ROLLEVILLE DES ORIGINES A NOS JOURS DU MÊME AUTEUR

BRETTEVILLE Notes historiques concernant l'époque révolutionnaire — épuisé. (L. Durand & Fils, 1939)

— Articles parus dans le Journal de , et déposés à la Bibliothèque municipale de : Description archéologique et historique de l'église de Bretteville-en-Caux (1939). — Un village au : Brettevi//e (1941). — Histoire religieuse de la paroisse de Bretteville-en-Caux (Notes manuscrites). en préparation : LA SEIGNEURIE DU BEC-CRESPIN Notes historiques sur le château du Bec, les églises de Saint-Martin-du-Bec, de Notre-Dame-du-Bec et la léproserie Saint-Eustache

Permis d'Imprimer Ph. Malandrin v.g. Rouen, le 4 avril 1968 GILBE RT DÉ CULTOT Curé de Rolleville

Au Pays de Caux

ROLLEVILLE

DES ORIGINES A NOS JOURS

LETTRE-PRÉFACE DE S.Ém. LE CARDINAL MARTIN

FÉCAMP L. DURAND & FILS 1968

ROUEN, le 26 Avril 1968 2, rue des Bonnetiers

Cher Monsieur le Curé,

L'attachement que vous portez à la vie de votre pa- roisse vous a incité à étudier l'histoire de son long passé qui n'avait pas encore été écrite. Vous vous êtes penché consciencieusement et avec méthode sur les documents d'archives. Ce travail vous a amené à mettre en lumière les liens qui ont uni Rolleville à la région voisine et,en particulier, à l'Abbaye de Monti- villiers.

Je ne peux que vous féliciter de vous intéresser ainsi à l'histoire locale : le rappel du passé n'est-il pas un acte de justice et de reconnaissance envers les ainés dont les descendants oublient trop souvent tout ce qu'ils leur doivent.

Votre paroisse est placée sous le patronage de Saint .Hilaire. C'est pour moi une raison spéciale de vous envoyer mes compliments au moment où je me prépare pour al- ler à Poitiers présider, en qualité d'envoyé spécial du Saint Père, les fêtes du 16ème Centenaire de la mort de cet illustre docteur de l'Eglise. Je prie donc Saint Hilaire de continuer à protéger dans l'avenir comme il l'a fait autrefois la paroisse de Rolleville, son curé, ses fidèles et ses amis.

Joseph-Marie Cardinal MARTIN Archevêque de Rouen Fig. I — VUE GÉNÉRALE DE ROLLEVILLE Pourquoi cette monographie de Rolleville ?

Si l'histoire générale de la Normandie n'est plus à écrire, il n'en est pas de même de tous les nombreux villages et bourgs que nous pouvons rencontrer, en particulier sur nos routes du pays de Caux. Certes, un prêtre érudit, au siècle dernier, l'abbé Cochet avait déjà dressé un inventaire archéologique et historique de toute la Seine-Maritime (à son époque, notre département s'appelait encore la Seine-Inférieure) ; travail très précieux pour le chercheur mais, en raison même de son objet, trop bref pour celui qui veut se pencher sur le passé d'un village déterminé. Ainsi, aucune histoire de Rolleville n'a paru jusqu'à ce jour, tandis que, dans le voisinage immédiat, Épouville a la sienne () et Saint-Martin-du-Bec, celle de son château. Après avoir consulté les grandes bibliothèques du Havre, de Rouen, de l'abbaye de Saint-Wandrille, on constate que Rolleville n'est que très rapidement signalé dans quelques ouvrages anciens, dont il sera fait mention dans les pages suivantes, mais ces rares renseignements étaient déjà l'amorce de pistes de recherches intéressantes. Ainsi, grâce à elles, il me fut possible d'avancer sur des données certaines, éclairant mon modeste travail historique sur ce village si sympathique de la vallée de la Lézarde. G. D.

