Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne

Le Parc, c’est 64 communes associées au Conseil Général et à la Région avec la participation de l’Europe dans le cadre du programme Leader Le Mot du Président

Le Parc naturel régional des Pyrénées catalanes vous propose à travers les chartes de paysage et d’urbanisme de mettre en valeur la richesse exceptionnelle que constituent les paysages pour nos territoires. Cette action se concrétise par cette démarche qui complète la charte sur cette thématique.

Pendant toute la durée de la réalisation de ces chartes, les collectivités du Parc, les élus des communes et des communautés de communes ont partagé l’histoire de leurs paysages et ses évolutions pour construire ce référentiel.

Que vous soyez habitant, élu du Parc, professionnel de l’aménagement, de l’architecture et du paysage, vous trouverez par l’approche paysagère tout ce qui fait l’identité de notre territoire...

Président du Parc des Pyrénées catalanes Président du Conseil Général des Pyrénées Orienatles COMPOSITION DU COMITE TECHNIQUE Version au format A3 recto-verso Nombre de pages : de 1 à 58 Les Services de l’Etat

Monsieur le Sous-Préfet de l’arrondissement de Prades, DIREN, Madame STEINFELDER et Monsieur DEVERNAY Parc naturel régional des Pyrénées catalanes DDE, Madame POU et Monsieur SASERAS DDAF, Monsieur AUGIER et Monsieur MOURER ONF, Monsieur Jean-Luc MARTIN et Bernard KAZANDJIAN SDAP, Monsieur l’Architecte des Bâtiments de , Commissariat de Massif Pyrénées, Monsieur Paul LAVILLE Charte de paysage et d’urbanisme Les Chambres Consulaires de Basse Cerdagne Chambre d’Agriculture, Chambre des Métiers, Chambre de Commerce et d’Industrie, Madame Françoise DELCASSO Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Les autres organismes Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

CAUE des Pyrénées Orientales, Madame Danièle ORLIAC DEATM, ODIT France Le stagiaire sous la direction du Chargé de mission Urbanisme et Paysage du Parc naturel régional Centre Régional de la Propriété Forestière Nicolas Antoine : Nicolas Pettini, étudiant à l’Institut national d’horticulture d’Angers Service Départemental Restauration des Terrains en Montagne (INH), de mars à septembre 2007. SAFER Languedoc-Roussillon Conseil Général des Pyrénées-Orientales Conseil Régional Languedoc-Roussillon CNFPT –ENACT- Montpellier, Gaëlle AGGERI - Responsable du pôle de compétence «Paysage et espaces verts» Légende. Cliché ou Réalisation NP : Nicolas Pettini Cliché ou Réalisation NDF : Nathalie Dumont-Fillon

Nathalie DUMONT-FILLON Xavier DAURES tél 05 61 03 86 83 fax 05 61 03 86 83 tél 05 34 01 00 15 fax 05 61 67 52 92 [email protected] [email protected] [email protected] 5 et 7 rue des Jacobins 09 100 PAMIERS Le Courtal 09 000 BURRET

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Table des matières

Première partie Le diagnostic page 3

Présentation générale 4

1 Les deux chartes de Cerdagne 

2 Un territoire attractif depuis longtemps 5

3 Les paysages agricoles 21

4 Une synthèse d’études paysagères 25

5 Les lacs d’altitude 28

6 Des sites remarquables (classés) 29

7 Les autres données d’architecture, paysage et patrimoine 31

8 Les encarts du randonneur 35

Deuxième partie Les enjeux page 37

Troisième partie Les orientations page 47

Table des figures 54

Des Sources 55

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Première partie

Le diagnostic

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Présentation générale de la région étudiée Fig. 1 Région étudiée Réalisation : N. Dumont-Fillon

La carte présentée montre le territoire du parc naturel régional des Pyrénées catalanes :

-dans le département français des Pyrénées-Orientales (66) ;

-la ville de , de Toulouse, de Béziers et de Barcelone.

Il est important de préciser que les périmètres des six chartes de paysage et d’urbanisme, dont celui de la charte présentée ici, ont été définis indépendemment de cette étude, en période de préfiguration du parc naturel régional.

Le regoupement des communes présenté dans cette première phase, le diagnostic, est donc rigoureusement suivi pour cette étude qui n’a pas lieu de les définir différemment.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Présentation des six chartes de paysage et d’urbanisme Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Figure 2 Les périmètres et le Charte du Capcir chevelu hydrographique Charte de la vallée de la Castellane

Charte de la vallée du Carol

Charte de la vallée de la Têt et de ses affluents

Charte de la Haute Cerdagne

Charte de la Basse Cerdagne

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Le chevelu hydrographique Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 3 Le chevelu hydrographique à l’échelle du Parc 7 8

9 10

6

2

5 1 4

3

La Castellane : 1- (la Têt) 2- (confluences) 7- 3- 8-Molitg-les-Bains 4- 9-Campôme 5-Vernet-les-Bains (le Cady) 10- (confluence avec la Têt) 6-Villefranche (confluent la Têt/le Cady)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  La topographie Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Figure 4 Le relief 11 à l’échelle du Parc

Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 La Castellane 4 Source de la carte PNRPC, des altitudes : Le Galbe 10 Dictionnaire des Pyrénées (voir liste des sources) 9 12 La Lladura Le Caillan

La Têt Lac de

2 L’Aude Le Cady La Rotja La Têt

1

Le Carol

6 5 7 Llivia 8 1-Porta : altitude 1505 m Ribera d’Err 2-Col de Puymorens 1915 m 3 Le Sègre 3-Planès 1540 m 4- 1450 m 5- 1309 m 6-Latour de Carol 1260 m 7-Ur 1180 m La Vanera 8-Py 1020 m 9-Nohèdes 980 m 10- 850 m 11-Mosset 750 m 12-Prades 360 m

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Figure 5 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Les périmètres des deux chartes de Cerdagne

Périmètre Périmètre «Basse-Cerdagne» «Haute-Cerdagne»

(déterminé depuis (déterminé depuis environ 10 ans) environ 10 ans)

Les douze communes Les six communes du périmètre sont : du périmètre sont :

Estavar Bolquère Saillagouse Font-Romeu-Odeillo-Via Err Egat Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes Targasonne Ur Bourg-Madame Sainte-Léocadie Osseja Palau-de-Cerdagne Valcebollère

Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

Des superficies très grandes :

- Pour la charte de Haute Cerdagne, un total de 8013 hectares et de 4182 habitants, soit une moyenne de 1 335 hectares par commune (6 communes). Se trouve dans la moyenne : Bolquère (1 761 hectares) La plus petite est Egat : 447 hectares La plus grande : Font-Romeu 2 960 hectares

- Pour la charte de Basse-Cerdagne, un total de 24 166 ha, de 6 666 habitants, soit une moyenne pour les 12 communes de 2 014 hectares par commune ! Se trouvent dans la moyenne : Dorres et Err, ainsi que Valcebollère (2 600 ha).

Les plus petites sont Nahuja et : respectivement 545 hectares et 960 ha La plus grande : Angoustrine 8 787 hectares (autant que le périmètre «opérationnel» de la Basse-Cerdagne).

- Au total pour les 2 chartes donc pour l’unité «Cerdagne» de 18 communes, une superficie totale de 32 179 hectares pour 10 848 habitants, soit une moyenne encore élevée puisque cela représente 1 788 hectares par commune.

Figure 6 La charte de la Basse Cerdagne

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 -  Les périmètres des cinq Figure 7 autres chartes

Charte de la vallée du Carol Quatre communes

-Porté-Puymorens Charte de la vallée de -Porta la Têt et de ses affluents - 31 communes -Latour-de-Carol

Charte du Capcir Charte de Haute-Cerdagne Sept communes Six communes

-Matemale -Les Angles -Bolquère -Formiguères -Font-Romeu-Odeillo-Via -Puyvalador-Rieutort -Egat Charte de la Vallée de la Castellane - -Targasonne -Eyne Quatre communes -Réal -Llo -Caudiès-de-Conflent -Mosset -Campôme -Molitg-les-Bains -Cattlar

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 10 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 8 Les communes Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

1 Les deux chartes de Cerdagne

Ce sont douze communes qui constituent le Angoustrine périmètre de la charte de «Basse-Cerdagne»

Dorres

Estavar Llivia Ur Saillagouse

Sainte-Léocadie Bourg-Madame Err Nahuja Palau Osseja de Cerdagne

Valcebollère

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 11 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Figure 9 La Basse Cerdagne (et la Haute Cerdagne)

Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007

Les lieux importants pour la charte de Basse-Cerdagne

-les limites de la charte touchent aussi bien la limite sud (la frontière) que la limite nord avec l’Ariège

-La Têt occupe le nord de la charte, jusqu’au Lac des Bouillouses, lac également compris dans la charte

-Au nord, le Puig Péric et le Carlit ; au sud, le Pic de Dorria, le Puigmal d’Err

-Au nord, beaucoup de lacs d’altitude (vers 2 300 mètres) et à l’extrémité, l’Etang de Lanoux

-la rivière d’Angoustrine

Valcebollère Le site classé du Cirque des étangs des Camporells est un patrimoine naturel au sens de la loi du 2 mai 1930 pour son caractère pittoresque. Il occupe une superficie de 1572 ha. Avec l’Etang de Lanoux et le lac des Bouillouses, il fait partie des trois sites classés contigus du massif du Carlit.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 12 Les lieux importants pour la charte de Basse- Cerdagne (suite, cf. carte précédente)

-la limite Est contourne Targasonne, qui fait partie de l’autre charte, celle de la Haute-Cerdagne Figure 11 Palau-de-Cerdagne -Trois villages voisins : Angoustrine (et Villeneuve), Dorres (auprès de sa forêt) et Ur. Pour rejoindre Ur et Font-Romeu, on passe par Angoustrine. La Cerdagne et ses paysages de bocages à murettes de pierres commence dès la -La nationale 20 rejoint Ur et Bourg-Madame (face à Puigcerda, en vallée du Carol (depuis Porté le plus à l’ouest du département) mais les quatre Espagne), point de départ de la nationale 116 jusqu’à Saillagouse. Les communes de la vallée du Carol sont dans l’autre charte. Toujours en venant autres villages voisins sont Palau, Nahuja, Osseja, Sainte-Léocadie et de l’ouest c’est donc à partir de Ur que commence l’analyse paysagère. Ur, Err dans son vallon, déjà dominé par la couleur verte : les prairies sur la route vers Caldégas. On remarque avec surprise quelques anciens poteaux de clôtures -la commune de Llivia est exclue de la charte mais la divise en deux agricoles qui ne sont pas en piquets de bois...mais en pierre ; et c’est surtout à parties. Ur, et notamment au rond point vers Llivia que des alignements de poteaux en granit blancs forment les contours des prairies (photo). -Valcebollère est éloigné au sud, on y accède par la RD 30. Au- dessus du village, c’est le torrent de la Tossa qui vient des hautes Lorsqu’on poursuit le trajet vers Mont-Louis par la nationale, le deuxième montagnes élément singulier sont les collines d’érosions, sortes de moraines vers Osseja et Palau (hameau de Sainte Léocadie) permet de bien voir ces formes d’aspect -la forêt communale d’Err et la station de ski d’Err. souple, dunes de marnes et argiles (?). Le troisième point fort du paysage de l’automobiliste : la route nationale traverse une plaine ouverte et par son léger surplomb permet de voir loin ; et de suivre les couleurs claires des villages, la tour monumentale de Thémis, mais aussi la masse sombre de la forêt de Font- Romeu qui s’impose. Ensuite, d’autres couleurs nous attirent, il s’agit des roses, saumons, vert olive d’une vallée profonde sous Odeillo, des couleurs qui font penser à la vallée méditerranéenne d’Urbanya. Ensuite, à certains moments de l’année, les engins mécaniques couleur orange ou rouge trahissent le passage, presque sous la route, d’un ruisseau de fond de vallée (on découvre alors que la route nous contraint à des fragments de paysage..).

Figure 10

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - Clichés NDF 2007 13

On ne se lasse pas de la route connue et répétée, soit parce qu’on y décèle des détails ignorés plus tôt, soit parce que les variations de lumière changent l’aspect général). Pourquoi regarde-t-on «à gauche» ou «à droite» ?

En tout cas, les repères nous attirent, ainsi le clocher de Bolquère nous apparaît dans un environnement de terrasses de cultures. Enfin, un relais est pris par la borne du signal de la Perche (photo) mais aussi plus loin, par l’abondance de panneaux commerciaux d’annonces de futures opérations immobilières espagnoles.

La Basse-Cerdagne, c’est la charte où l’histoire et la géographie sont les plus marqués ; on regrette les poires de Nahuja, les filatures de laine et les autres marques du passé relatées par exemple par Jean-Louis Blanchon ; on hérite du climatisme (climothérapie), des gorges aménagées, des mégalithes, des paysages d’érosions...

On «découvre» l’avenir des bistrots de pays, de la Casa cerdana (espagnole), les ardoisières, le cheval lourd cerdan, le bocage ; on espère un développement raisonné pour les zones d’activités, pour les extensions urbaines sur les collines, pour la place des domaines de ski dans les paysages (on confirme que l’échelle communaleest inapropriée)

Suite aux entretiens menés en 2007, on espère que la filière bois-énergie pourra se développer, non seulement pour se chauffer mais aussi pour trouver un usage de la forét. On nous alerte sur les flux de visiteurs, les touristes de culture moins montagnarde, les résidents espagnols individualistes.

On remarque de grandes différences entre les villages épars (Sainte Léocadie) et les gros bourgs (Saillagouse), ceux qui sont traversés par les axes routiers, ou au contraire regroupés à distance. Figure 12 Estavar La stratégie paysagère se fonde sur les panoramas des paysages : les lotissements espagnols sont sur les meilleurs points de vue (par exemple sur Thémis).

