MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS SECONDAIRE SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE LA RECHERCHE …………………………………...... SCIENTIFIQUE. Unité -Progrès-Justce ……………………………………… UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU. …………………………………………. UFR/SEG.

Thème : Exploitaton minière et developpement rural : la mine d’or de Youga.

1 Nom Prénoms Numero matricule BATIONO Gerard 46 822 KIMA Emeline 54 434 YABRE Douryabouré 67 539 Présentaton des membres du groupe.

2 SIGLES ET ABREVIATIONS.

A.T.S.: AGRI-FOOD TRADE SERVICE.

B.M.C.: BURKINA MINING COMPANY.

B.F.M.S.: BURKINA FASO MINES SERVICES.

B.I.S.: BURKINA IDEAL SECURITY.

B.I.C. : IMPOTS SUR LES BENEFICES INDUSTRIELS ET COMMERCIAUX.

I.R.V.M. : IMPOTS SUR LES REVENUS DES VALEURS MOBILIERES.

HCL : ACIDE CHLORIDRIQUE.

NaOH : HYDROXIDE DE SODIUM.

P.W.I.: PW MINING INTERNATIONAL.

R.G.P.H. : RECENSEMENT GENERAL DE LA POPULATION ET DE L’HABITAT.

S.O.C.R.G.E. : SOCIETE DE CONSEILS ET DE REALISATIONS POUR LA GESTION DE L’ENVIRONNEMENT.

3 TABLE DES MATIERES

Présentaton des membres du groupe………………………………………2

Sigles et abreviatons………………………………………………………………..3

Remerciements………………………………………………………………………22

Introducton……………………………………………………………………………………………5

I- Brève présentaton de Youga……………………………………………………6 II- Historique de lamine d’or de Youga…………………………………………6 III- Présentaton des entreprises exercant à youga…………………..……7 IV- Impacts de la mine d’or de youga………………………………….…………8 IV-1 Impact environnemental………………………………………………….8 IV-2 impacts economiques…………………………………………………….12 IV-2-1 Impact économique pour l’Etat………………………………12 IV-2-2 Impact économique pour la région d’exploitaton….13 IV-3 Impact social……………………………………………………………….…15 V- Recommandatons……………………………………………………………..….16 Conclusion……………………………………………………………………………..20

4 INTRODUCTION.

Le Burkina Faso, terre des hommes intègres et pays enclavé n’est pas doté d’énormes ressources naturelles à l’instar de beaucoup de pays de l’Afrique subsaharienne. Contrairement à certains pays africains qui sont de véritables catastrophes géologiques, le Burkina Faso compte surtout sur ses bras valides pour se développer.

Mais tout comme certains pays de l’Afrique occidentale, la nature ne l’a pas complètement délaissé car son sous-sol est riche en de nombreuses ressources minières dont l’or en est une. L’exploitaton de ce métal très précieux a été pendant longtemps artsanale et semi-artsanale à cause de l’enclavement du pays et de la complexité de l’ancien code minier. Mais elle connaît aujourd’hui un véritable boom par l’arrivée d’investsseurs étrangers surtout atrés par le nouveau code minier plus atractf adopté par la Loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003. Ce nouveau code minier a pour objectf principal de promouvoir les investssements (surtout les investssements directs étrangers) dans le secteur minier au Burkina Faso. Il vise à favoriser et à encourager la recherche et l’exploitaton des ressources minières nécessaires au développement économique et social du Burkina Faso. C’est dans ce cadre que la mine d’or de Youga, un des plus importants gisements miniers du pays, est actuellement en exploitaton dans la commune rurale de Zabré.

Ce travail s’artcule autour de cinq (5) points essentels. Ainsi dans un premier temps, il sera queston de la présentaton de Youga dans toutes ses dimensions ; le deuxième point traite de l’historique de la mine d’or de Youga, le troisième s’intéresse à la présentaton des entreprises exerçant à la mine d’or, le quatrième aborde l’impact de la mine et enfn, le cinquième traite des recommandatons pour une geston saine de la manne fnancière provenant de cete exploitaton en vue d’ un développement durable.

I- BREVE PRESENTATION DE YOUGA.

