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SERVETTE FC 1890

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2014/15 - Au seuil de la Super League

Au Brésil pour la Coupe du Monde, il y a tout de même 5 anciens Servettiens dans les effectifs des différents participants. Hitzfeld avait emmené pour la Suisse (une apparition) et (ancien junior servettien). Djamel Mesbah a joué pour l’Algérie et les deux Sud- Américains Jean Beausejour et Jorge Valdivia pour le Chili. Une fois de plus, Servette reprend tout à zéro. Le duo honni Zuberbühler/Cantaluppi doit heureusement rentrer dans le rang : déjà à la fin de la saison précédente, le Gallois Julian Jenkins, en tant que nouveau directeur sportif, avait repris les rênes en main. Il mise sur un nouvel entraineur : l’Anglais Kevin Cooper doit à nouveau apporter de la stabilité et un système de jeu à l’équipe. Les nombreux jeunes talents demandent une attention spéciale, or Cooper avait jusqu’à présent exclusivement travaillé avec des juniors. Jenkins se met à l’ouvrage avec beaucoup de bonnes idées. Il aborde ouvertement les gens, s’efforce d’emblée d’attirer plus de monde au stade. Il ouvre le «Business Club», cherche des contacts personnels avec tous les groupes de fans et lance aussi les «Ambassadeurs du Servette FC». Le club obtient à nouveau la licence en seconde instance seulement. Avec le budget imparti, il n’y a pas de saut qualitatif mais on peut espérer qu’avec la nouvelle direction, un peu de la rigueur et des vertus britanniques imprègnent l’équipe. Les départs suivants sont annoncés : Marazzi (Lausanne-Sport), Tadic (Schaffhouse), Tréand (Saint- Gall) et Routis (Bradford City). Aiyegbusi, Fargues, Gonzales, Hempler et Placca n’entrent plus dans les plans servettiens. Il en va de même pour l’ancien international , en toute logique d’ailleurs car un match dure plus que 30 minutes… La jeune équipe est complétée par (Schaffhouse) et le natif de Winterthour Michel Avanzini. Le transfert de Alhassane Keita à Servette échoue. Les anciens Sédunois Crettenand et Sauthier, bannis par Zuberbühler, sont réintégrés au groupe. Comme Barcelone indique sur sa page web un match d’entrainement à Genève après la Coupe du Monde, des rumeurs d’un match contre Servette circulent. Ce n’est qu’un doux rêve : à la fin, le Barca rencontre Naples à la Praille. Les matchs d’entrainement du Servette FC sont mitigés. Seule une victoire 0:3 „à l’extérieur“ contre l’équipe de Ligue 1 Évian-Thonon- Gaillard séduit. Les fans servettiens sont soulagés de voir que le travail est devenu plus systématique. L’époque parfois grandguignolesque de l’entraineur Cantaluppi semble oubliée. Dominguez, Kursner et Rodrigues deviennent officiellement professionnels. Pour donner un peu plus de vie au stade, les fans sont appelés à repeindre en grenat le bas de la structure architecturale. Le résultat est vraiment super ! Lors du premier match du championnat, Servette obtient une victoire chanceuse à la maison contre le Bienne de „Bidu“ Zaugg. La victoire 2:1 est arraché à la dernière minute. La presse évoque prématurément une volonté de vaincre britannique : une semaine plus tard une défaite claire et nette attend les Grenats à Wohlen contre une équipe étonnament forte. Sforza a transformé une équipe de quasi-relégués en un groupe volontaire et robuste. Le troisième gardien Guedes est finalement cédé pour un an à Meyrin. Soares, déjà aligné en Super League, disparait dans les étages inférieurs du football amateur. Une défaite à domicile 1:2 contre une honnête équipe de Wil complète le faux départ. Ce sont déjà les derniers matchs de Crettenand. Il ne parvient