Sur les coteaux du Chaussey, nos pas nous ont menés du Brèvedent, à Blangy le Château, Le Pin, le Faulq, flirtant avec les chemins des communes de St Philbert des Champs, le Mesnil sur Blangy. … Le Brèvedent, n'a pas de centre bourg, mairie, église, presbytère situés sur le versant du Chaussey, dominent la vallée. Brèvedent est le nom d'une famille établie dès 1145. La commune avait son château fort. Les habitants tissaient chez eux, lin, chanvre et jute … Sur ces chemins et bois privés, vestiges de la Forêt de la Touques, (3000 ha.) se rencontrait le loup. « Une louve ou un loup dérobent et tuent à un cultivateur deux moutons. Quelques temps plus tard, le 3 septembre 1859 au Faulq, une louve est débusquée dans les bois aux environs de Blangy. Pesant 32 kg, échappant à 3 battues précédentes, une quatrième battue organisée par les maires du Faulq et Blangy, rassembla 60 chasseurs et traqueurs à 15h30. Au bout d'une demi-heure, la louve était sur pied. L'animal reçut 3 coups de fusil chargés de plomb de faible numéro qui l'atteignirent sans ralentit sa course. Vers 18h30 un autre coup l'atteignit à l'épaule ». Journal le Normand, 5 septembre 1859 Dans les bois de Blangy, il existait un lieu nommé, « la Mare aux Loups ». Extrait du Journal le Normand et du livre de Jean Marc Moriceau « L'homme contre le loup ». … Blangy le Château, une terre blanche, un château disparu, la commune située à la rencontre de 3 axes importants et routes départementales, fut chef lieu de canton avant d'être rattaché à Pont l'Evêque. Les coteaux riches en calcaire permettaient l'extraction de la pierre, l'établissement de fours à chaux. … D e l'église , fin du XVè/début XVIè, se remarque la tour du clocher. Son grand porche permettait à un cavalier notable d’y entrer et de descendre de sa monture tout en étant à l’abri. … Le Chaussey, affluent de la Touques, alimentait les douves du château, le moulin à blé, et, en 1864, les fontaines publiques. Se rencontre ici, un bâtiment avec deux prisons, « chambres de dégrisement », un lavoir. Le moulin à eau, situé face au manoir, était moulin des seigneurs de Blangy. Construit au XIIè/XIIè, quatre meules écrasaient le blé pour la farine. Vendu avec les biens des émigrés en 1795, l’acquéreur le loua à un meunier. Il continua à fonctionner de nombreuses années. Aujourd’hui, ses propriétaires, artistes, proposent des ateliers artistiques, théâtre et chant. … Le manoir, façade, brique et pierres, pavillons d’entrée des XVIè/XVIIè ssont inscrits à l’inventaire des Monuments Historiques. Les pavillons limitaient la grille d’entrée vers la prairie. Une partie servait de salle d’audience au Baron de Blangy pour y rendre la justice. … Castelblangeois(es) vivent autour d'une tour vestige du château fort, construit aux XIè/XIIè,entouré par des douves. Au XIXè siècle, à la demande du Conseil municipal, fut accordé par décret ministériel, le nom de Blangy-le- Château, pour ne pas êtes confondu avec Blangy-sur-Bresle en Seine Maritime. … Autour de la rue principale sont conservées, maisons en pans de bois et torchis des XVIè/XVIIè, en briques du XIXè. Dans ce bourg ancien, se sont invités ducs normands, Moyen Âge, rois de , baronnie importante, grandes familles, (Crespin, Tancarville, Harcourt), militaires normands, châtellenie, motte castrale, halles, droits de marchés, foires, marchandises et bestiaux, Haute Justice. Les halles, établies au milieu du bourg dès le Moyen Âge, seront détruites en 1850. … Belle construction normande, l'Auberge du Coq Hardi du XVème siècle, un coq sur le dos son ennemi le renard, une enseigne comme autrefois, fut relais de poste pour les voyageurs qui allaient de à Rouen en passant par Pont-Audemer et maison commune (mairie) pendant la Révolution. Épi de faîtage et coq datent du XVIè, la maison figure à l'Inventaire des Monuments Historiques. … Le château et la légende de Claire au bracelet d’or, au début du 14ème siècle, y vivaient le bon Robert, comte des lieux, appelé ainsi dans la contrée, avec sa femme et, Gaston, bel enfant, unique héritier. Doué d’une intelligence précoce, il faisait les délices de sa famille, la joie de son vieux père. L'épouse qui craignait qu’une jeunesse orageuse ne vint troubler les heureux instincts de cette belle âme, confia son éducation à un digne prêtre du lieu. Hélas, peste noire, l'enfant perdit ses parents. Il quitta Blangy pour achever ses études à Paris. De retour au château à sa majorité, ayant beaucoup changé , fêtes et orgies s'y déroulèrent. - Près d'ici, vivait une belle jeune fille, d'une conduite exemplaire. Ne pouvant toucher son cœur, connaissant son goût pour les belles parures, Gaston lui présenta un bracelet magnifiquement ciselé appartenant à sa mère. Elle accepta le cadeau, oubliant que souvent jeune fille qui accepte les présents d’un homme peut en payer sa valeur aux dépens de son bonheur. Elle devint une habituée du château. Un jour, où elle rejoignit le jeune homme, le château brûla. Du jeune homme, de la jeune fille, nul ne put avoir la moindre nouvelle. - Le soir, quand une femme attardée passait dans le chemin qui longeait les restes du château, une jeune fille vêtue de noir, foulant aux pieds les restes d’un bracelet, apparaissait à l’angle de la tourelle, accompagnant la voyageuse jusqu’à l’extrémité du mur, répétant ses mots : « Femme que mes souffrances te servent de leçon ». - L’apparition dura, dit-on, jusqu’aux guerres de Religion, époque à laquelle les Protestants achevèrent de brûler de château. Mais, longtemps encore après, on parlait de la Légende de Claire, « La Fille au Bracelet d’Or ».

