----- MINISTERE DE L’ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE ------UNIVERSITE D’ABOMEY-CALAVI ------ECOLE POLYTECHNIQUE D’ABOMEY-CALAVI ------Département de Production et Santé Animales (D/PSA) ------Master en Production et Santé Animales

Spécialité : Biotechnologie et Gestion des Polygastriques

Mémoire de fin de formation pour l’obtention du grade de Master

Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou

Présenté et soutenu par : Sabi OROU YOROU Co-Superviseur : Superviseur : Dr (MC) Moussa GIBIGAYE Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM Maître de Conférences Professeur Titulaire de Zootechnie Enseignant-Chercheur à la FASHS Enseignant-Chercheur à l’EPAC

Président de jury : Membres :

Prof. Sahidou SALIFOU, - Dr. (MC) Anselme ADEGBIDI, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC Enseignant-Chercheur à la FSA/UAC - Dr. (MC) Moussa GIBIGAYE, Enseignant-Chercheur à la FASHS/UAC - Prof. Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Enseignant-Chercheur à l’EPAC/UAC 7ème promotion

Année académique 2016 - 2017 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou

DEDICACE

Je dédie ce document à :

 Notre mère Dado GOGA, une mère courageuse et endurante ; toujours dévouée pour la cause de ses enfants. Nous découvrons en toi le symbole d’une mère qui ne vit que pour ses enfants. Que ce travail soit l’expression de l’aboutissement de tes peines. Que Dieu Tout Puissant t’accorde une longue vie afin de bénéficier davantage des fruits de tes efforts.

 Notre fille Malika Gnon Yérima Koro et sa mère Zina AMOUDA pour le soutien, la compréhension et surtout l’amour ; ce travail est avant tout le vôtre et qu’il soit pour toi notre fille un exemple à suivre.

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HOMMAGE

A notre cher Maître, Professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, Professeur Titulaire de Zootechnie, Enseignant-Chercheur au Département de Production et Santé Animales de l’Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi, pour n’avoir ménagé aucun effort dans la supervision de ce travail. Nous garderons exact votre esprit scientifique, l’enthousiasme que vous avez toujours généré en nous transmettant vos connaissances, ainsi que la rigueur que vous avez appliquée durant toute notre formation. Recevez ici nos hommages et l’expression de notre profonde gratitude ; A notre Co-superviseur, Moussa GIBIGAYE, Maître de Conférences en Géographie Rurale, Enseignant-Chercheur au Département de Géographie et Aménagement du Territoire à la Faculté des Sciences Humaines et Sociales (FASHS). Recevez ici nos hommages et l’expression de notre profonde gratitude ;

Au Président du jury, pour le grand sacrifice que vous nous faites en acceptant de présider notre jury nonobstant vos nombreuses occupations. Hommage respectueux ; A tous les membres du jury, pour le grand honneur que vous nous faites en acceptant d’apprécier ce travail et d’y apporter vos critiques constructives malgré vos multiples occupations. Toutes nos profondes reconnaissances. A tous les Enseignants de l’EPAC en général et ceux du Département de Production et Santé Animales en particulier, qui ont contribué à notre formation afin de faire de nous des cadres compétents. Nous vous rendons un hommage mérité.

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REMERCIEMENTS

L’accomplissement de ce travail n’aurait été possible sans le concours multiforme de bien de personnes à qui nous tenons à exprimer notre reconnaissance. Nous remercions très sincèrement :

. Le professeur Issaka YOUSSAO ABDOU KARIM, en reconnaissance à tout ce que vous avez fait pour nous depuis notre arrivée au Département de Production et Santé Animales ;

. Monsieur Ignace DOTCHE, pour avoir assumé pleinement et valablement la responsabilité de nous accompagner de prêt, de la rédaction du protocole jusqu’à la finalisation de ce mémoire. La disponibilité, la simplicité, la collaboration et la patience dont vous avez fait preuve, ont donné à ce travail toute sa valeur. Recevez nos sincères remerciements ;

. Monsieur Benoît CODO, doctorant en Géographie Rurale ;

. Le Chef du Département de Production et Santé Animales, Docteur Cyrille BOKO, il nous est agréable de reconnaître votre influence positive sur notre épanouissement durant toute notre formation. Les résultats obtenus n'ont pu l'être que grâce au bon fonctionnement du Département que vous dirigez avec dextérité ;

. Le Docteur Chakirath SALIFOU, enseignante-chercheur à l’EPAC pour votre aide et vos conseils pour la réalisation de ce travail ;

. Monsieur Serge G. AHOUNOU, pour sa contribution scientifique et technique à la réalisation de ce document ;

. Le Docteur Kevin KASSA, votre apport scientifique et technique à la réalisation de ce document ;

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. Monsieur Jaurès AGBOZO, pour sa contribution scientifique et technique à la réalisation de ce document ;

. Tous les chefs secteurs, les Techniciens Supérieurs en Production Animale (TSPA) et les chefs postes des Communes de Kalalé, Nikki, Pèrèrè, N’Dali, Bembéréké et Sinendé et en particulier au chef secteur de Léopold OBINE, pour nous avoir reçus avec enthousiasme. Votre collaboration et votre accompagnement nous ont beaucoup aidé dans la réalisation de ce document. Recevez-le comme le signe de notre reconnaissance ;

. Notre maman Aïssatou ABOUDOU, qui se bat jour et nuit pour satisfaire nos besoins, nous garantissant ainsi un avenir radieux ;

. Monsieur Dibril WADE, qui m’a pris comme son propre enfant et soutenu financièrement et moralement tout au long de cette formation.

. Le Docteur Orou Bagou YOROU et son épouse Latifatou BOUKARI, pour le soutien indénombrable dont vous aviez fait preuve durant toute notre formation. Recevez ici le témoignage de notre reconnaissance ;

. Notre épouse Zina AMOUDA, qui nous a aidé, encouragé, soutenu et conseillé de près comme de loin pour la réalisation de ce travail, reçoit ici le témoignage de notre profonde gratitude. Que Dieu te protège et te bénisse ;

. Notre chère tante Bougnon BANI, pour ton soutien sans cesse et tes conseils à notre égard pour la réalisation de ce travail ;

. Nos frères Assouma OROU YOROU, Bio OROU YOROU, Gouda OROU YOROU et à toute la famille BANI pour votre soutien et vos conseils.

. Nos amis Boris BANKOLE, Anis BIO YESSOUFOU, Ganiou GUEDEGBE et tous les autres camarades de la 7ème promotion de Master, en souvenir des bons moments passés ensemble. Notre salut réside dans l'union.

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TABLE DES MATIERES

DEDICACE ...... 1

HOMMAGE ...... 2

REMERCIEMENTS ...... 3

TABLE DES MATIERES ...... 5

LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES ...... 7

LISTE DES TABLEAUX ...... 8

LISTE DES FIGURES ...... 9

RESUME ...... 10

ABSTRACT ...... 11

INTRODUCTION ...... 12

1. Synthèse bibliographique ...... 15

1.1. Zones agro-écologiques du Bénin ...... 15

1.2. Production Bovine au Bénin ...... 18

1.2.1. Races bovines élevées au Bénin ...... 18

1.2.1.1. Les zébus ...... 18

1.2.1.2. Les taurins ...... 20

1.2.2. Systèmes de production des bovins au Bénin ...... 21

1.3. Commerce du bétail au Bénin ...... 25

1.3.1. Commerce transfrontalier du bétail ...... 25

1.3.2. Economie de la production de bétail au Bénin ...... 26

2. Cadre de l’étude, matériels et méthodes ...... 29

2.1. Milieu d’étude ...... 29

2.2. Matériel et méthodes ...... 31

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2.3. Analyses statistiques ...... 31

3. Résultats et discussions ...... 33

3.1. Résultats ...... 33

3.1.1. Influence de la fluctuation du Naira sur la production et la vente des animaux au niveau des exploitations ...... 33

3.1.1.1. Profil des éleveurs enquêtés ...... 33

3.1.1.2. Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par Commune ...... 35

3.1.1.3. Commercialisation des animaux par les éleveurs ...... 39

3.1.1.4. Utilisation des recettes de vente par les éleveurs ...... 44

3.1.2. Influence de la fluctuation du Naira sur la commercialisation du bétail .. 47

3.1.2.1. Lieux d’achat et de vente par les commerçants ...... 47

3.1.2.2. Utilisation des recettes de vente par les commerçants ...... 51

3.1.3. Influence de la fluctuation de Naira sur le prix de vente des animaux au

Bénin et au Nigéria ...... 56

3.2. Discussion ...... 59

3.2.1. Influence de la fluctuation du Naira sur la production et la vente des animaux au niveau des exploitations ...... 59

3.2.2. Influence de la fluctuation du Naira sur la commercialisation du bétail .. 60

3.2.3. Influence de la fluctuation de Naira sur le prix de vente des animaux au

Bénin et au Nigéria ...... 62

Conclusion et suggestions ...... 63

Références bibliographiques ...... 64

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LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES

BEAC : Banque des Etats de l’Afrique Centrale

CEDEAO : Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest

EPAC : Ecole Polytechnique d’Abomey-Calavi

FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Alimentation et l’Agriculture

INSAE : Institut National de la Statistique et de l’Analyse Economique

LARES : Laboratoire d’Analyse Régionale et d’Expertise Sociale

OCDE : Organisation de Coopération et de Développement Economiques

PAFILAV : Projet d’Appui aux Filières Lait et Viande

PSA : Production et Santé Animales

UEMOA : Union Economique et Monétaire Ouest Africaine

FCFA : Franc des Colonies Française d’Afrique

SAS : Statistical Analysis system

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LISTE DES TABLEAUX

Tableau I : Profil des éleveurs enquêtés par Commune ...... 34

Tableau II: Structure du cheptel ...... 34

Tableau III : Profil des éleveurs par groupes sociolinguistiques ...... 35 Tableau IV : Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par Commune ...... 37 Tableau V : Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par groupe sociolinguistique...... 38

Tableau VI : Lieux et période de vente des animaux par Commune ...... 41 Tableau VII :Lieux et période de vente des animaux par groupe sociolinguistique

...... 42

Tableau VIII : Prix des ventes des animaux par les éleveurs...... 43

Tableau IX : Utilisation de les recettes de vente par Commune ...... 45

Tableau X : Utilisation des recettes de vente par groupe sociolinguistique ...... 46

Tableau XI : Les lieux d’achat et de vente des animaux par Commune ...... 49 Tableau XII : Les lieux d’achat et de vente des animaux par groupe sociolinguistique ...... 50

Tableau XIII : Utilisation de les recettes de vente par Commune ...... 53

Tableau XIV : Utilisation de les recettes de vente par groupe sociolinguistique54

Tableau XV : Taxes et nombre d’animaux convoyés par Commune ...... 55 Tableau XVI : Taxes et nombre d’animaux convoyés par groupe sociolinguistique

...... 55 Tableau XVII : Prix de vente des animaux par les éleveurs et les commerçants en fonction des périodes ...... 57 Tableau XVIII: Vente des animaux par les commerçants au Bénin et au Nigéria

...... 57 Tableau XIX: Vente des animaux selon la période et le lieu de vente par les commerçants ...... 58

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LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Les zones agro-écologiques au ...... 17 Figure 2 : Postes d’entrée, couloir d’Accès et zones d’accueil des transhumants au Bénin ...... 23

Figure 3: La zone agro-écologique III des cultures vivrières du Borgou ...... 30

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RESUME Le commerce du bétail entre le Nigéria et le Bénin est une activité très développée au Nord du Bénin. Cette activité est souvent influencée par la fluctuation du Naira. Le but de l’étude est d’évaluer les effets de la fluctuation du naira sur la production et la commercialisation des bovins, dans la zone agro écologique des cultures vivrières du Borgou. Pour y parvenir, une enquête a été réalisée auprès de 180 éleveurs et 180 commerçants pour la collecte des données. Celles-ci ont été analysées et les fréquences ont été calculées et comparées par Commune, et par groupe sociolinguistique. Tous les éleveurs enquêtés s’approvisionnent en intrants au Bénin, à cause de la qualité des produits. Cependant, la baisse de Naira entraine la chute de la production laitière, à cause du manque de moyens financiers pour l’achat des intrants. Les éleveurs des Communes enquêtées vendent majoritairement leurs animaux au Bénin, à l’exception d’une minorité de Peulh de Kalalé et de Nikki qui vendent au Nigéria, à cause de la proximité du marché nigérian. Les raisons de vente des animaux au Bénin sont surtout le besoin urgent d’argent, la chute du naira et la non maitrise du marché nigérian. Les commerçants achètent les animaux dans les élevages et les revendent surtout aux commerçants nigérians, dans les marchés à bétail. La taille du bétail convoyé au Nigéria en période de hausse du Naira est le double de celle de la période de baisse de naira. La chute du Naira est la principale cause pour laquelle, la majorité des commerçants vendent leurs animaux au Bénin. Les éleveurs et commerçants vendent les animaux plus chers en période de hausse de Naira qu’en période de baisse de Naira, quelle que soit la catégorie d’âge. Ces animaux achetés par les commerçants aux éleveurs sont revendus un peu plus chers, aux commerçants nigérians. Les animaux de plus de 3 ans sont vendus plus chers au Nigéria qu’au Bénin. Mots clés : Bétail, Naira, fluctuation, production, commercialisation, Bénin

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ABSTRACT Livestock trade between Nigeria and Benin is a highly developed activity in northern Benin. This activity is often influenced by the fluctuation of the Naira. The aim of the study is to evaluate the impact of the fluctuation of the naira on the production and marketing of cattle, in the agro-ecological zone of food crops of Borgou. To achieve this, a survey was conducted among 180 breeders and 180 traders for data collection. These were analyzed and the frequencies were calculated and compared by Commune and by sociolinguistic group. All the farmers surveyed are sourcing inputs in Benin because of the quality of the products. The decline in Naira leads to a decline in milk production, due to the lack of financial means for the purchase of inputs. Breeders in the Communes surveyed mostly sell their animals in Benin, with the exception of a minority of Fulani from Kalalé and Nikki who sell to Nigeria because of their proximity to the Nigerian market. The reasons for selling animals in Benin are especially the urgent need for money, the fall of naira and the lack of control of the Nigerian market. The traders buy the animals from the farms and sell them mainly to Nigerian traders in the cattle markets. The size of the cattle shipped to Nigeria during the Naira rise is twice that of the naira decline period. The fall of the Naira is the main cause for which the majority of traders sell their animals in Benin. Breeders and traders sell more expensive animals during the Naira rise than during a declining Naira, regardless of age category. These animals bought by traders from breeders are sold a bit more expensive to Nigerian traders. Animals over 3

years old are sold more expensive in Nigeria than in Benin.

