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Couplets et refrains au temps de , Reine, femme et musicienne …

Projet de récital théâtralisé, initié, créé et écrit par Danielle Bouthillon alias Evangéline Brunoy de septembre à novembre 2014. Mise en scène finalisée le 29 novembre 2014.

1 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne …

Extraits à l’origine du projet

- Mozart enfant lui dit : « Vous êtes bonne, Madame, plus tard je vous épouserai ». Antonia lui répond : « Oui, toi et nul autre ! ». - « A la lectu re de son acte d’accusati on, la Reine a écouté en silence laissant ses doigts errer inconsciemment sur le bord du fauteuil où elle est assise comme sur un pianoforte… » . - « Monsieur Fargeon », lui dit - elle enfin, « j’attends de vous que vous mettiez mon Trianon dans un flacon. J’ aime tant ce lieu que je souhaite le transporter partout avec moi ». 2 Propos du spectacle Le récital théâtralisé Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette … Reine, femme, et musicienne vous propose d’ aller à la rencontre d’une inconnue ou mal connue , sans aucune idée préconç ue, et de vous conter son histoire d’amour avec la Musique depuis s a plus tendre enfance jusqu’à sa mort. C e spectacle donnera à écouter en illustration sonore de cette deuxième moitié du XVIII siècle , des chants du peuple ou révo lut ionnaires , ainsi que des œuvres classiques de Gluck, Grétry, Sacchini … mais vous fera aussi découvrir des romances composé e s par ell e - même et des membres de la cour.

En toile de fond, dessins, peintures et manuscrits seront projetés sur trois écrans, (de tête, de cœur et de fond pour reprendre le vocabulaire des parfumeurs), afin d’apporter un certain regard sur cette période d’ombres et de lumières, de beauté, de changements, et finalement de Terreur. Ainsi après l’ou ïe, la vue, v otre odorat sera en suite éveillé par la diffusion des fragrances du parfum M A imaginé par Jean Louis Fargeon , ayant répondu aux désirs de sa reine d’emporter partout avec elle les senteurs de son bien aimé Trianon dans un flacon , et recréé en son hommage par Quest International. Vous senti rez ainsi la présence d e Marie - Antoinette auprès de v ous et aurez l’illusion d’avoir presque pu la toucher.

Une certaine vérité émergera quant à l’âme et l’essence de cet être , né pour régner, comme l’y obligeait son rang , mais dont les aspirations profondes étaient de créer et protéger la beauté , quelqu’ elle soit , pour le bien de tous. Par son soutien aux artistes et artisans, par son œuvre de mécénat auprès des compositeurs , favorisant l’avènement d’ un nouvel Opéra français , par son désir de créer un autre Art de vivre, loin des carcans et d’une morale étroite imposés à une Reine , mais également à toutes les femmes de son temps , elle joue toujours jusqu’à aujourd’hui un rôle indirect sur notre vie quo tidienne, sur la culture, sur notre pays et même à l’étranger .

Oubliez les pamphlets, la haine irraisonnée de certains contemporains et de leurs adeptes futurs , oubliez les trahisons de son temps et de l’ H istoire ; ne gardez à l’esprit que la visionnair e intuitive, la musicienne, l’épouse et la mère aimante , héroïne malgré elle , sacrifiée à l’avènement d’une nouvelle ère, à l’ instar de toutes les f emmes , ( simples citoyennes, bourgeoises, aristocrates ou engagées politiques du Nouveau R égime ) enfermées dans u ne prison imposée à leur sexe. Ainsi ont fini sur l’échafaud Marie Antoinette, ou pour avoir voulu être elles - mêmes, avoir défendu la liberté et leurs droits . Ce récital par le biais de la Musique est donc aussi un vib rant hommage à leur s mémoire s . 3 Découpages en 7 périodes

Première période , Madame Antoine , 1755 - 1770

L’h istoire d’amour de Antoine , ou Antonia , pour la musique commence le 13 octobre 1762 au Château de Schönnbrunn, âgée de 6 ans et demi , en écoutant le petit Mozart jouant à ravir du piano forte. En se relevant , ayant terminé sa prestation, l’enfant prodige perd l’équilibre et tombe. Antonia se précipite pour le relever alors Mozart lui aurait dit : « Vous êtes bonne, Madame, p lus tard je vous épouserai ». Elle lui aurait répondu « Oui, toi et nul autre ! ». Mais hélas, afin de resserre r les liens politiques avec le R oyaume de France suite au Traité de Versailles de 1756 , le mariage d’Antonia et du Dauphin de France, est dé cidé en 1764 aprè s les décès inattendus de ses sœurs plus âgées dont c’était le destin. Ainsi so n éducation est reprise en main : danse avec le chorégraphe français Noverre , poésie, latin et italien avec le poète et librettiste italien Métastase , clav ecin, harpe, chant et règles de composition avec Gluck , leçons de déclamation et de chant français avec les comédiens français Aufresne et Sainville . Le tout est supervisé par l ’Abbé de Vermond . Elle devrai t donc pouvoir tenir son rang à la Cour de Fr ance où l’étiquette est très stricte. C’est une enfance heureuse, baignée dans une ambiance musicale italienne, entre sa mère l’impératrice Marie - Thérèse d’Autriche et son père l’empereur François 1 er , entourée de ses 15 frères et sœ urs. La famille vit simplement entre les châteaux de Schönnbrunn et de Laxenburg, maison d’été tant aimée, lui inspirant plus tard les aménagements du Trianon.

Deuxième période , Madame la Dauphine ,1770 - 1774

Mariée à Versailles en mai 1770, Marie - Antoinette arrive à la cour de France à 15 ans et fait la connaissance de son époux de 16 ans. Un grand dîner, un bal paré et une représentation d’opéra seront organisés à l’Opéra de Versailles , inauguré pour l’occasion . Elle rencontre ses beaux - frères et belles - sœurs. Tous ont reçu u ne solide éducation musicale ; ainsi vont - ils pouvoir jouer ensemble. Violon pour le comte de Provence et le comte d’Artois, ( charmé par la nouvelle venue sans que celle - ci ne réponde à ses avances ) . Guitare pour Madame Clotilde. Harpe pour Madame Elisabeth. Marie - Antoinette sent qu’elle doit améliorer sa formation musicale et prend donc des leçons de clavecin avec Claude Bégnine Balbastre. Elle demande également à sa lectrice Madame Campa n des leçons de harpe. Elle recevra ainsi les conseils avisés du harpiste Philippe Joseph Hinner, et plus tard de Christian Hochbrücker et de Garduot. Elle eût 3 harpes des facteurs Cousineau et Naderman. Elle se sent seule, l’air quelle compose Vivre sans amour illustre ce sentiment ; aucun e intimité ne s’est nouée avec son mari car le Dauphin ne semble pas doué pour les jeux de l’amour. Cependant, jolie, charmante elle est alors très aimée du peuple et écrira à propos de son e ntrée à le 14 juin 1773, « Q u’on est heureux de gagner l’affecti on d’un peuple à si bon marché » . L’arrivée de son ancien maître de musique Gluck venu chercher fortune en France et créer Iphigénie en Aulide à l’Opéra de Paris le 19 avril 1774 , va lui faire un peu oublier son mal du pays. Dès ce moment, le compositeur pourra compter sur l’appui de la Dauphine puis de la Reine .

