Nord-Pas-De-Calais
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Rapport au Parlement NORD-PAS-DE-CALAIS 295 sur 448 Rapport au Parlement NORD-PAS-DE-CALAIS LE PALEOLITHIQUE Durant ces quatre années, dans le département du Nord, les acquis concernant le Paléolithique ancien* et moyen* sont fort peu nombreux et d’un intérêt si limité qu’il confine à l’anecdotique, situation assurément regrettable dans le département qui a apporté jadis une contribution importante à la connaissance des lointaines cultures de prédateurs. Mais, la prescription récente de sondages profonds sur des sites appropriés est sans doute de nature à corriger cette lacune. Pour le Paléolithique supérieur* et le Mésolithique*, la pauvreté du département, jusqu’au Paléolithique final* exclus, s’explique par des raisons climatiques, mais la multiplication des sondages profonds dans les formations fluviales (tourbes…) de la vallée de l’Escaut, dans sa traversée du Valenciennois, a donné en 2005 des résultats encourageants. Même si, pour le Pas-de-Calais, il faut noter la longue et importante fouille programmée du gisement Paléolithique moyen* de Hermies, achevée en 2003 (mais qui se prolonge, de manière élargie, sous la forme d’une Action collective de recherche), la situation, dans le domaine du Paléolithique, est tout aussi préoccupante que dans le Nord. L’archéologie préventive n’a apporté aucune contribution significative à la connaissance des lointaines cultures de prédateurs ; mais le creusement du canal Seine-Nord Europe (premières investigations archéologiques en 2006 ou en 2007 ?), dont le tracé traverse le seuil de Bapaume ou du Cambresis, où les potentialités sont particulièrement élevées, pourrait apporter des éléments de premier plan. LE NEOLITHIQUE Cette période était, depuis près deux décennies, la « parente pauvre » de l’archéologie régionale. Mais, depuis quelques années, des gisements de premier plan ont été identifiés, et parfois fouillés, dans le cadre de l’archéologie préventive, et renouvellent considérablement les problématiques (Houplin-Ancoisne : à l’intérieur d’une enceinte circulaire palissadée, bâtiment monumental du Néolithique final Deûle-Escaut ; Masnières : allée sépulcrale du Néolithique final* ; Lauwin-Planque, Raillencourt-Sainte-Olle, Valenciennes…). Dans le Pas-de-Calais, depuis quelques années, d’importants gisements ont été identifiés dans le cadre de l’archéologie préventive (à Aire-sur-la-Lys : cinq grands bâtiments sur poteaux ; à Loison-sous-Lens : mise en évidence, pour la première fois dans la région, de la culture Villeneuve- Saint-Germain*-Blicquy). 297 sur 448 Archéologie préventive L’AGE DU BRONZE, LE PREMIER ET LE DEBUT DU SECOND AGE DU FER Pour l’âge du Bronze*, la situation était identique à celle du Néolithique* : les quelques témoins de cette période consistaient en des fosses isolées, rencontrées sur des gisements d’autres époques. Récemment, dans le Nord, un cercle funéraire a été identifié à Masnières et, à Houplin- Ancoisne, un aménagement de bois (cheminement ?), daté de l’âge du Bronze* (1020-810 avant J.-C), a été fouillé. Pour le premier et le début du second âge du Fer*, on n’a enregistré que la mise au jour d’un établissement de ces périodes à Raillencourt-Sainte-Olle. Ces cultures doivent incontestablement constituer une priorité de l’archéologie préventive dans le Nord. Pour la première fois dans la région du Pas-de-Calais, un important gisement a été identifié et est en cours de fouille à Aire-sur-la-Lys (quatre grands enclos circulaires, dont un triple, et des structures d’habitat du Bronze ancien et moyen* ; des unités d’habitation et un enclos funéraire rectangulaire avec vingt et une incinérations du Bronze final/premier âge du Fer). De plus, des cercles funéraires ont été fouillés à Étaples et à Saint-Etienne-au-Mont et une occupation de cette période a été découverte à Dainville, près d’Arras. Aucun élément concernant le premier et le début du second âge du Fer* n’a été acquis ces dernières années en Pas-de-Calais. LE SECOND AGE DU FER ET L’EPOQUE GALLO-ROMAINE La fin du second âge du Fer* et l’Antiquité (notamment le Haut-Empire*) constituent incontestablement les périodes les mieux représentées dans l’archéologie régionale. Après Toyota près de Valenciennes, qui avait permis, en 1997-1998, outre l’étude d’un terroir occupé sur 237 hectares pendant deux millénaires, une réflexion sur la manière d’aborder le traitement archéologique des très grandes emprises, la ZAC de la Haute-Borne à Villeneuve-d’Ascq, traitée en tranches successives, a fourni des occupations rurales se rapportant à ces périodes. Il y a eu une multiplication des interventions et des découvertes, tant dans le domaine de l’habitat au sens large (Annoeullin, Bierne, Dechy, Douai, Lauwin-Planque, Lille, Masnières,…), que dans le domaine du