20-08-16/ REVUE DE LA PRESSE CONGOLAISE DE CE SAMEDI (CongoForum)

La décision du gouvernement portant réouverture de deux médias d’obédience oppositionnelle et libération de certains prisonniers politiques est le principal sujet d’actualité de ce week-end en République démocratique du Congo. Il s’agit bien sûr d’obtenir le démarrage des travaux du comité préparatoire du « Dialogue ». « Dialogue »/ l’annonce (L’annonce des mesures gouvernementales ayant eu lieu le weekend, nous n’aurons la réaction des principaux titres de presse que lundi, voire mardi. Pour le moment, il nous faut nous contenter de ce que l’on peut trouver dans les rares feuilles paraissant le samedi et de ce que disent les radios et les médias électroniques. NdlR) Le Bulletin de l’ ACP voit le « Chemin balisé pour le démarrage du Dialogue politique inclusif ». Cette agence officielle annonce que le facilitateur du Dialogue politique inclusif, Edem Kodjo, s’est dit vendredi optimiste quant au démarrage du Dialogue, après la libération de quelques prisonniers d’opinion et la réouverture des médias proches de l’opposition, préalables essentiels posés par cette dernière. Au cours d’un point de presse tenu vendredi à l’Hôtel Pullman de , poursuit l’ACP, Edem Kodjo a fait savoir qu’avec la libération des 24 prisonniers sur 26 souhaités par l’opposition et la réouverture de deux médias, tout espoir est permis pour le démarrage des travaux du comité préparatoire du Dialogue. En fait, d’après un autre article du Bulletin de l’ ACP, intitulé « Libération de quelques détenus d’opinion », c’est le ministre de la Justice et Droits humains, Alexis Thambwe Mwamba, qui a annoncé vendredi au cours d’un point de presse, à Kinshasa, la libération de quelques prisonniers d’opinion et l’ouverture de certains médias fermés, en présence du facilitateur du dialogue national, Edem Kodjo, dans le cadre de la décrispation de climat politique en RDC. Il s’agit pour le CPRK (Kinshasa), à en croire cette agence de presse officielle, de Christopher Ngoyi Mutanda, Fred Bauma, Yves Makwambala, Giresse Bongomisa Nzinga, Joël Numulinda Bokuru, Léon Nguwa, Junior Mapeke N’landu, Jerry Olenga, Paulin Lody, Jean-Marie Kalonji et Paul Kikukama Ndjoloko. Et pour la prison de Munzenze (Goma), sont concernés : Narcisse Juvin Kombi, Pascal Byumanine, Innocent Fumbu, Wetemwami Heshima Saïdi, Gervais Semunda, Rwamakuba, Nelson Katembo Kalindalo, Jonathan Kambale Muhasa, Osée Kakule Kilala, Jojo Semivumbi, Espoir Mumbere, Benu Bahati et Longale Mateso. Pour ce qui est de la réouverture de certains médias, on apprend sur 7/7.cd que « J.Kabila ouvre Canal Kin TV (J.P Bemba) et Canal Futur TV (V. Kamerhe) ». « Sur instruction du président de la République , le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba a signé le vendredi 19 août un document qui autorise Canal Kin TV et CANAL FUTUR TV a reouvrir après de longues années de fermeture surtout pour Canal futur. Ces deux chaînes appartiennent respectivement au sénateur Jean-Pierre Bemba et à l’ancien président de l’assemblée nationale Vital Kamerhe. Canal Futur avait été fermé en 2011. Alors que CK TV avait été fermé plus récemment, en 2015. A travers cet acte, Joseph Kabila envoie enfin des signaux clairs dans le sens de la décrispation de la vie politique en RDC ». Mais 7/7.cd ajoute aussitôt « Décrispation: Kabila zappe Katumbi et le G7. Leurs proches toujours en prison et leurs chaînes toujours fermées » « Le président de la République Joseph Kabila a ordonné le vendredi 19 août la réouverture de deux chaînes proches de l’Opposition. La note du ministre de la Justice AlexisThambwe Mwamba ne reprend que Canal Futur, proche de Vital Kamerhe, et Canal Kin, proche du sénateur Jean-Pierre Bemba. Mais aucune allusion aux chaînes proches du G7 fermées dans l’ex Katanga. Nyota TV, JUA, …Même sort réservé aux prisonniers politiques proches du G7. Les proches de Katumbi dans l’affaire «mercenaire» demeurent en prison. Les militants de l’Unafec de Kyungu sont toujours détenus. De manière générale, le G7 n’a pas bénéficié des mesures de décrispation ordonnées par le président Kabila. Ainsi par exemple, Jean-Claude Muyambo de la Scode est resté en prison. Tout comme Diomi Ndongala, proche de Tshisekedi. Ce qui fait dire que Joseph Kabila est sur la bonne voie. Mais pour que la détente politique soit parfaite, il doit aller encore plus loin dans les mesures d’élargissement des prisonniers politiques et d’opinion ainsi que la réouverture des médias. CongoNews, Jua, Nyota, etc.doivent être réouverts. Et d’autres prisonniers encore doivent être libérés. Encore un peu d’efforts monsieur le président et l’air politique sera respirable en RDC ». A même source nous informe que « Thambwe explique pourquoi Diomi et Muyambo n’ont pas bénéficié des mesures de décrispation « Non ce n’est pas un oubli, Eugène Diomi Ndongala et Jean-Claude Muyambo ne figurent pas sur la liste des prisonniers politiques et d’opinion publiée le vendredi 19 août par le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba. Les deux personnalités sont l’une et l’autre très proches de Étienne Tshisekedi et de Moïse Katumbi, deux poids lourds de l’Opposition qui ont fait de leur libération une des conditions pour participer au Dialogue politique. Le président de l’Udps ayant même un moment désigné Diomi comme parmi ceux devant siéger au Comité préparatoire du Dialogue. Geste politique pour montrer au gouvernement l’importance qu’il accorde à la libération de celui qui est le président de la Majorité Présidentielle Populaire (MPP), plate-forme de soutien à Étienne Tshisekedi. Muyambo pareil, il était le premier à claquer la porte de la Majorité présidentielle. Il s’était rallié à Moïse Katumbi. Il a été jeté en prison pour une affaire d’escroquerie. Le ministre de la Justice Alexis Thambwe Mwamba a expliqué que la nature de leurs infractions, viol et escroquerie, ne permet pas leur libération. Car il y aurait selon lui dans ces cas-là plusieurs prétendants à l’élargissement. Difficile d’imaginer le Rassemblement, Tshisekedi-Katumbi, participer au Dialogue sans leurs lieutenants. Pour faire des omelettes, il faut casser des oeufs. Le pouvoir doit savoir ce qu’il veut. S’il veut vraiment décrisper le climat politique, il doit aller encore plus loin dans les mesures de détente politique ». Radio Okapi fait preuve d’une maladresse insigne en titrant «Dialogue: Le chef de l’Etat a satisfait à toutes» les exigences de l’opposition ». Il faut en effet entrer dans le corps de l’article pour découvrir que cette affirmation ne fait que citer un orateur de la Majorité. « Le gouvernement congolais a annoncé, vendredi 19 août, la libération de vingt-quatre prisonniers politiques et la réouverture de deux chaines de télévision de l’opposition. La Majorité présidentielle (MP) pense que le chef de l’Etat vient là de balayer un à un les préalables posés par une frange de l’opposition pour participer au dialogue politique. Alors que l’opposant Joseph Olenghankoy crie à la «tricherie» du Gouvernement. Le secrétaire général-adjoint de la MP, Joseph Kokonyangi, est d’avis que l'opposition n’a plus de prétextes pour barrer la voie du dialogue: «Nos compatriotes de l’opposition, s’ils sont de bonne foi, il n’y a plus d’alibi car le chef de l’Etat a satisfait à toutes les leurs demandes. Je crois que tout a été fixé». Il a rappelé que la première demande de l’opposition concernait la tenue du dialogue. Ce que le président de la République avait fait dans son ordonnance promulguée en novembre 2015. « La deuxième demande de l’opposition était que ce dialogue soit accompagné d’une facilitation internationale. Le chef de l’Etat a répondu à sa demande. La troisième demande était qu’un panel [soit constitué autour de la facilitation]. Vous avez vu le panel séjourner pendant quatre jours ici à Kinshasa. La quatrième était de libérer les prisonniers politiques et les médias fermés», a poursuivi M. Kokonyangi. Olenghankoy récuse De son côté, le président des Forces novatrices pour l’unité et la solidarité (FONUS), parti membre du Rassemblement de l’opposition, Joseph Olenghankoy, qualifie cette mesure du Gouvernement de «tricherie ». Il a indiqué que dans la liste de 24 personnes, publiée par le ministre de la Justice, Alexis Thambwe Mwamba, il y avait des noms des personnes déjà libérées depuis longtemps: «Les militants des FONUS ont été libérés depuis plus de trois mois. Dans la liste-là, il n’y a que quatre personnes libérées effectivement. Tout le reste, c’est du mensonge. La liste qui a été transmise par l’opposition est de 116 personnes. C’est vraiment de la fiction et bien dommage pour l’avenir de notre pays. Cette liste [publiée par Thambwe Mwamba] n’est pas correcte». Pour Joseph Olenghankoy, le Gouvernement n’a pas du tout vidé le cahier des charges et des préalables du Rassemblement de l’opposition. Cette plateforme de l’opposition exige notamment la démission d’Edem Kodjo du poste de facilitateur du dialogue national et la dépolitisation de la chaine publique. «Il n’est pas question, pour nous, d’aller dans un dialogue où il n’y a pas de vérité. Ils sont en train de faire la politique de fiction», a conclu le président des FONUS. Préjudice causé à CKTV Le directeur général de Canal Kin-Télévision (CKTV), l’une des chaines de télévision rouvertes, Moïse Musangana, a salué cette mesure gouvernementale : «C’est une joie pour nous que nous soyons rouverts. C’est une mesure visant la décrispation, c’est-à-dire quelle que part la démocratie a été énervée par cette décision [fermeture de la chaine]. Voilà qu’on est en train de rétablir la démocratie en RDC. C’est notre cheval de bataille.» Cependant, il a noté que le préjudice subi pendant une année et sept mois de fermeture était énorme, sans le chiffrer. «On ne peut être que satisfait. On a rouvert après une année et sept mois. Le préjudice a été énorme. Est-ce qu’il sera réparé ? », s’est-il interrogé. Dialogue / Commentaires de la presse « papier »

Le Potentiel écrit « Dialogue : Kodjo fait le forcing ». Ce journal note que dans son point de presse d’hier vendredi, Edem Kodjo a pris acte de la décision du ministre de la Justice de libérer une partie de prisonniers politiques et de rouvrir les médias de l’opposition. Ainsi donc, pour ce journal, malgré sa récusation par l’opposition et la présence d’autres prisonniers politiques dans les prisons, le facilitateur du dialogue estime qu’il n’existe plus d’obstacles à sa convocation. Il en conclut que Kodjo s’inscrit dans le schéma de la Majorité présidentielle en s’essayant à un forcing, ignorant le « Rassemblement ». La Prospérité titre en manchette « Le train va quitter la gare : Kodjo annonce le début imminent du Dialogue en RDC ». ce journal indique qu’une fois de plus, l’ex-premier togolais prend rendez-vous avec les congolais. Le Facilitateur Edem Kodjo annonce le début du dialogue politique national inclusif en République Démocratique du Congo. La consœur fait remarquer toutefois que le facilitateur n’a pas fixé la date du demarrage de ce dialogue. Seulement, au cours de son point de presse du vendredi 19 août dernier, note-t-elle, en la salle Massala du Pullman Grand Hôtel de Kinshasa, Kodjo Edem a affirmé que c’est durant cette nouvelle semaine que le go devra être donné à ces assises. Pour ce qui est des préalables de l’Opposition, dont ceux de Genval portés par Etienne Tshisekedi, la consœur souligne que Kodjo confie avoir travaillé, toutes ces dernières semaines, à la résolution de ces exigences. (Pour ces deux journaux, de tendances opposées, la grande nouvelle, au-delà de libérations très incomplètes et de rétablissements des signaux non moins lacunaires, c’est le maintien de la facilitation telle qu’elle était, c’est à dire réduite au seul « complicateur » Edem Kodjo, ca qui équivaut à un refus de la « facilitation collective internationale » prônée par l’Opposition. La « partie de bras de fer » engagée à propos du « dialogue » reste la même. C’est bien l’UA qui a désigné le « complicateur » Edem Kodjo, auquel Kinshasa voudrait à présent adjoindre Sassou Nguesso. Il est permis de ne pas être ébloui par la prestation d’Edem Kodjo, et de se demander pourquoi l’UA n’a pas plutôt désigné comme « facilitateur » un ex-président africain ayant « rendu son tablier » sans problème, comme Thabo Mbeki, ou Goodluck Jonathan. Mais faire rentrer en scène Sassou Nguesso ! Sur le plan intérieur, c’est un spécialiste de la prolongation des mandats, des élections truquées, visiblement décidé à rester président à vie. Du point de vue rdcongolais, c’est l’organisateur de « ratonnades » et d’expulsions brutales au détriment des originaires de RDC, et le « facilitateur » - de loin et a posteriori – des « Concertations nationales » de sinistre mémoire. Son entrée en scène va faire faire au « Dialogue un pas de plus vers le capharnaüm. La « Communauté internationale » exige que les dirigeants congolais organisent l’élection présidentielle dans le délai constitutionnel. C’est-à-dire avant la fin de l’année en cours. Soit, au plus tard le 20 novembre prochain. Dans leur argumentaire, ces « grands » du monde évoquent les risques d’une instabilité généralisée en RD Congo, si jamais ce scrutin tant attendu n’était pas organisé dans les échéances prévues. Mais l’instabilité brandie en cas de non-tenue de la présidentielle dans les délais pourrait tout aussi bien surgir à l’issue des scrutins mal organisés dans le timing. Faites le total : les Congolais, qui doivent impérativement se méfier les uns des autres, sont invités à se rendre à l’invitation d’un « facilitateur » qui ne convainc personne et est donc davantage un « complicateur » et de la « communauté internationale » dont on sait qu’elle ne veut pas que du bien à la RDC et que ses membres se tirent dans les pattes, pour organiser des élections qui ne seront pas crédibles si on les organise dans les délais et qui ne seront pas acceptées si cela ne se fait pas, au cours d’un « dialogue » que chacun définit de façon différente. Etonnez-vous, après ça, que la mayonnaise ne prenne pas ! Tout ce qui est dit du « dialogue » renvoie à la partie de bras de fer engagée entre deux conceptions du « dialogue». JKK a fait étalage de sa volonté de suivre le processus programmé par la CENI, et l’opposition « conclaviste » de son soutien à Tshisekedi. Le « Dialogue » sombrera dans l’insignifiance si Kodjo ne parvient pas à y obtenir la présence au moins de l’UDPS, désormais renforcée d’une bonne partie de l’Opposition. L’UDPS persiste dans son attitude habituelle : répondre « Oui, Mais… » et développer le « mais » en une suite successive de revendications. Ce que la MP veut par dessus tout c'est un Dialogue National similaire aux Concertations Nationales, un forum sévèrement surveillé, formaté à l’avance et dont les résolutions seront transmises au « Chef de l'Etat » qui a son tour les transmettra aux institutions nationales pour analyse, observation et exécution éventuelle. Dans ce cas, l'UDPS ne voit pas pourquoi elle participerait à un tel forum inutile. L'UDPS veut obtenir la garantie que les Résolutions du Dialogue National seront impératives et opposables à tous et désire avoir, quant à la liberté des débats et la sécurité des participants, des garanties internationales. Dans un premier temps, il s’agissait d’en confier toute l’organisation à la MONUSCO et peut-être même de se réunir à l’étranger. Plus récemment, il s’agit d’un « encadrement » par une brochette d’organisations qui devrait comprendre l’ONU, l’UE, l’UA, l’OIF et les USA. En caricaturant à peine les choses, on pourrait dire que la MP a pour idéal une sorte de « Congrès du PPRD et alliés + quelques invités », axé sur la perpétuation du régime actuel, et que l’UDPS verrait volontiers une sorte de Tribunal de la Communauté Internationale se charger enfin de « régler le contentieux électoral de 2011 », c’est-à-dire, dans l’imaginaire udepsien , de proclamer Tshisekedi président. Cette position-là a, elle aussi, ses incohérences. Que les élections aient été nulles, comme elles l’ont été, ou qu’elles aient été gagnées par Tshisekedi, comme on se complaît à le rêver à l’UDPS, le fait est que Kabila, depuis 2011, a fait proclamer des résultats qui le déclaraient vainqueur et s’est maintenu en place depuis bientôt 5 ans par la force et l’intimidation. Pourquoi aller discuter de la fin d’un mandat constitutionnel à propos de quelqu’un qui ne détient aucun mandat de cette sorte ? Pourquoi même lui supposer la moindre velléité de se soucier d’une Constitution qu’il viole quotidiennement de. puis cinq ans. La réalité dite crûment, c’est qu’il est en place par la force et ne la quittera que par la force. La discussion sur la date buttoir pour bouger, est-ce le 30 septembre,si à cette date l'élection présidentielle n'est pas convoquée ou trois mois plus tard, à la fin effective du mandat, n’a donc aucun sens. Un mandat inexistant n’a bien sûr ni commencement, ni fin ! Tout aussi irréaliste est la discussion sur le fameux arrêt de la Cour Constitutionnelle. Elle n'a rien décidé du tout et encore moins autorisé. Cette cour ne pouvait se prononcer que sur ce que la constitution a prévu à savoir : l'empêchement d'un président durant son mandat, non encore expiré, à exercer ses fonctions. Avec Kabila actuellement nous sommes dans le cas de ce qui serait une fin de mandat constitutionnelle … si seulement il vait été élu en 2011. Eventualité sur laquelle la Constitution est muette. Si un Tribunal Tribunal de la Communauté Internationale chargé de « régler le contentieux électoral de 2011 », tel que l’UDPS l’imagine, existait, il commencerait par mettre équitablement aux fers tant Kabila que Tshisekedi, pour avoir l’un et l’autre tenté de prendre le pouvoir après des élections NULLES en 20111. NdlR) UDPS Le parti de Tshisekedi a adressé à la rédaction de l’Avenir un DROIT DE REPONSE que voici : « Monsieur le Directeur de la Publication, En vertu de la réglementation en vigueur, vous avez l’obligation dans votre prochaine parution de publier intégralement le présent droit de réponse aux mêmes pages et en mêmes caractères. Dans sa livraison n°6444 du MERCREDI 17 Août 2016, votre quotidien, L’Avenir, a publié à la une et développé à la page 2, sous une plume anonyme, sur un ton à la limite injurieux et diffamatoire, un article intitulé : « Défections en cascade à l’UDPS : L’ARGENT, SEULE VALEUR POUR ETIENNE TSHISEKEDI ». En ma qualité, d’une part, de Secrétaire National, Chef de Département dans l’Exécutif National du Parti ,UDPS , et d’Intellectuel militant social-démocrate, d’autre part, je me sens le devoir sacré de RETABLIR LA VERITE face à des inexactitudes contenues dans l’article susmentionné. A. DES DEFECTIONS EN CASCADE A L’UDPS. Elles n’existent que dans votre imagination. Ce serait peut-être votre façon de minimiser les évènements du 27 et du 31 juillet 2016, preuves supplémentaires de l’ancrage sociopolitique de l’UDPS et son Leader, et ce, pour plaire au Locataire du Palais de la Nation pour lequel vous avez vendu votre âme. Nous attendons les listes des noms de ceux qui, en milliers de membres, auraient vidé les rangs de notre Parti, hormis le nom de notre ancien SG. B. DE LA PRETENDUE VENTE DE L’UDPS Une fabulation doublée d’une affabulation qui n’honorent pas le métier auquel vous êtes censé appartenir. Une sorte , passez-moi l’expression , de « masturbation intellectuelle » afin de vous consoler d’une conscience chargée pour n’avoir pas pu ,contre faveurs dont vous êtes seul votre propre témoin, effacer du paysage politique l’homme que vous avez toujours vu voyager « en avion médicalisé ». Au-delà du sensationnel recherché par votre « politicaillerie », songez à l’éventuel effet boomerang au pénal. C. DE L’EXCLUSION DE MAVUNGU Un mensonge de plus et un manque de respect pour vos lecteurs. Bruno Mavungu a été

