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Note Budgetaire : Cas De La Commune De Za-Kpota

Note Budgetaire : Cas De La Commune De Za-Kpota

NOTE BUDGETAIRE : CAS DE LA COMMUNE DE ZA-

Rapport final

Juin 2019

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SOMMAIRE

INTRODUCTION ...... 3

1. INVESTIR SUR ET EN FAVEUR DES ENFANTS : UNE NECESSITE POUR UN DEVELLOPPEMENT DURABLE...... 4

2. LES PRINCIPAUX DEFIS EN MATIERE DE PROTECTION ET DE L’EPANOUISSEMENT DES ENFANTS DANS LA COMMUNE DE ZA-KPOTA ...... 6

2.1. Education ...... 6

2.2. Santé ...... 7

2.3. Eau et assainissement ...... 8

2.4. Protection sociale ...... 9

3. ANALYSES DES ALLOCATIONS BUDGETAIRES DANS LA COMMUNE DE ZA- KPOTA ...... 11

3.1. Evolution du budget primitif de la commune de Za-Kpota de 2017-2019* ...... 11

3.2. Structure des dépenses communales ...... 12

3.3. Evolution des fonds FADeC reçus par la commune de Za-kpota ...... 12

3.3.1. Evolution des fonds FADeC affecté et non affecté : comparaison entre les communes du Zou ...... 13

3.3.2. Evolution de quelques composantes des fonds FADeC affecté dans les communes du Zou ...... 14

3.4. Analyse de l’équité des transferts FADeC aux communes du Zou...... 15

3.4.1. Equité entre les communes du Zou selon l’importance de la population ...... 15

3.4.2. Equité entre les communes du Zou selon le niveau de pauvreté ...... 16

CONCLUSION ET MESSAGES CLES ...... 17

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INTRODUCTION

Le Bénin s’est relevé de la crise économique et financière internationale de 2008-2009, mais la croissance économique ne s’est pas traduite par des effets tangibles de réduction de la pauvreté. Selon les derniers résultats de l’évaluation de la pauvreté au Bénin (INSAE, 2015) les situations de la pauvreté, précarité et de la vulnérabilité se sont dégradées ces dernières années Parallèlement, celles de la femme et de la jeune enfance se sont érodées.

Le rapport sur la pauvreté et privations des enfants au Bénin révèle que la grande majorité des enfants au Bénin subit plusieurs privations à la fois : au moins 97,3% des enfants souffrent d’au moins une privation tandis que 2,7% des enfants ne sont privés dans aucune dimension. En moyenne les enfants subissent le plus souvent 3 privations à la fois ; cela concerne plus d’un quart des enfants (26,4 %).

Ainsi, si investir aujourd’hui sur les enfants est capital et fondamental pour le développement économique de demain alors analyser les allocations budgétaires en lien avec le développement de la jeune enfance devient primordial. C’est ce qui justifie la présente analyse du budget de la Commune de Za-kpota de 2018 à 2019 pour un plaidoyer fondé sur les évidences.

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1. INVESTIR SUR ET EN FAVEUR DES ENFANTS : UNE NECESSITE POUR UN DEVELLOPPEMENT DURABLE

Tout ce qui se passe au seuil de la porte d’entrée et autour de la maison détermine l’avenir, le bien-être et la santé des jeunes enfants. La Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE) insiste sur la responsabilité des pouvoirs publics au niveau de la réalisation des droits des enfants et du soutien aux parents dans leur rôle parental. Éduquer, c’est en effet une responsabilité partagée entre le niveau privé et celui public. Les parents sont responsables pour l’éducation de leurs enfants, mais la société porte également une responsabilité en la matière. Elle doit en premier lieu créer les conditions permettant aux parents et aux autres responsables en éducation de réaliser leur engagement. (Art 18 CIDE, Constitution belge).

