Manuel Valls Sous La Pression De La «Vraie» Gauche
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Le Temps 4 International Mardi 8 avril 2014 Manuel Valls sous la pression de la «vraie» gauche > France Le nouveau premier ministre fixera ce mardi la politique du gouvernement > Il doit convaincre les Verts et la gauche radicale pour obtenir la confiance Catherine Dubouloz PARIS du PS donne de la voix depuis plu- sieurs jours. Environ 90 socialistes Vingt et un mois après la décla- de divers courants ont cosigné une ration longue et fastidieuse de tribune, dans laquelle ils posent Jean-Marc Ayrault, alors premier «les conditions de la confiance ministre, c’est à son successeur de pour un contrat de majorité». prononcer un discours de politi- Parmi les récalcitrants, des repré- que générale devant l’Assemblée sentants de plusieurs courants de nationale. Manuel Valls montera à la gauche de la gauche, comme la tribune ce mardi, à 15 heures, Henri Emmanuelli, des proches de pour un exercice compliqué. l’ancienne première secrétaire du Après la débâcle subie par les so- PS, Martine Aubry, qui ne porte cialistes aux élections municipa- pas Manuel Valls dans son cœur, les, le nouveau chef du gouverne- des déçus de la politique menée JOËL SAGET/REUTERS ment doit tirer les leçons du vote, par l’ancien gouvernement. Pour François Hollande, Martine Aubry et Manuel Valls attendant le résultat de la primaire socialiste. Près d’une centaine de socialistes, dont des proches de fixer la ligne politique de l’exécutif amadouer les uns et les autres, Ma- l’ancienne première secrétaire, ont cosigné une tribune dans laquelle ils posent «les conditions de la confiance pour un contrat de majorité». PARIS, 22 OCTOBRE 2011 pour les prochains mois et redres- nuel Valls a multiplié les entre- ser le quinquennat vacillant de tiens, dimanche soir et lundi. France à l’Europe libérale», clame Mais, sur le fond, un changement les collectivités locales 10 mil- ne le crois pas, explique le polito- François Hollande, en regagnant Première revendication des co- Claude Bartolone dans Le Monde, de la ligne sociale-démocrate et liards. La situation reste floue sur logue Gérard Grunberg. Quelques la confiance des Français comme signataires de la tribune: «Obtenir demandant au premier ministre réformiste n’est pas attendu. Ven- le retour du déficit sous la barre irréductibles s’abstiendront, mais de la majorité. une réorientation européenne de «sanctuariser un bloc de solida- dredi dernier, lors du Conseil des des 3%, prévu pour 2015 après un la majorité ne prendra pas un ris- mettant fin aux politiques d’austé- rité»: «Des signes doivent être ministres, François Hollande a report autorisé par Bruxelles, et que aussi fou.» C’est une habitude rité qui ont enfoncé l’Europe dans adressés aux plus humbles en ma- réaffirmé la nécessité du pacte de sur les éventuelles négociations pour la gauche du PS de fustiger Un changement la récession. Pour cela, il faut met- tière d’emploi, de justice sociale responsabilité, qui est «prêt» et que Paris pourrait vouloir rouvrir. les politiques qu’elle juge trop li- de la ligne tre en œuvre des trajectoires bud- ou de pouvoir d’achat.» vise «moins de charges sur les en- Manuel Valls éclaircira peut-être bérales, «mais c’est aussi une gétaires soutenables, compatibles Quels signes, quelle inflexion treprises et en contrepartie plus ce point, de même que le rythme forme de jeu de rôle d’une opposi- sociale-démocrate avec le retour de la croissance et la politique? Manuel Valls annon- d’embauches». Le chef de l’Etat a de la transition énergétique, sujet tion interne qui cherche à exister et réformiste n’est pas baisse du chômage.» Lundi, ces re- cera certainement un geste pour le aussi insisté sur le volet des écono- phare pour les écologistes. et à se faire entendre», poursuit belles ont reçu le soutien du prési- pouvoir d’achat des classes popu- mies. Selon Les Echos, l’Etat devrait Pour autant, la confiance pour- Gérard Grunberg. Une voie que le attendu dent de l’Assemblée nationale. laires, une baisse des prélève- économiser 17 milliards d’euros, rait-elle être refusée à Manuel politologue juge «dangereuse et «Nous ne pouvons sacrifier la ments sur le travail, par exemple. la Sécurité sociale 23 milliards et Valls et à son gouvernement? «Je très destructrice». Ces derniers jours, une partie des socialistes, ainsi que les Verts, fait monter la pression sur le nou- vel homme fort de l’exécutif, dont Inquiète, l’Allemagne modère ses critiques envers la France ils ne partagent pas les orienta- tions politiques, jugées trop libé- > Les ministres Arnaud Berlin. Mais le gouvernement alle- français. Les deux hommes ont tion des déficits avait en effet pro- largement répandue que l’action rales. Ils exigent un changement mand – inquiet de la situation éco- toutefois assuré ne pas avoir voqué quelques remous outre- publique est un moyen efficace de de cap et menacent de ne pas voter Montebourg et Michel nomique et politique de la France – abordé le sujet qui fâche: les défi- Rhin. «Nous devrions rappeler avec guider l’économie et de résoudre la confiance. Sapin à Berlin s’est montré au final plutôt com- cits publics français. Berlin voit force à la France ses engagements, les problèmes». Selon de premières indications, préhensif. «L’Allemagne a besoin d’un mauvais œil l’intention affi- avait déclaré notamment Jens Pour les Allemands, la France est Manuel Valls précisera dans son Arnaud Montebourg et Michel d’une France forte, a insisté le chée par Bercy de demander un Weidmann, le président de la Bun- bien l’homme malade de l’Europe. discours les contours du pacte de Sapin ne s’y seraient pas pris autre- grand argentier Wolfgang Schäu- délai supplémentaire pour respec- desbank, dans le quotidien conser- Etc’estceconstat,voirecetteinquié- responsabilité, ainsi que les gran- ment s’ils avaient voulu signaler à ble. La France est sur un très bon ter les engagements pris en ma- vateur Frankfurter Allgemeine tude, qui explique la relative man- des orientations budgétaires. Il leur partenaire allemand qu’à chemin», louant par la même occa- tière de déficit public. La France Zeitung. Il faut que la Commission suétuderencontréehieràBerlinpar promet d’être «concret». «Mon état l’avenir le travail serait compliqué sion les réformes annoncées. s’est engagée, après deux délais ac- européenne fasse respecter les rè- les deux ministres de Bercy. «L’Alle- d’esprit, c’est d’apaiser […], de avec Bercy. En visite séparée, arrivés cordés par Bruxelles, à ramener gles de manière stricte, et qu’elle magne se trouve face à un dilemme, créer les conditions de la con- tous deux lundi à Berlin par deux Déficits publics son déficit public sous la barre des soit soutenue en ce sens par le gou- expliquait hier une source ano- fiance», a-t-il déclaré au Journal du avions différents, le ministre de Michel Sapin, se comparant lui- 3% du PIB l’an prochain, mais l’ob- vernement allemand.» nyme du gouvernement allemand dimanche, se voulant rassurant. «Le l’Economie et du redressement même à un «Schäuble français», a jectif semble illusoire, alors que dans les colonnes du quotidien Süd- sentiment d’injustice est très pré- productif et celui des Finances et promis la «poursuite de la remise les comptes publics affichaient «Pas compétitive» deutscheZeitung.D’uncôté,laFrance gnant, les ravages de la hausse des des comptes publics ont rencontré en ordre des finances publiques», l’an passé un déficit équivalant à Hier, la puissante Fondation a déjà obtenu – sans succès – deux impôts depuis quatre ans sont très respectivement leurs homologues soulignant que la France a déjà fait 4,3% du PIB. «Nous faisons con- Bertelsmann enfonçait le clou, es- reports de ses obligations à respec- importants. Les Français en ont as- allemands Sigmar Gabriel (SPD) et «des efforts considérables». Il a pré- fiance à la France pour respecter timant que la France «n’est pas ter son engagement en matière de sez du trop-plein d’impôts», ad- Wolfgang Schäuble (CDU). Après senté à son homologue allemand le ses engagements. Elle est cons- compétitive» parce que «pas capa- déficits publics. De l’autre, s’arc- met le social-démocrate. avoir assuré qu’ils ne marcheraient plan que révélera ce matin même le ciente de ses engagements et de sa ble d’affronter les défis de la cons- bouter aux principes ne nous servi- Mais, pour remporter le vote, il pas sur le même pré carré, tous premier ministre Manuel Valls de- responsabilité dans le fonctionne- truction européenne et de la mon- rait à rien, si cela a pour consé- doit obtenir le soutien d’une ma- deux se sont arrangés pour organi- vant l’Assemblée nationale, mais a ment du Pacte», avait déclaré, en dialisation». Sont notamment quence d’achever l’économie jorité chancelante: les écologistes ser au même moment leur rencon- refusé d’en communiquer les dé- amont de la rencontre, le porte- pointées du doigt «les difficultés française.» Ce qui ne ferait que re- ont refusé de participer au gouver- tre avec la presse, provoquant une tails. parole d’Angela Merkel. récurrentes de la France dues à sa lancer avec plus de violence encore nement et décideront aujourd’hui certaine incrédulité côté allemand. Wolfgang Schäuble pour sa L’annonce faite par Michel Sapin culture économique et politique» la crise de l’euro, selon les inquiétu- s’ils suivent le premier ministre; Les deux ministres français s’at- part s’est dit «convaincu» par les de son intention de discuter avec et la «méfiance fondamentale en- des de Berlin. entrée en rébellion, l’aile gauche tendaient à un accueil critique à explications de son partenaire Bruxelles du «rythme» de la réduc- vers les marchés et une croyance Nathalie Versieux BERLIN PUBLICITÉ Daniel Benjamin vous invite à ses SOLDES Genève inaugure la Geneva Internet Platform EXCEPTIONNELLES > E-diplomatie L’organisme se veut une plateforme de discussion sur les enjeux numériques Dix mois après l’éclatement de nève spécialisé dans la formation coup de pays condamnent.