décidemment pas à mettre le pied à l’étrier grenat. A Chiasso, par une chaleur accablante, la victoire est à nouveau acquise à la dernière minute. Le remplaçant Doumbia marque le but chanceux de la victoire (0:1). Le succès est assombri par la grave blessure au genou du jeune défenseur Miguel Rodrigues. Sous Cooper, il s’était imposé aux côtés de Dams dans l’axe de la défense. Dommage. Un 0:0 sans éclat contre Winterthour marque la journée suivante. Les fans s’élèvent déjà contre la tactique défensive et l’attitude de Cooper. Ce n’est pas ainsi qu’on raménera les gens au stade ! Il manque toujours un attaquant, les buts sont trop rares. Dans la foulée, Servette emporte toutefois le derby lémanique d’une magnifique façon. Alors que la marque est de 1:1, Servette obtient un pénalty dans les arrêts de jeu mais Ousmane Doumbia le rate ! Jocelyn Roux sauve alors les trois points sur un coup-franc de Bua à la 93ème minute. La victoire est accueillie avec allégresse. Il est frappant que toutes les victoires ont été obtenues dans les ultimes instants. Malheureusement, Ousmane Doumbia se blesse et sera indisponible pour la suite du premier tour. De retour du Brésil, le Genvois Reto Ziegler rachète son contrat à la Juventus. Il ne trouve pas de nouveau club mais peut s’entrainer avec Servette. Pourquoi ne saute-il pas la pas pour venir nous faire oublier les balourdises de Markovic ? A Sirnach, Servette l’emporte en Coupe dans les règles de l’art (0:8). En championnat aussi, les matchs se jouent à la campagne : Le Mont-sur-Lausanne joue ses matchs à domicile à Baulmes. Servette bat les Vaudois (0:1) suite à un match peu emballant. Vonlanthen conclut froidement une attaque d’Avanzini, mais Servette marque encore trop peu de buts. Le centre-avant italien Lorenzo Cinque rejoint alors l’équipe. Sera-t-il le buteur espéré ? Les deux matchs à domicile suivants sont également une cuisante désillusion. Un match nul ennuyeux contre Lugano puis une défaite en Coupe contre le leader Wohlen prolongent la stagnation servettienne. Le style de jeu repose sur la sécurité et la possession de balle. Malheureusement, les chances de buts manquent cruellement. Les spectateurs restent à la maison. A l’extérieur, il y a heureusement plus d’espace et les matchs sont plus intéressants. Vonlanthen marque à Schaffhouse et assure les trois points. Comme si Quennec n’avait pas assez à faire, il prend encore la charge de la présidence du Servette RC. Au Stade de Genève, on jouera désormais aussi au rugby ! Le premier match officiel dans le cadre de la Rugby Cup a lieu contre les Grasshoppers. Résultat ? Who cares? Dans le seul stade de football du canton de Zurich, Servette s’incline contre une forte équipe de Winterthour suite à un match racé (4:2).

29.09.2014 - Gazzetta contre Winterthour (photo: Lafargue)

Cette défaite est corrigée à la maison contre Le Mont. Le but de Mfuyi est nominé pour le but du mois. Durant la trêve internationale, Loïc Favre est rayé de la liste des salaires, il n’avait plus de fonction depuis longtemps. L’affaire finit devant les prud’hommes. C’est bien dommage pour lui : il n’a pas pu réaliser ses idées à Genève. Karim Gazzetta (19 ans) a prolongé son contrat avec le Servette FC de deux ans jusquau 30 juin 2017. Ce milieu de terrain doué avait été aligné plusieurs fois par Cooper. Le déplacement à Lugano se solde à nouveau par une défaire sans relief 2:0. Au coup de sifflet final, quelques spectateurs doivent être réveillés. Pour ne pas briser ce rythme soporifique, aucun match amical n’est organisé durant la pause internationale... Comme souvent, l’équipe parvient néanmoins à se reprendre