43, rue d' - -tel : [email protected] :03.21.21.65.65 -fax: 03.21.21.62.56 -Mail - www.caue62.org Conseil d’Architecture, etdel’Environnement d’Urbanisme du Pas-de- Montreuil La villeetsonsite Représentations urbaines Evolution dupaysageurbain Médiations patrimoniales Potentialités delavilleforte

Carnet des villes fortes septentrion 27 avril 2006 La ville et son site Montreuil Logique d'inscription de la ville dans son site

Une vocation défensive évidente (VIe-IXe siècle) Les premiers établissements humains

Située sur la rive gauche de la basse vallée de la Canche à 15 kilomètres de l’embouchure, la ville de Montreuil-sur-Mer s’est implantée sur un promon- toire crayeux surplombant le fl euve d’environ 50 mètres et les deux vallons qui l’encadrent. Cette position naturelle de confl uence et de contrôle sur les environs a donné à la ville une vocation stratégique et défensive précoce.

Les découvertes archéologiques ont prouvé l’importance économique de ce secteur du littoral dès l’Antiquité. Les relèvements successifs du niveau marin favorisent l’implantation de Quentovic, vaste zone portuaire, sur la rive gauche de la Canche près de La Caloterie, à quelques kilomètres en aval de Montreuil-sur-Mer. Attesté dès le VIe siècle, ce site est un point de passage incontournable entre le continent et les îles britanniques, la plus grande douane maritime du de la Gaule et le deuxième atelier Emplacement présumé de Quentovic monétaire de Francie. Sa disparition due aux raids normands et à l’ensable- ment coïncide avec l’apparition de Montreuil-sur-Mer à la fi n du IXe siècle. La fonction portuaire, l’atelier monétaire et la population de Quentovic ont vraisemblablement été transférés sur le site de Montreuil off rant des conditions de sécurité plus avantageuses dans ce contexte d’invasions.

Une position stratégique convoitée (IXe-XVIIe siècle)

La première mention de la ville évoque un castrum résistant aux Normands en 898. C’est au comte de Helgaud que l’on attribue cette première fortification* à la fois justifiée par la pression normande et la convoitise qu’exerce la ville naissante sur la Flandre et la Normandie.

Rattachée au domaine royal à l’avènement d’Hugues Capet en 987, la ville est l’unique port maritime des Capétiens jusqu’à la conquête de la Normandie en 1204. Cette situation incite les rois de à édifi er un château* et à renforcer régulièrement les défenses urbaines.

Au XIIe siècle, la ville haute est protégée par une enceinte* de pierre dont le tracé épouse en grande partie celui de la fortifi cation* d’Helgaud. En pointillé, la transgression marine maximale Vers 1204, Philippe Auguste édifi e un nouveau château* commandant la Conception : CAUE 62 Canche et modernise le rempart du XIIe siècle. L’enceinte* est agrandie dans la deuxième moitié du XIIIe siècle afi n d’englober la ville basse et le quartier du grand marché au sud. En juin 1537, les troupes de Charles Quint mettent la ville à sac. François Ier ordonne la construction d’une Plaine enceinte* bastionnée complétée 30 ans plus tard par l’édifi cation d’une citadelle* sur l’emplacement L’ensablement du port, l'extension du domaine royal et la Guerre de Cent du château* de Philippe Auguste. Ce dispositif défensif est perfectionné par Errard de Bar-le-Duc dans Versant Ans entraînent le déclin de la ville qui ne retrouve un rôle stratégique le cadre du programme de restructuration de la frontière nord-est. Sous le règne de Louis XIII, les Plateau éminent que sous Louis XI. Située à l’endroit d’un étranglement entre la eff orts se concentrent sur le front d’attaque sud, particulièrement vulnérable. Très sévère à l’égard de la 1/35000e mer et l’ espagnol, elle constitue pendant deux siècles une tête de place* dont il souligne les faiblesses, Vauban se contente d’apporter quelques améliorations ponctuelles pont de la Picardie vers les places* avancées du et de l'Artois concernant notamment les aménagements hydrauliques de la basse Canche. français. Delphine Maeyaert Le fond de la carte est le fond géomorphologique actuel La ville et son site Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 01 Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte La ville et son site Montreuil Développement de la ville dans son site

