Fiche Dogora.Indd
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Dogora ouvrons les yeux de Patrice Leconte FFICHE FILM Fiche technique France - 2004 - 1h20 Réalisation & scénario Patrice Leconte Montage : Joelle Hache Image : Jean-Marie Dreujou Musique : Etienne Perruchon Résumé L’avis de la presse Un film musical sans acteur ni dia- MCinéma.com logue, tourné au Cambodge, et dont - Hugo de Saint Phalle le scénario est constitué par une Passée la surprise de voir le réa- suite symphonique du compositeur lisateur de Monsieur Hire se français intitulée Dogora. lancer dans un tel exercice, on est tout de suite happé par son travail. (...) L’expérience, si on veut l’ap- précier, se regarde et s’écoute : la lumière douce et sublime des pay- sages cambodgiens, les cadres de l’homme d’image qu’est Leconte, les regards d’enfants, profonds et touchants, mais aussi la musique, puissante et douce à la fois. Studio Magazine - Thierry Cheze Dogora est le film le plus person- nel de son auteur. (...) Libre, Leconte L E F R A N C E www.abc-lefrance.com 1 D O C U M E N T S transmet sa passion physique Ouest France Dogora par Patrice pour ce coin du monde et ses - La Rédaction Leconte habitants. A frissonner de plaisir La partition, omniprésente et ! envahissante, finit par parasiter La Rencontre l’image. Emphatique et redon- Tout a commencé voici deux ans. Ciné Live dante, elle impose ses effets, J’étais à l’Odéon, pour assister - Sandra Benedetti elle charge lourdement la barque à une représentation de Léonce Une œuvre d’art sensorielle où de nos émotions ainsi bridées et et Lena de Georg Büchner. Au- Patrice Leconte capture le secret canalisées, quand on aurait voulu delà du plaisir de spectateur, j’ai des êtres au coin d’un regard, les laisser en liberté. été frappé par l’utilisation géné- au détour d’un croissant de lune reuse d’une très belle musique émoussé, sur des envolées d’ar- Le Parisien de scène, dont l’auteur, un certain pèges entêtants. Sublime, tout - Pierre Vavasseur Etienne Perruchon, m’était com- simplement. Leconte a fait un film zen, sans plètement inconnu. cesse balayé par un grand vent Après le spectacle, dans les cou- L’Express de musique, au point qu’elle est lisses, je tombe sur lui. Je lui - Eric Libiot parfois envahissante. confie mon enthousiasme, ma C’est magnifique de bout en joie. Nous sympathisons rapide- bout. Et lassant, un peu. Mais ment et il promet de m’envoyer magnifique. ses musiques. Quelques jours plus tard, je reçois Première plusieurs CD. Je m’arrête sur - Olivier de Bruyn l’un d’entre eux. Lorsque je dis Dépourvu de tout commentaire, "je m’arrête", je veux dire que je reposant sur un art subtil de la m’arrête vraiment. Je suis inca- captation et du montage, Dogora pable de faire autre chose que témoigne de la sensibilité aiguë d’écouter, emporté par une par- d’un cinéaste qui n’aime décidé- tition vivifiante, mélancolique, ment rien tant que surprendre. enfantine, turbulente, émouvante de la première à la dernière note. Télé 7 Jours Cette suite musicale s’appelle - Gérard Lenne "Dogora" et ne dure alors que L’idée (...) de tourner un film vingt-cinq minutes. qui ne soit ni un documentaire Combien de fois ai-je réécouté ni une fiction, mais une sympho- "Dogora" ? Des centaines. Lorsque nie d’images et de notes, n’est je confie mon enthousiasme à pas nouvelle dans l’histoire du Etienne, il m’apprend qu’il rêve cinéma. Mais Dogora ne peut de voir cette musique devenir un qu’émouvoir par la sincérité et la film, appelant une histoire et des ferveur manifestes d’un cinéaste images. Au début, "Dogora" ne envoûté par son sujet. m’inspirait que des bribes qui, inexplicablement, tournaient tou- L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE 04.77.32.76.96 RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71 2 Fax : 04.77.32.07.09 D O C U M E N T S tes autour de l’enfance. Centrale – s’est imposée à moi, bre 2003, un mois et demi avant Même si je n’arrivais pas à ima- dans une sorte de court-circuit. le départ au Cambodge pour le giner un projet précis, cette musi- J’ai alors su que je ferai un film tournage, la musique était prête. que restait dans un coin de ma au Cambodge, un film sans paro- www.commeaucinema.com tête. Les mois ont passé… les, sans aucun commentaire, uniquement habité par la musi- L’étincelle que d’Etienne Perruchon et quel- En décembre 2002, je pars pour ques sons d’ambiance enregistrés la première fois de ma vie au sur place. Cambodge, rendre visite à mon frère cadet qui y travaille depuis La Confiance 