"Vers mes dix ans, j'allais souvent voir des films avec un groupe d'amis. Si nous

voyions le logo de Hammer Films nous savions que cela allait être un film très

spécial... une expérience surprenante, bien souvent et choquante ".

(. Scorsese, dans " The Studio That Dripped Blood ")

En mai 1957, un film d'horreur britannique intitulé "The Curse of "

(" La Malédiction de Frankenstein ") sortait dans les salles obscures londoniennes.

Ce film fit de et de des stars internationales et de la Hammer Films, une maison de production de renomée mondiale. A cette

époque, la Hammer sortait 5 films par ans, puisant largement (selon certains, peutêtre trop...) dans la "matière gothique" et des grands mythes littéraires auxquels elle a donné naissance. Pourtant, l'histoire de la Hammer ne commence pas là...

L'initiateur de cette compagnie légendaire est Enrique Carreras qui naquit en

Espagne en 1880. Il émigra en Angleterre où il ouvrit un théatre qui sera considéré comme un des premiers multiplex. Il comptait en effet deux salles

("Blue Halls"), permettant donc de projeter des films différents, et qui offraient 2000 places assises. A la fin des années 1920, Carrera créa une compagnie permettant la distribution de films anglais : l'Exclusive Films. A cette

même époque commença à poindre la mode du vaudeville, avec en tête de file la compagnie "Hammer and Smith", dirigée par William Hinds. En 1932, Carreras s'associa avec Hinds et assurèrent les droits de distribution de nombre de films

(en particulier ceux de la Brittish Lion). Finalement, ils décidèrent de créer une compagnie détachée et destinée à distribuer les films de l'Exclusive. Ce studio fut baptisé Hammer Films.

La Hammer, plus qu'une firme indépendante, était avant tout une petite entreprise familiale dans laquelle techniciens et acteurs se connaissaient et se retrouvaient d'un film à l'autre. Leur premier film fut " The Public Life of Henry the 9th ", suivi de " The Mystery of the Mary Celeste (The Fantom Ship) ". Pour les deux décennies qui allaient suivre, la Hammer produisit une myriade de films de série B, avec cependant fort peu de moyens. La plus grande partie de ces productions étaient des des drames mettant en scène des criminels, ne connaissaient qu'un succès éphémère, mais permettaient à Hinds et à Carreras de vivre de manière tout à fait confortable. James Carreras (10901990), le fils de Enrique, rejoint bientôt l'équipe. Et en 1939, le fils de Hinds, Anthony (1922

) fit de même. La seconde guerre mondiale allait les appeler tout les deux, mais ils revinrent au studio dès 1946. En 1943, le fils de James Carreras, Michael, rejoint l'équipe de l'Exclusive. Comme son père, il fut appelé sous les drapeaux mais revint au studio après la guerre. La "lignée" des Carreras régna donc sur la

Hammer dès ses origines, et, comme nous le verrons plus loin, jusqu'à sa fin.

Au lieu de se dérouler dans des studios conventionnels, comme, par exemple, à

Hollywood, le tournage des films de la Hammer avait lieu dans les anciennes maisons de l'Angleterre. Ceci est l'origine du style pseudovictorien si typique des décors des films de la Hammer.

Lors du tournage de " The Lady Craved Excitement " (1950) à Oakley Court, les dirigeants du studio se mirent à convoiter une demeure du voisinage, Down Place, en tant que siège permanent du studio. Il appartenait alors à George Davies et à sa femme. George était un peu fan des films de la Hammer, et accepta de vendre sa maison du moment que lui et sa femme pouvaient continuer à vivre sur place.

Même s'ils ne furent jamais directement impliqués dans le tournage des films,

George devint le "clapper boy" de la plupart des films de la Hammer.

C'est aussi dans les années 50 que les dirigeants de la Hammer eurent le grande idée de s'associer avec des compagnies américaines, en particulier la compagnie

Robert Lippert Productions. Ce partenariat lui fut très profitable car il permit à la Hammer d'engager des stars américaines, élargissant ainsi le potentiel d'auditeurs au continent américain.

Une des matières premières de la Hammer étaient les séries radiophoniques de la BBC. Elle assura les droits d'un bon nombre de ces productions, et a tourné des versions cinématographies que certaines d'entre elles. Une de ces conversions fut celle de " The Quatermass Experiment ", une série radiophonique qu'avec quelques négociation, la Hammer parvint à s'approprier pour en faire un film.

Un film connu un joli succès et encouragea le studio à continuer à exploiter le thème du monstre et de l'horreur. Ils s'attaquèrent au " Frankenstein " de Mary

Shelley dès que l'œuvre tomba dans le domaine public (ainsi, ils n'eurent pas à débourser quoi que ce soit de droit d'auteur) et que le " Frankenstein " de l'Universal (1931) fut devenu une légende, un classique de l'horreur qu'il convenait de revisiter. Dès lors, Universal réagirent en prévenant la Hammer qu'ils lui intenterait un procès si Hammer Film copiait une partie du film de l'Universal qui n'était pas dans l'oeuvre de Shelley, y compris le maquillage.

La version de la Hammer n'est certes pas très fidèle à l'œuvre originale, et privilégie les scènes choc. C'est particulièrement vrai pour le maquillage pénible qui emprisonne les mouvements expressifs faciaux de Christopher Lee.

Finalement, ce travail convaincu les spectateurs, impressionnés et surpris par cette nouvelle version d'une histoire familière.

Les critiques furent elles aussi surprises. Choquées même. En fait, la plupart des critiques fulminèrent contre ce film, qualifié de dégoûtant et horrifique. Ceci mit le feu aux poudres, une leçon que les critiques n'ont toujours pas retenue, même de nos jours : quand les critiques haïssent un film et le font savoir, tout le monde se presse pour aller le visionner. En regardant ce film aujourd'hui, il est difficile de d'imaginer les raisons pour lesquelles ce film fut jugé si répulsif.

Mais à l'époque, rien de semblable n'avait encore été fait.

Derrière les images, deux acteurs commençaient déjà à se distinguer : Peter

Cushing (qui incarnait le froid, impassible et amoral Baron Frankenstein) et

Christopher Lee, le monstre lui même, gravant ainsi sa plaque aux côté de celle de l'interprétation de . Ces acteurs, sur jouant légèrement avec une emphase un peu forcée, donnaient un aspect théâtral caractéristique qui est désormais la marque de la Hammer.

Le siège de la Hammer fut transféré aux studios Bray. A côté de Carreras et de

Hinds, une étude des crédits des films permet de relever nombre de noms

d'acteurs et de collaborateurs illustres qui accompagneront la compagnie dans

son aventure. Notamment , qui écrira nombre de scenarii de

grands classiques de la Hammer, ou encore Len Harris, un cameraman compétent

qui donnera l'allure si typique des films de la Hammer.

Mentionnons aussi le directeur , dont le style visionnaire et imaginatif utilisera les Bray Studios pour donner le ton des productions à venir.

Son style permettra à la Hammer de se sortir de la production de films de série

B pour commencer à sortir des films de meilleure qualité, semblable aux productions de studios plus importants tel que la Pinewood et les MGM' Studios anglais.

De même, c'est à cette époque que fut prise la décision de produire des films à la chaîne. Cette décision était bien entendu motivée par l'argent, dès lors qu'il fut convenu qu'il revenait moins cher d'utiliser les mêmes acteurs, la même

équipe, avec des histoires similaires, dans des décors qui étaient recyclés d'un film à l'autre. Ceci est particulièrement visible avec mes films tels que "

Prince of Darkness " et " ". Ces deux films furent réalisés avec la même équipe et les mêmes acteurs. Le même décors fut utilisé pour le scène de destruction de Dracula et celle où Raspoutine tombe d'une fenêtre pour atterrir dans sa tombe de glace. Il en va de même pour " " et

"Plague of the Zombies " (mettant en scène des mortsvivants sortants de leur tombe deux ans avant le classique " Night of the Living Dead " de G. Romero). Pour faire en sorte que le public ne remarque pas cette astuce, les billets étaient vendu par deux (par exemple, " DraculaPrince of Darkness " vendu en même temps que " The Reptile "). Malgré cette petite magouille, les acteurs excellaient.

Le rôle de Raspoutine est vu par les critiques comme le meilleur que Christopher

Lee ai jamais joué.

Dans les années 60, le studio prospérait, mais comme la décennie s'achevait, le changement d'orientation de la Hammer devenait évident, grâce en partie à

Michael Carreras , devenu directeur de la compagnie après la mort de son grand père en 1950.

Les films d'horreur semblaient désormais suivre un simple formule, appliquée toujours de la même manière, et les thrillers plus psychologiques commencèrent

à être produits après le succès du " Psycho " d'Hitchcock. Suivant le goût du public, Carreras demanda une plus grande place à l'emphase sexuelle et à la nudité.

Le studio disposait déjà de la très belle Hazel Court et de Barbara Shelley pour leurs films. La beauté distinguée de cette dernière, ainsi que sa force de caractère, feront battre de nombreux cœurs parmi les spectateurs masculins. La dernière des grandes beautés classiques de la Hammer sera l'actrice Veronica

Carlson. Durant le tournage de " Frankenstein Must Be Destroyed ", Peter Cushing et s'alarmèrent de l'insertion d'une scène de viol dans le film, scène qui leur paraissait à la fois superflue et assez peu conforme au personnage du Baron Frankenstein. Ils tentèrent tout les deux de dissuader Carreras d'inclure cette scène, en vain. Avant de tourner cette scène, Cushing s'excusa par avance à Miss Carlson. Il regrettera toujours l'avoir tourné.

Erotisme dans les productions de la Hammer

Dans les années 70, la Hammer se lance dans la production d'une série de films mettant en scène des vampires et emprunts d'une atmosphère mêlant érotisme nudité, parfois avec une touche de lesbianisme. Ces films avaient pour référence le " " de Le Fanu. Le premier de ces films met en scène , dans le rôle d'une vampire bisexuelle. Dans " Vampires Lovers ", elle pénètre dans la demeure d'un noble anglais pour rapidement séduire sa virginale fille. Pitt tourna aussi dans " ", dans lequel elle incarna la fameuse Elizabeth of

Bathory, une femme célèbre pour avoir tué de jeunes vierges pour recueillir leur sang, dans lequel elle se baignait afin de sauvegarder sa jeunesse. La Hammer continua d'exploiter les possibilités du récit de Le Fanu avec le second opus de la

trilogie Carmilla : " ". Dans ce film, un vampire bisexuel s'en prend aux jeunes filles d'une école, jusqu'à ce qu'un séduisant professeur entre en scène. Immédiatement charmé par la beauté de la prédatrice, ils feront l'amour dans une scène très "vaporeuse"... Le troisième volet de la trilogie,

" ", met en scène des jumelles : une d'entre elle, séduite par le côté obscur de la vie tombe entre les mains d'un seigneur vampire alors que la seconde est sauvée grâce à sa foi.

James Carreras prit sa retraite et laissa le studio entre les mains de son fils

Michael. Cependant, ce dernier n'avait ni les même points de vue ni le sens des affaires de son père. La série des Dracula devint routinière et, mis à part de rares exceptions, les épisodes tournés sous sa férule firent de moins en moins d'entrées sur un marché de plus en plus occupé par les films à gros budget. Avec les productions américaines telles que " The Exorcist " et " Rosemary's Baby ", la

Hammer, à présent dépourvue du talent de James Carreras, se trouva lentement reléguée sur la touche. Avec " To the Devil... A Daughter ", la Hammer réalisa son dernier film d'horreur théâtral. Une tentative fut faite pour tenter de capturer l'engouement causé par les films américains, mais elle échoua.

Michael Carreras tenta de lancer de nombreux projets, incluant une version à gros budget du monstre du " Loch Ness Monsters ". Un échec. Avec le parodique

"The Lady Vanishes ", les Studios Hammer réalisèrent leur dernier film, laissant derrière eux un héritage de travail et de savoir faire qui, s'il fut souvent décrié et ridiculisé par la presse, fut néanmoins grandement (et longtemps) supporté par les audiences américaines et britanniques.

Aujourd'hui, la Hammer est vue comme un studio légendaire et reconnue, au même titre que les studios Universal, pour avoir régné avec force sur les genres de l'horreur et de la sciencefiction. Mais la Hammer n'est pas morte. La

compagnie est désormais détenue et supportée par des soutiens financiers. De nombreuses tentatives furent faite pour tenter de ressusciter le studio, notamment avec une série télévisée basée sur des histoire diffusée sur la BBC et appelée " Hammer House of Horror ". Ces films étaient surtout intéressants pour leurs qualités de thrillers psychologiques, et étaient finalement assez bien adaptés à ce nouveau support qu'était la télévision. Récemment, une rumeur a circulé, selon laquelle Richard Donner était en négociation pour sortir le studio de sa torpeur en retravaillant la série des " Quatermass ". Que ceci se produise ou pas, il n'en reste pas moins que la Hammer siège au panthéon des grande maisons de productions d'horreur. Si leurs films nous paraissent aujourd'hui un peu mièvres, désuets, il n'en reste pas moins qu'ils continuent à fasciner les fans. Tim Burton le premier (dans son " Sleepy Hollow " en particulier).

Eric Escoffier: Peux tu nous parler de PREHISTORICO DE SONIDO réalisé en

1963 ?

Ingrid Pitt : Je n’ai aucun souvenir de ce film car cela s’est passé il y a 44 ans.

J’étais une jeune fille « étourdie » et je ne pensais pas avoir bien compris l’histoire. Tout ce que je me rappelle c’est que j’étais sur une planète où un savant faisait de moi un robot.

Eric Escoffier: Astu vu le premier film Hammer «Frankenstein s’est échappé» ?

Ingrid Pitt : Oui je l’ai vu récemment, j’ai écrit un livre sur la Hammer qui débute en 1955 pour s’achever en 1977 avec UNE FEMME DISPARAIT. Je parle aussi des séries télévisées.

Eric Escoffier: Ton premier film était . Aimestu ce genre de film ?

Ingrid Pitt : Mon premier film fut LOS DUENDES DE ANDALUCIA tourné en

Espagne. THE VAMPIRE LOVERS fut le tout premier film d’horreur que je tournais en Angleterre. Je ne peux vous dire si à cette époque j’ai aimé ou pas ce

film car je débutais dans le métier. Tu prends ce qu’on te donne. Ma première préoccupation était de pouvoir manger. Cependant je dois confesser qu’à ce moment là je n’étais pas une fan des films d’horreur. Mais l’œuvre avait une bonne histoire et je trouvais le tournage amusant. Beaucoup de films de ce genre

étaient faits à l’époque avec un budget dérisoire.

Eric Escoffier: THE VAMPIRE LOVERS a été le premier film qui montrait la nudité et un certain côté homosexuel féminin. Je pense qu’il a donné une mauvaise image de la Hammer. Qu’en pensestu ?

Ingrid Pitt : A cette époque je n’avais visionné aucun film de lesbiennes. Je voyais dans THE VAMPIRE LOVERS deux jeunes filles s’amuser, faire des cabrioles dans un lit. Je me suis rendu compte que c’était autrement lorsque je fus invitée beaucoup plus tard à une projection au Festival de Sitges. J’ai été surprise…

Eric Escoffier: THE VAMPIRE LOVERS a marqué ta première rencontre avec

Peter Cushing. Peuxtu évoquer quelques souvenirs au sujet de cet homme merveilleux que j’ai rencontré jadis ?

Ingrid Pitt : Comme tu disais, Peter était un homme merveilleux. Sur le plateau de tournage de THE VAMPIRE LOVERS nous avons fêté l’anniversaire de mon père. Peter a amené un énorme gâteau avec des bougies et le nom de mon père gravé en pâte d’amande. Lorsque sa femme Helen décéda, j’assistais à l’enterrement. Après le service funéraire, Peter me confia qu’il désirait mourir afin de la rejoindre. A sa mort, je déjeunais avec un reporter. Il apprit par téléphone la terrible nouvelle et me l’annonça. Quelle fut sa surprise lorsque je lui répondis que j’étais heureuse pour lui.

Eric Escoffier: Dans THE VAMPIRE LOVERS, tes partenaires sont des filles « glamour » de la Hammer : Kate O’Mara (LES HORREURS DE FRANKENSTEIN),

Dawn Adams (LES DEUX VISAGES DU Dr JEKYLL). Astu de bonnes relations avec elles ?

Ingrid Pitt : Très bonne. Le malheur a été que Dawn Adams a eu une fin tragique puisqu’elle s’est suicidée. Je sais que Kate vit dans la côte Ouest des EtatsUnis.

Eric Escoffier: Dans COMTESSE DRACULA tu incarnes la comtesse Bathory et dans THE VAMPIRE LOVERS tu es Carmilla. Astu lu le roman de Sheridan Le

Fanu, « Carmilla » ?

Ingrid Pitt : Je n’ai pas lu « Carmilla » de Sheridan Le Fanu mais je pense que l’œuvre reste fidèle au roman. Pour ce qui concerne la comtesse Bathory, il n’y a pas eu de recherches historiques. Après le tournage du film, je fus invitée à une tournée promotionnelle à Cachtice Castle où elle vécu. Le film est une fiction alors que dans la réalité, elle a assassiné 650 jeunes femmes.

Eric Escoffier: Tu as travaillé avec Peter Sasdy et Roy Ward Baker. Peuxtu nous parler de ces deux réalisateurs ?

Ingrid Pitt : Totalement différents. Roy Ward Baker était très gentil alors que

Peter Sasdy était corrosif. Il désirait une double voix pour COMTESSE

DRACULA. Au début je n’étais pas d’accord puis je décidais de travailler ma voix afin d’obtenir deux timbres : l’un pour la comtesse jeune et l’autre pour la comtesse vieille avec un accent car elle était hongroise. Peter me ramener une actrice qui me double avec un accent insupportable. Au festival de Sitges, à la fin de la projection, je sortis furieuse et je poussais Peter par dessus le mur du port. Heureusement que c’était du côté sec.

Eric Escoffier: Aurais tu aimé travailler avec Terence Fisher ?

Ingrid Pitt : Terence Fisher a été le meilleur réalisateur de chez Hammer Films.

J’aurais aimé avoir eu le privilège de travailler avec lui.

Eric Escoffier: Pensestu que Michael Carreras fut un bon producteur pour la

Hammer Films ?

Ingrid Pitt : Michael Carreras semblait toujours avoir un pas de retard par rapport au travail demandé. Lorsqu’il a quitté Hammer un certain temps pour aller travailler dans une autre compagnie, il ne tarda pas à revenir. Il a eu une chance unique parce que son père avait la charge de la compagnie et qu’il lui apprit le métier. Malheureusement Michael pensait que ce genre de films était en dessous de tout. Lorsqu’il est revenu la Hammer était au bout du rouleau et il n’a jamais su quoi faire

Eric Escoffier: Dans LA MAISON QUI TUE, tu joues à nouveau un vampire. Un souvenir de ce tournage ?

Ingrid Pitt : Totalement amusant, spécialement avec Jon Pertwee. A l’origine mon sketch devait être une histoire macabre mais Jon amena une véritable touche d’humour.

Eric Escoffier: Les deux dernières productions Hammer furent UNE FILLE

POUR LE DIABLE de Peter Sykes et UNE FEMME DISPARAIT d’Anthony Page.

Quelle a été ton impression ?

Ingrid Pitt : Bien avant ces deux films, c’était déjà terminé pour la Hammer.

James Carreras avait quitté la compagnie, laissant son fils qui n’avait aucune vision de ce qu’il fallait faire. Avec ces deux derniers films, Michael était complètement dépassé. Il a tenté de se tourner vers la télévision. Mais tu sais

comme moi que les Américains tiennent le marché mondial en ce qui concerne les feuilletons, ce n’était pas fait pour la Hammer de s’aligner avec des séries américaines.

Entretien avec Terence Fisher

(Propos recueillis par Bertrand Tavernier)

BERTRAND TAVERNIER. – Parmi vos premiers films, y en a-t-il que vous aimiez ?

TERENCE FISHER. – A vrai dire non, à l’exception d’un moyen métrage qui fut retenu par le British Film Institute pour ses qualités de mise en scène et de deux œuvres qui me tiennent assez à cœur. La première est LE TRIANGLE A

QUATRE COTES , production à tout petit budget, mais au sujet assez original. Je pense d’ailleurs sans fausse modestie que c’était la première fois que l’on abordait un tel sujet, la première fois aussi que l’on tentait une adaptation d’un classique de la sciencefiction ; maintenant il y eu Wolf Rilla et bien d’autres. Il y avait beaucoup d’erreurs dans la réalisation et dans le scénario, mais en dépit de ces erreurs je crois que le résultat ne maquait pas d’intérêt et qu’il était un peu en avance sur son époque.

Je passe rapidement sur MEURTRES SANS EMPREINTES et autres banalités

qui ne m’intéressaient guère pour en arriver à PORTRAIT OF LIFE dont je suis assez fier ; j’ai pu concrétiser ici certaines de mes idées, notamment sur les rapports entre la réalité et le fantastique. J’ai essayé de donner à cette histoire d’enquête policière un petit air onirique… Je déteste le réalisme à « l’état pur », j’ai besoin d’y introduire des éléments fantastiques pour me sentir à mon aise.

Sur le plan de la réalisation j’aime beaucoup les travellings latéraux qui ponctuent la lutte dans le bois et le premier plan d’ Herbert Lom avec ce très lent mouvement de caméra.

B.T. – J’ai pensé à LAURA pendant ce film…

T. F. – Oui, sans doute, j’ai été influencé, consciemment ou non, par LAURA qui

était un merveilleux film.

B.T. – Que pensez-vous de SI PARIS L’AVAIT SU dont le scénario est prometteur ?

T. F. – Beaucoup de mal.

B.T. – Et de SPACEWAYS que nous n’aimons pas du tout ?

T. F. – Encore plus de mal.

B.T. – Comment avez-vous été amené à réaliser FRANKENSTEIN ?

T. F. – Je travallais alors pour Hammer Films , souvent sur des scénarios auxquels je ne croyais pas, quand un jour ils m’ont donné à faire

FRANKENSTEIN en quatre semaines. Et tout de suite cela m’a passionné. Je leur ai dit : « Voilà un film auquel je crois, qui peutêtre très intéressant, et je refuse de le réaliser en quatre semaines. »

« O. K., Terry », m’ontils répondu, « essaye de le faire en cinq semaines… »

On avait choisi comme acteur Peter Cushing qui, immédiatement, s’enthousiasma pour son personnage et, avec son intégrité coutumière s’engagea à fond dans ce film. Au début, je dois dire que je ne savais pas trèa bien où j’allais ; plus certains objectifs se sont précisés, certaines recherches me sont apparu d’une grande évidence et… le tournage a dépassé les six semaines. La production était plutôt furieuse jusqu’au jour de la sortie. Ce fut un triomphe.

B.T. – Aviez-vous vu les premiers FRANKENSTEIN ?

T. F. – Oh oui, je connais bien ces réalisations. Je ne les revois jamais avant de commencer un film. Je crois honnêtement, par exemple, que mon DRACULA est supérieur à celui de Tod Browning. Pour les FRANKENSTEIN , je ne sais pas, car la FIANCEE est un bien beau film.

Ce qui m’a intéressé, c’est de prendre assez souvent le contrepied de James

Whale, en rendant par exemple le personnage du docteur Frankenstein plus sympathique, moins abstrait. Je voulais que l’on ait pitié de lui, car s’il agissait ainsi c’est par la faute de ses confrères obscurantistes. Ses actes étaient déterminés par son époque. Je ne veux pas que dans mes films l’horreur soit gratuite, mai qu’elle repose sur un fondement philosophique au moral. Je ne comprends pas que les critiques anglais n’aient pas remarqué ces efforts pour donner un contenu aux films d ‘épouvante, une idéologie, qu’ils en critiquent la réalisation, d’accord, mais qu’il voient les intentions ! J’ai réalisé une suite,

REVENGE OF FRANKENSTEIN , qui était moins bonne sur le plan plastique, mais plus achevée sur le plan intellectuel.

B.T. – Personnellement, je le préfère au premier.

T. F. – Tiens, c’est curieux. Certaines séquences prises séparément sont plus réussies, mai l’ensemble me semblait un peu lent. Il y a des choses que j’aime beaucoup, la démarche du Monstre par exemple ; et l’histoire avec cette fin que

personne ne remarqua. Sur le plan de la couleur, Jack Asher fit un travail remarquable. Sur le plan documentaire, c’est le plus parfait de mes films.

Puis je proposai moimême le sujet de DRACULA . Voilà le film dont je suis le plus fier et cela sur tous les plans : le scénario de Jimmy Sangster est fantastique dans sa construction comme dans son invention ; l’interprétation est excellente

(je dirigeai de remarquables actrices). Je crois par ailleurs que certaines scènes sont assez poétiques, assez belles. Je travaille beaucoup à la composition des couleurs dans chaque plan et mes mouvements de caméra sont souvent combinés en fonction de la couleur. J’attache une grande importance à la plastique dans la mise en scène.

Il y a d’autre part dans DRACULA un plan dont je suis très fier, c’est la première apparition de Christopher Lee . On le voit tout en haut des marches et la salle

éclate de rire, s’attendant à ce qu’on découvre qu’il à des grandes dents pleines de sang. Or, contrairement à ce que je devrais faire en pareil cas, je ne coupe pas, je ne raconte pas ; je laisse Christopher Lee descendre l’escalier en se rapprochant de la caméra. Toujours aucun plan de coupe et quant on peut distinguer ses traits, on s’aperçoit qu’il est tout à fait normal, élégant, distingué.

Là, tous les rires s’arrêtent net.

J’ai tenté dans ce film de rendre plausible le Fantastique , de l’inclure dans un contexte qui le rendre vraisemblable ; ainsi contrairement aux films de Whale et de Browning, le château où habite Dracula n’est pas un château fantastique, une demeure mystérieuse, mais bien un manoir qui tombe en ruine.

B.T. – Cette recherche s’applique aussi aux objets, je pense au dictaphone de Cushing ?

T. F. – Exactement. Je bénéficie de l’aide d’un excellent « Art director », qui essaye de retrouver le style de cette époque.

B.T. – Que pensez-vous de l’expression « matérialisme fantastique » ?

T. F. – C’est cela ; c’est le seul moyen honnête de renouveler le genre. Voilà pourquoi je m’interesse tellement aux idées, au contenu ; afin de l’accorder avec ce parti pris de la mise en scène. Je ne néglige pas non plus le côté freudien ni l’aspect sexuel : il fallait montrer dans DRACULA à la fois la passion, l’attirance qu’éprouvaient les victimes pour leur bourreau et le répulsion. Je crois que l’on sent cette dualité dans la scène où Lucy attend Dracula .

Le second DRACULA que j’ai réalisé est beaucoup moins bon. Il est très difficile de ne pas se répéter et il y a un grand nombre de films dont je suis l’auteur, que je n’aime guère. Il en existe plusieurs dont je ne suis pas fier du tout.

B.T. – N’avez-vous pas souffert d’un budget trop modique dans BRIDES OF

DRACULA ?

T. F. – Non, le budget était identique à celui du premier film, mais le scénario en

était très inférieur, trop bavard et inutilement explicatif.

B.T. – Que pensez-vous d’un film comme ROBIN DES BOIS ?

T. F. – Oh ça, ce n’était qu’un divertissement, mais agréable à faire. J’ai essayé de donner un style nouveau aux personnages ; je les ai vus sous un angle original ; grâce à Peter Cushing, ce fut relativement facile. J’ai pris du plaisir à réaliser ce film surtout en ce qui concerne les extérieurs.

B.T. – Vous ne désirez vous consacrer qu’au Fantastique ?

T. F. – Pratiquement, oui. Il n’y a que cela m’intéresse, mais dans l’optique dont je vous ai parlé. Il n’existe dans mes projets qu’une seule exception, mais elle me tient très à cœur et j’espère la concrétiser un jour ou l’autre : je voudrais mettre en scène une histoire d’amour, une véritable histoire d’amour, simple et

sentimentale, qui prendrait le contrepied de toutes ces histoires de névrosés, qui occupent les écrans. A l’heure actuelle, en comparaison de la production cinématographique, cela prend des allures de contes de fées et les producteurs me regardent d’un air soupconneux. S’il le faut, je la traiterai « en costumes », car c’est un stratagème commercial, mais j’aimerais mieux qu’elle soit moderne.

Ce serait une histoire un peu dans le style de celles de Borzage que je tiens pour le plus grand metteur en scène du monde, le plus grand génie de l’Histoire du

Cinéma.

B.T. – Quels sont les autres réalisateurs que vous aimez ?

T. F. – Il y en a beaucoup, mais pas tellement dans le cinéma fantastique. Le meilleur dans ce genre est Schoedsack dont la thématique est plus subtile, le contenu plus profond que celui d’un James Whale : KING KONG est d’ailleurs une très belle histoire d’amour. J’ai une grande admiration pour les westerns de John

Ford et il y a un film de Clair , un seul, que je trouve sensible, émouvant : SOUS

LES TOITS DE PARIS . Les autres ne sont que des exercises de marionnettes ; voilà ce que je reproche à un grand nombre d’œuvres, le manque d’émotion.

Hitchcock, par exemple, est un technicien génial, prodigieusement inventif, et capable de raconter une histoire mieux que personne au monde, mais il n’a pas de cœur. Même UNDER CAPRICORN , son meilleur film, souffre d’un manque de « feeling ».

B.T. – Avez-vous vu NOSFERATU de Murnau ?

T. F. – Non.

B.T. – Et VAMPYR ?

T. F. – Oui, et je ne sais quoi en penser ; certaines choses sont réussies et m’ont intéressé, mais d’autres sont incroyables. Dans l’ensemble je suis plutôt contre.

B.T. – Que pensez-vous de CURSE OF THE WEREWOLF ?

T. F. – Eh bien, je suis assez partagé suc ce film. Si on le considère au niveau de certaines scènes, il est assez réussi. Il y a deux ou trois séquences qui comptent parmi les meilleures, je crois, que j’ai jamais tournées, mais l’ensemble me laisse insatisfait. J’ai dû consentir à des concessions qui diminuent la portée du film. De plus, les producteurs ont absolument voulu transplanter l’action en Espagne . Je me suis battu contre cette idée stupide, mais ils n’ont rien voulu entendre et cela rend le film souvent invraisemblable et douteux quant au décor. J’aime assez

Oliver Reed , bien que son jeu soit parfois trop apprêté.

B.T. – C’est la première fois que vous employiez le zoom ?

T. F. – Oui, et la dernière. Le zoom, finalement, est une facilité, un truc. Or, une bonne mise en scène doit éviter les procédés pour ne se consacrer qu’à l’essentiel et le zoom est un procédé. J’ai voulu l’essayer au moins une fois et j’estime qu’il n’était pas mal réussi. Je préfère les travellings. C’est plus sûr.

B.T. – Quel est votre dernier film ?

T. F. – Après TWO FACES OF DR JEKYLL dont je suis très fier sur le plan de la plastique, mais sont le scénario me laisse insatisfait, j’ai tourné PHANTOM OF

THE OPERA et un autre Sherlock Holmes d’après un script de Curt Siodmak , avec Christopher Lee . Ce dernier est fantastique et beaucoup plus proche du personnage de Conan Doyle que ne l’était Cushing .

Maintenant j’ai beaucoup de projets, mais je voudrais surtout venir en France

pour discuter avec les cinéphile français, pour les remercier d’avoir écrit ce qu’ils ont écrit.

Entretien avec James Bernard

Pourriez-vous nous parler un peu de votre

parcours?

Je suis né dans un endroit très romantique,

vraiment. Ma mère et mon père étaient Anglais.

Mon père était militaire de carrière, un soldat très

distingué. Il a été forcé de prendre sa retraite

juste après qu'il avait été ce qu'on appelait alors un

général de brigade, parce qu'il avait trop de tension, aujourd'hui, bien sûr, ils auraient pu y faire face. En fin de compte, c'est ce qui l'a tué. Je suis né, je pense, avant la partition de l'Inde en Inde et au Pakistan. Je pense que je suis né au Pakistan, dans les montagnes de l'Himalaya. C'était un arrièreplan plutôt romantique!

Combien de temps êtes-vous resté là?

Eh bien, on était dans un endroit pendant environ six mois, puis on rentrait chez nous pendant environ six ans. Bien sûr, on y est allé en paquebot, donc il a fallu deux ou trois semaines pour rentrer à la maison ! Donc, je pense que j'ai été à deux reprises à Delhi, là où mon père était une sorte de commandant en chef.

Mais je pense que je suis revenu en 193031 environ, quand j'avais environ cinq ans.

Et où était votre maison alors?

Nous avons vécu beaucoup de temps avec les parents de ma mère, qui avait, à l'époque, ce que vous avez appelé "une demeure seigneuriale." C'est le terme pour ce genre de grand manoir grand pays. Il était dans le Gloucestershire, ce qui est donc l’Ouest de l'Angleterre. Et ils avaient une grande maison appelée

Puckrup Hall, et c'était une maison seigneuriale où mon frère et moi avons été

élevés. C'était à l'époque où ces maisons avaient beaucoup de personnel: femmes de ménage, femmes de chambre, un chauffeur, un cuisinier et une nounou qui s'occupait de nous.

Cela ressemble à un rêve.

C'était merveilleux ! Nous avons eu ces grandsparents adorables, la maman de ma mère et mon père, et nous avons été élevés à proximité des champs et des prairies. Et il y avait une ferme exploitée par les locataires qui produisait des pommes pour faire le cidre. Nous allions les voir piétinaient les pommes qui allaient donner le cidre.

Enfant, étiez-vous intéressé par la musique?

Oui. J'ai commencé à jouer du piano, quand j'avais environ six ou sept ans.

J'étais attiré par ce piano, c'était une marque célèbre, appelé Broadwood, et je suis sûr qu'il ya encore un Broadwood à Londres quelque part sur lequel Chopin a joué. Il s'agissait d'une marque célèbre anglaise de piano. Et donc j’avais l'habitude de jouer, et faire tout ce que je ressentais, alors mes parents m'ont dit que je ferais mieux de prendre des leçons de musique. J'ai donc pris des cours à partir du moment où j'ai eu sept ans.

Étiez-vous attirer par la composition dès le début ?

A ce stade, je pensais que j'allais être un artiste. Mais je composais d’une manière totalement désorganisée! Bientôt, je fus envoyé en école préparatoire, où je suis resté environ sept ou huit ans jusqu'à environ 14 ans. Je suis allé à ce que l’on appelle en Angleterre des écoles publiques mais qui sont vraiment des

écoles privées. Donc, je suis allé au Wellington College, qui était très connu et qui a été fondé par le Prince Albert. Vous savez, le mari de la reine Victoria. Il était censé être pour les fils de militaires Marine, de l'Armée. Mon père étant un soldat il m'a envoyé làbas. C'est drôle, car si la formation était digne d’une académie militaire ils avaient une très bonne équipe artistique. Et ça a toujours

été ma théorie que les fils c'était tous des garçons que les fils de soldats se

rebellent et je voulais faire quelque chose de différent. Donc, nous avons eu une très bonne équipe artistique. J'ai été très vite encouragé. Je dois aussi ajouter que je suis un descendant direct du côté de ma mère du Dr Thomas Arne, qui

était un compositeur au 17ème siècle et qui a écrit Rule Britannia. Il a écrit beaucoup d'opéras, aussi, des musiques de scène. Et j'ai toujours pensé que s'il

était vivant aujourd'hui, il serait un compositeur de film très occupé et très populaire !

Au cours de mon dernier mandat à Wellington, le compositeur Benjamin Britten

était en train d'écrire son premier grand opéra, Peter Grimes. Britten est venu

à l'école à l'époque, vers 1943, parce que notre maître d'art était un homme nommé Kenneth Greene, un décorateur de théâtre célèbre. Il n'était pas dans les forces armées, alors il enseignait l'art au Wellington College. Et Ben Britten, avec qui je travaillerai plus tard est devenu très ami avec moi.

Que pensait Paul Dehn, votre ami, de votre travail pour la Hammer Films?

Paul était un critique de cinéma très respecté. Parce qu'il était artiste luimême, les gens du cinéma ont toujours respecté ses critiques. Il avait un grand enthousiasme. Il a toujours voulu que les choses soient bien. Eh bien, il a été l'un des seuls critiques dans les premiers jours de la Hammer Films, quand ils sont devenus de renommée internationale, qui n'a pas été choqué ou horrifié par

Curse of Frankenstein ou le Cauchemar de Dracula. Les détracteurs pensaient qu'ils étaient trop horribles, trop terrible, alors que bien sûr, ils ne sont rien par rapport à ce qui est vu aujourd'hui. Ce n'était pas seulement parce que j'étais son ami très souvent, il n'a jamais mentionné la musique !

Comme les années passaient, Paul écrit un film, l'ordre de tuer, plus tard, réalisé par Anthony Asquith, qui était le fils d'un ancien premier ministre. Paul

était un contemporain de Terence Rattigan, le dramaturge, qui était l'un de ses grands amis. Donc, comme les années passaient je croisais les gens les plus

merveilleux grâce à Paul ! Mais avec l'ordre de tuer, Paul conçu une sombre histoire d'espionnage.

Après que Paul ait commencé à écrire des films, il a travaillé en tant que critique, aussi, jusqu'au jour où il a décidé qu'il ne pouvait pas continuer à faire les deux.

Il se sentait comme s'il était dans deux camps en même temps. Il a décidé de franchir le pas, et d’écrire des scénarios exclusivement. Je l'ai encouragé, en disant: «Allez, Paul, vous ne voulez pas être un critique plus longtemps devenez artiste"

Les deux films qui ont vraiment obtenu grâce auprès de lui dans la grande époque

étaient Goldfinger, et L'Espion qui venait du froid.

Deux types très différents de films.

Très ! Bien sûr, les deux films étaient des histoires d’espions, mais ils étaient deux films très différents. Plus tard, Paul a adapté le livre de John Le Carré,

The Deadly Affair. J'ai encore des livres de John Le Carre avec de jolies annotations de Paul.

Ainsi, alors que je travaillais avec Hammer, Paul travaillait sur de très grands films.

Le dernier fut le Crime de l’Orient Express ?

Oui, ce fut son dernier film, et il a été nominé aux Oscar pour ça. C'était la même année que Chinatown, et Robert Towne a gagné. Juste au moment où Paul avait fini de l'écrire, il a découvert qu'il avait un cancer du poumon. Paul et

Sidney Lumet ont bien travaillé ensemble, Lumet a également dirigé The Deadly

Affair, ils ont frappé fort dès le départ.

Retour à la Hammer Films donc, là vous étiez à composer pour des films comme Quatermass, Frankenstein et Dracula. Tout cela était un choc culturel pour vous ?

Pas du tout. Je lis des histoires d'horreur depuis que je suis un petit garçon. Les trois livres que j'avais adorés dans mon enfance étaient Yhe Devil Rides Out,

She et Le Chien des Baskerville. J'ai dû les lire dans mon adolescence. Donc, plus tard, quand je me suis retrouvé en train d'écrire la musique pour les versions cinématographiques de ces livres, je pensais que c'était presque un miracle!.

Le seul regret que je dis aux gens, c'est que j'aurais aimé avoir écrit des dizaines d'autres romantiques, comme Elle. Dans les films de Dracula, pour lequel je suis éternellement reconnaissant, il n'y avait pas toujours de possibilité de faire une belle partition romantique. Il y a eu deux petits morceaux romantiques, dans Taste the Blood of Dracula et les Cicatrices de Dracula. Je ne voyais rien du tournage avant qu’il ne soit en partie ou complètement terminé.

Je n'ai jamais été sur le plateau si ce n'est lors d'une scène qui devait avoir de la musique pendant le tournage, comme She, où on au besoin de musique arabe.

Je pensais que c'était la musique tiré d'archives.

Je suis très heureux que vous pensiez cela. Un autre exemple est dans Kiss of the Vampire. Il ya une scène où il y a des valses viennoises, là aussi elles sont de moi.

Encore une fois, je pensais que c'était des archives!

Non, c'était moi ! Il y avait quelques thèmes de She que j'aurais aimé avoir

élargi, et je l'ai fait pour ce nouvel enregistrement. J'ai toujours été triste qu'ils ne m'aient pas demander de faire la Vengeance of She.

Lorsque vous avez composé le premier film de Dracula ou de Frankenstein,

étiez-vous familier de la musique de film d'horreurs américains ?

Pas du tout. C'était juste mon idée sur la façon composer comme cela.

C'était tout nouveau pour moi. J'ai fait ce que je pensais être juste. Paul et moi, on pense à des choses ensemble, et quand il est venu à Dracula, il a dit que le nom

Dracula indique quelque chose de musicale. C'est comme ça que je suis venu au thème.

La qualité des films Dracula chez Hammer baisse, est-ce que cela affecte votre enthousiasme afin de composer pour eux ?

Je ne peux pas vraiment être objectif à propos de ça, j'étais trop étroitement lié. Je ne peux pas donner une opinion làdessus. Quelquesuns des derniers films, comme Frankenstein et le monstre de l'enfer, étaient très bons. Ce fut une grande perte, bien sûr, quand Terence Fischer est mort. Mais parce que je n'étais pas impliqué complètement dans Hammer Films et à cause de cela je ne pense pas que je puisse donner un avis.

Vous avez écrit une partition magnifique pour ce qui pourrait avoir été le meilleur des films de la Hammer Frankenstein Must Be Destroyed.

J'aime ce film et j'aime cette partition. J'ai été appelé lorsque le film était plus ou moins fini, Terence Fischer était un homme charmant, merveilleux, mais il n'est jamais venu à nos sessions de musique ! Une fois, je lui ai dit, «Terry, tu ne viens jamais voir ce que nous faisons?" Et il me répondit: «Non, je ne sais absolument rien sur la musique, et je pense que ce n'est pas de ma partie. Je suis toujours heureux avec la musique que vous faites, et je vous fais confiance !"

Je n'ai pas changé ma façon de travailler. Je viens de faire une partition de 90 minutes pour Nosferatu, et je ne faisais que travailler avec du papier manuscrit, un crayon, une règle, une gomme et un piano à queue.

Vos souvenirs de Peter Cushing ou de Christopher Lee?

Cushing était toujours doux et charmant. Je l'ai vu en 1994, quand mon ami Ted

Newsom a fait The Flesh and the Blood. Nous sommes allés à Canterbury, afin que Peter enregistre sa partie de la narration dans le documentaire. Nous avons pris Christopher Lee assis avec nous à Canterbury, nous sommes tous venus car

Peter était très malade, et nous avons trouvé un studio à Canterbury. Peter est venu avec son infirmière Joyce et son merveilleux mari, qui ont tous deux pris

soin de lui à merveille. Peter et Christopher ont eu une réunion agréable, je ne pense pas qu'ils s’étaient vus depuis un certain temps. Peter était tout de même, si frêle et mince, mais il était charmant et plus doux que jamais.