1. Epoque moderne - début XVIIIe siècle 2. Milieu XIXe siècle 3. Epoque actuelle

Hesdin

Hesdin La trame urbaine n'est représentée qu'au sein de l'inclusion (pointillé) Conception : CAUE 62 d'après le Plan de 1724 du Service Historique de l'Armée de Terre Conception : CAUE 62 d’après carte d’Etat Major - levés 1837 - révision 1852 Conception : CAUE 62 d’après carte IGN - 1998 - 1/25000 Déclin d’une place forte secondaire souvent à proximité de l’enceinte*. La rupture currence des villes voisines, l’éloignement des Quartier Général Britannique à partir de 1916. (1678-1867) entre la ville haute, aristocratique, bourgeoise voies ferrées et les contraintes topographiques Le deuxième conflit mondial est marqué par le Plaine et commerçante, et la ville basse industrieuse freinent son développement. L’espoir d’une solu- creusement d’un important complexe souterrain Versant Plateau En dépit du traité de Nimègue de 1678 qui fait s’intensifi e. tion militaire à travers le maintien d’une garnison* allemand aujourd’hui conservé sous la ville. de Montreuil une place forte* secondaire, les disparait à l’annonce du déclassement de la place A la Libération, Montreuil est menacée par le fortifications* sont régulièrement confortées, Entretenue ponctuellement jusqu’à la veille de la par décret impérial du 26 juin 1867. Les fortifi - départ des entreprises et des institutions comme notamment en 1689 par le renforcement de tous Révolution, la place* retrouve un certain intérêt cations*, à l’exception de la citadelle*, perdent le tribunal. Les autorités municipales misent sur les ouvrages existants et la création d’un chemin sur le plan stratégique dans le cadre du projet toutes fonctions militaires et sont remises au Do- l’accueil d’une population scolaire en plein essor couvert* et d’un glacis* général. Bien qu’éloignée d’invasion de l’Angleterre. En 1803, Montreuil maine l’année suivante. grâce à la création d’un lycée d’Etat et l’aménage- de la frontière, la ville conserve un rôle militaire devient le quartier général et la place de dépôt du ment d’écoles. L’exiguïté du territoire communal comme place maritime assurant la protection de matériel et des approvisionnements du corps de Une ville « forte » de ses remparts limité à la ville intra muros et à une zone maréca- la portion de côte entre les estuaires de la Canche gauche de l'armée des Côtes de l'Océan composé (de 1867 à nos jours) geuse au nord entrave l’expansion urbaine. Seul le et de l’Authie, et comme place* arrière littorale en de 25 000 hommes placés sous le commande- rattachement du hameau de Saint-Justin au sud retrait de la deuxième ligne du Pré Carré*. ment du futur Maréchal Ney. Les fortifi cations* La municipalité obtient la cession des terrains permet la création d’un lotissement en 1959. A font l’objet de réparations régulières tout au long militaires et des remparts* en 1875. La fermeté la fin des années 1970, la ville s’étend au nord Au XVIIIe siècle, Montreuil connaît de profondes du XIXe siècle. Les Montreuillois se concentrent de l’armée qui refuse le démantèlement et l'inter- avec la construction de 50 logements en bord de restructurations urbaines. Les principales églises à l’intérieur des murs, sur un parcellaire resser- vention d'érudits locaux permettent de sauvegarder Canche. sont restaurées, l’abbaye* Sainte-Austreberthe ré et toujours marqué par l’emprise foncière des les fortifi cations*, classées au titre des monuments Sous-préfecture de 2 428 habitants qui rayonne reconstruite et une quarantaine d’hôtels parti- établissements religieux, scolaires et de charité. historiques en 1905. La conscience du risque sur un rural, Montreuil-sur-Mer a culiers édifiés. La noblesse des environs prend La superfi cie considérable des places accueillant d’enclavement pousse les élus à saisir toutes les aujourd’hui une vocation essentiellement tertiaire. l’habitude de passer l’hiver en ville pour satis- d’importants marchés, apporte une ouverture au opportunités de construction d’infrastructures Loin de constituer un frein à son développement, faire son besoin de vie de société et son goût pour tissu urbain. Montreuil est une voie de passage relationnelles. L’inauguration, en 1878, de la ligne les remparts*, haut lieu touristique, qui font l’objet l’apparat. Ces bouleversements s’accompagnent obligée sur la route de la capitale et un centre de chemin de fer Arras-Etaples et la construction de travaux de restauration et d’entretien réguliers, Le fond de la carte est le fond géomor- d’une véritable ségrégation résidentielle. Tandis d’attraction des productions agricoles avoisinan- de deux gares permettent à la ville de sortir de son sont un facteur de dynamisme économique. phologique actuel que les demeures nobiliaires se concentrent le tes. Malgré une certaine vitalité commerciale, la isolement. 1/72000e long des artères principales, l’habitat populaire ville subit une forte baisse démographique, déjà Pendant la Grande Guerre, Montreuil renoue Delphine Maeyaert est relégué dans les impasses et voies secondaires, largement entamée au siècle précédent. La con- avec son destin militaire en accueillant le Grand La ville et son site

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 02 Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte La ville et son site Montreuil Ambiances urbaines

Abritée dans ses remparts*, Montreuil off re de belles vues sur la campagne environnante : la vallée de la Canche, les plateaux ou les églises des villages et la chartreuse de Neuville-sous-Montreuil. Sa position sur un promontoire permet à la ville forte d'être perçue depuis ses alentours et d'off rir son passé historique. Les ambiances naissent d’un contraste entre les pleins et les vides, entre le bâti et le non bâti. Trouant les îlots très denses de la ville haute, les places off rent des espaces de respiration (place du Général de Gaulle, place Darnétal, place Gambetta notamment). C’est aux franges de la ville que le contraste est le plus perceptible, la végétation des remparts* répondant alors au bâti du centre urbain. En contre bas, les jardins ouvriers créent un climat bucolique. Son patrimoine très riche s'illustre à diff érentes échelles : ruelles pavées dont l’étroitesse rappelle le tracé médiéval, façades aux ornementations variées et formant des alignements forts. Quelques maisons en torchis y mêlent 1 6 harmonieusement le pittoresque à l’histoire. 2

CAUE du Pas-de-Calais 3 5 7 5 6 4 1-jardins au pied des remparts* 1 2-rue du Clape-en-Haut 3-Place Darnétal 2 4-Place du Général de Gaulle 4 3 7 5-Centranthe rouge (centranthus ruber) 6-Fossé de la demi-lune* d'entrée de la citadelle* 7-Front sud-ouest

La ville et son site

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 03 Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Représentations urbaines Montreuil Epoque moderne

Plan des ville et citadelle de Montreuil, 1792. La ville de Montreuil sur Mer 35,4 x 47,7 cm. 11,8 x 17,9 cm. Encre et aquarelle sur papier Vue extraite de Topographie française ou représentations de plusieurs villes, bourgs, chasteaux,...) du Royaume de France désignez par deffunst Claude Arras, Archives départementales, CPL 2888 C Chastillon et mise en lumière par Jean Boisseau, (...), A , MDCXLI, f°227. La gravure qui porte en haut à gauche le n°122 provient d’une réédition faite vers 1644. Arras, Archives Départementales du Pas-de-Calais, 6 Fi C 545

