CHRISTOS HATZIS Mirage? (12 Min) (Né En 1953) (2009)
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La Fondation Arte Musica présente SÉRIE TIFFANY Mercredi 5 octobre à 19 h 30 Dame Evelyn Glennie et l’Orchestre de chambre du Manitoba ANNE MANSON DAME EVELYN GLENNIE chef percussion MUSICIENS / MUSICIANS Premiers violons Altos / Violas First Violins Karl Stobbe, violon solo / Concertmaster SuzanneDaniel Scholz McKegney Mary Lawton BarbaraCoca Bochonko Hamilton Mona Coarda Violoncelles / Cellos Desiree Abbey Shao Jun Meredith McCallum Carolyn Nagelberg SecondsChris Anstey violons Minna Rose Chung Second Violins Kerry DuWors ContrebassesLeanne Zacharias / Double Bass Barbara Gilroy Boyd MacKenzie Paul Nagelberg Theodore Chan Momoko Matsumura Laura Chenail Robert Richardson PROGRAMME BÉLA BARTÓK (1881-1945) Danses populaires roumaines, Sz. 56 (1915) (4 min) arr. Arthur Willner MICHAEL OESTERLE (né en 1968) Kaluza Klein (2016) DMITRI CHOSTAKOVITCH Symphonie de chambre en do mineur, op. 110a transcription du Quatuor à cordes no 8(1906-1975) (22 min) (1960/1967) Largo pour orchestre à cordes par Rudolf Barchaï Allegro molto Allegretto Largo Largo ENTRACTE ARCANGELO CORELLI Sonate pour violon et basse continue en ré mineur, op. 5, no 12, « La folia » (1653-1713) (12 min) (pub. 1700) arrangement pour marimba, vibraphone et cordes par Karl Jenkins CHRISTOS HATZIS Mirage? (12 min) (né en 1953) (2009) ANTONIO VIVALDI Concerto pour piccolo en do majeur, RV 443 (1678-1741) (12 min) (1728-1729) arrangement[Allegro] pour vibraphone par Dame Evelyn Glennie Largo Allegro molto NOTES DE PROGRAMME BÉLA BARTÓK Danses populaires roumaines, Sz 56 (arrangement par Arthur Willner) Béla Bartók, comme son compatriote Zoltán Kodály, a fréquemment eu recours aux quelque quatre mille mélodies populaires qu’ils avaient recueillies tous deux dans les campagnes de Hongrie. Parfois ils les citent telles quelles ; parfois ils les emploient pour des compositions originales ; parfois ils composent de nouvelles mélodies dans le même style. Les airs de violon traditionnels qui constituent cette délicieuse suite proviennent de Transylvanie, région à cheval entre la Hongrie et la Roumanie. Bartók les transcrivit d’abord pour piano en 1915, puis pour orchestre de chambre deux ans plus tard. La version que vous entendrez ce soir est Danse du bâton, puis celle pour orchestre à cordes, très convaincante, du compositeur tchèque Danse du châle Sur place, la Danse Arthur Willner. L’œuvre s’ouvre sur une solennelle de Bucsum, plus modérée, une Polka roumaine s’enchaînent la légère , la mélancolique Danse rapide. au rythme bien accentué et enfin une enlevante MICHAEL OESTERLE Kaluza Klein Composé pour la percussionniste Evelyn Glennie, Kalusa Klein est le fruit d’une commande de l’Orchestre de chambre du Manitoba, avec le soutien financier du Conseil des arts du Canada. L’œuvre fut jouée par la destinataire et l’Orchestre dirigé par Anne Manson le 10 avril 2012. Voici ce qu’en dit le compositeur : « En 1921, les mathématiciens Theodor Kaluza et Oskar Klein ont proposé plausible, elle propose une élégante solution à ce concept, bientôt une théorie de la cinquième dimension. Inscrite dans une géométrie citée par des scientifiques, dont Albert Einstein. Bien qu’on considère aujourd’hui qu’elle ne correspond pas au modèle généralement accepté de la supersymétrie, les possibilités qu’ouvre l’existence d’une cinquième dimension continuent de séduire physiciens et mathématiciens. Par ailleurs, la théorie Kaluza-Klein d’une dimension compacte et courbée est devenue centrale à la toujours controversée théorie des cordes. « Dans tous les cas, la théorie Kaluza-Klein reste un modèle d’élégance en mathématiques et en physique. Je n’ai pas cherché à ce que ma composition reproduise en sons cette théorie, mais j’ai voulu écrire une musique qui transpose une semblable collaboration entre le vibraphone et les cordes dans la recherche de l’identité harmonique de la pièce. Les violons présentent le premier ton, tandis que le vibraphone propose des idées différentes, tous s’évertuant à chercher la « bonne » note, jusqu’aux vingt- cinq dernières mesures, où apparaît une série d’accords proposant une élégante solution. » DMITRI CHOSTAKOVITCH Symphonie de chambre en do mineur, op. 110a (transcription du Quatuor à cordes no 8 pour orchestre à cordes par Rudolf Barchaï) Pour saisir l’art de Chostakovitch, ses quinze quatuors à cordes sont tout aussi essentiels que ses quinze symphonies. Il y a mis ses pensées les plus intimes, plus spécialement au moment où il était dangereux, sinon sentiments. fatal, pour un compositeur soviétique de manifester publiquement ses Quatuor nº 8 La puissance et l’expression sans détour du en ont fait le plus fréquemment joué de sa production. Chostakovitch le composa à Dresde du 12 au 14 juillet 1960 et il fut donné le 2 octobre à Leningrad par le Quatuor Beethoven. Comme l’œuvre est dédiée “à la mémoire des victimes