1 En effet, les élections de novembre-décembre 2011 ont donné des résultats qu'une personne avisée, réfléchie, d’esprit libre et critique devrait considérer comme nuls, donc sans gagnant. La suite aurait dû être l'annulation pure et simple, des enquêtes sérieuses pour déterminer les causes et origines des irrégularités, qu’on punisse les responsables, qu’on les écarte définitivement de toute responsabilité électorale et qu’on en tire les conséquences quant aux futures élections. Il aurait dû y avoir une protestation générale des démocrates de tous les partis, car un démocrate ne saurait accepter que son candidat gagne par la fraude, la corruption et le mensonge. Au lieu de quoi on n’a assisté qu’à des élucubrations pour défendre la victoire « officielle » de JKK, et à d’autres élucubrations pour défendre celle, tout aussi hypothétique, de Tshisekedi. Les élections de 2011 avaient été organisées, tout comme celles de 2006, en faisant voter un « corps électoral inconnu », faute de recensement préalable de la population. Ce fait à lui seul suffirait à en « plomber » gravement la crédibilité. Elles ont, par-dessus le marché, été entachées de fraudes et de manipulations à un point tel qu’elles ont donné des résultats qui, en réalité, sont encore inconnus. Les fraudes les plus importantes ayant eu lieu au niveau des centres de compilation, on ne pourrait se rapprocher de la « vérité des urnes » qu’en se référant aux PV des bureaux de vote, dernière opération publique et vérifiée par des témoins. Les chiffres de la CENI ne s’accompagnaient pas de ces PV, les chiffres publiés par l’UDPS, non plus. L’Eglise n’a jamais publié les résultats partiels constatés par ses observateurs malgré cette déclaration du Cardinal Laurent Monsengwo, archevêque de Kinshasa : « Les résultats publiés ne sont conformes ni à la justice ni à la vérité “. On n’a donc que des résultats dont la crédibilité est nulle. Les législatives ont été dignes de la présidentielle, sinon pires. Mais la CSJ a entériné les résultats de la présidentielle et des législatives. Le temps s’est écoulé, les résultats des élections demeureront à jamais inconnus. C’est d’autant plus certain que la CENI a fait incinérer tous les documents relatifs aux élections de 2006 et 2013 en octobre 2014, soit, en ce qui concerne les plus récents, après un délai de trois ans seulement, anormalement court pour ce genre d’affaires. Toute autorité prétendue ne relève plus que de la force, de l’intimidation, d’un coup d’état de fait. Le principal ressort de ce coup d’état consiste à progresser, comme si de rien n’était, dans les tâches qui suivent normalement une élection et à mettre le pays et le monde devant le fait accompli. En d’autres termes, il y a en RDC un Président, des ministres, des autorités DE FAIT. Il n’y en a plus aucune qui puisse légitimement se dire « autorité de droit ». démis de ses fonctions de Secrétaire Général de l’UDPS, remplacé par Jean Marc Kabund et non exclu du Parti. Il s’est auto exclu lui-même après en annonçant la création d’un Parti dont il ne serait que le Porte-Parole. L’adhésion à l’UDPS est libre selon nos Statuts. A ce que je sache, à son remplacement par Mova suite à une injonction de votre faiseur des rois, Boshab n’avait pas été déclaré exclu du PPRD. Tout comme le Patron de l’Avenir a quitté librement le PPRD pour créer son parti« ligablo » CNC. Serait-ce parce que son ancienne formation aurait été vendue aux bénéficiaires des carrés miniers et aux voisins parrains qui veulent continuer à faire main basse sur les richesses du Congo de M’SIRI et ILUNGA MBIDI ? D. DE LA REACTION DES « PERES FONDATEURS » L’UDPS est un parti organisé et dans sa terminologie usuelle actuelle, on ne rencontre nulle part l’expression « Pères fondateurs ». Vous voudriez peut-être faire allusion à une ancienne catégorie des membres frappée de caducité depuis le Premier Congrès du 10 au 14 décembre 2010, en même temps que l’organe qui les regroupait : « le collège des fondateurs ». En effet , se basant , d’une part, sur les dispositions transitoires des Statuts de 1994 en leurs articles 82 et 83 , et s’inspirant de notre appartenance à l’Internationale Socialiste et de sa devise « Liberté , Égalité , Solidarité » ; Le Premier Congrès de l’UDPS , dans les Statuts en vigueur, a décrété l’égalité en droits et devoirs de tous les membres en en supprimant les catégories(membres fondateurs, cofondateurs, pionniers avant-gardistes, membres d’honneurs...) En outre, il est ridicule de voir des fossiles politiques ayant fait dissidence et dont le parti- mallette , en violation même de la loi sur les partis, a fait partie jusqu’avant-hier de la « MP »( que l’opinion désigne comme « Mouvance des Profiteurs ») vouloir se mettre en vedette pour présenter un télé show de mauvais goût par simple jalousie d’une formation politique et d’un leader dont la force empêche tous les profiteurs de tourner rond dans leur entreprise prédatrice datant de mai 1997. Qui ignore que depuis le Dialogue Inter Congolais de Sun City, l’UDPS c’est la formation politique pilotée par Etienne TSHISEKEDI dont l’accréditation au DIC n’a souffert d’aucune hésitation ? Ket MASIRE , facilitateur de ces assises n’avait-il pas lancé la désormais historiquement célèbre expression « Coca Cola Party » pour illustrer l’omniprésence du Parti sur toute l’étendue du territoire national ? Les homonymies factices créées depuis Mobutu, maintenues et entretenues par les successeurs de ce dernier ne sont que des coquilles vides. Soyez politiquement réalistes, cher compatriote. E. DU PRETENDU OBJECTIF D’ENRICHISSEMENT PERSONNEL ET DE LA PRETENDUE VEILLEITE DE LIVRER LE PAYS AUX INTERETS FINANCIERS ETRANGERS Voilà une illustration adéquate de ce que, en psychanalyse, Freud désigne par le terme projection, c’est-à-dire, localisation dans une autre personne de pulsions, de sentiments impossibles à accepter comme les siens propres. Ou encore mieux : fait pour un sujet (vous-même) de situer dans le monde extérieur, en leur attribuant une existence objective, certains de ses affects, de ses pensées, de ses désirs etc… A propos des valeurs, j’aimerais savoir quel idéal guide votre journal l’Avenir depuis l’après 24 avril 1990. Un simple rappel. Votre ligne éditoriale du fait de l’appartenance de Pius MUABILU à l’UFERI de Nguz-a- Karl Ibond (membre de la Mouvance Présidentielle de l’Aigle de Kawele dont il fut Vice-Président Chargé du Kasai Oriental jusqu’à la mi-mai 1997), était tout naturellement anti TSHISEKEDI et surtout anti KABILA/AFDL pendant les avancées des troupes rebelles de l’époque. Nous en gardons encore quelques numéros dans les archives du Parti. Et brusquement après la prise de Kinshasa, l’Avenir change de ligne éditoriale et devient « kabiliste », « nationaliste » et bla bla bla. Puis nous apprendrons après qu’il y aurait eu en ce temps-là des intérêts financiers de Mr Arthur Forest derrière tout cela. Pendant que ce dernier, bailleur des fonds ou même véritable propriétaire du journal était proche de Mobutu et de Nguz, on dit une chose. Quand le même se rallie aux nouveaux dirigeants, on retourne la veste et on dit le contraire. Dans tout cela se dégage une constance : l’Avenir est toujours du bon côté du fusil et de la bourse. C’est cette unique « valeur » dont l’Avenir voudrait faire la projection à TSHISEKEDI. L’axiologie d’Etienne TSHISEKEDI est connue à travers le leitmotiv de sa campagne à la présidentielle de 2011 : LE PEUPLE D’ABORD. N’allez pas chercher son nom dans les dossiers Panama Papers ni dans ceux de Transparency International. Vous savez qui s’y trouvent. Vous connaissez celui dont la fortune est évaluée selon les experts financiers de renommée internationale à 15 milliards de dollars. Ce n’est pas TSHISEKEDI qui laisse émerger à partir du néant des Indo- Pakistanais ou des Chinois (véritables prête-noms derrière lesquels se cachent ceux qui veulent vieillir puis mourir au pouvoir) dans un pays où il n’existe pas de classe moyenne. Passez voir la simplicité de son train de vie quotidien pour vous faire l’idée des valeurs dont il est pétri depuis son enfance. F. CONCLUSION Avec un peu de professionnalisme, votre rédaction aurait pu éviter à votre journal de tomber dans les travers d’une presse caniveau. Votre manque de professionnalisme, et peut - être aussi, vos accointances avérées avec des adversaires politiques mieux identifiés – et même infiltrés au Parti comme c’est le cas depuis les années Mobutu - qui se comportent en ennemis de TSHISEKEDI et de l’UDPS ont exacerbé votre subjectivisme sur l’homme et sa praxis politique. Vous avez certainement usé de votre liberté de pensée, de votre liberté d’expression et votre liberté d’opinion en puisant à des « sources » imaginaires ou douteuses que vous êtes tenu de protéger le cas échéant. Mais vous auriez dû vous rappeler néanmoins que jusqu’au 23 avril 1990, un homme s’est battu dans l’abnégation (pendant que la plupart des anciens fondateurs dont un certain LUSANGA Ngiele avaient fait allégeance à Mobutu après 1987) .Et cet homme a subi des tortures ainsi que plusieurs autres privations pour le pluralisme politique, syndical et médiatique dont votre journal est l’un des résultats palpables. Cet homme, c’est ETIENNE TSHISEKEDI. Pour la Présidence du Parti, Exécutif National du Parti Godefroy Stanislas TSHIMANGA Secrétaire National, Coordonnateur Adjoint Honoraire de la Commission Chargée de l’Organisation du Premier Congrès de l’UDPS (CHOC) Presse et documents étrangers Offensive, dans la presse française, contre la Françafrique Il ne faut pas perdre de vue qu’en France, l’année 2017 sera électorale et que « la fin de la Françafrique » est, au chapitre des relations internationale, l’Arlésienne des débats de campagne électorale dans l’Hexagone : on en parle toujours, sans la voir jamais. Par certains de ses aspects (l’approvisionnement de la France en certaines matières premières, et l’importance, dans les débats politiques africains, du périodique Jeune Afrique, notamment), ce débat concerne cependant aussi la RDC, même s’il regarde au premier chef les pays issus de feu l’Empire colonial français. Il mérite donc d’être mentionné ici. Le Monde diplomatique titre à ce sujet "Barbouzes et mystères de la « Françafrique " (https://www.monde-diplomatique.fr/2016/07/LEYMARIE/55915 ) Chaque président français promet en début de mandat, d’en finir avec la « Françafrique »… puis passe à autre chose. Dans leur vaste enquête , Pascal Airault, ancien journaliste à Jeune Afrique, et Jean-Pierre Bat, responsable du fonds Jacques-Foccart aux Archives nationales, relèvent qu’au relatif silence des années Foccart — qui pilotait dans la discrétion depuis l’Élysée les obligés de Paris — a succédé « le bruit froissé ou étouffé »des « mystères » françafricains. Les scandales évoqués par la presse ne sont souvent que la partie émergée de l’iceberg. S’appuyant sur de nouvelles sources, les auteurs passent en revue près d’une trentaine d’opérations, du détournement de l’avion du Front de libération nationale (FLN) algérien en 1956 à l’exfiltration du président burkinabé Blaise Compaoré en 2014. Sont ainsi mis en lumière l’empoisonnement du Camerounais Félix Moumié, le soutien clandestin apporté au président nigérien Hamani Diori (contre le parti nationaliste et marxiste Sawaba), les opérations de déstabilisation de la Guinée-Conakry, l’appui discret à Jonas Savimbi en Angola, la première opération du mercenaire Bob Denard aux Comores ou le coup de pouce à la chute du président ivoirien Laurent Gbagbo en avril 2011. Sous les présidents Nicolas Sarkozy et François Hollande, de mystérieux intermédiaires et négociateurs ont repris du service, notamment pour tenter de dénouer les prises d’otages. Dans ses Mémoires , l’ambassadeur Jean-Marc Simon, qui fut également directeur du cabinet de plusieurs ministres de la coopération de droite, ne craint pas de rendre hommage aux « hommes de l’ombre, émissaires si souvent décriés » qui sont « parfois nécessaires pour accomplir ce que ni les diplomates ni les politiques ne peuvent, seuls, mener à bien ». Il donne l’exemple du grand marchandage triangulaire organisé en 1987 entre l’Afrique du Sud, l’Angola et le Mozambique pour assurer la libération du coopérant français Pierre-André Albertini, arrêté pour avoir transporté des armes destinées au Congrès national africain (ANC). Une issue qu’il interprète comme un prélude à la libération, trois ans plus tard, de Nelson Mandela. Sur le devant de la scène à des moments décisifs (guerres impliquant le Tchad dans les années 1980, événements du Rwanda dans les années 1990, coups d’État en Centrafrique dans les années 2000), ce diplomate chevronné, longtemps en poste au Gabon, a terminé sa carrière en Côte d’Ivoire, où il a été un acteur-clé de l’éviction des époux Gbagbo. Si la « Françafrique » de Foccart lui paraît dépassée, Simon est conscient qu’un « sentiment d’abandon et de désamour s’est peu à peu enraciné en Afrique francophone ». Il considère cependant que l’Afrique et la France « ont encore de belles pages à écrire ensemble ». À condition que les responsables français sachent ne pas se montrer « trop chiches ou trop frileux, ou — à l’inverse — trop directifs et trop irrespectueux ». Afin de percer les secrets de l’uranium africain , Gabrielle Hecht a, quant à elle, fait le tour des sites miniers — Gabon, Madagascar, Afrique du Sud, Namibie — pour interroger le personnel et fouiller les armoires oubliées. Rappelant que la bombe lâchée sur Hiroshima était chargée d’uranium congolais et que les mines d’Afrique ont fourni entre 20 % et 50 % du minerai nécessaire aux Occidentaux durant la guerre froide, cette professeure d’histoire à l’université du Michigan souligne que le statut d’installations nucléaires n’a pas été accordé à ces mines. Les pays producteurs de minerai n’ont pas davantage été invités à rejoindre le club des États nucléaires. Durant plusieurs décennies, la surveillance sanitaire et environnementale de ces gisements a ainsi été déficiente. « À combien,s’interroge-t-elle à l’issue de cette magistrale enquête de terrain, s’élèveraient les factures d’électricité aux États-Unis et en Europe si le prix de l’uranium incluait le coût réel de la nucléarité en Afrique ? » Quant à MEDIAPART, il trace un portrait peu flatté de de JEUNE AFRIQUE : « …sac à merde et Bras armé de la Françafrique » http://www.seneweb.com/news/International/quand-mediapart-revele-le-vrai-visage- de_n_173353.html Dans un violent article intitulé «Jeune Afrique: Racisme, chantages, escroquerie, mercenariat, rackets…perquisitions d’une maison close… », Médiapart, reconnu pour ses enquêtes pointues et ses publications explosives, fait des révélations inouïes sur Jeune Afrique(JA). Françafrique, Tyrannie, Mépris, corruption, colonisation, endoctrinement, Médiapart dit absolument tout au sujet du groupe de presse conduit par Béchir Ben Yahmed (BBY) depuis plus d’un demi-siècle, en prenant les cas du Cameroun, du Gabon, du Sénégal, du Tchad et de la Mauritanie. Le journal en ligne s’est d’abord interrogé sur l’apport de JA sur le continent africain. Pour lui, JA s’est enrichi sur le dos des Africains en s’alignant toujours sur les positions françaises: «Les violons s’accordaient régulièrement entre BBY et Jacques Foccart qui révéla dans ses mémoires qu’il avait un rituel d’un dîner par mois avec le propriétaire de J.A» et même que Jacques Foccart avait désigné BBY comme son légataire testamentaire universel. Que peut-on donc attendre d’un héritier légal de Jacques Foccart? J.A fait clairement partie intégrante des réseaux Foccart avec la mission de salir, d’insulter les dirigeants et chefs d’État de la seule Afrique Noire. Depuis sa création, J.A n’a jamais traité un chef d’État Arabe de dictateur, de tueur, et pourtant tout le monde peut faire son constat sur la réalité des pays arabes. J.A est la manifestation de la haine et de la soumission des seuls Africains noirs à la France. En dehors des opérations de chantage à l’encontre des chef d’État africains, s’ajoute l’escroquerie qui fait que ce journal soit vendu deux fois. Chaque impression est d’abord présentée au chef d’État ou homme politique concerné avant d’être mis en kiosque. C’est ainsi qu’il permet de maintenir en négociation et mettre la pression sur les dirigeants noirs africains. Au Cameroun, un contrat pour la somme de 650 millions de FCFA à verser chaque année permet au régime de Paul Biya de bénéficier d’un traitement de faveur. Cette somme a été payée pendant 4 ans. Après le refus du Président camerounais de payer, J.A a pondu un dossier pour zapper et critiquer Paul BIYA. Au Sénégal, de vives tensions avaient opposé le régime de Diouf à BBY au sujet de la couverture de la crise qui a opposé le Sénégal à la Mauritanie en 1989. Les premiers papiers de J.A étaient une véritable lapidation médiatique du régime de Diouf. L’élite sénégalaise avait bien compris que BBY avait choisi le camp de ses frères arabes. Le régime de Diouf paniqua et envoya une délégation pour négocier à coups de millions de FCFA. Le cas du Tchad peut se résumer à la personne du Président Habré, à son combat contre Khadafi et à la position de BBY. La façon dont BBY, un vieillard de 83 ans s’occupe personnellement, avec une haine féroce, à démolir l’image d’Hissein Habré (HH), a poussé ses propres collaborateurs noirs africains à s’interroger sur cette attitude raciste. Au Rwanda, pendant longtemps, le régime de Juvenal Habiarimana a signé d’importants contrats publicitaires, J.A a fait des affaires en or avec les auteurs du génocide. Désormais, on fait la cour à Kagamé, signature d’un contrat de 350 000 dollars, François Soudan exalte Paul Kagamé, désormais décrit comme ayant fait de son pays un paradis sécuritaire etc. Le Gabon d’Ali Bongo Ondimba a refusé d’assurer les fins du mois de l’hebdomadaire qui selon certains, le faisait sous Omar Bongo. Aujourd’hui, notre pays est sous la menace et les critiques de ce grand business qui a fait sa fortune dans l’intimidation, l’escroquerie, le racisme et la haine. Pour Médiapart, J.A reste un excellent outil d’endoctrinement des populations noires africaines au service de la France en Afrique (Françafrique) et qui a pour seule loi: «obéir ou mourir».