Keywords: Livestock, Naira, fluctuation, production, marketing, Benin

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INTRODUCTION

Le commerce est devenu un élément essentiel dans le développement économique d'un pays et d'une organisation (Sana, 2008). Les échanges commerciaux entre le Nigéria et les pays voisins dont le Bénin sont très développés, et ces échanges portent principalement sur les produits agricoles et les articles manufacturés (Yerima et Ale, 2012). Dans le domaine agricole, le marché des produits animaux sur pied est en pleine expansion, à cause de la demande élevée en viande au Nigéria (Adah et Hope, 2017; Desiere et al., 2018). La demande en produits animaux est estimée à 7 688 000 tonnes dont 2 496 000 tonnes de viande de bétails ; 1 872 000 tonnes de viande d’ovins-caprins ; 1 400 000 tonnes de poissons et fruits de mer, et 1 420 000 tonnes de lait (Yerima et Ale, 2012). Les animaux impliqués dans ce commerce sur pieds sont surtout des bovins. Les échanges entre ces deux pays se font en Franc CFA ou en Naira et les acteurs doivent procéder à des conversions (par un taux de change) après la vente des animaux. Ce taux de change représente un instrument macroéconomique assez important, car il permet de mesurer l'état de santé d'une économie et d'ajuster la politique monétaire et commerciale d'un pays (Fragé, 2009). L'instabilité du taux de change à l'intérieur d’un pays s'accompagne d'un ralentissement de la croissance économique et perturbe les échanges commerciaux (Wonyra, 2012). La hausse de Naira entraine une augmentation des importations des produits agricoles par les commerçants nigérians. Par contre, une baisse de naira décourage les pays étrangers à exporter leurs produits vers le Nigéria, parce que le prix de vente des produits reste inchangé. Malheureusement, le naira ne cesse de chuter depuis quelques années. Le taux de change de cette monnaie est actuellement de 305 nairas pour un dollar contre 120 nairas pour un dollar en 2007 et 200 nairas fin 2016. Cette situation économique que traverse le Nigéria n’est pas sans conséquence sur le commerce de bétail dans les zones béninoises frontalières du Nigéria. La zone agro-écologique des cultures vivrières, de par sa proximité avec

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 12 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou le Nigéria, fait partir des régions les plus touchées par la chute du Naira au Nigéria. Le faible taux de change de sa monnaie a rendu les produits béninois non compétitifs sur le marché nigérian (Agbokou, 2017). Les commerçants de bétail ont souvent été pénalisés lorsque la dépréciation du Naira vis-à-vis du franc CFA annulait toutes leurs marges bénéficiaires entre la conclusion de l'achat en Naira et le temps d'acheminement du bétail sur pied jusqu'à destination (Sana, 2008). Plusieurs études ont été réalisées sur l’impact des fluctuations du Naira sur le commerce béninois, cependant aucun de ces travaux n’a porté sur l’impact de cette fluctuation sur la production et le commerce du bétail. C’est pourquoi à la fin de notre formation de Master en Production et Santé Animales nous avons choisi le thème « Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou » qui a pour objectif général d’évaluer l’impact de la fluctuation du Naira sur la vie sociale et économique des éleveurs et commerçants de bovins de cette zone agro-écologique. De façon spécifique, il s’agit :

. d’évaluer l’impact de la fluctuation du naira sur la production des bovins dans la zone des cultures vivrières du Borgou. . d’évaluer l’impact de la fluctuation du naira sur la commercialisation des bovins dans la même zone.

Le présent travail est subdivisé en trois parties :

. la première fait une revue de littérature sur la production et la commercialisation de bovin au Bénin; . la deuxième prend en compte le matériel et la méthodologie utilisés pour atteindre les objectifs spécifiques préalablement fixés; . la troisième porte sur les résultats obtenus et la discussion.

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 13 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou

Chapitre 1 Synthèse bibliographique

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1. Synthèse bibliographique

1.1. Zones agro-écologiques du Bénin

Le Bénin est divisé en huit zones agro-écologiques (Honkpehedji, 2009). L'extrême Nord-Bénin (zone I) regroupant les Communes de Malanville et de Karimama, et elle couvre une superficie totale de 9 057 km2 avec une population de 234 994 habitants, selon les données du RGPH4 (INSAE, 2015). Les systèmes de cultures reposent sur le mil et le sorgho, le coton, le maïs, le riz, l'oignon, la pomme de terre et les cultures maraichères. En raison des peuplements encore faibles, les terres sont disponibles dans cette zone où on peut craindre des déséquilibres environnementaux (Honkpehedji, 2009).

La zone cotonnière du Nord-Bénin (zone II) regroupe les Communes de Ségbana, Gogounou, Banikoara, Kérou et Kandi. Elle couvre une superficie de 20 930 km2 et compte 632 469 habitants avec 29 227 ménages agricoles. Les systèmes de production dans cette zone sont basés sur le sorgho, le maïs, coton, le mil, le riz et complétés par l'igname (Honkpehedji, 2009).

Le sud Borgou (zone III) regroupe N'Dali, Nikki, Kalalé, Sinendé, Pèrèrè, Bembéréké et Péhunco et s'étend sur une superficie de 23 442 km2 avec une population de 846 402 habitants et compte 36 229 ménages agricoles. Le système de production dans cette zone est basé sur l'igname, le maïs, le sorgho et le mil. Le faible peuplement de la zone explique la disponibilité des terres (Honkpehedji, 2009).

La zone Ouest-Atacora (zone IV) est constituée des Communes de Cobly, Ouaké, Tanguiéta, Natitingou, Djougou, Toucountouna, Copargo Boucoumbé, Matéri et Kouandé et couvre une superficie de 16 936km2 ; sa population est de 781 389 habitants avec 54 855 ménages agricoles. Le système de production est basé sur les céréales au Nord de la zone, complété par l'igname dans sa partie sud (Honkpehedji, 2009).

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Le faible peuplement explique la disponibilité des terres dans la zone cotonnière du centre du Bénin (Zone V) qui regroupe Bassila, Parakou, , Ouessè, Bantè, Savè, Savalou Glazoué, Kétou, Djidja, Dassa et Aplahoué. Elle couvre une superficie de 32 163km2 et compte 1 778 187 habitants avec 9 153 ménages agricoles. Le système de production est basé sur les céréales, les tubercules et les légumineuses produits deux fois au cours de l'année, grâce aux deux saisons de pluie qui caractérisent la zone (Honkpehedji, 2009).

La zone des terres de barre (zone VI) est constituée des Communes d'Abomey- Calavi, Allada, Kpomassè, Tori-Bossitto, Zè, Djakotomè, Dogbo, Klouékanmey, Houéyogbé, Toviklin, Adjarra, Ifangni, Missérétté, Porto-Novo, Abomey Avrankou, Sakété, Agbangnizoun, Covè, Zakpota et de Zangnanado et Bohicon. Elle couvre une superficie de 6 391 km2 avec 1 779 904 habitants et 144 715 ménages agricoles. Le système de production est basé sur la culture de maïs, du manioc et de l'arachide. Dans cette zone, le régime des pluies est souvent perturbé entrainant des changements dans les cycles de production annuelle.

La zone de dépression (zone VII) comprend Pobè, Adja-Ouèrè, Toffo, Lalo et Zogbodomey. Sa superficie est de 2 564 km2 avec une population de 225 262 habitants (INSAE, 2015). Le maïs associé au manioc, à la tomate, au piment, et d'autres constituent la base du système de production de la zone qui recèle d'importantes potentialités pour la population.

La zone des pêcheries (zone VIII) regroupe Grand-Popo, Comé, Lokossa, Cotonou Athiémé, Bopa, Ouidah, So-Ava, Sèmè-Podji, Aguégué, Dangbo, Adjohoun, Bonou et Ouinhi. Elle couvre une superficie de 3 280 km2 avec une population de 921 598 habitants et 65 120 ménages agricoles. Dans cette zone le système de production est basé sur le maïs, le manioc et les cultures maraichères. La très faible disponibilité des terres y limite l'extension de l'agriculture (Honkpehedji, 2009). La figure 1 nous montre ces zones dans la carte du Bénin.

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Figure 1 : Les zones agro-écologiques au Benin Source des données : DDP/MAEP (Juin 2001)

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1.2. Production Bovine au Bénin

1.2.1. Races bovines élevées au Bénin

Les différentes races bovines rencontrées sont composées de taurins et de zébus. Les zébus sont représentés par le Yakanan (bunanji, shiwali), le Goudali (Bokolo), le M’Bororo, l’Azawak et le Djeli (djali, Gumandji). Les races taurines du Bénin utilisées sont : Borgou, Lagunaire et Somba.

1.2.1.1. Les zébus

 Yakanan

Il est encore appelé Bunanji ou Shiwali. C’est un animal de grand format et généralement de robe blanche avec des muqueuses noires. On rencontre des robes mouchetées et Pie-noires. Les cornes sont très bien développées et se redressent en s’écartant. Ces animaux ont une bosse très développée et droite à jeune âge et adulte. Quand ils deviennent vieux, la bosse tombe de côté (gauche ou droite). La bosse est plus développée chez le taureau que chez la vache. La production laitière journalière de cette race varie de 1,45 à 2,65 litres (Kassa et al., 2016a; Kassa et al., 2016c). L’animal s’engraisse bien. Le poids et le rendement à l’abattage sont respectivement de 346,48 kg et 60% (Salifou et al., 2012).

 Goudali

Il est encore appelé Bokolo. C’est un animal de grand format avec un fanon très développé. Sa robe est de couleur uniforme ou tacheté. Ainsi, on a des robes blanchâtres avec une couleur noire au niveau de l’encolure, des robes noires avec des taches blanches au niveau du ventre, etc. Il présente une bosse et un fanon très développés. Sa corne est petite et parfois absente. Le taureau pèse 563 kg et la vache 335 kg, avec une production de lait de l’ordre de 619 litres par lactation. Les productions moyennes journalières de lait varient de 3 à 5 litres (Marichatou et al., 2005; Assani et al., 2015; Kassa et al., 2016a).

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 Zébu Azawak

C’est un animal de taille moyenne 1,10 m à 1,20 m chez la femelle et 1,20 m à 1,30 m chez le mâle. Le poids moyen est 250-300 kg chez la vache et 400-500 kg chez le taureau. La conformation générale de la femelle est fine. Les cornes sont insérées haut, en forme de coupe ou de croissant, de couleur grise. Elles sont courtes, épaisses et droites chez le taureau, fines et croissantes chez la vache, plus longues chez le mâle (35 à 40 cm). La robe est généralement froment-foncée et à lunettes noires, mais on trouve toutes les variétés de robes. La variété fauve à muqueuse et à extrémités brunes ou noirâtres a été sélectionnée à la station de Filingué au Niger. C’est un bon animal de portage, apte à l’embouche avec un rendement carcasse entre 48-50%. Le cuir pèse 6 à 8 kg à sec. La femelle est l'une des meilleures productrices de lait, d'où l'appellation "Jersiaise" de l'Afrique de l'ouest (Assani, 2013). En milieu rural, la production journalière de lait varie de 1,7 à 1,82 kg (Oumarou, 2004; Kassa et al., 2016a).

 Zébu M’Bororo

Le M’Bororo est haut sur pattes avec 1,35-1,40 m de hauteur au garrot, et un poids adulte de 300 à 400 kg. La femelle a 1,30 à 1,35 m de hauteur au garrot et un poids adulte de 250 à 300 kg. Le M’Bororo est longiligne, convexiligne, hypermétrique. Les cornes sont très longues, implantées haut et en forme de lyre haute, avec la pointe dirigée vers l’arrière. Leur longueur peut atteindre 0,80 m à 1,20 m chez la vache et le taureau. C’est un grand marcheur, de grande transhumance. Les animaux sont élevés en plein air dans un système d’élevage transhumant, ou nomade. Ce sont des animaux tardifs n’atteignant leur développement que vers 6 ans. C’est un animal difficile d’approche, assez fougueux et peu propice au dressage pour le travail. Le rendement boucher est faible (45%). Le lait est exploité, bien que produit en petite quantité : 300- 400 l en 180-200 jours. Par jour, cette production est de 1,75 litre (Kassa et al., 2016a).

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1.2.1.2. Les taurins

 Race Borgou

Originaire du Département du Borgou au Bénin, son aire de distribution géographique s’étend au Togo, au Burkina Faso (Méré) et au Nigeria. La robe dominante est blanche ou grise, parfois pie-noire et les muqueuses sont généralement noires. La hauteur au garrot varie de 120 à 130 cm chez le mâle et de 110 à 125cm chez la femelle. La production laitière de cette vache varie de 0,7 litre à 1,77 litre (Senou et al., 2008; Alkoiret et al., 2011; Kassa et al., 2016b; Kassa et al., 2016c). Le poids à 45 mois d’âge est de 259 kg pour le mâle et 249 kg pour la femelle (Youssao et al., 2013). Le rendement à l’abattage est de 49,35% (Salifou et al., 2012).

 Race lagunaire

Elle est originaire du Département de l'Ouémé et son aire de distribution géographique au Bénin s’étend au Mono-Couffo, dans l’Atlantique-Littoral, dans le Plateau et dans le Zou. Race trypanotolérante à tempérament doux se plaisant à vivre autour des maisons comme les chèvres, la lagunaire a une robe de couleur noire, parfois blanche ou pie-noire. C’est un animal de petit format mesurant 80 à 100 cm au garrot, pesant 140 à 180 kg chez le mâle et 100 à 140 kg chez la femelle. Les cornes sont très courtes et effilées, parfois absentes. La production laitière de cette race est médiocre (Kassa et al., 2016a), mais sa viande de très bonne qualité (Salifou et al., 2013). La production laitière est de 0,36 litre par jour (Kassa et al., 2016a). Le rendement à l’abattage est de 48,59% (Salifou et al., 2012), et sa viande plus tendre que celle des bovins élevés au Bénin (Salifou et al., 2013).