La ville apparaît dans son environnement de marais au nord et à l’est, tandis que des collines la De façon inhabituelle, la ville se profi le dans le tiers supérieur de la feuille : cette mise en page accuse calent au sud et à l’ouest : il y a là un eff ort évident pour traduire la nature du paysage et du relief les principales caractéristiques du site – un promontoire – dont l’intérêt n’a pas échappé à l’œil averti de par la diversité des coloris, et par le jeu de signes conventionnels, d’ombres et de dégradés. l’auteur, qui s’est placé au nord, probablement sur les hauteurs d’, en tout cas sur la route reliant Par ailleurs, l’ingénieur auteur du plan s’attache surtout à une défi nition précise des diff érentes Boulogne à Montreuil. La vue est barrée en diagonale par le cours sinueux de la Canche, navigable et ra- enceintes du Moyen Age aux temps modernes, et montre leur adaptation au site. Au nord, l’en- mifi ée en plusieurs bras. Au premier plan (rive droite) s’étend une sorte de no man’s land d’où la présence ceinte* du XIIIe siècle dominant la Canche est précédée d’une couronne traversée par le che- humaine n’est pas exclue : l’attestent un hameau (Attin), et, en amont, une sorte de pont « maisonné », min de Neuville. Au nord-ouest, le château* royal devenu citadelle* au XVIe siècle intègre des en réalité des moulins. éléments de l’enceinte* urbaine médiévale ; il est protégé de ce côté par deux bastions*, deux La fortifi cation* médiévale avec ses nombreuses borde la rive gauche et protège la ville basse, tapie autres plus forts étant projetés vers l’ouest. Au sud, plus vulnérable, et vers lequel convergent autour de l’église Saint-Josse-au-Val ; se redressant brusquement, elle épouse l’escarpement sillonné de les voies de communication, le tracé bastionné des ouvrages extérieurs à l’enceinte* est un bel profondes ravines, et grimpe à l’assaut du sommet où, renforcée par une autre enceinte*, elle enserre la exemple de l’échelonnement en profondeur de la défense, selon la théorie en application au ville haute. Ici, les habitations se massent au pied d’églises représentées hors-échelle, selon l’habitude de XVIIe siècle. A l’est, les demi-lunes* renforcent la fortifi cation* édifi ée par François 1er. l’époque. A gauche, une haute fl èche effi lée (chapelle de l’hôtel-Dieu ou église Saint Wulphy), au centre La représentation urbaine est ici laissée pour compte : seuls les deux accès nord et sud et le la façade harmonique de Saint-Saulve, avec ses deux tours carrées, et à droite la haute tour-lanterne de réseau des rues retiennent l’attention de l’ingénieur, auquel n’échappe pas l’importance des es- Notre-Dame en Darnétal (A) dominent le paysage urbain et rythment le panorama de l’arrière-pays. paces non bâtis, notamment les zones plantées. A droite (C et D), plus discrets mais clairement individualisés, deux édifi ces dont l’un, à l’extrême-droite, est probablement la citadelle* bastionnée édifi ée à la fi n du XVIe siècle.

Laurence Baudoux Représentations urbaines

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site 04 Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Représentations urbaines Montreuil Epoque contemporaine

La ville de Montreuil-sur-Mer est ceinturée par ses remparts*. Ils apportent un espace de na- ture à une ville, par ailleurs, essentiellement minérale. La citadelle*, au centre de la pho- tographie, est un véritable poumon vert pour Montreuil. La ville est aussi marquée par son riche pa- trimoine religieux : l’église Saint-Saulve, la chapelle de l’hôtel-Dieu et l’ancienne abbaye* Sainte-Austreberthe. Les clochers sont alors autant de points repère pour la ville et le pay- sage environnant. Il existe deux accès possibles à la ville haute au sud un boulevard urbain off re une transi- tion douce, au nord la traversée de la porte de Boulogne, à mi-parcours d’une côte accentuée, marque plus nettement l’entrée dans la ville. Si la ville haute est dense et compacte et pré- sente des alignements forts, la ville basse (non visible sur cette photographie aérienne) off re au contraire un tissu linéaire plus lâche.

CAUE du Pas-de-Calais

Avec l'aimable autorisation de Philippe Frutier, Altimage

Représentations urbaines

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site 05 Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Evolution du paysage urbain Montreuil L'évolution architecturale du front ouest du XIIIe au XXIe siècle

Seule possession royale au nord de la France jusqu’en 1204, Montreuil-sur-Mer constitue une enclave entre le Ponthieu et le duché de Normandie au sud et le comté de Flandre au nord, alliés à la dynastie anglaise des Plantagenêt. Cette situation détermine le roi de France Philippe Auguste (1180-1223) à renforcer l’enceinte* urbaine dans les premières années du XIIIe siècle.

Derniers témoins de ces aménagements, les cinq tours* de grès du front ouest font face aux hauteurs de La Madelaine-sous-Montreuil et de dont elles sont séparées par une vallée étroite. Elles off rent le point de vue le plus apprécié, et donc le plus dessiné et photographié des fortifi cations* de Montreuil-sur-Mer. Leur caractère pittoresque n’a pas échappé à l’auteur de cette lithographie du milieu du XIXe siècle davantage préoccupé par le rendu graphique que par la réalité archéologique de l’enceinte* qui apparaît ici d’une hauteur démesurée.

