ETUDE DE LA PROTECTION DES EAUX
LE LONG DU PIPELINE SUD-EUROPEEN
ET DU PIPELINE DU JURA
BRGM EN FRANCHE-COMTE
87 SGN 250 FRC PAR G. CHALUMEAU
REGION MINISTERE MINISTERE FRANCHE -COMTE DE L'ENVIRONNEMENT DE L'INDUSTRIE
SOCIETE DU PIPELINE SOCIETE FRANÇAISE DU SUD-EUROPEEN PIPELINE DU JURA
Direction Technique - BP 14 29, rue de Berri 13 771 - FOS SUR MER CEDEX 75 397 - PARIS CEDEX 08 Tél. 42.05.12.55 Tel, (0.45.61.82.82
BESANCON, avril 1987
BUREAU DE RECHERCHES GEOLOGIQUES ET MINIERES SERVICE GÉOLOGIQUE NATIONAL Service Géologique Régional Franche-Comté
1 2. avenue Fontaine Argent - 25000 BESANÇON - Tél. : 3 1 88 03 1 1 ETUDE DE LA PROTECTION DES EAUX
LE LONG DU PIPELINE SUD-EUROPEEN
ET DU PIPELINE DU JURA
EN FRANCHE-COMTE
87 SGN 250 FRC PAR G. CHALUMEAU
RÉSUMÉ
La Franche-Comté est concernée par deux pipelines civils : le pipeline sud-
. européen qui traverse la région du Sud au Nord sur environ 210 km, et le pipeline du Jura qui se dirige vers la Suisse et qui emprunte notre terri¬ toire sur environ 55 km.
Compte-tenu de la grande vulnérabilité des aquifères franc-comtois, de nature essentiellement karstique, il est nécessaire d'apprécier l'importance des risques de pollution des eaux, dus au transport du pétrole par ces canalisa¬ tions, et de prévoir l'incidence d'une pollution éventuelle sur les captages alimentant les collectivités en eau potable. Cette étude a permis de montrer que, pour l'ensemble du tracé franc-comtois, 100 km environ sont à classer en
zones à hauts risques où des captages peuvent être menacés ; 95 km sont à clas¬ ser en zones à risques moyens ou ni les aquifères concernés, ni les eaux de
surface ne sont captés dans le secteur pouvant être pollué ; et le restant, soit 65 km, est à classer en zones a faibles risques qui concernent des aqui¬ fères peu productifs.
Pour les secteurs critiques, les éléments nécessaires à l'élaboration d'un plan d'alerte ont été fournis, précisant les captages et leurs gestionnaires et les mesures â prendre pour assurer leur protection.
En outre, un certain nombre de sites ont été proposés pour servir de stockage provisoire de terres polluées, en cas de rupture d'une canalisation. - 1 -
TABLE__DES MATIERES
gages
1 - INTRODUCTION 3
1.1- PROBLEME POSE 3
1.2- OBJECTIF DE L'ETUDE 3
1.3- OBJET DE L ' ETUDE 3
1.4- MODALITES ADMINISTRATIVES 3
2 - CADRE^^GENERAL 4
2.1- SITUATION 4
2.2 - CADRE GEOLOGIQUE 4
2.3 - CADRE HYDROGEOLOGIQUE 5
2.3.1 - Carácter isti^ues_des_a^uif ères 5
2.3.2 - Vulnérabilité 5
2.3.3 - Exploitation 6
3 " Ç^MÇI^MSTigUES^^DES^^OUVRAGES
3.1 -LE PIPELINE SUD-EUROPEEN-
3.2 - LE PIPELINE DU JURA-
^ - RlSQyES__DE__POLLyTigN-
5 - ÏSéYèyi-=l£E12îHÊi
5.1 - ETUDE DOCUMENTAIRE -
5.2 - VISITE SUR LE TERRAIN 9
5.3 - CONSULTATION DES ADMINISTRATIONS ET SERVICES 9
5.4 - REDACTION DU RAPPORT DE SYNTHESE ET DES DOCUMENTS
ANNEXES-
6 - RESULTATS^^OBTENUS
6.1 -DEFINITION DES CLASSES DE TERRAINS FACE AUX RISQUES
DE POLLUTION-
6.1.1 - Les zones à hauts risques 9 6.1.2 - Les_zones_à_ris2ues_mo^ens 10 6.1.3 - Les_zones |_f 3Íbles_ris^ues- 11 - 2 - pages
6.2 - REPARTITION DES TRONÇONS DES PIPELINES SELON LES
