Un “Central Park” au cœur de l’Europe La restauration du Parc du Colophon Sabine Cartuyvels, historienne de l’Art des Jardins Centre Agronomique de Recherches Appliquées de la Province de Hainaut (C.A.R.A.H.), Jean-Philippe Bauvin Un "Central Park" au cœur de l’Europe. Centre de Recherche Urbaine - Institut de Sociologie de l'ULB (Université Libre de Bruxelles), Marisa La restauration du Parc du Cinquantenaire. Liebaut et Françoise Noël Espaces Mobilités, Alix Van Cauwenberghe Cette publication est également disponible en néerlandais sous le titre ‘Een “Central Park” in het hart Fondu Landscape Architects, Els Claes et Benoît Fondu van Europa. De restauratie van het Jubelpark.’ Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, Machteld Gryseels, Serge Juwet, Serge Kempeneers, Erik Vandevelde Une publication de la Fondation Roi Baudouin, rue Brederode 21 à 1000 Bruxelles. Q-Park Holding, Kristof Voeten Roland Berger Strategy Consultants, Didier Tshidimba et Edward Verté Rédaction finale S Design, François-Joseph de Lantsheere Xavier Flament, journaliste Tensen et Huon, Christian Fuchs et Stéphane Tensen Paul Geerts, journaliste Graphisme Contributions rédactionnelles Casier/Fieuws Isabelle Corten Marie-Françoise Degembe Impression Benoît Fondu Weissenbruch Eric Hennaut Serge Kempeneers Coordination technique Isabelle Corten, urbaniste et architecte Traduction Paul Geerts, journaliste Illustrations En couverture et p.30 : photo aérienne du parc, 2004, IR Eurosens Correcteurs p. 4, 6, 9, 10, 11, 16, 25 et 26 : photos de Christine Bastin et Jacques Evrard Ivo Adriaenssens p. 8 à gauche : plan général de l'Exposition Universelle de Bruxelles, 1888, Editeur C.H. Bertels, Anne Bruwier Bruxelles, AAM p. 8 à droite : photographie aérienne de 1919, A.V.B, f 2038 Coordination pour la Fondation Roi Baudouin p. 13 et 14 : plans de Fondu Landscape Architects Marie-Laure Roggemans, conseillère de programme p. 18 : photos de l'Association momentanée Statua-Corten Rik Vanmolkot, chargé de mission p. 21 et 23 : photos d'Isabelle Corten Kathleen Van Ginderdeuren, assistante Sonja De Koninck, assistante Cette publication peut être téléchargée gratuitement sur notre site www.kbs-frb.be.

Avec la collaboration de Cette publication peut être commandée gratuitement sur notre site www.kbs-frb.be, par e-mail à l’adresse Arbo.Cura. Boomverzorging, Sim Van Erwegen et Serge Verlinden [email protected] ou auprès de notre centre de contact, tél. +32-70-233 728, fax +32-70-233 727. Archives d’Architecture Moderne, Eric Hennaut et Pierrette Pasteels Association momentanée Statua sprl - Corten, Sylvie Boas et Isabelle Corten Dépôt legal: D/2005/2848/19 Bureau Isabelle Corten Urbanisme et Architecture (ICUA) ISBN: 2-87212-471-3 Septembre 2005 Sommaire Introduction 3

I. Un projet collectif ...... 5 Un “Central Park” dans le coeur de Bruxelles et de l’Europe. C’est La restauration du parc s’inscrit dans les efforts pour augmenter la ce que doit devenir le Parc du Cinquantenaire dans les prochaines qualité des espaces publics et de l’architecture des bâtiments II. Le complexe du Cinquantenaire et ses fonctions...... 9 années, une fois restauré et son ancienne gloire reconquise. dans le quartier européen. La Fondation Roi Baudouin et les pou- voirs publics ont la volonté de donner au Parc du Cinquantenaire III. Le schéma directeur de la restauration du parc ...... 12 Le Parc du Cinquantenaire, qui a été aménagé à la fin du 19ième siè- une place importante dans le redéveloppement du quartier euro- cle sous l’impulsion de Léopold II à l’occassion du 50ième anniver- péen. Ils invitent tous les acteurs publics et privés à réfléchir IV. Les principaux travaux et les six phases de restauration.14 saire de la Belgique est, à beaucoup de points de vue, unique : ensemble à la création d’un axe culturel, d’une promenade urbaine il l’est par son implantation stratégique dans le prolongement de la liant le Parc Léopold, le Parc du Cinquantenaire et le rond-point V. Le cahier des charges de base pour la restauration ..16 et de l’avenue de Tervueren, au cœur du quartier euro- Schuman. péen ; par son extraordinaire qualité architecturale qui en fait un VI. Une double mission d’auteurs de projet ...... 16 exemple du style Beaux-Arts fort apprécié à la fin du 19ième siècle ; par la présence de bâtiments monumentaux qui abritent des insti- VII. Les travaux d’urgence...... 17 tutions culturelles avec un rayonnement métropolitain ; par l’attrac- tivité qu’il offre aux promeneurs et aux amateurs de sports et de VIII. Un Parc du Cinquantenaire lumineux...... 20 jeux et enfin, par ses potentialités d’accueil de grands événements.

IX. La charte d’aménagement des abords...... 22 Depuis les années 1980, le parc a perdu sa splendeur. La Fondation Roi Baudouin a pris l’initiative, en étroite collaboration avec les pou- X. Le parc au quotidien...... 24 voirs publics concernés, de lancer un vaste projet de restauration du parc. L’objectif est de retrouver la géométrie originelle du parc XI. Au cœur du quartier européen ...... 26 avec ses perspectives grandioses et ses alignements d’arbres et de restituer la relation qu’il entretenait avec les bâtiments. Toutes les fonctions actuelles seront préservées dans le respect du contexte historique et de la nature en ville. Le parc redeviendra ainsi un joyau de l’architecture des jardins et des paysages au centre de Bruxelles et en même temps un élément incontournable du maillage vert de la Région de Bruxelles-Capitale.

