Ngarlejy YORONGAR Député Fédéraliste
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Ngarlejy YORONGAR Député Fédéraliste TCHAD LE PROCÈS D’IDRISS DÉBY Témoignage à charge L'HARMATTAN L'HARMATTAN Inc. 5-7, rue de l'École-Polytechnique 55, rue Saint-Jacques 75005 – PARIS MONTREAL (QC) CANADA H2Y 1K9 © L'HARMATTAN 2001 ISBN: 2-7475-0800-5 2 Le témoin à charge Ngarlejy YORONGAR (photo Yorongar) «…Idriss Déby tue pour le plaisir, massacre, génocide, se livre à des carnages réguliers des populations civiles, émascule les hommes, fait éventrer les femmes enceintes comme Mannodji à Kaga (30 km de Moundou) pour en extraire des bébés qu’il fait égorger dans le dessein d’offrir à Allah (Dieu), qui n’en demande pas tant, enregistre les suppliques et les cris de ses victimes qu’il écoute une fois à table pour en rire, fait violer les vieillardes, les femmes et les gamines, livre le Tchad et les Tchadiens en pâture aux membres de sa famille et de son clan, de même, aux mercenaires venant des pays voisins avec mission d’asseoir, de consolider et de renforcer son pouvoir, pille et fait piller le Tchad et les Tchadiens, bazarder le pétrole tchadien… » 3 La lèvre inférieure de cette femme d’Abéché (Ouaddaï) est coupée à l’aide d’un couteau par un parent militaire à Idriss Déby parce qu’il la soupçonne d’être une concubine à un opposant. 4 DANS LA MÊME COLLECTION 1993 Sodinaly Kraton. Les chefferies chez les Ngama. Paul Créac’h. Se nourrir au Sahel. L’alimentation (1937-1939) Jean Malval. Ma pratique médicale au Tchad (1926-1928). 1994 Marie-José Tubiana. Femmes du Sahel, Regards donnés. – Women of the Sahil, Refoulements. (Photographies, textes bilingues). 1995 Bernard Lanne. Répertoire de l’administration territoriale du Tchad. (1900-1994) 1997 Pierre Hugot. La transhumance des Arabes Missirié et les batailles intertribales d’Oum Hadjer de 1947. 1998 Pierre Toura Gaba. Non à Tombalbaye. Fragments autobiographiques. Zakaria Fadoul Khidir. Les moments difficiles. Dans les prisons d’Hissène Habré en 1989. 2000 Baba Moustapha. Le souffle de l’harmattan. (Prix Albert Bernard de l’Académie des Sciences d’Outre-mer) Gérard Serre. Une nomadisation d’hivernage dans l’Ouadi Rimé (Tchad 1956). 2001 Géraud Magrin. Le sud du Tchad en mutation : des champs de coton aux sirènes de l’or noir. Victor Emmanuel Largeau. À la naissance du Tchad. 1903-1913 Claude Durand. Les anciennes coutumes pénales du Tchad. Les grandes enquêtes de 1937 et 1938. 5 2002 Joël Rim-Assbé Oulatar. Tchad. Le poison et l’antidote Aux Tchadiennes et Tchadiens innocents, qui ont été assassinés par les dictatures du Tchad. À toutes celles et à tous ceux qui m’ont soutenu dans mon combat pour la liberté et la démocratie. À mon père, Yorongar Le Moïban1, et à ma mère, Guégodo Le Rokoulmian Ngwonlaou gue Ngwolaou, 1 Mon père est arrêté et enfermé dans une case comme ses frères et neveux dont Tatola (le père de Joél Bénaïdon Tatola, ami et promotionnaire d’école des officiers d’Idriss Déby à N’Djaména), Kaoulengar, Ngakoutou etc. par les hommes d’Idriss Déby pour les brûler vifs. Grâce à un militaire auquel mon père a offert de l’eau à boire, il a été extrait de cet enfer. Toutefois, il a eu droit à quelques coups de crosse et ses frères, Tatola, Kaoulengar, Ngakoutou, et neveux ont été consumés par le feu. Ce jour- là, une vingtaine de personnes sont soit brûlées vives soit égorgées à Madana, (sous-préfecture de Doba). Vu son âge très avancé, il n’est jamais remis de ces dures épreuves. Quant à ma mère, elle a eu également, à la hanche, des coups de crosse d’un des tueurs d’Idriss Déby pour avoir tenté de donner de l’eau à boire à un supplicié. Depuis lors elle boîte. 