DIFFERENTES CLASSES DE TERRAINS 1 1
6.2.1 - Les_zones_a_hauts_r issues 11
6.2.2 - Les_zones_à risgues_mo^ens 11
6.2.3 - Les_zones_à_faibles_r issues 1 2
7 - RESUiSSBi==2l==iiïi§==2i==iîQ£Sé§i===£iQniQiSI=^POUR^^DES^^TERRES
POLLUEES 12
7.1 - BUT 12
7.2 - CRITERES DE SELECTION 12
7.3 - TRAVAUX EFFECTUES 13
7.4 - PROPOSITIONS 13
7.4.1 - Remarque £réliminaire 13
7.4.2 - Les_aires_i.ndus trie lies 13
8 - PRESENTATION^^DES^^RESULTATS 14
8.1 - LA CARTE DES RISQUES DE POLLUTION DES EAUX 14
8.2 - LE FICHIER DES SECTELTIS CRITIQUES 14
9 - M|§URES^^DE^^PRgTEÇTigN^^DES^^EAyX 16
9.1 - L'ETAT ACTUEL 16
9.2 - MESURES COMPLEMENTAIRES PROPOSEES 17
10 - CONCLUSIONS 18
TABLE DES ANNEXES
Annexe_j^ - Carte des risques de pollution potentielle des eaux échelle 1/250 000 hors texte
Annexe 2 - Fichier des secteurs critiques :
2a : Atlas des zones à hauts risques 21
2b : Tableaux des captages menacés 70
2c : Mesures de protection des eaux 82 - 3 -
1 - INTRODUCTION
1.1- PROBLEME POSE
La Franche-Comté est traversée par deux pipelines civils : l'un, le pipeline sud-européen relie FOS-SUR-MER â la Mer du Nord et traverse la Franche-Comté du
Sud au Nord ; l'autre, le pipeline du Jura, est branché sur le pipeline sud-
européen â GENNES (25) , près de BESANCON ; il traverse la partie est de la Franche-Comté pour rejoindre la Suisse près de NEUCHATEL.
Un accident survenu récemment sur le pipeline du Jura a montré que le trans¬ port du pétrole par tube peut présenter également des risques de pollution pour les aquifères.
1.2 - OBJECTIF DE L'ETUDE
Cette étude a pour objectif d'apprécier les risques de pollution des aqui¬
fères et des captages d'alimentation en eau potable, dus à un déversement éventuel de pétrole à partir de l'un ou de l'autre de ces pipelines, et de prévoir les mesures de protection des eaux à mettre en place pour limiter l'incidence d'un tel accident.
1.3 - OBJET DE L'ETUDE
Cette étude a pour objet :
- de définir, à partir des données lithologiques et hydrogéologiques, les classes de terrain face aux risques de pollution,
- de classer les différents tronçons de pipelines selon les classes définies précédemment,
- de proposer les moyens préventifs et curatifs à mettre en oeuvre pour limiter les conséquences d'une pollution éventuelle sur les eaux superficielles et souterraines.
1.4 - MODALITES ADMINISTRATIVES
Cette étude a été réalisée par le Service géologique régional Franche-Comté du B.R.G.M. à la demande de la Région de Franche-Comté, grâce au finance¬ ment de la Région, du Ministère de l'Industrie et de la Recherche, du Minis¬ tère de l'Environnement, de la Société du Pipeline Sud-Européen et de la Société Française du Pipeline du Jura. / ^
2 - CADRE^^GENER^
2.1 - SITUATION
Le pipeline sud-européen traverse la Franche-Comté de CHAZELLES dans le
Jura au Sud, à VAUTHIERMONT dans le Territoire de Belfort au Nord, sur près de 210 km, y compris une traversée de la région Bourgogne sur 6,5 km.
Le pipeline du Jura traverse la partie est de la Franche-Comté de GENNES dans le Doubs à l'Ouest, à la frontière suisse à VILLERS-LE-LAC (Doubs) à l'Est, sur environ 55 km.