I. Un projet collectif 5

Depuis 2001, la Fondation Roi Baudouin développe une dynami- Autoworld. Le site abrite aussi l’Institut royal du Patrimoine Artistique Action ! que qui doit aboutir à la restauration en profondeur du Parc du et le Centre Islamique et Culturel de Belgique. Cette diversité fait de Cinquantenaire et à sa réintégration dans un quartier européen en ce lieu un ensemble original. C’est un pôle d’attraction multiple tant Dans le cadre de ce partenariat avec les pouvoirs publics fédé- pleine mutation. Ce projet ambitieux s’échelonnera sur sept à dix pour la population locale que pour ses nombreux visiteurs. raux, régionaux et locaux, la Fondation Roi Baudouin a dirigé et ans. Il a été élaboré en étroite collaboration avec l’ensemble des coordonné un certain nombre d’initiatives. Elles sont détaillées pouvoirs publics concernés : le Service Public Fédéral en charge Avec le temps, le parc a cependant pris un coup de vieux, comme dans les chapitres suivants. des accords de coopération entre l’Etat fédéral et la Région de nous le voyons d’emblée à l’état des plantations. Celles-ci sont Bruxelles-Capitale (Beliris pour Bruxelles), la Régie des Bâtiments, d’âges très différents et le volume des arbres pose aujourd’hui L’ensemble de ces actions sont bien entendu liées les unes aux l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, le Ministère d’importants problèmes esthétiques et techniques. L’architecture autres, mais leur exécution ne pourra être conjointe vu la multipli- de la Région de Bruxelles-Capitale (en particulier, la Direction des végétale destinée à souligner et à renforcer les lignes de force du cité des acteurs concernés, l’éparpillement des compétences et Monuments et Sites, la Direction de l’Urbanisme et l’Administration site n’existe plus. L’état phytosanitaire des arbres est très moyen. l’ampleur des budgets nécessaires. de l’Equipement et des Déplacements), la Commission royale des Des sols en mauvais état, considérablement appauvris et sans Monuments et des Sites, la STIB, la Ville de Bruxelles et la com- homogénéité contribuent encore à la dégradation du parc. L’esprit de la méthode mune d’. Le parc n’est pas seulement ridé, il a été balafré par la construction, Consciente de ces difficultés, la Fondation Roi Baudouin a réuni au Un fleuron dégradé en son centre, de la trémie du tunnel de liaison autoroutier entre sein d’un Comité technique les administrations et les cabinets l’avenue de Tervueren et la rue de la Loi (1965-1974), par le mor- politiques directement concernés.1 Ceux-ci ont adopté une Propriété de l’Etat fédéral, l’ensemble du Cinquantenaire (parc, cellement progressif de son utilisation et par une pression grandis- méthodologie qui assure la cohérence du projet sur le long terme. esplanade, bâtiments) est un site de 34 ha. Il est classé depuis sante d’événements publics et privés. Cette méthodologie a consisté pour l’essentiel en : 1976 et fait partie du quartier européen. La Régie des Bâtiments en assume la responsabilité administrative (parc et bâtiments) et a L’identité exceptionnelle de départ en est ressortie considérablement 1. la meilleure connaissance possible du site. Deux années ont confié la gestion quotidienne du parc à l’Institut Bruxellois pour la amoindrie et l’axe central entre la rue de la Loi et l’avenue de Tervueren été nécessaires à l’élaboration d’études préliminaires.I Ce processus Gestion de l’Environnement (IBGE). qui déterminait l’ensemble de son tracé a pratiquement disparu. Le parc est entouré de voies de circulation trop larges et trop denses. On 1 Il s’agit du Service Public Fédéral gérant les accords de coopération entre l’Etat fédéral et la C’est à la fois un parc et un site historique culturel majeur, composé y stationne en masse. Quant à l’une de ses entrées principales (côté Région de Bruxelles-Capitale dénommé Beliris pour Bruxelles, de la Régie des Bâtiments, de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement, de la Commission royale des Monuments de nombreux musées de première importance – les Musées royaux rond-point Schuman), elle a été oblitérée par la présence des deux et des Sites, de la Direction des Monuments et Sites et de la Direction de l’Urbanisme toutes d’Art et d’Histoire, le Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire, trémies des tunnels de l’avenue de la Joyeuse Entrée. deux dépendantes du Ministère de la Région de Bruxelles-Capitale.

7

d’habitude écourté, voire évacué, n’en constitue pas moins une nants nos 8 et 9 des accords de coopération entre l’Etat fédéral et étape indispensable si l’on veut objectiver le choix du parti d’amé- la Région de Bruxelles-Capitale. nagement. C’est la première fois, en Région bruxelloise, qu’a été entreprise une étude pluridisciplinaire de grande envergure et Voici donc, par le menu, la description de cet ambitieux chantier coordonnée par un spécialiste en restauration de parcs et jardins de restauration. Mené à bien, il est de nature à ranimer un poumon historiques ; vert exceptionnel au cœur de Bruxelles et un quartier redevenu plus humain et mixte (logements, commerces, bureaux). Un vérita- 2. l’obtention d’un consensus sur le schéma directeur et le ble « Central Park » pour Bruxelles et pour l’Europe ! cahier des charges de référence qui le complète. Ces docu- ments doivent servir de référence aux travaux d’entretien, de res- 2 Le Comité d’accompagnement est une instance beaucoup plus large que le Comité technique. Il comprend, outre les membres du Comité technique, des représentants du Service Public tauration et de restructuration du parc dans l’avenir. Pour ce faire, Fédéral – politique scientifique, des représentants des institutions culturelles et scientifiques loca- la Fondation Roi Baudouin a installé un Comité d’accompagne- lisées sur le site, de l’Ecole royale Militaire, des représentants du Ministère de la Défense Nationale et des représentants de différents départements de la ville de Bruxelles et de la com- 2 ment. Cette instance, élargie à tous les acteurs ayant leur mot à mune d’Etterbeek, des représentants de l’Union européenne et des représentants d’associa- dire sur le site, a suivi les grandes étapes d’élaboration du schéma tions et de comités de quartier. directeur. 3 Il s’agit de la direction ‘Infrastructure de Transport’ qui - au sein du Service Public Fédéral Mobilité et Transport - gère les accords de coopération entre l’Etat fédéral et la Région de Bruxelles-capitale. L’intitulé de cette direction est aujourd’hui « Beliris pour Bruxelles ». Ce lieu de concertation permet de dépasser la logique sectorielle de chaque département ministériel et facilite le dialogue entre cabi- nets, administrations, techniciens, experts, fonctionnaires euro- péens, responsables des grands équipements culturels localisés sur le site et responsables des comités de quartier ;

3. l’engagement structurel et financier de Beliris3 qui va per- mettre d’étaler les travaux en plusieurs phases sur 7 à 10 ans. Dès à présent, les travaux d’urgence (pour un montant de 2.650.000 EUR) et l’exécution des deux premières phases de réaménage- ment du parc (8.152.461 EUR) sont pris en charge par les ave-

II. Le complexe du Cinquantenaire 9 et ses fonctions

Le patrimoine à l’épreuve du temps l’aménagement définitif des principaux bâtiments en musées. Le Le plan le plus abouti du site (1898) montre une grande unité entre parc suit une problématique identique. S’il accueille pendant plu- les bâtiments et la structure paysagère : construction symétrique Le parc fait partie intégrante du développement de la capitale : il sieurs décennies des pavillons d’expositions éphémères, il est du bâti et du parc, correspondance des formes utilisées, axes participe, dès sa conception, à l’urbanisation des quartiers est de conçu dès le départ pour devenir un parc de promenade. A aucun clairs. En cela, le parc s’apparente au style « Beaux Arts » qui la ville. Il est inscrit dans le plan d’ensemble pour l’extension et moment, il n’a été dessiné pour devenir un parc d’exposition en contraste avec la vision naturaliste proposée, entre autres, par le l’embellissement de l’agglomération bruxelloise entrepris par l’ins- soi. C’est aussi Bordiau qui dessine les nombreux éléments d’ar- Bois de la Cambre. A la même époque, d’autres pays développent pecteur-voyer Victor Besme (1862) avec l’applui de Léopold II. ticulation entre les bâtiments et le parc : les édicules4 des deux des idées similaires : le Champ de Mars à Paris, Marrakech, le Jouant un rôle de « parc central » pour cette partie émergente de entrées principales vers la ville et vers Tervueren, les escaliers exté- Caire ou encore Buenos Aires… C’est cependant aux Etats-Unis la ville, il fait en quelque sorte écho au parc de Bruxelles. D’abord rieurs, les rampes d’accès à l’esplanade, les bassins, les murs de que le City Beautiful Mouvement connaîtra le plus grand succès : limité à 6 ha (1876), puis étendu progressivement à 34 ha (1880), soutènement, les exèdres5, les socles de statues… Tout semble de nombreux exemples y sont encore visibles comme à le Cinquantenaire cadre l’une des nouvelles « entrées » de la ville indiquer que l’architecte est responsable de la conception géné- Washington D.C. (le « Mall »), Baltimore, Chicago ou Boston. par son arcade hautement symbolique qui couronne le grand axe rale du parc et qu’il le reste pendant 25 ans, gage d’une grande de la rue de la Loi et de l’avenue de Tervueren en une magistrale cohérence de l’ensemble. perspective urbaine. A sa mort, en janvier 1904, Bordiau laisse un ensemble inachevé Un vaste ensemble monumental mais dont la plupart des éléments ont été déterminés avec préci- sion, y compris (et même surtout) dans ses relations étroites avec C’est à partir de 1879 que l’architecte Gédéon Bordiau est chargé le parc. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, le programme de non seulement de réaliser sur le site un vaste ensemble monumen- construction se poursuit en respectant dans une très large mesure tal destiné à abriter de grandes expositions à caractère internatio- le projet initial. Après la disparition de Bordiau, l’architecte Charles nal, mais aussi à programmer la transformation de cet ensemble Girault, qui avait réalisé le Petit Palais aux Champs-Élysées, rejoint pour qu’il devienne progressivement un grand musée permanent par Léopold Piron, y introduit un certain nombre de modifications d’arts décoratifs. sans toutefois dénaturer la cohérence stylistique de l’ensemble ni son lien avec le parc. L’ensemble du programme de construction va donc se développer selon un double rythme : celui – rapide – des grandes expositions 4 Edicule : petite construction édifiée sur la voie publique et celui – beaucoup plus lent mais prévu depuis le début – de 5 Exèdre : banc en demi-cercle