et enfin gagner un match contre Wohlen ! Le leader est battu de peu 1:0 grâce à un but de Sauthier. La victoire est assombrie par le décès de Rainer Hasler (56 ans). Ce latéral, doué techniquement, était dans les années quatre-vingt capitaine à Servette. A cette époque-là, Servette était encore une grosse pointure nationale et internationale. C’était il y un bail. Ce défenseur avait remporté la Coupe de suisse avec les Grenats (1984) ainsi que le championnat (1985). A cette époque, il avait régulièrement remercié les fans alémaniques pour leur soutien à l’issue des matchs en prenant congé d’eux. Un grand nous a quittés. Servette aurait bien besoin d’un tel latéral. Bien que Markovic ait justement marqué le seul but d’une petite partie contre Bienne lors du match suivant (0:1), il ne peut pas, malgré sa sublime réussite, masquer ses lacunes techniques. Les Grenats enchainent avec une grosse performance à la Pontaise. Roux, Pasche et Vonlanthen marquent et Servette l’emporte 1:3 dans l’important derby lémanique. A chaque match contre Lausanne, Servette présente un football racé et technique. Quel plaisir ! Il faut en outre mentionner les débuts du jeune Denis Zakaria (17 ans). Comme trop souvent, le match est décevant avec peu de rythme et d’occasions de but. Contre une équipe de Schaffhouse très défensive, Servette n’obtient qu’un match nul (1:1) et le voyage à Wil se solde par une défaite. Après une sortie kamikaze de Müller, Servette doit jouer 35 minutes en infériorité numérique. Wil marque en fin de match. Müller est suspendu pour trois matchs. Une chance pour Barroca. Lors du dernier match avant la trève hivernale, il a cependant peu à faire. Les Grenats l’emportent à domicile contre Chiasso 3:1. Après 12 minutes, un Tessinois est déjà renvoyé au vestiaire. Le bouillant Regazzoni le rejoint après une dispute avec l’arbitre à la mi- temps. Contre 9 joueurs, les Genevois passent enfin l’épaule. Pasche, Sauthier et Roux sont les buteurs. A noter que Servette a disputé six matchs le lundi soir, ce qui n’est pas une partie de plaisir pour les fans. Les performances jusqu’à présent suffisent pour un troisième rang derrière Wohlen (+4) et Lugano (+3). Jocelyn Roux et Johan Vonlanthen ont chacun scoré six fois lors des matchs aller. Le calme et prudent défenseur central Niklas Dams a le plus de temps de jeu à son compteur (1610 minutes). Avec 32 cartons jaunes et un carton rouge Servette est le leader du classement du Fair- Play. Il est à noter que seuls 13 buts ont été marqués en neuf matchs à domicile. Cela a suffi pour 18 points. En neuf matchs à l'extérieur, Servette a marqué 11 buts pour décrocher 15 points. Avec une telle moyenne de buts, impossible d’attirer les Genevois au stade. Pourquoi des joueurs tels que Crettenand émargent-ils toujours au budget grenat ? Cela reste une énigme ... et comme chaque année des soucis financiers sont ébruités. Les difficultés demeurent. La place financière genevoise et les entreprises locales ne s’intéressent pas à Servette. L’aide politique reste inexistante. Servette attire certes le plus de spectateurs en Challenge League, mais ils restent trop nombreux pour nourrir des ambitions. Le stade n’est toujours pas fini. Petit rappel : l’ex-président Pishyar l’avait loué pour 32 ans. Le fardeau des dettes augmente chaque année. Durant la pause hivernale le contrat de six mois de l’Italien de 23 ans Lorenzo Cinque n’est pas prolongé. Crettenand part pour Orange County Blues. Personne ne les pleurera. Roux, en contact avec Lugano reste finalement grenat. Boris Cespedes (19) et Meriton Bytyqi (18) sont prêtés à Etoile Carouge. En outre, tout