DEPARTEMENT DE L'

Communes de Coustouge-Jonquières-Saint Laurent de la Cabrerisse

ENQUÊTE PUBLIQUE préalable à : l'autorisation de prélèvement des eaux, l'autorisation d'utilisation de l'eau en vue de la consommation humaine, la déclaration d'utilité publique des travaux de dérivation des eaux et de la mise en place des périmètres de protection du captage situé à Coustouge lieu-dit source « Les Prats » et concernant les communes de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse et parcellaire. Projet présenté par le Syndicat intercommunal pour la protection et le transport d'eau potable de la vallée de la Robine.

Dossier TA n° E1600201/34 du 28 Octobre 2016

Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016

Enquête publique du 4 Janvier au 8 Février 2017

RAPPORT D'ENQUÊTE – CONCLUSIONS § AVIS

Jean-Pierre Moulin

Commissaire-enquêteur

Rapport d'enquête publique

TABLE DES MATIERES

1. CONTEXTE ET OBJET DE L'ENQUETE page 1

1.2 PRESENTATION DE LA COMMUNE ET DES SECTEURS CONCERNES 5

1.2.1 SITUATION ET CARACTERISTIQUES DE LA SOURCE DES PRATS 6

1.2.2 CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES 9

1.3 PRESENTATION DE LA DEMANDE ET CADRE JURIDIQUE 9

1.3.1 CARACTERISTIQUES PRINCIPALES 10

1.3.2 LES OUVRAGES DE PRELEVEMENT ET PROTECTION 11

1.3.3 RESERVOIRS ET CANALISATIONS PRINCIPALES 12

1.3.4 QUALITE DE L'EAU 13

1.3.5 CHOIX DES PRODUITS ET PROCEDES DE TRAITEMENT 14

1.3.6 DISPOSITIONS MISES EN OEUVRE POUR ASSURER LA SURVEILLANCE DES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT 15

1.3.7 PRINCIPALES CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES DU SECTEUR AQUIFERE CONCERNE 16

1.4 PROCEDURE ET CADRE DE L'ENQUETE 18

1.4.1 HISTORIQUE DES IOTA ET DES DEMANDES 18

1.4.2 CONSULTATION DES CONSEILS MINICIPAUX DES COMMUNES CONCERNEES 19

1.4.3 INSERTION DE L'ENQUETE PUBLIQUE DANS LA PROCEDURE 19

1.4.4 DESIGNATION DU COMMISSAIRE- ENQUETEUR 20 1.4.3 ARRETE PREFECTORAL D'OUVERTURE ET D'ORGANISATION DE L'ENQUETE PUBLIQUE 20

2. DEROULEMENT DE L'ENQUETE 22 2.1 PREPARATION AVEC LES SERVICES DE L'ETAT 22 2.1.2 PREPARATION AVEC LE SYNDICAT INTERCOMMUNAL 22

2.2 COMPOSITION DU DOSSIER D'ENQUETE 23 2.3 PUBLICITE DE L'ENQUETE 24

2.4 DUREE, JOURS ET HEURES DE L'ENQUETE 25 2.5 PERMANENCE DU COMMISSAIRE-ENQUETEUR 25

2.6 VISITE DES LIEUX 26

2.7 AUDITION DU PRESIDENT DU SYNDICAT 26

2.8 FORMALITES DE FIN D'ENQUETE 27

CONCLUSIONS ET AVIS 28

1. SUR LE CONTEXTE ET LE DEROULEMENT DE L'ENQUETE 28

2. SUR LES OBSERVATIONS FORMULEES 29 3. CONCLUSIONS ET AVIS DU COMMISSAIRE ENQUETEUR 30 A. Autorisation de distribuer et traiter l'eau de la source “Les Prats” 30 B. Déclaration d'utilité publique 31 C. Enquête publique parcellaire 32

AVIS GENERAL DU COMMISSAIRE-ENQUETEUR 30

ANNEXE 1 : PUBLICITE D'OUVERTURE DE L'ENQUETE PUBLIQUE

2 : ARRETE DU TRIBUNAL ADMINISTRATIF DESIGNANT LE COMMISSAIRE-ENQUETEUR 1- CONTEXTE DE L'ENQUÊTE

• : OBJET DE L'ENQUÊTE

L'enquête publique a pour objet les demandes préalables à :

• l'autorisation de distribuer et traiter l'eau de la source « Les Prats » située à Coustouge au titre du Code de la Santé Publique ;

• la déclaration d'utilité publique des périmètres de protection immédiats, rapprochés et éloignés au titre du Code de la Santé Publique ; des travaux de dérivation des eaux souterraines au titre du Code de l'Environnement; • l'autorisation de prélèvement d'eau au titre du Code de l'environnement ; • le parcellaire en vue de déterminer exactement les parcelles à acquérir ou à grever de servitudes légales pour permettre la réalisation du projet et de rechercher les propriétaires, les titulaires de droits réels et autres intéressés.

Il s'agit d'une opération de régularisation administrative de l'ouvrage et du prélèvement existant.

Les eaux captées sont destinées à alimenter en eau potable les communes de Coustouge, Jonquieres et , à terme, (3ème tranche) , interconnexion avec le réseau deSaint Laurent de la Cabrerisse.

La demande est présentée par le Syndicat Intercommunal pour la protection et le transport d'eau potable de la vallée de la Robine -3 Rue de la mairie 11220 Coustouge ; Son Président est Monsieur Jacques Piraud.

1 1.1.1 L'enquête publique relative à la demande de Déclaration d'Utilité Publique des. travaux de prélèvement d'eau et d'instauration des périmètres de protection au titre du Code de la Santé Publique.

En principe, la dérivation des eaux d'un cours d'eau non domanial, d'une source ou d'eaux souterraines, entreprise dans un but d'intérêt général par une collectivité publique ou son concessionnaire, par une association syndicale ou par tout autre établissement public, ne peut être autorisée que par un acte déclarant d'utilité publique les travaux.

Par ailleurs, toute personne qui offre au public de l'eau en vue de l'alimentation humaine, à titre onéreux ou à titre gratuit et sous quelque forme que ce soit, est tenue de s'assurer que cette eau est propre à la consommation.

Pour permettre le prélèvement et la dérivation des eaux et pour assurer la protection de la qualité des eaux, il est nécessaire d'obtenir préalablement une Déclaration d'Utilité Publique.

L'acte portant Déclaration d'Utilité Publique des travaux de prélèvement d'eau destinée à l'alimentation des collectivités humaines, détermine autour du point de prélèvement :

• un périmètre de protection immédiate dont les terrains sont à acquérir en pleine propriété ; • un périmètre de protection rapprochée à l'intérieur duquel peuvent être interdits ou réglementés toutes sortes d'installations, travaux, activités,dépôts,ouvrages, aménagements ou occupation des sols de nature à nuire directement ou indirectement à la qualité des eaux ; • le cas échéant, un périmètre de protection éloignée à l'intérieur duquel peuvent être réglementés les installations, travaux, activités, dépôts,ouvrages, aménagement ou occupation des sols et dépôts ci-dessus mentionnés.

L'enjeu majeur lié à la demande de Déclaration d'Utilité Publique des travaux de prélèvement d'eau et d'instauration des périmètres de protection est la protection de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine.

Dans le respect des principes jurisprudentiels attachés à la notion d'utilité publique, il s'agit de s'assurer que les atteintes à la propriétés privée, le coût financier et éventuellement les inconvénients d'ordre social ou l'atteinte à d'autres intérêts publics que les IOTA comportent ne sont pas excessifs par rapport à l'intérêt qu'ils présentent.

Une demande de Déclaration d'Utilité Publique se présente sous la forme d'un dossier qui doit comporter :

• Une notice explicative ; • Le plan de situation ; • Le plan général des travaux ; • Les caractéristiques principales des ouvrages les plus importants ; • L'appréciation sommaire des dépenses.

