LAURE NESPOULOUS

Lutte contre les pucerons de la chicorée biologique Essai bande fleurie sur chicorée porte graine et plan d’aménagement d’une haie composite

2010/2011

Responsable du site et maitre de stage : M Joël Garaud

BEJO SUD - S I T E G R I F F E T - 11 400 - S A I N T M A R T I N L ALANDE Remerciements

Avant tout, je tiens à remercier M. Joël GARAUD, Responsable du site de BEJO Sud à Saint Martin Lalande, de m’avoir permis de faire ce stage de 16 semaines au seins de l’équipe de production. Je remercie également les employés de BEJO Sud : M. Dominique BAIN, M. Pascal MALACLET, M. Renaud SOUILHET, M. Christophe CLEMENT, ainsi que les secrétaires, Mme. Jennifer VIDAL, Mme Charline DECAUNES et le technicien responsable du secteur sud Guillaume CASTELLE. Je remercie l’équipe enseignante : M. Boris FUMANAL tuteur de stage, Mlle Florence CABANEL coordinatrice de la licence, M. Christophe POUGET enseignant au lycée agricole de Tulle-Naves et M. Laurent BOULET enseignant au lycée agricole de Bonnefon pour leur implication dans la licence et leur aide apportée dans la réalisation de mon rapport de stage. Je remercie toutes les personnes qui ont répondu à mes questions, notamment M. Bruno JALOUX (Agro campus Ouest Angers), et M. Alain ARRUFAT (CIVAM 66) sans qui je n’aurais pas pu réaliser cette expérimentation. Je remercie enfin ma famille qui m’a permis de financer et de réaliser cette licence.

Tables des matières

I. Introduction ______1 II. Présentation de l’entreprise ______3 III. Synthèse bibliographique ______3 1. La production de chicorée ______4 2. Les pucerons de la chicorée ______4 a. L’alimentation ______4 b. Le cycle de vie ______5 c. Nasonovia ribisnigri ______5 d. Mysus persicae ______6 e. Sonchi ______6 f. Hyperomyzus lactucae ______6 3. Moyens de lutte contre les pucerons ______7 a. La lutte biologique ______7 b. Les traitements possibles en AB et NOP ______9 4. Les bandes fleuries ______10 a. Le travail de la FREDON Nord Pas-de-Calais ______10 b. La SERAIL ______12 c. Le FIBL ______13 5. Les haies composites ______13 a. Structure de la haie ______13 b. Le choix des plantes______15 c. La plantation ______16 d. Etude de Johanna Villenave ______17 e. Investissement ______18 IV. Méthodologie ______18 1. Essai bande fleurie ______18 a. Le choix du dispositif ______18 b. Le choix des plantes______19 c. Le choix des observations ______19 d. Protocole ______20 2. Haie composite ______22 a. Emplacement de la haie ______22 b. La structure de la haie ______22 c. Les plantes sélectionnées ______22 d. L’implantation ______22 e. Financement ______23 V. Résultats ______24 1. Bande fleurie ______24 a. Itinéraire technique de la chicorée ______24 b. Evolution de la bande fleurie ______24 c. Résultats de l’essai ______24 2. Haie composite ______25 VI. Analyse ______25 1. Traitements des résultats ______25 2. Difficultés rencontrés ______26 3. Les améliorations ______27 VII. Conclusion ______29 Références bibliographiques ______30 Glossaire ______32 Annexes ______33 Résumé ______47

I. Introduction

Dans le cadre de ma formation en Licence Professionnelle Agriculture Biologique Conseil et Développement, j’ai effectué 16 semaines de stage au sein de l’entreprise BEJO SUD. Elle se situe dans le département de l’Aude à St Martin Lalande proche de Castelnaudary. Lors du stage j’ai été suivie par Joël Garaud qui est le responsable du site. C’est une entreprise productrice de semences potagères en système conventionnel et certifiée en agriculture biologique. Les semences sont vendues au niveau mondial. C’est pourquoi, la société doit avoir deux types de certifications. Une certification agriculture biologique pour la filière européenne et une certification NOP (National Organic Program), pour la commercialisation aux pays Nord Américains et les autres pays du monde. De ce fait l’entreprise à une double contrainte à respecter.

Les produits phytopharmaceutiques sont soumis à une procédure très dure pour qu’ils soient autorisés à la mise sur le marché (AMM) en Union Européenne. En effet, il faut que la spécialité commerciale soit d’un côté, efficace et ait un intérêt pour la culture, d’un autre côté elle doit subir des tests pour un classement toxicologique (humain et environnemental). Elle doit être inscrite à la suite de ces tests sur la liste positive communautaire. Ensuite chaque Etat de l’ Union européenne prend l’initiative de l’homologuer dans son pays en fonction des études menées. En agriculture biologique peu de produits existent et sont autorisés. En effet, après des suppressions de matières actives, il ne reste à notre disposition que le pyrèthre naturel. Cette matière active n’a pas la même efficacité que les anciennes matières. Lors de fortes attaques de ravageurs le produit n’en vient pas à bout. En ce qui concerne les produits autorisés en NOP ils sont plus nombreux. Se sont essentiellement des produits à base de champignons, bactéries et virus, qui attaqueraient les ravageurs.

L’entreprise rencontre le problème des pucerons qui sont très invasifs. Ce ravageur peut provoquer d’énormes pertes de rendement. C’est notamment sur les cultures de choux et de chicorée que la pression est la plus importante. J’ai donc basé ma problématique sur le thème de la gestion des pucerons sur la culture de chicorée. Je me suis demandée comment lutter contre les pucerons de la chicorée sous tunnel en agriculture biologique ? Après avoir effectué des recherches sur le sujet, je me suis penchée sur les bandes fleuries et les haies composites (ou fonctionnelles). Ces deux éléments se rapportent à l’apport de biodiversité pour créer un équilibre entre l’environnement de la culture et la culture. Cela permet d’amener plus d’auxiliaires des cultures et donc réduire les attaques de pucerons. En effet, l’environnement de la culture est plutôt hostile à l’accueil d’auxiliaires. L’entreprise se situe dans une région céréalière ou les milieux de biodiversités se font de plus en plus rares, en partie à cause de l’agrandissement des parcelles (suppression de haies). L’enceinte de l’établissement est entourée d’une haie de Layland qui ne comporte pas une biodiversité développée. Je me suis donc donnée comme travail de réaliser le plan d’aménagement d’une haie composite pouvant accueillir une plus grande biodiversité que celle actuellement présente. Sachant que l’implantation d’une telle haie peut être coûteuse, je me suis intéressée en même temps aux bandes fleuries. Les bandes fleuries sont principalement utilisées en culture de plein champs, mais aussi pour des cultures sous tunnels. Le principe est d’amener une flore diversifiée, très florifère, pouvant attirer un maximum d’auxiliaire au plus proche de la culture. Il faut une floraison la plus étalée possible, pour avoir une persistance d’action sur les auxiliaires qui se nourrissent à l’état adulte du pollen et du nectar. Pour vérifier l’effet de ces bandes fleuries j’ai effectué un essai Page | 1 comportant trois tunnels de chicorée : un témoin, un avec bande fleurie densité 100 % et un autre bande fleurie densité 50 %. Les plantes sont semées en plaque de semis puis repiquées dans des pots et des caisses. Elles sont ensuite disposées dans les tunnels de façon homogène. Les résultats nous montreront s’il y a un effet bande fleurie ? si oui est ce que c’est de façon efficace ? la densité joue-t-elle un rôle important ?

Dans le contexte actuel d’une agriculture biologique possédant peu de moyens de lutte, il est important de trouver de nouvelles méthodes de lutte contre les ravageurs. En particulier mais pas seulement, les pucerons qui touchent toutes les plantes cultivées. Alors, est ce que l’apport de biodiversité par le billet de bandes fleuries et d’haies composites, peut être une alternative contre les pucerons de la chicorée porte graine en agriculture biologique ?

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II. Présentation de l’entreprise

L’entreprise BEJO SUD fait partie de BEJO France, qui elle-même est une des filiales de la société BEJO Zaden créée en 1978 dont la maison mère est en Hollande. BEJO France a vu le jour en 1987 avec la création d’un site de production à Beaufort en Vallée (Maine-et-Loire) qui est aussi le siège social français. BEJO est une société anonyme internationale. On compte à ce jour 19 filiales implantées sur trois continents : Asie, Amérique, Europe. BEJO est une société de production et de commercialisation de graines potagères de plein champ en conventionnel et certifié en Agriculture biologique et NOP (National Organic Program). La société représente plus de 650 employés, 800 variétés (dont 110 en bio) appartenant à plus de 45 espèces distribuées dans plus de 100 pays. L’objectif de la société est d’expérimenter un maximum de techniques afin de faciliter la production de semences potagères bio tout en respectant les contraintes du cahier des charges de l’agriculture biologique français et américain (norme NOP). Produire sur tous les continents afin de préserver une sécurité financière et se diversifier au maximum.

BEJO France possède 4 entités : - BEJO graines : a pour but de commercialiser les semences potagères. Les semences sont distribuées exclusivement à l’attention des professionnels : maraîchers, grainiers, marchands de plants, coopératives, et industriels. - BEJO production : où il y a de l’expérimentation et de la production de semence sur le site même de BEJO, puis de la production chez les agriculteurs multiplicateurs. - BEJO Sud : (lieu du stage) créé en 1996 (sous le statut de SARL) dans le but d’augmenter la diversification des productions et de bénéficier d’un climat doux. Ce site est principalement en production biologique. Il y a 11000 m² de tunnel dont trois sont des pépinières (3000 m²). L’entreprise compte aussi 13 ha de plein champ en agriculture biologique et NOP. Le site produit des semences potagères en essai qui sont expédiées à Beaufort pour être triées. Ils produisent des plants de légumes à destination des agriculteurs multiplicateurs conventionnels qui sont en contrat avec la société et ils produisent les plans biologiques et conventionnels pour les autres sites de production en France. Les principales productions sont : oignons, choux, chicorée, fenouil, poireau, persil, …

Sur le site de BEJO Sud il y a : - Le responsable du site : Joël GARAUD - 2 secrétaires à mi-temps : Jennifer VIDAL et Charline DECAUNES - 4 ouvriers à plein temps : Dominique BAIN, Pascal MALACLET, Renaud SOUILHET, Christophe CLEMENT - X saisonniers suivant la charge de travail.

III. Synthèse bibliographique

La bibliographie pour un sujet comme celui-ci est très importante et cela demande beaucoup de temps car l’information est difficile à trouver et n’est pas toujours présente.

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1. La production de chicorée

La chicorée est une plante faisant partie de la famille des astéracées. C’est une plante annuelle ou bisannuelle, se rencontrant à l'état sauvage. On l’utilise en alimentation humaine en tant que légume feuille. On distingue les variétés pommées dont les feuilles peuvent être consommées comme salade, et les variétés à couper (endive). L'Italie et la France sont les principaux producteurs européens. La France produit cette plante sur 6 700 ha ce qui représente 160 000 t en 2008. C’est dans les Pyrénées-Orientales qu’il y a la plus grosse production de chicorée : 1 300 ha soit 23 000 t.

2. Les pucerons de la chicorée

Les pucerons sont de petits insectes de la famille des Hémiptères. « Il existe environ 4000 espèces dans le monde dont 250 sont de véritables ravageurs. 50 d’entres eux s’attaquent aux cultures de légumes et ornementale. Ce sont les ravageurs qui causent le plus de dégâts économiques. » (J.LAMBION Les pucerons : une gestion qui se joue à plusieurs niveaux. Journée techniques Fruits et Légumes Biologique le 14 et 15 décembre 2010 à Angers). « On considère qu’en zone tempérée une espèce végétale sur quatre est attaquée par les pucerons et en fait, pratiquement toutes les plantes d’intérêt agricole » (DEDRYVER et al., 2010).

a. L’alimentation Les pucerons ailés sont transportés par le vent. On parle de transport passif. Mais « une fois arrivé à proximité de la parcelle, les pucerons peuvent contrôler la sortie de la colonne d’air et leurs atterrissages sur les plantes en réponse à des signaux visuels et olfactifs. Les pucerons répondent ainsi principalement à la couleur, avec une préférence générale pour le vert, et reconnaissent également les contours, en préférant des objets colorés dont la forme et la taille correspondent à leur plante hôte. La pratique du désherbage systématique et l’absence de plantes de couverture, permet ainsi une localisation aisée de la plante hôte par les pucerons, due au fort contraste visuel entre les plantes cultivées et le sol nu en arrière plan. Une réduction de ce contraste visuel par l’implantation d’une plante de couverture peut permettre de réduire la colonisation des plantes de la culture principale. Des expériences en laboratoire ont montré, au moins chez certaines espèces de pucerons plutôt spécialisés, une attraction pour les composés secondaires volatils, qui constituent l’odeur spécifique de la plante hôte. Par exemple, le puceron cendré du chou Brevicoryne brassicae est fortement attiré par les composés volatils des brassicacées, c'est-à-dire l’odeur de chou. » (B.JALOUX, Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques 2010 à Angers)

Les pucerons se nourrissent de la sève descendante (phloème) qui est riche en éléments nutritifs. Ils détournent une partie des éléments nutritifs des plantes à leur profit. En même temps ils injectent de la salive souvent toxique pour la plante et peuvent lui transmettre des virus importants. Ils affaiblissent donc la plante du fait de leur fort pouvoir multiplicateur et ils engendrent des pertes de qualités et de rendements. Les pucerons ont besoin d’une certaine quantité d’acides aminés. La sève comportant peu de matière protéique et beaucoup de sucre, ils doivent absorber beaucoup de sèves pour assurer leurs besoins en azote. Cela entraine l’excrétion de grande quantité de sucre par les pucerons que l’on appelle le « miellat ». Les fourmis élèvent les pucerons pour pouvoir se nourrir de ce miellat. Elles posent souvent des problèmes pour effectuer la protection biologique avec des auxiliaires, car elles sont très agressives envers ces derniers pour protéger les pucerons.

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b. Le cycle de vie Les pucerons ont un mode de reproduction, faisant succéder la reproduction sexuée et reproduction clonale. Cela leur permet une importante qualité de survie et de multiplication. De plus, ils ont une bonne faculté de dispersion grâce à des individus ailés qui leurs permettent d’aller coloniser d’autres plantes et d’autres lieux, ce qui rend « leurs pullulation spectaculaire et difficilement prévisible sans une connaissance approfondie des facteurs agissant sur leur démographie (climat, plante-hôte, ennemis naturels) » (DEDRYVER 2010).