(1) Boulard et Lechevallier, instituteurs : Épouville. Notice historique, Librairie Dumont, Paris (Impr. Micaux, , 1901).

I

Géographiquement, Rolleville se situe dans LES ORIGINES l'agréable vallée de la Lézarde, laquelle se forma à l'époque quaternaire. Cette époque géologique, que nous traversons, comprit une période glaciaire entraînant une érosion, qui fut à l'origine du creusement de la vallée et de la formation des plateaux qui l'enserrent. Le socle rocheux constituant l'assise de la Normandie se retrouve dans la vallée de la Lézarde. Si nous remontons en arrière dans l'histoire du sol, à l'âge secondaire, sous l'action d'un climat plus chaud et plus humide que le nôtre, la craie, qui constitue l'essentiel du terrain, se décompose superficiellement et produit cette argile à silex imperméable qui entretient l'humidité du sol, procurant à celui-ci la qualité verdoyante que nous lui connaissons. Le sous-sol constitué par la craie explique la présence de marnières dans la région — si ces marnières sont actuellement hors d'usage, ou en partie comblées, autrefois, la marne qui en était extraite servait à amender les terres — et aussi de pierre de taille, utilisée dans la construction des maisons ou d'édifices plus importants, comme l'église de Rolleville. Fig. 2 — OUTILS PRÉHISTORIQUES TROUVÉS A ROLLEVILLE (Ferme Debray) 1 : lame-éclat, paléolithique moyen — 2 : grattoir, 3 : lame, 4 et 5 : grattoirs, 6 : lame, 7 : burin, 8 et 9 : lames, 10 et 11 : grattoirs, 12 : grattoir sur lame, silex sénonien néolithique 13 : molette 14: hache polie époque du bronze, silex gris à spongiaires sénonien; 15 et 16 : silex jaune de l'atelier du Grand-Pressigny (Indre-et-Loire) — 17 : grattoir double sur lame et encoche, silex du cognassien inférieur — 18 : pointe burinante, silex du cognassien 19 : burin sur lame, silex du sénonien inférieur.

(Collection appartenant à l'auteur) Photo Paris-Normandie APPARITION Il est impossible d'indiquer une date précise, mais nous avons des preuves matérielles du DE LA passage de l'homme préhistorique dans la VIE HUMAINE région.

Bien qu'une immense forêt recouvrît les surfaces maintenant cultivées, il existait des clairières, lieux de campements de peuplades nomades. Au XIX siècle, des silex taillés ont été trouvés à Epouville sur les hauteurs dominant la ferme de Gray, ainsi que la moitié d'une hache de pierre polie, dans le cimetière actuel. A notre époque (1965), dans un champ situé dans le voisinage de cette même ferme, la présence de belles pierres aiguisées, l'une en forme de pointe de lance, trois en lame de hache, et de nombreux débris ou ébauches, confirment le passage de l'homme dans cette région à l'époque néolithique (fig. 2) [ Il est facile de l'imaginer, d'après ce que l'on sait par ailleurs. Habitant dans des huttes en bois, ces hommes vivaient surtout de la chasse et de la pêche.

Si nous avons une preuve certaine de la présence de l'homme, comme il vient d'être dit, à l'âge de la pierre taillée, nous la retrouvons ensuite à Rolle- ville, au moment des Gaulois. M. l'abbé Cochet, dans son Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure ( signale au'une monnaie d'or de l'époque gauloise fut trouvée, et déposée lors de sa découverte à la bibliothèque de où. malheureusement, elle n'est plus. En 1890, M. l'abbé C. Maze, dans son compte rendu de ses travaux de fouilles, signale avoir trouvé, lui aussi, deux médailles gauloises ( C'est peut-être aussi à cette époque que fut édifiée, dans la plaine du Loriot, à l'endroit le plus élevé de la région (106 mètres d'altitude) une « motte », comme les Gaulois avaient l'habitude d'en construire pour leur servir de lieu de repère et de défense. Nous ignorons quand cette motte fut détruite, mais dans les archives notariées de l'abbaye de Montivilliers, au début du XVII siècle, on lit : « le fief de la Motte dit de Loriot ». A l'époque gauloise, succède la civilisation romaine. Les Romains ont marqué leur passage à Rolleville. Nous devons à M. l'abbé Maze, des renseignements très intéressants sur cette période.

