rispondere a questi interrogativi sviluppando la tesi di Yves-Alain Bois e Rosalind Krauss, autori di Informe: Mode d’Emploi, che hanno accuratamente analizzato la differenza tra questi due termini e il diverso uso che ne fa Bataille nei suoi scritti.

8 L’articolo di Richard WILLIAMS (Informe and “Anti Form”, pp. 143-153) ruota attorno a una mostra intitolata “Informe: Mode d’Emploi”, tenutasi al Centre Georges Pompidou nel 1996. L’A. evoca ‘l’Anti-Form’ proposto nel 1968 da Robert Morris, un artista americano che ha fatto parte del circolo intellettuale di Krauss per circa trent’anni. L’A. descrive l’uso di un concetto in un preciso momento storico, attraverso tre fasi: la descrizione di

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‘Informe’, il suo impiego nella mostra di Parigi e infine la comparazione tra il suo uso e il concetto elaborato da Morris.

9 Ian JAMES (From Recuperation to Simulacrum: Klossowki’s Readings of Bataille, pp. 91-100) illustra e sostiene la tesi di Pierre Klossowski, secondo cui Bataille vedrebbe Nietzsche come un individuo che rifiuta ogni possibilità di esperienza trascendentale, ma che ammette, invece, la possibilità di un sentimento religioso. Di conseguenza, Bataille avrebbe elaborato la tesi secondo cui i problemi essenziali dei politici sarebbero stati fondamentalmente religiosi e dunque non risolvibili con ideologie matèrialiste.

10 Le posizioni politiche di Bataille negli anni Trenta sono, inoltre, legate a una serie di movimenti negativi che trasgrediscono ogni imperativo storico e, come dimostra Martin CROWLEY (L’Eschatologie trouée de “Ma mère”, pp. 23-43), si muovono verso lo spazio vuoto dell’esperienza interiore. Per tratteggiare questa struttura problematica di Bataille, l’A. procede secondo tre fasi: introduce la struttura dell’escatologia classica; si focalizza sul rifiuto di questa struttura da parte di Bataille e sullo spazio occupato dalla sofferenza all’interno delle sue opere; analizza, nel dettaglio, il molo della sofferenza in Ma Mère.

11 E ancora di sofferenza si parla, infine, nel saggio di Andrew HUSSEY (“The Slaughterhouse of Love”: The corpse of ‘Laure’, pp. 81-90) che verte sull’ispirazione che sta alla base de Le coupable, ossia la morte di Laure (Colette Peignot), collaboratrice e amante di Bataille. Hussey argomenta su questo testo, considerato la chiave di volta nello sviluppo del pensiero di Bataille sulla relazione tra immagine poetica e linguaggio. Il suo rapporto con la morte dell’amata è un rapporto di assoluto silenzio che immobilizza il discorso in un momento che Bataille definisce «déchirant»: esperienza che non solo lacera il soggetto pensante, ma che nega la possibilità di un linguaggio poetico e mina un’etica della poesia.

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René Pommier, Sanglades

Fatima Pilone

NOTIZIA

RENÉ POMMIER, Sanglades, Paris, Eurédit, 2006, pp. 123.

1 Gli scritti di René Pommier qui raccolti sono segnati da una collera vendicatrice, come dimostra in primo luogo il titolo, il cui campo semantico di riferimento include aggressività e violenza. Avversario risoluto della ‘nouvelle critique’, Prix de la Critique de l’Académie Française nel 1979 con Assez décodé!, l’autore riunisce in questo piccolo volume quattro articoli (solo il primo risulta precedentemente pubblicato in una versione più ampia). Denominatore comune, afferma, la collera.

