SOMMAIRE

I. MESSAGE POUR LA PREVENTION ROUTIERE

II. LE REALISME DANS VOTRE SALON

III. LE PC EN

IV. SIMULATION ET ARCADE

V. LE CAS

VI. LES JEUX

VII. A QUOI S’ATTENDRE

I. MESSAGE POUR LA PREVENTION ROUTIERE

Pour ceux qui ne l’auraient pas compris, un jeu divertit, une simulation simule et malgré l’expertise et la bonne volonté des studios spécialisés, un simulateur ne remplacera jamais votre permis de conduire. Vos compétences virtuelles ne cautionnent ni ne justifient une attitude irresponsable une fois au volant de votre vraie voiture sur une vraie route avec de vraies personnes. Faire des temps raisonnables sur Motorsport ne fait pas de vous un pilote chevronné, surtout avec votre Fiat Panda. Quant au dérapage que vous venez de passer sur 3, ne comptez pas le réussir demain matin au carrefour du coin en allant au travail.

Via ces exemples certes clichés voire ringards, -Mag souhaite simplement vous rappeler d’être prudent au volant puisque les accidents de la route restent malheureusement d’actualité. Et puis nous avons besoin de vous sur notre forum.

II. LE REALISME DANS VOTRE SALON

Ce petit préambule civique étant bouclé, place à ce dossier qui a la modeste prétention de vous informer ou de vous faire redécouvrir le monde de la course automobile sur console. Vous ne pouvez pas le nier, faire la course et arriver en premier sont deux instincts naturellement intégrés dans votre code génétique. Et ce n’est pas le spermatozoïde qui a contribué à votre naissance qui dira le contraire. Nous vous rappelons que ce dernier s’est littéralement déchiré, prenant l’aspiration et tentant le tout pour le tout dans les courbes pour arriver en premier, survivre, et ainsi créer le joueur de que vous êtes. Et si les jeux de course auto étaient d’inconscientes paraboles pour recréer les évènements prénataux ? Des scientifiques et des philosophes sont sur le coup.

En attendant, les jeux de course sont fortement appréciés par le public et déclinés par les développeurs. Il y a en effet un monde entre Mario Kart et Gran Turismo, chacun excellant dans son domaine. Ce dossier s’attarde cependant sur des titres un minimum réalistes ou digne d’intérêt dans le cadre de la simulation. Nous ne mentionnons donc pas des séries ou des jeux comme Burnout, , Flat-Out, Total Immersion Racing, Juiced, Ford Racing, Lotus Challenge, Racing Evoluzione, R:Racing, Scar, TD Overdrive, World Racing, V-Rally 3, etc.

Xbox-Mag propose de vous pencher sur l’existant en matière de sport auto vidéoludique et d’imaginer ce que pourrait donner ce genre dans un futur proche. Longtemps dominée par la Playstation et sa série Gran Turismo, la course auto sur console s’est diversifiée avec l’arrivée de la Xbox, et promet d’être relevée grâce aux consoles Next-Gen. Comme un symbole, la Xbox s’était dotée dès son lancement d’une future franchise de légende, Halo, et d’une série de jeux de voiture, Project Gotham Racing. Un FPS et un jeu de course, deux genres appréciés du public et parmi les plus convoités, tous supports confondus. Le catalogue Xbox s’est étoffé au fil des ans et propose un choix intéressant de jeux de course. Mais le meilleur reste à venir, ce genre n’étant pas prêt de s’éteindre. L’année 2007 pourrait être celle de la Next-Gen, avec la guerre ouverte entre la Xbox 360 et la PS3, et tous les titres que cela implique : Gran Turismo 5, GTR 360, 2, . La PS3 et la 360 auront certainement de quoi croiser le fer. La compétition étant une source saine de créativité et d’excellence, espérons que les studios seront bien inspirés et prêts à nous livrer des jeux de course qui sentent bon la gomme brûlée et la tôle froissée.

Nous émettons un doute cependant sur les portages. Des séries comme Burnout et Need for Speed sont vraiment à bout de souffle et se ressemblent de plus en plus. Le portage est définitivement une solution au rabais qui incite à la prolifération de jeux neutres et sans réelles identités. Nous misons donc sur les exclusivités de chaque support pour élever le niveau de conduite et la qualité de réalisation des futurs jeux de course.