… Le Faulq, fau, fayard, fagus, présence du hêtre, pour certains historiens, Faulc, de l'ancien faucon, du surnom donné à une personne, pour d'autres, la commune avait son château. Sa chapelle serait devenue l'église actuelle. La mairie école est installée dans l'ancien presbytèr. Le colombier a été intégré à une propriété privée. Au lieu dit « l'Épine du Faulq » fut signé un traité qui mit fin à l'occupation anglaise en présence de Du Guesclin.

… Le Pin, séparé de par la voie romaine /Lillebonne possédaient 2 mottes castrales, dont une à 1km de l'église, motte avec forteresse, détruite vers 1300. Subsiste la ferme du Vieux Château. Le château, construction du XVIIè, présente une façade Louis XIII, des pavillons XVIIIè avec sur les murs les armoiries des Maillocs.

… Nous avons flirté avec les chemins de St Philbert des Champs , la commune avait son manoir, un ancien relais de diligence. Le Mesnil sur Blangy, son château, (château de Morainville) recevait Charles Gounod. Il y composa Faust en 1859. La charpente du clocher de l'église supporte 5 tonnes d'ardoises.

… Toponymie, les Fourneaux, sur les chemins ces étranges vagabonds fréquentaient les « fourneaux de charité », les soupes populaires. Les Harrots, crier au haro, c'était appeler à l'aide, celui qui entendait le haro,se devait d'intervenir. Par le haro, on implorait l'assistance de Rollon, premier duc de Normandie et grand justicier. Par le haro, encore, on lançait les chiens à la chasse, le Hare-loup s'utilisait pour la chasse au loup. Cheminée, au Faulq il y avait une filature.

Blangy le château pour aller plus loin avec l'histoire ...

… Les premiers seigneurs de Blangy, figurent dès l'an 1000, avec Gislebert Crespin, Baron de Blangy, qui en 1020 est marié avec Gonnor de Centvilles, Dame de Livarot. Le manoir appartenait à une famille qui, dès 1300 fit alliance avec des descendants des Crespin. - Un fils, Guillaume 1er Crespin, attaqué par des brigands, pour remercier Dieu de l’avoir protégé, signa une charte, en 1050 avec les moines du Bec Hellouin, leur faisant don de la dîme des moulins, du patronage de l’Eglise de la dîme du marché de Blangy. Guillaume fut moine, Abbé de l'abbaye de Westminster en Angleterre et gouverneur du Bec. Des moines du Bec sont venus s’installer à Blangy vers 1050, après avoir occupé une dépendance du château, ils construisirent un prieuré près de l’église, dans le haut bourg, au lieu dit le Bois des Moines. Le prieuré fut incendié par les protestants en 1562. … Blangy avait sa gendarmerie. Hier, garde nationale, elle hébergeait logements et locaux administratifs, accueil et cellules de rétention. Depuis sa désaffectation, elle a conservé sur son fronton, l’inscription « Gendarmerie Nationale ». … Près de l'office du tourisme, ancienne école de fille, se dressaient 1 four à plâtre, 1 moulin à broyer le ciment, 2 tuileries, 1 briqueterie, 1 moulin à papier, à blé, 1 tannerie, 1 fabrique de cierge. Blangy a donné son nom à une pomme, « la cimetière de Blangy ». … En 1848, vivaient bergers, charrons, maçons, aubergistes, bouchers, cordonniers, cercliers, charpentiers, boulangers, couvreurs, vicaires, curé, garde, huissier, agent voyer pour l'entretien des routes et chemins, « badestamier », fabricant du bas d'estame, le fil étant un fil de laine avec lequel se fabriquaient, bas, bonnets, gants et 49 cultivateurs. - Le village avaient aussi cafetiers, cabaretiers, débitants de boissons. Tous avaient obligation de fermer leur porte à 21h. Les aubergistes inscrivaient les noms des voyageurs sur un registre, « sans laisser de blanc ». … Eau, en 1864 furent établies deux fontaines publiques. Électricité, l'allumeur du village allumait les réverbères à huile, celle-ci fournie par un artisan du village. En 1946, arrivent l'Électricité de France. … Droit de Justice, à la croisée des chemins, sur les hauteurs du village se dressaient carcan et potence de bois ( patibulaires). Y officiait le bourreau, exécuteur des arrêts de la justice seigneuriale. Vêtu de rouge et jaune, sur son habit se voyait une potence pour emblème. Le bourreau frappait le condamné de verges de saules. La justice seigneuriale, issue de la féodalité et prérogative politique et instrument du pouvoir des seigneurs, était importante au sein des villages. « Elément » de prestige, certains seigneurs n'hésitaient pas à poser sur les poteaux de justice, leurs armoiries. La révolution supprimera les justices seigneuriales, leur substituant des justice de paix, qui fonctionneront dans les chef lieu de canton jusqu'en 1958.