Lettres À Louise Colet 1846-­1848

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Lettres À Louise Colet 1846-­1848 Cette correspondance enflammée relate, à travers les lettres du génial épistolier qu’est Flaubert, ce que fut l’amour passionné, infernal parfois, de Louise Colet pour l’écrivain. Un amour qui durera le temps que ce dernier mettra à s’en défaire, interrompu qu’il fut pendant deux ans par le voyage en Orient de l’ermite normand. Très tôt s’installe entre les deux amoureux un peu plus qu’une distance géographique. Louise Colet ne cessera jamais de le lui reprocher. Elle frappe, elle crie, elle menace, rien n’y fait. Il prévient, il anticipe : « Merci de ta bonne lettre. Mais ne m’aime pas tant, ne m’aime pas tant. Tu me fais mal ! Laisse-moi t’aimer, moi. » Collection dirigée par Lidia Breda Gustave Flaubert Lettres à Louise Colet 1846- 1848 Préface de Mathieu Terence Rivages poche Petite Bibliothèque Retrouvez l’ensemble des parutions des Éditions Payot & Rivages sur payot- rivages.fr Couverture : Herbert James Draper © The Maas Gallery/Bridgeman © Éditions Payot & Rivages, Paris, 2017 pour la préface et la présente édition ISBN : 978-2-7436-4176-4 Préface i Cette correspondance colorée, enflammée, pro- fonde, relate en creux, et au travers des lettres du génial épistolier qu’est Flaubert, ce que fut pendant près de dix ans, entre 1846 et 1855, l’amour tapageur, intense, infernal parfois, de Louise Colet pour l’écrivain. Un amour qui durera en fait le temps que ce dernier mettra à s’en défaire. Une liaison qui connaîtra deux phases pour être très exact, séparées par le voyage en Orient de l’ermite normand, et dont nous ne publions ici que la première partie, la plus intense, la seconde étant presque exclusivement consacrée à la conception de Madame Bovary. Louise Revoil naquit le 15 août 1810 à Aix- en- Provence à 8 heures du soir. Le père de Louise, Antoine Revoil, était directeur des postes et sa 7 mère se serait appelée Henriette de Servanes, à en croire sa farouche démocrate de fille. À près de vingt- cinq ans elle se maria, et l’on s’étonnerait que son mariage n’eût pas reçu, lui aussi, quelque embellissement romantique de la part de celle qui s’est vécue très tôt comme une femme de lettres. Louise serait donc venue à Paris toute jeune, étant encore Mlle Revoil. Elle était d’une beauté extrême, de l’avis général. On se l’arracha. Mme Récamier, soutenue par Chateaubriand et Mathieu de Montmorency, l’intronisa chez elle, la monta en épingle, la désigna presque comme devant lui succéder dans l’empire des beaux esprits. Un jour, elle fit entendre à la jeune fille les quatuors d’un jeune artiste, pâle jusqu’à en être olivâtre, nommé Hippolyte Colet. Coup de foudre. Et cet Hippolyte, sur le point d’épouser une héritière millionnaire, se maria avec la déesse sans le sou. En vérité Louise avait ren- contré Colet, à Nîmes en 1832, bien avant Paris et Mme Récamier. Leurs fiançailles durèrent presque trois ans. Les rudiments de notice qu’on lui consacre dans les biographies de sa femme insinuent qu’il lui apporta, en ronflant cadeau de noces, le titre de professeur au Conservatoire de Paris. En réalité, tout ce qu’il obtint et pouvait alors obtenir fut une modeste place de répétiteur dans l’ombre de son maître Reicha. Lorsqu’elle 8 se sépara d’Hippolyte, après avoir eu une fille de lui, elle partit vivre rue de Sèvres dans une maison qui jouxte encore le Lutetia. Mais rapi- dement, sa passion des voyages la fit renoncer aux résidences principales. Quand elle revenait de ses pérégrinations elle logeait dans des hôtels, notamment l’hôtel du Palais-Royal, ou l’hôtel d’Angleterre, rue Jacob, ou encore chez sa fille. ii La vie de Louise Colet est une chasse aux hon- neurs, aux privilèges et aux amants connus. La chasse commença par le plus gros des gibiers : notre muse sollicita Chateaubriand pour patronner son premier recueil de vers, Fleurs du Midi. Il refusa, en deux lettres flatteuses dont elle allait user quand même en guise de préface ; et les Fleurs du Midi parurent en 1836. Elle alla ensuite droit au roi et le harcela par l’intermédiaire de la princesse Marie d’Orléans, sa fille, à qui elle avait envoyé son recueil. Mais par quel biais avait- elle atteint la princesse Marie ? On ne sait. On dis- tingue néanmoins, dans un coin du tableau, un député méridional, déjà, qui faisait campagne pour sa compatriote, un certain M. de Chastel- lier. Louis-Philippe daigna souscrire à plusieurs 9 exemplaires des Fleurs du Midi pour ses biblio- thèques particulières. Et la jeune poétesse d’argu- menter ainsi auprès du ministre de l’Instruction publique, Pelet de la Lozère, à la date du 2 juillet 1836 : « Puisque Sa Majesté a daigné sous- crire, […] vous pouvez m’accorder la même faveur pour les bibliothèques publiques. » Le culot ne fut pas précisément ce qui manqua à Louise. iii Elle démarche