III. LE PC EN POLE POSITION

Dans un genre purement simulation, le PC s’attribue la médaille d’or, les lauriers, la cerise sur le gâteau, votre petite amie et toute autre forme de récompense connue à ce jour. Plateforme idéale pour faire tourner des simulateurs exigeants, le PC offre souvent en plus la possibilité de modifier le logiciel de base via add-on et autres mods, et reste ainsi bien devant la console en matière de simulateurs. De beaux exemples de simulation ont vu le jour sur PC : , Nascar Racing Season 2003, , F1 2002, GTR 1&2, GT Legends, Race, RFactor, Live For Speed, etc. Parmi ces titres, certains sont de véritables odes à la conduite virtuelle. Le studio Papyrus a livré deux mastodontes, Grand Prix Legends et Nascar Racing Season 2003 qui sont ahurissants de plaisir et de complexité. Grand Prix Legends est le grand-père de la course virtuelle et pourtant il est toujours actif grâce à une communauté de passionnés qui alimentent le jeu en mods et autres améliorations. Un peu comme un Falcon 4.0, ce jeu est une pierre angulaire de la simulation, une référence qu’il vous faut absolument connaître et essayer. Moins mythique mais tout aussi remarquable, Nascar Racing 2003 Season est le dernier titre de Papyrus pour cette discipline peu connue en Europe qu’est la Nascar. Les particularités (courses sur ovale, endurance) de la discipline qu’il reproduit combinées à la précision du moteur physique fait de ce jeu une curiosité obligatoire et essentielle pour tout amateur de courses réalistes.

Plus connu dans nos contrées, la Formule 1 a bien vécu sur le PC, avant d’en avoir été évincée par Sony qui en récupérant la licence, l’a totalement dédié à sa PS2. Mais le PC avait l’habitude d’être le théâtre d’une franche concurrence entre la série des F1 200x et les Grand Prix. Le dernier titre d’EA, F1 Challenge 99-02, enfonçait son concurrent de toujours, Grand Prix 4, abominablement buggé. Le gros avantage de F1 Challenge 99-02 résidait dans sa structure ouverte stable qui a pu accueillir des améliorations comme les évolutions F1 de Ralph Hummerich qui sont sensationnelles de réalisme, une référence dans le milieu des add-ons, avec le vieux GT2002 de SimBin. Plus récemment, des jeux comme GTR ont fermement relevé le niveau et l’intensité de la simulation sur PC. On peut affirmer en toute lucidité que ce jeu est d’une certaine perfection : son moteur physique n’est pas tendre avec le novice, les réglages sont d’une cohérence diabolique et leur incidence est réelle une fois en piste. Bon nombre de jeux proposent des réglages fantaisistes, GTR vous propose un véritable garage dans lequel la moindre modification est sensible au volant, génialissime. Autre atout de taille, le MOTEC, un outil de télémétrie intégré et utilisé en championnat GT. Son utilité dans le jeu est primordiale et fait de GTR une expérience de conduite et un exercice de mathématique.

Bien que les possibilités matérielles du PC l’aient toujours historiquement placé devant les consoles, la puissante Next-Gen pointe son nez et la Xbox 360 semble prête à faire tourner des jeux plus sérieux. Forza Motorsport 2 est fermement attendu sur des points comme la réalisation et le degré de simulation. Sans oublier GTR 360, qui, si son ramage se rapporte au plumage de son modèle, pourrait devenir la nouvelle icône de la simulation sur console.

IV. SIMULATION ET ARCADE

Les critères qui définissent ces deux genres ont été malmenés ces dernières années au point de créer un flou pour de nombreux joueurs qui mérite ici d’être clarifié. Parcourir certains forums et apprendre que Juiced est le simulateur de l’année a de quoi vous faire dresser les cheveux sur la tête. Simulation et arcade divergent sur des points comme la manière de jouer et les sensations produites mais peuvent très bien se retrouver sur des aspects comme la qualité ou la durée de vie. Telle dénomination n’implique pas obligatoirement telle valeur : un simulateur n’est pas forcément le plus crédible comme un jeu d’arcade n’est forcément le plus aisé. Par définition, un simulateur est un processus comme une technique, une méthode, un outil, etc., qui reproduit virtuellement le comportement d’un phénomène. C’est une mise en situation virtuelle d’un évènement réel dont le but est de produire des données réalistes. Un jeu qui se prétend simulateur intègre donc des composants réalistes à différents niveaux. Jouabilité, réalisation graphique et sonore, licence d’exploitation, discours, etc… Ces ingrédients se retrouvent en quantité et qualité variables selon les jeux et le souhait des développeurs de produire un simulateur hardcore ou plutôt accessible.