36 civils tués dans un nouveau massacre à Beni, le deuil national décrété La Libre /AFP le 14 août 2016 Trente-six civils ont, selon un bilan officiel, été tués dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, provoquant la colère de la population contre une succession de massacres qui ont déjà fait plusieurs centaines de morts en moins de deux ans. Le gouvernement de la RDC a décrété un deuil national de trois jours à partir de lundi après le massacre de "36 personnes, soit 22 hommes et 14 femmes" à Beni, a déclaré son porte-parole, Lambert Mende Omalanga, à la télévision publique dans la mi-journée. "Les drapeaux seront mis en berne sur toute l'étendue du pays et les programmes des médias audiovisuels adaptés à la circonstance", a-t-il ajouté. Le porte-parole de l'armée, le lieutenant Mak Hazukay, avait déclaré plus tôt à l'AFP que des rebelles présumés des Forces démocratiques alliées (ADF) avaient tué "une trentaine de personnes" dans la ville. "On vient de retrouver leurs corps" dans le quartier de Rwangoma. "La recherche de corps continue", a-t-il ajouté, joint au téléphone de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. Rwangoma est un quartier périphérique de Beni, une ville frontalière du parc des Virunga, où s'abritent des groupes armés, dans le nord du Nord-Kivu. Rebelles musulmans ougandais opposés au président ougandais Yoweri Museveni, les ADF sont présents dans l'est de la RDC depuis 1995. Ils sont accusés d'être les principaux auteurs de massacres qui se poursuivent dans la région de Beni depuis octobre 2014. Cette nouvelle attaque a eu lieu 72 heures après une visite du président congolais Joseph Kabila dans la région où il a promis de tout mettre en oeuvre pour "imposer" la paix et la sécurité. "Il y a déjà 35 corps ramenés à la morgue de l'hôpital de Beni", a déclaré de son côté le président de la société civile de la ville de Beni, Gilbert Kambale. "C'est de la consternation parce que le président de la République est passé par ici et voilà que nous sommes massacrés", a-t-il regretté, indiquant que l'attaque avait eu lieu entre 19h00 et 23h00 (mêmes HB). Pour le lieutenant Hazukay, les ADF ont "contourné" les positions de l'armée "pour venir massacrer la population en guise des représailles" aux opérations militaires en cours dans la zone. Dimanche, une centaine de personnes scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila ont manifesté à Beni. Les manifestants portaient au moins un nouveau corps sans vie d'une des victimes de la tuerie, selon des témoins. "Les policiers viennent de nous ravir le corps (du mort), mais nous comptons continuer à manifester. C'est anormal qu'on nous massacre comme des chèvres", a protesté en swahili, Georges Kamate, un conducteur de taxi-moto. "Notre gouvernement est incapable de nous sécuriser", criait un autre manifestant. "Il y a un déficit sécuritaire criant, [les autorités] ont été incapables de sécuriser la population, c'est pourquoi celle-ci est descendue dans la rue", a expliqué M. Kambale. Selon Jackson Kasereka, militant des droits de l'Homme à Beni, les habitants des quartiers du nord de la ville "brûlent des pneus" dans la rue en signe de protestation contre la tuerie et contre les autorités. Contacté par l'AFP, le maire de Beni, Edmond Masumbuko, n'a pas souhaité réagir immédiatement, arguant être "dans une réunion de sécurité". La ville et le territoire de Beni ont été endeuillés depuis octobre 2014 par une série de massacres ayant coûté la vie à plus de 600 civils. Le gouvernement congolais et la Monusco accusent les ADF d'être responsables de ces tueries. Cette version a été partiellement remise en cause par un récent rapport du Groupe d'étude sur le Congo de l'Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité dans ces massacres, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière. En dépit des efforts de stabilisation déployés par la communauté internationale et les autorités congolaises, cette région reste déchirée par la violence depuis la fin de la deuxième guerre du Congo (1998-2003). Le 8 août, onze militaires congolais et un Casque bleu avaient été blessés dans le territoire de Beni lors d'un affrontement avec les ADF, selon la Mission de l'ONU en RDC (Monusco). Dimanche, M. Mende a soutenu que "la RDC a déjà eu à alerter le monde sur cette menace djihadiste" sur son territoire, mais elle "déplore que dans notre pays, les forces armées de la RDC soient seules à l'affronter dans l'indifférence de la communauté internationale".

Lorsque Fidel Castro changea l’histoire de l’Afrique Colette Braeckman – Le Soir - 14 août 2016

Début novembre 1975, Luanda retenait son souffle : à la veille de la date fixée pour l’indépendance, alors qu’un pont aérien avait emporté les derniers colons portugais, la capitale de l’Angola était prise en étau. D’un côté, depuis le Zaïre de Mobutu, les troupes du FNLA (Front national pour la libération de l’Angola) progressaient et à Caxito elles s’étaient emparées du dernier verrou les séparant de la capitale. D’un autre côté, Jonas Savimbi et ses hommes, qui avançaient de 75 km par jour, était épaulés par l’armée sud- africaine, la plus puissante de la région, qui occupait le vaste territoire du Sud Ouest africain. A l’époque, le groupe rebelle le plus important, comportant le plus de cadres qualifiés, souvent d’origine métisse, était le MPLA (Mouvement populaire pour la libération de l’Angola) dirigé par le Dr Agostinho Neto et il avait le contrôle de la capitale. Dans leurs petits bureaux de Luanda, les dirigeants du MPLA, dont José Eduardo dos Santos, l’actuel président, qui était alors chargé des relations extérieures du parti, préparaient la célébration de l’indépendance, fixée au 15 novembre. Mais ils avaient aussi, sous leur bureau, une valise déjà bouclée, au cas où une défaite de leurs troupes les obligerait à se replier en hâte…Dos Santos, que nous avions rencontré à l’époque, n’avait cependant pas l’allure d’un homme aux abois. Il se montrait confiant et assurait que « tout pouvait encore arriver ». De fait, le 3 novembre, le Dr Neto, voyant que ses troupes formées à la guérilla étaient incapables de faire face à une guerre de grande échelle menée en rase campagne, avait fait appel à l’aide cubaine et demandé des renforts. La réponse ne tarda guère : 48 heures plus tard, le bureau du parti communiste cubain donnait son accord à une intervention décisive. L’opération Carlota était décidée, portant le nom de Carlota Lukumi, une esclave noire qui, dans une plantation de Matanzas, avait, le 5 novembre 1843, empoigné sa machette et pris la tête d’une rébellion qui allait mener à l’indépendance de Cuba. Le 7 novembre 1975, les 82 premiers soldats cubains, en civil et dotés d’armes légères, embarquaient sur un vol des Cuban Airlines en direction de la Guinée Bissau. Dans les jours qui suivirent, par air et par mer, des milliers de Cubains allaient être envoyés en Angola, stoppant net l’offensive du FNLA dans les faubourgs de la capitale. Fin novembre, à Ebo, huit blindés sur africains qui accompagnaient une « colonne zouloue » furent mis hors de combat, un répit qui permit l’acheminement de troupes supplémentaires venues de Cuba et d’armes envoyées par l’Union soviétique. A cette époque, la guerre froide faisait rage et les Américains, qui avaient soutenu l’intervention sud-africaine et appuyaient leur allié Mobutu, dénoncèrent une implication directe de Moscou, assurant que les Cubains n’avaient été que des « mercenaires ». La réalité est bien différente : l’action cubaine avait été décidée par Fidel Castro en personne et s’inscrivait dans une longue histoire de solidarité avec l’Afrique, ouverte par le séjour de Che Guevara au Congo au milieu des années 60. Par la suite, décrivant l’opération Carlota, l’écrivain Gabriel Garcia Marquez devait expliquer que Fidel Castro avait lui-même pris la tête des opérations : « il n’y avait pas un seul petit point sur la carte d’Angola qu‘il fut incapable d’identifier, pas une particularité du terrain qu’il ne connût par cœur. Il était si méticuleusement absorbé par la guerre d’Angola qu’il pouvait citer n’importe quelle statistique relative à l’Angola comme s’il se fût agi de Cuba elle-même.(…) Quand la situation était critique, Fidel Castro pouvait passer jusqu’à 14 heures d’affilée dans la pièce qui lui servait de quartier général à distance, sans manger et sans boire, comme s’il était vraiment sur le champ de bataille. Il suivait le cours des engagements avec des épingles sur des cartes détaillées, se tenant en contact avec le haut commandement du MPLA sur place. » Fin 1975, 36.000 militaires cubains se battaient en Angola et les opérations tactiques et stratégiques étaient suivies et dirigées jour après jour par Fidel Castro en personne, renseigné par les satellites soviétiques. Il fallut attendre 1988 pour que l’intervention cubaine fasse définitivement basculer l’histoire de l’Afrique : le 23 mars, les troupes cubaines et angolaises soutenant la SWAPO, le mouvement de libération de la Namibie, stoppèrent une avancée sud-africaine à Cuito Canavale dans le sud de l’Angola. Cette défaite allait s’avérer fatale pour Pretoria : elle entraîna l’indépendance de la Namibie et, plus tard, la libération de Nelson Mandela et la fin progressive du régime d’apartheid qui déboucha sur les élections démocratiques de 1994. Cuba entre-temps avait développé d’autres formes de coopération avec l’Afrique : plus de 40.000 étudiants africains avaient bénéficié de bourses d’études sur l’île tandis que des dizaines de milliers de médecins cubains ont été déployés sur le continent, combattant en première ligne un adversaire plus dangereux encore que les blindés sud-africains : l’épidémie de fièvre Ebola… Fidel Castro a aujourd’hui 90 ans: les jeunes d’Afrique savent-ils encore ce qu’ils lui doivent? Pas de deux avant le dialogue inter congolais Colette Braeckman – Le Soir - 14 août 2016