2.2 - CADRE GEOLOGIQUE
Le pipeline sud-européen traverse les terrains suivants :
- au Sud : les formations argileuses et sableuses du Pliocène de la Bresse,
- puis les calcaires et les marnes du Jurassique moyen dans le coeur des plis anticlinaux, et sur la plus grande partie, les calcaires et les marnes du Jurassique supérieur qui forment les assises des plateaux,
- au Nord, après la traversée de la Savoureuse, le pipeline traverse les marnes de l'Oligocène et les cailloutis du Plio-quaternaire re¬ couverts généralement par les loess et lehms anciens.
Au niveau des vallées, ces terrains sont recouverts localement par des al¬ luvions anciennes et modernes, composées de sables et graviers de quelques
mètres d'épaisseur, surmontés de limons de 1 à 2 m d'épaisseur.
Le pipeline du Jura traverse essentiellement les calcaires et les marnes du Jurassique supérieur du plateau d'ORNANS, puis ceux des plis de la Haute-
Chaîne. Au droit de MORTEAU les formations calcaires et marneuses appartien¬ nent à un synclinal crétacé recouvert par des formations sablo-graveleuses
fluvio-glaciaires . 2.3 - CADRE HYDROGEOLOGIQUE
2.3.1 - Caractéristiques des_aç[uif ères
Les diverses formations calcaires, sableuses et graveleuses perméables sont le siège d'aquifères d'importances inégales, séparés par des niveaux marneux ou argileux peu perméables. En fonction du type de circulation de l'eau au sein du réservoir, ces aquifères peuvent être classés en deux ca¬ tégories :
- les aquifères à porosité d'interstices, constitués par les sables et graviers des formations alluviales et fluvio-glaciaires, par les sables pliocenes et les cailloutis du Plio-quaternaire. La circu¬ lation de l'eau est généralement lente, de l'ordre de quelques dé¬ cimètres par jour,
- les aquifères â porosité de fissures, constitués par les calcaires. Généralement, le réservoir calcaire est divisé par un grand nombre de fissures fines anastomosées, ou la circulation de l'eau est lente. Par contre, le réservoir est également parcouru par un réseau moins dense de fractures, chenaux et conduits de grandes dimensions for¬ mant les réseaux karstiques marqués en surface par les dolines, gouf¬ fres, pertes, typiques de la morphologie jurassienne. La circulation
de l'eau y est rapide : de quelques dizaines de mètres a plusieurs centaines de mètres par jour.
2.3.2 - Vulnérabilité
La vulnérabilité des aquifères est liée à l'épaisseur et à la nature de la couverture en surface, mais aussi aux vitesses de circulation de l'eau au sein du réservoir. Ainsi, peuvent être définies trois classes de vulnérabi¬
lité :
LES AQUIFERES TRES [/ULNERABLES Ils sont constitués par les calcaires karstiques du Jurassique moyen et su¬ périeur, recouverts en surface par une faible épaisseur parfois nulle de li¬ mons. La propagation d'une pollution de surface y est rapide et s'étend sur
de grandes distances (plusieurs kilomètres) . Ces aquifères représentent la grande majorité des aquifères rencontrés le long des pipelines en Franche- Comté.
7. .../... - 6 -
LES AQUIFERES mVEMNEHENT [/ULNERABLES Ils sont constitués par les alluvions, les formations fluvio-glaciaires ou plio-quatemaires recouvertes par des limons de quelques mètres d'épaisseur. La propagation d'une pollution de surface y est lente et reste très locali¬ sée autour du foyer initial.
LES AQUIFERES PEU [/ULNERABLES Ils sont constitués par les formations calcaires ou sablo-graveleuses situées sous une grande épaisseur de couverture argileuse ou marneuse. Une pollution en surface a peu de chance d'atteindre la nappe sous-jacente.
2.3.3 - Exgloi tat ion
Les principaux aquifères exploités pour l'alimentation en eau potable des
collectivités sont constitués par :
- les nappes alluviales exploitées par puits dans les vallées de la Vallière, de la Seille, du Doubs, de la Loue, de la Savoureuse,
- la nappe du Pliocène exploitée par puits dans la Bresse,
- la nappe du Fluvio-glaciaire du synclinal de MORTEAU,
- les aquifères karstiques du Jurassique moyen et supérieur, dont les principales résurgences sont captées. Ces aquifères, bien que très vulnérables, constituent une ressource importante pour de nombreuses collectivités le long du tracé des pipelines.