Des importantes exploitations agricole bien intégrées dans le paysage, des beaux bâtiments agricoles comme à Saillagouse. Des villages comme Llo pourraient être labellisés «plus beau village de France»...

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 14 2 Un territoire attractif depuis longtemps :

-par sa situation géographique dans les Pyrénées

-par son climat et ses paysages et patrimoines

-par son tourisme reconnu depuis le XIXe siècle Figure 13 La gare du Train jaune à Err, vue depuis celui-ci : -par son cadre rural, sa faible densité de une gare réaménagée en habitation, avec jardins et voisinages. La traversée de Err en Train jaune est un moment très intéres- population (les villages) et son cadre de sant du voyage. Février 2008 NDF. vie

-par sa mise en valeur locale (accueil, La Cerdagne est un ensemble qu’il est délicat de diviser en deux moitiés dans cette charte. voiries, développement, etc.) Un guide de voyage de 1952 (Michelin) rédige une double page sur la Cerdagne, indique qu’elle est drainée par le Sègre, affluent de l’Ebre et qu’il faut la considérercomme une «haute -par ses sites emblématiques qui en ont fait plaine». un paysage exceptionnel sur le plan régional (les sites classés par exemple) «Son relief uniforme l’a fait qualifier de plaine, mais il s’agit ici d’une ‘haute plaine’ située à une -etc. altitude moyenne de 1 200 m. A l’est, le col de la Perche (alt. 1 579 m) la met en communication avec le Conflent (haute vallée de la Têt), gardé par la citadelle de Mont-Louis. A l’ouest, la Cerdagne se prolonge par la vallée du Carol, tandis qu’elle s’appuie, au nord, sur le puissant massif du Carlit (point culminant : 2921 m), plateau de forte altitude d’où émergent quelques sommets granitiques.

Cliché NDF 2008

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 15 La région des Bouillouses, avec ses étangs innombrables, son paysage de roches moutonnées et polies, témoigne plus que tout autre dans les Pyrénées, de l’action des anciens glaciers. La Cerdagne s’adosse au sud à la chaîne du Puigmal (alt. 2909 m) qui se prolonge en Espagne par la Sierra del Cadi.» (p. 88)

On devine par cette attention accordée aux lacs des Bouillouses que le site est déjà d’intérêt paysager et touristique et va faire l’objet d’une action publique prochaine...dans les années 1970-1980, le 24 juin 1976 étant la date du classement du site (communes de Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, Les Angles, Bolquère et La Llagonne).

Sur le plan historique, on cite le 1er siècle avant Jésus-Christ (la Tarragonaise) et la «Cerdagne française» du Traité des Pyrénées de 1659 (cf page 116 du guide : entrée Hendaye et île aux faisans).

«Séjours. Entourée de forêts magnifiques, la Cerdagne constitue une région climatique idéale. Des stations d’altitude et de sports d’hiver se sont développées. Les localités échelonnées le long de la ‘solana’ jouissent d’une exposition privilégiée : le nombre de beaux jours est le même qu’à Alger. L’air sec, sans Figure 14 Cal Mateu, jardin pédagogique humidité ni brouillard, est stimulant. Même en plein été, les nuits restent à Sainte-Léocadie fraîches.

Font-Romeu est une station de premier ordre autour de laquelle Mont- Louis, , Saillagouse sont des villégiatures appréciées.

Sur la route Toulouse-Barcelone, Porté, dans l’âpre vallée du Carol, est bien placée pour les courses en montagne ; plus bas, mais pourtant toujours au- dessus de 1000 m, Latour-de-Carol et Enveitg occupent une situation commode à proximité immédiate de la frontière.» (1952, p. 88)

Figure 15 Bourg-Madame

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 16 «Visite. Deux routes, toutes deux très touristiques, que nous recommandons d’inclure dans un même circuit (au total 52 km en auto AR [...]) desservent la Cerdagne. La première suit la ‘solana’, versant ensoleillé de la vallée (ici, la vallée du Sègre), la seconde, la ‘baga’, versant de l’ombre. L’une et l’autre procurent des vues superbes par leur ampleur. La route de Bourg-Madame au col de Puymorens est décrite en sens inverse p. 109 [du guide]» (p. 88)

La route par la Solana (de Bourg-Madame à Mont-Louis) passe par le chaos de Targasonne, offre des vues sur la Cerdagne, le Puigmal et la Sierra del Cadi.

Un panorama remarquable est décrit et dessiné à partir de l’Ermitage à Font-Romeu. Le Grand hôtel est mentionné, ainsi que les vues vers le Canigou et la vallée de la Têt. L’entrée dans Mont-Louis se fait après la traversée «d’une forêt».

Figure 16 Sources anciennes

Figure 17 Sources anciennes (Michelin 1952)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 17 La route par la Baga permet de faire une boucle avec le circuit précédent, c’est-à-dire de retourner à Bourg-Madame. La description étant assez courte mais littéraire, et paysagère (dans le sens où même la ligne d’horizon est précisée, ainsi que la notion d’échappée visuelle et de belvédère), nous la reproduisons ici :

«Quittant Mont-Louis, on aperçoit, à droite, Font-Romeu à la lisière de sa forêt, Via et Odeillo émergeant d’une plaine pierreuse et, à gauche, suivant l’horizon, la haute barrière de la Sierra del Cadi. Au col de la Perche, d’où l’on pourrait faire l’excursion à Planès en empruntant la D 10, prendre à gauche D 33. Cette route accidentée et étroite, mais recommandée pour ses vues, passe à proximité immédiate du signal de la Perche, magnifique belvédère, puis du pittoresque village de Llo. On rejoint, à Saillagouse, N 116 qui regagne Bourg-Madame par le col de Llous (alt. 1 345 m) procurant de jolies vues sur la campagne cerdane.» Figure 18 Col de la Perche (avec un petit quartier (p. 89) et hôtel), à la jonction des deux chartes

Le chapitre de la Cerdagne est véritablement une mise en valeur des Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 paysages cerdans. En effet, un deuxième panorama remarquable est lui aussi décrit et dessiné à partir du signal de la Perche. Son importance est telle qu’il s’étale sur la double page de l’ouvrage ! (source pages 148 et 149)

Figure 19 Vue panoramique (source ancienne)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 18 Les villes et curiosités citées sont nombreuses, il s’agit de :

-Bourg-Madame, Eyne, Font-Romeu (station, calvaire, ermitage, localité qui possède sa propre description dans le guide), Hix, Llivia, Llo, Mont-Louis, Odeillo, col de la Perche, signal de la Perche, Planès, Puigcerda (Espagne), Saillagouse et Chaos de Targasonne.

Certains lieux sont cités pour l’offre touristique pure : goûters à Bourg-Madame, station de Font-Romeu.*

La plupart des localités est décrite surtout pour le patrimoine bâti et historique :

-Hix, ...... son église

-Saillagouse ...... son église romane, Figure 20 Le Train Jaune -Planès...... son église et la belle vue, la localité qui possède sa propre à Ur : la remontée vers la vallée du Carol et le description de l’église dans le guide village en arrière plan de la fenêtre du train. Cliché NDF 2008 -Le Chaos de Targasonne

Le climatisme et la santé caractérisent Osséja et la Basse Cerdagne depuis les années 1920, comme le détaille l’ouvrage de Jean-Louis Blanchon.

Figure 21 Les paysages agricoles à Palau de Cerdagne

______*note : Un chapitre «où goûter dans un cadre agréable ?» est caractéristique de ces guides de voyage car «cette halte, au sein d’une belle nature, face à un ample panorama ou dans le décor d’un ameublement régional de bon goût, apportera une saine détente» (p. 28).

Clichés NDF 2007 et 2008 - Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 19 Une analyse à partir de la route : Figure 22 Le bruit caractéristique du Train En venant de Ur, RD 618 vers Targasonne, on longe la rivière Angoustrine, jaune nous force à regarder le paysage que l’on franchit dans le village de même nom. Autour du chaos de granit de alentour... Targasonne, très impressionnant par ses blocs, on a une vision tantôt dévoilée tantôt occultée vers l’ancienne centrale solaire de Thémis. Avant l’entrée dans le village de Targasonne, on aperçoit les voiles colorées des pratiquants de parapente, au-dessus de la Solana, paysage aride dépourvu de massifs forestiers (sur la carte au 1/25 000, le sommet indiqué est le Pic dels Moros). La traversée du village est intéressante, notamment par l’aménagement piéton du franchissement d’un côté à l’autre de la voie, mais aussi par la présence des bâtiments rénovés (mairie, piscine) et du jardin sur un large gradin, mais aussi de quelques peupliers noirs d’Italie en fond d’horizon.

Ensuite, cette route débouche sur le rond-point d’Egat (au niveau du supermarché), et une branche permet une vertigineuse descente vers Estavar par la route départementale RD 33 f. Si le paysage est vertigineux, la route en revanche est très confortable par sa largeur (et par conséquent, la possibilité de ralentir, voire de s’arrêter, sans géner les véhicules suivants qui peuvent dépasser sans risque). C’est un vaste paysage aux nombreuses lignes d’horizons, constitué de montagnes cultivées et boisées, sans village (seul le Mas Sant Estève est visible en contrebas proche de la route, après le Col d’Egat).

L’arrivée au village d’Estavar se fait par le haut du village, tandis que les lieux visibles ont été notamment : Palmanill, forêt communale d’Estavar, Fontanal Negre, les Baladoses, etc.

Les ruisseaux forment un important chevelu, mais les deux dominants sont le Rec de l’Estahuja (c’est aussi une limite communale) et l’Angust. Tous les deux se rejoignent dans le Sègre en bas du village d’Estavar (là où est implantée la station d’épuration) et en limite de Llivia.

A Estavar, la route devient la RD 33 (sans F) et mène vers Saillagouse. Parfois, au niveau du hameau de Ro (pla de Ro) on entend le train jaune sans le voir. Celui-ci révèle alors le paysage, parce qu’on cherche à voir ce train, qui apparait alors en ligne de crête à sa gare (cliché NDF ci-contre). Entre Camp del Solà et Solà dé Baell, la voie ferrée forme un grand virage entre le Coll Rigat (au nord), à proximité de la route nationale 116 au-dessus du village de Saillagouse, et la gare de Saillagouse elle-même (au Sud).

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 20 3 Les paysages agricoles

L’arboriculture et l’élevage font partie des héritages du passé.

«La vie en Cerdagne. Balayée par le Carcanet, vent violent soufflant du Capcir, soumise à un hiver rigoureux, mais jouissant d’un ensoleillement exceptionnel, la Cerdagne obtient de belles récoltes de céréales. Sa gloire et sa parure n’en sont pas moins les belles forêts de pins (sylvestres et à crochets) couvrant les pentes des montagnes qui l’encadrent. Parmi les arbres fruitiers, seuls les pommiers et les poiriers peuvent s’adapter à pareille altitude.» (Guide Michelin 1952, p.88) Figure 23 Agriculture à La poire a été importante en effet, notamment comme l’indique Monsieur Saillagouse le Maire à Nahuja, où l’ancien arboriculteur vendait sa production réputée et était pionner dans les techniques horticoles (la mise en place d’un système d’irrigation par Les dominantes goutte-à-goutte). L’élevage est intéressant pour la présence d’animaux dans les L’élevage de la vache laitière, la carolaise, de race gasconne, s’est beaucoup développé paysages, les prairies, pour les clôtures de granite à Ur ou à grâce aux prairies de fauche et aux nombreux pâturages. Cette race solide supporte fort Sainte-Léocadie, les paysages de vallées et de bocages ; bien les chaleurs de l’été. Par contre, l’élevage du cheval - la race cerdane a été célèbre - a presque disparu.» (Guide Michelin p. 88) Les dominantes : beaucoup d’estives au sud et nord, landes, prairies irrigables au centre à enjeux forts de Llo à Bourg-Madame Par rapport à l’élevage du cheval, comme l’indique aussi Monsieur le Maire de Ur, et Ur ou Sainte-Léocadie. commune où est organisée tous les ans une foire internationale du Cheval (Ur possède la (Source chambre agriculture 2006) seule station d’insémination artificielle du Parc naturel, dépendante du haras national de Uzès), on constate que cet animal fait partie des caractères essentiels de la Cerdagne et de ses paysages.

On citera également le jardin pédagogique de la ferme de Cal Mateu à Sainte- Leocadie, qui présente par exemple les différentes céréales (voir figure) et possède une vigne d’altitude.

Les paysages agricoles accompagnent le visiteur par des échappées visuelles remarquables à partir des routes (par exemple à Bourg-Madame, figure 26) ou en traversant des villages (par exemple à Palau-de-Cerdagne, figure 23)

(Sources : entretiens en mairie en 2007). Figure 24 Bourg-Madame : Caldegas et ses paysages agricoles avec bandes Clichés NDF 2007 boisées

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 21 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Réalisation : N. Dumont-Fillon Figure 25 Les bois sources Urbane 1998 op. cit. et bocages La carte ci-contre insiste bien sur les dominantes d’occupation du sol, que sont notamment les bois sur les sommets, mais aussi les vallées bocagères près des villages.

Figure 26 Sainte-Léocadie

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 22 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes La stabilité des paysages qui nous semblent pérennes Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 c’est aussi l’occupation du sol liée au bocage.

Ainsi tout autour de Ur, le parcellaire est découpé en mailles, ici en vert sur la carte, qui correspondent aux haies et clotûres du bocage.

Ces ceintures agricoles sont d’autant plus visibles lorsque le village est situé dans un vallon, comme à Ur (carte ci-contre) ou à Valcebollère (cliché ci-dessous).

Figure 27 Les prairies Figure 28 Valcebollère et le bocage Source Clichés NDF 2007 fond de carte IGN 1/ 25 0000

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 23 Les mutations principales et évolutions marquantes d’occupation du sol

L’analyse des mutations permet de mieux comprendre les évolutions des paysages, et de pouvoir envisager d’agir sur les évolutions souhaitées ou probables.