 Race Somba

Il s’agit d’un taurin du Nord Bénin encore appelé « Atacora ». Son aire géographique de concentration est Atacora-Donga. La couleur de la robe est pie- noire ou pie-fauve. Son profil est rectiligne, sa proportion est ellipométrique et

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 20 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou son format est bréviligne. La hauteur au garrot est de : 100 à 120 cm, pour un poids vif moyen de 160 à 200 kg. Son aptitude laitière est faible, 300 kg de lait par lactation (200 jours) et son rendement à l’abattage est de 43-45 %. Sa trypanotolérance est assez bonne (Adjou, 2006).

1.2.2. Systèmes de production des bovins au Bénin

Le mode d’élevage des bovins est de type extensif et traditionnel dans le milieu paysan, et se caractérise par deux systèmes d’élevage basés sur l’exploitation du pâturage naturel : transhumance et sédentarité (Diop, 2012).

 Système transhumant

Le système transhumant favorise une grande mobilité et un faible lien avec l’agriculture. Le but est d’utiliser le meilleur pâturage au meilleur moment, et de disposer d’eau. Il existe une habitation permanente ; les mouvements sont cycliques, saisonniers et se font à l’intérieur de parcours saisonniers. L’éleveur retourne à l’habitation permanente chaque année. Selon la distance parcourue, on distingue la grande transhumance et la petite transhumance. La petite transhumance a pour but de valoriser les résidus de récoltes ou d’accéder aux meilleurs pâturages ou laisser la place aux cultures ; cette forme de transhumance est très répandue et elle permet de réduire les conflits avec les agriculteurs. Très souvent, les déplacements se font au niveau national, mais ils peuvent être transfrontaliers ; notamment pour les éleveurs installés non loin des frontières

(Diop, 2012). La grande transhumance se fait en saison sèche et ne répond pas à un schéma rigide dans ses modalités, son organisation et sa fréquence. Elle correspond à des mouvements de grande amplitude du bétail (nord-sud à l‘aller et sud-nord au retour). Les distances parcourues sont de plusieurs centaines de kilomètres, et dépassent fréquemment les frontières du pays d’origine (Diop, 2012).

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En saison sèche, le parcours aller de la transhumance est plutôt constitué de points stratégiques (points d‘eau, aires de pâturages, marchés, cures salées, gués, etc.) que les éleveurs cherchent à relier (Convers et al., 2007). Ils ne suivent donc pas une piste bien précise, puisque les champs ne sont pas cultivés à cette période. Leur itinéraire est issu de la tradition, mais s’articule autour de la présence de certaines ressources pastorales « clés » (fourrage et eau essentiellement). Au moment du retour de la transhumance et lors des déplacements quotidiens sur le terroir d‘attache en saison des pluies, des pistes précises appelées couloirs sont empruntées par les éleveurs, pour faciliter leur passage à travers les terroirs agricoles. On observe actuellement une tendance au balisage de ces couloirs (figure 2), pour contrer l’avancée des champs qui engendrent de violents conflits entre agriculteurs et éleveurs (Diop, 2012). Les productions (lait, viande, fumier) se font alors tout au long du déplacement, et sont commercialisées sur l’ensemble de cet espace. La frontière (qui peut paraître virtuelle pour l’éleveur) qui est installée au milieu de cet espace ne change pas fondamentalement les principes de la transhumance (zone d’accueil et de départ, transformation des règles, etc.), mais a tendance à amplifier la notion d’étranger (Diop, 2012). Cette transhumance transfrontalière part du Burkina Faso et du Niger pour aller vers le Bénin. Des mouvements de troupeaux ont toujours existé dans cette zone. Cependant, la transhumance transfrontalière est apparue comme un phénomène massif après les sécheresses de 1973 et 1984

(Diop, 2012). La figure 2 nous montre le poste d’entrée, couloir d’accès et zones d’accueil des transhumants au Bénin.

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Figure 2 : Postes d’entrée, couloir d’Accès et zones d’accueil des transhumants au Bénin Source : Diop, 2012

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 Système sédentaire

Au Bénin, on distingue deux types d’élevage sédentaire : le système sédentaire extensif pratiqué par les éleveurs et des agro-éleveurs, et le système semi-extensif pratiqué surtout dans les fermes d’élevage d’Etat.

Le système d’élevage sédentaire est associé aux différentes cultures (subsistance ou rente) et occupe les zones situées aux alentours des villages. L’élevage sédentaire est pratiqué par les agriculteurs qui thésaurisent leurs productions sous forme de bétail, et par les éleveurs sédentaires. Ce système se caractérise par le fait que les animaux sont gardés en permanence dans le village ou sous la conduite des bergers. Pendant la saison pluvieuse, les animaux pâturent sur de courtes distances, dans les zones non cultivées. Pendant la saison sèche, leur alimentation est complétée avec les résidus de cultures et des fourrages. Le plus souvent, les éleveurs pratiquent à la fois l’élevage transhumant et l’élevage sédentaire et pendant la transhumance, une partie des animaux est gardée au campement pour l’alimentation de la famille en lait. L’élevage sédentaire extensif est beaucoup plus pratiqué par les Gando, et ce groupe socio-culturel fait des cultures fourragères et des réserves fourragères pour alimenter les animaux en période de soudure (Alkoiret et al., 2009). Les animaux sont traités au moyen des produits vétérinaires ou des plantes endogènes (Alkoiret et al., 2009).

L’élevage sédentaire semi-amélioré est beaucoup pratiqué par les éleveurs de type moderne et sur les fermes d’Etat. Les animaux (sauf les veaux) sont toute la journée au pâturage et la nuit dans un parc muni d’abreuvoirs et de mangeoires. Les veaux sont gardés dans le parc. Les troupeaux sont constitués selon l’âge et le sexe des animaux (Youssao et al., 2000). En général, l’alimentation est basée sur l’exploitation du pâturage naturel et des prairies artificielles. Les animaux bénéficient également des résidus de récolte issus des champs de cultures. Les prairies artificielles sont constituées de Brachiaria ruziziensis, de Stylosanthès sp et d’Andropogon gayanus dont une partie est utilisée sous forme d’ensilage. Les

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 24 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou exploitations sur pieds des prairies artificielles se font surtout sur les anciennes parcelles fourragères. Une complémentation en ensilage, en tourteaux de coton, en sel de cuisine, en pierre à lécher est assurée aux animaux pendant la période de transition entre la saison sèche et la saison pluvieuse, pour couvrir les besoins en énergie et en matières azotées digestibles. Le suivi sanitaire est basé sur des vitamino-préventions et l’administration d’oligo-éléments, des traitements préventifs contre la trypanosomiase, les parasitoses gastro-intestinales, les tiques et autres arthropodes. Le programme national de prophylaxie contre les grandes épizooties (pasteurellose, péripneumonie contagieuse bovine) est suivi régulièrement. Les maladies occasionnelles sont traitées spécifiquement en fonction des cas cliniques dépistés (Youssao et al., 2000).

1.3. Commerce du bétail au Bénin

La commercialisation des bovins sur pieds au Bénin est libre. Son organisation se base sur les circuits intérieurs, mais aussi d’exportation dont l’importance varie au cours de l’année. La commercialisation des bœufs sur pieds est contrôlée directement par des commerçants spécialisés des groupes sociolinguistiques Haoussa, Peulh, Gando, Bariba et des bouchers. Au niveau national, ces différents acteurs se sont regroupés dans des organisations bien structurées. Les principales contraintes à la commercialisation du bétail béninois sont liées à l’insécurité (couloir de passage, pertes d’animaux, etc.), l’inorganisation des marchés (tracasseries administratives, manque de système d’information, etc.), les moyens inadéquats de transport (convoyage à pieds) et les problèmes économiques (manque de crédits aux acteurs et le faible pouvoir d’achat des consommateurs) (Onibon, 2004; Codjia et al., 2016).

1.3.1. Commerce transfrontalier du bétail

Le Bénin importe les ovins, les caprins et la volaille vivante du Burkina, du Niger, du Nigéria et du Togo. Ainsi, en 2013 73.000 poulets et 60.662 ovins et caprins

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 25 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou ont été officiellement importés (FAOSTA, 2017). La viande n’est pas directement importée des pays voisins. Elle l’est sous forme de ruminants sur pieds et le Burkina est le principal fournisseur du Bénin. Le Mali, le Niger, le Nigeria et le Togo y contribuent.

Les exportations concernent surtout les animaux produits au Bénin et quelques animaux achetés des pays voisins et que réexportés principalement vers le Nigéria. La baisse drastique des exportations en 2010 est liée à la chute de la valeur du Naira nigérian. Le niveau des exportations de bovins de 2008 est atteint en 2012 pour les ruminants. Les tractations commerciales permettent au Bénin de disposer en 2012 d’environ 125 418 têtes de bovins, 199 717 têtes d’ovins et 143 499 têtes de caprins. Ces chiffres concernent uniquement des animaux contrôlés. La réalité est tout autre car sur la base des taux d’exploitation des différents animaux, 274 430 têtes de bovins, 252 600 têtes d’ovins et 503 400 têtes de caprins ont été exploitées en 2012. Les tractations commerciales ont lieu sur les marchés. L’écoulement des bovins se fait sur les marchés de bétail, tandis que celui des petits ruminants peut se faire sur le même marché que les bovins (Mamassy Peulh, Founougo, Gogounou, etc.) ou des marchés créés spécifiquement pour eux (Cotonou zongo, Djeffa ou Pehunco) ou sur un emplacement aménagé ou non dans les marchés de denrées vivrières (Tindji, Klékanmey, Azové, Abomey, Avakpa, etc.).

1.3.2. Economie de la production de bétail au Bénin

L’agriculture est principalement de type familial reposant sur des petites exploitations familiales paysannes, orientées vers la polyculture et associée souvent au petit élevage (volailles, petits et gros ruminants ou porcins). Le développement du secteur agricole (qui comprend l'agriculture, l'élevage, la forêt et la pêche) constitue la deuxième orientation de l'économie nationale béninoise, après le transit des marchandises à partir du port de Cotonou et avant la réexportation de denrées produites dans les pays voisins, notamment le Nigeria.

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La valeur du capital bétail béninois était estimée en 2011 à environ 265 milliards de francs CFA (DE, 2012). Les ruminants représentent ainsi 89,6% de la valeur totale du cheptel béninois (ruminants, porcins, volaille, lapins, aulacodes) et l'élevage de ruminants est en constante expansion. Ces ruminants procurent au pays de la viande et abats, du lait et de la peau (Youssao, 2015; Chabi Toko, 2016). En dehors de ces productions, les bovins sont utilisés pour les cultures attelées (Chabi Toko, 2016). Avec un croît annuel de 2,6%, les bovins dominent largement la production nationale des ruminants, devant les caprins (9%) et les ovins (4,5%) (INSAE, 2014). L’élevage bovin revêt une importance primordiale pour l’organisation sociale et l’identité socio-culturelle des Peulh car sa principale fonction est le maintien des bases d’existence du ménage (Bierschenk et Forster, 2004; Chabi Toko, 2016). Le troupeau bovin joue également un rôle clé dans l’économie domestique des ménages peuls du Nord-Bénin, car il représente une valeur économique et intervient dans les relations de force qui s’établissent entre les différents membres du ménage et avec l’extérieur (Bierschenk et Forster, 2004; Chabi Toko, 2016). La quantité de viande tirée de l’élevage bovin en 2016 est de 39763 tonnes contre 6555 tonnes de viande d’ovins et 5806 tonnes de viande de caprins (FAOSTA, 2017). Quant au lait, le volume issu de l’élevage bovin est estimé en 2016 à 113816 tonnes contre 26526 tonnes de lait de chèvre (FAOSTA, 2017). Un fort taux de ce lait est utilisé pour la consommation du ménage en milieu rural et le reste est vendu (Chabi Toko et al., 2015). Ce lait est transformé en fromage par les femmes Peulh et les commerçantes, et ce fromage est vendu dans les grandes villes du pays. Les produits laitiers fournissent de l'argent aux femmes dans les ménages (Chabi Toko, 2016).

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Chapitre 2 Cadre de l’étude, matériel et méthodes

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2. Cadre de l’étude, matériels et méthodes

2.1. Milieu d’étude

L’étude a été réalisée dans la zone agro-écologique III (ZAE 3) des cultures vivrières du sud Borgou, située au nord du Bénin. Cette zone se caractérise essentiellement par une très grande disponibilité des terres agricoles, ce qui est un atout majeur pour la sécurité alimentaire. Elle comprend les Communes de Nikki, Pèrèrè, Kalalé, Bembèrèkè, N’Dali, Sinendé et Péhunco et s’étend sur une superficie de 23 444 km2. C’est le domaine du climat soudanien humide marqué par une saison pluvieuse, allant du mois d’avril à septembre et une saison sèche qui dure près de cinq mois. Les sols sont de types ferrugineux tropicaux à caractéristiques très variables, moyennes fertiles et très sensibles au lessivage. Les espèces dominantes de la flore sont : Combretum hypopilinum, Acacia macrostachya, A. senegalensis, A. goumaensis, Dichrostachys cinera, Balanites aegyptiaca, A. hebecladoides, A. seyal, strychnos, etc. Elle est une savane arbustive arborée dominée par Butyrospermum parkii, Ziziphus mauritiana. La savane arborée et la savane arbustive occupent la majeure partie de la zone III. L’agriculture est la première et la plus importante activité économique de cette zone agro-écologique, elle occupe environ 75% de la population active et procure plus de 80% des revenus des ménages et est essentiellement basée sur la culture du sorgho, de l’igname, du maïs, du coton ainsi que du mil. L’élevage est aussi pratiqué dans cette zone et est, après l’agriculture, la plus importante activité économique. La figure 3 nous montre le milieu d’étude dans une carte topographique.