Le dossier de demande d'autorisation d'utilisation d'eau en vue de la consommation humaine présenté aux autorités sanitaires et administratives doit comprendre :

2 • Le nom de la personne responsable de la production, de la distribution ou du conditionnement d'eau : • Les informations permettant d'évaluer la qualité de l'eau de la ressource utilisée et ses variations possibles ; • L'évaluation des risques de dégradation de la qualité de l'eau ; • -En fonction du débit de prélèvement, une étude portant sur les caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du secteur aquifère ou du bassin versant concerné, sur la vulnérabilité de la ressource et sur les mesures de protection à mettre en place ; • L'avis de l'hydrogéologue agréé en matière d'hygiène publique ; • La justification des produits et des procédés de traitement à mettre en œuvre ; • La description des installations de production et de distribution d'eau; • La description des modalités de surveillance de la qualité de l'eau.

La procédure requiert que la demande préalable à la Déclaration d'Utilité Publique requise au titre du Code de la Santé Publique soit soumise à une enquête publique, celle-ci est notamment ; • visée par les dispositions du titre 1er du Code de l'Expropriation pour cause d'utilité publique ; • réalisée dans les conditions prévues par les articles L 123-1 et suivants et R123-1 et suivants du Code de l'Environnement relatifs aux champs d'application , objet, procédure et déroulement de l'enquête publique ; • liée à l'article L215-13 du Code de l'Environnement ; • encadrée par les dispositions des articles L. 1321-1 et suivants et R1321-1 et suivants du Code de la Santé Publique relatifs aux eaux destinées à la consommation humaine à l'exclusion des eaux minérales naturelles ; • conduite par le commissaire-enquêteur désigné par la Décision n° E1600201/34 du 28 Octobre 2016 de Madame le Président du Tribunal Administratif de Montpellier ; • ouverte et organisée par l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016 de Monsieur le Préfet de l'Aude.

1.1.2 L'enquête publique relative à la demande d'autorisation unique requise au titre du code de l'Environnement (Eaux et milieux aquatiques)

En principe, sont soumis à autorisation de l'autorité administrative , les installations, ouvrages, travaux et activités (IOTA) qui sont susceptibles de présenter des dangers pour la santé et la sécurité publique, de nuire au libre écoulement des eaux, de réduire la ressource en eau, d'accroître notablement le risque d'inondation,de porter gravement atteinte à la qualité ou à la diversité du milieu aquatique, notamment aux peuplements piscicoles.

L'enjeu majeur lié à la demande d'autorisation unique requise au titre du Code de l'Environnement (Eau et Milieux aquatiques) est la préservation de la quantité et de la qualité des eaux.

Dans le respect des grands principes d'une gestion équilibrée de la ressource en eau et des milieux aquatiques, l'objectif général du régime de l'autorisation est de réduire les incidences affectant l'eau et les milieux aquatiques par des prescriptions et une surveillance adaptée.

Une demande d'autorisation unique , requise au titre du Code de l'Environnement (Eaux et milieux aquatiques) se présente sous la forme d'un dossier qui doit comporter : 3 • Le nom et l'adresse du demandeur ; • L'emplacement sur lequel les IOTA doivent être réalisées ; • -la nature, la consistance, le volume et l'objet de l'ouvrage, de l'installation, des travaux ou de l'activité envisagés, ainsi que la ou les rubriques de la nomenclature dans lesquelles ils doivent être rangés ; • Un document :

a) :Indiquant les incidences directes et indirectes, temporaires et permanentes, des IOTA sur la ressource en eau,le milieu aquatique, l'écoulement,le niveau et la qualité des eaux, y compris de ruissellement,en fonction des procédés mis en œuvre, des modalités d'exécution des travaux ou de l'activité, du fonctionnement des ouvrages ou installations, de la nature, de l'origine et du volume des eaux utilisées ou affectées et compte tenu des variations saisonnières et climatiques ;

b : Comportant l'évaluation des incidences des IOTA sur un ou plusieurs sites Natura 2000 , au regard des objectifs de conservation de ces sites ;

c : Justifiant, le cas échéant,de la compatibilité du projet avec le schéma directeur ou le schéma d'aménagement et de gestion des eaux et avec les dispositions du plan de gestion des risques d'inondation et de sa contribution à la réalisation des objectifs visés à l'article L. 211.1 ainsi que des objectifs de qualité des eaux ;

d : Précisant,s'il y a lieu , les mesures correctives ou compensatoires envisagées ;

e : Les raisons pour lesquelles le projet a été retenu parmi les alternatives ainsi qu'un résumé non technique .

• Les moyens de surveillance prévus et, si l'opération présente un danger,les moyens d'intervention en cas d'incident ou d'accident ; • Les éléments graphiques, plans ou cartes utiles à la compréhension des pièces du dossier.

La procédure requiert que la demande préalable à l'autorisation requise au titre du Code de l'Environnement soit soumise à une enquête publique, celle-ci est :

• réalisée dans les conditions prévues par les articles L123-1 et suivants et R1233-1 et suivants du Code de l'environnement ( champ d'application, objet, procédure et déroulement de l'enquête publique) ;

• lié à l'article L215-13 du Code de l'environnement (police et conservation des eaux) portant sur la Déclaration d'Utilité Publique des travaux de dérivation des eaux ;

• encadrée par les articlesL214-1 et suivants du Code de l'environnement relatifs aux régimes d'autorisation ou de déclaration concernant les activités, installations et usage ( titre eau et milieux aquatiques) et R124-1 et suivants relatifs aux procédures d'autorisation ou de déclaration ;

• prévue à l'article R214-8 du Code de l'Environnement ;

• potentiellement concernée par l'expérimentation d'une autorisation environnementale unique pour les projets soumis à la Loi sur l'Eau ; 4 • Conduite par le Commissaire-enquêteur désigné par la Décision n° E1600201/34 du 28 Octobre 2016 de Madame le Président du Tribunal Administratif de Montpellier ;

• ouverte et organisée par l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016 de Monsieur le Préfet de l'Aude.

1.2 : PRESENTATION DE LA COMMUNE ET DES SECTEURS CONCERNES

1.2.1 : La commune de Coustouge

Coustouge est un petit village du département de l'Aude, situé à 34 kilomètres de et intégré au canton de Durban-Corbières et à la « Communauté de communes de la Région Lezignanaise, Corbières et Minervois ».

La commune est accessible par la RD 106 et la RD 323, elle compte 102 habitants permanents en 2015,celle de Jonquières :57 et Saint Laurent de la Cabrerisse : 767, la population est restée stable depuis l'année 2011. Le territoire de Coustouge s'étend sur 9,62 ha.

Coustouge, village fondé au temps de Charlemagne, présente une architecture remarquable, c'est une « circulade » bâtie autour de son église romane du 12è siècle, de nombreux vestiges de l'époque préhistorique et médiévale ont été rassemblés en une salle d'exposition permanente.

L'équipe municipale a entrepris plusieurs chantiers très importants pour maintenir à ce petit village, une bonne qualité de vie, comme la création d'une station d'épuration , la rénovation du réseau des eaux usées. L'eau a été un sujet d'actualité en 2014 , une des deux sources alimentant la commune s'étant subitement tarie, nécessitant un ravitaillement temporaire en eau potable par camions et la recherche d'une autre ressource, objet de la présente enquête publique.

Le paysage est une alternance de garrigue et de pinèdes qui côtoient les premières vignes du cru Corbières.

De nombreux chemins de randonnée ont été tracés , en particulier « la ronde au cœur des Corbières », un parcours de 12 km entre Jonquières, Coustouge et Thézan.

La forêt de conifères de l'aire d'alimentation de la source captée est soumise au régime forestier.

La source s'inscrit dans le réseau Natura 2000 avec la ZPS « Corbières Orientales » FR 9112008 au titre des oiseaux mais n'a pas d'arrêté de protection de biotope.

Le vallon du Rabet (ou de la Roubine) est placé en Zone Naturelle d'Intérêt Ecologique Faunistique et Floristique de type II. Un ruisseau y coule : le ruisseau du Rabet (nommé vers l'amont de la Robine), affluent rive droite de la Nielle, lui même affluent rive droite de l'Orbieu, affluent de l'Aude médiane.

5 Le territoire subit la contrainte des risques : mouvements de terrain - feux de forêts – séismes (zone 1).

La commune est concernée par le Schéma Directeur d'Aménagement et de Gestion des Eaux Rhône-Méditerranée (SDAGE).

• Le secteur concerné

Principaux éléments environnementaux et vulnérabilité de la ressource

L'environnement de la source , lieu-dit « Les Prats » est constitué, à l'ouest par un environnement exclusivement forestier, garrigue, landes et broussailles, au niveau de la route , située en contrebas,on trouve un potager et environ 1 ha de vignes.

