L'étude Nationale Sur L'état Et La Sensibilité À La Désertification
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Introduction La Tunisie se caractérise par l’ampleur des processus de désertification ayant pour origine les caractéristiques climatiques, édaphiques, géomorphologiques et socio-économiques. En effet, on estime que la superficie menacée est estimée à 94% du territoire du pays. Ainsi, la lutte contre ce fléau fût entamé depuis fort longtemps. Au cours des dernières décennies, de vastes programmes à divers objectifs tels que la protection des terres agricoles, la lutte contre la dégradation des sols, le développement et la promotion de l’agriculture paysanne, ont été amplifiés à travers l’ensemble du pays dans le cadre des projets de développements intégrés et qui s’inscrivent dans le cadre du plan économique et social. Ces divers programmes se caractérisent par de vastes panoplies d’approches et de paquets techniques. Des actions d’aménagement et de préservation des ressources naturelles ont permis d atténuer les effets de dégradation du milieu. Des efforts ont été déployés par l’Etat en plus d’une évolution institutionnelle et juridique en rapport avec LCD pour atteindre les objectifs tracés par les différentes stratégies. Ces réalisations s’intègrent dans le cadre du PAN/LCD telles que les travaux anti-érosifs et de protection des terres agricoles et de reboisement et gestion et de préservation des ressources pastorales. Divers programmes ont été financés par plusieurs organismes nationaux et bailleurs de fonds. Basé sur l’implication de la population, afin de les faire participer activement, les pouvoirs publics sont conscients de l’urgence de l’intervention pour la consolidation des investissements réalisés et l’extension des zones d’intervention jugées prioritaires. Le rapport de la deuxième phase comprend : i. Evaluer l’état de désertification dans le pays (situation de référence). ii. Et l’élaboration d’une base de données numérique et géographique sur SIG qui servira comme outil d’aide à la décision. CNEA/Elaboration d’une étude sur l’état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 1 1. Aperçu sur les différents types de zonages élaborés 1.1. DEFINITION DU ZONAGE D’une manière générale, le zonage géographique divise une aire en unités plus petites (unités de base de travail) selon des critères d’homogénéité thématique (exemples : le climat, la physiographie ou la morphologie, le type des sols, le système agraire, l’écologie). Le niveau de détail de définition d'une zone est compatible avec l'échelle de l'étude, la disponibilité des données et de la capacité de traitement des données. Ce découpage servira comme unité d’analyse de l’état de désertification. 1.2. TYPES DE ZONAGE Le développement et le perfectionnement continus des modalités ZAE d'évaluation des ressources en terres et, plus récemment, leur connexion aux systèmes d'information géographiques (SIG) ont considérablement accru le pouvoir qu'ont les banques de données ZAE d'élargir l'éventail d'applications dans le domaine des ressources en sols. Ceci inclut d'importantes bases de données multicouches, liées à divers types de modèles, des outils d'appui à la décision et à la gestion ainsi que des interfaces perfectionnées facilitant l'emploi de ces systèmes par des utilisateurs non-spécialistes. Au fur et à mesure du développement de la méthodologie de zonage, plusieurs variantes sont apparues et ont été adaptées aux conditions locales. Le problème fondamental est la pression qui s'accroît sur les ressources naturelles. Les ressources en terres ont une capacité de produire dont les limites sont fixées par les conditions de climat, de sol et géomorphologie, ainsi que par leur utilisation et par leur gestion. Une gestion durable des ressources en terres exige des politiques et des planifications saines, basées sur la connaissance de ces ressources, sur les demandes d'utilisation auxquelles elles sont imputées et sur les interactions entre ces terres et l'usage qui en est fait. En effet, le choix d’un zonage est étroitement lié à l’objectif de la problématique posée et l’évaluation des potentialités à valoriser. Selon ces objectifs, des types de zonages ont été introduits à savoir le zone écologique, zonage des systèmes agraires, zonage en unités agro-écologiques, zonage socio-agro-écologique, zonage en régions naturelles et zonage bioclimatique. 1.2.1. ZONAGE ÉCOLOGIQUE Ce zonage est défini par une méthode de définition et de classification des régions de la surface terrestre présentant des caractéristiques écologiques propres. Chaque région constitue un ensemble distinct CNEA/Elaboration d’une étude sur l’état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 2 résultant de l’entremêlement et de l’interaction des facteurs présents: formes de relief, eau, sol, végétation, climat, faune et influence humaine. L’importance relative de ces facteurs varie en fonction des régions. Cette approche globale à la classification des terres peut s’appliquer progressivement et proportionnellement tant aux écosystèmes les plus limités qu’aux vastes écosystèmes (Wiken, 1986). 