5 YOUGA est un village de la commune rurale de Zabré lui-même situé dans la province du Boulgou. Il est situé à peu près à 20 kms de Zabré et à 200 kms de Ouagadougou. Composé majoritairement de familles telles que WARE, NANGA et TOULE, Youga compte 611 habitants dont 314 hommes et 297 ¿ ¿ femmes selon le R.G.P.H. de 1996 et 829 habitants dont 426 hommes et

¿ 403 femmes selon celui de 2006. Les habitants de Youga sont très chaleureux, hospitaliers, laborieux et surtout très respectueux des valeurs morales, humaines…. Très spécialisés dans le jeu de Dourga (guitare traditonnelle des Koussarés), ils ont toujours fait vibrer les cœurs par la dextérité de leurs danses et la suavité de leurs voix lors des fêtes de Brida (fête traditonnelle annuelle organisée par sa Majesté, Naaba Kougrou, roi de Zabré.).

Les principales actvités économiques de Youga sont l’élevage, le commerce, la chasse et notamment l’agriculture qui occupe près de 90% de la populaton actve.

Situé à la frontère du Burkina avec le Ghana, Youga vit actuellement au rythme journalier de la producton aurifère par la société B.M.C., fliale du groupe Canadian, Etruscan Resource Incorporaton et cela pour une durée maximale de 7 ans.

II- HISTORIQUE DE LA MINE D’OR DE YOUGA.

En 1937, M. Zergoré, un prospect, lors des études géologiques sur une pette colline à Youga y découvrit des traces d’or. Cete colline est aujourd’hui baptsée ‘’ colline Zergoré’’.Un an plus tard, c'est-à-dire en 1938, VAN Aubel efectua les premiers travaux d’exploraton qui ont permis de confrmer la présence d’un certain nombre de veines de quartz minéralisées en or. Ces travaux bien qu’ayant révélé la présence d’or à Youga n’ont pas eu de suite. Il a fallu atendre entre 1991 et 2004 pour que se construise l’histoire minière proprement dite de Youga, réputé être une véritable zone aurifère.

NB : * signife que la populaton de 2006 de Youga a été obtenue par extrapolaton à partr de celle de 1996 en utlisant le taux d’accroissement démographique entre 1996 et 2006 (taux fourni par le R.G.P.H de 2006) qui est de 3,1%. D’où la

6 10 10 ¿ ¿ ¿ P formule suivante : P 2006=P 1996 ( 1,031 ) = (314+297) ( 1,031 ) = 426 +403 = 829 , t

étant l’efectf global de la populaton de l’année t.

Ainsi Incanore Resources reçoit le premier permis d’exploraton en 1991 et 2 couvrait une superfcie de 320 km . Ce permis fut renouvelé en 1995.

Ensuite, est venu Internatonal Gold Resources (I.G.R.), qui en 1994 a pris une opton sur le permis d’Incanore.

Après, une autre compagnie d’exploraton minière dénommée Echobay Mines est entrée en accord avec I.G.R. en 1995, et cet accord lui a permis de détenir 50% des propriétés d’I.G.R. A travers cet accord, I.G.R. et Echobay Mines détennent 50% de l’ensemble du projet et Incanore Resources garde les autres 50% et reste tout de même l’operateur principal des actvités d’exploraton sur le terrain jusqu’en mars 1996 ; date à partr de laquelle I.G.R. devient l’operateur principal.

Le 10 juin 1996, Ashanti Goldfield Company (A.G.C.) rachète I.G.R. et devient à son tour l’operateur principal en prenant à son compte tous les accords existant entre I.G.R. et les autres entreprises. Après acquisiton des parts de Incanore, le projet devient une jointe venture 50/50 entre Ashant et Echobay.

En 2003, Etruscan Resources Inc acquiert 100% du projet en prenant les parts d’Ashant et d'Echobay. Un an plus tard (2004), suite à la nouvelle étude de faisabilité, le permis d'exploitaton est atribué à BMC.

Ainsi le lundi 17 octobre 2005 a eu lieu le lancement ofciel des travaux de constructon de la mine d’or de Youga et le vendredi 16 mai 2008, le Premier Ministre Tertus Zongo en compagnie du ministre des mines, des carrières et de l’énergie, Kader Cissé et de l’ensemble de la directon d’Etruscan Resources Inc ainsi que d’autres personnalités procédèrent à l’inauguraton ofcielle de la mine.

III-PRESENTATION DES ENTREPRISES EXERCANT A YOUGA.

A la date du 31juillet 2009 il y avait au total six (6) entreprises en actvité à Youga:

7 Abilab : laboratoire d’analyse chimique. Elle est chargée de faire l’analyse chimique des échantllons de minerai pour apprécier la qualité et la quantté de l’or qui s’y trouve. Elle emploie vingt (20) travailleurs dont seize (16) locaux.