Outre les mutations, on note aussi les stabilités : ce sont souvent elles qui font l’intêrêt des paysages, par le village de taille modeste qui semble avoir toujours été là.

La question des mutations de l’espace est générale : les évolutions récentes des paysages sont essentiellement le reflet des changements d’occupation du sol. D’une dominante rurale, les paysages deviennent de plus en plus résidentiels, touristiques et péri-urbains.

La relation avec la frontière espagnole est également un sujet important abordé avec tous les élus rencontrés.

Figures 30 Ur et Osseja

Figure 29 Palau-de-Cerdagne

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 24 4-Une synthèse d’études paysagères : notamment l’étude d’Urbane 1998, présentée dans Charte constitutive. Inventaire du patrimoine, mars 2004.

La Cerdagne est une haute plaine d’altitude dégagée et bocagère, sur le bassin versant du Sègre : un maillage bocager important dans sa partie basse.

Les vents dominants sont la Tramontane sèche (nord-ouest) et le Marin humide (vent d’est) et l’ensoleillement peut atteindre 2 800 heures par an. La Têt va prendre sa source dans le Carlit sous le pic Péric, et on note que le lac des Bouillouses et la Têt forment une limite de la charte étudiée ici (charte, op. cit. page 9)

S’y rattachent les vallées :

- du Carol (qui permet de passer vers l’Ariège et vers l’Andorre), Réalisation : N. Dumont-Fillon 2007 -d’Angoustrine (sur les contreforts du Carlit), -d’Osséja, Figure 31 -d’Err, Err et son inscription dans le «V» du -de Llo (le Sègre) relief (source Caue) -et d’Eyne (quatre vallées parallèles descendant du massif du Puigmal).

La frontière espagnole coupe la Cerdagne artificiellement, avec environ deux tiers en Espagne. Des villages de piémont comme Dorres, Targasonne ou Odeillo ; ils sont reliés visuellement car leur proximité et la plaine dégagée font qu’ils se voient les uns les autres.

Note : C’est dans ce contexte qu’Egat cherche à maintenir sa «coupure forestière» grâce au massif communal qui le sépare de Font-Romeu.

Figure 32 Saillagouse et son cours d’eau (un jour de marché)

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 25 -Des villages au débouché de la vallée comme Osseja, Err ou Llo. -Un bourg de passage : Bourg-Madame. -Des installations scientifiques solaires : Mont-Louis, Odeillo et Targasonne

Les sous unités présentées sont les suivantes :

-Col de la Perche et la Cabanasse, aux limites d’urbanisation mal définies.

-La plaine de Cerdagne bocagère (Saillagouse faisant la limite, selon les auteurs de l’étude, entre haute et basse Cerdagne). Figure 33 Cal Mateu exposition par Paul Delgado -la vallée du Carol, également bocagère (murs de pierre) (Urbane p. 41)

-Porté-Puymorens

-Vallée de Font vive et Etang de Lanoux

-Les contreforts du Carlit en trois entités : Bena et Brangoli, assez bocagère avec terrasses de culture ; Dorres avec son grand bocage et ses deux ruisseaux de Juell et de Ribereta ; et la vallée d’Angoustrine (page 42)

-Trois entités visuelles : Targasonne (soulane non boisée, chaos et centrale solaire Thémis), Font-Romeu (sur les flancs du Roc de la Calme, avec une agriculture en bas du tissu bâti vers Bolquère) et la troisième «Roc et forêt de la Calme» : points de vue, forêt de conifères (pins à crochets) et activités de loisirs (skis, pique-nique, lycée sportif) (Urbane p. 43).

-Et enfin, l’ensemble des quatre vallées parallèles (p. 44).

Figure 34 Saillagouse : la mairie et le granite

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 26 Les vallées des massifs de Costabonne et de la Carança forment un découpage d’entités paysagères dans la charte constitutive (op. cit. page 17). Elle comprend le Cambre d’Aze, avec ses pistes de ski installées à la fois dans la commune de Saint-Pierre-dels-Forçats et d’Eyne.

Sur l’ensemble des descriptions on retiendra donc :

-une morphologie vallonnée

-le maillage bocager de montagne

-les prairies de fauche, cultures et canaux

-les phénomènes d’érosion notamment au-dessus de Saillagouse

-les villages situés en piémont Figure 35 Hameau de Sainte- -le train jaune sur un parcours sinueux (voir aussi analyse au-dessus d’Estavar) Léocadie (Palau)

-les chaos granitiques de Targasonne en rive gauche de la vallée d’Angoustrine

-le boisement continu du Roc de la Calme au dessus de Font-Romeu

-les centrales solaires

-les domaines de ski Figure 36 Osseja -les sources du Sègre au-dessus du village de Llo

-la réserve naturelle de Eyne

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 27 La vallée de la Parc naturel régional des Pyrénées catalanes Têt Figure 37 Les lacs Réalisation : N. Dumont-Fillon 5 Les lacs d’altitude, aux alentours de 2000 mètres :

-Estany de la Pradella -Estany Negre -Estany Llarg -Estany del Peco

Ils sont contournés en partie par le GR 10 et un sentier d’interprétation. On note aussi la longue conduite forcée issue du lac des Bouillouses avec centrale hydroéléctrique (vers la Muntanya) non loin de la RD 60 réglementée. Le barrage du lac (limite de la charte)

La vallée de la Têt Le lac de la Pradella

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 28 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Figure 38 Les sites classés en tant que Réalisation : N. Dumont-Fillon monuments naturels, un ensemble au Sur un fond de chevelu hydrographique (en bleu). 6 Des sites remarquables Source des cartes : étude Urbane 1998 déjà citée, nord des périmètres des chartes. au format A3. Une carte a été réalisée selon les sources de l’étude de préfiguration (Urbane) en y faisant apparaître :

-les limites du site (un trait noir) -les limites communales (un pointillé) -les cours d’eau et étangs

On remarque alors que les limites de l’ensemble des trois sites se répartissent sur plusieurs périmètres de chartes de paysage et d’urbanisme :

-Cirque des Camporeills à l’ouest de Formiguères (charte Capcir)

-Une partie du site à l’ouest de la commune des Angles (Capcir), de La Llagonne (Haute vallée de la Têt), de Bolquère (Haute-Cerdagne)

-Une principale partie dans la commune d’Angoustrine (Basse Cerdagne).

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 29 Le site classé de l’Etang de Lanoux

Commune de Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes. Le site classé du Lac des Bouillouses. Arrêté du 8 juillet 1992. 3 806 hectares Le 24 juin 1976 est la date du décrêt validant le classement du site pour son intérêt pittoresque mais aussi scientifique (communes Source : Diren mars 2007 de Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, Les Angles, Bolquère et La Llagonne). La vallée de la Grave et le Pic Carlit font partie de l’ensemble de qualité paysagère et écologique. Lac naturel entouré de petits Dès les années 1950 ce site apparaît comme majeur et touristique étangs, ils ont été formés par les glaciers du quaternaire. Un barrage (op. cit.) : construit entre 1957 et 1960 a augmenté les dimensions de cet étang qui était déjà le plus grand des Pyrénées françaises. «La région des Bouillouses, avec ses étangs innombrables, son paysage de roches moutonnées et polies, témoigne plus que tout Les marais, tourbières, prairies humides, estives, landes, etc. autre dans les Pyrénées, de l’action des anciens glaciers. (p. 88) font partie des milieux intéressants sur le plan écologique. L’ancien marais de la Grande Bouillouse est devenu le lac artificiel Quelques dates : que l’on connâit suite à la construction du barrage en 1902 lors -1865 : ascension du pic Carlit par Russel du chantier de la voie ferrée du Train jaune. Le dossier de la - Années 1920 construction de la «maison des ingénieurs» pour Diren en 2007 insiste sur la valeur de ce barrage de granit d’une l’étude d’un premier barrage (réalisé alors aux Lac des Bouillouses). longueur de 350 mètres.

La gestion de la fréquentation est une problématique en voie d’être résolue. Il est possible de se référer aux nombreuses études de l’Agence Urbane depuis les années 1990 commanditées par la Direction de l’environnement (Diren) Languedoc-Roussillon.

Figure 39 Cal Mateu

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 30 7 Les autres données d’architecture, paysage et patrimoine

Les villages nous semblent stables par leur centre historique.

Les centres historiques, les monuments sont importants pour le visiteur (cf. extraits de la base Méri- mée).

La question de l’architecture et des nouveaux quartiers (synthèse bibliographique, cf. source CAUE)

La question des nouveaux quartiers et de l’intégration des nouveaux habitants se pose. Déjà des études paysagères de 1996 précisaient les questions et indiquaient la nécessité des outils efficaces, comme les cahiers des charges de qualité. Elles indiquaient aussi un intéressant choix de points de vue (deux à quatre) pour chaque village étudié. Figure 40 Sainte-Léocadie, Cal Mateu clichés NDF « Depuis l’engouement pour la Cerdagne française du début des années 1990 de la part des promoteurs, notamment espagnols, se pose la question de la redéfinition de certaines zones constructibles au regard de leur impact sur le site. Err a profité de cette période faste pour se lancer dans un programme de logements en entrée de village. Il demeure aujourd’hui que la qualité de ces lotissements n’est pas à l’image de l’esthétique du vieux village. Le rôle d’aménageur que la municipalité a choisi de jouer sur une parcelle au sein des lotissements devrait être déterminant quant à l’esthétique architecturale qu’elle souhaiterait développer sur sa commune. La qualité redéfinira une certaine identité, celle de l’appartenance au village. La commune compte, au travers du choix d’une bonne architecture, volumes bien définis, orientations des toitures et qualité des matériaux (cahier des charges plus strict) réorganiser Figure 41 les abords du village ancien.» Saillagouse (CAUE des Pyrénées-orientales, Synthèse du Schéma de cohérence de 1996 à la demande du SIVOM : étude paysagère de Err, page 6)

Trois vues éloignées ont été étudiées : de la nationale 116 à la coopérative laitière, de la nationale vers Llous et de la RD 33 A vers Els Terregalls. Elles montrent le passage de la voie ferrée, les deux églises, les abords agricoles, les extensions, autant de caractères du village. Les actions visent à densifier les parties construites et/ou à replanter des écrans en «préverdissement» et en préservant le bocage.

Pour Sainte Léocadie, point de vue n°1 à la nationale en entrée du village, n°2 au dessus de Cases d’Amont (hameau»bien intégré») et n°3 en bas du hameau de Palau à la jonction avec la nationale. Les conseils d’enfouissements ont été suivis. L’étude invite aussi à «animer la vue» par des bosquets d’arbres, avant d’atteindre l’église et la ferme de Cal Mateu, ou vers Palau. Il est souligné à juste titre que le vieux hameau de Palau n’est plus visible derrière les maisons récentes. La commune demande des projets paysagers pour limiter l’impact que l’on connaît sur Palau, même si le CAUE admet que ces lotissements sont de bonne qualité architecturale. Clichés NDF 2007 - Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 31 La limite de cette étude datée de plus de dix ans est qu’à l’époque on n’agissait que par des plantations pour cacher les erreurs...on s’y reportera cependant pour le très bon choix des points de vue, stratégiques, et le travail précis de cartes et vues panoramiques sur le relief, et même le report des zones de POS sur le fond de plan bâti/relief/route, coeur de l’étude.

«La principale demande espagnole concerne un habitat de qualité, avec une surface habitable plus grande que celle demandée par les français, dans un cadre verdoyant. Les promoteurs espagnols l’ont compris : ils privilégient donc les matériaux nobles et plantations abondantes. Reste à sensibiliser les promoteurs français» (page 28, «les préoccupations de la commune»).

Estavar affirme ce que l’on a pu découvrir cette année (entretien 2007), à savoir que la commune a voulu protéger les terres agricoles du fond de vallée et est consciente que l’extension sur la commune pose problème du fait de parcelles laches (grandes) et de la prise de hauteur de chaque maison pour bénéficier de vues sur les paysages...au détriment d’une densité. Une Figure 42 «politique d’amélioration de la physionomie et de localisation d’extensions à impact contrôlé» Valcébollère est donc mise en place. La carte est intéressante : la proportion du village ancien près de l’Angust et son ruisseau est en 1996 déjà trois à quatre fois plus petite que les quartiers récents. Quatre points de vue : n°1 Pla d’Avall, n°2 en bas sous la tour ruinée, n°3 du réservoir en haut de la colline urbanisée et n°4 vers Bajande.

«Les motivations qui ont soustendu la conception du POS. Le POS actuel provient de la carte communale issue des débats avec les agriculteurs. Il a été élaboré pour conserver toute la plaine agricole et repousser l’essentiel de la construction sur les zones arides en coteau. Des zones déjà en voie de construction dans la zone agricole ont été retranchées à l’époque. En ce qui concerne la sones NA en coteau, des échanges de terrain ont été effectués : 1-pour une piste forestière devenue depuis route départementale ; 2 pour un projet de reboisement sur la base de 4000 m2 de terrain NC pour 1000 m2 de terrain NA ; 3 pour la construction de la halle des sports et de ses aménagements extérieurs. Même si paysagèrement cette implantation présente un impact important, la municipalité souhaite respecter les engagements pris antérieurement. La municipalité souhaite poursuivre une réflexion globale sur l’aménagement de son territoire, tant au niveau architectural, mise en valeur de son patrimoine bâti traditionnel et du bâti à venir, que paysager et naturel pour mettre en place des propositions et des scénarios concrets, sur le plan technique, social et financier.» (page 31)

Estavar se soucie aussi de ses sources, fontaines et du canal qui pourrait relier le hameau de Bajande au village, par l’aménagement de sentiers ; l’association hotelière Rando-Confort aurait déjà travaillé sur les relations Enveigt-Font-Romeu-Saillagouse (?)

