No One Is Innocent, Her, the Dizzy Brains, ARM / Tepr, La Mverte, The
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a mê r l m u e s N°78 . été 2016 No One Is Innocent, Her, The Dizzy Brains, ARM / Tepr, La Mverte, The Chikitas, GRATUIT Philippe Katerine, Frère Animal, Dossier : Que reste-t-il de nos tremplins ? 2 LONGUEUR D'ONDES N°78 ême m a l r u Numéro 78 été 2016 s France - Québec - Acadie - Belgique sommaire Sur scène dans une minute ! par Thibaut Derien Découvertes La Mverte 5 Eskimo 6 Her 6 MNNQNS 7 The Chikitas 7 Vic et Jean 8 Équipe de foot 8 Sociopathic Freedom Pop 9 Straybird 9 Entrevues Amr & Tepr 11 Imbert Imbert @ Théâtre Edwige Feuillère (Vesoul), mai 2015 Brisa Roché 15 Las Aves 16 La minute avant de monter sur scène est peut-être l’endroit où se The Dizzy Brains 18 concentre la réponse à la question “Pourquoi monter sur scène ?” Pour moi c’est un moyen contrôlé de hurler tout ce qui nous étouffe : la peur de Les Hôtesses d’Hilaire 20 vivre et de mourir, l’angoisse de ne jamais rien savoir et c’est surtout la marque d’un égotisme criant. J’y vois non seulement un besoin d’amour évident, très certainement dû à une sorte de traumatisme quasi universel, mais aussi un En couv moyen de se cogner aux autres comme pour mieux s’entendre vivre. Recherche indignés désespérément 22 Yalta Club 23 Et depuis les Bérurier Noir ? 24 édito Sois rebelle et tais-toi ? 25 Après Jack Lang, le déluge ? Vitrolles 26 No One Is Innocent 27 Oubliez l’exception culturelle française... Le tion des inégalités, sauvegarde du patrimoine, concept, sorte de nationalisme opportuniste et ambition touristique…) ou la tentation du clien- Jean-Michel Ribes 28 fourre-tout, tient surtout du mythe raconté autour télisme, quand ce n’est pas, tout simplement, les Albert Ogien / Nicolas Framont 30 du feu, entre deux histoires sur l’Esprit Canal ou pouvoirs publics qui hésitent sur la définition des celui des Lumières. Chimères ! Car depuis 1991, subventions. Mettre le pied à l’étrier ? Récompen- Marc Nammour 31 date de départ du Ministre-à-vie Jack Lang, on ser le risque économique ? Permettre une diversi- Philippe Katerine 32 peine encore à déterminer la place de la culture fication de l’offre ? L’élargissement du public ? On dans les stratégies gouvernementales succes- ne saurait dire. Frère Animal 34 sives. Kinoko 35 Ce serait pourtant oublier que le secteur contri- À travers ses collectivités locales (surtout), l’État bue à autour de 3% de la création de richesse reste, certes, un mécène important mais quand du pays et que des partenariats (encadrés) avec son budget continue à s’étriquer, ce sont ses relais le privé peuvent être étudiés. Qu’une ambition locaux qui en pâtissent. Pour preuve ? Les baisses passe également par une modernisation des outils Coulisses de plus en plus régulières de subventions des (paiement dématérialisé, étude des données Que reste-t-il de nos tremplins ? 37 villes, départements ou régions. Bénéficiant déjà consommateurs, boucle auditive…) ou des formes d’une confusion entre culture et divertissement, le (suppression des intermédiaires, lieux éphémères, domaine constitue tristement une éternelle sou- événements impromptus ou multidisciplinaires…) pape d’ajustement… Et ne parlons même pas de la Étonnant que ce soit en culture que l’on manque presse musicale (qui ça ?). parfois collectivement de créativité… Chroniques Musique 43 Ajoutons à cela la fragmentation des dotations Il n’y a pas que des lieux à construire : il y a AUSSI Livres 49 (donner peu, mais à beaucoup), l’impossible conci- du contenu à instruire. liation des critères (lien intergénérationnel, réduc- Et une mission dans laquelle (s’)investir. Ça gave 50 SUR LA MÊME LONGUEur d’ONDes Directeur - rédacteur en chef > Serge Beyer | Publicité > Émilie Delaval – [email protected] | Maquette - illustrations > Longueur d'Ondes / Éphémère Webmasters > Laura Boisset, François Degasne, Marylène Eytier | L.O. Montréal > Distribution Diffumag | Coordination > Alexandre Turcotte, [email protected] 22 chemin de Sarcignan 33140 Villenave d’Ornon Ont participé à ce numéro > Patrick Auffret, Alain Birman, Laura Boisset, Jessica Boucher-Rétif, Bastien Brun, Samuel Degasne, France De Griessen, Sylvain Dépée, Julien Des découvertes au quotidien sur Deverre, Jean Luc Eluard, Kamikal, Aena Léo, Céline Magain, Émeline Marceau, Yolaine Maudet, Vincent Michaud, Julien Naït-Bouda, Alexandre Sepré, Serena Sobrero, Jean longueurdondes.com Thooris, Zit Zitoon | Couverture > Florent Choffel – etsionparlaitdevous.com | Photographes > Patrick Auffret, Sébastien Bance, Julien Bourgeois, Giovanni Cittadini Cessi, (chroniques, vidéos, etc.) Christophe Crénel, Marylène Eytier, Guendalina Flamini, Jonas Lac Lasse, Pierre Mathieu, Marie-Claude Meilleur, Philippe Prévost, Flavien Prioreau, Gildas Raffenel, Jérôme Sévrette, Jean-Marc