Manche Carte D'identité
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Manche Carte d' Identité Partie 3 – Infrastructures et déplacements E. Les ports de commerce La Manche dispose de quatre ports de commerce : Cherbourg, Granville, Carteret, Diélette. 1 - Le port de Cherbourg Au large de Cherbourg passe environ 20 % du trafic maritime mondial. Le rail des Casquets a vu transiter 60 974 navires en 2012, soit 167 par jour 1. Un cinquième des navires transportent exclusivement des matières dangereuses (hydrocarbures, gaz, produits chimiques…) Malgré cette situation géographique qui offre a priori des opportunités, l’économie locale reste dans l’ensemble peu tournée vers le port de Cherbourg. Cette faible interaction est imputable à la modestie de l’hinterland proche. Protégé par la digue du Large, qui délimite la plus grande rade artificielle du monde, le port de Cherbourg recouvre en réalité quatre ports : un port militaire, un port de commerce, un port de pêche établi dans l’ancien bassin du commerce, et un port de plaisance dont l’établissement et l’exploitation sont concédés à la ville de Cherbourg-Octeville. Depuis le 1 er janvier 2007, conséquence de l’acte II de la décentralisation, le port de Cherbourg a changé de statut et n’est donc plus un port État non concédé. Il a été transféré au syndicat mixte Ports Normands Associés, aujourd’hui propriétaire des ports de Cherbourg et de Caen-Ouistreham. Le syndicat mixte regroupe le conseil régional et les conseils généraux de la Manche et du Calvados. Le port de commerce est un port de pleine eau, disposant de 1 760 mètres de quais accostables, pouvant accueillir en darse marnante des bateaux de 350 000 tonnes de port en lourd, d’une longueur de 360 mètres et d’un tirant d’eau de 13 mètres au maximum. A titre de simple comparaison, on peut préciser que les nouveaux porte-conteneurs géants, d’une capacité de 10 000, voire 12 000 conteneurs EVP (équivalent vingt pieds) imposent 15 à 16 mètres de tirant d’eau. Mais ces nouveaux mastodontes ne sont pas la cible du port de Cherbourg. En mai 2013 ont commencé des travaux pour permettre d'accueillir dans la zone d'activités du port de commerce, deux usines Alstom de fabrication d'éoliennes en mer qui totaliseraient 500 emplois nouveaux. Il s'agit de porter la longueur du quai des Flamands de 320 à 680 mètres, de creuser la rade pour garantir une profondeur minimale de 14 mètres aux cargos venant charger les éoliennes construites sur place et d'agrandir la zone d'activités de 35 ha pris sur la mer. Depuis mars 2001 est en service un élévateur-transbordeur pour navires à grande vitesse. C’est le premier de ce type en Europe. Les catamarans, inutilisables en hiver, sont mis hors cale pour leur réfection. Ce dispositif, moins cher que le radoub, peut positionner Cherbourg comme pôle d’entretien et de maintenance des navires rapides. Le terminal transmanche est équipé de cinq passerelles, dont deux passerelles double-pont (permettant aux transbordeurs d’être chargés et déchargés simultanément sur deux niveaux, avec pour avantage des escales moins longues) et une passerelle mobile couverte reliant le terminal et les navires à grande vitesse. Trois compagnies sont présentes sur le transmanche et relient Cherbourg au Royaume-Uni (ports de Poole et Portsmouth) et à l’Irlande (port de Rosslare) : - Brittany Ferries, qui assure des liaisons avec Poole (fret et passagers) et Portsmouth (passagers), - Irish Ferries avec Rosslare (fret et passagers), - Celtic Link avec Rosslare (fret et passagers). Le trafic passagers C’est la première activité du port de Cherbourg. Toutefois il ne vient qu’au sixième rang pour le trafic avec les îles britanniques après Calais, Dunkerque, Saint-Malo, Caen-Ouistreham et Le Havre. Cherbourg bénéficie d’une position géographique particulière : c’est le port de l’Ouest français le plus proche des côtes anglaises et il est sur la route des migrations des vacanciers du centre et de l’ouest de l’Angleterre vers le sud-ouest de la France et la péninsule ibérique. Le trafic passagers a connu une croissance continue jusqu’à un pic de 1,78 millions de voyageurs en 1992. Mais ensuite la tendance s’est inversée. Depuis le départ de la compagnie P. & O. en janvier 2005, le trafic ne s’élève plus qu'à la moitié de celui de la période 2000-2004. Cette diminution du trafic peut s’expliquer d’abord par l’attrait de destinations touristiques lointaines devenues plus accessibles depuis le développement des compagnies aériennes à bas coûts, mais aussi par l'instauration de liaisons maritimes directes DDTM de la Manche 1 Manche Carte d' Identité Partie 3 – Infrastructures et déplacements entre l'Angleterre et l'Espagne, enfin par la baisse de la livre par rapport à l'euro qui a entraîné