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Troisième période, petite Reine de vingt ans ,1774 - 1778

Bridée par une étiquette sévère à laquelle elle n’ est pas habituée , et pour briser sa solitude, bien qu’ elle s’étourdisse au bal , au jeu, ou à l’Opéra avec ses beaux - frères , et fréquente ses belles - sœurs si jalouses de leurs ascendants sur leur frère Louis , elle va naturelle ment chercher à créer des liens d’ amitié avec des jeunes femmes de son entourage. Son 1 er choix se portera sur la Princesse de Lamballe , veuve , bonne harpiste comme elle. Elles se réconfortent mutuellement, et pour la garder auprès d’elle, Marie - Antoinette la nommera surintendante de sa maison. Elle fait peindre son portrait et compose une romance en son honneur Portrait Charmant. Le 10 mai 1774, meurt Louis XV ; le roi et la reine de France, ils l’étaient désormais, tombèrent à genoux et prièrent : « Mon Dieu, guid ez - nous, protégez - nous, nous régnons trop jeunes. » Louis XVI devin t alors un souverain pourvu d’une épouse très gracieuse, paraissant parfaitement a pte à assumer ses fonctions de Reine. Sa beauté ou l’impression qu’elle donnait d’être belle était à son apogée. Les portraits de l’époque en témoignent. Cependant de véritables fortunes vont être englouties pour les toilettes imaginées par Rose Bertin, marchande de mode , et l’entretien dispendieux de la cour , ce qui aura des conséquences néfastes aupr ès de l’opinion publique dès 1775 dans certains pamphlets.

Dès la mort de Louis XV, Louis XVI a exilé la maîtresse de son grand - père, madame du Barry, et reprend possession du , qu’il offre à Marie - Antoinette en lui disant : « A vous qui aimez les fleurs, j’ai un bouquet à offrir : c’est Trianon. Ce domaine a toujours accueilli les favorites royales, c’est donc à vous qu’il revient. ». Ainsi la Reine bouleverse le ja rdin devenant anglo - chinois, le complétant par le c élèbre Hameau. Elle demandera à son parfumeur Jean Louis Fargeon de mettre son Trianon qu’elle aime tant dans un flacon, pour l’avoir sans cesse avec elle. Ce T rianon lui rappelle le château de Laxenburg tant apprécié pendant les étés de son enfance.

Sans se préoccupe r des querelles d’écoles musicales, la Reine décide de pro téger les compositeurs dont elle apprécie le s talent s . Elle fait venir en France dès fin 1776 Niccolo Piccini qui créera plusieurs de ses ouvrages : La cecchina , Roland et Didon . On essaiera d’ opposer stupidement Gluck et Piccini, Gluck étant reconnu comme le créateur de l’opéra moderne et Piccini comme l’exemple de la musique italienne.

Seule ombre au tableau : Marie - Thérèse d’Autriche ne cesse depuis le tout début de sa correspondance avec sa f ille de l’enjoindre à plus de modestie et à engendrer enfin un Dauphin. Sans successeur, s on frère l’ empereur Joseph lui prédit : « L’âge a vance et vous n’avez plus l’excuse de l’enfance. Que deviendrez - vous ? Une malheureuse femme et une encore plus malheureuse princesse . » Il vient donc apporter de précieux conseils au jeune couple inexpérimenté en 1777 , et le miracle se produit le 19 décembre 1778 à 11 heures du soir avec la naissance de leur 1 ère fille Marie - Thérèse Charlotte nommée Madame Royale dès ses 5 ans ; Couplets de Cateau la bouquetière , sur le timbre de Malbrough s’en va - t’en guerre , chanson préférée de la nourrice de la famille royale , Madame Poitrine.

Quatrième période , Madame Scandale ,1779 - 1792

Les romances composées par la Reine sont toujours liées à des moments précis de sa vie : la musique de C’est mon ami si célèbre, est composée en 1788 sur des paroles du Chevalier Florian, petit neveu par alliance de , le texte figurant dans sa nouvelle , Romance d’Estelle . Cela correspond aux sentiments qu’elle éprouve pour son ami de cœur le suédois Axel de Fersen ; Celui - ci en retour lui témoignera toujours une affection chevaleresque et un amour discret et platonique.

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La romance Pauvre Jacques dont les paroles sont de Marie - Antoinette et la musique de la Marquise de Travanet remporte un grand succès dès sa parution en 1789 . On la chantait partout et , pendant la Révolution avec d’autres paroles , elle devint des Emigrés. Un autre exemple de romance de Marie - Antoinette est Amour tu fais nos malheurs,

La Reine continue à se rendre à l’opéra, et poursuit son œuvre de mécénat en aidant Sacchini auteur entre autres du monologue de Chimène dans le cid . Mais c’est Grétry que l’on peut considérer comme « le musicien de la Reine » , qui aim e particulièrement ses oeuvres. Le 1 er opéra que Marie - Antoinette entend est Zémire et Azor , en 1771, utilisant le conte de La belle et la bête . Le 18 mai 1779 , sera créé à Paris Iphigénie en Tauride de Gluck . Un fils, le futur Dauphin Louis - Joseph , naît le 22 octobre 1781 à une heure quinze. Le Roi nota dans son journal : « Madame, vous avez comblé mes vœux et ceux de la France : vous êtes mère d’ un Dauphin ». Marie - Antoinette donna naissance encore à Louis - Charles, futur Louis XVII en 1785 et à Sophie morte à onze mois en juin 1787.