Clichés NDF 2007

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 32 Eglise de Caldegas Bourg-Madame date protection MH 1952/03/07 : classé MH précisions Eglise de Caldegas, à l’ exception de la sacristie : classement par arrêté du 7 mars 1952

Eglise de Hix Bourg-Madame date protection MH 1910/11/19 : classé MH précisions Eglise de Hix : classement par arrêté du 19 no- vembre 1910

Ancienne église paroissiale Saint-An- dré dite aussi «la vieille église» Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes Figure 43 captures de sites sur éléments protégés MH décor intérieur l’Internet

époque de construction 12e siècle

Eglise de Villeneuve-des-Escaldes lépoque de construction Eglise Ancienne chapelle Saint-Martin d’En Valls 11e siècle ; 12e siècle localisation Ur Angoustrine-Villeneuve-des-Escaldes, historique Edifice du 11e ou du 12e siècle, construit en deux anciennement commune de : Angoustrine campagnes. Postérieurement, murs latéraux suré- époque de construction dénomination : chapelle levés, nef voûtée en berceau, mur occidental sur- 11e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle époque de construction : 4e quart 12e siècle monté d’un clocheton-mur. Au 19e siècle, construc- historique : Construction typique des églises romanes de la fin du 12e siècle. L’ église comporte une nef unique termi- tion des sacristies et d’une tourelle en brique date protection MH 1934/06/07 : classé MH née par une abside. La façade est surmontée d’ un clocher- accolée au mur sud. mur. propriété de la commune précisions état : désaffecté Eglise : classement par arrêté du 7 date protection MH juin 1934 propriété de la commune 1983/03/08 : inscrit MH type d’étude date protection MH 1996/03/28 : inscrit MH précisions Eglise (cad. AB 70) : inscription par arrêté du 8 Recensement immeubles MH précisions Ancienne chapelle (cad. B 75) : inscription par arrêté du 28 mars 1996 mars 1983 intérêt de l’oeuvre Objets mobiliers protégés : retable classé OM.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 33 Une évolution favorable à la valeur scientifique et la biodiversité : agriculture, climat, espèces méditerranéennes et montagnardes :

Le chapitre «La haute-montagne» présente des espèces méditerranéennes.

Le massif du Puigmal-Cambra d’Aze décrit la vallée d’Osseja et insiste sur sa particularité : l’altitude associée aux influences climatiques méditerranéennes en font un site intéressant, traduit notamment par la présence de chênes pubescents (p. 23).

La vallée d’Err offre des vues vers la Cerdagne.

La vallée d’Eyne est marquée par une réserve naturelle. Figure 44 Llo abrite un patrimoine bâti sur chacun de ses pitons : la tour, la chapelle San Feliu, captures de sites sur tandis que le fond de vallée permet de rejoindre l’Espagne par le col de Nuria. l’Internet

Les crêtes du Puigmal ne forment pas une ligne continue, les pelouses d’altitude y sont fréquentes (page 24)

Le pic du Madres connaît lui aussi des espèces méditerrannéennes (sur la soulane), des sapinières et hêtraies au nord, des pins sylvestres à l’est, et une barre calcaire (la Pelade) au sud.

Les échappées visuelles du nord vont vers le Pays de Sault, la plaine de Carcassonne et la Montagne noire (page 25)

(source : Charte constitutive, op cit. page 23 et suiv.)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 34 8 Les encarts du randonneur Ces textes ne sont pas une analyse techniqueFigures de la45 charte de paysage Dans la vallée d’Eyne (textes et clichés Nicolas Pettini) et d’urbanisme,Clichés de randonnée mais relatent : NP des randonnées effectuées librement La vallée d’Eyne est reconnue pour son incroyable diversité floristique et entomologique, des botanistes par le stagiaire sur son temps de renom venus du monde entier s’y intéressent depuis le XVIII e siècle. Au départ, le sentier traverse une belle personnel entre mars et septembre 2007 (td’après les textes de Nicolas forêt de Pins à crochets, de plus en plus clairsemée pour finalement laisser place à de jolis herbages d’altitude. Pettini) Les contrastes saisonniers, particulièrement prononcés, m’ont permis de réaliser ces deux clichés.On pénètre lentement dans la vallée en longeant le torrent, riu d’Eina. Deux replas d’altitude ponctuent l’ascension : le pla de las Fonts et le pla de la Beguda. Pendant un long moment, souligné par le V que dessine la vallée, le massif du Carlit se dresse à l’opposé du plateau cerdan.

Deux orris sont remarquablement préservés : l’orri de Baix («du bas» en catalan) et l’orri de Dalt («du haut») ; aujourd’hui ils ont perdu leur utilité mais les troupeaux sont toujours présents dans la vallée. Au Pla de la Beguda s’ouvre sur un immense cirque dominé par la Torre d’Eina et sa vertigineuse combe («coma»). Les montagnes dénudées et polies par l’érosion m’évoquent les paysages écossais. En direction du col de Nuria, large passage qui marque la frontière entre la France et l’Espagne, on pourra apercevoir Nuria dans le fond de vallée, et prolonger l’itinéraire jusqu’au sanctuaire de Nuria. Mais l’appel des hauteurs reste fort car deux pics nous tendent les bras : le pic d’Eyne et le pic de les Nou Fonts. Les plus curieux pourront poursuivre par la crête qui s’enfuie en direction de l’Est, toujours entre la France et l’Espagne.

À l’assaut du Cambre d’Aze

La physionomie singulière en «fer à cheval» du Cambre d’Aze en fait l’une des montagnes emblématique du Parc des Pyrénées catalanes. Parcouru par la ligne de partage des eaux séparant les bassins versants de la Têt (à l’Est) et du Sègre (à l’Ouest), le Cambre d’Aze constitue un véritable verrou géographique entre le haut- Conflent et la Cerdagne. Un superbe itinéraire en boucle, d’une durée de 5h30, permettra au randonneur d’en faire le tour en parcourant sa crête sommitale.

À Saint-Pierre-dels-Forcats débute la randonnée, il faut d’abord accéder au «Pla del Cambra d’Aze» en empruntant les pistes de ski ponctuées de canons à neige qui serpentent dans la forêt de pins à crochets. Du Pla, où une clairière a été aménagée, le randonneur évolue sur le versant Est du Cambre dans une superbe forêt de pins et un sous-bois touffu de rhododendrons. Vers 2300 mètres d’altitude, elle s’estompe pour laisser place à un vaste champ d’éboulis (au nom de «l’Homme Mort»...). Le sentier disparaît alors et seuls les cairns dirigent le randonneur. Le panorama est grandiose. De là haut, c’est toute la Cerdagne, le Capcir, le massif du Madres, la vallée de la Têt, les massifs du Canigou, de la Carança et du Puigmal d’Err qui se livrent au regard ! Le point culminant, côté à 2750 mètres, marque le départ vers la Torre d’Eina par une crête au sud. Le sentier contourne le cirque constitué d’immenses colonnes de pierres jusqu’à rallier le flanc ouest d’où l’on domine la célèbre vallée d’Eyne.

Lors de la descente vers les pistes de ski, on pourra croiser quelques beaux cairns, véritables tas de pierres sur les flancs du Cambre, accompagnés des pins à crochet dont l’étagement est très progressif.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 35

Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme de Basse Cerdagne

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Deuxième partie

Les enjeux

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 37 Les enjeux : introduction

Les enjeux ont été débattus lors des réunions, par série de deux chartes de paysage et d’urbanisme réunies.

Il est proposé de travailler en deux thématiques :

-la première concerne les espaces bâtis

-la seconde s’applique aux espaces non bâtis

Bien entendu, des enjeux sont communs à l’ensemble des espaces, qu’ils soient bâtis ou non.

=> Des tableaux présentés dans les pages suivantes permettent de définir les critères d’importance associés à chaque enjeu étudié.

Des éléments de réflexion qui y figurent sont ceux apparus notamment en réunion.

=> Des résumés des diagnostics, à l’échelle du Parc naturel régional des Pyrénées Catalanes, sont proposés par l’architecte-urbaniste de l’équipe

=> Des textes d’enjeux voire de propositions (amorce de la phase suivante) sont également développés.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 38 L e s e n j e u x Les enjeux pour les espaces bâtis

ordre de priorité (B) et critères d’importance ou valeur

- Fixer les habitants actuels ; l’accueil des nouveaux habitants...... -Important B1 Valeur socio-économique = le logement à l’année, y compris pour les saisonniers

- Suivre un schéma général de développement ...... -Important B1 (même s’il est admis que les PLU sont déjà moins = solliciter des études paysagères de développement, si possible permissifs que les anciens POS) Valeur paysagère et socio-économique, avec les communes voisines pour une entrée paysagère dans le PLU. Valeur Parc naturel

- La qualité des villages et des centres villes : ...... -Important B1 Valeur paysagère et touristique, architecturale, = La poursuite de l’opération des enfouissements de lignes aériennes valeur intercommunale et Parc naturel, = Les espaces publics et la possibilité de faire le tour du village = L’entrée du Parc naturel

- La reconversion de bâtiments existants...... -B2 Valeur patrimoniale, architecture , Parc

- Le respect des formes architecturales...... -B2 Valeur paysagère et touristique, et architect.

- L’économie et l’aménagement de zones d’activité, de sièges d’exploitation agricole, l’emploi et les services de proximité, etc...... -B2 Valeur socio-économique

- La définition des coupures d’urbanisation (un développement contrôlé de l’urbanisation)... -B2 Valeur paysagère et touristique

-

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 39 L e s e n j e u x Les enjeux pour les espaces non bâtis (tableau 1)

ordre de priorité (B) et valeur

- L’entrée dans le parc naturel régional ...... -B1 Valeur Parc et valeur paysagère - Les espaces publics et la possibilité de faire le tour du village...... -B1 Valeur Parc, Valeur paysagère et touristique, pédagogique = Les chemins, les accès et dessertes = Renforcer les liens des habitants au territoire => accès physiques, accès visuels, pédagogie = La reconnaissance des paysages importants localement et de leurs usages

- La préservation des espaces “ouverts” agricoles et cultivés les plus fertiles...... -B2 Valeur agricole-économique (Voir la chambre d’Agriculture)

- La définition des coupures d’urbanisation (un développement contrôlé de l’urbanisation)..... -B2 Sources : voir le PLU de Puigcerda sur l’Internet : notion d’urbanisation = Voir coupures vertes agricoles par secteurs (lisières végétales) terminée ; en loi Montagne même une route, une voie ferrée font coupures ;

- La maîtrise foncière, les couronnes agricoles et forestières...... -B1 Valeur agricole-économique,

- L’agriculture ; l’agro-tourisme (la multifonctionnalité de l’agriculture) et la biodiversité...... -B1 Valeur agricole-économique, paysagère et touristique = Voir l’exemple des Balades en estive de la Rosée des Pyrénées

- Les rivières (révéler des lieux que les habitants ne connaissent plus)...... -B1 Valeur socio-économique, paysagère et touristique = Que la collectivité soit gestionnaire (taillis), filière-bois énergie ; Voir Syndicats de rivières

- Les accès et dessertes...... -B1 Valeur socio-économique, et paysagère = Enjeu de plans de circulations dans les villages, et stationnement = traversées de bourgs, échanges entre voies, et stationnements -Les énergies renouvelables...... -B2 Valeur socio-économique, paysagère et touristique

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 40 L e s e n j e u x

Les enjeux pour les espaces non bâtis (tableau 2)

-Les énergies renouvelables ...... -B2 Valeur socio-économique, paysagère et touristique Grandes éoliennes : ne pas s’enfermer dans un débat «pour ou contre» mais étude de petits projets avec des études paysagères à l’échelle collective ; Etude de petites éoliennes sans permis.

- La mise en valeur touristique des paysages...... -B2 Valeur paysagère et touristique, architecture, Rôle du Parc

-La maîtrise de la publicité ...... -B2 Valeur paysagère et touristique, architecture, Rôle du Parc = Ma mise en place d’une signalétique

-Les espaces forestiers...... -B1 Valeur socio-économique

-Les plantations (vergers, bords de route, places publiques)...... -B2 Valeur paysagère et touristique

-Les terrasses de cultures et le patrimoine local...... -B2 Valeur paysagère et touristique

-La lecture des paysages et la connaissance de l’environnement de montagne ...... -B3 Valeur Parc, touristique et paysagère et pédagogique (visites guidées, tables d’orientation, etc.)

-La maîtrise des clotûres agricoles et urbaines...... -B1 Valeur agricole-économique, paysagère et touristique

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 41 L e s e n j e u x

Les chartes de paysage et d’urbanisme, au nombre de six, sont élaborées pour la mise en application de la charte générale, conformément aux prescriptions de celle-ci.

Elles comprennent une large première partie consacrée au diagnostic paysager Le relief général, complété par une série de comptes rendus des rencontres avec les élus communaux, généralement les maires de chacune des communes du Parc, interrogés in-situ et au regard Sur le territoire du Parc, on trouve quatre grandes catégories de paysages urbains, de leur principales préoccupations. découlant en grande partie de caractéristiques locales du relief :

Ces réunions ont permis de faire émerger des constantes dans la problématique de la 1) Les vallées ouvertes : basses Vallées de la Têt, Rotja, Castellane, Cady, Carol gestion communale, au niveau de l’exercice quotidien des décisions d’urbanisme, comme à 2) Le sillon du Conflent et ses vallées hautes connexes celui de la planification, ainsi que, parfois, des interrogations concernant les rapports entre 3) Les plateaux de Cerdagne et du Capcir communes voisines et la cohérence (convergence…) de leurs intérêts. 4) La haute montagne des stations de ski.