11

Parc sous pression que le Cinquantenaire après restauration répondra encore et tou- jours aux demandes fonctionnelles d’aujourd’hui sans pour cela En 1934, la circulation automobile est autorisée de nuit sur l’allée devoir les matérialiser à l’excès en équipements ou en zonages centrale et l’avenue de la Chevalerie. En 1937, l’Ecole royale malheureux. Militaire obtient la mise à disposition de terrains de sport qui seront utilisés pour y pratiquer le tennis, le football, le hockey, le volley- Le programme de réaménagement proposé s’est choisi une ball, le basket-ball, l’athlétisme… Le Ministère de la Défense natio- option forte : la restauration du parc. Cette option signe l’aban- nale s’engage subsidiairement à les mettre à disposition des éco- don définitif des idées de parcellisation du parc. Tous les usages les du quartier et du public. Les terrains pour l’Ecole royale Militaire cités seront pratiqués mais avec une modération respectueuse de seront agrandis en 1948. Après 1945, on ouvre une plaine de jeux l’esprit historique comme de la nature vivante du lieu. pour enfants. Dix ans plus tard, on construit un pavillon pour les retraités et une piste de pétanque.

En 1958, la presse rend compte de la dégradation du parc. Une portion de tunnel à ciel ouvert défigure le parc : c’est l’incisive tré- mie (1965-1974). Depuis sa création, le Parc du Cinquantenaire a accueilli de vastes expositions de plein air, et ce jusqu’à l’entre-deux-guerres. Cet Le parc n’en a pas moins conservé ses fonctions premières : pro- usage très public se verra nettement réduit après 1935 par le lan- menade, détente sportive, jeux d’enfants, accueil de visiteurs, cement du complexe du Heysel, autour du palais du… d’expositions, de manifestations et d’événements, cadre symboli- Centenaire ! Sous forme d’édicules et de statues, il subsiste néan- que de Bruxelles, de la Belgique mais aussi de l’Europe. moins, au sein du parc, divers témoignages de ces prestigieuses activités, par exemple la tour Beyaert (1880) et le panorama du Perspectives de restauration Caire devenu la Mosquée de Bruxelles. L’équipe interdisciplinaire, responsable des études préliminaires, a Le parc a toujours tenu un rôle essentiel pour les quartiers voisins mené une réflexion approfondie sur la spécificité typologique de ce comme lieu de promenade, de repos et de détente. parc tout en tenant compte des contraintes actuelles. C’est ainsi III. Le schéma directeur 12 de la restauration du parc 6

Innover sans rompre la continuité répond à la verrière en demi-cercle des halles « Bordiau » … etc. lent cette période où l’on rêvait de grands voyages et où les bains Sept à dix ans seront nécessaires pour mener à bien la restauration Du côté de Tervueren, Bordiau englobe en un rythme commun les publics restaient peu nombreux. du parc. Ces travaux importants seront divisés en six phases (voir façades latérales des grandes halles, les arbres qui bordent l’ave- chapitre IV). Ce découpage offre le triple avantage de laisser le site nue de la Chevalerie et la balustrade qui surplombe le jardin. Perspectives de la restauration en libre accès, même pendant les transformations, de ne pas rom- Le schéma de restauration vise à soustraire un maximum d’élé- pre la continuité historique du parc et d’innover. Il faudra accepter L’axe central conditionne un tracé régulier ments qui perturbent l’image globale. L’objectif est de restaurer le les changements, comme de voir disparaître à long terme deux Le parc adopte un tracé régulier. En prolongeant la rue de la Loi, l’axe caractère ouvert du parc et d’en souligner les caractéristiques tiers des arbres et des équipements vétustes, obsolètes ou inap- central y joue un rôle majeur, encore affirmé ultérieurement par l’ouver- spécifiques. Il faut rendre lisible sa géométrie initiale. Les côtés propriés. Mais le programme d’abattage des arbres mérite une ture de l’arcade et la création de l’avenue de Tervueren. Cet axe est per- gauche et droit de l’axe central retrouveront une parfaite symétrie attention particulière, notamment quant à l’importance et à la ges- pendiculaire à l’arcade – le pivot du parc – et parallèle aux allées latéra- de lignes horizontales et verticales. On va retrouver ainsi l’ouver- tion des abattages. Le phasage de ces travaux sera approfondi du les : un parti régulier qui offre des perspectives autant vers les entrées ture et la majestueuse sobriété de la partie centrale. point de vue de l’évolution paysagère que cela impliquera, l’objec- du parc que vers ses bâtiments. Il paraît évident que l’architecte a tenu Les arbres seront à nouveau utilisés comme des éléments de structure tif étant de conserver un attrait au parc y compris durant les pha- compte de leur implantation et de l’orientation de leurs façades. verticale, ce qui recréera le lien intime avec l’architecture des bâtiments. ses les plus interventionnistes. Le parc restera vert et ouvert ! On accordera le plus grand soin au choix et à l’entretien des arbres Les végétaux renforcent la structure du parc d’alignement et des arbres palissés. Les bâtiments servent de matrice aux jardins La conception du parc est à l’image du plein essor que connaît La structure des chemins sera améliorée pour permettre à nou- La structure générale du Parc du Cinquantenaire est étroitement liée à l’horticulture en Belgique jusqu’à la Première Guerre mondiale. On veau des traversées faciles et logiques avec les rues voisines. ses bâtiments. L’ensemble architectural conçu par Gédéon Bordiau à tente des contrastes de couleurs et des assemblages de plantes L’axe central en pavé renforcera la perspective de la rue de la Loi la fin du XIXe siècle, sert ainsi de matrice à l’organisation des jardins. arbustives et de fleurs vivaces et annuelles. On colore le parc sur – avenue de Tervueren. Du côté de la ville, les sept grands axes longitudinaux répondent base de son assiette régulière formée par les pelouses, les arbres Les axes secondaires seront en dolomie et les pelouses, plus chacun à un élément architectural majeur : l’arcade et l’hémicycle et les alignements. Charmilles7, arbres palissés8, parterres rectan- résistantes, moyennant des techniques particulières d’entretien. au centre ; les deux halles « Bordiau » ; les deux entrées principa- gulaires, carrés ou en demi-lunes, ornés ou non de massifs circu- La structure formelle et géométrique du parc unifiera les architec- les des ailes sud et nord ; les deux rotondes qui devaient être réa- laires servent d’éléments réguliers et « architecturaux ». tures, les dimensions, les styles et les matériaux variés du front bâti lisées aux extrémités de ces mêmes ailes. La spécificité de chacun C’est ainsi que la plantation des marronniers, sur l’axe central du parc des avenues qui l’entourent. de ces bâtiments marque directement l’organisation et la ferme- (celui qui se prolonge au-delà de l’arcade et du square triangulaire, ture de chaque axe du parc : un hémicycle d’arbres répond à l’hé- vers l’avenue de Tervueren), structure véritablement le parc… et la ville. 6 Les références des documents relatifs au schéma directeur de la restauration du parc sont données en page 27 micycle à colonnade sur l’axe central, un exèdre semi-circulaire De grands bassins imposent leur présence dans le parc et rappel- 7 Charmille : haie de charmes 8 Arbres palissés : arbres dont les branches sont étendues et liées sur un support Bâtiments Sculptures Plantation Gazon Arbres Arbres palissés Haies Il est proposé de récréer dans le parc des mosaïcultures telles qu’elles existaient, avec des Pavement en terre cuite fleurs et plantes très colorées, qui à l’époque étaient une innovation en matière d’horticulture. Pavé Ce sont, par exemple : le Begonia semperflorens, certains choux (Brassica oleracea), le Fuchsia, Grès le Coleus, le Echeveria, le Zebrina pendula, le Phormium tenax, etc. Eau IV. Les principaux travaux et les six phases de restauration 14