3 " £âSâSïiii§îiQyii==2ii==9y^SâSii
3.1 - LE PIPELINE SUD-EUROPEEN
Le pipeline comporte deux canalisations aux tracés à peu près parallèles, es¬
pacés de quelques mètres :
- une canalisation de diamètre 34",
- une canalisation de diamètre 40".
Actuellement, seule la conduite de 40" est utilisée, le pétrole circulant
à un débit variant entre 3 000 et 4 000 m3/h â une pression maximum de 40 bars. .../... - 7 -
Les canalisations sont en acier soudé de 8,74 mm d'épaisseur, protégées ex¬ térieurement par un revêtement anti-corrosion. Sur certains secteurs, la
protection est renforcée et l'épaisseur du tube peut atteindre 9,72 et même 12,7 mm. Les passages sous l'autoroute, sous le canal et sous les voies â grande circulation ou S.N.C.F., se font sous gaine.
Le tracé suit le profil topographique du terrain naturel à une profondeur
variant de 1 à 2 m, sauf dans les vallées où il s'enfonce pour passer sous les cours d'eau.
3.2 - LE PIPELINE DU JURA
Il comprend une seule canalisation de diamètre 16" en acier soudé de 9,52 mm
d'épaisseur moyenne, téléscopique de 12,7 à 5,5 mm d'épaisseur, protégée ex¬ térieurement contre la corrosion.
Le pétrole circule sous une pression de 80 bars avec un débit variant de 400 à 600 m3/h.
Son tracé suit le profil topographique du terrain naturel, à une profondeur
variant entre 0,60 m et 1 m, sauf dans les vallées où il s'enfonce pour pas¬ ser sous les cours d'eau.
4 - BliQUiS^^DE^^POLLyTION
Bien que toutes les précautions soient prises lors de la fabrication des tubes et de leur pose, et que des contrôles sévères soient effectués â tous les stades, le transport du pétrole par pipeline présente malgré tout un risque de pollution pour les eaux souterraines ou superficielles.
Ce risque peut provenir d'une fuite continue de pétrole qui ne serait pas cependant détectée par les "marcheurs" qui inspectent le terrain le long du tracé des pipelines et par la surveillance aérienne (hypothèse cependant
peu probable) .
Il peut également provenir d'une rupture accidentelle de la canalisation. Celle-ci, compte-tenu du débit qui transite et des pressions existant à l'intérieur du conduit, permettrait dans ce cas l'épandage de plusieurs centaines, voire plusieurs milliers de mètres cubes de produit pétrolier.
../. .../... - 9 -
5.2 - VISITE SUR LE TERRAIN
Les points particuliers ou douteux ont fait l'objet d'une visite sur le terrain, afin de préciser l'implantation de certains captages ou de pertes, et estimer d'une manière plus précise les risques de pollution.
5.3 - CONSULTATION DES ADMINISTRATIONS ET SERVICES
Sur la base d'un document de synthèse provisoire, les différentes adminis¬
trations et services concernés ont été consultés :
- les Directions Départementales de l'Agriculture et les Directions Départementales des Affaires Sanitaires et Sociales des départements du Jura, du Doubs, de la Haute-Saône et du Territoire de Belfort,
- le Service de l'Aménagement des Eaux de la région Franche-Comté,
- la Société du Pipeline Sud-Européen et la Société du Pipeline du
Jura.
5.4 - REDACTION DU RAPPORT DE SYNTHESE ET DES DOCUMENTS ANNEXES
Le document provisoire complété et modifié selon les indications fournies
par les différents consultants, a permis la rédaction du rapport de syn¬ thèse et des documents annexes.
6 - gE§yLTAT§^^gBTENy§
6.1 - DEFINITION DES CLASSES DE TERRAINS FACE AUX RISQUES DE POLLUTION
Les tracés des pipelines ont été divisés en tronçons selon la nature des terrains qui les supportent. Ceux-ci ont été rangés en trois classes défi¬ nies en fonction de la vulnérabilité des aquifères aux pollutions de sur¬ face ou des risques de pollution des eaux superficielles proches. Ces classes
sont les suivantes :
6.1.1 - Les_zones_à_haut s_r is ^ues
- Risques de pollution pour les eaux souterraines avec menace pour un
ou plusieurs captage(s) alimentant une collectivité en eau potable :
ces captages peuvent être : - 10
. un puits en nappe alluviale dont le secteur sensible se situe soit à l'intérieur du cône d'influence du pompage, soit en amont écou¬ lement de la partie de la nappe sollicitée par le captage,
. une source dont le bassin d'alimentation est traversé par le tracé du pipeline,
. une source, même lointaine, en relation avec un réseau karstique dont l'existence a été prouvée par une expérience de traçage réa¬ lisée dans la zone concernée par le passage du pipeline.