une réduction du nombre de voyages des Britanniques en France (pour la période 2008-2013, le cours moyen de la livre est inférieur d’environ 21 % à celui de 2000-2007). Le trafic global est passé de 700 000 passagers en 2011 à 580 000 en 2012, soit une baisse de 17 %. Mais les échanges avec l'Irlande, qui a pour devise l'euro, ont progressé et représentent désormais 42 % du trafic transmanche. Le trafic marchandises Le trafic porte pour l’essentiel sur des marchandises non conteneurisées. Le handicap principal de Cherbourg est que son hinterland naturel est restreint, en superficie comme en population (3 123 km² et 289 000 habitants), et qu’il n’a jusqu'à présent pas d’activités exportatrices importantes. Or les compagnies maritimes privilégient les ports dont la balance exportations / importations est équilibrée, préférant éviter que leurs navires ne circulent à vide. L’activité marchandises du port de commerce a été marquée jusqu’en 2000 par l’importation de voitures neuves. Les trafics avec l’Irlande représentent près de la moitié de l’activité poids lourds du port de Cherbourg. De nombreux transporteurs préfèrent emprunter la liaison maritime directe avec l’Irlande plutôt que de traverser la Grande-Bretagne dont les axes routiers sont souvent saturés. Ainsi Cherbourg est le premier port d’Europe continentale pour le fret avec l’Irlande. En 2012, le tonnage brut total était de 1 573 900 t, soit une baisse de 12 % par rapport à 2011. Il se décomposait en 1 371 949 t de marchandises diverses (87 % du trafic global) et 201 951 t de marchandises solides en vrac (dont 102 987 t de charbon). Les croisières Par sa situation au centre de la mer de la Manche, ses facilités d'accès et la dimension de sa darse à proximité du centre-ville, et parce qu’il peut s'appuyer sur son histoire maritime, le port de Cherbourg possède de réels atouts pour accueillir les navires de croisière. En moyenne une quinzaine de navires y séjournent chaque année. Chaque escale est source de retombées commerciales pour la ville et la région au travers des dépenses des croisiéristes. La rénovation de la gare transatlantique s'est inscrite dans ce contexte. Une gare transatlantique moderne et fonctionnelle a été aménagée à temps pour accueillir la première escale cherbourgeoise du " Queen Mary II " (avril 2004). Le Club Croisière est un organisme qui cherche à faire profiter Cherbourg de l’ouverture du marché de la croisière en Europe, en développant les escales touristiques. Pour remplir cet objectif, il associe la ville de Cherbourg-Octeville, la CCI de Cherbourg-Cotentin, le Conseil Général, Cotentin Tourisme, la Cité de la Mer et des agents maritimes (Worms Services Maritimes, Cherbourg Maritime Voyages, Humann, Taconnet, Agena). En 2012, le port de Cherbourg a accueilli 29 escales. Pour 2014, 27 sont déjà programmées et leur nombre pourrait être supérieur, compte tenu des célébrations du 70 ème anniversaire du débarquement des alliés en Normandie. 2 - Le port de Granville Le port de Granville marque la limite nord de la baie du Mont-Saint-Michel. Les approches du port sont soumises aux contraintes d’un marnage très important (pouvant atteindre 14,80 mètres) et de fonds marins dont la cote se situe aux alentours de 2,50 mètres au-dessus du zéro des cartes marines à l’entrée des bassins. L’ensemble portuaire est actuellement composé d’un avant-port de 13 hectares asséchant à chaque marée et d’un bassin à flot de 4,8 hectares, auquel on accède en franchissant une écluse de 20 mètres de largeur. Il comporte également un port de plaisance d’une capacité d’environ 1 000 places, aménagé dans l’anse de Hérel dans les années soixante-dix. Le port peut recevoir des bâtiments d’une largeur de 18 m, d’une longueur maximale de 125 m et d’une capacité de 5 à 6 000 tonnes. Il comprend 5 quais accostables totalisant 825 mètres, dont 165 m pour le quai ouest réservé aux bateaux de pêche. 3 Sous Louis XIV, Granville était le premier port morutier de France, et jusqu’au début du XX ème siècle son activité était pour l’essentiel tournée vers la grande pêche. La pêche y reste très vivante, mais s’y ajoutent des activités commerce (passagers et marchandises) et plaisance. Faute de place, le port n’a pas de zone industrialo-portuaire. C’est un port maritime non autonome relevant de la compétence du département de la Manche, suite à la loi de décentralisation de 1983. La chambre de commerce et d’industrie de Centre et Sud-Manche est concessionnaire de l’outillage public des ports de pêche et de commerce et exploite le port de plaisance. Sur l'initiative du département, et en partenariat avec la commune de Granville et la CCI de Centre et Sud-Manche, un programme de réaménagement avec extension du port de Granville est à l'étude.