Katumbi demeure l’adversaire numero un, Kamerhe pourrait accepter un compromis Quatre mois avant la fin-théorique- du mandat du président Kabila, la situation au Congo demeure confuse avant de devenir explosive…L’hypothèse selon laquelle Vital Kamerhe, devienne Premier ministre à la tête d’une équipe de transition gérant le « glissement » c’est-à-dire le retard du processus électoral pourrait-elle apaiser les esprits ? Même s’il a pris ses distances avec les autres membres de l’opposition, et entre autres ceux d’entre eux qui s’étaient réunis à Genval en juin dernier autour d’Etienne Tshisekedi, Kamerhe ne manque pas d’atouts : il a été l’un des acteurs clés du dialogue intercongolais menant, en 2002 aux accords de paix de Sun City et connaît personnellement tout le personnel politique national et international, il a présidé avec brio l’Assemblée nationale, il s’exprime avec éloquence, dans les quatre langues du pays. En plus de l’expérience du pouvoir, sa popularité est bien réelle. Acceptera-t-il de mettre en jeu son capital politique pour participer à un dialogue avec le pouvoir, dans lequel la plupart des opposants et surtout de l’opinion congolaise ne voient qu’un nouveau processus de cooptation des élites, afin, une fois encore, de tenter de gagner du temps et de prolonger le mandat du président Kabila au-delà des délais légaux ? Aux yeux de la presse congolaise, le fait que M. Kamerhe ait, à plusieurs reprises, rencontré le « facilitateur » nommé par l’Union africaine, l’ancien président du Togo Edem Kodjo, renforcerait cette hypothèse. Rappelons qu’à l’heure actuelle, il est pratiquement acquis que le pouvoir, par manque de moyens et surtout de volonté politique, a rendu impossible l’organisation d’élections d’ici la fin de l’année 2016 : la CENI (Commission électorale indépendante) aura besoin de plusieurs mois pour nettoyer les fichiers électoraux de tous les citoyens décédés depuis 2011 et surtout pour enrôler les « nouveaux majeurs » c’est-à-dire les jeunes ayant atteint l’âge de la majorité. En janvier 2015 cependant, la seule idée d’une révision de la loi électorale avait réussi à enflammer les principales villes du pays et les manifestations s’étaient multipliées. A Kinshasa, les partis d’opposition eux mêmes avaient été dépassés par l’ampleur de la colère populaire et seule une répression musclée, faisant de nombreuses victimes, avait empêché les pillages et les violences incontrôlées engendrées autant par la frustration sociale que par le désaccord politique. A l’époque, le message de l’opinion publique semblait clair, c’était «non » au « glissement », c’est-à-dire à une prolongation du mandat présidentiel. Deux années plus tard, ainsi que le relève le quotidien « Le Phare », le pouvoir a nettement gagné du terrain : les onze provinces existantes ont été démembrées en 26 provincettes qui manquent totalement de moyens pour fonctionner normalement tandis que la fronde du puissant Katanga (démembré en quatre provinces…) a été désamorcée. En outre, des « commissaires spéciaux » chargés d’administrer les nouvelles entités et directement nommés par Kinshasa ont remplacé les gouverneurs de province naguère élus par les Assemblées provinciales . Quant à la commission électorale indépendante (CENI) elle n’a pas été pourvue des moyens financiers lui permettant d’exécuter son mandat dans les délais requis. Le gouvernement a invoqué la chute des cours du cuivre et le ralentissement de la croissance pour se déclarer incapable de mobiliser la somme de un milliard 200 millions jugée nécessaire à l’organisation des différents scrutins. Face à ces blocages, le G7, coalition des partis d’opposition, entend contraindre la CENI à respecter les délais et à publier son calendrier électoral le 19 septembre prochain. L’ancien gouverneur du Katanga, Moïse Katumbi, passé à l’opposition, est le plus constant dans cette exigence et il est désormais soutenu par Etienne Tshisekedi, le leader historique du principal parti d’opposition l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social), qui vient de débarquer le secrétaire général du parti, Bruno Mavungu, jugé trop indépendant… Lors de son retour à Kinshasa voici deux semaines, Tshisekedi avait tenu un discours radical, exigeant le respect des délais légaux et récusant le dialogue que le pouvoir entend organiser. Ce « dialogue national » aurait pour objet de permettre au pouvoir et à l’opposition de se mettre d’accord sur un délai qui rendrait possible l’organisation du scrutin dans de bonnes conditions. Durant cette période intermédiaire, des membres de l’opposition pourraient être invités à partager le pouvoir. Nommé par l’Union africaine, l’ancien président togolais Edem Kodjo serait chargé d’organiser ce dialogue, mais, à part de nombreux contacts, il n’a guère progressé jusqu’à présent. Ce blocage est inquiétant car la situation pourrait déraper sinon échapper à tout contrôle une fois que, fin novembre 2016, sera atteinte la « date de péremption » du pouvoir. C’est pourquoi la conférence des évêques catholiques, (CENCO) consciente du danger, a fini par se prononcer en faveur du dialogue afin d’éviter l’épreuve de force. En outre, l’opposition est loin d’être monolitithique : Etienne Tshisekedi s’est aujourd’hui rapproché de Moïse Katumbi, mais initialement ,il avait accepté de discuter avec les émissaires de Kabila et un accord avait même été conclu…. D’autres défections sont envisageables, plusieurs hommes politiques estimant soit que Kabila et les siens (dotés d’un important arsenal répressif et de moyens financiers considérables) sont trop forts, soit que les risques d’une dérive à la burundaise sont trop grands. Inspirés par le réalisme et l’analyse du rapport de forces, plusieurs politiciens en vue pourraient finir par se rallier au dialogue. Les moyens matériels des uns et des autres comptent dans l’équation : si Moïse Katumbi, l‘ex gouverneur du Katanga, est désormais considéré par le pouvoir comme l’adversaire principal, c’est aussi parce qu’il est pratiquement la seule personnalité politique à disposer de moyens matériels permettant une campagne électorale menée à l’échelle de ce pays-continent… Si Kamerhe se présentait pour piloter un éventuel glissement, il prendrait de court une opposition plus divisée qu’il n’y paraît et travaillée par les ambitions et les calculs personnels des uns et des autres…

Déclaration du Porte-parole sur la violence en République Démocratique du Congo Union Européenne - 15/08/2016 La tuerie de civils perpétrée la nuit du 13 au 14 août à Beni est une manifestation de la menace persistante des groupes armés et de la violence extrême dont sont victimes les populations. L'UE présente ses sincères condoléances aux victimes, à leurs proches et au peuple congolais. Ces actes sont intolérables et l'appel du conseil de sécurité des nations unies, dans sa résolution 2277, que tous les groupes armés mettent fin à toutes les formes de violence, doit être suivi d'effet. L'UE insiste sur l'importance d'une coopération accrue entre la MONUSCO d'une part et les Forces Armées de la République Démocratique du Congo et la Police Nationale Congolaise de l'autre part, sur le territoire de Beni pour apporter protection aux populations.

Au lendemain du massacre de civils, division et colère en RDC. La Libre / AFP le 15 août 2016 Le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), attisait lundi la contestation contre le président Joseph Kabila, alimentant un climat politique déjà tendu à quelques mois de la fin de son mandat officiel. Dimanche, un porte-parole de l'armée a imputé cette tuerie aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), accusés d'être les principaux responsables d'une série de massacres qui ont fait plus de 650 morts dans la région de Beni depuis octobre 2014. M. Kabila était lundi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, où se tient une réunion de sécurité. Il devait ensuite se rendre à Beni. Le Premier ministre Augustin Matata devait faire de même, accompagné d'une délégation d'officiers militaires. Selon un nouveau bilan donné lundi par la société civile de Beni, ville de la province du Nord-Kivu, ce sont 51 civils qui ont été "tués à la machette". Un bilan contesté par les autorités. Dimanche, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende avait annoncé un bilan officiel de 36 morts. Quelques heures plus tard, le maire de Beni évoquait 42 victimes. Interrogé lundi par l'AFP, M. Mende estimait que la société civile avançait un bilan qui "n'est pas objectivement vérifiable". Lundi, au premier des trois jours de deuil national décrété par le gouvernement, alors que les drapeaux étaient mis en berne, les Congolais se montraient amers. Dès dimanche, une centaine d'habitants de Beni avaient exprimé leur colère en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila qui avait promis, 72 heures plus tôt, de tout mettre en oeuvre pour "imposer" la paix et la sécurité à Beni. Signe de défiance ultime, certaines familles ont même refusé de placer leurs défunts à la morgue, préférant "organiser leur deuil en privé et refus(ant) que le gouvernement les enterre alors qu'il ne les avait pas sécurisés de leur vivant", déclarait lundi à l'AFP Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni.

'Inaction coupable' Côté politique, l'ambiance n'était pas meilleure lundi, certains opposants réclamant la démission du pouvoir en place. Le Front citoyen 2016, une plate-forme opposée à tout report de la présidentielle - censée se tenir cette année, mais devenue hautement improbable - note "avec regret que le président Kabila et son gouvernement ont totalement échoué à ramener la paix dans cette région". Par conséquent, conclut-il, le chef de l?État doit "démissionner". La plate-forme va encore plus loin. Elle suggère que M. Kabila "pourrait être le véritable responsable de l'insécurité" à Beni, afin de "pérenniser une terreur quasi-généralisée dans plusieurs coins du pays" alors que les "Congolais attendent la fin de son régime, et l'avènement de la première alternance démocratique au sommet de l'État". L'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, dénonce de son côté l'"inaction coupable de nos dirigeants", ajoutant sur Twitter: "Il est temps d'agir". Exilé à l'étranger depuis mai, officiellement pour s'y faire soigner, M. Katumbi, poursuivi par la justice congolaise, craint surtout pour sa sécurité, les autorités congolaises ayant promis de l'arrêter dès son retour au pays. Dans le clan présidentiel, on proteste contre ces mises en cause. "Instrumentaliser à des fins politiciennes la plaie fraîche que porte encore Beni est tout simplement déplorable", a déclaré sur Twitter le président de l'Assemblée nationale et chef de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku. Les Etats-Unis condamnent "dans les termes les plus forts cette horrible attaque et (continueront) de soutenir tous les efforts pour mettre un terme aux violences en cours dans l'est du Congo", a déclaré lundi Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d'Etat. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s'achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de manœuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle. Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) attribuent la succession de massacres de la région de Beni aux rebelles des ADF. Une thèse partiellement remise en cause par un récent rapport de l'Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière. Massacre de Beni en RDC: où en est la lutte contre les rebelles ADF en Ouganda? RFI - le 16-08-2016 Beni a fait face à une nouvelle tuerie causant la mort d'une cinquantaine de personnes, dans la nuit du 13 au 14 août. Selon l'armée congolaise, cette tuerie aurait été perpétrée par la rébellion d'origine ougandaise des Forces démocratiques alliées (ADF), opérant initialement en Ouganda, en opposition au président Museveni. L'armée a chassé la rébellion hors de ses frontières. Elle commet aujourd'hui ses attaques surtout dans l'est de la RDC. « Les ADF semblent se regrouper et s'entraîner dans la forêt congolaise avec l'intention de revenir en Ouganda », affirme Polly Namaye la porte-parole de la police ougandaise. Elle réfute par ailleurs les informations dénonçant les intrusions des rebelles en Ouganda pour se ravitailler, ainsi que pour recruter de nouveaux membres. L'armée ougandaise est toujours présente de manière importante à la frontière. Selon nos informations, elle serait aussi entraînée par des forces étrangères dans la montagne Rwenzori afin de mieux sécuriser cette zone stratégique. Malgré les réguliers accrochages avec l'armée congolaise, Polly Namaye assure que la collaboration entre les deux armées se fait sans souci. Le procès attendu de Mukulu D'autre part, si les ADF ne sont plus actifs officiellement en Ouganda, le procès de l'ancien leader de la rébellion Jamil Mukulu est toujours très attendu. Arrêté en Tanzanie au printemps 2015, puis transféré en Ouganda, il a été inculpé pour crime contre l'humanité et meurtre de masse. Mais l'avocat des droits de l'homme Ladislaus Rwakafuzi demande à ce que sa présomption d'innocence soit respectée. Il dénonce notamment le fait que Jamil Mukulu soit depuis plus d'un an entre les mains de la police ougandaise, sans avoir été transféré en prison comme le prévoit la loi. Au lendemain du massacre de Beni, la colère enfle contre le pouvoir Jeune Afrique / AFP – le 16 août 2016 Sur fond d'un climat politique tendu, le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la RD Congo, a attisé lundi la contestation contre le président Joseph Kabila. Le bilan du massacre a été revu à la hausse. Au moins 51 civils ont été « tués à la machette », dans la nuit du 13 août dans les quartiers périphériques de Beni, selon la société civile locale. Quarante-deux, selon le maire de cette ville du nord-est de la RDC. Dimanche, Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais, avait annoncé lui un bilan officiel de 36 morts, estimant que la société civile avançait un décompte macabre qui « n’est pas objectivement vérifiable ». « Deuil en privé » Lundi, au premier des trois jours de deuil national décrété par le gouvernement, alors que les drapeaux étaient mis en berne, les Congolais se montraient amers. Dès dimanche, une centaine d’habitants de Beni avaient exprimé leur colère en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila qui avait promis, 72 heures plus tôt, de tout mettre en oeuvre pour « imposer » la paix et la sécurité à Beni. Signe de défiance ultime, certaines familles ont même refusé de placer leurs défunts à la morgue, préférant « organiser leur deuil en privé et [refusant] que le gouvernement les enterre alors qu’il ne les avait pas sécurisés de leur vivant », a déclaré lundi à Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni. « Inaction coupable » de l’État ? Côté politique, l’ambiance n’était pas meilleure lundi, certains opposants réclamant la démission du pouvoir en place. Le Front citoyen 2016, une plate-forme opposée à tout report de la présidentielle – censée se tenir cette année, mais devenue hautement improbable – note « avec regret que le président Kabila et son gouvernement ont totalement échoué à ramener la paix dans cette région ». Par conséquent, conclut-il, le chef de l’État doit « démissionner ». La plate-forme va encore plus loin. Elle suggère que Joseph Kabila « pourrait être le véritable responsable de l’insécurité » à Beni, afin de « pérenniser une terreur quasi- généralisée dans plusieurs coins du pays » alors que les « Congolais attendent la fin de son régime, et l’avènement de la première alternance démocratique au sommet de l’État ». L’opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, a dénoncé de son côté l' »inaction coupable de nos dirigeants ». « Il est temps d’agir », a-t- il ajouté dans une déclaration publiée sur les réseaux sociaux. Dans le clan présidentiel, on proteste contre ces mises en cause. « Instrumentaliser à des fins politiciennes la plaie fraîche que porte encore Beni est tout simplement déplorable », a déclaré sur Twitter Aubin Minaku, le président de l’Assemblée nationale et chef de la Majorité présidentielle (MP). Condamnation Les États-Unis condamnent « dans les termes les plus forts cette horrible attaque et [continueront] de soutenir tous les efforts pour mettre un terme aux violences en cours dans l’est du Congo », a déclaré lundi Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d’État. Le gouvernement congolais et la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) attribuent la succession de massacres de la région de Beni aux rebelles des ADF. Une thèse partiellement remise en cause par un récent rapport de l’Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité, mais au côté d’autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l’armée régulière. RD Congo – massacres : Qui sont les tueurs de Beni ? Boniface MUSAVULI – AgoraVox - 16/08/16) Cinq jours après le passage du président Joseph Kabila à Beni, dans l’Est de la République Démocratique du Congo, un nouveau massacre s’est produit dans la ville. Le massacre s’est produit au Quartier Rwangoma à seulement 2 km du centre-ville de Beni, une ville pourtant quadrillée par plusieurs bataillons de l’armée nationale, les FARDC. Comme d’habitude, les tueurs sont tous repartis sans qu’un seul soit capturé ni par l’armée ni par les casques bleus de l’ONU. L’occasion de répondre à une série des questions que bien des gens se posent depuis des mois sur les auteurs des massacres à caractère génocidaire qui sévissent dans cette partie du pays depuis octobre 2014. On les appelle « les rebelles islamistes ougandais ADF », une version officielle qui mérite d’être disséquée. Nous essayerons d’expliquer qui sont réellement les tueurs de Beni entre la réalité des rapports de force sur terrain, une version officielle qui ne tient plus la route et des certitudes tirées des enquêtes et des recoupements de plusieurs témoignages et rapports sérieux. I. La situation militaire à Beni et les rapports de force Le Territoire de Beni est sans doute le territoire congolais où l’on observe la plus grande concentration des militaires par habitant et là où l’inefficacité de l’armée peut difficilement trouver une explication rationnelle. En effet, les recherches entreprises par le GEC, un groupe de recherche basé à New York[1], sont que les effectifs des ADF oscillent entre seulement 100 et 260 maquisards[2]. Ils sont confinés dans un petit triangle d’une cinquantaine de kilomètres. En face, l’armada de l’armée congolaise, les FARDC. Les recherches de DESC-Wondo font état d’une présence à Beni d’environ 25.000 soldats opérant dans différentes unités[3]. Toujours au sujet de la puissance de feu dont dispose le Congo, il faut rappeler que les FARDC sont une force de 150.000 soldats, appuyés par la plus grande et la plus coûteuse mission de maintien de la paix au monde, la MONUSCO, forte de 19.815 casques bleus dont une brigade d’intervention créée en 2013 spécialement pour traquer et neutraliser les groupes armés[4]. Cette Brigade comprend trois bataillons d’infanterie, une compagnie d’artillerie, une force spéciale et une compagnie de reconnaissance.