A l’opposé il y a l’arcade. Cette dénomination n’est autre que l’héritage direct des machines de jeux disponibles dans tout bon bar qui se respecte. Pac-Man, Space Invaders, Tetris, Double Dragon, etc., ces noms ne vous seront sûrement pas inconnus. Souvenez vous : un bar enfumé, une pièce de deux ou cinq francs, un Vittel menthe, Michel Sardou en fond sonore et vous étiez prêt à jouer du stick dans Shinobi. Pas de sauvegarde, juste une pièce à amortir au maximum d’où les nombreux cours séchés à la fin de l’année. L’arcade, c’est l’essence du jeu optimal, le plaisir immédiat, l’efficacité garantie.

L’ouverture du marché du jeu vidéo et l’apparition de nouvelles cibles et d’acheteurs différents incluant désormais les célibataires trentenaires, les jeunes couples, les adultes et le sexe féminin font que les adolescents boutonneux ne sont plus l’unique objectif de cette industrie. Les clients évoluent et l’offre de jeux et de plateformes s’adapte. Les terroristes de la simulation et les fanatiques de l’arcade ne sont plus face à face, mais désormais mélangés. Le genre très-simu et le genre très-arcade existent heureusement encore mais les catalogues des éditeurs se sont étoffés en jeux que l’on qualifiera gentiment de bâtards, récupérant ici et là les avantages de la simulation et de l’arcade pour le plus grand plaisir du joueur lambda. Des séries comme Burnout, Need for Speed, Flat Out se sont énormément vendues sur plusieurs supports et ne sont d’ailleurs pas sans qualités. Le joueur a à sa disposition un riche éventail de jeux de course aux plaisirs différents, pour peu qu’il soit capable de les identifier. Les jeux à tendance simulation sont en général boudés, disons moins achetés, que les autres car leur difficulté est parfois rebutante. Il est triste, par exemple, de voir qu’un jeu comme Richard Burns Rally soit si peu apprécié alors qu’il est d’une qualité exceptionnelle, un véritable miroir de la conduite rallye, qui mérite de figurer dans votre vidéothèque. L’austérité évidente de la plupart des simulateurs du marché requiert des moments d’apprentissage que beaucoup de joueurs évitent. SimBin a fait des efforts de ce côté sur PC en aseptisant quelque peu la froideur de GTR dans GTR 2, voire en ajoutant des ingrédients propres à l’arcade dans GT Legends. Sur console, Forza Motorsport est un bel exemple de simulation intégrant un moteur de jeu polyvalent : satisfaire les pilotes exigeants tout en attirant le joueur occasionnel, le tout sans sacrifier l’essence du titre qui est de simuler le monde de la course automobile.

Faut-il vraiment choisir entre simulation et arcade ? D’aucun serait mal avisé de ne raisonner que par ces extrêmes. Des titres à mi-chemin comme Project Gotham Racing sentent bon l’arcade (dérapages, collisions, sauts) et la simulation (modélisation graphique et sonore, maniabilité cohérente). Tout dépend de vos envies et l’idée du dossier est de ne vous fermer aucune porte. L’immédiateté effarante d’un fougueux Burnout peut être aussi excitante que l’intolérante complexité d’un GTR. Chacun ses goûts, il suffit de s’y essayer. Cependant, la satisfaction est plus grande quand on a travaillé, n’est-ce pas ? Il est difficile de vous décrire la jubilation obtenue lorsque que vous réussissez à améliorer vos chronos sur GTR ou tout autre simulateur. À force d’entraînement, de réglages et de persévérance, vous élevez votre niveau de jeu et donc de plaisir. C’est ici l’atout majeur de la simulation par rapport à l’arcade : presque tout est possible puisque l’environnement de jeu n’est pas figé. Au contraire, il est imaginé pour réagir en fonction de vos comportements de jeu. En bref, il ne tient qu’à vous de l’utiliser comme un outil de progression et de satisfaction.