Une multitude de disciplines et de points de vue soulignent l’importance du large environnement dans lequel les enfants grandissent. Tant les psychologues de développement que les pédagogues, économes et autres chercheurs insistent sur la nécessité d’investir dans les jeunes enfants. Les économes de leur part soulignent le gain sociétal que cela rapporte. Des recherches sur le cerveau révèlent à nouveau l’importance de l’environnement sur le développement des enfants. Différentes institutions et divers auteurs soulignent l’importance d’investir dans les jeunes enfants, afin de lutter contre la pauvreté des enfants et contre la pauvreté et l’exclusion sociale en général (Union européenne, Fondation Roi Baudouin, VLAS, Studio Kinderarmoede). En effet, investir dans de jeunes enfants signifie investir dans la petite enfance, en prêtant attention au contexte dans lequel vivent les enfants et au rôle qu’ils y jouent (General comment 7, 2005). Cela se traduit dans les fondements de la Convention internationale des Droits de l’Enfant (CIDE), qui constituent une approche holistique d’enfants dans la société. Les enfants ne peuvent réaliser leurs droits que s’il y a des structures qui appuient les enfants dans leur développement, s’ils peuvent participer à la vie sociale et s’ils sont protégés. La petite enfance est importante, parce que, dans cette période, les jeunes enfants grandissent et changent vite au niveau de leur corps et système nerveux, des mouvements, des aptitudes à communiquer, capacités intellectuelles, intérêts et possibilités. C’est aussi la période dans laquelle les jeunes enfants développent un attachement fortement émotionnel et sûr vis-à-vis de leurs parents ou autres éducateurs. Ce sont ces personnes qui donnent aux enfants l’attention, les soins, l’accompagnement et la protection, en fonction de leur identité et leurs aptitudes croissantes (Geenen, 2010). Il importe dès lors, dans l’intérêt de l’enfant et sur la base du droit de chaque enfant à un développement et un bien-être convenable et optimal, d’investir pleinement dans cet environnement dans cette période de la petite enfance (grossesse, 0 à 6 ans). Les jeunes enfants grandissent et se développent selon leur nature individuelle, leur sexe, leurs circonstances de vie, leur situation familiale et les offres de soins et systèmes éducatifs dans leur environnement. Les enfants sont également fortement formés par des convictions culturelles quant à leurs besoins et une assistance appropriée, et par les opinions sur leur rôle actif au sein de la famille

4 et de la communauté. Dès la grossesse et pendant les premières années de la vie, le large environnement dans lequel les enfants vivent et apprennent, et les possibilités qu’ils reçoivent pour engager des relations de qualité avec d’autres enfants, des adultes et des éducateurs, a un impact notable sur leur développement général. L’effet négatif reconnu de la privation et de l’exclusion sociale dans lesquelles vivent des familles sur le développement général des enfants est remarquable. Le développement de chaque enfant se déroule dans une interaction et une dynamique constantes avec son environnement (Bronfenbrenner & Morris, 2006 ; Sameroff & MacKenzie, 2003). Des interactions positives entre l’enfant et son environnement direct ont une fonction particulièrement vigoureuse : elles sont un moteur important pour le développement de chaque enfant (Bronfenbrenner & Morris, 2006). L’environnement direct ne consiste pas uniquement en des personnes. Un environnement positif, dès la période prénatale, contribue à ce que les enfants puissent se développer à part entière et selon leurs possibilités. A cet égard, les enfants sont des acteurs sociaux dont la survie, le bien-être et le développement dépendent de relations closes, qui en constituent la base. Les scientifiques et praticiens ne sont pas toujours d’accord sur le système à adopter pour exercer la plus grande influence sur le processus de croissance des enfants, mais ce qui est crucial, c’est qu’il existe un grand accord sur le fait que ces systèmes s’influencent mutuellement. Pour que les enfants puissent se développer pleinement, il faut donc que la communauté soutienne toutes les familles ayant de jeunes enfants d’une manière qui soit basée sur ces différents systèmes et leur interconnexion. Il s’avère par exemple que, lorsque les familles ont accès à des livres et du matériel de jeu approprié, et lorsqu’elles ont la possibilité d’offrir à leurs enfants dans les grands environs d’acquérir une multitude d’expériences, tant à la maison qu’à l’extérieur (comme une bibliothèque, un terrain de jeux, des possibilités de rencontrer d’autres enfants, des activités culturelles), cela a un effet positif sur le processus de développement d’enfants (National Institute of Child Health and Human Development, 2006, Unicef-Innocenti, 2008). Il faut dès lors que l’environnement des enfants soit convivial et offre suffisamment de choix pour y participer et pour contribuer à y donner forme. Il s’agit tant de suffisamment de structures accessibles, de possibilités de rencontrer d’autres enfants et adultes, que de l’espace public même. Ce sont des endroits à partir desquels il est visé, dans un esprit de respect mutuel, à la réalisation de ressources sociétales en fonction d’une plus grande égalité dans la société, pour les enfants comme pour les adultes. (De Visscher, 2012) Il s’agit du rôle et de la signification en tant que ressource sociétale d’entre autres l’accueil d’enfants, écoles maternelles, bibliothèques, ludothèques, espaces de jeux, parcs et d’autres endroits que les jeunes enfants fréquentent et l’espace dans lequel ils circulent. La “structure/situation adaptée aux enfants” offre en outre un nombre d’instruments supplémentaires. Ce sont alors des endroits où les enfants peuvent accéder, peuvent faire des choses qu’ils estiment sensées et où ils se savent estimés (Van Ceulenbroeck, 2012). Les enfants ont le droit de se développer pleinement, mais chaque enfant n’a pas les mêmes chances et possibilités pour ce faire. Comme l’expose entre autres le modèle écologique de Bronfenbrenner (voir ci-dessus), l’examen démontre fréquemment que les différences sociales et économiques et les différences au niveau des circonstances générales de vie telles que les conditions de logement, les caractéristiques du quartier dans lequel vit la famille et l’accessibilité et la disponibilité de services d’appui tels que ECEC, font en sorte que des enfants

5 et leur famille n’ont pas des possibilités identiques dès le début. (Engle et al., 2011 ; Morabito, Vandenbroeck, & Roose, 2013). Les pouvoirs publics sont plus que jamais sollicités pour encourager, soutenir, promouvoir à travers les politiques publiques pro-enfants des droits des enfants aux fins de leur donner les mêmes chances de réussite.