Douze travaux

Restauration des continuités et fluidités entre quartiers voisins. Rétablissement de l’axe magistral, avec couverture de la trémie du tunnel en connexion avec les axes secondaires. Restitution des axes arborés. Hiérarchisation nette et remise en état des chemins. Remise en ordre de toutes les surfaces gazonnées. Refleurissement général. Revitalisation de tous les points d’eau, dont le grand bassin rond côté rue de la Loi. Mise en lumière du site (éclairage public et illuminations des monuments). Sécurisation du site. Interventions appropriées sur les sculptures et les petits édifices. Uniformisation du mobilier urbain. Définition d’une signalétique claire.

Six phases Phase 1 Phase 2 Phase 3 Phase 4 Phase 5 Phase 6 15

On traite immédiatement la On restitue le tracé au sol et les Par rapport à l’entrée princi- On restitue l’axe central « rue On récupère l’axe de la Mos- On soigne les abords immédiats succession de composantes volumes, conformément à l’amé- pale, on met en valeur le pre- de La Loi – avenue de Ter- quée. Comme pour la phase 2, des bâtiments. Il s’agit de faire le minérales et végétales formant nagement d’origine. Partant de la mier chemin transversal qui vuren » en couvrant la trémie la disposition des chemins doit lien entre l’intérieur des bâti- plusieurs cercles concentri- rotonde des Musées royaux d’Art constitue un axe important : il du tunnel qui l’a rompu. Cette permettre de créer des zones ments et le parc, ainsi qu’entre ques autour du bassin central. et d’Histoire, les chemins, en relie la grande Mosquée, le opération ambitieuse ne s’en- plus intimes, destinées aux les bâtiments et les quartiers Des haies de ligustrums et des s’écartant de leur axe puis en s’y Pavillon Horta et la construction visage qu’en concevant un activités récréatives pour tous. résidentiels aux alentours. arbres souligneront la forme rejoignant, permettront de faire de la future brasserie. Cet axe avant-plan, jadis constitué des Reste à définir leur contenu en Rappelons que l’architecte du circulaire de ce bassin et de sa découvrir un ensemble de cham- doit pouvoir remplacer le trottoir Colonnes de Quenast, et un fonction des sensibilités des parc a cherché à en faire une fontaine. Cette structure, éta- bres intimes et conviviales, cein- quasi impraticable de l’avenue plan médian représenté par un utilisateurs. œuvre d’art, non seulement en gée dans l’espace, est très visi- turées de haies ou de massifs de la Joyeuse Entrée. La bras- grand bassin circulaire. Cet utilisant la palette végétale et ble et correspond globalement ornementaux de lilas, jasmins serie fera office de nouveau enchaînement visuel s’impose Une concertation sera mise en l’eau, mais aussi en se préoccu- au tracé originel. Cette partie d’été, wegelias et autres plantes pavillon : un lieu de restauration pour bien recadrer les arcades place avec l’Ecole royale Militaire pant de ce qui pouvait se voir du parc sera rapide à traiter et odoriférantes. bien ancré dans la vie urbaine formant le plan arrière de la (terrains de sports), la Ville de depuis les fenêtres des bâti- très vite opérationnelle. de Bruxelles. Elle fera l’objet composition. Flanqué de gran- Bruxelles (Pavillon des pension- ments et depuis leurs entrées. d’un concours européen d’ar- des pelouses ponctuées en nés) et les comités de quartier et chitecture selon un programme leur centre de broderies flora- les riverains. Une concertation sera mise en respectueux de l’esprit du lieu. les, l’ensemble, redevenu place avec le Musée de l’Ar- Sa présence, outre les facilités serein, fera revivre l’immense mée, les Musées royaux d’Art qu’elle offrira pour le public espace libre d’origine. et d’Histoire, l’Institut royal du (grande terrasse, toilettes), Patrimoine artistique et le constituera un lien stratégique Service Public Fédéral - Poli- qui fait défaut actuellement tique scientifique. avec le quartier européen. V. Le cahier des charges VI. Une double mission 16 de base pour la restauration 9 d’ auteurs de projet

Garant de la cohérence des travaux Garant de l’entretien du parc Le Service Public Fédéral Beliris pour Bruxelles va lancer prochai- On ne pouvait pas proposer autant d’interventions sans s’assurer Deux critères essentiels doivent être pris en compte : un entretien nement deux marchés de services via la procédure négociée avec de leur cohérence, quels que soient les domaines auxquels elles impeccable dans la pure tradition horticole, adapté à la nature et à publicité pour attribuer deux missions : la mission d’auteur de pro- s’appliquent et la durée des travaux. La Commission royale des la typologie du parc, et la gestion différenciée selon les directives jet complète pour la restauration du Parc du Cinquantenaire et la Monuments et des Sites a proposé d’élaborer un cahier des char- de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (voir cha- mission d’auteur de projet complète pour l’éclairage du Parc du ges de base, en complément des études préalables et du schéma pitre X). L’enjeu ? Dans le contexte d’un parc de grande valeur his- Cinquantenaire (parc et bâtiments). directeur. Il est l’outil de coordination de l’ensemble du projet. torique et architecturale, il s’agit de créer des espaces supplémen- taires réservés à la nature dans la ville et d’augmenter la diversité Les auteurs de projet désignés dans le courant du mois de novem- Garant de la préservation du site biologique. Les auteurs de projet auront en effet la possibilité d’uti- bre 2005 établiront les documents d’avant-projet et projet d’exé- Le cahier des charges de base définit la terminologie de l’exécution liser la flore indigène dans leurs propositions et donc d’étoffer leur cution et assisteront le maître d’ouvrage (Beliris) jusqu’à la récep- de la restauration du parc. Il doit être le garant de la préservation de assortiment d’espèces tout en comprimant légèrement les frais tion définitive des travaux. ce site majestueux dans le respect des principes de la convention d’entretien. européenne du paysage du Conseil de l’Europe (2000)10 et des C’est ainsi que le parc redeviendra un fleuron de l’art des jardins Ces deux missions se réaliseront en étroite collaboration et coor- chartes adoptées par ICOMOS11 – plus particulièrement celles de en Belgique et qu’il favorisera le maillage vert de la Région de dination entre elles et tiendront compte de la division du parc en Venise (1964) qui explicite la notion de « monument historique »II, Bruxelles-Capitale. six phases d’intervention. de Florence (1982) relative à la sauvegarde des jardins historiquesIII IV et de Nara (1994) sur l’authenticité du patrimoine culturel. 9 Les références des documents relatifs au cahier de charges de base sont données en page 27. D’un point de vue technique, le cahier des charges relatif aux voi- 10 La Convention Européenne du Paysage du Conseil de l’Europe est le premier document euro- péen relatif aux paysages. ries en Région de Bruxelles-Capitale sert de cadre de référence. Y Cette convention a été signée le 20 octobre 2000 et la Belgique l’a ratifiée en 2004. sont repris, point par point, le sommaire et les chapitres, tout en Dans le préambule, on peut lire « que le paysage concourt à l’élaboration des cultures locales et qu’il représente une composante fondamentale du patrimoine culturel et naturel de l’Europe, les nuançant ou en les précisant à l’aune du présent projet : contribuant à l’épanouissement des êtres humains et à la consolidation de l’identité européenne… - harmonisation des types de revêtements de sol (pavés, pierraille Sa protection, sa gestion et son aménagement impliquent des droits et des responsabilités pour chacun » . Le Conseil de l’Europe promeut notamment la mise en place de procédures de partici- de grès, pierre bleue et klinkers d’argile) ; pation du public, des collectivités locales et régionales, et des autres acteurs concernés : « l’entre- - choix des essences végétales sur base de données historiques ; tien du paysage appelle un partenariat entre un large éventail d’individus et d’organisations ». L’originalité de la convention réside dans son application aussi bien aux paysages ordinaires - définition des essences et des volumes pour les plantations d’ali- qu’aux paysages remarquables. gnement ; 11 L’International Council on Monuments and Sites, appelé généralement ICOMOS, est une orga- nisation internationale non-gouvernementale de professionnels, qui œuvre à la conservation des - indications quant au choix des autres essences. monuments et des sites historiques dans le monde. VII. Les travaux d’urgence 17

