Enquête Sur La Question Sociale En Europe / Jules Huret ; Préfaces De MM
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Enquête sur la question sociale en Europe / Jules Huret ; préfaces de MM. Jean Jaurès et Paul Deschanel Source gallica.bnf.fr / Bibliothèque nationale de France Huret, Jules (1863-1915). Auteur du texte. Enquête sur la question sociale en Europe / Jules Huret ; préfaces de MM. Jean Jaurès et Paul Deschanel. 1897. 1/ Les contenus accessibles sur le site Gallica sont pour la plupart des reproductions numériques d'oeuvres tombées dans le domaine public provenant des collections de la BnF. 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Eugène Péreire, Lavroff, Solovief, etc. Lettres de M. le comte de Mun, etc. DEUXIÈME––M..I LLE Librairie académique PERRIN cl C". ENQUÊTE SUR LA QUESTION SOCIALE EN EUROPE DU MÊME AUTEUR Enquête sur l'Evolution littéraire, 1 volume in-lS, Charpentier 3 fr. CO <g^<~ JULES–HURET' # ENQUÊTE JT SUR # LA QUESTION SMALE/ft rv -rvTr~ EN EUROPE Préfaces de MM. Jean Jaurès et PAUL DESCHAKEL Opinions MM. de lei baron Alphonse DE Rothschild JULES Guesde, Schneider, BEBEL, BROUSSE Paul Leroy-Beaulif.u, duc de LA Rochefoucauld-Doudeauvilile Malatesta, Chrisïodile John Burns, Faslour Stœcker, général Booth Prince de Liechtenstein, DE Hansemann, Mgr Iheland Schaifflé, Eugène Péreire, Lavroff, Solovief, etc. Lellrts de li. le Comte DE Wuk, etc. PARIS IJB1UIRIE ACADÉMIQUE DIDIER PERRIN ET Cie LIBRAIRES -ÉDITEURS 35, QUAI DES GRANDS-AUGUSTINS, 35 1897 Droits de traduction et de reproductionréservés pour tous pays y compris la Suède et la Norvège LETTRE DE M. JEAN JAURÈS DÉPUTÉ DU TARN Monsieur, Vous avez bien voulu me demander mon sen- timent sur l'enquête que vous avez faite, il y a trois ans déjà, sur le socialisme. Voulez-vous me permettre tout d'abord un compliment qui a l'air d'une impertinence mais qui, je vous assure, est très sérieux? Vous avez compris. Je me rappelle qu'il y a deux ans, à la Chambre, comme je disais non, à M. Léon Say qui nous appelait so- cialistes d'Etat, il me répondii avec une stupé- faction admirable Quoi vous n'êtes pas socia- listes d'Etat! qu'êtes-vous donc? M. Léon Say confondait le socialisme d'Etat, qui respecte la propriété capitaliste et qui en tempère seulement les effets par une règlementation toute exté- rieure avec le socialisme collectiviste ou com- muniste qui veut transformer la propriété capi- taliste en propriété sociale. Il ne soupçonnait même pas que bien loin d'être des socialistes d'Etat, nous tendons à la suppression de l'Etat, c'est-à-dire de la force contraignante qui donne à l'exploitation des non-possédants par les pos- sédants une forme juridique. Quand la commu- nauté sociale aura été vraiment organisée, quand il n'y aura plus, dans l'humanité réconciliée, antagonisme des classes, l'Etat lui-même dispa- raîtra. Vous n'avez commis, Monsieur, aucune erreur de ce genre et vous connaissiez notre doctrine en ses principes aussi bien qu'en ses nuances avant d'interroger capitalistes et prolé- taires. Et si les exemples d'ignorance illustre ne surabondaient, je ne me risquerais point à louer votre exactitude et votre pénétration. Ce sont les événements sensationnels de l'année 1891-92, la manifestation du 1" mai, la fusillade de Fourmies, l'élection de Lafargue à Lille qui vous ont donné l'idée de cette enquête. Le socia- lisme vous est apparu alors dans la vive lueur de l'actualité mais vous avez bien vu tout de suite qu'il n'était pas une surprise, un événement sans lendemain, une mode sans profondeur en vérité, tout le mouvement des faits et des esprits depuis un demi-siècle y aboutit et s'y résume. Aussi votre enquête, bien qu'elle remonte à trois ans déjà, n'a pas vieilli aujourd'hui comme alors le socialisme est toujours au premier plan et il s'y est développé. Partout en Europe, il s'est affirmé comme un parti à la fois parlementaire et révolutionnaire. En Allemagne, il a continué sa tranquille et irré- sistible croissance, et il a fait échec aux lois de réaction préparées contre lui. Sans sortir de sa prudence systématique, il a été conduit par la force des choses à la lutte directe contre l'Em- pereur, et c'est à une double révolution à la fois politique et sociale qu'il s'achemine. En Autriche, le parti socialiste conduit l'agitation par le suf- frage universel et il se dégage nettement de l'antisémitisme; il n'entend pas, comme celui-ci, opposer les unes aux autres des catégories di- verses de la bourgeoisie; mais toute la classe prolétarienne à toute la classe bourgeoise. En Belgique, les élus socialistes représentent près d'un sixième' du Parlement, et par leur propa- gande incessante, par leurs fédérations, par les coopératives, ils sont en contact permanent avec le peuple ouvrier. En Angleterre, si le mouve- ment ouvrier n'a pas abouti encore à la consti- tution d'un parti socialiste, si la lutte semble cir- conscrite presque partout entre conservateurs et libéraux, il est certain que l'esprit politique et socialiste pénètre de plus en plus les Trades- Unions, et là aussi l'heure est proche où au Par- lement même le parti socialiste pourra paraître et agir. Enfin en France, il n'est pas téméraire de dire que depuis trois ans, toutes les luttes, tous les événements ont grandi le socialisme. C'est lui qui par une énergie révolutionnaire appliquée au Parlement a eu raison des minis- tères de combat à la Dupuy et de la Présidence Périer. Et ceux-là sont bien naïfs qui s'imaginent que désormais on pourra faire sans lui une poli- tique réformatrice. Pour que les radicaux ou les progressites puissent se passer de lui dans l'oeuvre de réforme, il aurait fallu qu'ils renver- sent sans lui les gouvernements de réaction. N'ayant pu détruire sans nous, on ne pourra bâtir sans nous. Et c'est pour affirmer notre force en même temps que notre cohésion et notre pleine possessionde nous-mêmes que nous sou- tenons avec une inaltérable fidélité, le premier ministère réformateur (1), Mais ici que nos adversaires se gardent de toute illusion. A l'heure où nous étions un parti de combat et d'assaut, ils nous croyaient inca- pables de tout effort créateur, de toute action gouvernementale et notre libre discipline a déjoué tous leurs calculs. Aujourd'hui, par une illusion inverse, ils s'imaginent que cette disci- pline volontaire et cette sagesse calculée ont affaibli nos facultés de combat et émoussé nos énergies révolutionnaires.Ils se trompent étran- gement nous traçons toujours la même route, celle par laquelle le prolétariat arrivera au pou- voir. Nous rencontrons tantôt la montagne,tantôt le ravin, et il nous faut construire tantôt des ponts, tantôt des tunnels. Mais c'est toujours le même chemin, le même but, et la même force sûre d'elle-même, réfléchie et ardente, consciente et indomptée.