Christopher, bien sûr, un homme charmant, aussi. Brillant et érudit, un linguiste doué, un homme avec une forte personnalité. J'ai de bons souvenirs de tous les deux. Et de mes jours passés chez Hammer.

Freddie Francis raconte sa complicité avec David Lynch , née sur le tournage de The Elephant Man,et évoque tous ces "briseurs de règles" (Powell,

Huston, Scorsese) qui l`ont marqué.

PILE OU FACE. Lorsque David Lynch est arrivé en Angleterre pour prépare The

Elephant Man (1980), j`avais arreté le métier de directeur de la photographie depuis dix ans pour me consacrer uniquement à la réalisation. Il avait vu un grand nombre de films sur lesquels j`avais travaillé. Le fait que j`avais cessé cette activité ne semblait pas le troubler le moins du monde. Lors de notre rencontre, avec David et Jonathan Sanger, le producteur, nous nous sommes merveilleusement entendus. Je crois que c`est aussi cela qui les a décidés. Nous sommes d`ailleurs, aujourd`hui encore, très proches. Tout le monde disait à

David: "Tu ne peux pas engager Freddie, il a arreté depuis trop longtemps." Et

David répondait: "C`est comme faire du vélo, il n`y pas de raison qu`il ait oublié."

David Lynch et Jonathan Sanger tenaient absolument à ce qui je fasse le film. Un autre directeur de la photo était pressenti. Finalement, David a pris une pièce de

monnaie dans sa poche, et, avec Jonathan, ils se sont dit: "Face, nous engageons

Freddie, pile nous prendrons l`autre type." La pièce est retombée coté pile, et

David a ajouté: "Nous prendrons Freddie quand meme."

VOIR VITE, ENSEMBLE. The Elephant Man était tourné en noir et blanc, comme

Les Innocents (The Innocents, 1961) de Jack Clayton, dont j`avais fait la photo.

J`ai revu ce film récemment et je l`ai trouvé superbe. C`est l`une de mes plus belles réussites, en termes de photographie, meme si je n`ai pas eu une seule récompense pour ce film! Ce qui importe à mes yeux, plus que les considérations sur le noir et blanc ou la couleur, c`est de réfléchir, à partir des discussions avec le réalisateur, en termes d`humeur, d`ambiance. David et moi n`avons pas eu besoin de nous concerter beaucoup avant de faire The Straight Story. Avec

Scorsese, avant de tourner Cape Fear (Les Nerfs à vif), j`ai du parler, en tout, cinq minutes. Cela a suffi pour s`entendre sur le style d`image que nous recherchions. C`est ainsi que je concois le travail entre le réalisateur et le directeur de la photographie. The Elephant Man était le premier grand film de

David en studio, et il me faisait entièrement confiance pour l`image car il avait tant à superviser par ailleurs. Sur Dune, nous avons plus parlé, meme si je n`ai jamais eu de longues discussions car je n`aime pas ca et je n`en vois pas l`intéret. Si un metteur en scène et un directeur photo ne parviennent pas à

"voir" assez vite, ensemble, à quoi ressemblera l`image d`un film, d`interminables concertations n`y changeront rien. Voilà comment je procède: je lis le scénario, puis je m`entretiens avec le réalisateur. Si, au bout de quelques minutes, je ne suis pas dans sa tete, c`est que cela ne marchera pas. Avant The

Straight Story, David n`a pas eu à m`expliquer quelles étaient les raisons pour lesquelles il voulait que je fasse la photo de ce film. Il a simplement précisé qu`il aimerait que ce soit moi.

FAIRE AU PLUS SIMPLE. J`étais à Londres, et il m`a appelé de Los Angeles. Je lui ai dit que je ne voulais lus passer entre seize à dixhuit heures par jour sur un film. Ce n`est plus de mon âge. Il m`a demandé:" Combien d`heures désireraistu travailler" Je lui ai répondu: "Pour toi, David, comme tu es un ami, je pourrai aller jusqu`à dix heures par jour." Nous n`avons jamais dépasse ces horaires, et avons fini le film avec deux ou trois jours d`avance sur le plan de travail. Quand deux personnes savent exactement où elles vont, il n`est pas nécessaire de trainer des semaines supplémentaires. The Straight Story est différent des autres expériences que j`ai eues avec David sur The Elephant Man et Dune car nous avons tourné en extérieurs. D`une manière générale, j`ai plus souvent travaillé en studio, mais cette différence n`a aucune importance. Tout cela n`est que de la photographie. A mon arrivée en Iowa, je n`ai pas pu assister aux repérages des paysages, car j`ai été contraint de me rendre au Canada pour obtenir un visa et un permis de travail. Pourquoi au Canada? Je l`ignore. Bref, j`ai raté quatre ou cinq jours de repérages, mais cela n`a pas eu d`incidence sur la suite. Avec

David, nous avons très vite capté la couleur que nous voulions donner à ce film et nous avons généralement les mêmes gouts. Avec lui, je ne parle pas de style à proprement parler. Tout ce que je veux, c`est saisir l`idée qu`il s`en fait. Nous avons évoqué ensemble la manière de filmer les paysages et nous sommes arrivés

à la conclusion suivante: "Il faut faire au plus simple." Très peu de plans compliqués interviennent dans le film. Même le premier plan, un mouvement d`appareil assez long, ne fut pas difficile à régler. Ce qui importait surtout, c`était d`obtenir ce silence particulier qui l`entoure. La simplicité des plans est en harmonie totale avec ce dont le film parle. Cela permet au public de s`habituer à ce rythme particulier. Il y a beaucoup de vues des champs et du ciel. Je n`avais pour ma part jamais visité l`Iowa, mais il faut savoir que cet Etat n`est qu`une espèce d`énorme champ de mais, traversé par des longues routes rectilignes qui semblent ne jamais finir... Raconter l`histoire de cet homme qui

montre sur sa tondeuse pour faire tant de kilomètres en tant de jours n`avait aucun intérêt si on ne le replaçait pas dans ce paysage particulier. Nous avons eu la chance de pouvoir tourner au bon moment, car les couleurs changent entre l`Iowa et le Wisconsin, lorsque le personnage traverse le Mississipi. Les couleurs sont plus jaunes avant le fleuve, plus automnales après.

LES YEUX DES ACTEURS. Dans la majorité des cas, nous n`avons pas utilisé d`éclairages naturels sur The Straight Story. Pour une raison toute simple, c`est que, dans un film comme celuici, il importe de voir ce que le vieil homme pense. Au cinéma, les gens pensent avec leurs yeux. Ne pas voir les yeux des acteurs ne rime à rien, car c`est là que se trouve le jeu. Dans la longue scène en plan séquence où les deux hommes se remémorent leur expérience de la guerre, si on ne peut pas voir leurs yeux, la scène n`existe plus. Autant la remplacer par des intertitres.

J`ai été très heureux de voir le film terminé hier soir [au festival de Cannes,

NDLR], car, aussi étrange que cela puisse paraitre, je n`avais pas encore vu une seule image du film. Pendant le tournage, en Iowa, il était prévu de voir les rushes dans un petit cinéma. Mais les conditions de projection était si mauvaises que j`ai préféré continuer à travailler sans voir les rushes. Tout ce que je savais du film, jusqu`à hier soir, était uniquement dans ma tet. Cela dit, deux séquences m`ont choqué car le son y était très lointain. Je croyais que c`était du à un problème technique et j`en ai parlé à David, mais il l`avait voulu ainsi. C`est un de ses tours dont il a le secret. J`aime beaucoup le film. Il tranche nettement avec ce que David a fait auparavant. C`est un pas important pour lui, qui prouve qu`il peut s`aventurer dans des chemins différents.

LES EFFET SPÉCIAUX DE DUNE. J`ai toujours eu la chance d`etre en accord parfait avec les réalisateurs avec lesquels j`ai travaillé. La seule fois où cela ne

s`est pas produit, c´était sur le film Glory. J`avais signé mon contrat avant que la production ne trouve un réalisateur [Ed Zwick, NDLR]. A la moitié du tournage, je me suis rendu compte qu`il n`appréciait pas la manière dont je photographiais le film. Je lui ai dit que j`étais désolé de ce désaccord, mais que j`allais continuer dans cette voie. J`ai obtenu un Oscar pour mon travail, je devais donc avoir un peu raison. Ce genre de conflit profond avec un réalisateur ne s`est jamais reproduit.

Normalement, je ne m`investis pas dans des films qui nécessites de nombreux effets spéciaux. Dune était le deuxième grand film de David. J`avais fait le premier, c`est uniquement pour cette raison que j`ai accepté. J`ai horreur de cette sensation que l`on éprouve à la fin d`une journée sur ce genre de films, lorsqu`on réalise que le travail accompli ne comptera que pour moitié dans l`image finale. Ce que l`on vient de faire n`apparait jamais tel quel à l`écran.

L`image est trafiquée, certains éléments sont agrandis, d`autres réduits. On se retrouve à dire: "Regardez mon travail, là, dans ce petit coin du cadre!" C`est bien trop éloigné de la manière dont j`envisage mon métier.

EVOLUTIONS DES TECHNIQUES. La situation a changé depuis que j`ai commencé à travailler, même si je parviens toujours à passer à coté des problèmes techniques. Lorsque je m`engage sur un film, je dis à mon assistant de s`occuper des lampes, parce que lui se tient au courant des avancées techniques.

Comme je ne fais plus autant de films à présent que par le passé, les choses

évoluent beaucoup entre deux tournages. Par conséquent, lors de la préparation, j`appelle Kodak. Je leur demande quelle est la dernière pellicule élaborée par leurs laboratoires, et je leur commande la quantité dont j`ai besoin. Certains me prennent pour un fou, mais je sais que Kodak est très fiable, et, ce, depuis cinquante ans. Au début, j`étais contre Technicolor. Cette société menait ses

recherches en secret, tout se faisait de manière cachée. Mais Michael Powell a contribué à briser cela et à ne pas faire ce qu`ils attendaient qu`on fasse.

MICHAEL POWELL, JOHN HUSTON. J`ai commencé à travailler à Londres en

1934, et j`ai toujours fait ce travaillà. Pendant la guerre, j`ai eu de la chance, car j`ai réussi à me faire engager dans une unité où nous faisions des films d`entrainement. J`ai pu expérimenter pas mal de choses à cette occasion. A la fin de la guerre, à peine deux semaines après mon retour de l`armée, j`ai été envoyé en Afrique pour filmer des plans de seconde équipe de The Macomber

Affair (1947) qu`Alex Korda était en train de réaliser d`après un roman d`Ernest Hemingway. J`étais alors cameraman. Immédiatement après cela, j`ai

été pris sous contrat par Korda, et j`ai fait film après film. Quand Michael

Powell a rejoint les productions Korda, j`ai collaboré à tous les films qu`il a réalisés pour lui. Le premier était en noir et blanc, il s`appelait The Small Back

Room (1948), un film assez lent mais très bon. Mickey et moi sommes devenus amis. Très peu de gens aimaient travailler avec lui, parce qu`il aimait les pousser

à bout. C´était pour lui une manière de les provoquer, meme s`il s`attendait à etere bousculé en retour. Comme j`avais du répondant, cela s`est bien passé entre nous.

Il avait néanmoins quelques amis fidèles avec lesquels il resta en contact jusqu`à sa mort. Après Michael Powell, j`ai travaillé toujours en tant qu`opérateur sur plusieurs films de John Huston. Le premier était Moulin Rouge (1953); puis nous avons fait un petit film en noir et blanc, Beat the Devil (Plus fort que le diable,

1954), et enfin Moby Dick (1956). Personne, sur les tournages de John Huston, ne se trouvait là par hasard, mais cela ne se voyait pas. Certains acteurs lui en voulaient terriblement, car il paraissait à peine les regarder! Travailler avec

John était une expérience formidable, qui se plaçait dans l`exacte continuité de mon travail avec Michael Powell, à savoir qu`il faut aborder chaque film, et tout

ce qui s`y rapporte, comme une grande aventure. Chaque fois, il y a des chances nouvelles à saisir, des folies à tenter, des règles à briser... Michael Powell était un grand briseur de règles, en matière de couleurs, de plans... Une sorte de chasseur... Je le considère comme un mentor. J`ai appris grâce à lui qu`il faut se jeter dans les films comme dans le Grand Inconnu. Il y avait en lui quelque chose de brutal, qui se retrouve d`ailleurs dans ses œuvres. J`ai été, comme beaucoup de gens, assez déconcerté par la vision de Peeping Tom (Le Voyeur, 1959). Le film a d`abord été très mal reçu, puis il a été réhabilité au fil des ans, grace, entre autres, à Martin Scorsese pour le territoire américain. D´ailleurs, je suis convaincu que ma collaboration avec Powell a joué un rôle important dans la décision de Marty de m`engager pour Cape Fear.

MARTIN SCORSESE. Comme David Lynch, Martin Scorsese ne tourne pas beaucoup de prises. Les grands réalisateurs que je connais peuvent très bien n`avoir besoin que de trois prises, s`ils disposent de bons acteurs. La fraicheur est très importante. Beaucoup de mythes entourent le fait de tourner des quantités de prises. Sauf pour certains cas particuliers, cela me semble inutile.

En revanche, Martin Scorsese et Robert de Niro sont capables de discuter des heures sur la manière de prononcer "Good Morning" ! C`est assez fascinant de les voir travailler ensemble. leur entente est si ancienne, si ancrée. Quelques semaines avant le tournage de Cape Fear, Jessica Lange était venue me voir, pour me dire combien elle aimait mon travail, et surtout pour me demander si j`allais la rendre aussi belle à l`écran que l`actrice que je venais de filmer dans mon film précédent. Je lui ai répondu que si elle restait immobile sur une chaise au lieu de se noyer dans une fleuve boueux, ce serait plus facile pour moi. Sur un film comme Cape Fear, il est impossible de demander à Marty de tenir ses acteurs immobiles. ll faut faire avec les moyens qu`on vous accorde. Mais comme j`aimes les femmes, je me débrouille toujours...

DÉTOUR PAR LA RÉALISATION. Après avoir obtenu mon premier Oscar, en

1960, on m`a proposé, en Angleterre, de passer à la réalisation. On ne gagne pas si bien sa vie que cela en travaillant à la photographie. On est obligé d`enchainer les tournages pour y arriver. L`idée me tentait, et je me suis lancé. J`ai beuacoup aimé ce moment de ma vie, j`aime tous les films que j`ai faits, même si bon nombre d`entre eux sont mauvais, j`en suis parfaitement conscient. A l`exception de The Skull, qui est un assez bon film, avec un très bon casting.

J`aimerais bien le revoir. J`ai dirigé, à ce momentlà, pour la Hammer, une majorité des films fantastiques, et quelques thriller ordinaires.

TOURNER VITE, À L´ANCIENNE. Michael Powell travaillait très vite. A cette

époque, les tournages ne s`étiraient pas en journées interminables. Nous avions pour habitude travailler sur la base d`horaires raisonnables, à raison de cinq jours par semaine. Aujourd`hui, on a le sentiment de se disposer de tout le temps nécessaire pour parfaire une prise; c`est mauvais pour le film. Il est bon de filmer dans une sorte d`urgence. Les films se faisaient beaucoup plus vite à cette époque, alors que tout me parait si lent aujourd`hui. Nous avons tourné

The Straight Story presque "à l`ancienne", en cinq semaines et demie, ce qui est très court. Rien ne sert de revenir sur les choses sans cesse. Il faut se lancer, sinon le film perd en densité. Le sentiment d`urgence que nous ressentions dans les studios Korda ou Hammer me manque vraiment.

Barbara Steele – Entretien

L’entretien qui suit s’est déroulé en français avec quelques rares intermèdes angloitaliens que nous avons traduits. Au moment où je branche le magnétophone, Barbara examine les photos de LA DANSE MACABRE parues dans MMF nr. 9…

BARBARA STEELE – Cette scènelà, ça a été terrible ! Ma partenaire, Margaret

Robsham, elle ne voulait pas m’embrasser… Tu sais, c’est la femme d’Ugo

Tognazzi et elle ne voulait pas tourner la séquence. Elle s’est disputée avec le réalisateur. Il voulait l’obliger à jouer cette scène mais elle disait qu’elle ne pouvait pas embrasser une femme. Margheriti était en colère, il disait : << Tu n’as qu’à t’imaginer que c’est Ugo que tu embrasses et pas Barbare !>> Je ne lui ressemble pourtant pas beaucoup, non ? Finalement, je ne sais pas ce que cette scène a donné sur l’écran. Je n’ai pas vu le film…<

très déprimant de tourner làbas. C’est vide, il ne s’y passe rien. On se croirait dans une tombe.

MIDIMINUITFANTASTIQUE – Mais tu devrais aimer les tombes ?

Je déteste les tombes et tous ces machins. Je commence à en avoir sérieusement assez des films d’horreur. C’est dramatique, ça. Les films d’horreur sont faits pour les metteurs en scène, pas pour les acteurs. On ne s’occupe jamais du caractère des personnages, de leur psychologie. On se sert toujours du même schéma dramatique. Ce que je reproche à presque tous ces films, c’est qu’ils utilisent toujours la même peur.

Pourtant, il y a bien des acteurs spécialisés dans ce genre.

Ce n’est pas pareil. Je trouve que c’est très difficile, lorsqu’on est une jeune actrice, de faire ce genre de films. Quand on n’est plus tout jeune, qu’on s’appelle

Vincent Price et qu’on peut faire des trucs, comme ça, avec les yeux et tout, ce n’est pas pareil. Price, il peut réussir des effets très mélodramatiques. Pour une actrice comme moi, c’est terrible parce que le metteur en scène demande toujours d’en <>. Il ne recherche que les effets choc.

Au contraire, c’est intéressant, une actrice jeune et très belle dans un contexte horrible. Ce qui n’est pas intéressant, c’est un vieux monsieur très laid dans un contexte horrible.

Oui, Il y a une opposition, c’est intéressant. Mais ce ne sont pas les rôles qui me conviennent le plus. Ce n’est pas que ce soit plus difficile, il n’y a pas de rôles faciles et de rôles difficiles. Moi, je préfère les rôles <>.

Je crois qu’il faudrait faire un petit retour en arrière. Tu peux nous raconter un peu comment tu as commencé à faire du cinéma ?

Je suis née en Irlande. C’est un pays vert et humide. Pas du tout comme Rome.

Je suis née le même jour que Fellini , mais pas la même année ! Je suis dons

Capricorne, si tu crois pouvoir en déduire quelque chose… Ma famille est une famille d’acteurs irlandais. Ma grandmère avait construit dans une grange une espèce de petit théâtre pour moi et mes cousins. Nous nous amusions à donner quelques représentations pour les voisins. Je n’ai jamais pensé que je pourrais faire autre chose que jouer. J’aime beaucoup sentir que les gens s’intéressent à moi. J’aime attirer l’attention, je dois être un peu exhibitionniste. Ce qui est le plus déprimant pour moi, c’est l’indifférence. J’ai suivi des cours d’art dramatique dans une école anglaise qui s’appelle Summerhill et qui a été fondée par A.S.

Neal. C’est un cours qui laissait beaucoup de liberté aux élèves et où les professeurs croyaient énormément à l’improvisation. Mais j’ai abandonné mes cours pour signer un contrat avec la Rank. Je n’ai d’ailleurs pas fait grandchose avec eux.

Ton premier film ?

Oh c’est vieux déjà. C’était en Angleterre, autour des années 57 ou 58. Je crois que cela s’appelait BACHELOR OF HEARTS (*). Ce n’était pas important du tout.

Je crois que je jouais… je ne sais même plus ! D’ailleurs, en Angleterre, on ne peut rien faire d’intéressant … Moi, j’aimerais bien venir à Paris. D’abord, j’aime bien le cinéma français.

Lequel ?

Ce qu’on appelle le nouveau cinéma français, la Nouvelle Vague. Mais c’est un peu vieux, déjà, la Nouvelle Vague, non ? Moi, j’ai tourné dans un film : LES BAISERS.

Mais, celuilà, c’était horrible… Le film, je ne sais pas, je veux dire : le tournage.

Le film je ne l’ai pas vu et je n’ai pas envie de le voir ou d’en parler.. Je vais rarement voir les films dans lesquels je joue. Je n’aime pas me voir sur un écran.

Il n’y a vraiment aucun de tes rôles qui te plaise ?

Quand je tourne, j’aime souvent ce que je fais. En général, j’aime tourner. Après, je déteste tout ça et je n’ai qu’une hâte, c’est d’oublier. Quand même, j’aime bien le petit truc dans le film de Fellini. HUIT ET DEMI. C’est un petit rôle, mais c’était très sympathique. Tu sais, Fellini, HUIT ET DEMI. C’est un petit rôle, mais c’était très sympathique. Tu sais, Fellini a coupé une scène assez longue où je jouais. C’était une scène où je dansais, le soir, dans la boîte de nuit avec les chandelles et tout ça. J’aimais assez cette séquence. C’était un peu obscène.

Etait un peu une parodie de la danse de Monica Vitti dans L’ECLIPSE. Fellini utilisait les chandelles d’une façon très symbolique… à la fin de la danse, je prenais les chandelles comme s’il s’agissait de sexe… La séquence a été coupée.

Pas à cause de ça, mais les amis de Fellini, quand ils ont vu les rushes, lui ont dit :

<< Tu ne devrais pas conserver ce passage, la référence à L’ECLIPSE est trop visible, les critiques vont t’en vouloir…. >> Et, finalement, il s’est décidé à couper….

Nous aimons beaucoup HUIT ET DEMI, mais nous aimons aussi LE MASQUE DU

DEMON. Pas toi ?

Oui, c’est un film qui est très joli, très fait, mais, c’est toujours pareil, ce sont des films où l’on est victime d’une situation préétablie. Les événements sont – comment dire ? – extérieurs aux personnages. Je trouve qu’il est plus intéressant d’ ȇtre la victime d’un homme que d’une situation… Je disais tout à l’heure que ce sont des films de metteurs en scène, mais il y a des réalisateurs pour lesquels j’ai énormément d’admiration, je ne sais pas moi : Fellini, Truffaut ou Kazan, par exemple.

Mais pourquoi tourner autant de films fantastiques ?

Ce sont les producteurs. Ils ont une image de moi qui est complètement fausse – je crois. Une fois pour toutes ils m’ont classée comme sorcière. D’ailleurs ils finissent par croire que je suis vraiment une sorcière, une fille un peu folle. Et puis, quand ils viennent ici, dans cet appartement un peu bizarre pour me voir, cela n’arrange pas les choses. Les gens sont intellectuellement très paresseux, ils préfèrent ne pas avoir à réviser l’image qu’ils ont de moi. Qu’estce qu’on peut faire ?…

Nous pourrons toujours dire que Barbara Steele n’aime pas les vampires et qu’elle voudrait jouer le rôle d’une bonne mère de famille nombreuse…

Non, tout de même. Je ne me vois pas en mère malheureuse, mais j’aime bien les petits problèmes de la vie. C’est ça qui est importants. J’aimerais bien faire un beau film d’amour. Il y a longtemps que je n’ai pas vu un beau film d’amour. Moi, j’adore l’amour. Peutêtre que les metteurs en scène français sont plus préoccupés par ces problèmes. Ce n’est pas comme ici ou aux U.S.A.. Aux Etats

Unis, j’avais un contrat avec la Fox. C’est une période très malheureuse de ma vie. Je n’ai rien tourné pour eux finalement. J’étais payée, je m’ennuyais et je souffrais beaucoup de ne pas pouvoir travailler. Je n’ai tourné qu’un seul film en

Amérique, c’est THE PIT AND THE PENDULUM. C’était pour A.I.P. Mon contrat avec la Fox, c’était affreux. Rank, avec qui j’étais sous contrat, ne voyait pas très bien comment m’employer ; alors, ils ont vendu mon contrat à la Fox. J’étais trop grande, je ne savais plus si je devais être brune ou blonde.. Et puis la vie là bas est tellement artificielle. J’étais arrivée sans grand chose peutêtre, mais je suis repartie sans rien… J’étais complètement démoralisée.

Comment astu été choisie par Bava pour LE MASQUE DU DEMON ?

Il avait vu un de mes films. Je ne sais plus lequel… Ce devait être un film anglais, je crois. En tout cas, c’est après LE MASQUE que j’ai été cataloguée comme

sorcière ou vampire ou tout ce que tu eux. On ne me proposait plus que ce genre de film. Sauf Lautner, peutêtre avec LE MONOCLE RIT JAUNE. Mais le film

était fait uniquement pour Meurisse, pour exploiter la série des MONOCLE. On m’a casée làdedans tant bien que mal..

Estce que tu t’intéresses au fantastique, en dehors du cinéma ?

J’aime bien les sorcières, le surnaturel. Tout ce qui est intuitif. Je n’aime pas beaucoup les gens trop rationnels.

Arrivetil que tes rôles te poursuivent dans ta vie privée. J’ai l’impression que tu as un réflexe de défense visà vis des personnages que tu incarnes à l’écran.

Non ?

Oui. beaucoup plus en Italie qu’aux U.S.A. En Amérique, on tourne dans un studio et ce n’est pas impressionnant du tout. En Italie, le tournage se fait dans de véritables manoirs, de véritables cryptes… et puis, je suis un peu superstitieuse, sans doute. Chaque fois que je dois me coucher dans une tombe, je me dis :

<< Cette fois, Barbara, c’est bien la dernière.>>

Et puis.. j’aimerais beaucoup les films d’horreur s’ils étaient faits différemment.

Je voudrais faire un film d’horreur très calme. C’est ridicule, il faut toujours sortir d’une tombe très crispée, convulsée. Je déteste ça. Je trouve, au contraire, qu’il faudrait faire comme ça… tu vois. Comme une danse, un peu.

Comment diton ? tu sais… touge in cheek ? Il faudrait faire des films d’épouvante très cool . Comme le film dont vous me parliez, LES YEUX SANS

VISAGE. C’est beaucoup plus diabolique : mais les gens ne s’intéressent qu’à l’aspect superficiel. Ils des meurtres, des poignards. S’ils veulent du sadisme, ils n’ont qu’à voir des <> Il n’ya rien de plus sadique que les dessins animés.

Tu n’aimes pas les films que tu as tournés avec Freda , enfin Hampton ?

J’ai tourné le premier en huit jours et le deuxième, LE SPECTRE DU

PROFESSEUR HICKCOCK en six jours… Celui avec Margheriti , LA DANSE

MACABRE, je l’ai tourné, en dix jours. Avec la technique télévision : trois caméras et tout ça. C’est très difficile pour les éclairages et puis c’est épuisant.

Il faut parfois travailler dixhuit heures par jour ! Quand on fait les gros plans après quatorze heures de tournage, tu vois ce que ça peut donner.. Les producteurs te disent : << Vous allez tourner une semaine et vous serez payée comme si vous tourniez un mois… >> Mais c’est aussi fatigant.

Ne croistu pas que ces conditions de tournage permettent d’obtenir une certaine spontanéité ?

Ça, c’est vrai. On est obligé de donner tout de suite ce qui vient. Il faut toujours

être disponible. C’est le côté sympathique de ce système. Freda adore travailler comme ça. Sur les nerfs, contre la montre, C’est très intéressant pour les scènes d’action mais, parfois, il y a tout de même des scènes qui demandent un peu de réflexion. Il faudrait pouvoir répéter bien calmement. Je viens de terminer un film avec Margheriti, I LUNGHI CAPELLI DELLA MORTE, il va sortir bientôt ; pour ce film, on a commercé par les séquences <>. J’arrivais sur le tournage à 7 heures du matin et je devais jouer une scène d’amour avec un type que je n’avais jamais vu. J’arrive et, comme ça, il faut s’embrasser et tout

ça… Et je ne connaissais même pas son nom ! J’aime bien connaître, au moins, le nom de mon partenaire….

LE MASQUE DU DEMON a sûrement demandé un tournage plus long ?

En dix jours, Mario Bava n’aurait pas pu travailler ses éclairages comme il l’a fait pour ce film. C’est un ancien chef opérateur et il l’a fait pour ce film. C’est un

ancien chef opérateur et il attache beaucoup d’importance à l’image. Je trouve que de nos jours, le cinéma est de moins un art visuel. Ça l’était beaucoup plus dans les années trente, par exemple. On trouve de moins en moins d’imagination sur le plan visuel. Il n’y a qu’à voir la façon dont on tourne les scènes d’amour.

C’est mécanique, froid. On ne s’embrasse pas de cette façon dans le vie. Il faudrait, au contraire, suggérer par l’image. Un détail, la courbe d’une épaule… je ne sais pas. Mais il y a tout de même des films récents que j’aime beaucoup. Le dernier, c’est le film des Beatles, QUATRE GARÇON DANS LE VENT. C’est plein de trouvailles. Je ne vois jamais de films fantastiques. Pas même les miens. Il y a peutêtre de bons.. Je ne sais pas.

Quels sont tes projets ?

Pour l’instant, je me repose. Cet été, je dois tourner un film aux U.S.A.

Autrement, je ne sais pas… Je ferai peutêtre aussi quelque chose au théâtre.

Cette année, j’ai joué deux pièces à Spolète. Mais c’est très difficile le théâtre pour moi. Je ne parle pas très bien l’italien. J’ai un accent. Il a fallu que le metteur en scène modifie un peu mon rôle. Il s’est arrangé pour que je joue le rôle d’une femme irlandaise. Comme ça, il n’y avait plus de problème.

Que pensestu l’utilisation cinématographique de l’érotisme ?

Cela dépend. On confond trop souvent érotisme et pornographie.

Personnellement, je crois que la pudeur est une des formes de l’hypocrisie.

Malheureusement, l’érotisme est trop souvent utilisé à de seules fins commerciales. Je crois que l’érotisme doit être rattaché à une nécessité dramatique. Et puis le cinéma est beaucoup moins libre que les autres arts.

Pourquoi ? Peutêtre parce que la représentation est plus directe. Cela effraie les gens. Ils ont un peu peur voir ces choseslà sur un écran.

Peuxtu nous parler de ton roman.

Oh je l’ai déjà recommencé trois fois et je ne le trouve pas très bon. Il s’appelle

<>, mais ce n’est pas aussi autobiographique qu’on a bien voulu le dire. C’est l’histoire d’une fille qui a trois amants. Chacun représente une des facettes de sa propre personnalité, mais aussi en quelque sorte un contrepoint. Finalement, c’est un livre terriblement démystifiant. C’est une petite fille qui a grandi et qui ne parvient pas à retrouver chez un homme l’idéal qu’elle s’était forgé…. C’est un livre un peu triste, un livre de déceptions mais c’est sans doute que je suis malheureusement une romantique. Une rêveuse. Ce que je voudrais ? Une grande maison toute blanche, le soleil. Le Mexique et tous les gens que j’aime dans cette maison. J’aimerais aussi réaliser un film et puis en faire un autre avec Brando, Monty, Clift, O’Toole, Finney, Tom Courtnev et puis moi !

Entretien avec

"Je suis sorti de l'armée et je voulais être acteur, alors je suis allé autour du monde jouer le rep [théâtre de répertoire] en Afrique du Sud et en Australie, parce que je ne pensais pas que quelqu'un avait déjà voyagé en Afrique du Sud ou en Australie. J’ai fait une série pour la BBC en jouant Richard III et les guerres des roses ['Le Golden Spur'] et j'ai été choisi pour le rôle de Richard. Personne n'était plus surpris que moi parce que je n'avais jamais joué auparavant dans ma vie . J'avais été un figurant dans les scènes de foule et autres, mais je n'avais jamais joué et l'une des personnes qui y croyait c’était Stuart Lyon, qui était alors un directeur de casting de la Hammer Films. "

«Quand je travaillais dans un club de striptease, je devais porter un imperméable, parce que tous les gars voulait jeter crèmes au chocolat sur la scène et laisser les filles dansaient sur eux, donc c'était assez salissant.

«J'étais sur le point d'aller vendre des machines à laver, mais quand je suis rentré chez moi, il y avait un appel téléphonique de Stuart Lyon et il m'avait trouvé un rôle dans LES DEUX VISAGES DU DR JEKYLL. C'était mon premier film pour la Hammer, en 1959, et il m’a sauvé.

"Anthony Nelson Touches m'a appelé (il était un producteur exécutif pour la

Hammer) et me dis:« Nous faisons un film intitulé La malédiction du loupgarou

? J’aimerai que vous passiez un essai » Et j'ai dit oui. C'est le seul essai que j'ai jamais fait dans ma vie. J'ai fait l’essai pour le film avec Catherine Feller, la fille avec le petit nez retroussé. "

"Terry Fisher était un homme merveilleux qui aimait un peu la bevy» [une boisson]. Je l'ai trouvé très, très facile. J'ai été un acteur très nerveux alors, et il m'a donné confiance. "

"Mes deux premiers films pour la Hammer ont été faites par Stuart Lyon, et puis c'était Tony [Keys] Le loupgarou, j'ai rencontré Colin Garde, qui était le maquilleur et Roy Ashton, qui avait l'habitude de chanter l'opéra tous les temps!

Toutes les scènes avec le makeup ont été faites toutes à la fois, parce c’était plus facile de cette façon. Il fallait beaucoup de temps pour mettre ce truc sur moi. "

«J’ai effrayé Michael Ripper dans la scène de la prison, mais Dennis Shaw [qui a joué le geôlier] a eu encore plus peur quand j'ai pris la porte et que je l'ai jeté sur lui. Ce n'était pas une porte en balsa c'était une vraie porte "...

"Quand je faisais La malédiction du loup garou, j'ai été invité dans la salle à manger privée des administrateurs, ce qui n'était pas amusant pareil que la cantine en particulier en tant que loupgarou, car tout ce que je pouvais faire

était de boire du lait à la paille. "

« Je connaissais mon texte Je n'ai jamais tapé sur les meubles. J'étais à l'heure. Travailler avec Hammer m'a appris à connaître mon texte, et a tapé mes notes, et je sais exactement ce que je faisais. "

"Losey a été l'un de ceux qui avaient été chassés de Hollywood à cause de ses associations avec des gens qui voulaient interdire la bombe et qui a cru au socialisme, il n'était pas communiste;. Il n'a tout simplement pas cru à la guerre alors qu'il l’avait faite. Il avait l'habitude de porter des vêtements tissés à la maison. Il était très généreux,. Après THE DAMNED, j'ai fait les pirates de

BLOOD RIVER ".

"Je n'ai jamais oublié Christopher Lee, il était très doux il s'agit d'un acteur très intelligent. "!.

Freddie Francis était un grand technicien, il était vraiment un cameraman et un

éclairagiste et il était très gentil. Terry lui [Fisher] ne connais pas la moitié ce genre de choses, mais je pense que Terry était plus artistique. Terry savait exactement où mettre la caméra, rapidement. Je n'ai pas vraiment d'opinion sur

John Gilling, sauf que il était très impopulaire auprès de beaucoup de gens. "

«J’ai fait LA LAME SCARLET avec Gilling, et ce film ridicule, LE BRIGAND DE

KANDAHAR je l'ai revu en Espagne juste avant sa mort "

«Personne ne m’engageait parce que mon visage était balafré Soudain, Ken

Russell qui était à la réalisation de films pour la BBC et il a dit qu'il voulait me voir Je suis donc allé le voir à Lime Grove et il m'a dit qu'il faisait un film sur le compositeur Debussy ['La Debussy Film'] Je ne savais pas qui il était et je lui ai dit non, il m'a dit, et m'a demandé si je voulais le faire ? Et les gens ont commencé à m'accepter, et pas seulement en tant que loupgarou, mais comme quelqu'un qui fait des films. Ensuite, j'ai fait Rossetti ['Enfer de Dante'] et

Henri Rousseau, et après cela, bien sûr, Women in Love et les démons. C'est un homme bon, Russell. "

«J'ai fait beaucoup de films pour un homme avec qui personne ne travaille jamais

– mais moi je le fais – et qui s’appele Harry Alan Towers. Harry a été très fidèle visàvis de moi à travers les ans, et je suis aussi fidèle que loyal envers lui, j'ai fait environ cinq films en Afrique du Sud »

« Quand je regarde le loupgarou», je me dis: « Je pense que j'ai bien fait »

Interview avec Février 2004

Oh My Gore : "Bonjour. Peuxtu te présenter aux lecteurs d'Oh My Gore ! qui ne te connaissent pas encore ?"

Je m'appelle Caroline Munro. Je suis une actrice anglaise. Je suis actrice depuis quelques années maintenant et ma carrière s'étend sur le genre science fiction,

James Bond, les films de la Hammer Horror et "SINBAD " de Ray Harryhaussen.

Je suis grande, sombre et les gens disent que j'ai un style exotique.

Oh My Gore : "Quels sont les rôles qui ont marqué ta carrière ?"

J'ai aimé tous les rôles que l'on m'a donné. Naomi a été une opportunité merveilleuse de travailler avec le réalisateur Lewis Gilbert et . Un de mes rôles préférés était celui d'une gitane, Carla, dans "CAPITAINE

KRONOS: TUEUR DE VAMPIRES". En fait, j'ai été chanceuse avec toutes les stars et réalisateurs avec qui j'ai travaillé. Jusqu'à aujourd'hui, je n'ai eu aucune mauvaise expérience de travail.

Oh My Gore : "Quel est le partenaire au cinéma qui t'as le plus impressionné (jeu d'acteur, charisme etc...) ?"

J'ai aimé travaillé avec Joe Spinell avec qui j'ai eu le plaisir de travailler trois fois sur trois projets très différents. D'abord en tant que Stella Star dans

"STARCRASH LE CHOC DES ETOILES". Joe jouait le rôle du méchant Comte

Zarth Arn et était très étrange et génial.

Ensuite vint "MANIAC", un film très sombre et puissant avec une époustouflante performance de grande force et un pathétique émouvant de la part de Joe. Puis vint un rôle plus léger comme actrice, Jana Bates, avec Joe dans le rôle d'un fan fanatique dans "LES FRENETIQUES". Joe était un homme extraordinaire qui vivait et aimait la vie au plus haut point.

Oh My Gore : "Tu as joué avec le fantastique Joe Spinell. Comment étaitil sur le tournage de "MANIAC"? Astu eu peur de lui (c'était quelqu'un d'étrange...) ?"

Joe c'était Joe. Unique, très spécial et, non, pas étrange juste un peu excentrique comme nous le sommes tous et son jeu l'était. Il était gentil et très prévenant. J'aimais Joe en tant qu'homme et en tant qu'acteur.

Oh My Gore : "En tant qu'européenne, que penses tu de la vague de films d'horreur italiens des années 70/80 ? Et que pensestu des maîtres du genre comme Mario Bava, Lucio Fulci, Dario Argento ou encore Luigi Cozzi... ?"

J'aime le style de film italien si brillemment léger et d'un style prononcé. Je n'ai eu la chance que de travailler avec Luigi Cozzi, il est à la fois un ami et un homme délicieux avec qui travailler.

J'ai commencé en tant que Stella Star dans "STARCRASH" pour Luigi et ensuite,

bien plus tard, comme une actrice nombriliste, calculatrice et manipulatrice,

Nora, dans "THE BLACK CAT". Elle était géniale à jouer. Je n'ai pas encore eu le plaisir de jouer avec les trois autres maîtres de la technique cinématographique, peut être un jour. J'ADORERAIS travailler avec Dario Argento et bien sûr avec

Luigi encore.

Oh My Gore : "Dans quel film fantastique ou d'horreur auraistu aimé jouer ?"

Si j'avais été assez âgée, dans le film "PSYCHOSE" et aussi dans le dernier "LE

6EME SENS".

Oh My Gore : "Tu as joué dans des films de la Hammer Horror comme par exemple "DRACULA '73". Comment s'est passée ta collaboration avec

Christopher Lee et Peter Cushing (avec qui tu as joué plusieurs autres fois) ?"

Encore une fois j'ai eu beaucoup de chance de travailler avec Christopher Lee et

Peter Cushing. Ils étaient les meilleurs amis du monde mais comme chien et chat en tant que personne. Pour moi, Christopher était le meilleur Dracula qui n'ai jamais été et c'était merveilleux de faire mes scènes avec lui.

Il était si convainquant et nous nous sommes très bien entendu en dehors du plateau. Je le vois toujours. Il est devenu de plus en plus fort dans ses rôles, il est génial. Peter était le plus doux et le plus gentil des hommes à l'écran comme

à la vie. Il était si prévenant et un tellement merveilleux acteur avec qui travailler et à regarder jouer. J'ai tellement appris en regardant ces Icones du

Cinéma travailler. Encore une fois, je me sens très honorée qu'on m'ait donné la chance d'avoir travaillé avec de tels génies.

Oh My Gore : "Tu as aussi joué deux fois avec Vincent Price dans

"L'ABOMINABLE DR. PHIBES" et "LE RETOUR DE L'ABOMINABLE DR

PHIBES". Cela t'atil impressionné de jouer avec une légende telle que lui ?"

Oui c'est vrai que j'ai travaillé avec cette légende mais malheureusement je n'avais pas de scène de dialogue avec lui. J'ai juste de merveilleux souvenirs de m'être couché près de lui dans son cercueil dans "L'ABOMINABLE DR. PHIBES" et "LE RETOUR DE L'ABOMINABLE DR PHIBES".

Ici encore une joie et un privilège d'avoir vu ce grand maître travailler.

Oh My Gore : "Que pensestu des films d'horreur actuels ? Un film t'atil marqué récemment ?"

J'ai beaucoup aimé "LE 6EME SENS" avec Bruce Willis et "LES AUTRES".

J'aime plus les films familiaux, peut être parce que j'ai deux jeunes filles, Jojo

13 ans et Iona 9 ans. Un de mes films préféré l'année dernière était "LILO &

STITCH" et aussi "LES SIMPSONS".

Oh My Gore : "Quel film d'horreur t'as le plus effrayé ?"

"HELLRAISER" et "CABAL" de Clive Barker étaient très inquiétant, et aussi beaucoup de thrillers psychologiques. J'aime les films en noir et blanc. J'ai trouvé aussi "TRAINSPOTTING".

Oh My Gore : "Quelle effet ça fait de voir David Hasselhoff conduire une voiture qui parle maintenant ?? Tu as était surprise ? Comment c'est passée ta relation avec lui ?"

Ca a été génial de travailler avec David. "STARCRASH" était un de ses premiers films et il a fait du bon boulot dans le rôle du fils de Christopher Plummer.

C'était très amusant de le voir parler à sa voiture "Kit" dans "K2000" et ça a

fait de lui une grande star. Ensuite il a continué dans "ALERTE A MALIBU" avec son maillot de bain. Il a si bien réussi, et il est aussi un bon chanteur. Génial

David.