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Figure 3: La zone agro-écologique III des cultures vivrières du Borgou

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2.2. Matériel et méthodes

La méthodologie utilisée pour la collecte des données a été celle de l’enquête rétrospective, par entretien avec l’éleveur ou le commerçant. Les enquêtés ont été choisis suivant leur disponibilité à fournir des informations. Deux fiches d’enquête ont été utilisées pour la collecte des données. La première a été utilisée pour la collecte des données auprès des éleveurs et a portée des questions sur l’identification de l’éleveur, la taille de son ménage, la taille et la structure du troupeau, le mode d’élevage, l’impact de la fluctuation du naira sur les capacités de production des animaux et sur le commerce des bovins, l’utilisation des recettes de vente. La seconde fiche a été utilisée pour collecter les données auprès des commerçants et a porté des informations sur les lieux d’achat et de vente des animaux, les prix d’achat et de ventes des animaux et les utilisations des recettes. Les données ont été collectées sur déclaration des éleveurs et des commerçants. Au total 180 éleveurs et 180 commerçants ont été enquêtés.

2.3. Analyses statistiques

Les données collectées sur le terrain ont été encodées et enregistrées dans une base de données conçue avec le logiciel Excel. Le logiciel Statistical Analysis System (SAS, 2013) a été utilisé pour les analyses statistiques. Pour les variables quantitatives, la procédure Proc GLM a été utilisée pour l’analyse de variance et le test de F a précisé la significativité des facteurs Communes, groupes sociolinguistiques et périodes sur les variables considérées. Les moyennes ont été comparées deux à deux par le test t de student. Pour les variables qualitatives, les fréquences ont été calculées par la procédure Proc freq et les comparaisons entre les fréquences relatives ont été réalisées par le test bilatéral de Z. Pour chaque fréquence relative, un intervalle de confiance (IC) à 95% a été calculé suivant la formule :

P(1−P) ICP = 1,96√ Avec P : la fréquence relative et N : la taille de l’échantillon. N

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Chapitre 3 Résultats et discussion

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3. Résultats et discussions

3.1. Résultats

3.1.1. Influence de la fluctuation du Naira sur la production et la vente des animaux au niveau des exploitations

3.1.1.1. Profil des éleveurs enquêtés

Les éleveurs enquêtés sont tous des hommes mariés, l’élevage leur activité principale, et ils pratiquent la transhumance comme mode d’élevage dans toutes les Communes concernées. Ces éleveurs sont du groupe sociolinguistique Peulh, Gando et Bariba. Ils sont en majorité musulmans puis viennent ensuite les sans religion. Les chrétiens sont minoritaires et sont uniquement rencontrés dans les Communes de N’Dali et Nikki. Ces chrétiens sont du groupe sociolinguistique Gando (tableau III). La proportion des éleveurs musulmans a varié d’une Commune à l’autre et la plus faible valeur a été enregistrée dans la Commune de Nikki (tableau I). La proportion des musulmans a aussi varié selon les groupes sociolinguistiques (tableau III). En ce qui concerne le niveau d’étude des éleveurs, ils sont en majorité des personnes non scolarisées dans toutes les Communes et la plus faible fréquence a été enregistrée à Sinendé. Les Peulh et les Gando sont moins scolarisés que les Bariba. Les personnes scolarisées ont le niveau primaire et le niveau secondaire et sont surtout les Bariba (tableau I). Ces personnes pratiquent l’élevage comme activité principale quel que soit la Commune et l’agriculture comme activité secondaire. La proportion des agriculteurs à Bembèrèkè et Pèrèrè sont significativement inférieures à celle de Sinendé. Les éleveurs qui font le commerce en plus de l’élevage et l’agriculture se rencontrent à Kalalé et à Nikki. La taille moyenne du cheptel a varié de 93 à 131 têtes (tableau II). Le nombre de génisses / vaches n’a pas varié significativement d’une Commune à l’autre. Par contre, les effectifs des taurillons et taureaux par troupeau à Bembèrèkè et Sinendé sont plus élevés que les autres Communes.

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Tableau I : Profil des éleveurs enquêtés par Commune Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variable Fréquence Fréquence Fréquence Fréquence Fréquence Fréquence IC IC IC IC IC IC (%) (%) (%) (%) (%) (%) Musulmane 93,33ab 8,93 97a 6,42 80bc 14,3 70c 16 80bc 14 76,7bc 15,13 Religion Chrétienne 0a 0 0a 0 3,33a 6,42 3,33a 6,4 0a 0 0a 0 Sans religion 6,67ab 8,93 3,3b 6,42 16,7ab 13,3 26,7a 16 20a 14 23,3a 15,13 Statut matrimonial Marié 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 Non scolarisé 93,33ab 8,93 100a 0 96,7a 6,42 96,7a 6,4 100a 0 80b 14,31 Niveau d'étude Primaire 6,67ab 8,93 0b 0 0b 0 3,33ab 6,4 0b 0 16,7a 13,34 Secondaire 0a 0 0a 0 3,33a 6,42 0a 0 0a 0 6,67a 8,93 Activité principale Elevage 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 Agriculture 60b 17,53 66,7ab 16,9 70ab 16,4 66,7ab 17 62,1b 18 86,2a 12,55 Activités secondaires Commerce 0b 0 13,3a 12,2 0b 0 6,67ab 8,9 0b 0 0b 0 Autres 3,33a 6,42 0a 0 6,67a 8,93 6,67a 8,9 0a 0 0a 0 Mode d'élevage Transhumant 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%. Tableau II: Structure du cheptel

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variables Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Seuil de significativité Effectif des taurillons et taureaux 12,12a 1,17 6,61b 1,29 7,93b 1,21 6,23b 1,19 7,13b 1,22 11,10a 1,16 *** Effectif des génisses et vaches 86,57a 7,07 75,06a 7,83 76,86a 7,35 63,52a 7,21 70,27a 7,38 83,23a 7,01 NS Effectif des veaux et velles 32,50a 2,94 24,01b 3,25 37,24a 3,06 23,49b 3,00 24,04b 3,07 30,67ab 2,91 ** Total du cheptel 131,18a 9,98 105,55ab 11,04 122,04ab 10,38 93,23c 10,17 101,45bc 10,41 125,01ab 9,89 * ES : Erreur Standard ; NS : p˃0,05 ; * : p˂0,05 ; ** : p˂0,01 ; *** : p˂0,001, les moyennes de la même ligne suivies de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau III : Profil des éleveurs par groupes sociolinguistiques

Bariba (N=17) Gando (N=36) Peulh (N=127) Variable Fréquence Fréquence Fréquence IC IC IC (%) (%) (%) Musulmane 82,35ab 18,12 69,44b 15,1 86,61a 6 Religions Chrétienne 0ab 0 5,56a 7,49 0b 0 Sans religion 17,65a 18,12 25a 14,2 13,39a 6 Statut matrimonial Marié 100a 0 100a 0 100a 0 Non 52,94b 23,73 97,22a 5,37 99,21a 2 scolarisé Niveaux d'étude Primaire 35,29a 22,72 5,56b 7,49 0c 0 Secondaire 11,76a 15,31 0c 0 0,79b 2 Activité principale Elevage 100a 0 100a 0 100a 0 Agriculture 82,35a 18,1 62,86a 16 68,29a 8 Activités secondaires Commerce 0a 0 2,78a 5,4 3,94a 3 Autres 0a 0 5,56a 7,5 2,36a 3 Mode d'élevage Transhumant 100a 0 100a 0 100a 0 IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

3.1.1.2. Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par Commune

Les intrants utilisés par les éleveurs proviennent soit du Bénin ou du Nigéria. Tous les éleveurs des Communes enquêtées s’approvisionnent en intrants au Bénin. Toutefois, une minorité d’éleveurs du groupe sociolinguistique Peulh des Communes de Kalalé et de Nikki s’approvisionnent au Nigéria, parce que les intrants y coûtent moins chers (tableau IV et V). Les éleveurs qui s’approvisionnent au Bénin estiment que les intrants sont disponibles et de bonne qualité, et parfois moins chers. L’argument disponibilité l’emporte pour les commerçants des Communes de Bembèrèkè, N’Dali, Pèrèrè, Nikki et Sinendé qu’à Kalalé. Par contre, la qualité est évoquée à Pèrèrè qu’à N’Dali. Les raisons d’achat des intrants au Bénin sont les mêmes pour tous les groupes sociolinguistiques, sauf la cherté qui n’a pas été rapportée chez les Bariba (tableau V). Les intrants achetés au Bénin par ces éleveurs sont majoritairement les antibiotiques, les trypanocides, les déparasitants et les pierres à lécher. La proportion des éleveurs qui achètent ces intrants ne diffèrent pas d’une Commune

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à l’autre, sauf les pierres à lécher qui sont plus achetées par les éleveurs de N’Dali que ceux des autres Communes. Les déparasitants, les antibiotiques et les trypanocides sont achetés au Bénin, par tous les éleveurs Bariba et la majorité des Gando et Peulh.

La fluctuation du naira a des effets négatifs sur la production des bovins, pour la majorité des éleveurs enquêtés à Kalalé, Nikki, Bembèrèkè et N’Dali. Par contre, la baisse du naira réduit considérablement le pouvoir d’achat des commerçants nigérians qui désertent les marchés de bétail béninois. Ainsi, les ventes des bovins béninois chutent, ce qui réduit les revenus des éleveurs et par conséquent, leurs capacités de production. Ceci se traduit par la baisse de la production du lait et le retard de croissance des veaux non sevrés. Ces effets ne diffèrent pas d’un groupe sociolinguistique à l’autre (tableau V). Contrairement aux effets négatifs, les effets positifs sont observés au cours de la hausse du naira, dont l’augmentation du cheptel bovin et la facilité d’achat des intrants. La fluctuation du Naira n’influence pas directement la production des autres espèces dans la majorité des élevages enquêtés. Néanmoins, la fluctuation du Naira a des effets négatifs sur la production des autres espèces dans certains élevages ; et ces effets sont liés à la diminution de l’effectif des autres espèces, diminution due aux prélèvements réguliers opérés par les éleveurs pendant la baisse du naira.

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Tableau IV : Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par Commune

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variable N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC Provenance des intrants Bénin 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 utilisés Nigéria 30 0a 0 30 6,67a 8,9 30 0 0 30 3,33a 6,4 30 0 0 30 0a 0 Raison d'achat d'intrants au Moins cher 30 - - 2 100a 0 30 - - 1 100a 0 30 - - 30 - - Nigéria Disponibilité 30 - - 2 100a 0 30 - - 1 100a 0 30 - - 30 - - Moins cher 30 3,33bc 6,4 30 0c 0 30 30a 16,4 30 6,67bc 8,9 30 10abc 10,7 30 13,8ab 12,3 Raison d'achat d'intrants au Disponibilité 30 86,67a 12,2 30 55,2b 17,8 30 86,7a 12,2 30 90a 10,7 30 80a 14,3 30 82,8a 13,5 Bénin Qualité 30 73,3ab 15,8 30 75,9ab 15,3 30 63,3b 17,2 30 90a 10,7 30 73,3ab 15,8 30 72,4ab 15,9 Pierre à lécher 29 31,03a 16,8 30 3,33c 6,4 30 0c 0 30 26,7ab 15,8 30 0c 0 30 10bc 10,7 Trypanocide 29 100a 0 30 100a 0 30 93,3a 8,9 30 86,2a 12,3 30 96,7a 6,4 30 93,3a 8,9 Intrants achetés au Bénin Antibiotique 30 96,67a 6,4 30 96,7a 6,4 30 93,3a 8,9 30 86,7a 12,2 30 96,7a 6,4 30 93,3a 8,9 Déparasitant 29 100a 0 30 96,7a 6,4 30 93,3a 8,9 29 86,2a 12,5 30 96,7a 6,4 30 93,3a 8,9 Autres 30 33,33a 16,9 30 0c 0 30 6,7bc 8,9 30 30a 16,4 30 13,3ab 12,2 30 20ab 14,3 Existence d'effet négatifs sur la Oui 30 60b 17,5 30 96,7a 6,4 30 60b 17,5 30 66,7b 16,9 30 33,3cd 16,9 30 26,7d 15,8 production Non 30 40bc 17,5 30 3,33d 6,4 30 40bc 17,5 30 33,3c 16,9 30 66,7a 16,9 30 73,3a 15,8 Baisse de la production du 30 56,7bc 17,7 30 96,7a 6,4 30 60b 17,5 30 66,7b 16,9 30 33,3cd 16,9 30 26,7d 15,8 Impacts sur la Production lait Diminution de croissance 30 30bc 16,4 30 46,7abc 17,8 30 53,3a 17,8 30 50a 17,9 30 30bc 16,4 30 23,3c 15,1 Achat de produits 20 55a 21,8 1 100a 0 19 42,1a 22,2 16 68,8a 22,7 11 63,6a 28,4 19 68,4a 20,9 Impacts positifs vétérinaires Augmentation du cheptel 20 100a 0 1 100a 0 19 31,6b 20,9 16 100a 0 11 90,9a 16,9 19 100a 0 Oui 30 30a 16,4 30 36,7a 17,2 30 33,3a 16,9 30 30a 16,4 30 36,7a 17,2 29 34,5a 17,3 Existence d'impacts Non 30 70a 16,4 30 63,3a 17,2 30 66,7a 16,87 30 70a 16,4 30 63,3a 17,2 29 65,5a 17,3 diminution de l'effectifs Impacts sur les autres espèces 9 100a 0 11 54,6b 29,4 9 11,1c 20,53 9 100a 0 9 100a 0 11 100a 0 d'autres espèces IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau V : Provenance des intrants, effet de la fluctuation de naira sur la production des bovins et les autres espèces par groupe sociolinguistique