2. LES PRINCIPAUX DEFIS EN MATIERE DE PROTECTION ET DE L’EPANOUISSEMENT DES ENFANTS DANS LA COMMUNE DE ZA-KPOTA

Dans la Commune de ZA-KPOTA, la situation des enfants n’est pas totalement reluisante dans les secteurs de la santé, éducation, protection sociale, etc. malgré les nombreux efforts du gouvernement ; des ONG locales et internationales. 2.1. Education La Commune de Za-Kpota dispose en 2017 de 118 écoles primaires, 08 collèges d’enseignement général, 04 collèges privés, 43 écoles maternelles, 18 espaces enfance, 17 centres d’alphabétisation, des centres d’apprentissage de métiers artisanaux et un Centre Communal de Formation Professionnelle. Ces infrastructures constituent à priori une force pour l’éducation des fils et filles de la commune. Les taux d’accès au primaire excèdent 140% (entre 149,1% et 161,2%) de 2013 à 2015. Ces proportions particulièrement élevées s’expliquent par l’importance des écoliers sous-âgés et sur-âgés, à la mise en œuvre de la politique de gratuité de la scolarité et à la forte progression démographique. Mais l’accès est en général plus favorable aux garçons avec un indice de parité égal à 0,9 pendant les deux dernières années. La part du privé dans l’offre éducative est très faible.

Tableau 1 : Evolution des salles de classes, du personnel enseignant et des ratios à Za-Kpota en 2012 et à la rentrée 2017- 2018

Source : Rapports de rentrées scolaires, 2012 et 2017

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En 2012, le ratio nombre d’écoliers/classe donne 44 contre 45 au primaire en 2017. Ces ratios écoliers/classe sont conformes aux normes de l’EQF1; mais sur le terrain, les besoins en salles de classes sont fortement exprimés. Le manque en salles des classes demeure un sujet préoccupant. Cela traduit alors une disparité dans la répartition des écoliers par classe et par école. Pour régler ce problème, il faudra alors envisager l’hypothèse de fusion d’écoles. Mais cette option devra également tenir compte de la distance entre les agglomérations et les écoles concernées. En ce qui concerne les ratios écoliers/maître il y avait 68 écoliers par maître en 2012 contre 53 en 2017. A priori, ces ratios ne sont pas conformes à la norme EQF mais la situation de manque d’enseignant s’est quand même améliorée de 2012 à 2017. Il faudra recruter cent trente-trois (133) enseignants supplémentaires pour qu’on ait un enseignant par classe au primaire en 2017. Quant à la répartition écoliers/maître à la maternelle, en 2012 il y avait 49 contre 38 en 2017. Cette situation s’est aussi améliorée mais beaucoup d’efforts restent à fournir pour avoir un enseignant par classe. Le taux d’abandon dans l’enseignement primaire est élevé (15,97% en 2015 contre 10,99% pour le département du Zou et 13,22% au plan national). La pauvreté des parents, le manque de suivi, les mariages précoces des filles, les grossesses non désirées, sont autant de facteurs qui expliquent cet état de chose.

Tableau 2 : Evolution des indicateurs scolaires

Source : Carte scolaire de Za-Kpota, 2016 L’analyse des différents indicateurs révèle que l’enseignement primaire est confronté à beaucoup de difficultés dont les causes résident essentiellement dans le faible pouvoir d’achat des parents, le trafic des enfants qui induit un fort taux de déscolarisation (34,7%) et la faible motivation des enseignants et des enfants, etc. 2.2. Santé En 2017, avec une population estimée à 153 330 habitants, la Commune de Za-Kpota ne dispose que d’un (01) Médecin généraliste. Elle dispose d’un (1) Infirmier Diplômé d’Etat pour 7 343 habitants et deux (02) Sage-Femme diplômé d’Etat pour 22 625 femmes en âge de procréer. Ces indicateurs qui constituent les ratios du personnel soignant pour la commune sont