un cirque entoure le joueur de Winterthour Menezes dit „Paulinho“. Dans l’attente de pouvoir quitter son club sans indemnités de départ, il prend part au camp d’entrainement servettien en Turquie. Par peur de blessure, il ne prend toutefois pas part aux entrainements. En réalité, son contrat avec le club zurichois avait été prolongé automatiquement sans qu’il le sache. Du coup, le prix de son transfert est trop élevé. Il ne lui reste plus qu’à retourner à Winterthour. Par contre, Benjamin Besnard (22) rejoint Servette en provenance du FC Meyrin. Il s’agit du fils de l’ex-Servettien Gilles Besnard et le neveu du plus connu Pascal Besnard. Durant le camp d’entrainement en Turquie, Servette par Chemnitz (2:1) lors du premier match d’entrainement. Le second match contre Halle est perdu sur le même score. Lors du troisième match de préparation Servette bat le pensionnaire première Eintracht Francfort dans son antre de la Commerzbank-Arena sur le score de 3:4 ! Le footbal est parfois étonnant. Le match a eu lieu une semaine avant la reprise de la Bundesliga et l’Eintracht n’avait pas du tout aligné son équipe B. L’ultime match de préparation contre les coriaces Thounois est perdu sous la neige. Malgré une supériorité numérique dès la 38ème minute, les Grenas s’inclinent à Thoune (1:0). A Francfort, il y avait plus de fans servettiens que dans l’Oberland bernois. Pour régler le problème du gardien avant la reprise du championnat, Jérémy Frick (21) rejoint les Grenats sur la base d’un prêt. Ce portier genevois n’avait pas su percer à l’Olympique Lyonnais. Müller est suspendu pour trois matchs mais João Barroca, à nouveau blessé, ne peut tirer parti de la situation. Par ailleurs, on note les arrivées de l’international junior suisse Robin Kamber en provenance de Bâle et du champion du monde U17 Bruno Martignoni prêté par Aarau à Servette jusqu’à la fin de la saison. Ce sont de bons transferts quelque peu innatendus. Comme Servette fête ses 125 ans, l’équipe joue avec un nouveau maillot- anniversaire. Un logo brodé orne le logo. Là où des clubs avec une renomée similaire organiseraient des activités commémoratives ou d'anniversaire il n’y a au Servette qu’un dîner de gala, point barre. Au moins y a-t-il enfin une boutique en ligne qui fonctionne et où Fourteen propose ses maillots. Lors du match de reprise, Lugano peut être battu à la maison. Jérémy Frick est aligné contre le deuxième du classement. Il conservera ce poste jusqu’à la fin de la saison. La première action de la seconde mi- temps permet aux Servettiens de prendre l’avantage. Sauthier lance Bua qui affronte le gardien luganais Russo et marque habilement. A signaler qu’après 5 mois d’absence, Doumbia est de retour. Pasche scelle le score final suite à une magnifique contre-attaque. Son but du 2:0 est ensuite couronné but du mois. A noter encore l’entrée en jeu du jeune Kutesa qui, aux côtés de Frick et Martignoni fêtait ses débuts. Pour Servette, c’est un départ rêvé. Jeune talent insatisfait, Maxime Dominguez obtient son départ au FCZ. L’international U19 est prêté jusqu’à la fin de la saison et peut- être ensuite acquis par le biais d’une option d’achat. Dominguez n’est toutefois aligné qu’avec les réserves. Ne s’est-il pas surestimé ? Dominguez avait provoqué son départ en critiquant les responsables servettiens et l’entraineur Cooper. Sur la site oficiel du club, il adressse une lettre d’adieu aux fans et s’excuse pour les déclarations faites à la presse locale. Sur la pelouse schaffhousoise du Breite déblayée en urgence de la neige, Servette n’entre que lentement dans le match. Après la pause, Vonlanthen marque sur corner.