Bariba Gando Peulh Variable Fréquence Fréquence Fréquence N IC N IC N IC (%) (%) (%) Provenance des intrants utilisés pour Bénin 17 100a 0 36 100a 0 127 100a 0 l'alimentation des animaux Nigéria 17 0a 0 36 0a 0 127 2,36a 2,64 Moins cher 17 0a 0 36 8,33a 9 125 12,8a 5,86 Raison d'achat d'intrant au Bénin Disponibilité 17 82,35a 18,1 36 86,11a 11 125 78,4a 7,21 Qualité 17 88,24a 15,3 36 75a 14 125 72,8a 7,80 Pierres à lécher 17 23,53a 20,2 35 20ab 13 127 7,87b 4,68 Trypanocides 17 100a 0 35 91,43a 9,3 127 95,24a 3,70 Intrants achetés au Bénin Antibiotiques 17 100a 0 36 91,67a 9 127 93,7a 4,23 Déparasitants 17 100a 0 35 91,43a 9,3 126 94,44a 4,00 Autres 17 11,76a 15,3 36 16,67a 12 127 18,11a 6,70 Oui 17 52,94a 23,7 36 47,22a 16 127 60,63a 8,50 Existence d'impact sur la production Non 17 47,06a 23,7 36 52,78a 16 127 39,37a 8,50 Baisse de production de lait 17 52,94a 23,7 36 47,22a 16 127 59,84a 8,53 Impacts sur la Production Diminution de croissance 17 35,29a 22,7 36 38,89a 16 127 39,37a 8,50 Achat de produits vétérinaires 11 63,64a 28,4 18 77,78a 19 57 52,63a 12,96 Impacts Positif Augmentation du cheptel 11 90,91a 17 18 94,44a 11 57 78,95a 10,58 Oui 17 58,82a 23,4 36 36,11ab 16 126 29,37b 7,95 Existence d'impact sur les autres espèces Non 17 41,18b 23,4 36 63,89ab 16 126 70,63a 7,95 diminution de l'effectifs Impacts sur les autres espèces 9 11,1a 20,5 13 7,69a 14 36 30,56a 15,05 d'autres espèces IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.1.1.3. Commercialisation des animaux par les éleveurs

Les éleveurs des Communes enquêtées vendent majoritairement leurs animaux au Bénin, à l’exception d’une minorité de Peulh de Kalalé et de Nikki qui vont au Nigéria, à cause de la proximité marché nigérian (tableaux VI et VII). Les raisons de vente des animaux au Bénin par les éleveurs sont : le besoin urgent d’argent, la chute naira, la contribution au développement local, la proximité du marché à bétail, le manque de moyens et la non maitrise du marché nigérian (tableau VI). Ces raisons diffèrent d’un éleveur à l’autre, et d’une Commune à l’autre. Le besoin urgent d’argent a été plus signalé à Bembèrèkè et Sinendé que dans les autres Communes et la chute du Naira est plus mentionnée à Kalalé. Les raisons ne diffèrent pas d’un groupe sociolinguistique à l’autre. Ces animaux sont vendus par la majorité des enquêtés aux commerçants béninois ou nigérians. Les éleveurs de Nikki et de Pèrèrè vendent plus aux commerçants nigérians que ceux des autres communes. Les Gando vendent plus aux commerçants nigérians que les Peulh et les Bariba. Les lieux de vente sont les marchés à bétail, l’abattoir de Cotonou et les élevages. La majorité des éleveurs enquêtés vend leurs bétails aux marchés à bétail, et ils sont plus observés à Nikki, Pèrèrè, Sinendé, Bembèrèkè et N’Dali qu’à Kalalé. Certains éleveurs Bariba et Peulh de N’Dali et de Sinendé vendent leurs animaux à l’Abattoir de Cotonou. La vente des animaux dans les élevages est beaucoup plus observée à Bembèrèkè et par les trois groupes sociolinguistiques (tableaux VI et VII). Les marchés à bétail où sont vendus les animaux sont diversifiés et varient d’une Commune à une autre (tableau VI). Les périodes propices pour la vente des animaux dans toutes les Communes sont les périodes de hausse du Naira et les périodes de méventes sont les périodes de baisse de Naira.

Le prix de vente des bovins de 1 à 3 ans ne varie pas pendant la période de baisse et de la hausse de naira, et ne diffère pas d’une Commune à une autre. Par contre, les bovins de 2 à 3 ans sont vendus moins chers à Pèrèrè que dans les autres

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Communes en période de baisse et de hausse de Naira (tableau VIII). S’agissant des bovins de plus de 3 ans, les prix de vente par les éleveurs varient de 264 251 Francs CFA à 306 899 F CFA en période baisse de Naira, et de 350 552 à 406 955 F CFA en période de hausse. La majorité des éleveurs enquêtés et surtout ceux de Bembèrèkè, Pèrèrè, Sinendé et N’Dali ne disposent pas des solutions alternatives pour gérer la transition entre la période de hausse et de baisse du Naira. Néanmoins, certains éleveurs Gando et Peuhls des Communes de Kalalé, N’Dali, Nikki, et Sinendé vendent les cultures vivrières (maïs, sorgho) ou les petits ruminants pour supporter leurs charges pendant cette période (baisse du Naira).

En dehors de la vente du bétail, les éleveurs exploitent d’autres produits de l’élevage, comme le lait et le fromage issus de la transformation artisanale du lait. Il y a plus d’éleveurs qui commercialisent le lait à Bembèrèkè, Nikki qu’à N’Dali et le fromage est plus vendu par la majorité des éleveurs de N’Dali et de Sinendé. Ces produits sont exploités par tous les groupes sociolinguistiques (tableau VII). Les éleveurs n’ont pas une période fixe pour la vente du bétail. Ils le vendent majoritairement en cas de besoin d’argent, mais également de façon sporadique tout au long de l’année.

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Tableau VI : Lieux et période de vente des animaux par Commune Bembèrèkè (N=30) Kalalé (N=30) N’Dali (N=30) Nikki (N=30) Pèrèrè (N=30) Sinendé (N=30) Variable % IC % IC % IC % IC % IC % IC Nigéria 0b 0 20a 14,31 0b 0 3,33b 6,42 0b 0 0b 0 Lieux de vente des animaux Bénin 100a 0 83,3a 13,34 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 Besoin urgent d'argent 32,14a 17,3 20ab 15,68 6,67b 8,93 13,3ab 12,16 18,5ab 14,65 36a 18,82 Chute Naira 28,57bc 16,73 36abc 18,82 56,7a 17,73 43,3ab 17,73 18,5c 14,65 44ab 19,46 Développement local 0c 0 20a 15,68 0b 0 13,3a 12,16 18,5a 14,65 4a 7,68 Empreint d'argent chez les Raisons de vente au Bénin 3,57a 6,87 8a 10,63 6,67a 8,93 0a 0 3,7a 7,12 0a 0 commerçants béninois Marché à bétail 10,71a 11,45 0a 0 0a 0 0a 0 0a 0 0a 0 Manque de moyen 3,57ab 6,87 0b 0 10ab 10,74 3,33ab 6,42 14,8a 13,4 8ab 10,63 Non maitrise du marché nigérian 21,43ab 15,2 16ab 14,37 20ab 14,31 26,7a 15,83 25,9a 16,53 4b 7,68 Commerçant Nigérian 46,67d 17,85 80abc 14,31 60bc 17,53 89,7a 11,08 90a 10,74 56,7cd 17,73 Clients au Bénin Commerçant Béninois 96,66abc 6,43 83,3bc 13,34 100a 0 89,7ac 11,08 76,66c 15,14 100a 0 Marché à Bétail 93,33a 8,93 60b 17,53 100a 0 100a 0 93,3a 8,93 100a 0 Lieux de vente au Bénin Abattoir Cotonou 0a 0 0a 0 3,33a 6,42 0a 0 0a 0 6,67a 8,93 Elevage 16,67a 13,34 0b 0 10ab 10,74 3,33ab 6,42 6,67ab 8,93 0b 0 Période propice pour la vente Hausse de naira 100a 0 100a 0 100 0 100a 0 100a 0 100a 0 Période de mévente Baisse de naira 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 100a 0 Pas d'alternatif 100a 0 63,3c 17,24 86,7a 12,16 80bc 14,31 100a 0 86,7a 12,16 Gestion de la transition Vente de maïs et sorgho 0b 0 23,3a 15,13 13,3a 12,16 13,3a 12,16 0b 0 13,3a 12,16 vente de petits ruminants 0b 0 13,3a 12,16 0b 0 6,67ab 8,93 0b 0 0b 0 Lait 90a 10,74 73,3ab 15,83 63,3b 17,24 90a 10,74 76,7ab 15,13 80ab 14,31 Autres produits Fromage 43,33ab 17,73 40ab 17,53 53,3a 17,85 36,7ab 17,24 23,3b 15,13 53,3a 17,85 Au besoin 70a 16,4 50a 17,89 70a 16,4 50a 17,89 50a 17,89 70a 16,4 Mars 10a 10,74 0a 0 10a 10,74 0a 0 0a 0 10a 10,74 Mai 16,67a 13,34 6,67a 8,93 16,7a 13,34 6,67a 8,93 6,67a 8,93 16,7a 13,34 Juin 10a 10,74 23,3a 15,13 10a 10,74 23,3a 15,13 23,3a 15,13 10a 10,74 Périodes de vente dans Juillet 0b 0 13,3a 12,16 0b 0 13,3a 12,16 13,3a 12,16 0b 0 l'année Août 3,33a 6,42 10a 10,74 3,33a 6,42 10a 10,74 10a 10,74 3,33a 6,42 Septembre 3,33b 6,42 30a 16,4 3,33b 6,42 30a 16,4 30a 16,4 3,33b 6,42 Octobre 10a 10,74 10a 10,74 10a 10,74 10a 10,74 10a 10,74 10a 10,74 Décembre 6,67a 8,93 0a 0 6,67a 8,93 0a 0 0a 0 6,67a 8,93 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5% ; N est égal à 28, 25, 27 et 25 respectivement pour les Communes de Bembèrèkè, Kalalé, Pèrèrè et Sinendé pour ces variables.

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Tableau VII :Lieux et période de vente des animaux par groupe sociolinguistique

Bariba Gando Peulh Variable N % IC N % IC N % IC Nigéria 17 0a 0 36 0a 0 127 5,51a 3,97 Lieux de vente des animaux Bénin 17 100a 0 36 100a 0 127 96,06a 3,38 Besoin urgent d'argent 17 29,41a 21,66 34 11,76a 10,83 114 21,93a 7,6 Chute Naira 17 47,06a 23,73 34 35,29a 16,06 114 37,72a 8,9 Développement local 17 0a 0 34 14,71a 11,91 114 8,77a 5,19 Raisons de vente au Bénin Empreint d'argent chez les commerçants béninois 17 0a 0 34 5,88a 7,91 114 3,51a 3,38 Marché à bétail 17 0a 0 34 2,94a 5,68 114 1,75a 2,41 Manque de moyen 17 5,88a 11,18 34 5,88a 7,91 114 7,02a 4,69 Non maitrise du marché nigérian 17 17,65a 18,12 34 23,53a 14,26 114 18,42a 7,12 Commerçant Nigérian 16 50b 24,5 36 86,11a 11,3 127 68,5b 8,08 Clients au Bénin Commerçant Béninois 16 93,75a 11,86 36 88,89a 10,27 127 91,34a 4,89 Marché à Bétail 17 100a 0 36 94,44a 7,49 127 88,98a 5,45 Lieux de vente au Bénin Abattoir Cotonou 17 11,76a 15,31 36 0b 0 127 0,79b 1,54 Elevage 17 11,76a 15,31 36 5,56a 7,49 127 5,51a 3,97 Période de mévente Baisse de naira 17 100a 0 36 100a 0 127 100a 0 Pas d'alternatif 17 100a 0 36 88,89a 10,27 127 83,46a 6,46 Gestion de la transition Vente de maïs et sorgho 17 0a 0 36 8,33a 9,03 127 12,6a 5,77 Vente de petits ruminants 17 0a 0 36 2,78a 5,37 127 3,94a 3,38 Existence d'autres produits issus Oui 17 88,24a 15,31 36 97,22a 5,37 126 83,33a 6,51 de l'élevage des bovins Non 17 11,76a 15,31 36 2,78a 5,37 126 15,87a 6,38 Lait 17 82,35a 18,12 36 88,89a 10,27 127 75,59a 7,47 Ces productions Fromage 17 52,94a 23,73 36 38,89a 15,93 127 40,94a 8,55 Au besoin 17 47,06a 23,73 36 52,78a 16,31 127 63,78a 8,36 Mars 17 11,76a 15,31 36 2,78a 5,37 127 4,72a 3,69 Mai 17 17,65a 18,12 36 16,67a 12,18 127 9,45a 5,09 Juin 17 29,41a 21,66 36 16,67a 12,18 127 14,96a 6,2 Période de vente des animaux Juillet 17 0a 0 36 8,33a 9,03 127 7,09a 4,46 dans l'année Août 17 11,76a 15,31 36 8,33a 9,03 127 5,51a 3,97 Septembre 17 23,53a 20,16 36 19,44a 12,93 127 14,96a 6,2 Octobre 17 11,76a 15,31 36 11,11a 10,27 127 9,45a 5,09 Décembre 17 0a 0 36 5,56a 7,49 127 3,15a 3,04 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau VIII : Prix des ventes des animaux par les éleveurs

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Seuil de Variables Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES significativité 1 à 2 ans 69423,08a 7944,78 67548,08a 7491,7 64423,08a 8781,02 73942,31a 6695,47 52788,46a 10662,41 60673,08a 8781,02 NS Baisse 2 à 3 ans 109468,6a 10036,95 106530,4a 10282,6 119919a 9303,15 135458,1a 9393,61 93408b 9186,25 130911,8a 8688,70 * de Naira ˃3 ans 264251,63 12965,88 285065,95 14513,1 306898,90 13481,2 294761,87 13205,23 265460,59 13691,58 289303,91 12845,92 NS 1 à 2 ans 95320,51ab 7412,17 90320,5ab 6989,50 90320,51ab 8192,35 100032,05a 6246,61 77339,74b 9947,61 75320,51b 8192,35 * Hausse 2 à 3 ans 168310,6bc 13649,77 148260,6cd 13983,8 175317,1abc 12651,8 191049,9ab 12774,86 132525,7d 12492,87 204115,2a 11816,22 *** de Naira ˃3 ans 377213,6a 16848,04 402290,3a 18858,5 406955,26a 17517,6 382324,62a 17159,04 350552,18a 17791,02 398286,5a 16692,15 NS ES : Erreur Standard ; NS : p˃0,05 ; * : p˂0,05 ; ** : p˂0,01 ; *** : p˂0,001, les moyennes de la même ligne suivies de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.1.1.4. Utilisation des recettes de vente par les éleveurs