Trois maisons individuelles jouxtent la route, dont deux anciennes métairies restaurées. deux d'entre elles possèdent leur propre forage et équipées de dispositifs d'assainissement autonomes non vérifiés,

A l'est de la route, on trouve des vignes, des vergers, sur environ 2 ha, des oliveraies, des bois de feuillus et quelques jardins potagers,une aire de stationnement et un ancien dépôt de matériaux, acquits par le Syndicat Intercommunal pour la Protection et le Transport d'Eau de la Vallée de la Robine.

Quatre ruines, anciens locaux agricoles ou bergeries, sont présentent,dont l'une en surplomb du site sourcier (parcelle N° 705) ainsi qu'un élevage équin familial (moins de 10 bêtes) à 300m de la source.

1.2.1 Situation et caractéristiques de la source Des Prats

Le captage est situé sur la commune de Coustouge, au lieu dit « les Prats » • section A 02 • parcelles : N) 321,323,324,et 325 • Coordonnées Lambert II étendu : X= 631.66 Y= 1784.68 Z= 153m

Le captage est constitué de plusieurs griffons alignés sur 60 mètres. Ces venues d'eau sont captées »au rocher » et dirigées vers une chambre de collecte. L'eau est ensuite dirigée vers une bâche de pompage de 10m3, munie de 2 pompes de 6m3/h, située de l'autre côté de la route puis refoulée vers le réservoir de Coustouge, qui est raccordé à celui de Jonquières.

6 7

8 1.2.2 Caractéristiques géologiques et hydrogéologiques

Dans le secteur du captage, les terrains sont constitués de colluvions et alluvions de fond de vallon, de molasses de , de limons fluviatiles et calcaires lacustres, ainsi que de calcaires, marnes et grès.

La source des Prats émerge au niveau de la formation des grès de l'Ilerdien, dont les terrains sont en partie recouverts par des colluvions quaternaires. La zone présente une prédominance de failles qui jouent vraisemblablement un rôle important dans l'infiltration et le filtrage des eaux souterraines.

Selon le bureau d'études,l'aquifère est de nature fissurée, composé de couches perméables (calcaires et gréseuses), semi-perméables (marno -gréseuses) à imperméables (marnes). Une faille proche pourrait réunir ces couches et guider les eaux vers la source des Prats. Lors des travaux, plusieurs venues d'eau « au rocher » ont été dégagées, avec un écoulement visiblement artésien. La température de l'eau marque des circulations profondes et l'écart entre débits extrêmes, confirme des écoulements en milieu souterrain, fissuré et ouvert.

La vulnérabilité intrinsèque de l'aquifère est qualifiée de faible, selon le bureau d'étude et l'hydrogéologue agréé. Les risques principaux identifiés de pollution sont liés aux éventuelles pertes d'huile et carburants des véhicules, à l'usage d'engrais et de pesticides ainsi qu'à la mauvaise conception des forages existants.

1.3 PRESENTATION DE LA DEMANDE

• cadre juridique

- Le Code de l'Expropriation pour cause d'utilité publique encadre les opérations soumises à Déclaration d'Utilité Publique.

Le contenu attendu du dossier de demande de Déclaration d'Utilité publique est défini à l'article R.1124-4 du Code de l'Expropriation pour cause d'utilité publique.

• Le Code de la Santé Publique prescrit l'instauration de périmètres de protection des captages. Il encadre les autorisations préfectorales nécessaires pour distribuer l'eau au public et traiter l'eau destinée à la consommation humaine.

Le contenu attendu du dossier de demande d'autorisation d'utilisation d'eau en vue de la consommation humaine est défini à l'article R. 1321-6 du Code de la Santé Publique.

• Le code de l'Environnement encadre les installations, ouvrages, travaux et activités qui sont soumis à autorisation ou à déclaration suivant les dangers qu'ils présentent et la gravité de leurs effets sur la ressource en eau et les écosystèmes. 9 Le contenu attendu du dossier de demande d'autorisation requise au titre du Code de l'Environnement (Eaux et milieux aquatiques et marins) est défini à l'article R.214-6 du Code de l'Environnement.

En outre, dans le cadre de l'expérimentation d'une autorisation environnementale unique pour les projets soumis à la loi sur l'Eau, l'Ordonnance N° 2014-619 du 12 Juin 2014 et son Décret d'application prévoit un ensemble d'informations complémentaires.

• Pièces du dossier

Le dossier présenté :

Il comprends la demande d'autorisation au titre du Code de la Santé Publique, qui comporte un mémoire explicatif, des pièces graphiques et des pièces complémentaires dont l'avis de l'hydrogéologue agréé et une demande d'autorisation au titre du Code de l'Environnement (Eaux et milieux aquatiques). En outre sont joints au dossier les états parcellaires, l'estimation des coûts de procédure et des travaux, ainsi que les plans des périmètres de protection.

1.3.1 Caractéristiques principales

Identification du demandeur

La demande est présentée par le Syndicat Intercommunal pour la Production et le Transport d'Eau Potable de la Vallée de la Robine dont le Président est Monsieur Jacques Piraud, adjoint au maire de Jonquières.

La source des Prats est destinée à l'alimentation de Coustouge , Jonquières et, à terme, Saint Laurent de la Cabrerisse, villages intégrés à l'arrondissement de Narbonne, au canton de Durban- Corbières et à la « Communauté de communes de la Région Lésignanaise, Corbières et Minervois ».

Population concernée

En 2015 la population de Coustouge est de 102 habitants permanents et 80 habitants saisonniers soit un total de 182 personnes. La population de Jonquières est de 57 habitants permanents en 2015 et 23 saisonniers , soit un total de 80 personnes.Le cumul des deux villages s'élève à : 260 habitants.

La projection de la population estimée en 2030, suivant l'évolution constatée de 1968 à 2015, s'élèverait au total à 313 habitants .

Débit de la source

Le débit jaugé régulièrement par le Président du Syndicat pendant 6 mois du 21/07/2014 au 16/01/2015 indique un débit maximum de 450 m3/j. , moyen de 170 m3/j. : moyenne de 170 m3/j.

10 Besoins et prélèvements demandés

Le prélèvement sollicité est basé sur : • population actuelle et future (cf.§ précédent) • consommation 200l/j/hab. (préconisation ARS et Agence de l'Eau) • consommations communales non comptabilisées car dérisoires. • pas d'évolution du rendement des réseaux : Coustouge : 86%, Jonquières : 84% (estimation assemblée départementale in dossier de demande de subvention sept/ 2014) • durée de la pointe estivale : 65/j./an. • Les besoins annuels estimés s'élèvent à 12946 m3 en 2015 et 16250 m3/an à l'horizon 2030 , soit 63 m3/jour ou 2,6 m3/h.

La disponibilité du débit serait quasiment assurée d'autant que l'usage de la source communale captée de Fraîsse est conservé.

1.3.2 Les ouvrages de prélèvements et leur protection

Localisation de la source

La source est située à 2,4 km au NW de Coustouge et 2,7 km au N de Jonquières, à 10 m en bordure de la route D 106 menant à Saint Laurent de la Cabrerise, dans la vllée de la Robine (ou de Rabet), en pied de versant bois” exposé à l'Est, site non inondable.

Situation cadastrale

Sur la commune de Coustouge, lieu-dit Les Prats, dans la section A102, plusieurs griffons alignés sur environ 60 m sis parceles N°321,323,324,325.

Le syndicat a acquis les parcelles N° 321, 322, 323, 324, 325pp, 329pp, 349, 350 pour une superficie totale de 2370 m2.y compris les parcelles d'installation de la chambre de concentration des venues d'eau et de la bâche de pompage.

Mode de captage

Le captage des venues d'eau est réalisé au gîte rocheux après déblaiement de limons, formations de pente et dépôts historiques.

Les études d'esquisse réalisées par Hydro Géo. Consult, ont prévu de coiffer chaque griffon au moyen d'une boite aveugle en béton armé hydrofugé de 1m2 sur 0,50 m, boites raccordées par tube PEHD PN 12,5 , diamètre 110mm à une chambre de collecte de 3,8 m2 x 2,5m comprenant un bassin de réception avec possibilité de jauger au seau chaque venue d'eau, vannes, accès par capot inox de 600mm de diamètre, verrouillable et pourvu d'une échelle tube inox, cheminée d'aération. Le trop- plein et la vidange aboutissant de l'autre côté de la route en contrebas.