Et puis les évènements politiques s’accélère nt, les beaux jours ne sont plus qu’un rêve : plusieurs scan dales vont renverser l’opinion publique contre Louis XVI et Marie - Antoinette : - Après l a faillite , à l’automne 1782 , de la famille de la Gouvernante des Enfants d e France, la Princesse de Guéméné. Marie - Antoinette fit l’erreur de nommer à sa place la Duchesse de Polignac , son amie trè s chère, dont la famille avait profité de trop de privilèges aux yeux de l’opinion et dont la réputation était entachée par les libellistes. - En août 17 84 , début de l’affaire du Collier de la reine , le fut acquitté par le en 1786, et ainsi la r eine fut ridiculisé e, et sa position ainsi que la monarchie furent définitivement affaiblies par ce scandale. - Marie - Antoinette et ses enfants, tableau de Madame Vigé e Le Brun, commandé par la direction des Bâtiments du Roi et présenté en août 1787 au Salon de peintures fut à l’origine d’un méchant surnom. La peintre , en effet , très inquiète de l’accueil du public, à la suite de l’affaire du collier qui avait tant te rni l’image de la Reine, n’envoya pas le tableau dans un premier temps, et quand les portes de l’exposition s’ouvrirent, l’emplacement d’honneur prévu pour la toile était vide. Cela inspira le célèbre quolibet : « Voilà le Déficit ». Elle fut donc oblig ée de présenter le portrait , qui fut ensuite retiré .

En 1788, le roi convoque les états généraux qui commenceront le 5 mai 1789. Le 4 juin 1789, le Dauphin Louis - Joseph meurt. Le 20 juin c’est le serment du Jeu de paume, le 14 juillet, la prise de la Bastille, les 5 - 6 octobre le château de Versailles est envahi et la famille royale le quitte et s’installe à Paris dans l’inconfortable palais des Tuileries, qu’il faut aménager en hâte. La Reine est seule, ses amis sont partis à sa demande. E n 1790, la rumeur de l’existence d’un comité autrichien auprès de la reine enfle. Certaines femmes, égéries de la Révolution , s’adressent encore à leur Reine, telle Olympe de Gouges en 1791 , afin qu’elle parraine sa D éc laration des droits de la femme , pendant que Prudhomme publie des crimes des Reine de France . - Mais en juin 1791, il y eut le malheureux voyage entrepris pour faire fuir la famille royale vers Montmédy d’où Louis XVI voulait organiser la reconquête de son royaume. I ls sont arrêtés à Varennes - en - Argonne et ramenés à Paris. Les chants d’enfance gardent leurs timbre s mais les paroles changent. Ainsi sont écrits Les vœux de la Nation et la formation de la Garde Nationale. Certains e n appellent encore à la compréhension dans l’ Invocation à la clémence sur le timbre de O ma tendre musette .

La p rise de la Bastille de 1789, donne lieu le 14 juillet 1790 à la Fête de la Fédération pour laquelle est créé le chant Ah ça ira ! Le roi en présence de délé gations venues de tous les horizons de la Nation prête solennellement serment de fidélité à la nouvelle Constitution.

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Cinquième période, Madame Ve to , 1792 , le régime politique est une monarchie constitutionnelle

La Carmagnole : le titre est inspiré par le nom des vestes courtes portées par les sans - culottes. Pendant que des volontaires nationaux défendent la Révolution sur les frontières, le peuple parisien entre en effervescence contre le Roi qu’on soupçonne d’être de connivence avec les souverai ns étrangers. Lors de l’attaque par les sans - culottes du Palais des Tuileries le 10 août 1792, la famille est en grand danger et va être incarcérée au Temple. Le gouvernement vote la déchéance du Roi et la chute de la monarchie au son du canon . La royaut é s’est effondrée et les révolutionnaires chantent leur victoire sur « Monsieur et Madame Veto », comprenez Louis XVI et Marie - Antoinet te, le Roi disposant en effet dans la Constitution de 1791, d’un droit de veto contre les lois votées par l’Assemblé e Nationale, grâce auquel il pouvait paralyser son action. Naissantes fleurs de Grétry extrait du ballet héroïque Céphale et Procris rappelle la romance B outon de rose composée par la P rincesse de Lamballe revenue auprès de sa Reine. Dernier moment de douceur avant l’horreur. Le 13 août 1792 Marie - Antoinette écrivit : « Vous verrez qu’ils vont nous mettre dans la tour, dont ils feront pour nous une véritable prison » .

Sixièm e période , Madame à sa tour monte , 21 janvier 1793 , le régime politique est une république

Le chant Madame à sa tour monte sur l’air de Malbrough s’en va t’en guerre annonce le futur veuvage de la Reine. Le procès de Louis Capet débute le 10 dé cembre 1792 devant la Convention nationale. Une femme se proposera comme défenseur du roi, révoltée contre la peine de mort et par les méfaits de Robespierre et de la Terreur , c’est encore Olympe de Gouges . Plaisirs d’amour de Martini , comme un doux s ouvenir des temps heureux semblant un peu adoucir l’enfermeme nt et l’attente . A la veille de sa mort le 20 janvier 1793 , Louis XVI écrivit : « Infortunée princesse, mon mariage lui promit un trône ; aujourd’hui quelle perspective lui offre - t’il ? » . Quelques chants comme Mon peuple, que vous ai - je donc fait ? évoque nt les regrets de certains français mais d’autres se réjouissent de cette mort et en changent les paroles en une parodie cruelle .

Septième période , Madame et veuve Capet , 3 juillet 1793 et 16 octobre 1793

Marie - Antoinette est le 3 juillet 1793 séparée brusquement de son fils Louis - Charl es, que les commissaires viennent chercher au Temple. Elle le ti e nt serré contre elle pendant une heure et se ba t comme une tigresse , indifférente aux menaces de mort. Elle ne lâch e prise que lorsqu’ils menacèrent de s’en prendre à sa fille. S a belle sœur Madame Elisabeth et Marie T hérèse habillèrent l’enfant alors âgé de 8 ans et il fut emmené. Le 2 août, transfer t de la Veuve Capet à la . 6 et 13 octobre, interrogatoire s secrets du fils et de sa mère . Lors d’un simulacre de procès du 14 octobre où rien ne fut prouvé de ses fautes , où l’indécence et l’ignominie d’une accusation de pédophilie à l’ encontre de son fils fut présentée , elle se montrera d’un courage, d’une dignité et d’une ténacité exemplaire s, emportant la compassion des mères présente s et forçant l’admiration . La encensée dans l’air la guillotine est un bijou l’attend le 16 octobre à midi 15, et mettra fin à un destin exceptionnel , comme à celui q uelques jours plus tard de Olympe de Gouges et Madame Roland . Les femmes furent les grandes oubliées et perdantes de la Révolution , bien que celle - ci n’aurait pas eu lieu sans elle s . La reine adresse un billet d’adieu à ses enfants ( son fils meurt le 8 juin 1795 , sa fille est libérée le 18 décembre 1795 ) et une lettre qui ne sera ja mais remise à sa destinataire Madame Elisabeth (exécutée le 10 mai 1794), mais dont le texte nous est parvenu . Une dernière esquiss e de David la présente digne sur le chariot qui la mène au lieu d’exécution. Ainsi la Révolution a triomphé , et les enfants sont prêts dans la dernière strophe méconnue de La Marseillaise, à prendre la relè ve de leurs aî nés et à se battre pour la Nation .