Oh My Gore : "Tu as aussi joué une James dans "L'ESPION QUI

M'AIMAIT" avec Roger Moore, que retienstu de ce tournage ? Quel effet ça fait de se dire que tu as participé au Mythe "" ?"

Les "James Bond" sont légendaires et le fait d'être apparue en tant que "Naomi" dans "L'ESPION QUI M'AIMAIT" et de rejoindre les rangs des Bad Girls comme vous colle a la peau et vous poursuit où que vous alliez.

J'ai aimé travailler avec Roger Moore et je n'oublierai jamais l'expérience de ce film.

Oh My Gore : "Avec le recul maintenant, que pensestu du fait d'être considérée comme l'une des "screamqueen" les plus connues ?"

Je ne me suis jamais considéré comme une "scream queen" et je ne suis pas bien sure de ce que cela veut dire. Oui j'ai fait des films d'horreur comme les films de la Hammer Horror, "MANIAC", mais aussi des films familiaux. J'espère que je suis capable d'interpréter n'importe quel rôle et me considère ainsi.

Oh My Gore : "Tu en es où dans ta carrière maintenant ? Des projets en préparation ?"

Je me suis arrêtée de travailler pendant les années 90 comme j'ai eu mes filles en 1990 et 1994. Je voulais m'occuper de mes filles et ne pas les laisser à des

gouvernantes ou qui que ce soit d'autre. les premières années sont si importantes pour le développement des enfants et de savoir que la maman est là pour eux. Je n'ai pas arrêté de travailler l'an dernier. J'ai eu deux rôles dans des films américains, "FLESH FOR THE BEAST" et "THE ABSENCE OF LIGHT" qui doivent sortir plus tard cette année. Je les ai fait avec deux jeunes réalisateurs aux EtatsUnis et j'étais très excitée de travailler de nouveau sur des films et je ne refuse pas de films, de télé etc...

J'ai aussi fait une apparition sur le CD de Dr Who avec Peter Davidson, j'aime faire ça et c'est sorti. J'aime être active et je veux continuer à l'être.

INTERVIEW DE PETER CUSHING

Q: Quand avezvous voulu être acteur?

R: Je pense, aussi loin que je me souvienne, que j'ai toujours voulu être un acteur. J'ai toujours aimé me déguiser mettre le chapeau de ma mère et ainsi de suite, je suis sûr que Freud aurait quelque chose à dire à ce sujet. Acteur, je ne savais pas comment m'y prendre alors j'ai écrit des lettres et personne ne me répondait alors j’ai décidé d’aller à Hollywood et j’ai demandé à mon père s’il pouvait m’aider Et il m’a dit: Oui, mon garçon, et il a m’a acheté un billet mais sans le retour. Et je me suis toujours demandé s’il a estimé que je ne reviendrais pas.

Pour moi la Californie c'était le soleil et je suis arrivé au terminal dans un déluge absolu Avec mon costume de tweed terriblement britannique de cours et de grands sacs, je marchais du centre de Los Angeles à Hollywood, pour des questions d'économie, et enfin je suis arrivé à la YMCA et dans un discours très bien préparé, j'ai dit: «Je viens d'arriver d'Angleterre pour faire du cinéma, j'ai une montre Ingersol, très bon marché mais très fiable, d’une valeur de 16 $, l’accepteriez vous en caution jusqu’à ce que je vous rembourse sur mon premier film.

Beaucoup de chance, quand j’arrive à Hollywood, James Whale dirige un film avec

Louis Jourdan ("L'Homme au masque de fer»), Louis Jourdan joue les jumeaux, un bon frère et un mauvais frère, et James Whale voulait un acteur qui pourrait jouer en face de Louis dans différents plans. J'ai été autorisé à aller voir les rushes, et je me suis vu, ce fut terrible.

Q: Vous avez joué le professeur Van Helsing cinq fois. Qu'estce qui vous plaît dans ce personnage?

A: En fait c'est ce que les fans aiment, c'estàdire le triomphe du bien sur le mal, à cet âge c’est important. Dans les livres, il est décrit comme un petit homme qui parle allemand et lors du tournage j'ai dit: «Ne devraiston pas le faire parler allemand et Tony Hines m’a dit:

« Non, je pense que nous devons le jouer comme vous le désirez. »

A la toute fin il sort un crucifix et les forces de Dracula s’affaiblissent dans un rayon de soleil. J'ai pensé «Faisons quelque chose d’autre», parce que je venais de l'époque Errol Flynn ou il y avait toujours une bagarre, un saut d'un balcon ... alors j'ai dit 'Je sais que nous ne pouvons pas construire un balcon, mais nous avons cette table de réfectoire merveilleusement longue, et il ya cette fenêtre, ce rideau, je me suis levé j’ai fait un plongeon sur la table, j’ai attrapé le rideau, la lumière du soleil est entrée, je saute en arrière sur la table, je prends les chandeliers, je saute et fais une croix ". Ces films ont été moqué et méprisé à l'époque, maintenant ils sont détenus au British Film Institute en tant que chefs d’œuvres de leur temps.

Q: Vous avez également joué Sherlock Holmes ...

A: Sherlock Holmes, Robinson Crusoe, Billy Bunter et M. Pickwick sont de grands personnages de la littérature qui dureront tout le temps et tant mieux. Pour avoir joué Sherlock Holmes, je pense que vous êtes très chanceux si vous avez les traits tirés comme le portrait dessiné par Sidney Paget dans le Strand

magazines cela aide beaucoup, je pense. Extrêmement intelligent, terriblement efficace certains acteurs qui l’ont joué ne lui ressemble pas, mais je pense que c'est un plus si vous arriver à avoir ce genre de physionomie. C’est un rôle très difficile à jouer parce qu'il monte et descend comme un yoyo, et vous devez

être extrêmement prudent lorsque vous jouez une partie comme ça, que ça ne devienne pas ennuyeux pour le public.

Watson n'est pas sot, et je pense que c'est une grande erreur si Watson est joué comme cela Holmes n’aurait collaboré avec lui, enfin Holmes avait cet esprit incroyable et toutes ses observations sont fondées sur des choses très simples.

Entretien avec Veronica Carlson

Mark Redfield: Vous avez aimé dessiner à partir d'un âge très précoce.

Veronica Carlson: Oui! Je n'ai jamais cessé le dessin. Je ne me souviens pas de mes débuts, mais je n'ai jamais arrêté!

 Redfield: Estce que vous avez toujours voulu être une artiste?

 Carlson: Vous savez les options pour moi quand j'allais à l'école étaient limitées. Je me souviens debout en classe nous devions toujours nous lever quand nous parlions aux enseignantsla question a été «que voulezvous faire?" J'ai dit: «archéologue" parce que mon père avait un ami qui l’était et j'ai été fasciné.

J'avais onze ans. Et toute la classe se mit à rire et l’enseignant ricana. On m’a dit de me rasseoir. Je pense que mes possibilités

étaient alors de faire du secrétariat ou quelque chose comme ça. Il y a eu un professeur dans mon lycée qui m'a sauvé quand j'avais 16 ans. Elle a dit à ma

mère "Votre fille a un don et je pense qu’elle devrait s’en servir dans sa vie." Et à mon grand soulagement, j'ai été retirée de l'école, tandis que les autres allaient faire leurs deux dernières années à l'école secondaire. Je me mis au dessin sérieusement et elle avait eu raison.

 Redfield: Sur quel support travaillezvous?

 Carlson: Pastel, aquarelle, huiles, j’utilise tout

 Redfield: Comment s'est passé vos débuts d’abord comme modèle et qui vous conduiront à faire des films ?

 Carlson: Je me promenais dans la ville et deux gars ont pris une photo de moi ils m’ont dit qu'ils travaillaient pour le Daily Mirror. Ils mettaient une fille dedans tous les jours et ils voulaient que je sois l'une de ces filles. Mon père n'était pas très heureux à ce sujet ! Je l’ai supplié et il a dit: «Eh bien, d’accord mais n’utilise pas mon nom". J'ai auditionné pour un film à Pinewood Studios appelé The Magnificent Two. Ils voulaient une fille qui connaisse le judo et je le connaissais un peu. J'étais encore au collège et je suis allé où l'audition avait lieu habillée avec des pantalons vert olive, très simple, et une chemise blanche en et je suis allé à l'intérieur et là toutes les filles étaient en bikini! J'ai pensé, oh mon

Dieu j'ai commis une erreur! Parce que je pensais qu'ils voulaient quelqu'un qui connaissait quelque chose en judo! (Rires) Donc, je m’éclipse furtivement lorsque le producteur m'a fait signe de venir. Il a dit: «Maintenant montrez nous ce que vous pouvez faire." Et il y avait une jeune fille habillée comme un judoka. Je l'ai jetée audessus de ma tête et j'ai obtenu le poste! Jimmy Carreras m’a vu et a dit: «Je la veux dans mon prochain film" et c'est tout.

 Redfield: Alors, cette histoire de Carreras qui voit votre photo dans le journal est vrai?

 Carlson: Tout à fait. Il a dit: «Je veux cette fille dans mon prochain film."

 Redfield: Il y a eu un début similaire avec Caroline Munro.

 Carlson: Oh oui! Elle était modèle. Elle est belle.

 Redfield: Avec elle, c'était une publicité

 Carlson: Pour le rhum.

 Redfield: Parlezmoi de votre audition pour Dracula et les Femmes.

 Carlson: J'ai auditionné avec Barry Andrews. J'étais tellement nerveuse.

(Producteur) Aida Young était làbas et (Directeur) Freddie Francis était là.

L'audition s'est très bien passé et nous sommes tous allés dans un petit resto et j'ai mangé une omelette, je ne me souviens pas ce qu'il y avait dans cette omelette car j'étais encore très nerveuse. Pensant que je n’aurai jamais le rôle et pour ne pas les mettre dans l’embarras en me le disant je me suis soudain levée, j’ai payé pour mon repas et je suis sortie sans un mot! Et puis j'ai marché et marché et marché, et je suis rentrée à la maison très tard. Je pensais que ma mère serait inquiète pour moi parce qu'elle savait que j'étais allé à l'audition.

«Où diable étiezvous?" Ma mère a dit qu’elle ne savait pas car il y avait eu un appel téléphonique. Vous voulez un rôle au cinéma! Bien sûr, j'ai presque laissé tomber le téléphone j’avais les larmes qui coulaient sur mon visage. "Ils me veulent! Ils me veulent! "C'est tout ce que je pouvais dire !

 Redfield: Quels souvenirs gardezvous de vos premiers jours sur le plateau?

Ça a dû être comme le premier jour d'école.

 Carlson (riant): J'étais tellement nerveuse. Je

n'avais aucune expérience. J'ai toujours été dans

l'ombre, mais là c'était tellement différent. Et

tous les yeux étaient tournés vers moi et on m’a

maquillé et coiffée. J'ai été habillée ... j'étais

quelqu'un. Toute la grandeur de la Hammer, c'est

que c'était comme une grande famille. Freddie

(Francis) était fantastique. J'ai eu la chance de

l’avoir comme premier réalisateur parce que j'avais

très peu confiance et aucune expérience. Il m'a fait confiance. Et je lui faisais confiance. Vous voyez, j'étais bien après cela.

Travailler avec Christopher (Lee), un monsieur qui j'ai adoré, j'étais nerveuse je penserai qu'il allait être à l'écart et qu’il serait inaccessible, il était l'exact opposé de tout cela. Il était absolument charmant et Marion Mathie, qui a joué le rôle de ma mère, n'aurait pas pu être plus aimable. Elle m'a pris sous son aile.

Elle était belle. Rupert Davies « Oncle Rupert ». Tous ces gens étaient merveilleux.

 Redfield: Et ensuite Frankenstein

 Carlson: On m'a proposé le script et bien sûr je l'ai lu et j'ai pensé oh travailler avec Peter (Cushing) mes deux héros Christopher d’abord et maintenant Peter, et je pensais que cela ne pourrait jamais se faire! J'ai eu un réalisateur différent bien sûr, Terry Fisher, était si différent de Freddie. Un peu intimidant au premier abord parce qu'il attendait de moi beaucoup.

 Redfield: Que retenezvous d’avoir travailler avec Terence Fisher?

 Carlson: La première journée de ce film j'ai été habillé, pour ma première scène qui était dans la cave avec Peter. Et Terry d'un ton neutre alors que nous

étions assis sur le bord de l'appareil et il a demandé, "Comment voulezvous la tuer, Peter?" Et ils ont eu cette conversation bizarre en parlant de moi comme si je n'étais pas là! C’ était très surréaliste entre Terry et Peter. J'étais dans mon

élément. Tout comme lorsque j'étais à l'école d'art.

 Redfield: Avezvous regardé comment Cushing se préparait et comment il travaillait?

 Carlson: Nous avions toujours quelques répétitions. Terry vous rappelle ce qui vient de se passer avant, ce que vous venez de faire Armé de cela, Peter le faisait ... il était juste parfait. Nous devions le faire correctement la première fois. C'est comme ça que ça devait être. Nous avons dû le faire en 6 semaines.

 Redfield: Freddie Francis, votre premier réalisateur, était un bon enseignant, alors ?

 Carlson: Il était un excellent professeur! Il m'a appris doucement, avec précaution. Freddie était la gentillesse et la douceur même et qui m'a aidé à faire face à Terry. Quand j'ai fait un autre film de la Hammer c'était avec Ralph

Bates et Jimmy Sangster. Chaque personne avec qui j'ai travaillé m'a appris quelque chose.

 Redfield: Estil vrai que c’est quelqu'un d'autre que Terrence Fisher qui a dirigé la célèbre scène de viol, parce qu'il l’a trouvé de mauvais goût?

  Carlson: Nous avons tous été dégoûté. Jimmy Carreras est venu sur le plateau un jour de toute évidence en colère parce qu'il avait eu le mot des distributeurs disant qu'il n'y avait pas assez de sexe dans le film, il devait y avoir une scène de viol. Terry pensait qu'il était tout à fait contre. Peter Cushing m’ a dit: «Chérie, je n'aime pas ça plus que vous ". Nous avons donc travaillé sur

la façon de le faire, entre nous. Il voulait qu'il me déshabiller, poser la main sur mon décolleté et m’attraper par la taille. Pierre lui a dit: «Je ne vais pas faire cela." Nous avons assuré à Terry que nous savions ce que nous faisions. Il nous a laissé faire afin que nous soyons à l'aise. Après, nous avons tourné la scène, je tremblais et il tremblait. Nous étions tous deux tellement bouleversée. Nous sommes restés immobile et puis nous nous sommes levés et nous sommes sortis.

C'était la seule fois que j'ai ressenti une telle atmosphère sur un film Hammer.

C'était terrible de se le rappeler, en fait.

 Redfield: Sur une note plus joyeuse, quels sont vos souvenirs de la première?

 Carlson: Eh bien, j'ai failli ne pas y aller.

 Redfield: Oh!?

 Carlson: Oui. Maintenant, vous voyez, peu de gens le savent. Peter (Cushing) a

écrit à mes parents une belle lettre, me complimentant.

 Redfield: On dirait que tes parents étaient favorables, ta mère en particulier.

 Carlson: C’est vrai. Mon père ... Je pense qu'il ne croyait pas trop dans ma carrière. Il m'a dit un jour: «Oh, mon Dieu, si j'avais su que c'était ce que tu voulais vraiment faire, je t’aurais envoyé à RADA (Royal Academy of Dramatic

Art). Je n’ai jamais su l'opinion de mon père sur ma carrière. Je ne sais pas. Je l'adorais. Et je sais qu'il m'aimait, sans réserve. Je suis très proche de mes parents. Mais je pense qu'il était un peu fierà sa manière.

 Redfield: A til jamais vu un de tes films?

 Carlson: Oh oui! Bien sûr, il venait tous les voir

 Redfield: Pourquoi avezvous quitté la Hammer ?

 Carlson: Cela n'a jamais été dans mon intention de. Il y avait beaucoup de nudité et je ne voulais pas, parce que j'avais eu une éducation très stricte et mon père était un officier retraité de l'Air Force. Il a travaillé au ministère de la Défense. Bien que j'ai fait une vue de dos nu dans The Ghoul, en collaboration avec Freddie Francis et Peter Cushing à nouveau. Et puis j'avais rencontré quelqu'un, un homme que j'avais appris à aimer, il m'a fallu un certain temps pour apprendre à l'aimer, parce que je ... Je ne sais pas ...

 Redfield: Si vous ne voulez pas en parler ...

 Carlson: Non, non, non, ce n'est pas un secret. Et nous nous sommes rencontrés. Nous allions nous marier alors que je travaillais sur un film, Vampira avec , une parodie. Mais mon mari est devenu très malade, il avait eu des problèmes d'estomac avant, mais cette fois, c'était différent. Cette maladie m’a affecté et j'ai été en train de m'épuiser il m'a fallu de plus en plus m’occuper de lui et je je ne sais pas, peutêtre des gens m'ont oublié, enfin je me suis retiré. Ce fut un mode de vie différent avec lui à Coventry, plutôt que

Londres. Je me suis marié en 1974. Eu mon premier enfant en 1976. Et bien sûr, je suis devenue une mère à plein temps, et ...

 Redfield: .. et la vie prend le dessus.

 Carlson: J'ai repris la peinture à nouveau. J'avais

l'habitude de prendre mon carnet de croquis sur les

plateaux de cinéma et j'avais beaucoup de croquis.

 Redfield: Nous allons aborder HORROR OF

FRANKENSTEIN

 Carlson: Frankenstein Must Be Destroyed été présenté dans une ville voisine et ma mère m'a dit: «Hé, allonsy toi et moi. "Alors nous y sommes allés. Et une femme s’est évanouie pendant la scène où Peter fait l'opération de la tête et sciait le crâne! (Rires). Elle est tombée de sa chaise et a dû être emmenée ! Dans une ambulance. Cela ne serait pas arrivé dans Horror of Frankenstein (rires)!

 Redfield: Ce sont ces effets sonores macabres qui font ce moment horrible.

 Carlson: Exactement. C'est ce que vous ne voyez pas qui est effrayant, non?

 Redfield: Regardez vous les films d'horreur récents? Voulezvous refaire des films ?

 Carlson: Ils sont trop effrayants pour moi! Aujourd'hui, les films d'horreur sont bien trop réel. En ce qui concerne le fait de tourner films? J'aimerais encore en fiare si on me le propose, bien sûr je le ferais! Avec un bon script. Je ne veux pas faire de bêtises.

 Redfield: Merci beaucoup, Veronica. Vous avez été merveilleuse et généreuse, cela nous a permis de mieux vous connaître !

 Carlson: J'espère que je n'ai pas été trop nostalgique. Je suis très enthousiaste à propos de la Hammer et je suis déchiré entre la façon dont j'avais été élevé de ne pas trop parler de moimême et pourtant, je suis ravi de parler de ces films, parce que je suis tellement heureux d'avoir été une actrice pour une partie d'entre eux!

 Redfield: Une dernière question pour vous, Veronica, que préférezvous

Dracula ou Frankenstein?

 Carlson: Frankenstein !

Entretien avec Christopher Lee

Vous avez eu un long apprentissage dans des films mineurs avant de devenir célèbre avec la Hammer.

Au départ, on m'a dit que j'étais trop grand pour être un acteur [Lee fait plus de

1m90]. C'est d’ailleurs une remarque tout à fait stupide. C'est comme de dire que vous êtes trop petit pour jouer du piano. J'ai pensé: «Bon, je vais vous montrer»

Au début, je ne savais rien à propos de la technique de travail devant une caméra, mais au cours de ces 10 années, j'ai fait la seule chose qui est si importante : j'ai regardé, j'ai écouté et j'ai appris. Alors, quand le moment est venu, j'étais prêt ... Curieusement j’ai commencé en jouant un personnage qui ne disait rien.

Le monstre dans The Curse Of Frankenstein ...

Quand on ne maquillait en monstre ce qui était assez peu attrayant quelqu'un a dit que je ressemblais à un accidenté de la route. Pour un personnage qui est mis en place à partir des bribes d'autres personnes, c'est une très bonne description.

Vous avez rencontré Peter Cushing sur Curse et vous avez continué à faire beaucoup de films ensemble.

Il était un être humain merveilleux et un acteur brillant. Il faisait des choses que d’autres acteurs ne pouvaient tout simplement pas faire. Et je l'aimais, je l’aimais vraiment. Je me souviens de quelque chose que Boris Karloff m'a dit, qui s'applique aussi bien à Peter qu’à moimême. Il m’a dit: «Trouvez quelque chose que les autres acteurs ne peuvent pas faire, ou ne savent pas faire, et si vous faites un succès en faisant cela, vous ne serez jamais oublié »

Est ce vrai que vous êtes réticent à parler de votre travail dans les films de la Hammer?

Eh bien, les gens ont l'impression que je ne veux plus parler de la période

Hammer, que je ne veux même pas admettre que j’ai joué Dracula. C’est totalement faux. En 1956, le succès des films de la Hammer a relancé ma carrière. Elle m’a permis immédiatement de me faire un nom et que l’on connaisse mon visage. Je serai toujours reconnaissant à Hammer pour cela.

Comment a évolué votre relation avec la Hammer au fil des ans?

Très bon. J'ai aimé travailler pour eux. Bray [Hammer Windsorstudio d'] était très agréable. C'était amusant! Et le temps fait que récemment j'ai eu du plaisir

à travailler dans le cinéma avec des réalisateurs comme George Lucas et Tim

Burton.

Vous avez joué Dracula sept fois pour Hammer. N'avez-vous jamais penser:

«Oh, non. Pas cette fois ... »?

J'ai eu un gros problème après les deux premiers. J'ai dit à mon agent: «Je ne veux pas en faire partie à nouveau." Ils ne m'ont rien donné à faire! J'ai plaidé avec la Hammer de me laisser utiliser quelquesunes des lignes que Bram Stoker avait écrit. De temps en temps, j'en glissais quelquesunes. Finalement, je leur ai

dit que je n'allais plus jouer Dracula. Ce fut l’enfer. J'ai reçu des appels téléphoniques frénétiques de [Hammer] Jimmy Carreras disant: «Je vous en supplie! Tu dois faire ce film » J'ai demandé pourquoi et il m'a dit «je l'ai déjà vendu au distributeur américain avec vous dans le rôle »Puis il a dit quelque chose que je n'ai jamais oublié parce que c’était du pur chantage : « Pensez aux gens que vous mettez au chômage » C'est la seule raison pour laquelle j'ai fait des

Dracula ces dernières années. Je ne veux pas celui qui met au chômage une centaine de personnes.

The Wicker Man est le film que vous préférez plus que tout autre?

C’est vrai. C'est Le Seigneur des Anneaux maintenant. Mais j’aime toujours beaucoup The Wicker Man parce qu'il est devenu l'un de ces films cultes de tous les temps. C'est l'histoire de ma carrière, faire des films cultes. Et j'ai toujours dit que c'est le meilleur film que j'ai jamais fait, même dans sa forme boucherie, où il se trouve aujourd’hui. Même le DVD est dépecé. Qu'estil arrivé à ce film, je ne sais pas encore. Le négatif a disparu depuis ce jour et jusqu'à présent.

Si The Wicker Man est votre meilleur film, qu'est-ce que vous considérez comme votre meilleure performance?

J'ai joué Muhammed Ali Jinnah, fondateur du Pakistan [1998 DVDAutorisation,

Jinnah]. C'est la meilleure chose que j'ai jamais fait. Et la plus grande responsabilité que j'ai jamais eu en tant qu'acteur parce que bon nombre de ses proches sont venus regarder et ils étaient incroyablement ravis.

Qu’est-ce qui a poussé votre décision d'aller en Amérique si tard dans les années 70 ?

J’étais déçu par l'industrie cinématographique britannique. Richard Widmark m'a dit: «Vous perdez votre temps ici. Ils seront toujours là pour vous demander de jouer le même genre de personnages, vous allez vous ennuyer et il en sera de

même des spectateurs. Vous devez venir aux Etats Unis » Donc je l'ai fait, et ma vie a changé. J'ai organisé Saturday Night Live, qui fut sans doute l'expérience la plus drôle que j'ai jamais eu, parce que je travaillais avec Belushi, Dan Aykroyd et Murray à la hauteur de leurs compétences. J'ai une photographie, dont je suis très fier de moi et John Belushi, qui l'a signé, »Pour Chris, vous êtes le meilleur dans le showbiz, John Belushi . Deuxième meilleur" SNL a également été le plus chose importante que j'ai jamais faite dans ma carrière, parce que les gens comme Steven Spielberg étaient dans la salle, pensant: «Accrochezvous. Cet homme peut être drôle! » En conséquence, Spielberg m'a demandé de faire 1941.

Des regrets de carrière autres?

Joe Dante et moimême avons essayé pendant des années de faire un remake de

The Devil Rides Out, mais nous n'avons pas pu obtenir les droits auprès de la

Hammer. Maintenant, avec les effets spéciau se serait terrifiant, comme la scène où l'ange de la mort apparaît.

Avec les films de la Hammer et maintenant Star Wars et Le Seigneur des

Anneaux, vous devez être reconnu partout dans le monde.

Oui, mais la réaction que je reçois de gens est toujours la même. Ils disent:

«Vous êtes Christopher Lee, n'estce pas? » Je dis: "Oui." Puis ils disent: "Je connais tous vos films. Merci pour le plaisir que vous m'avez donné. » Personne ne me dit:« Vous m’avez fait une peur bleue ! » Personne ne vient me voir et fait le signe de la croix avant et s'éloigne.

Entretien avec Martine Beswick

Le film pour laquelle vous êtes la plus connu est peutêtre Dr Jekyll et Sister

Hyde. Vous souvenez vous comment vous avez eu ce rôle?

"Ils avaient et ils avaient essayé de trouver une femme pour aller avec lui dans le rôle de Sister Hyde et ils ne trouvent pas. Et tout d'un coup je flânais en ville et je voyais tous mes amis, je suis allé dans mon ancienne agence, qui m’ont permis de jouer en Amérique.: «Bonjour, chouchous», et ils ont dit, 'Oh mon Dieu, vous rrivez juste à temps. Vous devez faire cela. La Hammer Films a désespérément besoin d'une sœur Hyde. J'ai dit: "Sister Hyde? et il a dit: «Oui, oui, Dr Jekyll et Sister Hyde, et j'ai dit, 'Oh mon Dieu, c'est tellement drôle!

D'accord. " J’y suis donc allé et j'ai rencontré tous mes vieux amis de la

Hammer, y compris Michael Carreras que j'adore, et c'est tout. "

Étaitce parce que vous et Ralph étaient en fait assez ressemblants ?

"Eh bien, oui, mais nous ne ressemblions pas vraiment. Je ne sais pas, c'était un esprit, c'est tout ce que je peux dire. "

Avezvous Ralph et vous travailler ensemble pour jouer les deux personnages semblables ?

"Oui. Nous étions constamment dans leurs vêtements, le corps de l'autre, "

N'estce pas là une scène de transformation où il s’esquive derrière une chaise et vous apparaissez ?

"C'est vraiment bien. C'est l’une de ces choses ou Roy Ward Baker a été vraiment enthousiasmé. C'est un de ces grands coups: il garde le mouvement, ils ne sont pas coupés, c’est très brillant ".

Hammer était à son apogée à cette époque. Sentiezvous qu'elle ne pouvait durer

éternellement, prévoyezvous une fin ?

"Mon sentiment était qu'ils arrivaient dans les années 1970 et aussi avec la nudité. Quand j'ai fait les films de James Bond, quand j’ai films de la Hammer, la nudité était à peine rentré dans les mœurs. C'est ma propre théorie, mais j'ai l'impression qu'ils essayaient de suivre le reste du monde en découvrant les seins et tout le reste . Tout d'un coup la Hammer a essayé la même chose. Ils ne cessaient de répéter: «Nous devons avoir plus de nudité et j'ai dit:" Non, vous avez tort. Cela ne va pas être bon pour le film. "

«Je ne pense pas qu'ils étaient vraiment indécis à ce sujet, ils ont juste pensé qu'il fallait aller dans cette direction, et ils se sont dirigés là dedans et je pense que c'était une erreur. Je le pense vraiment, je pense que c'était une grave erreur. Je pense qu'ils auraient pu enlever un peu, mais ils ont commencé à faire vraiment beaucoup de nudité. Parce que tout le monde le faisait. Et je pense qu'ils ont pris le mauvais chemin, et je pense que c'est cela qui fut le point de rupture. "

Quel a été votre premier film pour le Hammer?

"One Million Years BC. Il a été tourné dans les îles Canaries. C'était incroyable parce que c’était en 1965. J’avais entendu parler de Tenerife et de tous ces endroits, mais ne les connaissions pas. Il n'y avait rien sur l'île, vraiment rien.

C’ était très primitif et j'ai adoré, c'était vraiment génial ».

Avezvous eu à apprendre une langue spécialement inventée ?

«Nous avons tout inventé. Nous nous sommes assis autour d’une table et dit:

«Qu'allonsnous faire?" Don Chaffey et Michael Carreras et nous tous assis commençons à discuter "Bon, qu'estce qu'on va faire pour cela? Nous allons dire: «Ah GRUH gummun t'kon. «Ah, ça sonne bien! Nous allons utiliser cela. "

Les bikinis de fourrure donne l’impression d’être très mal à l'aise.

«On étaient mal à l'aise parce que nous étions constamment dans l'eau. Ces bikinis étaient dégoulinant et se collaient à nous et devenaient vraiment lourd. En fait, c'était très bien. C'était comme avoir un bikini sur soi mais c'était en cuir. "

Étiezvous dans l'une des scènes d'effets spéciaux avec les monstres de Ray

Harryhausen?

"Oh oui, c'était drôle. Il nous dirigeait sur le camion, nous montrant où aller et lui il incrusterait les monstres plus tard. "

Qu'avezvous pensé quand vous avez vu les effets finis?

"Oh, incroyable! C'est un homme étonnant! Et un homme adorable aussi. "

Prehistoric Women est un film que je n'ai pas vu.

"Oh, un classique! Quelques jours après le One Million Years BC, Michael

Carreras est venu vers moi et m'a dit: «Martine, j'ai une proposition à vous faire, le prochain film, je veux que tu sois ma reine. " J'ai dit: "Oui, bien sûr, mon chéri. Qu'estce que c'est? Il a dit: «C'est quelque chose que j'ai eu envie de faire depuis longtemps, et je le dirige. J'ai dit, 'Pourquoi pas?' Nous sommes devenus amis très, très grands amis; lui, sa femme et moi étions vraiment des amis formidables. Il m’a dit ce que je devais être, et j'ai dit: «Bien sûr» pas même une question. "

Comment avezvous abordé la comédie?

«J'ai toujours voulu être une actrice. Contrairement aux articles dans divers magazines et livres, je voulais être une actrice dès l’âge de quatre ans. Je n'ai aucune idée d'où cela vient, je crois que c'était un destin. Parce que ma famille n'avait rien, je n'avais pas de télévision, je n'ai pas vu de films. Je n'ai pas regardé la télévision jusqu'à 12 ans quand je suis arrivé en Angleterre, donc je n'avais aucune idée. Donc, je viens de l'inventer. J'ai vu des photos et j'ai vu des magazines, mais quand quelqu'un me disait: «Qu'estce que vous faire plus tard, petite fille ? Je disais: «Je veux être une actrice. Je n'ai aucune idée d'où cela vient.

«Quand j'étais à l’école en Angleterre, je suis tombé sur un ami qui prenait des cours d’art dramatique à Richmond, et à cette école d'art dramatique ils faisaient des petites saynètes et donnaient des spectacles à Richmond Theatre.

Le nom de la femme était Laura Weber elle était sauvage et aussi une femme extraordinaire. Elle beaucoup jouée Shakespeare. J'ai étudié avec elle, à mes débuts.

"Puis un temps s'est passé et j'ai dû retourner à la Jamaïque et j'ai commencé à faire de petits films touristiques, j’étais la star des films de société

touristiques. Puis j'ai eu un petit morceau du film que quelqu'un a envoyé en

Angleterre et quelqu’un a dit: «Cette personne est vraiment fantastique», et une agence énorme appelé MCA m'a écrit et dit: «Quand vous êtes en Angleterre, s'il vous plaît venez nous voir. » Alors, quand je suis revenu à Londres, je suis allé les voir, et ce fut le début. "

Quel a été votre premier long métrage ?

"Ils m'ont demandé pour Dr No, mais j'étais trop jeune et trop inexpérimenté.

Quand j'ai rencontré , il a dit: "Écoutez, j'aime beaucoup votre regard, je pense que vous avez un avenir. Allez chercher un peu d'expérience. "

Alors quel était le premier long métrage que vous avez réellement fait ?

"From Russia with Love. Il a dit: «Je vais vous utilisez comme gitane. Et il l'a fait. J'ai donc eu un beau début quand j'ai commencé dans ce métier! "

De nos jours, les films de James Bond sont de grands événements estce que ça a été le cas avec les premiers?

"Dr No a fait un grand succès et From Russia with Love a été énorme, et il y a eu

Goldfinger et Opération Tonnerre. Au moment où il y a eu OpérationTonnerre, c’était un immense succès. Absolument gigantesque. Partout ou nous allions dans le monde, les gens se jetaient sur vous et déchiraient nos vêtements. C'était comme être une rock star à l'époque, on était vraiment. «James Bond girl» était la chose: "James Bond girl! James Bond girl! Ils poussaient des cris et essayaient de balancer votre limousine, déchirer vos vêtements et arracher des cheveux.

C'était incroyable, tout simplement incroyable. "

Étaitce utile professionnellement?

"Eh bien, c'était amusant. Je dois même vous dire que c'était très amusant. Pas génial à l'époque en termes de carrière. Mais on n’avait pas d'intention d’évolution de carrière comme on l’envisage aujourd'hui. Ce n'est pas du tout la même chose. On pensait juste, 'Oh, c'est fabuleux. Faisonsle. Oh, j'adore l'idée

c'est fantastique et c'est merveilleux ». Nous n'avions pas de prévision de carrière. J'ai grandi à une époque différente. "

Quel est votre rôle préféré, ou celui dont vous êtes la plus fière ?

"Dr Jekyll et Sister Hyde parce que j'ai gagné un prix pour cela. J’ai été

Meilleure actrice à Paris, ce qui était agréable. Je suppose que c'était l'un de mes meilleurs rôles. Mais j'ai eu beaucoup de plaisir avec un grand nombre de choses que j'ai faites. "

Jouezvous encore ?

«Je n'ai pas tournée depuis quelques années. J'ai ma carrière derrière moi. J'ai fait de petits bouts ici et là.

"Je suis de retour en Angleterre j'ai un agent et je pense que je vais examiner la question l'année prochaine à venir. "

Entretien avec Valérie Léon

Vous avez souvent jouée les femmes puissantes. Même dans The Blood of the ’s Tomb l'un des deux rôles que vous jouiez était une reine.

N’ avez-vous jamais eu envie de jouer une personne moins puissante ?

Non, il est beaucoup plus amusant de jouer des personnages forts. Bien que j'ai fait beaucoup de séries télévisées où je suis ... pas minaudant, mais où j'étais un repoussoir pour les comédiens. Mais compte tenu de ma taille non, je ne voudrais pas jouer une personne moins puissante.

Avez-vous remarqué un plus grand degré de courrier de fans et d'intérêt en général depuis quelques années ?

Tout à fait, et aussi en raison du web. C'est tout à fait extraordinaire. J’ obtiens tous les jours du courrier de partout dans le monde. Incroyable et très gratifiant.

Avec votre taille et votre physique amazonienne, qu'est-ce que vous avez gagné et ce que vous avez perdu en termes de rôles? Je lisais comment vous

êtes allé en France pour apprendre le français et ainsi devenir un mannequin et vous avez été déçu de voir que votre stature peut-être vous a empêché d’être retenu ?

Oui, j'étais trop grande pour le mannequinat, mais j'ai trouvé une suite dans le show business. J'ai fait un film en France qui s'appelle M. Le Coq, un film de Carl

Forman réalisé par Seth Holt avec Zero Mostel. Il n'a jamais vu la lumière du jour, mais je me souviens avoir rencontré un acteur sur ce film J'étais très jeune à l'époque et il m'a dit 'Tu dois créer une image pour aller avec votre taille. Et c'est exactement ce que j'ai fait! .. J'ai eu de la chance parce que c'était l'âge des minijupes et des gros seins ...... ça a marché parce qu'à l'époque je passais d'un emploi à un autre, ce qui a été fantastique.

Puisque vous avez mentionné Seth Holt... ne vous croyez encore que The

Blood of ’s Tomb était un film fou ?

Sans aucun doute. Tout d'abord Peter Cushing apprend que sa femme est terriblement malade juste après que nous ayons fait un tournage d’une journée.

Ensuite, j'ai entendu dire qu'un jeune homme du département des arts est mort sur sa moto. Et puis, bien sûr, Seth, à l'époque je ne savais pas qu'il était très malade et dès le début. Ils ne voulaient pas l'assurer parce qu'il avait un cœur faible. J'ai juste pensé qu'il était peutêtre un grand buveur. Quand il est mort une semaine avant la fin du film, j'ai été totalement dévasté. Je suis sûr que vous avez lu qu'il avait le hoquet pendant des jours avant de mourir, mais ça a continué, et cela met une pression sur le cœur. Il s’est effondré une nuit après un dîner avec son épouse. Les gens avaient disparu et, apparemment, il l’a juste regardé et il lui a dit: «Je vais…».

J'ai lu Le Jewel of the Seven Stars par Bram Stoker, sur lequel Blood From The

Mummy Tomb est basé. Il s'agissait d'un roman écrit en 1903, qu’un jeune producteur américain Howard Brandy avait trouvé. C'était vraiment intéressant de lire ce livre. Je ne sais pas pourquoi il m'a fallu si longtemps [rires].

Tu aurais approché le rôle différemment peut-être?

Pas nécessairement, mais je voulais être plus extravertie avec les gens avec qui je travaillais et ainsi je montrais plus d'intérêt à ce qui se passait autour de moi.

Pensez-vous que la mort de Seth sur le tournage a changé la façon dont il envisageait le film ?

Oui. Oui, j'en suis sûr, parce que Seth était aussi un éditeur, et beaucoup de ce qu'il a filmé était prévu dans sa tête quand il est mort. Ce qui est extraordinaire, c'est que se soit devenu un film culte. Je pense qu'il ya beaucoup de nostalgie pour les films Hammer. Ils ont tenté de ressusciter la Hammer et faire plus de films. En fait, en ce moment même j'ai trouvé 500 cartes à collectionner avec des photos de moi tiré de The Blood from the Mummy’s Tomb . C'est tout à fait extraordinaire. Ils sont vendus dans les kiosques et les gens se les échangent. Ce que je veux dire c'est que ce film est sorti en 1971, nous sommes maintenant en

2008 et il y a encore de l’intérêt pour eux de reproduire ces petites cartes pour les gens à acheter et à échanger.

Vous avez joué dans The Blood from the Mummy’s Tomb de façon très efficace. Avez-vous été déçu qu'il ne vous ait pas conduit à d'autres rôles principaux ?

Oui, avec le recul, bien sûr. J'ai été très déçu à l'époque. Mais c'est la vie.

Pensez-vous que si l'industrie du film britannique n'avait pas été dans une telle crise financière dans les années 1970 vous auriez pu obtenir une plus large gamme de rôles dans des films comme vous l'avez fait à la télévision?

Oui, c'est possible. Je me souviendrai toujours maintenant je vais vraiment revenir au tout début Michael Caine, que j'ai rencontré en 1966 sur The Italian

Job, quand nous prenions un café je lui disais que j’irai à Hollywood. Mais en

réalité, j'étais naïve et timide, et très immature, ridicule quand je repense à tout ça maintenant, mais je viens d'un milieu bourgeois protégé. Je pense que les gens qui grandissent dans des circonstances plus difficiles sont plus affamés et plus disposés à faire leur place dans ce métier.

Entretien avec Michael Gough

J'ai eu la chance d'apprendre mon métier à l'Old Vic, j'étais principalement figurant dans les scènes de foule, mais cela m’a permis d'observer des gens comme Michael Redgrave ou Alec Guinness des années avant que je ne partage des scènes avec eux.

J'ai fait cinq films pour Herman Cohen comme il semblait aimer la façon dont j'ai joué ses personnages ou peutêtre devraisje dire le personnage parce que les trois premiers ont été coupés dans la même étoffe. Cohen était un showman le premier et le dernier. Pendant le tournage de Horror of Black Museum, il a fait apparition inopinée et il a raconté à notre réalisateur Arthur Crabtree comment diriger une scène ainsi que les acteurs. Il a exigé que tous les murs soient repeint en opposition en bleu ou en vert; Herman Cohen était le patron sur tout ce qu'il produisait et pas toujours dans un sens positif.

Joan Crawford était une petite femme avec des yeux énormes surmontés d'une série élaborée de perruques dont certaines lui donnait l’air d’être plus grande .

Au moment où nous avons travaillé ensemble, elle a dû demander beaucoup de penses bêtes avec son texte qui ont été placés juste à côté de la caméra pour

qu’elle puisse les voir sans avoir à se déplacer hors de ses marques, comme elle ne se souvenait plus de son dialogue. Je me souviens d’avoir fait d'innombrables prises pour ce qui parfois ne représentait qu’une seule ligne de texte. Je crois qu'elle était soumise à un stress énorme à l'époque, et bien sûr, elle buvait un peu. Il était intéressant de voir comment Herman traité Joan Crawford: il avait réellement de l’affection pour elle comme la plupart, Joan Crawford était une grande professionnelle indépendamment de tout ce que l'on a pu dire à son sujet.

André Morell étaitun compagnon, mais je ne dirai pas cela de Christopher Lee , avec qui j'ai travaillé sur quelques films, mais nous n'avons jamais été copains.

André était un homme merveilleux et un très bon acteur. Je vais vous dire quelque chose à propos de lui, que vous ne savez sûrement pas : André a été un chef d’orchestre frustré de la musique classique toute sa vie. Quand il est chez lui, André mettait une de ses symphonies préférés et effectuer la direction entière avec la baguette. La vue de lui debout sur un tabouret devant son tourne disque était en effet un spectacle à voir, et je suis convaincu qu’ André aurait pu

être un grand chef d'orchestre, s'il n'avait pas choisi d'être un acteur.

Ce fut un désastre absolu dès le premier jour, mais Boris Karloff était un homme doux et était adoré par l'équipe. Le réalisateur Vernon Sewell avait été assez bon en son temps, mais ce projet était tout simplement trop confus avec des scènes d’orgie rajoutées juste pour l'exploitation du film. Christopher Lee était fasciné par Boris Karloff et c’était très émouvant de constater, de la façon dont

Lee s'en remettait à Karloff.

