Le Média Du Rock National Argentin : L’Expreso Imaginario, Une Revue De Résistance Culturelle (1976-1983) Maïwenn Guiziou
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Le média du rock national argentin : l’Expreso Imaginario, une revue de résistance culturelle (1976-1983) Maïwenn Guiziou To cite this version: Maïwenn Guiziou. Le média du rock national argentin : l’Expreso Imaginario, une revue de résistance culturelle (1976-1983). Histoire. 2012. dumas-00736548 HAL Id: dumas-00736548 https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00736548 Submitted on 28 Sep 2012 HAL is a multi-disciplinary open access L’archive ouverte pluridisciplinaire HAL, est archive for the deposit and dissemination of sci- destinée au dépôt et à la diffusion de documents entific research documents, whether they are pub- scientifiques de niveau recherche, publiés ou non, lished or not. The documents may come from émanant des établissements d’enseignement et de teaching and research institutions in France or recherche français ou étrangers, des laboratoires abroad, or from public or private research centers. publics ou privés. UNIVERSITE DE RENNES 2 – HAUTE BRETAGNE Master Histoire et Relations Internationales Le média du rock national argentin : l'Expreso Imaginario, une revue de résistance culturelle ( 1976 – 1983 ) Maïwenn GUIZIOU Directeur de recherche : Luc Capdevila 2012 Je tiens à remercier mon directeur de recherche M. Luc Capdevila ainsi que toutes les personnes qui ont accepté mes propositions d'entretien : Hugo Basile, Ruben Silva, Fernando Gabriel Dunan, Pablo Perel, Jorge Pistocchi, Miguel Grinberg ainsi que Pipo Lernoud pour m'avoir proposé son aide. Enfin je remercie Armelle, Jean-Yves, Simone, Marie-Jeanne, Jean Felix et Thibaut pour leurs lectures et corrections de mon mémoire. Sommaire : Introduction.................................................................................................................................2 I ) « L'âge d'or » de l'Expreso Imaginario : l'apparition d'un refuge cosmique ( août 1976 – septembre 1979 )......................................................................................................................16 A ) Une nouveauté qui « ouvre l'esprit » des lecteurs......................................................17 1 ) La protection de l'environnement : un pilier fondamental de la revue........................17 2 ) Une promotion des formes d'expression alternatives..................................................41 3 ) Esthétique : le pouvoir du rêve et de l'imaginaire.......................................................58 B ) Une revue qui maintient le lien social........................................................................68 1 ) La population perd ses espaces de rassemblement......................................................69 2 ) Le courrier des lecteurs, lieu de débat et d'identification............................................78 3 ) La création d'un espace de rencontre : « El Rincon de los Fenicios »........................99 II ) Le tournant progressif vers une professionnalisation ; une revue spécialisée parmi d'autres ( octobre 1979 – janvier 1983 )...............................................................................................108 A ) Regard en direction de l'Amérique Latine et un pas vers la standardisation ( octobre 1979 – février 1981).......................................................................................................110 1 ) Des changements de fond et de forme ….................................................................111 2 ) Le rock retrouve son caractère rassembleur..............................................................119 3 ) Chanson pour l'Amérique Latine..............................................................................127 B ) Une nouvelle revue pour un nouveau public : « le temps des fleurs est révolu » ( mars 1981 – janvier 1982 )..........................................................................................140 1 ) L'Expreso Imaginario : une bonne revue de rock.....................................................141 2 ) Rupture et perte d'identité.........................................................................................160 3 ) Les anciens lecteurs ne reconnaissent plus leur revue : l'Expreso a « perdu son âme » …....................................................................................................................................172 Conclusion..............................................................................................................................178 Bibliographie..........................................................................................................................181 Annexes..................................................................................................................................185 