5 ans. Dès mon arrivée, ce pays Lorsque je suis rentré, je suis allé me bouleverse. Jamais encore, parler du projet à Frédéric Brillion je n’avais ressenti de telles émo- et Gilles Legrand qui avaient déjà tions. Ce ne sont pas celles d’un produit Ridicule et La veuve de citadin européen apitoyé par des Saint-Pierre. Ils connaissaient modes de vie précaires. Non, le Cambodge et s’y investissaient ces émotions sont inédites, gra- humainement. Nous sommes phiques, intimement humaines, ensuite allés voir Warner, pour Le réalisateur comme si chaque visage, chaque vendre un film sans scénario et posture, chaque regard était un sans comédiens… Patrice Leconte intègre l’IDHEC hymne à la vie. Tous ont dû sentir mon enthou- en 1967 où il réalisera nombre de Du coup, les minuscules misè- siasme, ma conviction, car ils courts-métrages. Mais, éclectique, res par lesquelles nous nous m’ont suivi. il s’intéresse également à la bande laissons trop souvent submerger Il n’était pas question de faire dessinée et rencontre Marcel Gotlib paraissent dérisoires, ridicules, un documentaire. S’il fallait et René Goscinny, à qui il montre ses dessins. Résultat : en parallèle de absurdes. Au Cambodge, ouvrir une référence, je citerais deux ses courts métrages, il va collaborer les yeux, regarder autour de soi films que j’admire énormé-ment, au journal Pilote en tant qu’auteur prend un sens inédit. Les images Powaqqatsi et Koyaanisqatsi, et dessinateur, de 1970 à 1975. En s’entrechoquent et toutes sont de Godfrey Reggio, construits sur 1975, il réalise son premier long des leçons de vie. Je n’ai jamais les musiques de Philip Glass. métrage : Les Vécés étaient fer- autant marché que dans ce pays. Lorsque j’ai dit à Etienne més de l’intérieur avec Coluche Des heures entières, des kilomè- Perruchon que j’avais envie d’as- et Jean Rochefort. Le tournage est tres, avec pour unique envie celle socier certaines choses vues au néanmoins difficile et émaillé de de me remplir d’images. Cambodge à sa musique, il m’a fréquents affrontements : dans ses Un jour, à l’angle de deux des lui aussi fait confiance. débuts, le jeune réalisateur est plus plus grandes avenues de la ville, J’envisageais un film d’une heure doué pour la technique que pour les rapports humains. "Dogora" a resurgi en moi. En un vingt minutes, et nous n’avions Le cinéaste propose ensuite un scé- éclair, l’association m’est appa- que le tiers de musique en durée. nario à l’équipe du Splendid. Le pro- rue évidente. Il s’est alors remis au travail, a jet n’aboutit pas, mais le Splendid lui L’union, a priori contre nature, de recomposé, repris et réenregistré propose de porter à l’écran sa pièce ce pays d’Asie et de cette musi- l’ensemble pour obtenir une suite Amours, coquillages et crustacés, que – qui évoque parfois l’Europe de vingt-et-un morceaux. Fin octo- devenue en 1978 le triomphe public L E F R A N C E SALLE D'ART ET D'ESSAI CLASSÉE RECHERCHE 8, RUE DE LA VALSE 42100 SAINT-ETIENNE 04.77.32.76.96 RÉPONDEUR : 04.77.32.71.71 3 Fax : 04.77.32.07.09 D O C U M E N T S Les Bronzés. Le succès est au ren- Depuis, il a mis en scène le manne- Monsieur Ploum dez-vous, et une suite rapidement quin Laetitia Casta, dans Rue des Les Mots 1966 mise en chantier. Les Bronzés font plaisirs et Johnny Hallyday dans Sept pêchés capitaux et militai- du ski, sort un an plus tard. Nouveau L’Homme du train, présenté en res plébiscite populaire. Encouragé par sélection officielle au Festival de Le Laboratoire de l’angoisse 1971 ce sans-faute, Patrice Leconte co- Venise. En 2003, il confronte Fabrice La famille heureuse 1973 écrit avec Michel Blanc trois autres Luchini et Sandrine Bonnaire dans comédies, dont Viens chez moi, Confidences trop intimes, un j’habite chez une copine. drame très «psychologique». Puis, Longs métrages C’est le moment que choisit le réali- c’est le virage artistique Dogora Les Vécés étaient fermés de l’in- sateur pour changer de registre avec ouvrons les yeux. Avec ce film térieur 1975 Les Spécialistes (1984), un film simplement porté par la symphonie Les Bronzés 1978 d’aventure avec Gérard Lanvin et d’Etienne Perruchon, Patrice Leconte Les Bronzés font du ski 1979 Bernard Giraudeau. Cette rupture de s’essaye à une autre approche du Viens chez moi, j’habite chez une ton est assez caractéristique de la cinéma. Avant de retrouver, l’an pro- copine 1980 carrière de Patrice Leconte, cinéas- chain, ses camarades du Splendid Ma femme s’appelle reviens 1981 te polyvalent (il assure le cadre de pour un nouvel épisode des Bronzés.