28.02.2015 – But de Benjamin Besnard contre Chiasso (photo: Lafargue)

Le thé de la mi-match semble faire du bien aux Grenats en 2015 : il s’agit déjà du second but marqué dans les premières minutes après le changement de camp. La provisoire égalisation schaffhousoise ne déconcerte pas les Grenats : Bua inscrit le but de la victoire (1:2) peu avant le coup de sifflet final. Ce match a marqué les débuts de Benjamin Besnard. Les Grenats ne sont plus qu’à un point du leader Wohlen ! Le Servette FC a aligné à Schaffhouse 8 joueurs de moins de 25 ans et durant toute la saison 10 éléments de moins de 22 ans. D’aucuns considèrent que ce Servette-là est encore un peu jeune pour une promotion. Servette remporte son troisième match contre Chiasso 1:0 et s’installe en tête du classement. Besnard marque, d’une superbe bicyclette, son premier goal pour Servette ! Un régal pour les yeux ! Cela n’empêche pas le niveau du match d’être lamentable. Servette annonce ensuite l’engagement de Yagan Hiraç. Ce demi belgo-arménien arrive de Meyrin. Il est prêté jusqu’à l’issue de la saison. Dans un match de rattrapage houleux contre Lausanne, Servette l’emporte à nouveau 0:1 grâce à un but de Besnard à la 92éme minute. Il n’était entré sur le terrain que douze minutes auparavant. Le bilan du néo-servettien parle pour lui (3 matchs, deux buts, un assist). Dams et Pasche sont tous deux out pour cause de blessure. La blessure de Pasche force les débuts de Robin Kamber. Cette victoire dans le 179ème derby lémanique permet à Servette de conforter sa position de leader de Brack.ch-Challenge League ! Servette l’emporte pour la 78ème fois contre les Lausannois (45 matchs nuls). Grâce à des buts de Gazzetta et Vonlanthen, Servette remporte sa rencontre à domicile contre Winterthour 2:1. Un doublé des Genevois à l’heure de jeu force la décision. Servette était la meilleure équipe durant de longs moments. A Baulmes, la lanterne rouge Le Mont attent les Servettiens. Comme toujours à Baulmes, une grosse colonie de fans grenat est présente ! Kamber remplace Gazzetta. Après un retard initial, Besnard et Roux permettent aux Grenats de prendre l’avantage. La partie semble sous contrôle. Peu avant la fin, Vonlanthen manque de peu le 1:3. Dans le temps additionnel, Le Mont égalise sur coup-franc. Le résultat est décevant, malgré l’avantage d’une longue supériorité numérique. Dommage. Le bon travail avec les jeunes talents se reflète dans les sélections des équipes nationales juniors. Que cela soit dit : 27 (!) Servettiens portent le maillot de la Nati dans les sélections de U15 à U21. Sans le prêt de Maxime Dominguez à Zurich, il y en aurait même eu un de plus ! L’académie genevoise se hisse ainsi au sommet national. Ni Bâle, ni GC ni le FCZ ou YB ne peuvent s’enorgueillir d’autant d’internationaux juniors. Dans le cadre de la préparation du match le FC Wil, Servette rencontre l’équipe fanion du FC Chapel sur gazon artificiel (victoire 2:0 pour Chapel). Kursner se déchire alors le ligament croisé antérieur. La saison est terminée pour lui.Le match à Wil se solde par un match nul 0:0 en l’absence de Pasche suspendu. Le gardien de Wil Brecher arrête tout. Son propriétaire, le FC Zurich, le rappelle la semaine suivante. A ce moment-là, Servette se fait remarquer par une campagne de charité intitulée "Servette Community Challenge" #MakeADiff. A quoi cela sert-il ? Ici et là, suintent des informations selon lesquelles l'argent manque pour terminer la saison. Comment alors peut-on à la fois agir comme bienfaiteur et vivre aussi chichement ? Quennec sera-t-il compris un jour ? L’implication des fans reste nulle. En outre, le Stade de Genève doit être redimensionné. Avec un budget de 25 à 30 millions de francs, la capacité du stade doit être réduite de 30‘000 à 18‘000 places. L’espace ainsi gagné doit être utilisé pour héberger des bureaux et des commerces. Un gazon artificiel doit être installé. En outre, un nouveau centre d’entrainement doit être bâti au Grand- Saconnex, co-financé par des fonds publics. Tout semble bien aller financièrement quand on nourrit de tels projets pour l’avenir... Mais non, quelques jours plus tard, la nouvelle fait l’effet d’une bombe : les fournisseurs et les employés attendent à nouveau leurs salaires. Sportivement, Servette est toujours en course pour l’ascension, financièrement par contre le club est en crise. Mon Dieu, à nouveau la même misère. Cinq millions de francs sont nécessaires pour boucler la saison. Quennec reconnait des difficultés financières et appelle l’Etat à l’aide. Il explique que depuis qu’il a pris les rênes du Servette