Barbara Steele, ah, donnezlui mes salutations les plus sincères quand vous la verrez, bien que je doute sérieusement qu’elle se souvienne de notre rencontre après tant d’années. Barbara a travaillé seulement quelques jours et je ne pense pas avoir travaillé plus d'une semaine. J'avais le rôle d'un maître d'hôtel qui

était muet, et après avoir lu le scénario, j'ai été reconnaissant de cela ... Barbara

était une star à cette époque et je me souviens d’une dame très avec des yeux magnifiques.

Ken Russel il est toujours à la limite de la censure.

Losey c’est un artisan très différent de Ken Russell. Sur le tournage de The Go

Between, Joe et son cameraman savaient exactement ce qu'ils voualient et chaque détail avait été prévu à la perfection. J'ai vu que Joe a tiré une brillante performance de Maggie Leighton, qui jouait ma femme. Il connait les acteurs et comprend leurs processus et par conséquent il leur permet de faire un travail merveilleux.

DRACULA est en quelque sorte un classique maintenant, n'estce pas ? Terry

Fisher avait décidé de filmer ma réaction en me demandant de vomir devant la caméra. Cela m’a obligé à remplir ma bouche d'avoine et au bon moment de jeter tout cela contre le mur du mausolée. Terry mettait un caméraman sur une échelle au dessus de moi pour filmer le tout en une seule fois: à chaque fois que Peter allait faire tomber son marteau dans le cercueil, je pourrais me tourner et lancer mon vomi contre le mur et à la troisième prise, je me sentais malade moimême, mais nous avons réussi à obtenir enfin une prise, Terry était satisfait et ce fut tout. Je n'ai pas vu le film depuis des années, donc je n'ai aucun moyen de savoir si elle n’a jamais fait parti de la version finale.

Hammer a dépensé beaucoup d'argent pour le Fantôme de l’Opéra et ce ne fut pas un succès même si Herbert Lom était splendide en fantôme. Je sais qu'il s'inquiétait à propos d’être comparé à Lon Chaney. J'ai beaucoup aimé jouer le diabolique Lord Ambrose, qui était le vrai monstre de l’histoire.

Entretien avec Peter Sasdy

Peter Sasdy: Lorsque vous travaillez à la télévision exclusivement, comme je le faisais en 1969, comme tout le monde vous voulez grandir, comme un bébé grandit pour devenir un enfant, un enfant garndit pour devenir un jeune homme.

J'ai donc commencé à porter des chaussures de bébé, mais au moment où nous sommes arrivés au milieu des années 60, elles étaient très serrées ! Donc, je voulais quelque chose de différent, j'avais envie de changer de chaussures, ce qui signifie un plus grand écran. J'avais eu un certain succès avec la télévision commerciale chez VTT et plus tard à la BBC, le bruit avait fait le tour que je voudrais bien réaliser un long métrage, et l'un des membres du personnel des producteurs au sein de Hammer, Aida Young, a pris conscience de ce désir et en a parlé à Sir James Carreras.

Parce que quand on dit Hammer ou que l’on parle des producteurs automatiquement cela voulait dire une personne: Jimmy Carreras. C’était le seul qui signait les chèques ! Donc j’entrais chez Hammer j'étais ravi ! C’était une grande opportunité.

Sasdy: Ce qui était important pour moi, c'était que mon premier film soit remarqué. Mais en fait, quand vous dites que Dracula était le film clef, le mien était différent. J’ai voulu le rapprocher de nous, de son pays d'origine, de l'Angleterre victorienne. C’était déjà ma contribution, pour amener le retour

de la Hammer. C'est comme ça que j'ai mis mon cachet sur mon film Hammer c’est une façon différente de la précédente; ce qui ne veut pas dire que c'est mieux les autres, étant probablement plus fidèle à Dracula mais c’était devenu mon Dracula.

Lee avait moins d’apparition dans ce film, et puis il y eut quelques problèmes.

Quelqu'un a mis dans la tête de Christopher Lee que Ralph Bates serait le nouveau Dracula. Chris est très têtu, dès que il entendit cela, il s'est intéressé à faire un autre Dracula alors qu’il voulait arrêter juste avant [rires]. Chris était en fait très utile ...

J'ai fait des lentilles de contact rouges pour Chris. Il s'est très énervé à ce sujet, jusqu'à ce qu'il commence à avoir mal sur le tournage. Il aimait l'idée, nous

étions amis. Puis après trois ou quatre prises elles ont commencé à lui faire mal, il ne m'aime pas tant que ça[rires].

Sasdy: Pour la comtesse Dracula Ingrid Pitt est venue tard sur le projet. L’idée du film m’est venu lorsque j'ai lu un court article dans le à propos de Elisabeth

Bathory. Je connaissais le nom et l'histoire, vrai ou non, qu’elle tuait les jeunes filles vierges et ainsi de suite. Je suis allé voir sir James Carreras le Lundi matin, il a lu une page carJimmy Carreras ne lisait jamais plus de deux pages et il a dit: "Hmmm, j'ai un important déjeuner aujourd'hui, pourriezvous monter à l'étage pour les affiches ? Alors je suis monté et j’ai dit," Il faut faire une femme très attirante beaucoup de sang ... et un titre il y avait le titre de comtesse et je venais de terminer Taste for blood Dracula, j'ai pensé, Sang ... comtesse Dracula .... Mettez Hammer Films présente la Comtesse Dracula. J'ai appelé Jimmy avant le déjeuner, et il dit: «Super. Revenez après quinze heures il faut que nous ayons une conversation. Je retournai donc avec un sourire et là

Jimmy me dit: «Pouvezvous commencer dans six semaines à Pinewood ? »

J'ai donc dû obtenir un script. Toujours pas de Ingrid, indépendamment de ce que vous avez lu dans son livre. Ingrid a été présentée à moi. Nous avons fait quelques tests de l'écran et elle était très agréable, très professionnel et contrairement à ce qui a été écrit, je profite de cette occasion encore une fois, pour confirmer qu’Ingrid était une besogneuse, une comédienne professionnelle.

Je n’ai eu aucun problème avec qui que ce soit, et indépendamment de ce qu'elle a dit, je me suis toujours battu pour elle. La seule raison pour laquelle elle m’en veut c’est qu’elle ne dit pas un mot, elle a été entièrement doublée et je l'ai fait parce que je l'aimais et que je voulais sauver sa performance. Nous avions tous convenu de la plus grande discrétion au niveau de son doublage. Hammer m'a totalement soutenu à ce sujet; Je n'ai jamais rien dit à personne, pas plus qu’à quelqu'un de mon équipe. Elle ne m'a jamais pardonné ce que j'ai fait, mais je ne l'ai fait que pour elle. Et c'est la vérité.

ENTRETIEN AVEC

Estce que vous avez choisi de diriger le "Baiser du Vampire" ?

Le producteur m'avait fait lire le scénario, j'ai accepté aussitôt.

Y avezvous apporté des modifications au cours de prises de vues ?

Je l'ai en effet quelque peu remanié... Ainsi originellement, lorsque le jeune couple arrive à l'auberge et se trouvait invité au Château de Ravna, il ne passait encore rien. Après le premier incident du prégénérique, pendant l'enterrement, la prochaine manifestation de vampirisme se produisait que lorsque Gerald, le jeune marié, une fois capturé, voyait la fille lacérer sa poitrine avant de le mordre. A mon avis, cela survenait un peu trop tard, c'est pourquoi j'ai préféré montrer le personnage de Tania apparaissant au moment où le jeune couple va dîner, pour se diriger vers le cimetière où le professeur Zimmer la rencontrait...

Nous avons également raccourci un certain nombre de séquences du bal ou celles avec l'aubergiste.

Estil exact que John Elder, le scénariste du "BAISER DU VAMPIRE" soit le pseudo d'Anthony Hinds ?

C'est vrai, Anthony Hinds a produit à ce jour quelques cinquante deux films... sous le nom de John Elder. Il a écrit sept à huit scénarios parmi lesquels : "LA

NUIT DU LOUPGAROU, LE FANTOME DE L'OPERA, L'EMPREINTE DE

FRANKENSTEIN, Il est en outre un des trois personnes propriétaires de la

"Hammer Film" et de ses studios. Les deux autres étant Carreras Père et Fils.

Que pensezvous d'Isobel Black ?

C'est une excellente jeune actrice parmi les meilleures que nous possédons actuellement en Angleterre. Le Baiser du Vampire était son premier film et cependant j'ai rarement vu quelqu'un se laisser diriger avec autant de facilité tout en faisant preuve d'une aussi grande sensibilité.

Parlez nous de l'érotisme dans ce film.....

Le Vampirisme a évidemment une origine sexuelle et le film doit être envisage sous cet angle particulier. Il faut suggérer les choses qui se cachent derrière les choses. C'est pourquoi les robes des filles ne sont pas ajustées, elles sont très lâches, vagues. Les censeurs anglais acceptent soit l'érotisme, soit le fantastique, mais refusent à mêler les deux....

Dans la dernière séquence, l'attaque des chauves souris sur les vampires font penser aux "Oiseaux d'Alfred Hitchcock....

La vérité est que nous avons tourné le "Baiser du Vampire" avant les "Oiseaux".

Malheureusement Universal International qui distribua aussi le film d'Hitchcock retarda la sortie de mon film et le film fut distribué 6 mois après les "Oiseaux".

Vous intéressezvous au Cinéma Fantastique ?

Oui, mais je n'aimerai pas me spécialiser uniquement dans ce genre. Je pense que des gens comme Corman, Fisher et beaucoup d'autres finissent par perdre complètement le sens de la réalité pour ne chercher en fin qu'à obtenir une certaine surenchère dans les effets. Je trouve qu'il y a beaucoup trop d'horreur dans les films anglais actuellement. Les gens sont blasés et c'est pourquoi le

"Baiser du Vampire" est plutôt un film de suspense avec quelques touches de fantastique et de terreur.

Quel est le meilleur film fantastique que vous avezvu ?

"Le Cauchemar de Dracula" de Terence Fisher. C'est un film excellent.

Quel est le film que vous souhaiteriez tourner un jour?

Ce serait sans hésitation "L'Homme qui Rit" de Victor Hugo. C'est une histoire cruelle émouvante qui me séduit énormément.

Quel sera votre prochain film ?

Ce sera un film d'après Alexandre Dumas : Une histoire formidable, m'a dit mon producteur. C'est tout ce que j'en sais aujourd'hui....

Entretien avec Barbara Shelley

J'ai adoré la sciencefiction. Quand j'étais petite fille mon père avait tous les magazines de sciencefiction et on les parcourait ensemble.

Mon esprit avait été formé à la sciencefiction par mon père de ce fait quand j'ai eu ces scripts je les ai trouvé intéressant

JK Rowling a fait, ce qu’avait fait avant Walt Disney: faire appel à un enfant qui devient adulte. J'adore le fait que tout peut arriver et c'est d’ailleurs une bonne philosophie de la vie.

Hammer était comme une famille, une famille très talentueuse et il y avait une cantine merveilleuse làbas !

J’ai travaillé avec Peter Cushing et Christopher Lee ... J'ai eu beaucoup de chance, j’étais honorée. C’étaient tellement merveilleux de travailler avec eux, ils

étaient à la fois si généreux comme acteurs avec une merveilleuse atmosphère sur le plateau et un merveilleux sens de l'humour.

Lorsque nous avons travaillé, surtout avec Chris, qui a un grand sens de l'humour, nous avions l'habitude de nous faire des blagues avant et après les prises de vue.

Comme dans Dracula: Prince of Darkness, où il descend en sifflotant dans les escaliers. Quant à moi j'avais l'habitude de le regarder en haut et de chanter

The Boy I Love Is Up In The Gallery.

Deux fois, j’ai failli devenir l’acolyte de John Steed dans The Avengers et je suis apparue dans toutes sortes de séries comme The Man From UNCLE Le Saint mais aussi Dr Who.

J’ai fait mon dernier film pour la Hammer en 1967, étant ainsi épargné des excès saphiques de la production. Je n’ai jamais tourné nue ce n’était pas mon genre.

En 2003, je suis allée à Baltimore pour une convention de sciencefiction et j’ai demandé aux fans ce qu'ils ont aimé dans ses films. Ils m’ont dit que c'était parce que j’ai toujours joué la femme forte. Le fait de toujours recevoir du courrier de mes fans de films d’horreur d'horreur me touche vraiment.

Personne ne m'a dit que j'étais belle. Ils disaient que j'étais photogénique mais personne ne m'a dit que j'étais belle. S'ils me l’avaient dit j'aurais été encore beaucoup plus heureuse

Entretien avec Jimmy Sangster

Nos histoires ce ne sont pas Massacre à la tronçonneuse ce sont des contes de fées mais des contes de fées dans la tradition macabre de Grimm

Tout d'un coup, je suis devenu un personnage culte. Je ne suis pas aussi sectaire que Christopher Lee mais il est plus grand que moi. Je ne suis pas aussi sectaire que Peter Cushing ou Terence Fisher, mais ils sont morts et il est beaucoup plus facile d'être une figure culte quand vous êtes mort et tout cela à cause de cinq films, deux Frankenstein, deux Dracula et une maman

J'ai travaillé avec Terry comme assistant réalisateur sur les photos qu'il a faites pour Hammer cinq ou six avant avant que nous commencions les films d'horreur et il est tombé dedans tout de même et c’est tout à fait par accident que le premier Frankenstein m'est arrivé alors je l'ai écrit. Il se trouvait là, alors il l’a réalisé.

La seule restriction, c’était que nous ne pouvions pas utiliser les vis sur le côté de la tête parce que le maquillage du monstre était déposé par la Universal. Nous avons aussi été limité dans une certaine mesure par le budget car je devais

raconter l'histoire en 90 minutes. Nous avions à faire quelques coupures assez lourdes, je n'ai pas pu emmener ainsi Dracula en Angleterre, comme dans le livre, parce que nous ne pouvions pas avoir de bateau.

Trop de critiques britanniques considèrent ces films avec suspicion.C'est une honte, parce que l'horreur c’est l'une des choses que nous Anglais nous faisons vraiment bien. Notre littérature est ruisselante d’horreur.

J'ai changé après les Gothics j’ai fait ce que j'appelle le type Psycho". Le premier de ces thrillers psychologiques était , qui a été suivie par

Maniac, Paranoiac (mettant en vedette Oliver Reed), Nightmare et Hystérie.

Une autre rupture avec le gothique était Une nounou d'enfer que j’ai écrit et produit, et qui mettait en vedette le formidable Bette Davis, elle était l'une des personnes les plus professionnelles que j'ai jamais rencontré mais elle était une dame très difficile à gérer mais je suis très fier d'avoir travaillé avec elle.

Au début des années 1970, le public était déjà passé à des visions cauchemardesques style Night of the Living Dead et à gros budget comme

L'Exorciste ou The Omen. Hammer est devenu victime de son propre succès. Je suppose que le public avait commencé à diminuer légèrement, de sorte qu'ils devaient le pimenter un peu en mettant des filles qui se déshabillent.

Le meilleur moment de ma vie a été de réaliser. J'étais scénariste et producteur aussi. C'était comme si j’étais Dieu. Avec Ralph (Bates) nous n'avons jamais cessé de rire, Ralph et moi avons passé un merveilleux moment je pense que c'est sans doute pourquoi je n'étais pas un très bon réalisateur.

Entretien avec Shane Briant

En regardant en arrière sur votre vie qui commence comme étudiant en droit à

Dublin, puis vous devenez un acteur aussi bien à l'écran qu’à la scène puis

écrivain, comment pourriezvous résumer votre carrière ? Avezvous déjà suivi un plan de carrière ? Quelles sont vos plus grandes réalisations ? Y a til quelque chose que vous auriez voulu faire différemment ? Enfin qu’estce que vous vouliez faire, mais que vous n’avez pas encore fait ?

J'ai été aussi très chanceux. J'ai commencé à travailler comme pro à Dublin, en

Irlande, alors que j’étais encore à l'université. Ensuite, j'ai été dans une pièce qui a été un énorme succès au Festival de théâtre de Dublin («Children of the

Wolf) et que l’on a joué ensuite à Londres. J'ai été nominé pour le Prix de la

Critique du meilleur espoir de l'année. Ensuite, j'ai été engagé par Hammer Films.

Puis j'ai eu un énorme break et j’ai Dorian Gray dans le remake à Hollywood. Je ne regrette pas grandchose. Peutêtre que j'aurais dû resté à Hollywood après

Dorian Gray et peut être j’aurais fait beaucoup d'argent. Mais j'étais jeune et je voulais revenir à la BBC et faire un travail plus sérieux. «Le Portrait de Dorian

Gray» et «The Naked Civil Servant» et une pièce de théâtre de «Equus» dans

laquelle j'ai joué Dysart (et David Wenham jouait le garçon) sont probablement mon meilleur travail. Ce n'est pas toujours le travail le plus mémorable qui fait l'orgueilleux. Qu'estce que je veux faire maintenant ? Faire des films. Ensuite, continuez à écrire et devenir un écrivain à suspense connu dans le monde entier.

Puis voyager et aider les gens avec l’argent que je gagne. Je n'ai pas besoin de beaucoup et il ya un million d'enfants aveugles en Inde.

Vous êtes apparu dans quatre films Hammer: , Captain

Kronos et Frankenstein et le monstre de l'enfer. Comment avezvous été impliqué avec la Hammer ? Quels sont vos souvenirs de ces productions et des stars avec qui vous avez travaillé ?

Michael Carerras (chef de la Hammer Films) venait de voir "Children of the

Wolf." Michael Carreras me voulait mais Michael Peacok (l'écrivain) n’était pas d’accord il voulait quelqu'un de plus «célèbre». Quoi qu'il en soit, j'ai eu le rôle.

J'ai donc commencé à travailler à Elstree et j’ai commencé une collaboration avec quelquesuns des meilleurs acteurs en Angleterre. Peter Cushing était un vrai pro et un homme adorable et très doux. Un perfectionniste. Maddie Smith

était adorable la personne la plus gentille que j'ai rencontré chez Hammer. Et puis il y avait la belle Virginia Wetherell, mariée à mon meilleur ami de l'époque,

Ralphie Bates.

Vous avez sans doute été né pour jouer Dorian Gray. Avezvous eu une affinité particulière pour Le Portrait de Dorian Gray, d'autant plus que vous devez être très familier avec les œuvres d'Oscar Wilde. Comment étaitce de travailler avec Dan Curtis?

Le script Dorian était splendide, bien que parfois différent du livre de Wilde. Au fil des ans, je reviens en Irlande, mais pas aussi souvent que je l'aurais souhaité.

J'ai fait un téléfilm qui s'appelle «La flamme est Amour» pour CBS. Tim Dalton

était le méchant Linda Purl (fille de Lucille Ball) était l'ingénue.

L'Épervier de Slayer et amant de Lady Chatterley commentaires au sujet de ces deux films ?

C'était une véritable explosion de joie de jouer le fils de Jack Palance ! Le premier jour, nous avons fait une pause pour le déjeuner et j'ai demandé si par hasard il allait au restaurant pour le déjeuner. Il a répondu: «Pourquoi, vous voulez que je vous inviter à déjeuner ? » Je ne savais pas quoi dire, mais en pensant qu'il pourrait être seul je lui ai répondu: «Avezvous des amis ici à

Pinewood? Il m'a regardé et m’a répondu: «Pourquoi voulezvous rencontrer mes amis » Je m'ennuie de l'homme. J'ai aussi une fois eu le privilège de travailler avec Paul Newman. Il a été l'acteur le plus généreux avec qui je n’avais jamais travaillé. Quand il est mort, j'ai beaucoup pleuré. Il était le meilleur.

Entretien avec Roy Ashton

Après les succès de The Curse of Frankenstein (1957) et Cauchemar de Dracula

(1958), Hammer a obtenu les droits de l’ensemble du catalogue d'Universal. La

Momie était le troisième film Hammer avec Cushing et Lee. En plus du fait de donner à la momie une présence beaucoup physiquement plus intimidante, Lee en dépit du maquillage, qui masquait la plupart de ses traits réussissait à faire passer des sentiments de tristesse à . J’ai fait plusieurs voyages au

British Museum à la recherche de momies mais aussi de la momification. Il y avait une momie réelle et j’ai été en mesure de l'examiner soigneusement et de faire de nombreux croquis. Christopher Lee raconta que: ". C'était très difficile de porter ces bandages ... Je ne pouvais pas les enlever une fois qu'ils étaient sur moi s’aurait été trop long de les enlever puis de les remettre ..." Je suis venu avec une sorte de tunique avec une fermeture éclair dans le dos qui était plus facile à enlever. La fermeture éclair a ensuite été dissimulée par les bandages qui sont allés de l'épaule et jusque dans le dos.

La Hammer du fait d’une incursion dans le domaine de la lycanthropie a décidé de se passer de l'histoire et de s’inspirer du roman Le Loupgarou de Paris.

Plutôt que de situer l’action à l’épqoue contemporaine comme dans de The Wolf

Man (1940), La Malédiction se déroule au 18e siècle en Espagne, où un noble cruel

et capricieux invite un mendiant sans le sou dans sa maison pendant son mariage, puis le fait boire, l'humilie le condamnant au cachot à vie. Des années plus tard, quand une femme de ménage jetée elle aussi dans le cachot même avec le mendiant maintenant hagard, bestial et aveugle. Elle sera violée, et avant de mourir, donnera naissance à un enfant (Oliver Reed) qui grandit pour devenir un loup garou surtout quand la lune est pleine.

Il s'agit de la création dont je suis le plus fier. Entre autres choses, j’ai utilisé des noix et des bougies pour créer ce redoutable maquillage. J'ai crée un appareil qui s'adaptait sous les yeux d’Oliver Reed et allait droit sur le haut de sa tête et sur les oreilles j'ai poussé ses narines avec une paire de bougies. J'ai utilisé des noix tout d'abord. Vous coupez une noix de moitié, vous percez un trou à travers la coque, et vous le coller sous la narine. C'est un peu difficile pour l’acteur. Mais si vous prenez une bougie vous tirez la mèche de sorte que vous obtenez une sorte de cylindre creux. Vous les coller dans le nez de l'acteur et la chaleur du nez ajuste la forme de la bougie à la forme des narines. Ensuite, vous pouvez respirer facilement .

Dans un village reculé Cornish, quelqu'un est en train de résoudre la pénurie de maind'œuvre locale avec des rituels vaudou étranges.

Les peaux en décomposition peuvent être obtenues par un mélange de caoutchouc et de papier, puis une application de cosmétique En froissant du papier de soie, le colorer puis le recouvrir de latex, on peut alors créer un spécimen très efficace sur les zones du visage sur lequel on peut donner l’illusion d’un effritement des croûtes ou des peaux.

Le reptile a été tourné après zombies en utilisant beaucoup de décors semblables ainsi que les mêmes membres de l’équipe technique. Le cadre est encore un petit village de campagne. Harry et Valerie Spalding ( Ray Barrett et

Jennifer Daniel ) se déplacer dans la maison familiale où le frère de Harry meurt mystérieusement. Ils reçoivent un accueil plutôt froid des villageois, qui sont terrifiés par une mystérieuse chose venimeuse qui semble frapper à volonté et transforme la peau de ses victimes en noir. Un voisin excentrique, le Dr Franklyn

(Noel Willman), et sa belle fille, mais tourmentée Anna (Jacqueline Pearce), semblent détenir la clé de cette énigme.

Beaucoup de recherches ont été utiles avant l'apparition du Reptile Encore une fois, j'ai consulté les autorités anatomiques, j’ai observé des serpents à plusieurs reprises et j’ai construit un modèle avec la même forme d’accumulation d'écailles jusqu’au os de la tête. Il y a une similitude évidente de la tête humaine à la structure d’un crâne de serpent .... J'ai pris la peau d'un Boa Constrictor et j’ai fait un moulage de visage féminin en plâtre. Dans ce moule j'ai versé du plastique et lors du durcissement cela m'a donné une peau de serpent parfaite avec tous les motifs intacte.

En 1999, Bruce Sachs et Russell Wall publient " Greasepaint and Gore : The

Hammer Monsters of Roy Ashton ", un livre dédié au travail accompli par le maquilleur Roy Ashton au sein de la firme Hammer. Quelques années plus tard, ils récidivent en réunissant, dans ce DVD à l'intitulé comparable, deux documentaires durant environ 70 minutes chacun, consacrés respectivement à deux grands maquilleurs ayant œuvré au sein du studio britannique : Phil Leakey et Roy Ashton.

Le premier document, GREASEPAINT AND GORE : THE HAMMER

MONSTERS OF PHIL LEAKEY , nous invite à suivre les travaux du premier d’entre eux. Il travaille pour la Hammer avant qu'elle ne se mette réellement au fantastique, et il sera l'homme de la situation lorsque la compagnie, appâtée par le succès de la série télévisée anglaise THE QUATERMASS EXPERIMENT , décide d'en faire une adaptation pour le cinéma. Ce sera LE MONSTRE , première aventure cinématographique du professeur Quatermass, pour laquelle

Leakey réalise les mutations d'un astronaute contaminé par un mal d'outre espace. Devant le succès rencontré, la Hammer met en route une suite, LA

MARQUE , qui fait encore appel au service du maquilleur.

Par la suite, la firme a l'idée de produire des films d'épouvante gothique, genre tombé en désuétude depuis les années quarante. Elle fait ainsi réaliser par

Terence Fisher : FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE ! , dans lequel Leakey crée le maquillage du Monstre sur le visage de Christopher Lee, ainsi que les différents morceaux humains que manipule le Baron Frankenstein. Cet énorme succès encourage la Hammer à persévérer dans l'"Horror", permettant ainsi à

Leakey d'œuvrer encore sur deux autres titres de légende : LE CAUCHEMAR

DE DRACULA et LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN .

GREASEPAINT AND GORE : THE HAMMER MONSTERS OF PHIL LEAKEY retranscrit le parcours de ce pionnier du maquillage fantastique à travers de nombreux témoignages, en grande partie ceux de l'intéressé, tandis qu’il se livre même à des démonstrations devant la caméra. On retrouve aussi des collaborateurs des premiers films fantastiques Hammer, comme le scénariste

Jimmy Sangster, le réalisateur Val Guest ou bien les acteurs Christopher Lee et

Hazel Court, pour plus d'une heure d'informations et de documents très intéressants. Certes, on peut faire quelques reproches sur la forme : ainsi, sans doute pour des raisons de droits, on ne voit pas de véritables extraits des films, et il faut se contenter d'extraits de bandes annonces, pas toujours en très bon

état. Néanmoins la quantité d'informations, précises et rigoureuses, en fait un

"Must" pour les amateurs de cinéma fantastique britannique.

A la fin des années cinquante, Leakey s'éloigne de la Hammer et cède la place à un nouveau maquilleur, Roy Ashton, auquel est consacré le second documentaire du DVD : GREASEPAINT AND GORE : THE HAMMER MONSTERS OF ROY

ASHTON . Il commence à œuvrer pour la compagnie anglaise à partir du CHIEN

DES BASEKERVILLE , mais son premier gros travail "monstrueux" est accompli sur THE MAN WHO COULD CHEAT DEATH , en 1959, pour lequel il orchestre la décrépitude accélérée d'Anton Driffing.

Dès lors Ashton devient un élément fondamental de l'équipe Hammer et, dans toute la première moitié des années soixante, travaille sur de nombreux classiques : LA MALEDICTION DES PHARAONS , LES MAITRESSES DE

DRACULA , THE TWO FACES OF DR. JEKYLL , LA NUIT DU LOUP-GAROU ,

L'INVASION DES MORTS-VIVANTS … Certes, parmi ces titres, certains révélaient des qualités de maquillage parfois un peu décevante ( L'EMPREINTE

DE FRANKENSTEIN , LA FEMME-REPTILE …), mais il a offert au bestiaire du

cinéma fantastique certains de ses monstres les plus beaux et les plus influents, comme les zombies du film de John Gilling, ou le maquillage de Leon le loupgarou.

Fonctionnant selon la même formule que le documentaire sur Leakey,

GREASEPAINT AND GORE : THE HAMMER MONSTERS OF ROY ASHTON propose de nombreux témoignages de personnes ayant collaboré avec la Hammer de cette époque comme, outre les intervenants du premier document, le réalisateur Freddie Francis ou l'actrice Barbara Shelley. La carrière

"monstrueuse" d’Ashton étant plus riche en titres que celle de Leakey, le reportage semble même plus rythmé. Le maquilleur n'ayant pas enregistré de témoignages en vidéo avant sa mort, contrairement à Leakey, ses nombreuses notes sont lues par sa veuve.

Ashton ayant travaillé à la Hammer à la suite de Leakey, les deux documentaires s'enchaînent chronologiquement, sans donner une impression de "trou" ou de redite. Mis bout à bout, ils offrent donc plus de deux heures de témoignages et d'informations, souvent pointues et rares, sur l'histoire de la Hammer et le développement de ses films.

Entretien avec David Prowse

OP: Parlez-moi de vos expériences pour les studios Hammer.

DP: Quelqu'un m'a dit, vous êtes un grand garçon vous feriez un monstre

Hammer parfait, pourquoi ne pas aller offrir vos services. Alors je suis allé à leurs bureaux et ils m'ont présenté à {Producteur exécutif et chef de studio}

Michael Carreras et j'ai dit: «Je veux vous parler de ...» et il m’a dit: "aucune possibilité, désolé, au revoir!" Plus tard, j'ai obtenu le rôle de Frankenstein {dans

The Horror of Frankenstein, 1970} par mon agent.

Dans ce film de Peter Cushing a été malade, donc ils engagèrent Ralph Bates pour le rôle du Dr Frankenstein. Ce fut un plaisir de travailler avec Ralph, mais j’ai senti qu'ils essayaient de faire le film un peu comique, ce qui explique pourquoi il n'a pas très bien marché auprès des fans qui voulaient moins d’humour pincesansrire et beaucoup plus de sérieux. L’autre film que j'ai fait pour eux fut « 'en 1972 ça a été un grand succès Hammer la transformation, le morphing de gens en animaux était un point fort du film.

OP: Vous êtes revenu plus tard dans Frankenstein et le monstre de l'enfer.

Comment avez-vous abordé le personnage et est-ce que ce fut agréable de travailler avec Terence Fisher ?

DP: Je ne suis certainement pas un grand critique des films de la Hammer mais

«Frankenstein et le monstre de l'enfer» était l'un des meilleurs films d'horreur de la Hammer que j'ai jamais vu. Vous aviez ce procès terrible mais je voulais que les gens se sentent vraiment désolé pour la créature. Je regarde une scène assez souvent, celle lorsque le monstre est en convalescence et après la transplantation du cerveau { celle d'un mathématicien doué et d’un violoniste} il est assis puis fracasse le violon et je pense toujours « le pauvre».

Terence était une personne charmante et il parlait et discutait avec les acteurs afin d’expliquer comment la séquence devait être jouée. Malheureusement, il

était malade et je crois qu'il est mort peu de temps après que le film ait été fini d’être réalisé.

OP: Comment a été Peter Cushing avec vous ?

DP: Peter était un gentleman. Il fumait beaucoup à l'époque et j'ai vu qu'il portait des gants blancs, alors je lui ai demandé: «Pourquoi portez vous ces gants blancs ?" Et il m’a dit qu'il les portait quand il fumait comme ça il ne donnait pas de mal aux maquilleurs ... il était comme ça, très attentionné et de bonne humeur.

OP: Vous avez passé la meilleure partie de votre carrière dissimulé derrière un masque ou un costume d'une certaine sorte. Avez-vous jamais eu envie de jouer des rôles plus graves ?

DP: J'aurais aimé en effet avoir un rôle plus grave. Dans mon dernier film, "The

Kindness of Strangers", j'ai joué un père qui était vraiment un bon rôle pour moi. Les choses auraient pu être différentes si j’avais accepté Conan le Barbare et 'Jaws' dans James Bond. Avec Conan le producteur et directeur de l'AIP,

Milton Subotsky, qui était gentilavec moi m'a téléphoné et m’a dit "aimezvous la sciencefiction ?" Et j'ai dit «pas vraiment». Puis il dit: "avezvous entendu

parler des histoires de Conan? Je voudrais que vous lisiez ce livre ". J'ai donc commencé à le lire, mais je détestais ça et après environ 30 pages je l'ai mis à la poubelle. "Il me voulait pour le rôle principal, mais le producteur est mort avant qu’il obtienne les droits sur le film. Et donc au final c’est une société américaine qui a acheté les droits et qui voulait Arnold Schwarzenegger.

Avec mon rôle dans les «Dents de la mer», j'ai reçu un appel du réalisateur de

James Bond Guy Hamilton et il m’a demandé "avezvous déjà fait un film de

James Bond?" Et j'ai dit "pas vraiment. J'ai eu un petit rôle dans la parodie

'Casino Royale' {1967} mais ce n'était pas un vrai Bond. "Il m’a dit:« J'ai un beau rôle pour vous, un personnage appelé «Jaws». malheureusement Guy s'est fait virer de ce film ... et le nouveau réalisateur Lewis Gilbert voulait Richard Kiel.

Sinon j'aurais pu être Jaws.

OP: Parlez-nous de quelques-uns des rôles les plus récents que vous ayez fait ?

DP: Eh bien j'ai eu un grand rôle dans un petit film intitulé The Perfect Woman où j'étais un jardinier qui coupe jusqu'àux organes des jeunes filles ... des filles qui sont dans un concours de beauté. Je joue un personnage du type du Dr

Frankenstein ce qui était très amusant ... mais c'était un film terrible.

Plus récemment, j'ai fait un film appelé "The Kindness of Strangers". Il a été montré au Festival de Cannes et j'ai reçu un prix comme meilleur acteur avec un

Lifetime Achievement Award qui sera présenté par Robert Powell. C'est drôle, j’ai été inscrit pour trois prix en l'espace de deux semaines. Le film était petit mais joliment tourné dans le sud de la France et à Rome.

OP: En revenant sur votre vie et votre carrière est-ce qu’il y a quelque chose que vous auriez changé ?

DP: J'ai eu une grande carrière j’ai eu de la chance certaines fois et d’autrefois de la malchance. Le seul regret est que j’ai du prendre une année sabbatique lors de mon éducation en raison d'une maladie quand j'avais 13 ans et que j’étais au lycée ... donc j'ai raté une année entière. Mais je n'ai jamais vraiment été très intéressé par les études. J'étais plus intéressé par le sport et la musculation. Je crois que j'ai fait tout ce que je voulais faire même si j'ai manqué ces deux rôles majeurs Conan et Jaws et peutêtre que certaines choses auraient été différents et surtout j'aurais été dans une position différente ... mais je ne me plains pas ...

André Morell

André Morell est né à Londres, il est le fils d'André et de Rosa Mesritz. Avant de devenir acteur professionnelle il fut d’abord ingénieur automobile tout en participant aussi aux productions théâtrales en amateur. Il est passé professionnel en 1934, en jouant initialement sous le nom André Mesritz ; il l'a anglicisé à André Morell en 1936 et a adopté ce dernier nom juridiquement en

1938.

En 1938 il a rejoint le Vic Theatre et est apparu dans plusieurs de leurs productions tant dans leur théâtre que dans des tournées partout en Grande

Bretagne et à travers le reste du monde. Il est apparu dans Hamlet jouant

Horatio face à Alec Guiness dans le rôle titre et Alonso dans la mise en scène de

John Gielgud La Tempête . Il a joué Mercutio dans une production de Romeo et de Juliet montée par le Vic Theater à en 1939, avec Robert Donat comme Romeo. C'était le rôle préféré de Morell de sa carrière. Sa performance dans le jeu a été louée par le critique de The Times comme " un portrait net et soigneusement étudié ; il est admirable dans tous ses passages cyniques et humoristiques ", bien que le critique ait vraiment ajouté que " on pourrait

regretter qu'il n'ait pas quitté cette manière pour le discours de reine Mab et l'avait adressé, comme un morceau de poésie directe, directement à l'audience. "

Vers la fin des années 1930 il a commencé à apparaître dans les films, en faisant ses débuts sur le grand écran dans 13 Hommes et un Fusil en 1938. Il a apparu fréquemment dans plusieurs premières productions dramatique sur la BBC en présentant des rôles comme M. Wickham dans la Fierté et le Préjugé (1938) et

Le Bret dans Cyrano de Bergerac (1938). La Seconde Guerre mondiale a interrompu sa carrière et il a rejoint les Fusilliers Marins en 1940. Il a servi dans le régiment jusqu'en 1946, ou il atteindra le grade de commandant.

Morell est revenu au théâtre après la guerre, au Vic Theatre pour la saison

1951–52. Selon sa biographie en 1996 par Jonathan Rigby, Worsley critique réputé a écrit que sa performance dans une reprise avec de nombreuses vedettes du roi Lear " le rôle campé par M. Morell est le meilleur dont je me souvienne depuis monsieur Ralph Richardson. " Et de son rôle titre dans la production de Tyrone Guthrie de Timon d'Athènes , le Daily Mail a écrit : " De son statut d’acteur sur un écran nous le connaissons déjà comme éminemment fiable, mais la nuit dernière il est devenu un acteur spectaculaire. "

Je serais désolé de ne jouer que Shakespeare ou du théâtre classique toute ma vie. C'est une bonne chose pour un acteur de faire beaucoup d’expériences au théâtre, parce que cela garde son imagination stimulée.

Il a un rôle important dans une autre production de Kneale et de Cartier l'année suivante, quand il a joué O'Brien dans 1984 de George Orwell face à Peter

Cushing en Winston Smith. C'était une production réussie et controversée qui a provoqué beaucoup de commentaire et discussion ; l’interprétation de Morell a

été louée pour sa " performance légèrement menaçante [qui] est égale au moins à celle de Cushing. "

Cette collaboration réussie avec Cartier et Kneale a fait que quatre ans plus tard, on lui offrira encore une fois le rôle de professeur Bernard Quatermass dans la série, Quatermass et la Fosse , bien que Alec Clunes ait été pressenti.

Cette fois Morell accepte le rôle et est considéré par plusieurs critiques comme celui ayant fourni l'interprétation définitive du rôle. Morell a constaté personnellement que les années passant c'était le rôle pour lequel le public s’est souvenu le plus souvent de lui.

Il a apparaitra dans deux grands films Le Pont sur le Rivière Kwai en 1957, dans le rôle du colonel Green et BenHur en 1959 dans le rôle de Sextus. En 1959 il a joué le docteur John H. Watson d'Arthur Conan Doyle, de nouveau en face de

Peter Cushing qui jouait cette fois Sherlock Holmes, dans la version Hammer du

Chien des Baskerville . C'était la première adaptation de Sherlock Holmes jamais réalisée en couleur. Morell était particulièrement efficace dans son interprétation de Watson et plus proche à cela du personnage décrit dans les histoires de Conan Doyle et loin du stéréotype établi par l'interprétation de

Nigel Bruce. Sa performance est appréciée par beaucoup de membres de Baker

Street Irregulars en Amérique et de la Société Sherlock Holmes en Angleterre comme une interprétation très fidèle comme envisagé par Doyle dans les romans.

Par la suite Morell apparaitra dans plusieurs films d'horreur de la célèbre

Production cinématographique Hammer Films. Il jouera dans The Shadow of the

Cat (1960), She (1964, de nouveau avec Peter Cushing) et The Vengeance of She

(1967), dans L’Invasion des Morts Vivants (1965) et The Mummy’s Shroud (1966).

En 1967 Hammer produit une adaptation en long métrage de Quatermass et offre à Morell la chance de jouer le Professeur de nouveau dans la nouvelle version de l'histoire. Morell déclinera l'offre ne voulant pas jouer le même rôle dans la même histoire qu'il avait déjà jouée avec succès à la télé.

Morell continuera à jouer avec succès à la télé dans des rôles d'invité dans des

épisodes de série tels que The Avengers (1963 et 1965), Dangerman (1965),

Docteur Who (" Le Massacre de la Saint Barthélémy " 1966), Le Saint (1965)

Il apparaitra dans Barry Lyndon de Stanley Kubrick (1975) son dernier rôle à la télévision sera un épisode de la série Les Professionnels en 1978, l'année de sa mort.

André Morell est mort à Londres en 1978, à l'âge de soixanteneuf ans. Son

Jason. Jason Morell est devenu aussi un acteur, apparaissant dans les films tels que Mme Brown et Wilde .

Roy Ward Baker

Après des débuts assez anonymes en Angleterre, Baker fait un crochet à

Hollywood où il réalise quelques films dont le plus connu est Don’t Bother to

Knock (Troublezmoi ce soir ) avec Marilyn Monroe et Richard Widmark en 1952.

De retour en GrandeBretagne, il signe en 1958 ce qui demeure son film le plus ambitieux et le plus important. A Night to Remember (Atlantique, latitude 41°) est une excellente évocation du naufrage du Titanic, beau fleuron du cinéma de qualité anglais, qui compte un certain James Cameron parmi ses admirateurs.

Le titre suivant de Baker est la première anomalie de sa filmographie, qui en comportera d’autres par la suite. The Singer Not the Song (Le Cavalier noir ) est un western européen tourné dans les studios de Pinewood et en Espagne, dans lequel un prêtre catholique (John Mills) s’oppose à la tyrannie d’un bandit local ambigu et tout de noir vêtu (Dirk Bogarde), sous le regard énamouré de Mylène

Demongeot, dans un Mexique d’opérette. La thématique homosexuelle du film lui vaudra sa réputation de curiosité « camp ».

Après un premier passage à la télévision (Baker tournera plusieurs épisodes des séries Chapeau melon et bottes de cuir , Le Saint , Amicalement vôtre , et y terminera sa carrière), 1967 marque un tournant dans la filmographie en dent

descie du cinéaste. Baker met en scène un film de sciencefiction pour la société Hammer spécialisée dans l’horreur et le fantastique. Le cinéaste a trouvé sa voie, et son talent de petitmaître excentrique va s’épanouir au sein de la compagnie. « Étrange, déroutant, fascinant et inclassable chefd’œuvre que

Quatermass and the Pit » (JeanPierre Bouyxou, La Sciencefiction au cinéma ,

éditions 10/18). Les Monstres de l’espace (titre français) fut à l’époque de sa sortie plébiscité par la critique qui le classa parmi les dix meilleurs films de sciencefiction de l’histoire du cinéma. Inventé par Nigel Kneale pour la BBC, le professeur Bernard Quatermass, à l’affût des phénomènes inexpliqués et des manifestations extraterrestres, est un ancêtre direct des agents de XFiles .

Trois de ses enquêtes furent adaptées pour le grand écran : The Quatermass

Experiment (Le Monstre , 1955) Quatermass 2 (Terre contre satellite , 1957), tous deux réalisés par Val Guest, puis Quatermass and the Pit . La principale qualité du film de Baker est de traiter avec un inébranlable sérieux pseudo scientifique le délirant postulat d’une colonie martienne infiltrée en plein cœur de Londres, dans les souterrains de son métro.