Le présent volet traite la partie urbanisée du paysage, et à ce titre aborde les * Les territoires ouverts des parties haute et basse du Parc, séparées par la longue problématiques indiquées sur trois échelles différentes et complémentaires : et encaissée vallée de la Têt, proposent des urbanisations ouvertes, des bourgs en extension et des possibilités variées pour l’accueil de constructions nouvelles. 1) Le domaine bâti et ses composantes à l’échelle du Parc Chacun à leur manière, les terrains de la zone basse semblent assez convoités par 2) La planification et la gestion communales une population nouvelle à la recherche d’alternative résidentielle, ceux de la zone 3) L’immeuble dans son paysage : notre voisin haute semblant plutôt intéresser les investisseurs, français ou espagnols, pour un habitat plus saisonnier, non directement lié à l’emploi local. Chacune de ces approches fait l’objet d’un diagnostic synthétique (à rapprocher du Mais la spécificité de chaque commune reste la règle, comme par exemple à Vernet corps principal du diagnostic de la charte), de la définition des enjeux que l’on propose les Bains, ou Villefranche, dont la vocation touristique ou l’histoire ont produit de retenir, objectifs à poursuivre, puis de l’énoncé des recommandations utiles pour y des formes urbaines particulières. parvenir. * Le sillon du Conflent, de Villefranche à Mont-Louis, ainsi que les parties hautes LE DOMAINE BATI ET SES COMPOSANTES A L’ECHELLE des vallées connexes (depuis Mosset pour la Castellane, pour la Rotja, les DU PARC Garrotxes) abritent au contraire des villages entièrement ordonnés par le relief, des compositions urbaines souvent fermées, plus structurées dans leur fonctionnement, leur mode de développement ou de renouvellement. Ce type de village se prête Rappel du DIAGNOSTIC mal à l’extension selon les critères actuels de confort, de lumière et d’espace de l’habitat. La variété des paysages urbains : * L’avènement, assez récent, des stations de ski et de leur habitat associé a produit De nombreux facteurs contribuent à la diversité des paysages urbains rencontrés dans le une forme d’urbanisation spécifique, lié d’une certaine façon au relief, en ce qu’il parc, tant du point de vue de l’organisation urbaine que de la typologie des constructions. occupe exclusivement les zones supérieures des villages initiaux, mais aussi reflétant une économie et un genre de vie entièrement tournés vers l’exploitation Les diversités des sites et des historiques des 64 communes confèrent à chacune d’elles une touristique et la résidence saisonnière. spécificité qui doit être évaluée, et autant que possible prise en compte dans les documents d’urbanisme.

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=> Les climats : ils sont très variés, échelonnés entre Méditerranée et haute - Maçonnerie enduite, de pierre, de briques ou de parpaings. Les enduits sont montagne. Une constante remarquable cependant, l’ensoleillement, dû au système généralement assez clairs, et semblent vouloir reproduire les aspects traditionnels orographique général. fournis par les sables locaux. La traduction urbaine des conditions climatiques se trouve néanmoins pour l’essentiel dans les lieux extrêmes : lutte contre la chaleur et la sécheresse dans la On note cependant en beaucoup de lieux l’absence d’enduit de finition sur des basse vallée de la Têt, lutte contre le froid et le vent en haute Cerdagne ou Capcir. maçonneries qui devraient être protégées (extensions, surélévations en parpaings, aux appareillages d’ailleurs souvent approximatifs, et qui mériteraient bien d’être Mais bien des contre exemples peuvent être invoqués ici, d’autres facteurs cachés…) ayant souvent pris le pas dans la conception des villes, et pour le bâti ancien, et au fil de toutes les évolutions récentes qui cadrent la production neuve. => L’habitat rural lié à l’agriculture : il est en voie de disparition, comme Ainsi du développement très important de l’habitat lié à l’industrie de la neige, les pratiques qui l’ont engendré. Les mutations récentes du monde agricole ont comportant un grand nombre de maisons isolées, de chalets semés dans la montagne, rendu obsolètes la plupart des formes d’exploitations rurales semi autarciques qui qui font de très bonnes résidences secondaires, mais auraient constitué un bien piètre prévalaient sur l’ensemble du territoire du parc, pratiquement jusqu’à la 2ème guerre habitat permanent au temps de la ruralité. mondiale.

=> Les matériaux contribuent évidemment fortement à la composition La mécanisation à condamné les terrasses, forcer à la spécialisation des activités, des paysages urbains. induit le regroupement foncier ou la déprise des terres difficiles. Corrélativement, on Le plus prégnant dans ce domaine est sans doute l’utilisation de la lauze de couverture, peut regretter l’abandon de très nombreux espaces de la vie rurale, lieux et annexes ou de ses produits de substitution, car le relief accidenté procure presque partout de pour tout usage, il y a un grand nombre de ces outils disparus, avec le lien social très nombreuses vues sur les toits, et confère à ceux-ci une importance paysagère qui accompagnait les travaux et les heures de la saison. L’exode rural de la seconde évidente. moitié du siècle dernier a fait le reste, abandonnant peu à peu dans la campagne les granges et grangettes, les orrys, les travails, les lavoirs, les séchoirs etc.. et dans les La lauze, production locale, de remarquables qualités techniques et esthétiques, villages de nombreuses maisons vacantes, ou semi vacantes pour celles ne gardant a longtemps été seule utilisée, avant d’être remplacée par la tuile, plus légère et moins que la partie habitation, abandonnant le rez de chaussée utilitaire. chère, mais dans quelques lieux remarquables elle reste (encore) dominante et attire l’attention. => L’habitat lié à l’industrie ou à la mine : il s’est développé tout au long La problématique de sa réhabilitation est telle que, malheureusement, la charte des XIXe et XXe siècle, période de grande activité minière. Cependant, généralement ne pourra que proposer sa mise en œuvre chaque fois que possible. l’habitat ouvrier produit est resté lié au monde rural qui l’entourait. La substitution lente de la terre cuite à la lauze génère ici et là des variation sensibles du paysage urbain, tel par exemple que la différence radicale entre les deux communes Tout d’abord parce que les ouvriers étaient pour la plupart natifs du pays, mais « voisines » de Py et Mantet, vues du col de Mantet, l’une brique, l’autre pierre. également parce que les salaires de l’époque ne permettaient pas aux familles de vivre sans l’appoint d’un jardin, d’un verger, la conduite de quelques bêtes. En façades, sur l’ensemble du territoire du Parc, trois possibilités principales : Les ouvriers étaient aussi là pour les tâches agrestes qui appelaient des bras, récoltes, fenaisons, dépiquaisons… - Appareillage de pierre sèche, destiné à rester apparent, le plus souvent pour les Ainsi peut on dire que l’habitat de cette fraction nouvelle de la population ne bâtiments utilitaires ruraux. différait pas beaucoup de l’habitat rural traditionnel, sinon qu’il était parfois plus urbanisé, plus dense et rapproché des centres de production, mais jamais détaché de - Appareillage de pierre rejointoyé, soit qu’il ait été conçu tel, soit résultant d’une son environnement, contrairement aux nouvelles formes que prendra l’urbanisation, intervention récente de piquage de l’enduit initial. Se trouve un peu partout au fil après qu’eut périclité l’activité minière, quand le temps vint du développement des rénovations, souvent sur des opérations urbaines intéressant des bâtiments aux résidentiel. appareillages ordonnés. - Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 43 L e s e n j e u x

=> Les nouvelles formes d’habitat : le récent renversement de la tendance démographique (1980,1990), qui ramène dans les villages, ou à leurs abords, ceux qui quittent la ville, ne constitue en aucun cas un retour à la situation initiale. Il paraît cependant indispensable de proposer les bonnes références pour Les néo ruraux, pas plus que les vacanciers ou les touristes, ne contribuent à restaurer la sauvegarde et la mise en valeur des existants, quand ils constituent un enjeu les rapports à la terre, à l’environnement et à l’habitat qui prévalaient au temps de patrimonial intéressant. l’économie rurale autarcique. Cette remarque ne vaut ici que dans ce qui traduit les nouveaux rapports des On rencontre sur le terrain de très nombreuses positions dans ce sens, et il habitants à leur environnement et à leur habitat : un affranchissement du contexte qui faut noter que cet état d’esprit est en train de se répandre largement, qui doit aider conduit à la déstructuration des paysages, à leur banalisation pour l’environnement à préserver au territoire ce qui fonde son attractivité architecturale et urbaine. immédiat, et au mitage visuel pour le paysage plus large. Les interventions répétées des services de l’Etat, du CAUE, des architectes De même les formes architecturales qui traitent du quotidien et du confort des et autres intervenants, émissions, revues… réaniment ce gout pour le respect et nouveaux habitants, avec des moyens techniques modernes, n’ont rien de commun la valorisation du patrimoine. avec celles qu’avaient forgées de nombreuses générations de ruraux travaillant et vivant de la terre. L’enjeu devient donc aujourd’hui de fixer les bonnes pratiques de cette approche conservatrice, et les outils ne se trouvent pas vraiment dans les Les volumes se sont ouverts, schématisés, dépouillés de leurs annexes documents d’urbanisme. fonctionnelles, l’apparence extérieure et la vue de l’intérieur deviennent valeur d’usage, et le terrain devient le simple support de la maison, à laquelle il procure une Il s’agira d’une part de fixer les objectifs visés, les types d’ouvrage qui situation cadastrale, l’accès, une clôture limite d’appropriation de l’espace, et le cadre doivent être conservés et ceux qui peuvent ne pas l’être, la bonne façon de les de reconstitution d’un environnement urbain plus ou moins transposé. réutiliser et de les préserver, les précautions pour ne pas les dénaturer.

Certes ce constat rejoint celui qu’on peut faire un peu partout en France, mais le D’autre part on peut montrer comment le plus souvent la préservation caractère initial très rural du territoire accentue la perception de ce décalage, ainsi que d’un ouvrage et sa remise en valeur, peuvent faire objectivement partie d’un la destination essentiellement touristique de nombreuses constructions nouvelles. programme de réhabilitation où il trouvera toute son utilité.

LES ENJEUX Enfin il faudra trouver les moyens d’un arbitrage éclairé, statuant sur chaque projet pour évaluer l’importance relative des enjeux, la part qu’on peut Au sujet des constructions neuves, seuls les documents d’urbanisme peuvent faire aux contingences actuelles et celle qu’on doit conserver au patrimoine constituer un cadre en mesure d’en orienter la bonne réalisation, sous les conditions commun. (sur le sujet les recommandations devront distinguer le cas des projets qui seront reprises ci-après, au sujet des conditions d’élaboration des PLU. se trouvant en périmètre protégé, donc sous le contrôle de l’ABF).

La réhabilitation, la rénovation des constructions anciennes suit naturellement le Il s’agit là d’une pratique plus pédagogique que réglementaire, tentant mouvement général de détachement de la ruralité. C’est socialement et techniquement d’intervenir au plus tôt sur les projets, plutôt que de s’en référer au pouvoir de inévitable, puisque les besoins et les moyens des opérateurs ont énormément police du maire. évolués.

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L’entrée dite « paysage » de la procédure devra comprendre entre autre On peut se trouver alors conduit, par exemple pour une commune comportant une phase de réflexion particulière sur ces sujets, éclairée par les intervenants une station touristique, à répondre de façon massive à la demande foncière et à la compétents qui pourront cibler et caractériser ces enjeux au regard des spécificités construction de nouvelles maisons, de nouveaux immeubles ou résidences, hôtels, de la commune. chalets… dans le but louable de générer du développement, en sacrifiant s’il le faut quelques principes importants - économie de l’espace, optimisation des Les axes particuliers : les impacts sur le paysage déplacements, mixité, adéquation à la demande locale, etc.

Les situations communales se trouvent parfois considérablement dépendantes Certes, l’abandon de ces principes pourra ne pas induire de gêne immédiate de leur particularité, géographique, historique, ou simplement affrontées à une mesurable, surtout si le pari économique engagé tient ses promesses, produit de évolution conjoncturelle marquée, susceptible d’influencer lourdement leurs devenirs l’activité, des revenus et autorise de nouveaux équipements. et leurs paysages. Une commune engagée dans cette voie peut alors poursuivre son schéma, doit même le poursuivre, selon la logique de croissance qui est la sienne, les revenus nouveaux Les exemples les plus nets, à ce sujet, sont : escomptés permettant de faire face aux charges nouvelles apparues. -Les communes comportant une station de ski : la difficile recherche d’un équilibre économique, une obligation de croissance… Il y a néanmoins deux gros problèmes : -Mont-Louis et Villefranche : une spécificité incontournable -La croissance ne pourra être infinie (mais on n’a pas de preuves…) -Sainte Léocadie, Palau, Nahuja, Osséja, Estavar, etc. : une pression foncière - Le développement urbain n’est pas réversible (ou très, très difficilement…) ingérable - Mantet, Llo, Evol, , etc. : des richesses patrimoniales qui condamnent à l’immobilisme La logique économique ne doit pas exclure la logique paysagère (même si le développement, devenu économiquement impératif, ne prend plus en compte que ses Dans différents cas, on constate une sorte de polarisation des regards portés propres besoins fonciers). sur la situation communale et son développement. L’aspect, très impactant bien que conjoncturel, de telle ou telle problématique, peut finir par masquer certains enjeux Les constats si l’exclusion est menée : du développement à long terme, ou même à très long terme. L’attractivité de la commune et son image générale en souffrent. Les équilibres La difficulté principale qui sous tend toute démarche de planification (et évoqués ci-dessus (notamment concernant le type d’habitat produit, son usage et son d’élaboration du PADD), c’est précisément la durabilité des réalisations qu’il accessibilité) sont malmenés. Il n’y a aucune optimisation possible des VRD. Les propose, et la non réversibilité des décisions. charges d’entretien des voies, et les coûts énergétiques des déplacements deviennent vite relativement importants. On peut être conduit à rechercher des effets immédiats, ou au moins pense-t- on visibles à court terme, et proposés comme solutions économiques indispensables Ce type de développement, qui se fonde essentiellement sur une demande à une situation communale présentant des difficultés. saisonnière de résidences secondaires, l’emploi ultra flexible, la persistance du pétrole et de la neige, peut réussir plus ou moins longtemps, et apporter de bonnes réponses aux difficultés conjoncturelles du pays.

