La Compétition
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Document generated on 09/24/2021 9:01 a.m. Séquences La revue de cinéma La compétition Number 141-142, September 1989 URI: https://id.erudit.org/iderudit/50511ac See table of contents Publisher(s) La revue Séquences Inc. ISSN 0037-2412 (print) 1923-5100 (digital) Explore this journal Cite this review (1989). Review of [La compétition]. Séquences, (141-142), 52–59. Tous droits réservés © La revue Séquences Inc., 1989 This document is protected by copyright law. Use of the services of Érudit (including reproduction) is subject to its terms and conditions, which can be viewed online. https://apropos.erudit.org/en/users/policy-on-use/ This article is disseminated and preserved by Érudit. Érudit is a non-profit inter-university consortium of the Université de Montréal, Université Laval, and the Université du Québec à Montréal. Its mission is to promote and disseminate research. https://www.erudit.org/en/ FESTIVAL DE CANNES A Cry in the Dark (Fred Schepisi) Australie « Le film traite de la désinformation occasionnée par les médias. La perception du public a construit quelque chose de si éloigné de la réalité, que cela s'est transformé en folle thérapie de groupe. » Fred Schepisi (Voir critique dans Séquences, no 139, mars 1989, p. 86.) Chimère (Claire Devers) France « L'enfant cadeau, l'enfant ciment d'un couple en train d'exploser, je n'y crois pas. Une fait qu'augmenter la situation et l'amener à la catastrophe. D'où la signification de mon titre, la chimère représentant un animal mythique, utopique et monstrueux. » Claire Devers On voudrait bien s'intéresser à cette histoire d'amour fragile. L'enfant qu'Alice attend, la paternel n'en est pas chaud. Elle fait une fausse-couche. De plus, sa soeur se suicide avec son chat. Non seulement, il n'y a rien de reluisant dans cette histoire, mais tout sonne faux aussi bien dans l'interprétation que dans les dialogues. Alice est une fille qui travaille dans une station météorologique, tandis que Léo dans la cabine de projection pour connaître les appareils. Alfredo a est architecte. Il arrive qu'il prenne des airs hautains pour humilier son beau le renvoyer, il parvient toujours à s'y glisser. Mais, un jour, la meilleur ami Fred. Mais ce sont les rapports surtout entre Léo et Alice pellicule flambe et c'est précisément Toto qui sauve Alfredo. Ce film qui sont défectueux. Tous deux n'arrivent pas à maîtriser leurs de Giuseppe Tornatore est un bel hommage au 7e art. L'auteur a su différences. Aussi tout est en état d'instabilité. Même le film. Si, comme intégrer à son film des extraits qui rappellent des heures glorieuses dit Claire Devers, « une chimère est un monstre constitué de plusieurs du cinéma. Et l'humour ne manque pas dans ce film interprété corps qui n'arrivent pas à vivre ensemble, tout comme le trio admirablement par Philippe Noiret devenu projectionniste et un jeune monstrueux de mon film », il faut admettre que son deuxième long garçon d'un étonnant naturel. Le film nous conduit aux obsèques métrage est un film avorté. d'Alfredo auxquelles est venu assister Toto, devenu réalisateur. On le retrouve trente ans plus tard se faisant projeter les coupures rassemblées des plus « beaux baisers » du cinéma. Si la nostalgie a quelque résonance dans ce film, le sourire et l'émotion sont Cinéma Paradiso / Nuovo Cinema constamment au rendez-vous. Quel beau film! ParadiSO (Giuseppe Tornatore) Italie «J'ai écrit cette histoire en me rappelant mon DO the Right Thing (Spike Lee) États Unis enfance. Comme Toto, le petit garçon du film, je vivais « Je fais des films sur les Noirs et pour les Noirs. S<^ dans un village de Sicile, et j'étais passionné par le cinéma. C'est dans les films que je trouvais les Nous avons besoin de nous reconnaître à l'écran tels réponses. Le cinéma m'apprenait tout. » que nous sommes et non pas tels que les Blancs nous imaginent. J'aimerais que les spectateurs noirs se lèvent à la fin du film. J'aimerais que chacun ressente Giuseppe Tornatore l'horreur de la situation. » Encore un film sur la mort d'une salle de cinéma. Oui, mais Spike Lee abordée d'une façon originale. Nous sommes en Sicile. C'est le curé qui dirige cette salle et il ne peut supporter aucun baiser dans les films. Il fait très chaud ce jour-là à Brooklyn. On trouve des Noirs, des Coupures! C'est ainsi qu'Alfredo doit s'exécuter au son d'une Coréens, des Italiens, des Porto-Ricains, des Mexicains, bref un clochette. Mais vient Toto. C'est un gamin de huit ans qui s'introduit embryon de société des nations. Tout se déroule chez