AGRI-FOOD TRADE SERVICE (A.T.S.) : C’est une entreprise canadienne qui s’occupe de la restauraton et de l’hébergement du personnel. Elle emploie quarante six (46) travailleurs dont quarante (40) locaux.

BURKINA FASO MINES SERVICES (B.F.M.S.) : s’occupe du forage-minage dans la mine. Autrement dit, c’est cete société qui s’occupe du forage du sol et du dynamitage de certaines roches qui opposent une résistance à l’avancé de l’actvité d’extracton. Cete société emploie quarante cinq (45) travailleurs dont trente (30) locaux.

BURKINA IDEAL SECURITY (B.I.S.) : Elle s’occupe du gardiennage à la mine. Dirigé par Monsieur X, cete compagnie de gardiennage emploie cinquante huit (58) travailleurs dont trente cinq (35) locaux.

BURKINA MINING COMPANY (B.M.C.) : C’est une fliale du groupe Canadian Etruscan Resources Incorporaton qui s’occupe de toutes les actvités relatves au traitement du minerai. Avec à sa tète M. ZANGA B. Boubakar, B.M.C. emploie trois cent trente deux (332) travailleurs dont cent cinq deux (152) locaux.

PW MINING INTERNATIONAL (P.W.I.): C’est une société irlandaise qui s’occupe de l’acheminement du minerai vers les usines de traitement. Elle emploie quatre vingt dix huit (98) travailleurs dont cinquante huit (58) locaux.

III- IMPACTS DE LA MINE D’OR DE YOUGA.

IV-1 Impact environnemental.

Toute actvité d’exploitaton minière ne peut se faire sans provoquer des dégâts sur l’environnement. Ces dégâts se manifestent entre autres par des abatages d’arbres, l’utlisaton de produits chimiques pouvant avoir à la longue des efets néfastes sur la santé des populatons locales, les trous à ciel ouvert pouvant se révéler dangereux pour la sécurité des riverains après l’actvité d’extracton minière,…. Conscient de cela, l’Etat demande à tout exploitant

8 minier de produire un cahier de charge qui prend en compte la protecton et la restauraton de l’environnement pendant et après l’actvité d’extracton minière. Autrement, ce cahier de charge comprend les grands engagements de l’entreprise quant à la protecton et à la restauraton de l’environnement.

Ainsi conformément à l’artcle 78 du code minier du Burkina Faso: « Tout ttulaire d’un ttre minier autre que le permis de recherche ou tout bénéfciaire d’une autorisaton d’exploitaton à l’excepton de l’autorisaton d’exploitaton de carrières est tenu d’ouvrir et d’alimenter un compte fduciaire à la Banque Centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest ou dans une banque commerciale du Burkina Faso, dans le but de servir à la consttuton d’un fonds pour couvrir les coûts de la mise en œuvre du programme de préservaton et de réhabilitaton de l’environnement. Les sommes ainsi utlisées sont en franchise de l’impôt sur les bénéfces industriels et commerciaux. Les modalités d’opératon et d’alimentaton de ce fonds sont établies par la réglementaton minière. » (Page 13 du code minier), B.M.C. prévoit ce qui suit dans le tableau ci-dessus :

Tableau : les versements annuels de B.M.C. pour la préservaton et la restauraton environnementales.

sommes versée en Début dollar Taux de Équivalent-en d'année. américain. change à F CFA. 2008 0 l'incertain. 0 2009 240 000 108 000 000 2010 240 000 108 000 000 2011 240 000 108 000 000 2012 240 000 108 000 000 2013 385 000 173 250 000 2014 150 000 1 USD= 67 500 000 Total 1 495 000 450 F CFA 672 750 000

Source : tableau établit par nous à partr des données collectées à Youga.

La représentaton graphique des données de ce tableau donne le graphique ci-dessus :

9 Taux de change à l’incertain mesure une unité de monnaie étrangère en termes d’unités de monnaie domestques. Ainsi 1 USD = 450 F CFA, le F CFA étant considéré comme la monnaie domestque. En réalité le dollar américain dépasse 450 F CFA mais cete valeur a été retenue pour éviter des calculs avec des virgules.

Graphique 1 : versements annuels (en millier) de B.M.C. pour la préservaton et la réhabilitaton environnementales à Youga.

Source : graphique construit par nous à partr des données collectées à Youga.

