Ekaterina Artioukh La Réception De La Littérature Russe Par La Presse Française Sous La Monarchie De Juillet
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UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE — PARIS 3 U.F.R. LITTÉRATURE GÉNÉRALE ET COMPARÉE École doctorale 120-Littérature générale et comparée INSTITUT DE RECHERCHES CULTURELLES DE MOSCOU (RIK) École doctorale –Histoire et théorie de la culture Thèse de Doctorat Pour l’obtention du grade de Docteur de l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 Discipline : Littérature générale et comparée Pour l’obtention du grade de Docteur de l’Institut de Recherches Culturelles de Moscou Discipline : Histoire et théorie de la culture Présentée et soutenue publiquement par EKATERINA ARTIOUKH le 2 octobre 2010 LA RÉCEPTION DE LA LITTÉRATURE RUSSE PAR LA PRESSE FRANÇAISE SOUS LA MONARCHIE DE JUILLET (1830-1848) Thèse dirigée par Monsieur le Professeur Alexandre STROEV et de Monsieur le Professeur Kirill RAZLOGOV JURY M. Jean BREUILLARD, Professeur à l’Université Paris-Sorbonne — Paris IV M. Michel CADOT, Professeur émérite à l’Université Sorbonne Nouvelle — Paris 3 Mme Élena GRETCHANAÏA, Professeur à l’Institut de littérature mondiale de Moscou, HDR M. Kirill RAZLOGOV, Professeur à l’Institut de Recherches Culturelles de Moscou (RIK) M. Dmitri SPIVAK, Professeur à l’Institut de Recherches Culturelles de Saint-Pétersbourg (RIK) M. Alexandre STROEV, Professeur à l’Université Sorbonne Nouvelle — Paris 3 2 УНИВЕРСИТЕТ НОВАЯ СОРБОННА — ПАРИЖ 3 КАФЕДРА ОБЩЕГО И СРАВНИТЕЛЬНОГО ЛИТЕРАТУРОВЕДЕНИЯ Докторантура – Французская литература и сравнительное литературоведение РОССИЙСКИЙ ИНСТИТУТ КУЛЬТУРОЛОГИИ (РИК ) Аспирантура – История и теория культуры Диссертация На соискание научной степени доктора Университета Новая Сорбонна – Париж 3 Специальность : Общее и сравнительное литературоведение На соискание научной степени кандидата культурологии Российского института культурологии Специальность : История и теория культуры Публично представлена и защищена ЕКАТЕРИНОЙ АНАТОЛЬЕВНОЙ АРТЮХ 2 октября 2010 ВОСПРИЯТИЕ РУССКОЙ ЛИТЕРАТУРЫ ВО ФРАНЦУЗСКОЙ ПРЕССЕ ПЕРИОДА ИЮЛЬСКОЙ МОНАРХИИ (1830-1848) Под руководством профессора Александра Федоровича СТРОЕВА и профессора Кирилла Эмильевича РАЗЛОГОВА ЖЮРИ Г-н Жан БРЕЙАР , профессор Университета Париж -Сорбонна — Париж IV Г-н Мишель КАДО , заслуженный профессор Университета Новая Сорбонна — Париж 3 Г-жа Елена ГРЕЧАНАЯ , профессор , ведущий научный сотрудник Института мировой литературы ( Москва ) Г-н Кирилл РАЗЛОГОВ , профессор Российского института культурологии (Москва ) Г-н Дмитрий СПИВАК , профессор Российского института культурологи (Санкт -Петербург ) Г-н Александр СТРОЕВ , профессор Университета Новая Сорбонна — Париж 3 3 REMERCIEMENTS Je voudrais rendre hommage, en tête de ce travail, à ceux qui ont bien voulu concourir à sa réalisation. J’aimerais remercier avant tout Monsieur le Professeur Alexandre Stroev et Monsieur le Professeur Kirill Razlogov pour toute l’aide et toute l’attention qu’ils m’ont apportées durant la longue élaboration de ma thèse. Le Professeur Alexandre Stroev, mon directeur de thèse français, m’a fait partager ses connaissances avec une bienveillance continuelle, m’initiant ainsi au domaine complexe de l’histoire des relations franco-russes. Je suis également reconnaissante aux Départements de Russe dans lesquels j’ai eu l’honneur d’enseigner, ce qui m’a permis d’acquérir une expérience professionnelle et de financer mes recherches en littérature comparée. Mes remerciements les plus vifs vont aussi à Monsieur Roland Boucheron et Monsieur Paul Gaudin dont les conseils et les corrections ont rendu, je l’espère, l’accès de mon travail plus aisé au lecteur français. J’exprime toute ma gratitude à ceux qui m’ont encouragée et m’ont aidée, en particulier toute ma famille, au long de mon parcours laborieux et hasardeux. Cette attention amicale de tous m’a donné à la fois la sérénité et la joie de pouvoir réaliser un projet mûri depuis longtemps. 4 INTRODUCTION GÉNÉRALE 5 Depuis plusieurs décennies se multiplient diverses études de réception littéraire 1 axées sur le rôle du temps dans la lecture et le jugement des œuvres, permettant ainsi de mesurer leur fortune et son évolution dans tel ou tel pays. Ce type de recherches comparatistes s’appuie souvent sur des travaux d’esprit interdisciplinaire : il s’agit notamment des essais herméneutiques des théoriciens allemands comme Hans-Georg Gadamer ou surtout Hans-Robert Jauss. Dans l’ouvrage célèbre, Pour une esthétique de la réception , ce dernier élabore en en particulier la notion de « réception », signifiant le dialogue entre une œuvre et ses récepteurs de différentes époques. La prise en compte de la distance temporelle, élément déterminant de la compréhension et de l’interprétation, conduit Jauss à proposer le concept d’« horizon d’attente ». Celui-ci