 La parténogénèse « Les pucerons présentent la particularité de pratiquer successivement deux modes de reproduction au cours de l’année, la sexualité et la parthénogénèse (ou reproduction clonale). Des pucerons sexués sont formés au cours de l’automne sous l’effet de la baisse de la durée du jour et de la température et les femelles fécondées pondent des œufs qui résistent au froid et diapausent au cours de l’hiver. A la fin de l’hiver ces derniers éclosent et donnent naissance à des individus femelles (les fondatrices) se reproduisant sans fécondation (parthénogénétiques). Entre douze et vingt générations parthénogénétiques (sauf exception) vont ensuite se succéder au cours de la belle saison, puis une génération de sexués sera formée à Figure 1: Représentation simplifié d'un cycle l’automne suivant et le cycle recommencera (figure 1). annuel de puceron (Simon et al 2006) Ce mode de reproduction appelé parthénogénèse cyclique présente de nombreux avantages : d’une part la formation d’œufs résistants au froid (jusqu’à -30°C) constitue une assurance « hiver » pour les pucerons, au niveau spécifique, d’autre part la parthénogénèse et la viviparité qui lui est associée leur permettent d’avoir un très important taux d’accroissement au cours de la belle saison. » (DEDRYVER 2010)

 Le polyphénisme « Une deuxième caractéristique originale des pucerons est de produire des formes adultes ailées ou aptères accomplissant des fonctions écologiques différentes (dispersion à grande distance pour les premières, exploitation in situ des hôtes disponibles pour les secondes). Ce cas de polyphénisme, unique dans le monde des insectes, est sous la dépendance de divers facteurs comme l’effet de groupe, l’état physiologique de la plante, la température, les caractéristiques génétiques de la lignée parthénogénétique (clone) considérée… » (DEDRYVERr 2010).

Voici les trois principaux pucerons de la chicorée. J’ai trouvé les informations sur le site internet de l’INRA : HIPPZ. Voir annexe n°1 Les parties du puceron.

c. Nasonovia ribisnigri

Les adultes mesurent 3 mm de longueur, sont verdâtre, légèrement tacheté sur les côtés. Les pattes postérieures sont longues et minces. Les articles des antennes sont égaux. Les jeunes adultes sont aptères, longs de 2 à 3 mm, de couleur jaune-verdâtre avec des cornicules droites non renflées. Ils possèdent sur l'arrière de l'abdomen des taches étroites et sombres, de chaque côté de la ligne médiane. Les jeunes adultes ailés portent, à l'arrière, des bandes étroites disposées irrégulièrement. C’est un puceron holocyclique diécique voir annexe n°2. Les plantes-hôtes sont, comme hôtes primaires les groseilliers et comme hôtes secondaires la laitue et la chicorée, ainsi que diverses plantes sauvages. Page | 5

d. Mysus persicae

Les adultes ailés ont des tâches noires sur l'abdomen qui est vert, un thorax noir, deux longues paires d'ailes translucides. Les aptères sont plus petits, vert clair, avec des cornicules et une cauda assez courtes par rapport à celles de l'ailé.

C’est un puceron holocyclique diécique voir annexe n°2. L'hôte primaire est le Pêcher (ou le Prunier). Les hôtes secondaires sont surtout des plantes herbacées annuelles. Dans les serres et dans les régions méridionales, M. persicae se perpétue par parthénogenèse. Les virginipares hivernent sur les plantes-hôtes secondaires. La biologie de ce Puceron dépend des conditions climatiques et, en particulier, de la température. La fécondité tombe rapidement lorsque la température dépasse 30°C et, en serre, il y a émigration. La longévité de l'adulte est de 3 mois à 5°C et de 10 jours à 25°C. La longévité de la larve est de 21 jours à 10°C et de 7 jours à 25°C. La fécondité moyenne est de 80 larves par femelle (les aptères sont plus productifs que les ailés).

Lorsque la colonisation se fait par l'extérieur, celle-ci se fait par foyers qui sont à l'origine de l'invasion généralisée. C’est un puceron très polyphage, pouvant être nuisible à presque toutes les plantes cultivées sous abri.

e. Uroleucon Sonchi

Les aptères sont sombres brun et brillant. Les réticulations et les antennes sont sombres, tandis que la queue et antennaire sont jaune pâles. Les ailés sont brun foncé complètement. Les pucerons se trouvent sur toutes les parties de la plante. Les antennes sont presque égales ou 1,05 fois aussi longues que le corps. La queue a des poils. Les auxiliaires : Coccinellidae: , Hippodamia variegata ; Syrphidae: Episyrphus balteatus, Ischiodon scutellaris ; Aphidiinae: Aphidius sonchi, Ephedrus niger, Trioxys basicurvus.

f. Hyperomyzus lactucae

L’adulte mesure 1,8 à 2 mm, vert jaunâtre, brillant, antennes vertes, cornicules vertes assez fortement renflées au milieu, queue verte. Ce puceron est à cycle diécique voir annexe n°2, avec comme hôtes primaires le groseillier et le cassissier. Ses hôtes secondaires sont le laiteron, la laitue et la chicorée. Au mois de mars après l’éclosion des œufs d’hiver, les premiers individus s’installent sur les bourgeons et les premières feuilles des hôtes primaires. Les colonies ce développes sous ces feuilles. Le Puceron de la laitue est surtout dangereux comme vecteur de virus : le virus de la mosaïque de la laitue (LMDV). Ce dernier a une importance économique considérable.

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3. Moyens de lutte contre les pucerons

Comme vous pouvez le voir sur le schéma ci-contre (figure 2), la lutte contre les ravageurs se réfléchie sur plusieurs niveaux. Tout d’abord, nous pouvons intervenir à long terme, sur l’agro- écosystème en jouant sur un assolement bien réparti, sur le choix des variétés et sur les pratiques culturales. Ces éléments sont la base pour entamer une bonne production. Ensuite, à moyen terme, nous pouvons agir de façon indirecte en Figure 2: Différents niveaux de protections. GRAB Avignon aménageant des lieux pouvant accueillir une biodiversité fonctionnelle, qui aurait pour but de conserver les antagonistes naturels des ravageurs. C’est à ce niveau que mon essai et mon projet de haie composite interviennent. Pour finir, à court terme, nous pouvons utiliser des mesures directes et localisées. Cela se traduit par une lutte biologique, avec des bactéries, des virus et arthropodes (auxiliaires), mais aussi avec des insecticides, des phéromones et des méthodes physiques de lutte. En mesures directes nous avons peu de solution au niveau des insecticides (voir chapitres suivants). Nous avons donc la possibilité de faire appel à des auxiliaires de cultures, notamment les arthropodes, pour agir à court terme. Nous pouvons aussi créer des espaces de biodiversité fonctionnelle. En ce qui concerne le niveau agro-écosystème, l’entreprise ne peut pas faire le choix de ces variétés. En effet, l’entreprise BEJO Sud ne décide pas des variétés qui vont être créées et encore moins des lignées mâles et femelles. Les variétés sont créées en amont par la maison mère. Si la société voulait intervenir sur ce point, c’est au niveau de la sélection des lignés qu’il faudrait s’intéresser. En revanche le site de Griffet peut tout à fait prendre l’initiative sur le choix de la conduite culturale, de l’assolement et de la rotation. Ces deux derniers critères sont très importants car une mauvaise rotation entraine forcément des problèmes sanitaires sur la culture (et il peut en être de même au niveau de l’assolement). Si on ne respecte pas ces bases, il sera d’autant plus difficile de protéger la culture. Voici maintenant les moyens de luttes déjà mis à l’épreuve au niveau des auxiliaires de cultures :

a. La lutte biologique

La protection biologique est une méthode qui est utilisée en agriculture biologique comme en conventionnel. Cela consiste à faire des lâchés d’auxiliaires, souvent dans une serre pour qu’ils puissent attaquer les ravageurs de la culture. Il existe plusieurs méthodes de lutte biologique que je vais vous détailler :

 La lutte par les plantes relais : C’est une technique qui consiste à mettre des plantes porteuses de pucerons spécifiques à cette plante dans les tunnels. Les plantes ont des pucerons déjà parasités par aphidus collemani (ou ervi). Cela permet d’anticiper l’arrivé des pucerons de la culture en ayant les parasitoïdes déjà présents dans le tunnel.

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C’est une méthode assez complexe car il faut s’assurer que les auxiliaires aient assez de pucerons à parasiter sur la plante porteuse. En effet, si les pucerons de la culture tardent à venir ou sont en nombre insuffisant, les auxiliaires ne vont pas les repérer. Ils vont sortir du tunnel (margés les proofs) ou disparaitre car ils n’auront pas pu pondre dans un puceron pour se reproduire. Il faut donc bien positionner le moment où il faut mettre les plantes dans les tunnels. Les plantes relais utilisées sont souvent des céréales à pailles comme l’avoine et l’éleusine. En général il faut installer 5 pots pour 500 m².

 La lutte par lâchés d’auxiliaires: source (Reconnaitre les auxiliaires du CTIFL, Les auxiliaires enthomophages de l’ACTA). Nous pouvons distinguer différents auxiliaires des cultures, comme les prédateurs et les parasitoïdes. Les prédateurs de pucerons sont des insectes polyphages, qui se nourrissent de nectar ou pollen, de pucerons, et parfois d’autres ravageurs. Parmi les plus utilisés en lutte biologique on retrouve les familles des : - coccinelidae : coccinelles à 7 points et deux points ; - miridae ; - névroptères avec la famille des chrysopidae (Chrysopa carmea) et hemerobiidae ; - diptères avec la famille des syrphidae (Episyrphus balteatus) et celle des cecidomyiidae. Ils sont tous capables à leur stade larvaire et/ou adulte, de consommer une quantité plus ou moins importante de pucerons. Vous pouvez aller voir en annexe n° 3 pour plus de détail sur les auxiliaires.

Comme nous l’avons dit précédemment il existe un autre type d’auxiliaire, les parasitoïdes : - les braconidae : Aphidius colemani et ervi - les aphelinidae - « les champignons » (parasite) Ils font partie de la famille des hyménoptères, se sont donc des petites guêpes qui pondent dans les pucerons et sont capables de faire leur cycle à l’intérieur de leur hôte au détriment de celui-ci. Ils forment ce qu’on appelle des « momies » c'est-à-dire que le puceron gonfle et la cuticule devient rigide au fur et à mesure de la nymphose de l’auxiliaire. Ces auxiliaires sont très présents naturellement mais très spécifiques car chacun ne parasite que des espèces de pucerons qui leur sont propres. Comme pour les prédateurs vous pouvez aller voir en annexe n° 4 les parasitoïdes des pucerons.

 La lutte par confusion Cela consiste à troubler le ravageur en introduisant des plantes qui ressembleraient à la culture. En effet, comme nous l’avons vu précédemment les pucerons ailés se fient en grande partie à leurs visions, puis dans une partie moindre à son odorat. « L’association d’une culture, ou d’une plante compagne émettant des composés volatils différents, d’une autre famille botanique, va masquer l’odeur de la plante hôte ou altérer cette odeur, ce qui va gêner la localisation de la plante-hôte par les pucerons. L’implantation en bande alternée peut également créer des turbulences, affecter les flux d’odeur et gêner l’orientation des pucerons. » (B.JALOUX, Journées Techniques Fruits et Légumes Biologiques 2010 à Angers) De plus, en culture associée le puceron peut se tromper de plante à sont atterrissage. Cela à pour effet de perturber le puceron et le temps qu’il cherche la bonne plante il n’est pas en train de se reproduire. C’est une méthode peu couteuse, mais qui demande une bonne organisation, notamment en culture porte graine. Page | 8

 La lutte biologique par conservation : Cela regroupe toutes les pratiques qui visent à amener ou à restaurer une biodiversité fonctionnelle. En d’autre terme cela consiste à favoriser l’installation et le développement d’organismes auxiliaires indigènes naturellement présents dans l’environnement des cultures. Pour cela il faut leur fournir un abri et de la nourriture. Les bandes fleuries et les haies contribuent en partie à cette lutte biologique par conservation.

Comme vous avez pu le constater il faut une biodiversité assez importante pour pouvoir accueillir ces auxiliaires. On appelle cela une biodiversité fonctionnelle. « Elle consiste à implanter autour des cultures des espèces végétales qui vont attirer, héberger, nourrir les insectes auxiliaires indigènes participant au maintien des populations de ravageurs sous le seuil de nuisibilité économique. Sa mise en place permet de répondre à un double objectif de durabilité économique des exploitations maraichères en agriculture biologique et d’attente sociétale en matière d’environnement. » (J.LAMBION, GRAB 2007)

b. Les traitements possibles en AB et NOP

La lutte biologique n’est parfois pas suffisante pour lutter contre les pucerons. Il est donc nécessaire d’utiliser des traitements.

 Les traitements en AB Lors de la journée technique fruits et légumes biologiques à Angers en 2010, Mickael Legrand de la FREDON Nord Pas de Calais, a fait le point sur les produits de traitements utilisables contre les pucerons en maraichage biologique. Pendant de nombreuses années, les professionnels maraîchers ont employé les spécialités autorisées à base de Roténone. Cette matière active à fait l’objet d’un retrait d’autorisation en 2009. Il a donc fallu trouver des alternatives à ces produits. Les seuls produits autorisés en culture légumière sont à base de Pyréthrine et de savon noir. La FREDON a testé 17 produits différents comportant : une référence avec de la Roténone plus de la Pyréthrines naturelle, Pyréthrines naturelle, huiles essentielles, extraits de différents végétaux, sels de potassium d’acides gras (savon noir), argile et poudre de roche, des champignons entomopathogènes. Il en résulte que le produit le plus efficace est le Pyrevert à base de pyrèthres naturels. C’est le seul produit qui présente une différence significative par rapport au témoin et un niveau d’efficacité satisfaisant et comparable à la référence. Les champignons demandent un temps d’action important pour voir les effets croissants (14 jours) et ils demandent beaucoup d’hygrométrie ce qui peut poser des problèmes pour la culture. Des études plus approfondies sur cette lutte est à poursuivre. Les autres produits ont une efficacité moindre qui s’élève à 20 %. Des études sont menées aux niveaux d’autres extraits de plantes dans le cadre du programme 4P (Protéger les plantes par les plantes) coordonné par l’ITAB. Pour trouver les produits autorisés en agriculture biologique il faut rechercher sur le site internet e-phyt du ministère de l’agriculture ou se référer à l’annexe 2 du cahier des charges européen.

 Les traitements en NOP Les traitements utilisables en NOP sont consultables sur internet, sur le site : www.ams.usda.gov. Ils sont nombreux, plus nombreux que ceux autorisés dans le cahier des charges européen. La plupart d’entre eux ne sont pas utilisables en Europe car ils ne sont pas inscrits dans la liste positive communautaire. Cela s’explique par un circuit d’homologation des produits très long (avec des mesures de sécurités plus poussées que pour d’autres pays) et très coûteux. Les firmes ne sont donc pas intéressées pour vendre leurs produits sur le marché européen ou français, car ce marché ne leur est pas facilité.

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Les seuls traitements qui puissent encore être utilisés aujourd’hui en concordance avec le cahier des charges Européen et Nord Américain sont des produits à base de pyrèthre naturel et du savon noir. Ces produits ne permettent pas aujourd’hui de protéger efficacement les cultures portes graines.