En attendant l’exécution des deux premières phases de travaux qui ger la vie des arbres existants au rythme des phases de restaura- éléments trop dégradés ou disparus, traitement de surface par débuteront fin 2006, des travaux d’urgence ont été programmés tion. Toutefois une soixantaine d’arbres devront être abattus à sablage et métallisation. pour un montant de 2.650.000 EUR : travaux d’élagage, de revita- court terme. lisation et d’abattage d’arbres ; restauration de la grande fontaine, Au tour des petits édifices et des statues des grilles de la porte de Tervueren, des sculptures et des petits Restaurer la grande fontaine édicules. La restauration de la fontaine de l’esplanade vers Tervueren impli- 1880 - Tour Beyaert A que la construction d’une cabine technique (± 20 m2) munie d’un Elaguer et revitaliser les arbres accès indépendant. Le sous-sol à cet endroit de l’esplanade A l’occasion de l’Exposition internationale de 1880, l’architecte Lors de la préparation de la restauration du parc, les études phy- appartient à la Région de Bruxelles-Capitale (Direction des voiries Henri Beyaert entendait démontrer les qualités de la pierre de tosanitaires et pédologiques ont montré très clairement que les régionales) : il fallait donc son autorisation. Mais il existait déjà une Tournai, en vogue à l’époque. Force est de constater que la pierre arbres du parc dépérissent. Ils souffrent du tassement du sol convention d’occupation des espaces souterrains entre la Région a parfaitement résisté au temps. (« compactage ») et de l’instabilité mécanique des couronnes : et la Régie des Bâtiments, permettant à cette dernière de dispo- ser (à titre précaire) des locaux en sous-sols, notamment pour les Restauration : interventions minimes si ce n’est le rejointoiement - tous les arbres seront élagués par réduction des couronnes afin besoins de stockage liés aux Musées royaux d’Art et d’Histoire et des lits de pierre et des briques. de rééquilibrer leurs proportions et de réduire la prise au vent. au Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire. Il a tout de même C’est indispensable à la fois pour la sécurité des usagers et la pré- fallu trois ans pour adapter cette convention et obtenir l’autorisa- 1897 - Le Faucheur B servation provisoire des grands arbres pendant la longue durée tion de construire un local technique. Un exemple de la complexité des travaux de restauration ; de gestion actuelle du site… Installé dans le parc en 1897, à l’occasion de l’Exposition univer- selle de Bruxelles, le Faucheur de Constantin Meunier « s’avance - toutes les portions de terre des 1.400 arbres du parc seront enri- Grilles sablées et métallisées en abattant l’herbe à chaque pas dans le rythme régulier de la chies en oxygène, en éléments nutritifs et en polymères capables La restauration des grilles de la porte de Tervueren, qui date des faux… »12 Un piédestal surdimensionné dénature le sens iconogra- de retenir l’eau. Il s’agit de permettre aux racines de reprendre leur années 1970, n’a pas permis d’enrayer le processus de corrosion phique de l’œuvre alors que l’artiste avait explicitement souhaité extension aujourd’hui compromise par un tassement excessif du des structures conçues en 1933 par l’ingénieur G. De Cuyper et voir son Faucheur sur un simple dé au centre d’une pelouse.13 sol (substrat compacté). l’architecte Ch. Tussart et exécutées par la ferronnerie M. De Aujourd’hui, les altérations de l’épiderme métallique abîment le Jaegher. Les éléments en fer forgé restent cependant en bon état. modelé de cette sculpture majeure de Meunier à Bruxelles.

Abattre une soixantaine d’arbres 12 Fontaine André, Constantin Meunier, Paris, 1923, p. 104. Les travaux de revitalisation et d’élagage permettront de prolon- Restauration : réparation des pièces en fer forgé, reproduction des 13 A.G.R., Ponts et chaussées, Bâtiments civils, Cinquantenaire, N°149, Ind. 602. E A E C D

C D B E G

B D F D 19

Restauration : décapage des incrustations atmosphériques et gement d’un local technique pour le gardiennage et amenée de Restauration : nettoyage des ardoises existantes, remplacement application d’une patine chimique de couleur brun foncé, courant électrique pour des activités. des modèles de plaques inadéquats, application d’une peinture conforme aux usages de l’artiste ; le déplacement de la sculpture « fixative » et remplacement du châssis côté avenue de la Joyeuse sur un nouveau socle de faible hauteur afin d’illustrer l’action de 1902 - Balustrades de l’avenue de la Chevalerie E Entrée. fauchage à même la pelouse a été proposé à la Commission royale des Monuments et des Sites. Bâtie en 1902 lors de la construction de l’allée carrossable de 1921 - Monument au Congo G l’avenue de la Chevalerie et de l’aménagement du bassin de la 1897 - Exèdres C partie est, cette balustrade de style classique a été imaginée Le sculpteur Thomas Vinçotte tailla lui-même ses pierres d’Euville comme un « mur de terrasse » pour résoudre les problèmes de pendant dix ans sous un baraquement construit à l’emplacement Conçus pour l’Exposition internationale de 1897, ces bancs semi- niveaux entre le parc du côté de l’entrée Mérode et l’esplanade du monument, inauguré le 11 mai 1921. L’artiste a conçu son circulaires ont été implantés de manière symétrique et intégrés des musées. Son état général de conservation est satisfaisant. A œuvre comme un livre d’histoire dont la mise en scène colonialiste dans la composition du parc. Leur état de conservation est préoc- y regarder de plus près, de nombreuses balustres sont cependant heurte la sensibilité actuelle. L’érosion, les dépôts atmosphériques cupant. L’un d’eux est même brisé et dangereux. cassées ou manquantes. et l’abandon ont dénaturé ce témoignage de « l’œuvre coloniale » entreprise par Léopold II. La réfection du plan d’eau et le net- Restauration : stabilisation des bancs en renforçant leurs fonda- Restauration : rebouchage, réparation ou reconstitution des pier- toyage contrôlé de la pierre restitueront les qualités plastiques à tions et traitement de la pierre bleue. res défectueuses ; pose de nouvelles pierres bleues lorsqu’elles l’ouvrage. manquent. 1899 - Pavillon des Passions Humaines D Restauration : traitement de la pierre d’Euville (nettoyage et restau- 1910 - Pavillon du Gardien F ration des pierres défectueuses) et réfection du plan d’eau. La construction du Pavillon par Victor Horta débute en 1892. Elle est destinée à abriter « Les passions humaines », sulfureux relief Il est toujours occupé par les gardiens du parc et témoigne des de Jef Lambeaux. premières applications des plaques d’Eternit au début du XXe siè- cle. Ses détails et ses structures en bois sont de grand intérêt, Restauration : l’œuvre est en bon état, à l’inverse du bâtiment qui mais certains angles de sa structure en bois sont rongés ; des l’abrite et qui nécessite une restauration d’urgence. Restauration mousses et des lichens colonisent sa toiture et des plaques Eternit des façades (pierre d’Euville, marbres, pierre bleue), de la toiture et ont été remplacées par des modèles inadéquats. des acrotères, de la verrière ; remplacement des portes ; aména- VIII. Un Parc du 20 Cinquantenaire lumineux

