Lublin Studies in Modern Languages and Literature
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Lublin Studies in Modern Languages and Literature VOL. 43 No 1 (2019) ii e-ISSN: 2450-4580 Publisher: Maria Curie-Skłodowska University Lublin, Poland Maria Curie-Skłodowska University Press MCSU Library building, 3rd floor ul. Idziego Radziszewskiego 11, 20-031 Lublin, Poland phone: (081) 537 53 04 e-mail: [email protected] www.wydawnictwo.umcs.lublin.pl Editorial Board Editor-in-Chief Jolanta Knieja, Maria Curie-Skłodowska University, Lublin, Poland Deputy Editors-in-Chief Jarosław Krajka, Maria Curie-Skłodowska University, Lublin, Poland Anna Maziarczyk, Maria Curie-Skłodowska University, Lublin, Poland Statistical Editor Tomasz Krajka, Lublin University of Technology, Poland International Advisory Board Anikó Ádám, Pázmány Péter Catholic University, Hungary Monika Adamczyk-Garbowska, Maria Curie-Sklodowska University, Poland Ruba Fahmi Bataineh, Yarmouk University, Jordan Alejandro Curado, University of Extramadura, Spain Saadiyah Darus, National University of Malaysia, Malaysia Janusz Golec, Maria Curie-Sklodowska University, Poland Margot Heinemann, Leipzig University, Germany Christophe Ippolito, Georgia Institute of Technology, United States of America Vita Kalnberzina, University of Riga, Latvia Henryk Kardela, Maria Curie-Sklodowska University, Poland Ferit Kilickaya, Mehmet Akif Ersoy University, Turkey Laure Lévêque, University of Toulon, France Heinz-Helmut Lüger, University of Koblenz-Landau, Germany Peter Schnyder, University of Upper Alsace, France Alain Vuillemin, Artois University, France v Indexing Peer Review Process 1. Each article is reviewed by two independent reviewers not affiliated to the place of work of the author of the article or the publisher. 2. For publications in foreign languages, at least one reviewer’s affiliation should be in a different country than the country of the author of the article. 3. Author/s of articles and reviewers do not know each other’s identity (double-blind review process). 4. Review is in the written form and contains a clear judgment on whether the article is to be published or rejected. 5. Criteria for qualifying or rejecting publications and the reviewing form are published on the journal’s website. 6. Identity of reviewers of particular articles or issues are not revealed, the list of collaborating reviewers is published once a year on the journal’s website. 7. To make sure that journal publications meet highest editorial standards and to maintain quality of published research, the journal implements procedures preventing ghostwriting and guest authorship. For articles with multiple authorship, each author’s contribution needs to be clearly defined, indicating the contributor of the idea, assumptions, methodology, data, etc., used while preparing the publication. The author submitting the manuscript is solely responsible for that. Any cases of academic dishonesty will be documented and transferred to the institution of the submitting author. Online Submissions - https://journals.umcs.pl/lsmll Registration and login are required to submit items online and to check the status of current submissions. Volume 43, Issue 1 Littérature, politique, économie : convergences et interférences (Sous la direction d’Anna Maziarczyk et Jolanta Rachwalska von Rejchwald) SOMMAIRE Engagements littéraies. Introduction 1 Anna Maziarczyk, Jolanta Rachwalska von Rejchwald Genre et littérature au xviie siècle : La Princesse de Clèves et ses enjeux politiques 5 Pierre Zoberman Chanter au singulier : esthétiques et politiques de la voix romantique 15 Aleksandra Wojda De l’effondrement de l’étalon-or au crépuscule des idoles dans Les Faux-monnayeurs d’André Gide 27 Marie-Gabrielle Quentin de Gromard Pris au piège. Les idéalistes dans Les Racines du ciel 39 Alicja Koziej De l’engagement intellectuel à la déchirure : Sartre et les autres… 47 Ana Maria Alves Penser la place des femmes sur la scène littéraire. Stratégies de légitimation 57 Hélène Barthelmebs-Raguin Politiques narratives d’Éric Chevillard : pour une littérature littéraire 69 Anna Maziarczyk Beigbeder et l’immoralité de la société contemporaine 81 Snezana Petrova S’engager par le rire. Autour de quelques textes mineurs d’Albert Cohen 95 Carlota Vicens-Pujol Le rêve de la liberté dans 2084. La fin du monde (2015) de Boualem Sansal 107 Alain Vuillemin La maladie comme métaphore. Autour de la somatisation du politique dans 2084. La fin du monde de Boualem Sansal 119 Jolanta Rachwalska von Rejchwald Manuel de survie à l’usage des incapables de Thomas Gunzig : une dystopie orwellienne à la belge 129 Alicja Ślusarska L’engagement politique des pièces « bourgeoises » de Marcel Dubé 137 Renata Jakubczuk Fondements socio-politiques et économiques de