Sékou Touré Page 78
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MÉMOIRE COLLECTIVE UNE HISTOIRE PLURIELLE DES VIOLENCES POLITIQUES EN GUINÉE Regards croisés de journalistes, d’universitaires et de défenseurs des droits humains. MÉMOIRE COLLECTIVE UNE HISTOIRE PLURIELLE DES VIOLENCES POLITIQUES EN GUINÉE Regards croisés de journalistes, d’universitaires et de défenseurs des droits humains. REMERCIEMENTS Cet ouvrage est issu du travail de terrain et de dépouillement L’équipe de coordination, composée de Zoé Bertrand, Laurent d’archives réalisé par chacun de ses contributeurs. Il n’aurait Correau, Florent Geel et Antonin Rabecq, tient à remercier pas pu voir le jour sans le soutien financier de l’Union euro- toutes les personnes qui ont, à un titre ou à un autre, contribué péenne. Il a également été rendu possible grâce à la mobilisation à rendre cet ouvrage possible et notamment, à Conakry : de la rédaction de RFI et au soutien des équipes de la FIDH Gerardus Gielen, Els Mortier, Pratima Frantzen et Alimou et de l’OGDH à Paris et à Conakry. Sow mais aussi Philippe Van Damme et Beatriz Betegon Ramiro de la Délégation de l’Union européenne en Guinée ; « Mémoire collective » est né d’un partage d’expertises entre la grande équipe du projet conjoint de la FIDH et de l’OGDH des organisations qui travaillent sur l’Afrique avec des approches en Guinée : Mamadou Bah, Cherif Bangoura, Amadou Barry, différentes, mais qui ont fait le pari de croiser leurs regards. Halimatou Camara, Boubacar Diop, Mohamed Dioubaté, La FIDH remercie les responsables de RFI, notamment Alseny Sall, Ousmane Soumah et Aboubacar Sylla ; Abdoul Marie-Christine Saragosse, PDG de France Médias Monde, Gadiry Diallo et l’ensemble de l’OGDH ; Me Frédéric Foromo Cécile Mégie, directrice de RFI et Yves Rocle, adjoint en charge Loua et l’ensemble de MDT ; Abbas Bah et l’ensemble de de l’information Afrique, qui ont rendu possible cette recherche l’AVCB ; Ibrahima Dioumessy et l’ensemble de l’AVR ; Asmaou hors-norme par l’implication de leurs équipes. Diallo et l’ensemble de l’AVIPA. À Paris : Laurent Chaffard et l’ensemble du service Afrique de RFI. À Bordeaux : Frédéric Les contributeurs souhaitent particulièrement remercier Laurent Laux et les archives Bordeaux Métropole. À Manage en Bel- Correau qui a assuré une grande partie de la coordination de gique : Émile Lansman et les éditions Lansman. cet ouvrage. Sans son dynamisme, son implication et sa grande rigueur, cette mémoire aurait été moins collective. Les missions La FIDH a également bénéficié de l’apport et du soutien de : de terrain qui ont nourri cette recherche ont été réalisées grâce Hassatou Ba-Minté, Solène Baudy-Floch, Souhayr Belhassen, au travail d’organisation de Zoé Bertrand. Cet ouvrage a Mathilde Chiffert, Dimitris Christopoulos, Audrey Couprie, également bénéficié, dans sa phase de finalisation, de l’appui Justine Duby, Mabassa Fall, Samuel Hanryon, Tcherina Jerolon, scientifique de Martin Mourre et Romain Tiquet dont les Sidiki Kaba, Samia Merah, Tony Minet, Paul Nsapu, Marceau relectures et les observations ont été essentielles. Merci éga- Sivieude, Drissa Traore, Anne Vesque. Sans oublier le Groupe lement à Céline Pauthier, Jean-Pierre Bat et Francis Simonis d’action judiciaire. qui ont aidé ce travail à prendre forme par leurs conseils. Enfin, Claire Duriez (Origami - Atelier de Communication), Ce livre n’aurait pas été possible sans les dizaines de rencontres Delphine Nabucet (ADN Agence Delphine Nabucet), Antoine qui ont eu lieu, en France et en Guinée, rencontres au cours Guinet, Mathilde Penchinat, Mahesh Shantaram (Agence VU), desquelles des souvenirs ont été échangés, des documents ont joué un rôle essentiel dans la concrétisation de cet ouvrage. partagés, de nouveaux interlocuteurs identifiés. Citer tous ceux qui ont été les « sources » de ce livre, ont aidé ou guidé ses Le contenu de ce livre relève bien évidemment de la seule contributeurs serait impossible. Merci donc à Mathieu Fribault, responsabilité de ses auteurs et ne reflète pas nécessairement Mafa, Alseny Sall, Ibrahim Baldé, Roland Colin, « Matraque »… le point de vue de l’Union européenne. et, à travers eux, à tous ceux qui ont contribué à faire reculer le silence dans le récit historique guinéen. SOMMAIRE Eclairage méthodologique page 07 Introduction page 08 Constellation guinéenne page 10 PREMIÈRE PARTIE : Guinée, une histoire traversée par les violences politiques page 16 Introduction page 18 Guinée, itinéraires d’une mémoire meurtrie page 20 « À vous la parole » : le récit perdu des années Sékou page 36 Halimatou Camara, la soif de justice en héritage page 40 Les pendaisons publiques du 25 janvier 1971 page 46 Extrait « Le cadavre dans l’oeil », Hakim BAH (2013) page 49 Camp Boiro, Kankan, Kindia : un ancien prisonnier raconte page 52 Écrire en prison page 60 Tierno Monenembo, s’exiler pour écrire la souffrance des siens page 62 Des archives privées pour enrichir la mémoire collective ? page 68 De la violence d’État à la violence comme mode d’interpellation de l’État page 70 DEUXIÈME PARTIE : Violence et politique dans la marche vers