1 Le ratio « élèves par maître » recommandé par l’Ecole de Qualité Fondamentale (EQF) est 50 élèves/maître 7 supérieurs aux normes que recommande l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS)2. Dès lors, l’offre de services de soins se dégrade et la qualité des soins reste limitée. Pour se conformer aux normes recommandées par l’OMS il faut en 2017, 14 médecins, 10 infirmiers et 11 sages- femmes supplémentaires pour la commune. Face à cette offre insuffisante de soins de santé, ce sont les enfants de moins de 5 ans qui sont plus vulnérables au paludisme dans la Commune de Za-Kpota. Mais on note que les cas de paludisme ont légèrement baissé de 2015 à 2016 sauf dans les formations sanitaires de Houngomè, Kpolohoué, Za-Hla et Dètèkpa. Les campagnes de sensibilisation et de distribution de moustiquaires imprégnées doivent donc cibler ces zones encore vulnérables. 2.3. Eau et assainissement Selon les statistiques du Programme Communal Eau (PC Eau) de Za-Kpota (2012), le taux de desserte varie entre 15,49% et 81,7% d’un arrondissement à l’autre. Mais ces taux cachent des disparités entre localités d’un même arrondissement. Le taux de desserte réel pour toute la Commune était estimé à 27,7% en 2012.

Tableau 3 : Evolution de la desserte en eau potable hors SONEB à Za-Kpota de 2012 à 2017

Sources : ST Mairie Za-Kpota et analyses des APDL, 2017 Le taux de desserte en eau potable dans la Commune de Za-Kpota s’est dégradé de 2012 à 2017 comme le montre le tableau 3 ci-dessus (1488 hbts/ouvrage fonctionnel en 2012 contre 2529 hbts/ouvrage fonctionnel en 2017). Même si ce ratio ne prend pas en compte les populations abonnées au réseau de la SONEB dans certains arrondissements (Assanlin, Houngomè, , Za-Kpota et Zèko), le problème d’accès à l’eau potable demeure posé car la proportion de ceux qui ont l’accès au réseau de la SONEB demeure très faible dans ces arrondissements.

2 Selon les normes de l’OMS, un médecin pour 10.000 habitants, un infirmier pour 5000 habitants, une sage- femme pour 5000 femmes en âge de procréer. 8

2.4. Protection sociale La Commune de Za-Kpota dispose d’un Centre de Promotion Sociale depuis 1987. De 2012 à 2017, le centre évolue avec un effectif réduit de 04 agents ce qui ne lui permet pas de quadriller correctement les Soixante-neuf (69) villages que compte la commune aujourd’hui. Les interventions de ce centre visent les enfants victimes de traite et d’abus, les filles et femmes victimes de violences de tout genre, les personnes en situation de handicap.

 Traite des enfants et autres abus La Commune de Za-Kpota est l’une des plaques tournantes de ce fléau. La traite des enfants et toutes les autres formes d’abus sur eux y sont menées. Les déterminants y sont nombreux et parfois très complexes. On peut citer entre autres la méconnaissance par les parents des droits des enfants, les décès précoces de parents, l’extrême pauvreté de certains ménages, les départs massifs de chefs de ménage vers les grandes villes (, -Calavi, , etc.). Il faut noter aussi la forte demande d’enfants placés dans les grandes villes du sud Bénin utilisés soit pour le ménage, soit pour la garde d’enfants ou encore pour vente dans les marchés et les boutiques.

Figure 1 : Evolution du nombre d’enfants victimes de maltraitance pris en charge

Source : CPS Za-Kpota, 2017 Globalement, le nombre d’enfants victimes de maltraitance est en baisse dans la commune de Za-Kpota depuis 2012 ; Ce qui signifie que les actions du CPS portent ses fruits et que de plus en plus de parents prennent conscience de la nécessité du respect des droits des enfants. Par ailleurs, le nombre d’Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) enregistré dans la commune est toujours élevé ; ce qui pourrait s’expliquer par les décès précoces de parents pour cause de maladies (Paludisme, VIH-SIDA, Hépatites, Tuberculose, etc.).

 Violences faites aux filles et aux femmes C’est un phénomène très fréquent également dans la Commune de Za-Kpota. Mais c’est seulement les cas les plus graves qui sont portés à la connaissance des services de la gendarmerie, du commissariat de police ou du CPS car les victimes redoutent les conséquences liées à cette dénonciation (divorces, rejet de la société, etc.). Cependant, il n’existe pas de statistiques pour étayer le phénomène et son évolution.

