Le Peuplement Du Togo : État Actuel Des Connaissances Historiques
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UNIVERSITE DU BENIN (Lomé) DEPARTEMENT D'HISTOIRE LE PEUPLEMENT DU TOGO ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES HISTORIQUES SO IiS la direction du Profe seur Nicoué Lodjou GA YIBOR ~p-hF.~ ~r~\ ~ { ~ -t e c r Les Presses de l'US " UNIVERSITE DU BENIN (Lomé) DEPARTEMENT D'HISTOIRE LE PEUPLEMENT DU TOGO ETAT ACTUEL DES CONNAISSANCES HISTORIQUES Directeur de publication: Professeur Nicoué Lodjou GA Y/BOR Les Presses de l'UB L'Agence de la Francophonie (ACCT) a contribué à la publication de cet ouvrage. Les noms de lieux ou de personnes et leurs orthographes, les jugements de valeurs sur les hommes et les faits, les opinions, constatations, interprétations et conclusions exprim ées dans cet ouvrage sont celles des auteurs et ne reflètent pas nécessairement les vues de l'Agence de la Francophonie ou des pays qui en sont membres. Les appellations employées dans cette publication et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part de l'Agence de la Francophonie aucune prise de position quant au statut juridique des pays, territoires, villes ou zones ou de leurs autorités, ni quant à leurs frontières ou limites. L'Agence de la Francophonie ne garantit pas l'exactitude des données figurant dans la présente publication et n'accepte aucune responsabilité quant aux conséquences de leur utilisation. @ Les Presses de l'UB ISBN 2-9D9886-31-X Lomé, 1996 LISTE DES CONTRIBUTEURS Sous /a direction de Nicoué Lodjou GA Y/BOR professeur à l'UB, historien M. Louis Sényon ADOTEVI, assistant, historien Mme Dola Angèle AGUIGAH, maître-assistant, archéologue M. Zingan ALlHONOU, historien Mme Zokia d'ALMEIDA-HOUNDEDOKE, historienne MM.Koti Antoine AKIBODE, maître de conférences, géographe Yawo AMOUZOUVI, maître-assistant, cartographe Jean-Claude BARBIER, chargé de recherche (ORSTOM), sociologue lébéné Philippe BOLOUVI, professeur, linguiste Adovi Nbùéké GOEH-AKUE, maître-assistant, historien Mme Chantal GUILMAIN-GAUTHIER, ethnologue, chargée d'enseignement à l'IUTB (Université de Bordeaux IV) MM. Léon KABERUKA, historien Komi 'KOSSI-TITRIKOl:), maître-assistant, anthropologue Koti KPARAKI, historien Yves MARGUERAT, directeur de recherches (ORSTOM), historien et géographe Badjow TCHAM, maître-assistant, historien Saisie informatique Kafui Tsotso MENSAH Mise en paqe Raoul Nicoué AMOYI Cartes réalisées par Mme Elisabeth AUBERTON-HABERT au laboratoire de cartographie du centre ORSTOM d'ile-de-France, sous la direction de MM. PELTRE et MARGUERAT. ' Cet ouvrage a été réalisé dans le cadre du projet CAMPUS "Mise en place et dynamique des peuples du Togo", financé par le Ministère français de la Coopération. 5 SOMMAIRE Avertissement LIVRE 1 LES PREMIERS PEUPLEMENTS DU TOGO: DES ORIGINES AU Xllè SIECLE Chap 1: Archéologie et préhistoire du Togo Chap 2: Les plus vieilles souches de peuplement du Togo Chap 3: Les premiers peuples spécialistes du travail du fer Chap 4: Les autres groupes de peuplement ancien LIVRE 2 L'APPARITION DES PREMIERES FORMES ETATIQUES: DU Xllè AU XVlè SIECLE Chap 5: L'aire ajatado Chap 6: L'instabilité socio-politique du Gourma et ses conséquences sur le peuplement du Nord-Togo LIVRE 3 LES MUTATIONS DU XVlè AU XIX SIECLE ET LEURS CONSEQUENCES Chap 7: L'époque de la traite négrière Chap 8: Les regroupements territoriaux issus de la traite négrière Chap 9: Le commerce caravanier et ses conséquences Chap 10 : L'aire ajatado du XVllè au XIXè siècle Chap 11 : Les hégémonies de la région septentrionale Conclusion 7 AVERTISSEMENT L'histoire des pays africains, tributaires de l'oralité, reste à écrire. Mais l'approche n'est pas aisé, en raison des multiples difficultés qui jalonnent le chemin de l'histoirien. L'une de ces difficultés, et non des moindres, demeure non seulement la difficile quête des témoins véritables et crédibles, mais encore et surtout l'accueil que les populations concernées réserventaux travauxissus de telles enquêtes. Les récits de migrations sont souvent des enjeux de pouvoir dans la mesure où, dans bien des cas, ils légitiment ou défont les prétentions des chefs en place et peuvent, en conséquence, occasionner de sérieuses perturbations dans les sociétés étudiées. D'entrée de jeu, nous voulons insister sur le caractère "scientifique" de ce qui est présenté dans cet ouvrage: les auteurs n'ont fait qu'analyser et exposer, suivant une méthode critique qui a fait ses preuves, les résultats de leurs recherches, qui sont souvent le fruit de leurs entretiens avec des informateurs choisis dans les sociétés ou villages concernés. Ont-ils eu accès aux "vrais" informateurs ?, aux informations "dignes de foi" ? C'est là un débat que "on peut poursuivre/longtemps, étant donné que seule la confiance des détenteurs de sources orales peut leur permettre de recueillirdes données fiables. Mais "données fiables" aux yeux de qui? Y a-t-il unanimitésur les conditions d'élaboration, de conservation