FC, de hauts montants ont été et sont dépensés pour l’entretien du stade. Selon lui, le total s’élève à six millions de francs et il en demande le remboursement. Les optimistes imaginent que derrière ce communiqué de presse se cache un gag de marketing pour exercer une pression sur le Canton, la Ville ainsi que de potentiels sponsors afin de recevoir de l’argent. Dans ce contexte, l’action de charité ainsi que l’annonce d’un nouvel aménagement du stade sont d’un goût douteux. Julian Jenkins parle alors d’un problème de liquidité provisoire. „Nous ne faisons pas face à une faillite“, prétend-il. Il est toutefois étonnant qu’un club avec un budget de cinq millions puisse accumuler cinq millions de dettes en fin de saison. Hugh Quennec ne comprend rien au football, ce n’est pas nécessaire. Par contre, il est président et doit comprendre les questions d’argent. C’est la seule justification à sa présence mais cela ne marche pas non plus. Dans cette situation difficile, le SFC n’obtient qu’un match nul 1:1 à la maison contre Bienne. Après un départ en fanfare, Servette baisse le pied. Les Grenats sont plus proche de la victoire mais s’auto-mutilent avec l’expulsion de Sauthier. Le point positif est que l’équipe reste invaincue depuis la reprise. Comme les regards se dirigent toujours plus vers Quennec, il confie à la TdG que depuis son arrivée, il a investi des fonds privés dans le club et l’académie junior. Il évoque le chiffre de 15 millions. Quennec rencontre le président de la Fondation du stade Laurent Moutinot et le Grand Conseil genevois pour évoquer les coûts du stade. Les journaux se font l’écho d’un succès. Un grand pas est fait pour „sauver le SFC“. Le contrat d’exploitation signé pour 32 ans par Majid Pishyar est annulé. Le Servette FC n’est désormais plus qu’un locataire alors que les frais d’exploitation seront à la charge du Canton de Genève. Concernant les dettes courantes, le SFC doit, avant le 27 avril 2015, remettre à la SFL les justificatifs de payement des salaires et des charges sociales, faute de quoi, il y aura des conséquences. Pendant ce temps, Jenkins démissionne. La nouvelle est cependant tenue secrète. Un splendide duel au sommet contre Wohlen permet à Servette de prendre la tête du classement grâce à une victoire 3:1. A neuf journée de la fin, Servette peut à nouveau rêver de rejoindre l’élite du football suisse. Lors de ce match animé avec quatre buts, trois tirs sur le poteau, deux penalties ratés et une expulsion dans le temps additionnel, Servette renoue avec la victoire après trois matchs nuls. Les Grenats (privés de Sauthier) séduisent avec leur football offensif et vif et infligent à Wohlen, extrêmement fort à l’extérieur (six victoires d’affilée), sa seconde défaite en déplacement.

13.04.2015 – Victoire contre Wohlen (photo: Lafargue)

Lors des matchs aller, les Genevois avaient également été les seuls de Challenge League à battre les Argoviens (1:0). Wohlen n’avait pas démérité et avait même été à deux doigts d’égaliser à 2:2 à la 77ème. L’ancien Servettien Ramizi tire un pénalty sur le poteau et dans la foulée Johan Vonlanthen marque le 3:1 et scelle le score final. Les autres buteurs sont Martignoni et Besnard. Cette belle victoire est suivie d’un piètre 1:1 à Chiasso. Fin avril, la moitié des salaires de mars est payée. Comme chaque année, Servette n’obtient pas sa licence en première instance. Il n’est donc pas clair si Servette pourra monter en Super League le cas échéant. Petit rappel : l’année précédente, après de nombreuses turbulences, Servette avait dû retravailler son budget 2015 et avait avancé des montants probablement trop élevés. Cela n’avait servi à rien, il manque tout de même 5 millions au SFC pour finir la saison. Tout cela est bien fatigant pour les fans servettiens. Devant 8`600 spectateurs, Servette bat à domicile Lausanne pour la quatrième fois de la saison. Le match débute avec une heure de retard (en raison d’un accident sur l’autoroute). Le spectacle offert est convaincant. Pas une ombre des problèmes financiers. Les fans donnent de la voix ! Servette prend l’avantage grâce à des buts de Besnard (6 buts et 4 assists en dix matchs !), Bua 2x et Vonlanthen. Bua est exceptionnel. Deux faiblesses défensives permettent aux Lausannois de revenir à 4:2. Dommage : Christopher Mfuyi se casse un orteil. Grâce à une victoire étriquée (0:1) sur la vénérable Gurzelen, Servette reste dans la course à la montée. Le magnifique but de la victoire est l’oeuvre de Kamber à la 89ème minute ! Qu’il y ait faillite, ascension ou pas, quelques Servettiens joueront très probablement