- Risques de pollution pour des eaux superficielles avec menace pour un ou plusieurs captage(s) alimentant une collectivité en eau potable
dans ce cas, le pipeline traverse ou longe un cours d'eau important ; tout déversement dans ce secteur provoquera une pollution du cours d'eau constituant une menace pour tous les prélèvements d'eau super¬
ficielle situés à l'aval de l'accident, mais également un risque de pollution des puits captant la nappe alluviale en bordure du cours d'eau concerné.
6.1.2 - Les_zones_a_ris2ues_moYens
- Risques de pollution pour les eaux souterraines sans incidence pré¬
visible sur des captages existants : ces zones concernent les ter¬ rains calcaires ou gréseux, fissurés ou karstiques, avec une faible couverture limoneuse, les formations alluviales ou fluvio-glaciaires, très perméables, propices â une infiltration plus ou moins rapide des produits épandus en surface et à leur diffusion sur des zones plus ou moins étendues autour du point de pollution. Toutefois, il n'y a pas dans ce cas, de relation prouvée entre le pipeline concer¬ né et des captages alimentant une collectivité en eau potable.
Remarque : en terrain karstique, la preuve de l'existence d'une re¬ lation entre un point d'absorption et un captage est généralement apportée par des expériences de traçage. L'apparition à l'exutoire du produit injecté en amont atteste cette relation et permet de cal¬ culer le temps de parcours du produit dans le réseau souterrain. Toutefois, en-dehors des zones testées, il n'est pas possible de conclure â l'absence de relation entre un secteur fissuré et une
source située à l'aval, même si celle-ci appartient à un système karstique apparemment différent.
,1 . .../... - 11 -
- Risques de pollution pour les eaux superficielles sans incidence
prévisible sur des captages existants : seuls ont été pris en compte les cours d'eau les plus importants.
6.1.3 - Les_zones_à_faibles_r issues
Ces zones concernent les terrains généralement limoneux, marneux, gréseux, peu perméables, où les produits répandus en surface ne peuvent s'infiltrer dans le sous-sol en profondeur. La présence en surface d'une zone altérée plus perméable peut permettre une absorption provisoire du produit épandu et éviter un ruissellement intempestif vers les eaux de surface.
6.2 - REPARTITION DES TRONÇONS DES PIPELINES SELON LES DIFFERENTES
CLASSES DE TERRAINS
6.2.1 - Les zones_à_hauts_ris2ues
SUR LE PIPELIME SUV-EURÛPEEN
29 zones à hauts risques de pollution ont été répertoriées le long du tracé du pipeline sud-européen, dont 1 concerne des eaux de surface (secteur 14 : traversée du Doubs) et 28 concernent soit des eaux souterraines seules, soit simultanément des eaux souterraines et des eaux de surface (cas d'une nappe alluviale et de la rivière qui la traverse) . Ces 29 zones représentent une longueur totale de près de 68 km, soit près de 33% du tracé en Franche-
Comté .
SUR LE PIPELINE VU JURA
3 zones à hauts risques ont été répertoriées le long du tracé de ce pipeline, représentant 31 km, soit 60% du tracé de la partie franc-comtoise.
6.2.2 - Les_zones_a_r isgues_mo^ens
SUR LE PIPELIME SUV-EUROPEEN
- pour les eaux souterraines : elles représentent environ 70 km, soit
près de 34% du tracé,
- pour les eaux superficielles : elles représentent environ 4,5 km,
soit 2% du tracé. /' 12
SUR LE PIPELINE VU JURA
- pour les eaux souterraines : elles représentent environ 20 km, soit
près de 36% du tracé,
- pour les eaux superficielles : elles ne sont pas représentées.
6.2.3 - Les_zones_à_faibles_r issues
SUR LE PIPELINE SUD -EUROPEEN
Elles représentent environ 64 km, soit près de 31% du tracé étudié.