En gros, avec 25.000 soldats déployés à Beni, un petit Territoire[5], et les divers appuis de la MONUSCO, le Congo dispose largement des moyens internes pour venir à bout d’une centaine de maquisards confinés dans un mouchoir de poche. D’où cette question : qui sont vraiment ces « ADF » ? II. Vérités et mensonges sur les ADF La version officielle consiste à présenter les ADF [6] comme des terroristes islamistes ougandais, en lien avec des groupes terroristes étrangers, et qui massacrent des civils dans le cadre de leur nouvelle stratégie. Selon cette version, les ADF feraient partie d’un réseau transnational d’islamistes qui s’étend jusqu’au Sahel, en passant par Boko Haram et les Al-Shebab somaliens, voire les talibans en Afghanistan. Cette version a été bâtie à partir des confidences d’un mystérieux personnage qui se présenta comme un transfuge des ADF et qui est connu sous le sobriquet de « Mr X » [7]. Durant des mois, ce fameux Mr X sera l’informateur attitré de la MONUSCO sur les ADF jusqu’à ce que des recherches aboutissent à un constat accablant ! L’homme est un affabulateur qui inventait ses récits et racontait n’importe quoi. Le chercheur américain Daniel Fahey, ancien coordinateur du Groupe d’experts de l’ONU sur la RDC, l’a rencontré et a publié un article intitulé « L’homme qui a floué l’ONU » [8], dans lequel il énumère la litanie des mensonges sur les ADF que ce monsieur a réussi à faire avaliser par le gouvernement congolais et la MONUSCO. En réalité, loin de la « version officielle » l’acronyme ADF ne désigne pas un même groupe d’assaillants. Pour comprendre l’affaire des ADF, il faut se situer dans le temps. L’histoire des ADF a en effet évolué passant d’une phase à l’autre : de 1995 à avril 2014 ; puis d’octobre 2014 à nos jours. a) Les vrais ADF : de 1995 à avril 2014 En 1995, après avoir été chassés d’Ouganda d’où ils sont originaires, les ADF, un groupe armé de tendance radicale-islamiste, ont établi leur base arrière dans le Territoire de Beni (Est du Congo) suite à une alliance avec l’Armée nationale pour la Libération de l’Ouganda (NALU), un autre mouvement rebelle ougandais installé dans le Territoire de Beni depuis 1988. Cette fusion donna naissance à une coalition connue sous l’acronyme « ADF-NALU ». L’objectif commun de ces deux groupes était de renverser le gouvernement ougandais. En décembre 2007, les combattants de NALU se sont rendus, dans le cadre des pourparlers de paix avec Kampala. Le 17 mars 2008, le gouvernement ougandais a reconnu le Royaume du Lwanzururu, satisfaisant ainsi la principale revendication des combattants de NALU. Seuls les ADF sont donc restés dans les maquis de Ben i[9]. Pour revenir aux ADF, fin 2013, après la victoire sur le M23, les FARDC et la MONUSCO ont été déployées en Territoire de Beni pour mener des opérations contre ce groupe armé. Malgré l’assassinat de l’officier qui devait piloter la première phase des opérations, le colonel Mamadou Ndala, le 2 janvier 2014, la campagne militaire fut menée avec succès sous le commandement du général Jean-Lucien Bahuma. Elle fut achevée en avril 2014 avec la prise de toutes les localités que contrôlaient les ADF, dont Medina, leur centre de commandement. Le leader des ADF, Jamil Mukulu avait fui Beni dès février 2014, abandonnant ses troupes en pleine débandade. Il sera arrêté en Tanzanie en mars 2015 puis transféré en Ouganda où, depuis, il croupit en prison [10]. Dans leur rapport du 12 janvier 2015, après le succès de l’Opération Sukola 1, les experts de l’ONU décrivent alors les ADF comme une organisation finie. Il n’en restait qu’une trentaine d’individus sans armes ni munition, et privés, par ailleurs, de sources de ravitaillement [11]. C’est ici, en réalité, que s’achève l’histoire des ADF, « les vrais », le mouvement de Jamil Mukulu qui croupit en prison en Ouganda. 750 soldats congolais avaient péri dans les combats, un sacrifice qui permit de ramener la paix dans cette partie du pays, débarrassée du plus vieux groupe armé qui y sévissait. Dès lors, d’où sont donc venus les ADF dont on parle aujourd’hui ? b) Les faux ADF : d’octobre 2014 à nos jours 1°) Des tueurs à la machette en provenance du Rwanda Entre avril 2014 et août 2014, le calme règne à Beni où l’activité économique reprend progressivement. Mais plusieurs signaux annoncent une menace sécuritaire imminente. Tout d’abord, on observe une arrivée massive des populations rwandaises qui disent venir s’installer à Eringeti (Territoire de Beni), Boga et Tchabi en Territoire voisin d’Irumu, Province d’Ituri. Selon les autorités provinciales, ces populations sont des Hutu du Masisi qui migrent vers le nord à la recherche des terres. Elles ont la particularité de voyager avec des machettes, ce qui aurait dû attirer l’attention des services de sécurités. Elles voyagent avec des laissez-passer signés par les autorités provinciales de Goma et, parfois, avec des cartes d’électeurs neuves, ce qui, également, aurait dû attirer l’attention des autorités. En effet, les cartes d’électeurs au Congo datent des élections de 2006. Les nouvelles cartes sont fabriquées au Rwanda où le M23 avait fui avec du matériel permettant de fabriquer des cartes d’électeur, et en fabrique notamment pour les rebelles burundais qui transitent par le Sud-Kivu pour aller déstabiliser le régime du président Pierre Nkurunziza. En réalité, ces populations n’étaient pas des Congolais mais des sujets rwandais expulsés de la Tanzanie. Pour rappel, le président Jakaya Kikwete, pressentant un risque de déstabilisation de son pays par le Rwanda, sur le même scénario que l’affaire des « Tutsi congolais »/Banyamulenge/AFDL, avait pris les devants et expulsé ces populations. En 2012-2013, ces populations tentèrent de s’installer dans les territoires sous contrôle du M23, mais durent fuir après la défaite de ce mouvement. Elles vont alors passer par un centre de formation militaire à Kagera, au Rwanda, puis vont être envoyées au Congo avec la complicité des autorités congolaises [12]. Leurs effectifs, à ce jour, tournent autour de 60.000 dans les secteurs où, justement, pullulent des tueurs qu’on appelle les « ADF », à savoir les forêts d’Eringeti avec pour base de repli le Territoire voisin d’Irumu. Ces assaillants sont évidemment des faux ADF, et n’ont jamais connu le chef du mouvement, Jamil Mukulu. Il s’agit de tueurs rwandais injectés dans la région, dans le cadre d’un complot régional, visant à anéantir les populations autochtones par la terreur et les actes d’extrême cruauté [13] pour les contraindre à fuir, à abandonner leurs terres qui sont réoccupées par des populations allogènes, affluant du Rwanda et de l’Ouganda voisins [14]. D’où la qualification de « génocide » retenue par les hautes autorités de l’Eglise catholique de la région, dans leur déclaration finale de mai 2015 [15]. Le « génocide des Nande », selon la lettre du 18 février 2016 adressée au Secrétaire général de l’ONU par les députés du caucus Grand Nord [16]. 2°) Les « ADF-FARDC » Le deuxième signe annonçant la dégradation de la situation sécuritaire à Beni est la mort du général Jean-Lucien Bahuma [17]. Le général Bahuma fut remplacé à la tête de l’opération Sukola 1 par le général Akili Muhindo dit « général Mundos », officier de la Garde républicaine et réputé proche du président Kabila. Il est l’homme par qui le malheur s’est abattu sur Beni. Non seulement on assiste à une remobilisation des anciens éléments ADF, jusqu’alors dispersés dans la brousse, pour qu’ils reprennent du « service » [18], et à la création des groupes armés jusqu’alors inconnus, sous étiquette ADF ; mais, pire, on voit arriver des hordes de tueurs dans le sillage des bataillons commandés par le général Mundos [19]. Les tueurs opèrent librement. Ils tuent pendant des heures sans être inquiétés. On ne les arrête pas. Les rares qui sont appréhendés, notamment par de courageux habitants, sont systématiquement remis en liberté. Comme s’il y avait une volonté d’Etat de les laisser « finir le boulot ». Les experts de l’ONU, malgré leurs insistances, affirment que le gouvernement congolais n’a pas expliqué pourquoi les tueurs de Beni étaient systématiquement remis en liberté [20]. Les massacres avaient commencé le 2 octobre 2014, le jour-même où s’ouvrait le procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, avec le général Mundos sur la liste des accusés à la barre. Les tueurs s’expriment en kinyarwanda, font remarquer les experts de l’ONU, une langue que ne parlent pas les « vrais » ADF [21]. Ils portent des uniformes FARDC et tuent à proximité des positions tenues par l’armée. Il s’avère rapidement qu’il s’agit des soldats rwandais versés dans les rangs des FARDC en application des mécanismes de brassage et de mixage [22]. Dans le rapport du Groupe d’étude sur le Congo (GEC) de mars 2016, trois régiments FARDC sont cités nommément : le 808ème régiment impliqué dans le massacre de Tenambo-Mamiki, le 809ème régiment impliqué dans le massacre de Ngadi et le 1006ème régiment impliqué dans le massacre de Mayangose [23]. Ces régiments sont formés majoritairement d’anciens miliciens du CNDP [24], l’ancêtre du M23 [25]. Ce dévoiement de l’armée amena la population de Beni à désigner ses tueurs par l’appellation sarcastique d’« ADF-FARDC ». Ces soldats FARDC (ADF-FARDC) qui tuent la population, sous le masque ADF, sont, évidemment, des faux ADF et n’ont rien à voir avec Jamil Mukulu. Et l’Ouganda dans tout cela ? 3°) La main ougandaise Au-delà des assaillants rwandais qui migrent vers Beni avec des machettes et des infiltrés issus des mécanismes de brassage et de mixage, Beni enregistre depuis décembre 2013 des infiltrations armées à partir du territoire ougandais. Des noms célèbres sont mêmes revenus dans de nombreux témoignages. Il s’agit notamment du colonel Richard Bisamaza, un Tutsi, ancien du CNDP et ancien commandant du 1er Secteur FARDC basé à Beni. Il avait fui Beni et tenté de rejoindre le M23 mais n’avait pas réussi à atteindre Ishasha. Il prit alors la route de l’Ouganda, pays dont les autorités annoncèrent que le déserteur a été arrêté en septembre 2013. Un mensonge parce que la présence du colonel Bisamaza dans les zones de massacres, à Beni, a été attestée par de nombreux rapports et témoignages [26]. L’homme ne peut pas effectuer ces incursions en territoire congolais sans la complicité des autorités ougandaises. Au-delà de ce cas, il faut toujours rappeler qu’après leur défaite, les combattants du M23 s’étaient repliés au Rwanda et surtout en Ouganda. Depuis, ils se sont dispersés du lieu de leur regroupement. La société civile de Beni a plusieurs fois signalé des infiltrations des anciens du M23 en territoire de Beni à partir des frontières de l’Ouganda. Mais il y a plus grave. En effet, plusieurs fois, après les combats entre FARDC et des assaillants, on retrouve sur le champ de bataille des cadavres de soldats portant des uniformes, des casques et des armes identiques à ceux des UPDF, l’armée ougandaise. De quoi se demander qui sont « ces soldats ougandais » qui se battent contre l’armée congolaise à Beni. La situation pourrait même se dégrader rapidement si la promesse du président Kabila à ses homologues Museveni et Kagame était mise à exécution. Le président Kabila a, en effet, promis de faire revenir au Congo les membres du M23 qui s’étaient repliés au Rwanda et en Ouganda ainsi que les milliers de « réfugiés congolais » installés dans ces deux pays. Les expériences du passés sont que ces deux difficiles voisins se servent systématiquement de ce genre d’occasion pour déployer leurs propres agents au Congo et provoquer des troubles dans le cadre de l’interminable guerre qu’ils mènent contre le Congo depuis 1996.

