Leiris & Co. : Picasso, Masson, Miró Giacometti, Bacon, Etc

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Leiris & Co. : Picasso, Masson, Miró Giacometti, Bacon, Etc LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ GIACOMETTI, BACON, ETC. LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. SOMMAIRE 1. PRESENTATION GENERALE DE L’EXPOSITION 2. PRESENTATION DE MICHEL LEIRIS 3. LISTE INDICATIVE 4. FOCUS SUR LES ŒUVRES 5. LEXIQUE 6. POUR ALLER PLUS LOIN : BIBLIOGRAPHIE 7. TEXTES DE REFERENCE 2 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. 1. PRÉSENTATION GÉNÉRALE DE L’EXPOSITION LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRO, GIACOMETTI, LAM, BACON, ETC. 3.04 > 14.09.15 GALERIE 3 Commissaires : Agnès de la Beaumelle, Conservateur en chef honoraire, Centre Pompidou Marie-Laure Bernadac, Conservateur général honoraire, Musée du Louvre Denis Hollier, Professeur de littérature, département de français de la New York University Jean Jamin, Conseiller scientifique L’exposition consacrée à Michel Leiris (1901-1990), poète, écrivain, ethnologue, critique d’art, ne se propose pas seulement de dresser le portrait de cet intellectuel singulier, aux multiples facettes, mais aussi de rendre compte à travers sa vie, son œuvre et ses engagements passionnés, de l’extrême modernité de cette traversée du XXe siècle, qui est aujourd’hui une référence pour nombre d’enjeux du monde contemporain. Michel Leiris, personnalité discrète et confidentielle, figure éminemment paradoxale, toujours en position d’écart, de retrait et encore trop méconnue, a également été l’ami des plus grands artistes de son siècle tels que Picasso, Miró, Giacometti, Masson, LAM ou encore Bacon. Franc-tireur, Leiris le fut tous azimuts : poète, il attenta aux règles du langage, autobiographe, il déjoua le récit confessionnel ou l’approche psychanalytique, ethnologue, il formula, avec lucidité, les conditions et les limites de l’approche d’autrui, et la nécessité de s’engager. Grand amateur d’art enfin, affirmant là aussi la force de vérité de sa propre subjectivité, il a attendu des œuvres qu’elles le mettent, elles aussi, « au pied du mur ». Éclaireur, il le fut enfin pleinement, en décloisonnant, le premier, ces différents territoires qui se nourrissent les uns des autres. Tout en proposant un « savoir-vivre », Leiris a fondé ainsi en pionnier une démarche anthropologique, qui est résolument contemporaine. Présent aux débuts du surréalisme, Leiris s’éloigne du mouvement pour rejoindre la revue dissidente Documents autour de Bataille ; jeune adulte rebelle et idéaliste, la quête de sa propre identité s’associe avec une soif de dépaysements et d’altérité ; bientôt ethnographe professionnel, il prônera la subjectivité comme outil de connaissance ; aficionado de tauromachie, il est tout autant passionné de jazz et d’opéra, d’images et de spectacles qui sont pour lui des « terrains de vérité » ; explorateur passionné des jeux de langage, il revendique en même temps pour la littérature une esthétique du risque (« la corne de taureau »). Présent sur la scène publique et militante, mais jusqu’au bout écrivain solitaire, Michel Leiris est 3 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. inclassable, insoumis et toujours en position de décalage et volonté de gauchissement. Comme peu d’autres, il a su mettre à jour et dire – non sans humour et dans un langage d’une beauté accomplie - la « fêlure », la tragique irruption de la mort dans la vie et dans l’art. L’exposition tente ainsi de tresser les trois fils conducteurs indissociables de sa vie et de son œuvre, présentés sur le même plan : la littérature, l’art, l’ethnographie, qui se fondent sur la transe, un état de « crise », de tangence entre lui et le monde, une sortie hors de soi, qui vous met au cœur de la présence réelle, de la « vérité criante », de la poésie. Le parcours, qui alterne défilé chronologique et carrefours thématiques, mettra en lumière les bifurcations zigzagantes de ses diverses investigations et explorations, comme la permanence des thèmes qui lui sont les plus chers : le sacré, le tragi-comique, la vérité humaine ou encore la nécessité absolue de l’art, et sera scandé par des espaces clos dédiés au théâtre, au jazz, à la corrida, et à l’opéra ; autant de problématiques traversant son œuvre et entrant en résonnance avec un certain nombre de questionnements actuels. Cette exposition pluridisciplinaire offre une lecture et une cartographie autres de l’histoire artistique et intellectuelle du XXe siècle, à certains égards plus périphérique et marginale, allant de Raymond Roussel à Pablo Picasso, en passant par l’Afrique, les Antilles, l’Espagne, Cuba et la Chine. Elle permet ainsi de tisser de façon poétique des liens inédits entre écriture, peinture, jazz et opéra, transe et tauromachie, vaudou et rites de possession éthiopiens, la quête de soi et celle de l’autre. Le parcours fait dialoguer sujets et disciplines avec des questionnements actuels, portés par des artistes contemporains (Mathieu K. Abonnenc, Jean-Michel Alberola, Kader Attia, Miquel Barceló, Marcel Miracle et Camille Henrot). 