Commentaire du graphique :

Cete somme doit va être utlisée par le gouvernement pour le fnancement d’un programme de réhabilitaton environnementale à Youga. On remarque qu’en 2013 les versements annuels ateignent un pic de 385 000 USD (United State Dollar) soit 173 250 000 F CFA. Cela s’explique par le fait qu’à cete date, les dégâts causés sur l’environnement augmenteront du fait de l’intensifcaton des actvités d’extracton de l’or, a précisé M. Adama SAVADOGO, Directeur d’hygiène-sécurité-environnement de B.M.C. à Youga. En 2014 où ce sera la fn du projet, le versement baisse pour se stabiliser à 150 000 USD soit 67 500 000 F CFA. Cete baisse s’explique par le fait que l’actvité d’extracton à cete date baissera en intensité, donc moins de dégâts causés sur l’environnement.

Au delà de cela, B.M.C. efectue sur le terrain de nombreuses actons de protecton et de réhabilitaton environnementales. A cet efet nous avons :

 SUIVI DE LA QUALITE DES EAUX (Eaux de rejet, eau de boisson). - Analyse des eaux des diférents bassins et d’autres points d’eaux se trouvant hors du site pour un montant global de 2 000 000 de F CFA par an. - Analyse des eaux de consommaton se trouvant hors du site estmée à 5 000 000 de F CFA par an. - Analyse des sols d’un coût annuel de 1 000 000 F CFA par an.  RESTAURATION ENVIRONNEMENTALE (reboisement) - Campagne de reboisement (berges, abord des voies, périmètre du site) par la plantaton de 5000 plans de Zatropha par an pour un coût global annuel estmé à 3 000 000 de F CFA. - Rénovaton de la pépinière de B.M.C. estmée à 2 050 000 F CFA par an.

10 Par rapport à cete queston de préservaton et de réhabilitaton de l’environnement, voila un extrait de l’interview de M. Adama SAVADOGO, Directeur d’hygiène-sécurité-environnement de B.M.C., interview réalisé le lundi 3 août 2009 à Youga par l’étudiant YABRE Douryabouré :

YABRE Douryabouré (Y D) : Qu’allez-vous faire pour remplacer les arbres coupés ?

M. SAVADOGO (M S) : Pour la réhabilitation environnementale, nous avons demandé à la société d’étude environnementale, S.O.C.R.G.E. (Société de Conseils et de Réalisations pour la Gestion de l’Environnement) de nous faire un bilan exhaustif de tout ce que nous avons eu à provoquer comme dégâts sur l’environnement et de nous faire une proposition de réhabilitation environnementale. L’étude est en cours mais d’ores et déjà, nous avons prévu de planter 5000 arbres par ans sur un espace nu et cette année nous avons commencé ce projet par la plantation du zatropha. Y D : Quels sont les produits chimiques qui sont utlisés pour le traitement de l’or ?

M S : Nous utilisons toute une gamme de produits chimiques pour le traitement de l’or mais les plus couramment utilisés sont la cyanure, la chaux, le HCL, le NaOH. Parmi ces produits, le plus dangereux est le cyanure qui est utilisée pour capter l’or après son traitement au charbon. Y D : Quelles sont les dispositons prises pour éviter toute contaminaton chimique de la nature ?

M S : Pour éviter toute contamination chimique, nous avons construit des bassins de récupération qui permettent de récupérer les eaux usées. Ces bassins sont spécialement construits de telle sorte que les eaux usées ne s’infiltrent pas par le sol et provoquer une contamination des nappes phréatiques. Ces eaux sont ensuite pompées et utilisées dans les usines pour traiter l’or. Pour tout dire c’est un circuit fermé si bien que les eaux réputées dangereuses ne s’emmagasinent pas aussi longtemps que possible.

11 Pour le cyanure par exemple, la norme tolérée est 0,1ppm mais nous, nous sommes à 0,0001ppm ; ce qui explique notre préoccupation quant à la protection de l’environnement.

Il ya aussi la protection de certaines espèces animales telles que les crocodiles que nous récupérons des zones d’exploitation pour les agents des eaux et forêt qui les mettent dans des lieux sûrs. IV-2 Impact économique.

De la même manière que le pétrole enrichit beaucoup de pays dans le monde, la mise en valeur des mines d’or au Burkina lui apporte sufsamment de ressources fnancières mais crée aussi des emplois, diminuant ainsi le chômage dans le pays.

IV-2-1 impact économique pour l’Etat.

