Chants Et Chansons
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Digitized by the Internet Archive in 2010 witin funding from University of Ottawa littp://www.archive.org/details/cliantsetchansonsOOaven CHANTS ET CHANSONS DE Paul Avenel DU MEME AUTEUR LE COIN DU FFU LES TABLETTKS d'uN FOU LES ÉTUDIANTS DE PAKis, souvcnirs du quartier latin ALCOVE ET BOUDOIR, contcs et poésies LE ROI DE PARIS, romau historique LE DUC DES MOINES, roman historique . LES LiPANs OU LES BRIGANDS NORMANDS, roman historique LES CALICOTS, scènes de la vie parisienne LES PRUSSIENS A BouGivAL Brochure iD-12. UNE AMIE DÉVOUÉE, Toiuan parisieû LE DOCTEUR HATT, romau parisien CHANSONS, illustrées par Carlo Gripp 1869 NOUVELLES CHANSONS POLITIQUES 1870 CHANTS ET CHANSONS POLITIQUES (HistoirB du second empire) . Siège de Paris 1870 CHANSONS. Portrait de l'auteur. Eau-forte de A. Guil- laumot fils 1875 LES DEUX MÈRES OU LA MORT d'UN PRINCE 1879 CHANTS ET CHANSONS (18Ô0-1880). Édition hollande avec portraits gravés par A. GuiUaumot fils : Victor Koir, Alphonse Baudin, Barbes, Martin-Bidauré, etc., et le fac-similé d'une lettre de Victor Hugo à l'auteur, et une préface 1880 CHANTS ET CHANSONS. 6« et 7<= édition avec nouveau portrait. 15 Chansons nouvelles, préface et notes histo- riques 1884 GILBERT ET MALFILATRE 1886 THEATRE l'antichambre EN AMOUR, comédie en vers en un acte. l'homme sur le GRIL, comédie-vaudeviUe en un acte, LA paysanne des abruzzes, drame en cinq actes. LES CHASSEURS DE PIGEONS, comédie-vaudcville en trois actes. LES CALICOTS, comédie-vaudeville en trois actes (Thiéry). LES PLAISIRS DU DIMANCHE, comédio-vaudeviUe en quatre actes (Th LA REVANCHE DE CANDAULE, opéra-boufle CH uu acto. SOYEZ noNC concierge! vaudeville en un acte. LES AMOUREUX PRIS PAR LES PIEDS, vaudeville en un acte. l'homme a la FOURCHETTE, vaudoville en un acte. LES MARTYRS DE LA CHALEUR, pièce QU quatre actes. LE BEAU MARÉCHAL, comédie-vaudeville en un acte. CHANTS ET CHANSONS DE Paul Avenel HUITIEME EDITION avec portrait de l'auteur, cinquante chansons nouvelles, notes explicatives, et une bibliographie des chansonniers les plus connus -ooo PARIS LIBRAIRIE MODERNE MAISON QUANTIN, 7, RUE SAINT-BENOIT 1889 Tous droits réservés. K PREFACE L'iiistoire n'est p;is complaisante; elle dit la vérité à ceux qui la consultent siu- cérement ; la gmmle faisease de royalistes et de fanatiques, c'est liguorance. ÀUUUSTK YaCQUERIE. Mes eliansous étant nées, pour la plupart, sous le second empire, je dois motiver leur naissance en donnant à mes lecteurs un simple aperçu de ce triste règne. Quatre hommes ont contribué à l'avènement du second empire : MM. Emile de Giraidin, Franconi, Béranger et Dusautoy. Le premier, journaliste nerveux et liaineux, par sa politique personnelle. Sous la Eépublique de 1848, sa plume irritée combattit Eugène Cavaignac et soutint avec frénésie le prince Louis-Napoléon. Le deuxième, Franconi, avec le Cirque-Olympique. Les fastes napoléoniens, arrangés pour la scène et les besoins de la cause par ^IM. Ferdinand Laloue et Fabrice La- brousse, furent représentés sur ce tliéâtre. Toutes ces pièces, de cliauvinesque mémoire, entretinrent dans le peuple l'illusion de l'épopée militaire du premier empire. Le génie guerrier de cet établissement public (situé boulevard du Temple) reposait sur cet axiome bien l'infanterie simple : La cavalerie n'est pas l'infanterie, II Préface. n'est pas la cavalerie, et tout le monde doit adorer le grrrand Napoléon. Le troisième, Béranger, par ses chansons bonapartistes. Il est incontestable que ce grand chansonnier fut tou- jours patriote ; mais ses opinions politiques se modifiaient suivant les circonstances. Il a dit, lui-même, qu'à quarante ans il était à peine parvenu à se rendre compte de ses opinions ; et encore, ajoutait-il, ne sids-je pas sur de ne 2)as les modifier plus d'une fois. Béranger n'eut qu'un but dans sa vie : la popularité. Aussi profita-t-il de toutes les circonstances et se plia-t-il à tous les événements pour ajouter un fleuron de plus à sa couronne populaire. Il faisait d'autant plus le bonhomme que, pour mettre plus en relief son patriotisme, il le pla- çait quelquefois sur le piédestal de la République. Je veux bien admettre que c'est par reconnaissance pour son protecteur Lucien Bonaparte, dont il reçut de l'argent, qu'il chanta Napoléon I" ; mais, en poétisant le despo- tisme, la guerre, la force et l'arbitraire, il a faussé l'es- prit du peuple. La nation le comprend aujourd'hui. Ses chansons : le Vieux Drapeau, le Vieux Sergent, les Deux Grenadiers, le Cinq Mai, les Souvenirs du peuple, le Champ d'asile, — et vingt autres, ont entretenu en France le bonapartisme comme une institution divine. — Ne fait-il pas dire à