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Tableau 4 : Evolution des différentes violences faites aux enfants de 2017-2018

Nombre total de plaintes 25 Types de violence enregistrées 20 2017 2018 15 Excitation de mineurs à la débauche 0 1 10 Viol sur mineure(s) 0 2 Séquestration de mineures 0 7 5 Violences et voies de fait 0 1 0 Mariage de l'enfant (tentative mariage forcé et 15 20 mariage précoce) Agression sexuelle sur mineures 0 1 Harcèlement sexuel sur mineure 0 1 Abandon de grossesse 0 1 Grossesse précoce 0 3 Enlèvement 0 6 Traite 5 23 Exploitation 3 1 2017 2018 Total 23 67

Source : Consultant à partir des données du CPS/Za-Kpota, Mai 2019 Au total, les données du tableau 4 montre que le défi en matière de protection des enfants dans la commune demeure d’actualité avec un taux d’accroissement de 191% des cas des enfants ayant subi toutes sortes de violences entre 2O17 et 2018 ; les cas les plus préoccupants étant la traite des enfants (+360%) et le mariage de l’enfant (+ 33%) entre 2017 et 2018. Aussi, le relèvement de ces différents défis dans la commune permettra-t-il de placer les enfants sur le cercle vertueux de prospérité, d’épanouissement et de développement durable du pays en général et de la commune de Za-kpota en particulier. Ainsi, un regard critique sur les allocations budgétaires de la commune d’une part, et les transferts de l’Etat vers celle-ci d’autre part, de 2017-2019 permettront aux ONG et PTF notamment Social Watch Bénin et UNICEF Bénin de disposer d’un excellent outil de plaidoyer pour la promotion des investissements en faveur des enfants.

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3. ANALYSES DES ALLOCATIONS BUDGETAIRES DANS LA COMMUNE DE ZA-KPOTA 3.1. Evolution du budget primitif de la commune de Za-Kpota de 2017-2019*3

Figure 2 : Evolution du budget primitif de Za-kpota de 2017-2019* ( en FCFA)

1241369221 1207192820

1057367815

2017 2018 2019

Source : Consultant à partir des données de la commune de Za-kpota Le budget primitif de la commune de Za-kpota est passé de 1, 057 milliards FCFA environ en 2017 à 1, 207 milliards FCFA en 2018 correspondant à un accroissement de 14,2% en terme de prévision. Pour l’exercice 2019 la prévision du budget primitif est ressorti à 1, 241 milliards FCFA assortie d’une contraction de 2,8% par rapport à l’année 2018. En matière de réalisation il faut retenir que le taux d’exécution en 2018 est ressorti à 41,99% en matière de dépense et contre 50,06% pour les recettes. Pour l’année 2017, le taux d’exécution est de 34,72% pour les dépenses et 51,68% pour les recettes.

3 Les chiffres de 2019 sont des prévisions 11

3.2. Structure des dépenses communales

Figure 3 : Structures des dépenses communales de 2017-2019*

Structure des dépenses du budget 2017-2019*

1,400,000,000 1,200,000,000 1,000,000,000 800,000,000 1,109,687,079 600,000,000 489,783,217 400,000,000 378,715,479 200,000,000 143,902,114 131,486,506 164,602,678 0 2017 2018 2019*

fonctionnement Investissement

Source : Consultant sur la base des données de la commune de Za-kpota En 2017 les dépenses de fonctionnement sont estimées à 29% du budget primitif de la commune contre 71% pour les investissements. En 2018, les dépenses de fonctionnement ont consommé environ 35% alors qu’en 2019 elles sont projetées à 12,92% du budget primitif de la commune. En moyenne sur la période 2016-2019, les dépenses de fonctionnement représente 22% du budget primitif de la commune. Il convient également d’analyser les transferts de la part du Gouvernement à travers les fonds FADeC. 3.3. Evolution des fonds FADeC reçus par la commune de Za-kpota Les fonds FADeC constituent d’importants outils budgétaires utilisés par le Gouvernement depuis la décentralisation pour promouvoir un développement local. C’est un transfert du Gouvernement qui peut prendre la forme de FADeC non affecté et FADeC affecté pour financer et entretenir des biens publics (surtout investissement) orientés locaux.

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3.3.1. Evolution des fonds FADeC affecté et non affecté : comparaison entre les communes du Zou

Tableau 5 : Evolution des fonds FADeC non affecté et FADeC affecté entre communes du Zou de 2017-2018 (en FCFA) Communes 2017 2018 non affecté % affecté % non affecté % affecté % Abomey 83055960 7,9% 244463052 15,2% 232123492 8,8% 138759226 13,7% 95832162 9,1% 93935538 5,8% 265235493 10,0% 78868894 7,8% 131697709 12,5% 98254008 6,1% 336540301 12,7% 134592254 13,3% Covê 79108148 7,5% 331298655 20,6% 190688072 7,2% 104765209 10,3% 193021320 18,3% 167903861 10,4% 404883447 15,3% 135969822 13,4% 107793538 10,2% 83669612 5,2% 244206091 9,2% 108059202 10,7% 13066689 1,2% 118484803 7,4% 212923852 8,1% 68738676 6,8% Za-kpota 192354905 18,3% 259966378 16,1% 432310234 16,4% 112451089 11,1% Zogbodomè 157984913 15,0% 212033834 13,2% 322483760 12,2% 131570992 13,0% Total 1053915344 100,0% 1610009741 100,0% 2641394742 100,0% 1013775364 100,0%

Dans le Département du Zou, en 2017 ce sont les communes de Za-kpota et Djidja qui ont reçu plus de fonds FADeC non affecté (18,3%) suivie de Zogbodomè (15%) et de Bohicon (12,5%).