4 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. 2. PRÉSENTATION DE MICHEL LEIRIS Né à Paris en 1901, dans une famille bourgeoise du 16e arrondissement, Michel Leiris reçoit une éducation classique et fréquente régulièrement le théâtre et l’opéra avec ses parents. Après le baccalauréat, il engage des études de chimie qu’il abandonne très vite pour se consacrer entièrement à l’écriture. En 1912, Leiris est profondément marqué par l’Afrique rêvée du livre de Raymond Roussel. Impressions d’Afrique est un ouvrage qui ramène un continent aux dimensions d’une scène de music-hall. Le travail de Roussel fut décisif pour Leiris. Il y trouva une convergence inattendue entre l’activité poétique et l’autobiographie. Dans les années 1920, Michel Leiris commence à fréquenter le milieu artistique et fait la connaissance (entre autres) de Max Jacob et Antonin Artaud. Mais, c’est en 1922, lors d’une rencontre avec André Masson, qu’il se décide à assumer pleinement son rôle d’écrivain. D’ailleurs, en 1925, ils publient ensemble Simulacre, un ouvrage où l’écriture se laisse finalement porter par les images. En 1926, il épouse Louise Godon, belle-sœur du célèbre marchand d’art Daniel Henry Kahnweiler (premier supporter des peintres cubistes). Au moment de la guerre, Louise Godon reprendra l’activité de son beau-père qui n’a plus eu le droit d’exercer à cause des lois anti-juives du gouvernement de Vichy. C’est ainsi que la galerie fut rebaptisée Louise Leiris. En 1927, il voyage en Égypte et en Grèce et rédige son unique roman, Aurora (1946). 1929 est une année importante puisqu’elle marque sa rupture avec le surréalisme et le début de sa collaboration à la revue Documents, fondée par Georges Henri Rivière, Carl Einstein et Georges Bataille. Michel Leiris est le secrétaire de rédaction et y publie des articles autour du masque à partir de photographies de l’écrivain Willie Seabrook. La revue était un bouillon de culture, qui regroupait des universitaires, des conservateurs de musées et les artistes les plus iconoclastes de l’époque. Ainsi, la revue se démarquait par la façon dont elle confrontait directement plusieurs univers qui normalement s’ignoraient. Ainsi, Documents peut être considérée comme la première revue transdisciplinaire. Entre 1931 et 1933, Michel Leiris participe comme secrétaire-archiviste à la Mission ethnographique et linguistique Dakar-Djibouti conduite par Marcel Griaule (ethnologue spécialisé des Dogon, rencontré à la revue Documents). Cette expérience le conduira à travailler au Musée d’Ethnographie du Trocadéro puis au musée de l’Homme où il restera en poste jusqu’en 1988. En 1934, il publie l’Afrique fantôme, son journal de voyage qui allie commentaire scientifique et incursions poétiques. Ce livre fait figure de proue puisqu’il y entame le processus autobiographique qui le mènera à l’Âge d’homme puis à la Règle du jeu. Sa participation au surréalisme et sa découverte de l’ethnographie sont des éléments décisifs. Pour approfondir son contact avec l’Afrique, Michel Leiris suit les cours de Marcel Mauss et devient ethnographe. Son temps se 5 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. partage alors entre littérature et travaux scientifiques. En 1945, il effectue un second voyage en Afrique noire, puis deux séjours dans les Antilles. En 1955 il se rend en Chine populaire et à Cuba en 1967 et 1968. La curiosité de Michel Leiris ne s’arrêta pas au rites et cultures. En effet, l’art est omniprésent dans ses écrits comme en témoignent ses textes sur les peintres. Son intérêt pour l’art le conduit au cœur du milieu artistique de son époque. Michel Leiris montre une grande ouverture d’esprit et renouvelle, en quelque sorte, l’histoire de l’art en rompant avec l’approche chronologique pour privilégier les allers et venues et le décloisonnement des idées. Au carrefour du cubisme, du surréalisme et du primitivisme, l’homme incarne le dynamisme du milieu artistique et intellectuel de l’art moderne. 6 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. 3. LISTE INDICATIVE Mathieu ABONNENC Jean ARP Kader ATTIA Francis BACON Miquel BARCELÓ Jacques-André BOIFFARD Marcel DUCHAMP Max ERNST Alberto GIACOMETTI Juan GRIS Camille HENROT Wifredo LAM Élie LASCAUX Eli LOTAR MAN RAY André MASSON Marcel MIRACLE Joan MIRÓ Jean PAINLEVÉ Pablo PICASSO De nombreuses œuvres anonymes, issues des « arts premiers », masques, objets et sculptures Dogons et Bambara, manuscrits éthiopiens, objets des Antilles, sont également présentées dans l’exposition. 7 LEIRIS & CO. : PICASSO, MASSON, MIRÓ, GIACOMETTI, BACON, ETC. 4. FOCUS SUR LES OEUVRES Chaque fiche contient : une présentation de chaque section, avec sa thématique, les notions recoupées par les œuvres ; une présentation d’une œuvre et de son artiste ; et enfin des pistes à explorer à partir de l’œuvre, en histoire de l’art et dans d’autres matières. LES SECTIONS 1. Théâtre de l’enfance 2. En marge du surréalisme 3. Jazz 4. Documents 5. L’Afrique fantôme 6.
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