Malgré des remaniements intervenus à l’époque moderne, les cinq tours* conservent la Fortifi cations de Montreuil-sur-Mer, Cicéri del et lith, Développement de la végétation sur les fortifi cations qualité de la mise en œuvre d’origine. D’une hauteur moyenne de sept mètres, elles sont imp par Thierry Frères, Archives Départementales du saillantes aux deux tiers et légèrement talutées. Elles ont la particularité de présenter une Pas-de-Calais forme extérieure cylindrique tandis que leur disposition intérieure adopte un plan en U. Les tours* se composaient autrefois de deux salles superposées, la première voûtée sur croisée d’ogives, la seconde couverte directement par la toiture et peut-être munie d’un plancher intermédiaire permettant un niveau de défense supplémentaire. L’étage inférieur est percé de cinq archères distribuées régulièrement de manière à défendre effi cacement la courtine* et réduire les angles morts.

Au XVIe siècle, le côté interne du front est renforcé par un bourrelet de terre de 10 mètres de large. Les tours* sont dérasées pour obtenir une sorte de bastillon en fer à cheval pouvant accueillir des pièces d’artillerie. Côté campagne, la base des murs est protégée par des entassements de terre formant escarpe et le manque de hauteur des courtines* et des tours* est compensé par un surhaussement de brique. Le front ouest au début du XXe siècle et de nos jours La photographie présente l’état actuel du front de La Madelaine restauré depuis 1996 dans le cadre des programmes INTERREG II et III Réseau des places fortes*. Les travaux réalisés ont permis de valoriser la logique d’évolution particulière mise au jour sur l’ensemble des tours* et d’aménager un accès au public. Le parti de restauration a privilégié la conservation de l’aspect rasant au détriment de la restitution d’une élévation hypothétique. Les salles ont été couvertes d’une dalle en béton de manière à ne pas entraver une restitution ultérieure qui peut naître de l’étude générale de l’enceinte* ou de documents à découvrir.

La comparaison entre la vue actuelle et la carte postale du début du XXe siècle met en évidence le développement de la végétation aux abords de l’enceinte. Elle évoque la nécessité de mettre en œuvre une gestion maîtrisée des espaces naturels dans le respect de la conservation patrimoniale et écologique.

Delphine Maeyaert

Evolution du paysage urbain

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site Représentations urbaines 06 Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Evolution du paysage urbain Montreuil Etapes de la fortification

Le rempart* primitif attribué à Helgaud n’a pas laissé de trace tangible dans le tissu urbain. Il devait consister en un talus* de terre surmonté d’une palissade et entouré d’un fossé, à l’image des refuges de type collectif qui se multiplient sous la menace normande.

XIe – XIIe siècles Un premier château* royal est mentionné plusieurs fois au cours du XIe siècle. Il est localisé au lieu- dit « la motte le Roy » sur le front* ouest de la ville. L’enceinte* urbaine dont le tracé est en grande partie conservé dans la topographie actuelle, forme alors un vaste quadrilatère de 25 hectares qui épouse tout ou partie de la fortifi cation* d’Helgaud. Les vestiges de deux tours* dressées en grès et silex témoignent de sa consolidation au XIIe siècle. Elle englobe une partie de la ville haute.

XIIIe – XVe siècles Sous le règne de Philippe Auguste, l’enceinte* est renforcée en régie directe du roi de France. Les cinq tours* circulaires du front ouest, caractéristiques du style philippien, témoignent de ces aménagements. Le château* royal est remplacé au cours des années 1204-1212 par une nouvelle forteresse* polygonale. Dans la deuxième moitié du XIIIe siècle, le rempart* urbain s’élargit pour englober le grand marché au sud, le faubourg portuaire au nord et la zone de la Garenne à l’est, espace vierge vraisemblablement consacré à la fabrication du drap. L’enceinte* atteint son extension maximale et compte six portes*.

XVIIe – XVIIIe siècles Après le sac de la ville en 1537, François Ier entame la construction d’un front bastionné, l’un des premiers édifi és en France. Cinq bastions* irréguliers dressent leurs parements polychromes de silex, grès, brique et craie, off rant un aspect puissamment ostentatoire. Le tracé du nouveau corps de place* empiète largement sur l’espace urbain. Replié en rupture de pente du plateau, le rempart* isole la ville haute des quartiers bas.

En 1567, Charles IX entreprend l'édifi cation d’une citadelle* défendue par cinq bastions* tournés vers la ville et la campagne. A la fi n du siècle, les travaux sont repris par Errard de Bar-le-Duc qui renforce également l’enceinte* urbaine par l’ajout du bastion* de Bouillon sur le front sud-ouest et d’un ouvrage à cornes* au sud.

Sous Louis XIII, un deuxième ouvrage à cornes* vient doubler, au sud, celui d’Errard. Antoine de Ville procède au remparement de l’enceinte* urbaine par un épais talus* de terre. Lors de ses deux tournées d’inspection en 1672 et 1674, Vauban, qui avait préconisé le rasement de la citadelle*, complète sa défense par l’ajout d’une demi-lune*. Il améliore également les fortifi cations* de la ville en rénovant le système hydraulique permettant l’inondation du front oriental et en construisant au nord une couronne* précédée d’un ouvrage à cornes*. En 1689, l’ensemble du dispositif défensif de la ville est ceint d’un chemin couvert* et d’un glacis*.

Carte conçue et réalisée par Yves Roumégoux, Direction Régionale des Affaires Culturelles XIXe – XXe siècles En 1827, le Génie procède à la reconstruction de la Porte de Boulogne afi n de faciliter l’accès à la ville haute. L’enceinte* de Montreuil-sur-Mer est déclassée militairement en 1867. Elle échappe au démantèlement, à l’exception de la porte* de France, détruite pour faciliter l’entrée dans la ville les jours de marché, et une portion de l’enceinte* de la ville basse pour faire place à la gare et à la voie ferrée. La citadelle* est déclassée en 1929, 3 ans après sa protection au titre des Monuments Historiques.