Terence Fisher réalise en 1958 pour la firme Hammer Le Cauchemar de Dracula , qui devient le premier film de vampire en couleur et une date dans le cinéma fantastique britannique. Cette réussite bouleversera la carrière de Christopher

Lee, impressionnant Dracula, qui reprendra le rôle dans une dizaine de déclinaisons sadiques, érotiques et parodiques mises en scène par Fisher,

Freddie Francis, Jess Franco, Alan Gibson, Peter Sasby ou Édouard Molinaro. Les

Cicatrices de Dracula (1970) de Roy Ward Baker appartient à la dernière période de la Hammer et entérine une dégradation esthétique et sémantique du mythe, multipliant les épisodes sanglants et grivois, dans un climat malsain caractérisé ici par des tendances sadiques et homosexuelles plutôt hétérodoxes. La même année, Baker réalise le mythique Vampire Lovers , librement adapté du classique

Carmilla de Sheridan Le Fanu, qui contribue à expliciter définitivement la sexualité sousjacente dans le cinéma vampirique. Aux côtés de Peter Cushing, la performance de la starlette Ingrid Pitt, généreusement dénudée et offerte à des scènes d’amours saphiques très provocantes pour l’époque, bouleversa toute une génération de cinéphiles érotomanes.

Docteur Jekyll et Sister Hyde (1971), le meilleur film fantastique de Roy Ward

Baker, est une adaptation iconoclaste de la nouvelle de Stevenson. Cette foisci le célèbre docteur, à la recherche de l’élixir de vie, commet une série de meurtres comme Jack l’éventreur et croise sur son chemin les pilleurs de tombes

Burke et Hare. L’hybridité est à son comble puisque le savant fou ne se transforme plus en monstre mais en superbe jeune femme. Le film devient alors une étonnante variation « transgenre » sur le désir d’être un(e) autre. La nouvelle identité sexuelle du docteur lui permet de jouir d’un corps tout neuf et de tester son pouvoir de séduction auprès des hommes. L’acteur Ralph Bates souhaitait se travestir pour jouer Sister Hyde, mais les producteurs eurent la bonne idée de freiner ses élans transformistes en confiant le rôle à Martine

Beswick, exmiss Jamaïque. Sa beauté atypique, à la fois androgyne et incroyablement sensuelle, achève de rendre le film inoubliable. C’est le dernier chefd’œuvre produit par la Hammer. Baker fait des infidélités à la célèbre firme et travaille pour son concurrent Amicus, spécialisé dans le film à sketches horrifique. Il y signe deux petite réussites, Asylum et The Vault of horror qui réunissent de nombreux acteurs familiers du genre, suivies de … And Now the

Screaming Starts! , une sombre histoire de malédiction. Le dernier titre célèbre

– un peu pour des mauvaises raisons – de Baker pour le cinéma date de 1974. Les

Sept Vampires d’or est le symptôme d’une décadence réjouissante du genre fantastique par l’adjonction syncrétique d’éléments exogènes. En ces tempslà, monstres classiques et pistoleros du western européen étaient supplantés dans

les salles de quartier par les combattants des films d’art martiaux asiatiques. La

Hammer eut l’idée de faire se rencontrer vampires classiques et sautillantes créatures mortes vivantes de la mythologie chinoise, le tout mixé avec des combats de kungfu. Le film est une coproduction entre la Hammer et les studios hongkongais des Shaw Brothers, la compagnie spécialisée dans les productions de films de sabre et d’arts martiaux. Mais la greffe ne prend pas vraiment et

Les Sept Vampires d’or séduit surtout pour sa monstruosité ontologique.

Qu’importe. Plus doué que les autres successeurs de Terence Fisher (Freddie

Francis, Peter Sasdy et Alan Gibson), Roy Ward Baker aura réalisé plusieurs pépites du cinéma pop anglais et Docteur Jekyll et Sister Hyde est un petit classique à réévaluer d’urgence. Nombre de ses films avaient été programmés à la Cinémathèque française dans le cadre des soirées « cinéma bis ». C’est là, avant leur fringante réapparition en DVD, que de nombreux nostalgiques et jeunes cinéphiles les avaient revus ou découverts sur grand écran.

Val Guest

Val Guest occupe une place particulière dans l'histoire du cinéma britannique comme un artisan unique et polyvalent avec une carrière qui s'étend sur plus de cinquante ans.

Commençant comme un acteur sur scène et à l'écran dans les premiers jours des films parlants, il a continué à se distinguer dans les domaines du journalisme, de l’écriture de scénarios, ainsi que le fait de diriger près de cinquante longs métrages. Guest s'est fait un nom en tant qu'auteur et metteur en scène de comédies, de drames, de sciencefiction, de guerre et de thrillers.

Guest passe sa jeunesse en Inde et à Londres et étudie au Seaford College, dans le Sussex. Il dirigera le bureau britannique de The Hollywood Reporter et au fur et à mesure des années Guest montre un talent certain pour l'écriture de comédie.

Déménageant à Lime Grove Studios au début de la Seconde Guerre mondiale,

Guest continue à écrire des comédies à succès dont Give us the Moon qui donnera à l'adolescente Jean Simmons son premier rôle majeur.

Lorsque la Hammer Films embauche Guest celuici lui fera prendre une nouvelle direction avec Th e Quatermass Xperiment (1955), l'un des points forts du film

SF / cinéma d'horreur. La même équipe enchaînera avec Quatermass II (1956) et L'abominable homme des neiges (1957), deux films réfléchis et intelligents.

Les films de Val Guest se distinguent par leur rythme et par l'utilisation de techniques plus classiquement associés aux films d’auteurs tels que les dialogues qui se chevauchent, tournage en décors naturels, caméra à l'épaule afin de garder ses récits crédibles.

Dans l'Enfer est une ville (1960) et Jigsaw (1962), Guest demande l'aide des forces de police locales afin de faciliter les tournages et apporter un nouveau niveau d'authenticité au mélodrame.

Dans les années soixante le cinéma de Guest est également devenu plus décadent et désinvolte, il reviendra finalement à ses racines dans cette comédie, parodie de James Bond Casino Royale (coréalisé avec John Huston, Ken Hughes, Robert

Parrish, Joe McGrath, en 1967).

Plus tard, il travaillera de plus en plus à la télévision délaissant le cinéma, Val

Guest est mort à Palm Springs, en Californie, le 10 mai 2006.

Ralph Bates

Au début des années 1970 les fans de la Hammer Films vont voir apparaître dans ses productions un jeune homme aux cheveux de jais, à la figure pâle et joliment sinistre de Ralph Bates.

Avec élégance on le verra traverser les rues enveloppées de brouillard dans

Docteur Jekyll et Sister Hyde , ou la violence démoniaque de Ralph Bates apparaît et qui le conduira à Dracula dans Taste the Blood of Dracula. Il sera peutêtre mieux connu dans le rôle du jeune dans cette production de la Hammer Horror of Frankenstein de, dans lequel il dépeint un médecin obsédé par le vice et la fatuité dont il était capable.

Il devient le prince gothique de la Hammer Films ou Bates interprétera deux des plus grands rôles classique des films gothique le Docteur Jekyll et le Docteur

Victor Frankenstein. Il était un acteur qui, malheureusement, n'a jamais été

suffisamment reconnu à sa juste valeur (comme Chris Lee ou Peter Cushing) comme l'un des acteurs les plus talentueux et divertissant des années 1970.

Ralph Bates mérite aujourd'hui d'être reconnu après toutes ces années, pour sa contribution unique et magnifique à l'Empire Hammer Film. Avec beaucoup de ses rôles comme son inoubliable performance dans "Docteur Jekyll et Sister Hyde",

Il est à espérer que Ralph Bates prenne enfin un jour sa place méritée dans les stars de la Hammer Films.

Avec Shane Briant et Ingrid Pitt, Ralph Bates fut l'un des nouveaux arrivants à la Hammer. Il a apporté une présence rafraîchissante, nouvelle, et frappante à l'écran pour la Hammer.

Ralph Bates, né en 1940, a fait des études brièvement à l'Univeristé de Dublin et

à la Yale Drama School avant de faire son apparition sur la BBC dans Caligula dans la série Les Césars en 1968. Après sa série de films à la Hammer Bates travaillera pour la BBC une fois de plus.Ironiquement, l’homme qui interpréta le

Dr Jekyll vient d'une famille réelle des médecins et de psychiatres en fait,

Ralph Bates était le petitneveu de Louis Pasteur !

Ralph Bates est décédé le 27 Mars 1991 d’un cancer du pancréas. Sa charmante

épouse Virginie Wetherall a mis en place un fonds pour la recherche contre ce cancer. (L'adresse de contact est: Le Ralph Bates PCR Fonds, St George Hospital

Medical School, Division de l'oncologie, Jenner Wing, Cranmer Terrace,

SW17 0RE).

Les studios

Techniquement parlant, un studio est un ensemble de locaux destiné à réaliser des prises de vue cinématographiques. Pour réductrice qu’elle soit, la définition n’en est pas pour autant erronée même si elle ne prend pas en considération le statut historique du studio filmique. Bien plus qu’un simple endroit rendant possible des prises de vue inconcevables en pleine nature, le studio se révèle déterminant dans la création d’une œuvre cinématographique puisqu’il confère une certaine âme aux métrages encours, baignés qu’ils sont dans la nostalgie bienfaitrice des précédentes réalisations qui y accueillirent nombre de décors et y défièrent les lois physiques les plus primaires, singeant alternativement un coucher de soleil sur une plaine désertique ou une pluie torrentielle en pleine mer. Les fondations mexicaines de la Fox se situèrent à la genèse du Titanic de James Cameron de même que les studios Leavesden conférèrent une aura particulière à l’action sise dans une Angleterre profonde de la franchise des

Harry Potter. Sans oublier la dimension humaine de ces embarcations artistiques au sein desquelles nombre d’acteurs ont transpiré, force réalisateurs se sont

époumoné et une multitude d’assistants ont préparé le café salvateur sans lequel il n’est pas de tournage possible. Comme le soulignait très justement le montréalais Sylvain Trudel dans sa Terre du roi Christian, traitant pour le coup

d’un tout autre sujet : « C'est le lieu de conception qui est le véritable lieu de naissance, car c'est là que tout commence ».

Forts de cette maxime, les dirigeants de la Hammer décident d’investir un lieu de tournage fixe qui permettra de centraliser les shots autant qu’il constituera une marque de fabrique pour la firme au même titre que les studios Pinewood.

Dès l’entame en 1951, le dévolu est placé sur Down place, énorme construction sise sur les bords de la Tamise, à deux pas de Bray et de Windsor. Un an plus tard, après expiration du bail, la Hammer décide de s’installer définitivement en mettant en chantier la construction de studios sur les terres de Down place, studios qui seront baptisés du doux nom de Bray en référence au village local.

Les lieux, aménagés afin de coller au maximum à l’atmosphère gothique, permettent à la firme de quitter le monde de la série B pour commencer à sortir des films d’une qualité nettement supérieure, semblables à peu de choses près aux productions de studios plus importants comme la Pinewood londonienne ou la

MGM. De 1951 à 1966, une kyrielle de métrages hammeriens employant les décors envoûtants des studios voient le jour, témoins de l’âge d’or que connaîtra la firme durant ces deux décennies. Les chiens de Baskerville, Dracula, prince des ténèbres, L’abominable hommedes neiges et autres La revanche de

Frankenstein y naissent, jouissant au mieux des bâtiments à l’architecture gothique finement ciselée, déguisant les lieux à l’envi au gré des tournages. Ainsi, le Down place se verra tour à tour transformé en cour de monastère (Dracula,

1965), en prison (Frankenstein s’est échappé, 1957) et en marché urbain

(Rasputin, 1965) pour les besoins de la production. Plus tirés et retirés queBrigitte Bardot, les Bray studios ne connaissent durant ces années qu’altérations et métamorphoses, devenant un véritable Monopoly cosmopolite grandeur nature selon les tournages qui s’y opèrent. En effet, les terrains additifs subiront également leur lot de lifting accueillant successivement le

château transylvanien de Dracula, un village anglais, espagnol puis russe, des bâtisses moyenâgeuses ou des maisonnettes victoriennes.

Leur abandon progressif ira de paire avec le déclin de la production, un déclin entamé dès 1966, année du dernier métrage shooté (The Mummy’s shroud) dans ces sites devenus mythiques. Depuis, les lieux subsistent tant bien que mal, accueillant ponctuellement les tournages épars d’illustres exemples (The Rocky

Horror picture show, Alien ou les deux saisons de la célèbre série télévisuelle sciencefictionnelle Cosmos : 1999).

Une reconversion entamée dans le monde télévisuel qui permet à ces vestiges d’un autre temps de perdurer autrement qu’en tant que lieu de pèlerinage de milliers de nostalgiques de l’une des plus grandes compagnies cinématographiques de tous les temps…

Oakley Court, à quelques pas des studios Bray à Down Place, est un château de style français bâti en 1859 et acheté par Ernest Olivier en 1919. A la mort de celuici, la propriété est restée vide, servant pendant 14 ans de décors naturels

à plus de 200 films de la Hammer tournés dans le château ou sur la propriété.

The House in Nightmare Park, The Old Dark House, The Reptile et Dracula sont quelques exemples… C’est son côté gothique qui allait enthousiasmer les producteurs et styliser les œuvres réalisées entre ses murs. Nombreuses d’entre elles regorgent de scènes dans lesquelles on aperçoit très vite certains pans de la façade ou des toits de la vaste bâtisse. Un décor idéal pour fantasmer les foules et créer une atmosphère angoissante propice à l’univers de la Hammer.

Pour la petite histoire, c’est également là que fut réalisé le Rocky Horror Picture

Show. Mais déjà la bâtisse était délabrée. L'équipe de tournage a dû travailler en

évitant les seaux dans lesquels tombait la pluie passant à travers les trous du toit et marcher avec précaution sur les vieux planchers vermoulus.

Parmi les nombreux films tournés citons : Die Monster die (1965), The Plague of the Zombies (1966), Nightmare (1964) ou encore (1960).

Devenu hôtel de luxe, Oakley Court reste un lieu mythique du cinéma anglais et pour ceux qui en ont les moyens il est encore possible de visiter certaines pièces restées intactes.

John Gilling

John Gilling (1912 –1984) a débuté sa carrière de metteur en scène à la fin des années 40 mais connut surtout la célébrité grâce à son classique horrifique

L’Impasse aux violences, sorti en 1960. Après cette réussite dans laquelle brille le grand Peter Cushing, le cinéaste poursuivit sa carrière en retrouvant l’acteur dans Les Pirates de la Nuit. Il réalisa ensuite le film d’épouvante Shadow of the Cat avant d’aborder les genres les plus divers au cours des années 60

(thriller, films de pirates, romance, comédie d’espionnage, etc.). John Gilling revient à l’horreur et la sciencefiction via le prometteur Blood Beast From

Outer Spaceavant de réaliser trois classiques de la Hammer. Le premier,

L’Invasion des MortsVivants, est un excellent suspense horrifique et l’unique métrage de la compagnie à aborder le thème des zombies. La Femme Reptile s’attache pour sa part à décrire une malédiction planant sur un petit village à l’atmosphère bien rendue. Enfin, Dans les griffes de la momie conclut la

trilogie de la Hammer consacrée au monstre en bandelettes dont la tombe a été profanée par des explorateurs inconscients. Après ce métrage mineur mais sympathique John Gilling va se consacrer à la télévision et aux séries (Le Saint) durant près de 10 ans. Il effectue son retour au cinéma pour La Cruz del Diablo, dérivé de la saga des Templiers Aveugles initiée par Amando de Ossorio. Réalisé durant ses vacances en Espagne pour répondre à une demande de son ami Paul

Naschy, scénariste en quête d’un réalisateur compétent, La Cruz del Diablo restera la dernière œuvre du cinéaste.

1975 – La Cruz del Diablo

1967 – Dans les griffes de la momie

1966 – La Femme Reptile

1966 – L’invasion des Morts Vivants

1961 – Shadow of the Cat

1961 – Les Pirates de la nuit

1959 – L’Impasse aux violences

1958 – Signes particuliers : Néant

1957 – Police Internationale

Michael Carreras

Fils du fondateur de la Hammer, Michel Carreras (1927 1994) assura diverses fonctions, entre autre producteur exécutif, au sein de la compagnie de son père.

Il en prit le contrôle durant toutes les années 70 et travailla, souvent sous pseudonyme, sur de nombreux films avant d'en réaliser une poignée: Maniac,

Les Maléfices de la Momie, Les Femmes Préhistoriques et le Peuple des

Abîmes.

1974 – Shatter

1968 – Le Peuple des Abîmes

1967 – Femmes Préhistoriques

1964 – Les Maléfices de la momie

1963 – Maniac

Michael Ripper

Cet acteur anglais (1913 –2000) est resté célèbre pour sa collaboration avec la

Hammer puisqu’il joua dans 35 longmétrages de la firme entre 1948 et 1972.

Dès son jeune âge, Michael Ripper s’intéressa à l’art dramatique et il se lança dans une carrière théâtrale professionnelle dès ses 16 ans. Entre 1930 et 1950, ce talentueux homme de l’ombre va aussi enchaîner les petits rôles, souvent de simples apparitions non créditées au générique, dans des productions au rabais tournés en moins de deux semaines. Malheureusement pour Michael Ripper une opération médicale va, en 1952, l’empêcher de parler suffisamment fort pour continuer à se produire sur scène. Il se concentra donc sur le cinéma mais fut pratiquement toujours cantonné aux seconds rôles, voire aux rôles plus secondaires encore de patron de taverne, de fabricant de cercueil, de pirate, de pileur de tombe ou de policier. On retrouve Michael Ripper interprétant pas moins de 9 petits rôles différents en 1963 dans le musical What a Crasy World réalisé par Michael Carreras, le fils du fondateur de la Hammer.

Comme beaucoup, Michael Ripper se consacre essentiellement à la télévision à partir de la fin des années 60, apparaissant encore dans les derniers métrages de la Hammer comme Une Messe pour Draculaou La Chair du Diable. Il trouve son dernier rôle, celui d’un pilier de comptoir, dans la comédie horrifique The

Revenge of Billy The Kiden 1992. Ripper restera comme l’acteur Hammer personnifié…

Quatermass 2 1957 Le fantôme de l’Opéra 1962

L’île du camp sans retour 1958 L’épée écarlate 1963

La revanche de Frankenstein 1958 Les pirates du diable 1964

L’homme qui trompait la mort 1959 Les maléfices de la Momie 1964

The Ugly Duckling 1959 Le secret de l’Ile sanglante 1965

La malédiction des Pharaons 1959 L’invasion desmortvivants 1966

Les maîtresses de Dracula 1960 La femme reptile1966

La nuit du Loup Garou 1961 Raspoutine : le moine fou 1966

L’attaque de San Cristobal 1962 Dans les griffes de la Momie 1967

Le peuple des abîmes 1968 Dracula et les femmes 1968

Une messe pour Dracula 1970 Les cicatrices de Dracula 1970

Anthony Hinds

Anthony Hinds (aussi connu sous le nom de John Elder) est un producteur et scénariste britannique né en 1922. Il est le fils de William Hinds, le fondateur de la Hammer films.

Hinds a fait ses études à l'école SaintPaul. Il rejoindra l'entreprise de son père peu avant son départ afin de devenir pilote dans la RAF durant la Seconde

Guerre mondiale.

Hinds arrive en 1946 à la Hammer Films et commence par produire un grand nombre de thrillers modestes. L'un d'eux était le Dark Road (1947), qui présentait un magasin de bijoux appelée «Hinds », référence à l'activité de son père. Cette entreprise a été divisée en 1920 entre William et son frère Frank

Hinds. Anthony Hinds étant parti rapidement c’est Frank qui est maintenant le

PDG de la chaîne de bijouterie national.

Eté 1953, Hinds est subjugué par Quatermass Experiment à la BBC , une série de sciencefiction écrit par Nigel Kneale . Hinds a été tellement impressionné par ce qu'il a vu qu'il a suggéré à Hammer d’acheter les droits pour le grand

écran. Hammer se rapprochera de la BBC et obtiendra les droits.

Quatermass Experiment (1955) a été un énorme succès et a été le premier des trois Quatermass basé sur des séries télévisées.

Sous le pseudonyme de John Elder, il fut un scénariste prolifique du milieu des années 1960, il s'est concentré sur cette activité avant de retourner à la production pour The Lost Continent (1968). Il fut un personnage très influent dans la réussite de la Hammer.

Susan Denberg

Susan Denberg est le pseudonyme de Dietlinde Zechner ( né le 2 Août 1944 , 68 ans), danseuse d'origine allemande, autrichienne et en 1966 elle devient

Playmate dans Playboy. Elle fera dans les années 1960 une brève incartade comme actrice. Un de ses rôles nt est celui de Magda Kovacs dans la série Star

Trek dont le titre de l’épisode est " Les femmes de Mudd ".

Susan Denberg est né à Bad Polzin en Allemagne et a grandi à Klagenfurt, en

Autriche. Elle a travaillé comme choriste à Londres, en Angleterre, puis à Las

Vegas, dans le Nevada, avant de déménager à Los Angeles, en Californie, dans le milieu des années 1960.

Mme Denberg apparaît en 1967 dans un film d'horreur de la Hammer

Frankenstein créa la femme, aux côtés de la vedette favori de la Hammer Peter

Cushing. Le film est le portebonheur de la Hammer, d’ailleurs quatre suites verront le jour.

Les personnages récurrents :

Le personnage du comte Dracula est né en 1896, dans le roman de forme

épistolaire écrit par l'écrivain irlandais Bram Stoker.

Le nom du personnage, Dracula , est inspiré par celui du personnage historique de

Vlad III l'Empaleur, prince de Valachie au XV e siècle et réputé particulièrement cruel. Mis à part son nom, le personnage n'a pas de rapport direct avec Vlad : il se décrit ainsi luimême comme un prince sicule (une minorité hongroise) de

Transylvanie, dont le château se trouve près de Bistria et du col de Borgo.

Dans l'imaginaire collectif, dérivant du personnage interprété par Christopher

Lee dans les films produits par la Hammer, le comte Dracula est représenté comme un aristocrate dans la force de l'âge, grand et svelte, avec des traits fins, le teint pâle et les cheveux noirs. Il est habillé d'un costume sombre et d'une grande cape noire à doublure rouge.

Dans l'œuvre de Bram Stoker il est décrit comme ayant des cheveux et une moustache blancs (lors de sa première rencontre avec Harker) se colorant progressivement à mesure que le Comte rajeunit, « des sourcils épais qui se rejoignent audessus de son nez en bec d'aigle », des canines pointues et développées ainsi que « les paumes de ses mains velues » et une mauvaise odeur se dégageant de lui. Bien qu'il possède un charisme qui hypnotise ses proies, c'était un vieillard — qui rajeunissait tout au long du roman — qui n'avait rien du

séducteur. Bram Stoker, pour faire le portrait de son monstre, s'était inspiré des thèses de Cesare Lombroso, très en vogue à l'époque : on croyait alors, que la forme du visage d'un homme indiquait son caractère et le portrait de Dracula correspond à celui du type criminel. Par ailleurs, David J. Skal, qui relève plusieurs références à l'œuvre de William Shakespeare dans le roman, apparente

Dracula à Hamlet qui, lui aussi, était vêtu de noir. Le Nosferatu de Friedrich

Wilhelm Murnau, quant à lui, est également laid et inquiétant, et épouse plusieurs des caractéristiques physiques du personnage de Stoker, mais aussi quelques différences comme l'absence de cheveux et surtout des incisives pointues, à la place des canines.Il possède une personnalité ambiguë. À la fois, prédateur terrifiant et créature romantique (dans le roman Dracula , celuici n'a pas de dimension romantique).Au fil des années, Dracula est passé du monstre sanguinaire sans aucun sentiment à un vampire capable d'aimer, de pleurer ou d'avoir de la sympathie envers quelqu'un. Les auteurs ont développé les raisons qui auraient poussé ce grand vampire à devenir aussi maléfique poussant ainsi le spectateur à avoir pitié de lui.Il peut se transformer en loup, en chauvesouris, en chien, en brouillard et en particules de lumière dansant dans un rayon de lune, mais aussi en homme séduisant (voir Dracula de Francis Ford Coppola et Dracula

2000 de Wes Craven). Il est capable d'hypnotiser ses proies qui sont ainsi en son pouvoir. Il est capable aussi de flotter dans les airs et se rendre maître des

éléments. Il peut voir dans la nuit, faire lever le vent ; il est immortel et le sang de ses victimes le fait rajeunir. Il possède une force surhumaine et des sens sur développés.

Certains films lui attribuent une fille et un fils. Dans la série Tomb of Dracula , il est marié à Domini dont il a un fils semidivin, Janus ; il a également une fille d'essence maléfique, Lilith.

Victor Frankenstein est originaire de Genève. Pendant ses études, il fait des recherches qui l'amènent à créer la vie : une créature sans nom faites de plusieurs morceaux de cadavres humains et à l'allure repoussante. La créature et le créateur entretiendront une relation amour/haine, développée au fil du roman et des adaptations cinématographiques.

À l'origine, Victor Frankenstein semble être un jeune homme plutôt étrange, ne recevant pas de description physique particulière, il est imaginé par le lecteur.

Lorsque le capitaine R. Walton recueille Frankenstein sur son navire, il le décrit comme un « être fort curieux: ses yeux ont habituellement une expression

égarée, même un air de folie, mais à certains moments, lorsqu'on s'occupe de lui ou qu'on lui rend le plus petit service, toute sa physionomie semble s'éclairer d'un rayon de bonté et de douceur que je n'ai encore jamais vu chez un être humain. »

D'abord représenté comme un beau jeune aristocrate dans les adaptations visuelles, au fil des ans dans des hommages et parodies, il sera représenté le plus souvent comme un vieil homme chauve ou aux cheveux blancs en bataille, se conformant au stéréotype du savant fou auquel il a contribué.

Le cinéma et de très nombreuses autres adaptations, hommages et parodies feront de Victor Frankenstein l'archétype suprême du savant fou, mégalomaniaque, orgueilleux et cruel qui veut jouer à Dieu, voire conquérir le monde.

Ce serait oublier que dans le roman original de Mary Shelley, Victor Frankenstein est un jeune homme sensible fortement passionné par la science qui se met en tête que de vouloir savoir d'où venait « l'essence même de la vie » et crée une créature hideuse qui le dégoûte. Créature qui, rejetée, sombre dans la haine et cause mort et désespoir par vengeance, et Victor que de ressentir remords et anxiété lorsqu'il devine la culpabilité de sa création. Il finira cependant par lui même s'orienter vers la haine et la vengeance lorsque le monstre lui prendra en plus son meilleur ami et sa fiancée, le poursuivant à travers terres et mers, mais sans que le dénouement ne laisse une des deux parties gagnante.

Les différentes adaptations cinématographiques lui prêtent trois fils, Victor

Junior, Wolf et Ludwig Frankenstein, et un petitfils, Frederick, qui permettront, entre autres, à la créature de lui survivre sur la toile.

Abraham Van Helsing naît aux PaysBas. Il fait des études qui lui permettent d'obtenir des diplômes de hauts niveaux, comme en attestent les abréviations qui, sur les lettres, précèdent son nom : M.D., D.Ph., etc. Il fut également le professeur du Docteur John Seward, qui joue également un rôle important dans son combat contre Dracula.C'est d'ailleurs suite à un appel à l'aide de son ami et exélève que Van Helsing découvrira l'existence des vampires en traitant le cas de Lucy Westenra, l'objet de l'affection (malheureusement nonréciproque) du docteur Seward.Le docteur Van Helsing est un homme de taille moyenne, bâti en force, il a de larges épaules, ainsi qu'une poitrine puissante. La forme de son visage ainsi que son allure montre de lui un personnage débordant d'énergie, et de vitalité. Son visage est rasé de près, et présente un menton dur et carré. Il a une grande bouche, ainsi qu'un nez assez droit mais avec des narines sensibles. Il a également des sourcils broussailleux. Le front haut et harmonieux, le pigment de ses cheveux est roux. Il a des grands yeux bleu sombre assez écartés l'un de l'autre.Van Helsing est un médecin et un homme de loi. C'est d'ailleurs par le biais de sa première profession qu'il vient à découvrir l'existence des vampires, alors qu'il tente de sauver Lucy Westenra.

Van Helsing est un homme au caractère fort et résolu. Ses décisions, une fois prises, sont généralement sans appel, ce qui ne l'empêche néanmoins pas de faire preuve de compréhension envers les appréhensions quant à ses plans de ses compagnons. Il est décrit par Bram Stoker comme ayant «des nerfs d'acier» qui lui seront d'ailleurs nécessaires pour venir au bout de sa terrible mission. C'est

également un homme manifestant une grande ouverture d'esprit et une foi en

Dieu quasi inébranlable. C'est un homme possédant un charisme certain, sans doute dû à sa grande sagesse. Grâce à sa personnalité exceptionnelle, il s'agit du leader du petit groupe constitué de Jonathan Harker, de Wilhelmina Harker

(bien qu'elle soit quelque peu tenue à l'écart), du Docteur Seward, de Lord

Godalming et de Mr. Morris, cherchant à détruire le comte Dracula.Dans le récit de Bram Stoker, Van Helsing précise qu'il est veuf. On attribue à Abraham Van

Helsing plusieurs descendants dont Lorrimer Van Helsing et sa fille, Jessica Van

Helsing ( Dracula 73 , Dracula vit toujours à Londres et Les 7 Vampires d'or ),

Matthew Van Helsing ( Dracula 2000 ).Gabriel Van Helsing, lui aussi chasseur de vampires et autres monstres, est probablement parent avec Abraham, mais n'est sûrement ni son frère ni son cousin. En effet, même s'ils sont contemporains,

Gabriel est plus probablement son ancêtre car dans le film on apprend que

Gabriel a combattu les Romains à Massada en 73 après JésusChrist. Une autre hypothèse pourrait être formulée : Gabriel serait en fait l'archange Gabriel sous forme humaine. Ceci est suggéré par le fait que Gabriel soit appelé la main gauche de Dieu, nom donné à l'archange, et par les cicatrices dans son dos qui pourraient être les traces de ses ailes retirées. Une partie des réponses se trouvent dans les bonus du DVD, où le réalisateur dit clairement s'être inspiré du personnage créé par Stoker, mais qu'il ne pouvait, en aucun cas, prénommer son personnage « Abraham », disant cela avec un air de répulsion sur le visage ...

Le Capitaine Abraham Van Helsing, qui se retrouve confronté à des vampires, apprend qu'il est son descendant.

Le personnage fictif de la Comtesse Mircalla Karnstein (Carmilla) est différente du personnage historique, bien réel, dont elle est inspirée.

La Comtesse Mircalla Karnstein est une vampire styrienne, âgée de plus d'un siècle. Elle descend d'une très ancienne famille de la Haute Noblesse de Styrie

(« Un peu à l'occident ») et/ou Tchécoslovaque. Le château familial, aujourd'hui en ruines, est situé non loin de celui où réside Laura :

« En effet, à moins de trois milles vers l’ouest, dans la direction du schloss

du général Spieisdort, il y a un village abandonné. Sa charmante petite

église, aujourd’hui à ciel ouvert, renferme dans ses bascôtés les

tombeaux croulants de l’altière famille des Karnstein, aujourd’hui éteinte,

jadis propriétaire du château, désert lui aussi... » (Chapitre 1 du roman

Carmilla )

On lui prête un amour non partagé que lui porte un gentilhomme styrien de naissance, morave de titre, car établi en Moravie. Elle eut un passé humain triste et bref. C'est lors de la nuit de son premier bal qu'elle fut visitée par un vampire.

« dans sa jeunesse, il avait passionnément aimé la belle Mircalla, Comtesse

de Karnstein, dont la mort prématurée le plongea dans une affliction

inconsolable. »

« Comment le vampire y prendil naissance et comment se multiplietil ?

Un être plus ou moins corrompu met fin à ses jours : en certaines

circonstances, ce suicidé devient un vampire. Ce spectre visite des vivants

pendant leur sommeil : ils meurent à leur tour, et, presque invariablement,

une fois dans la tombe, ils se métamorphosent en vampires. Tel fut le cas

de la belle Comtesse Mircalla qui avait été hantée par l’un de ces

démons. » (Conclusion du roman)

« Cette nuitlà, il m’est arrivé une chose qui a estompé la scène du bal et

en a terni les couleurs. Il s’en est fallu de peu que je fusse assassinée dans

mon lit… On m’a blessée ici, conclutelle en portant une main à sa gorge, et

je n’ai jamais plus été la même depuis lors. »

« À cause d’un cruel amour, d’un bien étrange amour qui aurait voulu m’ôter

la vie. L’amour exige des sacrifices, et il n’est pas de sacrifice sans

effusion de sang… »

Mircalla est de type caucasien, aristocratique et gracieuse.

La Carmilla de S. Le Fanu a l'âge de Laura (environ 19 ans au moment de l'histoire). Elle prend l'apparence de l'âge correspondant à celle de ses victimes ; de façon à faciliter leur approche. Ainsi, lors de sa première rencontre avec Laura qui a alors six ans (« Une nuit, alors que j’avais à peine six ans... »), elle en a six également (« J’avais six ans à peine quand je m’éveillai, une nuit... ») .

Pour la suite de l'histoire, elles ont chacune 12 ans de plus. Pour la filleule du

Général Spirdof, elle paraît avoir un âge quasi identique lors du bal.

Dans le livre, elle est décrite comme suit par Laura (narratrice et personnage principal) devenue adulte :

Lors de sa première apparition dans le Chapitre Terreur d'enfant

Carmilla paraît avoir 6 ans.

« ... je fus tout étonnée de voir un très beau visage à l’expression

solennelle en train de me regarder d’un côté du lit. C’était celui d’une jeune

fille ... Des bougies brûlaient au chevet du lit où la jeune fille était assise,

sa mince et gracieuse silhouette enveloppée dans le doux peignoir de soie,

brodé de fleurs et doublé d’un épais molleton. »

Lors de sa seconde apparition, 12 ans plus tard, dans le Chapitre Échange d'impression

Elle a alors 19 ans.

« La jeune fille était assise, sa mince et gracieuse silhouette enveloppée

dans le doux peignoir de soie, brodé de fleurs et doublé d’un épais

molleton... »

Son visage :

« Il était joli, voire beau ; et il avait la même expression de mélancolie que

la première fois où il m’était apparu. »

L'impression qu'elle dégage selon Mme Perrodon

« En vérité, elle me plaît énormément. C’est, je crois, la plus jolie créature

que j’aie jamais vue. Elle a à peu près votre âge, et me paraît très douce et

très aimable. »

L'impression qu'elle dégage selon Mlle De Lafontaine

« Elle est d’une merveilleuse beauté. »

L'impression qu'elle dégage selon Laura au lendemain de leur seconde rencontre

« Le grand jour ne retirait rien à sa beauté. C’était, sans aucun doute, la

plus ravissante créature que j’eusse jamais rencontrée, et le souvenir

déplaisant de son visage tel que je l’avais vu dans mon rêve d’enfant. »

Portrait général

« Elle était d’une taille audessus la moyenne, mince et étonnamment

gracieuse. À l’exception de l’extrême langueur de ses gestes, rien dans son

aspect ne révélait qu’elle fût malade.

Son sourire s’était fait plus doux... les fossettes qu’il creusait sur ses

joues la faisaient paraître délicieusement jolie et intelligente.

Sa chevelure était magnifique. Jamais je n’ai vu des cheveux aussi épais,

aussi longs que les siens, lorsqu’ils retombaient librement sur ses épaules...

ils étaient d’un brun chaud, avec des reflets d’or.

Quand elle était étendue sur sa chaiselongue... me parlant de sa voix

douce et basse. »

Traits du Vampire

« Votre noble amie, à votre droite, est pourvue de dents extrêmement

tranchantes : longues, fines, pointues – comme une alêne, comme une

aiguille ! »

Mircalla éprouve une inclination certaine pour les jeunes filles dont elle se nourrit exclusivement. Du fait de sa nature de vampire et de son grand âge, elle reste prudente et secrète sur ellemême, son histoire et sa (non)vie.

« Si j’avais été captivée par la confiance qu’elle m’avait témoignée la nuit

de notre première rencontre, je m’aperçus par la suite qu’elle manifestait

une réserve toujours en éveil pour tout ce qui concernait ellemême ou sa

mère, pour son histoire, ses ancêtres, sa vie passée, ses projets d’avenir. »

« Je croyais déceler une froideur qui n’était pas de son âge dans ce refus

obstiné, mélancolique et souriant, de me montrer le plus faible rayon de

lumière. » (Laura)

Calculatrice et rusée, elle met au point des scénarios élaborés afin d'atteindre son objectif. Pour la nièce du Général Spierdof, elle a monté une histoire invraisemblable auprès de son oncle. Histoire, de laquelle résultat son séjour plus ou moins contraint, auprès de la jeune fille. Pour Laura, elle mit en scène un accident... Ses plans sont raffinés, loin des rapts sauvages et des assassinats sans considération.

Elle n'éprouve aucun remords car considère la mort comme une chose de naturelle. Quelque chose auquel ellemême n'a pas droit.

« Que de bruit pour si peu de chose ! Allons donc ! tu dois mourir, chacun

de nous doit mourir… Et nous sommes tellement plus heureux, une fois

morts ! Viens rentrons au château. »

Plus encore, l'acte de mise à mort représente sa seule possibilité d'union avec les personnes qu'elle choisit (« tu es mienne... ») et c'est peutêtre pour cette raison qu'elles durent souvent plus d'une semaine.

« Dans le ravissement de mon humiliation sans bornes, je vis de ta vie

ardente, et tu mourras, oui, tu mourras avec délices, pour te fondre en la

mienne. »

L'ardeur de sa soif se confond avec son désir. Elle a des crises où, sortie d'elle même, elle exprime ses sentiments de façon véhémente entre autres par une respiration saccadée, des paroles litaniques (souvent de même type).

« Il (à propos du vampire) est enclin à éprouver, à l’égard de certaines

personnes, un attachement violent fort semblable à la passion amoureuse.

Dans la poursuite de l’objet de son désir, il déploiera alors une ruse et une

patience inépuisables, car il peut rencontrer cent obstacles susceptibles

de l’empêcher d’arriver à ses fins. »

La comtesse Millarca est chrétienne et baptisée. Cependant étant désormais vampire, elle éprouve de facto une antipathie viscérale pour ce qui a trait à la religion.

« Si elle ne m’avait pas dit par hasard, qu’elle était baptisée, j’aurais douté

qu’elle fût chrétienne [...] Je ne l’avais jamais entendue parler de religion.

Eusséje mieux connu le monde, cette négligence (ou cette antipathie)

m’aurait causé moins d’étonnement. »

Elle croit désormais ou tente de se convaincre que tout est rapport à la nature.

Elle se définit désormais ellemême et les êtres humains comme enfant de la nature.

Son esprit ne s’accordait point à cette langueur corporelle, car sa conversation

était toujours très animée et très intelligente.

« Ces moments de passion étaient séparés par de longs intervalles de

calme, de gaieté, ou de tristesse pensive, au cours desquels j’aurais pu

croire parfois ne lui être rien, si je ne l’avais pas vue suivre tous mes

mouvements de ses yeux où brûlait une flamme mélancolique. En dehors de

ces brèves périodes de mystérieuse exaltation, elle avait un

comportement tout féminin. »

Le matin, elle descendait de sa chambre longtemps après nos oraisons familiales ; le soir, elle ne quittait pas le salon pour passer dans la grandsalle et s’associer à notre courte action de grâces.

Elle descendait généralement très tard, vers une heure de l’aprèsmidi, et prenait alors une tasse de chocolat sans rien manger. Ensuite nous allions faire une promenade, un simple petit tour, mais elle semblait épuisée presque immédiatement : ou bien elle regagnait le château, ou bien elle restait assise sur un des bancs placés çà et là parmi les arbres.

Elle déteste les chants sacrés.

« Je me levai en témoignage de respect, et joignis ma voix à leur chœur

mélodieux. À ce moment, ma compagne (Mircalla) me secoua avec une

certaine rudesse. Je me retournai vers elle d’un air surpris. »

Carmilla, composée par Sheridan le Fanu (18141873), est l’une des premières

œuvres de la littérature vampirique, puisqu’elle parait en 1871, 26 ans avant le

Dracula de Bram Stoker. Tout comme ce dernier, Le Fanu est irlandais, et appartient à l’ascendance protestante ; ils ont, tous deux, fréquenté les couloirs du Trinity Collège de Dublin, ainsi que les salons mondains de la bonne société.

C’est dans un de ces salons qu’un beau soir, Carmilla fut lu à Stoker, par Mrs

Wilde ellemême. Ce texte influencera Stoker au point que celuici fera

apparaître sa tombe, par l’entremise du tombeau colossal d’une comtesse vampire, dans le premier chapitre de sa première version de Dracula. Son

éditeur, n’appréciant guère cette référence à une œuvre aussi sulfureuse, lui fera supprimer ce passage (passage qui sera ultérieurement réutilisé dans la courte nouvelle de Stoker, L’Invité de Dracula ).

Quand Le Fanu écrit Carmilla , à la fin de sa vie, il est déjà un auteur confirmé. Il s’est essayé à tous les genres : romans, articles et essais, théâtre, poésie, nouvelles.

Carmilla s’inscrit dans la grande tradition du roman gothique irlandais. Il en possède la plupart des caractéristiques archétypiques : naïveté de l’héroïne, forme du journal intime, cadre médiéval sombre et mélancolique, références aux anciens romans légendaires médiévaux.

L’histoire de Carmilla semble avoir été inspirée à Le Fanu par l’ouvrage du bénédictin Dom Augustin Calmet (auteur de la fameuse Dissertation sur les

Apparitions des Esprits, les Vampires, les Revenants… – 1751) qui est traduit en anglais dès 1850. Le Fanu en reprend nombre d’anecdotes (la commission officielle autrichienne, l’histoire du bûcheron, ainsi que les ouvrages traitant des vampires cités à la fin de Carmilla et qui figurent aussi dans le livre de Calmet…).

Autre caractéristique qui distingue Carmilla par son originalité : c’est un des premiers ouvrages qui, dans le cadre de l’Angleterre puritaine et victorienne du

XIX e, ose traiter de l’homosexualité féminine, avec la trouble relation entre

Carmilla, la brune voluptueuse, et Laura, la blonde effarouchée. Une grande sensualité se dégage de ce récit où tout n’est que suggestion (l’édition américaine de 1975 présentait Carmilla comme un roman « pervers »).