Au ttre des impôts et taxes (Impôts sur les Bénéfces Industriels et Commerciaux (B.I.C.), Impôts sur les Revenus des Valeurs Mobilières (I.R.V.M.), ….), l’Etat reçoit annuellement quinze (15) milliards de F CFA. Ainsi d’ici à la fn de l’exploitaton de l’or de Youga, l’Etat aura encaissé cent cinq (105) milliards de F CFA au ttre des impôts et taxes. A cela s’ajoutent les dividendes que l’Etat reçoit de plein droit en tant que détenteur de 10% des actons, les autres 90% étant détenues par B.M.C.

Aussi pendant la phase d’exploraton, l’Etat reçoit conformément aux artcles 80 et 82 du code minier, la taxe superfciaire établie en foncton de la superfcie d’exploraton et de la durée de validité du permis ou de l’autorisaton d’exploraton, les droits fxes et droits proportonnels comprenant une taxe superfciaire et une redevance proportonnelle. Tous ces fonds entrent dans les caisses du Trésor Public au bénéfce de la naton entère.

IV-2-2 Impacts économiques pour la région d’exploitaton. - Emploi des jeunes

B.M.C. ainsi que les autres entreprises sur place emploient des jeunes de Youga mais aussi des villages environnants. Tous les travailleurs sont munis chacun d’un de travail à durée indéterminée. A la date du 31 juillet 2009, le nombre total de travailleurs munis de contrats de travail à la mine d’or de Youga s’élève 599 dont 323 travailleurs locaux (soit 54% de l’efectf total des

12 travailleurs de la mine). Ces chifres évoluent en foncton du temps selon les besoins des entreprises. A coté de ces travailleurs permanents, il ya aussi des travailleurs journaliers qui se comptent par centaine tous les jours. Le graphique suivant donne la répartton des travailleurs par entreprise et par lieu de provenance.

Graphique 2 : REPARTITION DES TRAVAILLEURS PAR ENTREPRISE ET PAR LIEU DE PROVENANCE.

SOURCE : Graphique construit par nous à partr des données collectées à Youga.

Commentaire du graphique :

Les travailleurs locaux consttuent la plus grande parte de l’ensemble des travailleurs de la mine. Cela s’explique par le souci de B.M.C. à metre l’accent sur les locaux qui, selon M. Jean TAGNAN, Directeur des ressources humaines de B.M.C., sont les premiers bénéfciaires de la mine. A B.M.C par contre, les travailleurs étrangers dépassent de 28 les travailleurs locaux et cela s’explique par le fait qu’à ce niveau, le travail nécessite, selon toujours M. TAGNAN, un haut niveau de technicité alors que les locaux en majorité ont un niveau assez limité.

- Externalités positves sur l’économie de la région.

Comme toute actvité d’orpaillage, la mine d’or de Youga a des efets positfs sur l’économie de la région, plus partculièrement sur celle de Zabré.

En efet, Zabré étant la commune rurale, la plupart des infrastructures d’accueille et d’hébergement se trouvent là-bas. Donc les travailleurs de la mine s’y retrouvent régulièrement pour passer leur moment de repos. Ainsi les gérants des kiosques de restauraton ont vu leurs chifres d’afaire exploser. Les maquis sont pleins 24h/24h. Les boutquiers ne cessent de venir s’approvisionner à Ouagadougou, tellement la demande qui s’adresse à eux ne fait qu’augmenter. Cete hausse de la demande globale provient des travailleurs de la mine mais aussi de leurs familles qui ont vu leurs revenus s’améliorer du fait que leurs flles où leurs fls leur flent régulièrement de l’argent à la fn du mois. On se rappelle de cete phrase de la femme d’un gérant (GOUBA Marc) de restaurant : « Avant la mine, j’avais de la peine pour préparer 50 Kg de riz

13 dans la semaine. Maintenant avec l’ouverture de la mine, ce même sac de 50 Kg ne suft même pas pour deux jours, tellement je reçois du monde. C’est malheureux que la mine aille fermer un jour ! »

C’est l’expression de la Loi psychologique fondamentale de John Maynard Keynes qui dit que lorsque le revenu du consommateur augmente, celui-ci augmente sa consommaton d’une grandeur moins que l’augmentaton du revenu.

Par travailleur local on entend celui qui est issu de Youga ou des villages environnants tels que , Sampéma, , Zabré, Fourbé, , Soussoula, Zonsé,....

IV-3 Impact social.

B.M.C., selon ce que ce nous avons pu constater, ne se contente pas seulement de se faire de l’argent au détriment des conditons de vie des populatons locales. En tant que l’entreprise d’exploitaton, elle a réalisé des œuvres sociales pour les populatons.

