La Réhabilitation Du Quartier Ourasnia À Ben Gardane (Gouvernorat De

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La Réhabilitation Du Quartier Ourasnia À Ben Gardane (Gouvernorat De Working paper La réhabilitation du quartier Ourasnia à Ben Gardane (gouvernorat de Médenine, Tunisie du Sud-Est) : acteurs, enjeux et effets territoriaux d’un conflit urbain Mourad BEN JELLOUL1 Introduction La politique de réhabilitation urbaine conçue et menée par l’Etat tunisien à partir de la fin des années 1970 et de la première moitié de la décennie 1980 se voulait une réponse à la situation très dégradée en termes d’habitat et de conditions de vie qui était celle des quartiers non réglementaires qui, autour de la capitale et de la plupart des villes, grandes, moyennes ou petites, du pays, concentraient une fraction souvent importante de la population urbaine. Ces quartiers se caractérisaient également par leur très faible niveau d’équipement, aussi bien voirie et réseaux divers qu’équipements permettant d’assurer les services de base à des populations par ailleurs très fortement précarisées. C’est vers cette époque en effet que l’Etat a pris conscience qu’il lui fallait intervenir rapidement dans ces quartiers en vue d’améliorer les conditions de vie des habitants et les rassurer quant à leur situation résidentielle, à défaut de quoi il ne parviendrait pas à éliminer les causes qui alimentaient la contestation sociale et provoquaient, à intervalles réguliers, des flambées de violence (« Jeudi noir » du 26 janvier 19782 ; émeutes du pain du 3 janvier 19843) menaçant la légitimité du pouvoir établi et d’éliminer tout prétexte susceptible d’alimenter le mouvement de contestation sociale. Encouragé par la Banque mondiale, l’Etat décida alors de redéfinir sa politique vis-à-vis de ces quartiers en privilégiant désormais l’option de la réhabilitation urbaine4. 1 L’auteur est actuellement (2013) enseignant-chercheur au département de Géographie de la FSHS de l’Université de Tunis. Entre 2005 et 2010, il a exercé les fonctions de gouverneur dans plusieurs gouvernorats tunisiens (Siliana, Médenine et Sidi Bouzid). Il était en poste à Médenine quand un mouvement de protestation s’est déclenché, au mois de septembre 2008, contre le projet de réhabilitation du quartier Ourasnia à Ben Gardane. Cette précision est fournie pour que l’on prenne en considération le fait que l’auteur n’a pas été un observateur extérieur de ces événements, il en a été un acteur qui a géré directement ce dossier. Ajoutons à ce propos que l’auteur de l’article ne l’a pas rédigé dans un but de justification de son action et il espère que le lecteur prendra acte de cette attitude. Son but principal est de dévoiler certaines dimensions du conflit qu’il analyse, des enjeux qu’il révèle et des modalités des négociations qui s’organisent pour essayer de le résoudre qui, si elles peuvent être subodorées par les observateurs et/ou les chercheurs les plus perspicaces, ne sont jamais reconnues comme existantes par les autorités et sont le plus souvent occultées ou niées par les acteurs sociaux concernés. 2 Les événements de janvier 1978, qui ont culminé le Jeudi 26 janvier (le « Jeudi noir »), se sont produits à l’occasion de la grève générale décrétée par la centrale syndicale (UGTT : Union Générale des Travailleurs Tunisiens) pour marquer son opposition au pouvoir et à sa politique économique libérale. C’est à Tunis que les manifestations prirent la tournure la plus violente et la plus sanglante, une grande partie des manifestants concentrés dans le centre de la capitale et provenant des quartiers populaires de sa périphérie ayant brûlé et détruit banques, magasins de luxe et les sièges de nombreuses administrations, symboles du pouvoir, avant de subir les charges et les attaques des brigades de répression, de la garde nationale et de la police. 3 Les « émeutes du pain » sont survenues le 3 janvier 1984, en réaction à une augmentation brutale des prix des produits de base, due à la réduction du montant des subventions que garantissait la Caisse de Compensation. Cette augmentation résultait de la forte pression exercée sur le gouvernement tunisien par le FMI et la Banque mondiale afin qu’il réduise le déficit du budget de l’Etat. Comme lors des événements précédents, ce sont, à Tunis, les habitants des quartiers populaires (gourbivilles durcifiés, quartiers non réglementaires et poches de bidonvilles) qui alimentèrent le plus massivement les manifestations de protestation contre ces mesures. 4 Cette réorientation de la politique appliquée aux quartiers mal lotis (non réglementaires) est, pour partie, la conséquence de l’échec des politiques répressives appliquées dès les premières années de l’Indépendance et tout au long de la décennie 1960, politiques qui se caractérisaient par la destruction des baraques des gourbivilles et le renvoi de leurs habitants dans leurs régions (supposées) d’origine – toutes opérations menées avec la plus grande violence et, parfois, avec le concours de l’Armée. Pour différentes raisons, mais principalement pour des raisons de légitimation politique, l’Etat a choisi, dès la première moitié des années 1970, de reconsidérer ses rapports avec les groupes sociaux qui vivaient dans ce type de quartier et à abandonner le parti-pris des démolitions systématiques (Chabbi M., 1999). Dans un contexte partiellement nouveau, dans lequel le modèle économique libéral tend à devenir de plus en plus la référence fondamentale, se fait progressivement jour, en matière d’habitat non réglementaire, une attitude de plus grande tolérance des autorités (Signoles P., 1999). 