(1) Consulter les publications faites par Savalle, Delahaye, Dubus. Bulletin de la Société Géologique de Normandie, 1890-1909, études partielles : Ferme Debray ; Le Loriot ; Industrie lithique. (2) Paris, 1871, p. 150. (3) Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, tome VIII, 3 livraison, p. 463. Imprimerie Cognard Rouen. Celui-ci fit, en 1870 et 1885, d'importantes fouilles archéologiques dans le cimetière et dans un champ limitrophe, appartenant à l'Asile des Incurables. Il nous a laissé un très savant compte rendu de ses découvertes ( Malheureusement, tout ce qu'il découvrit fut dispersé après sa mort. Nous en avons quand même une photographie (fig. 3) représentant quelques fragments des 95 vases extraits du sol, auxquels il faut encore ajouter des objets de fer. M. l'abbé Maze concluait, au cours du procès-verbal de sa première fouille faite du 6 au 24 octobre 1885 : « Ces différents débris montrent que l'on est là dans le voisinage d'habitations de l'époque gallo-romaine. » En 1890, il écrivait : « Nous sommes en présence d'un dépôt de détritus recevant, outre la vaisselle cassée d'une ou de plusieurs maisons... » Des monnaies romaines y furent trouvées : « les objets que j'ai exhumés ne sont pas la seule preuve que l'on ait du passage des Romains à Rolleville. Il y a quelques années — l'auteur écrit ces lignes en 1890 — une meule en poudingue avait été extraite du cimetière, en creusant une fosse, mais les ouvriers y avaient attaché si peu d'importance qu'ils l'avaient brisée, bien qu'ils l'eussent trouvée entière... Une autre meule en poudingue fut trouvée aussi dans un terrassement, à un demi-kilomètre du cimetière... » (

(4) Ibid., pp. 463 à 472. (5) Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, tome I, p. 34, Boissel Rouen. Fig. 4 — LAMPE GALLO-ROMAINE propriété de M. Bourgais à Rolleville

Photo Paris-Normandie

(Fig. 3, page 16) FOUILLES DE ROLLEVILLE - 1890 - Période gallo-romaine Doc. Bulletin de la Commission des Antiquités t. VIII, p. 466

Ces découvertes nous amènent à parler de la voie romaine qui venait d' par Le Fontenay, au hameau de la Clignarderie, à Rolleville ( Elle empruntait un court tronçon de l'actuelle rue Bénite, longeait le cimetière, pour rejoindre l'ancien village d'Ecuquetot (maintenant hameau de ), puis se dirigeait vers Fécamp, en passant par Criquetot. Signalons encore qu'en 1961, au cours de travaux de restauration d'une maison normande, sente Sainte-Clotilde, fut découverte, intacte, une lampe gallo-romaine du V siècle (fig. 4). Donc, tous ces renseignements permettent de supposer que Rolleville était déjà, sous l'occupation romaine, un centre de vie assez important.

De l'époque franque, rien ne fut découvert, mais la vie qui existait aux siècles précédents a dû s'y maintenir; nous en parlerons plus loin et nous arrivons, en suivant l'Histoire, à l'époque normande. La vallée de la Lézarde fut visitée par les Normands. En effet, vers l'an 850, leur passage est signalé à Montivilliers. L'historien bénédictin Dom Duplessis ( écrit que Rolleville doit être en latin : ROLLONIS VILLA (le village de Rollon). Est-ce vraiment l'origine exacte du nom de Rolleville ? Consultons d'autres historiens.