Ainsi les réalisatons suivantes ont été faites par B.M.C. :

- Rénovaton de l’ancienne école de Youga avec la constructon de quatre (4) nouvelles salles de classe entèrement équipées. - Constructon d’une maternité équipée d’un château d’eau à énergie solaire. - Réfecton de l’ancien dispensaire de Youga. - Constructon du marché de Youga - Constructon d’un terrain de football - Désenclavement de Youga par rapport à Zabré avec la constructon et l’entreten de près de 24 km de routes en terre. A cela s’ajoute les routes tracées dans le village.

Le coût global de toutes ces réalisatons est estmé à plus de 70 000 000 de F CFA selon Adama SAVADOGO.

Aussi conformément à l’artcle 65 du code minier relatf aux relatons entre les propriétaires du sol et autres occupants, le montant des indemnisatons s’élève à environ 200 000 000 de F CFA.

14 Il faut en plus noter que l’étude de faisabilité a prévu d’investr 50 000 USD soit 22 500 000 F CFA par an dans le village. Il reste maintenant à savoir comment, où et quand ces investssements seront faits.

Il faut noter que tous ces chifres relatfs aux investssements nous ont été fournis par M. Adama SAVADOGO.

IV- LES RECOMMANDATIONS. - Ce que l’Etat doit faire.

Comme on aime le dire, l’Etat est à la fois la mère et le père de tous les citoyens. Assurer le bien-être des citoyens par une bonne redistributon des ressources et par la réalisaton d’infrastructures publiques indispensables fait aussi part de ses missions régaliennes.

Et Youga faisant intégralement part de l’Etat burkinabé, ne doit pas rester à la marge de toutes les actons de bienveillance de cet Etat. Par ces recommandatons, nous ne demandons pas à l’Etat de traiter Youga au détriment des autres régions du Burkina car le développement partsan conduit à la longue au mur mais nous lui demandons juste de reconnaitre la nécessité de metre l’accent sur le développement de Youga qui risque d’être un village fantôme après l’exploitaton de l’or.

Ainsi nous recommandons à l’Etat l’urgence et la nécessité d’agir dans les domaines suivants :

 Le secteur de l’agriculture :

Etant donné que 90% de la populaton actve de Youga est essentellement agricole, l’Etat doit appuyer le secteur de l’agriculture en accordant des prêts aux agriculteurs à des taux d’intérêt bonifés et avec des échéances de remboursements très raisonnables. A cet efet un projet de relance et de promoton des secteurs de l’agriculture et de l’élevage doit être élaboré et mis en œuvre. Certes c’est un travail difcile mais qui paiera et apportera un plus à

15 la politque natonale de souten au secteur agricole pour une autosufsance alimentaire.

Les ressources humaines pour ce travail sont rares et très couteuses mais il faut noter que Zabré connait depuis cinq ans une nete augmentaton du nombre de ses fls et flles intellectuels formés dans les universités et les grandes écoles du Burkina. Les économistes planifcateurs et gestonnaires, les agronomes, les géologues, les juristes, les géographes pour ne citer que ceux là, ne manquent pas et ne cessent d’augmenter à Zabré. YABRE qui a fait ce travail avec nous est même de ceux là. Il suft d’orienter tout ce potentel capitalistque vers la recherche et la mise en œuvre de véritables projets de développement agricole et d’accepter apporter les fnancements nécessaires pour arriver à des résultats satsfaisants aussi bien pour Youga que pour toute la naton.

 Le secteur du commerce :

Youga fait frontère avec le Ghana. Il suft juste de parcourir cinq kilomètres pour rentrer à Zébila, une ville frontalière du Ghana avec le Burkina. Les habitants de Youga exercent leurs actvités commerciales aussi bien avec le Ghana qu’à l’intérieur du pays. Les grands commerçants viennent à Ouagadougou acheter en gros et repartent vendre en détails aux petts commerçants. Ces gens là sont confrontés à des difcultés d’ordre fnancier pour étendre la taille de leurs actvités commerciales.

Comme les banques ne leur accordent que très rarement les prêts, il incombe également à l’Etat de les fnancer ou de les aider à accéder facilement au crédit auprès des structures spécialisées de la micro fnance à des taux d’intérêt acceptables. La nécessité de penser au bitumage de la route reliant Manga à Youga en passant par Zabré s’impose avec acuité. En efet il est plus court de quiter le Ghana et le Niger et suivre ce trajet pour se rendre à Ouagadougou que d’aller passer par Pô. Donc un bitumage de ce trajet intensifera le trafc et apportera un plus en terme de commerce.