[1] GEC (Groupe d’étude sur le Congo), un centre de recherche indépendant dirigé par Jason Stearns, ancien Coordinateur du Groupe d’experts de l’ONU sur la République Démocratique du Congo. [2] GEC, « QUI SONT LES TUEURS DE BENI ? », Rapport d’enquête N°1, mars 2016, p. 16. [3] Les unités militaires déployées à Beni : - une brigade commando sous le commandement du général Kalonda, avec deux bataillons déployés dans la zone dite « triangle de la mort » commandés par le colonel Ngadjole Tipi Ziro-Ziro ; - 5 régiments d’infanterie venus de Kinshasa et de Dungu, - 4 brigades d’infanterie et - une unité d’appui-feux mixte de la Garde républicaine (les GR) qui a la taille d’un régiment (1.200 soldats). Elle est composée d’un bataillon d’artillerie avec des unités de lance-roquettes multiples et des unités d’artillerie anti- aérienne équipées de canons de DCA déployés autour de l’aéroport de Beni-Mavivi. N.B. : une brigade compte environ 2.500 soldats ; un bataillon compte environ 800 soldats tandis qu’un régiment en compte 1.200. [4] La brigade d’intervention de la MONUSCO est une force de 3.069 soldats dotée d’un mandat offensif. Elle a été créée par la Résolution 2098 (2013) du Conseil de sécurité de l’ONU du 28 mars 2013. Composée de soldats sud-africains, tanzaniens et malawites, elle vient en appui aux 17.000 casques bleus et aux unités FARDC dans les zones de combats. [5] Les Territoire de Beni a une superficie de 7.484 km² avec une population de 1.273.583 habitants, soit une moyenne d’1 soldat pour 50 habitants, c’est-à-dire 11 fois plus que la moyenne nationale (1 soldat pour 566 habitats). [6] ADF : Allied Democratic Forces (Forces Démocratiques Alliées). [7] C’est sous ce sobriquet que ce monsieur est apparu entièrement masqué pour témoigner à charge au procès sur l’assassinat du colonel Mamadou Ndala, en octobre-novembre 2014, témoignage sur la base duquel la Cour militaire opérationnelle du Nord-Kivu avait condamné à mort le lieutenant-colonel Birotsho Nzanzu Kosi, malgré les protestations de ce dernier. Le lieutenant-colonel Birotsho est, depuis, enfermé dans la prison de Makala à Kinshasa. [8] Daniel Fahey, “Congo’s “Mr. X” - The Man who Fooled the UN”, http://wpj.dukejournals.org/content/33/2/91.abstract. [9] Mais il faut souligner que les ADF (les vrais) n’étaient pas une « rébellion ougandaise » à proprement parler. Ils ne menaient aucune attaque contre l’Ouganda, mais plutôt contre les populations congolaises. Par ailleurs, les produits de contrebande, du bois et de l’or principalement, dont ils s’emparaient au Congo, ils les écoulaient sur le marché ougandais. Ils utilisaient même des comptes dans les banques ougandaises pour financer leurs activités criminelles. En gros, les ADF et l’Ouganda étaient des partenaires dans le cadre d’une économie mafieuse qu’ils entretenaient sur le dos des Congolais. [10] Daniel Fahey, op. cit. [11] Rapport S/2015/19 du Groupe d’experts de l’ONU du 12 janvier 2015, p. 7, § 14. [12] « L’heure des révélations sur l’assassinat du père Vincent Machozi et les massacres de Beni », 3 avril 2016, benilubero.com/lheure-des-revelations-sur-lassassinat-du-pere-vincent-machozi-et-les-massacres-de-beni/. [13] https://www.facebook.com/benigenocide/. [14] Le processus d’occupation du Kivu, d’élimination de ses populations autochtones et de son repeuplement par des populations en provenance du Rwanda est un secret de polichinelle. Le sujet est abordé dans ‘Les Génocides des Congolais’, pp. 235-239. [15] « Notre cri pour le respect absolu de la vie humaine », Message de l’Assemblée Épiscopale Provinciale de Bukavu (ASSEPB), Butembo, 23 mai 2015. http://www.africamission- mafr.org/Declaration_ASSEPB_23_05_2015.pdf. [16] CENTRE D'ETUDES JURIDIQUES APPLIQUEES-CEJA-UCG, « Nord Kivu : les députés nationaux du Caucus Grand Nord alertent les Nations Unies sur « Génocide contre la communauté Nande à l’Est de la République Démocratique du Congo », ceja.overblog.com/2016/02/nord-kivu-les-deputes-nationaux-du-caucus-grand-nord- alertent-les-nations-unies-sur-genocide-contre-la-communaute-nande-a-l-est-de-l. [17] Le général Bahuma est décédé le 31 août 2014 des suites d’un malaise qu’il avait ressenti au cours d’une mission officielle en Ouganda. Pour la petite histoire, le général Bahuma, héros avec Mamadou Ndala, de la campagne contre le M23 et contre les ADF, deux groupes armés liés au Rwanda et à l’Ouganda, s’apprêtait à parler dans un micro lorsqu’il fut pris de malaise. [18] Plusieurs noms d’officiers FARDC sont cités dans les rapports onusiens pour leur rôle dans le recrutement de tueurs sous masque ADF, la remobilisation des anciens ADF qui avaient fui dans la brousse, la fourniture d’armes, de munitions et de renseignements. Voir notamment Rapport S/2016/466 du Groupe d’experts de l’ONU du 23 mai 2016, §§ 208-212. [19] Le rôle du général Mundos, à la tête de cette-armée-qui-tue-la-population, devient rapidement flagrant, quasiment dès les premières semaines des massacres. Plusieurs voix s’étaient élevées à pour réclamer son départ de Beni. Le régime Kabila a alors organisé un « tour de magie ». Le général Mundos a été envoyé dans l’ex- Katanga, à Kalemie. Puis, lorsque la vigilance de la population a baissé, il a été discrètement ramené près de Beni, à Mambasa, dans la province voisine de l’Ituri. Il a été placé à la tête de la 32ème Brigade mécanisée de la force de défense principale, tout en cumulant les fonctions de commandant du secteur opérationnel FARDC Mambasa-Nyanyi-Komanda-Nyakunde, en Territoire d’Irumu. C’est justement dans ce secteur que « les migrants- rwandais-voyageant-avec-des-machettes » ont été installés par dizaines de milliers et d’où partent désormais des attaques contre la population du Territoire voisin de Beni (attaques sur Eringeti, Oicha, Mavivi,…). [20] Ibidem, § 213. [21] Rapport S/2015/19 du Groupe d’experts de l’ONU du 12 janvier 2015, §§ 41 et 42. [22] Dans sa lettre du 14 mai 2016, la Société civile de Beni-Lubero réclame de départ de ces soldats. Cf. « RDC : lettre ouverte au président Kabila sur les massacres à Béni », http://www.rfi.fr/afrique/20160517-rdc-kabila-adf- massacres-beni-lettre-ouverte-gilbert-kambale. [23] Rapport GEC, op. cit., pp. 27-31. [24] Mouvements que dirigeaient les généraux et Bosco Ntaganda. [25] Ils avaient été versés dans les rangs des FARDC durant la période préélectorale de 2011 pour appuyer la Majorité présidentielle. [26] Rapport du GEC, op. cit. p. 38.

En colère contre les autorités, les familles des victimes de Beni n’ont pas voulu d’obsèques officielles Jeune Afrique / AFP - 16 août 2016

La plupart des familles de victimes de Beni ont enterré leurs morts sans attendre des obsèques officielles, a-t-on appris mardi de sources locales. Elles reprochent au pouvoir en place de ne pas avoir su empêcher le massacre qui a fait 51 morts selon la société civile (contre 42 d'après le gouvernement) dans la nuit de samedi à dimanche dans l'est du pays.

« La population a récupéré hier – lundi – les corps des leurs pour les enterrer », a déclaré à l’AFP le maire de Beni, Edmond Masumbuko, indiquant que l’État a pris en charge les corps qui ont été abandonnés. Quatre corps seulement étaient encore conservés mardi à la morgue de Beni, selon le correspondant de l’AFP, alors que dimanche 36 corps y avaient été déposés par l’armée et la population. Un deuil national de trois jours a été décrété par le gouvernement, dont le chef Augustin Matata s’est rendu mardi sur les lieux du drame. Mais, dès dimanche, certaines familles avaient refusé de placer les dépouilles mortelles de leurs proches à la morgue, préférant organiser leurs deuils en privé. « Ils avaient refusé que le gouvernement les enterre alors qu’il ne les avaient pas sécurisés de leur vivant », déclarait lundi à l’AFP Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni.

Mettre fin aux attaques Au total, 51 civils ont été tués dans la nuit de samedi à dimanche dans des quartiers nord de Beni, à la lisière du parc de Virunga, repaire des rebelles ougandais des Forces démocratiques alliées (ADF), selon un bilan de la société civile de Beni. Le gouvernement, de son côté, avance le chiffre de 42. Pour ce dernier, « la priorité est d’écraser ces terroristes fous », a déclaré à l’AFP son porte-parole, Lambert Mende, ajoutant que le programme des obsèques pourrait être éventuellement décidé par le Premier ministre Augustin Matata. Dépêché par le président Kabila resté à Goma, capitale du Nord-Kivu, ce dernier a effectué une visite des lieux en compagnie de hauts responsables de l’armée et de la police.