(6) Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, tome VIII, 3 livraison, pp. 463 à 472. Boissel, Rouen, 1868. (7) Bulletin de la Commission des Antiquités de la Seine-Inférieure, tome VIII, 3 livraison, pp. 463 à 472. Boissel, Rouen, 1868. Guilmeth nous dit que « Rolleville, à 3 lieues 3/4 (Nord-Est) du Havre et 1 lieue 1 /4 (Nord-Est) de Montivilliers, est appelé, dans les anciens titres : « Saint-Hylaire-de-Rouleville » (

D'après Boulard et Lechevalier « beaucoup, parmi les Normands, por- taient le nom du grand chef Roll ou Rou, qu'ils donnèrent à leur domaine : Rolleville, Rouville, Rouxmesnil... » A Épouville, nous avons la Côte du Roulle, appellation que l'on trouve sur des parchemins du XVI siècle. Cette côte ou colline, que longe à sa base la route d'Épouville à Étretat, s'étend aussi sur Rolleville. Roulle, Rolleville ( bien que l'étymologie de ces deux mots semble intéressante, il résulte de l'étude de la charte de Robert le Magnifique (1035) que les formes latines les plus anciennes pour désigner Rolleville sont « RORIVILLE » et « REOIVILLE ». Dans le pouillé ( du diocèse de Rouen ( rédigé en 1337, on constate qu'au XIV siècle, le nom de la paroisse avait déjà pris sa forme actuelle, Rolleville, qu'il faut rapprocher des formes primitives qui nous sont données par la charte de Robert le Magnifique (1035). Cet examen permet d'éliminer le préfixe de Ro ou Rou, qui serait un nom d'homme d'origine scandinave. Le vrai préfixe Rori ou Reoi qui désigne bien un nom d'homme, semble se rapporter à un propriétaire de la Villa à l'époque pré-normande. Comme leur chef Rollon, les Normands se convertirent à la religion chrétienne et leur changement de vie amena, dans notre région, une ère de prospérité et de paix civique et religieuse.

Jusqu'alors, nous n'avons pas encore parlé de la religion pratiquée par les habitants de Rolleville. Quand furent-ils mis en contact avec des prêtres catholiques ? Il nous est impossible de donner une date précise, mais nous savons, d'une façon générale, qu'au VII siècle, sous l'impulsion de trois grands évêques : Romain, Ouen et Ansbert, avait été achevée l'évangélisation des populations rurales du Pays de Caux. A la même époque, saint Philibert, abbé de Jumièges, vers l'an 682 fondait, sur les bords de la Lézarde, un monastère de femmes, sur un empla- cement que lui offrait Waraton, maire du palais du roi Thierry III. Cette abbaye ainsi érigée était celle de Montivilliers.