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Il reste cependant important d’en mesurer les termes, de contenir l’impact Quant aux communes dont le patrimoine urbain revêt un caractère paysager principalement urbain de cette politique, en gardant à l’esprit que ce dernier particulier, attractif et homogène (Evol, Llo, Mantet…) leur ambition légitime n’est pas réversible, et pourrait se trouver complètement inadapté au futur. est bien entendu la préservation et la valorisation de leur potentiel touristique.

Ceci, essentiellement vrai pour les communes comportant un domaine skiable, Mais il y a une grosse difficulté à valoriser en préservant, puisque dans vaut aussi pour les communes de plaine d’altitude à fort développement résidentiel, presque tous les cas il s’agira de construction nouvelle, sauf à organiser les bien qu’il s’agisse alors d’une situation plutôt subie, et de plus en plus combattue. moyens du développement économique ou de l’exploitation touristique du site dans le bâti existant, et c’est alors la question de l’évolution démographique de Ainsi des communes ont-elles à faire face aux mêmes problèmes techniques la commune qui est posée. et socio-économiques de développement urbain, mais la cause principale en est la demande foncière, par nature diffuse et externe, et ne résultant pas globalement Concevoir et réaliser une ou plusieurs constructions nouvelles doit être d’une politique communale concertée. envisageable pour de telles communes, aussi bien pour de nouveaux bâtiments d’exploitation agricole que pour du logement ou une structure d’accueil et de La plupart des communes ont engagé la révision de leur PLU dans le sens gestion touristique. d’une réduction des espaces constructibles, trop largement établis par les anciens documents. Mais les POS ayant servis cette forte croissance du bâti depuis les années Il est alors bien entendu essentiel de recourir à une méthodologie de 90 n’avaient pas envisagés cette dernière comme un écueil potentiel, et la marche conception qui s’entourera dés le départ de toutes les compétences et avis, arrière dans ce domaine est toujours l’occasion de nombreux dilemmes. concernant aussi bien l’opportunité du projet que son site, son importance ou sa forme La loi SRU, venue en 2000 entre autre pour une gestion plus attentive des conditions du regain démographique des communes rurales, incite ces dernières au Exemples : resserrement et à la densification.

Pour autant, la nature même de la demande résidentielle et de l’habitat -Construction d’une nouvelle unité d’élevage à Mantet : oui, mais à coté de produit par le marché local ne correspond pas aux objectifs du développement celles qui existent déjà, même si les individualités s’affrontent. durable affichés par la loi. Ainsi la suppression des COS qui avait pour intention de favoriser la densification des zones UB existantes, s’est-elle souvent traduite par une -Aménagement de la zone des bains à Dorres : définir des besoins et des principes exploitation « ad limitum » des possibilités réglementaires des parcelles, bourrant avant d’en rechercher les financements, puis faire établir un ou plusieurs projets celles-ci même lorsqu’elles se trouvaient, encore, « en plein campagne ». Résultats : concurrents, soumis aux avis compétents du CAUE, du PARC, de l’ABF par des immeubles à la campagne, dans l’exploitation conjointe de POS généreux et exemple. d’une période de mutation agricole (récession ?...) Mieux vaut en effet ne rien faire que faire « avec les sous qu’on a… »

Pour ces communes néanmoins la question strictement urbaine se résume à -A Llo, la mise en exergue et l’exploitation des bains devrait pouvoir passer par opérer la révision de leur PLU dans les meilleurs délais. un projet à l’architecture en total décalage avec celle du village, s’intégrant par opposition ou tansparence.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 46 Parc naturel régional des Pyrénées catalanes

Charte de paysage et d’urbanisme Basse Cerdagne

Les bureaux d’études : Nathalie Dumont-Fillon Architecte-Paysagiste Dplg à Burret (09) Xavier Daures Architecte Dplg et Urbaniste à Pamiers (09)

Troisième partie

Les orientations

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 47 Les orientations Les orientations de la charte de paysage et d’urbanisme sont une étape importante de ce document-cadre, qui devient ainsi un contrat, support de propositions et non pas seulement d’inventaire comme peut le faire un atlas des paysages ou une étude Une série de tableaux présente les principaux thèmes d’action sur lesquels paysagère. une réflexion paysagère peut se mettre en place.

Bien entendu la charte est élaborée dans le cadre du Parc naturel, et donc rend - La première colonne donne les enjeux de base, qui sont généraux et pourraient réelle l’échelle intercommunale nécessaire au paysage mais aussi à l’urbanisme. Le s’appliquer à toute commune dans un cas comparable. diagnostic a notamment montré que la plupart des villages et hameaux sont visibles - La deuxième colonne indique des actions concrètes en terme de paysage, les uns des autres : l’échelle est celle des points de vue lointains ; cela n’interdit d’architecture ou d’écologie, y compris à plus long terme. pas, néanmoins, des actions plus localisées, par exemple au niveau du patrimoine - La troisième colonne mentionne soit des remarques complémentaires, soit des architectural. lieux qui méritent d’être considérés en priorité, par un rappel de l’analyse.

Trois types d’actions se dégagent dans cette charte : La charte de paysage et d’urbanisme peut également travailler sur des thèmes utiles à l’élaboration des projets communaux, tels que les implantations des futures -les actions concrètes, à court ou moyen terme constructions sur les parcelles en fonction des rues et dessertes, sur l’orientation du -la planification, qui passe par l’élaboration des documents d’urbanisme. Le lien entre bâti, la création de voiries, sur les usages des chemins et des espaces publics, sur paysage et urbanisme est développé en effet dans la partie précédente (les enjeux) et l’histoire des lieux, sur la possibilité de réinvestir des bâtiments existants, etc. dans celle)ci. -la pédagogie, action très dynamique dans un parc naturel régional, mais qui nécessite Dans tous les cas il convient d’orienter l’évolution des paysages à l’échelle une prise en compte du long terme. pluricommunale, c’est-à-dire soit à l’échelle de toutes les communes d’une des six chartes, soit par ensemble de communes sur la base d’une autre association. On La charte est une action publique à caractère incitatif (appuis techniques, voire citera par exemple le projet de la communauté de communes de Capcir, de réaliser financiers) et non pas à vocation dissuasive ou contraignante. Il s’agit donc d’encourager une zone artisanale intercommunale : c’est un excellent moyen en effet de projeter des comportements d’acteurs, soit en les initiant, soit en soutenant des démarches déjà l’avenir souhaitable à l’échelle du paysage. engagées. Il est nécessaire de préciser ici que la charte ne peut donc pas résoudre tous les aspects de la vie communale, mais se recentre sur des axes de paysagement et Il est vrai que certains aspects échappent à la charte, comme par exemple le d’urbanisme forts, si possible en les associant. Ainsi par exemple : souci de la maîtrise foncière par les communes elles-mêmes. Il convient donc de considérer la charte comme un simple outil qui permet au minimum : de porter un -le lien entre l’activité agricole, qui doit être encouragée et soutenue, et le développement diagnostic précis (qui pourra être remis à jour progressivement), de proposer aux maîtrisé des projets communaux ; habitants une meilleure connaissance de leur commune et d’engager le débat sur les ouvertures possibles, et bien entendu de permettre une articulation de plusieurs -l’appropriation des lieux par les habitants, grâce à des actions concrètes (par échelles de connaissance, entre la dimension du parc naturel régional dans son exemple l’ouverture d’un chemin en bord de rivière) ou des supports scientifiques et ensemble (64 communes), celle des communes ou des habitants (en particulier, pédagogiques (par exemple le travail sur la production de photographies). une articulation entre la charte de paysage et d’urbanisme et les documents d’urbanisme). Il semble essentiel de conserver une orientation large, dans laquelle chaque commune puisse choisir ce qui lui convient le mieux, c’est pourquoi des tableaux sont présentés plus loin. En effet, il a été décidé de ne pas choisir une action par lieu précis, mais au contraire de travailler sur les enjeux et principes pour ensuite rechercher les communes intéressées par le projet. Cela offre plus de souplesse pour ajouter ou retrancher des lieux par la suite du temps.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 48 Les orientations

enjeux principes actions lieux • La mobilité des habitants • Offrir aux habitants permanents et aux • Documents d’urbanisme, mixité de loge- • Communes qui élabore une nouveaux habitants une qualité du cadre de ments, zones artisanales de qualité, voir aussi carte communale ou un PLU vie ci-après «Le Tour du village», etc.

• La reconnaissance des paysages • Aménager l’espace public • Favoriser la multifonctionnalité des • Communes touristiques, sites importants sur le plan local et des • Reconquérir les cours d’eau chemins : pour se promener mais aussi pour pittoresques et classés, mais usages • Identifier des cônes de vue relancer des usages (pêche, relance des aussi paysages ordinaires • Révéler des lieux que les habitants ne cressonnières, pédagogie, patrimoine à voir connaissent plus. type ponts ou moulins) et organiser les station- nements, arrêts de bus, etc.

• Maintenir les coupures d’urbanisation et • Concilier différentes fonctions : produc- • Actions en liens avec les agriculteurs, • Territoires agricoles et l’activité agricole non morcelée. tion, écologie, hydraulique, récréatif, etc. contrats de rivières, paysagistes, forestiers, forestiers, etc. rivières, bocage,

• La production d’un paysage touristique • Rétablir des relations physiques, par ex. • Mise en place d’une charte de la signalétique •Les communes traversées par attractif entre les gares et les centres villages • Création d’abri-bus et de mobiliers urbains un axe important • La mise en valeur des villages • Poursuite d’enfouissement de réseaux

• L’orientation de l’évolution des paysages • Travailler à l’échelle du paysage inter- • Création d’un itinéraire du Tour du village • Toutes communes en centre communal Mise en place de documents d’urbanisme, bourg ou pour les hameau • Etablir une planification intercommunale réflexion sur des axes tels que la densité, le • Rétablir des relations visuelles point mort du nombre de logements, etc.

• La reconnaissance de structures paysagè- • Valeurs historiques, archéologiques, éco- • Entretien des bords de rivières, des lisières, • L’exemple des paysages de res et la transmission des patrimoines logiques et paysagères à maintenir voire à replantations de bocoges, vergers, plantes mel- bocage, de vallée et ripisylve, enrichir (notion de patrimoine, y compris lifères pour les abeilles, acquisitions foncières etc. les usages et savoir-faire) • Actions à caractère artistique, photographie, etc.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 49 Les orientations LA PLANIFICATION ET LA GESTION COMMUNALES On ne saurait plus vraiment organiser de nouvelles extensions qui préserveraient, La composition urbaine : aux limites du village, la mitoyenneté, la densité, la continuité du bâti, et la continuité de formes architecturale, de matériaux et de couleurs qui confèrent au Pour ce qui concerne les principales caractéristiques des schémas urbains, village initial toute son attractivité. comme on l’a vu ci-avant, on peut distinguer plusieurs typologies, de création et de développement communal, dont le partage sur le territoire ne recouvre pas exactement Il faut également souligner que, particulièrement dans les zones à fort relief, le découpage des chartes : comme on l’a évoqué ci-avant, l’implantation urbaine d’un village répond à des contingences fortes – topographie, exposition, économie de l’espace et gestion -les territoires ouverts de la basse vallée de la Têt, des accès – ayant généré, souvent autour de l’église et ou d’une place centrale, -les territoires ouverts des Cerdagnes et du Capcir un ensemble occupant son site de manière ordonnée, cohérente et pleine. -les territoires à faible potentiel urbain : Conflent, Garrotxes, hautes vallées de Castellane, L’enchainement des générations, la satisfaction des besoins nouveaux apparus Rotja et Cady au long de l’histoire initiale du village, ont fait que souvent, le site se trouvant -Les stations de ski limité, est quasi totalement occupé, même si certaines constructions du tissu ancien deviennent vétustes et ruines. De même, à l’intérieur de certaines de ces entités, faut-il distinguer les communes selon leur typologie, leur mode propre de développement et leur patrimoine. Ce schéma est notamment celui de quelques unes des plus belles communes du Parc, toujours remarquées par le visiteur : Ria Sirach, Mosset, Nohèdes, Urbanya, Les sujets essentiels à traiter dans ce cadre sont : Jujol, Mantet, Py, , Evol, Prats Balaguer, Ayguatébia, , Llo, Dorres, , Les Angles, …sans parler de Villefranche ou Mont-Louis, cas => La continuité ou la discontinuité du tissu urbain, qu’il faudra envisager au regard particuliers. des différentes études réalisées sur le sujet, notamment celles conduites par le CAUE sur chacune des communes concernées par le grand site du Canigou, et qu’on pourrait On voit bien dans ces cas la difficulté que l’on a de trouver le mode d’extension généraliser. correct, qui proposera de nouvelles possibilités constructives sans nuire à l’intérêt paysager du village. => Les équilibres et des objectifs que les communes souhaitent assigner à leur PADD. => Deux voies sont possibles : => Les axes particuliers que peuvent représenter certaines spécificités : commerciale,

touristique, ou reliées à la santé par exemple, et les impacts sur le paysage. A) La construction dans la continuité du bâti, si la topographie s’y prête, si la commune a la maîtrise foncière des terrains, s’il y a un porteur pour le projet, Continuité / discontinuité du domaine bâti : et si celui-ci reste à l’échelle du village. Dans ce cas la commune, assistée des compétences voulues, doit pouvoir s’assurer de la qualité architecturale du projet, Cet aspect du développement communal pose dans de nombreux cas des problèmes y compris lors de l’examen du permis de construire global qu’il suppose. d’évaluation au concepteur du plan de développement durable (PADD). En effet, entrent en jeu des considérations antagonistes, dont la source principale se B) La création d’un hameau nouveau, suffisamment distinct du bourg, mais trouve dans l’évolution radicale des besoins, des moyens et des normes actuelles (normes raisonnablement accessible et viabilisable. Dans ce cas ce sera la vue large dont réglementaires, mais aussi sociologiques et culturelles), qui pratiquement interdisent la il faudra tenir compte au plan paysager, dés la conception du PLU, mais la liberté reproduction des typologies urbaines initiales. architecturale du projet peut alors être meilleure. Les modèles et pratiques qui ont régit la création et le développement des villages, depuis l’antiquité jusqu’au milieu du XXème siècle, sont très difficilement reproductibles aujourd’hui.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 50 Les orientations