et intrigue pour obtenir toutes sortes de pensions. Et elle a le chic pour décrocher les plus substantielles. Enrichie des relations les plus flatteuses, elle voit Victor Cousin entrer en scène. Tout va s’épanouir, éclater, bondir ; toutes les grâces vont pleuvoir. Elle a beau jurer qu’elle ne lui doit rien, il ne faut pas la croire, bien qu’il ait eu la délicatesse pour elle et la prudence pour lui de ne pas engager sa signature. Il fit agir les autres sans d’ailleurs tromper personne. En plus de ses largesses, des avantages divers qu’il lui a permis d’obtenir, il lui fait cadeau de ses œuvres avec des dédicaces d’une philosophie passionnée. Il lui fit également cadeau d’un surnom magni- fique et profond : Pensierosa, par où il l’appa- rente au mélancolique Pensieroso de Michel-Ange 10 qui médite à Florence sur le tombeau de Laurent de Médicis. Lorsqu’elle tombe enceinte de lui, au bout d’une relation de cinq années, Alphonse Karr lance le mauvais trait que son embonpoint est dû à une « piqûre de Cousin ». Elle attendit l’insulteur près de sa porte pour le poignarder. Elle manqua son coup. L’assailli recueillit son couteau et le fixa en manière de trophée à ses murs avec cette inscription : « Offert par Mme Louise Colet, dans le dos. » iv C’est au printemps 1846 que le jeune Flaubert rencontre Louise chez le sculpteur Pradier. Il a vingt- quatre ans, elle en a trente- six. Lui parfait inconnu et elle à l’apogée de sa fausse gloire. Lui provincial déjà replié sur sa propre immensité et elle parisienne jusqu’au bout de ses causeries. Il devient son amant et elle commence à lui écrire les lettres passionnées qui disparaîtront, un jour, bien plus tard, entre les mains de sa nièce. Elle s’est jetée avec une sorte de furie dans ses bras, sentant le génie dont elle pourrait un jour se prévaloir. Lui hésite, incrédule, ébloui. Il pré- vient de ses insuffisances, de toutes ses insuffi- sances, avec un instinct de survie et une tactique 11 de retrait fort avisés. Jusque-là sa vie amoureuse, si différente de celle de Louise, se partageait entre les femmes faciles à qui il ne demandait qu’une félicité passagère et un culte inaltérable pour la madone inaccessible, Élisa Foucault. Il avait épuisé tout son « possible » dans cet amour illimité. Leurs échanges commencent dès le lendemain des premiers ébats charnels. Flaubert est rentré chez lui et a emporté les « petites pantoufles » de sa dame, un mouchoir taché de sang ; plus tard, des lettres d’elle et son portrait rejoin- dront ce butin en manière de chapelle ardente. Et s’installe entre eux un peu plus qu’une dis- tance géographique : des objets la représentent, qui se substituent à elle. D’emblée grandit cette distance problématique pour l’une et salvatrice pour l’autre. Il prévient, il anticipe. « Merci de ta bonne lettre. Mais ne m’aime pas tant, ne m’aime pas tant. Tu me fais mal ! Laisse-moi t’aimer, moi » ; « Il faut que je t’aime pour te dire cela. Oublie- moi si tu peux, arrache ton âme avec tes deux mains et marche dessus pour effacer l’empreinte que j’y ai laissée. » Déjà le verbe est au passé. Louise, elle, de son côté, ne cesse d’intriguer, de vendre les lettres de Benjamin Constant à Mme Récamier, que celle- ci lui a léguées pour 12 continuer de mener grand train ou plutôt, sans doute, pour se donner le prix qu’elle sait ne pas valoir à ses propres yeux. Deux années plus dif- ficiles passent avant qu’elle retrouve Flaubert. Littérairement elle piétine au lieu de galoper. Il faut recourir à des expédients, faire des articles de mode, être payée en chapeaux qui encombrent ses armoires. Flaubert est tenu par elle de sus- citer en Angleterre un acquéreur d’un mirifique album d’autographes : qui connaît Louise est mis à contribution pour lui faciliter sa carrière de femme de lettres. Aucun lord n’est pourtant sensible au recueil de la muse professionnelle. De temps à autre l’ermite normand lui envoie quelque argent, et elle ne lui en sait aucun gré. « On rancit », comme il dit. À nouveau la rup- ture menace. v Leurs amours durèrent huit ans, ou plutôt quatre et demi si l’on en excepte le long entracte et l’incertitude dans laquelle nous nous trou- vons de leur intimité physique lors de la seconde période. Elles connurent une lune de miel très brève : un croissant de lune de miel. Un mois après leur début idyllique, Flaubert avait déjà 13 reçu tant de cris dans sa boîte aux lettres qu’il lui répond : « De la colère, grand Dieu ! de l’aigreur, et de la verte, de la salée ! Qu’est- ce que cela veut dire ? Est- ce que tu aimes les dis- putes, les récriminations, et tous ces amers tirail- lements qui finissent par faire de la vie un enfer réel ? » Pluie de reproches de la femme frustrée qui en a autant contre celui qui la néglige que contre l’artiste qui s’adonne à son art comme elle en est incapable.
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