THESE Guy TRIGALOT Numérique
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Guy Trigalot Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur de l’Université d’Angers Sous le label de l’Université Nantes Angers Le Mans Discipline : Langue et littérature française Spécialité : Littérature française Laboratoire : CERIEC UPRES EA 922 Soutenue le 19 décembre 2012 École doctorale : ED 496 - SCE Thèse N° 1276 Un romantique en Anjou : Victor Pavie, auteur, journaliste et éditeur. Vie, œuvre et correspondance JURY Rapporteurs : M. Daniel COMPERE , Maître de conférences, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 M. Jean-Marc HOVASSE , Directeur de recherches, CNRS Examinateur : M. Alain NERY, Professeur d’Université, Université d’Angers. Directrice de Thèse : Mme Anne-Simone DUFIEF , Professeur d’Université, Directrice du CERIEC, Université d’Angers. Guy Trigalot Mémoire présenté en vue de l’obtention du grade de Docteur de l’Université d’Angers Sous le label de l’Université Nantes Angers Le Mans Discipline : Langue et littérature française Spécialité : Littérature française Laboratoire : CERIEC UPRES EA 922 Soutenue le 19 décembre 2012 École doctorale : ED 496 - SCE Thèse N° 1276 Un romantique en Anjou : Victor Pavie, auteur, journaliste et éditeur. Vie, œuvre et correspondance JURY Rapporteurs : M. Daniel COMPERE , Maître de conférences, Université Sorbonne Nouvelle, Paris 3 M. Jean-Marc HOVASSE , Directeur de recherches, CNRS Examinateur : M. Alain NERY, Professeur d’Université, Université d’Angers. Directrice de Thèse : Mme Anne-Simone DUFIEF , Professeur d’Université, Directrice du CERIEC, Université d’Angers. ² à mes parents à mes maîtres REMERCIEMENTS L’homme est un être social ; sans les autres, il ne peut rien. Merci infiniment donc à : - Fabienne, mon épouse, Yoko, ma fille et Yoïchi, mon fils pour leur patience, leur écoute et leur précieux soutien de tous les instants. - Philippe et Masako Moine, à l’origine de ce défi, pour leur bienveillance et leur sagesse. - Anne-Simone Dufief, pour son expertise, sa disponibilité et ses encouragements. - Pascale Voisin, pour sa confiance, sa gentillesse et sa générosité. Tous mes sincères remerciements également à : Betje Black-Klier et Yves Pavie pour leur aide ; Michèle Berteaux, Monique et François Catta, Marc- Edouard Gautier, Philippe Gautret, Daniel Gruau, Catherine Lesseur, Marie-Laurence Marco, Anne Priou et Elisabeth Verry pour leur collaboration ; David Delafuys pour ses conseils informatiques ; Laure Boulerie pour sa bibliographie de voyage ; Marie-Laure et Benoît Blondet, Marielle De Stoppani, Maxime Pavie et Stéphane Pavie pour leurs autorisations. Et merci à tous mes amis, si concernés : Dominique et Pascal, Isabelle et Luc, Isabelle, François, Valentine, Pierre, Stéphanie, Bertrand, Loïc, Bernard M, Bernard P, Samuel, Mathieu, Jean-François, Denise et Claude. Quel roman que ma vie ! Napoléon INTRODUCTION Avez-vous lu Victor Pavie ? La question en rappelle une autre, fort célèbre, posée en 1952 à l’occasion du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Victor Hugo, par Aragon qui voulait renouveler le regard posé jusque là sur l’illustre poète. 1 Notre modeste interrogation ne poursuit pas un tel objectif de refondation ; sans doute n’obtiendrait-elle pas, non plus, de réponses très fournies, tant Victor Pavie, Angevin romantique et auteur polygraphe, demeura dans la pénombre littéraire de son vivant et dans une obscurité plus totale ensuite. L’auteur n’éveille guère de souvenirs précis, même parmi ceux qui en ont pourtant déjà entendu parler. Effectivement, son nom n’apparaît qu’attaché à ceux de ses contemporains passés à la postérité, le plus souvent, comme auteur ou destinataire de leur correspondance. Pour le reste, bien peu savent ce qu’il a fait, encore moins ce qu’il a écrit. Notre ambition est donc de réparer cet oubli, en rédigeant une biographie doublée d’une présentation de son œuvre. Nous avons adopté, en partie, le point de vue de Gustave Lanson : « L’histoire littéraire a pour objet la description des individualités. »2. Le fondateur de l’étude des Lettres dans leur contexte historique et précurseur de la sociocritique estimait, en effet, que la vision trop technique de la littérature était un frein à son véritable entendement. Ni exclusivement beuvien dans son approche, ni systématiquement ennemi de l’analyse de texte, il prônait une synthèse au service de la compréhension ou plutôt de l’intuition de l’individualité humaine, qui nous a séduit : Je ne veux point dire [...] qu’il faut revenir à la méthode de Sainte-Beuve et constituer une galerie de portraits ; mais que, tous les moyens de déterminer l’œuvre étant épuisés, une fois qu’on a rendu à la race , au milieu , au moment , ce qui leur appartient, une fois qu’on a considéré la continuité de l’évolution du genre, il reste souvent quelque chose que nulle de ces explications n’atteint, que nulle de ces causes ne détermine : et c’est précisément dans ce résidu indéterminé, inexpliqué, qu’est l’originalité supérieure de l’œuvre ; leur individualité littéraire. Et voilà pourquoi il faut commencer par appliquer rigoureusement toutes les 1 Elle a également été reprise par Sylvie Delaigue-Moins pour son livre Avez-vous lu George Sand ?, Vendœuvres, éd. Lancosme-MultiMedia, 2004. 