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n° 41 en VIES Lomagne magazine des paroisses du secteur de la Lomagne du Gers Ces maires qui y croient encore PARABOLES 32 Quitter ses racines gersoises, un défi professionnel DR pages II -III trimestriel • avril 2019 2 • DOSSIER Édito Société Mal de maire ? Nombreux sont, en France, les Ces maires qui y croient encore ! maires jetant l’éponge aux pro- chaines élections municipales. Si certains se retirent pour raison Dans le paysage politique, le maire est le premier à être sollicité, d’âge, d’autres expriment ainsi leur il est le plus proche des gens et sa première qualité est avant tout découragement devant la difficulté à assumer toutes les responsabilités la volonté d’aider. Pourtant, aujourd’hui, les maires sont à bout qui incombent au premier magis- de souffle. trat d’une commune sans qu’ils aient toujours les moyens humains, matériels et financiers pour y ourquoi avoir choisi d’écrire un sein des grandes agglomérations, nous parvenir. dossier sur les maires ? Tout sim- avons donné la parole à des maires des En cause donc, une certaine dé- mission, et de l’« administration », Pplement parce qu’en cette période petites communes. Ce sont elles, qui, en et des administrés, les uns et les nous sommes encore concernés par ces grande partie, dessinent notre paysage autres se défaussant respective- élus qui ont accepté d’être nos repré- rural. ment de leur devoir de solidarité, sentants et ce, pour une durée de six Savons-nous que notre secteur Lo- envers leurs frères et sœurs en ans. Porter un regard sur leur engage- magne compte 75 communes regrou- humanité. Encore faut-il avoir conscience que ment nous a semblé opportun car c’est pées autour de quatre pôles : Fleurance, nous formons une famille hu- autour d’eux, et de leurs projets que va Lectoure, Mauvezin et Saint-Clar ? Ça maine et que, si l’un est à leur tête s’organiser la vie de nos communes. valait bien le détour ! maire, qui vient du latin major (plus S’intéresser à leur fonction, c’est nous À travers leurs témoignages, nous dé- grand), tous doivent se montrer res- ouvrir à ce qu’est la politique au sens couvrons l’évolution de leur mission, ponsables de tout, chacun répon- dant à sa vocation propre ! noble du terme : la recherche du bien les motifs de découragement parfois… Certes, la notion de vocation (ap- commun. Il en découle la nécessité d’un mais également ce qui les fait tenir. pel) n’est pas évidente dans notre pouvoir politique qui, en France, prend La conscience de servir le bien public, république laïque : si Dieu n’existe la forme de la démocratie. l’amour de leur village, le souci de pas, alors qui m’appelle et com- La devise : liberté, égalité, fraternité en maintenir le lien social. ment répondre ? Sachant que Dieu appelle chacun à grandir chaque dit long sur le souci de rapprocher les En effet, de plus en plus de maires se jour ensemble comme ses enfants, citoyens, de multiplier les contextes posent aujourd’hui des questions sur chacun se sentirait plus respon- d’actions communes, de favoriser la leur engagement et leur renouvellement sable de l’autre et tant de mal-être fraternité. de mandat électoral, d’où viennent ce disparaîtrait ! Pour étayer ce vaste sujet, il a fallu faire questionnement et ce doute qui les en- Beaucoup d’errements en moins et nos responsables, à tout niveau, des choix. Sans occulter ce qui se vit au vahit ? se sentiraient moins seuls et moins ballottés (qu’il y ait ou non ballot- tage à l’issue du premier tour !) au moment de prendre des décisions qui s’imposent. Espérons, qu’au moment de voter, les chrétiens se seront souvenus que la vie humaine est une marche commune vers Dieu notre Père pour jouir de son amour éternel mais que cela est déjà commencé pour ceux qui acceptent de recevoir au quotidien son Esprit pour en vivre en partageant les responsa- bilités. P. Bernard Calesse Vies en Lomagne Bimestriel Rédaction : 135, rue Pasteur 32500 Fleurance - Tél. 05 62 06 11 05 Rédactrice en chef : Cécile Noyrigat Création graphique : Virginie Troader Régie publicitaire : Bayard Service Directeur de la publication : Bayard Presse représenté par Pascal Ruffenach Imprimerie : Burlat - 12850 Onet-le-Château ISSN : 2257-8382 - Dépôt légal à parution participation annuel le : 15 euros Participation de soutien : 20 euros DR (verser au compte de la paroisse) b Lâché de ballons. Vies en Lomagne • n°41 - avril 2020 DOSSIER • 3 Société Ces maires qui y croient encore ! Régis Lagardère Témoignage d'un maire dans le rural ALLER AU BOUT DE « ON S'INVESTIT POUR LE BIEN DE TOUS » SES ENGAGEMENTS Pourquoi