Hors Série Numéro 1
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Octobre 2010 Les Cahiers du Musée des Confluences Si conserver les collections est une activité fondamentale d'un musée, assurer leur valorisation en est un devoir. L’étude documentaire des collections, conduite en interne ou en partenariat, ou encore les études scientifiques menées par des chercheurs extérieurs, aboutissent généralement à des publications qui participent de cette valorisation. La série « Études scientifiques » des Cahiers du Musée des Confluences permet, notamment, de rendre compte de ces travaux. Études Scientifiques n°1 Volume 5 : Études Scientifiques n°1 Prix : 9,50 € N°ISSN : 1966-6845 Revue thématique Sciences et Sociétés du Musée des Confluences Cahiers du Musée des Confluences Sommaire Éditorial 3 Bruno JACOMY In memoriam 5 Roland BÉRARD Les Macrohétérocères de la Région Rhône-Alpes 9 Roland BÉRARD, Jacques BORDON, Claude COLOMB, Michel SAVOUREY, Cédric AUDIBERT, Yves ROZIER, Joël CLARY Egregia marpessa : nouveau genre et nouvelle espèce de Fulgoridae de Bornéo (Hemiptera : Fulgoromorpha) 43 Steven CHEW KEA FOO, Thierry PORION & Cédric AUDIBERT Cinq nouveaux Fulgoridae asiatiques (Hemiptera : Fulgoromorpha) 51 Steven CHEW KEA FOO, Thierry PORION & Cédric AUDIBERT Étude des espèces d'Élatérides décrites par Mulsant et al., désignation des lectotypes, changements de statut et de combinaison (Coleoptera : Elateridae) 65 Par Lucien LESEIGNEUR LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 1 LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES 2 ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 Éditorial Avec ce premier numéro des Études scientifiques, le Musée des Confluences renoue avec une tradition, aussi ancienne qu’essentielle, de l’institution. S’inscrivant dans la lignée des Archives du Muséum, des Cahiers Scientifiques et des plus récents Cahiers du Musée des Confluences, cette nouvelle série vient rendre compte de la vie et du travail, souvent souterrains et parfois méconnus du grand public, que mènent les chercheurs sur les collections importantes et diverses du Musée des Confluences. Vous trouverez, dans ces pages, quelques résultats issus de la recherche en cours sur les spécimens de Sciences de la Vie, les échantillons de Sciences de la Terre, les objets des collections d’ethnologie extra-européenne ou encore de Sciences et Techniques. Nous avons choisi de publier un numéro annuel des Études scientifiques, inséré dans la parution semestrielle des Cahiers du Musée des Confluences. Cette publication sera l’occasion de faire partager l’actualité vivante de la recherche scientifique menée au sein du Centre de Conservation et d’Étude des Collections du Musée des Confluences, une recherche indispensable à la connaissance des collections elles-mêmes et à la diffusion du savoir en général. Bruno Jacomy Directeur Exécutif LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 3 LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES 4 ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 In memoriam Roland BÉRARD (1927-2009). Roland BÉRARD est né à Paris le 7 septembre 1927. près des études en arts plastiques, à l’École normale affectionnait beaucoup. Il s’était plus spécialement intéressé supérieure d’enseignement technique (ENSET) à Paris, aux géomètres pour lesquels il avait adopté une technique par- Ail entama une carrière d’enseignant et prit ses premières ticulière de préparation et de coloration des genitalia. Il étudia fonctions en 1951 à Saint-Étienne. Il enseigna le dessin artis- ainsi la distribution et le nombre de spicules des sacs internes tique, l'histoire de l'art et du mobilier, la perspective en lycée de la plupart des espèces du genre Eupithecia et de certains professionnel et à l'École des Beaux-Arts de Saint-Étienne. autres groupes difficiles. C’est grâce à ces études minutieuses et hautement techniques qu’il put découvrir Eupithecia conter- Mais parallèlement à sa vie professionnelle, une grande partie minata, nouvelle pour la France, qu’il put revalider Perizoma de son temps fut consacré à l’étude des insectes, plus particu- juracoloraria comme bona species, ou signaler des espèces lièrement des papillons de nuit. Amateur de beaux-arts, sans intéressantes comme Eupithecia egenaria dans le département doute a-t-il été particulièrement sensible au côté esthétique de du Puy-de-Dôme. ces animaux, puis son âme de chercheur et son amour de la nature l’ont conduit à étudier de manière scientifique les Toujours dans les géomètres, il permit la réhabilitation de espèces les plus difficiles de notre faune. Boudinotiana tourangini, espèce inféodée aux saules pourpres et bien différente de B. notha avec laquelle elle fut longtemps C’est tout jeune que sa passion pour les insectes s’éveilla, se confondue, ce qu’aucun lépidoptériste avant lui, pas même montrant très attiré par les scarabées et les papillons de jour, Claude Dufay, n’avait décelé. Sa biologie, sa répartition particu- comme beaucoup de jeunes entomologistes. Vivant en région lière et la fragilité de son milieu en