Delphine Maeyaert Evolution du paysage urbain

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site Représentations urbaines 07 Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Evolution du paysage urbain Montreuil La citadelle

Un château royal* devenu citadelle*

La citadelle* de Montreuil-sur-Mer est un ensemble complexe résultant d’au moins sept campagnes de construction. Elle succède au château* édifi é par Philippe Auguste au tout début du XIIIe siècle dont elle conserve la porte* en arc brisé encadrée par deux tours massives. Cette forteresse* commandant le Port des Poulies et la remontée des bateaux dans l’estuaire, off rait une base sure face à la Flandre, aux comtés de Boulogne et de Ponthieu. Elle s’élevait dans le voisinage immédiat d’une porte* urbaine rejoignant la Canche, baptisée Porte* du Château puis improprement « tour de la reine Berthe ».

Au XVIe siècle, la proximité de la frontière des Pays-Bas espagnols, située à une dizaine de kilomètres de Montreuil, incite le roi Charles IX (1560-1574) à améliorer les défenses de la ville. En 1567, il ordonne la construction d’une citadelle* à cinq bastions* dont le tracé en étoile est le refl et des dernières innovations en matière défensive. Conçue comme un réduit défensif, elle dispose d’une porte* de secours ménageant une issue vers la campagne et d’un front d’attaque tourné vers la ville. La citadelle* intègre des portions de l’enceinte* urbaine et la porte* du Château condamnée à la fi n du XVIe siècle. La partie ouest du château* médiéval est conservée en guise de seconde ligne défensive.

Au début du XVIIe siècle, Errard de Bar-le-Duc redéfi nit les contours des cinq bastions*. Au nord, la courtine est renforcée par de grandes arcades de brique dans les années 1675 pour élargir le couronnement défensif. Le magasin à poudre est construit en 1690. L’arsenal* et la demi-lune* vers la ville, fi gurant sur un plan de 1675, sont édifi és simultanément.

Dans son mémoire du 9 janvier 1675, Vauban émet un jugement sévère sur la citadelle*. Le plan qui accompagne le mémoire propose en pointillés son remplacement par un front* bastionné dont l’emplacement du château* aurait formé la demi-lune*. Le rapport de l’ingénieur Nézot en 1763 Carte conçue et réalisée par Yves Roumégoux, Direction Régionale des Affaires Culturelles complète l’opinion des experts qui réclament ponctuellement le rasement de cette citadelle* devenue obsolète.

En 1795, la porte* de secours est condamnée défi nitivement. En 1800, on aplanit l’esplanade située entre la citadelle* et la ville en démolissant l’ancien hôtel du gouverneur. En 1845, le capitaine du Génie Vasseur entreprend la transformation du bastion* 3 par l’aménagement de casemates à la Haxo.

Après avoir accueilli à partir de 1886 les annexes de l’école d’enfants de troupe, la citadelle* abrite de 1929 à 1965 un peloton de la garde républicaine mobile. Elle est déclassée militairement et cédée à la ville par l’Etat en 1929, trois ans après son classement au titre des Monuments historiques le 13 décembre 1926.

Delphine Maeyaert

Evolution du paysage urbain Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site Représentations urbaines 08 Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte Médiations patrimoniales Montreuil Le service d'animation du patrimoine

La Ville de Montreuil-sur-Mer s’est engagée depuis dix ans dans la mise en œuvre d’une politique de sauvegarde de son patrimoine avec le soutien de l’Etat, du Département et de l’Europe. Des travaux d’entretien courant menés par une équipe de techniciens munici- paux sous la surveillance du Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine, sont régulièrement programmés en complément des chantiers de restauration confiés à des entreprises agréées Monuments Historiques.

Cette volonté de préservation s’est accompagnée d’un souci de valorisation concrétisé par la création d’un service d’animation du patrimoine en 2000. L’action de ce service s’est structurée autour d’un projet culturel dont les orientations s’inspirent en partie des missions des Villes et Pays d’Art et d’Histoire. Il participe à la sensibilisation, la diffusion et la communication du patrimoine à travers un programme d’expositions, d’édition et la création d’outils de compréhension adaptés à des publics variés, en partenariat avec les opérateurs culturels et touristiques de la ville. Ce programme d’actions comprend un volet Restauration de la tour d'Attin, Front ouest, 2001 Restauration de la courtine de la tour de la Poterne, Front ouest, 2001 pédagogique à destination du jeune public qui se décline en une gamme d’activités éduca- tives proposées pendant le temps scolaire et le temps libre. Parallèlement, des actions ont été mises en œuvre autour d’une nécessaire valorisation des collections muséales de la Ville de Montreuil-sur-Mer, en complémentarité avec les projets scientifiques et culturels des musées du territoire.

Les compétences du service d’animation du patrimoine et des musées de Montreuil-sur-Mer ont été récemment élargies à l’échelle communautaire. La mise en oeuvre d’une politique d’animation culturelle et touristique du patrimoine intercommunal nécessite au préalable une identification et évaluation précises de la richesse patrimoniale de ce territoire du point de vue de sa connaissance, de sa conservation et de sa valeur culturelle. Ce travail d’inventaire et d’étude permettra de développer l’animation et la médiation, tant auprès des habitants qu’auprès du public extérieur, pour restituer l’intérêt historique, architec- tural et paysager, faciliter l’appropriation, assurer la transmission et contribuer à faire du patrimoine un élément dynamique du développement local.