Les liens entre le paysage, l’architecture et l’urbanisme La première étape de l’aménagement urbain concerne l’étude de toutes les possibilités de localisation intéressantes selon divers critères (la déclivité de terrain, l’association au tissu existant, les coupures vertes, etc.) ou au contraire l’affirmation Aucune règle générale ne peut ici être formulée pour un choix entre claire d’un projet qui s’impose. ces deux possibilités (continuité du bâti ou hameau nouveau), tant est grande la diversité des problématiques communales. La deuxième étape est la rédaction du règlement de PLU, pour minimiser les impacts de la construction : une limitation des hauteurs, un contrôle des densités, mais Ainsi, dans une démarche attentive à cette question, les communes aussi des recommandations architecturales…. ces dernière devront toujours rester devront pouvoir s’appuyer sur les études réalisées (par le CAUE notamment), simples et générales, ne viser qu’à garantir une certaine homogénéité d’aspect… et en tous cas dans sa concertation, pour définir les principales caractéristiques paysagères qu’elles donneront à leur PADD. Et si possible avant toute autre La limitation de la hauteur constructible peut être une bonne réponse, mais elle recherche sur le plan foncier. ne donne ni une solution générale, ni une garantie de résultat. En effet, dans certains cas, la concentration vaut mieux que le bâti diffus, et il suffit quelquefois d’une seule Cette préoccupation rejoindra celle consistant, ayant retenu un bureau construction pour prendre une importance très visible dans les paysages. d’études aux compétences paysagères, à lui demander d’établir par priorité une réponse sur le sujet. • Les équilibres :

Dans les principes généraux qui régissent le cadre bâti d’une commune, et son Par ailleurs, s’agissant des communes qui ne connaissent pas ce niveau évolution, quelques équilibres contribuent à déterminer le paysage urbain communal, d’adéquation au site, bénéficiant au contraire d’assez larges espaces potentiels soit directement, soit par un effet secondaire. Parmi ces paramètres, dont on sait bien par – Haute et Basse Cerdagne, Capcir, basse vallée de la Têt – la question de la ailleurs que les valeurs recherchées répondent le plus souvent à des préoccupations « non continuité du tissu urbain ne se pose pas de la même façon. paysagères », quelques-uns peuvent retenir l’attention dans la démarche du PADD :

En revanche, ces communes situées en plaine d’altitude sont très -Le rapport habitat collectif/habitat individuel convoitées, et à la vue de tous dans un paysage ouvert cerné de reliefs : Saint- -Le rapport habitat permanent/résidences secondaires Léocadie, Estavar, Palau, Osséja, Nahuja, Saillagouse, Bolquère, La Cabanasse, -Le bourg centre : restructuration urbaine ou réhabilitation des vacants ? Puyvalador, Real, Matemale, mais aussi Catllar, , Corneilla en sont les -L’arbitrage entre pression urbaine et résistance agricole (lié à la vocation principaux exemples. communale) -Le taux de développement communal, et le choix des cibles privilégiées : Pour ces communes, bien que l’on constate souvent une volonté de ne habitat, emploi, commerce, tourisme? pas étendre les zones constructibles existantes, et une démarche de resserrement -La valorisation de l’espace paysager collectif (densité) ou protection des autour du bourg centre pour les nouveaux documents d’urbanisme, il y a lieu situations individuelles (mitage) ? de porter la plus grande attention à l’impact très important qu’une construction -Quel engagement communal dans une démarche pour la maîtrise nouvelle peut avoir dans le paysage large général. foncière ?

On voit bien les impacts sur l’évolution du paysage bâti communal que pourront avoir, à plus ou moins long terme, les orientations prises lors de l’élaboration d’un document d’urbanisme comme le PLU.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 51 Les orientations

Les perspectives de développement sont très inégales, mais le paysage Quatre pistes de réflexions pour les orientations en terme d’urbanisme reste le bien commun. Les chartes devraient opérer une certaine péréquation paysagère : 1 - Evolution du parc bâti : Vieillissement et obsolescence du parc existant, lequel accueille l’essentiel du - équilibre raisonné des extensions du bâti, en partant des besoins (individuel/ développement local. Par contre, le parc à venir est déjà orienté par le coût du collectif/accession/locatif/groupé/rénové/saisonnier/résidence secondaire, etc.) foncier vers de l’habitat résidentiel, pour une population nouvelle nantie et - au niveau du canton (ou plus facilement de la Communauté de communes) travaillant hors du pays, ou même des RS. Ceci concerne bien sur les communes - et les répartissant harmonieusement dans les différentes communes, selon comportant quelques espaces ouverts. (par exemple Cattlar, Fuilla, Corneilla) des considérations urbaines et paysagères, et non seulement opportunistes. 2 - Evolution de la demande : pression foncière, RS, 2, 3, 4 faces ? Objectif : ne pas augmenter des déséquilibres intercommunaux dangereux, Ici encore plus qu’ailleurs, la création et l’entretien des routes, le stationnement ne pas doublonner, homogénéiser les efforts réglementaires, harmoniser le des véhicules, l’alimentation en eau et l’assainissement, la mise à niveau des développement local en améliorant le niveau identitaire du Parc. équipements auront du mal à suivre une demande nouvelle qui s’enflerait notablement, si la poussée de l’exode urbain devait perdurer, en provenance de Prades, Perpignan ou même Barcelone. Il y a lieu de se poser la question de la Pour cela un outil : Le document d’urbanisme à pertinence de l’ouverture massive à la construction de terrains qui se trouveront composante intercommunale nécessairement livrés à la spéculation immobilière, excluant les accédants locaux, et produisant de l’habitat non structurant. L’activité économique temporaire qui OBJECTIF 1 : en résulte, essentiellement au niveau du secteur construction, ne fera le plus La préservation et la valorisation durables des patrimoines paysagers du Parc sont souvent que masquer une dérive palliative mais finalement coûteuse. d’intérêt collectif, et prévalent sur les intérêts de chaque commune. 3 - La révision des documents d’urbanisme : un système qui, d’une OBJECTIF 2 : manière générale, favorise les démarches d’opportunité, l’opérabilité rapide dans En l’absence de SCOT opposable, tous les nouveaux PLU seront élaborés grâce l’abstraction du long terme. La faible disponibilité de terrains constructibles à une approche intercommunale, soit dans la compétence de la Communauté de conduit les communes à renverser la méthodologie des études de révision, communes lorsque cela est envisageable, soit dans la recherche d’une concertation en partant des opportunités foncières pressenties, et en cherchant à acter leur spécifique définie dans ce but, par un groupe de communes voisines se reconnaissant constructibilité à travers un nouveau zonage, au dépend de toutes les considérations une réciprocité de paysage et une communauté d’intérêt sur ce plan. urbaines, viaires et surtout paysagères. Ce principe a l’avantage de l’efficacité immédiate, permettant une mise en œuvre rapide du nouveau schéma urbain, OBJECTIF 3 : mais corollairement ne correspond à aucun objectif durable. Toutes les études d’élaboration ou de révision des documents d’urbanisme aborderont leur diagnostic sous l’angle paysager par priorité. 4 - Les nouveaux habitants : Dans le Conflent et la Castellane, hors la partie basse (Catllar, vallée de la Rotja..), on constate plutôt une certaine Le contenu de l’étude paysagère inclus les paysages agricoles et les paysages corrélation entre besoins locaux et développement (d’ailleurs assez modéré). forestiers. Mais certaines communes peuvent se trouver affrontées à une demande excessive et destructurante. Les attendus de la promotion immobilière ne comprennent pas les attentions particulières dues au tissu urbain existant, à l’habitat ancien, au respect des paysages et des sites.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 52 Les orientations

Les actions liées à l’activité touristique et au développement durable

Il faut accompagner la prise de conscience émergente de l’enjeu touristique, du Ces thèmes sont ceux des matériaux, couleurs, poids que pourra représenter le capital paysage dans la balance économique de l’avenir. proportions, rapports pleins/ vides et formes des percements, prise de site, conception de charpente et mode de couverture, La difficulté reste celle de l’évaluation de la valeur exploitable de ce capital, à court, décors, finitions et traitement végétal pour l’essentiel. moyen et long terme, et de l’impact du développement du cadre bâti sur cette valeur. Il faut accueillir des visiteurs pour «vendre le paysage», mais les structures d’accueil ne Au cœur des agglomérations, ils recoupent également vont-elles pas en affaiblir l’attractivité ? les problématiques récurrentes des petites extensions, modifications ou surélévations du bâti existant. Valorisation La réponse contient des termes de mesure et des termes de qualité. ou abolition, les acquis et savoir-faire qui ont produit les formes traditionnelles sont-ils aujourd’hui obsolètes ? Sur le plan de la mesure, quel est le bon compromis entre l’accueil et la préservation ? Ils recoupent également les thèmes dits de « développement durable », notamment au plan des énergies : Les principaux enjeux, mais de taille, demeurent l’harmonisation intercommunale prise en compte du potentiel solaire, de la géothermie, des du développement et, surtout, la maîtrise de ses équilibres démographiques, économiques ressources éoliennes et hydrauliques. et sociologiques. L’ensemble de ces thèmes sera traité dans les cahiers de Sur le plan qualitatif, et c’est là tout d’abord que la charte intervient, en dehors des recommandations associés aux chartes, et proposé de façon préoccupations indiquées ci-dessus et relatives quelque part aux formes architecturales didactique, graphique et en lecture directe utilisable à toutes et urbaines que produira le développement, la charte doit fournir, à tous les opérateurs, fins. le référentiel qui leur permette d’associer leur action à celle du sens commun, plutôt que d’en produire une aberration. Le sens commun s’entend, ici, pour l’action en faveur de la qualité des paysages urbains : respect raisonné du patrimoine, règles de prise en compte des besoins nouveaux et des moyens offerts pour y répondre.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 53 La table des figures Figure 1 La région étudiée Carte Nathalie Dumont-Fillon p4 Figure 2 Les périmètres Carte Nathalie Dumont-Fillon p5 Figure 3 Le chevelu hydrographique p6 Figure 4 La topographie p7 Figure 5 Les deux périmètres des chartes de Cerdagne p8 Figure 6 La Charte de la Basse Cerdagne p9 Figure 7 Les périmètres des cinq autres chartes p10 Figure 8 Les communes p11 Figure 9 La Basse Cerdagne p12 Figure 10 et 11 Estavar et Palau de Cerdagne p13 Figure 12 Estavar p14 Figure 13 La gare p15 Figure 14 Cal Mateu, jardin pédagogique à Sainte-Léocadie p16 Figure 15 Bourg-Madame p16 Figure 16 et 17 Sources anciennes p17 Figure 18 Col de la Perche, à la jonction des deux chartes p18 Figure 19 Vue panoramique (source ancienne) p18 Figure 20 Le climatisme et la santé à Osseja depuis les années 1920 (Jean-Louis Blanchon) p19 Figure 21 Les paysages agricoles à Palau-de-Cerdagne p19 Figure 22 Le bruit caractéristique du Train jaune nous force à regarder le paysage alentour... p20 Figure 23 Agriculture à Saillagouse p21 Figure 24 Bourg-Madame et ses paysages agricoles p21 Figure 25 Les bois et bocages p22 Figure 26 Sainte-Léocadie p22 Figure 27 Les prairies et le bocage Carte NDF source fond de carte IGN 1/ 25 0000 p23 Figure 28 Valcebollère p23 Figure 29 Palau-de-Cerdagne p24 Figures 30 Ur et Osseja p24 Figure 31 Err et son inscription dans le «V» du relief (source Caue) p25 Figure 32 Saillagouse p25 Figure 33 Cal Mateu exposition par Paul Delgado p26 Figure 34 Saillagouse : la mairie et le granite p26 Figure 35 Hameau de Sainte-Léocadie (Palau) p27 Figure 36 Osseja p27 Figure 37 Les lacs p28 Figure 38 Les sites classés en tant que monuments naturels p29 Figure 39 et 40 Cal Mateu p30 et 31 Figure 41 Saillagouse p31 Figure 42 Valcébollère et son ruisseau p32 Figures 43 et 44 captures de sites sur l’Internet p33 et 34 Figures 45 Clichés de randonnée p35

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 54 Des Sources

Sources des cartes : -Rando Editions Carte de randonnées n°8 Cerdagne-Capcir, Font-Romeu - Ax-les-Thermes Echelle 1/50 000 Echelle 1/25 000 carte topographique Top 25 : -Les “Petits” Guides Rando Pyrénées Roussillon. Randonnées en Haut-Conflent “Le Pays des légendes” Sideco 2003 - IGN Font-Romeu Capcir 2249 ET -Les “Petits” Guides Rando Pyrénées Roussillon. Randonnées en Vallée de la Castellane et IGN Bourg-Madame Col de Puymorens Pic Carlit 2249 OT dans le Massif du Madres. Maître d’ouvrage Charte intercommunale Prades Conflent 2002. IGN Bourg-Madame Mont-Louis Col de la Perche 2250 ET -IGN 1974 à l’échelle 1/100 000 Saint-Gaudens Andorre n°71. IGN Prades Saint-Paul-de-Fenouillet 2348 ET -Carte GéoRelief éditée par Media Plus à Toulouse (www.georelief.com) IGN Massif du Canigou 2349 ET intitulée Catalunya Nord par Terra Nostra 2004 (BP 50 à 66 500 Prada).