V. LE CAS GRAN TURISMO

Par souci d’objectivité, il nous faut aborder Gran Turismo. Les connaisseurs le savent, Gran Turismo n’est au final pas un jeu de course, mais un jeu de conduite. Le titre peut être facilement classé parmi les meilleurs simulateurs de conduite car ses modèles physiques sont réglés comme des horloges. Aucun jeu sur console n’arrive à retranscrire avec autant d’impact et de réalisme la conduite sur piste en solo. Prendre le volant de la BMW CSL sur le Nürburgring en utilisant le volant Logitech 900° est une expérience qui n’a pas son pareil sur console. Et pour ceux qui se demandent, non, Forza Motorsport n‘atteint pas ce niveau de performance. Le titre de Microsoft reste en retrait sur ce point mais se rattrape sur d’autres. Malheureusement, les domaines où Gran Turismo excellent ont leurs équivalents dans la médiocrité. L’absence de dégâts et l’abominable I.A ternissent invariablement les courses et font de Gran Turismo une expérience souvent frustrante où les concurrents semblent prisonniers sur des rails imaginaires. Comment un titre qui a fait autant avancer le jeu de course avec ses deux premiers volets peut-il encore aujourd’hui traîner des boulets aussi évidents et ridicules ? Tant que la série ne s’affranchira pas de ces tares, elle restera ce qu’elle est aujourd’hui, bâclée. La démo de Gran Turismo HD ne permet pas de savoir si l’I.A a été revue à la hausse. Par contre on s’aperçoit que les dégâts ne sont toujours pas d’actualité … Est-ce prévu pour la sortie du jeu ? Espérons le.

Gran Turismo a atteint le sommet lors du troisième volet, et a laissé un drôle de goût amer lors de sa dernière édition, . Les graphismes certes léchés mais vieillissants et le contenu quasi biblique n’ont pas convaincu les amateurs de simulation même si on ne peut s’empêcher d’y retourner de temps en temps. La série Gran Turismo, via l’exhaustivité et la performance de ses premiers volets, s’est en quelque sorte attribuée la paternité d’un style, la simulation automobile sur console. Si elle ne veut pas perdre cette aura, le prochain Gran Turismo devra réparer pour de bon les gros défauts persistants de la série, parce que de nombreux joueurs sont déjà en train de passer à autre chose.

VI. LES JEUX

PROJECT GOTHAM RACING Cette série donne la délicieuse illusion d’avoir affaire à un jeu réaliste alors que la tendance est à l’arcade assumée. Bizarre Création a réussi à trouver le compromis idéal qui procure au joueur l’intensité d’un jeu arcade et la concentration d’un simulateur. La conduite privilégie les sensations exagérées mais elle requiert beaucoup de précision. La recette PGR fonctionne à merveille car c’est l’un des très rares jeux existants à combiner autant de paradoxes pour un résultat final imparable : du plaisir et beaucoup de style. Le soin apporté depuis le début de la série aux modélisations des véhicules, des tracés et des habitacles pour le dernier, ajouté à la minutie des modèles physiques suffisamment variés et cohérents ne peuvent laisser l’amateur de course indifférent. Le jeu est très accessible mais dispose d’une longue courbe de progression. Il faudra du temps et de la chance pour maîtriser la conduite tonique des PGR. Quand à la comparaison des trois titres déjà parus, le dernier est évidemment le plus abouti graphiquement car disponible sur Xbox 360. Les gabarits et modèles de voitures sont franchement au dessus du lot, et malgré sa conduite mois précise, le jeu est prenant. Cela dit, reste la pierre angulaire de la série, le titre qui fait que l’on se souvient de . Intouchable en contenu, le jeu est gargantuesque tant au niveau de la conduite que de la réalisation et aura certainement marqué plus d’un possesseur de Xbox. Oubliez le fanboy typique de Gran Turismo qui ignore et critique les qualités de PGR, il aura perdu la raison.