(8) Description géographique et historique de la Haute-Normandie. Paris, 1740, 2 vol. in-4°. (9) Description historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, et Neufchâtel, par Auguste Guilmeth, Delaunay, Paris, 1838, p. 90. (10) Pouillé : « Etat des bénéfices ecclésiastiques d'une province » (définition du dictionnaire Larousse). (11) Pouillés de la province de Paris, publiés par Auguste Longnon. Imprimerie nationale, Paris, 1903. Nous ne savons à peu près rien de ce premier foyer religieux, ni de ce qu'il devint au milieu du IX siècle, lors de l'invasion des Normands, lorsque ces hommes du Nord n'étaient encore que des pirates. Peu nous importe pour ce qui concerne l'histoire de Rolleville, mais cela nous indique qu'à quelques kilomètres de là, la vie monastique était déjà vécue par des femmes. Etant donnés les moyens de locomotion de cette époque, le recrutement de ces religieuses devait surtout se faire dans la région, ce qui suppose, dans les environs de Montivilliers, une foi chrétienne fortement enracinée chez les habitants des campagnes. L'abbé Cochet écrivait en 1845 : « Une ancienne tradition prétend que ce fut à Rolleville qu'existait le premier monastère de Montivilliers » ( Faute de preuves écrites, nous ne pouvons l'affirmer. Nous est-il possible de souscrire à ce qu'écrit l'abbé Cochet ? Il cite lui-même l'historien Antimoine : « Toujours est-il que, dans les adjudications des dîmes de cette paroisse de Rolleville, en 1459, on appelle de dîme qui est autour de l'église, la « dîme du moustier de Rolleville ». « Toutefois, dit l'abbé Cochet, l'ancien moustier n'existe plus ». Dans le fonds historique de l'abbaye de Montivilliers, que l'on peut consulter aux Archives départementales, se trouve un volumineux dossier concer- nant un procès entre l'abbesse de Montivilliers et Jean NEVEU, curé de Rolleville (1622 à 1661) et qui dura de 1623 à 1648. Dans une objection de l'Abbaye, à la requête de J. NEVEU au sujet des dîmes, on lit : « Le sieur curé de Rolleville ne pouvait méconnaître que le hameau de l'église, appelé autrefois moustier de Rolleville... » Pouvons-nous déduire de ces textes qu'il existait à Rolleville un mo- nastère ? Il ne semble pas qu'on puisse établir l'existence d'un établissement monastique à Rolleville, antérieurement aux invasions normandes, en s'appuyant sur le mot monasterium. Monasterium — moustier — désigne une église qui peut fort bien n'avoir jamais été monastique. Par contre, la charte de Robert le Magnifique (1035) précise que les biens donnés à l'abbaye de Montivilliers — dont Rolleville — sont une restitution. Il résulte de ce texte qu'il est bien probable que Rolleville relevant de Monti- villiers avant les invasions normandes, l'église de Rolleville aurait donc appartenu à l'abbaye de Montivilliers à l'époque carolingienne. Le vocable de Saint-Hilaire, la source placée près de l'église, dédiée à sainte Clotilde et lieu de pèlerinage, la découverte de la lampe du V siècle semblent le confirmer.

(12) Eglises de l'arrondissement du Havre, p. 186. Fig. 5 — PORTAIL PRÉ-ROMAN

Photo Paris-Normandie Actuellement, le visiteur de l'église peut admirer un portail construit vers le milieu du XI siècle. L'abbé Cochet semble ignorer son existence, car il n'en parle dans aucun de ses écrits. Pourtant nous le savons, en 1035, le 18 janvier exactement, Robert II, duc de Normandie, fait mention de l'église de Rolleville dans une charte. C'est bien la preuve qu'au XI siècle, un lieu de culte chrétien existait à Rolleville. Pour voir ce portail (fig. 5), il faut d'abord pénétrer sous le clocher de la fin du XVII siècle, et s'arrêter, pour regarder avec attention cette porte n'ayant pas de tympan mais, par contre, deux archivoltes dépourvues de décoration reposent sur le début d'une moulure et d'un bandeau horizontal. Nous trouvons ici un spécimen de la décoration employée au début du XI siècle dans les édifices normands. Il se passera bien des années avant que l'on rencontre, dans notre région, une image détachée du mur, une vraie statue dont on puisse faire le tour.

Approchons-nous et regardons de plus près. Cette moulure et ce bandeau ont un décor géométrique, composé de damiers et d'étoiles en creux. A ces éléments décoratifs furent ajoutées des têtes presque plates et, surtout, vers l'extrême droite, en haut, une tête d'animal (fig. 6, 7 et 8).