Delphine Maeyaert Atelier jeune public Restauration du Front sud-ouest, 2005

Médiations patrimoniales

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site Représentations urbaines Evolution du paysage urbain 09 Potentialités de la ville forte Potentiels pour une valorisation de la ville forte et son site Montreuil De la ville forte à la ville durable

Structure viaire La ville de Montreuil-sur-Mer possède une structure viaire particulière issue de son passé de ville fortifi ée. Un seul axe structurant (nord-sud) permet d’entrer ou de sortir de la ville. La trame viaire, composée principalement de rues et ruelles étroites, s’articule sur cette artère principale. Une nouvelle approche des déplacements et du stationnement favoriserait le désengorgement de la ville haute et permettrait à Montreuil de tirer parti de cette organisation spécifi que. Le territoire intercommunal est drainé par un maillage routier important. Un premier réseau est composé de routes d’axe nord-sud et est-ouest. L’A 16 et la N 1 traversent la communauté de communes respectivement à proximité de Sorrus et de Montreuil. La N 39, quant à elle, parcourt le plateau puis longe la Canche. Montreuil se situe au cœur d’un réseau de voies secondaires sillonnant le plateau et la vallée (D 917, D 138, D 349).

Hydrologie

La Canche et ses affl uents font partie intégrante du paysage de la communauté de communes. Ce réseau hydrographique rappelle le rapport historique qu’entretient le territoire avec l’eau. Elément de défense pour la ville de Montreuil, elle a aussi joué un rôle économique non négligeable grâce à l’activité de nombreux moulins. Ces cours d’eau sont aujourd’hui un des moteurs du développement touristique. La Canche centralise les loisirs nautiques. La vallée de la Course quant à elle est plus bucolique et propice aux promenades. Enfi n, les zones humides sont des milieux où la diversité biologique est remarquable.

Espaces naturels

Le territoire de la communauté de communes off re une grande variété paysagère. Il constitue une zone intermédiaire entre le Haut Pays d’Artois, le Ternois et la plaine maritime d’Etaples à Conchil-le-Temple. Son relief est fortement marqué par la proximité du littoral et par la basse vallée de la Canche. Modérément encaissée, celle-ci présente des versants dissymétriques qui ont longtemps conditionné l’implantation humaine. La Canche constitue l’élément structurant majeur du pays Montreuillois et scinde l'espace. Au nord, les petites vallées affl uentes de la Course, de la et de l’Huitrepin entaillent l’extrémité du plateau d’Artois. Elles contrastent avec le plateau céréalier au sud qui présente un paysage ouvert de grande culture. Plusieurs Zones Nationales d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique témoignent de la diversité biologique de ce territoire.

Patrimoine bâti

L’histoire, l’exploitation des ressources agricoles, les croyances et les Conception : CAUE 62 - Carte des potentiels traditions ont doté le Montreuillois d’un patrimoine diversifié. Les églises, témoins de la reconstruction du pays après la guerre de Cent Ans, et les 1/45000e manoirs et fermes fortifiées rappellent la position stratégique de cette zone frontière, enjeu des conflits opposant la France aux Bourguignons et aux Pays-Bas espagnols. Ces constructions monumentales voisinent un habitat traditionnel en torchis qui reste le repère fort de l’identité de ce territoire rural. Les chantiers de restauration et la création d’associations de sauvegarde révèlent une véritable prise de conscience de la valeur de ce patrimoine, considéré comme élément clé pour le développement local.

Potentialités de la ville forte

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais La ville et son site Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales 10 BIBLIOGRAPHIE ET PERSONNES RESSOURCES Montreuil

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RODIERE R., « Le Pays de Montreuil », La Picardie ALBERGE C., Montreuil-sur-Mer à travers les âges, Montreuil- DAUBRESSE P.-H., Montreuil-sur-Mer dans la seconde moitié monumentale, 1933. sur-Mer, 1905, réédité en 1929 et 1951. du XVIIIè siècle. Etude sociale et démographique, maîtrise, Lille, 1974. SOUQUET G., Histoire de Quentovic et d’Etaples, 1863, Almanach – Indicateur du Journal de Montreuil, Imprimerie Arthur rééditée en 1983. Becquart, Montreuil-sur-Mer, 1892. DERISBOURG J.-P., Evolution politique du Pas-de-Calais Les Amis de la Marine d’Etaples. depuis la fi n de la Première Guerre mondiale jusqu’à nos jours, BRAQUEHAY A., Histoire des établissements hospitaliers de la Thèse de droit, Lille, 1956. TIERNY P., La prévôté de Montreuil et le traité de Brétigny, ville et de la banlieue de Montreuil-sur-Mer, Amiens, 1882. Paris, A. Picard, 1892. DHONDT J., « Les problèmes de Quentovic », Studii in onore CALONNE A. de, Dictionnaire du Pas-de-Calais, article Montreuil- di Amintore Fanfani, Milan, t. 1, p. 183-248, 1961. VALCQ Ph., Il était une fois les rues de Montreuil-sur-Mer sur-Mer. ou Petite Histoire de la ville à travers ses rues, Saint-Josse, HAUTECLOCQUE G. de, « Notice sur l’enseignement à Imprimerie du Moulin, 1977. CHARPENTIER E., La ghilde de Montreuil-sur-Mer, Abbeville, Montreuil-sur-Mer jusqu’en 1804 » dans Mémoires de la 1897. Société des Antiquaires de Picardie, 3è série, tome X, 1889.

DE LHOMEL G., La Vicomté de Montreuil-sur-Mer, 1904.

