Mission Impossible : Opérations Intelligence
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DANS LA MÊME COLLECTION Les Envahisseurs Thunderbirds - Une utopie ambiguë Cosmos : 1999 - L'épopée de la blancheur Twin Peaks - Une cartographie de l'inconscient L'Année des séries - Tome 1 - 1993 V - L'autre guerre des mondes Le prisonnier - Retour au village L'Année des séries - Tome 2 - 1993-94 Dynastie - Apologie de la démesure L'Homme de l'Atlantide - Sur les traces d'un idéal perdu Code Quantum - Itinéraire d'un ange gardien L'Enfer du devoir - Psychothérapie d'une nation Les Mystères de l'Ouest - Les nuits de l'imaginaire L'Année des séries - Tome 3 - 1994-95 Star Trek - Le fabulaire du futur Amicalement vôtre - L'oisiveté au service du bien Superhéros en séries Drôles de dames - Entre féminisme et sexisme Aux frontières du réel - Une mythologie moderne Volume 1 : La chute des anges HORS SÉRiE Ma vie avec Monsieur Du Snob par Jean-Louis Terrangle Aaron Spelling - Un producteur en or MISSION IMPOSSIBLE OPÉRATIONS iNTELLiGENCE LE GUiDE DU TÉLÉFAN Collection proposée et dirigée par Francis Valéry L'auteur remercie Lalo Schifrin pour son aimable contribution, Francis Valéry et Henri Dhellemmes pour leur confiance, Michel le Roussel pour son aide. La série Mission : Impossible est © Paramount Pictures. La collection LE GUIDE DU TÉLÉ- FAN est uniquement informative ; les quelques reproductions qui l'agrémentent ne sont là qu'à titre illustratif, elles sont © par les studios. The show Mission : Impossible is © Paramount Pictures. This fan-produced series of booklets is intended for information on and revue of TV shows. No attempt is made to supercede the above copyright. All photos used are for illustrative purposes only and are © by the studios. ISBN 2-87795-075-1 ISSN 1242-4609 © DLM éditions, 1996 DIDIER LIARDET MiSSiON : IMPOSSIBLE OPÉRATIONS iNTELLiGENCE Bruce Geller, l'homme à l'origine de Mission : Impossible. HiSTORiQUE LES RACiNES D la naissance de la télévision, de nombreuses séries ont eu les faveurs de la critique et du public mais rares sont celles qui ont pu combiner les deux tout en élevant leurs qualités artistiques pour atteindre leur apogée après deux années d'existence. Même si Mission : Impossible est sans doute davantage qu'une autre série une oeuvre collective, l'univers de la série, ses principaux composants et son succès doivent beaucoup à la créativité d'un homme au destin peu commun. Bruce Geller est né le 13 octobre 1930 à New-York, fils de Dorothy Friedlander et du juge de la cour suprême Abraham N. Geller. Alors que son père imagine pour lui une carrière d'avocat, Bruce souhaite plutôt devenir écrivain. Il entre à l'Université de Yale où il travaille pour le journal et le théâtre de la faculté et pour la station de radio locale tout en étudiant.la psychologie et la sociologie. Diplômé en 1952, il est engagé par le département des scénarios de la Warner pendant quelques mois et se marie en septembre 1953 avec Jeannette Marx. Le couple s'installe à New-York et Bruce Geller rédige son premier script pour la télévision, une production du réseau Dumont intitulée Jimmy Hughes rookie cop (1953), qui lui rapporte un peu d'argent. Il diversifie ses activités et écrit pour des épisodes de séries, feuilletons et même des gags pour une présentatrice de la météo. Parolier de talent, attiré par la comédie musicale, il collabore avec Jack Urbont et Dale Wasserman à l'adaptation d'une version musicale tirée du roman de Mark Twain Tom Sawyer intitulée Livin' the life, qui commence à New-York en 1957, et enchaîne avec Ail in love qui dure cinq mois à Broadway en 1961-62. Après quelques scénarios pour les séries The Rifleman et The Rebel, il rentre à la Four Star Television, dirigée par Dick Powell, David Niven et Charles Boyer, une maison de production connue pour donner leur première chance à des scénaristes et réalisateurs inconnus. De cette époque date sa rencontre avec le réalisateur Bernard L. Kowalski qui met en scène ses scénarios et devient son ami. Tous les deux vont alors travailler avec Sam Peckinpah sur une nouvelle série créée et produite par ce dernier, The Wester- ner, qui conte les aventures de quelques cow-boys près de la frontière mexicaine au siècle dernier, interrompue après seulement treize épisodes. Il devient producteur du Dick Powell Show en 1961, toujours pour Four Star, et en 1963 Geller et Kowalski entament une nouvelle collaboration sur The Robert Taylor Show, mais des problèmes liés aux positions sociales introduites par Geller dans ses scripts entraînent la suppression de la série par NBC après le tournage de quatre épisodes, qui ne seront jamais diffusés. Dick Powell meurt en 1963 alors que treize shows sont diffusés sur les diffé- rentes chaînes de télévision. L'année suivante, seulement deux subsistent encore à l'antenne. Geller et Kowalski