Carmilla est aussi le premier ouvrage à fidèlement retracer la méthode traditionnelle de destruction du vampire (pieux dans le cœur, décapitation, puis incinération du corps).

La Comtesse Mircalla Karnstein et Carmilla ne font qu'une.

« Dans certaines circonstances, il semble que le vampire soit soumis à des

conditions particulières. Ainsi Mircalla, selon toute apparence, était

contrainte à porter un nom qui devait reproduire le sien propre sous forme

d’anagramme, sans y ajouter ni en retrancher une seule lettre. Mircalla

devint donc Millarca puis Carmilla. »

« Bien sûr, repritil. Carmilla n’est autre que Millarca. La même qui se

nommait jadis Mircalla, Comtesse de Karnstein. »

Toutes les preuves du vampirisme se trouvaient donc réunies.

En conséquence, on mit le corps debout, selon la coutume antique, et l’on enfonça un pieu aigu dans le cœur du vampire qui poussa alors un cri perçant. Puis, on trancha la tête. Après quoi, on plaça le corps et la tête sur un bûcher. Les cendres furent dispersées dans l’eau de la rivière qui les emporta au loin. Et depuis lors, le pays n’a jamais plus été infesté par les visites d’un vampire.

Quatermass est un scientifique intelligent et d'une grande conscience morale, qui se retrouve sans cesse confronté avec de sinistres forces extraterrestres menaçant d'anéantir l'humanité. Dans les trois serials originaux, c'est un pionnier du programme spatial britannique, à la tête d'un groupe de recherches baptisé le "British Experimental Rocket Group".

Quatermass apparaît dans trois serials de sciencefiction des années 1950 diffusés sur la chaîne britannique BBC, une quatrième série produite pour

Thames Television et diffusée en 1979, et une cinquième et dernière, dont la diffusion a commencé en 2005 sur BBC Four et qui est en fait un remake de la première. Pendant plus de cinquante ans, le personnage a également vécu des aventures dans des longsmétrages de cinéma, des dramatiques radio, et dans des récits imprimés.

Le professeur Bernard Quatermass est un physicien de fiction, à l'origine créé par l'écrivain Nigel Kneale pour BBC Television. Il est le personnage principal de cinq séries télévisées et de trois longsmétrages de sciencefiction britanniques, et le héros également de dramatiques radio et de récits imprimés.

Imothep, prêtre de l'ancienne Égypte et amant de la princesse AnkSouhNamun, assiste aux derniers instants de cette dernière. Après l'inhumation, seul dans son tombeau, il tente de la ressusciter à l'aide du parchemin de Thot, naguère utilisé par Isis pour ressusciter son frère Osiris. Malheureusement, il est interrompu par la garde avant d'avoir pu achever le rituel. Condamné à être embaumé vivant, il est inhumé dans un lieu secret avec le parchemin.

En 1921, sa momie est découverte par un groupe d'archéologue. L'un d'eux déchiffre le parchemin et le ressuscite. s'enfuit en volant le parchemin.

Onze ans plus tard, caché au Caire sous une fausse identité (Ardath Bey), il se met en contact avec une nouvelle équipe d'archéologue et leur indique l'emplacement du tombeau de sa bienaimée. Il s'entiche alors de la fiancée d'un des archéologues, Helen Grosvenor, fille du gouverneur du Soudan, persuadé qu'elle est la réincarnation de la princesse. Mais lorsqu'il a réussi à faire revenir l'esprit de celleci en utilisant le corps d'Helen et qu'il lui propose de l'embaumer vivante pour pouvoir lui offrir l'immortalité, celleci prend peur et en appelle à Isis. Le parchemin se met alors à brûler tandis qu'Imhotep se décompose et meurt.

En 1719 avant J.C., Imothep, le grand prêtre d'Égypte, assassine le pharaon avec la complicité de Anksunamum la maitresse du pharaon. Anksunamun se tue avec

un glaive pour échapper aux gardes de pharaon avec la promesse d'Imothep de la ressusciter. Imothep et ses prêtres font route vers , la cité des morts pour y ressusciter Anksunamun grâce au Livre Des Morts. La cérémonie est interrompue par la garde du pharaon. Les prêtres sont condamnés à être momifiés vivants, et Imothep, à subir le Homdaï. Ce supplice est le pire qui existe en Égypte; il consiste à couper la langue du sujet, le momifier vivant, et le déposer dans un sarcophage rempli de scarabées voraces. Cette malédiction est tellement cruelle qu'elle n'avait encore jamais été exécutée. Environ 3000 ans plus tard, en 1923, Imothep est réveillé par une archéologue. Certains pouvoirs sont communs aux diverses versions du film. Invulnérable, il sait réveiller les morts et agir à distance. D'autres ne se retrouvent que dans certaines versions de l'histoire. Ainsi, dans le remake de 1999, il peut se régénérer en absorbant l'énergie vitale d'un mortel qui, généralement, en meurt. À pleine puissance, il peut soulever avec son esprit une personne. Il peut également produire une

« tornade » de sauterelle ou faire apparaître une tornade de sable ou un tsunami

à son image. Dans cette même version, la présence d'un chat, peut lui faire perdre son énergie voire, en cas de contact prolongé, le tuer. En 1922, suite à l'excavation du tombeau de Toutankhâmon et aux morts étranges de membres de l'expédition, les légendes autour d'une malédiction apparaissent. L'opinion publique est impressionnée et tremble. Carl Laemmle Jr., directeur d'Universal, décide alors de créer un personnage qui viendrait en complément des autres monstres du studio, Dracula et la créature de Frankenstein. C'est d'ailleurs

Boris Karloff, star Universal et interprète de la créature l'année précédente, qui sera choisi pour interpréter Imhotep.

Jack Asher

Jack Asher est né le 29 Mars 1916 et mort à Londres en 1991. C’était un directeur de la photographie d’origine française. Son frère Robert Asher était un réalisateur de film pour la télévision.

Il a commencé sa carrière cinématographique en tant que cadreur et réalise son premier film en tant que directeur de la photographie en 1946 ( L'arc magique ).

Il est surtout connu pour son travail chez Hammer Films, à commencer par The

Curse of Frankenstein ( 1957 ), le premier film d’horreur gothique de la Hammer, et la première version de Frankenstein à être tourné en couleur. Il a été le directeur de la photographie sur plusieurs des films d'horreur notamment

Dracula ( 1958 ), La Revanche de Frankenstein (1958), Le Chien des Baskerville

(1959 ), La Momie (1959) et The Brides of Dracula ( 1960 ).

Son style se caractérise par une utilisation de couleurs fantastiques, tels que les violets et les verts, qui fait que l’on reconnaît immédiatement son style. Après il fut remplacé par une succession de cinéastes dont Arthur Grant et Michael

Reed.

Tudor Gates

Tudor Gates est décédé à l'âge de 76 ans. Bien sûr ont parlera de son travail sur

BARBARELLA de Roger Vadim (1968) et évidemment de sa participation à la

Hammer concernant la "Karnstein Trilogy" de The Vampire Lovers (1970), LUST pour un vampire et TWINS OF EVIL (tous deux en 1971) A cette époque, Tudor coécrit avec son partenaire argentin Brian Degas. Tudor et Brian attirent l'attention du réalisateur américain producteur Lawrence Woolner au milieu des années 1960. Woolner et son frère Bernard étaient propriétaires de cinémas. Ils auront beaucoup de succès avec HERCULE de Mario Bava dans le monde et

HAUNTED BLOOD. La seule chose qui vint de cette alliance fut un scénario finalement appelé NIGHTMARE CRY. Bava s'entendait si bien avec Tudor qu'il a dit à Dino De Laurentiis qu'il voulait de lui pour écrire le script de DANGER :

DIABOLIK. Bien que leur collaboration se soit encore une fois très bien déroulé,

Bava et Tudor Gates perdront le contact car ils se sont séparés à cause de ces films à petit budget. Tudor était heureux, même si un peu déconcerté par sa popularité tardive dû à ce film culte que fut DIABOLIK heureusement il vécu assez pour voir sa véritable place dans l'histoire du cinéma. Tudor Gates est très bien représenté dans les pages du livre de Bava et ce n’est que justice.

Entretien avec Harry Robinson

John Mansell: Quand avezvous commencé à participer aux films de la Hammer?

Harry Robinson: C'était en 1968, mais pas pour un film, on m'a demandé d'écrire la chanson thème d'une série télévisée intitulée Voyage dans l’Inconnu. Hammer

était les producteurs exécutifs de cette série. Phil Martell, qui avait été directeur musical de Hammer devait composer la musique. J'avais entendu dire qu'il n’était pas très facile mais après notre première rencontre qui fut glaciale, nous sommes allés déjeuner liquide et les choses se sont installés. J'ai fini par

écrire le thème de la série et j’ai également composé quatre épisodes. C'est environ un an plus tard, que j'ai reçu un appel de la Hammer, me demandant si je serais intéressé de faire un film pour eux. Bien sûr, j'ai dit oui et le film s'est avéré être The Vampire Lovers. Je dois admettre que j'ai été inquiet quand j'ai commencé à travailler sur le film, après tout, Hammer avait la réputation d'utiliser des compositeurs de formation classique, tels que James Bernard,

Benjamin Frankel, Malcolm Williamson et d’autres. J'étais en fait un arrangeur de musique pop, de sorte que tout cela était très nouveau pour moi, je me sentais comme un étranger. Hammer m'a toujours impressionné, c’était donc un privilège et une sorte de rêve de travailler pour eux.

John Mansell: Votre composition suivante était pour la Hammer LUST FOR A

VAMPIRE.

Harry Robinson: Vous savez, je n'ai pas aimé ce film, j'ai pensé que c'était une idée très faible. Il n'y avait aucune vraie histoire, juste des seins et des fesses le jeu des acteurs étaient moins que professionnel elle s'est appuyée sur la mise en évidence de la chair plutôt que le déroulement d'une histoire. 1971 a été une année très chargée pour moi avec Hammer. J'ai fait trois films pour eux;

LUST FOR A VAMPIRE, TWINS OF EVIL et Comtesse Dracula et je me sentais comme si j'étais constamment dans le studio. C'est drôle, tous les films de vampires que j'ai composés pour Hammer ont atteint ces dernières années une sorte de culte, sans doute pour toutes les mauvaises raisons, mais ils sont très populaires.

John Mansell: Countess Dracula n'était pas vraiment un film de vampires ?

Harry Robinson: Pas en tant que telle, à part le titre. Il est basé sur une documentation factuelle et je pense que le film a bien fonctionné, mais ce n'était pas si populaire au boxoffice. Je pense que le public s’est senti trahi car ce n'était pas un film de vampires dans la tradition de la Hammer.

John Mansell: TWINS OF EVIL est un film particulier, de la chair nue et votre musique qui sonne comme une musique occidentale. Qu'estce qui vous a décidé à accompagner par votre musique l'image comme cela ?

Harry Robinson: (RIRES). Vous savez, j'avais toujours voulu composer pour un western et cela ne m’a jamais été demandé, donc quand j'ai vu les premiers rushes de TWINS OF EVIL j'ai pensé, eh bien il ya des chevaux et les gens

courent dans la campagne, alors pourquoi pas. Je vais faire un thème western de pour correspondre à cela. Étonnamment tout le monde a adoré.

John Mansell: Quelle est la musique que vous avez composé pour la Hammer préférezvous ?

Harry Robinson: C'est toujours difficile quand on me pose une question comme

ça. Je pense toujours si je dis «Oh, j'ai adoré cette musique" je peux sembler un peu imbu de moimême, vous voyez ce que je veux dire? Eh bien, vous serez probablement surpris de ma réponse, je crois que je préfère DEMONS OF THE

MIND à toutes les autres. J'ai trouvé que le film était très bon. J'ai utilisé des instruments traditionnels et améliorés cela avec un synthétiseur Moog. J'ai aussi beaucoup aimé ma musique pour Countess Dracula, beaucoup.

John Mansell: Vous avez travaillé sur Docteur Jekyll et Sister Hyde. Qu'estce qui s’est passé ?

Harry Robinson: Je suis tellement content que vous me demandiez ça (rires). Oui, eh bien, disons juste que j'ai eu des divergences artistiques avec le réalisateur et les producteurs. Je n'ai pas aimé le film je pensais que c'était une production plutôt de mauvaise qualité, j'ai toujours dit que dans la vie si on ne s’amuse plus alors il faut foutre le camp et je ne prenais aucun plaisir avec ce film en particulier.

Andrew Keir

Andrew Keir ( 3 Avril 1926 5 Octobre 1997 ), de son vrai nom Andrew Buggy est né à Shotts , North Lanarkshire. Il reste connu pour ses rôles dans les films de la Hammer productions de films d'horreur durant les années 1960.Keir, était le fils d'un mineur qui a d'abord travaillé dans les mines de charbon de sa ville natale luimême quittera l'école pour devenir mineur à l'âge de quatorze ans. Il a travaillé dans les mines pendant six ans, jusqu'en 1946 , quand, à l'âge de vingt ans, il a rejoint le Théâtre afin de suivre une formation d'acteur.Il a fait ses débuts au cinéma dans les films Hammer. Son travail en tant qu’acteur de cinéma inclus A Night to Remember (1958), Cléopâtre (1963), La Chute de l'Empire romain (1964) et Lord Jim (1965).Probablement le plus connu de ses rôles au cours de cette période, fut son rôle vedette du professeur Bernard

Quatermass dans la verison de la Hammer Films en 1967 adaptation de la série télévisée de la BBC ayant pour titre Quatermass and the Pit . Keir a également connu une carrière à la télévision importantes, obtenant divers rôles dans des séries télévisées populaires comme Ivanhoe (1958) de Hamish Macbeth (1996). Il est apparu dans des séries populaires comme The Avengers , The Saint , Taggart et Boon . Il a également joué The Persuaders aux côtés de Roger Moore et Tony

Curtis (Un rôle en or).Keir a également travaillé à la radio, surtout quand il a repris le rôle de Quatermass en 1996 Les Mémoires Quatermass , diffusée sur la BBC Radio 3. Ceci fait de lui un des deux seuls acteurs Brian Donlevy étant l'autre qui joua le rôle du professeur deux fois.Keir a été marié à Joyce Scott.

Ils ont eu cinq enfants: Andrew, Maureen, Sean, Deirdre et Julie. Sean, Deirdre et Julie (connu professionnellement comme Julie T. Wallace) sont tous devenus des acteurs. Il est décédé le 5 Octobre 1997 à Londres , en Angleterre , âgé de

71 ans.

Miles Malleson

Si vous avez déjà regardé une comédie britannique ou un film d’horreur de la

Hammer, vous avez de grandes chances que vous ayez rencontré cet acteur. Il n'est jamais devenu une vedette, mais il est apparu dans près d'une centaine de films. Il laisse tout le travail à faire à Peter Cushing ou Peter Sellers, puis, habituellement environ au bout d’une demiheure, il s'allume, vole la vedette, et repart de plus belle.

Pourtant, il était bien plus qu'un simple homme âgé, excentrique, qui erre dans le milieu du cinéma d'horreur. Après avoir abandonné son idée de devenir instituteur, il atteint une réputation considérable comme acteur, dramaturge, scénariste et traducteur. Il a travaillé pour Hitchcock, Michael Powell, Michael

Winner et Paul Rotha.

Malleson était dans les productions de la Hammer le vieil homme,gai,rayonnant, au caractère doux aux cheveux blancs. Son style inimitable fait de lui un élément important pour le studio et ils perdirent un peu de leur magie quand quand il a fit sa dernière apparition en 1962. (Il se retirera en raison de vue défaillante, en

1965 et mourut, âgé de 80 ans, en 1969.)

Malleson ne se trouve jamais dans les tavernes mal famées de la Hammer, il est souvent présenté comme un homme du métier, quoique d'une excentricité considérable. Dans Dracula (1958), il est un entrepreneur de pompes funèbres chapeau haut de forme, chauffeur de taxi Son visage, un cadeau pour un dessinateur, se détend avec un immense sourire crispé. Lorsque Malleson rit ses yeux disparaissent et sa bouche devient trop grande pour son visage.

Son meilleur rôle pour Hammer (et son plus grand) était l'évêque Frankland dans

Le Chien des Baskerville (1959). L'intrigue voudrait nous faire croire qu'il est une autorité mondiale sur les araignées et les insectes, mais il est difficile de croire que l'homme que nous voyons qui tente de ramasser une araignée dans son chapeau est un grand scientifique. Élégamment vêtu d'un habit queue de pie noire et chapeau haut de forme, sa deuxième scène est un magnifique duo, il est parfait en donnant la réplique à Holmes/Peter Cushing.

On soupçonne Fisher d’avoir eu une tendresse particulière pour Malleson, tout comme James Whale l’avait pour Una O'Connor. Dans Brides of Dracula (1960), il donne encore une fois la réplique à Peter Cushing (ici le chasseur de vampires

Van Helsing), il est un médecin hypocondriaque avec une perruque blonde.

Malleson est toujours exactement la personne pour le rôle, ses scènes sont drôles, non parce que le dialogue qu’on lui a donné est drôle mais parce qu'il est un superbe acteur et l’interprétation qu’il donne est exactement ce que son personnage allait dire. C'est pourquoi il est facile de croire que ces dialogues ont

été écrit en pensant à lui, ou même ont été en grande partie improvisés.

Entretien avec Nigel Kneale

Quel était l'aspect le plus difficile de faire une série télévisée dans les années cinquante ?

Le fait qu'elle soit retransmise en direct, c'était horrible. Si les effets spéciaux sont nécessaires, il fallait souhaiter qu'ils passent à l'écran. Il y avait peu de place pour l'erreur. Les caméras utilisées étaient du matériel initial de

1936, absolument terrifiantes avec l'image qui se présente à l'opérateur à l'envers.

Cela doit avoir présenté quelques problèmes dans la mise en place ?

Exactement. Le cameraman avait besoin d'une connaissance approfondie des répétitions car il était impossible de passer d'une caméra à une autre sans préparation. La deuxième série Quatermass II a été effectivement filmée avec un meilleur système de caméra à Lime Grove, mais bien que la BBC les a conservé dans leurs archives il a été conservé malheureusement une mauvaise copie. La copie parfaite est Quatermass and the Pit.

La raffinerie de pétrole est un cadre idéal pour l'invasion de la Terre. Avezvous utilisé le même emplacement dans la version cinématographique?

Oui, c'était la raffinerie de pétrole de Shell spectacle étrange pour la plupart des gens.

Avezvous été satisfait de la version de la Hammer ?

Non, c'était beaucoup plus simple du point de vue de l'histoire, mais j'ai été très déçu avec Brian Donlevy dans le rôletitre. Tant et si bien que je ne permettrais plus à Hammer d'avoir les droits cinématographiques de la troisième série.

Estil vrai que vous possédez les droits d'auteur sur Quatermass II?

Sur la version cinématographique, oui je le fais. Ils ne peuvent pas le diffuser sans ma permission, à moins que quelqu'un l'ait piraté bien sûr. Mais aujourd'hui, les gens ne sont pas vraiment intéressés par ce film.

Estce que la première histoire The Quatermass Experiment étaitmieux à la télévision ou au cinéma ?

Le film a été très réussie, mais pour moi la télé série était plus effrayante.

Même si vous avez écrit les scénarios pour les trois films, il est évident que vous apprécié plus de travailler sur la série TV ?

Oui, parce que chaque épisode est prévu. Chacun est tout à fait distinct dans le style et le contenu. Nous avons également eu de meilleurs acteurs dans les versions TV et les rôles étaient plus exigeants pour un acteur. Cependant, je pense qu’Andrew Keir était merveilleux dans le troisième film, Quatermass and the Pit.

Yvonne Monlaur se souvient

Yvonne Monlaur (née le 15 décembre 1939 à Pau) est une actrice française des années 1950 et 1960 connue pour ses rôles dans les films d'horreur de la

Hammer. Elle apparaît dans l'un des premiers films dans lequel a tourné Claudia

Cardinale, Tre straniere a Roma (1958), et dans Le Cirque des horreurs (1960) avec Anton Diffring et Donald Pleasance. En 1960, elle joue dans le film de la

Hammer Les Maîtresses de Dracula avec Peter Cushing et Freda Jackson. Elle joue aussi auprès de Christopher Lee dans The Terror of the Tongs (1961).Elle avait passé l'audition pour interpréter Domino Derval dans le James Bond

Thunderball, mais c'est une autre actrice française qui décroche le rôle, Claudine

Auger…

« L'empreinte du Dragon Rouge ( 1961) est mon deuxième et dernier film pour les studios de la Hammer. Reconnue internationalement pour ses films d'épouvante, la firme britannique produisait aussi pour les grands studios américains des films de genre tres différents ( policier, comédie, science fiction) avec une égale maîtrise.L'empreinte du Dragon Rouge était apparenté comme un film d'aventure mais le soin porté à l'atmosphère et les éléments horrifiques de l'histoire donnaient au film la touche Hammer si populaire à

l'époque. Ce fut aussi pour moi l'honneur de partager l'affiche avec l'autre grande star de la Hammer : Christopher Lee.

Un an est passé depuis le succès de BRIDES OF DRACULA. Je vis à nouveau en

Italie où je poursuis ma carrière dans des genres très différents. Je viens de finir une comédie avec Sophia Loren et Clark Gable.

Quand la Hammer contacte mon agent de Londres, je suis entrain de tourner

GERARCHI SI MUORE sous la direction de Giorgio Simonelli.

Les Carreras ont pensé à moi pour leur prochain film d'aventure. Il ne s'agit plus de l'univers flamboyant des films gothiques mais d'une intrigue policière situé dans un port de Hongkong au début du XXe siècle. Connaissant le style inimitable de la Hammer, je me dis que quelque soit le sujet, le film serait toujours un peu spécial. Je ne me trompais pas. Le synopsis indiquait que la vedette féminine était eurasienne. Cela m'intriguait beaucoup. La production avait quelques interrogations concernant l'apparence de mon personnage. Ils voulaient me voir pour faire des essais de maquillage au studio .

Bientôt je repris la route de Windsor qui me conduisait, il y a quelques mois à peine, sur les plateaux de BRIDES OF DRACULA au sein des studios Bray. Les maquilleurs avait pour consigne de me faire un maquillage léger suggérant mes origines asiatiques sans trop dénaturer mon regard. Ils optèrent pour l'application de bandes adhésives invisibles sur mes tempes tirant le coin de mes yeux de chaque côté pour les brider. Le port d'une longue chevelure de jais et le teint pâli acheva de convaincre la production de la crédibilité de mon apparence.

Le lendemain matin, après les séances d'essayage avec l'habilleuse, je croisais des figurants asiatiques dans les couloirs qui m'interpellèrent pensant que j'étais originaire de leur beau pays. Je finis par croire que le test était réussi !

Résumé

Hongkong 1910. Le Capitaine Jackson ( Geoffrey Toon ) veut venger le meurtre de sa fille perpétré par le diabolique Chung King ( Christopher Lee) et son organisation criminelle Le Dragon Rouge qui a la main mise sur le trafic d'opium et rançonne les activités portuaires. Ses hommes de main ont pour rituel d'exécuter les opposants à coup de hachette. Bientôt, Jackson parvient à soulever la population, aidé par un réseau clandestin de résistance. Il libère une jeune esclave Lee ( Yvonne Monlaur) qui tombe amoureuse de lui. Lors de la lutte finale qui verra la résistance anéantir les hommes du Dragon rouge, Lee meurt en voulant protéger Jackson du coup de hâchette qui lui était destiné. Vaincu, Chung

King se donne la mort pour échapper à la justice.

L'eurasienne Lee était un formidable rôle de composition. Un personnage vraiment très interessant à défendre. A elle seule, elle résumait l'ambiguité avec laquelle le brillant scénariste Jimmy Sangster aimait jouer concernant les stéréoptypes du mystère oriental. Elle représentait à la fois la séduction, l'imprévisibilité et la sauvagerie. Des clichés du colonialisme habilement détournés quand on découvre, par exemple, que certains des hongkongais qui traquent Jackson se révèlent finalement des adversaires du Dragon Rouge. Les plus menaçants ne sont pas ceux que l'on croit. Pour ma part j'alternais avec une versatilité pour le moins surprenante des scènes où j'étais l'amoureuse ou bien la meurtrière ! On était très loin de la candeur de Marianne Danielle ! C'est ce qui me passionnait.

Le tournage avait débuté depuis quelques jours lorsque je fis mes premières prises. Je n'étais pas en terrain étranger, je retrouvais une bonne partie de l'équipe de BRIDES OF DRACULA. La Hammer était une grande famille, l'expression n'était pas galvaudée, puisqu'elle conservait, film après film, une

grande partie des techniciens qui avait fait son succès. On ne change pas une

équipe qui gagne. Si Anthony Bushell était un nouveau réalisateur de la compagnie, il n'était pas un inconnu dans le milieu du cinéma anglais. Il avait derrière lui une importante carrière d'acteur au sein de la troupe de Laurence

Olivier. Le grand public l'avait vu aussi dans le feuilleton télévisée

QUATERMASS AND THE PIT dont la Hammer tirera par la suite une adaptation cinématographique. Bushell encourageait les acteurs à être créatifs et proposer des idées pour enrichir leur rôle pendant les répétitions. Comme pour BRIDES

OF DRACULA, nous répétions beaucoup sur les plateaux ( in the mood) et faisions très peu de prises. La règle était à l'économie. Bushell dirigeait avec beaucoup de méticulosité les scènes de groupes. Il y en avait beaucoup à gérer sur ce film. Bien que nous partagions l'affiche, je n'avais rien à jouer avec

Christopher Lee. Je le voyais durant les petits déjeuners entre les pauses. Il

était très concentré sur son rôle. Nous eûmes peu d'occasion de discuter. Je me souviens m'être faufilée comme une petite souris sur le plateau où il tournait ses dernières scènes pour le regarder jouer. Il était dans son palais, entouré de ses sbires. Il savait jouer de son maquillage et de sa voix pour donner une composition inquiétante de son personnage. Je le trouvais très impressionnant.

Nous eûmes l'occasion de nous revoir, bien des années après, lors d'un festival du film d'aventures à Paris (3). Cette rencontre reste un très bon souvenir.

Christopher me dit que THE TERROR OF THE TONGS était " a very happy film".

Il me parla aussi de BRIDES OF DRACULA qu'il avait vu. L'occasion pour nous d'évoquer avec plaisir la mémoire de ce cher Peter ( Cushing).

Je partageais toutes mes scènes avec l'acteur irlandais Geoffrey Toone qui jouait le capitaine Jackson. Il fut un partenaire très agréable. Il avait, en dehors des prises, une attitude très paternelle avec moi. Ayant aussi beaucoup voyagé, il aimait que je lui parle de la France et de ma vie à Rome. Il était présent au

French Institute de Londres lors de la sortie du livre de Wayne Kinsey :

HAMMER FILMS THE BRAY STUDIOS YEARS en 2002. Il m'accueillit chaleureusement en déclarant: " Vous êtes toujours ma petite Lee !" Comme dans les grands classiques de la Hammer, le décor avait une importance prépondérante. Bernard Robinson (4) et son équipe avaient reconstitué sur le bord de la Tamise un quai de Hong Kong très impressionnant. Une partie de la perspective était ensuite ajoutée en matte painting à la prise de vue. C'est dans ce décor qu'avait lieu la fin tragique de Lee mon personnage. Je recevais le coup fatal d'une hachette destinée au Capitaine. Ma mort déclenchait alors un combat entre la secte et les groupes résistants. Nous mîmes deux nuits à tourner cette scène. Deux nuits pendant lesquelles je restai couchée les yeux fermés sur le quai tandis que j'entendais les figurants se battre autour de moi. Vu l'ardeur qu'ils y mettaient, je n'avais qu'une crainte : qu'ils me marchent sur la tête ! Je n'étais pas la seule à y penser. J'entends encore Bushell crier : Attention ! Ne me l'abimez pas ! Ne me l'abimez pas !" Une préoccupation toute aussi bienveillante que professionnelle. C'est qu'il me restait encore quelques scènes à tourner !

Lorsque THE TERROR OF THE TONGS sortit en Italie, j'en fis la promotion à

Rome et à Ravello ou je vivais. Je donnai une interview télévisée dans le cadre d'une salle de cinéma. Quelques mois auparavant, j'avais eu l'honneur de recevoir la Argento Torre Eiffel, une distinction qui récompense une actrice française pour sa carrière artistique sur la péninsule ».

Entretien avec Yvonne Romain

Yvonne Romain était l'une des femmes les plus populaires des productions

Hammer, elle a joué entre autre dans La Malédiction du loupgarou avec Oliver

Reed.

Votre premier film d’horreur fut The Corridor of Blood de Dick Gordon ?

C'était la première fois que je rencontrais Christopher Lee , il devait me violer dans le film. Pour garder la censure heureuse il a essayé de me violer avec chapeau haut de forme qui cachait et un pied sur le sol, comme vous pouvez l'imaginer tout cela était vraiment sexy!

Boris Karloff ?

Il était formidable, son nom était légendaire il était en fait très doux.

Ensuite, vous faites Le Cirque des Horreurs ?

Il y avait beaucoup de jolies filles dans ce film. Nous avons tous passé un bon moment. Nous étions dans ces caravanes horribles et il faisait un froid glacial. En fait, c'était vraiment effrayant j’avais une scène avec un vrai lion. C’ était en fait un cascadeur qui avait une perruque. Il y avait un plan où ils ne pouvaient pas

faire semblant et ils ont effectivement voulu que j'aille avec le lion. Il y a eu une fraction de seconde ou le lion m'a regardé et j'ai pensé: «Oh non, je n'aime pas ton look ! Je suppose que maintenant tout cela ne se ferait pas à cause des règles de sécurité.

Parlezmoi de The Frightened City ?

Sean Connery a joué avec moi. J'avais travaillé avec Sean avant dans Action of the Tiger .

En fait dans ce film j'ai eu mon nom audessus du titre ! Je l'ai vu récemment et c'était vraiment un bon film. Je me souviens être allé à Marble Arch à Londres pour le voir parce que mon nom était là, nous étions très jeunes et de voir mon nom dans les lumières était tellement excitant.

En 1960, vous avez fait vos débuts chez Hammer dans Curse of the Werewolf.

Comment en êtesvous venu à participer à cette aventure ?

Je pense que j'ai auditionné, je n'étais pas très connue et j’auditionnais pour tout. J'ai joué une sourdemuette ! Je leur ai dit de me faire parvenir le script et il n'y avait pas de lignes.

James Carreras ?

C’ était un homme très gentil. C'est vraiment triste qu'il n'y ait plus de Hammer.

C'était comme une compagnie de théâtre, les mêmes personnes, les mêmes lieux.

Le petit studio à Bray était très agréable. Le travail pour Hammer c’était comme travailler pour une famille. De plus, la cuisine y était super, la meilleure tarte aux pommes que j'ai jamais mangé de ma vie!

Avezvous déjà sous contrat avec la Hammer ?

Non, j'étais juste très chanceuse de faire ces films.

La scène où Richard Wordsworth vous attaque est maintenant assez célèbre parmi les fan d'horreur ?

Vraiment? Oh là là! C'était une sale scène. C'était vraiment assez effrayant. J'ai toujours été en train de me batter contre des gens dans les films. C'était toujours ce que je faisais !

Oliver Reed ?

Il était si fringant. Il était très beau, incroyablement beau. Il avait des yeux extraordinaires.

Votre rôle dans Captain Clegg était probablement le plus important ?

Oui. Je jouais la fille de Peter Cushing. Je m'entendais très bien avec Peter. Je l'aimais. J'ai été jeté dans l'eau glacée dans La Malédiction du loupgarou en costume d'époque. Comment je n'ai pas coulé, je ne le saurai jamais. C’était à la mi Novembre quand ils m'ont jeté ...

Pas de glamour dans Brigand de Kandahar ?

Oliver Reed a joué dedans aussi

Ensuite Double Trouble avec ?

Bien que j’ai eu un grand rôle, c'était un film terrible. Mais c'était très excitant de rencontrer Elvis. Il était très mince et beau. Mais à peine cinq ans plus tard, quand je suis allé le voir à Las Vegas, il était juste cet homme énorme. C'était une honte, vraiment tragique, il était un homme très doux.

Encore des actrices

Yvonne Furneaux

Yvonne Furneaux est né à Lille, en France, le 11 mai 1928, sous le nom Yvonne

Scarcherd. Avec uniques yeux pâles qui ressemblent presque surnaturelle, elle a commencé une carrière au cinéma en Angleterre, à partir de 1952. Yvonne a travaillé principalement en Europe, dans les comédies et les films d'aventure, le plus souvent dans des productions internationales, covedette aux deux fois aux côtés d’Errol Flynn. Quand les studios Hammer ont commencé à être populaire dans le monde, Yvonne jouera un double rôle dans La Momie, Isobel et la

Princesse Ananka , aux côtés de Peter Cushing et Christopher Lee. Puis elle fut invitée par pour faire partie de son classique intemporel La Dolce

Vita , en 1960. Yvonne restera en Italie les années suivantes, en vedette dans le docteur Mabuse puis des films d'aventure comme Hélène de Troie . En 1965, elle a eu un rôle court mais important dans Repulsion de Roman Polanski. Un autre point fort reste dans sa carrière Le Scandale de Claude Chabrol. Son dernier rôle est assez déroutant Tante Tillie Frankenstein en 1984, dans lequel elle joue le rôletitre.

RAQUEL WELCH

Elle est une des plus grandes sexsymbol des années soixante (et, à vrai dire, de tous les temps), elle est née Jo Raquel Tajeda le 5 Septembre 1940, à Chicago.

Reine de nombreux concours de beauté, elle finira par faire ses débuts au cinéma dans un film avec Elvis Presley Roustabout en 1964. Les années qui suivent offriront aux fans du monde entier une avalanche de photos en bikini de

Raquel souriante dans One Million Years BC , le film qui l'a mise sur la route de la célébrité ... une production Hammer ! Elle doit se battre pour obtenir plus de rôles difficiles tout au long de sa carrière, au point de fonder sa propre société de production.

Joanna Lumley

Née le 1er mai 1946, à Srinagar, au Cachemire, en Inde, Joanna Lumley Lamond est peutêtre plus connu pour son travail à la télévision que pour ses rôles au cinéma. Elle a fait ses débuts au cinéma en 1969 dans un petit rôle dans Some

Girls Do et est devenue une James Bond Girl la même année dans Au service secret de Sa Majesté . Joanna fit partie de la Hammer dans les dernières

années de l'entreprise, pour les derniers Dracula de la série. La gloire croisera son chemin en 1976 avecThe New Avengers ou elle jouera Purdey sportive avec une coupe de cheveux un peu chasseur aux côtés de Patrick Macnee qui redevient

John Steed. Puis vint quelques films comme The Pink Panther. Elle sera plus connue pour être l'immortel Pierre Patsy dans la série de la BBC Absolutely

Fabulous (le personnage prétend même avoir été une ancienne James Bond Girl, à un moment donné!).

DAWN Addams

Elle est née le 21 Septembre 1930 à Felixstowe, Suffolk, en Angleterre. Après quelques années de vie à Calcutta, la jeune fille décide de devenir actrice, de commencer à travailler dans le cinéma dans les années cinquante. Certaines productions internationales tournées en Europe vont bientôt suivre, mais Dawn deviendra surtout connue pour son style de vie. En 1952, en raison d'une robe trop serrée, celleci tombera juste avant une première de film. Elle finit par

épouser un prince, prétendant qu’elle arrête de tourner. Cette union tumultueuse sera un régal pour les magazines people, comme ce sera le cas de leur divorce et de la bataille pour la garde de leur fils. Son salaire pour The Vampire Lovers li a permis d’investir dans l'achat d'une maison sur l'île de Malte. En 1985, Dawn fut diagnostiqué avec un cancer dont elle perdra la bataille, le 7 mai, à l'âge de 54 ans.

CARITA JARVINEN

Pour un film unique dans sa carrière cinématographique, cette beauté renversante finlandaise a été seulement présentée comme "Carita", à des fins exotiques. Né en 1942, Carita Jarvinen n'était pas mauvaise comme on pouvait s'y attendre en tant qu'actrice et a effectivement donné une performance adéquate dans cette aventure ou elle côtoyait des artistes chevronnés. Elle a joué une princesse qui doit se prononcer sur les territoires de l'Empire romain après la conquête de la GrandeBretagne, après la mort de son père. L'ironie de ce projet est qu'il n'y a pas de Viking inclus dans le complot! Comme vous pouvez vous en douter les renseignements biographiques sur Carita sont rare et on ne sait pas pourquoi elle n'a pas poursuivi une carrière cinématographique.

Eunice Gayson

En fait elle fut la première femme à jouer le même rôle dans deux films de

James Bond consécutifs (en dehors de ). Eunice Gayson était née le 17 Mars 1931, à Londres, en Angleterre. Curieusement, deux des films

dans lesquels elle est surtout connue sont Dr. No et Bons baisers de Russie alors qu’elle n’a qu’un second rôle. Avant cela, Eunice a trouvé le temps de partager son beau visage dans La Revanche de Frankenstein ce qui pourrait être le meilleur film de la série de Hammer. Elle fait ses débuts au cinéma en 1948, dans des comédies légères et des films d'aventures. Elle a la particularité d'être la première femme présenté à James Bond dans le film légendaire de la série,

Sylvia Trench (Eunice devait jouer initialement Moneypenny ), un personnage qui devait rester présente dans les films à venir. Sa fille jouera dans GoldenEye.

Bernard Robinson, décorateur et les autres

Le cinéma d'exploitation, ça exploite, donc quand on trouve un filon, on l'épuise.

Orientés par le succès de leur Dracula, et celui de Frankenstein, qui confirme que la formule est la bonne, les responsables de la Hammer vont donc ni une ni deux mettre en chantier une suite à Dracula, malgré la désintégration plein cadre de ce dernier à la fin du récit, et la défection de sa star vampirique

Christopher Lee, dont le melon enfle sérieusement à l'époque, et qui pense avoir mieux à faire (et plus rentable surtout ) ailleurs. Pas de Dracula dans Les

Maîtresses de Dracula, donc, mais des femmes vampires, ne chipotons pas trop.

Les apparences peuvent être trompeuses : car si le film semble mis sur pieds pour profiter coûte que coûte de l'engouement pour son prédécesseur, il n'en demeure pas pour autant bâclé ou sans âme, d'autant moins si on le compare à l'épisode suivant, qui voit le retour de Lee dans le rôle. Pas de Dracula, donc, mais un autre vampire, présenté par le narrateur comme un de« ses disciples », et qui n'apparaîtra dans le film que bien plus tard, le Baron Meinster. Dans la grande tradition du gothique classique, c'est encore une fois parmi les aristocrates de l’Europe centrale que naissent les monstres.

Les images de Fisher et Asher sont de toute beauté, tout comme les décors de

Bernard Robinson. Les combinaisons de violet, de vert, d'orangés, étoilant les vitraux, les fenêtres, les colonnades, les balcons de pierre et les cheminées bordées de gargouilles, régalent l’œil en une symphonie de couleurs enivrantes.

L'apparition du DVD a certainement participé de la reconnaissance des qualités plastiques des productions Hammer des années 60, enfin visibles dans des copies au format respecté et fidèles à leur chromie flamboyante. Peu de films Hammer, même à cette époque, bénéficient de décors si inspirés et d'une photo si chatoyante. On pense beaucoup aux gammes employées dans La belle au bois dormant, des studios Disney. Les décors prolongent eux aussi une sensibilité médiévale imaginaire, relevant bien plus de la rêverie que de la citation historique. Le film revisite d'ailleurs en partie les passages du roman de Stoker situés dans le château de Dracula plusieurs statues de dragon suggèrent d'ailleurs cette filiation possible entre Meinster et le Comte. La vue depuis la fenêtre de la chambre attribuée à l'héroïne, sur celle du fils de la Châtelaine saisit par la beauté de sa construction, par l'imagination du décor, tout en lignes brisées, en murs ouverts faisant communiquer les espaces intérieurs et extérieurs. Ces espaces travaillés s'accordent parfaitement à la mise en scène de Fisher, préférant la plupart du temps un plan fixe permettant d'apprécier la composition dessinée par les lignes du décor, ou décrire les espaces par de lents panoramiques mettant à portée de regard la profusion d'accessoires ou le soin des ornements.

Cet écrin accueille un récit rocambolesque, assez baroque, et moins linéaire qu'à l’accoutumée. Les réactions des personnages, parfois illogiques, les aberrations de certaines situations (un vampire capable de se transformer en chauve souris est emprisonné par une chaîne au pied! ), la disparition inattendue de certains personnages confèrent à l'histoire un aspect onirique, prenant presque le

contrepied du Dracula de 1958. Narrativement parlant, car le prolongement thématique est tout à fait cohérent. Sous la caméra de Fisher, le vampire continue d'être cette incarnation d'une pulsion sans entraves, faisant de n'importe qui et n'importe quoi l'objet de son désir la seule condition d'élection semblant être de se trouver à la portée du prédateur. Ainsi, le vampire, venu chercher sa promise, et ne la trouvant pas, fera tout aussi bien son affaire de sa compagne de chambrée, puis plus tard, c'est son pire ennemi, Van Helsing, qui sera l'objet d'un traitement identique à celui de victimes plus consentantes !

Hommes ou femmes, désirants ou rétifs, tous sont identiques face à l'envie de jouir animant le vampire. Cette sensualité charnelle est profondément amorale, et le Baron Meinster ira jusqu'à vampiriser sa propre mère. Bien sûr, le professeur Van Helsing, rassurante figure paternelle au sens le plus droit, ne reculera devant rien pour réduire cette pulsion à l'impuissance. Bien sûr, la loi de

Dieu, symbolisée par la croix image du triomphe de l'âme sur le corps, et de la destruction des pulsions charnelles aura raison du vampire. Dans un final splendide, Van Helsing fait tourner les ailes d'un moulin, dans lequel les vampires se sont réfugiés, pour qu'elles adoptent la silhouette d'un crucifix démesuré. Ce personnage de chasseur de vampire, interprété idéalement par Peter Cushing, est d'ailleurs une sorte de calme fanatique chrétien, voyant dans les objets les plus incongrus ce motif de la croix, et rendant ainsi la présence divine autour de lui dépendante d'une simple question de point de vue, et même, de perspective.