la tradition satirique 147 Elena Solovieva LUBLIN STUDIES IN MODERN LANGUAGES AND LITERATURE, 43(1), 2019, HTTP://LSMLL.JOURNALS.UMCS.PL Anna Maziarczyk Université Marie Curie-Skłodowska, Pologne [email protected] https://orcid.org/0000-0001-8485-0915 Jolanta Rachwalska von Rejchwald Université Marie Curie-Skłodowska, Pologne [email protected] https://orcid.org/0000-0003-3159-1942 Engagements littéraies. Introduction Si l’on admet que la littérature est un art qui consiste à parler de la manière dont le monde apparaît aux humains, dans ce domaine, elle a une longue tradition de rivalité avec les sciences sociales dont la politique et l’économie. L’économie est apparue dans la littérature d’abord comme thème développé par les auteurs qui n’étaient nullement des spécialistes de cette discipline, tels que : Mandeville (La Fable des abeilles), Voltaire (Candide), Montesquieu (Les Lettres persanes), Rousseau (Le discours sur l’origine de l’inégalité parmi les hommes), Diderot (Supplément de voyage de Bougainville), Jean Baudin (Les Six livres de la République), pour ne rappeler que quelques noms appartenant au patrimoine culturel commun. À l’aube de la modernité, ce thème a été traité par les grandes œuvres narratives du XIXe et du XXe siècles, celles d’Honoré de Balzac (Illusions perdues), d’Émile Zola (L’Argent), de Raymond Jean, de Paul-Yves Nizan, et de bien d’autres que nous passons sous silence. Si certains spécialistes en économie et en sciences politiques ont découvert dans le discours littéraire une autre manière, plus symbolique et décalée, de présenter la formation des premières théories économiques (celles de David Ricardo ou de Thomas Robert Malthus), d’autres ont trouvé dans les textes littéraires l’illustration de leurs thèses. Nous pensons, en particulier, à Thomas Piketty qui, dans son célèbre Capital au XXIe siècle (2013), puise abondamment dans l’œuvre de Balzac. DOI: 10.17951/lsmll.2019.43.1.1-3 2 Anna Maziarczyk, Jolanta Rachwalska von Rejchwald Depuis au moins d’une vingtaine d’années, un fort courant d’(inter/trans) disciplinarité a contribué au rapprochement fécond entre littérature, politique et économie et, en général, entre littérature et sciences sociales. Mȇme si les anciens cloisonnements entre les disciplines scientifiques ont creusé un fossé entre littérature, politique et économie, il semble pourtant indéniable qu’elles sont intrinsèquement liées, vu la capacité de la littérature à fédérer l’hétérogène et à « secouer l’entropie des idées reçues » (Angenot, 1992, p. 25). De multiples travaux de recherche qui se sont succédé depuis les années 80 du XXe siècle ̶ initiés par Yves Citton (1994, 2008, 2013a, 2013b) et par Martial Poirson (2011), poursuivis par de nombreux chercheurs, comme Pierre Lassave (2002) ou Elisabeth Rallo Ditche (2010) ̶ ont démontré que la littérature ne se laisse pas circonscrire à l’art de faire du beau, à ce « reste » verlainien (et tout le reste est la littérature), qu’elle n’est pas réductible à une machine discursive à faire rȇver, mais qu’elle demeure un dispositif, influent et intelligent, pour penser et changer le monde. Étant persuadées que littérature, politique et économie ne sont pas des domaines à l’identité close, c’est sous les auspices de deux préfixes « con- » et « inter- », véhiculés par les termes mis dans l’intitulé de notre numéro, que nous plaçons notre réflexion pour parler du rapprochement entre ces trois disciplines. Appréhendée sous l’angle de convergence et d’interférence avec d’autres sciences sociales, la littérature apparaît comme un puissant medium, discursif et formel, capable de promouvoir la meilleure compréhension du monde et ses dynamiques poly-centrées, dont le sens échappe à l’entendement d’un seul homme et d’une seule discipline. Éric Fottorino, ancien directeur de la rédaction du journal Le Monde, affirme que « Les grands textes sont toujours des textes d’actualité. La capacité des écri- vains à dire le réel transcende tout » (2019). Ainsi, les contributions que nous sou- mettons à l’attention des lecteurs tentent de démontrer que la grandeur des œuvres littéraires se mesure à l’aune d’une part irréductible d’actualité qu’elles possèdent et de leur potentiel, véhiculé par le biais de diverses approches théoriques, de faire émerger des questions qui n’ont pas encore été posées. Leurs auteur(e)s s’interro- gent dans quelle mesure le genre, le rire, la satire, la musique et la littérature elle- mȇme sont « politiques » (Pierre Zoberman, Hélène Barthelmebs-Raguin, Car- lota Vicens-Pujol, Elena Soloviova, Ana Maria Alves, Aleksandra Wojda, Anna Maziarczyk) ; Marie-Gabrielle Quentin de Gromard questionne les politiques de la valeur, tandis que Alicja Koziej nous fait plonger dans un univers soumis à un double déterminisme de l’Histoire et du Politique; il