êtes-vous devenu maire ? On devient maire parce que l’on aime sa commune, ses habitants, surtout lors- Régis Lagardère 60 ans, qu’elle n’est pas trop importante. On aime y vivre parce que l’on apprécie ses traditions, sa convivialité, ses associations qui la font vivre, son école (lorsqu’il agriculteur en agriculture y en a encore une !) On aime s’y retrouver pour la fête du village. Et surtout, on biologique, candidat à veut s’investir pour le bien de tous afin que perdurent nos petites communes qui sont la richesse et la diversité de la France. l’élection municipale de la commune de Monfort. Ce que vous aimez le plus ? Voir cette commune se développer, s’embellir, attirer de nouveaux habitants. Les « néoruraux » qui ont parfois de la difficulté à entendre le coq chanter, les « Après six mandats passés au cloches sonner et les divers bruits et odeurs de la campagne. sein du conseil municipal dont Ce qui vous déplaît le plus ? deux en tant qu'adjoint, j'avais La perte d’autonomie. Du fait du rattachement à une communauté de com- décidé de ne plus me représenter. munes (qui est devenu obligatoire). Nous perdons de plus en plus de compé- Ne voyant pas de Monfortoise tences à part celle de « passer à la caisse » et de faire présence pour accepter ou Monfortois motivés pour des décisions qui ont été déjà prises en haut lieu. On en reviendrait presque à endosser le rôle de « garde champêtre ». prendre des responsabilités, j'ai décidé avec deux conseillers Quel est votre coup de cœur ? sortants de former une liste. Je Résister, s’investir. Cela demande du temps et parfois de l’énergie et de la pa- ne voulais pas que Monfort soit tience, mais lors de réunions on rencontre des personnes intéressantes et on y apprend toujours quelque chose de nouveau. rattaché à une autre commune par manque de candidat et Quel est votre coup de gueule ? souhaitait pouvoir finir les en- L’exigence de certains et leur incivilité. On est consommateur mais on refuse de participer et de s’investir. gagements pris dans la dernière Malgré tout on ne lâche pas et l’on continue parce que l’on y croit. mandature. Je pense qu'avec mon expé- Propos recueillis par D. Guilbert rience, je pourrais mener à bien ma mission. Se mettre au service Guy Mantovani des Monfortois, faire le mieux possible en travaux d'investisse- L’UNION FAIT LA FORCE ment pour dynamiser la com- mune, soutenir le tissu associa- Guy Mantovani est maire de Solomiac et président tif. Les associations font partie de la communauté de communes « Bastides de Lomagne ». intégrale de l'animation de la vie Sept mandats à son actif, Guy Mantovani se représente. On le sent Monfortoise, elles permettent de imprégné de son village et de son clocher. « Difficile parfois mais jamais renforcer les liens entre nous. aucun regret d’avoir été le représentant de Solomiac depuis toutes ces années. Cette expérience m’a beaucoup enrichi. J’ai été très chanceux, Voilà, en quelques lignes, pour- car j’avais à mes côtés beaucoup de bénévoles qui n’économisaient pas quoi j'ai pris la responsabilité leur temps. Nous sommes en Gascogne, non ? de me présenter aux élections Tous pour un et un pour tous ! L’union fait la force.» municipales de Monfort. » Marie-Paule Decourcelle n°41 - avril 2020 • Vies en Lomagne 4 • DOSSIER Maire un métier G.M., maire d’une commune rurale ou une vocation ? Parfois on devient maire parce que son père l’était et que les Un village haut perché administrés étaient satisfaits et la succession s’est faite tout natu- rellement. Mais ce n’est pas suf- fisant. Pour moi, être maire c’est d’abord m’investir pour ma com- mune, pour ses habitants, d’au- tant plus si l’on y est né alors cela devient de plus en plus motivant. On s’enrichit de connaissances diverses, on rencontre d’autres maires avec qui on échange, mais on tient à ses valeurs et on freine parfois quand il faut subir des décisions prises en haut lieu ou dans les communautés de communes (qui parfois oublient que ce qui fait leur force ce sont toutes ces petites communes). Être maire, c’est un temps com- plet où, même lorsque l’on est en vacances ou en déplacement, c’est toujours à ces moments-là que surviennent les problèmes. Malgré tout il faut garder l’en- thousiasme car, lorsque l’on est maire, on œuvre pour sa com- mune mais on est également par- tie prenante. C’est enrichissant, envahissant mais au bout de plusieurs mandats on a envie de « poser l’écharpe » mais trouver un successeur n’est pas toujours DR aisé, alors on se remet en selle b Inauguration du clocher de Réjaumont. et on repart en espérant former rapidement celui qui souhaitera nous succéder.