TOCA RACE DRIVER Voilà une série qui pourrait atteindre un certain firmament sur Xbox 360. Depuis l’excellent Toca 2 Touring Cars sur PC, la série se bonifie et s’est doucement mais sûrement approprié son créneau dans les jeux de course automobile. Disciplines à profusion, conduite arcade teintée de simulation voire presque simu avec le très bon Toca Race Driver 2 : The Ultimate Racing Simulator. Le but de ces titres est clairement de proposer au joueur l’expérience la plus complète avec le plus de voitures, de catégories et de circuits possibles. Toca Race Driver y parvient sans mal, faisant ici et là quelques entorses à la réalité mais garantissant un plaisir de jeu original tant les courses sont nombreuses et variées. Etrangement, le troisième volet est plus permissif que le deuxième. Toca Race Driver 3 est effectivement rempli jusqu’à la gorge mais sa conduite est plus généreuse que dans Toca Race Driver 2, qui comme un certain PGR2, avait emmené la série très haut en terme de réalisation et de gameplay bien fignolé.

TEST DRIVE UNLIMITED Voilà un titre auquel on ne peut reprocher ni son ambition, ni sa vocation. Ce jeu a été développé pour satisfaire les amateurs de belles carrosseries qui aiment rouler, découvrir, collectionner, faire la course. Les développeurs ont utilisé des images satellites pour modéliser l’île d’Oahu et la capitale d’Hawaï située sur cette même île, Honolulu. Le résultat est assez surprenant puisque le réseau routier est ultra-détaillé et la topographie particulière de cette île volcanique autorisera de nombreuses courses variées. La carte GPS regorge en effet de raccourcis, dénivelés, highways, petites routes perdues et c’est un vrai plaisir de partir à la découverte d’Oahu. Le jeu dispose en sus d’un mode multijoueur qui fait de lui le premier vrai jeu de course massivement multijoueur dans lequel vous pouvez défier n’importe quel joueur en ligne. La conduite est très agréable, simplifiée mais non sans sensations. La réalisation est bonne même si l’on aurait souhaité moins d’aliasing, une météo dynamique, un cycle jour/nuit et peut-être un peu plus de vie en ville. Mais l’île particulièrement détaillée, les superbes bolides en quantité et qualité ainsi que les très nombreux challenges auront raison de votre hésitation. Laissez-vous tenter, comme les barres à la noix de coco Bounty en leur temps, a un goût de paradis.

FORZA MOTORSPORT Forza Motorsport était un peu la réponse du berger à la bergère en matière de simulation automobile sur console. Microsoft a voulu montrer que la Xbox pouvait se défendre sur le terrain des simulateurs sérieux, et c’est chose faite. Forza Motorpsort est un très bon cru et offre globalement un meilleur package que Gran Turismo, n’en déplaise aux fans de Sony. Si Gran Turismo domine Forza Motorsport en conduite pure grâce à une physique plus cohérente et précise, Forza Motorsport le regarde de haut en terme de course sur circuit. L’I.A du titre est sans comparaison avec ce qu’a fait (ou plutôt n’a pas fait) . Les concurrents freinent, déboîtent, accélèrent au bon moment et n’ont pas cette ignoble manie de rester sur la trajectoire programmée. Si l’I.A est en général agressive et parfois maladroite, elle est suffisamment évoluée pour vous assurer de belles batailles en piste. Du coup, Forza Motorsport s’avère extrêmement prenant sur la longueur. La conduite est vraiment bien équilibrée avec toutefois une tendance régulière au spin trop facile et une impression de légèreté qu’on aimerait voir corrigées sur le prochain volet. Le jeu ne vous vole pas votre argent, surtout aujourd’hui, et propose un contenu conséquent, incluant des véhicules moins nombreux que dans Gran Turismo mais accessibles plus rapidement, ainsi que des circuits à la pelle. Le mode de personnalisation est aussi un gros plus, complet mais pas très ergonomique. Enfin les possibilités online du jeu enterrent définitivement Gran Turismo sur l’aspect multijoueur. Le seul défaut, mais finalement pardonnable pour un premier essai, concerne la réalisation du jeu. Entendons-nous bien : le jeu est beau mais pas aussi précis et réaliste qu’un GT. Les couleurs sont très chaudes et parfois surréalistes, les modèles de voitures ne sont pas assez fins et il y a quelques fautes de goûts comme cet abominable blur sur le circuit de Silverstone. Forza Motorsport va continuer son aventure sur Xbox 360 et il est difficile de se faire une opinion puisque peu d’informations ont filtrées à ce jour. Les quelques screens laissent cependant entrevoir un pas en avant pour les graphismes et le souci de réalisme semble être encore plus important si l’on en croit les dires des développeurs.