et de transmission de ce savoir? Et les oublisinévitables, et les manipulations conscientes de ces données pour les mettre en phase avec les revendications actuelles ??? Autant d'interrogations qui incitent à la plus grande réserve dans ce domaine. Aussi, l'intention des auteurs du présent ouvrage n'est-elle pas de légitimer tel pouvoir ou au contraire d'inciter au rejet de tel autre. Leurs objectifs pédagogiques sont clairement définis : doter enfin les enseignants de tous ordres d'un ouvrage de référence permettant d'enseignerl'histoireprécoloniale du Togo sans trop d'erreurs. Mais il est évident que les autorités traditionnelles, pouvoirs locaux, chefs et les groupes de population étudiés éplucheront ce document dans ses moindres détails pour savoir ce qui est écrit sur eux. Nous les prions de ne pas prendre ce travail pour une bible, mais pour une étape de la recherche. Certains informateurs remarqueront peut-être que ce qu'ils ont dit n'a pas été textuellement rapporté. Mais la reconstitution de l'histoire ne se limite pas à une simple transcription des traditions recueillies. Elle implique tout un travail de laboratoire avant la version finale livréeau public.Aussi,sommes-nous prêts à accueillirtous les commentaires pouvant nous aider à mieux cerner, dans les éditions futures, cette réalité très variée et très complexe que fut la vie des peuples installés sur le territoire qui deviendra le Togo à partir de 1884. Les auteurs Carte n° 1 : Les préfectures du Togo en 1993 ------,--------------,--, 11 RÉGION DES SAVANES 10 RÉGION DE LA KARA '"1 1 . RÉGION CENTRALE EST·MONO Rf:GION DES PLATEAUX ~ Frontière ~ Limite de région ~ Limite de préfecture ~, limite de sous-préfecture lOM~ Capitale BLinA Préfecture RÉGION. MARITIME o KARA Chef-lieu de région .i • Blin. Chef-lieu de préfecture ~ • C;nk.." Chef·lieu de sous-préfecture ~ ~ 2· oL:::====---L0 -----l.. --L_----! 9 NOTE SUR LES TRANSCRIPTIONS PHONETIQUES Il existe certes un alphabet phonétique international mis au point par l'API(l) . Mais les difficultés techniques liées à sa pratique font que cet alphabet n'est pas utilisé en dehors du cercle fermé des spécialistes. Il demeure par conséquent une certaine licence dans ce domaine, où chacun fait ce qu'il peut, en l'absence d'un guide officiel (des toponymes, ethnonymes, glossonymes, hydronymes locaux) élaboré par les linguistes et imposé à l'usage de tous par les pouvoirs publics. Les auteurs du présent ouvrage, après avoir essayé, sans succès, d'adopter certains critères communs de transcription, ont décidé de suivre la tendance générale, en reprenant, lorsqu'elles existent, les graphies consacrées et imposées par l'usage(2) (comme Notsé, éwé, Kabiyè, Agou, etc.), même erronées dans leur forme, et de les simplifier à l'extrême là où aucune règle ne s'est imposée. Ils ont ainsi adopté l'accent grave (cas de Bè) ou aigu sur les ,tfJ» (comme les Ewé), le «ou" pour le «U», le ..teh- pour le -c-, entre bien d'autres, dans les termes vernaculaires utilisés'", Au total, ils s'excusent pour cette commodité qui risque de choquer les spécialistes mais, excipant des exigences pédagogiques de l'ouvrage, ils ont pensé que cette forme serait plus accessible à la grande majorité des lecteurs. (1) Association Phonétique Internationale. (2) En particulier sur les cartes géographiques disponibles dans le commerce. (3) Cependant le x est gardé pour représenter le son inexistant en français (rendu par ch en allemand ou le j en espagnol), comme pour les peuples xwla et xwéda.) 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 1 11 INTRODUCTION LES PEUPLES ET LES LANGUES DU TOGO Malgré ses dimensions modestes, le Togo est habité par une mosaïque de populations que les sources estiment généralement à une quarantaine. Parmi elles, certaines forment de grands ensembles, regroupant plusieurs centaines de milliers d'individus, alors que d'autres sont des minorités de toutes tailles, parfois fort modestes. A - LES PEUPLES DU TOGO 1. Les peuples du Togo septentrional Cette région géographique est limitée, au sud par le pays anyanga et les monts Fazao. Le peuplement y est caractérisé par une très grande diversité quant à la composition et à l'origine des populations. Selon leurs affinités historiques et culturelles, on peut les regrouper en quatre grands ensembles: a) Les populations "para-gourma" Sous ce terme générique, on regroupe les populations apparentées aux Gourma et aux Mossidu Burkina Faso, entretenant de ce fait des affinitésavec les civilisations soudanaises. Elles se subdivisent en différents groupes dont: .. le groupe moba-gourma (qui constitue la population principale de la région de Dapaong), composé d'une part d'un peuplement ancien, les Moba, et, d'autre part, d'immigrants en provenance des régions avoisinantes: il s'agit, des Yanga, des Mossi et surtout des Gourma, venus du Sud-Est du Burkina Faso et qui, convoyant avec eux l'organisation socio-politique de leur civilisation d'origine,donnèrent naissance à diverses chefferies.