- Claude Laporte. 1986. En parcourant le Conflent pittoresque.Revue bimestrielle Conflent n°142-143. Pages consultées : 22 (Vue générale de Prades, avec des peupliers d’Italie), 34 (Les bains de Molitg), 60 (Ambouilla), 62 (mines de fer) 68-69 (Rià) 47 (Jean-Louis Tirpenne), 72 (Villefranche), 86 (l’Ermitage Saint-Pierre, Notre-Dame- de-Vie), 89 (Corneilla), 96 à 109, 110 (Taylor), 112 (Ruines de l’Abbaye de Saint-Martin),124 (Olette), 128-129 (Planès).

- Jean Ribas 1996 L’aventure du Canigou. (dont la brèche dynamitée 1896 article de l’Indépendant, et les étagements de végétation par Adolphe Joanne en 1858).

- André Lévy (dir.) 1999. Le dictionnaire des Pyrénées. Encyclopédie illustrée France-Espagne. Editions Privat. 931 p. (en bibliothèque de l’IUFM de Foix)

- Miquel Perpinyà. Les Mossetans ! L’âme d’une vallée. 2005. édition les Presses littéraires. (en librairies)

- Jean-Claude Flamant et Serge Thierry. Nouvelles Pyrénées, paysans, paysages produits Editions Glénat (en librairie)

- Chambre d’agriculture du Roussillon Etude pour la prise en compte de l’agriculture dans la Charte du PNR. Septembre 2006. 36 p. (site de l’Internet du Parc).

- Pierre Vidal. Souvenirs d’un touriste. Excursions et ascencions dans les montagnes du massif de Carlit (Cerdagne française). 1887. Ed. Lacour en novembre 2006.

- Guy Durbet (Association culturelle de Villefranche-de-Conflent).La belle époque dans les Pyrénées-orientales. Cinq balades patrimoine. Septembre 2001. Photographies de Rose-Maria Soria. (en librairies)

- Marie-Hélène Solère. Les tours à signaux. 15 randonnées patrimoine dans les Pyrénées-orientales. 1992. (en librairies)

-Joëlle Wintrebert. Le canari fantôme. 2005. Editions Balzac (roman). (en librairies)

-Paul Palau et Françoise Demelin. Le train Jaune Editions objectif sud (en librairie)

- Revues trimestrielles de Vernet-les-Bains, mensuel Eldorado Catalan et Terres Catalanes, etc. - Catalogue d’exposition : Paysages....au-delà de la carte postale. Caue de l’Aude 2005 (commentaires des maires sur des clichés photographiques contemporains). - Article : «Peut-on transformer les résidents secondaires en résidents permanents ? L’exemple de la vallée de l’Ance (Auvergne). Mise en place d’une stratégie de fidélisation des résidents secondaires. «Marie-Hélène Dasse et Bernard Aubert [email protected] Novembre 2000, revue Espaces 176, pp. 22-27

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 55 Des Sources

Quelques autres documents consultés pour l’ensemble des six chartes : Quelques principales sources sur la Toile :

- Aquarelles et étude de Marianne Carr. Projet de mise en valeur du patrimoine. Schéma - Base des monuments historiques (recherche par commune) sur Mérimée préliminaire d’interprétation au Col de Mantet et au refuge de l’Alemany. Document de sur http://www.culture.gouv.fr:80/public/mistral/merimee_fr travail de décembre 1999 (source Monsieur Claude Guisset conservateur de la réserve - Cartes de Cassini sur http://cassini.ehess.fr naturelle de Mantet et de Py) - Autres http://histoireduroussillon.free.fr/Thematiques/ Batiments/Histoire/Megalithes.php - Cassette Vhs “La semaine des foins. Py du 2 au 8 juillet 2001.”Association gestionnaire de http://jeantosti.com/hautconflent/serdinya.jpg la réserve naturelle de Py. Créapolis. http://jeantosti.com/trainjaune/10.jpg http://jeantosti.com/molig/03.jpg - Collectif. De l’eau et des hommes en terre catalane (Numa Broc “La maîtrise de l’eau dans http://jeantosti.com/villages/jujols/jujols3.jpg les Pyrénées Orientales aux XIXe siècle et XXe siècle” pp.219-266, Michel Brunet “La http://www.molitg.com/ guerre de l’eau. Du milieu du XVIIe au milieu du XIXe siècle”, Sylvie Caucanas “Energie - Capture de Sainte-Léocadie sur le site www.sainte.leocadie.fr hydraulique et irrigation en Roussillon du IXe au XVe siècle”, Bertrand Desailly) - Les pédopaysages sur www.umr-lisah.fr/Paysages - Clichés d’Escaro sur le site internet du photographe Noël Hautemanière - Article «Brûlages dirigés dans la réserve naturelle : bienfait ou nuisance ?» La lettre de sur www.hautemaniere.com Nohèdes, n°4, avril 2007 - Article «La ‘Festa del Paller’» (Françoise Démelin, photos Noël Hautemanière) , Terres - Johan Milian. Décembre 2004. Protection de la nature et développement Catalanes, pp. 88-95. territorial dans les Pyrénées. Thèse pour l’obtention du titre de Docteur de - Article : carte d’ Annie de Pous. Terres Catalanes, n°47 mars-avril-mai 2007, page 83. l’Université de Toulouse-Le Mirail, Géographie & Aménagement. Sous la - Loeillet et Martinez et al. Etude de . Notamment page 8. direction de Monique Barrué-Pastor (en intégralité sur l’Internet) - Documents sur Villefranche de Conflent : archives personnelles Madame le Maire Claire Sarda-Vergès et Archives municipales. Autres informations :

- Cliché légendé “, au dessus d’Olette, en rive droite de la Têt, août 2006” issu du - Sur la différence entre cartes et paysages, voir notamment page 49 et magazine des réserves naturelles catalanes spécial paysages. suivantes, dans : Yves Lacoste. 1990. Paysages politiques. Le livre de poche. 284 p. - Jean-Marie Pérouse de Montclos et Cécile Césari. 1996. Guide du patrimoine : Languedoc- - Définition (rappel) : L’anticlinal est la partie du pli dans laquelleles Roussillon. Editions Hachette Tourisme, 606 p. Corneilla : église Sainte-Marie, vue de Thierry couches s’inclinent en sens opposé. Le synclinal est la partie du pli dans publiée dans les Voyages pittoresques et romantiques dans l’ancienne France de Taylor et laquelle les couches convergent vers la même direction. Nodier et A. de Cailleux (1837), légende de la page 223. Mont-Louis. Relevé Monuments - Sophie Le Floch, ingénieur au Cemagref de Bordeaux, cf. par exemple : Le historiques Popper 1947 (légendé page 299) Ce guide présente aussi Yravals : l’église Saint- Floch Sophie et Devanne Anne-Sophie. 2002. «La notion de ‘fermeture du Fructueux (illustration du retable de Sainte-Marthe) ; Saint-Martin-du-Canigou ; Odeillo paysage’ : trente années de succès sur la scène institutionnelle française». (four solaire) ; Cuxa (chapiteaux) 26 p. Le Floch Sophie et Devanne Anne-Sophie. 2004. D’espace public en espaces ouverts. Exploration bibliographique sur le thème des interrelations entre personnes et entre personnes et environnement physique. Bordeaux, Cemagref, 30 p.

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 56 Des Sources

Centre de documentation du Caue des Pyrénées-Orientales

- Caue, Chambre agriculture, Conseil Général. Conflent, diagnostic de territoire préalable - Guy Durbet. 2003. Les remparts de Villefranche, balade patrimoine. à la mise en place des contrats territoriaux dans le cadre de la loi d’orientation agricole de 1999. Synthèse avril 2000. Intéressante synthèse en trois pointes de triangle avec - Abbé Giralt (curé de Fuilla vers 1896). La vicomté d’Évol et les communes du «hommes» (socio-économique), «milieu naturel» (paysage, crise de l’arboriculture, peu Haut-Conflent, le livre d’histoire, 398 pages, rééditions des années 1896. de maîtrise du foncier, etc.) et «activités» (élevage dynamique, hydroélectricité, etc.) - Yves Hoffmann (textes), Paul Goudin et Robert Orsingher (photographies). - Terres romanes en pays catalan. Cartographie Pays terres romanes en pays catalan, 1991. Font-Romeu, un balcon au soleil. Editions ISO. 2003. Données très intéressantes sur des cartes d’ensemble où figurent les limites de chaque commune, on y lit aisément les données de population, climatiques, les canaux, - Castellnou (collection beaux villages de france) les systèmes aquifères, etc. et des sources anciennes (canaux en 1874). Dominantes : le Granit, globalement de Porta à Sansa (et un peu à Py) et vers Mosset ; les - Chambre des Métiers des Pyrénées-Orientales. Batir, rénover, réhabiliter en schistes de Jujols et de Canaveilles (Valcebollère, Palau, Osseja) et les calcaires (Olette). Pyrénées Roussillon. Tome 1 : la Cerdagne et le Capcir (attention un autre tome Les Gneiss du Casami ou «oeillés» (Fontpédrouse à Souanyas) ; schistes et micashistes est seulement «Aspres»). Dessins de Magdeleine Knyszewski. Extraits : la ferme (Err et Llo). Evolution de la population entre 1861 et 1999 (source Communoscope sur relief doux (Cal Mateu), sur relief faible (Dorres) ou très abrupt (Sauto) ; 1998) avec une baisse forte partout sauf vers Ria et Vernet-les-Bains, Ille-sur-Têt et la production laitière du Capcir : aménagement au rez-de-chaussée des fermes , et à l’ouest du périmètre en Cerdagne et en vallée du Carol : Saillagouse, Sainte- de laiterie, fromagerie et pièce de conservation des fromages. Photos de Ferme Léocadie, Osseja, Palau-de-Cerdagne, Bourg-Madame, Font-Romeu, Egat, Bolquère, Duran à Brangoly, de ferme bien réhabilitée à Ur. Typologie des piliers de granges La Cabanasse, Angoustrine et Enveitg. (au moins six !) ; éléments publics : l’exemple de Dorres.

- CAUE des Pyrénées-Orientales. 1996. Synthèse du Schéma de cohérence de 1996 à la - Parc naturel régional. Avril 2003. Guide pratique des acteurs du patrimoine. 19 demande du SIVOM : étude paysagère de Llo, étude paysagère de Err, étude paysagère p. (sur papier simple) d’Estavar et étude paysagère de Sainte-Léocadie. Commentaire NDF : ces quatre documents sont des originaux au format A3 donc fragiles, qu’il faudrait numériser pour - Extraits : mégalithes étudiés par Pierre Campmajo, qui cite Abelanet 1990 archivage... notons aussi qu’aucune liste globale des études du Caue n’existe actuellement. (bibliographie ?) Ces études montrent très bien la place de la route et des villages en fonction du relief... - EDF, PACT Pyrénées-Orientales. Février 1988. Connaissance de l’habitat - Jean-Marie Rosenstein, Guy Barnades. 1998. «Graus de Canavelle, Oleta, Toès, stations existant, le bâti ancien en Roussillon. (brochure) sous la direction de François thermales d’Antan», revue Terra Nostra, 97, 80 p. Roblin et de Henri Mallac. Conseiller technique de la collection Patrick de Maisonneuve architecte ; bilingue, 216 p. - Jean Bousquet. 1999. Mosset, le vingtième siècle d’un village pyrénéen. 22 p. Contient un chapitre «mutations» des paysages depuis les années 1930, le seigle et (donc) les - Le paysage rural et ses acteurs. Première journée d’étude du Centre de recherches cortals abandonnés en premier lieu. historiques sur les sociétés méditerranéennes. Perpignan 1995 ; études réunies par Aline Rousselle et Marie-Claude Marandet. Presses universitaires de Perpignan et Sources-histoire au présent (article : la maison rurale en Roussillon du IXe au XVe par Aymat Catafau, docteur en histoire, pp. 163 à 191)

- Nathalie Dumont-Fillon et Xavier Daures - Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne - 2007 - 57 Charte de paysage et d’urbanisme de la Basse Cerdagne

Dossier de restitution réalisé par Nathalie DUMONT FILLON Architecte-Paysagiste DPLG et Xavier DAURES Architecte DPLG et Urbaniste - Février 2008 Crédit photographique : Nathalie DUMONT FILLON, Xavier DAURES et Nicolas PETTINI - Stagiaire au Parc naturel régional des Pyrénées catalanes - Février/ Septembre 2007

Coordination : Parc naturel régional des Pyrénées catalanes - Nicolas ANTOINE, chargé de mission urbanisme et paysage.

Comité de pilotage composé de Christian BOURQUIN, Président du Parc, Grégoire VALLBONA – Maire d’Egat, Vice-Président du Parc et Président de la Commission Aménagement et Urbanisme du Parc, Monsieur Michel GARCIA – Adjoint au Maire de Matemale et Co-rapporteur de la Commission Aménagement et Urbanisme, Madame Simone BAURENS - Déléguée au Parc suppléante – commune de Valcebollère, Monsieur Jean Pierre ABEL – Maire de Bolquère, Monsieur Michel ESTER CCI des Pyrénées Orientales ainsi que Paul MIGNON, Directeur

Avec le soutien technique et financier du Conseil Général des Pyrénées Orientales, du Conseil Régional de Languedoc Roussillon, de l’Europe et du programme LEADER +, de l’Etat et notamment de la DIREN Languedoc Roussillon ainsi que de l’ensemble des partenaires du Parc : DDE 66, DDAF 66, Chambre d’Agriculture 66, ONF 66, RTM 66, CAUE 66, SDAP 66, SAFER Languedoc Roussilllon, Odit France

Le Parc, c’est 64 communes associées au Conseil Général et à la Région avec la participation de l’Europe dans le cadre du programme Leader