SUR LE PIPELINE VU JURA
Elles représentent seulement 1,2 km, soit 2% du tracé.
7 - BS£uïB£ui==2l==iiîi§==2i==§ï9SSé£i==SSQYi§2iBi==SQyi==2i§==ïiiSI§==Ê9ityii§
7. 1 - BUT
Lorsque des hydrocarbures sont épandus sur le sol, une grande partie de ceux- ci est absorbée par la terre végétale ou les limons de couverture qui se trouvent à la surface du sol. Il importe donc de décaper au plus vite ces terres souillées, et de les transporter hors des zones vulnérables afin d'éviter un ressuyage de ces terres par les pluies, l'entraînement en pro¬ fondeur des produits nocifs et la pollution des nappes. Ces terres devront être stockées dans un endroit prévu d'avance, choisi en fonction de l'absence de risque de pollution des eaux souterraines ou superficielles. Ce stockage sera provisoire dans l'attente d'un traitement de décontamination.
7.2 - CRITERES DE SELECTION
Le site doit satisfaire aux critères suivants :
- accessibilité permanente aux services de secours,
- eloignement des secteurs fréquentés par le public,
- possibilité d'assurer l'étanchéité du sol et la récupération des
lessivats ,
- le volume pouvant être stocké doit être de l'ordre de 1 000 m3 .
/ .../... - 13 -
7.3 - TRAVAUX EFFECTUES
La recherche de sites pouvant convenir au stockage provisoire des terres polluées a été entreprise uniquement à partir de la documentation exis¬ tante sans vérification sur place. Celle-ci a été complétée par une con¬ sultation de la Direction Régionale de l'Industrie et de la Recherche pour les bassins de rétention des cuves de stockage d'hydrocarbures.
7,4 - PROPOSITIONS
7.4.1 - Rgn¡ar£ue_£rél iminaire
Le dépôt de terres polluées par les hydrocarbures, à l'intérieur d'alvéoles d'une décharge contrôlée ne peut être autorisé qu'après accord de l'Inspec¬ tion des installations classées chargée du contrôle de la décharge.
7.4.2 - Les_aires_industrielles
La surface du sol est en principe imperméabilisée artificiellement (placage d'argile, enrobé, béton...). Ces aires ont pour avantage d'être accessibles aux véhicules et facilement aménageables. N'ont été retenues que celles qui sont situées en-dehors d'un secteur critique sensible à la pollution d'un captage. Il s'agit :
- des bassins de rétention d'anciens dépôts d'hydrocarbures a priori
disponibles :
. ROCHE-LEZ-BEAUPRE (25)
. MESSIA-SUR-SORNE (39) ,
- de bassin inoccupé de dépôt existant :
. GENNES (25) .
Bien que déjà sommairement aménagées, ces aires ne sont pas utilisables
telles quelles et doivent faire l'objet de travaux complémentaires : clô¬ tures, pose éventuelle d'un film étanche, réalisation d'un système de drai¬ nage et de récupération des lixiviats. Ceci nécessite soit leur acquisition par la collectivité, soit l'accord du propriétaire.
./.. - 14 -
8 - PRESENTATION^^DES^^RESULTATS
Les résultats de cette étude sont synthétisés sur deux documents complémen¬
taires :
8. 1 - LA CARTE DES RISQUES DE POLLUTION DES EAUX
Sur un fond topographique au 1/250 000 sont reportés :
- Le tracé du pipeline sud-européen et celui du pipeline du Jura. Ces tracés sont divisés en segments correspondant aux différentes classes de terrains définies précédemment selon leur comportement face aux risques de pollution et différenciées graphiquement de la manière
suivante :
. zones_à_haut s_r issues , avec captages susceptibles d'être contaminés
+ concernant les eaux souterraines : couleur rouge,
+ concernant les eaux superficielles : couleur rouge soulignée d'une étoile (secteur 14),
. zones_à_ris2ues_mo^ens , sans captages menacés :
+ concernant les eaux souterraines : couleur bleue,
+ concernant les eaux superficielles : couleur bleue soulignée d'une étoile,
^2IÎÊË_Ë_f.§iklÊâ_liËSii££ ' terrains peu sensibles à la pollution : couleur verte.