11 Les boites sont enterrées et repérées en surface par des bornes. L'amenée d'eau est gravitaire jusqu'à la bâche de pompage située de l'autre côté de la route (parcelle N° 349).

Bâche de reprise

Sur la parcelle N° 349, on trouve une bâche de 10m3 attenante à un local technique, abritant le groupe de surpression composé de 2 pompes de 6 m3/h. Chacune, fonctionnant en alternance ou en simultané et pourvues d'un compteur. Aucun produit ne sera stocké à l'intérieur du local.

Clôture

Le périmètre de protection immédiate du site sourcier et de la bâche de pompage sera ceinturé d'une clôture treillis soudé plastifié maille 50x50 d'une hauteur de 2m, posée sur des poteaux, té de 35 avec 2m d'entraxe.

• 1.3.3 RESERVOIRS ET CANALISATION PRINCIPALES

• Réservoirs de stockage et de pompage

Le dossier recense 3 réservoirs :

• Réservoir de Coustouge construit en 1968 d'une capacité de 250 m3, • Réservoir de Jonquières construit en 1965 d'une capacité de 100 m3 • Ancien réservoir de Brézeil situé à Coustouge datant de 1932 d'une capacité de 150 m3 mais constituant une simple réserve incendie.

• Bâche de répartition et de pompage « aval citerne » situé à Jonquières d'un volume de 20 m3 et comportant 3 pompes de 5 m3/h en alternance.

- Bâche de pompage « Les Prats » située à Coustouge (présente demande) d'un volume de 10 m3 et comportant 2 pompes de 6 m3/h, en alternance ou en simultané.

Les débits entrant dans les réservoirs de Coustouge et Jonquières sont mesurés par compteur et télé-relevés.

12 • • Canalisations d'adduction et de distribution

Longueur des adducteurs

• Réseau antérieur :

• De la bâche de répartition source de la Citerne au réservoir de Coustouge : 1450m (gravitaire) • ID au réservoir de Jonquières : 1100 m ( refoulement) • De la source du Fraïssé à la bâche de répartition de la Citerne : 2450 m (gravitaire)

• Réseau projeté :

• De la bâche de reprise de la source « Les Prats » au réservoir de Coustouge : 3000 m (refoulement)

Notons que l'interconnexion avec le réseau de distribution de Saint Laurent de la Cabrerisse est programmé en 3ème tranche du projet.

• Gestion de la ressource

Le dossier d'enquête préconise la tenue d'un tableau de bord dans lequel sont confrontés les données pluviométriques quotidiennes locales et les débits ; permettant de prévoir le capital disponible et le déficit souvent conjugué à la demande accrue en été, et , éventuellement, d'anticiper le transport d'eau dans un sens ou dans l'autre avec la commune voisine de Saint Laurent de la Cabrerisse.

1.3.4 QUALITE DE L'EAU

• Première analyse

La prise d'eau pour analyse a été réalisée le 19/11/2014 , à la sortie d'un tube en PVC de diamètre 100 mm posé sur le sol de façon à canaliser l'écoulement de sortie de 60 m de tranchée ouverte durant 3 mois.

Le rapport d'analyse d'Eurofins IPL Sud, transmis par l'ARS le 2/12/2014, indique qu'aucun dépassement des limites de qualité fixées pour la production d'eau destinée à la consommation humaine n'a été relevé.

La formule ionique de l'eau est ; HCO3-SO4-CL-et CA-Mg-Na. Le faciès chimique dominant « bicarbonaté calcique » et secondaire « sulfaté magnésien » est en accord avec la lithologie du système aquifère : calcaire, grès à ciment calcaire,marne.

13 D'après la conductibilité, la minéralisation est jugée moyenne.

L'équilibre calco- carbonique de l'eau la qualifie d'incrustante . Précipitation du calcaire confirmée par la présence de moellons en travertin dans des murets de soutènement en aval de l'autre côté de la route et dans des bâtis alentour en ruine.

La dureté calculée de l'eau est de 32°3, classée dure.

Des traces de présence d'escherichia coli, ont été relevées, bactérie fécale des mammifères, ceci n'est pas surprenant, aux dires du rapport, car le prélèvement a été effectué en sortie d'une longue tranchée laissée ouverte pendant 3 mois. Par ailleurs des traces de pesticides ont été trouvées, provenant vraisemblablement du petit jardin potager situé près de la source.

Le dossier préconise une nouvelle analyse des réception des travaux de captage, ce qui a été fait et s'est avéré satisfaisant.

Les paramètre de mesure de la température de l'eau montrent une excellente stabilité physico- chimique de la source et traduisent une ressource d'origine profonde.

1.3.5 CHOIX DES PRODUITS ET PROCEDES DE TRAITEMENT

• AU RESERVOIR DE COUSTOUGE

Le traitement se fait dans la chambre des vannes et a été mis en place en 2002. Il s'agit d'un traitement UV de 15 m3/h avec deux lampes de 120W. L'unité UV est équipée en tête d'un filtre à poche à mailles de 10 um. Le filtre est installé en amont du réservoir, un compteur a été installé en 2011.Le rapport préconise le déplacement du filtre en aval du réservoir et en amont du traitement UV.

Les analyse effectuées donnent des résultats conformes aux normes physico-chimiques et bactériologiques des eaux brutes destinées à la production d'eau potable. Cependant, , compte-tenu de la teneur en carbone organique qui peut-être élevée, l'attention est attirée sur la nécessité d'un traitement de désinfection suivi et constant.

• AU RESERVOIR DE JONQUIERES

L'eau arrivant au réservoir est traitée avant entrée dans la cuve par injection de chlore via une pompe doseuse asservie au compteur d'arrivée.

14

1.3.6 DISPOSITIONS MISES EN OEUVRE POUR ASSURER LA SURVEILLANCE DES INSTALLATIONS DE TRAITEMENT

• AU NIVEAU DE LA SOURCE DES PRATS

Les analyses de contrôle sanitaire sont préconisées dans la chambre de collecte des mélanges des griffons, à raison d'une analyse tous les 5 ans.

La ressource captée étant d'origine profonde,le nettoyage de la chambre de collecte est préconisée tous les 3 à 5 ans.

L'intégrité de la chambre, de son accès et de sa clôture doivent être surveillé régulièrement.

Les opérations d'entretien, de maintenance , de jaugeage , relevé des compteurs et prélèvement pour analyse, seront relatées dans un cahier tenu à disposition de l'Agence Régionale de Santé.

• AU NIVEAU DU TRAITEMENT DE COUSTOUGE ET DE LA DISTRIBUTION

Le dossier DUP de Pure Environnement mentionne des recommandations :

• Contrôler régulièrement le fonctionnement de l'appareil UV. • Nettoyage périodique des lampes et remplacement si nécessaire. • Réglage de la cellule photo-électrique par un laboratoire spécialisé. • Suivi de la qualité de l'eau avant et après traitement. • Surveillance et entretien assuré par un personnel qualifié, déclenché soit par déclenchement d'un système d'alerte, soit en application d'un calendrier d'entretien systématique, les opérations effectuées étant consignées dans un carnet d'entretien. • Surveillance de la qualité de l'eau produite par une analyse RP tous les 5 ans à la source de la Citerne si son usage est maintenu. Deux analyses P1 tous les ans et une P2 tous les 5 ans en sortie du traitement UV. 4 analyses D1 par an et une D2 tous les 5 ans aux robinets normalement utilisés pour la consommation humaine.

• AU NIVEAU DU TRAITEMENT DE JONQUIERES ET DE LA DISTRIBUTION

Sont préconisés :

• La surveillance 2 fois par semaine du niveau de remplissage de la cuve à eau de javel, vérification de l'état et du fonctionnement des différents organes, contrôle au niveau du réservoir et à quelques points du réseau du taux de chlore résiduel au moyen d'un kit d'analyse. Réglage du débit de la pompe doseuse pour maintenir une concentration minimale en chlore libre de 0,3 mg/l en sortie du réservoir et 0,1 mg/l le long du réseau.