4. Les bandes fleuries Les bandes fleuries ont pour but d’amener de la biodiversité, afin de lutter contre les ravageurs des cultures. L’apport de biodiversité va permettre de créer un équilibre entre les ravageurs des cultures et leurs prédateurs. Les premières études sur ce thème existent depuis environs 10 ans en France. Voici certains des essais qui ont été mis en place.

a. Le travail de la FREDON Nord Pas-de-Calais

 Présentation : La FREDON est la Fédération REgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles. Elle a mis en œuvre à partir de 2000, à la demande du Groupement des Agriculteurs Biologiques du Nord Pas-de-Calais (GABNOR) une étude visant à mettre au point des techniques de maintien et de développement des insectes auxiliaires des cultures. L’étude rappelle d’abord les quelques concepts de base pour favoriser la biodiversité. Il s’agit d’abord de bien connaitre le milieu naturel et les besoins des auxiliaires, rechercher comment favoriser au mieux des insectes auxiliaires, pourquoi et comment implanter des bandes fleuries. L’organisme s’est positionné sur les pucerons de la culture de choux et de salades, car le puceron est un des ravageurs les plus nuisibles en culture légumière, de par leur fréquence et leurs dégâts.

 Les études : En 2000 et 2001 un inventaire des pucerons sur chaque culture a été effectué. Il en ressort que les syrphes constituent l’essentiel des prédateurs de pucerons observés. En effet, ils représentent plus de la moitié des prédateurs sur la salade. Avec onze genres observés, les syrphes présentent une importante diversité biologique. L’étude a cherché à favoriser en premier lieu les syrphes. Les adultes sont très floricoles et se nourrissent selon les espèces, de pollen et de nectar, éléments nécessaires à la maturation des ovocytes des femelles, à l’allongement de la longévité des adultes et à la capacité de prospection (SARTHOU, 1996). Au cours de son développement, une larve de syrphe peut consommer 250 à 400 pucerons. Les larves recherchent une humidité ambiante située entre 70 et 90 %. Pour favoriser les auxiliaires, il faut augmenter la biodiversité du milieu ce qui permet d’augmenter le nombre d’auxiliaires.

De 2003 à 2005 la FREDON met en place trois essais, afin d’étudier l’impact de bandes fleuries sur le développement des auxiliaires et des pucerons. Il sort de cette étude que le nombre moyen d’auxiliaires diminue progressivement jusqu'à 50 m de la bande fleurie, puis de façon plus importante au-delà. A l’inverse, les populations de pucerons augmentent à partir de cette distance de la bande fleurie. Par conséquent, en disposant une bande fleurie tous les 100 m maximum, on permet une couverture efficace des cultures par les auxiliaires, les syrphes principalement. La bande fleurie doit impérativement répondre à plusieurs critères : - Contenir des fleurs qui conviennent aux syrphes - Une floraison la plus précoce (au moins au moment de l’arrivée des premiers pucerons) et la plus longue possible - Une diversité suffisante de familles botaniques pour apporter de la biodiversité floristique et faunistique Page | 10

- Les fleurs doivent appartenir à des familles botaniques différentes des cultures pour éviter d’abriter des maladies et ravageurs communs - Assurer une bonne couverture du sol (pour limiter le développement des mauvaises herbes).

Les espèces implantées sont : coquelicot, carotte sauvage, achillée millefeuille, matricaire inodore, moutarde des champs, sarrasin, ray-grass d’Italie et trèfle rampant. A noter, que d’autres espèces autres que celles implantées vont se développer. En moyenne plus de sept espèces végétales se développent spontanément au sein de la bande fleurie. La prolifération de ces espèces pourrait poser problème, notamment en cas de reprise en culture après la bande fleurie mais sur les sites d’essais, elles ne se sont pas multipliées outre mesure étant donnée la concurrence des espèces implantées.

Au niveau des auxiliaires, on retrouve évidement les syrphes en grande partie (plus de 50 % à plus de 70 %), des chrysopes et des coccinelles mais en faible quantité. Il existe une corrélation entre le nombre d’auxiliaires et le nombre de pucerons. La bande fleurie permet d’attirer en plus grand nombre et plus précocement les auxiliaires. A proximité immédiate de la bande, le pic de développement des auxiliaires peut être parfaitement simultané au pic de croissance des populations de pucerons (Voir figure 3)

Figure 3: Evolution du nombre de pucerons et d'auxiliaires en fonction de la distance 2003 à Lorgies résultats FREDON Nord Pas-de-Calais

 Avantages et limites de la technique : L’implantation d’une bande fleurie permet d’obtenir des résultats dès la première année. L’effet de régulation des pucerons par les auxiliaires est d’autant plus fort que les pucerons sont nombreux. En revanche, lorsqu’il y a peu de pucerons, l’efficacité du dispositif est difficile à mesurer. Les auxiliaires ont besoin de temps pour réduire significativement les populations de ravageurs. Dans les essais, le laps de temps entre le pic de développement des pucerons et la régulation des populations à un niveau acceptable est de l’ordre de deux semaines. La bande fleurie, pour être utile, doit être semée suffisamment précocement pour que la floraison ait lieu au plus tard au moment de l’arrivée des premiers pucerons. Sur les essais mis en place dans le Nord Pas-de-Calais, aucun effet secondaire néfaste n’a été observé. Cependant, le développement d’adventices à proximité des bandes fleuries et la présence de limaces au sein de celles-ci sont signalés dans certains essais. « De nombreux mélanges sont proposés dans le commerce. De fait, certains d’entre eux paraissent d’ores et déjà trop « pauvres » (composés essentiellement d’espèces appartenant à une ou deux familles botaniques au maximum) pour jouer pleinement leur rôle, voire « risqués » Page | 11 pour être implantés sans crainte à proximité de parcelles maraîchères (les mélanges essentiellement à base d’astéracées par exemple). D’autres mélanges paraissent trop « riches », car visant une biodiversité maximale alors qu’il faut chercher une biodiversité optimale. » (J.LAMBION)

 Conclusion : Il ne semble pas possible, ni même opportun, de proposer un mélange unique de bande fleurie pour aider à maîtriser les ravageurs des cultures, tout comme il n’existe pas un modèle unique de haie. Nous l’avons vu, les mélanges doivent être fonction du type de cultures présentes sur l’exploitation et dans l’environnement immédiat, de la région de production, des auxiliaires majoritairement présents, du type de sols, etc.… Si la bande fleurie est bien implantée, c'est-à-dire, un semis précoce, une diversité floristique pertinente, une distance de 50 m au maximum des cultures à protéger, elle semble réguler la population de puceron sans utiliser de traitements insecticides. Mais il faut tout de même surveiller la parcelle, pour intervenir avec un traitement si les auxiliaires ne sont pas encore installés ou si leur action n’est pas suffisante malgré la présence des plantes.

b. La SERAIL La Station d’Expérimentation Rhône-Alpes et d’Information Légumes, mène des recherches sur l’intérêt de l’aménagement de bandes fleuries pour lutter contre les ravageurs des cultures légumières biologiques de pleins champs.

 Les essais : Le but était de déterminer l’impact des bandes fleuries sur la biodiversité au niveau de l’environnement et dans les cultures avoisinantes, et voir si elles permettent de favoriser la faune auxiliaire aphidiphage (inventaire faunistique 2004, Briat N., Blanc E.). De 2004 à 2006, leur impact a été testé sur courgettes puis sur salades. L’objectif était d’étudier l’impact d’un mélange sur les pucerons. 6 espèces ont été retenues : l’Achillée Millefeuille, le Fenouil commun ou Aneth, le Lotier corniculé, la Phacélie, le Bleuet, et enfin le Souci.

Deux modalités : Parcelle A : Bande Fleurie + Salades Parcelle B : Batavia seule

Contrôles : Les prélèvements faunistiques ont été réalisés uniquement sur la bande mais sur chaque espèce afin de voir la quantité et la nature des arthropodes hébergés sur chacune des fleurs. Des prélèvements ont également été faits sur des BF de 2 et 3 ans. Suivis hebdomadaires des ravageurs et des auxiliaires présents sur salades.

Résultats : Cette année là 100% des salades ont été colonisées par les pucerons Macrosiphum euphorbiae et Nasonovia ribisgri. 55% de choux colonisés sur la parcelle A et 35% sur les choux de la parcelle B avaient des foyers supérieurs à 20 pucerons. Figure 4: FREDON Rhone-Alpes (Emmanuelle BLANC) SERAIL 2006 Page | 12

Au niveau des bandes fleuries : Arthropodes recenses dans les bandes fleuries (mélange 6 espèces). Comme vous pouvez le voir sur la figure 4, une grande diversité d’arthropodes a été prélevée sur les bandes fleuries : auxiliaires 35%, ravageurs 53% et neutre 7%. Les auxiliaires étaient pour 75% des Hyménoptères, 8% des Thysanoptères (Aeolothrips prédateurs), 5% des Punaises ainsi que d’autres ordres moins représentés.

Au niveau des salades : Dans les deux modalités la pullulation des pucerons a pu être régulée, sans aucune intervention. Peu d’écarts ont donc été observés entre les courbes d’évolution des pucerons des deux parcelles. Les auxiliaires régulateurs se sont avérés être les Coccinelles, les Syrphes, les Cantharides, les Staphylins, les Punaises, les Araignées, les Hyménoptères parasitoïdes et les champignons entomopathogènes.

 Limite de l’essai : L’environnement très diversifié de la SERAIL a certainement joué un rôle important (haie, rivière, prairie de fauche, céréales, talus…) car il n’y a pas de différence significative entre les deux modalités. Ensuite, si les fleurs de la bande fleurie attirent beaucoup les auxiliaires, ces dernières peuvent sans doute aussi bien retarder leur passage dans la culture voir l’empêcher si la nourriture n’y ait pas assez abondante. L’intervention de champignons entomopathogènes avait décimé beaucoup de pucerons (entre le 9 et le 16 juin 64 % des pucerons ailés étaient atteints de mycose) alors est ce que la biodiversité a joué un jeu dans la lutte ?

 Conclusion : L’essai a permis de confirmer l’attrait des bandes fleuries vis-à-vis de l’entomofaune mais pas leurs actions sur les pucerons de la laitue. Toutefois, les prélèvements d’insectes et les déterminations effectuées par la FREDON ont permis de mieux connaitre le cortège d’insectes vivant sur chaque fleur.

c. Le FIBL Le FIBL est l’institut de recherche en agriculture biologique Suisse. Il travaille sur des thématiques diverses, notamment sur la protection des plantes et la biodiversité. J’ai pris contact avec une personne de l’Institut, mais les informations que je demandais devaient rester confidentielles car elles n’avaient pas encore été publiées.

5. Les haies composites Une haie composite a la même fonction que la bande fleurie avec des avantages en plus. Elle n’a pas que le but d’attirer les auxiliaires, mais aussi de les garder en leurs offrants un refuge. Ainsi les auxiliaires pourront intervenir dans la lutte des ravageurs de façon plus précoce. N’oublions pas que la haie joue aussi un rôle de brise vent, et de structuration du paysage. Voici quelques organismes qui ont mené des recherches sur les haies composites, afin de définir les arbres et arbustes qui semblent les plus intéressants au niveau entomophage.

a. Structure de la haie  Pour le CIVAM bio 66 : L’intérêt des haies pour la protection des cultures contre le vent est connu de longue date. Les haies composites, associant différentes espèces, permettent d’apporter d’autres bénéfices au verger protégé. L’amélioration de la biodiversité (refuge, réservoir ou site de multiplication de la

Page | 13 faune utile), la protection contre les pollutions du voisinage et l’intégration paysagère seront particulièrement appréciables pour le verger Bio. Une haie composite est formée d’une association d’espèces de haut jet, de bourrage haut et de bourrage bas. - Les hauts jets sont les espèces qui auront un développement important avec le temps : chêne, érable, frêne, tilleul, noyer, peuplier, charme, micocoulier… - Les bourrages hauts comprennent les espèces qui ont une hauteur comprise entre 6 et 10 m : sureau noir, nerprun alaterne, noisetier, arbre de Judée, arbousier... - Les bourrages bas sont les espèces d’une hauteur comprise entre 1 et 5 m : laurier sauce, fusain, troène, buis, cotonéaster…

Une haie composite à trois étages (arbre de haut jet, bourrage haut et bourrage bas) peut être plantée sur un rang à un mètre de distance. Les haut jets seront plantés tous les 4 mètres, les bourrages haut à deux mètres des haut jets et les bourrages bas complèteront la plantation. Les séquences de plantation (ordre des espèces) seront différentes pour éviter la répétition du paysage. Les arbres hauts jet doivent être conduits sur une tige, pour certaines espèces comme le peuplier un recepage en première année permettra d’augmenter leur vigueur. Les bourrages hauts et bas ont pour objectif de former des touffes à plusieurs brins, destinées à garnir la haie.

 Pour L’INRA : L’Institut National de la Recherche Agronomique a mené de 1997 à 1999 une étude sur les haies composites pour un verger de pommier. En 1992 après une étude préalable l’INRA a implanté une haie composite, destinée à favoriser les antagonistes du psylle. Il s’agit d’une haie double, constituée de deux rangées d’arbres : arbres de hauts jets et arbres buissonnants. L’intérêt de la double rangée d’arbre est de créer un volume de végétation plus important dans lequel la dynamique des populations se rapprocherait plus de celle d’un écosystème naturel.

 Pour le CTIFL : Le CTIFL est le Centre Technique Interprofessionnel des Fruits et Légumes. Il a réalisé un ouvrage : Haies composite réservoir d’auxiliaires (2000) qui explique l’importance des haies et comment l’installer avec quelles espèces ?

La faune est particulièrement favorisée lorsque les haies ont les caractéristiques suivantes : - Orientation perpendiculaire au vent dominant - Présence d’un talus - Présence d’une zone d’ensoleillement - Large emprise de la haie (2-2,50 m voir plus) - Présence d’une végétation herbacée diversifiée - Effet de lisière avec maillage important - Effet de drainage de la haie et substrat filtrant - Rusticité des plantes de la haie - Couvert et nourriture.

Les haies ont doubles rôles : une barrière physique, et un biotope qui peut être très riche. Le choix des espèces doit donc répondre à cette double fonction. Pour la barrière physique on choisira les espèces arbustives en fonction de la hauteur et de la perméabilité souhaitées. Pour la richesse biologique la mono espèce est évidement à proscrire. Il faut donc : - des espèces adaptées au milieu, pour qu’elles puissent pousser dans des conditions satisfaisantes et elles seront beaucoup plus attractives pour l’entomofaune. Page | 14

- Un abri pendant l’hiver : plantes à feuillage persistant (lierre, laurier-tin, …) ou marcescent (charme) - Une nourriture précoce (noisetier, saule, buis …) - Une présence de prédateurs tout au long de la saison, en particulier ceux qui sont attirés par les plantes hébergeant des pucerons (viorne-obier, noisetier, cornouiller …). Comme vous pouvez le voir d’après la figure 5 ci-dessous, la haie est composée d’arbre de haut jet, de haut jet intermédiaire, de bourrage haut, de bourrage bas et de lierre. L’espacement entre chaque arbre de haut jet est de 8 m. Pour que la faune auxiliaire ait des chances de s’installer, la haie doit avoir au minimum un mètre d’épaisseur. La haie peut être constituée d’un seul rang mais aussi de 2 ou 3 rangs, on dit alors que c’est une bande boisée. Ce dernier type apporte un biotope plus favorable à l’entomofaune. Dans les zones ventées (comme c’est le cas dans la région), on pourra mettre une double haie avec côté au vent des arbres de haut jet et haut jets intermédiaires et côté sous le vent un rang d’arbustes de bourrage haut et bas alternés.