Sal, tenancier SÉQUENCES No 141-142 FESTIVAL DE CANNES David qui, en songe, a reçu l'affirmation qu'il est le fils de la Lune. Nous sommes dans l'Europe de l'entre-deux-guerres où des expériences inquiétantes essaient d'unir des couples brillants pour obtenir des enfants surdoués. Que va faire David? Il va favoriser la fuite de deux géniteurs. Alors les trois complices s'évadent par la cheminée pour traverser la campagne et se retrouver dans un désert d'Afrique. Toutefois, seul David finit par aboutir chez les Zoulous où on le reçoit comme un dieu. Cette légende, sans doute, porte sur des pouvoirs supranaturels. Elle est filmée d'abord dans des tons froids, métalliques, que rappellent les audaces nazies, mais elle se clôt dans une Afrique lumineuse et chaude. Agustin Villaronga donne à son film un côté mystérieux, aléatoire, qui laisse le spectateur ébloui par une virtuosité étonnante. Quant à une explication cartésienne de cette aventure, il faudra la creuser patiemment. Les Femmes sur le toit / Kvinnorna pa taket (Carl-Gustaf Nykvist) Suède « Les Femmes sur le toit est un film dont les principaux ingrédients sont la lumière et la couleur, et de la Famous Pizzeria, alors que Radio Raheem crache les propos dont le thème principal est le mystère caché dans de son dise-jockey, Mister Senor Love Daddy. Mais tout ne va pas pour quelques morceaux de verre. En toile de fond, les le mieux entre le livreur Mookie à la démarche hésitante et le ravages de la Première Guerre mondiale. » propriétaire expéditif. Il suffira qu'un gros et grand amateur de radio portative viennent déverser une musique tonitruante dans le restaurant Carl-Gustaf Nykvist pour déclencher une des plus vertigineuses bagarres de quartier qui se termine par l'incendie de la pizzeria. Ce qui captive dans ce film C'est vrai que le film est un « travail » sur la lumière, car Linnea de Spike Lee, c'est l'observation minutieuse des personnages. Que est photographe et trouve en Anna un modèle de choix. Nous sommes ce soit le propriétaire et ses deux fils, ou Mookie et les siens, ils sont en 1914 et la présence d'un homme semble troubler les deux amies. peints avec une justesse remarquable. Le pittoresque des situations, Il n'y a plus qu'à s'en débarrasser. Mais il reste le cadavre. Pourquoi la création de l'atmosphère, la maîtrise du récit donnent un film qui ne pas le laisser choir dans le feu? Besogne ardue sur le toit pour se déroule à l'emporte-pièce. La finale avec l'arrivée des pompiers atteindre la cheminée. Ce film peu enclin aux dialogues a des aspects ajoute un point d'orgue brillant. Que voulait le cinéaste par ce film? sordides. Mais il faut reconnaître que Carl-Gustaf Nykvist marche sur Il le dit par deux déclarations qui terminent le film: l'une de Martin les traces de son père Sven - bien qu'il s'en défende. Il soigne avec Luther King sur la non-violence et l'autre de Malcolm X sur la violence délicatesse et finesse toutes les images, dosant la lumière selon les légitime. On sait que Spike Lee préfère la seconde citation. C'est ce moments du jour. Dommage qu'une histoire aussi déprimante n'arrive qu'illustre son film. pas à retenir les spectateurs! L'Enfant de la lune / El Nino de la FranceSCO (Liliana Cavani) Italie Luna (Agustin Villaronga) Espagne 'Je suis partie notamment de la "Légende des trois compagnons". Tout le film repose sur le 'L'histoire originale comporte des éléments témoignage, l'expérience. Ce que j'ai voulu, c'est ésotériques, mais le film n'est ni métaphysique, ni comprendre le contact que François avait avec Dieu. acA mythologique. J'ai plutôt porté mon effort sur Je ne parle pas de mysticisme ou de foi, parce que ce l'atmosphère pour que le spectateur perçoive sont des mots difficiles et vagues, et vides souvent à distinctement la ligne, la frontière entre l'imagination force de servir comme le mot amour. Je préfère parler et la réalité. » de contact avec Dieu et avec les autres. » Agustin Villaronga Liliana Cavani Quand le film a commencé, je me suis souvenu spontanément du Deux options de Liliana Cavani gênent dans ce film: la langue film de Vincent Ward, The Navigator. Dans L'Enfant de la lune, apparaît anglaise utilisée par des gens d'Assise, ainsi que la musique ampoulée SEPTEMBRE 1 9B9 FESTIVAL DE CANNES C'est ce que décide Fernando dit Nando. Mais cette expérience le renverra à la vie séculière. Ruy Guerra s'est inspiré du roman à succès d'Antonio Callado pour aller tourner à Recife et à Xingu. Le titre rend hommage à la vie et constitue une célébration de la mort. Tout un rituel de chants et de danses rassemble diverses tribus.