Les Enjeux Entourant La Gestion Décentralisée Des Aires Protégées En Centrafrique : Le Cas De La Forêt De Bangassou
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LES ENJEUX ENTOURANT LA GESTION DÉCENTRALISÉE DES AIRES PROTÉGÉES EN CENTRAFRIQUE : LE CAS DE LA FORÊT DE BANGASSOU THÈSE PRÉSENTÉE À L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI EN VUE DE L’OBTENTION DU GRADE DE PHILOSOPHIAE DOCTOR (PH.D.) DANS LE CADRE DU PROGRAMME DE DOCTORAT EN DÉVELOPPEMENT RÉGIONAL OFFERT CONJOINTEMENT PAR L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À CHICOUTIMI ET L’UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI PAR © HILAIRE TCHÉCHOUPARD Août 2017 DEDICACE À nos chers enfants afin qu'ils suivent notre exemple en matière de persévérance dans les études ! II REMERCIEMENTS Cette thèse est le couronnement de plusieurs années de recherche, de stress, de solitude, d’inquiétude, de remise en question, mais aussi de joie et de découvertes. En d’autres mots, cette thèse est le résultat d'un travail qui nous a souvent valu un surcroît d'efforts, de persévérance, de résilience et d'abnégation. Toutefois, celle-ci n'aurait pu être réalisée sans la contribution des uns et des autres qui, de près ou de loin, nous ont soutenu financièrement, matériellement, moralement et scientifiquement. Ainsi, nous voudrions exprimer particulièrement nos sincères remerciements aux personnes-ressources et institutions ci-après. Tout d’abord, nous formulons notre profonde gratitude au comité de supervision de notre thèse. En premier lieu, nous disons un grand merci à notre codirecteur, M. Jules Dufour, professeur émérite à l’Université du Québec à Chicoutimi, qui, depuis la formulation du sujet jusqu'à la finalisation de cette thèse, n'a cessé de nous canaliser avec ses riches expériences et compétences scientifiques en développement durable et notamment dans le domaine des aires protégées. Nous avons été très attentif par rapport à la pertinence de ses remarques et de ses précieux conseils. En outre, ayant une approche humaniste teintée de sympathie et d’empathie, il n’a cessé de nous encourager à tenir bon dans notre aventure doctorale. En second lieu, nous témoignons notre reconnaissance à M. Martin Simard qui a rejoint notre comité de recherche à titre de directeur en remplacement de M. Jules Dufour admis à la retraite. Nous ne le remercierons jamais assez pour son appui multiforme. Nous sommes particulièrement marqué par son attention, sa sympathie et sa rigueur scientifique qui nous ont beaucoup motivé à travailler d’arrache-pied pour finaliser cette thèse. Nous voudrions aussi remercier l’Université de Bangui, notre employeur, qui nous a autorisé à poursuivre des études doctorales dans le cadre de la politique de renforcement des capacités de ses enseignants en matière de recherche. Étant donné que la réalisation des études en général nécessite des moyens financiers, nous saisissons cette occasion pour exprimer notre gratitude au Programme canadien de III bourses de la francophonie (PCBF) pour avoir financé une bonne partie de nos études doctorales à l’Université du Québec à Chicoutimi. Nous formulons également un immense merci aux responsables du Projet Forêt de Bangassou (PFB) pour leur disponibilité à nous fournir une riche documentation et des informations pertinentes dans le cadre des activités dudit projet, objet de notre étude. Leur précieuse collaboration a facilité notre recherche et notre séjour dans leur zone d’intervention. De même, nous remercions chaleureusement les instances décentralisées du PFB, les autorités politico-administratives régionales, y compris les populations locales rencontrées lors de notre recherche dans leur milieu, pour leur accueil chaleureux ainsi que leur participation active dans le cadre des séances d’entrevues individuelles et de groupe organisées à leur intention. Enfin, nous exprimons notre grande reconnaissance à notre assistante de recherche, Mme Prisca Ngafogara, qui nous avait accompagné sur le terrain pour la collecte des données. Nous n’oublierons jamais les précieux services qu’elle nous a rendus : faire la cuisine ; procéder à l’enregistrement des entrevues réalisées avec différents acteurs ; recopier à la main certaines données secondaires pertinentes faute de photocopieuse. Par ailleurs, nous témoignons notre grande reconnaissance à l’abbé Honoré-Dinko Ntumba et à la famille Therrien pour nous avoir hébergé après l’échéance de notre bourse. Grâce à leur hospitalité, nous avons pu renouveler facilement notre titre de séjour au Canada. Ce magnifique bienfait restera à jamais gravé dans notre cœur. Nous voudrions remercier particulièrement Sylvie Therrien qui a joué un rôle d’ « ange-gardien » à nos côtés. Enfin, nous remercions du fond du cœur certains professeurs de l’Université du Québec à Chicoutimi, ainsi que tous nos amis pour leur soutien moral indéfectible qui nous a permis de ne