Des quartiers déserts « Depuis lundi, Rwangoma, Mbelu et Bwerere sont devenus des quartiers fantômes, vidés de leurs habitants bien avant la visite du Premier ministre », a déclaré à l’AFP Gilbert Kambale, président de la société civile de Beni. « La population est paniquée et traumatisée », a reconnu de son côté le maire de la ville, Edmond Masumbuko, précisant que l’armée sécurise désormais toute l’étendue de Beni. « Nous sommes en colère contre ce gouvernement », « ces autorités n’ont rien fait pour protéger la population », ont lâché quelques très rares habitants revenus sur place. Pendant ce temps, trois hélicoptères de l’ONU poursuivaient leurs rotations. Division et colère en RDC Le Vif - 16/08/16 Le massacre de plusieurs dizaines de civils dans la nuit de samedi à dimanche à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), attisait lundi la contestation contre le président Joseph Kabila, alimentant un climat politique déjà tendu à quelques mois de la fin de son mandat officiel. Dimanche, un porte-parole de l'armée a imputé cette tuerie aux rebelles ougandais musulmans des Forces démocratiques alliées (ADF), accusés d'être les principaux responsables d'une série de massacres qui ont fait plus de 650 morts dans la région de Beni depuis octobre 2014. M. Kabila était lundi à Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, où se tient une réunion de sécurité. Il devait ensuite se rendre à Beni. Le Premier ministre Augustin Matata devait faire de même, accompagné d'une délégation d'officiers militaires. Selon un nouveau bilan donné lundi par la société civile de Beni, ville de la province du Nord-Kivu, ce sont 51 civils qui ont été "tués à la machette". Un bilan contesté par les autorités. Dimanche, le porte-parole du gouvernement Lambert Mende avait annoncé un bilan officiel de 36 morts. Quelques heures plus tard, le maire de Beni évoquait 42 victimes. Interrogé lundi par l'AFP, M. Mende estimait que la société civile avançait un bilan qui "n'est pas objectivement vérifiable". Lundi, au premier des trois jours de deuil national décrété par le gouvernement, alors que les drapeaux étaient mis en berne, les Congolais se montraient amers. Dès dimanche, une centaine d'habitants de Beni avaient exprimé leur colère en scandant des slogans hostiles au gouvernement et au président Kabila qui avait promis, 72 heures plus tôt, de tout mettre en oeuvre pour "imposer" la paix et la sécurité à Beni. Signe de défiance ultime, certaines familles ont même refusé de placer leurs défunts à la morgue, préférant "organiser leur deuil en privé et refus(ant) que le gouvernement les enterre alors qu'il ne les avait pas sécurisés de leur vivant", déclarait lundi à l'AFP Teddy Kataliko, membre de la coordination de la société civile de Beni. 'Inaction coupable' Côté politique, l'ambiance n'était pas meilleure lundi, certains opposants réclamant la démission du pouvoir en place. Le Front citoyen 2016, une plate-forme opposée à tout report de la présidentielle - censée se tenir cette année, mais devenue hautement improbable - note "avec regret que le président Kabila et son gouvernement ont totalement échoué à ramener la paix dans cette région". Par conséquent, conclut-il, le chef de l'État doit "démissionner". La plate-forme va encore plus loin. Elle suggère que M. Kabila "pourrait être le véritable responsable de l'insécurité" à Beni, afin de "pérenniser une terreur quasi-généralisée dans plusieurs coins du pays" alors que les "Congolais attendent la fin de son régime, et l'avènement de la première alternance démocratique au sommet de l'État". L'opposant Moïse Katumbi, candidat déclaré à la prochaine élection présidentielle, dénonce de son côté l'"inaction coupable de nos dirigeants", ajoutant sur Twitter: "Il est temps d'agir". Exilé à l'étranger depuis mai, officiellement pour s'y faire soigner, M. Katumbi, poursuivi par la justice congolaise, craint surtout pour sa sécurité, les autorités congolaises ayant promis de l'arrêter dès son retour au pays. Dans le clan présidentiel, on proteste contre ces mises en cause. "Instrumentaliser à des fins politiciennes la plaie fraîche que porte encore Beni est tout simplement déplorable", a déclaré sur Twitter le président de l'Assemblée nationale et chef de la Majorité présidentielle (MP), Aubin Minaku. Les Etats-Unis condamnent "dans les termes les plus forts cette horrible attaque et (continueront) de soutenir tous les efforts pour mettre un terme aux violences en cours dans l'est du Congo", a déclaré lundi Elizabeth Trudeau, porte-parole du département d'Etat. M. Kabila est au pouvoir depuis 2001, son mandat s'achève le 20 décembre et la Constitution lui interdit de se représenter, mais l'opposition le soupçonne de manoeuvrer pour s'accrocher à son poste, quitte à reporter la présidentielle. Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) attribuent la succession de massacres de la région de Beni aux rebelles des ADF. Une thèse partiellement remise en cause par un récent rapport de l'Université de New York, selon lequel les ADF portent effectivement une part très importante de responsabilité, mais au côté d'autres éléments armés, parmi lesquels des soldats de l'armée régulière. Washington redoute des violences si Kabila s'accroche au pouvoir RTBF/AFP - le 17 août 2016 Washington - Les Etats-Unis redoutent des violences en République démocratique du Congo si le président Joseph Kabila s'accroche au pouvoir après la fin de son mandat en décembre, Kinshasa menaçant du risque de "chaos" en cas d'ingérence étrangère dans la crise. Cela fait des mois que Washington surveille comme le lait sur le feu la RDC, où le climat politique se tend à l'approche du 20 décembre, date du terme du second mandat du président Kabila, auquel la Constitution interdit de se représenter. Le fils de Laurent-Désiré Kabila, qui a succédé à son père assassiné en 2001 avant d'être élu en 2006 et en 2011, est soupçonné par son opposition et des pays occidentaux de manœuvrer pour rester chef de l'Etat, quitte à chercher à repousser la présidentielle. En mai, la Cour constitutionnelle a autorisé Joseph Kabila à demeurer à son poste si l'élection n'était pas organisée dans les temps. Un scénario qui semble de plus en plus probable. La Constitution dispose que "le scrutin est convoqué 90 jours avant l'expiration du mandat du président", soit le 19 septembre. Si bien que "le Congo est à un mois d'une crise constitutionnelle complète", s'est ainsi alarmé Anthony Gambino, ancien directeur à Kinshasa de l'USAID, l'agence humanitaire du département d'Etat. "Plus on se rapproche de ces dates butoirs, moins les bons scénarios sont plausibles et plus les mauvais sont probables", a renchéri Thomas Perriello, émissaire du département d'Etat pour l'Afrique des Grands lacs. MM. Perriello et Gambino participaient cette semaine à une conférence de l'institut Brookings sur la RDC, au côté de son ambassadeur à Washington, François Nkuna Balumuene. "Si nous ne trouvons pas de solution négociée, ces scénarios extrêmement préoccupants pourraient se traduire par de la violence", a prévenu M. Perriello. - Alternance démocratique en Afrique - Le responsable américain a rappelé que le président Barack Obama militait pour l'alternance démocratique en Afrique. "Les progrès démocratiques en Afrique sont en danger quand des dirigeants refusent de quitter le pouvoir à la fin de leur mandat", avait lancé M. Obama devant l'Union africaine en juillet 2015. A l'adresse de ses homologues africains, il avait souligné que la Constitution des Etats-Unis lui interdisait de briguer un troisième mandat. Washington a ainsi exhorté, sans succès, les présidents burundais Pierre Nkurunziza et rwandais à ne pas changer la Loi fondamentale pour rester au pouvoir. La diplomatie américaine veut donc que la règle s'applique aussi à Joseph Kabila. En 15 ans, le président de la RDC a eu "le mérite" de construire une "démocratie constitutionnelle", il a "maintenant l'occasion de tourner la page", a fait valoir M. Perriello. Accusés d'ingérence dans les tragédies des Grands lacs depuis la décolonisation, les Etats- Unis n'ont aucun "intérêt" dans la région, ni d'"animosité personnelle" contre tel ou tel dirigeant africain, a assuré le diplomate américain. L'ancien Congo belge indépendant en 1960, devenu Zaïre au début des années 1970, puis République démocratique du Congo dans les années 1990, a été meurtri par de terribles guerres, notamment dans l'Est frontalier avec le Rwanda. Beni et ses environs sont le théâtre depuis octobre 2014 de massacres commis essentiellement à l'arme blanche et ayant fait plus de 650 morts. - 'Implosion de la RDC' - Devant l'institut Brookings, l'ambassadeur Balumuene a ainsi invoqué les difficultés sécuritaires et économiques sous la présidence Kabila, en particulier la lutte contre une rébellion tutsi soutenue par le Rwanda, le M23, vaincue fin 2013. Dans ce contexte, le diplomate congolais a plaidé pour une "prolongation" du mandat de Joseph Kabila. M. Balumuene a réclamé du "temps, après le 20 décembre, presque un an, pour préparer les élections" et a promis que le président sortant ne serait pas candidat à un nouveau mandat. Mais le représentant de Kinshasa a aussi mis en garde contre un scénario catastrophe. Il a accusé "l'opposition et certains partenaires étrangers" de chercher à "utiliser la rue, une révolution de masse pour chasser le président Kabila" et, alors, "personne ne sera en mesure d'assurer l'après-chaos". "L'implosion de la RDC doit être évitée à tout prix (...) Il n'y a aucun intérêt à créer une deuxième Libye en Afrique centrale", a averti l'ambassadeur, qui parlait en français. M. Gambino lui a rétorqué que "la Constitution du Congo devait être respectée", que "la présidentielle devait avoir lieu, si ce n'est en 2016, le plus tôt possible en 2017" (Ce même texte a également été publié sur Le Monde/Afrique, sous le titre « RDC : les Etats-Unis redoutent les ambitions du président Kabila » ) Le Premier ministre congolais hué après un massacre à Beni AFP - 17-08-16 Le Premier ministre congolais a été hué mardi(16 août 2016,NDLR) par des centaines de personnes accourues à la mairie de Beni, ville de l'est de la République démocratique du Congo théâtre ce week-end d'un massacre de plusieurs dizaines des civils, a constaté un journaliste de l'AFP. C'est aux cris de "corrompu" alternant avec "démissionnez" que le Premier ministre Augustin Matata a achevé son court discours à la mairie de Beni où il venait de boucler une visite-éclair de plus de trois heures. "Je suis venu vous présenter les condoléances du président de la République Joseph Kabila", a déclaré M. Matata. Il a promis de dépêcher le ministre des Affaires sociales pour "une aide de l’État" aux rescapés. "Qu'est-il venu faire? On n'a pas besoin d'aides humanitaires, mais de la paix" a protesté Germain Katembo, l'un des rescapés du massacre d'une cinquantaine de personnes, selon des organisations de la société civile, dans la nuit de samedi à dimanche, où il a perdu trois membres de sa famille. "Les rebelles ougandais des ADF (Forces démocratiques alliées, ndlr) ont cuisiné et mangé allègrement dans le coin avant de passer à l'attaque", alors que "l'alerte avait été donnée suffisamment à temps, a déploré un autre manifestant, Cosmos Kombi, affirmant avoir retrouvé et enterré "deux corps de ses frères" lundi. "Mamadou, Mamadou" scandait la foule, en référence à l'emblématique et populaire colonel Mamadou Ndala tué en janvier 2014 près de Beni, alors que l'armée se préparait à lancer une opération contre les ADF. Auréolé de plusieurs victoires, le colonel Ndala avait réconcilié de nombreux habitants du Nord-Kivu avec une armée congolaise réputée à cette époque surtout pour son inefficacité et son indiscipline. Un colonel des Forces armées de la RDC et quatre miliciens ADF avaient été condamnés en novembre 2014 pour cet assassinat. Beni et ses environs sont le théâtre depuis octobre 2014 de massacres essentiellement à l'arme blanche ayant fait plus de 650 morts. Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) attribuent ces tueries aux rebelles des ADF Gaz lacrymogènes et tirs de sommation contre une manifestation à Beni AFP - 17 août 2016 Beni (RD Congo) - Des policiers et des militaires congolais ont réprimé mercredi à coups de gaz lacrymogènes et des tirs de sommation une manifestation à Beni, au dernier jour du deuil national en mémoire de plusieurs dizaines de civils tués par des rebelles ougandais dans cette ville de l'est de la République démocratique du Congo (RDC), a constaté un journaliste de l'AFP. Les forces de l'ordre ont chargé à 10H30 (08H30 GMT) des centaines de manifestants protestant sur la principale artère qui mène à la mairie de Beni contre l'inaction des autorités contre les violences touchant la région. Au moins six manifestants ont été violemment interpelés, jetés sans ménagement dans une jeep militaire pour être conduits vers une destination inconnue, selon le correspondant de l'AFP. Des drapeaux du parti présidentiel, le Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD) ont été brûlés, tout comme, au grand marché de Beni, une effigie du président congolais Joseph Kabila. Le territoire de Beni et ses environs sont en proie à une série de massacres principalement à l'arme blanche, ayant causé la mort de plus de 650 personnes depuis octobre 2014 La dernière tuerie d'envergure a vu 51 civils tués dans la nuit de samedi à dimanche dans des quartiers nord de Beni, à la lisière du parc de Virunga, repaire des rebelles ougandais de Forces démocratiques alliées (ADF), selon un bilan de la société civile de Beni. Le gouvernement évalue de son côté le total des morts à 42. La société civile de Beni avait décrété trois journées ville morte à partir de lundi. Les manifestants avaient noué autour de leurs têtes des étoffes tatouées Amani (paix, en swahili), pour clôturer le deuil. En visite-éclair à Beni mardi, le Premier ministre congolais Augustin Matata a été hué par la foule qui l'a appelé à la démission, en accusant les autorités de n'avoir pas protégé la population contre ce danger bien identifié. Le gouvernement congolais et la Mission de l'ONU en RDC (Monusco) attribuent ces tueries aux rebelles des ADF. Une version partiellement remise en cause par des experts qui imputent également une part de responsabilité à des soldats de l'armée régulière. Des heurts à Beni/ Après le massacre du weekend, des habitants de Béni disent vivre dans la peur. BBC - 17 août 2016 Des affrontements ont opposé des policiers et des militaires à des manifestants, ce mercredi, à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC). Les forces de l'ordre ont fait usage de gaz lacrymogènes et de tirs de sommation pour disperser une manifestation. Les manifestants protestaient sur l'une des principales artères de Beni contre l'inaction des autorités devant les violences à l'origine de la mort, le weekend dernier, de dizaines de personnes, dans cette ville. Les heurts de ce mercredi surviennent à la fin du deuil national de trois jours décrété par les autorités congolaises en mémoire des dizaines de civils tués. Dans la nuit de samedi à dimanche, 42 personnes ont été tuées à Beni, selon un bilan du gouvernement congolais. Selon la société civile locale, 51 morts ont été dénombrés. Les tueries sont attribuées aux Forces démocratiques alliées (ADF), une rébellion ougandaise active dans l'est de la RDC. Après le massacre du weekend, des habitants de Béni disent vivre dans la peur. "La population vit la peur au ventre. Une fois la nuit tombée, les gens quittent leurs villages et vont passer la nuit ailleurs, par peur d'être encore une fois de plus victimes des tueries", affirme Tembo Yotama, un jeune de la région. La ville de Beni et ses environs sont en proie à une série de massacres ayant causé la mort de plusieurs centaines de personnes depuis 2014. Le Pouvoir fragilisé après les massacres de Beni Christophe RIGAUD – Afrikarabia17 Août 2016 Le Premier ministre congolais a été chahuté lors de sa visite à Beni, après une nouvelle tuerie dans la région, et de violentes manifestations ont éclaté ce mercredi. Une explosion de colère qui met en difficulté le gouvernement et le président Kabila, alors que le pays s’enfonce dans une crise politique majeure. Beni sera-t-il le massacre de trop ? La colère gronde contre le gouvernement alors que le bilan s’alourdit au Nord-Kivu, où 51 personnes ont été tuées dans un massacre le week-end dernier à Beni – voir notre article. « On en a marre de votre compassion… démissionnez ! » pouvait-on entendre au passage du Premier ministre, Augustin Matata Ponyo mardi 16 août dans la ville martyre du Nord- Kivu. Le chef du gouvernement de République démocratique du Congo (RDC) était en visite à Beni aux côtés du vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur Evariste Boshab, du ministre de la défense Crispin Atama, et du chef d’Etat-major général Didier Etumba. Population exaspérée à Beni Mercredi matin, au lendemain de la visite ministérielle, la pression est montée d’un cran devant la mairie de Beni où plusieurs centaines de personnes, rejoints par manifestants de Butembo et Oicha, ont bloqué l’avenue Nyamwisi et se sont attaqués à des drapeaux de la Majorité présidentielle. Des coups de feu ont été tirés par la police, qui a procédé à plusieurs arrestations. Un premier bilan provisoire fait état de un mort et neuf personnes blessées. Au coeur de la colère : l’impuissance du pouvoir à stopper les massacres à répétions dont est victime la région depuis l’automne 2014. Des tueries à l’arme blanche qui ont provoqué, en moins de deux ans, la mort de plus de 650 personnes. Promesses présidentielles Après trois visites présidentielles à Beni et plusieurs promesses de ramener au plus vite la sécurité dans la zone, la population ne décolère pas face à l’incapacité des autorités congolaises et de l’armée régulière à arrêter les tueries. Les trois jours de deuil national n’ont visiblement pas suffit à calmer une population partagée entre la colère et la peur de nouvelles attaques. Le président Kabila était pourtant venu rassuré la population sur place trois jours avant ce nouveau massacre, promettant une nouvelle fois « d’imposer la paix » dans la région… en vain. Complicité au sein des FARDC ? Après pratiquement deux ans de massacres sans fin, le président Joseph Kabila et le gouvernement congolais se retrouvent, avec les casques bleus de l’ONU, au banc des accusés. Surtout que des doutes subsistent sur les réels responsables de ces massacres. Les autorités et l’armée congolaise affirment que les rebelles ougandais les Forces démocratiques alliées (ADF) seraient les auteurs de ces tueries. Un groupe armé présent depuis plus de 25 ans en RDC et dont la structure s’est fortement « congolisée » au fil des années. Mais un rapport très documenté du Groupe d’étude du Congo (GEC) pointe des responsabilités multiples dans ces massacres, et notamment des autres groupes armés congolais, mais aussi au sein même de l’armée congolaise. Des complicités à haut niveau qui impliqueraient un général de l’armée régulière, Muhindo Mundos. Des massacres… et une crise politique Ce nouveau massacre semble désormais cristalliser les tensions politiques très vives qui agitent en République démocratique du Congo (RDC) à l’approche de la fin du mandat de Joseph Kabila, fin décembre 2016. L’opposition accuse le chef de l’Etat de tout faire pour retarder le scrutin afin de s’accrocher au pouvoir au-delà de 2016. Une décision de la Cour constitutionnelle a d’ailleurs validé cette « stratégie » en autorisant le président congolais à rester en poste jusqu’à la tenue des élections. Les « manoeuvres » du camp présidentiel ont plongé le pays dans une crise politique profonde, mobilisant fortement la population contre une possible troisième mandat de Joseph Kabila. Le gouvernement s’abrite derrière le terrorisme international Cette énième tuerie à Beni pourrait être le massacre de trop pour le pouvoir congolais. Une étincelle qui pourrait embraser la région, déjà très instable, voire le pays tout entier. Pour éteindre un possible « incendie », le gouvernement a changé… sa communication. Fini, les groupes armés et les ADF et bienvenue aux « terroristes djihadistes ». Un changement de vocable qui permet aux autorités congolaises de s’abriter derrière le terrorisme international qui frappe le Moyen-orient, l’Afrique et l’occident. Une nouvelle stratégie qui ne correspond pourtant à aucune réalité sur le terrain. Les experts internationaux, ainsi que les autorités congolaises, qui se sont penchés sur la question, n’ont jamais pu prouver le moindre lien entre les ADF et les réseaux islamistes (notamment les Shebbabs somaliens). Le « terrorisme » serait soudain apparu en 2016, alors que la région vit avec une cinquantaine de groupes armés, la plupart congolais, depuis plus de 20 ans. Fusibles ? L’opposition ne s’est évidemment pas gênée de fustiger l’incurie de Kinshasa face à une situation « qui n’a que trop duré ». L’UDPS de Tshisekedi a dénoncé « l’illégitimité » de Joseph Kabila qui a « failli à la mission régalienne de protéger le peuple congolais ». Quant à Moïse Katumbi, candidat déclaré pour succéder à l’actuel chef de l’Etat, il accuse « l’inaction coupable de nos dirigeants ». Pour l’heure, Joseph Kabila n’a pas voulu jouer la carte du « fusible » en débarquant un membre de son gouvernement. Ebranlée par les massacres de Beni, la crédibilité du chef de l’Etat est pourtant mise à mal. Mais en limogeant son ministre de la défense ou son chef d’Etat major de l’armée, le président congolais se fragiliserait lui-même, alors que son propre camp apparaît affaibli par la crise politique. Certains observateurs affirment enfin que la reprise de l’insécurité à l’Est pourrait servir les desseins du président Kabila pour se maintenir au pouvoir en instaurant un « Etat d’urgence », légitimant ainsi le report de la présidentielle. Un mort par balle dans la répression d'une manifestation à Beni AFP – le 17-08-16 Beni (RD Congo) - Un manifestant a été tué par balle mercredi lors de heurts avec les forces de l'ordre au cours d'une manifestation anti-gouvernementale à Beni, dans l'est de la République démocratique du Congo, a-t-on appris de source hospitalière. Cette personne a été tuée par une balle qui est entrée par le dos sans sortir de son corps, a déclaré à l'AFP le Dr Jérémie Muhindo de l'hôpital de Beni, où plusieurs centaines de personnes manifestaient contre l'inaction des autorités contre les violences qui touchent la région depuis deux ans. Cinq personnes blessées dont trois par balles, ont été admises pour des soins, a ajouté le Dr Muhindo. Un jeune homme a été tué par un policier près de la rivière Kilokwa, a confirmé à l'AFP le président de la société civile de Beni Gilbert Kambale. Un policier a tiré à bout portant sur un jeune habillé en jeans, parce qu'il paraissait le plus actif lors de la manifestation, selon un témoin de la scène près du grand marché de Beni. (La suite de la dépêche reprend les mêmes généralités que les dépêches antérieures)° Théodore Mugalu : « Si Kabila se prononce sur sa candidature, cela va susciter d’autres problèmes inextricables » Trésor Kibangula – Jeune Afrique - 17 août 2016 De passage à Paris, Théodore Mugalu, directeur de la Maison civile du chef de l’État congolais, est revenu pour Jeune Afrique sur le dialogue politique convoqué par le président Joseph Kabila, mais dont le début se fait toujours attendre. Partira, partira pas ? À quatre mois de la fin de son second et dernier mandat constitutionnel, Joseph Kabila entretient le suspense autour de son avenir politique. Le chef de l’État congolais répète toutefois qu’il passera les rênes du pays au prochain président élu. Problème : la date de la tenue du scrutin présidentiel – initialement prévue le 27 novembre – constitue aujourd’hui un grand mystère. En attendant, Joseph Kabila appelle au dialogue. Mais ses principaux opposants, Étienne Tshisekedi et Moïse Katumbi en tête, boudent. Comment décrisper le climat politique et conduire le pays vers des élections apaisées dans les délais constitutionnels ? Pour le pasteur Théodore Mugalu, directeur de la Maison civile du chef de l’État congolais et ancien ambassadeur de la RD Congo en Tanzanie, les acteurs politiques doivent avant tout privilégier l’intérêt général. Joseph Kabila compris ? Entretien. Jeune Afrique : Près d’une année après sa convocation par le chef de l’État, le « dialogue politique national inclusif » n’a toujours pas démarré. Peut-on dire que Joseph Kabila ne parvient pas à convaincre la classe politique congolaise ? Théodore Mugalu : Le président Kabila n’arrive pas à convaincre l’espace politique, mais il a convaincu le peuple congolais. Nuance. Parmi les opposants qui ne veulent pas écouter le chef de l’État, il y a trop de vieillards. Mais l’alternance qu’ils ne cessent de réclamer ne se fera pas des jeunes aux vieux, mais des jeunes aux jeunes. Tel est le vœu des pères de l’indépendance qui, à travers la dernière strophe de notre hymne national, nous demandent de léguer le serment de liberté à la postérité. La maladie de cet espace politique remonte en fait à l’indépendance même du pays, le 30 juin 1960. Le Congo est né infirme constitutionnellement. Il n’y a jamais eu de table ronde constitutionnelle. C’est pourquoi le règlement de cette crise nécessite que l’on se mette ensemble, que chacun sacrifie ses intérêts personnels pour ne considérer que ceux de la nation. Même l’opposant historique Étienne Tshisekedi, avec qui le pouvoir a eu des négociations préliminaires, rejette finalement les pourparlers tels que convoqués par le président Kabila… La question de sa participation à ces pourparlers ne mérite même pas de se poser. Étienne Tshisekedi a l’obligation d’y prendre part. D’autant qu’il est du devoir de nos leaders politiques de donner la paix au peuple. Or pour qu’il y ait la paix, il faut dialoguer. Ayant connu la table ronde et fort de sa grande expérience politique, c’est Tshisekedi qui aurait dû appeler au dialogue, pas son petit-fils Joseph Kabila. Pour l’instant, l’opposition récuse Edem Kodjo, facilitateur de l’Union africaine, et exige la libération des prisonniers politiques et l’arrêt des poursuites contre des opposants. Qu’en pensez-vous ? Le dialogue est la respiration même de la démocratie. Il est inconditionnel. Il ne peut pas y avoir des conditions pour dialoguer. Libération des prisonniers politiques ? Le président Kabila en a déjà libéré à plusieurs reprises. Quelqu’un qui a violé, incendié des maisons ou commis des crimes contre l’humanité doit- il être libéré pour participer au dialogue ? Nous devons lire la Constitution et les lois du pays. Mais si pendant le dialogue, nous constatons qu’il faut libérer telle ou telle autre personne – comme on avait libéré Lumumba à Kisangani pour qu’il puisse participer à la table ronde de Bruxelles en 1960 -, pourquoi le président refuserait-t-il de gracier ? À mon avis, ce dialogue doit également avoir comme participants de base les serviteurs de Dieu, les sacrificateurs, pour nettoyer les cœurs de nos politiques. C’est désormais un dialogue pour que la Constitution puisse retrouver son autorité morale, sans laquelle il est impossible d’accorder nos violons. Nous devons élever le débat afin d’appeler le Congolais à aimer son pays avant son époux, ses enfants, sa famille. Pour décrisper le climat politique, le président Kabila ne devrait-il pas annoncer qu’il ne compte pas briguer un nouveau mandat à l’issue de son dernier quinquennat constitutionnel ? La Constitution ne l’oblige pas à le faire. Même en France, rien n’oblige le président François Hollande à dire s’il sera, ou pas, candidat en 2017. Ce débat est donc un faux fuyant. La Constitution dit que le président actuel reste en place jusqu’à ce qu’un nouveau soit élu. Elle ne dit pas que le président « glisse » : glisser, c’est anticonstitutionnel, mais rester est constitutionnel. Léon Kengo wa Dondo par exemple est resté [à la tête du Sénat] au-delà de son mandat. Il n’a pas glissé, il est resté dans la Constitution. Il en sera de même du président de la République. La Constitution, c’est la fille aînée du chef de l’État. Il la respectera : il n’y aura pas de troisième mandat. Mais si le président Kabila se prononce sur sa candidature, cela ne va susciter que d’autres problèmes inextricables dans tous les camps. Même au sein de la majorité, les gens – surtout ceux qui veulent être dauphins – risquent de s’entre- tuer. Que pensez-vous de récents propos de certains responsables du PPRD, principale formation de la coalition au pouvoir, qui ont évoqué l’hypothèse d’un référendum pour modifier ou changer la Constitution ? Nous sommes en démocratie. Chacun est libre de dire ce qu’il veut tant que cela reste conforme à l’absolu qui est la Constitution. Joseph Kabila, lui, n’a jamais dit qu’il était candidat pour un troisième mandat. Il n’a pas non plus appelé à un référendum. Ce dernier n’est pas une question individuelle mais nationale. Il faudra suivre la procédure édictée par la Constitution.