2 Lanson Gustave, Histoire de la littérature française , Paris, Hachette, 1951, p VII. 1 méthodes de détermination ; les grandes œuvres sont celles que la doctrine de Taine ne dissout pas tout entière [...] 3 Même si nous ne comparons pas l’œuvre - mineure - de Pavie à celle des grands noms de la littérature du dix-neuvième siècle, et qu’elle peut même être décrite comme un reflet, un écho des ouvrages de ces géants littéraires, reprenant les thèmes usuels, parcourant les genres habituels, tout en contenant des maladresses de jeunesse, des erreurs de style, des limites d’inspiration, il nous a semblé que son étude nous livrerait quelques surprises, et nous conduirait surtout à mieux cerner un homme qui joua un rôle important dans le mouvement des idées, notamment celui de la propagation du romantisme. Dans le même temps, connaître, le plus précisément possible, sa vie, devint une nécessité pour comprendre les motivations qui habitèrent l’écrivain angevin, ainsi que les difficultés ou les réussites qui jalonnèrent son parcours. Bien que nous ayons opté pour le découpage classique « vie et œuvre », nous avons, sans cesse, cherché dans la biographie de Pavie des explications, des justifications éclairant ses écrits, et dans l’étude de son œuvre, des correspondances ou des contradictions avec son vécu. Le bénéfice de cette interaction « naturelle » avait déjà été exposé par Gérard Genette : Dans son débat avec l’histoire littéraire, la critique moderne [...] s’est appliquée à séparer les notions d’ œuvre et d’ auteur , dans le dessein tactique fort compréhensible d’opposer la première à la seconde, responsable de tant d’excès [...]. On commence à percevoir aujourd’hui qu’elles ont partie liée, et que toute forme de critique est nécessairement prise dans le cercle de leur renvoi réciproque. 4 La dualité stérile doit donc être dépassée, car porteuse d’exclusion ; « l’avenir des études littéraires est essentiellement dans l’échange et le va-et-vient nécessaire entre critique et poétique - dans la conscience et l’exercice de leur complémentarité . »5 déclarait encore Genette, en 1972. Le sous-titre d’un colloque tenu sur le sujet, il y a quelques années à Strasbourg : Controverses et consensus , nous rappelle néanmoins que la querelle couve toujours, davantage semble-t-il chez les tenants de la Nouvelle critique que chez ceux de l’Histoire littéraire. Luc Fraisse déclarait à ce sujet : « Le débat [...] serait entièrement à reprendre. Il a à peine eu lieu, voilà quarante ans, à coups de pamphlets contradictoires, de polémiques vives, à la suite de quoi les deux partis se sont tournés le dos pour ne jamais se rencontrer. »6. Il regrettait le refus de la plupart des défenseurs du nouveau courant - en 3 Ibid ., note 1 p VII. 4 Genette Gérard, Figures III , Paris, Le Seuil, 1972, p 10. 5 Ibid ., p 11. 6 Fraisse Luc, « Une théorie de l’histoire littéraire est-elle possible ? » in Actes du colloque L’histoire littéraire à l’aube du XXI e siècle, controverses et consensus , Strasbourg, PUF, 2005, p 10. 2 France du moins -, d’intervenir au colloque, assurant : « les théoriciens modernes de l’écriture et de la lecture auraient beaucoup à nous apprendre sur nos propres méthodes, s’ils acceptaient d’en faire un objet de spéculation. »7. Les travaux de Strasbourg ont eu le grand mérite de faire un point sur les méthodes de l’histoire littéraire, et sur son rayonnement à l’étranger. Ils démontrent, en tous cas, que cette approche de la littérature n’est ni désuète, ni erronée. Pour notre part, et afin de mener à bien la tâche entreprise de révéler un auteur oublié comme Victor Pavie, l’examen équitable des deux aspects de sa vie, tout autant méconnus, nous est apparu comme une évidence, ainsi que les allers-retours incessants entre l’un et l’autre qu’ils nous suggéraient. Deux directions principales ont été explorées pour ce travail : le recensement et l’étude des sources primaires (correspondance, éditions originales et tirés à part de ses œuvres, manuscrits et revues, journaux et documents historiques,...) ; l’analyse des sources secondaires (articles, biographies et études). Concernant les premières, nous avons eu la chance de rencontrer plusieurs descendants de Victor Pavie qui nous ont permis de découvrir un grand nombre de lettres inédites, des éditions originales, des manuscrits rares (comme le liber amicorum de Pavie, dans lequel figurent les contributions de la fine fleur des arts et des lettres de la première moitié du dix-neuvième siècle), des tableaux et médaillons sculptés, des gravures et des objets intimes, etc. Leurs souvenirs familiaux, leurs témoignages nous ont éclairé et encouragé. Par ailleurs, les fonds et réserves de nombreuses institutions 8 ont été examinés et nous ont livré plusieurs pièces significatives.