Un musicien qui a tracé lui-même sa carrière

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A la découverte de Un musicien qui a tracé lui-même sa carrière

- Culturel -

Date de mise en ligne : samedi 31 mai 2008

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A quand le jour heureux où l'on aura ce bassiste au côté des « nôtres » ?

D'origine Camerounais, ce bassiste qui fait parler de lui, ailleurs et ici, a construit lui-même son avenir artistique. Si à Madagascar, on pouvait être fier de Tôty, maintenant, on connaît les Fanaiky, Radanz, ou encore des jeunes comme Mika ou Razix, ailleurs, on connaît surtout les Jaco pastourious, Marcus Miller, et d'autres bassistes qui ont fait parler d'eux.

Tout récemment, les mélomanes malgaches ont eu le privilège d'accueillir en chair et en os un certain « Linley Marthe ». Bassiste hors pair, il a excellé aux côtés de Joe Zawinul, le claviste qui a formé avec ses « potes » le groupe « Weather report » dans les années 70, et qui nous a quittés récemment pour un autre monde.

Mais le souhait des amateurs de bonne musique serait d'avoir en face un camerounais dénommé Richard Bona, avec son instrument de prédilection, la guitare basse. A défaut d'autres grands noms de la musique du monde, il se pourrait que ce musicien fasse un détour du côté de l'Océan Indien.

Un bassiste reconnu par les « grands »

Ayant à peine 10 ans, il fabrique sa première guitare 12 cordes. 12 câbles de freins de vélo bien tendus et quelques bouts de bois. Dans le petit village camerounais de Minta, Richard Bona développe son talent pour le bricolage et l'écoute.

Brillamment absent à l'école, Richard excelle dans le maniement des percussions et des guitares de fortune. Des musiciens passent de temps en temps au village, il reste planté devant eux pendant des heures, observant bien leurs gestes et leurs instruments afin de tout reproduire. En 1980, il rencontre un expatrié français qui veut monter une boîte de jazz dans un hôtel de la ville. Voilà le « deal » : une bonne paye, en contrepartie il apprend le jazz et forme un orchestre pour le club. Le propriétaire a une belle collection de disques, Richard Bona en prend un, le nom écrit sur le flanc de la pochette est Jaco Pastorius. Le son que produisent les doigts de Pastorius sur les cordes de sa basse transcende le jeune homme. Il a enfin trouvé son instrument. Puis il découvre Miles Davis, Georges Benson, ... Les instruments de l'hôtel à sa disposition, des centaines de disques à écouter, il attaque son apprentissage.

Il débarque à Paris à 22 ans toujours aussi prolifique, il tourne rapidement, fait ses premières rencontres, Didier Lockwood, Manu Dibango. Et on sait que notre Régis Gizavo national a déjà partagé un appartemant avec le bassiste, qui lui serait sûrement une influence, en matière de musique du monde, si l'on se réfère à ses compositions. En 1995, il gagne le prix découverte RFI et la même année, il décide de partir pour New York.

Chez Columbia

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Richard Bona commence par écumer les clubs de jazz de la « Grosse Pomme » (New York). Remarqué, on lui propose la place de directeur artistique du spectacle de Harry Belafonte, les collaborations s'enchaînent, il joue avec les plus grands noms de la scène jazz, entre autres, Joe Zawinul, Herbie Hancock, Bobby Mc Ferrin, ...

En 1999, Brandford Marsalis l'aide à signer chez Columbia Jazz. « Scenes of my life », son premier , sort dans l'année, où le musicien esquisse les contours de son univers musical. « Reverence » suit en 2001, et « Munia » dans lequel il dédie un titre à son héros Miles Davis, en 2003. « », l'album qu'il a concocté avec ses compères Lokua Kanza et Gérald Toto, illustre bien un état d'esprit léger et montre que le bassiste n'a pas perdu une once de son inventif talent.

En attendant le grand jour, les mélomanes peuvent se rejouir des morceaux disponibles sur différents sites de jazz ou musique du monde.

Recueilli par Daddy Ramanankasina

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