Paix en Afrique : le Canada prêt à dévoiler sa contribution Noël Ndong – AIAC (Brazzaville) 17 Août 2016 À l'issue de sa tournée africaine, qui l'aura conduit en RD Congo, en Ethiopie, au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda, le ministre canadien de la Défense, Harjit Sajjan s'est fait une idée claire du nombre de soldats qu'il déploiera dans le cadre des missions d'appui à la paix en Afrique. Il était en compagnie de l'ancien commissaire aux droits de l'Homme de l'ONU, Louise Arbour et l'ambassadeur canadien à l'ONU, Marc-André Blanchard. « J'ai un chiffre que nous annoncerons bientôt,et qui pourra être maintenu à long terme », a-t-il déclaré de Kinshasa en RD Congo où il se trouvait. Ajoutant que l'analyse des besoins se fera par régions. Car, « si nous étudions les problèmes en nous fiant uniquement aux frontières des pays, nous n'aurons pas de véritables impacts », a-t-il dit, et préférant utiliser le terme « appui à la paix » à celui de « maintien de la paix ». Se fiant à l'absence « d'entente » pour permettre au Canada de s' « insérer entre deux parties et maintenir la paix entre les deux côtés ». Parmi les potentiels bénéficiaires de l'assistance canadienne, il y aurait deux pays d'Afrique centrale (RD Congo et Centrafrique) et un pays d'Afrique de l'Ouest (Mali). Le Canada dévoilera ses missions à l'issue du sommet des Nations unies sur les missions de paix qui se tiendra les 7 et 8 septembre prochain à Londres. Les propositions de Harjit Sajjan ont toutefois besoin du soutien du Parlement canadien. La députée Hélène Laverdière a rappelé notre langue commune qu'est le français et l'aspect régional de lutte contre le terrorisme et le fait que les groupes terroristes se nourrissent des déséquilibres et du chaos. Pour cela, elle a appelé à la « contribution » canadienne au Mali. Sans illusions, le ministre de la Défense a affirmé que le retour du Canada au sein des opérations de paix des Nations unies passera par des missions « risquées ». Se fixant comme défi des « missions de paix adaptées à la menace », la nature des conflits ayant changé. Il s'est fixé un éventail de possibilités « allant du contre-terrorisme à l'aide au développement ». D'où la nécessité sur « la nécessité de mieux comprendre les conflits avant de s'y impliquer ». Lors de son séjour africain, Harjit Sajjan a également rencontré l'Unicef, ainsi que des Ong. Freiner la progression du groupe Etat islamique, Boko Haram, Al-Shabab en Afrique, fait partie des éléments pris en considération par le Canada dans ses futures interventions de maintien de la paix, a affirmé le ministre. Vital Kamerhe change de ligne pour jouer la carte de l’apaisement avec le pouvoir Jeune Afrique -- le 17 août 2016 Le divorce couve entre Vital Kamerhe et les autres leaders de l’opposition alignés derrière Étienne Tshisekedi. L’ancien président de l’Assemblée nationale a décidé de jouer la « carte de l’apaisement » avec le pouvoir « pour éviter l’enlisement de la crise politique en cours » en RD Congo, confie l’un de ses proches. À l’en croire, cette nouvelle position de Kamerhe a été saluée le 20 juillet par le président Denis Sassou Nguesso, qui l’a reçu à Brazzaville. « Les deux hommes étaient en froid depuis plus d’une année : DSN ne prenait plus les appels de Kamerhe », rappelle un autre collaborateur du président de l’UNC. Contrairement à Tshisekedi et à Moïse Katumbi, qui récusent le facilitateur Edem Kodjo, Kamerhe ne voit plus d’inconvénient à ce que l’ancien Premier ministre togolais, entouré du groupe de travail du dialogue politique, conduise ces pourparlers. Pour lui, rien ne justifie plus aujourd’hui le refus d’aller discuter avec le camp Kabila. Quid de la libération des prisonniers politiques et de l’arrêt des poursuites visant l’opposant Moïse Katumbi ? « Ils constitueront l’un des points à l’ordre du jour du dialogue », tranche un élu de l’UNC. Kabila rencontre des militants opposés à la prolongation de son mandat RTBF / Belga - 19-08-16 Le président congolais Joseph Kabila a rencontré jeudi dans l'est du pays des militants du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), farouchement opposés à toute prolongation de son mandat à la tête de la République démocratique du Congo au delà du 20 décembre. Selon Luc Nkulula, l'un des 46 militants reçus par le chef de l'État, M. Kabila a lui même "sollicité" cet entretien, qui a duré "plus de deux heures", a-t-il dit à l'AFP. Cette rencontre a eu lieu à Goma (capitale de la province du Nord-Kivu), dans la résidence du gouverneur de la province. Toujours selon M. Nkulula, M. Kabila a déclaré juger "(nos) revendications légitimes" et déclaré qu'"il ne nous avait jamais considéré comme des terroristes ou des membres d'un mouvement subversif". "Nous lui avons expliqué que nous sommes des jeunes très révoltés par la situation de notre pays et (que) nous voulons que notre population (...) exige l'ouverture de l'espace démocratique" et "l'exercice des libertés publiques" dans le pays, a-t-il ajouté. Ces militants ont également souhaité qu'"une passation civilisée du pouvoir" s'opère cette année en RDC, selon M. Nkulula. Mouvement de jeunes indignés basé à Goma, Lucha se définit comme une structure apolitique et non violente. Depuis mars 2015, une dizaine de ses membres ont été arrêtés, jugés ou condamnés par la justice congolaise dans la capitale Kinshasa et à Goma. Lors de cette rencontre jeudi, les militants de Lucha ont dénoncé "le comportement des agents de l'ANR" (l'Agence nationale de renseignements) qui opèrent, selon eux, des "arrestations illégales et arbitraires", faisant allusion à l'arrestation de plus d'une dizaine de leurs sympathisants par ce service depuis mars 2015, certains étant toujours en détention. Concernant ces derniers, le président Kabila a promis de donner sa réponse dans les "48 heures", a rapporté Trésor Akili, un autre militant de Lucha. Le climat politique est tendu depuis des mois en RDC. L'opposition congolaise craint que le président Kabila, au pouvoir depuis 2001 et à qui la Constitution interdit de briguer un nouveau mandat, ne reporte le scrutin présidentiel prévu en fin d'année pour s'accrocher au pouvoir. Un récent arrêt de la Cour constitutionnelle autorise M. Kabila à rester en fonction jusqu'à l'élection de son successeur. Pollution minière, les populations du Katanga en paient le prix fort Martin Mateso - GeopolisFTV - le 19/08/2016 C’est une région qui regorge de ressources naturelles. Du cuivre, du cobalt et même de l’uranium. C’est dans une mine du Katanga que fut extrait l’uranium qui a servi à fabriquer la première bombe atomique. Des richesses qui ne profitent pas vraiment aux populations locales. Elles contribuent en revanche à polluer leur environnement. Géopolis a recueilli le témoignage de l’ONG Umoja. Les habitants de la ville de Likasi, à 150 kilomètres de Lubumbashi, la capitale du Katanga, en savent quelque chose. La région est connue pour ses fabuleuses richesses minières exploitées dès la première moitié du XXe siècle par le colonisateur belge. Aujourd’hui, la RDC s’est hissée au rang de cinquième producteur mondial de cuivre. C’est aussi le premier producteur de cobalt. Pourtant, 90% de la population de Likasi (près de 500.000 habitants) vivent avec moins d’un demi-dollar par jour. 70% n’ont pas accès à l’eau potable ni à l’électricité. Et encore moins aux soins de santé de qualité. Et comme si la pauvreté ne suffisait pas, ils doivent vivre dans un environnement pollué et contaminé par les entreprises minières qui exploitent leurs richesses minières. Augustin Mwamba Lumbala est coordonateur de l’ONG UMOJA qui se bat contre la pollution minière dans la ville de Likasi et ses environs. Il s'est confié à Géopolis: «Les entreprises minières qui exploitent le cuivre et le cobalt déversent des déchets liquides et solides dans les rivières et dans l’environnement. Nos rivières et nos lacs sont pollués. Ce qui contamine la faune et la flore», se plaint-il. Des sites d’exploitation minière aux portes des habitations Les sites d’exploitation minière jouxtent des quartiers d’habitations, des champs et des écoles. Résultat : à Lubumbashi, une agglomération de plus de deux millions d’habitants au cœur de la région minière du Katanga, l’atmosphère est chargée de poussière ou de particules. «On a la sensation de suffoquer en respirant», se plaint une habitante, interrogée par l’AFP. En 2013, l’ONG Umoja a enquêté sur l’impact de la pollution minière dans la ville de Likasi. Elle explique comment d’énormes quantités de déchets solides toxiques, des rejets gazeux et d’eaux usées contenant des produits chimiques ainsi que des métaux lourds sont déversés dans l’air, dans les rivières et sur le sol. «Vous savez qu’il y a autour des entreprises minières des bassins de rétention où les entreprises jettent des déchets solides riches en métaux lourds. Les digues de certains bassins ont déjà cédé. D’autres débordent. Les déchets se déversent dans les sols. Ils les contaminent et causent des problèmes aux cultures», raconte Augustin Lumbala à Géopolis. L’enquête menée par l’ONG Umoja a montré que la population se contamine par la manipulation des produits et des rejets miniers, par l’inhalation de la fumée et de la poussière, par la consommation des légumes arrosés de l’eau contaminée et par la consommation des poissons contaminés aux métaux lourds. Troubles respiratoires et malformations congénitales Selon le toxicologue congolais Célestin Banza, professeur à l’Université de Lubumbashi, cette pollution minière est à l’origine d’une longue liste de maladies dont souffre la population: troubles métaboliques et respiratoires, sensations de brûlures aux yeux et à la gorge, tumeurs diverses, malformations congénitales, stérilité… Dans une enquête sur la pollution à Lubumbashi menée avec des experts belges en 2012, le toxicologue congolais avait révélé des concentrations de cobalt, de cuivre, de plomb, voire d’uranium dans les urines, en particulier celles des enfants. Des concentrations dépassant largement les valeurs de référence admises par l’organisation mondiale de la santé (OMS). Des observations que confirme le docteur Jean-Marie Kazadi, directeur des services de santé publique au Katanga. Pour lui, la pollution dans la région ne date pas d’hier. Au sud de Lubumbashi, la savane arborée a totalement disparu à certains endroits où se déversaient les rejets d’une ancienne exploitation de la société minière publique congolaise, la Gécamines. «Depuis plus de trente ans, plus rien n’a poussé sur cet espace», témoigne un enseignant retraité, aux yeux larmoyants, comme la majorité des riverains rencontrés par un journaliste de l’AFP. L’ONG Umoja salue les efforts déployés par certaines entreprises pour respecter les normes environnementales, mais estime que beaucoup reste encore à faire pour stopper la pollution minière au Katanga. «Il y a aujourd’hui des entreprises qui exploitent des minerais sans utiliser de l’eau. Des méthodes que les autres peuvent utiliser pour ne pas générer beaucoup de déchets. La santé de la population n’a pas de prix. Vous voulez exploiter des minerais? Vous voulez avoir de l’argent? Vous devez tenir compte de la santé des populations locales», plaide Augustin Mwamba Lumbala de l’ONG Umoja qui se bat pour la réhabilitation de tous les sites pollués dans la région. © CongoForum, le samedi 20 août 2016 Si vous désirez vous INSCRIRE (ou inscrire un ami) à notre Revue de la Presse, afin de la recevoir quotidiennement par courriel dans votre boîte, rien de plus simple ! Envoyez un courriel à l’adresse [email protected] en mentionnant simplement « Revue de presse » (et l’adresse, si ce n’est pas celle d’où vous écrivez. C’est tout, et c’est gratuit !!! Si au contraire vous souhaitez vous DESINSCRIRE, c’est encore plus simple. Cliquez sur le lien « ad hoc » ci-dessous. 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