 Secteur des infrastructures :

Il ya une insufsance criarde d’infrastructures sociales à Youga. Certes il ya des eforts qui ont été faits bien avant l’ouverture de la mine mais dans l’ensemble, la demande excède largement l’ofre. Il n’ya qu’une seule école

16 pour les enfants de Youga mais aussi pour ceux des villages environnants de Youga. Idem pour la maternité et le dispensaire qui d’ailleurs notent une insufsance notoire d’eau potable. Les routes reliant Youga aux autres lieux stratégiques sont dans un état lamentable surtout en saisons pluvieuses.

En passant en revue tous ces problèmes et en apportant des solutons, on aura apporté un plus en terme de bien-être mais aussi et surtout on réussira à augmenter le taux de scolarisaton car de nombreux parents refusent d’envoyer leurs enfants à l’école à cause de la distance que ceux-ci doivent parcourir chaque jour pour se rendre à la seule école de Youga.

Donc voila de façon grosso modo les recommandatons que nous faisons à l’Etat pour Youga. Certes le travail à faire est dur mais quand on a la volonté on y arrive toujours et même quand on y arrive pas souvent, il ya toujours des gens pour épauler. Par rapport à ce point précis voila les propos de M. Jean TAGNAN, Directeur des ressources humaines de B.M.C. Youga : « ….. Si l’Etat avait une bonne politique, il pourrait mettre en place des projets de développement et nous n’hésiterons pas à l’appuyer dans ce sens….. »

- Ce que la société d’exploitaton doit faire

B.M.C. est une entreprise privée et par conséquent elle n’a pas la même foncton à maximiser comme l’Etat. Autrement dit, l’Etat est un agent économique publique dont la foncton de maximisaton est le bien-être de tous les citoyens ; alors que B.M.C. est une entreprise privée qui n’a qu’un objectf clair : Maximiser son proft tout en minimisant son coût de producton.

Cependant comme on le sait, pour qu’une entreprise privée puisse se réaliser pleinement, il faut aussi un environnement social sain, calme et favorable. C’est pourquoi les investssements directs étrangers s’orientent plus vers les pays où il ya une stabilité politque et un environnement insttutonnel favorable. Ainsi B.M.C. ne saurait exploiter l’or de Youga dans des conditons favorables que si les populatons de ce village lui sont favorables.

Fort de ce constat, B.M.C. a certes réaliser plusieurs œuvres socio-économiques au proft des habitants de Youga mais il ya lieu de l’interpeller sur certains

17 points très importants afn que les investssements déjà faits et ceux qui restent à faire dans le futur puissent avoir de bons efets.

Ainsi la nécessité d’insister sur les points suivants s’impose :

 Metre beaucoup plus d’accent sur la sécurité environnementale dans la mesure où elle entretent une forte corrélaton avec la santé des populatons. A cet efet, il est nécessaire que les investssements prévus en matère de protecton et de réhabilitaton de l’environnement se fassent comme il se doit. Les populatons étant largement dépendantes des eaux de marigots, une pette contaminaton des nappes phréatques peut avoir des conséquences incalculables en matère de santé.

 Réaliser efectvement les reboisements annuels prévus tels que afrmés par M. SAVADOGO. Selon le plan de reboisement prévu, on doit planter 5000 arbres par ans soit 35 0000 pieds d’arbres pour les 7 années que B.M.C. aura à faire à Youga. Ce programme doit être exécuté avec applicaton de manière à ce que la forêt dont dépendent fortement les villageois ne subisse pas un préjudice à la longue.

 Metre l’accent sur l’emploi des jeunes de la région. D’après les propos recueillis auprès de ces derniers, plusieurs travailleurs viendraient des lieux comme Ouagadougou, Bobo, Banfora pour faire des travaux que eux-mêmes pouvaient faire et cela avec la complicité de certains hauts dirigeants de la mine. C’est bien vrai que de nombreux jeunes de la région ont un niveau très bas pour travailler dans des domaines qui demandent une main d’œuvre qualifée mais quand il s’agit des travaux qui demandent de la force physique, on ne doit pas les laisser au proft de travailleurs étrangers.

 Selon les données recueillies, B.M.C. prévoit un investssement de 50 0000 dollar américain par ans soit l’équivalent de 22 500 000 F CFA dans le village. Ce sera très intéressant que ces investssements se fassent dans des domaines tels que les forages, les écoles mais aussi les routes. L’aspect de l’éducaton est d’ailleurs le plus important car il permetra d’augmenter le taux de scolarisaton dans le village.