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 11 La ville et son site Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte BIBLIOGRAPHIE ET PERSONNES RESSOURCES Montreuil

Ce document a été réalisé avec l'appui fi nancier de l'Union Européenne, de la Communauté de Communes du Montreuillois, sur la base du travail d'un Comité scientifi que :

Communauté de Communes du Montreuillois : - Bernard PION - Président de la Communauté de Communes du Montreuillois, Maire de Montreuil, Conseiller Général - Delphine MAEYAERT - Animateur de l'architecture et du patrimoine Ville d'Aire-sur-la-Lys : - Odile COUSIN - Adjointe au tourisme - Cindy CHARLEY - Agent touristique - Véronique GOBLET - Responsable de la bibliothèque municipale Ville de Saint-Omer : - Marie-Pascale BATAILLE - Adjointe à la culture - Philippe QUESTE - Animateur de l'architecture et du patrimoine Conseil Général du Pas-de-Calais : - Brigitte LEFEBVRE - Chargée de mission patrimoine, histoire et mémoire Direction régionale des Affaires culturelles : - Colette DREAN - Conseillère pour le patrimoine - Yves ROUMEGOUX - Ingénieur d'étude Service départemental de l'Architecture et du Patrimoine : - Catherine MADONI - Architecte des bâtiments de France - Chef du SDAP Archives départementales du Pas-de-Calais : - Jean-Eric IUNG - Directeur des archives départementales - Patrick WINTREBERT - Conservateur des antiquités et des objets d'arts Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'Environnement du Nord : - Fanny FRIGOUT - Directrice adjointe Université d'Artois : - Laurence BAUDOUX - Maître de conférences en histoire de l'art - Youri CARBONNIER - Maître de conférences en histoire moderne Agence d'urbanisme de Saint-OMer : - Franck MERELLE -Directeur - Vincent WALZAK - Chargé d'études - Grégory VILAIN - Architecte Société des antiquaires de la Morinie : - Bernard LEVEL - Président honoraire Comission départementale d'Histoire et d'Archéologie : - Jean-Michel DECELLE - Secrétaire Conseil d'Architecture, d'Urbanisme et de l'environnement du Pas-de-Calais : - Clotilde PETITPREZ - Adjointe de direction - Hélène LETOMBE - Architecte - Alexis DAGUIN - Paysagiste - Michaël HAVERT - Etudiant en Master d'Urbanisme "Ville et Projets", en stage au CAUE 62 - Fanny MOITEL - Etudiante à l'IUP ENVAR, en stage au CAUE 62

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 12 La ville et son site Représentations urbaines Evolution du paysage urbain Médiations patrimoniales Potentialités de la ville forte 43, rued'Amiens -Arrastel : [email protected] : 03.21.21.65.65 -fax :03.21.21.62.56 -Mail -www.caue62.org Conseil d’Architecture, etdel’Environnement d’Urbanisme du Pas-de-Calais Montreuil : ANNEXES Cartes grandformat Cartes lexique

Carnet des villes fortes septentrion 27 avril 2006 La ville et son site : Les premiers établissements humains Montreuil Logique d'inscription de la ville dans son site

Plaine Versant Plateau

1/30000e

Conception : CAUE 62 d’après lecture (voir bibliographie) (VI-IXe) et carte archéologique du Val de Canche, par J.C. Routier -(non

cartes grand format Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 14 lexique La ville et son site : Epoque Moderne Montreuil Développement de la ville dans son site

Plaine Versant Plateau

1/30000e

La trame urbaine n'est représentée que dans l'inclusion (pointillé)

Conception : CAUE 62 d'après le Plan de 1724 du Service Historique de l'Armée de Terre

cartes grand format

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 15 lexique La ville et son site : milieu XIXe siècle Montreuil Développement de la ville dans son site

Plaine Versant Plateau

Hesdin

1/30000e

Conception : CAUE 62 d’après carte d’Etat Major - levés 1837 - révision 1852

cartes grand format

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 16 lexique La ville et son site : Epoque actuelle Montreuil Développement de la ville dans son site

Plaine Versant Plateau

1/30000e

Conception : CAUE 62 d’après carte IGN - 1998 - 1/25000

cartes grand format Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais 17 lexique LEXIQUE

La ville forte La Porte d'eau

8 1 - BASTION 3 11 2 - CHEMIN COUVERT 9 3 - CHEMIN DE RONDE 17 4 - CITADELLE 2 5 5 - CONTRE-GARDE

6 - COURTINE

7 - DEMI-LUNE

8 - FLANC

9 - FOSSE

10 - GLACIS 4 13 11 - PORTE 14 12 - REMPARTS

10 16 13 - LIGNE DE DEFENSE

12 15 14 - CONTRESCARPE 15 - DAME 18 16 - ESCARPE 6 1 17 - PORTE D'EAU 7 18 - BATARDEAU

lexique

Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais cartes grand format 18 LEXIQUE

Abbaye Chapitre collégial Couvent ou monastère, dirigé par un supérieur religieux Assemblée de chanoines

Arsenal Châtellenie Atelier de fabrication et de réparation, ou simple dépôt pour les armes et les Seigneurie et juridiction d’un seigneur châtelain munitions. Camp Attaque Terrain où campe une armée en campagne Tranchée conduisant vers la place assiégée Canonnière Basse-cour Meurtrière pour le tir au canon Cour d’un château fort. Elle peut se constituer de plusieurs édifi ces : écurie, silo Casemate Bastion (1) Chambre voûtée off ensive ou défensive, à l’épreuve de l’artillerie. Elles se sont Ouvrage saillant et pentagonal. Il est destiné à la défense des remparts. développée quand l’artillerie prit de l’importance

Bâtardeau (18) Caserne Digue en maçonnerie destinée à retenir l’ eau d’un fossé. Construction destinée au logement des troupes, isolée ou comprise dans un ouvrage fortifi é : Beffroi Tour de guet élevée dans l'enceinte d'une ville. Caserne Boulevard Terme générique désignant un ouvrage porteur d’artillerie ajouté en avant d’une fortifi cation plus ancienne

Castellum Mot latin, réapparu entre le Xe siècle et le XIIe siècle pour désigner un château, lieu de défense et symbole du pouvoir seigneurial.