15 • Qualité de l'eau produite surveillée par 2 analyses P1 tous les ans et une P2 tous les 5 ans en sortie du traitement. • 3 analyses D1 par an et une D2 tous les 5 ans aux robinets normalement utilisés pour la consommation humaine.

1.3.7 PRINCIPALES CARACTERISTIQUES GEOLOGIQUES ET HYDROGEOLOGIQUES DU SECTEUR AQUIFERE CONCERNE

• CONTEXTE GEOLOGIQUE LOCAL

La source émerge d'un puissant ensemble de terrains sédimentaires déposés durant un peu plus de 30 millions d'années entre la fin du Crétacé et le début de l'ère Tertiaire, formé de séquences répétitives de calcaires, marnes, grès marneux, grès à ciment calcaire et conglomérat grossier à éléments roulés, calcaires et gréseux dominants,tous matériaux d'origine continentale distraits de quelques incursions marines.

Au plan structural , l'ensemble des terrains sont inclinés vers le SW , très pentus au niveau de la source des Prats ( 75 à 90°), la cartographie montre un réseau très dense de failles, orientées principalement NE-SW.

• CARACTERISTIQUES DE LA SOURCE

Après dégagement des terres, il s'est avéré que la source est, en fait, une ligne sub - méridienne d'au moins 5 venues d'eau contractées ou griffons sur plus de 60 m de long.

L'hydrogéologue a conclu à un écoulement pérenne de la source, visiblement de type artésien , l'anomalie thermique constante de l'eau (6°5), suggère des circulations à environ 215 m de profondeur.

L'écart entre débits extrêmes d'un facteur 10 (50 à 500 m3/j) trahit un milieu souterrain ouvert, fissuré et non interstitiel, avec un lieu de recharge de l'aquifère pas très éloigné.

• MESURES DE PROTECTION PROPOSEES

• PERIMETRE DE PROTECTION IMMEDIATE

Représenté figure 3 en annexe au dossier, il comprends le site sourcier , environ 1770 m2 et la bâche de pompage d'environ 320m2 de part et d'autre de la route.

16 Recommandations

• Les parcelles doivent être acquises en pleine propriété par le Syndicat et clôturées sur une hauteur de 2m. • Sur la chambre de concentration des émergences et sur la bâche de pompage doivent être installées des fermetures de sûreté et des alarmes anti-intrusion • Les sols doivent être enherbés,nivelés, légèrement en pente vers le fossé de la route (site sourcier) et le ruisseau du Pré (bâche de pompage). • Tonte au moins 2 fois/an avec un matériel en bon état et rempli en carburant à l'extérieur de la clôture. • Aucun dépôt d'aucune sorte ne doit être toléré.

PERIMETRE DE PROTECTION RAPPROCHEE

Il est proposé d'assimiler le périmètre rapproché aux deux tiers environ de l'aire d'alimentation de la source établie à partir du bilan d'eau annuel en l'augmentant de parcelles des lieux-dits les Prats et Las Crabos, situées en contrebas de la route jusque et y compris le ruisseau de la Robine (fig.13).

La surface cadastrée est de 1,03 km2

3 communes sont concernées: Coustouge, Jonquieres et Saint Laurent de la Cabrerisse.

Le dossier propose de distinguer 2 zones, désignées par A et B en considérant l'éloignement de la source et de l'hydrogéologie mal cernée à l'est de la route (zone B).

Un tableau, très complet, recense les prescriptions qui concernent les activités, installations ou occupations existantes ou susceptibles de se produire dans l'état actuel et de l'évolition prévisible de l'environnement. Il est préconisé de maintenir ces zones en état naturel et agricole.

PERIMETRE DE PROTECTION ELOIGNEE

Il concerne la pointe ouest de l'aire d'alimentation du captage , soit à peu près son tiers, et affecte les communes de Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse.

Il est préconisé que toute activité nouvelle devra prendre en compte la protection de la ressource en eau souterraine; à cet égard, les documents d'incidence ou d'impact à fournir au titre des réglementations devront considérer les risques de pollution de l'aquifère capté. L'avis d'un hydrogéologue agréé est jugé indispensable.

17 ASPECTS FINANCIERS

Le coût de la procédure pour le captage s'élève à 9770 euros hors taxes.Le montant total des travaux nécessaires a été estimé à 146075 euros ht. Et 11000 euros ttc pour le coût d'acquisition du foncier.

1.4 PROCEDURE ET CADRE DE L'ENQUÊTE

1.4.1 Historique des IOTA et des demandes

Il ressort des éléments contenus au dossier que :

Durant l'été 2014, une totale pénurie d'eau est apparue au village de Coustouge, suite au tarissement irréversible de la source de la Citerne. La source du Fraîsse, partagée avec la commune de Jonquières , ne suffisait pas à couvrir les besoins de la population, contraignant à un ravitaillement provisoire par camions-citernes.

Cette situation a conduit à rechercher une solution pérenne et satisfaisante au plan sanitaire, qui a été trouvée en la source « des Prats ».

Le 16 Octobre 2014, le Conseil Municipal de Coustouge, a lancé la procédure de DUP de la source des Prats.

Le 28 Janvier 2015, la commune de Coustouge a transféré ses compétences production et transport d'eau au Syndicat Intercommunal pour la Production et le Transport d'Eau potable de la Vallée de la Robine. Ce dernier a repris à son compte le marché passé avec la société Hydro-Géo- Consult sise à Narbonne pour l'assistance à Maître d'ouvrage et la conduite du dossier de DUP de la source des Prats.

Le 28 Janvier 2015, l'acquisition des terrains du périmètre immédiat est décidée et passée devant Maître Brousse, notaire à (11200).

Le 17 Avril 2015, l'hydrogéologue agréé, Monsieur Jean-Louis Lenoble , a remis son avis, concernant l'aménagement du captage et sa protection.

18 Le 10 Octobre 2016, l'Agence Régionale de l'Eau a déclaré le dossier recevable pour faire l'objet de la procédure d'enquête publique.

1.4.2 Consultation des Conseils Municipaux des communes concernées

L'Arrêté Préfectoral d'ouverture et d'organisation de l'enquête du 6 Décembre 2016, prévoyait en son Article 7 que les Conseils Municipaux des communes de Coustouge, Jonquières, Saint Laurent de la Cabrerisse étaient invités à donner leur avis dès l'ouverture de l'enquête et au plus tard dans les 15 jours suivant la clôture de cette dernière.

Le Conseil Municipal de la commune de Coustouge a délibéré le 14 Février 2017 et à émis un avis favorable, à l'unanimité ,sur les demandes présentées à l'enquête publique.

Le Conseil Municipal de la commune de Jonquières a délibéré le 23 Janvier 2017 et à émis un avis favorable, à l'unanimité,sur les demandes présentées à l'enquête publique.

Le Conseil Municipal de la commune de Saint Laurent de la Cabrerisse n'a pas souhaité donner un avis et n'a donc pas délibéré sur ce sujet. (Rappel avait été donné par le Commissaire- enquêteur le 26 Janvier et le 24 Février 2017 sur les dispositions prévues à l'Article 7 de l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016).

1.4.3 Insertion de l'enquête publique dans la procédure

L'enquête publique est menée selon les modalités énoncées au chapitre III du titre II du livre Ier du Code de l'Environnement dans ses parties législatives et réglementaires, à savoir les articles L.123-1 et suivants et R.123-1 et suivants relatifs aux champs d'application, objet, procédure et déroulement de l'enquête publique.

L'enquête publique a pour objet d'assurer l'information et la participation du public ainsi que la prise en compte des intérêts des tiers lors de l'élaboration des décisions susceptibles d'affecter l'environnement. D'une manière générale, elle doit permettre de s'assurer de la bonne prise en compte des préoccupations environnementales et de confirmer l'utilité publique et l'intérêt des IOTA.

Durant l'enquête publique, le dossier est mis à la disposition du public. Il est accompagné d'un registre d'enquête,afin de recueillir ses appréciations, ses suggestions, et, éventuellement, ses contre-propositions.

L'enquête publique conduit à l'établissement:

– d'un rapport qui relate le déroulement de l'enquête et examine les observations recueillies; – d'un document consignant les conclusions motivées du Commissaire-enquêteur, en précisant si ses conclusions sont favorables, favorables sous réserve ou défavorables au projet.