L’argent issu de la vente des animaux est utilisé dans le pays par tous les enquêtés, mais ceux qui vendent les animaux au Nigéria dans les Communes de Kalalé et de Nikki utilisent une partie de leur recette, pour payer des articles au Nigéria et les convoyeurs (tableau IX). Ces éleveurs sont de toutes les groupes sociolinguistiques (tableau X). Les recettes des animaux vendus au Bénin sert le plus souvent à l’achat des articles, le mariage, le baptême, la scolarisation des enfants, les travaux champêtres et les soins familiaux. La proportion des éleveurs qui utilisent leur revenu pour le mariage et le baptême ne varient pas d’une Commune à l’autre mais l’argent est plus utilisé pour le mariage par les Gando et les Peulh que les Bariba (tableau IX et X). Les éleveurs qui utilisent l’argent pour l’achat des articles à Sinendé est inférieure aux autres Communes. De même que ceux qui utilisent le revenu pour la scolarisation de leurs enfants à Sinendé est supérieure aux Communes de Nikki, Pèrèrè et Kalalé. Les Bariba utilisent plus l’argent pour la scolarisation de leurs enfants que les Gando et Peulh. Les éleveurs de Kalalé, Pèrèrè, Sinendé et N’Dali utilisent plus leur revenu pour les soins de la famille que ceux de Bembèrèkè et de Nikki. Les articles achetés sont le plus souvent des appareils électroménagers, des ustensiles de cuisine, des motos, des chaussures, des vêtements, des produits vivriers. L’achat des produits vivriers est rapporté auprès de la majorité des enquêtés, mais, ceux qui achètent les produits vivriers à Pèrèrè est plus élevée qu’a Sinendé. En dehors de l’achat des produits vivriers, la plupart des enquêtés et surtout ceux de Sinendé, de N’Dali et de Bembèrèkè achètent les petits ruminants (tableau IX). Ces articles achetés varient très peu d’un groupe sociolinguistique à l’autre. Les appareils électroménagers sont très peu achetés par les éleveurs. Ces articles achetés sont souvent utilisés par le ménage. La proportion de Bariba qui utilisent les articles dans le ménage est significativement inférieure à celle des Peulh (tableau X).

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Tableau IX : Utilisation de les recettes de vente par Commune

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variable N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC Nigéria 30 0b 0,00 30 20a 14,31 30 0,00b 0,00 30 3,33b 6,42 30 0,00b 0,00 30 0,00b 0,00 Utilisation des recettes Bénin 30 100a 0,00 30 100a 0,00 30 100a 0,00 30 100a 0,00 30 100a 0,00 30 100a 0,00 Achat d'articles au - - - 6 100a 0,00 27 - - 1 100a 0,00 ------Utilité de les recettes Nigéria au Nigéria Payement des - - - 6 100a 0,00 27 - - 1 100a 0,00 ------convoyeurs Achat d’articles au 30 80a 14,3 30 80a 14,3 30 90a 10,74 30 70a 16,40 30 76,67a 15,13 30 43,33b 17,73 Bénin Baptême 30 76,67a 15,13 30 60a 17,53 30 70a 16,40 30 73,3a 15,83 30 80a 14,31 30 63,3a 17,24 Utilisation faite de les Mariage 30 50a 17,89 30 46,7a 17,85 30 40a 17,53 30 36,7a 17,24 30 43,3a 17,73 30 26,7a 15,83 recettes au Bénin Scolarisation 30 56,67ab 17,73 30 13,3d 12,16 30 43,3abc 17,73 30 33,3bcd 16,87 30 26,7cd 15,83 30 63,3a 17,24 Construction 30 33,33a 16,87 30 3,33c 6,42 30 10bc 10,74 30 13,3abc 12,16 30 6,67bc 8,93 30 23,3ab 15,13 Soin familial 30 80b 14,31 30 100a 0,00 30 96,7a 6,42 30 76,7b 15,13 30 100a 0,00 30 100a 0,00 Travaux champêtres 30 33,33b 16,87 30 40ab 17,53 30 60a 17,53 30 3,33c 6,42 30 40a 17,53 30 60a 17,53 Appareils 24 0a 0,00 24 4,17a 8,00 27 7,41a 9,88 21 0a 0,00 23 0a 0,00 13 0a 0,00 électroménagers Motos 24 12,5ab 13,23 24 25a 17,32 27 7,41ab 9,88 21 0b 0,00 23 0b 0,00 13 0b 0,00 Articles achetés au Ustensiles de cuisine 24 12,5b 13,23 24 50a 20,00 27 22,2b 15,68 21 14,3b 14,97 23 30,4ab 18,80 13 38,5ab 26,45 Bénin Chaussures 24 12,5b 13,23 24 29,2ab 18,19 27 22,2ab 15,68 21 28,6ab 19,32 23 39,1a 19,95 13 38,5ab 26,45 Vêtements 24 45,83b 19,93 24 83,3a 14,91 27 66,7ab 17,78 21 38,1b 20,77 23 60,9ab 19,95 13 38,5b 26,45 Produits vivriers 24 83,33ab 14,91 24 83,3ab 14,91 27 77,8ab 15,68 21 90,5ab 12,55 23 91,3a 11,52 13 61,5b 26,45 Petits Animaux 24 54,17a 19,93 24 12,5b 13,23 27 63a 18,22 21 47,6ab 21,36 23 47,8ab 20,42 13 69,2a 25,09 L'utilisation faite des Ménage 17 100a 0,00 26 80,77a 15,15 19 94,74a 10,04 13 84,62a 19,61 26 84,62a 13,87 8 87,5a 22,92 articles achetés Revendu 17 0a 0,00 26 19,23a 15,15 19 5,26a 10,04 13 15,38a 19,61 26 15,38a 13,87 8 12,5a 22,92 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau X : Utilisation des recettes de vente par groupe sociolinguistique

Bariba Gando Peulh Variable N % IC N % IC N % IC Utilisation des Nigeria 17 5,88a 11,18 36 8,33a 9,03 127 2,36a recettes Bénin 17 100a 0,00 36 100a 0,00 127 100a 0,00 Utilisation de les Achat d’article 1 100a 0,00 3 100a 0,00 3 100a 0,00 recettes au Nigéria Payement des convoyeurs 1 100a 0,00 3 100a 0,00 3 100a 0,00 Achat d’article 17 58,82a 36 66,67a 127 77,16a Baptême 17 47,06b 23,73 36 72,22a 14,63 127 73,23a 7,70 Mariage 17 11,76b 15,31 36 47,22ab 16,31 127 42,52a 8,60 Utilisation de les Scolarisation 17 76,47a 20,16 36 41,67b 16,11 127 33,86b 8,23 recettes au Bénin Construction 17 35,29a 22,72 36 16,67ab 12,18 127 11,81b 5,61 Soin familial 17 88,24a 15,31 36 91,67a 9,03 127 92,91a 4,46 Travaux champêtres 17 58,82a 23,40 36 30,56a 15,05 127 39,37a 8,50 Appareils électroménagers 10 0ab 0,00 24 8,33a 11,06 98 1,02b 1,99 Motos 10 0a 0,00 24 0a 0,00 98 11,22a 6,25 Articles achetés au Ustensiles de cuisine 10 10a 18,59 24 25a 17,32 98 29,59a 9,04 Bénin Chaussures 10 10a 18,59 24 33,33a 18,86 98 27,55a 8,85 Vêtements 10 30a 28,40 24 50a 20,00 98 62,24a 9,60 Petits animaux 10 80a 24,79 24 50ab 20,00 98 43,88b 9,83 L'utilisation faite Ménage 16 31,25b 22,71 36 41,67ab 16,11 127 59,84a 8,53 des articles Revendu 17 5,88a 11,18 36 5,56a 7,49 126 7,94a 4,72 achetés N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.1.2. Influence de la fluctuation du Naira sur la commercialisation du bétail

3.1.2.1. Lieux d’achat et de vente par les commerçants

Les commerçants ont la possibilité d’acheter les animaux dans les élevages ou au marché de bétail. L’enquête a montré qu’ils les prennent majoritairement dans les élevages dans toutes les Communes quelques soient leur groupe sociolinguistique (tableau XI et XII). Les commerçants qui prennent le bétail dans les élevages à N’Dali est plus élevés que ceux de Nikki et de Pèrèrè. Ces animaux achetés chez les éleveurs sont vendus par les commerçants soit, au Nigeria ou au Bénin. Tous les commerçants de Sinendé, N’Dali, Bembèrèkè et la majorité de ceux de Pèrèrè et Nikki revendent les animaux au Bénin contre une minorité à Kalalé. Il y a plus de commerçants à Kalalé, Nikki et Pèrèrè qui revendent les animaux au Nigéria contrairement aux Communes restantes.

La taille de bétail envoyé au Nigéria par un commerçant varie de 6 à 8 têtes en période de baisse de Naira et ne varie pas d’une Commune à l’autre et d’un groupe sociolinguistique à l’autre. En période de hausse de Naira, les commerçants doublent cette taille des bovins mis sur le marché (tableau XV).

La fréquence d’envoi du bétail varie de 1 à 4 fois le mois. Par an, un commerçant vend au Nigéria, un nombre moyen de bétails compris entre 214 à 308 têtes en période de baisse contre 496 à 778 têtes pendant la période de hausse. Les raisons qui les poussent à vendre les animaux au Nigéria sont : les marges bénéficiaires élevés, la proximité avec le marché Nigéria et la mévente au Bénin. Une marge bénéficiaire consistante est la principale motivation pour la vente du bétail au Nigéria selon majorité des commerçants. Pour le reste des commerçants la proximité et la mévente au Bénin expliquent leur intérêt de vente au Nigéria. Tous les Bariba et la majorité des commerçants Gando et Peulh vont au Nigeria à cause des meilleurs bénéfices (tableau XII).

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La chute du Naira est la principale cause pour laquelle la majorité des commerçants vendent leurs animaux au Bénin. Tous les commerçants de Kalalé, N’Dali, Pèrèrè et Sinendé puis la majorité de ceux de Bembèrèkè et Nikki revendent les animaux aux commerçants nigérians. La majorité des commerçants de Bembèrèkè, N’Dali, Pèrèrè et Sinendé vendent les animaux à d’autres commerçants béninois. La proportion des commerçants qui revendent aux commerçant béninois à Bembèrèkè, N’Dali et Sinendé sont significativement supérieurs à celles de commerçants de Kalalé, Nikki et Pèrèrè. Les marchés à bétail dans lesquels les animaux sont vendus varient significativement d’une Commune à l’autre. Le marché à bétail de Tourou est exploité par la majorité des commerçants de Bembèrèkè, Sinendé et de N’Dali. Ceux qui vendent à Tourou sont significativement plus élevés à Bembèrèkè et Sinendé qu’à N’Dali. Très peu de commerçants convoient les animaux vers Cotonou. Le marché de Petit-paris (Gogounou) est exploité seulement par les commerçants de Bembèrèkè et Sinendé, puis celui de Dèrassi (Kalalé) uniquement par les commerçants de Kalalé. De la même manière, les marchés de Kpassagambou (N’Dali), Sakabansi (Nikki), (Pèrèrè) et (Sinendé) sont exploités respectivement par les commerçants de N’Dali, Nikki, Pèrèrè et Sinendé (tableau XII). Le moment propice pour la vente des animaux est la période de hausse de naira. La monnaie de change est le franc CFA pour la majorité des commerçants de Bembèrèkè, N’Dali, Nikki, Pèrèrè et Sinendé, puis le Naira pour la majorité de ceux de Kalalé et de Nikki. La monnaie de transaction est également le Franc CFA pour la majorité des groupes sociolinguistiques.

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Tableau XI : Les lieux d’achat et de vente des animaux par Commune

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variable N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC Elevage 30 93,3ab 8,93 30 93,33ab 8,93 30 100a 0 30 76,67bc 15,13 30 73,33c 15,83 30 90abc 10,74 Lieux d'achat Marché à bétail 30 36,67b 17,24 30 46,67ab 17,85 30 26,67b 15,83 30 63,33a 17,24 30 36,67b 17,24 30 23,33b 15,13 Nigeria 30 16,67bc 13,34 30 56,67a 17,73 30 6,67c 8,93 30 53,3a 17,85 30 33,3ab 16,87 30 6,67c 8,93 Lieux de vente Bénin 30 100a 0 30 46,67c 17,85 30 100a 0 30 73,33b 15,83 30 86,67b 12,16 30 100a 0 Bénéfice 5 100ab 0 20 55b 21,8 3 100ab 0 18 100a 0 10 60b 30,36 3 100ab 0 Raisons de vente au Proximité 5 0ab 0 20 45a 21,8 3 0ab 0 18 0b 0 10 0b 0 3 0ab 0 Nigeria Mévente au Bénin 5 0ab 0 20 0b 0 3 0ab 0 18 0b 0 10 30a 28,4 3 0ab 0 Chute de Naira 30 63,33a 17,24 13 61,54a 26,45 30 60a 17,53 21 61,9a 20,77 26 50a 19,22 30 56,67a 17,73 Développement Locale 30 0b 0 13 23,08a 22,9 30 0b 0 21 9,52ab 12,55 26 7,69ab 10,24 30 0b 0 Raisons de vente au Manque de capital 30 36,67a 17,24 13 0b 0 30 23,33a 15,13 21 23,81a 18,22 26 38,46a 18,7 30 30a 16,4 Bénin Non maîtrise du 30 0b 0 13 15,38a 19,61 30 16,67a 13,34 21 4,76ab 9,11 26 0ab 0 30 13,3ab 12,16 marché Nigérian Commerçant béninois 30 80ab 14,31 30 3,33d 6,42 30 90a 10,74 30 40c 17,53 30 60bc 17,53 30 80ab 14,31 Clients Commerçant nigérian 30 93,33a 8,93 30 100a 0 30 100a 0 30 96,67a 6,42 30 100a 0 30 100a 0 Période propice pour la commercialisation Hausse du naira 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 30 100a 0 des bovins Naira 30 16,67c 13,34 30 66,67a 16,87 30 10d 10,74 30 53,33ab 17,85 30 33,3bc 16,87 30 10c 10,74 Monnaies de change CFA 30 100a 0 30 43,33c 17,73 30 100a 0 30 73,33b 15,83 30 86,7ab 12,16 30 100a 0 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau XII : Les lieux d’achat et de vente des animaux par groupe sociolinguistique