Quant aux fonds FADeC affecté de la même année, c’est Za-kpota qui vient 2ème position (16,1%) après Covê (20,6%) ; Ouinhi venant en dernière position (5,2%). De 2017 à 2018, en matière de FADeC non affecté, c’est la commune de Zogbodomè qui vient en dernière position pour une croissance de 104% alors que la première place est tenue par Zagnanado (croissance de 1529%) suivie d’Abomey (179%). Sur la période les fonds de FADeC non affecté de Za-kpota ont cru de 142,7% contre une croissance des fonds FADeC non affecté du département de 150%. Quant aux fonds FADeC affecté sur la période 2017-2018, c’est la commune Bohicon qui vient en tête ((croissance de 37%) suivie de Ouinhi (29%). Les fonds FADeC affecté de Za-kpota ont connu sur la période une contraction de 56,7% contre une baisse de 37% pour l’ensemble des fonds de FADeC affectés du Zou comme le témoigne le tableau 5 ci-dessous.

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Tableau 6 : Ecart entre les fonds FADeC de 2017-2018 entre les communes Taux de variation des transferts FADeC (affecté et non affecté) de 2017 à 2018 du Zou 2017-2018 1600.00% Communes non affecté affecté 1400.00% Ecart % Ecart % 1200.00%

Abomey 149067532 179,5% -105703826 -43,2% 1000.00% 800.00% 169403331 176,8% -15066644 -16,0% Agbangnizoun 600.00% Bohicon 204842592 155,5% 36338246 37,0% 400.00% Covê 111579924 141,0% -226533446 -68,4% 200.00%

Djidja 211862127 109,8% -31934039 -19,0% 0.00% -200.00% Ouinhi 136412553 126,5% 24389590 29,1%

Zagnanado 199857163 1529,5% -49746127 -42,0%

Za-kpota 239955329 124,7% -147515289 -56,7%

Zogbodomè 164498847 104,1% -80462842 -37,9% FADeC non affecté FADeC affecté Total 1587479398 150,6% -596234377 -37,0%

3.3.2. Evolution de quelques composantes des fonds FADeC affecté dans les communes du Zou NB : Nous avons retenu, compte tenu de l’étendue de notre travail cadré dans les TDR, les principales composantes suivantes du FADeC affecté : santé, éducation (maternel et primaire), eaux et assainissement

Tableau 7 : Evolution de quelques composantes des fonds FADeC dans les communes du Zou de 2017-2018

FADeC affecté de 2017 à 2018 FADeC SANTE FADeC MEMP (investissement FADeC-EAU MEEM ( deux (fonctionnement et deux FADeC- assainissement Communes et entretiens) tranches) tranches d'investissement) Ecart % Ecart % Ecart % Ecart % Abomey -25 000 000 -59,50% 45 207 000 215,30% -128 613 000 -99,20% 0 Agbangnizoun 6 000 000 17,10% -14 929 000 -71,10% -400 000 -26,70% 0 Bohicon 7 000 000 41,20% 32 025 000 91,50% 1 100 000 0 Cove 13 403 000 63,80% -95 400 000 -98,90% -170 122 337 -100% Djidja 17 000 000 100,00% 3 387 000 9,70% 700 000 70,00% 0 Ouinhi 41 000 000 241,20% -16 087 000 -76,60% -400 000 -26,70% 0 Zagnanado -11 000 000 -31,40% -15 508 000 -73,80% -5 400 000 -83,10% 0 Za-kpota 0 0,00% 2 161 000 6,20% -154 299 000 -99,30% 0 Zogbodomè -11 000 000 -31,40% 15 991 000 76,10% -63 837 000 -98,30% 0

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Taux de variation des montants des composantes de FADeC affecté dans les communes du Zou de 2017-2018