6 mes frères2, sœurs3, filles et fils4, nièces, neveux, petits- fils et petites filles, qui ont tant souffert et continuent de souffrir sous les régimes militaires du général Félix Malloum Ngakoutou Beyndi, d’Hissein Habré et d’Idriss Déby. À la mémoire de : - tous ces hommes, femmes et enfants, qui sont tués, brûlés vifs, massacrés, génocidés, émasculés, éventrés, violés, mutilés, pillés, volés au Tchad, en Afrique et ailleurs parce qu’ils réclament le minimum vital : l’eau, la nourriture, l’éducation et les soins. - mes fils, Mbaïdoummaréjé et Nojitonon, âgés respectivement de trois ans et d’un an et demi, pris en otage par le régime militaire du tandem Malloum-Kamougué. - mon petit frère, Abraham, et ma femme, Jédida Lougnammang Mougnan. - Moïse Béndodji et Daoudingadé Miandoumngar Ngartori, assassinés par le FROLINAT comme tant d’autres Tchadiens. - mon intrépide Directeur de Cabinet, M. Ngana Béramgoto, et mon fidèle conseiller, M. Guidingar Kamougué, emportés très tôt par la mort. - « Mékon » Robert Tatorem assassiné en 1993 par les tueurs à gage d’Idriss Déby à cause de ses activités syndicales. 2. Nodjiri-Rarikingar (ex-Amos), Reoundo-Bémadjingar (ex-Isaac), Djindor- Nodjiamngar (ex-Samuel) et Djimasngar-Ngarmaïm (ex-Job). 3. Rahab Tarhommel et Rachel Nelmem 4 Djimila-Némékon, Pidmal-Bélalnojiel, Rokoulmian, Nojimajibé et Allahasra- Mékongar… 7 - mes amis et promotionnaires de l’ENA, tels que Issa Tallaf, arrêté en 1972 et tué dans les prisons de Camille Gourvenec, Directeur de la police politique, le sous-préfet Roger Djonféné «Loui- Loui» arrêté en 1979 et égorgé par le FROLINAT. - Nadège Mathévet, militante de l’association SURVIE arrachée à fleur de l’âge par la mort… Pour la paix et la concorde nationale au Tchad. Remerciements à ceux qui, parents, amis et autres, m’ont soutenu et continuent à me soutenir5. À tous ceux qui m’ont aidé à parfaire cet ouvrage6. 5. Notamment les députés français Noël Mamère, Marie-Hélène Aubert, Pierre Brana, Roland Blum, Henri Cuq, Patrick Ollier, etc. ; les députés européens Didier-Claude Rod (France), Wilfried Telkämper (Allemagne), Paul Lannoye et Magda Aelvoet (Belgique), etc. ; M. et Mme Adolphe et Irène Mandeau, M et Mme Glasman, Gaëtan Mootoo (Amnesty International) ; Mme Ingeborg Schwartz (Union interparlementaire) ; Mme Maria Francisca Ize- Charrin, Office des droits de l’Homme (commission des Nations-Unies pour les droits de l’Homme) ; Mme Tsigereda Walelign (conseillère auprès du groupe parlementaire Vert européen) ; M. François-Xavier Verschave et Mme Sharon Courtoux (Survie) ; Mmes Marie-Line Ramackers, Annick Jeantet et Françoise Vanni (Agir ici) ; M. André Barthélemy (Agir ensemble pour les droits de l’Homme) ; M. et Mme Djimadoum Ley-Ngarndigal (ACTUS) ; M. Denis Pryen, directeur des