7 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne … Personnages Première chanteuse - Marie - Antoinette , (ses compositions, de Martini et de membres de la cours) - Héroïnes soprano lyrique léger, des opéras Orfeo ed Euridice de Gluck , Zémire et Azor et Céphale et Procris de Grétry, Deuxième chanteuse - Une f emme du peuple , Olympe de Gouges ( chants d’ enfance, folkloriques et révolutionnaires) , les enfants . - Héroïnes soprano Lyrico dramatique , des opéras Le cid de Sacchini, Iphigénie en Aulide et Iphigénie en Tauride de Gluck .

8 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne … Documentations à l ’or igine des costumes : coiffes, poufs, robes diverses…

9 Doc umentations et visuels à l’ origine des décors :

Salon de la Reine, jardins, le Belvédère, Temple de l’Amour, théâtre du Trianon.

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11 12 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne …

Décors & Lumières : Lumière do rée pour Marie - Antoinette, grise à partir du n° 22 Madame à sa tour monte et rouge sur n° 25 La guillotine est un bijou.5 spots en avant scène au sol comme un éclaira ge de théâtre sur n° 13, 14, 15 , les 3 arias. Lumière naturelle pour le reste . 3 écrans pouvant être opaques ou transparents à volonté : 2 écrans de 5m sur 3m, 1 écran de 5m sur 5m . L’écran du fond milieu de scène est l’écran de fond, l’écran en avant scène jardin est l’écran de tête, et l’écran en avant scène côté cour est l’écran de cœur, pour reprendre le vocabulaire de la parfumerie.

Ecran de tête Ecran de fond Ecran de coeur

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14 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne … Programme Accompagné au pianoforte Première période , Madame Antoine ,1755 - 1770 1 « Il était une bergère » 2 Air d’Euridice « Qual vita è questa mai …Che fiero momento ... » Orf eo… de C hristoph Willibald von Gluck . 3 « Il pleut, il pleut bergère » (poème de Philippe Fabre d’ Eglantine ) 4 « Nous n’ irons plus au bois » ( ) Deuxième période , Madame la Dauphine , 1770 - 1774 5 « Ah, mon beau château … » 6 « Vivre sans amour » ( Marie - Antoinette , transcription de Yolande Uyttenhove ) 7 Air d’ Iphigénie en Aulide « L’ai - je bien entendu ? » de Christoph Willibald von Gluck , 1774 Troisième période , petite Reine de vin gt ans , 1774 - 1778 8 « Portrait charmant » (musique et poème de Marie - Antoinette , 1774) 9 Couplets de Cateau la Bouquetière, 1783 Quatrième période , Madme Scandale , 1779 - 1792 10 « C’est mon ami » (Musique de Marie - Antoinette , poème de Jean Pierre Claris de Florian , 1788)

15 11 « Pauvre Jacques » (musique de la Marquise de Travanet , poème de Marie - Antoinette , 1789) 12 « Un seul amour » ( poème et musique de Marie - Antoinette , transcription de Yolande Uyttenhove ) 13 Air de Chimène « Faibles et vains projets d’ un esprit incertain …» dans Le Cid de Antonio Sacchini , 1784 14 Air de la Fauvette « La fauvette avec ses pe tits … » dans Zémire et Azor de André Grétry , 1771 15 Air de Iphig é nie en Tauride « Ô toi qui prolongeas mes jours », de Christoph Willibald von Gluck , 1777 16 « Les vœux de la nation », 1790 17 « Formation de la Garde Nationale » (sur l’air de « Il pleut bergère », 1789) 18 « Invocation à la clémence » (sur l’air de « Ô ma tendre musette », 1793) 19 « Ah ! ça ira, ça ira, ça ira ! », 179 0 Cinquième période , Madame Veto , 1792 20 « Naissante s fleur s » du ballet - héroique Céphale et Procris de André Grétry 21 « La Carmagnole », 1792 Sixième période , Madame à sa tout monte , le 21 janvier 1793 22 « Madame à sa tout monte » ( sur l’ a ir de « Malb rough s’en va t’en guerre », 1793) 23 « Plaisirs d’amour » de G. B. Martini, sur un poème de Jean P ierre Claris de Florian , 1785 24 « Mon peuple que vous ai - je donc fait ? » (sur l’air de « Pauvre Jacques », 1793) Septième pé riode, Madame et Veuve Capet , 3 juillet 1793 – 16 octobre 1793 25 « La guillotine est un bijou » 26 Strophe des enfants extrait de la Marseillaise de C laude Joseph Rouget de Lisle 27 Œuvre pour pianoforte et récitant de Jan Ladislav Dussek , (à l ’annonce de la mort de la Reine, Dussek compose cette pièce, hommage à son courage). 16 Couplets et refrains au temps de Marie Antoinette , Reine, femme et musicienne…

Antonia à 12 &ns sur l’é cran de coeur Texte d’introduction sur l’écran de tête Et si, pour un instant, Madame Antoine, Madame la Dauphine, la petite Reine de Vingt ans, Madame Scandale, Madame Veto, Madame à sa tour monte, Madame et veuve Capet, laissaient la place à l’enfant, , la femme, la mère, la visionnaire, l’artiste, la musicienne… Et si, pour un moment, Antonia passait parmi nous en l aissa nt le sillage de son parfum nous envelopper. Et si … Ce texte s’inscrit au fur et à mesure sur l’écran de tête. Le pianiste entre e n milieu de texte et rejoint sa place au pianoforte.

17 18 1 Il était une bergère

E cran de tête : il trionfo d’ amore de Martin van Meytens , 1765 E cran de cœur : l’Arc hiduchesse Marie - Antoinette, gravure de Croisey, 1762

E cran de fond : Première période, Madame Antoine , 1755 - 1770 L’histoire d’amour de Antoine, ou Antonia, pour la musique commence le 13 octobre 1762 au Château de Schönnbrunn, âgée de 6 ans et demi, en écoutant le petit Mozart jouant à ravir du piano forte. En se relevant, ayant terminé sa prestation, l’enfant prodi ge perd l’équilibre et tombe. Ant onia se précipite pour le releve r alors Mozart lui aurait dit : « Vous êtes bonne, Madame, plus tard je vous épouserai ». Elle lui aurait répondu « Oui, toi et nul autre ! ». 19 20 Deuxième période : Madame la Dauphine 5 Ah ! mon beau château … Lumière naturelle

Ecran de tête n°2 Ecran de Fond Ecran de coeur Le contrat de mariage Le Duc de Berry futur Louis XVI Le contrat de mariage. par Michel van Loo en 1768 Signature de Louis Auguste au - dessus Louis XV qui a écrit Louis. Une Tâche sur la signature de la mariée.