Suite parfaite du Cauchemar de Dracula, Les maîtresses de Dracula ne souffre pas de l'absence de Christopher Lee. Un acteur à l'aspect plus juvénile, donnant une beauté innocente au démon sensuel, le remplace judicieusement. Son apparition, sur un balcon, à l'arrière plan de l'image, une chaîne dorée autour de la cheville attachée à l'intérieur de la pièce, et une des images les plus fortes du film, et la relation trouble l'unissant à sa mère pourrait provenir d'un conte

inconnu des frères Grimm. Parvenant à rendre justice à un scénario plein de péripéties, à l'écriture feuilletonesque, Ficher réussit aussi un film éminemment personnel, dans lequel sa vision du monde, marquée par la réprobation des plaisirs de la chair, s'épanouit paradoxalement dans un déluge vertigineux de couleurs chatoyantes, inondant des soupirantes en déshabillés translucides s'abandonnant au baiser de la mort, le sourire aux lèvres.

Entretien avec

Vous avez été une James Bond girl en 1973 avec Roger Moore. Pouvezvous nous dire ce que c'était que de travailler avec lui ?

Eh bien, c'était une expérience agréable d'être une James Bond Girl avec Roger nous avions déjà travaillé ensemble auparavant dans "The Persuaders" donc nous nous connaissions très bien. Ce fut une expérience extrêmement agréable.

Vous avez eu cette scène célèbre avec cette robe qui tombe grâce à la montre magnétique de Bond. Cela atil fonctionné aussi bien que cela paraît à l'écran?

La fameuse robe bleue a été fabriquée à partir de matériau terriblement épais, la fermeture éclair qui devait s’ouvrir en un éclair avec la montre magnétique a résisté ! Un homme très célèbre appelé Derek Meddings qui était un gars des effets spéciaux était couché à mes pieds tout en tirant sur une corde qui était fixée à la fermeture, il y avait beaucoup de moments hilarants. Quelqu'un tirait sur la robe pendant que quelqu'un tirait sur l'autre extrémité de la fermeture à glissière, à la fin cela a fonctionné.

Il est charmant c’est un homme très drôle et travaillant dur, humoristique mais sérieux aussi.

Comment avezvous obtenu votre rôle de Miss Caruso dans Live and let Die ?

J'ai dû auditionner pour le rôle.

Quand vous avez vu le film pour la première fois, comment vous sentiezvous en vous voyant sur grand écran ?

Je me suis caché sous le siège immédiatement!

Quels sont vos meilleurs souvenirs sur ce film de Bond ?

Apprenant que Paul McCartney avait fait une musique, quelqu'un m’a fait écouter cette musique merveilleuse nous étions assis là en extase. Si j'entends cette musique de nouveau maintenant, mon cœur bat très vite parce que je pense que c'est une musique merveilleuse. Ce fut le meilleur moment.

Vous êtes tout aussi célèbre pour être une actrice des productions Hammer pouvezvous nous parler de votre expérience mémorable dans ces films d'horreur ?

"Théâtre de sang" est mon film préféré en plus je jouais en collaboration avec des acteurs célèbres. Jeff Hawkings, Arthur Lowe avec qui j'avais travaillé à la télévision et dans des publicités. Le plus extraordinaire de tous Vincent Price.

Le Musée d’Orsay se souvient

Pourquoi un cycle Hammer au musée d'Orsay ?

Cela peut paraître un choix spécial en tant que président du musée d'Orsay mais c'est par mon goût pour le cinéma fantastique traditionnel des années 30 et 60 que j'ai développé un goût pour le fantastique tout court dans l'art et suis peut

être venu au XIXe siècle parle symbolisme. Je confesse que je n'ai pas lu

Huysmans dans le texte à dix ans, par contre je savais qui était Peter Cushing et

Christopher Lee. Dix ans, c'est peutêtre un peu tôt, disons onze et demi.

Les références littéraires qui inspirent la Hammer sont aussi du XIXe siècle.

C'est très bien de le dire et l'affirmer, les personnages de Frankenstein et

Dracula appartiennent parfaitement à la mythologie qui est dans le cercle de définition des droits du musée d'Orsay. On en vient aussi au XIXe par l'utilisation très maîtrisée de la couleur, un cadrage impressionnant et un sens du décor qui appartient parfaitement à ce siècle.

D'où vient votre goût pour le cinéma de genre ?

Un livre m'a beaucoup marqué, l'extraordinaire Les Classiques du cinéma fantastique de JeanMarie Sabatier. C'est très entier avec plein de parti pris : il déteste Fellini et surtout Losey, mais il défend extrêmement bien le fantastique,

J'ai découvert et progressé dans ma connaissance de ce cinéma grâce à lui et à

Gérard Lenne, les deux piliers pour moi. Maintenant il y aura M. Stanzick car la somme qu'il a écrite est extraordinaire. Je suis très content aussi qu'il rende hommage à la mue MidiMinuit et aux lieux à Paris où étaient présentés ces films, les salles où j'ai découvert ce cinéma. Au début des années 70 on n'avait pas les cassettes vidéo, il fallait aller voir les films au Colorado, au MidiMinuit et au Brady.

Vous étiez parmi les spectateurs qui ont vécu ces moments mythiques.

Oui, je suis né à l'épicentre du IXe arrondissement, j'habitais rue Condorcet et allais à pied au Colorado. Et à une époque on avait une maison près de Sestrières en Italie. J'y montais à vélo, ce qui n'est pas rien, pour aller voir une fois par semaine une programmation de film d'horreur.

Votre premier film Hammer?

Je pense que c'est Le Cauchemar de Dracula. La Hammer a fait beaucoup de films avant, mais il n'existait pas cette conjonction Fisher/Lee/Cushing les vrais créateurs d'un style. Quand j'étais jeune il était coutumier de dire que l'Angleterre n'avait pas de cinéma aprèsguerre, alors qu'il y avait Michael

Powell, un des plus grands réalisateurs. Et je suis d'accord avec Scorsese pour dire que Les Chaussons rouges est peutêtre un des trois plus beaux films de l'Histoire du cinéma. Je le pense aujourd'hui mais n'aurais jamais dit ça il y a dix, vingt ans.

Votre opinion atelle évolué aussi sur certains Hammer ?

Certainement, car je faisais un grand cas de John Gilling, un cinéaste secondaire.

D'ailleurs, j'ai choisi La Femme reptile et L'Invasion des mortsvivants dans le cycle. Il y a des choses regardables, mais en même temps des longueurs et des facilités : on a l'impression qu'il utilise toujours le même village, les mêmes villageois, la même auberge, les mêmes personnages dans des rôles à peu près

équivalents d'un film à l'autre. Mais il y a un goût du morbide et du détail, presque à la limite de l'écœurant qui est assez étonnant. C'est un des cinéastes les plus gore à l'intérieur de ce monde quand même assez tenu du fantastique anglais. Mais j'ai une admiration pour Terence Fisher qui grandit de plus en plus et j'aimais bien Peter Sasdy.

Pourquoi Fisher?

Ce qui m'impressionne et me plaît toujours dans ses films, c'est la conduite directe du scénario, c'est comme une mécanique d'horlogerie. C'est pour cela que j'ai une grande admiration pour Hitchcock, Almodovar ou Mankiewicz. On ne perd pas une minute, la moindre phrase, le moindre plan porte à la tragédie finale. Mais je n'ai jamais beaucoup cru au fantastique fishérien, alors que les atmosphères, les impressions de petits villages, châteaux gothiques sont beaucoup plus fortes dans le cinéma de James Whale.

Votre Dracula préféré ?

Les Maîtresses de Dracula évidemment où ce n'est pas Christopher Lee, mais une espèce de blondinet pervers dont je ne sais rien {David Peel). il n'a pas fait beaucoup de films, mais il est absolument prodigieux. Il a une mère monstrueuse, possessive, vénéneuse et le rapport mèrefils est épouvantable, c'est irregardable.

Votre Frankenstein préféré ?

Certainement La Revanche de Frankenstein. Je suis peutêtre moins sensible au thème, qui est plus sur la construction d'une machine et la frontière entre l'humain et le non humain, Le thème de Dracula est plus essentiel, c'est celui de la corruption, un personnage qui a l'air absolument normal et ne l'est pas.

Lee ou Cushing?

Ce ne sont pas de grands acteurs, mais ils sont mis dans des situations qui en font de très grands acteurs. Peter Cushing c'est soit le savant fou, qui n'est pas fou du tout, vise un but particulier, réagit de manière négative sur son environnement, soit le Van Helsing le plus parlait de l'histoire du cinéma parce qu'il n'est pas du tout chrétien, pas tellement catholique d'ailleurs en terme radical, mais il manie la croix au moment où il le faut pour se débarrasser de

Dracula et le marquer au fer rouge. Cushing je ne l'ai jamais vu dans un film autre que ceux de la Hammer, alors que Christopher Lee est très impressionnant, très urbain, avec un accent anglais par¬fait. Il a pu jouer tous les rôles, on sent que c'est un personnage policé et une bète, de façon beaucoup plus impressionnante que Bela Lugosi. Il est très intéressant dans Le Chien des

Baskerville.

Quelle est la part de classicisme pour vous ?

Il y a une mécanique du destin, qui est une chose très forte, presque comme dans

Shakespeare. Il y a rarement dans un film une surprise qui renverse complètement les données de la Morale avec un grand M, Je suis très admiratif de cette période qui s'est un peu dissoute à l'intérieur du style des années 70.

Au moment où Sabatier écrit son livre, cela appartient déjà à l'Histoire. En tout cas, cela paraîtra aux jeunes extrêmement sages, même à la limite de l'ennuyeux,

par rapport à tous ces films qui déferlent ces derniers temps sur les vampires gentils. C'est à se tirer une balle dans la tête, alors que le vampire ne vaut que parce qu'il habite les forces du Mal, représente le Mal absolu, est à l'œuvre dans la destruction, pour faire avancer l'empire des ténèbres et surtout la corruption des âmes, le crois beaucoup à la corruption des âmes et à la nécessité de résister. Je pense que quelque part ces forces obscures existent, j'y crois. La jeunesse s'intéresse beaucoup au fantastique, mais nous ne parlons pas du même fantastique. Lorsqu'ils parlent d'Hitchcock c'est le suspens, la scène sous la douche, l'attaque des oiseaux, ce qui ne m'intéresse absolument pas. Ce qui m'intéresse c'est l'itinéraire romantique de deux êtres qui refusent de se regarder et sont petit à petit amenés parfois par l'épreuve à se découvrir et s'aimer.

Estce que ce sont des films référents ?

Je crois que nous avons un programme de référence. D'ailleurs, les réactions que j'a entendues vont plutôt vers l'idée de « cuit movie », de genre. Je tenais beaucoup à La Femme reptile et L'Invasion des mortsvivants qui n'est pas totalement réussi mais est un des rares films marxiste car on voit un aristocrate faire travailler les zombies pour augmenter son pouvoir de production et il ne manquait que Marx à l'intérieur de la boucle pour avoir tout le XIXe siècle. La fin de La Femme Reptile est très impressionnante, dure à supporter d'un point de vue psychique. Mais il faut rentrer dedans, c'est certain que les gamins habitués à Twilight vont ricaner parce qu'il n'y a pas assez d'effets spéciaux, ce cinéma n'appelle aucunement les effets spéciaux. Je n'aime pas la sur utilisation des effets ou alors comme James Cameron qui fait vraiment avancer le cinéma, quand le film est uniquement fondé sur ça. Je pensais d'ailleurs à une chose, si on voulait vraiment affiner la résurgence et la disparition des vampires à travers le temps, il faudrait aussi parler de l'école italienne des années 50 avec Riccardo

Freda et Mario Bava qui ont proposé des films à la limite du gore mais en noir et blanc, extrêmement baroques, d'une invention absolument incroyable et pour qui j'ai un grand respect. Peutêtre l'occasion d'un futur cycle.

Quelques films emblématiques :

Frankenstein s'est échappé

• Réalisé par Terence Fisher

• Avec Peter Cushing, Robert Urquhart, Hazel Court, Christopher Lee

Attendant d'être guillotiné, le Baron Frankenstein reçoit dans sa cellule la visite d'un prêtre à qui il raconte son histoire. De son enfance à ce qui l'a mené jusqu'à sa condamnation à mort…

Forte d'un certain succès d'une première aventure cinématographique de

Quatermass avec LE MONSTRE, la Hammer se lance dans un second film, LA

MARQUE, qui sera tout aussi bien accueilli. Voilà qui donne l'idée à la maison de production britannique de se lancer sur le créneau du fantastique. C'est ainsi que naît l'idée d'adapter à l'écran un grand classique et tout de suite le livre de

Mary Shelley s'impose de par un projet de Max J. Rosenberg et Milton Subotsky que la Hammer Films reprend à son compte. Dans un premier temps, il est question d'engager Boris Karloff pour ce qui devrait être un petit film tourné en noir et blanc. Mais la Universal ne voit pas le projet d'un bon œil et menace la

Hammer d'une action en justice dans le cas où leur production viendrait à plagier les films originaux de l'age d'or du cinéma fantastique américain. Ayant un peu

peur des représailles, la Hammer décide de s'écarter des films de James Whale, ce qui sousentend que le maquillage légendaire ne peut être pris en considération. Il faut donc faire marche arrière et c'est finalement Jimmy

Sangster qui signera un scénario original oubliant tout le travail fourni par Milton

Subotsky et Max J. Rosenberg qui se voient évincés du projet.

Terence Fisher est sous contrat avec la Hammer depuis quelques années déjà où il a signé divers métrages dont LE TRIANGLE A QUATRE COTES ou

SPACEWAYS. C'est à lui que l'on confie la réalisation du film qui sera réalisé en couleurs. L'occasion de verser un sang vermillon dans des décors chatoyants sous la houlette du directeur de la photographie Jack Asher. La production choisit

Peter Cushing après l'avoir vu dans l'adaptation pour la télévision britannique de

1984. Mais à vrai dire, ils sont à peu près sûrs que l'acteur refusera le rôle en raison de sa renommée déjà établie. Et pourtant, c'est tout le contraire puisque

Peter Cushing est emballé à l'idée de devenir le Baron Frankenstein et signe, paraîtil, sans même lire le scénario ! Face à lui, c'est un Christopher Lee encore peu connu et méconnaissable sous un maquillage inédit qui incarne une créature pathétique. Distribué par la Warner un peu partout dans le monde,

FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE surpasse les espérances ! Dès lors, la

Hammer Films se tournera en majorité vers l'horreur gothique. Terence Fisher ne nourrissait pas vraiment d'envie particulière pour le fantastique mais grâce à

FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE, dans les années qui vont suivre il va remettre au goût du jour la plupart des grandes figures du cinéma fantastique : LE

CAUCHEMAR DE DRACULA, LA MALEDICTION DES PHARAONS, LA NUIT DU

LOUPGAROU, LE FANTOME DE L'OPERA, LES DEUX VISAGES DU DR

JEKYLL… Le succès de ce premier Frankenstein made in Hammer lance inévitablement des suites. Rapidement, LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN est mise en chantier. Suivi de L'EMPREINTE DE FRANKENSTEIN,

FRANKENSTEIN CREA LA FEMME, LE RETOUR DE FRANKENSTEIN, LES

HORREURS DE FRANKENSTEIN et FRANKENSTEIN ET LE MONSTRE DE

L'ENFER. Une série télévisée est même envisagée mais finalement abandonnée

(voir ici). Ce sont donc six films qui viendront imposer le Baron Frankenstein comme le personnage le plus prolifique de la Hammer. Peter Cushing étoffera le personnage dans chacun des films, à l'exception des HORREURS DE

FRANKENSTEIN où Ralph Bates (DR JEKYLL & SISTER HYDE) donnera une interprétation un peu insipide du scientifique amoral. Car contrairement aux précédentes adaptations cinématographiques de Frankenstein, le Baron des films de la Hammer est prêt à tout pour mener à bien ses expériences. Toutes les barrières qui se dressent devant lui pour les mener à bien doivent disparaître !

Un savant brûlé par son ego démesuré et totalement immoral se laissant souvent aller aux meurtres pour arriver à ses fins. Une relecture bien différente du personnage tel qu'il pouvait être présenté dans les films de James Whale

(FRANKENSTEIN et LA FIANCEE DE FRANKENSTEIN). Mais l'immoralité du

Baron ne se place pas seulement à un niveau scientifique puisqu'il manipule aussi les sentiments de son petit personnel alors qu'il est déjà engagé dans une liaison amoureuse. Mais en fait, ne sont retenus des deux films originaux que de vague détail comme le môme au bord de l'eau et un aveugle qui ne se rend pas compte à qui il peut bien avoir affaire. Deux clins d'œil aux films de James Whale en une seule scène ? Mais Pour le reste, si l'on retrouve la trame habituelle de l'histoire, FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE n'est pas plus fidèle aux écrits de

Mary Shelley.

Le titre français est assez étonnant. Le distributeur français à du faire une méprise entre le docteur et sa créature car il n'est pas vraiment question d'une

évasion de Frankenstein. A moins que ce titre n'annonce déjà les premières minutes de LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN. Toutefois, cette confusion

entre la créature et son créateur est assez répandue. Pour le spectateur moyen, il suffit de montrer une photo de Boris Karloff grimé avec le fameux maquillage pour que l'on vous désigne Frankenstein. Une erreur assez commune, donc !

Réaliser des interviews, enregistrer un commentaire audio, proposer une galerie de photos ou ne seraitce que des notes historiques aurait été un minimum pour un film qui aura initié le lancement de toutes une vague de cinéma d'horreur marqué par la couleur. Un petit pas supplémentaire vers les débordements sanglants qui allaient mener vers ce que l'on appelle aujourd'hui le "Gore". Car si pas mal des séquences restent hors champ, le Baron manipule nombre d'organes et cela bien en évidence devant la caméra. Il en va de même du sang bien rouge qui macule les vêtements durant ses sinistres (?) expériences. Mais tout cela,

Warner ne s'en préoccupe pas puisque seules une bandeannonce et une liste aussi inutile que brève de l'équipe technique sont proposées en guise de suppléments sur cette édition DVD qui aura au moins le mérite d'être proposée à un prix bien inférieur à la moyenne des nouveaux titres chez les autres éditeurs.

FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE a été tourné puis diffusé dans les salles de cinéma européennes au format 1.66. Pour son exploitation aux EtatsUnis, l'image

était recadrée pour obtenir du 1.85. Un format plus standard pour le marché américain mais qui avait le fâcheux défaut de soustraire en haut et en bas un peu d'image aux spectateurs. Le DVD quant à lui s'adapte aux spécificités du 16/9 ce qui nous donne une image aux alentours de 1.77. Le choix a donc été de couper la poire en deux. Le générique au début du film est quant à lui au format 1.66. A moins d'être un puriste à 100%, la perte d'image n'est pas ici trop préjudiciable contrairement à d'autres films de la Hammer présentés de la même façon ce qui détruit certains plans. Passé ce problème technique, le transfert vidéo est très respectable. Il en va de même de la piste anglaise en mono d'origine. La version française n'est pas aussi réussie surtout qu'elle ne rend pas vraiment justice au travail de Peter Cushing.

Si l'on se base sur le prix, l'adjonction de FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE paraît indispensable à tous les fantasticophiles désirant se créer une collection de DVD respectable. Il en va de même d'une poignée d'autres titres de la

Hammer. Le fait que les bonus soient quasiment inexistants ou le léger recadrage n'a pas de quoi gâcher le plaisir de la (re)découverte de ce film qui généra toute une vague de films d'horreurs colorés en provenance d'Angleterre.

Le Cauchemar de Dracula

Réalisé par Terence Fisher

Avec Christopher Lee, Peter Cushing, Michael Gough

Engagé comme bibliothécaire par le comte Dracula, Jonathan Harker se rend à son château dans un but tout à fait différent. En fait, sa véritable intention est de libérer la région en détruisant Dracula…

FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE est un véritable raz de marée au box office mondial (ou presque) ce qui surpasse les espérances de la Hammer Films et donc ses producteurs : Michael Carreras, Anthony NelsonKeys et Anthony Hinds.

Alors que tout ce petit monde s'était retrouvé dans une sorte de conflit avec la

Universal pour leur première adaptation de Frankenstein, c'est justement le studio américain qui prend une option pour distribuer une nouvelle version cinématographique du livre de Bram Stoker. Il ne reste plus qu'à remettre tout le monde au travail et pour être certain de ne pas louper le coche, quasiment toute l'équipe de FRANKENSTEIN S'EST ECHAPPE est mise à contribution. Le directeur de la photographie Jack Asher, le compositeur James Bernard et aux

décors Bernard Robinson. Bien entendu, Terence Fisher signe une nouvelle fois la mise en scène alors que Peter Cushing et Christopher Lee sont une nouvelle fois réunis devant la caméra ! Jimmy Sangster, l'un des membres non négligeables de l'équipe, s'occupe de l'écriture du scénario. Et, à vrai dire, du roman original de

Bram Stoker, il ne garde que bien peu de choses. L'ouverture du film sur le journal de Jonathan Harker est une façon de payer son tribut à l'œuvre littéraire. Pour le reste, la trame y est bien plus linéaire et les filiations entre les personnages sont très différentes. Il en oublie même certains des personnages, tels que Renfield. LE CAUCHEMAR DE DRACULA va donc droit à l'essentiel et ne garde que l'essence du récit. S'il s'inspire assez librement de l'oeuvre originale de Bram Stoker, Jimmy Sangster n'hésite pas non plus à aller piocher des idées un peu partout et même dans le NOSFERATU de Murnau avec l'adjonction, entre autre, de la lumière du jour comme d'une arme potentielle. LE

CAUCHEMAR DE DRACULA propose ainsi un véritable condensé du folklore vampirique devenant par là même une source de vulgarisation raffinée. Pour le grand public, le personnage de Dracula ainsi que les vampires sont ainsi bien plus proches de l'image véhiculée dans les films de la Hammer que dans l'œuvre originale de Bram Stoker.

Dès les premières minutes du film, l'apport novateur de la couleur dans ce nouveau film d'épouvante est évident ! Le nom de "Dracula" gravé dans la pierre se voit recouvert d'un sang fraîchement versé. Le ton est donné… LE

CAUCHEMAR DE DRACULA fait encore un pas en avant dans le domaine de l'horreur graphique et, à ce petit jeu, Terence Fisher délivre nombre d'images qui sont à même de rester gravées dans les mémoires. Inconnu à l'époque,

Christopher Lee, quant à lui, est si imposant dans un rôle pourtant quasiment muet qu'il lui collera à la peau toute sa carrière durant, au grand dam de l'acteur britannique. Il fut même un temps où il ne voulait plus entendre parler de ce

personnage qui dresse une ombre trop imposante à son goût sur une carrière pourtant tout aussi importante ! Après une suite tardive toujours produite par la

Hammer, DRACULA PRINCE DES TENEBRES une nouvelle fois mis en scène par

Terence Fisher, Christopher Lee incarnera par la suite encore cinq fois le plus fameux des vampires pour la maison de production anglaise dans DRACULA ET

LES FEMMES, UNE MESSE POUR DRACULA, LES CICATRICES DE DRACULA,

DRACULA 73 et DRACULA VIT TOUJOURS A LONDRES. Ces deux derniers titres essayaient d'ailleurs de placer le personnage dans une ambiance contemporaine, ce qui annihilait tout le charme de la série. Peter Cushing était déjà l'incarnation de Frankenstein mais il endosse aussi le costume de Van

Helsing dans LE CAUCHEMAR DE DRACULA. L'ennemi juré de Dracula est ainsi confronté plusieurs fois aux vampires même dans certains films où Christopher

Lee est totalement absent. C'est ainsi qu'il apparaît sous les traits de Van

Helsing dans l'excellent LES MAITRESSES DE DRACULA ou le complètement barré LES SEPT VAMPIRES D'OR, seul film de la Hammer ou Dracula n'est pas interprété par Christopher Lee. Plus fort, c'est aussi Peter Cushing qui reprendra le rôle de la descendance de Van Helsing dans les deux derniers films contemporains de la série où il est même affublé d'une jeune fille dans le psychédélique DRACULA 73. Le personnage de Van Helsing dans LE CAUCHEMAR

DE DRACULA est une innovation puisqu'il est ici un farouche chasseur de vampires et non plus un docteur érudit. Ce qui amène dans le film des séquences d'action nerveuses. Comme pour le personnage de Dracula, cette vision du tueur vindicatif de vampires pour Van Helsing restera dans l'imaginaire collectif.

Le Chien des Baskerville

Réalisé par Terence Fisher

Avec Peter Cushing, André Morell, Christopher Lee

Sherlock Holmes est chargé d'élucider la mort mystérieuse de Charles

Baskerville, un aristocrate dont on a retrouvé le cadavre dans la lande, près de son domaine. Tout semble indiquer qu'il a été victime d'une malédiction ancestrale : celle du chien des Baskerville...

La petite firme britannique Hammer avait connu un succès inattendu en 1957, avec son FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ, réalisé par Terence Fisher et entièrement financé par des capitaux anglais, bien qu'il ait été distribué aux

USA par la major Warner. Ce réveil de l'épouvante gothique, annonçant le déclin de la sciencefiction classique des années 50, allait motiver la mise en chantier de projets comparables par la Hammer. La recette est simple : proposer des nouvelles transpositions en couleurs de mythes fantastiques ayant déjà été illustrés en noir et blanc, au cours des années 193040, par des compagnies hollywoodiennes. Rapidement, en collaboration avec Universal, une nouvelle

adaptation du "Dracula" de Bram Stoker est tournée : LE CAUCHEMAR DE

DRACULA, encore de Fisher. Puis, Columbia aide la Hammer à faire LA

REVANCHE DE FRANKENSTEIN, la suite de FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ, toujours par le même réalisateur. Enfin, United Artists et la petite compagnie anglaise s'associent pour LE CHIEN DES BASKERVILLE avec, derrière la tête, l'idée de lancer une nouvelle série d'aventures de Sherlock Holmes, en s'inspirant des quatorze films tournés aux USA, de 1939 à 1946, dans lesquels ce détective était interprété par Basil Rathbone. Aux studios de Bray, où la

Hammer oeuvrait depuis 1950, on réunit donc une équipe déjà bien rôdée par les trois précédents "horror films" en couleurs. La réalisation est toujours assurée par Terence Fisher, tandis que Jack Asher s'occupe de la photographie et que

Bernard Robinson est chargé de la direction artistique. La musique est encore de

James Bernard et le casting est dominé par Peter Cushing. L'acteur Christopher

Lee et le compositeur James Bernard, qui n'avaient pas travaillé sur LA

REVANCHE DE FRANKENSTEIN, reviennent aux affaires. Par contre, le scénariste Jimmy Sangster est absent : c'est Peter Bryan qui se charge de l'adaptation du célèbre roman d'Arthur Conan Doyle. Le professeur Mortimer se rend à Londres, au 221B Baker Street, pour soumettre à Sherlock Holmes, le plus célèbre des détectives privés, un étrange mystère. Charles Baskerville, aristocrate de hautelignée et propriétaire d'un domaine dans la lande de

Dartmoor, vient d'être retrouvé mort dans des ruines proches de sa demeure, suite à, sembletil, un arrêt cardiaque. Mortimer avance qu'il y aurait un lien entre ce drame et la malédiction qui frappa Hugo Baskerville au XVIIIème siècle

: ce châtelain cruel et débauché aurait été tué par un chien infernal, venu le punir après qu'il ait assassiné une jeune femme. Le molosse démoniaque serait revenu mettre à mort le descendant de Hugo, trois siècles plus tard. Holmes ne croit pas une seconde à cette explication surnaturelle. Débordé par de nombreuses affaires, il charge le docteur Watson, son fidèle ami, d'accompagner

Mortimer au Baskerville Hall. Ils s'y rendent en compagnie de Henry Baskerville, le nouvel héritier du domaine réputé maudit, qui va s'y installer... à ses risques et périls ! "Le chien des Baskerville" est sans doute la plus connue des aventures de

Sherlock Holmes. Arthur Conan Doyle avait donné la vie à ce génie de l'enquête policière dans "Une étude en rouge", publiée en 1887. Ses exploits suivants vont conquérir progressivement le public, mais Conan Doyle se lasse rapidement de sa création. Il "tue" Holmes dans "Le dernier problème", paru en 1893. Les lecteurs sont évidemment très mécontents ! Finalement, en 1901, l'écrivain se plie aux exigences du public et propose une nouvelle aventure du détective, censée se dérouler avant sa mort : "Le chien des Baskerville". En 1903, la nouvelle "La maison vide" explique que le limier de Baker Street a bien survécu à sa confrontation soidisant mortelle avec Moriarty. Conan Doyle rédigera donc d'autres enquêtes de Sherlock Holmes, qui se succèderont jusqu'en 1927.

Holmes sera un personnage si populaire qu'il apparaîtra au cinéma bien avant la mort de son inventeur, décédé en 1930. Ainsi, dès 1900, on trouve déjà un

SHERLOCK HOLMES BAFFLED sur les grands écrans. La malédiction des

Baskerville donnera lieu à de nombreuses adaptations, souvent liées à d'importants courants du cinéma fantastique. Ainsi, l'Allemagne propose un film

DER HUND DER BASKERVILLE, en quatre parties, en 1914 et 1915 : ses deux derniers volets sont réalisés par Richard Oswald, un pionnier du fantastique allemand. Oswald, à nouveau, réalisera LE CHIEN DES BASKERVILLE en 1929, promu en France comme le premier film sonorisé (avec des disques) mettant en scène Sherlock Holmes. Le fantastique s'éteint en Allemagne au début des années 1930, mais il s'épanouit ensuite à Hollywood, sous une forme parlante, suite aux triomphes des productions Universal DRACULA et FRANKENSTEIN.

En 1939, la Fox propose LE CHIEN DES BASKERVILLE avec Basil Rathbone dans le rôle de Sherlock Holmes. L'acteur devient une star du cinéma d'horreur (on le retrouve, la même année, dans LE FILS DE FRANKENSTEIN et LA TOUR DE

LONDRES), et récupère la loupe du célèbre détective pour une seconde production Fox : SHERLOCK HOLMES. En 1942, Universal prend le relais, en récupérant Rathbone et son Watson (Nigel Bruce) pour une série de douze films, qui s'achèvera en 1946, suite à la lassitude de son acteurvedette. Holmes disparaît alors des écrans...

...Jusqu'en 1959, qui marque son retour triomphal, et en couleurs, dans cette version Hammer du CHIEN DES BASKERVILLE ! Transposer sur grand écran cette intrigue littéraire n'a, bien entendu, rien de très aisé. Peter Bryan simplifie certaines parties de l'histoire (les rapports entre Stapleton et sa fille), supprime certains personnages (Laura Lyons disparaît) ou modifie des caractères

(l'antipathique Frankland devient un aimable homme d'église). Certaines péripéties, qui auraient sans doute coûté trop cher à reconstituer (la filature dans Londres) passent à la trappe, tandis que de nouvelles séquences, plus proches de l'horreur, sont introduites (l'araignée, l'exploration risquée dans la mine). De même, le lieu du premier meurtre est un peu modifié : alors que, dans le roman, Charles avait été tué devant sa demeure, il est ici assassiné dans des ruines, sur la lande. Par ailleurs, Conan Doyle, fidèle à la réalité archéologique du pays de Dartmoor, parsemait ce décor naturel de vestiges néolithiques ; la

Hammer, elle, inscrit la plupart de ses scènes de terreur au milieu de ruines médiévales, dans la grande tradition de la littérature et du cinéma gothiques.

Continuant sur la voie tracée par ses films précédents, Fisher propose une oeuvre à l'atmosphère particulièrement soignée. Le jeu sur les couleurs est stylisé, certes, mais sans outrances expressionnistes. Il combine admirablement des tons éteints de gris, de brun ou de vert, sur lesquels se détache, parfois, le rouge vif de traces de sang ou des vestes des aristocrates. Retranscrivant merveilleusement le paysage sauvage et inquiétant dépeint par Conan Doyle, cet admirable travail plastique, réalisé par Robinson et Asher, est encore mis en

valeur par la réalisation de Fisher, au tempo toujours aussi entraînant, et capable, dans les scènes d'horreur, de se faire cinglante comme un coup de fouet. James Bernard alterne à nouveau, avec son talent habituel, des explosions de lyrisme solennel et des thèmes lents, lourdement menaçants. LE CHIEN DES

BASKERVILLE retrouve donc les qualités issues des premiers "Horror films" en couleurs de la Hammer. Mais, il n'en reste pas moins une oeuvre plutôt sage.

Certes, il semble contenir plus de violence que le roman, notamment dans son stupéfiant prologue, qui annonce le cruel sadisme de l'ouverture de LA NUIT DU

LOUPGAROU. Pourtant, on est loin des trouvailles "Grandguignol" de

FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ ! ou des péripéties sanglantes du

CAUCHEMAR DE DRACULA. On ne signale pas de décomposition accélérée ou de manipulation d'organes frais, par exemple. Par contre, on a un récit policier, certes un peu bavard, mais mené à un rythme étourdissant et bénéficiant d'une interprétation entraînante. C'est en effet Peter Cushing qui hérite de la pipe et de la loupe de Sherlock Holmes. Il n'a physiquement que peu de rapport avec le grand personnage ombrageux décrit par Conan Doyle. Néanmoins, rompu à l'interprétation de personnages décidés et intelligents (le baron Frankenstein,

Van Helsing...), il impose un Holmes hyperactif, à la fois irrité et stimulé par la

(relative) lenteur du docteur Watson. Ce dernier est excellemment incarné par

André Morell (L'INVASION DES MORTSVIVANTS) ; sa prestation a d'autant plus d'importance que le bon médecin mène seul une bonne partie de l'enquête, et ne peut pas se contenter, ici, d'être un simple fairevaloir. Le reste du casting est impeccable de A à Z, aucun des (nombreux) seconds rôles ne venant tirer vers le bas le niveau de l'interprétation. S'il manque peutêtre au CHIEN DES

BASKERVILLE le grain de folie qui lui permettrait d'égaler des titres comme LE

CAUCHEMAR DE DRACULA ou LA NUIT DU LOUPGAROU, il s'agit cependant d'un titre incontournable pour les amateurs de cinémas fantastique et policier.

Toutefois, et contrairement à ce qui avait été prévu, il n'y aura pas d'autres

aventures de Sherlock Holmes produites par la Hammer. Fisher retrouvera néanmoins ce personnage, hors du cadre de ce studio et interprété cette foisci par Christopher Lee, pour SHERLOCK HOLMES ET LE COLLIER DE LA MORT, en 1962. Surtout, Cushing reprendra le rôle de ce détective pour une série télévisée britannique, à la fin des années 60, qui achèvera de l'imposer comme le digne successeur de Basil Rathbone et comme "le" Sherlock Holmes d'une nouvelle génération. Il interprètera une dernière fois ce personnage dans THE

MASKS OF DEATH (LES MASQUES DE LA MORT à la télévision française), un téléfilm anglais de 1984.

Dr. Jekyll et Sister Hyde

Réalisé par Roy Ward Baker

Avec Ralph Bates, Martine Beswick, Gerald Sim

Le docteur Jekyll réalisant que la science avance à la vitesse d'un escargot, expérience par expérience, se dit qu'il est préférable de trouver un moyen d'allonger la vie. Les résultats ne seront pas vraiment ceux qu'il recherchait…

Il existe de nombreuses adaptations du "Cas étrage du Dr. Jekyll et de Mr.

Hyde" de Robert Louis Stevenson et ce depuis les débuts du cinéma. La plupart

étant plutôt respectueuses en gardant la trame originale ou tout du moins son thème principal, c'est à dire la dualité de l'homme entre le bien et le mal. Même lorsque le propos est atténué dans sa violence comme dans DOCTEUR JERRY ET

MISTER LOVE, cette idée reste présente. Plus rarement, on trouvera des histoires se rapprochant nettement du récit original en gommant l'aspect bien/mal ce qui est un peu le cas dans L'INCROYABLE HULK par exemple, qui malgré les apparences est bel et bien une adaptation de Jekyll et Hyde sous forme dessinée (dans un premier temps), dont l'alterego du professeur n'est pas spécialement maléfique malgré sa rage destructrice. DR JEKYLL AND

SISTER HYDE fait, lui aussi, partie des très rares à ne pas placer le débat sur la place du bien et du mal en chacun de nous ! Jekyll n'a rien de bien recommandable et Hyde hérite bien entendu de ses travers. Le combat étant celui de l'identité sexuelle. Brian Clemens, le scénariste à l'origine de DR

JEKYLL AND SISTER HYDE, a écrit pour la série CHAPEAU MELON ET

BOTTES DE CUIR et a réalisé CAPITAINE KRONOS CONTRE LES VAMPIRES.

Autant dire qu'il a l'habitude de brasser des thèmes et idées étranges. Dès lors, il n'y a rien d'étonnant à ce que son imagination fertile ait pu sortir ce DR

JEKYLL AND SISTER HYDE, dont le titre prête à penser à une vague gaudriole cinématographique. Il n'en est rien puisque ce film fait partie des dernières grandes réussites de la Hammer. Plutôt que de nous raconter une nouvelle fois une histoire proche du Docteur Jekyll original, ce qui a d'ailleurs déjà été fait plus ou moins fidèlement à la Hammer avec LES DEUX VISAGES DU DOCTEUR

JEKYLL de Terence Fisher, il se lance dans une réécriture astucieuse du mythe.

Plutôt malin d'ailleurs, il ajoute deux grands mythes de l'horreur avec Jack l'éventreur ainsi que les récupérateurs de cadavres (LE RECUPERATEUR DE

CADAVRES ou L'IMPASSE AUX VIOLENCES). Un mélange si bien réussi que l'on peut se demander comment personne n'avait pu y penser auparavant !

Ajoutons à cela qu'il se permet de transformer le docteur non pas en son double maléfique mais tout simplement en femme ! Jekyll se découvre un nouveau corps et rapidement son côté féminin prend des initiatives et voudrait bien prendre le dessus. Dans les mains de n'importe qui, un tel sujet se serait transformé en n'importe quoi ! Mais Roy Ward Baker ne l'entend pas de cette oreille. Le film tire bien vers l'ironie mais ne se transforme pas pour autant en comédie ridicule.

D'ailleurs, d'autres le feront par la suite avec un concept identique et on ne peut pas dire que le résultat soit extraordinaire (DR JEKYLL ET MS HYDE). Le cinéaste anglais n'en est d'ailleurs pas à son coup d'essai à la Hammer puisqu'il avait déjà réalisé, pour la maison de production Britannique, LES MONSTRES DE

L'ESPACE, LES CICATRICES DE DRACULA ou THE VAMPIRE LOVERS. C'est aussi lui qui aura la tâche de mettre en boîte LES SEPTS VAMPIRES D'OR franchement bien à "l'Est" ! Pour en revenir à DR JEKYLL AND SISTER HYDE, le cinéaste s'intéresse avant tout à ses personnages, évitant les effets trop faciles voire en se passant complètement d'effets. Comme la première transformation du Docteur Jekyll, qui utilise une technique simpliste et réussie pour passer de Ralph Bates à Martine Beswick en un seul plan de caméra sans aucune coupe ! Et c'est justement dans ces petits momentslà que l'on peut reconnaître les bons cinéastes de ceux qui font appel à une batterie de spécialistes des effets spéciaux pour vous en mettre plein la vue ! Comme beaucoup d'acteurs, Ralph Bates aura fait un petit bout de chemin au sein de la

Hammer. Le temps d'être le Docteur Jekyll ici ou le baron Frankenstein dans

LES HORREURS DE FRANKENSTEIN) mais il n'a pas vraiment l'étoffe d'un

Peter Cushing ou d'un Christopher Lee. Pas d'un grand charisme, il faut bien le dire, c'est dans DR JEKYLL AND SISTER HYDE qu'il sera le plus crédible tout au long de sa carrière. Son double féminin est interprété par Martine Beswick qui a une très légère ressemblance avec Ralph Bates. Assez en tout cas pour ne pas faire sombrer dans le ridicule la simple idée que l'un puisse devenir l'autre.

La dame n'est pas inconnue des cinéphiles puisqu'elle fut James Bond Girl

(OPERATION TONNERRE ou BONS BAISERS DE RUSSIE) et femme en peau de bête pour le compte de la Hammer (UN MILLION D'ANNEES AVANT J.C. et

LES FEMMES PREHISTORIQUES). Quatre rôles qui l'auront marquée à vie de l'étiquette "sexygirl" dont la réputation n'est pas égale à la filmographie qui suivra, il faut bien l'avouer. Au moment du tournage, la Hammer était dans la phase descendante et pimentait ses films d'un peu plus de sexe. L'occasion pour les fans de l'actrice de la découvrir nue pendant quelques séquences.