Mise en lumière au propre et au figuré frondaisons des arbres à haute tige, sera reprise dans la Charte des abords (cf. chapitre IX). Le « plan lumière » soulignera les grands axes du site, mais il offrira surtout une émotion au visiteur en montrant sous un jour nouveau L’illumination. Que l’on regarde de près ou de loin, l’impression les qualités culturelles, historiques et sociales du site. est la même : l’illumination actuelle des bâtiments, de la végéta- Ce plan sera élaboré dans le courant de 2006. Il se basera sur une tion, des sculptures et des édicules reste très sommaire voire analyse de la situation existante déjà disponible. inexistante. A cet égard, nous recommandons de mettre :

Celle-ci aborde, sur un périmètre élargi incluant les voiries bordant - en valeur les caractéristiques architecturales des arcades et des le parc, les thèmes de l’histoire, de la situation actuelle de l’éclai- musées (Musées royaux d’Art et d’Histoire, Autoworld, Musée de rage public et des illuminations, notamment par le biais de notions l’Armée et IRPA) ; objectives (type de luminaires et de lampes) et subjectives (impres- sions lumineuses nocturnes, ce qui est sous-éclairé, sur-éclairé, - l’accent sur certains éléments paysagers, tels que les pièces confus…). L’étude a également pris en compte les problèmes de d’eau actuelles et à venir, les futures colonnes (à l’emplacement gestion et les contraintes de fait. des anciennes Colonnes de Quenast) ;

Vers quelle lumière ? - en exergue des repères tels que le pavillon des Passions humai- nes, le Pavillon du Gardien (avenue de la Joyeuse Entrée), la L’éclairage public. L’éclairage public a été rénové récemment. grande Mosquée et la future brasserie. Le choix des luminaires s’est fait sans grande cohérence et peut être remis en question, mais il donne une lumière blanche et douce qui convient bien aux environnements végétaux.

Les recommandations pour l’établissement du plan lumière concerneront donc le choix de luminaires sobres et contemporains pour les allées principales ; la lumière blanche, quant à elle, convient et son extension aux luminaires bordant le parc, sous les 21

Illumination des arcades Luminaires d’éclairage public (actuels et anciens) Les arcades et les esplanades sont mal éclairées. Des projecteurs Le choix d’un mobilier de type lanterne n’a aucune justification his- dignes de terrains de football aplatissent tous les reliefs de l’archi- torique. Les premiers modèles datent de 1897 et sont forts diffé- tecture et plongent, par contraste, le reste du parc dans l’obscu- rents : ils sont beaucoup plus hauts et en forme de cloche. Ne rité. La compréhension des rythmes architecturaux et des points devrait-on pas, au XXIième siècle, oser trancher par le choix d’un de vue perspectifs doit présider à toute mise en valeur nocturne. Il luminaire sobre et contemporain? est également impératif de dissimuler dans les bâtiments le dispo- sitif d’éclairage. IX. La Charte d’aménagement 22 des abords

Les abords du parc de luminaire, 500 signaux routiers. Ces exemples montrent le peu de cohérence des aménagements de l’espace public autour du Le Parc du Cinquantenaire se définit non seulement par son parc. A Bruxelles, le site du Cinquantenaire est loin d’être un cas espace « intra-muros », délimité par ses grilles, mais aussi par tout isolé de gestion aléatoire, mais il se doit de redevenir un exemple l’espace public à sa périphérie. Aujourd’hui, le parc semble flotter en la matière. dans son environnement et la question du traitement des abords reste centrale dans la logique d’intégration du parc par rapport aux Méthodologie quartiers voisins. Tout ce qui a trait aux directives générales en matière de revêtement de sol, de mobilier urbain, d’éclairage et de La « Charte d’aménagement » proposera des options pour les signalisation, fera l’objet d’une politique globale de revalorisation quatre thèmes : revêtement de sol, mobilier urbain, éclairage et du site inscrite dans une « Charte d’aménagement des abords ». signalisation en utilisant des critères d’esthétique, de prix, de soli- Celle-ci est actuellement en cours d’élaboration. dité, de facilité d’entretien, de cohérence avec les aménagements Conçue dans le même esprit que la Charte du Tracé royal à intérieurs du parc. Un comité technique composé de membres Bruxelles ou le « Beeldkwaliteitenplan buitenruimte Eilandje », à des administrations concernées avalisera cette sélection. Anvers, cette charte deviendra un « vade-mecum » de référence pour les services publics régionaux et communaux.

Mobiliers et revêtements nouveaux

L’harmonisation et la simplification du mobilier urbain et des revê- tements de sol des abords du parc se conçoivent parallèlement aux propositions faites pour le parc lui-même. A noter que le mobi- lier ne doit pas être nécessairement le même à l’intérieur du parc et aux abords de celui-ci.

Sur le pourtour du parc, on note 13 types de revêtement, 5 modè- les de poubelle et de borne, 2 modèles de parcmètre, 6 modèles << Signalisation 23 Est-ce logique d’indiquer à l’entrée du parc qu’on est en fin de zone piétonne?

<< Mobilier Entre Etterbeek, Bruxelles et la Région, cinq modèles de poubel- les se télescopent. Le choix doit se porter vers le modèle qui demande le moins d’entretien et qui s’intégre dans la gamme de mobilier de la Charte.

Revêtement < Uniformiser les revêtements, c’est globalement choisir un seul type de sol pour les trottoirs, un autre pour les voiries. X. Le parc au quotidien 24