Surand | Imprimerie > Roto Garonne | dépôt légal > juin 2016 | www.jaimelepapier.fr Vous aimez LO ? Dites-le nous sur facebook ! [email protected] Les articles publiés engagent la responsabilité de leurs auteurs. Tous droits de reproduction réservés. I.S.S.N. : 1161 7292 Avec le soutien de la Fondation Inter Fréquence NE PAS JETER SUR LA VOIE PUBLIQUE LONGUEUR D’ONDES N°78 3 4 LONGUEUR D'ONDES N°78 Decouv rtesE La Mverte ad vitam æternam JULIEN NAÏT-BOUDA GUENDALINA FLAMINI our le commun des mortels, le trépas est diverses et plus ou moins digérées. En ce moment, je encore à l’état d’embryon. Je n’utilise en outre que une fin qui se fait attendre, mais pas pour pense apporter une touche dub à mon son, je reste du matériel analogique, l’ordinateur ne me servant PAlexandre Berly qui a choisi d’épouser cet influencé par la scène anglaise affiliée à ce genre. » que pour des effets de plug afin de traiter le son. Et état de poussière afin de retrouver la lumière. Hétérogène en substance, la musique de cet insai- pour tout dire, je préfère vivre la musique via un ins- Le résultat : une musique électronique vivace, sissable personnage, aussi producteur et DJ, com- trument qu’avec un ordinateur. » Traversé par une corrélée à un post-punk organique et sauvage. mence à mûrir après avoir été éprouvée sur pas liberté artistique certaine, Alexandre fait partie des Émergé des entrailles d’une nuit profonde, le jeune moins de 5 EP en deux ans, la suite logique portant derniers Mohicans dans une scène électronique de homme ne veut pas se cantonner à un genre pré- sur la réalisation d’un long format. « Pour ce pre- plus en plus sécurisée par les logiciels. Gage que le cis : « J’adore la musique de club mais mon objectif mier LP, j’ai commencé à filtrer des sons depuis le futur s’écrira dans son ombre, ici et ailleurs comme est de faire de la new-wave qui sonne comme de la retour d’une tournée au Mexique. Je fonctionne avec le laisse présager sa reconnaissance naissante. Qui techno et inversement. Mon ADN musical se com- une écriture libre, des morceaux sont avancés et je vivra verra… pose de tout ce que j’écoute. J’ai des influences très sais que leur direction restera ainsi, d’autres sont dlamverte.tumblr.com A Game Called Tarot / Her Majesty’s Ship Records LONGUEUR D’ONDES N°78 5 Eskimo reine des neiges JEAN THOORIS JULIEN BOURGEOIS arie Leskimo est une enfant de pour moi, c’est une façon d’exprimer Her la musique, une intransigeante mes joies et mes peines »). En effet, le Mguerrière qui ne pourrait premier EP d’Eskimo, électrique mais masculins, féminins concevoir l’existence autrement qu’en sans violence, invite à une forme de chantant et composant : « Je chante transe, d’abandon de soi. « J’écoute SAMUEL DEGASNE JÉRÔME SÉVRETTE depuis toute petite. Quand je suis arri- beaucoup de sons Gnawas, explique u’importe la quasi-homophonie radio de Pharrell Williams (avec qui vée à Paris, j’ai fait une école de danse, Marie, car ceux-ci ne cherchent qu’à avec le duo versaillais (Air). ils partagent l’affiche des Vieilles chant et théâtre. L’année d’après, je me procurer du bien, à évacuer les peines. QQuand deux ex-Popopopops Charrues), Her est « plus écouté suis mise au solfège, à l’harmonie et De manière similaire, ma musique est abandonnent leur électro-rock fou- aux États-Unis qu’ici ». L’occasion au chant jazz. » Les débuts de Marie répétitive car j’aime que l’auditeur fou, c’est pour retrouver un peu de d’y revendiquer un romantisme so commencèrent avec « un groupe de puisse accomplir un voyage. » Étranges liberté. Sur le fond comme sur la frenchy : style direct et explicite mais cold wave qui a périclité » dans lequel chansons : s’il est possible d’y ressentir forme. De leur soul pop, les Rennais « sans vulgarité aucune ». Avec l’an- elle assurait les vocaux, avant de ren- une fissure, la douceur et le chuchote- n’en ont pas la voix de crooner mais glais comme terrain d’entente. contrer Erwann Corré : « Ce fut la belle ment prédominent. Car cette composi- le style distingué, la sensualité. Car Et, toujours, ce besoin de s’adapter à aventure De La Jolie Musique. Et main- trice, plutôt que d’exploiter le spleen, c’est bien le désir qui suinte des une temporalité : sorties de maxis à tenant, Eskimo. » Bien avant la sépara- opte inversement pour le relativisme, six morceaux de Tape #1. Celui de quelques mois d’écart (dont, en mai, tion De La Jolie Musique, elle écrivait la lumière nichée au cœur du désar- s’affranchir des précédentes expé- une reprise live de Sam Cooke), cos- déjà en solitaire, à l’instar d’un journal roi. Puisque aujourd’hui tout va mal, riences musicales. Puis, celui évi- tumes réalisés par la maison Rives, intime : « Je n’ai pourtant pas exploité semble-t-elle nous dire, alors parta- demment amoureux : “Quite Like” remix pour la marque Kitsuné… « Les ces morceaux.