du fascisme et de la guerre”, les autorités soviétiques ne se sentirent pas du tout concernées, mais, dans son esprit, le compositeur s’incluait parmi les victimes en question. Dans une lettre à son ami Isaak Glikman, il se confie sur ses intentions : “Je me suis dit qu’après ma mort personne sans doute ne composerait d’œuvre à ma mémoire. J’ai donc résolu d’en notes D-S-C-H [les notes ré, mi bémol, do et si composer une moi-même. Le thème principal de ce quatuor est formé des en allemand], c’est-à-dire mes initiales, et j’ai cité certaines de mes œuvres.” On y trouve aussi l’air Victime de la terrible prison. Un autre de ses du vieux chant révolutionnaire amis, Lev Lebedinsky, rapporte qu’à l’époque Chostakovitch envisageait le suicide à cause des pressions qu’il subissait depuis longtemps pour Quatuor nº 8 adhérer au Parti communiste, ajoutant que le compositeur considérait son non seulement comme une autobiographie, mais aussi comme son testament. Lebedinsky le dissuada d’en venir à cette extrémité, mais quinze ans plus tard, c’est cette œuvre qui fut jouée aux funérailles de Chostakovitch. Il existe plusieurs transcriptions du Quatuor nº 8 , mais Chostakovitch a approuvé celle, très compétente, faite, peu après la création de l’œuvre, par Symphonie de chambre Rudolf Barchaï pour orchestre à cordes, version nommée par ce dernier . Barchaï a transcrit par la suite d’autres quatuors de Chostakovitch ; il a aussi développé une profonde connaissance de son Symphonie art, d’abord quand il tenait l’alto dans le Quatuor Borodine, puis comme nº 14 chef d’orchestre. C’est d’ailleurs lui qui a dirigé la création de la , que le maître avait dédiée à Benjamin Britten. Symphonie de chambre Les cinq mouvements de la , opus 110a, s’enchaînent sans pause. Le premier baigne dans une douloureuse angoisse ; le deuxième se présente comme un tour de force de vigueur et de puissance emportée ; suit un mordant scherzo en forme de valse. Le quatrième mouvement, qui cite le chant révolutionnaire, fait alterner éclats dramatiques et méditations tourmentées. Et la fugue terminale plonge encore plus profondément que le premier mouvement dans une funèbre et inhumaine désolation. ARCANGELO CORELLI Sonate pour violon et basse en ré mineur op. 5 no 12, « La folia » (arrangement pour marimba, vibraphone et cordes par Karl Jenkins) e La réputation et l’influence d’Arcangelo Corelli ont rapidement gagné toute l’Europe dès la fin du XVII siècle, tant comme violoniste virtuose que comme compositeur d’œuvres séduisantes, qui pour nous demeurent d’importants jalons historiques. Ses sonates pour violon ont contribué à vocale. « La folia » faire de l’instrument le principal protagoniste de la musique qui n’était pas est à l’origine une danse débridée venue d’Espagne ou e du Portugal. Une de ses mélodies typiques est dès le XVI siècle devenue très populaire, et ce jusqu’au XVIIIe et au-delà : de nombreux compositeurs s’en sont servi comme base de variations, parmi lesquels Frescobaldi, Lully, Marais, Vivaldi, Geminiani, C.P.E. Bach, Salieri, Cherubini, Liszt, Nielsen, Rachmaninov et Henze. L’éblouissante version de Corelli, dernière des douze sonates de son opus 5, publié en 1700, est la plus connue. CHRISTOS HATZIS Mirage ? Mirage ? Sur son œuvre, le compositeur écrit : “Commandée par la CBC pour Dame Evelyn Glennie et l’Orchestre de chambre du Manitoba, a été composée durant l’hiver 2009. À cette époque, le monde entrait dans une crise économique comparable à la Grande Dépression des années 1930. Cette période noire avait été précédée par des années de cupidité, d’égoïsme, d’opportunisme politique et économique ainsi que d’un désintérêt total pour les droits humains partout sur la planète, si bien qu’il fallait une remise en question et un décrassage de façon à ce que nous puissions retrouver l’espoir et recouvrer notre humanité au travers des tribulations économiques et géopolitiques actuelles. « Considérant cette période et ses accumulations insensibles et irresponsables de richesses aux mains de quelques-uns et aux dépens développées, maintenons depuis plusieurs décennies, avec les inégalités de plusieurs, on peut se demander si le style de vie que nous, des nations pas du mirage. Un mirage doux, agréable et séduisant, mais néanmoins un qu’il amène tant chez nous que dans les pays en développement, ne relève mirage. Les liens qui s’imposent entre la crise actuelle et celle qui succéda aux Années folles rendent compte des styles musicaux particuliers de la pièce ainsi que du point d’interrogation de son titre. Mirage ? « La musique de est imprégnée de tristesse et même, par moments, de désespoir. Elle pleure la perte d’un état agréable qui ne peut plus durer, d’une façon de vivre que, dans un avenir post-apocalyptique, les générations moins chanceuses croiront relever du mythe ou de la légende, au même titre que les continents ou les civilisations disparus dont le souvenir persiste aux confins de notre mémoire.