250.00%

200.00%

150.00%

100.00%

50.00%

0.00%

-50.00%

-100.00%

FADeC Santé FADeC MEMP FADeC EAU MEEM FADeC Assainissement

Dans le département du Zou, on peut retenir d’après le tableau 6 que la commune de Za-kpota n’a bénéficié d’aucune ressource additionnelle en matière de FADeC affecté dans les secteurs de la santé ; l’eau et l’assainissement (c’est-à-dire que les ressources reçues au cours de la période sont restées constantes) alors que d’autres communes du département en ont reçu de ressources additionnelles. Cependant, elle en a reçu (juste un peu) dans l’enseignement maternel et primaire sur la période sus-référenciée. Quant au secteur eau, les ressources reçues par Za- kpota ont baissé d’environ 99% de 2017 à 2018 comme la plupart des autres communes du Zou alors que les ressources de Djidja dans cette composante ont connu une augmentation de 70%. 3.4. Analyse de l’équité des transferts FADeC aux communes du Zou L’analyse de l’équité des transferts aux communes dans le département du Zou se fera d’une part, sur la base des transferts par tête et d’autre part, à partir des incidences de pauvreté communale. En effet, l’importance et la qualité de vie des populations devraient justifier l’allocation budgétaire à affecter à une région car induisant une demande proportionnelle de biens publics (infrastructures, services sociaux de base, etc.) 3.4.1. Equité entre les communes du Zou selon l’importance de la population

A l’intérieur du département du Zou, le tableau 8 ci-dessous permet de dire que c’est les communes de Djidja et de Za-kpota qui ont reçu plus de ressources (en valeur nominale) dans les fonds FADeC sur la période 2016-2018. Elles ont reçu en moyenne respectivement 457 et 452 millions FCFA par an alors que Ouinhi et Zagnanado en dernière position n’ont reçu chacune qu’en moyenne 274 millions FCFA au cours de la période sus-référenciée.

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Tableau 8 : Montant FADeC transféré aux communes du Zou de Figure 4 : Montant FADeC par tête transféré aux communes du Zou de 2016-2018 2016-2018 ( en millions FCFA) ( en FCFA)

Moyenne Communes 2016 2017 2018 2016- Moyenne 2016-2018 2019 5,436.4 Abomey 309,3 327,5 370,9 336 6,000.0 4,355.2 3,902.6 4,073.5 Agbangnizoun 318,3 189,8 344,1 284 3,405.03,536.4 4,000.0 3,220.7 2,931.7 Bohicon 388,2 230,0 471,1 363 1,835.8

Covê 232,4 410,4 295,5 313 2,000.0

Djidja 468,9 360,9 540,9 457 0.0

Ouinhi 279,2 191,5 352,3 274

Zagnanado 408,9 131,6 281,7 274

Za-kpota 359,8 452,3 544,8 452

Zogbodomè 441,1 370,0 454,1 422 Source : Consultant sur la base des données de la DGTCP/MEF/2019

Par rapport à l’importance de la population dans chaque commune, c’est plutôt la commune de Covê qui a reçu réellement plus de ressources par tête (5 436 F/tête) suivie de Zagnanado (4 355F/tête) et de Zogbodomè (4073 F/tête). En tenant compte de l’effectif de la population, Za-kpota et Bohicon viennent en dernière position en matière de fonds FADeC reçus sur la période 2016-2018 avec respectivement une moyenne de 2 932 F/tête et 1 835 F/tête. Cette disparité en terme de transfert reçu par tête par les communes montre qu’à l’intérieur du département du Zou lesdits transferts ne sont pas équitables. 3.4.2. Equité entre les communes du Zou selon le niveau de pauvreté

Figure 5 : Evolution de la pauvreté monétaire entre 2011 et 2015 dans les communes du Zou

Evolution de la pauvreté monétaire entre 2011 et 2015 dans les communes du Zou 49.99 60 46.9 44 48.81 46.72 43.82 50 40.08 42.8 42.63 37.15 40 32.42 30 20 10 0

2011 2015

Source : Consultant à partir des données de l’INSAE, 2018 Dans le département du Zou, en dehors des communes d’Abomey et de Djidja, la pauvreté monétaire a augmenté dans toutes les autres communes plus que la moyenne nationale entre 2011 et 2015. La commune de Za-Kpota fait partie des quatre premières communes du Zou (après Covè, Zagnanado, Agbangnizou) où cette pauvreté a connu d’augmentation en 2015

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alors qu’en terme de transferts FADeC/tête moyen reçu sur la période 2016-2018, cette commune (Za-Kpota) fait partie des dernières comme le montre la figure 5 ci-dessus (elle vient juste après Bohicon). Si l’on avait tenu compte d’une justice sociale c’est-à-dire de l’équité basée sur les niveaux de pauvreté, Za-Kpota devrait recevoir plus de transferts FADeC/tête. Tout ceci laisse penser qu’il n’y a pas de critères objectifs d’affectation des fonds FADeC aux communes ou du moins qu’on n’a pas toujours tenu compte ni de l’importance de la population ni du niveau de la pauvreté dans les communes.

Encadré : Critères de répartition et méthode de calcul des dotations du FADeC non affecté Investissement

La dotation du FADeC non affecté Investissement allouée aux communes est faite sur la base de critères (Cf. annexe n°1 du manuel de procédure du FADeC, version 2.0). Cette dotation comporte trois parties : une dotation de base, une dotation de péréquation et une dotation de performance.