RICHARD BURNS RALLY Rarement un jeu vous aura donné autant l’impression que le véhicule que vous pilotez sur votre écran à un poids et répond à des lois physiques comme les transferts de masse, les pertes d’adhérence, l’inertie, etc. Ce titre est une belle vitrine du savoir-faire de Warthog qui pour le coup, a surpris son monde. Le jeu n’est pas superbe mais ses graphismes un peu lavés font très naturels et sont parfois d’un réalisme surprenant, notamment en ce qui concerne la végétation et les effets de lumière. La jouabilité diffuse un exquis parfum de réalisme qui vous obligera à élever votre niveau de conduite comme jamais. Rivaliser avec les meilleurs temps en ligne va vous faire grincer des dents. C’est difficile, très difficile mais gratifiant. Les spéciales gagnées à force de concentration, les virages négociés sur le rasoir, les lignes droites chaotiques à la limite de la perte de contrôle … Les dieux de la simulation se sont penchés sur ce Richard Burns Rally. A posséder absolument.

COLIN MCRAE Le célèbre Colin McRae débarquera en Juin 2007 sur la 360 et nous somme curieux de savoir ce que vont en faire les développeurs. La série a connu des hauts et des bas mais nous ne retiendrons que les hauts, à savoir les volets 2 et 4, très bons. Les atouts de Colin McRae sont sa conduite mi-figue mi-raisin, à savoir un intelligent mélange d’arcade et de simulation, et une réalisation généralement de très bonne facture, avec de superbes modèles de voitures et certains environnements fabuleux. Les spéciales au Japon sous la pluie battante au milieu de décors grandioses peuvent en témoigner. En perte de vitesse avec le cinquième opus, la série se tourne aujourd’hui vers un nouvel avenir en devenant Colin McRae : DIRT. Espérons le meilleur pour un jeu qui a donné ses lettres de noblesse au rallye sur console.

INDYCAR SERIES Deux titres sont disponibles en France sur Xbox, Indycar Series et Indycar Series 2005, développés par . Ces jeux combleront surtout les amateurs d’Indycar, soit malheureusement un petit cercle d’intimes. Niveau réalisation, c’est moyen, les graphismes sont corrects sans plus mais ne vous transcenderont certainement pas, mis à part certains effets de lumières et de vitesse. La conduite du jeu mérite cependant que vous vous y attardiez car elle n’est pas sans qualités. La gestion de l’usure mécanique et des pneus est pas mal fichue, et vous promet franchement de très belles courses, grâce à une I.A assez futée pour vous donner du fil à retordre pendant les quelques 200 tours d’une course. Faut aimer, mais quand on aime, le jeu vaut le détour.

F1 Les seuls jeux de F1 disponibles sur Xbox, si l’on excepte les quelques courses sur monoplace dans Toca, sont F1 2002 et F1 Career Challenge d’, sortis à l’époque où ces derniers possédaient encore les droits d’exploiter la licence FIA. Grand Prix 4 de Microprose avait été annoncé sur Xbox dans un premier temps pour être finalement annulé, laissant ainsi la voie libre à EA. Ces titres s’en sortent correctement et proposent contenu de bonne facture, mais sans plus, qui comblera cependant l’amateur de F1 (qui n’a de toute façon pas trop le choix). Console oblige, ils sont très loin de proposer les options de simulation des versions PC, mais vous pourrez y passer de bons moments grâce aux courses nerveuses, à la conduite vive et aux arrêts aux stands interactifs. Bon, quelques points noirs sont à signaler comme des saccades, un règlement FIA mal adapté et une conduite relativement simpliste, surtout pour F1 Career Challenge. La F1 sur console est un paradoxe puisque cette discipline réputée pour sa haute technologie et son pilotage aux petits oignons ne s’illustre toujours pas dans les jeux sur Xbox, sur PS2, et même sur PS3 puisque F1 Championship Edition, sous couvert de beaux graphismes et d’un framerate endiablé, propose toujours un pilotage de base indigne de la discipline. Quel studio fera le premier pas en proposant un jeu de F1 sérieux sur console ?