l’indépendance page 74 Introduction page 76 Pouvoir et menaces, aux sources de l’imaginaire politique de Sékou Touré page 78 La violence politique en Guinée, de juin 1954 à octobre 1958 page 91 1954, une année de violences politiques page 94 Une rhétorique du complot déjà présente avant l’indépendance page 96 Le récit historique comme outil de mobilisation page 98 Sékou Touré, « l’homme africain décisif » selon Aimé Césaire (1959) page 100 Extrait du discours d’Ahmed Sékou Touré, président du conseil de gouvernement de la Guinée, page 102 prononcé à Conakry en août 1958 à l’occasion de la visite du général de Gaulle TROISIÈME PARTIE : Politique du complot et répression sous Sékou Touré page 106 Introduction page 108 Guinée, avril-mai 1960 : le complot fondateur page 110 Djibril Tamsir Niane, l’enseignant accusé de complot (1961) page 138 Les commerçantes dans la rue, retour sur le « complot des femmes » d’août 1977 page 144 La définition de l’ennemi sous Sékou Touré page 145 1971, l’année de la grande purge page 154 Surveiller au quotidien page 170 La milice populaire entre sécurité nationale et répression politique en Guinée page 177 L’indicible mort de Sékou Touré page 192 QUATRIÈME PARTIE : Les corps habillés et la mécanique de la violence page 196 Introduction page 198 La démocratie naît dans la douleur, témoignages croisés page 200 L’armée guinéenne, histoire d’une instabilité chronique page 209 Politisation > Instrumentalisation page 222 Politisation > Désorganisation page 225 Politisation > Indiscipline page 230 Discrimination > Division page 231 Thierno Sow, un défenseur des droits humains dans « l’ouverture démocratique » page 232 Manque de moyens > Violence page 236 Manque de moyens > Recours à la force page 238 Criminalisation > Violence page 240 CINQUIÈME PARTIE : Violences politiques et ethnicité page 246 Introduction page 248 Ethnicisation, violences et mémoires en Guinée page 250 Politique, ethnicité et violence : les événements d’octobre 2010 à Siguiri page 266 SIXIÈME PARTIE : 28 septembre 2009 page 282 Introduction page 284 28 septembre 2009, la toute-puissance des militaires et un déchaînement de violence page 286 Le massacre du 28 septembre raconté par une recrue de l’ancienne junte page 307 La lutte contre l’impunité page 309 Lutter contre l’impunité, c’est agir contre l’oubli, l’arbitraire et la fatalité des violences politiques page 311 PRÉSENTATION DES CONTRIBUTEURS page 322 ANNEXES page 328 ÉCLAIRAGE MÉTHODOLOGIQUE : BREF RETOUR SUR LES SOURCES UTILISÉES ROMAIN TIQUET, chercheur au département d’histoire de l’Université de Genève MARTIN MOURRE, chercheur à l’Institut Historique Allemand/CREPOS, Dakar1 L’ensemble des contributions de cet ouvrage Le corpus français de documents sur la Guinée s’appuie sur une multiplicité de sources tant écrites est accessible, abondant, et il est amené à grandir qu’orales. Outre les nombreux témoignages et un peu plus chaque année, avec l’expiration pro- entretiens inédits, les textes mobilisent tout autant gressive des délais de communicabilité des archives des archives de presse ou radiophoniques, des qui traitent des régimes d’Ahmed Sékou Touré câbles diplomatiques américains (Wikileaks) ou ou de Lansana Conté. S’il constitue une base de encore des archives produites par différents ser- travail essentielle, il y a cependant urgence à assurer vices de la République française (Service historique la sauvegarde et la communication des sources de la défense, Archives diplomatiques de la Cour- archivistiques guinéennes. neuve, etc.). À défaut d’archives guinéennes, le recours aux L’utilisation de ces sources appelle alors trois entretiens permet dans une certaine mesure de remarques. La première remarque est le constat contrebalancer le prisme déformant que peuvent d’une absence. L’utilisation d’archives des gou- avoir certaines archives françaises. L’utilisation vernements qui se sont succédés en Guinée depuis des témoignages appelle dès lors une dernière l’indépendance de 1958 fait défaut. Plusieurs remarque. Inédits pour la plupart, ils donnent la auteurs ont essayé d’y avoir accès, sans succès. parole tout autant aux victimes des violences qu’à Seul un article mobilise les Archives régionales d’anciens leaders politiques (de gouvernement de la préfecture de Labé dans le centre du pays. ou d’opposition) ou encore à de nombreux « corps Cet échec s’explique autant par la faiblesse logi- habillés » - hommes en uniforme – au cœur de tique des Archives nationales en Guinée que la la matrice répressive de l’État guinéen. Ils per- dispersion de ces archives entre de multiples mettent de confronter la diversité des subjectivités services (ministère, préfecture, gouvernance, etc.), mais aussi la (re)construction des mémoires. Ces leur état de délabrement avancé, ou tout simple- témoignages rappellent enfin toute la nécessité ment, leur absence parce que perdues ou détruites. de la collecte de ces souvenirs, de ces mémoires L’accès aux archives des pays africains après les meurtries, fragmentées, pour l’élaboration d’un indépendances constitue d’ailleurs un défi majeur récit commun nécessaire à la Guinée.