englobe les conditions historiques, sociales et les modèles esthétiques déterminant la réception d’une œuvre. Notre étude de la réception, en France, de la littérature russe, laquelle a pris du temps pour s’intégrer à l’horizon français, s’avère ainsi justifiée. Ces deux aires culturelles française et russe (que nous avons choisies par notre vocation originelle), l’une, réceptrice ou regardante, et l’autre, reçue ou regardée 2, se croisent à tous les niveaux de la réalité politique, sociale et culturelle. Notre travail se situe dans le prolongement des travaux effectués par les historiens des relations franco-russes. Nous nous sommes reportée aux aperçus généraux de Pavel Berkov 3, Marina Gordeïeva 4, aux travaux bien connus de Michel Cadot 5, Charles Corbet 6, Vera Miltchina7 sur les échanges littéraires et culturels entre la France et la Russie, à la monographie de Mikhaïl Alekseïev 8 sur la collaboration entre Louis Viardot et Ivan 1 Les études des réceptions nationales s’interrogent sur le récepteur ou un groupe de récepteurs du même pays ou de la même langue que l’émetteur ; celles des réceptions étrangères s’interrogent sur le récepteur ou un groupe de récepteurs d’un autre pays ou d’une autre langue que l’émetteur. 2 Ces termes ont été introduits par Daniel-Henri Pageaux. Voir Daniel-Henri Pageaux, « La réception des œuvres étrangères. Réception littéraire ou représentation culturelle ? », La réception de l’œuvre littéraire , Wroclaw, 1983, pp. 17-30. 3 Pavel Berkov, « Étude de la littérature russe en France. Matériaux bibliographiques », l’Héritage littéraire , Moscou, Naouka, 1939, t. 33/34, pp. 721-768. 4 Marina Gordeïeva, les Relations russo-françaises dans la presse de la première moitié du XIX e siècle . Thèse de doctorat : Lettres : Rostov-sur-Don, 1995. 5 Michel Cadot, La Russie dans la vie intellectuelle française 1839-1856 , Paris, Fayard, 1967. 6 Charles Corbet, À l’ère des nationalismes. L’opinion française face à l’inconnue russe (1799-1894) , Paris, Didier, 1967. 7 Vera Miltchina, Russie et France. Diplomates. Littérateurs . Espions , Saint-Pétersbourg, Guiperion, 2004. 8 Mikhaïl Alekseïev, « I.S. Tourgeniev, propagandiste de la littérature russe en Occident », Travaux du département d’une nouvelle littérature russe , Moscou-Leningrad, Académie des Sciences de l’URSS, 1948, pp. 39-80. 6 Tourgueniev et enfin aux études de Claude de Grève 9 et de Mikhaïl Alekseïev 10 portant sur un écrivain donné. Notre recherche s’inscrit notamment dans la lignée des thèses d’État de Michel Cadot et de Claude de Grève. Michel Cadot a procédé à une étude minutieuse de l’histoire des relations entre les Russes et les Français issus de classes et de situations sociales différentes. Son ouvrage constitue une somme tant du point de vue culturel que du point de vue sociopolitique. Claude De Grève a réalisé une recherche comparatiste féconde sur Gogol, visant à démontrer les similitudes et les échanges entre la réception française et la réception russe de l’écrivain à travers deux siècles. À la suite de ces travaux, nous reprenons la méthode de recherche commune aux sciences humaines (histoire, sociologie et recherches culturelles), à savoir, la prise en compte des réseaux de sociabilité et par conséquent des sources d’information des récepteurs français. Nous proposons une vue nouvelle sur la complexité des relations franco-russes, qui débouche sur d’autres perspectives. Notre thèse s’intéresse à la réception de la littérature russe par la presse française sous la Monarchie de Juillet (1830-1848), période annonçant une ouverture sur la seconde moitié du XIX e siècle marquée par la fascination pour le roman russe. L’accueil journalistique, surtout dans cette séquence historique, qui n’a pas été jusqu’à présent un sujet d’étude particulier, s’impose comme le champ privilégié de notre investigation. D’une part, l’Europe étant dans un état de paix armée, est marquée par des alliances en mouvement. La question des pays tampons comme la Belgique et la Suisse, la question polonaise et surtout celle d’Orient conditionnent le rapport de force entre les puissances européennes. La Russie est fortement impliquée dans presque toutes les affaires du Continent. Sa position après la chute de Napoléon retentit dans le discours public français et sous la Monarchie de Juillet cet intérêt pour la question russe ne s’affaiblit pas dans la presse française. Les différents partis politiques – légitimiste, orléaniste, républicain, bonapartiste – y portent attention chacun à sa manière. Cependant, les relations diplomatiques et politiques entre la France et la Russie restent en permanence tendues 9 Claude de Grève, Gogol en Russie et en France : essai de réception comparée . Thèse d’État : Lettres : Paris III, 1984. 10 Mikhaïl Alekseïev, « Pouchkine en Occident », Pouchkine : Annuaire de la Commission pouchkiniste , Moscou, Leningrad, Académie