Le parc est géré au quotidien par les jardiniers et les gardiens de parc l’entretien de ces massifs arbustifs seront plus importants au fur et à tauration va aussi augmenter l’importance de l’entretien. La mis- de l’Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement (IBGE). Cette mesure de la restauration du parc. L’entretien des haies devient éga- sion des gardiens devra évoluer et s’étoffer pour répondre au res- équipe se compose actuellement d’un architecte paysagiste respon- lement un poste important pour garder au parc son image de qualité. pect des règles de convivialité, à l’information des promeneurs et sable des parcs du centre de Bruxelles, d’un chef d’équipe, d’une Enfin un dernier aspect important concerne la qualité et le renou- aux interventions d’urgence, notamment pour réguler les problè- douzaine de jardiniers et de six gardiens de parc. D’autres agents vellement des massifs fleuris et, en particulier, des mosaïcultures. mes récurrents de parking. Cette gestion quotidienne devrait s’ap- interviennent encore pour la gestion des événements ou des tâches puyer sur une « équipe permanente, régisseur du domaine » dotée particulières, comme l’élagage ou la taille des arbres. Le processus de Taille des nouveaux arbres, restauration du paysage d’une grande autonomie, d’une capacité décisionnelle et de restauration du parc va permettre de faciliter sa gestion et d’augmen- moyens financiers propres. De quoi faire face à l’exploitation inten- ter le niveau de qualité exigé pour l’entretien de ses pelouses, massifs, Actuellement, l’équipe d’entretien coupe les branches mortes et sive et polymorphe du parc. parterres de fleurs et arbres et pour l’harmonie de ses paysages. dangereuses et fait en sorte que les vieux arbres du parc ne cas- Etendre les fonctions de gardiennage et intensifier la gestion ne sent pas. Les très nombreux jeunes arbres qui seront plantés peut toutefois s’envisager sans une formation spécifique, à l’image Un parc horticole résistant à une utilisation intensive après les campagnes d’abattage nécessiteront une gestion plus de ce qui se pratique au jardin des Tuileries à Paris. Idéalement, les intense et délicate. Cette « taille de formation » implique une vision gardiens devraient être au nombre de douze, en plus des quinze La restauration va renouer avec la tradition du parc horticole du de l’arbre dynamique et très précautionneuse. jardiniers, pour offrir au parc une gestion à la fois plus préventive début du 20ème siècle. Les pelouses fortement utilisées, car partout Outre les arbres d’alignement, le parc comporte aussi des tilleuls et plus réactive. accessibles, devront être restaurées suivant des techniques adap- taillés en espaliers qui nécessitent également des soins particuliers. tées aux pratiques sportives et récréatives (sols perméables et peu Montrer la voie sensibles à la compaction, variétés de gazons résistantes au piéti- Ces soins portés aux nouveaux arbres reconstitueront en effet les nement…) tout en préservant les effets paysagers, notamment les paysages et les alignements originels. Aussi, non seulement les Conçue dans l’esprit du développement durable, la gestion quoti- talus engazonnés ou boulingrins. Les pelouses font déjà l’objet entretiens des pelouses, des massifs et des arbres doivent être par- dienne du parc restauré sera plus exigeante et contraignante. Des d’un entretien où les techniques de tonte alternent les tontes avec faits, mais ils concourent individuellement à créer des perspectives dispositions ont d’ores et déjà été prises pour imposer aux orga- ramassage et les tontes avec mulching afin de limiter l’évacuation claires et soignées. Tel est l’enjeu de la future gestion horticole : nisateurs d’événements de remettre le parc dans l’état où ils l’ont des déchets et de restituer de la matière organique aux pelouses. passer en permanence du particulier au général, et inversement. trouvé, de pratiquer une éco-gestion en privilégiant l’utilisation de Des plans de tonte adaptés aux pelouses restaurées amélioreront fournitures recyclables, de protéger les générateurs électriques encore l’image du parc en relation avec les bâtiments. Créer une équipe permanente, régisseur du domaine d’appoint de toute fuite, et de réduire les nuisances sonores des Certains vieux massifs usés ont déjà été replantés préventivement afin concerts en plein air. Autant d’initiatives qui montrent la voie d’une de diversifier la palette de couleurs des fleurs et des feuilles. La taille et La restauration du parc devra faciliter son entretien. Mais cette res- gestion optimale de ce site exceptionnel.

XI. Au cœur du quartier européen

L’aménagement du quartier européen est vital pour le développe- - l’organisation d’un concours d’urbanisme capable de résoudre ment international de Bruxelles. Cette zone a pourtant des allures les problèmes posés par la liaison de l’entrée principale du de chantier, au propre comme au figuré puisque l’on continue d’y Cinquantenaire avec le rond-point Schuman, en tenant compte de construire des immeubles de bureaux, la plupart du temps sans la présence des deux trémies des tunnels de l’avenue de la souci de cohérence, de perspective à taille humaine et tout sim- Joyeuse-Entrée ; plement de beauté. Au demeurant, de nouvelles initiatives frémissent pour renverser - l’organisation d’un concours européen d’architecture pour le cette logique. bâtiment de la future brasserie ;

Que l’on s’en réfère aux trois schémas directeursV élaborés depuis - la faisabilité de la construction d’un parking autos et autocars 2001 pour réaménager le quartier européen : ces documents, tout sous le site du Cinquantenaire ; une variante de cette étude exa- comme le livre blanc « , Capital of Europe »VI, sont unani- minera la possibilité de lier la construction de ce parking à la cou- mes pour faire de l’aménagement des espaces publics, du décor verture de la trémie au centre du parc, ce qui pourrait diminuer urbain, de l’embellissement et de la qualité architecturale, les considérablement le coût de celle-ci .VII objectifs prioritaires du redéploiement du quartier. Il existe par exemple des projets de logements qui ont fait l’objet de comman- La restauration du Parc du Cinquantenaire renforcera cet élan vers des à des architectes de talent. La Commission européenne le futur. La Fondation Roi Baudouin et les pouvoirs publics concer- accepte aussi la présence de la fonction commerciale au rez-de- nés espèrent et sont convaincus que ces projets susciteront d’au- chaussée des immeubles qu’elle achète. Dans ce contexte, la res- tres initiatives dans le quartier européen. Alors, le parc deviendra la tauration du parc est un atout majeur. carte de visite du quartier européen et de Bruxelles, capitale de l’Europe, jouant pleinement son rôle de « Central Park ». D’ores et déjà, la Fondation Roi Baudouin et ses partenaires publics réfléchissent à la création d’un vaste ensemble culturel de promenade et de délassement, reliant le Parc Léopold au Parc du Cinquantenaire et au rond-point Schuman. Plusieurs initiatives sont à l’étude et d’autres suivront : 27

Etudes préliminaires I.C.U.A, Isabelle Corten Schéma directeur et cahier des charges de base pour la - Dossier préparatoire à un plan lumière - mai 2003 restauration Fondu Landscape Architects, Benoît Fondu Espaces Mobilités, Alix Van Cauwenberghe - Tussentijdse voorstelling – november 2002 Fondu Landscape Architects, Benoît Fondu - Aspects urbanisme et mobilité (46 p.) - janvier 2003 - Inleidende studie (97 p.) - januari 2003 - La version intégrale du schéma directeur « beleidsplanning », - Jubelpark - data parkmeubilair (52 p.) - januari 2003 SDesign, François-Joseph de Lantsheere maart 2005, n’existe qu’en néerlandais, version papier ou - Les signalétiques du Parc (28 p.) - février 2003 informatique Sabine Cartuyvels - La synthèse du schéma directeur, mars 2005, existe en - Histoire du Parc - étude (140 p.) - janvier 2003 Centre de Recherche Urbaine - Institut de Sociologie de l’ULB, français et en néerlandais, version papier ou informatique - Histoire du Parc - illustrations (90 p.) - janvier 2003 Marisa Liebaut et Françoise Noël - Le cahier des charges de base, mars 2005, existe en français - Etudes des pratiques d’utilisation et des représentations du Parc du Archives d’Architecture Moderne, Eric Hennaut et en néerlandais, version papier ou informatique Cinquantenaire: analyse sociologique des usagers du parc et de la - Parc du Cinquantenaire - Complexe architectural dans ses manière dont ses utilisateurs le perçoivent (143 p.) – octobre 2003 relations avec le Parc (137 p.) - 2003 Lieux de consultation des études préliminaires, du schéma Roland Berger Strategy Consultants directeur et du cahier des charges de base pour la restauration Centre Agronomique de Recherches Appliquées - Conclusions sur l’Etude des besoins des institutions en rela- de la Province de Hainaut (C.A.R.A.H.) tion avec le Parc du Cinquantenaire (32 p.) – septembre 2004 Ces études peuvent être consultées - Etude pédologique (91 p.) - janvier 2003 - Etude des besoins et attentes des institutions en relation avec - durant les heures d’ouverture de la bibliothèque de l’Institut Arbo. Cura. Boomverzorging, Sim Van Erwegen en Serge Verlinden le Parc du Cinquantenaire – Résumé des conclusions (9 p.) royal du Patrimoine Artistique (Parc du Cinquantenaire 1, - Inventarisatie van het bomenbestand in het Jubelpark te – septembre 2004 1000 Bruxelles, tél. 02-739 67 11, www.kikirpa.be) Brussel - Formulering van adviezen (82 p.) - augustus 2002 - ou sur rendez-vous auprès de la Commission royale des Institut Bruxellois pour la Gestion de l’Environnement – Monuments et des Sites (avenue Brugmann 52, 1190 Statua sprl - Corten, Sylvie Boas et Isabelle Corten Division des Espaces Verts Parc du Cinquantenaire Bruxelles, tél. 02-346 40 62, www.monument.irisnet.be) Parc du Cinquantenaire - Inventaire du petit patrimoine - juin 2002 - Valeur biologique - Architecture (54 p.) - Carte du bruit Un certain nombre de ces études et documents seront également - Sculptures (82 p.) - Incidences des manifestations disponibles sur le site www.kbs-frb.be (Cinquantenaire – Quartier - Pavillon des Passions humaines – Tiré à part + annexes (157 p.) Tensen et Huon sprl Européen) à partir du 1/10/2005. - mars 2003 - Levé topographique du Parc – février 2002 - Grilles (17 p.) - décembre 2003 Notes 28