1 Introduction L'Expreso Imaginario, une revue actuellement peu connue du grand public argentin, s'est construite en s'opposant au régime militaire mis en place. Cette revue va connaître plusieurs directeurs et plusieurs chefs d'État, et le contexte culturel et politique de l'Argentine va fortement influencer ses évolutions. La dictature militaire argentine ou Proceso ( Processus de Réorganisation Nationale ) est mise en place le 24 mars 1976 par le coup d'État du général Videla. Il prend le pouvoir au gouvernement d'Isabel Peron qui avait déjà perdu sa légitimité auprès du peuple argentin en mettant en place un état autoritaire et policier. Elle menait notamment un combat drastique contre les guérillas Montoneros et contre d'autres organisations considérées comme subversives. L'annihilation de la subversion avait en effet déjà commencé avant l'arrivée de Videla au pouvoir. La violence antérieure au coup d'État du 24 mars 1976 s'aggrave par l'instabilité économique et notamment par la dévaluation du peso. Une politique de hausse des tarifs entraine un mécontentement de la population argentine et des syndicats. Ce coup d'État est donc salué par la population et la presse argentine qui souhaite un retour à l'ordre général. Le régime militaire produit des changements sur l'économie, l'éducation, la culture, la structure sociale et politique. Le général Videla fait voter plusieurs réformes et rend impuissants tous ses opposants en prohibant toute activité politique. Les délégués syndicaux, les militants de gauche, les représentants politiques, les journalistes, les intellectuels et les artistes sont persécutés, et plusieurs sont portés disparus. Un apagon culturel se produit dans ces années ce qui réduit les formes d'expression à son strict minimum1. Les syndicats sont mis hors état de nuire et le gouvernement militaire met en place un restructuration néolibérale de l'économie pour palier à la dette extérieure mais cela n'aura comme effet que de créer une inflation sans précédent. La dictature militaire défend un certain national-catholicisme et ainsi souhaite rétablir l'ordre moral chrétien, une morale qui va justifier la censure de certaines publications2. Elle est fondamentalement anti-communiste et dans un soucis apparent de retour à l'ordre procède à une suppression des « subversifs ». Le gouvernement opère à des disparitions de personnes, toutes probablement assassinées, et est responsable à ce jour de 30 1 Sebastian Bendetti, Martin Graziano, Estacion Imposible, periodismo y contracultura en los '70, la historia del Expreso Imaginario, Buenos Aires, Marcelo Héctor Oliveri Editor, 2007. 2 La revue Mad se fait censure et suspendre pour avoir fait paraitre une bande dessinée considérée comme « dégradante pour l'image de l'Église catholique ». 2 000 disparitions. Toute personne considérée comme étant un activiste politique ou en opposition avec le régime militaire était enlevée, torturée et assassinée. La majorité de ces personnes étaient âgées entre 18 et 30 ans. Les journalistes critiquant le pouvoir en place n'en étaient pas privées, c'est ainsi qu'on déplore la disparition d'environ soixante-douze journalistes durant cette période. Une centaine de journalistes ont également été séquestrés et torturés mais ont ensuite été relâchés. Beaucoup de journalistes se sont alors exilés à cette période. La dictature opère une « stratégie du choc », théorie développée par la journaliste Naomi Klein, et a cherché par sa prise de pouvoir à redéfinir la société, à « redéfinir les identités politiques traditionnelles », en désarticulant « les instances collectives ». Le but était de supprimer ce et ceux qui pouvaient être nocifs pour cette nouvelle société et ainsi de recréer un nouveau modèle plus adéquat aux espérances des chefs du gouvernement. Une campagne psychologique de propagande est menée par le gouvernement grâce à l'instrumentalisation des médias de masse. Ces médias diffusent un fort sentiment anticommuniste, créant une quasi paranoïa chez les jeunes, et incitent à la délation tant les enfants que les parents. Par exemple, Gente publie le 8 juillet 1976 un article qui demande : « Que faire pour que son enfant ne se convertissent pas en guérillero ? 3». Le gouvernement opérait une censure drastique sur la presse, la radio et la télévision. Durant cette période, la grande majorité des journaux ont collaboré avec le pouvoir, certains par peur mais d'autres aussi par conviction et par désir de pouvoir. Et il y a un très bon exemple qui traduit cette montée au pouvoir de certains grands journaux grâce à la dictature. Le groupe Clarin, le journal La Nacion et le journal La Razon grâce à l'aide du gouvernement ont réussi à s'approprier la seule imprimerie de papier journal du pays : Papel Prensa. L'entreprise est crée en 1972 par le banquier David Gaiver qui meurt dans un mystérieux accident