2 In Nouvelle Stylistique ou nouvelle imposture, Pommier attacca Georges Molinié, professore di stilistica ed ex preside dell’Università Paris-Sorbonne, al quale Pommier imputa il grave errore di presentare fondamentali dei testi, tra cui proprio i suoi, in realtà totalmente inutili. Non c’è bisogno, secondo Pommier, di aver fatto studi di stilistica per apprezzare a pieno Bossuet o Chateaubriand. Molinié parla di sémiostylistique, attingendo nei suoi lavori alla stilistica e alla semiotica. Ma per Pommier non è sufficiente conoscere uno schema semiotico o attanziale, conoscere un termine tecnico, per designare un determinato procedimento stilistico o per comprenderlo pienamente, essendo invece la vera e propria analisi a permettere di coglierne il significato profondo. La nouvelle stylistique dice con un lessico difficile ed ampolloso e con grafici spesso poco accessibili, considerati dall’autore lapalissiani, cose che si potrebbero tranquillamente dire in modo molto più semplice. Non c’è motivo, secondo Pommier, per dire con sigle, simboli e frecce, come avviene negli schemi creati da Greimas in semiotica, quello che si potrebbe dire a parole, in modo sicuramente più comprensibile e diretto. La nouvelle stylistique diventa per Pommier uno strumento per fare letteratura in mano a coloro che sono privi di una sensibilità letteraria.

3 Ne Le Théâtre expliqué par la mère Ubu, l’autore analizza l’ultima edizione in tre volumi di Lire le théâtre di Anne Ubersfeld, considerata da molti in ambito universitario come una delle più grandi specialiste di studi sul teatro ma la cui scrittura è invece considerata da

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Pommier rebutante. Il testo che per i suoi sostenitori è fondamentale nell’approccio allo studio delle forme teatrali, è per l’autore invece inepte e indigeste. Per lui, la studiosa ha una conoscenza approssimativa persino delle più celebri opere, commedie o tragedie che siano, del teatro francese.

4 Con La Pédagogie contre l’enseignement, Pommier attacca quella che definisce una vera e propria setta capitanata dal guru Philippe Meirieu: a un insegnamento malato, essi, insieme con gli esponenti del Ministero dell’Educazione Nazionale, pongono come rimedio la pedagogia, vedendo nel 1968 il suo anno di nascita. Per Pommier quello è stato in realtà l’anno che ha segnato per l’insegnamento l’inizio della fine. La formazione pedagogica è la rovina dell’insegnamento, a causa di stages nelle scuole troppo brevi e di programmi di lavoro insensati. Il motto dei sostenitori di un approccio pedagogico è Faire classe sans faire cours, dando voce agli allievi, ma per l’autore la vera preoccupazione dovrebbe essere quella di non accontentarsi di testi che forniscono commenti sommari e semplicistici. La padronanza della disciplina è oggi considerata meno importante della formazione pedagogica ed è questa la causa del declino dell’insegnamento stesso.

5 Infine, Le Français en capitolade, parla della distruzione della lingua francese in parte come conseguenza dei temi affrontati nelle sezioni precedenti. Citando l’universitario americano R.-J. Berg, Pommier denuncia il crimine che non può perdonare ai francesi: le sabotage de la langue, da parte di giornalisti, uomini politici, personalità dello spettacolo, i primi a far propagare gli errori di francese.

6 Ne consegue un impoverimento sempre maggior del vocabolario medio, che si cerca di aggirare attraverso il gusto per frasi alambiquées et calamiteuses, a scapito di enunciati concisi e chiari. La vera malattia di cui soffre la lingua è per l’autore il massacro della sintassi.

7 Pommier conclude l’articolo, e con esso l’intero volume, prendendo in prestito quanto asserito da Claude Duneton nel suo La mort du français: «il faudrait agir vite. Ne pas attendre le point de non retour, l’irrécupérable état d’une langue déchue». A fronte di questo, Pommier non lascia tuttavia spazio a molta speranza, dando a intendere al lettore che quel punto di non ritorno è in realtà ormai stato raggiunto, e superato.

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Genèse et autofiction, sous la direction de Jean-Louis Jeannelle et Catherine Viollet

Gabriella Bosco

NOTIZIA

AA. VV., Genèse et autofiction, sous la direction de Jean-Louis JEANNELLE et Catherine VIOLLET, «Au cœur des textes», n. 6, Academia Bruylant, Louvain-la-Neuve, 2007, pp. 259.