Deuxième période, Madame la Dauphine ,1770 - 1774 sur l’écran de tête n°1, en premier puis apparaît le contrat de mariage Mariée à Versailles en mai 1770, Marie - Antoinette arrive à la cour de France à 15 ans et fait la connaissance de son époux de 16 ans. Un grand dîner, un bal paré et une représentation d’opéra seront organisés à l’Opéra de Versailles, inauguré pour l’occasion. Ell e rencontre ses beaux - frères et belles - sœurs. Tous ont reçu une solide éducation musicale ; ainsi vont - ils pouvoir jouer ensemble. Violon pour le comte de Provence et le comte d’Artois, charmé par la nouvelle venue sans que celle - ci ne réponde à ses avan ces. Guitare pour Madame Clotilde. Harpe pour Madame Elisabeth.

21 22 Troisième Période : petite Reine de 20 ans 8 Couplets de Cateau la bouquetière Lumière naturelle :

Ecran de Fond Ecran de cœur Marie - Antoinette et ses 2 premiers enfants se promenant dans les jardins du Trianon, 1785, de Eugène Bataille

Troisième période, petite Reine de vingt ans ,1774 - 1778 sur l’écran de tête Le 10 mai 1774, meurt Louis XV ; le roi et la reine de France, ils l ’étaient désormais, tombèrent à genoux et prièrent : « Mon Dieu, guidez - nous, protégez - nous, nous régnons trop jeunes. » Louis XVI devint alors un souverain pourvu d’une épouse très gracieuse, paraissant parfaitement apte à assumer ses fonctions de Reine . Sa beauté ou l’impression qu’elle donnait d’être belle était à son apogée. Les portraits de l’époque en témoignent. Cependant de véritables fortunes vont être englouties pour les toilettes imaginées par Rose Bertin, marchande de mode, et l’entretien di spendieux de la cour, ce qui aura des conséquences néfastes auprès de l’opinion publique dès 1775 dans certains pamphlets.

Seule ombre au tableau : Marie - Thérèse d’Autriche ne cesse depuis le tout début de sa correspondance avec sa fille de l’enjoindre à plus de modestie et à engendrer enfin un Dauphin. Sans successeur, son frère l’ empereur Joseph lui prédit : « L’âge avance et vous n’avez plus l’excuse de l’enfance. Que deviendrez - vous ? Une malheureuse femme et une encore plus malheureuse princesse . » Il vient donc apporter de précieux conseils au jeune couple en 1777, et le miracle se produit le 19 décembre 1778 à 11 heures du soir avec la naissance de leur 1 ère fille Marie - Thérèse Charlotte nommée Madame Royale dès ses 5 ans ; Couplets de Cateau la bouquetière , sur le timbre de Malbrough s’en va - t’en guerre , chanson préférée de la nourrice de la famille royale, Madame Poitrine 23

24 9 Portrait charmant Musique et poème de Marie - Antoinette Lumière dorée

Ecran de fond Ecran de coeur Portrait de la reine dans sa chambre Marie - Thérèse Louise Princesse de de Versailles entourée de sa cour, Lamballe, de Anton Joseph Hickel, jouant de la harpe. De Gautier - Dagoty. 1788.

Sur l’écran de tête : Bridée par une étiquette sévère à laquelle elle n’ est pas habituée, et pour briser sa solitude, b ien qu’elle s’étourdisse au bal, au jeu ou à l’Opéra avec ses beaux - frères, et fréquente ses belles - sœurs si jalouses de leurs ascendants sur leur frère Louis, elle va naturellement chercher à cré er des liens d’amitié avec des jeunes femmes de son entourage. Son 1 er choix se portera sur la Princesse de Lamballe, veuve, bonne harpiste comme elle. Elles se réconfortent mutuellement, et pour la garder auprès d’elle, Marie - Antoinette la nommera S urin tendante de sa maison. Elle fait peindre son portrait et compose une romance en son honneur Portrait Charmant.

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26 Quatrième période : Madame Scandale 10 C’est mon ami Musique de Marie - Antoinette, poème de Claris de Florian Lumière dorée

Ecran de fond Ecran de coeur Marie - Antoinette devant le temple de Axel de Fersen l’amour de J.B. André Gautier Dagoty.

Quatrième période, Madame Scandale ,1779 - 1792 Sur l’écran de tête Les romances composées par la Reine sont toujours liées à des moments précis de sa vie : la musique de C’est mon ami si célèbre, est composée en 1788 sur des paroles du Chevalier Florian, petit neveu par alliance de Voltaire, le texte figurant dans sa nou velle, Romance d’Estelle. Cela correspond aux sentiments qu’elle éprouve pour son ami de cœur le suédois Axel de Fersen ; Celui - ci en retour lui témoignera toujours une affection chevaleresque et un amour discret et platonique. 27

28 13 Air de Chimène, Le Cid de Sacchini Lumière de théâtre

Ecran de fond : Théâ tre de Versailles Ecran de cœur : Sacchini

Ecran de tête : rebaissé Sans se préoccuper des querelles d’écoles musicales, la Reine décide de proté ger les compositeurs dont elle apprécie les talents. Elle fait venir en France dès fin 1776 Niccolo Piccini qui créera plusieurs de ses ouvrages : La cecchina , Roland et Didon . On essaiera d’opposer stupidement Gluck et Piccini, Gluck é tant reconnu comme le créateur de l’opéra moderne et Piccini comme l’exemple de la musique italienne. La Reine continue à se rendre à l’opéra, et poursuit son œuvre de mécénat en aidant Sacchini auteur entre autres du monologue de Chimène dans le cid .