1. La dotation de base est identique pour toutes les 77 communes. Elle est fixée sur décision de la CONAFIL. Ce montant total réservé à la dotation de base qui est répartie en montant identique par commune ne peut dépasser 15% de la dotation totale disponible

2. La dotation de péréquation est calculée sur la base des critères suivants : (i) la population ; (ii) la superficie ; (iii) l’incidence de pauvreté. Ces données sont fournies par l’IGN et l’INSAE.

3. La dotation de performance est basée sur les notes de performance obtenues par chacune des 77 communes. Elle est calculée sur la base de la note de performance de la commune par rapport au total des notes de performance de toutes les communes. La part de cette dotation dans la dotation variable augmente de 2% chaque deux ans jusqu’à la limite de 35% (Cf. décision de la CONAFIL). La notation est faite par les inspecteurs de l’IGF et de l’IGAA. Les critères de performance peuvent être mis à jour sur décision de la CONAFIL Les notes de performance de toutes les communes sont publiées sur le site web de la CONAFIL (www.conafil.org). Le SP/CONAFIL dispose d’un simulateur établi en Excel, qui calcule automatiquement la dotation FADeC non affecté Investissement à allouer à chaque commune

Source : CONAFIL ; Manuel de procédures du FADeC, version 2.0, 2015

CONCLUSION ET MESSAGES CLES

Malgré les efforts déployés par les Gouvernements successifs en matière de protection et de la promotion de la jeune enfance, son épanouissement et son accessibilité aux services sociaux de base, force est de constater que les résultats obtenus restent encore très mitigés et des mesures ciblées voire discriminées positivement envers des couches vulnérables s’avèrent indispensables.

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L’analyse du budget de la commune de Za-kpota de 2017 à 2019 permet d’observer d’une part, une importance de plus en plus prononcée de la part des dépenses d’investissement dans le budget de la commune et d’autre part, que les transferts des fonds FADeC en direction des communes ne sont pas équitables si l’on tient compte de la population et du niveau de pauvreté des communes. De la présente analyse du budget de la commune de Za-Kpota, il se dégage que :  Le budget primitif de la commune de Za-kpota est passé de 1, 057 milliards FCFA environ en 2017 à 1, 207 milliards FCFA en 2018 correspondant à un accroissement de 14,2% en terme de prévision. Pour l’exercice 2019 la prévision du budget primitif est ressorti à 1, 241 milliards FCFA assortie d’une contraction de 2,8% par rapport à l’année 2018. En matière de réalisation il faut retenir que le taux d’exécution en 2018 est ressorti à 41,99% pour les dépense et 50,06% pour les recettes. Pour l’année 2017, le taux d’exécution est de 34,72% en matière de dépenses contre 51,68% pour les recettes. Sur la période sus-référenciée la part de plus en plus croissante des dépenses d’investissement dans le budget de la commune témoigne de l’importance sans cesse renouvelée accordée aux infrastructures pour soutenir les secteurs sensibles aux enfants. Cependant, les taux d’exécution desdits budgets semblent faibles (moins de 35%) et interpelle les autorités locales pour de meilleures performances en terme de consommation des crédits budgétaires relatifs aux investissements dans les infrastructures.

 Les montants FADeC affecté dans les secteurs de la santé et assainissement reçus par la commune de Za-Kpota sont restés constants de 2017 à 2018 alors que la population croît et induit une demande supplémentaire de biens publics dans ces secteurs. Cependant dans l’enseignement maternel les transferts affectés se sont améliorés tandis que dans le secteur eau ils sont connu près de 100% de réduction sur la période au moment où certaines autres communes du département ont vu leurs transferts augmenter. De plus, les transferts FADeC en direction des communes du Zou ne sont pas équitables du point de vue de l’importance de la population et du niveau de pauvreté dans les communes au cours période 2016-2018. Une meilleure appropriation par la mairie des différents critères d’affectation desdits transferts s’avère également indispensable.

 L’indisponibilité des répartitions du fonds FADeC 2019 jusqu’à fin mars 2019 d’une part, et le manque de statistiques récentes et fiables dans les secteurs sociaux d’autre part, n’ont pas permis d’analyser les transferts effectués par le Gouvernement aux communes pour l’année 2019 et de l’arrimer au vrai visage social de la commune de Za-Kpota pour tirer de meilleurs enseignements et leçons.

 L’inexistence dans la commune d’un Centre d’Accueil et de Protection de l’Enfant (CAPE) ; la méconnaissance par la population du code de l’enfant et le non fonctionnement de l’Office Central de Protection des Mineurs (déjà construit) sont également des facteurs qui plombent la protection des enfants dans la commune.

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