en Super League l’année prochaine. Devant près de 6‘000 spectateurs, Servette FC bat sa bête noire Wil 2:1. A l’issue d’un match sans saveur, c’est à nouveau Kamber qui marque le but de la victoire dans le temps additionnel. La sensationnelle victoire du Mont contre le FC Lugano (3:2) permet même aux Grenats de s’emparer de la tête du classement avant le choc au sommet au Tessin. Cette première place à cinq rondes de la fin du championnat est due à deux éléments : le « dernier quart d’heure servettien » et ses jeunes talents Benjamin Besnard et Robin Kamber. Le coach servettien Kevin Cooper a non seulement hissé son équipe au plus haut niveau non seulement sur le plan physique mais lui a aussi insuflé une mentalité typiquement britannique : se battre jusqu’au coup de sifflet final ! Des 46 buts marqués jusque là, le SFC en avait réalisé 19 dans les 15 dernières minutes (pourcentage : 41%), à savoir 9 buts entre la 75ème et la 85ème minute ainsi que dix buts après la 86ème. Six buts ont été marqués dans le temps additionnel. Il s’agit d’un record pour l’ensemble de la SFL. Sans ses sprints finals qui ont apporté 23 points aux Grenats, Servette ne serait que cinquième. Sa position idéale pour remonter en Super League après deux ans de Chalenge League doit également beaucoup à Benjamin Besnard (6 buts et 4 assists) et au milieu de terrain Robin Kamber. Les réussites décisives de Kamber contre Bienne (1:0) et Wil (2:1) sont emblématiques pour les forces de Servettes et sont toutes tombées peu avant le coup de sifflet final. Un lundi est agendé le match au sommet des deux favoris à la promotion. Ce match décisif à Lugano est clairement remporté par Lugano 2:0. Les Luganais étaient simplement plus aggressifs. Cette rudesse est vivement ressentie par Vonlanthen (déchirure au talon d’achille) et Doumbia (blessure à la cuisse). La place de leader s’est envolée. Avec un effectif réduit, Servette se rend à Wohlen. En seconde mi-temps, les Grenats renversent la vapeur et l’emportent 3:1. Ils restent ainsi sur les talons du leader luganais à un point. Servette avait mérité la victoire grâce à une montée en puissance en seconde mi-temps. Avec un but et deux assists, Kevin Bua est l’homme du match. Quatre minutes après la reprise, Jocelyn Roux marque de la tête et permet aux Servettiens de rejoindre les Argoviens qui avaient ouvert la marque à la 21ème minute. Le jeune Denis Zakaria (18 ans) ouvre la voie à la 67ème en marquant le 2:1 pour Servette en marquant sont premier goal de Challenge-League, à deux minutes de la fin, un pénalty de Bua assure la victoire servetienne (3:1). La performance des Grenats est d’autant plus étonnate qu’ils devaient se priver de dix joueurs blessés ou suspendus. Lors du match suivant, à la Praille, les espoirs de promotion s’évanouissent. Malgré l’ouverture du score grâce à un nouveau but de Zakaria, finalement, la passivité et une incroyable boulette de Martignoni sont punies. Ainsi a lieu, fin mai, la première défaite à domicile de 2015 ! Lors du dernier match à domicile contre Le Mont, le coeur n’y est plus. La défaite 1:2 de la jeune équipe servettienne ne souffre d’aucune discussion. L’équipementier espagnol Joma est annoncé comme nouveau fournisseur. Lors du dernier match à la Schützenwiese, Winterthour écrase notre équipe. Mais, avant une nouvelle faillite, pourquoi mener des activités de marketing, annoncer un nouvel aménagement du stade et annoncer un nouvel équipementier ? Le sourire de Quennec était large. Puis survint le coup de tonnerre : Servette ne reçoit pas sa licence pour la Challenge League ! L’instance de recours de la SFL a pris sa décision : Servette ne reçoit pas non plus en seconde instance le précieux sésame pour la saison 2015/16. Bienne sauve ainsi sa place en Challenge League. Hugh Quennec déclare alors : „Nous avons appris la décision de l'autorité de recours des licences hier. Nous devons maintenant étudier tout cela avec nos avocats pour voir les options qui se présentent. L’objectif est d’éviter une faillite si cela est possible. Mais il y a un trou de cinq millions dans le budget. Nous allons tout essayer. Nous suivrons le conseil de nos avocats pour faire les choses proprement.“ Mon Dieu Hugh ! Environ 80 personnes se réunissent le lundi soir devant les portes du stade pour exiger la démission du président Hugh Quennec. Une douzaine de joueurs est également présente. Les fans sont très remontés mais surtout amèrement déçus. Les avis sont unanimes : Quennec devrait démissionner après ce fiasco ! Il avait l'entière responsabilité et a échoué. Il doit s’en aller ! Bordel !