19 Les observations et propositions recueillies au cours de l'enquête sont prises en compte par le maître d'ouvrage et par l'autorité compétente pour prendre la décision.

1.4.4 Désignation du Commissaire-enquêteur

Par lettre enregistrée le 25 Octobre 2016 au Tribunal Administratif de Montpellier, Monsieur le Préfet du département de l'Audea demandé la désignation d'un Commissaire-enquêteur.

Par décision du Premier Conseiller délégué à cette fin par Madame le président du Tribunal Administratif de Montpellier N° E16000201/34 en date du 28 Octobre 2016, Monsieur Jean-Pierre MOULIN a été désigné en qualité de Commissaire-enquêteur (cf; Annexe 1).

Le Commissaire-enquêteur a confirmé et déclaré sur l'honneur auprès du Tribunal Administratif: – ne pas exercer et ne pas avoir exercé au titre de fonctions précédentes des activités qui pourraient être jugées incompatibles avec les fonctions de Commissaire-enquêteur; – ne pas avoir d'intérêt personnel au projet.

1.4.5 Arrêté Préfectoral d'ouverture et d'organisation de l'enquête publique

L'autorité compétente, Monsieur le Préfet du département de l'Aude, a prescrit l'ouverture et l'organisation de l'enquête publique par Arrêté Préfectoral en date du 6 Décembre 2016 (cf. Annexe 2).

Dans ses vus, cet arrêté expose que le projet et l'enquête publique répondent à un ensemble de textes et documents (Code de l'expropriation pour cause d'utilité publique, Code de l'Urbanisme , Code de la Santé publique, Code de l'Environnement etc...) lesquels traitent notamment:

– des droits des cytoyens dans leurs relations avec les administrations;

– de l'enquête publique et des opérations suceptibles d'affecter l'environnement;

– des procédures d'autorisation et de déclaration (Eau et milieux aquatiques et marins);

– de la mise en place du périmètre de protection autour du point de prélèvement d'eau destinée à la consommation humaine.

20 Cet arrêté précise:

– L'objet de l'enquête, la date à laquelle celle-ci sera ouverte et sa durée (article 1);

– La ou les décisions pouvant être adoptées au terme de l'enquête et l'autorité compétente pour prendre la décision (article 1);

– Le nom et la qualité du Commissaire-enquêteur;

– Les lieux, jours et heures ou le public pourra consulter le dossier d'enquête et présenter ses observations sur le registre ouvert à cet effet, ainsi que le siège de l'enquête ou toute correspondance relative à l'enqête peut être adressée au Commissaire-enquêteur (article 3);

– La durée et les lieux ou, à l'issue de l'enquête, le public pourra consulter le rapport et les conclusions du Commissaire-enquêteur (article 11);

– L'identité de la ou des personnes responsables du projet, plan ou programme ou de l'autorité auprès de laquelle des informations peuvent être demandées ( article 4);

– L'adresse du site internet sur lequel des informations relatives à l'enquête pourront être consultées (article 11);

– Mention que toute personne peut, sur sa demande et à ses frais, obtenir communication du dossier d'enquête publique auprès de l'autorité compétente pour ouvrir et organiser l'enquête dès la publication de l'arrêté d'ouverture de l'enquête (article 3).

21 2.DEROULEMENT DE L'ENQUÊTE

2.1 PREPARATION DE L'ENQUÊTE

2.1.1 Préparation avec les services de l'Etat

Le 25 Novembre 2016, le Commissaire-enquêteur s'est déplacé en Préfecture de l'Aude à Carcassonne pour prendre contact avec Madame De Canonville, responsable de la gestion du dossier à la Direction des collectivités et du territoire. La date de démarrage de l'enquête publique, les dates de réception du public dans les 3 communes concernées, ont été arrêtées d'un commun accord. Le Commissaire-enquêteur a paraphé les dossiers qui seront fournis aux 3 communes.

A cette même date, le Commissaire-enquêteur a rencontré le fonctionnaire de l'Agence Régionale de Santé, instructeur du dossier (Monsieur Barriere) afin d'échanger sur le contexte de l'enquête.

Aucune difficulté particulière n'a été signalée par les services de l'Etat.

2.1.2 Préparation avec le Syndicat Intercommunal

Le 30 Novembre 2016, le Commissaire-enquêteur a rencontré Monsieur PIRAUD, Président du Syndicat Intercommunal pour la Protection et le Transport d'Eau Potable de la vallée de la Robine. Monsieur SEGUY, Maire de Coustouge était présent.

La discussion a porté sur la genèse de la demande du Syndicat, l'organisation matérielle des permanences destinées à recevoir le public, ainsi qu'une visite du site de captage de la source des Prats, en compagnie de Monsieur Piraud.

Le Commissaire-enquêteur a été interrogé sur les modalités de publicité de l'enquête publique (affichage et insertions dans 2 journaux locaux), il a appporté les précisions nécessaires à son interlocuteur.

Notons que Monsieur Piraud, Président du Syndicat, a fait remarquer le délai, selon lui, jugé excessivement long (près d'un an) depuis la demande initiale du Syndicat adressée en Préfecture. La raison parait être une charge de travail conséquente auquelle les services de l'Agence Régionale de Santé ont été confrontés au cours de l'année 2016.

22 Avant le début de l'enquête publique ( 4 Janvier 2017), le Commissaire-enquêteur a pris contact avec les maires des communes de Jonquières et saint Laurent de la Cabrerisse pour leur préciser les obligations à remplir ainsi que les dates de réception du public en mairie.

2.2 COMPOSITION DU DOSSIER D'ENQUÊTE

Les pièces du dossier d'enquête ont été visées, côtées et paraphées par les soins du Commissaire-enquêteur, préalablement à leur dépot en mairie et leur mise à disposition du public.

. Le dossier comprends:

– Note de présentation ( page 1) – Délibération du conseil syndical lançant la procédure (page 4) – Gestion du prélèvement et de la distribution d'eau ( page 5) – Besoins en eau (page 6) – Descriptif des installations de production - distribution d'eau ( page 9) – Qualité de l'eau ( page 13) – Choix des produits de traitement ( page 16) – Surveillance des installations de traitement (page 17) – Caractéristiques géologiques et hydrogéologiques du secteur ( page 19) – Evaluation des risques de dégradation de la ressource (page 23) – Mesures de protection proposées (page 26) – Document d'incidence (page 32) – 13 figures ( plans et photos du site) – En annexe: Délibération du conseil syndical : sécurisation de l'alimentation en eau potable des communes de Coustouge et jonquières , séance du 28 Janvier 2015.

– Attestation notariée d'acquisition des parcelles du périmètre de protection immédiate de la source les Prats du 28 Janvier 2015. – Bulletin d'analyse d'eau brute effectuée en sortie de tranchée de reconaissance, prélèvement du 19 Novembre 2014 – ARS du 2 Décembre 2014) – Plans cadastraux vierges.

23 AVIS DE L'HYDROGEOLOGUE AGREE (M. LENOBLE) du 17 Avril 2015.

Le dossier comporte 33 pages et 13 annexes (plans, photos, rapports d'analyse.

Le dossier comporte 129 pages au total.

2.3 PUBLICITE DE L'ENQUÊTE

2.3.1 Avis publiés par voie de presse

L'enquête publique a été portée à la connaissance du public par un premier avis publié plus de quinze jours avant le début de celle-ci dans deux journaux différents:

– “La dépêche du Midi” Jeudi 15 décembre 2016 – “ Midi Libre” Vendredi 9 Décembre 2016

La publicité de l'enquête a été renouvellée par un second avis, publié dans les huit premiers jours de l'enquête dans deux journaux différents:

– “La dépêche du Midi” Jeudi 5 Janvier 2017 – “ Midi Libre” Jeudi 5 Janvier 2017 (CF annexe 1)

2.3.2 Avis publiés par voie d'affiches

L'annonce de l'enquête publique a été assurée par voie d'affichage:

– En mairies de Coustouge, Jonquières, Saint Laurent de la Cabrerisse: Affichage de l'Arrêté Préfectoral sur les panneaux d'affichage habituels et de l'avis d'enquête publique sur les mêmes panneaux, à l'extérieur et à l'intérieur des locaux, ainsi que sur le site du captage.

Les affiches, de grans format et de couleur jaune, comportaient bien toutes les informations nécessaires à une bonne information du public sur la tenue de l'enquête. Elles étaient bien visible de l'espace public.