1.2.2. ZONAGE EN SYSTÈMES AGRAIRES Il est l’expression spatiale de l’association des productions et des techniques mises en œuvre par une société en vue de satisfaire ses besoins (Vissac, 1988). Ainsi, chaque région constitue un ensemble distinct résultant de l’interaction d’un système bio-écologique représenté par le milieu naturel et un système socioculturel à travers des pratiques issues notamment de l’acquis technique. 1.2.3. ZONAGE AGRO-ÉCOLOGIQUE (ZAE) Il se rapporte à la division d'une étendue de terre en unités plus petites, possédant des caractéristiques homogènes quant à leur aptitude et potentialité de production et d'impact environnemental. Selon la FAO (1997), le ZAE consiste en la caractérisation des espaces de terre par des informations quantifiées sur le climat, le sol et d'autres facteurs physiques ; ces paramètres sont utilisés pour prédire la productivité potentielle de différentes cultures en fonction de leurs exigences écologiques et de leurs modalités spécifiques de gestion. Ainsi, chaque zone se définit par une combinaison homogène de contraintes et de potentialités pour l'utilisation des terres. Selon la définition de la FAO (1997), la zone agro-écologique est une unité cartographique de ressources en terres, définie en termes de climat, de géomorphologie et de sols, et/ou du couvert végétal, et possédant un éventail spécifique de potentiels et de contraintes pour l'utilisation des terres. Les paramètres spécifiques utilisés dans la définition sont focalisés sur les besoins climatiques et édaphiques des cultures et sur les systèmes de gestion selon lesquels les cultures sont pratiquées. 1.2.4. ZONAGE SOCIO-AGRO-ÉCOLOGIQUE En 1996, un zonage socio-agro-écologique qui concerne des espaces présentant une homogénéité sur les plans physique, socio-économique et écologique a été effectué par le Ministère de l’Environnement et de l’Aménagement du Territoire (MEAT) dans le but de mieux analyser les facteurs et les processus de la désertification en s’inspirant du découpage réalisé dans le cadre de la préparation du projet de gestion des ressources naturelles exécutée par la FAO (Projet UTF/TUN/021/TUN). Ce zonage, basé sur une étude des différents systèmes agraires tunisiens, a permis de relever les interactions entre un système bio- écologique, représenté par le milieu naturel, et un système socio-culturel, à travers des pratiques issues CNEA/Elaboration d’une étude sur l’état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 3 notamment de l’acquis des techniques agricoles 1.2.5. ZONAGE DES GRANDES RÉGIONS NATURELLES En 1959, un inventaire des études de milieu : climatique, géologique, humain, morphologique et végétation était réalisée par Le Houérou qui avait établi la carte de régions naturelles de la Tunisie et complété par Dimanche (1972). Ce zonage en régions naturelles (à l’échelle macro-géographique) a permis de subdiviser le territoire tunisien en 28 grandes régions naturelles. Dans le cadre du projet d’inventaire forestier et pastoral national (1995), certaines des 28 unités ont été fusionnées pour des raisons de similitudes entre certains types de ressources forestières et pastorales, de leur gestion et de dominance de leur système de production. Les grandes régions retenues sont devenues en fait 12 dites grandes régions. Ces grandes régions ont divisé en trois catégories : • Les régions à potentialités agro-sylvo-pastorales : Compte tenu de l’hétérogénéité du milieu, l’analyse a été conduite au niveau des sous régions d’ou le Nord ouest a été subdivisé en 3 sous régions et le Nord Est en 2 sous régions. V Nord Ouest : Khroumeire et Mogods, Haut tell et la moyenne vallée de Medjerda V Nord Est : Cap Bon, Tell maritime et Vallée de Medjerda V Dorsale • Les régions à dominance agro-pastorale : V Basses steppes V Sahel V Hautes steppes • Les régions à dominance pastorale : V Basses plaines V Djerid V Matmats V Djeffara et El Ouara V Dhahars V Etage saharien CNEA/Elaboration d’une étude sur l’état de désertification pour une gestion durable des RN/Avril2007 4 1.2.6. ZONAGE BIOCLIMATIQUE D’après LEHouerou (1969), l’objectif de ce découpage d’assurer un contrôle réciproque des données de la floristique et de l’écologie en vue d’expliquer la genèse des groupements végétaux et de la dynamisme et à l’évolution des ces groupements sous diverses pressions humaines. Ce découpage a permis d’identifier 10 étages bioclimatiques et 5 variantes soit 50 nuances climatiques. Certaines occupent des superficies infimes comme le sub-humide aux sommets de Djebels tels que Chaambi et Bireno. Cette subdivision est basée sur la combinaison des classes de coefficient d’Emberger Q2 et de la pluviométrie. A l’intérieur des sous étages, on distingue des variantes en fonction de la valeur de la température minimale enregistrée dont l’intérêt est agronomique. 1.2.7. ZONAGE PHYTO-ÉCOLOGIQUE Il a pour objectifs l’inventaire et le diagnostic des systèmes écologiques actuels, l’évaluation des divers paramètres quantitatifs, la prévision du devenir des systèmes écologiques, l’expérimentation in situ en vue d’examiner le devenir de nouvelles potentialités, la surveillance des variations spatio-temporelles des systèmes écologiques.