font une espèce patrimoniale parisienne, il put fréquenter le Muséum national d’Histoire natu- très importante. relle et la plupart des grands entomologistes de l’époque. Il connut également Eugène Le Moult, le célèbre marchand-col- Sa notoriété lui valut d’être l’un des principaux artisans de l’ou- lectionneur, qui avait recours à de nombreux jeunes comme lui vrage de référence des Lépidoptères nocturnes de France dirigé pour préparer les papillons qu’il recevait par colis entiers des par Roland Robineau, ouvrage pour lequel il s’investit beaucoup, quatre coins du monde. C’est donc en région parisienne, où ses notamment dans l’écriture des textes et la vérification des parents vivaient, ainsi que dans la Nièvre où il passait ses planches. vacances dans la maison familiale, que Roland Bérard fit ses premières découvertes. Devenu Stéphanois d’adoption au En dehors des études taxinomiques fondamentales pour la hasard de son affectation professionnelle, il n’allait plus quitter connaissance des espèces existantes, il s’intéressait à la bio- cette région ; le Forez et le Pilat lui offriront la richesse de leur géographie des espèces. Il réalisa un inventaire et une cartogra- environnement pour réaliser ses études lépidoptériques. phie quasi exhaustifs des Lépidoptères de l’Ardèche et de la Loire. Il réalisa également des études plus spécifiques sur le Outre la région parisienne, la Nièvre et le Forez, ses attaches Forez et le mont du Pilat dans l’objectif de montrer la richesse de familiales l’ont également amené à séjourner régulièrement en ces sites et de contribuer à leur protection. Saône-et-Loire et en Normandie. Ses nombreux séjours dans les Alpes, les Pyrénées, le Sud-Ouest et la côte Atlantique, en Son intérêt pour les coléoptères lui valut également de se voir Corse, mais également en Ardèche et dans le midi méditerra- dédier la sous-espèce ligérienne, redécouverte dans la vallée de néen, le Velay et le massif Central, le Jura, les Vosges et dans la Loire, de l’un des plus beaux insectes français, Chrysocarabus d’autres pays du sud ou d’Europe centrale, lui ont permis de hispanus berardi. faire un large tour d’horizon sur son domaine de prédilection. Avec plusieurs autres naturalistes et des professeurs de Roland Bérard était devenu l’un des meilleurs experts de la sciences naturelles, il créa la Société de Sciences naturelles faune lépidoptérique française : il connaissait parfaitement bien Loire-Forez (SSNLF) en 1963. Parmi les nombreuses actions les noctuelles et les géomètres mais également les pyrales qu’il menées dans le but de faire connaître et protéger la nature, il lui LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 5 revint également d’effectuer le sauvetage de la bibliothèque Il nous a quittés après une longue maladie qui, progressivement, oubliée du grand entomologiste lyonnais Étienne Mulsant, pré- lui laissa de moins en moins de répit pour poursuivre ses études cieux patrimoine retrouvé sous des monceaux de poussière dans lépidoptériques. Il est décédé à Saint-Étienne le 9 mars 2009 et les greniers du collège Sainte-Marie de Saint-Chamond. repose au cimetière de La Tour-en-Jarez près de Saint-Étienne. Il fit beaucoup pour l’émulation des jeunes naturalistes et pour Conformément à sa volonté, la collection a été cédée au Musée la médiation auprès du jeune public. Il organisait des sorties sur des Confluences. Elle comprend un très bel ensemble de le terrain, intervenait au travers de conférences, d’expositions Lépidoptères et de Coléoptères. Avec 473 cartons dont 386 pour dans des stands ou des médiathèques, ou encore en rédigeant les seuls Lépidoptères, la collection rassemble plus de 45 000 des documents à destination du grand public, comme cela fut le spécimens tous impeccablement préparés et déterminés par ses cas avec le livret sur les papillons édité par le Musée des soins. Elle comprend près de 40 boîtes de Pyrales, Tordeuses et Confluences. Zygènes, près de 60 boîtes de Bombyx et Sphinx, plus de 160 boîtes de Géomètres et de Noctuelles, et plus de 120 boîtes de Collaborateur du Musée de longue date, il a été le principal arti- Rhopalocères. san de l’édification du catalogue des Lépidoptères de Rhône- Alpes que nous publions conjointement dans ce fascicule. Cédric Audibert & Olivier Bérard LES CAHIERS DU MUSÉE DES CONFLUENCES 6 ÉTUDES SCIENTIFIQUES N°1 BÉRARD R., 1996 – Visites du Pacha aux confins de la Loire et de Bibliographie sélective l’Ardèche (Lepidoptera Nymphalidae). Alexanor, 19 (6) : 322. BÉRARD R. & DUFAY C., 1959 – Sur une importante migration de BÉRARD R., 1997 – Complément à la faune entomologique du Parc Lépidoptères en mai 1958. Bulletin mensuel de la Société lin- naturel régional du Mont Pilat. Lépidoptères Rhopalocères et néenne de Lyon, 28 (5) : 142-149. Macrohétérocères. Pyrales. Société de Sciences naturelles BÉRARD R., 1971 – Aspect zoogéographique du peuplement en Loire-Forez (rapport). Lépidoptères de la région forézienne. Alexanor, 7 (2) : 57-68, (3) : PETITPRETRE J., BÉRARD R., BORDON J., HÉRÈS A., PEGOUD J., SAVOUREY 101-112 et (4) : 169-178.