Les fans demande le départ du président.

A ce moment-là, cela semble presque méprisant que la conseillère d’Etat Anne Emery-Torracinta annonce la rénovation progressive du stade. Un budget d'un montant de 5,6 millions de francs est adopté. Que les autorités débloquent des sommes refusées quelques semaines auparavant laisse songeur. Le fait que le club se voie offrir un « prix d’ami » de 75'000 CHF pour la location semestrielle du stade en Première Ligue Promotion est dur à avaler rétrospectivement. Le club est à nouveau en ruines. La faillite va-t-elle suivre ? Contrairement aux informations initiales, les contrats des joueurs restent valides. Une relégation dans une ligue amateur n’est pas considérée comme une raison de dénoncer un contrat professionnel valide. Sinon, dans la situation actuelle, il aurait en effet été possible à chaque joueur de mettre fin à son contrat de travail en raison des paiements de salaires en suspens, en réalité, Servette peut garder ses espoirs d’engranger des revenus des transferts, s’il parvient à éviter la faillite bien entendu. Les joueurs venus en prêt s’en vont définitivement : Jérémy Frick, Robin Kamber, Bruno Martignoni et Anthony Sauthier. Après les nouvelles positives concernant les contrats des joueurs, Hugh Quennec serait en discussion avec trois repreneurs éventuels. Pendant ce temps, Roux quitte Servette en direction de Lausanne. D’autres suivront et on ne peut pas leur en vouloir. Le nouvel équipementier Joma jette aussi l’éponge. Quelques jours plus tard, le club annonce qu’une solution pour une reprise a été trouvée. La faillite peut être évitée. Les créanciers, les joueurs, l’entraineur et les autres employés sont payés dans la foulée. La „Fondation 1890“ reprend la SA Servette Football Club 1890 ainsi que l’ Association Servette Football Club. Qui est derrière la Fondation 1890? Didier Fischer est président. Il déclare : „la vision défendue par Hugues Quennec pour développer la structure de formation est une grande source d’inspiration. Nous nous engageons à poursuivre le travail initié qui a un impact sur la formation et l’éducation des jeunes. Le nombre de jeunes joueurs formés au Servette qui garnissent les rangs des équipes nationales et de la première équipe est une démonstration de la qualité des programmes de formation mis en place.“ A croire le club, la Fondation 1890 disposerait «des moyens nécessaires non seulement pour éviter la faillite du club mais également des ressources suffisantes pour assurer son avenir». Julian Jenkins démissionne alors officielIement pour laisser la voie libre à de nouvelles forces. C’était une personne de valeur, malheureusement, il n’a jamais eu les possibilités financières de faire du bon travail pour notre club. Le futur du Servette FC doit reposer sur les épaules de plusieurs Genevois fortunés. Mais n’était-ce pas le cas pour Quennec ? Ne serait-ce pas d’ailleurs les mêmes personnes qui ont finalement laissé tomber le Canadien ? Pourquoi restent-ils dans l’ombre ? Pourquoi ne sont-ils pas arrivés deux semaines avant ? Quoi qu’il en soit, Servette jouera en Première Ligue Promotion, un retour en arrière de plusieurs années pour le club.