deviennent alors producteurs sur la sixième saison de Rawhide pour CBS et remportent plusieurs Western Heritage Awards mais le prési- dent de CBS, William Paley, qui n'apprécie pas leur travail, les congédie à la fin de cette saison. La route de Bruce Geller va alors croiser celle d'une petite société de production qui va lancer définitivement sa carrière. DESILU : UNE RENCONTRE GAGNANTE D est une maison de production indépendante fondée en 1951 par Desi Arnaz et Lucille Ball pour produire leur propre série, I love Lucilie (1951-57). Elle se développe rapidement au milieu des années 50 et en 1956 produit des shows tels que Our Miss Brooks, December Bride et The Whirlybirds. En 1957, Desi Amaz rachète pour six millions de dollars, trente cinq plateaux de tournage et quarante acres de terrains qui correspondent à quatre différents lieux de tournage en extérieur. Cinq ans plus tard, Lucille Bail rachète ses parts à Desi Arnaz pour trois millions de dollars et le remplace à la présidence de la compagnie. Le début des années soixante amène les premières difficultés et seul The Lucy Show est diffusé régulièrement. Desilu se contente de louer ses plateaux à d'autres productions comme celles de Bing Crosby, Ben Casey, Lassie, My favorite martian ou Papa Schultz ( Heroes La production de plusieurs pilotes chaque année n'entraîne pas pour autant la mise en chantier d'une nouvelle série, et en 1965, cinq pilotes réalisés ne sont pas retenus par les chaînes de télévision. Désespérée, la direction de Desilu approche l'agence Ashley-Steiner pour trouver une solution susceptible de lui permettre d'obtenir le fonds de développe- ment de CBS. L'agence délègue un de ses meilleurs agents, Alden Schwimmer, avec la charge de trouver un concept de série qui plaise aux responsables des chaînes de télévision. Gene Roddenberry, qui vient de vendre Star Trek à Desilu, et Bruce Geller sont aussi des clients de Schwimmer. Geller travaille alors à l'adaptation télévisée d'une histoire inspirée du film de Jules Dassin Topkapi (1964) intitulée Brigg's Squad qui narre l'histoire d'un groupe d'action para-gouvernemental chargé de mener des mis- sions spéciales à travers le monde. Sur les conseils de Schwimmer, il en apporte une version de trente minutes à Desilu en même temps que deux autres projets (un western et une comédie). Le mari de Lucille Bail, Gary Morton, persuade sa femme de produire le pilote avec l'aide au développement de CBS, malgré l'avis contraire du responsable de la programmation, Mike Dann, qui menace de ne pas le diffuser. Geller élargit le script à une heure en un week-end, tout en pensant qu'il ne pourrait pas le vendre, et en gardant à l'idée un projet de long métrage. LE PiLOTE I demande et obtient de Lucille Bail une totale autonomie pour la réalisation du pilote et commence à s'occuper du casting, avec Herbert F. Solow, le producteur responsable exécutif chargé de la production. Wally Cox obtient le rôle de Terry Targo, un perceur de coffres-forts, en raison de sa petite taille. Le rôle de Martin Land a été écrit par Bruce Geller pour Martin Landau qu'il a rencontré dans son atelier pour comédiens, fasciné par sa dextérité à endosser les attitudes et à imiter les accents les plus divers. Celui-ci accepte de tourner le pilote et son personnage est rebaptisé Rollin Hand la veille du début de la production. Pour interpréter Willy Armitage, l'homme fort de l'équipe, Bruce Geller et Her- bert Solow cherchent un acteur très athlétique. Solow pense alors à l'un de ses amis qui se trouve malheureusement à cette époque en Europe pour tourner des films. Aussitôt contacté, Peter Lupus accepte la proposition bien que le personnage de Willy soit très éloigné de son caractère (il est plutôt volubile, à la différence de Willy) et les exigences de Bruce Geller, pour le moins étranges (lors de leur première entrevue, il lui demande s'il lui est possible de porter un homme dans une valise sans effort apparent !). Grâce à des tests d'audience positifs, Peter Lupus se voit proposer le contrat d'un personnage régulier et son enthousiasme pour la série lui permettra d'apparaître au générique de toutes les saisons. Pour le rôle du chef de l'équipe, Bruce Geller pense à Steven Hill qu'il a ren- contré sur le tournage d'un épisode de Rawhide. Connu pour son caractère imprévi- sible, celui-ci n'est pas très apprécié dans la profession mais son physique d'acteur cérébral lui permet d'obtenir le rôle. Le rôle, assez mineur dans le pilote, de Barney Collier, est dévolu à un autre acteur avec lequel Bruce Geller a déjà travaillé, Greg Morris. Bien que le choix d'un comédien noir lui permette de recevoir un Image Award de la part de l'Association pour l'Avancement du Peuple Noir, Geller a pourtant tou- jours déclaré que seules les qualités athlétiques et le talent de comédien de Greg Morris avaient pesé dans son choix.