Napoléon, l'homme de Brumaire : Je suis le dieu du monde? — Et c'est ainsi que pour les igno- rants et les imbéciles la légende napoléonienne devint article de foi. Béranger a donc été l'apôtre du dieu Napoléon; et cette statue du despotisme élevée par lui dans les chaumières ne disparaîtra que lorsque la liberté sera assez grande et assez forte pour la briser. On comprenait si bien aux Tuileries l'influence des Préface. Ill chansons de Béranger sur les campagnards, qu'on voulut se servir de son œuvre pour les élections de 1869. — On lisait à ce propos dans VIndépendance belge du 25 mars (coiTespondance de Paris) : « Comme moyen d'agir efficacement sur les campagnes, on aurait l'idée de réunir les chansons les plus résolument napoléoniennes de Béranger, d'en faire un petit recueil et de les faire distribuer à quatre ou cinq cent mille exem- plaires dans tout l'empire. » La défaite de Waterloo fit moins de mal à la nation française que les chansons bonapartistes du chantre de Lisette et de Frétillon. La dynastie napoléonienne n'a pas été ingrate envers Béranger. Elle a compris tout ce que le poète avait fait pour elle. Le neveu a acquitté la dette de l'oncle. — Napoléon III a cru de son devoir de nommer par décret Béranger ^oè^€ national, le jour de sa mort. Quant au quatrième, Dusautoy, le célèbre tailleur, il Ht à lui seul une révolution dans les costumes civils et mili- taires du second empire. C'est de ses ateliers que sortirent les habillements de ces pantins frisés, pommadés, tirés à quatre épingles, qui encombraient de leurs personnalités efféminées, cocasses et ridicules, les salons impériaux, le bois de Boulogne et les boulevards. C'est le Parisien Nestor Roqueplan (pii, dans une bou- tade spirituelle, leur jeta au nez le nom de petits crevés, dénomination qu'ils justifiaient à merveille. L'illustre Dusautoy est aussi l'inventeur des uniformes brodés sur un nouveau modèle, et des livrées de grandes maisons, qui prouvaient jusqu'à quelle fantaisie sotte et puérile pouvaient mener l'amour des armoiries et la science du blason. La noblesse moderne créée par l'empereur se distinguait surtout par son apparat carnavalesque. On en i\ Préface. riait, mais que de rieurs à un moment donné, étant fort l)ien eu cour, en profitèrent néanmoins pour donner le luxe d'une livrée nobiliaire à leuis équipages, afin de mieux éclabousser les honnêtes gens du pavé ! Quand l'idée me vint de me faire chansonnier, j'avais donc devant moi le second empire. Epoque fatale, où le rire rabelaisien et le flonflon gaulois s'étaient réfugiés dans les cafés-concerts sous la surveillance de la censure; où la phalange républicaine traquée, décimée, condamnée, n'avait pour perspective que Cayenne, Lambessa, Mazas, l'exil ou — la mort ! Sous le second empire, le sang a noyé l'idée, la force a tué le droit, et le rire a disparu dans les larmes. 11 faut avoir vu l'exécution des massacres du 2 dé- cembre 1851 pour en comprendre le crime... Je l'ai vue, moi. Dans une de ces journées sanglantes, le hasard voulut que je me trouvasse avec plusieurs de mes amis à l'en- tresol du café des Variétés sur le boulevard Montmartre. M. Canrobert s'était établi sous le péristyle du théâtre des Variétés ; c'est de là qu'il présidait à la tuerie des habi- tants de Paris. A trois heures de l'après-midi, le 4 dé- cembre, il donna Tordre à ses hommes de tuer tout ce qui se trouverait sur la voie publique. Il fallait tuer pour avoir des cadavres et terrifier ainsi la population parisienne. Aussi les soldats, qui avaient été enivrés d'eau-de-vie de- puis la veille, s'acquittèrent-ils consciencieusement de leur besogne. Ce n'étaient phis des héros au champ d'honneur, c'étaient des garçons bouchers à l'abattoir! C'est dans le sang des bourgeois de Paris que M. Certain Canrobert a ramassé son bâton de maréchal de France. Bourreau de Paris, il croyait faire son devoir en obéissant à son maître, le bourreau de la France. Préface. v Sons Napoléon III, la France a rétrogradé. Les jésuites sont rentrés en grâce. Les congrégations religieuses se sont multipliées. La chasuble et le froc ont eu le pas sur tous les autres habits, au grand détriment de l'éducation sociale des masses populaires, qu'on flattait pour mieux asservir. Entrons dans quelques détails historiques. Le prince Charles-Louis-Xapoléon Bonaparte était le troisième des enfants qu'Hortense de Beanharnais avait donnés à son mari, Louis Bonaparte, roi de Hollande. Le jeudi 20 décembre 1848, M, Armand Marrast, pré- sident de l'Assemblée nationale, proclamait que le peuple français venait d'élire président de la République fran- çaise le citoyen Charles-Louis-Xapoléon Bonaparte, et l'invitait à monter à la tribune pour y prêter serment. Quand il y fut, M.