Thèse De L. Chambon
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Le sel de la démocratie L’accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas ACADEMISCH PROEFSCHRIFT Ter verkrijging van de graad van doctor aan de Universiteit van Amsterdam op gezag van de rector magnificus prof. mr. P.F. van der Heijden. Ten overstaan van en door het college voor promoties ingestelde commissie, in het openbaar te verdedigen in de Aula der Universiteit op 21 november 2002, te 12.00 uur door Laurent Pascal Chambon Geboren te Châtenay-Malabry Promotor: prof. dr. J.W. Duyvendak Co-promotor : dr. H. Schijf Amsterdamse School voor Sociaal Wetenschappelijk Onderzoek Faculteit der Maatschappij- en Gedragswetenschappen Universiteit van Amsterdam Remerciements 5 Introduction 7 Chapitre Premier : Introduction à quelques théories de représentation des minorités 13 Chapitre Deux : Marge et universalité en France 33 Chapitre Trois : Du compartimentage au multiculturalisme aux Pays-Bas 55 Chapitre Quatre : Le personnel politique parlementaire minoritaire 89 Chapitre Cinq : L’accès au mariage universel pour les couples de même sexe 111 Chapitre Six : Opportunités politiques pour les musulmans 155 Conclusions 213 Bibliographie 223 Annexes 235 Table des matières 241 Résumés 249 3 Je tiens à remercier… Mon directeur de thèse, Jan-Willem Duyvendak (Verwey-Jonker Instituut, Utrecht), pour sa disponibilité, ses conseils et sa foi en mes capacités ; Mon co-directeur, Bert Schijf (Université d’Amsterdam), pour son bon sens et ses critiques bienveillantes ; L’École d’Amsterdam (Amsterdamse School voor Sociaal Wetenschappelijk Onderzoek) pour les généreuses conditions de travail et le soutien sans faille, en particulier celui de Teun Bijvoet, Anneke Dammers, Annelies Dijkstra, José Komen, Myriam May et Hans Sonneveld; Marie-Christine Kok-Escalle (Université d’Utrecht) pour son dévouement sans faille et son aide depuis tellement d’années ; Christophe de Voogd (Maison Descartes, Amsterdam) pour son érudition ; Kees Waaldijk (Université de Leiden) pour ses connaissances encyclopédiques ; Sydney Smeets (Deuxième Chambre) pour son précieux entregent ; Harald Hendrix (Université d’Utrecht) pour avoir su me remettre sur les rails au bon moment ; Blandine Grosjean (Libération) pour sa gentillesse et sa connaissance du sujet ; Didier Lestrade (Act Up-Paris) pour son aide, mais aussi pour son action ; Johanna Siméant (Université de Lille-2) pour son honnêteté ; Gert Hekma pour son humour ; mes collègues de l’ASSR et du du Laboratorium (IMES / Université d’Amsterdam) ; Rosi Braidotti (Université d’Utrecht) et Joyce Outshoorn (Université de Leiden) ; Ceux avec qui j’ai pu m’entretenir et en particulier ceux qui m’ont beaucoup aidé par leur disponibilité ou leurs corrections : Fouad Alaoui, Nebahat Albayrak, Thanasis Apostolou, André Anckly, Gert Baumann, Jos de Beus, Alain Billon, Patrick Bloche, Daniel Borillo, Dalil Boubakeur, Mohammed Boussouf, Hanifa Cherifi, Oussama Cherribi, Clemens Cornielje, Jacqueline Costa-Lascoux, Sharon Dijksma, Boris Dittrich, Matthias Duyves, Eric Fassin, Meindert Fennema, Jacques Fortier, Caroline Fourest, Franck Frégosi, Dienke Hondius, Farah Karimi, Larbi Kechat, Gilles Kepel, André Krouwel, Daniel Licht, Philippe Mangeot, Rommel Mendès-Leite, Laure Michon, Lucie Nairac, Saskia Noorman-Den Uyl, Evelyne Pisier, Ieme van der Poel, Baukje Prins, Roshan di Puppo, Mohammed Rabbae, Tariq Ramadan, Peter Rehwinkel, Patricia Remak, Usman Santi, Kees Schuyt, Jim Slevin, Lorette Spoelman, Siep Stuurman, Abram de Swaan, Thijl Sunier, Bonno Thoden van Welzen, Rob Tielman, Jean Tillie, Alain Touraine, Owe Uttestad, Odile Verhaar, Hans Vermeulen, Jelle Visser, Ineke van Wetering, Richard Zweigenhaft ; Mira van Kuijeren (Université Erasme de Rotterdam) pour son aide, sa franchise et son amitié ; Bruno Dutriaux pour ses relectures, son service HotLine 24/24 et son amitié ; Laurent Vonach (La Sorbonne) pour son aide et son amitié ; Pierre Cassan pour ses dossiers juridiques et ses idées passionnantes ; Particulièrement ceux sans qui la vie serait moins intéressante : Osman Aşoglu, Leena Avonius, Scott Boswell, Emilie Broudy-Masson, Marion Carrel, Philippe Clermont, Anne Czekalski, Mathieu Debatisse, Laurent David, Cécile Delion & les Delion-Le Sinq, Nienke van der Heide, Virginie Herz, Pierre-Yves Lambert, Bertrand Mbiaffe, Caroline Moens, Jean-Yves Pabst, Liza Padros, Natasha Prévost, Natacha Ress, Mark Schipper, Alexandra & Jean-Paul Schüssler, Tamiyo Shiroya, Vanessa Stil, Aldo de Vita, Selene Weijenberg, Neal Woodcock ; Et, bien sûr, la tribu Chambon (Jean, Janik, Olivier & feu Moumine), ainsi que les Chambon-Marques (Lewis & Jean-Louis). Remerciements 5 6 Introduction Introduction ette recherche a pour objet l’étude de l’accès des minorités