Les zones à hauts risques concernant les eaux souterraines ou super¬ ficielles (secteurs rouges avec ou sans étoile) sont numérotées dans un ordre croissant, du Sud au Nord pour le pipeline sud-européen, puis de l'Ouest à l'Est pour le pipeline du Jura. Les numéros ren¬
voient à l'annexe 2 présentant les captages à surveiller.
- Les sites proposés pour le stockage des terres polluées comprenant les bassins de rétention destinés aux cuves de stockage des hydro¬ carbures actuellement inutilisés.
8.2 - LE FICHIER DES SECTEURS CRITIQUES
Il comprend :
a - Un atlas des secteurs critiques comportant 32 plans généralement au
1/50 000 sur lesquels figurent : - 15 -
. le numéro de la fiche,
. le tracé du pipeline,
. le(s) secteur(s) critique(s) ,
. le ou les point (s) d'eau menacé (s) en précisant la commune d'im¬ plantation et le réseau alimenté (A.E.P. ou A.E.I. pour CUI- SEAUX) ,
. lorsqu'il sont connus, sens et vitesse d'écoulement de la nappe.
. les fiches 4, 5, 6, 8, 14, 28, 29 et 32 qui concernent des traversées de nappes alluviales, sont accompagnées d'un profil en long du tra¬ cé montrant la profondeur de l'ouvrage sous le sol, la nature li¬ thologique des terrains et le niveau estimé de la nappe alluviale.
b - Un tableau des points d'eau menacés donnant par département :
. le numéro de la fiche,
. la commune d'implantation du point d'eau,
. la collectivité alimentée en eau à partir du captage,
. le service gestionnaire, affermage ou régie,
. la personne à contacter, l'adresse et le numéro de téléphone à appeler,
. le volume d'eau prélevé par jour sur ce point d'eau,
. la vitesse d'écoulement de l'eau souterraine. Celle-ci est soit connue (tests de pompage en nappe alluviale ou traçage en système karstique), soit estimée en fonction de la nature des terrains.
Elle varie de :
- 0,1 â 1 m/j pour les grès,
-la 10 m/j pour les alluvions, - 25 à 250 m/j pour les calcaires faiblement karstifiés,
- 250 à 5 000 m/j pour les calcaires fortement karstifiés. .../... - 16 -
Pour les eaux superficielles, les vitesses d'écoulement des rivières ont été établies à partir d'abaques construits par le S.R.A.E. de Franche-Comté pour les hautes eaux, les moyennes eaux et les basses eaux.
Dans le cas de puits en nappe alluviale alimentée en partie par une rivière, les vitesses des eaux souterraines et superficielles ont été indiquées.
c - Un tableau des mesures de protection des eaux. Celui-ci donne par
département :
. le numéro de la fiche,
. la délimitation du tronçon concerné, en précisant la commune amont
et la commune aval, le PK amont et le PK aval mesurés horizontale¬ ment sur la génératrice supérieure. Pour le pipeline sud-européen, le point zéro est situé à FOS-SUR-MER, pour le pipeline du Jura, il correspond au départ de GENNES,
. les mesures de protection actuelles telles qu'elles figurent sur le profil longitudinal du pipeline, lorsqu'elles sont connues,
. les mesures supplémentaires proposées (celles-ci sont développées
dans le chapitre suivant) .
9 - MESURES^^DE^^PROTECTION^^DES^^EAUX
L'ensemble de ces mesures de protection est résumé dans les tableaux en an¬
nexe 2c. Elles concernent :
9.1- L'ETAT ACTUEL
Lors de sa conception et de sa mise en oeuvre, toutes les précautions ont été
prises pour éliminer les causes de fuites : acier spéciaux, radiographie des soudures, protection anti-corrosion... En outre, le tracé des pipelines est régulièrement suivi (2 fois par mois) par des marcheurs qui ont pour rôle de détecter rapidement tous les phénomènes qui pourraient être le signe d'une fuite éventuelle (f létrissement de la végétation, odeur suspecte...) et par
une surveillance aérienne 3 fois par mois, dont l'objet est d'observer tous travaux ayant lieu à proximité du pipe qui pourraient mettre en cause la sé¬ curité du tube.