La décoration de ce portail pose bien des questions aux archéologues ( M. Lucien Musset, professeur à la Faculté des Lettres de Caen ( pense « qu'il s'agit d'un travail du XI siècle, sans doute de la moitié du siècle, exécuté par un atelier dépendant étroitement de celui qui a travaillé à Montivilliers pour sculpter les claveaux du grand arc ouvrant jadis sur l'absidiole du croisillon droit. La façon du sculpteur est à la fois archaïque et rustique. Son modèle très plat et surtout la facture du motif (ardistre et tête) qui occupe le taillon du chapiteau le plus à droite, évoquent les traditions pré-romanes, mais les étoiles creuses du chapiteau voisin, qui sont visiblement de la même main, sont incon- testablement romanes et ne peuvent, semble-t-il, appartenir à une époque anté- rieure à 1060/1080. De toute manière, ces sculptures forment, avec celles de Montivilliers, un groupe nettement autonome à l'intérieur de la sculpture romane normande... Certains motifs géométriques du chapiteau de droite : décor du taillon de gauche, peuvent évoquer des motifs gallo-romains usuels (strigiles, feuilles imbriquées) que le sculpteur peut avoir vus sur quelques ruines de la région ( En tout cas, l'ensemble est composite, quoique fait d'un seul jet. »

(13) Anne-Marie Carment-Lanfry, archiviste-paléographe : article paru dans la Revue des Sociétés Savantes de Haute-Normandie, n° 44, 4 trimestre 1966, p. 20. (14) Dans une lettre à l'auteur datée du 4-11-1967. (15) Cf. supra, p. 15. ADDITIONS ET CORRECTIONS

p. 17, note 7 : lire Description géographique et historique de la Haute-Normandie. Paris, 1740, 2 vol. in-4°. p. 18, note 8 : lire Description géographique, historique, monumentale et statistique des arrondissements du Havre, Yvetot et Neufchâtel, par Auguste Guilmeth. Paris, 1838, p. 90. p. 18, note 9 : lire Notice historique sur Épouville, par J. Boulard et A. Lechevalier, Librairie Dumont, Paris (Impr. Micaux, Le Havre, 1901), pp. 9 et 10. p. 18 : L'évangélisation de la Haute-Normandie, cf. l'article de M. Lucien Musset « Nouvelles de l'Eure », 1 place St-Taurin. Evreux, N° 30, pp. 36 et suivantes. p. 20, fig. 5 : Le portail est-il pré-roman? Sa description, p. 21, indique qu'il serait du XI siècle, cependant la lettre de M. Lucien Musset, et ce qui est écrit p. 24, pose un point d'interrogation. La présence de masques ou des têtes dans la décoration des chapiteaux (fig. 6 et 8) intrigue certains archéologues. Toute une étude serait à faire sur l'origine possible de ces masques. Cf. : 1°) Masques primitifs, par M. Schneider, dans la revue « Jardin des Arts », N° 64 - Février 1960, pp. 108 et 109. 2°) Article paru dans le bulletin du « Centre international d'Études Romanes », N° 4, 1963. « Les têtes coupées » en Alsace, survivances celto-ligures, par M. Bernard Pigoreau. p. 28, 4 ligne : au lieu de (1357), lire (1356). p. 28, 7 ligne : supprimer ces. p. 64, note 5 : Récit de cet attentat. Marie Leczinska, par Gabriel de la Rochefoucauld, Les Éditions de , 1943, pp. 281 et suivantes.

Le 5 mai 1968, en union avec la ville de Poitiers commémorant solennellement le 16 centenaire de la mort de son saint-évêque, Hilaire, la communauté paroissiale, M. le maire et ses collègues du Conseil municipal participent à la messe célébrée par Mgr Petit, vicaire général, en l'honneur de saint Hilaire, patron de l'église de Rolleville. A l'issue de cette messe, Mgr Petit procède à la bénédiction des travaux exécutés à l'intérieur de l'église, en présence des entrepreneurs ayant œuvré à la restauration de cet édifice : MM. André et Michel Paillette, maçons ; M. Michel Lefrançois, peintre et MM. Jean Martin et Picquenot, menuisiers.

Dépôt légal 4 trimestre 1968

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