I Les études préliminaires : voir page 27 V Depuis 2000, trois schémas directeurs et/ou axes directeurs ont été publiés pour le Quartier Européen, c’est-à-dire : II ‘La notion de monument historique comprend la création archi- – Schéma directeur du quartier Léopold-Schuman à Bruxelles - tecturale isolée aussi bien que le site urbain ou rural qui porte novembre 2001. Etude réalisée pour le Ministère des témoignage d’une civilisation particulière, d’une évolution signifi- Communications et de l’Infrastructure (MCI), 15 p. cative ou d’un événement historique. Elle s’étend non seulement – Axes directeurs Bruxelles-Europe - mai 2002. Etude réalisée aux grandes créations, mais aussi aux œuvres modestes qui ont pour la Région de Bruxelles-Capitale, 80 p. acquis avec le temps une signification culturelle.’ (art.1) – Ombudsplan médiateur - juillet 2003. Etude commandée par la chancellerie du Premier Ministre SPF et le Cabinet du Ministre- III ‘Un jardin historique est une composition architecturale et végétale président de la Région de Bruxelles-Capitale. qui, du point de vue de l’histoire ou de l’art, présente un intérêt public. Comme tel, il est considéré comme un monument.’ (art.1) VI Brussels, Capital of Europe. Final Report - 140 p. october 2001. and Belgian presidency. IV ‘Dans un monde en proie aux forces de globalisation et de bana- lisation et au sein duquel la revendication de l’identité culturelle VIIUn premier rapport commandé par la Fondation Roi Baudouin a s’exprime parfois au travers d’un nationalisme agressif et de l’éli- été déposé en mai 2005 - ‘Ondergronds parkeren Jubelpark mination des cultures minoritaires, la contribution première de la Brussel’, 27 p. + annexes. prise en compte de l’authenticité consiste, aussi dans la conser- vation du patrimoine culturel, à respecter et mettre en lumière toutes les facettes de la mémoire collective de l’humanité.’ (préambule, point 4) La Fondation Roi Baudouin Contribuer à l’amélioration des conditions de vie de la population www.kbs-frb.be

La Fondation Roi Baudouin est une fondation d’utilité publique qui menons un projet sur l'aménagement du quartier européen à Vous trouverez de plus amples informations a vu le jour en 1976, l’année des 25 ans de règne du Roi Baudouin. Bruxelles, soutenons Child Focus et avons conclu un partenariat sur nos projets et publications sur notre site internet: La Fondation est indépendante et pluraliste. Nous œuvrons pour structurel avec le European Policy Centre. améliorer les conditions de vie de la population. www.kbs-frb.be Précisons encore que tous nos programmes et projets accordent Renseignements pratiques Les dépenses annuelles totales de la Fondation sont de quelque une attention particulière à la diversité culturelle et à l’équilibre des par e-mail [email protected] ou tél. +32-70-233 728 38 millions d’euros. Ce budget nous permet de réaliser pas mal de relations hommes-femmes. Pour atteindre notre objectif, nous choses au service de la société, mais nous ne pouvons pas tout combinons différentes méthodes de travail: nous soutenons des Fondation Roi Baudouin, rue Brederode 21, faire. C’est pourquoi nous choisissons de mettre l’accent sur cer- projets de tiers, nous développons nos propres projets sur certains B-1000 Bruxelles tains thèmes prioritaires, que nous adaptons aux besoins chan- thèmes, nous organisons des journées d’étude et des tables ron- tél. +32-2-511 18 40, fax +32-2-511 52 21 geants de la société. Nos programmes centraux pour les années des réunissant des experts et des citoyens, nous mettons sur pied Les dons à partir de 30 euros versés à notre compte à venir sont: Justice sociale, Société civile, Gouvernance et Fonds des groupes de réflexion sur des enjeux actuels et futurs, nous 000-0000004-04 sont fiscalement déductibles. & Philanthropie d’aujourd’hui. rassemblons autour d’une même table des personnes aux visions très diverses, nous synthétisons les informations ainsi obtenues Le programme ‘Justice sociale’ détecte de nouvelles formes d’inéga- dans des publications et des rapports (gratuits),… lité sociale et soutient des initiatives qui accroissent l’autonomie des personnes les plus vulnérables. Avec le programme ‘Société civile’, En tant que fondation européenne en Belgique, la Fondation Roi nous cherchons à stimuler l’engagement citoyen et à renforcer le Baudouin est active au niveau local, régional, fédéral, européen et mouvement associatif. ‘Gouvernance’ entend associer plus étroite- international. Nous tirons bien sûr parti de notre implantation à ment les citoyens aux décisions sur les modes de production et de Bruxelles, capitale de l’Europe, de la Belgique et des deux gran- consommation des biens et des services ainsi qu’aux évolutions dans des Communautés de notre pays. les sciences médicales. Quant au programme ‘Fonds et Philanthropie d’aujourd’hui’, il vise à encourager des formes modernes de généro- sité: la Fondation fournit des informations aux donateurs et leur pro- pose toute une gamme d’instruments de philanthropie. A côté de ces quatre programmes centraux, la Fondation mène aussi plusieurs ‘Initiatives spécifiques et structurelles’. Nous C F

19

H 7 18

22

2 6 20

17 D 4 16 24 I B J 23 1 21 A

4

15 5 20 G 22 14 3 8 12 13

10

9 E

11 Vue aérienne 31

Rues Bâtiments, sculptures et petits édicules

A Rond-point Schuman 1 Arcade 13 Ancien Panorama du Caire (Centre Islamique et culturel de Belgique + Mosquée de Bruxelles + école primaire Al Ghazali B Rue de la Loi 2 Halle Sud (Autoworld) reconnue par la Communauté française)

C Rue Belliard 3 Halle Nord (Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire - 14 Pavillon des Passions Humaines Section Air et Espace) D Avenue de la Joyeuse Entrée et trémies 15 Monument au Congo 4 Hémicycle à colonnade E Avenue de la Renaissance 16 Pavillon du Gardien 5 Halle Bordiau (Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire) F Avenue des Nerviens 17 Le Faucheur 6 Pavillon de l’Antiquité (Musées royaux d’Art et d’Histoire) G Avenue de l’Yser 18 Future brasserie (à construire) 7 Section « Nerviens » (Musées royaux d’Art et d’Histoire) H Avenue des Gaulois 19 Tour Beyaert 8 Section « Renaissance » I Porte de Tervueren (Musée royal de l’Armée et d’Histoire militaire) 20 Exèdres

J Avenue de Tervueren 9 I.R.P.A (Institut royal du Patrimoine artistique) 21 Trémie centrale

10 Aires de sport Ecole royale Militaire 22 Balustrades de l’avenue de la Chevalerie

11 Ecole royale Militaire 23 Fontaine de l’esplanade vers Tervueren

12 Pavillon des pensionnés 24 Grilles de la Porte de Tervueren