La Nuit du loupgarou

Réalisateur : Terence Fisher

Acteurs : Oliver Reed, Clifford Evans, Yvonne Romain, Catherine Feller, Anthony

Dawson

En Espagne, au XVIIIe siècle, le cruel marquis Siniestro humilie un mendiant pendant son repas de noces et le fait jeter au cachot. Il y est rejoint des années plus tard par une servante sourdemuette, qui a eu le tort de repousser les avances du marquis. Rendu fou par la captivité, l'homme se jette sur la malheureuse et la viole. La jeune infirme parvient un jour à s'enfuir et meurt en donnant le jour à un fils, Léon, qui est adopté par un vieux professeur, Alfredo

Carido. Mais en grandissant, l'enfant se transforme en loupgarou quand vient la pleine lune et égorge des brebis pour boire leur sang

La nuit du loupgarou est l’unique métrage de la firme Hammer consacré au mythe de la lycanthropie, ce qui peut surprendre lorsque l’on voit la réussite du métrage. De plus, au début des années 60, la compagnie se lança frénétiquement dans l’exploitation de son fond de commerce en multipliant les séquelles de ces

titres phares. Le cauchemar de Dracula accoucha de 8 suites, Frankenstein s’est

échappé de 6 et La malédiction des pharaons de 2. Dans le quatuor des grands monstres du patrimoine classique du fantastique il ne restait donc que le loup garou à exploiter. Mais, étonnamment, cette adaptation du roman Le loupgarou de Paris de Guy Endore ne connut, pour sa part, aucune suite. L’intrigue débute par l’arrivée d’un mendiant dans une petite ville d’Espagne apparemment désertée par ses habitants. Au pub local, on lui explique qu’il arrive un jour férié car le marquis Siniestro (avec un nom pareil, on devine tout de suite qui sera le méchant

!) se marie. Les villageois se doivent donc de partager la joie du marquis même s’ils ont dû pour cela se saigner aux quatre veines afin de payer les dépenses de

Siniestro. N’ayant plus d’argent à donner, les habitants suggèrent au mendiant de tenter sa chance au château du marquis. Arrivé sur place, le pauvre homme se voit rapidement humilié par le marquis, un ignoble personnage qui finit par le vendre à sa jeune épouse. Lassé de la plaisanterie Siniestro enferme finalement le mendiant dans une cellule où il va rester durant une quinzaine d’années, oublié de tous si ce n’est de la fille muette du geôlier. Malheureusement la belle demoiselle attise les désirs du marquis, à présent abandonné de tous. Siniestro tente de violer la jeune femme qui résiste et se voit condamnée à la prison. Là, elle sera finalement abusée par le mendiant qui périt ensuite d’une crise cardiaque. La jeune femme tue ensuite le marquis et s’enfuit dans la forêt avant d’être recueillie par Don Alfredo Corledo et sa servante Teresa. Mais la demoiselle est tombée enceinte des œuvres du mendiant et meurt en couches, donnant naissance le jour de Noël (un mauvais présage !) à un garçon prénommé

Léon. Le petit garçon grandit mais, à l’âge de 10 ans environ, il apparaît clair qu’il souffre de lycanthropie. Don Corledo demande alors conseil à un prêtre qui lui affirme que la seule solution est d’offrir à Léon beaucoup d’amour afin de tenir

éloigné les forces maléfiques désireuses de s’emparer de son âme. Tout semble bien se passer pour Léon jusqu’à ce qu’il atteigne une vingtaine d’années. A ce

moment il tombe amoureux de la belle Cristina, la fille de son employeur malheureusement fiancée à un fils de bonne famille. Et, un jour, après une tournée des bars et bordels en compagnie d’un de ses camarades de travail, Léon laisse resurgir la bête qui est en lui…

La construction de La nuit du loupgarou repose donc sur trois parties successives : la première concerne les démêlées du mendiant et de la jeune muette avec Siniestro, la seconde se déroule dix ans plus tard et s’intéresse aux parents adoptifs de Léon, la dernière, enfin, se concentre sur l’histoire d’amour du jeune homme alors incarné par Oliver Reed. Ces trois épisodes sont assez courts et l’on regrette un peu que le cinéaste n’ait pas eu la possibilité de développer davantage les différences intrigues. Les transitions sont également assez abruptes et utilisent la voix off d’un narrateur pour relier les différents segments, se permettant souvent des raccourcis et des ellipses afin de ne pas dépasser les 90 minutes règlementaires. Mais certaines scènes sont splendides, en particulier la mort du marquis, le baptême de Léon (avec l’eau sacrée qui se met à bouillir et révèle le reflet d’une gargouille démoniaque), la fabrication de la balle d’argent et, évidemment, le final sur le clocher de l’église. Les interprètes, pour leur part, sont plutôt convaincants : Oliver Reed livre une belle composition et retranscrit parfaitement le côté tragique de sa condition. Dans les dernières séquences, on peut réellement sentir le combat intérieur qu’il livre pour dominer sa nature animale et la conscience aiguë de sa fin inéluctable. Anthony Dawson, dans le rôle du marquis, cabotine sans éviter la surenchère mais son jeu très chargé (le marquis est ignoble, pas moyen de lui trouver la moindre circonstance atténuante !) fonctionne plutôt bien dans le contexte. Si certains détails semblent un peu bâclés, le métrage dans son ensemble reste une grande réussite.

La mise en place de la malédiction se révèle très intéressante et réussit à grandement crédibiliser les événements survenant dans la dernière demiheure.

Le travail sur le maquillage est, lui aussi, remarquable pour l’époque et le loup garou, dont l’apparence renvoie à celle de Lon Chaney dans le classique Le loup garou de la Universal (et qui sera ensuite reprise par Paul Naschy tout au long de sa saga El Hombre Lobo) s’avère réellement impressionnant. Pour un film de 1961,

La nuit du loupgarou se montre d’ailleurs audacieux en abordant le thème du viol et en laissant couler le sang à plusieurs reprises, en particuliers lors du meurtre du marquis qui fut jadis fort censuré. Comme toujours la réalisation de Terence

Fisher montre une belle maîtrise et les décors sont soignés, tout comme la photographie qui se permet des plans superbes de la pleine lune brillant dans un ciel ténébreux.

Le film qui ne vit jamais le jour

Au début des années 70 , j'ai découvert l'un des personnages les plus durables de la BD d'horreur de tous les temps. Une belle, aux cheveux corbeau, une vampire de l'espace, une femme du nom de Vampirel la . Vampirella a été créé par Forrest

J. Ackerman en 1969 pour la maison d'édition James Warren, qui était déjà responsable des magazines d'horreur Eerie et Creepy. L'entreprise avait connu quelques moments difficiles et a vait essayé de trouver quelq ue ch ose qui pourrait retrouver du public. For rest a travaillé sur l'histoire et Vampirella a été créée dans la journée. Warren a vait vu le potentiel de Barbarella sur grand écran qui était devenu un film à gros budget produit par Dino De Laurentiis etmettant en vedette Jane Fonda. De ce fait Warren pensa mettre sur grand écran

Vampirella, mais il ya peu d'informations sur ce projet même à l'ère numérique.

Le script est extrêmement difficile à trouver, mais il existe, il reste l'un des films les convoités et même si on en a souvent parlé il n’a jamais été fait. Ce qui suit est l'histoire de film de Vampirella qui devait être produit par la Hammer. e

Au milieu des années 1970 Hammer était en difficulté. Après avoir dominé l'industrie du film d'horreur p endant 15 ans, Hammer a commencé à

s'essouffler. Les studios rivaux ont copié le style Hammer et ont commencé à embaucher des acteurs de leur écurie. Hollywood a également commencé à faire des films d’horreur à gros budget comme Rosemary’s Baby. Hammer avait perdu sa rente. Michael Carreras, directeur de Hammer Films, était désespéré. Il avait mis beaucoup d'argent pour "Nessie", une adoption à grande échelle du monstre du Loch Ness et avait décidé de doubler la mise. Il passa ensuite une annonce dans les magazines de Warren demandant aux lecteurs ce que Hammer devait tourner ensuite et les lecteurs ont répondu; Vampirella . Il a conclu un accord avec James Warren et ils se mirent sur les rangs. Jimmy Sangster a écrit les grandes lignes, ce qui a été embelli par John Starr, Lew Davidson et Christopher

Wicking.

Caroline Munroe, fut la première fille qous contrat avec la Hammer a qui on a proposé le rôle. Elle a été emmenée en Italie pour une séance de photos et

Michael Carreras a commencé la préproduction. Toutefois, lorsque le script lui a

été transmis, elle a refusé le rôle en raison de la nudité présente dans le film. Ils se tournèrent alors vers la belle Valérie Léon, qui aurait été parfait, mais elle a refusera aussi pour la même raison.

Une recherche mondiale commencera et finalement s’est Barbara Leigh qui sera choisie. Barbara était déjà connue pour avoir partager la vedette avec Steve

McQueen dans Junior Bonner et bien avant avec Elvis Presley. Elle signera pour six films et était tellement excitée par le rôle, qu'elle a même payé le "Western

Costume" Couturier département d’Hammer Films à savoir $ 7,000 pour son costume et 2.000 $ pour les bottes. C’est en 1975 que Michael Carreras, Barbara et Peter Cushing vont commencer promouvoir leur prochain film à la Convention des Monstres Célèbres, publicités et affiches ont été créés, les choses étaient en plein essor.

Malheureusement le film ne verra jamais le jour et la carrière Barbara Leigh s’arrêta là. Il existe de nombreuses histoires sur les problèmes qui se sont posés mais visiblement tout se résumera à l'argent. Barbara avait tenue une réunion avec International Pictures américains et avait contribué à les convaincre de participer, jusqu'à ce qu'ils stipulent qu'un grand nom,star américaine, devait intégrer le film. Selon Michael Carreras, Warren ne voulait pas abandonner les droits et ils claquèrent la porte du studio Bray. De toute façon, Hammer ne pouvait pas réunir les fonds pour ce film, Hammer cessera ses activités cinématographiques peu de temps après. Quant à Barbara Leigh, sa carrière cinématographique s’effondrera conséquence de l'échec du film à se matérialiser. Warren Publishing connaîtra des moments difficiles quelques années plus tard et perdra les droits l'ensemble de ses personnages y compris

Vampirella . Il n'y a pas des copies du script en ligne et il y a très peu d'informations réelles disponibles, jusqu'à présent. Des notes de production indiquent que le tournage devait commencer en Décembre et finir au plus tard en mars 1976.

BONUS

1958

T H E H O R R O R O F D R A C U L A

A Hammer Film

cast

Count Dracula...... Christopher Lee

Von Helsing...... Peter Cushing

Arthur Holmwood...... Michael Gough

Mina Holmwood...... Melissa Stribling

Lucy Holmwood...... Carol Marsh

Jonathan Harker...... John Van Eyssen

Dr. Seward...... Charles Lloyd Pack

T R A N S Y L V A N I A

May 3, 1885

LATE AFTERNOON

Outside Castle Dracula

Jonathan Harker approaches

>From the diary of Jonathan Harker: "May 3, 1885. At last my long journey is growing to its close. What the eventual end will be, I cannot forsee. But whatever may happen, I can rest secure that I will have done all in my power to achieve success.

The last lap of my journey, from the village of Klausenberg, proved to the more difficult than I had anticipated due to the reluctance on the part of the coach driver to take me all the

way. However, as there was no other transport available, I was forced to travel the last few kilometers on foot before arriving at Castle Dracula. The castle appeared innocuous enough in the warm afternoon sun, and it all seemed normal but for one thing--there were no birds singing. As I crossed the wooden bridge and entered the gateway, it suddenly seemed to become much colder due, no doubt, to the icy waters of the mountain stream I had just crossed. However, I deemed myself lucky to have secured this post, and did not intend to falter in my purpose."

Harker enters the Castle

The Castle Parlour

Harker reads letter left on table laden with food

HARKER: "My dear Harker, I am sorry I was unable to meet you.

Eat well, make yourself comfortable. Dracula."

LATER THAT EVENING

Harker, meal finished, begins to write in diary

Enter woman

HARKER: I'm sorry. I didn't hear you come in. My name's

Jonathan Harker. I'm the new librarian.

WOMAN: You will help me, won't you? Say you will, please.

HARKER: How can I help you?

WOMAN: Take me away from here.

HARKER: But why?

WOMAN: He's keeping me prisoner.

HARKER: Who is? ? I'm afraid I don't understand.

WOMAN: Oh, please! Please, help me to escape.

Exit Woman

Enter Dracula

DRACULA: Mr. Harker, I'm glad that you have arrived safely.

HARKER: Count Dracula?

DRACULA: I am Dracula. And I welcome you to my house. I must apologize for not being here to greet you personally, but I trust that you have found everything you needed?

HARKER: Thank you, sir. It was most thoughtful.

DRACULA: It was the least I could do after such a journey.

HARKER: Yes, it is a long journey.

DRACULA: And tiring for you, no doubt. Permit me to show you to your room.

HARKER: (picking up suitcase) Thank you, sir.

DRACULA: Please, allow me. Unfortunately, my housekeeper is away at the moment. A family bereavement, you understand.

HARKER: Yes, of course.

DRACULA: However, I think you will find that everything has been prepared for your comfort.

HARKER: How soon may I start work, sir?

DRACULA: As soon as you wish. There are a large number of volumes to be indexed.

Harker's Bedchamber

Harker and Dracula enter

DRACULA: Is there anything else you require, Mr. Harker?

HARKER: No, I don't think so. You've been very kind.

DRACULA: On the contrary, it is entirely my privilege. I consider myself fortunate to have found such a distinguished scholar to act as my librarian.

HARKER: I like quiet and seclusion. This house, I think, offers that.

DRACULA: Then we are both satisfied. An admirable arrangement.

But there is just one more thing, Mr. Harker. I have to go out, and I will not be back until after sundown tomorrow. But,

until then, please look upon this house as your own. Good night, Mr. Harker.

HARKER: Good night, sir.

Exit Dracula

HARKER: (begins to unpack)

Enter Dracula

DRACULA: As I shall be away for so long, I think it better that you should have a key to the library, Mr. Harker.

HARKER: Thank you.

DRACULA: You will find the library to the left of the hall.

(points to picture on bureau) May I?

HARKER: Yes, certainly.

DRACULA: (picking up picture) Your wife?

HARKER: No, my fiancee.

DRACULA: You are a very fortunate man, Mr. Harker. May I ask her name?

HARKER: Lucy...Lucy Holmwood.

DRACULA: Charming...charming.

HARKER: You're very kind.

DRACULA: Good night. Sleep well, Mr. Harker.

Exit Dracula, locking door behind him

HARKER: (writes in diary) "At last I have met Count Dracula.

He accepts me as a man who has agreed to work among his books...as I intended. It only remains for me now to await the daylight hours when, with God's help, I will forever end this man's reign of terror."

LATER

Harker, dozing in chair, is awakened by doorknob turning

Harker opens bedroom door, and looks up and down hallway

Sees parlour door close

The Parlour

Enter Harker

WOMAN: (appearing from behind door) Mr. Harker, you will help me?

HARKER: If it's still possible. But, tell me, why is Count

Dracula keeping you prisoner?

WOMAN: I cannot tell you that.

HARKER: But if I'm to help you, I must know.

WOMAN: I'm sorry. It's not possible.

HARKER: You make it very difficult for me. After all, I'm a guest here. If I'm to help you, I must have a reason.

WOMAN: A reason! You ask for a reason! Is it not reason enough that he keeps me locked up in this house, holds me against my will? You can have no idea of what an evil man he is or the terrible things he does. I could not...dare not...try to leave on my own. He would find me again, I know. But, with you to help me, I would have a chance. Oh, you must help me. You must! You're my only hope. You must!

HARKER: (holding her in his arms) I'll help you, I promise.

Please don't distress yourself.

WOMAN: Thank you. (She bites Harker's neck.)

HARKER: (Pushes vampiress away)

Enter Dracula

DRACULA: (Fights with woman)

WOMAN: (Falls to floor)

HARKER: (Fights with Dracula and is knocked unconscious)

Exit Dracula, carrying Woman

THE NEXT AFTERNOON

Harker's Bedchamber

Harker awakens sprawled on top his bedcovers

HARKER: (Looks out window, tries to open door but finds it locked. Looks in mirror and sees bites on his neck, writes in diary): "I have become a victim of Dracula and the woman in his parlour. It may be that I am doomed to be one of them. If that is so, I can only pray that whoever finds my body will possess the knowledge to do what is necessary to release my soul. I have lost a day. Soon it will be dark. While my senses are still my own, I must do what I set out to do. I must find the resting place of Dracula and, there, end his existence forever."

Climbs out window; hides diary in roadshide shrine

HARKER: "Soon it will be sundown, and they will walk again. I do not have much time."

Harker enters crypt

Drives stake through vampiress's heart

Dracula awakens as sun sets

SEVERAL DAYS LATER

Klausenburgh Inn

Enter Van Helsing

INNKEEPER: Good day, sir.

HELSING: Good day. May I have a brandy, please?

INNKEEPER: Certainly, sir. Traveling far?

HELSING: Not much farther, I hope. Is it possible to have a meal?

INNKEEPER: Well, yes, sir. Inga! Only a simple one, I'm afraid, sir. Your change, sir. We don't get many travelers in these parts...not that stop anyway.

Enter Inga

HELSING: You had one a few days ago, I believe, a Mr. Harker.

INNKEEPER: Harker, sir?

HELSING: Yes, he's a friend of mine. He wrote me from this address.

INNKEEPER: Not here, sir.

INGA: I remember the gentleman. He gave me a letter to post.

INNKEEPER: Hold your tongue, girl.

HELSING: Was this the letter?

INGA: I'm not sure.

HELSING: Perhaps you'll remember the name...Dr. Van Helsing?

INGA: I'm not sure.

INNKEEPER: Go and prepare a meal for this gentleman. At once, do you hear me?

Exit Inga

HELSING: What are you afraid of?

INNKEEPER: I don't understand you.

HELSING: Why all these garlic flowers? Over the window? And up here? They're not for decoration, are they?

INNKEEPER: I don't know what you're talking about.

HELSING: I think you do. And I think you know something about my friend. He came here with a purpose...to help you.

INNKEEPER: We haven't asked for any help.

HELSING: You need it all the same.

INNKEEPER: Look, sir, you're a stranger here in Klausenburgh.

Some things are best left alone, such as interfering in things which are beyond our powers.

HELSING: Please don't misunderstand me. This is more than a superstition, I know. The danger is very real. If the investigation which Mr. Harker and I are engaged upon is

successful, not only you but the whole world will benefit.

Castle Dracula is somewhere here in Klausenburgh. Will you tell me how I get there?

INNKEEPER: You ordered a meal, sir. As the innkeeper, it is my duty to serve you. When you've eaten, I ask you to go and leave us in peace.

Enter Inga, carrying table setting

INGA: Your meal will be ready in a minute, sir, if you'd like to take a seat.

HELSING: Thank you.

INGA: (whispering) This was found at the crossroads near that place. He told me to burn it. But your friend was such a nice gentleman, I couldn't.

HELSING: (Lifts napkin to find Harker's diary)

THE NEXT DAY

Castle Dracula

Van Helsing's carriage arrives;

Dracula's funeral carriage departs

HELSING: (entering castle) Harker? (Going upstairs) Harker?

Van Helsing enters Harker's vacant bed chamber

Finds broken pictureframe which once held Lucy's picture.

Enters crypt. Finds Harker in coffin.

Drives stake through Harker's heart.

************************************************

K A R L S T A D T

TEN DAYS LATER

The Holmwood Parlour

Early Afternoon

Van Helsing addresses Arthur and Mina Holmwood

HELSING: I'm sorry, Mr. Holmwood, but I really cannot tell you anything more about how he died.

ARTHUR: Cannot or will not?

HELSING: Whichever you wish.

ARTHUR: Dr. Van Helsing, I am not at all satisfied. You suddenly appear and tell us that Jonathan Harker is dead. And yet you will not tell us where or how he died. I find it extremely suspicious.

MINA: Arthur!

ARTHUR: You have the death certificate?

HELSING: Yes.

ARTHUR: Signed by you.

MINA: When did he die, Doctor?

HELSING: Ten days ago, Mrs. Holmwood.

ARTHUR: Ten days ago! Where was he buried?

HELSING: He was cremated.

ARTHUR: By whose authority?

HELSING: His own. As his friend and colleague, he told me some time ago that he would wish it.

ARTHUR: You must know that Jonathan was going to marry my sister, Lucy. Surely you could have written?

HELSING: I felt it would have been less of a shock if I came and told her personally.

ARTHUR: I'd rather you didn't see my sister. My wife and I will tell her.

HELSING: Very well. I am sorry. Will you please express my sympathy to Miss Lucy? If she wishes to get in touch with me,

I'm at her service.

Enter Gerda

ARTHUR: Oh, Gerda, Dr. Van Helsing is leaving. Will you show

him to the door?

GERDA: Yes, sir.

HELSING: Good day.

ARTHUR: Sir.

Exit Gerda and Helsing

ARTHUR: Why all this secrecy? Why wouldn't he tell us?

MINA: Darling, Dr. Van Helsing is a very eminent man. Whatever his motives, you can be sure he had a good reason for them. In any case, we can't help poor Jonathan now. Lucy is the one we must think of.

ARTHUR: Is she well enough to be told? It will be a terrible blow for her.

MINA: She must know sometime. We won't disturb her afternoon rest. We'll see how she is this evening.

LATER THAT EVENING

Lucy's Bedroom

Arthur and Mina prepare Lucy for bed

LUCY: Jonathan will be home soon, I know it. Then I'll get better, you'll see. I won't be a trouble to Dr. Seward or any of you.

MINA: Lucy, you're no trouble to anyone. Now, rest. Get some sleep. You've got to get some colour back into those cheeks.

Good night, Lucy.

LUCY: Good night, Mina. Good night, Arthur.

MINA: Sleep well.

LUCY: I'll try.

Exit Mina and Arthur

LUCY: (Opens windows, removes crucifix from around her neck, lies back on her bed and touches marks on neck).

MEANWHILE

The Van Helsing Parlour

Van Helsing listens to grammaphone

VOICE ON GRAMMAPHONE: "...search for vampires. Certain basic facts established. 1) Light. The vampire allergic to light.

Never ventures forth in the daytime. Sunlight fatal...repeat...fatal. Would destroy them. 2) Garlic.

Vampires repelled by odour of garlic. Memo: check final arrangements with Harker before he leaves for Klausenburgh. 3)

The crucifix, symbolizing the power of good over evil. The power of the crucifix in these cases..."

Offstage: Knock on door

HELSING: Come in.

Enter Valet

VALET: You rang, sir?

HELSING: Oh, yes. I want this letter delivered first thing in the morning. Will you see to that?

VALET: Yes.

HELSING: Thank you.

VALET: Thank you, sir.

HELSING: Anything the matter? What is it?

VALET: Well, sir, to tell you the truth, when I was outside I thought I heard you talking to someone.

HELSING: Well, of course you did. I was talking to myself.

You won't forget that letter, will you?

VALET: No, sir. Yes, sir.

Exit Valet

VOICE ON GRAMMAPHONE: "The power of the crucifix in these cases is twofold. It protects the normal human being but reveals the vampire or victim of this vile contagion when in advanced stages."

HELSING: (dictates into grammaphone): Established that victims consciously detest being dominated by vampirism but are unable to relinquish the practice, similar to addiction to drugs.

Ultimately, death results from loss of blood. But, unlike normal death, no peace manifests itself for they enter into the fearful state of the undead. Since the death of Jonathan

Harker, Count Dracula, the propagator of this unspeakable evil, has disappeared. He must be found and destroyed.

Lucy's Bedroom

Lucy lies awake in bed

Enter Dracula

THE NEXT MORNING

The Holmwood Parlour

Mina and Dr. Seward exit Lucy's bedroom

MINA: She seems so much weaker, Doctor.

SEWARD: It's a puzzling case, Mrs. Holmwood. The symptoms are those of anemia, and I'm treating her for this. It can be a slow process, of course. But I had hoped for more encouraging signs by now.

Enter Tania

TANIA: Please, may I see Auntie Lucy?

MINA: Not today, Tania.

TANIA: Is she very ill?

MINA: I'm afraid so.

TANIA: Do you know what's wrong with her?

SEWARD: Of course, I do.

TANIA: Then why don't you make her better?

Enter Gerda

GERDA: Tania? Tania, how many times have I told you not to go bothering Mrs. Holmwood? I'm sorry, Ma'am.

MINA: That's all right, Gerda.

Exit Gerda and Tania

SEWARD: A child's logic can be most disconcerting.

MINA: Yes.

SEWARD: Would you like a second opinion, Mrs. Holmwood?

MINA: Thank you, doctor. I'll think about it.

SEWARD: Well, carry on with the medicine and diet I've prescribed. And plenty of fresh air.

MINA: Yes, doctor, I will. Good day to you.

SEWARD: Good day.

Exit Seward

MINA: (opens letter)

SEVERAL HOURS LATER

The Van Helsing Parlour

Helsing prepares his medical bag

Offstage: Knock on door

HELSING: Come in.

Enter Mina

HELSING: Mrs. Holmwood, how very good of you to come. Please, will you sit down?

MINA: Thank you. You mentioned in your letter some things of

Jonathan's.

HELSING: Yes, I have them ready. I would have brought them myself but...

MINA: I do understand. But you must appreciate that Mr.

Holmwood was very upset.

HELSING: Of course. I only wish that I could have been more helpful. How did Miss Lucy take the news?

MINA: We haven't told her yet. She's ill...very ill.

HELSING: I'm sorry to hear that. May I ask what's the matter with her?

MINA: It was all so sudden. It happened about ten days ago.

Our family doctor says it's anemia. I'm very unhappy about it.

I've nothing against Dr. Seward, please don't think that, but he did say I could have a second opinion.

HELSING: I'd like to see her at once.

MINA: I'd be so grateful.

HELSING: If you will excuse me.

THAT AFTERNOON

Lucy's Bedroom

Van Helsing and Mina address bedridden Lucy

MINA: Lucy, I've brought someone to see you...Dr. Van Helsing.

He's a friend of Jonathan's.

HELSING: Miss Lucy. What lovely flowers.

LUCY: Jonathan's dead, isn't he? It's true, isn't it?

HELSING: I'm sorry.

MINA: Did Arthur tell you?

LUCY: Nobody told me. I just knew. Is that why Dr. Helsing is here?

HELSING: Partly.

MINA: Dr. Helsing's a specialist. He's come to help you.

LUCY: Jonathan's told me so many things about you.

HELSING: Nice things, I hope.

LUCY: Oh, very nice.

HELSING: Now, let's see. (Examines Lucy's head and neck)

Ummm. Now don't you worry. We'll soon have you well again.

LUCY: Good bye, doctor. I'm sorry you had a wasted journey...about Jonathan, I mean.

HELSING: It wasn't wasted, I promise you. Good day, Miss Lucy.

Mina and Van Helsing exit Lucy's bedroom

MINA: How could she have known of Jonathan's death?

HELSING: A premonition. It's not uncommon.

MINA: She took it so calmly. It worries me.

HELSING: I'm afraid there are more urgent things to worry about. Those marks on her neck. When did they first appear?

MINA: Well, I noticed them first shortly after she became ill.

I asked her about them, and she said that she thought she'd been stung. It is quite possible, of course. Dr. Seward said she must have plenty of fresh air. The windows were open all the time.

HELSING: Between the hours of sunset and sunrise, all the windows in her room, with the possible exception of a small fanlight for ventilation, must be kept shut.

MINA: But Dr. Seward said...

HELSING: Mrs. Holmwood. You called me in for a second opinion.

If I am to help your sister at all, there are certain things you must do to help me however unorthodox they may appear.

MINA: Yes, I know, but...

HELSING: If you love Miss Lucy, be guided by me, I beg you.

MINA: I'll do anything to make her well again.

HELSING: You must get some garlic flowers...as many as you can.

Place them by her windows and her door and by her bedside.

They may be taken out during the day but, under no circumstances even if the patient implores you, must they be removed at night.

I cannot impress upon you strongly enough how important it is that you obey my instructions. Do exactly as I say and we may be able to save her. If you don't, she will die. I'll be here in the morning.

THAT NIGHT

Lucy's Bedroom

Lucy lies in bed, gasping

Enter Gerda

GERDA: Heavens, child! What is it?

LUCY: Oh, Gerda. These flowers! I can't stand them.

GERDA: They do smell so, Miss, but Mrs. Holmwood said that...

LUCY: I don't care what she said. Please take them away, please.

GERDA: Well...?

LUCY: Please, Gerda. They stifle me.

GERDA: All right, Miss. I'll take them out.

LUCY: And the windows. You will open the windows?

GERDA: Yes, Miss Lucy, if that's what you want. (Opens windows and removes vases of garlic) I'll come back for the rest.

Exit Gerda

THE NEXT MORNING

Lucy's Bedroom

Seward covers Lucy's face with sheet.

Arthur and Mina stand nearby, sobbing

SEWARD: There was nothing I could do to save her.

Enter Gerda followed by Helsing

SEWARD: Dr. Van...?

HELSING: Mrs. Holmwood, did you do as I told you?

ARTHUR: She did, and you've seen the result.

MINA: But Arthur...

GERDA: Please, sir. Excuse me, sir. It was all my fault. She could not breathe. She looked so ill. She begged me to open the windows and throw away all the plants. Oh, I know you told me not to, Ma'am, but I...

HELSING: Gerda, what time was this?

GERDA: It was about midnight. I heard a noise and...

HELSING: All right. You may go now.

GERDA: Yes, sir. Thank you, sir. Oh, I am so sorry, sir.

ARTHUR: Whatever happened, all I know is that you have brought us nothing but grief. First Jonathan, and now Lucy. Whoever you are and whatever your motives, please go and leave us in peace.

HELSING: Mr. Holmwood, when I told you about Jonathan, I thought it best for your peace of mind to spare the details of the dreadful circumstances in which he died. But the tragic death of your sister is so closely linked with Jonathan's that I think you should now know the truth. I can't expect you to believe me, but you will, I know, believe Jonathan. Here are his last words...his diary. When you have read it, you will understand.

THREE EVENINGS LATER

The Holmwood Parlour

Arthur and Mina take tea

Enter Gerda

ARTHUR: What is it, Gerda?

GERDA: It's a policeman, sir. He's got Tania with him.

MINA: Tania?

ARTHUR: Show him in, Gerda.

GERDA: Very good, sir.

Enter Officer and Tania

OFFICER: Good evening, Ma'am. Good evening, sir.

ARTHUR: What is it, officer?

OFFICER: I found this little girl here. She was very distressed indeed. Tell them what you told me.

TANIA: I don't want to.

MINA: Oh, Tania. There's no need to be frightened. Now come on over here. Sit with me and tell me all about it. Now you don't want Mr. Holmwood to think you're a crybaby, do you?

You're a big girl now. Now, come on, tell me what happened.

TANIA: Well, I was out by myself, and she came up to me, and she said, "Hello, Tania, shall we go for a little walk?" And I said, "Yes," and we went for a walk. And then someone came along and she ran away and left me, and I was alone.

MINA: Who was she? Who did you see? Come on, tell me. Who was she?

TANIA: Aunt Lucy!

THAT NIGHT

Lucy's Crypt

Arthur peers into Lucy's empty coffin

The Holmwood Garden

Tania approaches Lucy

TANIA: I heard you call me, Aunt Lucy.

LUCY: Yes, dear. Come along.

TANIA: You're cold. Where are we going?

LUCY: For a little walk. I know somewhere nice and quiet where we can play.

AFTER MIDNIGHT

Cemetery

Arthur waits near Lucy's coffin

Enter Lucy and Tania hand in hand

TANIA: Is it much further, Aunt Lucy? I'm so tired.

LUCY: We're nearly there, my darling.

ARTHUR: Lucy!

LUCY: Arthur, dear brother.

ARTHUR: Lucy!

LUCY: Dear Arthur, why didn't you come sooner? Come, let me kiss you.

Enter Helsing, holding cross

LUCY: (screams)

HELSING: (touches cross to Lucy's forehead; it leaves a mark)

Exit Lucy into crypt

Exit Arthur, following Lucy

HELSING: (handing coat to Tania) Put this on.

TANIA: I want to go home.

HELSING: And so you shall. I'll just go and fetch Mr. Holmwood and then we can all go home together.

TANIA: Not Aunt Lucy?

HELSING: No, not Aunt Lucy. Now, you sit there and be a good girl. There. You look like a teddy bear now. Will you wear this pretty thing?

Van Helsing places crucifix around Tania's neck

HELSING: There, isn't that lovely? Now, you promise not to run away?

TANIA: I promise.

HELSING: Good. If you watch over there, you'll see the sun

come up. Keep warm.

Helsing enters crypt

HELSING: You understand now?

ARTHUR: But why Lucy?

HELSING: Because of Jonathan. You read my note in his diary about the woman he found at Klausenburgh. This is Dracula's revenge. Lucy is to replace that woman.

ARTHUR: Oh, no!

HELSING: I watched her tomb each night since she was interred three days ago. Tonight she ventured out for the first time.

Holmwood, I know your one wish is that Lucy should rest in peace. I promise to fulfill that wish but first, if I have your consent, she can lead us to Dracula.

ARTHUR: How can you suggest such a thing? That she should be possessed by this evil for another second! And what about

Gerda's child out there? And the others she will defile? Oh, no, I couldn't. I couldn't.

HELSING: Of course. Will you take that child home and then meet me back here in about an hour's time? It's all right.

It's nearly dawn. She won't leave the coffin again.

AN HOUR LATER

Lucy's Crypt

Helsing unwraps hammer and several wooden stakes

ARTHUR: Is there no other way?

HELSING: (Shakes head)

ARTHUR: But it's horrible!

HELSING: Please try and understand. This is not Lucy, the sister you loved. It's only her shell, possessed and corrupted by the evil of Dracula. Liberate her soul and give it eternal peace. We must destroy that shell for all time! Believe me, there is no other way.

Helsing drives stake through Lucy's heart

ABOUT AN HOUR LATER IN THE EARLY MORNING

The Van Helsing Parlour

Helsing offers drink to Arthur

who is reading Harker's diary

HELSING: Drink this.

ARTHUR: I'm all right now.

HELSING: Drink it.

ARTHUR: Thanks. There's so much in Jonathan's diary I don't understand. Can Dracula really be as old as it says here?

HELSING: We believe it's possible. Vampires are known to have gone on from century to century. Records show that Count

Dracula could be five or six hundred years old.

ARTHUR: Another thing. I always understood that, if there were such things, they could change themselves into bats or wolves.

HELSING: That's a common fantasy. Holmwood, the study of these creatures has been my life's work. I've carried out research with some of the greatest authorities in Europe and yet we've only just scratched the surface. You see, a great deal is known about the vampire bat. But details of these reanimated bodies of the dead...the UNdead as we call them...are so obscure that many biologists will not believe they exist. Of course, you're shocked and bewildered. How can you expect to understand in so short a time? But you;ve read and experienced enough to know that this unholy cult must be wiped out. I hope perhaps that you will help me.

ARTHUR: I'll do anything you say.

HELSING: Thank you. Of course, we do know certain things. You witnessed one a little while ago. We also know that, during the day, the vampire must rest in his native soil. Now, when I went to Castle Dracula, a hearse came tearing through the gates. In that hearse was a coffin. I believe it contained Dracula and a bit of his own earth. To get here, that hearse would have to come by the frontier of Ingstadt. They'll have a record there of where it was going. We need that address. Will you come with me to Ingstadt?

ARTHUR: How long will it take? I must let Mina know.

HELSING: With any luck, we should be back by tomorrow morning.

*************************

I N G S T A D T

THAT EVENING

A Douane Station

Van Helsing and Arthur speak with the Douane Officer

DOUANE: I'm afraid that is quite out of the question, sir.

Against regulations.

HELSING: All we want to know is where the coffin was going.

DOUANE: I cannot give away information without proper authority.

HELSING: This is a matter of great urgency. I am a doctor.

DUOANE: I'm sorry, sir.

MEANWHILE IN

K A R L S T A D T

The Holmwood Parlour

Mina sits alone, mending

Enter Gerda

GERDA: There is a young lad with a message for you. Personal, he said. He wouldn't give it to me.

MINA: All right, Gerda. I'll see him.

Enter Lad

MINA: Yes?

LAD: You Mrs. Holmwood?

MINA: I am.

LAD: Got a message for you. You're to go to 49

Frederickstrasse right away, he says. And you're not to tell anyone.

MINA: Who says?

LAD: Arthur Holmwood, he calls himself. Said you'd know him.

MINA: That's impossible. My husband's gone to Ingstadt.

LAD: Not if he gave me this message, he hasn't. And he gave me this message. Good night.

I N G S T A D T

The Douane Station

Van Helsing and Arthur dicker with the Douane Officer

DOUANE: You've got to have permission from the ministry in writing. I have my orders, and I must obey them. It is laid down in the government regulations that, under no circumstances...

ARTHUR: (Places money on the table)

DOUANE: ...under no circumstances may an unauthorized person be permitted to examine...

ARTHUR: (Places more money on the table)

DOUANE: Of course, in the case of an emergency, we do sometimes make an exception to that. Seeing this gentleman is a doctor...when did you say it was, sir?

HELSING: December the first.

DOUANE: December the first. Klausenburgh to Karlstadt. Let me see. Here it is. One hearse. One coffin. J. Marx, 49

Frederickstrasse, Karlstadt.

***********************************

K A R L S T A D T

THAT EVENING

49 FREDERICKSTRASSE:

Property of J. Marx, Undertaker and Mortician

Enter Mina

MINA: Arthur? Arthur?

DRACULA: (Rises from coffin)

EARLY THE NEXT MORNING

The Holmwood Parlour

Van Helsing and Holmwood finish cups of tea

GERDA: Are you sure I can't get you anything to eat, sir?

ARTHUR: No, thank you, Gerda. We haven't time. But I would like a word with Mrs. Holmwood before we go. Would you go up, please, and see if she's awake yet?

GERDA: Yes, sir.

Exit Gerda

HELSING: Are you ready?

ARTHUR: (Nods)

Enter Gerda

GERDA: She's not there, sir.

ARTHUR: Not there?

GERDA: No, sir.

Enter Mina

MINA: Good morning.

ARTHUR: Mina, you gave me quite a fright. Where have you been at this hour of the morning?

MINA: It was such a lovely day, I got up early and went for a walk in the garden. I didn't expect you back so soon.

ARTHUR: I'm afraid I've got to go out again.

MINA: When will you be back?

ARTHUR: I can't say for sure. Mina, you look pale. Are you all right?

MINA: Arthur, darling, don't fuss. I feel perfectly well.

Good bye, darling.

LATER THAT MORNING

49 Frederickstrasse

Marx leads Van Helsing and Holmwood into mortuary

MARX: Perhaps you'd better let me lead the way. I know these steps. They can be dangerous. We don't want to have an accident, do we? No, we don't, but, you know, an old man came here once to see his dead departed. He fell down these stairs...ha ha...quite amusing. He came to pay his last respects, and he remained to share them. Quite amusing! Well,

well, where are we? Where are we? It's around the back somewhere. It's bound to be at the back. Come on, this way, gentlemen. You follow me. I know where it was. This way.

Well now, that's extraordinary! It was there, I know it was, cause I saw it only yesterday. But, I really don't know, sir, who could have moved it.

THAT EVENING

The Holmwood Parlour

Van Helsing and Arthur study map;

Mina sits on couch sewing

ARTHUR: The driver of the hearse might have lied to the frontier official about where he was going.

HELSING: Yes, but that fellow at the morgue wasn't lying. He was really surprised when he saw the coffin wasn't there. He must have had it sometime. No, I think he's still somewhere here in Karlstadt.

ARTHUR: But where? This is a big town.

HELSING: There are not many places he can hide, don't forget.

MINA: What are you two being so mysterious about over there?

ARTHUR: We'll be with you in a moment, my darling. There is an old neglected graveyard about three miles from here...somewhere in this area. St. Joseph's. Give me just one moment. Mina, my dear, don't think I'm being silly, but I'd feel much happier if,

during my absence, you'd wear this for me. Please don't ask me why, but just wear it for my sake.

Arthur hands Mina a crucifix

MINA: Arthur, I...I...

ARTHUR: Please, Mina.

Arthur places crucifix in Mina's palm

MINA: (Gasps and faints. The crucifix has burned a mark in her palm.)

ARTHUR: You said Lucy would lead us to Dracula. Why didn't I listen to you? This would never have happened.

HELSING: You mustn't blame yourself for that, but you must have the courage to let Mina lead us now. We'll give her every protection we can. Tonight, we will watch the windows of her room. They face two sides, don't they?

ARTHUR: Yes.

HELSING: I know I ask a great deal of you, but you mustn't weaken now. We have it within our power to rid the world of this evil. And, with God's help, we'll succeed.

THAT NIGHT

Outside the Holmwood House

Helsing and Arthur stand vigil

The Holmwood Bedroom

Mina prepares for bed

Enter Dracula

THE NEXT MORNING AFTER DAWN

The Holmwood Foyer

Enter Van Helsing and Arthur

HELSING: Mina's safe now, but we must keep watch again tonight.

You'd better get some rest.

ARTHUR: What about you?

HELSING: I'll be all right in there, if I may?

ARTHUR: Right. I'll get you a rug from our room.

HELSING: Thank you.

Exit Arthur

ARTHUR: (From offstage) Mina!

Exit Van Helsing to the Holmwood Bedroom

Mina lies on her bed, drained of blood

LATER

The Holmwood Bedroom

Van Helsing and Gerda remove tubing from a transfusion

of Arthur's blood to Mina

HELSING: Just sit still like that for a minute.

ARTHUR: Will she be all right?

HELSING: I think so. Let me see your arm. Steady. You all right? Yes, that's very good. Now, you'll need plenty of fluid. Tea or coffee or, better still, wine. Go down and have some now. That's a good fellow. Don't worry. Gerda and I will take care of her.

Exit Arthur

HELSING: Just bathe her forehead, will you, Gerda?

GERDA: Yes, sir.

LATER THAT EVENING

The Holmwood Parlour

Arthur relaxes in a chair sipping a drink

Enter Van Helsing

ARTHUR: How is she now?

HELSING: She's reacted very well.

ARTHUR: Thank God. How did he get in? We watched the house all night! Your theory must be wrong. He can change into something else. He must be able to. How else could he have got

in?

HELSING: I wish I knew.

Enter Gerda

GERDA: Madam's sleeping now, sir.

HELSING: She mustn't be left.

ARTHUR: I'll go up to her. I'd like to. You stay and rest and have some wine. I'm sure you need both. Gerda, will you fetch another bottle?

GERDA: Oh, sir, I don't like to. You know what happened last time when I disobeyed Mrs. Holmwood's orders.

ARTHUR: What do you mean?

GERDA: Well, sir, Madam told me the other day that I must on no account go down to the cellar.

Exit Helsing

MOMENTS LATER

The Holmwood Cellar

Enter Van Helsing

HELSING: (Sees Dracula's empty coffin)

Enter Dracula

DRACULA: (Sees Van Helsing)

Exit Dracula, locking cellar door

HELSING: (places crucifix on Dracula's coffin, then bangs on door) Holmwood! Holmwood!

ARTHUR: (Opens cellar door).

Offstage: Gerda screams

The Holmwood Parlour

Gerda cries hysterically

Enter Van Helsing and Arthur

HELSING: Gerda, what's happened?

GERDA: (hysterically) He was here! I was coming back to Madam when the guy came up here. He looked like the devil!

ARTHUR: (Slaps Gerda) Now, what happened?

GERDA: He came in here, and he picked Madam up like she was a baby...

HELSING: Calm yourself, calm yourself. The one place he can make for now is home.

LATER THAT NIGHT

The Road from Karlsburgh to Castle Dracula

Van Helsing and Arthur bend over dead man

HELSING: It's a coach driver. He's been dead about half an hour.

Van Helsing and Arthur return to carriage and drive on

ARTHUR: Do you think Dracula killed that coachman?

HELSING: Of course he did. Without a coach, he'd never get home before sunrise. He'd be dead.

ARTHUR: But even if he does get home, we...

HELSING: He'd hide in the castle vault for years. We'd lose him there.

ARTHUR: And Mina?

MUCH LATER THAT NIGHT

Van Helsing and Arthur drive furiously in their carriage

ARTHUR: It's getting light.

************************************

C A S T L E D R A C U L A

NEAR DAWN

Outside Castle Dracula

Dracula drops Mina into a freshly dug grave

and begins to bury her

MINA: (screams)

Enter Helsing and Arthur in carriage

ARTHUR: Look!

Arthur runs to Mina;

Helsing chases Dracula into Castle

The Parlour in Castle Dracula

Dracula and Van Helsing struggle

DRACULA: (Overpowers Van Helsing and attempts to bite his neck)

HELSING: (Breaks away, leaps on table, and tears down curtains, letting in sunlight)

DRACULA: (Screams and falls to floor)

HELSING: (Holds candlesticks in the form of a cross)

DRACULA: (Turns into dust)

(The mark on Mina's hand disappears)

THE END