Figure 5: Schéma de l'assemblage des essences selon leur morphologie et de l'établissement des séquences pour la plantation de haies composites. (Haies composites réservoirs d'auxiliaires, CTIFL)

b. Le choix des plantes

 Pour le GRAB : Le GRAB est un Groupe de Recherche en Agriculture Biologique. Ils mènent diverses expérimentations dans le but de trouver des méthodes pour faciliter la production en agriculture biologique. L’organisme est basé à Avignon.

Pour attirer et nourrir les auxiliaires au printemps il faut maintenir ou planter des espèces et variétés attractives, à floraison précoce ou très échelonnée : saule, pruniers myrobolans et prunellier, arbre de Judée, sarrasin, luzerne … En fin de printemps et en été des plantes relais hébergent les insectes hôtes des auxiliaires : Légumineuses (fèves, pois, trèfle, luzerne), sureau, genêt, noisetier, prunier myrobolans et prunellier, aulne, aubépine, arbre de Judée. En été-automne quand les floraisons printanières sont terminées on introduit des plantes à floraisons tardives, ou échelonnées : trèfle, sarrasin, arbousier. Pour favoriser l’hivernage des auxiliaires l’hiver, le lierre et les ronces sont intéressants à cette période. Le laurier tin fleurit à partir de janvier, et sert de relais à certains insectes avant et après leur sommeil hivernal.

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Principe pour l’aménagement de haies : - Eviter la culture de certaines plantes dans des situations particulières comme le peuplier qui héberge des pucerons des racines qui attaquent également les laitues. Les haies peuvent abriter des oiseaux granivores ou frugivores et les haies denses et hautes maintiennent une humidité qui peut favoriser certaines maladies. - Tenir compte des particularités locales dans le choix des espèces : climat (température, pluviométrie, vent), sol (caractéristiques physico-chimiques) … - Rechercher la plus grande diversité possible. - Compenser l’effet des fortes chaleurs et de la sècheresse avec des végétaux touffus et compacts : ainsi le lavandin constitue en été une zone refuge pour de nombreux insectes prédateurs et parasites. - Entretenir ces zones afin qu’elles ne deviennent pas des refuges de ravageurs susceptibles d’envahir les cultures et de transmettre des virus.

 Pour l’INRA : Lors du recensement des espèces présentes dans la haie l’INRA retrouve en majorité des arthropodes phytophages (acariens, pucerons, …), des diptères, des hyménoptères parasites et des prédateurs (araignées, chrysopes). Pour pouvoir classer les espèces l’INRA procède à des calculs : - Ils éliminent les essences dont le peuplement de prédateur n’est pas correctement corrélé avec le peuplement de prédateur du poirier par un calcul de corrélation de rang de Spearman. - Parmi les espèces restantes, ils éliminent celles qui sont les plus pauvres en entomofaune auxiliaire en utilisant l’indice de Shannon.

C’est de cette façon qu’ils ont déterminés les espèces les plus intéressantes pour la lutte contre le psylle du poirier.

 Pour le CTIFL : Pour avoir une biodiversité optimale il faut compter 12 à 15 espèces d’arbres. S’il y a plus d’espèces on prend le risque d’augmenter fortement les phytophages. Voir annexe n°5 : feuille récapitulative des arbres avec leurs auxiliaires de la chambre d’agriculture.

c. La plantation L’objectif à atteindre est d’ameublir le plus grand volume de terre pour favoriser la pénétration de l’eau en profondeur, en supprimant les obstacles qui ont pu se former (semelles de labour, couches imperméables) et pour aérer le sol afin que les racines puissent se développer normalement.

- La préparation du sol : Elle doit commencer dans l’été qui précède la plantation. Tout d’abord il faut faire un sous solage en fin d’été au minimum à 50 cm. Le sol doit être sec pour éviter un lissage et la formation d’une semelle. Ensuite on effectue un labour qui a pour but de favoriser la constitution de réserve en eau. Par la suite on ferra une reprise de labour de façon superficielle avec des outils à dents, pour faciliter la pose du plastique et la mise en place des plans. - Le choix des plants : Il vaut mieux utiliser des plants jeunes car ils sont moins chers à l’achat et ont une meilleure reprise, mais demande une attention plus particulaire pour ne pas être envahie par l’herbe. On choisira donc des plants de 1 à 2 ans. - Le paillage : on peut planter sur un sol nu mais il faut bien gérer les repousses d’herbes. Le plastique noir est une solution intéressante et donne de très bons résultats. En effet, Page | 16

l’entretien est limité pendant 3 à 4 ans et la croissance des plantes est très bonne. La pose du plastique s’effectue à l’automne à condition que le sol soit humide. Le plastique spécial vigne convient parfaitement : film souple d’une épaisseur de 80 microns, possédant une charge de carbone de 2,5 % le rendant parfaitement opaque et durable. Les films commercialisés à 1,10 ou 1,20 m permettent de recouvrir une bande de 60 à 80 cm. Il peut être posé manuellement ou avec une machine. - La plantation : elle s’effectue de novembre à mars en dehors des périodes de gel, de fortes pluies ou de grand vent, mais les plus précoces sont préférables. Le plant a le temps de s’installer pendant l’hiver avant le démarrage de la végétation. Au moment de la plantation le sol doit être ressuyé pour éviter de compacter le sol autour du plant. - Les distances de plantation : Une haie à trois ou à deux étages sera plantée sur un rang à 1 m de distance. Si la haie est plantée sur plusieurs rangs, il faut prévoir 1,50 m entre les rangs qui peuvent être plantés en quinconce. - Les tailles de formation : les bourrages haut et bas sont destinés à former des touffes plus ou moins hautes. Il convient de les tailler l’année qui suit la plantation à 3-4 yeux pour favoriser les ramifications. Les plants de hauts jets doivent être conduits sur tige. Il faut donc couper toute les branches pour n’en garder qu’une qui va former le futur houppier. - L’irrigation : Un apport d’eau dans les premières années est nécessaire pour une bonne implantation. On pourra choisir le goute à goute qui est le plus économe en eau. - Entretien de la haie : Pendant 4-5 ans il est important de garder une haie propre. Ensuite l’entretien est moins nécessaire. Il est préférable de laisser la flore indigène se développer pour créer un autre étage (herbacées) qui ferra le lien entre la culture et la haie. De plus, elle jouera un rôle de bande fleurie et attirera donc d’autres auxiliaires.

d. Etude de Johanna Villenave De 2007 à 2009, une étude a été faite pour confirmer l’importance des haies pour une exploitation en maraichage. Trois types de haies ont été comparés : une haie ancienne, une haie jeune et une haie composite ainsi que différentes strates herbacées. Sur ces haies ont été fait des relevés faunistiques. « Les relevés faunistiques et floristiques sur l’exploitation maraîchère en agriculture biologique confirment l’importance de l’environnement, strate arborée, arbustive et herbacée dans la présence d’insectes auxiliaires des cultures maraîchères. Les haies contiennent peu d’individus mais hébergent et/ou nourrissent les chrysopes et les syrphes dont les larves sont des prédateurs d’insectes nuisibles. Les bandes enherbées séparant les haies des cultures maraîchères abritent les larves de ces mêmes insectes, preuve de l’interdépendance de ces 2 types d’habitats. La bande enherbée est d’ailleurs la zone la plus riche en auxiliaires. En plus d’accueillir les auxiliaires précédemment cités et une grande diversité d’autres prédateurs, elle attire des auxiliaires parasitoïdes en très grand nombre et sert de corridor biologique vers les cultures. La distribution spatiale des auxiliaires dans la culture de choux montre en effet que les auxiliaires sont plus nombreux à proximité de la bande enherbée et qu’ensuite leur nombre est semblable sur le reste de la culture. Le rôle de protection de ces auxiliaires est vérifié par la dynamique des populations avec une baisse du nombre de ravageur à chaque augmentation du nombre d’auxiliaires. L’intérêt de la lutte biologique qui a déjà fait ses preuves sous abris est ainsi confirmé à l’extérieur mais l’approche pour le plein champ est différente puisqu’elle consiste à conserver les populations existantes plutôt que de faire des lâchers. Un environnement diversifié, avec la présence de haies anciennes comme refuges et lieu de nourriture, avec des bandes enherbées et fleuries avec les mêmes fonctions que les haies mais avec en plus un rôle de corridor semble, au vu de ces 3 années d’étude, permettre une protection naturelle des cultures. » (GDM, Agriculture Biologique Haies réservoirs 2009)

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e. Investissement La méthode IBIS est un moyen d’évaluer la biodiversité sur une exploitation agricole (Comme IDEA pour la durabilité d’une exploitation). Ils ont réalisé un classeur où il répertorie toutes les pratiques et aménagements qui favorisent la biodiversité dans une exploitation. Une fiche a été constituée sur les coûts approximatifs de l’implantation d’une haie de 100 m sur un rang. C’est une implantation amortie sur 25 ans. Les travaux d’implantations sont assurés par l’exploitant et l’entretien par une entreprise. Les coûts de mise en place s’élèveraient de 535 à 710 € pour 100 m de haie. Pour l’entretien de la haie les coûts s’élèvent à 10-13 €/ans pour 100 m. Pour plus de détail aller voir l’annexe n° 6 Fiche IBIS.

Pour conclure sur les haies et les bandes fleuries, différents essais menés en France et à l’étranger indiquent que la biodiversité fonctionnelle possède un réel potentiel. Cependant, les obstacles à la diffusion à une large échelle de ces dispositifs existent encore. Les expérimentateurs se heurtent au manque de reproductibilité des résultats. Il est en outre difficile de conseiller un dispositif efficace dans toutes les circonstances : l’environnement au niveau de la région de production influence fortement l’intérêt du dispositif en terme de protection des cultures.

IV. Méthodologie

1. Essai bande fleurie

a. Le choix du dispositif Après avoir trouvé les différentes méthodes de luttes qui pourraient convenir à l’agriculture biologique, je voulais réaliser une bande fleurie inter-tunnel. Elle servirait de refuge et de nourriture pour les auxiliaires, afin qu’ils aillent par la suite défendre la culture de choux qui était sous tunnel. J’avais choisi les choux car c’est cette culture qui était déjà en place à mon arrivée en stage et qui posait le plus de problèmes au niveau de la lutte contre le puceron. Les pucerons d’hiver s’étant installés et développés très vite sur cette culture, je n’ai pas pu mettre en place un système de défense et j’ai donc décidé de ne pas travailler sur le chou. En effet, j’estime qu’il était trop tard et inutile de faire un essai puisque la culture était déjà attaquée. De plus, les plantes n’auraient pas été prêtes à temps lors de l’éclosion des œufs de pucerons au printemps. Je décide donc d’abandonner le chou pour la chicorée à feuille qui était déjà en place en plein champ. La chicorée a elle aussi un ennemi commun au chou, le puceron, mais ne possède pas les mêmes espèces. De plus, la culture étant plus tardive que le chou, cela me permet de mettre en place mon essai. J’ai donc réorienté mes recherches sur les pucerons de la chicorée qui sont sensiblement les mêmes que ceux de la laitue comme vous avez pu le voir précédemment dans les recherches bibliographiques. J’ai aussi continué mes recherches sur les plantes à sélectionner dans la bande fleurie. Malgré mon changement de culture je reste sur le même sujet, qui est d’implanter une bande fleuries entre les tunnels. Lors de mes recherches j’ai contacté M. Jaloux qui travaille sur des sujets similaires à l’Agrocampus Ouest. Je suis allée le rencontrer à Anger pour qu’il m’aide à mettre en place un essai. Suite à cet entretient, en découle l’impossibilité de faire un essai avec des bandes fleuries en inter-tunnel car pour protéger la culture des ravageurs extérieurs, BEJO met en place des filets qui s’appelle filets insect proof. De cette façon, théoriquement, aucuns ravageurs ne peuvent pénétrer à l’intérieur du tunnel. De ce fait la bande fleurie qui se trouve à

Page | 18 l’extérieur du tunnel ne serait d’aucune utilité pour la culture car il n’y a aucun échange possible entre la bande fleurie et la culture de chicorée. J’ai donc du revoir mon projet. J’ai ensuite décidé avec mon maître de stage de faire une bande fleurie mais à l’intérieur du tunnel. Deux systèmes étaient possible, soit en implantant la bande en pleine terre, soit en mettant les plantes dans des pots. La première solution aurait consisté à faire un semis dans l’allée centrale du tunnel à côté de la culture, mais mon maître de stage ne voulait pas que l’on mélange les plantes sauvages et les chicorées et il avait peur que la bande ne prenne trop de place. Elle pourrait gêner le passage lors d’intervention dans le tunnel. Nous avons donc opté pour la mise en place des plantes dans des contenants, que nous disposerions dans l’allée centrale du tunnel. Ainsi les plantes pourront être déplacées si elles gênent la circulation.

b. Le choix des plantes Au départ, j’ai cherché des plantes qui pourraient faire fuir les pucerons, mais cela est très difficile à trouver car une plante va faire fuir une espèce de pucerons mais pas plusieurs et la plupart du temps les plantes sont plutôt sensibles aux pucerons. Puis j’ai continué en cherchant des plantes hôtes de pucerons spécifiques ou non spécifique à la plante pouvant servir de piège à pucerons. Mais pour le choix de mes plantes je me suis plutôt orientée sur la date de floraison. En effet, je cherchais des plantes plutôt précoces et des tardives pour avoir un étalement maximal de la floraison. Cela permet d’attirer les auxiliaires plus tôt et de les avoir un maximum de temps présents dans la bande fleuri et donc d’anticiper le plus tôt possible l’arrivée des pucerons. C’est pour cela que j’ai choisi la pensée qui débute sa floraison à partir de mars. J’ai choisi de prendre des plantes sauvages car elles ont plus de nectar que les plantes ornementales. Elles sont donc plus attractives pour les polinisateurs et les auxiliaires qui se nourrissent de pollen. En général, pour une bande fleurie dont le but de protéger une culture, il ne faut pas introduire de plantes qui soit de la même famille que la culture. En effet, on risque d’avoir des plantes qui sont porteuses du même ravageur ou maladie et donc qui ne joueraient pas leurs rôles de protection. La chicorée est une astéracées et j’ai fait le choix d’introduire des astéracées dans ma bande fleurie car le bleuet est hôte d’un puceron spécifique et que le souci et l’achillée sont des plantes qui attirent beaucoup d’auxiliaires d’après les études qui ont déjà été menées. Avec le puceron spécifique du bleuet on peut anticiper l’arrivée des pucerons de la chicorée, si les pucerons du bleuet arrivent avant ceux de la chicorée. Ainsi les auxiliaires pourront attaquer les pucerons du bleuet et être présents avant que les pucerons de la chicorée n’arrivent. De plus, dans une bande fleurie classique il faut choisir les plantes en fonction des auxiliaires que l’on veut attirer. En effet, les auxiliaires ont des appareils buccaux très différents les uns des autres qui peuvent aller se nourrir sur certaines fleurs. Par exemple, un auxiliaire qui se nourrit de pollen ou de nectar avec un appareil buccal très court, ne va pas pouvoir aller ce nourrir sur une fleur qui à sa nourriture caché entre les pétales de la fleur. J’ai fait le choix de ne pas prendre en compte cet aspect car je cherche avant tout une biodiversité pour pouvoir lutter contre les ravageurs.

c. Le choix des observations Une fois le dispositif expérimental mis en place, il faut savoir ce que l’on va regarder sur l’essai pour en tirer des résultats que l’on pourra analyser et interpréter. N’ayant pas trouvé d’informations satisfaisantes dans la bibliographie, j’ai contacté M. ARRUFAT du CIVAM Bio 66. Il m’a donc indiqué les observations qu’il m’était possible de faire. Le comptage des pucerons par plante va nous permettre de voir l’évolution des populations de pucerons. Page | 19

L’observation de pucerons parasités nous indique la présence d’auxiliaires parasitoïde comme Aphidus ervi ou colemani. Plus il y a de pucerons parasités plus les auxiliaires sont présents et peuvent lutter contre les pucerons. Noter la présence de pucerons ailés est très important pour savoir le degré de maturité de la colonie de pucerons. En effet, s’il ya un puceron ailé cela veut dire que ce puceron est prêt à aller coloniser une autre plante. C’est lui qui va étendre la colonisation de puceron car les non ailés se déplacent très peu et ne peuvent pas aller coloniser une autre plante.