NASCAR Comme avec Indycar, on a affaire ici à des courses sur ovale, sauf sur le circuit de Watkins Glen. Avec les Nascar Thunder puis Nascar 07, Electronic Arts a bien géré son affaire, en retrait par rapport à l’exigence d’un Nascar Racing 2003 par Papyrus sur PC, mais vraiment fun à jouer. Les courses sont pleines de suspense, et vous vous surprendrez à trembler quand vous serez coincé dans un 3-Wide soit trois voitures côte à côte qui tentent de se doubler. Le frisson ultime ? Etre sur un circuit comme Daytona quand tout d’un coup un Big One, un énorme carambolage, se produit. La fumée des dizaines de voitures accidentées empêche toute visibilité alors que vous vous engouffrez dans l’épais nuage. Seule la voix de votre spotter (ingénieur) dans le casque vous guide à travers les débris … excitant, on se croirait dans Days Of Thunder n’est-ce pas ? Nascar 07 montre tout ce que la série est capable de faire en terme de contenu et de réalisation avec le hardware de la Xbox, et depuis Nascar 05, il fait bien avouer que tout ça tourne un peu trop en rond justement. Mais la Nascar étant un sport adulé aux USA, gageons qu’Electronic Arts sortira un Nascar 08 sur Xbox 360 qui, en bénéficiant des possibilités graphiques de la bête, pourrait devenir un incontournable.

RALLISPORT CHALLENGE Sauvage, voilà comment l’on peut décrire cette série en deux volumes disponibles sur Xbox. Presque un PGR mais du côté rallye cette fois-ci. Rallisport Challenge est une vraie bête de course, maniable, complet, accessible mais assez difficile, beau et vraiment fendard en multi. Le deuxième, pareil, mais puissance dix. Pas de nouvelles depuis le deuxième volume et surtout depuis que le décidément très gourmand (ou très effrayé par la compétition ?) Electronic Arts ait racheté DICE, connu aussi sous le sobriquet Digital Illusions, soit le studio suédois qui avait produit les deux premiers volets. Quelques rumeurs ici et là sur des forums obscurs parlent d’informations encore plus obscures sur un éventuel Rallisport Challenge 3, mais rien de bien sérieux. Rallisport Challenge est une excellente alternative pour qui aime le rallye et souhaite autre chose que nos amis Richard et Colin.

SEGA GT GT et sa version améliorée online, Sega GT Online, étaient les premières tentatives de GT-like sur Xbox. Pas un franc succès mais un jeu correct au demeurant, dans la bonne moyenne bien que peu excitant. Avec un faible nombre de véhicules, des dégâts non modélisés et matérialisés par une jauge, des circuits globalement lassants et restreints, le jeu ne brillait que par un gameplay accessible un minimum réaliste mais peu varié. La très bonne réalisation sonore mérite qu’on la mentionne cependant ainsi que les modes de jeu, dont le très sympathique mode Chronicle. Obsolète aujourd’hui, le jeu représentait une bonne alternative à l’époque de sa sortie. Un achat pas indispensable, sauf si vous êtes curieux ou collectionneur.

MOTO GP Impossible de ne pas mentionner ce jeu dont les trois premiers volets ont littéralement dévasté la concurrence sur console et presque sur PC (Superbike 2001 d’Electronic Arts reste la simulation de référence, suivie de près par le non moins respectable mais vieillissant GP 500.) La recette est simple : une réalisation et un gameplay d’impact pour un maximum de sensation. On ne s’attardera pas trop sur l’I.A presque inexistante en solo, et quelques aberrations comme la gestion des collisions. Le jeu est explosif en multijoueur et la vue guidon sublime fondamentalement l’expérience de jeu. Lisez sur nos lèvres : « je dois jouer à Moto GP en caméra bulle ». La sensation de vitesse et de danger y est décuplée et fera perler la sueur sur votre front. Moto GP 06 sorti sur Xbox 360 conserve les qualités et faiblesses de ses aînés mais déçoit quelque peu par rapport aux grosses attentes placées en lui. On aurait aimé une meilleure optimisation graphique et quelques réglages bien sentis sur l’I.A notamment, surtout pour sa première sortie Next-Gen. Un achat plus que conseillé cependant.