Le 12 Décembre 2016, chaque mairie a attesté de l'affichage par un certificat d'affichage adressé au Commissaire -enquêteur par courriel. (cf. Annexe 2).

24 Le Commissaire-enquêteur a pu s'assurer de l'effectivité de l'affichage, sur place, le 4 Janvier 2017. Il en a vérifié le maintien les jours de tenue des permanences.

En vertu de l'article 6 de l'Arrêté préfectoral du 6 Décembre 2016, l'avis au public était consultable sur le site internet des services de l'Etat du département de l'Aude.

2.4 DUREE, JOURS ET HEURES DE L'ENQUÊTE

L'enquête publique s'est déroulée durant 36 jours consécutifs , du 4 Janvier au 8 Février 2017.

Durant cette période, les dossiers ont été mis à la disposition du public dans les mairies des 3 communes concernées.

2.5 PERMANENCES DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

Le Commissaire-enquêteur a été présent et s'est tenu à la disposition du public respectivement:

– Mairie de Coustouge: les 4 Janvier de 9H. à 12H. et 8 Février 2017 de 15H. À 18H. – Mairie de Jonquières: le 13 Janvier 2017 de 8H30 à 11H30. – Mairie de Saint Laurent: le 23 Janvier 2017 de 15H. À 18H.

Les permanences se sont tenues ,dans chacune des mairies, dans la salle de réunion du Conseil Municipal, ces salles étaient confortables et facilement accessibles au public.

Au cours des 4 permanences, aucune personne ne s'est présentée dans les 3 mairies , pour rencontrer le Commissaire-enquêteur, par ailleurs, aucune observation n'a été consignée sur les registres , ni aucun courrier reçu par les mairies de la part du public au sujet de l'enquête.

Selon les Maires des 3 villages, s'agissant d'une régularisation, cette situation est plausible et ne marque nullement un désintérêt de la part des citoyens mais une satisfaction globale sur la nouvelle ressource en eau potable qui a pu être trouvée et mise en oeuvre.

Par ailleurs, les terrains expropriés, appartenant au périmètre de protection immédiate, n'avaient soulevé aucune objection de la part des propriétaires, la surface concernée étant d'ailleurs assez limitée. 25 2.6 VISITE DES LIEUX

Le Commissaire-enquêteur a visité l'ensemble des sites lors de ses déplacements sur les 3 communes, les repérages sur le terrain lui ont permis d'avoir une connaissance globale des secteurs et une connaissance plus fine des sites présentant un enjeu spécifique.

Globalement, il a pu constater que les planches photographiques versées au dossier ainsi que les plans, correspondaient parfaitement à ce qu'il a pu examiner sur le terrain.

En particulier, il a été vérifié que les conditions d'occupation des sols correspondent fidèlement à ce qui figure dans le rapport, notamment en matière de voierie, constructions, aménagements et installations ou activités.

AUTRES INFORMATIONS

Le Commissaire-enquêteur a complété son information par des données recueillies notamment:

– Sur le site internet des 3 communes concernées; – Sur le site internet de la DREAL ; – Sur le site de l'Etat (www.aude.gouv.fr); – Sur le site du SDAGE Rhône-Mediterranée; – Sur le site de l'INSEE.

Il a ainsi pu recueillir des informations utiles et nécessaires à l'appréciation du dossier notamment:

– Sur la connaissance du territoire concerné et sa population; – Sur la connaissance de la stratégie globale de la préservation de la ressource en eau.

2.7 AUDITION DU PRESIDENT DU SYNDICAT

Le Commissaire-enquêteur a entendu Monsieur Jacques Piraud, Président du Syndicat Intercommunal pour la Protection et le Transport d'Eau Potable de la vallée de la Robine, à plusieurs reprises pour se concerter sur les modalités de l'enquête publique et son suivi.

Ces entretiens se sont déroulés dans un excellent climat, tout comme ceux tenus avec les Maires des communes de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse.

26 2.8 FORMALITES DE FIN D'ENQUÊTE

A l'expiration du délai d'enquête , le Mercredi 8 Février 2017, après l'heure de fermeture de la mairie de Coustouge, (18H.),le registre d'enquête a été clos par les soins du Commissaire- enquêteur en présence de Monsieur Piraud , Président du Syndicat.

Les registres d'enquête des communes de Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse ont été cloturés à la même date et à la même heure par les Maires des-dites communes et retournés au Commissaire-enquêteur.

Les dossiers d'enquête ont été retournés au Commissaire-enquêteur avec leurs pièces annexes par voie postale.

Aux termes de l'Article 9 de l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016, le Commissaire- enquêteur devait rencontrer, sous huitaine, le responsable du projet pour lui communiquer sur place les observations écrites et orales du public, recueillies durant l'enquête et consignées dans un procès-verbal de synthèse. Aucun citoyen ne s'étant présenté lors des permanences tenues dans les 3 communes, ni écrit au Commissaire-enquêteur, cet entretien n'a pas eut lieu, s'avérant totalement inutile au cas d'espèce.

27 CONCLUSIONS ET AVIS

1. SUR LE CONTEXTE ET LE DEROULEMENT DE L'ENQUÊTE

L'enquête publique unique a pour objet les demandes préalables à:

– L'autorisation de distribuer et traiter l'eau de la source “Les Prats” située à Coustouge au titre du Code de la Santé Publique ; – La Déclaration d'Utilité Publique; – Des périmètres de protection: périmètres immédiats, rapprochés et éloignés au titre du Code de la Santé publique; – Des travaux de dérivation des eaux souterraines au titre du Code de l'Environnement; – Le parcellaire en vue de déterminer exactement les parcelles à acquérir ou à grever de servitudes légales pour permettre la réalisation du projet.

Il s'agit d'une régularisation, l'ensemble des opérations ayant été effectuées, compte-tenu de l'urgence.

Sur la concertation préalable éventuelle du public

Le dossier d'enquête n'évoque pas ce point particulier, cependant, Monsieur Piraud , Président du Syndicat Intercommunal, a déclaré au Commissaire-enquêteur qu'une réunion publique s'était tenue au cours du premier semestre de l'année 2015.

Sur la consultation des Personnes Publiques

Le dossier d'enquête publique a été déclaré recevable par l'Agence Régionale de Santé le 10 Octobre 2016 et jugé complet et régulier, comprenant , notamment ,l'avis détaillé et jugé très argumenté, de l'hydrogéologue agréé, formulé le 17 Avril 2015 et mandaté par l'ARS (délégation territoriale de l'Aude). Une notice explicative , datée du 10 Octobre 2016, rédigée par l'Agence Régionale de Santé – délégation départementale de l'Aude- était jointe au dossier, celle-ci comporte 9 pages et est jugée suffisamment complète, synthétique et facilement compréhensible par le public, sur un sujet très technique.

L'hydrogéologue a émis un avis favorable à l'exploitation de la source des Prats, pour l'alimentation en eau potable des communes de Coustouge et Jonquières, sous réserve de la mise en oeuvre des mesures de protection et recommandations figurant dans son rapport et portant notamment sur les points suivants:

– surveillance de la qualité des eaux captées ; 28 – installations requises sur les périmètres de protection et, en particulier, surle périmètre de protection immédiat; – respect des protections édictées par la réglementation sur les 3 périmètres définis au dossier; – Faire contrôler par le SPANC l'assainissement des constructions individuelles situées dans le périmètre de protection rapproché, pour s'assurer de leur conformité face àla réglementation.

Sur les modalités et la mise en oeuvre de l'enquête publique

Il est estimé que l'ensemble des modalités suivantes ont été intégralement respectées :

avis d'ouverture et d'organisation de l'enquête, durée de l'enquête (36 jours consécutifs), jours et heures de l'enquête, 4 permanences organisées pour recevoir le public, publicité de l'enquête, mise à disposition des dossiers auprès du public dans les 3 mairies concernées, libre expression du public,visite des lieux, auditions du Président du Syndicat Intercommunal et des 3 Maires des communes de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse, formalités de clôture d'enquête.

2. SUR LES OBSERVATIONS FORMULEES

Aucune observation n'a été formulée par le public, puisque le Commissaire-enquêteur n'a recu la visite de personne au cours de ses 4 permanences, ni recu aucun courrier.