Castrum Mot latin désignant la partie fortifi ée d’un lieu où s’élevait la résidence seigneuriale. Par la suite, les édifi ces religieux s’implantent fréquemment à l’intérieur du castrum. Aussi appelée « salle comtale ».

Chanoines Les chanoines (au sens courant du terme) sont des prêtres séculiers appartenant à une cathédrale ou à une collégiale mais vivant à part et jouissant d’une partie des revenus de l’Eglise.

lexique Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais cartes grand format 19 LEXIQUE

Château Fort Enceinte Demeure seigneuriale fortifi ée, d’architecture médiévale Clôture continue enveloppant une place ou une partie de place pour sa défense Chemin Couvert (2) Escarpe (16) Itinéraire à ciel ouvert établi sur la contrescarpe, délimité par un glacis Talus du fossé sur lequel se dresse le rempart, le talus opposé étant la Chemin de Ronde (3) contrescarpe. Chemin se déroulant intérieurement au sommet d’une enceinte, permettant la Face défense et l’observation par le sommet. Coté d’un ouvrage exposé à l’ennemi Citadelle (4) Flanc (8) Fort ou forteresse ayant pour charge le commandement et la surveillance de la ville. Partie d’un rempart unissant l’extrémité de la face à la gorge Elle est souvent placée à cheval ou à l’intérieur de l’enceinte. Elle sert habituellement d’arsenal et de caserne. Fort Ouvrage détaché des fortifi cations, fermé à la gorge, de grande dimension. Il sert Contrefort d’appui dans le système de défense d’une ville ou d’une frontière Pillier, mur qui contrebute la poussée subie par un autre mur. Forteresse Contre-garde (5) Place-forte dont la fonction est strictement militaire. Ouvrage extérieur bas protégeant à distance les faces d’un bastion tout en doublant la ligne de feux Fortifi cations L’ensemble des ouvrages qui concourent à la défense d’une place, d’un lieu. Contrescarpe (14) Paroi d’un fossé faisant face au rempart et revêtue d’un mur de soutènement Fossé (9) Obstacle constitué par une tranchée : son profi l est donc sous le niveau du terrain. Corps de Garde Il peut être inondé ou enherbé. Logement des soldats de garde, dans un édifi ce civil ou militaire Front bastionné Corps de Place Ensemble fortifi é supprimant de manière absolue les angles morts et les secteurs Enceinte principale d’une place privés de feux. Courtine (6) C’est un tracé garnissant les fl ancs des remparts grâce à cinq lignes : les faces et Pan de muraille, compris entre deux bastions (schéma) ou deux tours les fl ancs de deux bastions et la courtine intermédiaire.

Dame (15) Garnison Obstacle massif, en forme de tourelle pleine, poseé sur le faîte d’un bâtardeau Troupes déployées dans une place, pour en assurer la défense empêchant celui-ci de servir de cheminement à l’assiégeant. Glacis (10) Demi-lune (7) Talus incliné qui s’étend en amont d’une fortifi cation. Ouvrage bas disposé en avant d’une courtine entre deux bastions

Donjon Tour principale d’un château fort assurant les mêmes fonctions qu’une citadelle dans une cité forte.

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Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais cartes grand format 20 LEXIQUE

Motte castrale butte de terre entourée d’un fossé. Une passerelle, fi xe ou mobile, permettait Porte d’eau (17) d’accéder à la partie haute, ceinturée par un rempart de bois. Au centre, s’élevait Entrée fortifi ée par laquelle le cour d’eau entre dans la ville. la résidence seigneuriale, parfois réduite à une simple tour de bois Poudrière La motte Magasin à poudre à explosifs dans l’ensemble des fortifi cations Pré Carré Double ligne de villes fortifi ées qui protégeait les anciennes frontières du Royaume Français contre les Pays-Bas espagnols. Le « pré carré » a été conçu par Vauban au salle XVIIve siècle après la conquête du Nord de l’actuelle France (plan-carto) Redoute Ouvrage de fortifi cations détaché, en avant-poste des enceintes fortifi ées basse-cour Remparts (12) Enceinte formée par une levée de terre, dont la poussée est soutenue soit par des bois soit par un mur de soutènement

Retranchement Travaux destinés à mettre une position à couvert

Système bastionné fossé Tracé comprenant les bastions, dans l’architecture classique et moderne Talus Pente d’un rempart ayant une pente accentuée pour assurer la stabilité naturelle des terres Ouvrage à cornes Front bastionné, très en avant du corps du place, composé de deux saillants Tour triangulaires et de fl ancs assez longs Se distingue du bastion (architecture rasante) par son développement en hauteur et ses diff érentes formes : rondes, voûtées, en éperon, en fer à cheval… Place Forte Tout espace entouré par des fortifi cations et formant un ensemble indépendant. Tracé Projection en plan des lignes que dessinent les enceintes Plate forme d’Artillerie Ouvrage plat supportant du matériel d’artillerie Traverse Mur ou massif de terre construit en épi dans la largeur d’un chemin couvert ou Porte (11) d’un terre-plein de rempart Ouverture spécialement aménagée dans l’enceinte d’une ville, pour permettre le passage. Les portes les plus exposées sont renforcées davantage par des ouvrages défensifs.

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Conseil d’Architecture, d’Urbanisme et de l’Environnement du Pas-de-Calais cartes grand format 21