VII. A QUOI S’ATTENDRE

Les simulateurs sur console n’offrent étrangement pas encore les possibilités de leurs équivalents sur PC. Le problème du hardware n’étant plus d’actualité, il semble que la raison tienne au fait que les studios de développements et les éditeurs estiment que le public n’est pas le même, est moins exigeant, ou s’en fiche. Ou tout simplement n’ont-ils pas eu encore le temps de s’y mettre. Pourtant les jeux de course se vendent, et les succès de la série Gran Turismo et Forza Motorsport attestent d’un certain intérêt pour des jeux un minimum compliqués. Si des joueurs se prennent bien la tête à collecter des XP sur Final Fantasy, d’autres peuvent très bien passer des nuits blanches à bosser leurs trajectoires sur le Nürburgring.

Au sommaire des déceptions, une fonctionnalité cruciale fait atrocement défaut : la gestion intelligente de la course. Bien souvent, les jeux console autorisent des gabarits de course aux formats réduits ou irréalistes. Par exemple des courses de 10 tours seulement. Ou alors des courses de 90 tours avec juste 6 voitures en pistes, une gestion des pneus minimalistes, pas de dégâts et une I.A de coquille de noix (qui a dit Gran Turismo ?). Messieurs de chez Polyphony Digital, expliquez-nous l’intérêt de ces courses … Forza Motorsport propose ce même type de course longue distance mais si le résultat est bien meilleur, nous restons frustrés de ne pas pouvoir bénéficier des avancements déjà utilisés sur PC. Messieurs les game designers, regardez ce qui se fait sur des titres comme Nascar Racing Season 2003 avec des courses ou la mauvaise panne, le pneu éclaté ou le manque de carburant sont autant de paramètres à gérer que les 42 autres voitures en piste avec vous. Proposez-nous de vrais jeux de course avec des références à la réalité. Comme des essais et des qualifications qui servent vraiment à se placer au mieux sur la grille de départ. Comme des pannes réalistes et aléatoires qui pimentent la course. Comme une gestion des pneus et du carburant dynamique et cohérente. Comme un outil de télémétrie permettant d’identifier les forces et faiblesses de son pilotage, les points de freinage, le régime moteur, etc. Sans oublier des modes variés adaptés à tout public : Simulation, Mi-Simulation, Arcade.

Sur des plateformes puissantes comme la PS3 ou la 360, les développeurs devraient au moins laisser le choix au joueur de se diriger, dans le menu d’un jeu, vers la simulation sans compromis, vers une simulation altérée et accessible, ou bien vers de l’arcade. Gavez-nous d’options, d’onglets de réglages, de possibilités, le public aimera. Des jeux comme NBA 2K7 regorgent de taquets de réglages permettant au joueur lambda et à l’hardcore gamer de s’éclater en utilisant le même titre. Pourquoi ? Car le moteur de jeu n’est pas bridé, tout est possible, du plus simple au plus compliqué. Forza Motorsport laisse ce goût amer de vouloir nous emmener loin sans s’en donner les moyens. Beaucoup de joueurs se pavanent sur les forums en vantant leurs chronos sur Forza Motorsport, mais ils sont loin d’imaginer que le jeu ne propose pas l’expérience réaliste qu’il pourrait procurer si les développeurs débridaient ce titre au formidable potentiel. Mais l’avenir est plein de promesses et de surprises. GTR 360 est sur la route, THQ et SimBin ne devraient plus trop tarder à révéler l’existence de ce titre qui peut tout casser, à condition de ne pas perdre en route ses valeurs originelles, rigueur et réalisme, pour satisfaire un plus large public. Dans le même registre, des rumeurs évoquent la récupération d’une licence F1 par SimBin qui pourrait alors concurrencer Sony et son très arcade Championship Edition sur PS3. Enfin, nous sommes certains de pouvoir faire confiance à Bizarre Creations et son futur Project Gotham Racing 4. Pressé par la sortie de la 360, le studio à la tête de citrouille avait pondu un précipité accusant quelques carences de contenu et d’ergonomie (le joli menu est par exemple flamboyant d’inaccessibilité). Nous attendons de Project Gotham Racing 4 qu’il reprenne le flambeau laissé par Project Gotham Racing 2, puissance 1 000 000 000 000. Enfin, Forza Motorpsort 2 a l’opportunité de s’imposer comme une nouvelle référence sur console, s’il arrive à bâtir sur ses excellentes bases pour gagner en précision, en réalisation et en réalisme.

Le meilleur reste à venir, et si le meilleur se fait attendre … nous l’attendrons !

A bientôt sur les circuits et merci de votre lecture.