Voici donc le protocole pour la mise en place et les observations de l’essai bande fleurie.

d. Protocole Objectif : attirer et maintenir les auxiliaires pour lutter contre les pucerons de la chicorée à feuille.

Dispositif : Trois tunnels de 500 m². Tunnel 710 : Densité X environ 510 plantes pour 500 m² Tunnel 711 : Densité X – 50 % (255 plantes pour 500 m²) Tunnel 709 : Témoins Voir annexe n° 7 pour le protocole de plantation chicorée. Le tunnel 710 et 709 ont les même variétés. La densité a été estimée en fonction de la surface du tunnel et des contenants à ma disposition. En effet, l’entreprise avait à sa disposition les pots et les caisses. Je me suis donc arrangée pour mettre un maximum de plante dans les contenants. Ayant suffisamment de contenant j’ai décidé de faire deux tunnels avec des densités différentes pour voir si cela avait un impact sur la présence des auxiliaires et donc du nombre de pucerons présents.

Composition de la bande fleurie : Date de NB de Date de Nom français Genre Espèce semis plaques* plantation Sarrasin Fagopyrum esculentum 01/02/2011 2 30/03/2011 Carotte Sauvage Daucus carota 01/02/2011 1 30/03/2011 Penséee Sauvage Viola tricolor 01/02/2011 2 30/03/2011 Bourrache Officinale Borago officinalis 01/02/2011 2 30/03/2011 Bleuet des Champs Centaurea cyanus 01/02/2011 1 30/03/2011 Achillée Millefeuille Achillea millefolium 01/02/2011 1 30/03/2011 Souci Officinal Calendula officinalis 01/02/2011 2 30/03/2011 Herbe à Robert Geranium Robertianum 01/02/2011 1 30/03/2011

*Les plaques de semis du type alvéole peuvent accueillir 285 plants.

Nous avons donc repiqué les plants dans des caisses et des pots plastiques, que nous avons par la suite placé en bordure de l’allée centrale des tunnels.

Les caisses sont préalablement recouvertes de film plastique perforés, pour retenir la terre et laissé l’eau de drainage s’échapper. Vous pouvez voir en annexe n° 8 la composition des caisses. Page | 20

Les plants restants sont repiqués dans des pots : - Les soucis dans des pots de 17 cm de diamètre - Les bleuets et bourrache dans des pots de 29 cm de diamètre.

Voici la répartition des plantes dans les tunnels Tunnel 710 Tunnel 711 26 caisses: 3 en bleuet 13 caisses: 2 en bleuet 32 soucis 16 soucis 100 bleuets (34 Gros Pots) 50 bleuets (17 Gros Pots) 22 bourraches (11 Gros Pots) 11 bourrache (5 GP; 1 Petits Pots) Total 515 plants Total 254 plants

Les plantes sont placées dans les tunnels de façon à ce qu’elles soient également réparties sur les 50 m de l’allée centrale. Il faut donc essayer d’avoir une répartition harmonieuse des plantes dans le tunnel en alternant les caisses et les pots.

Observations :

Les observations vont s’effectuer sur la culture de chicorée en prenant 60 plantes au hasard (30 de la ligné mâle et 30 de la ligné femelle) dans chaque tunnel. La fréquence d’observation sera d’une semaine.

Voici les observations à effectuer dans chaque tunnel: - Observer sur chaque pied de chicorée la présence de pucerons sur une échelle de 0 à 4* et leur identification - Noter s’il y a la présence de pucerons aillés. - Si présence de colonie installée marquer l’emplacement du plant « FOYER » pour suivre son évolution. (Suivi de 5 Plantes Foyer par ligné: F1, F2,…) - Dénombrer les momies (pucerons parasités). - Dénombrer la présence d’auxiliaires sous leur forme œufs, larves, nymphes et adultes présents sur la culture.

*Classe 0 : 0 pucerons Classe 1 : 1 à 5 Classe 2 : 6 à 10 Classe 3 : 11à 20 Classe 4 : 21 et plus

Pour la bande fleurie, il sera noté le stade de floraison (bouton, fleur). Cela permettra de caller la date de semis s’il y a un décalage trop important entre l’apparition des pucerons et la floraison des fleurs. De plus, une observation visuelle d’auxiliaires dans la bande fleurie peut être effectuée en comptant le nombre d’individus présents. La présence de ravageurs est aussi un élément à noter. Ces observations nous permettrons de connaitre les principaux auxiliaires et leur temps de présence.

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2. Haie composite

Après une étude approfondie sur le sujet des bandes fleuries, j’ai effectué des recherches sur les haies composites ou fonctionnelles. Le but de cette haie est d’apporter de la biodiversité pour lutter contre les ravageurs des cultures de l’entreprise. Par la même occasion cette haie pourra servir de brise vent car nous sommes dans une région très perturbée par le vent d’Autan qui véhicule notamment les pucerons. La haie pourrait faire barrage à l’arrivée des pucerons.

a. Emplacement de la haie Deux haies seront mises au bord des tunnels pour jouer sont rôle de brise vent et d’apport d’auxiliaires comme vous pouvez le voir sur la photo satellite en annexe n°9. Cela revient à avoir 550 m environ de haie.

b. La structure de la haie J’ai recherché comment une haie fonctionnelle était constituée. Comme nous l’avons vu précédemment une haie pour qu’elle soit efficace en temps que réservoir d’auxiliaire il faut qu’elle soit composé d’au moins trois étages foliaires. En effet, les auxiliaires ne vivent pas tous au même étage foliaires, c’est pour cela qu’il faut un étage arbre (haut jet, haut jet intermédiaire), un étage arbuste (bourrage haut), un étage arbrisseau (bourrage bas) et éventuellement herbacée pour qu’il y ait un maximum de biodiversité possible. J’ai fait le choix d’une haie à 4 étages car nous sommes dans une région ventée. En effet, l’ajout d’un haut jet intermédiaire est adapté à ce type de situation. La haie sera plantée sur un rang pour qu’elle prenne le moins de place possible.

c. Les plantes sélectionnées J’ai ensuite cherché les arbres et arbustes qui pourraient correspondre aux critères suivants : - Ne pas être porteur des mêmes espèces de ravageurs que les cultures - Avoir un intérêt entomologique - Ne pas être envahissant J’ai choisi les plantes en fonction des données que j’ai pu recueillir dans le livre Haies composites réservoirs d’auxiliaires (CTIFL) et des études qui ont été menées sur les haies composites entre autre par Johanna Villenave. Voici la liste des arbres choisis : - haut jet : Merisier : Prunus avium ; Tilleul : Tilia platyphylla ; Micocoulier : Celtis australis - haut jet intermédiaire : Aulne : Alnus cordata ; Charme : Carpinus betulus ; Frêne : Fraxinus angustifolia ou exelcior - bourrage haut : Nerprun purgatif : Rhamnus cathartica ou alaternus ; Sureau :Sambucus nigra; Noisetier : Corylus avellana ; Viorne obier : Viburnum Opulus - bourrage bas : Cornouiller sanguin : Cornus sanguinea ; Laurier tin : Viburnum tinus ; Viorne lantane : Viburnum lantana ; Aubépine : Crataegus oxyacantha ou laevigata

Afin de vérifier si les espèces choisis sont biens adaptées à la région, j’ai contacté par téléphone plusieurs pépiniéristes. Je leur ai ensuite demandé de me faire un devis pour une haie de 550 m environs.

d. L’implantation Pour l’implantation je conseille de faire comme je l’ai dit précédemment : un sous solage, labour, reprise de labour en fin d’été (septembre) car c’est le meilleur moment pour que l’on puisse ensuite réaliser la plantation. Page | 22

La plantation se réalisera en novembre car c’est la période qui convient le mieux pour la reprise des plants. En effet, la haie aura plus de temps pour développer ces racines et profitera de l’eau d’automne et du printemps.

Pour le paillage deux choix s’offre à nous : - Un paillage plastique : facile à poser car l’entreprise possède la machine pour la mettre en place. - Du BRF : pour avoir un paillage naturel biodégradable qui ne nécessite pas de l’enlever au bout de 4 ans comme le plastique. C’est le prix qui va guider le choix de l’un ou l’autre paillage.

e. Financement J’ai tout d’abord demandé à différents acteurs s’il existait des aides pour l’implantation des haies : - la Direction Départementale du Territoire et de la Mer (DDTM) - CIVAM de l’Aude - Chambre d’agriculture de l’Aude - Conseil général de l’Aude Le conseil général avait l’habitude de donner des plants sur demande aux particuliers. Pour cette année les demandes sont clôturées et le conseil général n’est pas certain de renouveler pour l’année 2012. Il faut les recontacter en septembre pour savoir si cette action est renouvelée. Seul le CIVAM à su répondre à ma question avec le PVE (Plan Végétal Environnement). Il a été mis en œuvre à l’automne 2006 et est reconduit pour l’ensemble de la programmation de développement rural pour la période 2007-2013. Les principales modalités retenues en 2006 sont reconduites. Le PVE est un dispositif d’aide aux investissements pour le secteur végétal. L’objectif de ce plan est de soutenir la réalisation d’investissements spécifiques permettant aux exploitants agricoles de mieux répondre aux exigences environnementales. Pour avoir droit aux aides il faut être exploitants agricole individuel ou en société et demander une aide rentrant dans le cadre du PVE. Toute la documentation sur ce sujet est sur le site internet du Ministère de l’agriculture et de la pèche : http://agriculture.gouv.fr/le-plan- vegetal-pour-l. Les haies font partie de l’aide pour le maintien de la biodiversité. Est subventionable : le matériel végétal, paillage, protection des plants et main d’œuvre associer pour l’implantation de haies et d’éléments arborés. Malheureusement, toutes les actions subventionables au niveau national ne le sont pas forcément au niveau régional. En effet, c’est le préfet qui décide d’attribuer des aides sur tels ou tels points. Il a donc fallu que je me renseigne sur l’investissement suventionables dans le département de l’Aude.

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V. Résultats

1. Bande fleurie

a. Itinéraire technique de la chicorée Voici le nombre de passage de traitements sur l’ensemble des tunnels : Action 709 (Témoins) 710 (100 % densité) 711 (50 % densité) Fertilisations 4 4 4 Fongicides 1 1 1 Insecticides 15 15 14 Luttes biologiques 5 5 5 Comme vous pouvez le voir sur le tableau ci-dessus, les trois tunnels ont reçut 4 passages de fertilisants et un passage de fongicide, ainsi que 5 lâchés d’auxiliaires. Les insecticides sont du Pyrevert ; des hydrolats de thym et menthe poivrée ; et du savon noir. Quand aux auxiliaires utilisés se sont des Aphidius ervi, des Aphidoletes aphidimyza, des Adalia bipunctata et des Chrysopa carnea. Si vous voulez plus de précision sur les dates d’apport, référez-vous à l’annexe n°10.

b. Evolution de la bande fleurie La bande fleurie n’a pas évolué comme nous l’espérions. Elle n’est pas arrivée à sa totale floraison. En effet, nous avons pu observer que certaines plantes n’ont pas du tout fleuries comme, la carotte sauvage, l’herbe à robert, le sarrasin (mort), Achillée millefeuille (floraison très hétérogène). Par contre la bourrache, le bleuet et le souci ont bien fleuri. Du fait de cette hétérogénéité je n’ai pas pu définir la date de floraison des plantes. Les bleuets et les achillées millefeuilles ont été plus ou moins attaqués par leurs pucerons spécifiques. Cela à pour conséquence un recroquevillement des feuilles pour le bleuet, empêchant la floraison quand l’attaque est trop importante. Pour l’achillée les pucerons puisent dans les réserves de la plante et l’affaiblisse. Attention le souci à été attaqué sur quelques pieds par Hyperomyzus lactucae. Il ne sera pas conseillé de l’associer avec la chicorée car elle est sensible à cette même espèce. La bande fleurie est très hétérogène dans les tunnels et entre tunnels, du fait d’un défaut d’irrigation et d’un support de culture surement non adapté. Toutefois nous avons pu voir des syrphes autour des plants de bleuets, ainsi que des coccinelles (adultes, larves, nymphes) et des chrysopes (larves) qui sont dus aux lâchés d’auxiliaires.

c. Résultats de l’essai Comme vous pouvez le voir sur le graphique de la page suivante, la population de puceron a évolué de la même manière dans tous les tunnels à part le témoin qui a eu plus de pucerons entre le 7 et le 15 mai. Sur le graphique on ne voit pas de différence entre les tunnels et les lignées mâles et femelles. Les premiers comptages ont eu lieu le 27 avril car auparavant nous n’avions pas observé de pucerons dans les tunnels. Dès le départ nous avons commencé à voir des pucerons ailés, là où il y avait un début de foyer. Les premiers pucerons se situaient à chaque bout de tunnel (dans tous les tunnels). Au centre du tunnel il n’y avait pratiquement aucun puceron.

Nous avons arrêté les comptages quatre semaines plus tard car la population dépassait les 20 (classe 4) pucerons par plante et le passage entre les plantes devenait très difficile. Je n’ai pas de résultats concernant l’évolution de colonies car n’étant pas là pour faire les notations, mon maitre de stage a oublié de les noter.