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30 14 Air de la Fauvette, dans Zémire et Azor de Grétry. Lumière de théâtre Ecran de fond : Fête pour le comte de Provence de Claude Louis Châtelet

Ecran de cœur : Grétry

Ecran de tête : Mais c’est Grétry que l’on peut considérer comme « le musicien de la Reine » , qui aime particulièrement ses oeuvres. Le 1 er opéra que Marie - Antoinette entend est Zé mire et Azor , en 1771, utilisant le conte de La belle et la bête Un fils, le futur Dauphin Louis - Joseph, naît le 22 octobre 1781 à une heure quinze. Le Roi nota dans son journal : « Madame, vous avez comblé mes vœux et ceux de la France : vous êtes mè re d’un Dauphin ». Marie - Antoinette donna nai ssance encore à Louis - Charles, futur Louis XVII en 1785 et à Sophie morte à onze mois en juin 1787. 31

32 15 Air de Iphigénie en Tauride de Gluck Lumière de théâtre

Ecran de fond : Ecran de cœur : Le Belvédère Gluck

Ecran de tête : Le 18 mai 1779 , sera créé à Paris Iphigénie en Tauride de Gluck . 33

34 Cinquième période : Madame Veto 20 La Carmagnole, 1792 Lumière blanche

Ecran de cœur : Marie - Antoinette protégeant ses enfants et Madame Ecran de fond : La famille royale au Temple en 1792. Elisabeth de la c olère des femmes. Au premier plan, Louis - Charles futur Louis XVII.

Cinquième période, Madame Veto, 1792, le régime politique est une monarchie constitutionnelle : Ecran de tête La Carmagnole : le titre est inspiré par le nom des vestes courtes porté es par les sans - culottes. Pendant que des volontaires nationaux défendent la Révolution sur les frontières, le peuple parisien entre en effervescence contre le Roi qu’on soupçonne d’être de connivence avec les souverains étrangers. Lors de l’attaque par les sans - culottes du Palais des Tuileries le 10 août 1792, la famille est en grand danger et va être incarcérée au Temple. Le gouvernement vote la déchéance du Roi et la chute de la monarchie au son du canon. La royauté s’est effondrée et les révoluti onnaires chantent leur victoire sur « Monsieur et Madame Veto » , comprenez Louis XVI et Marie - Antoinette, le Roi disposant en effet dans la Constitution de 1791, d’un droit de veto contre les lois votées par l’Assemblée Nationale, grâce auquel il pouvait paralyser son action.

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36 Sixième période : Madame à sa tour monte 22 Madame à sa tour monte Sur l’air de « Malbrough s’en va… », 1793 Lumière grise

Ecran de cœur Ecran de fond : La Tour à côté du Temple où fut détenue la famille r oyale à partir d’août 1792. Cette image apparaî t en haut de l’escalier.

Ecran de tête : Sixième période, Madame à sa tour monte, 21 janvier 1793, le régime politique est une république Le chant Madame à sa tour monte sur l’air de Malbrough s’en va t’en guerre annonce le futur veuvage de la Reine. Le procès de Louis Capet débute le 10 décembre 1792 devant la Convention nationale. Une femme s e proposera comme défenseur du roi, révoltée contre la peine de mort et par les méfaits de Robespierre et de la Terreur, c’est encore Olympe de Gouges !

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38 Septième période : Madame et veuve Capet 25 La guillotine est un bijou, Lumiè re rouge

Ecran de fond : esquisse de David Ecran de cœur : en montant à l’échafaud Antoinette marcha sur le p ied de l’exé cuteur des jugements. Elle se retourna vers lui en lui disant : « Je vous demande excuse, je n e l’ai pas fait exprès ».

Septième période, Madame et veuve Capet, 3 juillet 1793 et 16 octobre 1793 Marie - Antoinette est le 3 juillet 1793 séparée brusquement de son fils Louis - Charles, que les commissaires viennent chercher au Temple. Elle le tient serré contre elle pendant une heure et se bat comme une tigresse, indifférente aux menaces de mort. Elle ne lâche prise que lorsqu’ils menacèrent de s’en prendre à sa fille. Sa belle sœur Madame Elisabeth et Marie Thérèse habillère nt l’enfa nt alors âgé de 8 ans et il fut emmené. L e 2 août, transfert de la Veuve Capet à la Conciergerie. 6 et 13 octobre, interrogatoir es secrets du fils et de sa mère . Lors d’un simulacre de procès du 14 octobre où rien ne fut prouvé de ses fautes, où l’indéce nce et l’ignominie d’une accusation de pédophilie à l’encontre de son fils fut présentée, elle se montrera d’un courage, d’une dignité et d’une ténacité exemplaires, emportant la compassion des mères présentes et forçant l’admiration. La guillotine encen sée dans l’air la guillotine est un bijou l’attend le 16 octobre à midi 15, et mettra fin à un destin exceptionnel, comme à celui quelques jours plus tard de Olympe de Gouges et Madame Roland . Les femmes furent les grandes oubliées et perdantes de la Rév olution, bien que celle - ci n’aurait pu être menée à bien sans elles.

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40 26 La strophe des enfants, la Marseillaise Poème et musique, Claude Joseph Rouget de Lisle , 1792 Lumière rouge

Ecran de fond : Ecran de cœur : Les enfants de Marie - Antoinette et Louis XVI par Dernier billet de Marie - Antoinette à ses enfants. Madame Vigée Le Brun.

Ecran de tête : La reine adresse un billet d’adieu à ses enfants (son fils meurt le 8 juin 1795, sa fille est libérée le 18 décembre 1795) et une lettre qui ne sera jamais remise à sa destinataire Madame Elisabeth (exécutée le 10 mai 1794), mais dont le texte nous est parvenu. Une dernière esquisse de David la présente digne su r le chariot qui la mène au lieu d’exécution. Ainsi la Révolution semble avoir triompher, et les enfants sont prêts dans la dernière strophe méconnue de La Marseillaise, à prendre la relève de leurs aînés et à se battre pour la Nation.

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42 Documentations : Textes politiques de Olympe de Gouges