pas baisser les bras. Nous exprimons également nos sentiments d’affection et de remords à notre famille et à nos parents qui ont su endurer notre absence durant notre long séjour d’études au Canada. IV RÉSUMÉ Cette thèse est une contribution à l’approfondissement des connaissances sur le modèle de gestion décentralisée des aires protégées à partir du cas de la forêt de Bangassou en Centrafrique. L’objectif visé est d’évaluer les enjeux qui entourent cette gestion décentralisée d’un important espace forestier situé dans la partie Sud-est du pays, afin d’explorer des pistes de bonification de ce modèle pour favoriser son appropriation complète par les acteurs locaux. Il s’agit d’une évaluation ex post de ce projet pilote de conservation et d’utilisation durable des ressources forestières. Le contexte de sa création résulte du fait qu’après avoir constaté que la gestion centralisée des aires protégées par l’État crée souvent des conflits avec les riverains qui dépendent des ressources naturelles pour leur survie, la République centrafricaine a mis en place une nouvelle stratégie axée sur l’approche participative permettant de responsabiliser et d’impliquer les populations locales dans le processus de cogestion des ressources naturelles. La recherche menée sur le terrain est axée sur une évaluation participative afin d’amener les différents acteurs rencontrés à faire le point sur les facteurs de succès du projet de gestion forestière décentralisée implanté dans leur région et les contraintes liées à son appropriation. La grille de cette évaluation participative s’est inspirée du cadre d’évaluation de l’efficacité de la gestion des aires protégées élaboré par le professeur-chercheur Hockings et ses collaborateurs (2006 et 2008) pour le compte de la Commission mondiale des aires protégées (CMAP). Il s’agit de mesurer les six aspects clés suivants : le contexte de création d’une aire protégée (potentiels et menaces) ; la planification de la gestion du site ; les intrants (inputs – ressources ou moyens d’action) ; le processus de gestion ; les extrants en termes d’effets immédiats (outputs) ; enfin, les résultats en termes de durabilité (outcomes). Le choix de ce cadre d’évaluation se justifie par le fait que cela est devenu la référence mondiale en matière de gestion des aires protégées et cadre bien avec notre objet d’étude. Les principaux résultats issus de cette recherche révèlent que les impacts du Projet Forêt de Bangassou sont globalement positifs au plan écologique et socio-économique. Au niveau des impacts sur le milieu de vie, on assiste à la régénération de la flore et au repeuplement des espèces fauniques. Les facteurs ayant contribué à la restauration de cet équilibre écologique sont entre autres : l’éducation environnementale à travers les campagnes de sensibilisation et la vulgarisation des codes forestiers et de la faune ; le respect des limites du zonage élaboré avec le concours des acteurs locaux ; la surveillance communautaire des feux de forêt ; la pratique de l’agroforesterie ; la lutte anti- braconnage ; l’aménagement et la protection des zones dédiées au tourisme de chasse ; l’usage des techniques d’exploitation durable des produits forestiers non ligneux. Concernant les retombées socio-économiques, le projet a contribué au désenclavement de la région à travers l’aménagement des routes rurales, la réhabilitation et la construction des ponts. En outre, des activités socio-économiques sont promues à travers l’instauration du fonds d’entreprise communautaire destiné à l’octroi des microcrédits en guise de mesure compensatoire, ce qui a permis de créer des emplois (directs et indirects) ayant contribué à accroître les revenus des ménages permettant d’améliorer leurs conditions de vie. Cependant, l’inconvénient majeur causé par le projet et fréquemment déploré par les V populations locales concerne la poursuite judiciaire des bénéficiaires de microcrédits considérés comme des débiteurs insolvables. Finalement, les facteurs de succès du projet forêt de Bangassou sont entre autres : l’approche hautement décentralisée appliquée pendant la phase pilote du projet ; l’apport de la formation des acteurs locaux ; l’importance du zonage participatif du massif forestier ; l’apport du fonds d’entreprise communautaire ; le transfert total des acquis du projet ayant favorisé l’émergence du leadership local et régional à travers la création du Réseau des initiatives communautaires d’aménagement et de gestion intégrée des ressources naturelles (RICAGIRN-FB) ; le partage juste et équitable des retombées économiques du tourisme de chasse sportive. En un mot, la responsabilisation des acteurs locaux dans la gestion décentralisée de leur patrimoine forestier a créé les conditions favorables à une appropriation réelle des acquis qui leur sont légués. Le processus de pérennisation de ces acquis se poursuit encore. Son appropriation complète