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Evolutions du nombre de pucerons 4,0

709 M 3,0 710 M

2,0 711 M

Classes 709 F

1,0 710 F 711 F 0,0 22/04/2011 27/04/2011 02/05/2011 07/05/2011 12/05/2011 17/05/2011 22/05/2011 Dates

Comme nous l’avons vu précédemment, nous avons effectué des lâchés d’auxiliaires. Ils ont débuté fin mars avec des lâchés d’Aphidius ervi, puis des aphidolettes, des coccinelles et des chrysopes. Lors de nos observations nous avons vu très peu d’auxiliaires. Nous avons commencé à en voir fin mai, avec des larves, nymphes et adultes de coccinelles, ainsi que des larves de chrysopes. Ce sont les auxiliaires que nous avions lâchés dans les tunnels et pas des espèces de l’extérieur. En revanche nous n’avons pas observé d’Aphidius ou de pucerons parasités, ou très peu. Les chrysopes et les coccinelles commencent (semaine du 6 Juin pour les chrysopes et semaine du 30 mai pour les coccinelles) à bien se développer. Ils y a des pucerons étranges qui sont mous, mais je ne sais pas si c’est un début de parasitisme par les aphidius ou si s’est un champignon.

2. Haie composite J’ai demandé un devis à deux pépiniéristes du département, pour avoir une idée du coût de l’achat de plant en racine nu de 1 à deux ans. J’ai contacté M. Berne Francis et Les jardins du canal. A ce jour je n’ais pas reçut les devis.

VI. Analyse

1. Traitements des résultats Le graphique ci-dessus nous montre que les pucerons ont eu une croissance exponentielle avec très peu de différence en début de notation et puis les écarts augmentent en fin de notation. Alors reste à savoir si ces écarts sont significativement différents. Il faut effectuer une comparaison de moyenne avec le test ANOVA fait avec le logiciel Sigmastat par date d’observation. Nous obtenons un p value de : 0,667 pour le 27/04/11 ; 0,977 pour le 05/05/11 ; 0,376 pour le 12/05/11 ; 0,229 pour le 18/05/11. Pour que les tunnels soit significativement différents, il faut que le P value soit inférieur au seuil de risque 0,05.Tous les tunnels sont au-dessus de cette valeur. Il n’y a donc aucune différence significative entre les tunnels. Cela veut dire que la bande fleurie n’a rien apporté en termes d’auxiliaire pour lutter contre le puceron de la chicorée. On peut l’expliquer par une apparition trop tardive des fleurs, et une mauvaise gestion ou installation de l’irrigation. L’essai n’a pas fonctionné comme nous l’avions prévu. Même si le test ne différencie pas les tunnels, nous observons des différences comme vous pouvez le voir sur les graphiques suivants :

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Pucerons au 12/05/11 Pucerons au 18/05/11 1,4 4,0

1,2 3,5 709 M 3,0 709 M 1,0 710 M 2,5 710 M 0,8

711 M 2,0 711 M Classes Classes 0,6 709 F 709 F 1,5 0,4 710 F 710 F 1,0 711 F 711 F 0,2 0,5

0,0 0,0 12/05/2011 18/05/2011

On remarque que le tunnel témoin est plus touché que les autres au 12/05/11 et que les lignées mâles et femelles sont touchées de la même façon. Par contre au 18/05/11 se sont les mâles qui sont les plus touchés par les pucerons dans tous les tunnels. Le témoin reste le plus touché pour les pieds mâles. On peut voir que l’écart se réduit entre les différentes modalités. On pourrait dire que la lignée mâle est plus touchée que la femelle mais le test statistique n’a pas affirmé cette hypothèse. Pour expliquer ces résultats une hypothèse : il y a un autre tunnel en chicorée qui se situe avant les tunnels observés. Il se trouve que se tunnel a été le premier attaqué par les pucerons et de façon plus abondante. Il a progressivement attaqué les autres tunnels en commençant par le témoin qui est le plus proche de ce tunnel et qui s’est ensuite rependu dans le tunnel 710 puis 711. La semaine du 6 juin ont constate visuellement que le tunnel témoins est le moins touché par les pucerons, que les autres tunnels. Il ne semble pas y avoir de logique dans les résultats, pour pouvoir les expliquer. Mais la bande fleurie n’a pas joué son rôle à cause du problème d’irrigation. L’ambiance de la serre a peut être joué un rôle important dans l’attractivité des auxiliaires. En effet, les tunnels sont très chaud et très tôt cette année, ce qui à favorisé l’apparition de pucerons, mais qui a peut être gêné l’activité des auxiliaires. Avec une température qui avoisine souvent les plus de 30°C il ce peut que les auxiliaires préfèrent rester à l’extérieur des tunnels.

2. Difficultés rencontrés

Pour commencer, il y a eu le problème du choix de la méthode expérimentale à adopter comme je vous l’ai expliqué dans la méthodologie. Ensuite après avoir redéfini la culture à expérimenter, j’ai eu du mal à trouver de la documentation sur la culture. En effet, la société ne possède aucune documentation ou ouvrages la concernant et concernant la lutte biologique. Il a donc fallut que je fasse des recherches, essentiellement sur internet, pour me documenter sur le sujet. De ce fait, la bibliographie m’a pris beaucoup trop de temps. En effet, j’ai d’abord eu beaucoup de mal à trouver des informations sur les bandes fleuries car je ne savais pas où aller chercher des informations fiables. Par la suite j’ai trouvé un certain nombre d’essais et d’ouvrages pouvant m’aider pour les réalisations de mon essai. Ne pouvant pas acheter tous les livres nécessaires, j’ai demandé à une camarade qui était en stage à ABIODOC d’emprunter les livres pour que je puisse les consulter. Les livres ne pouvaient être empruntés que 3 semaines ce Page | 26 qui ne me laissait pas le temps de les étudier en profondeur. De plus, ces ouvrages étaient essentiels pour pouvoir reconnaitre les pucerons et auxiliaires.

Au niveau de l’essai, la difficulté a été de choisir les bonnes plantes. En effet, je n’ai pas su à qui demander si ma composition végétale était judicieuse. Ensuite nous avons eu des problèmes au niveau de l’irrigation. Les goutes à goutes n’arrosaient pas de la même manière provoquant des différences d’arrosage énorme à chaque bout de tunnel. Soit les plantes étaient noyées, soit elles n’étaient pas assez arrosées. Le substrat est composé de terreau et de vermiculite n’était pas adapté. En effet, le terreau une fois sec n’absorbe pas l’eau lors des arrosages, il se rétracte et laisse ruisseler l’eau tout le tour du pot. C’est pour cela que la bande fleurie ne s’est développée comme il le fallait. Pour la mise en place de l’essai je me suis inspirée de l’essai du SERAIL et appuyée sur les connaissances de M.ARRUFAT du CIVAM Bio 66. C’est notamment grâce à ce dernier que j’ai pu déterminer les observations à effectuer.

Lors des observations la difficulté était d’observer les plantes quand elles ont fini leurs montaisons et développent leurs ramifications. En effet, le passage est très étroit et les observations sont très longues du fait de la hauteur de la plante. A partir de la semaine 29 les observations n’étaient plus possibles.

Ensuite je n’ai pas su comment analyser les résultats à part faire une courbe d’évolution du nombre de puceron. J’ai essayé d’utiliser le logiciel « R » pour pouvoir faire une analyse statistique avec ANOVA (comparaison de moyennes), mais les résultats affichés par le logiciel m’était incompréhensible.

3. Les améliorations

Pour bien faire, il faudrait mettre en place des bandes fleuries en pleine terre, à l’intérieur du tunnel ou à l’extérieur (entre les tunnels). Cela implique de laisser les insect proof ouverts pour que les auxiliaires puissent pénétrer dans les tunnels. Pour cela il serait intéressant de savoir si la population de puceron est plus importante en l’absence du filet. Il est clair que pour une bande fleurie, il faut qu’il y ait un échange entre le tunnel et l’extérieur pour pouvoir attirer le maximum d’auxiliaires. Le risque est par la même occasion, de laisser une porte ouverte pour les pucerons.

Le semis en plaque des plantes sauvages à plutôt bien marché, cela permet d’avoir des plants plus tôt. Malgré ce système, nous n’avons pas obtenu la floraison attendue. En effet, il aurait été préférable que la floraison arrive au moins avant les premiers pucerons. La date de semis se situerait donc vers début janvier pour la carotte sauvage, l’achillée millefeuille et l’herbe à Robert. Les autres plantes pourraient quand à elles être semées moins tard que les précédentes, vers mi-janvier. Je pense que les plantes n’auraient pas pris se retard s’il n’y avait pas eu de problème d’irrigation. Les plantes qui se situaient vers le milieu recevaient une quantité suffisante d’eau car elles avaient un développement foliaire plus important que les autres qui souffraient d’un trop d’eau ou d’un manque d’eau. Les buses du goute à goute faisaient plutôt un arrosage type aspersion que goute à goute. En effet, se sont des buses à plusieurs jets filets qui ont un débit trop importants. En les implantant en pleine terre je pense que les plantes n’auraient pas eu ce problème.

Au niveau de la chicorée il faudrait un espace entre rang plus important pour faciliter le passage quand les plantes montent à floraison. Il faudrait un inter-rang de 70 cm environ au lieu de 50 cm. Page | 27

Les observations par classe ne me semblent pas bien définies pour une culture porte graine. En effet, sur ce type de culture il y a plus de pucerons qu’en culture alimentaire car elle reste plus longtemps en place. De ce fait on arrive vite à la classe 4 et ensuite on ne peut plus noter l’évolution de la population des pucerons. Il faudrait soit compter les pucerons soit agrandir les classes ou en rajouter. De plus, pour analyser des classes de façon statistique ce n’est pas représentatif. Pour que les notations soient fiables, il ne faudrait pas faire des lâchés d’auxiliaires, mais cela n’est pas possible pour une entreprise. Il faudrait faire cet essai sur une station expérimentale qui n’attend pas forcément un rendement pour en retirer un revenu.

De plus, le fait que ce soit un essai qui débute mi-avril pour les observations, le stage en alternance n’est pas très adapté à la conduite de cet essai. Il aurait été préférable que je sois en stage sur toute la période de l’essai pour pouvoir suivre l’évolution des pucerons et des auxiliaires.

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VII. Conclusion

Il me semble très important de prendre en compte l’environnement de la parcelle en agriculture biologique plus qu’en conventionnel. Les moyens de lutte étant très limités en bio il faut doubler de vigilance envers les ravageurs. Le puceron est un ravageur très colonisateur qui entraine parfois d’importants dégâts sur les cultures légumières, notamment la chicorée. C’est pour cela que j’ai mis en place un essai de bande fleurie et réalisé un plan d’aménagement d’une haie composite.

Ce genre d’essai demande beaucoup de bibliographie pour avoir une efficacité de la bande fleurie. En effet, il ne faut pas introduire des plantes qui pourraient attirer des pucerons compatibles avec la culture mise en place, voir d’autres ravageurs qui ne posaient pas de problème auparavant. Il en est de même pour les maladies cryptogamiques. Il est très difficile de trouver ces informations car la plupart du temps on ne s’intéresse pas aux ravageurs des plantes sauvages. De plus, à l’état sauvage elles ne présentent pas de problèmes particuliers, du fait d’une diversité abondante de plantes. L’essai n’a pas eu l’effet attendu, puisque nous n’avons trouvé aucune différence significative entre les tunnels, même s’il existe des différences. En effet, le témoin a été plus touché en début de notation, puis a été rejoint petit à petit par les autres tunnels et nous avons pu voir que les pieds mâles avaient été plus touchés que les femelles. La bande fleurie n’a donc pas suffisamment attiré les auxiliaires dans les tunnels pour qu’ils puissent lutter contre les pucerons. Cela s’explique par un disfonctionnement du goute à goute qui a perturbé la pousse des plantes et par la même occasion a retardé la floraison. De ce fait nous avons eu une bande fleurie très hétérogène avec des plantes qui n’ont pas fleuri comme s’était attendu. Il faudra peut être envisager si l’essai est poursuivi l’année prochaine, de planter la bande fleurie en pleine terre ce qui limiterait ce problème d’irrigation. Ce n’est peut-être pas seulement la faute de la bande fleurie, mais aussi à cause de la chaleur persistante qui règne dans les tunnels. Les auxiliaires n’apprécie surement pas les milieux confiné avec des températures dépassant les 30 °C, alors que les pucerons eux, peuvent s’y accommoder. Le point faible d’une bande fleurie est qu’elle peut « trop attirer » les auxiliaires et qu’ils n’aillent pas dans la culture. Il faut aussi que les auxiliaires rentrent dans le tunnel pour pouvoir lutter contre les pucerons. Il faut également un nombre important de ravageurs pour que les auxiliaires viennent parasiter ou manger les pucerons.

En ce qui concerne les haies composites, c’est un peut la même chose que la bande fleurie, il ne faut pas se tromper sur le choix des espèces. Il faut surtout choisir des espèces qui sont adaptées à la région pour qu’elles puissent accueillir des auxiliaires. Il faut bien réfléchir à l’investissement que cela engendre, non pas au niveau financier (à l’achat) mais surtout au niveau du temps passé pour l’entretient, notamment pour la taille de formation qui n’est pas la même selon les arbres et selon les arbustes. Les points faibles d’une haie est qu’elle prend de la surface qui seraient normalement cultivable. Elle peut aussi faire de l’ombre sur les tunnels, provoquant une irrégularité de la production au sein d’un même tunnel.

D’après les résultats que nous avons pu obtenir, ne vaut-il pas mieux intégrer la diversité dans les cultures en faisant des mélanges dans les tunnels pour bénéficier des effets de confusion?