1791 « Déclaration des droits de la femme, dédiée à la Reine » ,

Madame, Peu faite au langage que l’on tient aux rois, je n’emploierai point l ’adulation des courtisans pour vous faire hommage de cette singulière production. Mon but, madame, est de vous parler franchement ; Je n’ai pas attendu, pour m’exprimer ainsi, l’époque de la liberté : je me suis montrée avec la même énergie dans un temps o ù l’aveuglement des despotes punissait une si noble audace. Lorsque tout l’Empire vous accusait et vous rendait responsable de ses calamités, moi seule, j’ai eu la force de prendre votre défense. Je n’ai jamais pu me persuader qu’une princesse, élevée au s ein des grandeurs, eût tous les vices de la bassesse . .. Il n’appartient qu’à celle que le hasard a élevée à une place éminente, de donner du poids à l’essor des Droits de la Femme, et d’en accélérer les succès. Si vous étiez moins instruite, Mada me, je pou rrais craindre que vo s intérêts particuliers ne l’emportassent sur ceux de votre sexe. Vous aimez la gloire : songez, Madame, que les plus grands crimes s’immortalisent comme les plus grandes vertus ; mais quelle différence de célébrité dans les fastes de l’histoire ! L’une est sans cesse prise pour exemple, et l’autre est éternellement l’exécration du genre humain. On ne vous fera jamais un crime de travailler à la restauration des mœurs, à donner à votre sexe toute la consistance dont il est susceptible. Cet ouvrage n’est pas le travail d’un jour, malheureusement pour le nouveau régime. Cette révolution ne s’opérera que quand toutes les femmes seront pénétrés de leur déplorable sort, et des droits qu ’ elles ont perdu dans la société. Soutenez, Madame, une s i belle cause ; défendez ce sexe malheureux, et vous aurez bientôt pour vous une moitié du royaume, et le tiers au moins de l’autre. Voilà, Madame, voilà par quels exploits vous devez vous signaler et employer votre crédit. Croyez, Madame, notre vie est bi en peu de chose, surtout pour une reine, quand cette vie n’est pas embellie par l’amour des peuples, et par les charmes éternels de la bienfaisance… Voilà, Madame, voilà quels sont mes principes. En vous parlant de ma patrie, je perds le but de cette dé dicace. C’est ainsi que tout bon citoyen sacrifie sa gloire, ses intérêts, quand il n’a pour objet que ceux de son pays. Je suis avec le plus profond respect, Madame, Votre très humble et très obé issante servante, De Gouges. »

Lue par la femme du peuple à la fin de Ah ça ira ! n°19

43 Biographies Evangéline BRUNOY , écriture, mise - en - scène, interprète de la femme du peuple et des héroïnes dramatiques

Après avoir suivi u ne formation de pianiste, et de styliste Evangél ine Brunoy entame ses études de chant qui la conduiront au Conservatoire Royal de Musique de Liège dans la classe de José Van Dam puis à la Civica Scuola di Musica di Milano, pour entrer en 1992 au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Elle y obtient un Premier Prix de Chant à l'unanimité en 1996 et poursuit par un cycle de perfectionnement auprès de Christiane Eda - Pierre. Lauréate de l'International Singing Competition of Spoleto (Italie) en 1996 et de la Fondation Marie Dauphin de Verna sous l'égide de la Fondation de France en 1997, elle interprète les rôles de Suor Genovieffa dans Suor Angelica de Puccini au Festival Lyrique de Spoleto en 1996, et Echo dans Ariadne auf Naxos de Strauss en 1997 à Rennes. Pour l'Opéra National du Rhin en 1999, elle retrouve ce rôle et incarne également Madame Lidoine (en doublure) dans Dialogues des Carmélites de Poulenc . Dans le cadre « Des jeunes Voix du Rhin » en 1998/99 , avec sa voix étendue et souple, elle incarne des héroines lyriques et dramatiques d’œuvres s’étalant de la période baroque au contemporain, En 1997, elle obtient une bourse de la Fondation Meyer afin d 'enregistrer en 1998 des airs d'opéra et des mélodies du répertoire russe dans lequel elle s'est alors spécialisée. Ainsi en novembre 1999, elle remporte l'International Singing Competition Pique Dame à Vérone sous l'égide de l'Unesco pour le rôle de Lisa dans La Dame de Pique de Tchaïkovski, qu'elle interprète au Bolchoï, et pour lequel elle reçoit le Prix Medea Mei Figner. En octobre 2003, le Théâtre du Châtelet la sollicite pour les rôles de Cassandre (doublure) et Hécube dans Les Troyens de Berlioz sous la direction de J.E. Gardiner, qu’elle reprend en 2007 au Grand Théâtre de Genève toujours dans la mise en scène de Yannis Kokkos , mais sous la baguette de John Nelson . Cependant elle interprète aussi Cassandre pour le Deutsche Oper am Rhei n de Düsseldorf en novembre 2005, dans une mise en scène de Christof Loy. Elle retrouvera, en 2010, cet ouvrage au DeNederlandse Opera d'Amsterdam sous les directions de John Nelson et Pierre Audi. En octobre 2000 elle est Elvira de L’italienne à Alger à Angers, en décembre 2005, elle est la Première Dame dans la Flûte enchantée montée par le théâtre de Reims (reprise en septembre 2006 à Vichy). Parallèlement, Evangélin e Brunoy poursuit un parcours d’auteur et de met teur - en - scène de récitals lyriques théâtralisés : En 2004, à Paris, Les deux Ailes de l'âme , airs de Didon et Cassandre des Troyens de B erlioz , Cassandra de la Didone de Cavalli , Didon et Enée de Purcell. En juin 2006, au Château de Versailles, lors de la réouverture du Hameau de la Reine , Marie - Antoinette, Femme et Musicienne , airs des grandes héroïnes de Gluck (Euridice /Orfeo ed Euridice , Iphigénie en Aulide et Tauride ) et Sacchini (Chimène / Le Cid ), retransmis en direct par France Musique. En juillet 2009, lors du Festival du Château de S édières, en Corrèze, RE/PLI/QUE, REc ital/PLIage/lyriQUE, mêlant le répertoire lyrique ( Twelve Poems of Emily Dickinson de Aaron Copland - Sieben frühe Lieder de Alban Berg) à l'Art Contemporain ( origami). Et e n octobre 2013, elle crée le récital théâtralis é avec comédiens et accompagnée par le pianiste Jean Baptiste Lhermelin , Au commencement fut le Verbe... et la femme devint ange à Saint Rémy de Vanves composé d’un répertoire de musique sacrée et d’opéra très large de Bach à Stravinsky . 44 Outre les rô les précités, sa voix la porte à interpréter également les héroïnes de Berlioz ( Béatrice et Bénédict ), Massenet (Chimène de Le Cid ), Donizetti ( Anna Bolena ,.. ), Dvorak ( Rusalka ) , Messager (Elle de L'amour masqué ), Offenbach ( La Périchole , la grande Duchesse de Gerolstein ), Ponchielli ( La Gioconda ) Puccini ( Suor Angelica, Turandot … ), Smetana (Marenka de L a Fiancée vendue ), Strauss ( Ariadne auf Naxos … ), Tchaikowsky (Tatiana, de Eugène Onegin , Jolanta ), Verdi ( Aida , Amelia de Simon Boccanegra , La forza del destino , Amelia de Un Ballo in maschera ), et Wagner (Sieglinde de Die Walküre … ). Elle a également organisé des concerts pour l'Unicef e t le Secours Catholique en 2011 et 2012.