Bariba Gando Peulh BDGH Variable N % IC N % IC N % IC N % IC Elevage 46 91,3a 8,14 41 90,24a 9,08 84 84,52a 7,74 9 88,89a 20,53 Lieux d'achat Marché à bétail 46 30,43a 13,3 41 46,34a 15,26 84 40,48a 10,5 9 33,33a 30,8 Nigeria 46 19,57a 11,47 41 36,59a 14,74 84 29,76a 9,78 9 33,33a 30,8 Lieux de vente Bénin 46 93,48a 7,13 41 78,05a 12,67 84 83,33a 7,97 9 77,78a 27,16 Bénéfice 10 100a 0 18 77,78ab 19,21 28 75ab 16,04 3 33,33b 53,34 Raisons de vente au Proximité avec le marché Nigérian 10 0a 0 18 11,11a 14,52 28 21,43a 15,2 3 33,33a 53,34 Nigeria Mévente au Bénin 10 0a 0 18 5,56a 10,59 28 3,57a 6,87 3 33,33a 53,34 Chute Naira 42 61,9a 14,69 32 65,63a 16,46 69 55,07a 11,74 7 42,86a 36,66 Développement local 42 2,38b 4,61 32 3,13b 6,03 69 2,9b 3,96 7 42,86a 36,66 Raisons de vente au Bénin Manque de capital 42 33,33a 14,26 32 21,88a 14,32 69 30,43a 10,86 7 0a 0 Non maitrise du marché Nigérian 42 2,38a 4,61 32 6,25a 8,39 69 11,59a 7,55 7 14,29a 25,93 Commerçant béninois 46 67,39a 13,55 41 48,78a 15,3 84 61,9a 10,39 9 33,33a 30,8 Clients Commerçant nigérian 46 97,83a 4,21 41 100a 0 84 97,62a 3,26 7 100a 0 Période propice pour la commercialisation des Hausse du naira 46 100a 0 41 100a 0 84 100a 0 9 100a 0 bovins Naira 46 21,74a 11,92 41 39,02a 14,93 84 33,33a 10,08 9 33,33a 30,8 Monnaie de change CFA 46 91,3a 8,14 41 80,49a 12,13 84 82,14a 8,19 9 77,78a 27,16 N : Effectif ; BDGH : Ensemble composé de Boo, Djema, Gourmantché et Haoussa ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.1.2.2. Utilisation des recettes de vente par les commerçants Une fois les animaux vendus au Nigéria, les commerçants utilisent les recettes pour payer les convoyeurs, des taxes et des articles. La proportion des commerçants qui utilisent une partie pour payer les convoyeurs ne varient pas d’une Commune à l’autre et d’un groupe sociolinguistique à l’autre (tableaux XIII et XIV). Le montant payé aux convoyeurs est variable. Les taxes payées par les commerçants qui vont au Nigéria sont constituées de laisser passer au Bénin et au Nigéria. Le laisser passer payé au Nigeria ne varie pas d’une Commune à l’autre et se situe entre 2050 et 2440 F CFA par tête. Par contre, ce laisser passer est plus élevé pour les commerçants de Sinendé et chez les Bariba (tableau XVI). Les articles achetés au Nigéria étaient le plus souvent des appareils électroménagers, des motos, des ustensiles de cuisine. Certains Gando et Peulh de Bembèrèkè et Sinendé achètent des vêtements. Les articles achetés par les commerçants ne varient pas d’une Commune à l’autre, mais les vêtements et chaussures sont payés uniquement par les commerçants de Bembèrèkè et de Sinendé.

Au Bénin, les recettes de la vente du bétail sont utilisées surtout pour l’achat des articles appareils électroménagers, tenues, etc.), pendant les cérémonies, la construction, la scolarisation et les soins de la famille. Les commerçants payent des taxes de la mairie au marché à bétail. Ce montant est de 1300 F CFA par tête de bétail à Kalalé contre 1000 F CFA dans les autres Communes (tableau XV). La plupart des commerçants utilisent l’argent pour l’achat des articles et la scolarisation des enfants. La proportion des commerçants qui utilisent les recettes des ventes du bétail pour les cérémonies, la scolarisation, l’achat des articles et les constructions ne varient pas entre les Communes. Par contre, ceux qui l’utilisent pour les soins de la famille sont significativement plus élevés à Sinendé et Kalalé qu’à Bembèrèkè, N’Dali et Nikki. Les Peulh utilisent l’argent pour l’achat des articles au Bénin que les Bariba. Par contre, les Bariba investissent plus l’argent issu de la vente des animaux pour la scolarisation de leurs enfants,

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 51 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou l’achat de parcelles et la construction des bâtiments que les Peulh. Les articles achetés au Bénin sont constitués des produits vivriers, des tenues, des appareils électroménagers, des motos et des ustensiles de cuisine. La majorité des commerçants de toutes les Communes achètent les petits ruminants après la vente du bétail. La proportion des commerçants qui achètent les appareils électroménagers, les motos, les ustensiles de cuisine, les tenues et les petits ruminants ne varient pas entre les Communes puis entre les groupes sociolinguistiques. La période d’achat de ces articles est la période de la hausse de naira. Les articles achetés sont destinés pour le ménage ou pour être revendus. Tous les commerçants de Bembèrèkè, Kalalé, Nikki et Pèrèrè revendent les articles achetés contre 86,67% des commerçants de N’Dali et 62,5% à Sinendé (p˂0,05). L’usage ménager est minoritaire et ne varie pas d’une Commune à l’autre puis d’un groupe sociolinguistique à une autre. Ceux qui revendent ne varient pas également d’un groupe sociolinguistique à une autre.

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Tableau XIII : Utilisation de les recettes de vente par Commune

Bembèrèkè Kalalé N’Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Variable N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC N % IC Utilisation de l'argent au Payement des convoyeurs 30 100a 0 30 96,67a 6,42 30 86,67a 12,16 30 96,67a 6,42 30 100a 0 30 100a 0 Nigéria Appareils électroménagers, Articles achetés au 10 70a 28,4 3 100a 0 7 100a 0 4 100a 0 1 100a 0 13 100a 0 motos, ustensiles de cuisine Nigeria Tenue (chaussure, vêtement) 10 20a 24,79 3 0a 0 7 0a 0 4 0a 0 1 0a 0 13 23,08a 22,9 Achat d’articles 26 69,23a 30 53,33a 26 46,15a 26 57,69a 28 71,43a 30 63,33a Cérémonie (mariage, baptême) 26 26,92a 17,05 30 36,67a 17,24 26 42,31a 18,99 26 34,62a 18,29 28 39,29a 18,09 30 63,33a 17,24 Utilisation faite de Scolarisation 26 53,85a 19,16 30 63,33a 17,24 26 50a 19,22 26 46,15a 19,16 28 25a 16,04 30 56,67a 17,73 l’argent au Bénin Construction, Parcelle 26 26,92a 17,05 30 36,67a 17,24 26 19,23a 15,15 26 38,46a 18,7 28 35,71a 17,75 30 30a 16,4 Soin familial 26 57,69d 18,99 30 93,33a 8,93 26 73,1bcd 17,05 26 65,38cd 18,29 28 85,7abc 12,96 30 96,67a 6,42 Appareils électroménagers, 18 61,11a 22,52 16 31,25a 22,71 12 25a 24,5 15 20a 20,24 20 20a 17,53 19 31,58a 20,9 motos, ustensiles de cuisine Articles achetés au Tenue (chaussure, vêtement) 18 16,67a 17,22 16 31,25a 22,71 12 33,33a 26,67 15 20a 20,24 20 10a 13,15 19 31,58a 20,9 Bénin Produits vivriers 18 66,67a 21,78 16 87,5a 16,21 12 75a 24,5 15 66,67a 23,86 20 85a 15,65 19 68,42a 20,9 Petits ruminants 18 94,44a 10,59 16 100a 0 12 100a 0 15 100a 0 20 100a 0 19 94,74a 10,04 Utilisation faite des Ménage 30 36,67a 17,24 30 43,33a 17,73 30 33,33a 16,87 29 31,03a 16,84 30 46,67a 17,85 24 45,83a 19,93 articles achetés Revendu 30 100a 0 30 100a 0 30 86,67b 29 100a 0 30 100a 0 24 62,5c 19,37 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau XIV : Utilisation de les recettes de vente par groupe sociolinguistique

Bariba Gando Peulh BDGH Variable N % IC N % IC N % IC N % IC Utilisation de l'argent au Nigéria Payement des convoyeurs 46 95,65a 5,89 41 92,68a 7,97 84 98,81a 2,32 9 100a 0 Articles ( appareil électroménager, 7 100a 0 11 81,82a 22,79 18 94,44a 10,59 2 100a 0 Articles achetés au Nigeria moto, ustensile de cuisine…) Tenues (chaussures, vêtements…) 7 0a 0 11 27,27a 26,32 18 11,11a 14,52 2 0a 0 Cérémonie ( mariage, baptême…) 43 34,88a 14,25 40 50a 15,5 75 42,67a 11,19 8 12,5a 22,92 Utilisation faite du bénéfice au Scolarisation 43 69,77a 13,73 40 50ab 15,5 75 36b 10,86 8 62,5ab 33,55 Bénin Construction, parcelle 43 48,84a 14,94 40 20b 12,4 75 28b 10,16 8 25ab 30,01 Soin familial 43 79,07a 12,16 40 82,5a 11,78 75 77,33a 9,48 8 87,5a 22,92 Articles ( appareil électroménager, 17 29,41ab 21,66 26 23,08b 16,2 52 32,69b 12,75 5 80a 35,06 motos, ustensiles de cuisine…) Articles achetés au Bénin Tenues (chaussures, vêtements…) 17 11,76a 15,31 26 34,62a 18,29 52 21,15a 11,1 5 20a 35,06 Produits vivriers 17 76,47a 20,16 26 65,38a 18,29 52 84,62a 9,81 5 20a 35,06 Animaux 17 100a 0 41 96,15a 5,89 52 98,08a 3,73 5 100a 0 Période d'achat de ces articles Hausse naira 46 100a 0 41 100a 0 84 100a 0 9 100a 0 Utilisation faite des articles Ménage 44 29,55a 13,48 39 43,59a 15,56 81 44,44a 10,82 9 22,22a 27,16 achetés Revendu 44 95,45a 6,16 39 87,18a 10,49 81 92,59a 5,7 9 100a 0 N : Effectif ; IC : Intervalle de confiance ; BDGH : Ensemble composé de Boo, Djema, Gourmantché et Haoussa ; les pourcentages de la même ligne suivis de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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Tableau XV : Taxes et nombre d’animaux convoyés par Commune

Bembèrèkè Kalalé N'Dali Nikki Pèrèrè Sinendé Seuil de Variable DSR N Moyenne N Moyenne N Moyenne N Moyenne N Moyenne N Moyenne significativité Ticket mairie 30 1000b 30 1300a 30 1000b 30 1000b 30 1000b 30 1000b 190,3 *** Laissez passer Bénin 6 100b 10 100b 2 150ab 18 100b 10 100b 8 200a 37,59 *** Laissez passer Nigéria 7 2392,9a 20 2440a 3 2350a 18 2425a 10 2205a 3 2050a 401,1 NS Nombre de bovins convoyés/voyage en période de 30 5,73a 30 5,7a 30 4,47a 30 7,57a 30 6,43a 30 5,77a 5,5 NS baisse Nombre de bovins convoyés/voyage en période de 30 11,23a 30 11,97a 30 11,03a 30 16,2a 30 11,83a 30 13,2a 10,3 NS hausse Nombre de bovins convoyés/an en période de baisse 30 275,2a 30 273,6a 30 214,4a 30 363,2a 30 308,8a 30 276,8a 264,8 NS Nombre de bovins convoyés/an en période de hausse 30 539,2a 30 574,4a 30 529,6a 30 777,6a 30 568a 30 633,6a 495,5 NS DSR : Déviation Standard Résiduelle ; NS : p˃0,05 ; *** : p˂0,001, les moyennes de la même ligne suivies de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

Tableau XVI : Taxes et nombre d’animaux convoyés par groupe sociolinguistique

Variable Bariba Gando Peulh BDGH Seuil de N Moyenne ES N Moyenne ES N Moyenne ES N Moyenne ES significativité Ticket mairie 46 1000,0a 32,1 41 1048,8a 34,0 84 1071,4a 23,8 9 1111,1a 72,7 NS Laissez passer Bénin 13 154,5a 13,5 17 105,9b 10,9 22 100,0b 9,6 2 100,0b 31,7 * Laissez passer Nigéria 10 2210,0a 126,4 18 2452,8a 94,2 30 2386,7a 73 3 2200,0a 230,8 NS Nombre de bovins convoyés/voyage en période de baisse 46 6,4a 0,81 41 6,2a 0,86 84 5,4a 0,60 9 8,0a 1,84 NS Nombre de bovins convoyés/voyage en période de hausse 46 13,6a 1,52 41 12,7a 1,61 84 11,6a 1,13 9 16,4a 3,44 NS Nombre de bovins convoyés/an en période de baisse 46 305,7a 39,1 41 297,4a 41,4 84 257,7a 28,9 9 384,0a 88,4 NS Nombre de bovins convoyés/an en période de hausse 46 651,1 73,21 41 607,6 77,55 84 556,0 54,18 9 789,3 165,52 NS ES : Erreur Standard ; BDGH : Ensemble composé de Boo, Djema, Gourmantché et Haoussa ; NS : p˃0,05 ; * : p˂0,05, les moyennes de la même ligne suivies de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

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3.1.3. Influence de la fluctuation de Naira sur le prix de vente des animaux au Bénin et au Nigéria

Les éleveurs vendent les animaux plus chers en période de hausse de Naira qu’en période de baisse de Naira quel que soit la catégorie d’âge (tableau XVII). Ils vendent les animaux de 1 à 2 ans d’âge à 70968 F CFA en période de baisse de Naira contre 94032 F CFA en période de hausse de Naira. Les animaux âgés de 2 à 3 ans sont vendus à 123185 F CFA par les éleveurs en période de baisse et à 180240 F CFA en période de hausse. Ces éleveurs vendent les animaux âgés de plus de 3 ans à 281638 F CFA en période de baisse de Naira contre 388023 F CFA en période de hausse de Naira. Ces animaux vendus par les éleveurs sont revendus un peu plus chers par les commerçants. Ainsi, les bovins de 1 à 2 ans sont vendus à 96084 F CFA en période de baisse de Naira contre 119589 F CFA en période de hausse de Naira. Entre 2 et 3 ans, ces animaux sont vendus par les commerçants à 169986 F CFA en période de baisse et 212234 F CFA en période de hausse (tableau XVII). Le prix de vente des animaux de cette tranche d’âge en période de baisse de Naira est significativement inférieur au prix de vente en période de hausse de Naira. Les bovins âgés de plus de 3 ans sont vendus plus chers en période hausse de Naira qu’en période baisse du Naira (330559 vs 400766 F CFA).