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Sites internet: http://agriculture.gouv.fr/le-plan-vegetal-pour-l, consulté le 30/05/2011 http://entomofaune.qc.ca, consulté le 22/03/2011 http://floraterre.e-monsite.com , consulté le 03/01/2011 www.bio-aude.com, consulté le 05/11/2010 www.ecocert.fr , consulté le 05/11/2010 www.fredon-npdc.com, consulté le 13/02/2011 www.itab.assos.fr, consulté fréquemment

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Glossaire

Acide aminée : Les acides aminés sont des molécules qui entrent dans la composition des protéines. Adventice : mauvaises herbe des cultures. Agro-écosystème : un écosystème modifié par l'Homme afin d'exploiter une part de la matière organique qu'il produit. Aphidiphage: se dit d'un qui se nourrit d'aphidiens, de pucerons entre autres. Assolement : Localisation et répartition des cultures sur les parcelles (surface cultivée) au cours d'une année. Auxiliaire de culture : se sont souvent des arthropodes qui mangent ou vivent au dépend de ravageurs. Biodiversité fonctionnelle : c’est une diversité d’espèces qui assurent des fonctions diverses. CIVAM: Centres d'Initiatives pour Valoriser l'Agriculture et le Milieu rural. DDTM : Direction Départementale du Territoire et de la Mer. Diapause : Arrêt temporaire de l'activité ou du développement chez les insectes en hiver ou à la saison sèche ou en cas de carence alimentaire. Diecique : comporte deux hôtes différents Entomopathogène: qualifie des bactéries ou substances luttant contre les insectes, en particulier en agriculture. Entomophage : qui mange des insectes FREDON : Fédération REgionale de Défense contre les Organismes Nuisibles GABNOR : Groupement des Agriculteurs Biologiques du Nord Pas-de-Calais Holocyclique : cycle annuel complet Hôte primaire : quelque chose réfugiant un individu en premier temps. Hôte secondaire : quelque chose réfugiant un individu en second temps. In Situ : à sa place, en place. Insect Proof : filet permettant de protéger les cultures des ravageurs. Lignée : Ensemble d'êtres vivants (ou de gènes) descendant d'un ancêtre commun. Ovocyte : Gamète femelle qui n'est pas parvenu à maturité. Parasite : Vit au dépend de quelque chose sans forcément le tuer. Parasitoïde : Organisme vivant sur ou dans un autre organisme qui se nourrit aux dépens de l'hôte sans le détruire, quoique, dans certains cas, la détérioration progressive de l'hôte puisse entraîner sa mort au bout d'un certain laps de temps. Parthénogénèse : Du mot grec parthenos (« vierge ») et de genèse. Reproduction monoparentale à partir d’un individu femelle. Polyphage : Qualifie un organisme qui se nourrit de plusieurs espèces animales ou végétales. Porte graine : plante qui fournie la graine. Prédateur : individu qui mange un autre individu PVE : Plan Végétal Environnement. SERIAL : Station d’Expérimentation Rhône-Alpes et d’Information Légumes Viviparité : mode de reproduction caractérisée par le fait que les petits restent jusqu'au terme de leur développement dans l'organisme maternel

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Annexes

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Annexe n°1 : Les parties du puceron

F.LECLANT, Les pucerons des plantes cultivées, clefs d’identification II plantes maraîchères Annexe n°2 : Cycle d’un puceron monoecique (A) et diécique (B)

F.LECLANT, Les pucerons des plantes cultivées, clefs d’identification II plantes maraîchères Page | 34

La fondatrice, issue d'un œuf d'hiver, se nourrit sur les hôtes primaires et engendre, par parthénogenèse et viviparité des clones, parmi lesquels, à partir de mai et en juin (suivant l’espèce), apparaissent des individus ailés qui migrent vers les plantes secondaires. Ils y fondent des colonies, composées d'individus de plusieurs générations successives, d'aptères ou d'ailés qui vont coloniser les plantes voisines. En automne, des sexupares apparaissent, mâles et femelles, qui effectuent la migration en retour sur les hôtes primaires. Chaque femelle sexuée y pond un œuf d'hiver. (source INRA)

Annexe n°3 : Les prédateurs des pucerons Les coccinelidae :

Cette famille comprend deux groupes de coccinelle: - des individus de grandes taille (> 5 mm) colorés et avec des points sur les élytres; - des individus de petites tailles (<3 mm) et souvent sombres. Les œufs sont de couleur jaune pâle à onagre. Ils sont déposés à Larve de coccinelle la face inférieure des feuilles, serrés les uns contre les autres. Les larves sont de taille et de couleur variables selon les espèces et stades. Les larves et les adultes sont des prédateurs énergétiques au printemps. Les larves peuvent consommer jusqu'à 60 pucerons par jour. Leur efficacité est d'autant plus importante que leur entrée en activité est précoce. En effet il faut des températures supérieures à 12 °C pour qu'ils sortent de leurs périodes d'hivernation et se réfugie à proximité de la culture en hiver.

La coccinelle à sept points (Adalia septpuctata) est la plus Coccinelle à 7 points commune mais ne permet pas une bonne efficacité sur les cultures légumières.

La coccinelle à 2 points (Adalia bipunctata) possède des élytre rouges avec deux points noirs dessus. La larve peut consommer jusqu’à 100 pucerons par jour. Elle est naturellement présente en Europe, ce n’est pas une coccinelle asiatique. L’adulte pond quotidiennement entre 20 et 50 œufs de couleur jaune. Selon les conditions climatiques, ceux-ci éclosent environ 5 jours plus tard et de petites larves noires (2-3 mm) entament des leurs premières heures, une recherche active de proies. L’état larvaire dure environ Coccinelle à 2 points une vingtaine de jour. Suite à 3 mues successives, la larve de quatrième stade se nymphose et reste immobile durant une dizaine de jours après lesquels l’adulte émerge en déchirant l’enveloppe nymphale.

La coccinelle à 14 points (Propilea quatuordecimpunctata) possède des élytres jaunes avec des tâches noires plus ou moins carrées. Bien que pouvant être assez abondante, cette espèce est moins fréquente que la coccinelle à 7 points. Les individus sont principalement observés sur les étages de végétations bas à moyen (0,5 à 2 m). Cela expliquerait sa bonne efficacité sur les cultures légumières. Les adultes et les larves peuvent consommer jusqu’à 30 pucerons par jour. Leur période de présence et Coccinelle 14 points d’activité s'étant de mai à octobre suivant les régions.

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Les coccinelles Scymnus (Scymnus apetzi) luttent de façon efficace contres les pucerons des cultures légumières. Les adultes présentent des élytres duveteux. Il y a une ou deux générations annuelles et une période de repos hivernal à l'état adulte da ns les cultures ou dans l'environnement immédiat de celle-ci. L’espèce Scymnus apetzi est inféodée aux pucerons des cultures basses comme les cultures légumières. Leurs consommation de pucerons ce limite à 10 par jour et Scymnus apetzi interviennent principalement en fin de pullulation des pucerons.

Les miridae :

Ce sont des prédateurs très polyphages rencontrés notamment sous abris dans le sud de la France. De nombreuses espèces sont connues. Ces punaises sont étroitement liées au végétal (support de ponte) et présentent un régime mixte: prédateur et phytophage. Hivernation à l'état adulte ou œuf. L'adulte est de couleur brune avec des taches noires alors que la larve est de couleur verte avec des yeux rouges. Son installation dans la culture est relativement lente et l'hivernation a lieu à l'état d'œufs pour la plupart des espèces Macrolophus caliginosus et Deraecoris ruber Durant son développement (15 ou 20 jours), la larve du genre Deraeocoris consomme jusqu’à 200 pucerons. La miride Macrolophus caliginosi, est commercialisée pour lutter contre les aleurodes des cultures sous abri, avec une certaine efficacité sur les pucerons.

Les nabides : Les adultes et les larves sont prédateurs des rava- geurs des plantes basses et des arbustes. Leur activité complète celle Macrolophus caliginosus d'autres auxiliaires mais leur présence dans les cultures est plus faible que celle des autres punaises prédatrices. L'hivernation a lieu à l'état d'œuf ou d'adulte selon les espèces, sur les cultures ou dans leur environnement immédiat.

Les Chrysopidae :

Insectes élancés de taille moyenne à grande (± 20 mm) géné- ralement verts au moins en été. Nombreuses nervures simples dans le champ costal séparation entre les représentants des genres Chrysopa et Chrysoperla est difficile, cependant certaines espèces de Chrysopa sont marquées de noir (tête, pronotum et nervures alaires) tandis que les Chrysoperla ou chrysopes communes sont entièrement vertes (au moins en été) avec des yeux dorés, à l'aspect métallique caractéristique. Ce sont des prédateurs généralistes à tous les stades (Chrysopa) ou au stade larvaire uniquement (Chrysoperla) Les larves se déplacent sur et sous les feuilles à la recherche de nourriture et sont donc peu Chrysope adulte visibles. Chrysoperla affinis et Chrysoperla lucasina Les adultes, aux mœurs nocturnes, volent depuis la tombée de la nuit et préfèrent les espaces ouverts. Les chrysopes hivernent à l'état adulte à l'extérieur des cultures, notamment en rassemblements dans les greniers ou les remises, ou à l'état de larve protégée dans un cocon dans des constructions ou sous des tas de feuilles et peuvent Larve de Chrysope Page | 36 prendre une couleur rosé à marron. Ils peuvent se réfugier dans des boîtes d'hivernage si elles en disposent. Les larves de chrysopes et chez certaines espèces, les adultes, sont d'actifs prédateurs relativement polyphages. Une larve est capable de consommer durant son développement (de quinze à vingt jours) jusqu'à 500 pucerons. Le Chrysope (Chrysopa carnea) est commercialisé pour lutter contre les pucerons principalement.

Les hémérobiidae :

Les adultes ont une activité nocturne. Ils sont peu visibles dans la journée. Ils se déplacent très peu en volant. Les œufs, de couleur rosé, sont collés sur un support (écorce etc.) sans pédicelle. Les cocons sont ovoïdes, laissant voir la nymphe à travers un maillage lâche. Micromus variegatus et Micromus angulatus Les larves et adultes sont prédateurs. Ils sont présents dans la strate herbacée et supportent les températures basses. Ils sont actifs tôt et tard en saison. Hémérobe adulte

Les Cecidomyiidae :

Aphidoletes aphidimyza est un petit insecte, avec des antennes annelées couvertes de soies avec de grandes pattes, fragiles et difficiles à voir. L’adulte ressemble à un moustique. Les adultes ont des mœurs nocturnes. Ceci est essentiel pour la ponte qui ne peut intervenir dans des lieux trop éclairés. La larve d'A aphidimyza paralyse sa proie avant de la consommer. Le développement larvaire dure de trois à six jours suivant les conditions. La larve passe par trois stades avant de se laisser tomber au sol et de s'enterrer à quelques millimètres de profondeur pour se nymphoser. L'hivernation a lieu dans le sol à l'état de larve protégée dans un cocon. Les larves, stade prédateur, sont surtout efficaces sur les Larve de cécidimyiie infestations de pucerons en été et en automne. Elles peuvent cependant avoir un intérêt pour la limitation des colonies primaires de pucerons au printemps. Une larve de cécidomyie du genre Aphidoletes peut consommer de 7 à 20 pucerons par jour et peut en tuer plus qu'elle n'en consomme.

Les Syrphidae :

Ils se reconnaissent facilement à leur vol entrecoupé de phases stationnaires. Leurs corps est souvent rayé jaune et noir ou orné de taches blanchâtres sur fond noir (mimétisme d'abeille ou de guêpe, mais seulement 2 ailes et le plus souvent absence d'étranglement entre thorax et abdomen). L'adulte est floricole, vole sur place et apparaît précocement au printemps. Les larves « asticot » (seul stade prédateur), sont très voraces, principalement la nuit. Elles sont blanchâtres ou colorées (de vert, orange ou brun). Selon les espèces, la pupe reste sur le végétal (elle est blanchâtre ou vert-pâle en forme de poire) ou est au niveau du sol Syrphe adulte (elle est marron et ovoïde). Voici quelques espèces : Page | 37

Episyrphus balteatus (fréquent) Eupeodes corollae (fréquent) Eupeodes luniger Eupeodes latifasciatus Epistrophe eligans Platycheirus spp, Melanostoma spp. Scaeva pyrastri Prédateurs très voraces, les larves consomment au cours de leur développement (10 jours en moyenne) de 400 à Larve de syrphe 700 pucerons. Elles peuvent détruire systématiquement les colonies en s'attaquant à tous les stades, y compris les ailés. Présence d'œufs à proximité des colonies primaires de pucerons est un bon indicateur d'efficacité. La mobilité des adultes permet une colonisation rapide des cultures. Ils se nourrissent de pollen et de nectar et cette prise de nourriture conditionne la formation des œufs chez les femelles. La présence de fleurs en abondance dans l'environnement cultural favorise ainsi l'installation de syrphes.

Annexe n°4 : Les parasitoïdes des pucerons Les braconidae :

Chez les Braconides parasitoïdes de pucerons, la femelle pond un œuf dans un puceron. Celui-ci reste vivant pendant les premi er stades de développement larvaire du parasitoïde puis la larve de dernier stade consomme la totalité des organes internes du puceron, entrainant sa mort. Les pucerons parasités changent de couleurs et d’aspect. La larve tisse un cocon à l’intérieur de la cuticule en le fixant Aphidus clemani sur une feuille. Ainsi, les momies restent visibles sur le végétal. Le parasitisme spontané est important et efficace au printemps puis diminue en été à cause du développement d’hyménoptères hyperparasites. Voici quelques espèces : Aphidius colemani Aphidius ervi Aphidius matricariae Ces Hyménoptères parasites ont plusieurs générations annuelles; le parasitisme est donc permanent pendant les périodes de pullulation des pucerons. L'hivernation a lieu à l'état de larve à l'intérieur des formes hivernantes, ou à l'état adulte.

Figure 6: Modalité de parasitisme (Les auxiliaires entomophages, ACTA)

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Les aphélinidae :

Cette famille comprend des parasitoïdes de pucerons et des parasitoïdes d'aleurodes. parasitoids Aphelinus abdominalis Aphelinus asychis Les pucerons parasités deviennent noirs lors de la momification et restent fixés à la feuille. A.abdominalis vole peu, il prospecte en se déplaçant sur la végétation. Il parasite Macrosiphum euphorbiae et éventuellement Aulacorthum solani. Il consomme également l'hémolymphe de certains pucerons. L'adulte est noir avec l'abdomen jaune et présente des pattes et des antennes courtes.

Les champignons :

Les conditions favorables au développement sont des températures moyennes et fortes humidité. Le cycle des champignons entomopathogènes se décompose en deux phases:

Phase parasitaire : - Germination des spores en contact avec le tégument - Pénétration tégumentaire - Invasion de l'hémocoele - Mort de l’insecte

Phase non parasitaire : - Momification du cadavre - Sporulation : le corps a un aspect blanc cotonneux, en général

II existe plusieurs souches pour les champignons cités ci-après et chacune peut présenter une gamme d'hôtes différente et s'avérer très spécifique. Verticillium lecanii et Entomophthorales Les entomophtorales représentent le principal groupe de champignons entomopathogènes spontanés, ils parasitent tous les stades de développement des ravageurs.

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Annexe n°5 : Fiche récapitulative des arbres et de leurs auxiliaires, Chambre d’Agriculture de Haute Loire

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Annexe n° 6 : Fiche IBIS, investissement d’une haie

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Annexe n°7 : Exemple du protocole de plantation

Ligné A : Mâle Ligné B : Femelle

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Annexe n°8 : Composition des caisses de la bande fleurie 2 Herbes à Robert

2 Carottes Sauvages

2 Carottes Sauvages Goute à goute

4 Achillées Millefeuille 4 Sarrasins

N’ayant pas assez de sarrasin pour les 39 caisses, nous les avons remplacés par des bleuets. L’idéal aurait été d’avoir les mêmes compositions de caisses.