Liliana FARAON , interprète de Marie - Antoinette et des héroïnes lyriques léger s

« Le feu d’artifice était aux couleurs de ce diable de bout de femme écarlate qu’est Liliana Faraon soprano de porcelaine capable de coup de tabac vocaux à démâter un vaisseau amiral dans Donizetti. Ou de suavité à changer en agneaux tous les chiens de l’enf er… " Rita (Donizetti), mai 2008, Théâtre de Montluçon, La Montagne (Roland Duclos)

Née en Roumanie, Liliana Faraon a été formée et diplômée au Lycée des Arts « O.Bancila" de Iasi pendant 10 ans d'é tudes musicales intensives en section instrumentale (violoncelle, piano, chant). Elle continue le chant en France et obtient la Médaille d'Or au CNR de Lyon et le Premier Prix à l'unanimité au Conservatoire National de Toulouse (cycle supérieur). Lauréate des concours internationaux de chant de Toulouse, Marseille, Clermont Ferrand, Les Voix d'Or à Metz, elle remporte en 2004 le Grand Prix et le Prix du Public à Marmande et le 1er Prix Honneur au concours de l'UFAM à Paris. En France, elle débute au Capit ole de Toulouse (dans la production de Rigoletto ) aux côtés de Roberto Alagna et rapidement l'Opéra Comique de Paris l'invite pour plusieurs premiers rôles: Adèle / Le Comte Ory , Amina/ La Sonnambula , Rosina / La Finta Semplice, Ciboletta / Une nuit à Venise , B ubikopf / L'Empereur d'Atlanti s . Suivent de nombreuses invitations sur les scènes prestigieuses de France et à l'étranger (Hong Kong, Lausanne, Corée du Sud, Puerto Rico, Spoleto, Lisbonne, Amman, Brasov, Bratislava, Prague, Saarbrücken…) pour d’ autres premiers rôles: La Reine de la Nuit (Saarbrücken, Reims, Vichy, Opéras en plein air, Tourcoing..), Pamina et Papagena (TCE, Tourcoing), Gilda /Rigoletto (Paris - Théâtre Trévise et festival de Sédières), La Fée/ Cendrillon (Opéra de Marseille), Rita /Don izetti (Clermont - Ferrand et tournée), L'Enfant et les Sortilèges (Opéra de Lausanne), Despina /Cosi fan tutte (Clermont - Ferrand), Lisa/ La Sonnambula (Tourcoing), Zétulbé (Opéra Comique Paris), Leïla/ Les Pechêurs de perles (Théâtre de Calais), Nannetta/ Fal staff et Najade/ Ariadne auf Naxos (Lisbonne - Gulbenkian), Frasquita / Carmen (Saarbrücken), Amadis de Gaule (Opéras de Prague et Bratislava), Les Indes Galantes (TCE et Tourcoing), Chouchou/ Die Kathrin au festival de musiques interdites de Marseille… et le gr and répertoire d'oratorio ( Messe en ut et airs de concert/Mozart, Messiah et Théodora /Haendel, IXe symphonie et Le Christ au Mont des Oliviers /Beethoven, nombreuses cantates de Bach, airs de concert de Mozart…) sous la direction de brillants chefs d'orches tre tels que Jean - Claude Malgoire, Lawrence Foster, Michel Plasson, Giuliano Carella, Christian Ciuca, Marco Guidarini, Maurizio Arena, Arie van Beek.. et des grands metteurs en scène: Nicolas Joël, Gildas Bourdet, Renaud Doucet, Pierre Constant, Laurent S errano, Alain Maratrat.. Enregistrements: Catone in Utica /Vivaldi (Dynamic), Falstaff /Salieri (Dynamic), Amadis de Gaule /J.C. Bach (Ediciones Singulares), Intégrale de mélodies de Debussy (Ligia).

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Bi bliographie

- Marie - Antoinette, la rose écrasée de Gé rald Messadié, édition Archipoche . - Marie - Antoinette de Stefan Sweig, éditions le livre de poche. - Chère Marie - Antoinette de Jean Chalon, éditions Pocket. - Marie - Antoinette biographie Antonia Fraser, éditions Flammarion. - Marie - Antoinette Catalogue de l’exposition aux Galeries Nationales du Grand Palais de Paris, éditions de la Réunion des musées nationaux, 2008. - Marie - Antoinette, 1755 - 1793, images et visages d’une reine de Annie Duprat, é ditions Autrement. - Madame Vigée le Brun de Françoise Pitt - Rivers, éditions Gallimard - Jean - Louis Fargeon, parfumeur de Marie - Antoinette de Elisabeth de Feydeau, éditions Perrin. - La mode à la cour de Marie - Antoinette de Juliette Trey, é ditions Gallimard/Château de Versailles. - Encyclopédie illustrée du costume et de la mode, éditions Gründ.n - Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult, éditions Grasset. - Une femme de liberté Olympe de Gouges de Olivier Blanc, éditions Syros Altern atives. - Marie Olympe de Gouges 1748 - 1793, des droits de la femme à le guillotine de Olivier Blanc, éditions Tallandier . - Ainsi soit Olympe de Gouges de Benoîte Groult, éditions Grasset. - Les plus beaux Opéras du monde de Guillaume de Laubier photograp he et Antoine Pecqueur, éditions de la Martinière. - Versailles entrez dans les coulisses de l’histoire de Pierre - Jean Rémy de l’Académie Française, éditions Gründ. - Versailles secret le Figaro hors série avec l’accord du Château de Versailles. - La lé gende du chant de Dietrich Fischer - Dieskau, éditions Flammarion. - L’Opéra tome 1 d’Orfeo à Trist an de François - René Tranchefort, éditions Points - inédit Musique - Musiques baroques et classiques , Collection Histoire illustrée de la musique, éditions Bordas . - Le Larousse de la musique, éditions Larousse. - Les grandes énigmes de l’histoire de France , collection Les documents de l’histoire, éditions Larousse. - Orfeo ed Euridice de Christoph Willibald Gluck, éditions Bärenreiter. - Iphigénie en Aulide de Christoph Willibald Gluck, éditions Bärenreiter. - Iphigénie en Tauride de Christoph Willibald Gluck, éditions Henry Lemoine & Cie. - Monologue de Chimène extrait du Cid de Antonio Sac chini, éditions Henry Lemoine, - Le livre des chansons de France de Roland Sabatier, éditions Découverte Cadet Gallimard. - Chants révolutionnaires, éditions I. D. Music 1988 , Le temps des Cerises. - Dictionnaire des chansons de la Révolution de G&G Marty, éditions Tallandier. - La Terreur part maudite de la Révolution de Jean - Clément Martin ; éditions Découvertes Gallimard. - Œuvres de Marie - Antoinette , éditions G . Gambogi, J. Hame lle, retranscriptions de Y. Uyttenhove , Peters, Fonds de la BN.

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