Le prix de vente des bovins de 1 à 3 ans par les commerçants ne varie pas significativement d’un pays à l’autre (tableau XVIII). Les animaux âgés de 2 à 3 ans sont vendus à 186397 F CFA au Bénin et 195823 F CFA au Nigéria. Les animaux de plus de 3 ans sont vendus plus chers au Nigéria qu’au Bénin (379868 vs 351456 F CFA). Le prix de vente des animaux au Bénin en période de baisse n’est pas significativement différent de celui du Nigéria pour les animaux âgés de 1 à 3 ans. Le même constat a été fait pour la vente des animaux en période de hausse de Naira (tableau XIX). Par contre, les animaux âge de plus de 3 ans sont vendus plus chers au Nigéria qu’au Bénin.

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Tableau XVII : Prix de vente des animaux par les éleveurs et les commerçants en fonction des périodes

Baisse de Naira Hausse de Naira Seuil de Variable Moyenne ES Moyenne ES significativité 1 à 2 ans (N=31) 70967,74 2507,2 94032,26 2507,2 *** Eleveur 2 à 3 ans (N=146) 123184,93 3729 180239,73 3729 *** ˃3 ans (N=177) 281638,42 5573,7 388022,6 5573,7 *** 1 à 2 ans 96083,9 7490,5 119588,6 7490,5 * Commerçant 2 à 3 ans 169985,7 4644,9 212233,7 4613,3 *** ˃3 ans 330558,7 5279,6 400765,6 5279,7 *** N : Effectif ; ES : Erreur Standard ; * : p˂0,05 ; *** : p˂0,001

Tableau XVIII: Vente des animaux par les commerçants au Bénin et au Nigéria

Bénin Nigeria Seuil de Variable Moyenne ES Moyenne ES significativité 1 à 2 ans 102061,3 4036 113611 9794 NS 2 à 3 ans 186396,6 3398,6 195822,8 5595,3 NS ˃3 ans 351455,9 4057,7 379868,4 6267,7 *** ES : Erreur Standard ; NS : p˃0,05 ; *** : p˂0,001

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Tableau XIX: Vente des animaux selon la période et le lieu de vente par les commerçants

Baisse de Naira Hausse de Naira Seuil de Variable Bénin Nigeria Bénin Nigéria significativité Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES Moyenne ES 1 à 2 ans 96056,6b 5707,8 96111,1ab 13851,1 108066ab 5707,8 131111,1a 13851,1 * 2 à 3 ans 166103,4b 4806,3 173867,9b 7949,9 206689,7a 4806,3 217777,8a 7875,9 * ˃3 ans 318573,5c 5738,4 342543,9d 8863,9 384338,2b 5738,4 417193a 8863,9 ** ES : Erreur Standard ; * : p˂0,05 ; ** : p˂0,01, les moyennes de la même ligne suivies de différentes lettres diffèrent significativement au seuil de 5%.

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 58 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou

3.2. Discussion

3.2.1. Influence de la fluctuation du Naira sur la production et la vente des animaux au niveau des exploitations

Les intrants utilisés en élevage bovin sont achetés du Nigéria par certains Peulh de Kalalé et de Nikki, parce que ces intrants coûtent moins chers et sont disponibles. En dehors de ces raisons évoquées par les éleveurs, la proximité de ces deux Communes avec le Nigéria favoriserait cet achat des intrants du Nigéria. La plupart des éleveurs achètent les intrants au Bénin à causes de leurs qualités et de leurs disponibilités. Ceci est lié à la multiplication des cabinets vétérinaires et des services de prestations vétérinaires, puis à l’origine des intrants utilisés et à la règlementation (Codjia et al., 2016). Les éleveurs doivent être suivis dans l’utilisation de ces intrants, surtout qu’il s’agit des produits à usage vétérinaire. La fluctuation de naira a des effets négatifs sur la production de lait dans les exploitations à cause du manque de moyens financiers pour l’achat des intrants. En effet, les éleveurs et commerçants béninois vendent les animaux au commerçants nigérians et en période de baisse de naira leur pouvoir d’achat diminue ce qui crée des méventes. Les éleveurs n’arrivent plus à vendre les produits ou les vendent à un prix très bas, d’où les difficultés d’achat des intrants pour les animaux, ce qui est à l’origine de la baisse de production. Ces impacts ont été plus rapportés à Kalalé à cause de la proximité entre cette Commune et le Nigéria. La fluctuation de Naira n’a pas d’effet sur la production des petits ruminants et de la volaille parce que le Nigéria s’implique très peu dans le commerce de ces animaux. Cet impact de la fluctuation du Naira sur la production du lait influence aussi la vie du ménage, puisque le lait est le principal aliment des éleveurs pasteurs, et une source importante de revenu du ménage à travers les ventes (Chabi Toko et al., 2015; Chabi Toko, 2016). Les animaux sont surtout vendus dans les marchés à bétail du Bénin, et très peu d’éleveurs vont au Nigéria. Les éleveurs préfèrent la vente des animaux dans les marchés à bétail que dans

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 59 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou les élevages à cause de la variabilité des prix dans les marchés à bétail. En effet, dans les marchés à bétail, il y a plusieurs acheteurs et l’éleveur à la possibilité de proposer son animal à plusieurs personnes. Ceci se confirme par la différence de prix observé entre le prix d’achat des animaux par les commerçants dans les marchés à bétail et dans les élevages. Quoi qu’en soit le lieu de vente, de fortes inégalités sont observées et les éleveurs sont pénalisés parce que leur marge de manœuvre est réduite face aux commerçants. En effet, bien souvent comme signalé par certains éleveurs de cette étude, les difficultés financières périodiques contraignent les éleveurs à se séparer des animaux, au profit d’un prêt usuraire accordé par un intermédiaire de vente (Bonnet et Guibert, 2009). Ces éleveurs vendent parfois à des prix qui ne couvrent même pas les coûts de production (Guibert et al., 2009). Le prix de vente des animaux en période de hausse de Naira est au-dessus du prix de vente des animaux en période de baisse. Cette différence de prix est due à l’élévation du taux de change. Les recettes de la vente des animaux servent le plus souvent à l’achat d’articles, au mariage, au baptême, à la scolarisation, aux travaux champêtres et aux soins familiaux. Ceci montre que le bétail est une source importante de revenu et d’investissement pour les éleveurs (Baroin et Boutrais, 2009; Chabi Toko, 2016). Les éleveurs ne font recourt aux autres espèces (ovins, caprins et volailles) qu’en absence des bovins surtout en période de transhumance (Chabi Toko, 2016). Le recourt à ces espèces en période de baisse de Naira est dû au fait que la baisse du Naira n’a pas d’influence sur le commerce de ces espèces. Les Bariba utilisent plus l’argent pour la scolarisation des enfants que les Peuhls et Gando. Ce constat est lié à l’importance que chaque groupe sociolinguistique accorde à la scolarisation des enfants et au niveau d’instruction des éleveurs.

3.2.2. Influence de la fluctuation du Naira sur la commercialisation du bétail

La majorité des commerçants achète les animaux dans les élevages au lieu des marchés à bétail parce qu’ils ont la possibilité de le payer moins chers pour

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 60 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou pouvoir les revendent plus chers dans les marchés à bétail. Certains commerçants des Communes proches du Nigéria comme Kalalé, Nikki et Pèrèrè vendent le bétail au Nigéria. Les raisons qui les motivent souvent sont la proximité et la mévente au Bénin alors qu’au Nigéria le marché est disponible (Guibert et al., 2009; Yerima et Ale, 2012; Codjia et al., 2016). A ceux-ci, s’ajoute la politique de prix adoptée par les commerçants nigérians. Ces derniers fixent les prix suffisamment hauts pour décourager toutes velléités de concurrences frontales et stratégiques (Yerima et Ale, 2012). L’amélioration du prix des animaux en période de hausse de Naira amène les commerçants à doubler le nombre de sujets qu’ils envoient au Nigéria. Cette pratique est courante chez les commerçants qui cherchent à bénéficier de la hausse des prix sur les marchés (OCDE, 2009). Les éleveurs, en revanche, sont confrontés à la fois à une hausse du coût de production en cette période (OCDE, 2009). La chute du Naira est la principale cause pour laquelle la majorité des commerçants vendent leurs animaux au Bénin. C’est pour réduire l’incidence de la baisse de Naira sur leur bénéfice que les commerçants locaux préfèrent vendre les animaux au Bénin (Guibert et al., 2009). En effet, le plus souvent la conversion du Naira en Franc CFA par les commerçants ne se fait pas dans les banques. Les échanges se font chez les cambistes qui leurs proposent des taux bas par rapport au taux normal (Oumarou, 2005; Guibert et al., 2009; Yerima et Ale, 2012). Ces derniers tirent parfois des intérêts allant jusqu’à 15% (Oumarou, 2005). Après la vente des animaux, les commerçants paient des taxes. Ces taxes servent à la gestion des marchés à bétail et au développement local (Onibon, 2004). Des commerçants qui convoient les animaux au Nigéria sont parfois victimes des taxes illégales du fait du caractère parfois informel de leur activité (Yerima et Ale, 2012). La non formalisation de leur activité est dû aux difficultés qu’ils rencontrent sur le plan administratif et financier (Yerima et Ale, 2012; Coste, 2015). Ce paiement de taxes illégales dans le commerce transfrontalier de bétail a été rapporté aussi entre la Côte d’Ivoire et le Ghana (Yao et Kallo, 2015). Certains éleveurs qui vont au Nigéria achètent des articles qu’ils

UAC/EPAC/PSA © 2017 Sabi OROU YOROU 61 Influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la Zone Agro-écologique des cultures vivrières du Borgou revendent ou utilisent pour le ménage au Bénin. Cette stratégie leur permet de maximiser leur bénéfice et de contourner les pertes liées aux changes de Naira en Franc CFA. Cependant, la période à laquelle ces achats sont faits semble moins propices parce que l’achat des articles au Nigéria en période de baisse serait plus avantageux pour ces commerçants. La pratique des achats des produits vivriers et des petits ruminants au Bénin pour une vente ultérieure adoptée par la majorité des commerçants (surtout ceux qui vendent au Bénin) parait normale, parce qu’ils les mettent à l’abri de la fluctuation de Naira vu la nature des produits qu’ils achètent.

3.2.3. Influence de la fluctuation de Naira sur le prix de vente des animaux au Bénin et au Nigéria

La période de hausse de Naira constitue la période propice de vente des animaux par les éleveurs et les commerçants. Malheureusement, le besoin urgent d’argent pousse les éleveurs à vendre les animaux en période de baisse aux commerçants qui les revendent plus chers en période de hausse. Ce constat a été rapporté par Bonnet et Guibert (2009) en Afrique de l’Ouest. Le prix de vente n’obéit à aucune règle, et les animaux sont vendus sur négociation entre les vendeurs et les acheteurs ; des études approfondies sur les critères de bases des négociations sont indispensables. Les prix de vente des animaux de 1 à 3 ans ne varient pas d’un pays à l’autre. Cela serait dû à l’âge des animaux qui sont en élevage et la vente de ces animaux serait due à une réforme précoce due à l’infertilité et aux troubles de reproduction. De ce fait, les animaux ne sont pas préparés pour une vente commerciale et une étude sur la vente des animaux jeunes pour le renouvellement des élevages permettrait de mieux élucider cette hypothèse. Par contre, les animaux adultes préparés pour la commercialisation coûtent plus chers au Nigéria qu’au Bénin. En effet, les animaux vendus par les commerçants sont souvent des mâles ayant un bon développement musculaire (Corniaux, 2014) et bien préparés à l’embouche (Abdoulaye, 2016).

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Conclusion et suggestions

L’étude sur l’influence de la fluctuation de Naira sur la production et la commercialisation des bovins dans la zone Agro-écologique III montre que les éleveurs achètent surtout les intrants au Bénin à cause de leur qualité et de leur disponibilité. Ces éleveurs vendent les animaux au marché à bétail, aux commerçants béninois et nigérians. La baisse de naira entraine une baisse de production du lait et de la croissance des veaux. Les commerçants achètent les animaux dans les élevages et les revendent plus chers dans les marchés à bétail aux commerçants nigérians. Les animaux coûtent plus chers en période de hausse de Naira qu’en période de baisse et les animaux adultes coûtent plus chers au Nigéria qu’au Bénin. En cas de vente au Nigeria, une partie de l’argent est utilisée pour l’achat des articles et le reste est ramené au Bénin. Au Bénin, les recettes de ventes des animaux par les commerçants et éleveurs servent à la scolarisation des enfants, aux cérémonies, au mariage, à l’achat des produits vivriers, à l’achat de parcelles et la construction des bâtiments. Les Bariba investissent plus dans l’achat des parcelles et la scolarisation des enfants que les Peulh.

A l’issue de ces résultats, les suggestions suivantes sont formulées :

. étudier l’origine des intrants vendus au éleveurs et leur utilisation; . accompagner les éleveurs et commerçants à gérer la période de baisse de Naira par le développement des activités parallèles et la diversification des clients.

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