,/...... /... - 17 -
Dans certains secteurs plus sensibles (traversées des principaux cours d'eau ; Doubs, Loue, Savoureuse, du canal, de l'autoroute, de voies de chemin de fer) l'épaisseur du tube est renforcée. Toutefois, ces mesures exceptionnelles ne coïncident pas toujours avec la protection des eaux souterraines ou superfi¬ cielles et encore moins des captages.
9.2 - MESURES COMPLEMENTAIRES PROPOSEES
Elles concernent :
a - Une surveillance périodique des eaux souterraines et superficielles afin de détecter une pollution chronique éventuelle. Celle-ci portera sur une trentaine de points répartis le long des secteurs critiques
comprenant :
. 13 sources d'origine karstique situées à proximité du pipeline ou pouvant être contaminées directement par celui-ci,
. 18 prélèvements d'eau de surface en amont et en aval de la traver¬ sée des principales rivières et ruisseaux par le pipeline,
. 6 à 8 points de surveillance de nappes alluviales constitués de
puits existants ou de piézomètres à créer situés à proximité du
pipeline .
b - Une surveillance continue des secteurs critiques par les marcheurs. Pour ces secteurs, des consignes complémentaires particulières se¬ ront données aux marcheurs qui auront pour tâche de détecter là plus encore, les traces d'une fuite éventuelle ou tout désordre qui pour¬ rait mettre en cause la stabilité de l'ouvrage. Le marcheur veillera particulièrement à la traversée du cours d'eau qui ne bénéficie pas
d'une protection particulière (Vallière, Cuisance. . .) .
c - Une surveillance de la qualité de l'eau des 13 captages d'origine karstique situés à proximité du pipeline et susceptibles d'être con¬ taminés par une fuite éventuelle. Pour être efficace, cette surveil¬ lance pourrait être faite par les services gestionnaires par simple détection olfactive. En effet, le seuil de détection par le goût et par l'odeur est généralement plus faible que celui effectué par ana¬ lyse. Toutefois, en cas d'indice suspect, il sera procédé au dosage des hydrocarbures par une méthode chimique appropriée.
.../... ./.. . - 18 -
d - Intervention en cas de rupture accidentelle du pipeline dans les secteurs critiques. Cette intervention comprendra une surveillance plus étendue des captages pouvant être contaminés. La mise en place d'un plan d'alerte permettra d'intervenir d'une manière efficace et de limiter les conséquences d'un tel accident pour les eaux souter¬ raines ou superficielles et surtout sur l'alimentation en eau potable des collectivités.
Ce plan d'alerte pourrait être établi sur la base des documents pré¬ sentés à l'occasion de la présente étude.
10 - CONCLUSIONS
L'étude de la vulnérabilité des eaux de surface et souterraines le long des tracés du pipeline sud-européen et du pipeline du Jura a permis de délimiter
32 secteurs critiques à hauts risques où des captages peuvent être menacés.
Ces secteurs représentent environ 100 km, soit près de 40% du tracé franc-
comtois .
Le reste du tracé se différencie en zones à risques moyens où les aquifères essentiellement karstiques qui pourraient être pollués représentent 95 km,
soit près de 35% du tracé, et en zones à faibles risques qui ne représentent
que 65 km, soit 25% du tracé.
Un système de surveillance des aquifères et des eaux de surface est proposé pour les secteurs critiques à hauts risques. Ce système comprenant une cam¬ pagne annuelle de prélèvements en vue de la recherche des hydrocarbures dans l'eau, viendrait en complément de la surveillance déjà effectuée le long du
tracé .
En cas de rupture accidentelle de l'un des pipelines, il importe que toutes les dispositions soient prises pour limiter l'incidence de la pollution sur les eaux superficielles et souterraines. A ce sujet, les éléments fournis dans ce rapport permettront d'établir un plan d'alerte qui pourra être mis en oeuvre par les autorités compétentes. - 19 -
ANNEXE 1
CARTE DES RISQUES DE POLLUTION POTENTIELLE DES EAUX
ÉCHELLE 1/250 000
(hors texte) 20 -
ANNEXE 2
FICHIER DES SECTEURS CRITIQUES
2a - ATLAS DES ZONES À HAUTS RISQUES
2b - TABLEAUX DES CAPTAGES MENACÉS
2c - MESURES DE PROTECTION DES EAUX - 21 -
2a - ATLAS DES ZONES À HAUTS RISQUES Commune de CUISEAUX (71) feuille IGN de MONTPONT
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