Éditions L’Harmattan, le collectif des avocats tchadiens dirigé par Maître Zassino ; Mme Margo Klute (Pays- Bas) ; Mmes Carmen Bader et Monique Mas, M. Christophe Bouabouvier (RFI) ; le Cédétim, l’ACAT, Human Rights Watch, l’ADELIT, la FIDH, etc. 8 Je dédie ce livre : À tous les martyrs tchadiens et d’ailleurs, morts sans savoir pourquoi. À tous ces martyrs en sursis qui ne verront jamais les fabuleuses richesses de leur pays gérées selon les règles de bonne gouvernance. À tous ceux qui aspirent à un État de droit. À Jacques Nadingar, Seid Sibéneng Ngabel pour leur combat héroïque contre la dictature et pour le Tchad et à tous les martyrs de Béboudja, Moundou, Bénoye, Mbaïnarmar, Doba, Goré, Mba¨bokoum, Laï, Kélo et d’ailleurs tombés sous les balles des militaires de l’AEF 6. Il s’agit, entre autres, de Nzunga Mbadi, Armelle Labadie, Modé Asméngar, Anne Valette, Djasrangar Djimorba, Mathieu Mbaïtoudji Mbaïki, Assoué Bakasse, Étienne Néranéel, Urbain Yondoh Ramtoudjiné Rimasbé, pour leurs observations, Lucas Béaloum pour l’assistance informatique, etc. 9 en cette année 1960 pour avoir réclamé la démocratie plurielle… À mes codétenus de tous les bagnes de Béboudja et de N’Djaména. À Ken Saro Wiwa et ses compagnons, pendus par le régime militaire nigérian, pour avoir défendu les intérêts des peuples nigérians notamment Ogoni et Ijaw . À mon ami sud-africain et anti-apartheid, Mc Laraen, , qui m’a vivement encouragé dans mon combat actuel. À tous mes électeurs. Attachée au dos de sa mère, Irène Rémadji Ngarnaïndoro (2ans) a vu son thorax, son abdomen et sa jambe arrachés par les balles tirées à bout portant sur sa mère Augustine Yogueade, par un officier de la garde républicaine (GR) à Walya (quartier sud de N’Djaména). Bien que baignant dans le sang et pleurant de douleur, elle est restée liée à sa mère morte jusqu’à l’enlèvement du corps resté sur place de 05 heures à 18 heures. Détachée, elle est conduite au commissariat central et enfermée au violon, sans soins, avec des bandits de grands chemins. 10 Avant - propos Ce livre n’est pas un livre ordinaire. C’est une longue lettre adressée au Président du Tribunal de Grande Instance de Paris que je fais éditer. Il se veut donc un témoignage à charge du plaignant, Idriss Déby, et à décharge des prévenus, MM. François-Xavier Verschave et Laurent Beccaria, qui ont eu pour défenseurs Maîtres William Bourdon, Antoine Comte, Francis G. N’Thépé et Vincent Toledano. Le plaignant prétend avoir subi un outrage en contestant la véracité des informations et des accusations portées à son encontre par M. François-Xavier Verschave dans son ouvrage Noir silence. Qui arrêtera la Françafrique ?7. Pour ce faire, il a, par sa défense (Maîtres Jacques Vergès, Dior Diagne et Luc Brossollet), attrait l'auteur et son éditeur pour "outrage à chef d'État étranger", devant le Tribunal de Grande Instance de Paris parce qu’il est qualifié de « criminel invétéré, d’assassin, de tueur, de terroriste, de pilleur, de goulu ayant des pratiques prédatrices, de dictateur, de corrupteur et de corrompu, de chef de clan, de parrain, etc. » Le procès s'est déroulé du 28 février au 7 mars 2001 devant la 17ème Chambre correctionnelle du Tribunal de Grande Instance de Paris.