L'apparent désintérêt des populations peut s'expliquer par la satisfaction globale que le problème de pénurie d'eau potable ait été résolu rapidement par le Syndicat Intercommunal et que le présent dossier d'enquête constitue ainsi une simple régularisation.

Par ailleurs les communes de Coustouge et Jonquières sont de taille modeste et comptent toutes deux, une population inférieure actuellement à 100 habitants.

Enfin, les mesures d'expropriation sur le périmètre de protection immédiat, numériquement très restreintes et portant sur des terres agricoles, n'ont soulevé aucune objection de la part de la population.

Il a été rappelé au Président du Syndicat Intercommunal, la nécessité , après publication au recueil des actes administratifs de l'Etat, de l'acte portant déclaration d'utilité publique, d'adresser à chacun des propriétaires concernés par les servitudes qui grèvent son terrain , par lettre recommandé avec accusé de réception, un extrait de cet acte et de l'annexer au plan local d'urbanisme des communes concernées.

29 CONCLUSIONS ET AVIS MOTIVE DU COMMISSAIRE-ENQUÊTEUR

Je soussigné, Jean-Pierre Moulin, désigné en qualité de Commissaire-enquêteur, par décision N° E1600201/34 du 28 Octobre 2016, afin de conduire l'enquête unique préalable à l'autorisation de prélèvements des eaux, l'autorisation d'utilisation de l'eau en vue dela consommation humaine, la déclaration d'utilité publique des travaux de dérivation des eaux et de la mise en place des périmètres de protection du captage situé à Coustouge (Aude), lieu -dit source “Les Prats” et concernant les communes de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse et parcellaire, atteste:

A- Autorisation de distribuer et traiter l'eau de la source “Les Prats”:

A son avis, le Commissaire-enquêteur , estime que ce captage destiné à desservir en eau potable les villages de Coustouge et Jonquières , se justifie pleinement , en effet, un tarissement soudain et irréversible de la source de “La Citerne”en 2014, alimentant ces deux villages et ayant nécessité un ravitaillement provisoire par camions-citerne, a nécessité de rechercher, en urgence, une solution pérenne et satisfaisante au plan sanitaire, ce qui a été réalisé par le captage de la source “Les Prats”. La population estimée à l'horizon 2030 est de 313 personnes. Basée sur un ratio de consommation moyenne de 200 litres par habitant et par jour,ainsi que sur un rendement de réseau maintenu à 88% pour Coustouge et 84% pour Jonquières,les débits d'exploitation suivants: – Débit horaire maximum: 2,6m3 – Débit journalier maximum: 63m3 – Débit annuel moyen: 16250m3 sont cohérents et en adéquation avec les besoins.

Suivant le rapport de l'hydrogéologue agréé, remis le 17 Avril 2015, l'eau est de bonne qualité, moyennement minéralisée, neutre et possède un faciès chimique calco-magnésien et sulfaté-magnésien, La température de l'eau marque des circulations profondes et l'écart entre débits extrêmes, confirme des écoulements en milieu souterrain, fissuré et ouvert , de type artésien. Le traitement de désinfection permanent avant distribution, situé au niveau du réservoir de Coustouge et au niveau du réservoir de Jonquières s'avère efficace et la qualité de l'eau est périodiquement contrôlée par des organismes agréés et les résultats affichés en mairie, ce que le Commissaire-enquêteur a pû vérifier.

Par ailleurs, aucune observation n'a été consignée sur les registres, ni adressée au Commissaire-enquêteur, par le public , pendant la durée de l'enquête publique.

En conséquence, le Commissaire-enquêteur émet un avis favorable sur l'autorisation de distribuer et traiter l'eau de la source”Les Prats”.

30 B- DECLARATION D'UTILITE PUBLIQUE

Le Commissaire-enquêteur, atteste que cette enquête qui a eu lieu du 4 Janvier au 8 Février 2017,inclus, en mairies de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse, s'est déroulée dans des conditions tout à fait satisfaisantes, conformes aux dispositions de la réglementation en vigueur et selon les dispositions de l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016, ainsi que cela a été décrit dans le rapport d'enquête qui accompagne les présentes conclusions.

Après avoir étudié le dossier établi par le bureau d'études “Hydro.Géo.Consult” sis à Narbonne, qui a été tenu à la disposition du public pendant la durée de l'enquête,

Ayant noté que le dossier était complet et répondait aux prescriptions réglementaires,

Après avoir pris connaissance des délibérations prises par le Syndicat Intercommunal pour la production et le transport d'eau potable de la vallée de la Robine, qui a demandé l'ouverture de l'enquête,

Après avoir étudié et vérifié sur place la pertinence des périmètres de protection immédiate, rapprochée et éloignée, en tous points conformes aux documents figurant au dossier d'enquête, ainsi que les prescriptions et recommandations qui s'y rapportent,

Après avoir étudié le document d'incidence, compte-tenu que le prélèvement (16250 m3/an) est soumis à déclaration au titre du Code de l'Environnement, l'impact de ce prélèvement sur les eaux superficielles et souterraines ayant été examiné au plan quantitatif et qualitatif.

Incidence quantitative Le prélèvement gravitaire d'une source n'impactant pas la masse d'eau du gisement, les travaux de captage ont permis de doubler le débit, ce qui est positif pour le ruisseau du Rabet. Les jardins familiaux du secteur ne seraient pas impactés.

Incidence qualitative La conception du captage et son caractère artésien, sécurise la ressource. Les compteurs installés sur l'adduction permettront un suivi régulier des débits et un suivi analytique régulier de cette ressource, conformément aux dispositions du Code de la Santé Publique.

Le captage est jugé nécessaire et compatible avec la carte communale de la commune de Coustouge, il réponds au plan de prévention des risques naturels et s'avère compatible avec le SDAGE Rhône Méditerannée 2010-2015.

Le coût financier estimé:(183 406e TTC. dont 11000e pour le coût foncier) apparait raisonnable et relativement modeste au regard de l'intérêt du captage pour la population.

Aucune observation n'ayant été porté sur les registres tenus à la disposition du public pendant toute la durée de l'enquête, ni adressée par courrier au Commissaire-enquêteur,

31 Considérant que les installations du captage de la source”Les Prats” , le réseau de distribution et les réservoirs de Coustouge et Jonquières, sont fonctionnels et répondent de manière satisfaisante aux besoins des usagers,

j'émets, pour l'ensemble de ces motifs, un avis favorable à la déclaration d'utilité publique précitée.

C - ENQUÊTE PUBLIQUE PARCELLAIRE

S'agissant, dans ce chapitre, de mes avis et conclusions sur l'enquête parcellaire en vue de délimiter les périmètres de protection immédiate , rapprochée et éloignée du captage de la source “Les Prats” située à Coustouge.

Atteste que cette enquête s'est déroulée du 4 Janvier au 8 Février 2017 inclus en mairies de Coustouge, Jonquières et Saint Laurent de la Cabrerisse dans des conditions satisfaisantes, conformes à la réglementation en vigueur et selon les dispositions de l'Arrêté Préfectoral du 6 Décembre 2016, ainsi que cela a été décrit dans le rapport d'enquête qui accompagne les présentes conclusions.

Après avoir étudié le dossier établi par le bureau d'études “Hydro.Géo.Consult” qui a été tenu à la disposition du public pendant la durée de l'enquête,

Ayant noté que le dossier était complet et répondait aux prescriptions réglementaires,

Après avoir pris connaissance des délibérations prises par le Syndicat Intercommunal pour la production et le transport d'eau potable de la vallée de la Robine,qui a demandé l'ouverture de l'enquête,

Après avoir vérifié l'exactitude des opérations d'expropriation concernant les terrains situés dans le périmètre de protection immédiate et leur réalisation effective, passée devant notaire par une procédure amiable, les propriétaires concernés étant seulement au nombre de 4,

Après avoir visité les lieux et vérifié sur le terrain la concordance des propositions de périmètres cartographiées sur les plans parcellaires,

Considérant qu'aucune observation n'a été portée sur les registres déposés en mairies pendant toute la durée de l'enquête, ni adressée au Commissaire-enquêteur,

Pour ces motifs , le Commissaire-enquêteur, émet un avis favorable sur l'enquête parcellaire et les servitudes imposées dans les périmètres de protection rapprochée et éloignée.

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