1 Il volume miscellaneo a cura di Jean-Louis Jeannelle et Catherine Viollet lavora intorno e dentro alla nozione di autofiction considerata come genere narrativo nuovo, per la fusione d’istanze contraddittorie, entrato in scena nel 1977 (Fils, Doubrovsky). Termine ambiguo e imprendibile per le innumerevoli interpretazioni ch’esso autorizza e le realizzazioni anche antitetiche cui dà adito, quello di autofiction determina necessariamente una turbativa nel campo delle classificazioni per generi, soprattutto se il canone per le scritture che parlano in prima persona è individuato nel Pacte autobiographique di Philippe Lejeune, teorizzazione tanto giovane quando Serge Doubrovsky compì il gesto provocatore (il saggio di Lejeune uscì in prima edizione nel 1975), quanto – da subito – autorevole (Catherine VIOLLET, Troubles dans le genre, pp. 7-13). La scommessa dei curatori consiste nel ricorrere alla critica genetica come strumento per affinare quella generica (dei generi) in fatto di autofiction. Il loro scopo, in altri termini, è di verificare in che misura l’analisi genetica permetta di capire, attraverso la specificità di modi di procedere diversi, i meccanismi delle interferenze e interazioni tra istanza personale e discorso romanzesco, e di cogliere, all’interno del processo della scrittura, la dialettica che combina indizi referenziali e finzionali.

2 Delle tre parti di cui si compone il volume, la prima – «Genèse d’une notion» – indaga le origini del termine. Jean-Louis Jeannelle tenta l’impresa ardua e rischiosa di fare ordine tra le carte, ripercorrendo le tappe di una vicenda ormai trentennale, individuando precise fasi evolutive e proponendo, ancora, un’interpretazione (Où en est la réflexion sur

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l’autofiction, pp. 17-37). A seguire, Isabelle GRELL (Pourquoi Serge Doubrovsky n’a pu éviter la notion d’autofiction, pp. 39-51) e Serge DOUBROVSKY stesso (Les points sur les «i», pp. 53-65) riprendono in mano il mastodontico manoscritto di Fils per far luce con il senno di poi su quella che fu realmente la prima utilizzazione del termine, scomparsa nell’edizione a stampa. Una corposa seconda parte, «L’épreuve des manuscrits», propone una serie di verifiche testuali della nozione di autofiction, cominciando da un’ipotesi di retroattività della stessa. Così, Nathalie MAURIAC DYER la applica alla Recherche proustiana (pp. 69-87), Maryse VASSEVYÈRE al mentir-vrai di Louis Aragon (pp. 91-101), Pierre-Marie HÉRON al Journal du Voleur di Genet (pp. 105-122), Régis TETTAMANZI al Céline di Beaux draps (pp. 123-141), mentre Philippe LEJEUNE personalmente ritorna su Perec (Autobiographie et fiction, pp. 143-147), e Philippe GASPARINI studia il percorso evolutivo autofictionnel di Annie Ernaux da Se perdre a Passion simple (pp. 149-173).

3 Nella terza e ultima parte del volume, «Les aléas d’un genre», sono invece interpellati alcuni romanzieri contemporanei, tutti coinvolti anche nella teorizzazione della scrittura in prima persona, perché illustrino il loro personale rapporto con il concetto indagato. Sono Vincent COLONNA (Note sur une autofiction fantastique. Comment j’ai cru écrire “Ma vie transformiste”, pp. 177-184), Philippe VILAIN (L’épreuve du référentiel, pp. 185-187), Catherine CUSSET (L’écriture de soi: un projet moraliste, pp. 197-209), Philippe FOREST (La vie est un roman, pp. 211-219), Camille LAURENS ((Se) dire et (s)’interdire, pp. 221-228) e Anne F. GARRETA (Autofiction: la Ford intérieure et le self roman, pp. 229-239).

4 Arricchiscono il volume numerose riproduzioni di pagine tratte dai manoscritti delle opere studiate, e una ricca e interessante bibliografia sull’autofiction a cura di Jean-Louis JEANNELLE (pp. 241-253).

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