au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas. L’étude des systèmes politiques est une tâche ardue et C complexe qui ne peut se limiter à une description des structures légales. Se focaliser sur les minorités, c’est-à-dire sur les éléments les plus marginaux des systèmes politiques, peut permettre de comprendre en partie leur mode de fonctionnement, tout en évitant d’avoir à les analyser dans leur ensemble. Les facultés d’ouverture et d’inclusion des systèmes politiques peuvent être donc testées à la marge, grâce à une analyse de la façon dont les minorités sont traitées. DES PARADOXES APPARENTS AUX LOGIQUES INTERNES La réputation des Pays-Bas ou de la France sur la manière dont les identités y sont prises en compte en politique n’est plus à faire : la France représente indéniablement le modèle de la République centralisée, universaliste et jacobine où l’appartenance religieuse, ethnique ou sexuelle n’est pas sensée avoir une incidence sur la manière dont les décisions sont prises, alors que les Pays-Bas, à l’inverse, semblent illustrer à merveille le pragmatisme, la tolérance vis-à-vis des communautés et le rejet de tout dogmatisme politique. D’ailleurs, la manière dont la France, réputée pour son intransigeance vis-à-vis des religions, a pu traiter les jeunes femmes musulmanes qui souhaitent se voiler à l’école ne surprend guère, tout comme l’ouverture d’écoles musulmanes aux Pays-Bas, célébrés pour leur tolérance religieuse : cela colle parfaitement à l’idée qu’on peut se faire des modèles républicains et consociationnels. Par contre, que la France traite avec plus d’égards les catholiques que les musulmans peut sembler surprenant dans la patrie autoproclamée de la laïcité… Par ailleurs, des lois concernant les couples de même sexe ont été votées en France et aux Pays-Bas, entre 1998 et 2001. Paradoxalement, c’est aux Pays-Bas, pourtant réputés pour leur approche communautariste et particulariste1, que le mariage est ouvert de façon universelle à tous les couples, quel que soit leur sexe. A l’inverse, la France, tellement fière de son universalisme, accouche d’un PaCS2 officiellement universaliste, mais qui cache mal le fait qu’il a été institué pour tenir les couples de même sexe à distance du mariage républicain : on est très loin de l’égalité officiellement proclamée entre tous les citoyens. Ce paradoxe apparent, entre une France particulariste malgré son universalisme affiché et des Pays-Bas pragmatiquement universalistes malgré leur réputation particulariste, fait supposer qu’il existe un large fossé entre la théorie et la pratique, surtout lorsqu’il s’agit de certaines minorités. C’est à travers ce paradoxe que nous allons essayer de décrire et comprendre l’accès des minorités au pouvoir politique dans les deux pays, au-delà des modèles politiques et culturels qui sont d’habitude utilisés. Il y a de grandes différences dans la façon dont les minorités accèdent au pouvoir politique en France et aux Pays-Bas. Je vais essayer de vérifier l’hypothèse selon laquelle il existe aux Pays-Bas un plus grand espace politique qu’en France pour les minorités, grâce aux 1 Le particularisme est l’attitude cherchant à préserver les caractéristiques d’un groupe social ou d’une ethnie, et peut donc s’opposer à l’universalisme, qui s’adresse à l’humanité entière sans distinction. 2 Pacte civil de solidarité, voir sa définition et ses modalités techniques, pages 113 et suiv. Introduction 7 techniques et institutions héritées du ‘compartimentage’3 : les règles de négociations consensuelles permettent de passer outre certains blocages, en particulier l’hostilité de la majorité . A l’inverse, il va aussi falloir vérifier l’hypothèse selon laquelle il existe en France de nombreux blocages, aussi bien culturels qu’institutionnels à l’accès des minorités au pouvoir politique, de nature culturelle et technique : interprétation restrictive des règles universalistes et modes de scrutin particuliers. Pour tester la consistance de ces hypothèses, nous allons étudier les systèmes politiques néerlandais et français selon plusieurs angles. Tout d’abord, après des rappels théoriques (chapitre 1) et avoir brièvement décrit les particularités des systèmes politiques français et néerlandais (chapitres 2 et 3) nous allons mesurer l’accès des minorités au pouvoir politique à travers leur présence éventuelle au parlement : quelles minorités y sont présentes et selon quelles modalités ? Nous allons ainsi pouvoir vérifier le côté structurel de nos hypothèses (mode de scrutin et mode de sélection), mais aussi, dans le cas néerlandais uniquement4, l’ouverture culturelle (chapitre 4). Par ailleurs, que les minorités soient ‘présentes’ ou pas au sein des parlements nationaux, il nous faut considérer un accès thématique5 au pouvoir politique, à savoir la faculté d’influencer l’agenda politique. Pour