funéraire (Bavay, Bierne, Cambrai, Cassel, Hérin,…), à tel point : • qu’une réflexion doit être conduite sur la fouille des nécropoles à incinérations, • et que des priorités géographiques et chronologiques (Bas-Empire, et notamment le IVe siècle) sont sans doute à envisager, peut-être en multipliant les évaluations lourdes sur des sites non retenus pour faire l’objet de fouilles préventives. En outre, des éléments ont été acquis sur des sites de villes gallo-romaines connues, où la mise en perspective devrait être faite si les moyens nécessaires sont mis en œuvre, à Bavay, Famars, et, pour la première fois depuis bien longtemps, à Cassel, chef-lieu de cité particulièrement méconnu. La fin du second age du Fer* et l’Antiquité (notamment le Haut-Empire*) constituent incontestablement les périodes les mieux représentées dans l’archéologie régionale du Pas-de-Calais. Les ZAC d’Actiparc près d’Arras (300 hectares) et de Delta 3 à Dourges dans le bassin minier (140 hectares, ont fourni l’opportunité d’étudier l’occupation, sur la longue durée (et notamment pour les périodes laténienne* et gallo-romaine), de terrains de quelques centaines d’hectares. D’une longue liste de découvertes et d’interventions (Attin, Athies, Avesnes-le-Comte, Beaurains, Calais, Lumbres, Thélus, Vimy…), qui concernent tant l’habitat au sens large que le funéraire, on peut extraire quelques sites plus importants : Aire-sur-la-Lys (habitats laténiens et gallo- 298 sur 448 Rapport au Parlement romains, incinérations gallo-romaines), Desvres (borne milliaire), Ruitz (ensemble de fana*), Saint- Étienne-au-Mont (bâtiments). Enfin, il convient de signaler l’acquisition d’informations sur des villes gallo-romaines connues (Arras, Thérouanne), où la mise en perspective devrait être faite si les moyens nécessaires sont mis en œuvre, ainsi que la perspective d’interventions intéressantes à Boulogne-sur-Mer. LE HAUT MOYEN ÂGE Le haut Moyen Âge constituait, avec le Néolithique et l’âge du Bronze*, le « parent pauvre » de l’archéologie régionale dans le Nord comme dans le Pas-de-Calais. Cet état de fait n’est plus vrai et les opérations concernant cette période se sont multipliées. Dans le Nord, des structures d’habitat ont été rencontrées, en nombre variable mais formant parfois de véritables villages, à Bierne, Cantin, Houplin-Ancoisne, Lauwin-Planque, Somain- Escaudain (avec un cimetière des VIIIe-IXe siècles), Téteghem… ; dans cette liste, on peut remarquer les deux interventions de Bierne et de Téteghem, dans la plaine maritime flamande qui restait méconnue et qui était réputée avoir été sous l’eau durant le haut Moyen Âge*. De plus, des diagnostics récents, et donc des fouilles préventives à venir, permettent de documenter le contexte de l’abbaye féminine mérovingienne et carolingienne de Wandignies-Hamage, qui a fait l’objet d’une longue et lourde fouille programmée. Enfin, notons au moment où ces lignes sont écrites, la fin de la fouille préventive de Fontaine-Notre-Dame, dans le contexte suburbain de Cambrai, où un habitat très dense et très bien conservé (VIIIe-Xe siècles) et une nécropole (VIIIe-IXe siècles) ont été explorés. Dans le Pas-de-Calais, des structures d’habitat ont été rencontrées en divers endroits (Arras, Croisilles, Dourges), mais les découvertes les plus importantes ont été faites à Conchil-le-Temple, dans la basse vallée de l’Authie (habitat carolingien* très riche et très bien conservé), La Calotterie (structures diverses sur le site présumé du portus de Quentovic) et à Quiéry-la-Motte (très importante nécropole mérovingienne) ; dans les cas de Conchil-le-Temple et de Quiéry-la-Motte, la conservation du site a été obtenue. LE MOYEN ÂGE ET L’ÉPOQUE MODERNE Dans un département aussi peuplé (2,3 millions d’habitants) et aussi urbanisé (à plus de 80%) que le Nord, on aurait pu s’attendre à un nombre important d’interventions en milieu urbain, ce qui n’est pas le cas. En milieu rural, les interventions sur ces périodes sont également rares. Cependant, plusieurs opérations ont été conduites ces dernières années. Elles permettent de documenter l’origine de villages ou de bourgs du Douaisis (Arleux, Auby, Cantin…), des petites villes (Gravelines, Saint-Amand-Les-Eaux…), et trois fouilles préventives d’envergure ont été menées à Douai, place Saint-Amé, à Lille, Centre des Tanneurs et à Valenciennes, place du Marché. Les opérations concernant ces périodes sont peu nombreuses dans le Pas-de-Calais, tant en zone rurale qu’en milieu urbain. Cependant, quelques interventions ont permis de documenter quelques villes (Arras, Calais, Lens, Béthune…) et on note quelques opérations, rares mais intéressantes, en milieu rural (Conchil-le-Temple, Saint-Etienne-au-Mont). 299 sur 448 Archéologie préventive LES ÉPOQUES MODERNE ET CONTEMPORAINE La situation frontalière des deux départements