Annexe 9 : Implantation de la haie. Photo satellite GOOGLE Map

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Annexe n°10: Itinéraires techniques des tunnels Itinéraire technique : CHICOREE 709 500 m²

Date de plantation : 17/03/2011

Fertilisation : Doses réelles utilisées

25/01/2011 AB'FLOR 6-4-10S 2MgO 35 kg 08/02/2011 Tourteau de ricin 51 kg 22/04/2011 Biopro 6 0,86 l 22/04/2011 Biopro for 0,86 l

Traitements fongicides :

29/04/2011 Fluidosoufre 400 gr

Traitements insecticides :

03/04/2011 Pyrevert 9 cl 02/05/2011 Savon noir 30 cl 02/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 02/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 05/05/2011 Savon noir 30 cl 05/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 05/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 09/05/2011 Savon noir 30 cl 10/05/2011 Pyrevert 7,5 cl 13/05/2011 Savon noir 14 cl 22/04/2011 Savon noir 30 cl 22/04/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 22/04/2011 Hydrolat thym 30 cl 26/04/2011 Pyrevert 7,5 cl 13/05/2011 Purin de fougère 0,3 l Mouillants :

03/04/2011 Heliosol 6 cl 10/05/2011 Heliosol 1 cl 26/04/2011 Heliosol 1 cl

Lutte intégrée :

31/03/2011 Ervi-M-System 0,5 flacon 06/05/2011 Ervi-M-System 1 flacon 13/05/2011 Aphidoletes 1000 1 flacon 26/05/2011 Adalia system 4 boîtes 29/05/2011 Chrysopa System 0,4 seaux

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Itinéraire technique : CHICOREE 710 500 m²

Date de plantation : 17/03/2011

Fertilisation : Doses réelles utilisées

25/01/2011 AB'FLOR 6-4-10S 2MgO 35 kg 08/02/2011 Tourteau de ricin 51 kg 22/04/2011 Biopro 6 0,86 l 22/04/2011 Biopro for 0,86 l Traitements fongicides :

29/04/2011 Fluidosoufre 400 gr

Traitements insecticides :

03/04/2011 Pyrevert 9 cl 02/05/2011 Savon noir 30 cl 02/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 02/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 05/05/2011 Savon noir 30 cl 05/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 05/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 09/05/2011 Savon noir 30 cl 10/05/2011 Pyrevert 7,5 cl 13/05/2011 Savon noir 14 cl 22/04/2011 Savon noir 30 cl 22/04/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 22/04/2011 Hydrolat thym 30 cl 26/04/2011 Pyrevert 7,5 cl 13/05/2011 Purin de fougère 0,3 l Mouillants :

03/04/2011 Heliosol 6 cl 10/05/2011 Heliosol 1 cl 26/04/2011 Heliosol 1 cl

Lutte intégrée :

31/03/2011 Ervi-M-System 0,5 flacon 06/05/2011 Ervi-M-System 1 flacon 13/05/2011 Aphidoletes 1000 1 flacon 26/05/2011 Adalia system 4 boîtes

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Itinéraire technique : CHICOREE 711 500 m²

Date de plantation : 16/03/2011 Fertilisation : Doses réelles utilisées

25/01/2011 AB'FLOR 6-4-10S 2MgO 35 kg 08/02/2011 Tourteau de ricin 51 kg 22/04/2011 Biopro 6 0,86 l 22/04/2011 Biopro for 0,86 l

Traitements fongicides :

29/04/2011 Fluidosoufre 400 gr

Traitements insecticides :

11/03/2011 Hydrolat menthe poivrée 0,5 l 11/03/2011 Hydrolat thym 0,5 l 03/04/2011 Pyrevert 9 cl 29/04/2011 Pyrevert 72 ml 02/05/2011 Savon noir 30 cl 02/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 02/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 05/05/2011 Savon noir 30 cl 05/05/2011 Hydrolat menthe poivrée 30 cl 05/05/2011 Hydrolat thym 30 cl 09/05/2011 Savon noir 30 cl 10/05/2011 Pyrevert 7,5 cl 13/05/2011 Savon noir 14 cl 13/05/2011 Purin de fougère 0,3 l

Mouillants :

29/04/2011 Heliosol 10 ml 03/04/2011 Heliosol 6 cl 10/05/2011 Heliosol 1 cl

Lutte intégrée :

31/03/2011 Ervi-M-System 0,5 flacon 06/05/2011 Ervi-M-System 1 flacon 22/04/2011 Swirski-vermiculite-system 1 flacon 22/04/2011 Steinernema-system 1 flacon 13/05/2011 Aphidoletes 1000 1 flacon 26/05/2011 Adalia system 4 boîtes Page | 46

Résumé

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Lutte contre les pucerons de la chicorée biologique : Essai bande fleurie sur chicorée porte graine et plan d’aménagement d’une haie composite

L.Nespoulous BEJO SUD - site Griffet - 11 400 - Saint Martin Lalande

Introduction J’ai effectué 16 semaines de stage au sein de l’entreprise BEJO SUD. Elle se situe dans le département de l’Aude à St Martin Lalande proche de Castelnaudary. C’est une entreprise productrice de semences potagères en système conventionnel et certifiée en agriculture biologique. J’ai travaillé sur la lutte contre les pucerons de la chicorée porte graine en culture biologique. C’est le principal ravageur de la chicorée rencontré sur le site de BEJO SUD, qui peut aller jusqu'à sa destruction. Les plus courants sont Nasonovia ribisnigri, Uroleucon sonchi, Mysus persicae. Les produits de traitements étant de plus en plus limités, il faut s’orienter vers des méthodes alternatives. Pour lutter contre ce ravageur, j’ai mis en place un essai bande fleurie et prévu l’aménagement d’une haie composite. Ces aménagements pourraient peut-être répondre à la problématique, comment lutter contre les pucerons de la chicorée sous tunnel en agriculture biologique ? Ce sont des aménagements qui vont permettre d’attirer les auxiliaires (haie et bande fleurie) et de leurs donner un refuge pendant l’hiver (haie) afin de les retrouver l’année qui suit. Méthodologie La bande fleurie : Nous avons réalisé la bande fleurie dans des pots et des caisses que nous avons placés dans deux tunnels à une densité différente. Il y a trois tunnels testés : 709 : témoin ; 710 : densité 100 % et 711 : densité 50 % de plante. Le choix des plantes s’est fait en fonction des études qui ont déjà été menées auparavant. La bande fleurie doit être attractive pour les auxiliaires, que les fleurs ne soient pas hôtes de pucerons pouvant attaquer la culture en place et il faut une diversité de famille botanique. De plus, j’ai essayé de mettre des plantes qui offraient un étalement maximum de la floraison. Se sont des plantes sauvages car elles sont plus riches en nectar et pollen que les plantes ornementales. Voici les plantes misent en place : Achillée millefeuille, Carotte sauvage, Herbe à Robert, Bleuet, Souci, Bourrache, Sarrasin, Pensée sauvage. Nous avons disposé les caisses et les pots sur un côté de l’allée centrale de façon harmonieuse en essayant de disperser les espèces sur toute la longueur du tunnel. Ensuite nous avons effectué des comptages de pucerons sur la chicorée. Nous effectuons des comptages sur 30 plantes prisent au hasard sur chaque lignée (lignée mâle et lignée femelle). Le nombre de puceron est regroupé par classe : Classe 0 : 0 ; Classe 3 : 11 à 20 ; Classe 1 : 1 à 5 ; Classe 4 : plus de 21 pucerons. Classe 2 : 6 à 10 ; Lors des observations nous avons notés s’il y avait des pucerons parasités ou des adultes ailés. La présence d’auxiliaires sur la culture est aussi notée, sous forme : adulte, larve, nymphe, œufs. Nous devions aussi noter la présence de colonies pour suivre leurs évolutions et voir l’apparition d’ailés car se sont eux qui vont étendre l’infestation.

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La haie composite : La haie que la société veut mettre en place est dans un premier temps brise vent car la région est assez ventée par le vent d’Autan. Sa seconde fonction est d’amener de la biodiversité fonctionnelle pour attirer les auxiliaires. Les arbres choisis sont hôtes de pucerons spécifiques ou de pucerons n’affectant pas les cultures présentent sur le site de production. La haie pour qu’elle joue son rôle de brise vent doit être composée de plusieurs étages foliaires : Des arbres de hauts jets, des hauts jets intermédiaires, des bourrages hauts et des bourrages bas. Ces étages offrent par la même occasion une diversité supplémentaire pour les auxiliaires. Voici les arbres choisis : - haut jet : Merisier : Prunus avium ; Tilleul : Tilia platyphylla ; Micocoulier : Celtis australis - haut jet intermédiaire : Aulne : Alnus cordata ; Charme : Carpinus betulus ; Frêne : Fraxinus angustifolia ou exelcior - bourrage haut : Nerprun purgatif : Rhamnus cathartica ou alaternus ; Sureau : Sambucus nigra; Noisetier : Corylus avellana ; Viorne obier : Viburnum Opulus - bourrage bas : Cornouiller sanguin : Cornus sanguinea ; Laurier tin : Viburnum tinus ; Viorne lantane : Viburnum lantana ; Aubépine : Crataegus oxyacantha ou laevigata

Pour le financement il n’y a pas d’aide de la PAC, mais une aide au niveau national, la PVE : le plan végétal environnement. C’est une aide qui est destinée aux agriculteurs à vocation végétale dans des zones considérées vulnérables au niveau de l’azote. Ce plan a pour but de réduire les pollutions de l’eau. Dans les investissements subventionnés, on retrouve les haies pour le maintien de la biodiversité, limité l’érosion et la réduction des pollutions par les produits phytosanitaires. Pour être éligible, il faut investir au moins 4 000 € et l’aide est plafonnée à 30 000 €. Le taux de subvention est de 40 %. A part la PVE aucune aide n’existe pour l’implantation de haies. J’ai demandé des devis pour avoir une idée des coûts de l’implantation de deux haies d’une longueur de 550 m environs (pour les deux haies). Résultats et analyse Au niveau de la bande fleurie, nous n’avons pas obtenu ce que nous attendions pour deux raisons. La première c’est que nous n’avons pas semé assez tôt pour que la floraison ait lieu avant l’apparition des pucerons et la deuxième est que nous avons eu un problème d’irrigation. En effet, le goûte à goûte n’a pas arrosé régulièrement tous les pots et caisses provocant des pots trop arrosés et d’autre pas assez. De ce fait, le sarrasin a dépéri et certaines plantes ont ralenti leur développement à cause d’un trop d’eau comme la carotte sauvage, l’achillée millefeuille, l’herbe à robert (se sont les plantes qui étaient dans les caisses). Par contre le bleuet, la bourrache et le souci se sont bien développés, malgré que certains pieds de bleuets soient fortement attaqués par ses pucerons spécifiques. Les observations de pucerons ont commencé fin avril et se sont terminées fin mai car la pression ravageuse était telle que les pucerons dépassaient largement les classes de notations. C’est à partir du 12 mai que la colonisation est devenue exponentielle. Ce n’est qu’à partir du 6 juin que les pucerons commencent à être attaqué par les auxiliaires. Nous n’avons pas beaucoup observé d’auxiliaires avant la semaine du 30 mai. A partir de là nous avons remarqué des coccinelles (larves, adultes, nymphes) et des chrysopes (larves) que nous avions lâchés et quelques syrphes adultes autour de la bande fleurie. J’ai effectué un test ANOVA (comparaison de moyenne) pour savoir s’il y avait une différence significative entre les tunnels et les lignées mâles et femelles. Le test a révélé qu’il n’y avait aucune différence significative entre les tunnels et les lignées. Il n’y a donc pas d’effet bande fleurie.

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Ensuite en faisant des graphiques par dates on voit qu’il y a quand même des différences entre tunnels et lignée. En fin de notation, c’est le tunnel témoin qui est le plus touché. Sur l’ensemble des tunnels se sont les mâles les plus atteins. On pourrait donc dire que les mâles sont plus attractifs que les femelles pour les pucerons, mais cela n’a pas été prouvé par le test ANOVA. Il ne semble pas avoir de logique dans les résultats pour les expliquer. En effet, les tunnels avec la bande fleurie sont moins touchés par les pucerons mais pas de façon significative. De plus, le tunnel avec 100 % de densité de la bande fleuri est plus touché que le tunnel à 50 % de densité. Je ne pense pas que la bande à 100 % génère plus de ravageurs. Ce phénomène s’expliquerait plutôt par une progression du ravageur, du tunnel le plus infesté au moins infesté. En effet, il semblerait que l’infestation s’est diffusée à partir d’un tunnel qui ne figure pas dans l’essai. Conclusion et perspective L’essai mené cette année n’a pas eu l’effet attendu. Cela s’explique par une floraison trop tardive de la bande fleurie, d’un défaut d’irrigation et d’un microclimat chaud. Pour cela il serait envisageable de faire des semis plus précoces, vers début janvier pour la carotte sauvage, l’achillée millefeuille et l’herbe à Robert. Les autres plantes pourraient quand à elles être semées moins tard que les précédentes, vers mi-janvier. Pour régler le problème de l’irrigation il serait préférable de mettre la bande fleurie en pleine terre dans le tunnel ainsi elle serait irrigué comme la culture. Au niveau des notations il serait intéressant de faire un inter-rang plus large, environ 70 cm au lieu de 50 cm, pour faciliter le passage dans la culture. Les notations par classes me semble trop petites vu le nombre de puceron que nous avons pu voir sur la culture. En effet, la notation se limite à plus de 20 pucerons par plante ce qui est largement dépassé en culture porte graine. Je pense que ce système est bien adapté pour une culture alimentaire, mais pas pour de la semence, car les pucerons ont plus de temps pour s’installer sur la culture. Pour finir, pour réellement voir si la bande fleurie fonctionne, il ne faudrait pas faire de lâchés d’auxiliaires comme nous l’avons fait. Seulement ce point ne peut être effectué que dans une station expérimentale qui n’attend pas un revenu suite à l’essai. Ce qui n’est pas le cas pour BEJO. Pour conclure, je pense que la bande fleurie la haie composite ont un réel intérêt dans la lutte biologique, mais il faut rassembler toutes les conditions favorables à leurs réussites. Références bibliographiques B.RONZON, 2006, Les bandes fleuries réservoir d’auxiliaires : étude de l’impact sur les pucerons de la laitue. Chambre d’agriculture de Maine-et-Loire, Les auxiliaires et le maraîchage guide technique. Johanna Villenave-Chasset, Les auxiliaires des cultures : les auxiliaires en maraîchages. CTIFL 2000, Haies composites réservoir d’auxiliaires. CTIFL, Reconnaitre les auxiliaires : légumes et fraise sous serre, abri et en plein champs. DEVAB 2009, Favoriser les auxiliaires naturels en agriculture biologique. F.LIAGRE Les haies rurales. François Leclant 1999 ACTA, Les pucerons des plantes cultivées. Clefs d’identification II les plantes maraichères. ITAB, Journée technique Fruits et légumes biologique 2010 à Angers. J.LAMBION et C.AMOUR 2008, Biodiversité fonctionnelle en maraîchage biologique. J.LAMBION et J.BAZILE, Biodiversité fonctionnelle en maraichage biologique, une nouvelle expérimentation au GRAB à partir de 2007. Maurice Hullé, Les pucerons des plantes maraîchères : cycle biologique et activité de vol. M.LEGRAND, G.ROY, Favoriser la biodiversité pour protéger ses cultures. CIVAM bio 66 et Redbio, Biodiversité fonctionnelle en parcelle maraîchère. CIVAM bio 66 Redbio 2009, Les haies composites. Page | 50