1 GéoDév.ma, Vol. 1, 2013 ©2013 GéoDév.ma Working paper Cette nouvelle politique, dont le bras opérationnel est l’Agence de Réhabilitation et de Rénovation Urbaine (ARRU)5, a été mise en œuvre en plusieurs étapes. Les trois générations de projets urbains qui se sont succédé ont permis, durant les années quatre vingt, la remise à la norme de 43 quartiers peuplés de 276 000 habitants et totalisant 37 900 logements. Le coût total du programme s’est élevé à plus de 69 millions de dinars. Ces projets ont été suivis, entre 1992 et 2012, d’une nouvelle génération d’opérations regroupées sous l’appellation de Programme National de Réhabilitation des Quartiers Populaires (PNRQP). Comportant 4 phases successives6, ce programme ambitieux a permis de réhabiliter 948 quartiers comptant 2 172 800 habitants pour un coût de 300 millions de dinars. Toutefois, à la différence des projets urbains de la période antérieure, le PNRQP privilégie de façon très nette les travaux d’infrastructure (voierie et assainissement), se limitant donc à une conception strictement technique de la réhabilitation. Il ne comporte en effet aucune composante prévoyant des équipements socio-collectifs ou des équipements marchands, et aucune non plus se préoccupant de l’amélioration de l’habitat. En procédant ainsi, le temps des études était considérablement réduit – aucune étude socio-économique n’était en effet nécessaire pour définir les options à privilégier -, les travaux pouvaient être rapidement programmés et réalisés. En un mot, le nombre de quartiers pouvant bénéficier du PNRQP était nettement plus élevé, pour un coût moindre, que si des options plus ambitieuses avaient été adoptées. La sollicitude du pouvoir envers les quartiers populaires pouvait donc s’afficher en un très grand nombre de lieux, ce qui était le but principal recherché. A partir de 2007, une troisième génération d’opérations voit le jour, qui s’inscrivent dans le cadre du Programme de Promotion des Quartiers Populaires des Grandes villes (PPQPGV). L’opération dont nous allons entreprendre l’étude, qui concerne le quartier Ourasnia à Ben Gardane, a justement été programmée dans ce cadre. L’étude que nous en avons entreprise insiste particulièrement sur sa dimension politique, mais sans négliger ses effets proprement urbanistiques ou spatiaux. Nous nous situons ainsi dans la continuité des travaux réalisés par Olivier Legros, entre autres à Sidi Hacine (périphérie occidentale du Grand Tunis), lequel justifie cette priorité accordée au politique par « le fait que la production de l’espace urbain constitue un objet de confrontation, donc de négociation, entre les habitants du quartier spontané et la ‘superstructure’ - terme regroupant […] les acteurs institutionnels » (Legros O., 2003). Nous tenterons dans cette optique d’analyser le système d’acteurs à l’échelle d’une ville – voire à celle d’un seul quartier de celle-ci – aux fins d’identifier, dans un premier temps, les relations de dépendance, d’allégeance et/ou de conflit repérables entre les différents acteurs sociaux agissant sur le territoire. A ce titre, décrypter avec finesse le système d’acteurs pour mettre en évidence les stratégies – pourquoi les institutions ou les individus ou les groupes agissent-ils, dans ce contexte donné, de telle ou telle manière ? - mises en œuvre par les différents éléments qui le composent, pour révéler les réseaux relationnels, les intérêts respectifs, les formes de pression, les rapports de force, devrait permettre de comprendre comment et pourquoi un conflit peut évoluer vers la confrontation, éventuelle violente, des parties, ou comment, au contraire, il peut donner naissance à une négociation ou à des formes de concertation qui, dans certains cas, peuvent aboutir à des compromis acceptés par 5 L’ARRU est un établissement public à caractère industriel et commercial, créé en 1981. Elle est chargée d’exécuter la politique de l’Etat dans les domaines de la réhabilitation et de la rénovation urbaine, sous la tutelle du ministère de l’Equipement et de l’Habitat. C’est elle qui doit procéder à l’identification des quartiers à réhabiliter, proposer les priorités et les modes de financement des opérations à conduire. Son intervention prend le plus souvent la forme de maîtrise d’ouvrage déléguée, pour le compte de l’Etat ou des communes. 6 Le PNRQP 1 couvre la période 1992-1996 : il a engagé des interventions dans 222 quartiers regroupant 460 000 habitants, situés dans 135 communes pour un coût de 43,3 millions de dinars.
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