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CONCLUSION.

Comme tout pays, le Burkina exploite ses ressources minières pour son développement. Depuis longtemps, les autorités ont compris la nécessité de relancer l’exploitaton des mines d’or dont regorge le pays à travers des mesures plus incitatves visant à atrer les investsseurs étrangers notamment les sociétés d’exploitaton minière nord américaines. Ainsi depuis lors, beaucoup de sociétés minières se sont implantées au Burkina Faso dans le but d’exercer leurs actvités. C’est ce cadre que BMC, fliale du groupe canadien, Etruscan, exploite actuellement la mine d’or de Youga depuis 2008.

L’exploitaton de cete mine génère des sommes colossales notamment sous formes d’impôts et taxes au proft de l’Etat mais crée aussi des emplois pour des jeunes du village qui ne se voient plus dans l’obligaton d’aller tenter leur chance en ville ou dans d’autres pays. Cete exploitaton est également source de réalisatons d’œuvres sociales (école, maternité, forage, routes,….) au proft des villageois.

Cependant l’exploitaton d’une mine d’or ne peut se faire sans préjudice sur l’environnement. La déforestaton et l’utlisaton de produits chimiques très toxiques entraineront inévitablement des conséquences dramatques sur la sécurité et la santé des populatons locales si des précautons prises en matère de protecton et de réhabilitaton environnementales ne sont pas bien appliquées aussi bien par la société d’exploitaton que par l’Etat et les populatons elles-mêmes.

Pour que l’exploitaton de cete mine puisse avoir des efets bénéfques en termes de développement durable, il faut que l’Etat joue sa partton en termes de souten aux secteurs agricole, commercial et éducatf à travers des mesures spéciales en faveur de Youga. C’est une nécessité absolue pour l’Etat de

19 concevoir et de metre en œuvre des projets de développement au proft de Youga afn qu’un jour, les petts enfants de Youga qui ne savent pas en ce moment ce que représente cete mine pour eux, puisse se rendre compte de ses efets bénéfques dans leur vie. Cete queston est partculièrement très importante car bon nombre de confits en Afrique s’explique d’une part par les frustratons provoquées par le pillage des ressources des zones riches au détriment des populatons locales.

Quelques photographies des realisatons sociales de BMC à Youga.

Image 1 : 4 salles de classe construites

Image 2 : maternité construite.

Image 3 : dispensaire réfectonné.

20 Image 4 : espace en reboisement par BMC.

BIBLIOGRAPHIE.

Code minier, loi n°031-2003/AN du 8 mai 2003. Observateur Paalaga N°6501 du 19 octobre 2005.

REMERCIEMENTS.

Nos remerciements vont d’abord à l’endroit de M. K. Ernest ILBOUDO, enseignant à l’UFR/SEG qui n’a ménagé aucun efort pour suivre ce document pour nous.

Ensuite nous remercions M. Jean TAGNAN et M. Adama SAVADOGO respectvement Directeur des Ressources Humaines et Directeur d’hygiène- sécurité-environnement de B.M.C. à Youga. Ils ont bien voulu recevoir YABRE à Youga et lui donner toutes les informatons nécessaires qui ont servi à bâtr ce travail. Une fois de plus nous leur réitérons nos sincères remerciements. Nous n’oublions pas non plus Mme Ela NONGUIERMA, secrétaire du Directeur de B.M.C. à Ouagadougou qui a toujours reçu avec respect et transmis nos demandes de collectes de données.

Nos remerciements vont également à l’endroit de M. Jean NANGA et son grand frère, M. Gaston NANGA respectvement mécanicien-auto et technicien géologue à Youga. Ils ont hébergé et restauré YABRE pendant ses deux passages à Youga. Nous leur disons ceci : Le bienfait ne se perd jamais !

A M. Arnaud Bertrand BATIONO, géologue à Etruscan et M. Boureima BALLO, géologue et chef de projet à Etruscan, nous disons également merci pour leurs parfaites disponibilités lors de nos opératons de collecte de données.

Nous disons merci aussi à M Abdoulaye SAMBARE, ingénieur des travaux de la géologie et des mines à la Directon Générale des Mines, de la Géologie et des

21 Carrières (D.G.M.G.C.) ainsi qu’à la secrétaire ………….. pour leur accueille chaleureuse chaque fois que nous passons chez eux à la Directon.

Nous remercions également tous ceux qui ont contribué d’une manière ou d’une autre à la réalisaton de ce travail et dont les noms n’ont pu être cités.

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